Chiffres Personnes Transgenres Registre National
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Chiffres Personnes Transgenres Registre National
Lorsqu’une personne demande à faire changer officiellement la mention de son sexe sur sa carte
d’identité auprès de l’état civil, ce changement est consigné dans le Registre national, ce qui permet
de dresser un aperçu annuel du nombre de changements de la mention officielle du sexe. Ce
document web présente les données selon le genre, l’âge et la région.
Le 25 juin 2017, une nouvelle loi a été adoptée, la « Loi réformant des régimes relatifs aux personnes
transgenres en ce qui concerne la mention d’une modification de l’enregistrement du sexe dans les
actes de l’état civil et ses effets ». Cette loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Il n’est plus
nécessaire de se soumettre à une procédure médicale pour modifier le M ou le F dans l’acte de
naissance. La stérilisation irréversible, la chirurgie et le jugement d’un-e psychiatre ne sont plus
nécessaires. Le point de départ de la nouvelle loi est l’autodétermination. Les chiffres du Registre
national montrent que l’impact de cette nouvelle législation sur le nombre de changements est
particulièrement important. Le nombre de changements de la mention officielle du sexe a connu un
pic énorme en 2018 et semble depuis lors se stabiliser à un niveau beaucoup plus élevé. L’entrée en
vigueur de la nouvelle législation a en outre fait fortement évoluer le profil des demandeur-se-s.
Afin de fournir un aperçu exact de l’impact de la législation, le deuxième point compare les profils
des personnes transgenres ayant demandé une modification de l’enregistrement dans le cadre des
différentes réglementations. Le premier point présente les chiffres globaux pour la période allant de
1993 à fin décembre 2021.
Bien que la nouvelle législation permette aux personnes transgenres d’accorder beaucoup plus
facilement leur sexe officiel à leur identité de genre, il serait incorrect de considérer que ces chiffres
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se rapportent au nombre total de personnes transgenres en Belgique, pour lesquelles il n’existe
aucun chiffre officiel. Les chiffres de cette publication reflètent uniquement le nombre de personnes
qui ont fait changer la mention officielle de leur sexe sur leur carte d’identité.
Vous trouverez de plus amples informations sur la législation sur le site web de l’Institut.
L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes collabore avec le Registre national en vue
d’élaborer cet aperçu chiffré chaque année. Ces données peuvent être utilisées à condition d’en
mentionner correctement la source. En vue de préserver la vie privée des personnes concernées, le
Registre national ne transmet jamais de données individuelles.
Entre janvier 1993 et le 31 décembre 2021, 3.262 personnes ont fait adapter la mention officielle de
leur sexe en Belgique. Dans 57% des cas, il s’agit de changements d’homme vers femme (femme
transgenre) et dans 43%, de femme vers homme (homme transgenre). Durant des années, ce rapport
était de deux tiers contre un tiers, mais il se modifie en faveur des hommes transgenres depuis la
modification de la loi. En 2019, 2020 et 2021, la proportion de demandes était à peu près égale.
Nombre Proportion
1.2 Évolution
L’année 2018 se caractérise par un pic énorme, avec 741 demandes. Les chiffres de 2019, 2020 et
2021 sont moins élevés, mais toujours quatre à cinq fois plus qu’en 2017.
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Le pic relatif observé en 2008 peut s’expliquer par la modification apportée à la législation à
l’époque. En 2007, la loi est en effet entrée en vigueur et a fait du changement de la mention
officielle du sexe une question administrative. Avant 2007, il fallait entamer une procédure longue et
incertaine qui comprenait un passage par le tribunal. Un certain nombre de personnes transgenres
ont sûrement attendu la modification de la loi.
En 2018, des personnes ont une nouvelle fois attendu la nouvelle réglementation. Les critères
médicaux stricts ont été supprimés, garantissant en principe l’accès à la procédure pour tout le
monde. En 2019, 2020 et 2021, les chiffres ont baissé par rapport à 2018, mais le nombre de
demandes se situe cependant à un niveau plus élevé qu’auparavant, avec 524 demandes en 2019,
414 demandes en 2020 et 530 demandes en 2021. De plus, le déséquilibre sur le plan du genre
semble définitivement faire partie du passé : la proportion de demandes émanant d’hommes
transgenres était environ de 50% pour les 3 années.
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Tableau 1.2 : Évolution du nombre de changements de la mention officielle du sexe
1.3 Âge
Les personnes transgenres qui passent de femme à homme (hommes transgenres) sont
généralement un peu plus jeunes que les personnes qui font la transition inverse ; elles ont en
moyenne 27 ans lors de l’enregistrement de la modification officielle de la mention de leur sexe.
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Chez les personnes transgenres qui passent d’homme à femme (femmes transgenres), l’âge moyen
est de 36 ans. En raison de la forte augmentation du nombre de jeunes demandeur-se-s, les deux
moyennes ont diminué par rapport aux années avant 2018.
La femme transgenre la plus âgée avait 89 ans au moment du changement de la mention officielle de
son sexe, et l’homme transgenre le plus âgé avait 75 ans. Pour modifier l’enregistrement du sexe, un-
e jeune doit être âgé-e de 16 ans au moins. Pourtant, au fil des années, quelques modifications ont
été enregistrées pour des enfants âgés de 0 à 2 ans. Il s’agit très probablement d’enfants avec une
variation des caractéristiques sexuelles (enfants intersexes) dont le sexe tel qu’il a été enregistré à la
naissance a été adapté.
Parmi les jeunes, les hommes transgenres sont fortement surreprésentés. Chez les 16 à 20 ans, ils
sont près de sept sur dix. À partir de 25 ans, ce sont les femmes transgenres qui sont
surreprésentées.
Tableau 1.3 : Nombres et répartition selon l’âge lors du changement de la mention officielle du
sexe (1993 - décembre 2021)
Nombres Proportion
Femme Homme Femme Homme
transgenres transgenres Total transgenres transgenres
0-2 ans 7 2 9 78% 22%
12-15 ans 0 1 1 0% 100%
16-17 ans 37 77 114 32% 68%
18-20 ans 173 376 549 32% 68%
21-24 ans 227 326 553 41% 59%
25-34 ans 515 367 882 58% 42%
35-44 ans 356 161 517 69% 31%
45-54 ans 325 74 399 81% 19%
55-64 ans 161 25 186 87% 13%
65-74 ans 40 5 45 89% 11%
75-84 ans 5 1 6 83% 17%
85 et + 1 0 1 100% 0%
Total 1 847 1 415 3 262 57% 43%
Source : Registre national (traitement IEFH)
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Graphique 1.2 : Nombres selon l’âge lors du changement de la mention officielle du sexe
(1993 - décembre 2021)
1.4 Région
Jusqu’en 2017, il y avait peu de différences au niveau de la répartition par région des hommes
transgenres et des femmes transgenres. Les proportions étaient assez stables, avec deux tiers de
femmes transgenres contre un tiers d’hommes transgenres. L’introduction de la nouvelle législation
a fait évoluer ces chiffres, tout d’abord en Flandre, où il y a proportionnellement eu davantage
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d’hommes transgenres. Entre-temps, la même hausse s’est produite en Wallonie et, dans une
moindre mesure, à Bruxelles.
En comparaison avec la population dans les différentes régions, la Flandre est clairement
surreprésentée dans ces chiffres, et la Wallonie sous-représentée. La Flandre, qui représente 58% de
la population belge, a enregistré 63% des changements de la mention du sexe. La Wallonie
représente 32% de la population, mais n’enregistre que 26% des changements.
Graphique 1.3 : Répartition des changements de la mention officielle du sexe selon la région
(1993 - décembre 2021)
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Tableau 1.5 : Nombres et répartition des changements de la mention officielle du sexe selon la
région (1993 - décembre 2021)
Nombres Proportion
Région de Bruxelles-
166 91 257 65% 35%
Capitale
2. L’impact de la législation
Ce paragraphe compare le profil des personnes transgenres ayant demandé une modification de
l’enregistrement dans le cadre de la réglementation actuelle à celui des personnes ayant utilisé la loi
du 10 mai 2007 relative à la transsexualité et à celui des personnes qui ont introduit une demande de
modification auprès du tribunal avant l’entrée en vigueur de cette législation.
Fin 2017, 1.054 personnes en Belgique avaient enregistré un changement de la mention officielle de
leur sexe. Fin 2021, le nombre total de personnes était de 3.262. Cela signifie que deux tiers de tous
les changements dans l’enregistrement du sexe datent d’après l’entrée en vigueur de la nouvelle
législation. Puisque la nouvelle procédure prévoit un délai d’attente de trois mois minimum, il faut en
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réalité compter à partir d’avril 2018. Les changements enregistrés entre avril 2018 et fin décembre
2021 sont deux fois plus élevés qu’au cours des 25 dernières années.
Les chiffres ci-dessous concernent trois périodes d'enregistrement distinctes : tout d’abord, de
janvier 1993 à juin 2007, la période durant laquelle un changement devait être reconnu par un-e
juge ; deuxièmement, de juillet 2007 à mars 2018, la période durant laquelle la modification était en
principe une simple procédure administrative, mais avec des conditions médicales très strictes ; et
troisièmement, à partir d’avril 2018, lorsque le point de départ est devenu l’autodétermination et
que les conditions médicales ont été supprimées.
Les changements de la mention du sexe comptabilisés entre avril 2018 et décembre 2021
représentent 67% du total.
Nombres Proportion
La proportion d’hommes transgenres augmente à mesure que la procédure devient plus simple. Au
cours de la dernière période, 48% des changements concernent des hommes transgenres. Au cours
de la première période, ce pourcentage était de 31%, contre 36% entre 2007 et 2018.
L’âge moyen des demandeur-se-s est beaucoup plus bas au cours de la période la plus récente.
L’évolution est très prononcée pour les hommes transgenres. Leur âge moyen n’est que 25,4 ans. La
répartition par âge est restée assez stable jusqu’en 2018.
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Graphique 2.1 : Âge moyen au moment du changement de la mention officielle du sexe selon la
période d’enregistrement et le genre (1993 – décembre 2021)
Dans la répartition par âge des personnes ayant demandé un changement d’enregistrement du sexe
entre avril 2018 et décembre 2021, les hommes transgenres sont fortement surreprésentés parmi les
jeunes.
Alors que jusqu’en 2018, il y a toujours eu une prépondérance de deux tiers de femmes transgenres
avec un âge moyen de 40 ans au moment du changement, 46% des nouveaux-lles demandeur-euse-s
ont moins de 25 ans. Chez les hommes transgenres, cette proportion est même de 63%. Au cours des
années qui ont précédé la modification de la loi, le nombre de jeunes hommes transgenres avait déjà
augmenté. Cette catégorie semble être celle qui tire le plus profit de la nouvelle législation.
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Graphique 2.2 : Nombres selon l’âge lors du changement de la mention officielle du sexe, selon le
genre (avril 2018 – décembre 2021)
Tableau 2.2 : Nombres et répartition selon l’âge lors du changement de la mention officielle du
sexe (avril 2018 – décembre 2021)
Nombres Répartition
Femme Homme Femme Homme
Total Total
transgenre transgenre transgenre transgenre
0-2 ans 1 1 2 0% 0% 0%
16-17 ans 37 75 112 3% 7% 5%
18-20 ans 135 318 453 12% 30% 21%
21-24 ans 178 262 440 16% 25% 20%
25-34 ans 319 250 569 28% 24% 26%
35-44 ans 174 78 252 15% 7% 12%
45-54 ans 166 39 205 15% 4% 9%
55-64 ans 96 18 114 8% 2% 5%
65-74 ans 28 5 33 2% 0% 2%
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75-84 ans 3 1 4 0% 0% 0%
85 et + 1 0 1 0% 0% 0%
Total 1 138 1 047 2 185 100% 100% 100%
Source : Registre national (traitement IEFH)
61% des changements récents ont été enregistrés en Région flamande, 28% en Région wallonne et
7% à Bruxelles. En Flandre, les nombres de femmes transgenres et d’hommes transgenres se
rejoignent beaucoup plus que dans les autres régions.
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Tableau 2.3 : Nombres de changements de la mention officielle du sexe selon la région et le genre
(avril 2018 – décembre 2021)
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2022
Éditeur : Institut pour l’égalité des femmes et des hommes
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