Dossier Presse Pour Nos Retraites 2023 01 10 - Accessible
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RETRAITES
Dossier de presse
10 janvier 2023
POUR NOS RETRAITES : UN PROJET DE JUSTICE, D’ÉQUILIBRE ET DE PROGRÈS
Éditorial
Notre système de retraite par répartition est un des fondements
de notre modèle social. C’est un bien précieux et un symbole de
notre Nation. Notre objectif est de le préserver. C’est le sens de
l’engagement du Président de la République lors de la campagne
présidentielle. Autour de ce cap, nous avons mené ces derniers
mois des concertations denses avec les partenaires sociaux et
les groupes politiques. Ce dialogue a été nourri, utile. Il a permis
d’améliorer notre projet.
Aujourd’hui, nous présentons un projet de justice, d’équilibre et
de progrès.
Élisabeth Borne
Notre projet pour les retraites, c’est d’abord assurer l’équilibre
Première ministre
du système par répartition à l’horizon 2030. Aujourd’hui, ceux
qui travaillent doivent cotiser pour les pensions de plus en plus
de retraités. Cela crée un déséquilibre, qui peut menacer notre
système. En portant l’âge de départ à 64 ans en 2030 et en
accélérant le rythme de la réforme Touraine, nous allons assurer
l’avenir de nos retraites. Et en travaillant un peu plus longtemps,
le niveau des pensions des retraités sera plus élevé.
Mais nous le savons, derrière ce projet, il y a des femmes et des
hommes qui travaillent et dont les carrières et les métiers sont
différents. Pour eux, nous construisons un système plus juste.
Nous prendrons en compte la situation de chacun. Celles et
ceux en situation d’incapacité ou d’invalidité continueront à
bénéficier d’un départ à taux plein à 62 ans. Celles et ceux qui
ont commencé à travailler tôt pourront continuer à partir plus
tôt et nous améliorerons le dispositif carrières longues.
Nous construisons un système pour mieux prendre en compte
la pénibilité autour de la prévention, d’un suivi médical renforcé
et de la reconversion. Nous ferons en sorte que le même métier
donne droit à la même retraite et nous fermerons la plupart des
régimes spéciaux.
Enfin, nous avons placé le progrès social au cœur de ce projet.
Pour le pouvoir d’achat des retraités, nous augmenterons les
petites pensions. Nous voulons garantir que celles et ceux qui
ont travaillé toute leur vie puissent toucher au moins 85 % du
SMIC net par mois. Nous devons aussi offrir plus de souplesse
dans la transition entre emploi et retraite, notamment en
simplifiant le cumul emploi-retraite.
Réussir ce projet, c’est montrer que le collectif a un sens et que
nous pouvons veiller à la solidarité entre les générations. C’est
montrer que nous sommes capables d’agir pour l’avenir des plus
jeunes, pour celles et ceux qui travaillent et pour les retraités.
C’est construire avec les partenaires sociaux une révolution de la
prévention. C’est demander aux entreprises plus d’engagement
et de transparence pour le maintien en emploi et la protection
face à l’usure professionnelle.
Nous portons avec conviction ce projet de justice, d’équilibre et
de progrès social.
Éditorial
Notre système de retraite par répartition est l’un des héritages
les plus précieux de l’après-guerre. Ciment de notre pacte
social, garantie d’une vie libre et digne après la vie active, nous
souhaitons le réformer pour l’équilibrer, le rendre plus juste,
plus équitable. Améliorer sans équilibrer serait irresponsable ;
équilibrer sans améliorer serait injuste.
Sommaire
Synthèse ..................................................................................................................................... 6
Synthèse
SYNTHÈSE
L’âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite sera progressivement relevé à
compter du 1er septembre 2023, à raison de 3 mois par année de naissance. Il sera ainsi fixé à 63
ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat, puis atteindra la cible de 64 ans en 2030.
Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra, dès 2027, avoir travaillé 43 ans, durée de
cotisation votée dans le cadre de la loi Touraine de 2014.
Comme aujourd’hui, les personnes partant à la retraite à 67 ans bénéficieront toujours
automatiquement d’une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote, même si elles n’ont pas
travaillé 43 ans.
Le dispositif de carrières longues sera adapté pour qu’aucune personne ayant commencé à
travailler tôt ne soit obligée de travailler plus de 44 ans. Ceux qui ont commencé avant 16 ans
pourront partir dès 58 ans ; entre 16 et 18 ans à partir 60 ans ; entre 18 et 20 ans à partir de
62 ans.
Comme aujourd’hui, les personnes en situation d’invalidité ou d’inaptitude pourront partir à
62 ans à taux plein, les travailleurs handicapés à compter de 55 ans.
Les salariés ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront sous
conditions partir à la retraite 2 ans avant l’âge légal. Les conditions pour accéder à ce départ
anticipé seront assouplies.
Le minimum de pension augmentera de 100 € par mois pour une carrière complète. Un salarié
au SMIC toute sa carrière aura une pension de 85 % du SMIC net.
Les périodes de congé parental seront prises en compte pour partir avec le dispositif de
carrières longues ainsi que dans le calcul du minimum de pension de ceux qui ont travaillé plus
de 30 ans.
Les aidants familiaux, qui sont contraints de réduire leur activité pour s’occuper d’un proche
parent ou d’un enfant, bénéficieront de validations de trimestres.
La réforme donnera des trimestres de retraite aux personnes ayant effectué des stages de
travaux d’utilité collective (TUC).
Un index seniors sera créé pour faire la transparence dans les entreprises et pour replacer la
gestion des âges au cœur du dialogue social.
Pour aménager son temps de travail tout au long de la carrière, une négociation sera ouverte
pour mettre en place un compte épargne-temps universel (CETU).
La retraite progressive, qui permet de liquider avant l’âge légal une partie de sa pension
pour passer à temps partiel, sera assouplie et élargie à la fonction publique. Les retraités qui
reprennent une activité pourront acquérir des droits et augmenter leur pension.
L’élaboration
d’un projet dans
la concertation
Calendrier de la réforme
Février-Mars 2023
Fin du cycle 2 : Examen par
Équité et justice sociale le Parlement
Une réforme
pour l’équilibre
du système
de retraite
Les constats
Notre système de retraite est durablement déficitaire
■ Notre système de retraite est déficitaire en moyenne sur les 25 prochaines années. Ce constat est
celui du Conseil d’orientation des retraites (COR), dans son dernier rapport de septembre 2022. Les
déficits se confirment quelles que soient les hypothèses et les conventions retenues par les experts.
■ Notre système de retraite est un modèle par répartition : ce sont les actifs qui financent les
pensions des retraités. Cette solidarité entre les générations doit être maintenue.
■ Accumuler les déficits, c’est faire payer les générations futures, qui devront assumer une dette
sociale. Ce serait une remise en cause de notre pacte social.
En retenant une hypothèse de plein emploi (4,5 % de chômage à long terme), le système
de retraite sera déficitaire dès 2023 et ne reviendra jamais à l’équilibre, si on ne fait aucune
réforme.
Le déficit du système atteindra 12,4 Md€ en 2027, 13,5 Md€ en 2030 et 21,2 Md€ en 2035.
Les déficits accumulés d’ici 10 ans atteindraient environ 150 Md€.
45
Solde du système de retraite (en Md€ courants)
25
5
3,2
0
-1,8
-5 -8,1
-10,7 -11,2 -12,4 -13,5
-21,2 -23,7
-25
-43,9
-45
2022 2023 2024 2025 2026 2027 2030 2035 2040 2050
3,0
2,6
2,3
2,1 2,0
2,0
1,7 1,6 1,5
1,0
0
2002 2022 2030 2040
Nombre de cotisants par rapport aux retraités Nombre de personnes entre 20 et 64 ans par rapport aux 65 ans et plus
Source : COR Rapport 2022, figure 2.8 (scénario de productivité de long terme de 1 %) et figure 1.10.
Le taux d’emploi des seniors est l’un des plus bas d’Europe
■ Le taux d’emploi des seniors est particulièrement faible en France : seulement 33 % des 60-64 ans
sont en emploi en France, contre environ 45 % dans l’ensemble de l’Union européenne et près de
60 % en Allemagne et 70 % en Suède.
■ Les seniors sont pourtant moins exposés au chômage que les autres (6,9 % pour les 60-64 ans contre
7,4 % pour la population générale). Ce taux d’emploi aussi bas s’explique donc principalement par
le fait que les Français partent en retraite en moyenne plus tôt que dans d’autres pays. Les effets
des réformes de 2010 et de 2014 le confirment : en 10 ans, le taux d’emploi des 60-64 ans a presque
doublé, passant de 19 % à 33 %.
■ Relever le défi du plein emploi c’est aussi se concentrer sur l’emploi des seniors pour favoriser la
pérennité de notre modèle social. Maintenir en activité un peu plus longtemps les seniors doit
permettre de générer des effets sur l’emploi et la croissance.
Taux d’emploi des 60-64 ans en 2020 dans les principaux pays
15 ans
10 ans
0
Pays-Bas Allemagne Suède Italie Belgique Espagne France
Hommes Femmes
■ Les perspectives financières dégradées contribuent à altérer la confiance des Français dans le
système de retraite par répartition et particulièrement celle des générations les plus jeunes qui
dans les études d’opinion ne croient pas en la pérennité du système.
72 ans 2050
70 ans
2037-2039 2027
2030 2031 2024
68 ans
66 ans 2026
64 ans
62 ans
60 ans
58 ans
France Suède Belgique Allemagne Royaume-Uni Espagne Pays-Bas Italie
En 2022 À terme
Lecture : En 2022, l’âge d’ouverture des droits est de : 62 ans en France et en Suède ; 65 ans en Belgique ; 65 ans et 10 mois
en Allemagne ; 66 ans au Royaume-Uni ; 66 ans et 2 mois en Espagne ; 66 ans et 4 mois aux Pays-Bas, et 67 ans en Italie.
Source : COR Rapport 2022. Figure 5.II.
Nombre
Âge légal Durée d’assurance Durée d’assurance
Année de de trimestres
(hors départs requise requise
naissance supplémentaires
anticipés) avant réforme après réforme
demandés
1er janvier -
62 ans 168 trimestres 168 trimestres 0
31 août 1961
1er septembre -
62 ans et 3 mois 168 trimestres 169 trimestres 1
31 décembre 1961
Un projet
de justice
UN PROJET DE JUSTICE
Départ à compter DE 58 ANS Départ à compter DE 60 ANS Départ 2 ans avant l’âge
légal, SOIT 62 ANS À TERME
UN PROJET DE JUSTICE
Carrières longues 22 %
UN PROJET DE JUSTICE
UN PROJET DE JUSTICE
UN PROJET DE JUSTICE
Un projet
porteur
de progrès
Les principaux
effets de
la réforme
+ 7 mois
+ 6 mois
+ 1 mois
3%
2,2 %
2%
1% 1% 0,9 %
0,7 %
0,2 %
0,0 %
0%
1962 1966 1972
Hommes Femmes
Source : Cnav – Modèle PRISME 2022.
6,6 %
4,7 %
4,6 %
4,6 %
4,2 %
3,2 %
2,7 %
2,7 %
2,8 %
2,4 %
1,4 %
1,4 %
1,3 %
0,9 %
0,8 %
1,1 %
1,1 %
0,3 %
0,4 %
0,0 %
0,0 %
0,0 %
0,1%
0,1 %
-0,1 %
-0,1 %
-0,2 %
-0,2 %
-0,1 %
-0,2 %
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
Source : Cnav – Modèle PRISME 2022. Note : les assurés sont classés selon le décile de pension avant réforme.
Effectif de personnes supplémentaires en emploi par rapport à une situation hors réforme
400 000
350 000
300 000
250 000
200 000
150 000
100 000
50 000
0
2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
55-59 ans 60-64 ans
Source : Cnav – Modèle PRISME 2022.
2,0 %
0,5 %
0,2 % 0,1 % 0,1 %
2025 2030
Ensemble de la population active 55-59 ans 60-64 ans
2
0,3 Md€
0
-2
-4
-6
-8
-10
-12
-16
2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Trajectoire hors réforme Trajectoire après réforme
Source : DSS.
MESURES PARAMÉTRIQUES
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Validation des trimestres pour les aidants (financés par la branche autonomie) 0,1 0,2
Validation des trimestres pour les travailleurs d’utilité collective (TUC) 0,1 < 0,1 <
Augmentation de 0,1 point des taux de cotisations vieillesse (et baisse en parallèle des
0,8 0,8
taux de cotisations ATMP)
AVANT RÉFORME, elle pouvait partir à taux plein le jour de ses 62 ans,
avec une pension estimée à 1 118 € BRUT PAR MOIS.
DIDIER, NÉ EN 1964, avec une carrière commencée à 23 ans, commençant au SMIC et terminant à
2 SMIC.
AVANT RÉFORME, il pouvait partir à taux plein le jour de ses 62 ans, avec
néanmoins une décote. Sa pension est estimée à 1 620 € BRUT PAR MOIS.
DELPHINE, NÉE EN 1975, avec une carrière commencée en apprentissage à 15 ans et 9 mois. Elle a donc
cotisé 5 trimestres avant la fin de ses 16 ans et peut bénéficier du dispositif de départ anticipé pour
carrière longue.
MYRIAM, NÉE EN 1972, est hôtesse de caisse et travaille depuis ses 19 ans. Elle a 3 enfants et s’est
interrompue au total 1 an en congé parental.
Maquette : Dicom des ministères sociaux / Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion - 10 janvier 2023