Debbarh
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Debbarh
actuelle et perpectives
Abdelhafid Debbarh, Mohamed Badraoui
Résumé
Irrigation et environnement au Maroc : situation actuelle et perspectives. Les conditions
climatiques du Maroc font de l’irrigation un impératif technique incontournable dont les
retombées économiques et sociales sont indéniables. Au lendemain de l’indépendance,
l’irrigation a constitué une voie privilégiée du développement agricole et a bénéficié d’une
attention particulière des pouvoirs publics. Ainsi de grands aménagements hydrauliques
et hydro-agricoles ont été mis en œuvre, durant les trois dernières décennies, permettent
d’atteindre l’objectif escompté d’irriguer un million d’hectares. Les objectifs escomptés
autour de l’irrigation ont été quasiment atteints ; aussi l’irrigation a-t-elle permis de
contribuer substantiellement à satisfaire les besoins alimentaires croissants de la
population, d’une part, et de promouvoir un développement économique et social autour
des périmètres irrigués, d’autre part. En fait, les zones irriguées ont joué un rôle
déterminant, en tant que véritables pôles de développements agricole et rural, tant au
niveau local que régional. Globalement les retombées de l’irrigation sur l’économie du
pays ont été amplement démontrées. Si les impacts positifs de l’irrigation militent en sa
faveur, il n’en demeure pas moins que son développement est souvent accompagné de
plusieurs changements et/ou dégradations des milieux physique, biologique et humain.
Ces impacts, jugés négatifs, peuvent être liés aux modes d’exploitation des eaux et des
sols au sein des périmètres irrigués, ils peuvent aussi résulter des activités industrielles
et/ou d’urbanisation liées au développement des périmètres irrigués. Dans certains cas,
les zones irriguées peuvent subir des phénomènes exogènes de dégradation. La
durabilité aussi bien des infrastructures hydro-agricoles que des ressources naturelles
risque d’être compromise si des solutions adéquates aux problèmes environnementaux
inhérents à l’irrigation ne sont pas adoptées. La présente communication a pour objet de
faire une synthèse de la situation environnementale qui prévaut dans les neuf grands
périmètres irrigués du Maroc, d’une part, et d’étayer de façon plus détaillée la
problématique de la gestion durable des ressources naturelles (eau et sol) dans le
périmètre du Tadla, d’autre part. Celle-ci est le résultat de deux études, menées
successivement par les deux auteurs dans le cadre de : Programme d’Amélioration de la
Grande Irrigation (PAGI 2) visant à évaluer et actualiser le Plan d’Action de Suivi de
l’Environnement (PASE 2) dans les zones d’action des neufs Offices Régionaux de Mise
en Valeur Agricole (ORMVA) ; Programme de Gestion des Ressources en Eau (PGRE)
visant à développer les méthodes de suivi et de gestion durable de la qualité des eaux et
des sols dans le périmètre du Tadla. Après un bref rappel des principales données de
l’irrigation au Maroc, la communication donnera une description des problèmes
environnementaux majeurs rencontrés dans les différents périmètres irrigués. Une
attention particulière sera accordée au cas de la zone irriguée du Tadla dans le but
d’illustrer les approches et solutions adoptées en vue d’une gestion durable des
ressources en eau et en sol sous grande irrigation. Enfin, les principaux défis
environnementaux à relever pour chacun des ORMVA seront présentés en guise de
perspectives.
Introduction
Au Maroc l’irrigation est une pratique très ancienne. En témoigne le patrimoine riche et
diversifié de technologies et de techniques, de formes d’aménagements et de construction
d’ouvrages pour la mobilisation de l’eau, sa distribution et son application à la parcelle. Des
formes d’organisations paysannes spécifiques autour de l’eau ont toujours contribué à sa
gestion et la résolution des conflits y afférents dans les périmètres d’irrigation traditionnels à
travers l’ensemble du pays.
Le Maroc est un pays essentiellement (93 % de la superficie totale) aride et désertique. Ces
conditions climatiques font de l’irrigation un impératif technique incontournable dont les
retombées économiques et sociales sont indéniables. Au lendemain de l’indépendance du
pays dans les années cinquante, l’irrigation a constitué une voie privilégiée du
développement agricole et a bénéficié d’une attention particulière des pouvoirs publics. Ainsi
de grands aménagements hydrauliques et hydro-agricoles ont été mis en œuvre, durant les
trois dernières décennies, permettent d’atteindre l’objectif escompté d’irriguer le million
d’hectares.
Les objectifs escomptés autour de l’irrigation ont été quasiment atteints. Ainsi, l’irrigation a
permis de contribuer substantiellement à satisfaire les besoins alimentaires croissants de la
population, d’une part, et de promouvoir un développement économique et social autour des
périmètres irrigués, d’autre part. En fait, les zones irriguées ont joué un rôle déterminant, en
tant que véritables pôles de développements agricole et rural, tant au niveau local qu’au
niveau régional. Globalement les retombées de l’irrigation sur l’économie du pays ont été
amplement démontrées.
Si les impacts positifs de l’irrigation militent en sa faveur, il n’en demeure pas moins que son
développement a souvent été accompagné de plusieurs changements et/ou dégradations
des milieux physique, biologique et humain. Ces impacts, jugés négatifs, peuvent être liés
aux modes d’exploitation des eaux et des sols au sein des périmètres irrigués. Ils peuvent
aussi résulter des activités industrielles ou d’urbanisation liées au développement des
périmètres irrigués. Dans certains cas, les zones irriguées peuvent subir des phénomènes
exogènes de dégradation. La durabilité aussi bien des infrastructures hydro-agricoles que
des ressources naturelles risque d’être compromise si des solutions adéquates aux
problèmes environnementaux inhérents à l’irrigation ne sont pas adoptées.
La présente communication a pour objet de faire une synthèse de la situation
environnementale qui prévaut dans les neuf grands périmètres irrigués du Maroc. Celle-ci
est une synthèse des résultats des études menées par Debbarh (1995a ; 1995b ; 1999) dans
le cadre du Programme d’Amélioration de la Grande Irrigation (PAGI 2) visant à évaluer et
actualiser le Plan d’Action de Suivi de l’Environnement (PASE 2) dans les zones d’action des
neufs Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA) et des travaux plus récents
du Projet de Gestion des Ressources en Eau (PGRE) dans le périmètre irrigué du Tadla
(Badraoui et al., 2001). Après un bref rappel des principales données de l’irrigation au
Maroc, la communication donnera une description des problèmes environnementaux
majeurs rencontrés. Enfin, les principaux défis environnementaux à relever pour chacun des
ORMVA seront présentés en guise de perspectives avec une attention particulière à la
région du Tadla.
Tableau II. Evolution du bilan des mobilisations et emplois des ressources en eau
(millions de m3)
Près de 360 000 ha restent à aménager en irrigation pérenne : 208 620 ha en GH et 152 000
ha en PMH. Les nouvelles superficies à aménager en GH sont concentrées à près de 50 %
dans la troisième tranche d’irrigation de la région du Gharb (tableau V).
La mise en valeur intensive sous irrigation dans les zones arides et semi-arides conduit le
plus souvent à la dégradation de la qualité des ressources en sol et en eau. L’ampleur de la
dégradation est fortement liée à la qualité de l’eau d’irrigation à la non maîtrise de la trilogie :
Irrigation-Salinité-Drainage et aux pratiques de mise en valeur agricole non rationnelles.
L’inventaire des problèmes environnementaux, fait dans chacun des neuf ORMVA, a permis
de mettre en évidence cinq groupes de problèmes majeurs qui sont rencontrés avec plus ou
moins d'acuité dans tous les périmètres.
zones irriguées. Tous les ORMVA sont affectés, en particulier Doukkala, Gharb, Loukkos et
Tadla ; c'est-à-dire les grands périmètres de plaine à cultures industrielles et à nappes
phréatiques vulnérables.
La pollution urbaine et industrielle. Elle concerne essentiellement les Offices où se
trouvent les grandes agglomérations, avec leurs industries et leurs nombreux ateliers
artisanaux qui constituent autant de sources de pollution potentielle, ainsi que les aires
principales de grande culture intensive (betterave, canne à sucre, riz, etc.) dont la production
est traitée dans des unités agro-industrielles implantées sur les périmètres eux-mêmes. Les
cas les plus graves sont ceux du bassin du Sebou, avec la ville de Fès (Gharb, Loukkos) et,
à un degré un peu moindre, des bassins de l'Oum Er Rbia (Doukkala, Tadla) et du Tensift
qui draine la région de Marrakech (Haouz).
La salinisation secondaire. Elle est induite essentiellement par la salinisation des eaux au
contact de formations salifères et l’usage des eaux salées de nappe pour l’irrigation. Elle
affecte les écoulements de surface et les nappes et consécutivement les sols irrigués. C’est
le cas de plusieurs ORMVA comme Tadla, Doukkala, Ouarzazate, Tafilalet et Moulouya.
Les pollutions des sols par les pesticides et les métaux lourds ne sont pas encore
perceptibles ou du moins non encore suffisamment bien étudiées.
régions, les concentrations salines ont atteint des valeurs qui les rendent non
appropriées à l’irrigation.
• La turbidité des eaux de surface est gênante pour l'irrigation par elle-même et par ses
conséquences (diminution du volume des stockages par envasement). Les cas concrets
les plus remarquables ont été mis en évidence dans les zones suivantes : Doukkala
(envasement du barrage d'Imfout sur l'Oum er Rbia), Haouz (envasement le long du
circuit hydraulique du Canal de Rocade), Loukkos (érosion sur environ la moitié du
bassin du Loukkos), Moulouya (envasement du barrage Mohamed V sur la Moulouya),
Tadla, Tafilalet. Les causes essentielles résident dans la mise en culture des terres et
l’aménagement insuffisant des bassins versant à l’amont des barrages.
Figure 1. Niveau de la nappe dans les Béni Amir et les Béni Moussa Ouest (Badraoui
et al., 2001)
Figure 3. Etat de la salinité des sols dans le Tadla (Badraoui et al., 2001)
pollution chimique qui est la principale cause de dégradation ; elle entraîne l’eutrophisation
des cours d'eau et des retenues et la diminution de la biodiversité. Les cas les plus graves
sont ceux du Sebou, du Loukkos, de l'Oum Er Rbia et de leurs affluents principaux : Beht,
Tassaout. A un moindre degré d'autres oueds sont menacés ou le seront à brève échéance
si des mesures ne sont pas prises : Drâa, Ziz. Les eaux de certains oueds sont encore
relativement peu altérées : Moulouya, Massa, rivières de l'Atlas. A ce titre, ils doivent faire
l'objet d'une protection vigilante.
Les oasis à palmiers dattiers qui sont la forme traditionnelle d'aménagement hydro-
agricole des grandes vallées alluviales du Sud et qui s'étendent essentiellement dans les
ORMVA de Ouarzazate et du Tafilalet. Ce milieu résulte de l'action séculaire de l'homme
"composant" avec les éléments pour créer un véritable écosystème très particulier qui
"optimise" l'utilisation combinée de toutes les ressources du milieu. Cet écosystème est
aujourd'hui menacé de façon inquiétante par un ensemble de facteurs de tous ordres qui
concourent à sa dégradation rapide (perte de plusieurs dizaines de milliers de palmiers
dattiers chaque année dans les oasis de Tafilalet et Drâa).
Le système oasien est l'exemple même d'un aménagement conçu dans l'esprit du
développement durable. Il est vital pour les régions péri-sahariennes de le maintenir tout en
l'adaptant aux contraintes et aux possibilités modernes. C'est l'un des axes principaux et
pour ainsi dire le filigrane de la mission des ORMVA de Ouarzazate et du Tafilalet.
Les zones menacées de désertification ou exposées à la dégradation (déboisement,
surpâturage, érosion intense, etc.) constituent également des milieux à protéger d'urgence.
Lorsqu'elles sont situées en bordure des secteurs irrigués ou des forêts elles jouent un rôle
primordial dans le fonctionnement des écosystèmes "riches" dont elles constituent la frange,
et dans la maintenance des infrastructures hydrauliques (envasement des ouvrages,
ensablement, turbidité des eaux, etc.), bien qu'en apparence leur intérêt écologique semble
parfois mineur. Les plus touchées sont celles des Offices situés à la limite du Sahara
(Ouarzazate, Souss Massa, Tafilalet), mais également dans d'autres régions comme la
Moulouya et le Haouz.
Les biotopes et les écosystèmes spécifiques situés dans les zones d'action des ORMVA
et plus ou moins en relation avec l'irrigation. Les deux principaux sont l'arganeraie du Souss,
quasi unique au monde (Souss Massa) et les vallées du piémont du Haut-Atlas (Haouz),
modèles d'équilibre écologique dans l'utilisation des ressources naturelles.
• on pourrait ajouter les problèmes affectant les ouvrages hydrauliques tels que les
captages d'eau, ponts, digues de protection des berges. C'est le cas notamment des
ORMVA du Sud : Haouz, Ouarzazate, Tafilalet.
• ORMVA du Gharb
I. Contribuer à la réduction de la pollution des eaux du Sebou ;
II. Améliorer l’assainissement et le drainage des sols lourds du Gharb ;
III. Sauvegarder le patrimoine naturel des zones humides ;
IV. Maîtriser l’utilisation des intrants et réduire les pollutions diffuses ;
V. Réduire la pression d’urbanisation des terres agricoles aménagées ;
VI. Eviter la salinisation excessive des sols lourds situés dans les zones basses.
• ORMVA du Haouz
I. Contribuer à la maîtrise de l’érosion hydrique et diminuer l’envasement du Canal de
Rocade ;
II. Réduire la pollution urbaine et industrielle des eaux du bassin de Tensift ;
III. Gérer rationnellement les ressources en eau souterraine du Haouz Central ;
IV. Maîtriser les inondations du périmètre aménagé de la Tassaout Aval ;
V. Maîtriser la salinité des sols dans la Tassaout Aval et dans la zone de Souihla au Haouz
central.
• ORMVA du Loukkos
I. Maîtriser la gestion intégrée des nappes phréatiques (remontée, qualité) ;
II. Maîtriser l’érosion des sols des bassins versants de la plaine du Loukkos ;
III. Réduire les risques d’inondation des secteurs irrigués plaine rive droite ;
IV. Sauvegarder les zones humides fragiles : merja Zerga et Halloufa ;
V. Améliorer l’efficience d’utilisation de l’eau dans la zone sableuse en adoptant l’irrigation
localisée.
• ORMVA de la Moulouya
I. Sauvegarder le potentiel mobilisable en eau afin de répondre aux besoins actuels et futurs
du secteur agricole ;
II. Assurer la protection du périmètre contre les crues ;
III. Maîtriser la dégradation des eaux et des sols (y compris la lutte contre l’engorgement des
terres agricoles) ;
IV. Contrôler et réduire la pollution agricole par les intrants chimiques ;
V. Contrôler la salinisation secondaire des sols.
• ORMVA de Ouarzazate
I. Gérer rationnellement les ressources en eau du bassin hydraulique du Drâa (quantité,
qualité) ;
II. Lutter contre la dégradation des berges et la perte des terrains agricoles ;
III. Sauvegarder le milieu oasien (lutte contre le dépérissement des palmiers dattiers) ;
IV. Lutter contre l’ensablement des palmeraies et des infrastructures hydrauliques et socio-
économiques. La mise en culture des terres de parcours autour de la zone irriguée induit une
érosion éolienne qui menace les palmeraies.
• ORMVA du Tadla
I. Gérer de façon conjuguée les ressources en eau de surface et souterraine dans le but de
maîtriser les remontées des nappes phréatiques et la salinisation des sols ;
II. Combattre la salinité des eaux et des sols au niveau de Beni-Amir et de l’aval hydraulique
des Beni-Moussa ;
III. Maîtriser la pollution agricole et la dégradation des sols sous irrigation ;
IV. Maîtriser l’envasement du canal principal des Beni-Amir.
• ORMVA du Tafilalet
I. Maîtriser la gestion intégrée des ressources en eau des bassins de Ziz et Ghéris (quantité,
qualité) ;
II. Lutter contre la dégradation et la perte des terrains agricoles par érosion hydrique ;
III. Lutter contre la désertification de la plaine de Tafilalet ;
IV. Sauvegarder le patrimoine de production Oasien par la lutte contre le dépérissement du
palmier dattier.
Conclusion
Bibliographie
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