Ziani Céléna

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou

Faculté des Sciences Biologiques et des Sciences Agronomiques


Département d’agronomie

En vue de l’obtention du Master en Science Alimentaire

Spécialité : Sécurité Agroalimentaire et Assurance Qualité

Contribution à la mise en place du système HACCP sur la ligne de


fabrication du yaourt à boire au sein de la laiterie-fromagerie
« TASSILI » (Tizi-Ouzou)

Réalisé par :
elle
M ZIANI Céléna

Devant le jury composé de :

Présidente : Mm REMANE Yakout Maitre assistante à l’UMMTO

Promoteur : Mr AMROUCHE Tahar Professeur à l’UMMTO

Examinatrice : Mm LAMMI Sarah Maitre de conférences à l’UMMTO

2020/2021
Remerciements

La réalisation de ce mémoire a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je


voudrais témoigner toute ma gratitude.

Je voudrais dans un premier temps remercier, mon promoteur M. AMROUCHE, pour avoir
accepté de m’encadrer dans cette étude, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses
judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion

Je remercie également les membres du jury, pour leur regard objectifs sur la qualité de ce
modeste travail.

Mes remerciements s’adressent aussi au personnel de la société « TASSILI » de Draâ Ben


Khedda, notamment la responsable de production SOUHILA.

A mes chers parents ZIANI HOCINE et BERKANE ZINA qui ont fait de moi la femme
que je suis aujourd’hui, un grand merci à eux.

A mes grands-parents, à mon frère, à toute ma famille, mes amies et surtout à ma zozo qui
ont tous contribués à la réussite de ce mémoire, je vous remercie.

ZIANI Céléna.
Je dédie ce travail à mon PAPI, j’espère que tu es fière de ta petite fille de là où tu es …
Liste des figures

Figure Titre Page


1 Les composantes de la qualité optimale 6
2 Roue de Deming 7
3 Diagramme d’Ishikawa 8
4 Schéma de la méthode 5S 10
5 Séquence logique pour l’application du système HACCP 22
6 Notion de plan de maitrise sanitaire 24
(A) représentation de la proto-coopération
7 29
(B) interactions entre Streptococcus thermophilus et le Lactobacillus bulgarius
8 Schéma d’un diagramme de fabrication du yaourt 33
9 Organigramme de la direction logistique 38
10 Arbre décisionnel 61
Liste des tableaux

Tableau Titre Page


1 Les principaux défauts liés à la fabrication du yaourt 34
2 Profil de l’entreprise 37
3 Fiche technique déterminant le champ de l’étude 39
4 Questionnaire relatif à l’infra structure du bâtiment 40
5 Questionnaire relatif au matériel, l’appareillage et l’équipement 42
6 Questionnaire relatif au personnel 43
7 Questionnaire relatif à la lutte contre les nuisibles 44
8 Questionnaire relatif aux matières premières, produits finis, et emballages 45
9 Questionnaire relatif au nettoyage et la désinfection 46
10 Fiche technique comportant des données relatives au lait cru 49
11 Fiche technique du sucre 49
12 Fiche technique de l’additif alimentaire 50
13 Fiche techniques des arômes 50
14 Fiche technique des ferments 51
15 Fiche technique comportant des données relatives du produit fini 51
16 Les paramètres de système de cotation 54
Analyse des dangers des différentes étapes de fabrication du yaourt à boire
17 55
et évaluation par système de cotation
18 Application de l’arbre de décision 62
Limites critiques, système de surveillance, actions correctives pour chaque
19 63
CCP
Liste des abréviations

APS : Algérie Presse Service.

Aw : Activité de l’eau.

BPF : Bonnes Pratiques de Fabrication.

BPH : Bonnes Pratiques d’Hygiène.

CCP : Point Critique pour la Maîtrise (Critical Control Point).

CV : Coefficient de variation.

DCP : Direction de la Concurrence et des Prix.

DLC : Date Limite de Consommation.

DLUO : Date limite d’Utilisation Optimale.

DSA : Direction des Services Agricoles.

FAO : Food Agriculture Organisation, soit « Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture ».

FIFO: First In First Out.

HACCP: Hazard Analysis Critical Control Point.

ISO : International Standards Organisation.

J.O.R.A. : Journal Officiel de la République Algérienne.

NASA : National Aeronautics Space Administration.

NEP : Nettoyage En Place.

M : nombre de germes présents dans un gramme ou un millilitre de produit analyse, qui


correspond à la valeur au-dessus de laquelle la qualité du produit est considérée comme
inacceptable.

m : nombre de germes présents dans un gramme ou un millilitre de produit analyse, qui


correspond à la valeur en dessous de laquelle la qualité du produit est considérée comme
satisfaisante.

MG : Matière Grasse.

OM : Ouverture Moyenne.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.


Liste des abréviations

ONU : Organisation des Nations Unies.

OST : Organisation Scientifique du Travail.

PRP : Programme Préalable.

PDCA : PLAN (préparer), DO (pratiquer), CHEK (vérifier), ACT (améliorer).

SMSA : Système de Management de la Sécurité des Aliments.


Sommaire

SOMMAIRE
Remerciements
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations

Introduction générale ............................................................................................................... 1


Partie théorique
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments
1. Notions relatives à la qualité .................................................................................................. 3
1.1. Contexte et définitions...................................................................................................................... 3
1.2. Composantes de la qualité ................................................................................................................ 5
1.3. Outils de la qualité ............................................................................................................................ 6
1.3.1. La roue de Deming ........................................................................................................................ 6
1.3.2 Diagramme d’Ishikawa - Théorie de cause à effet ......................................................................... 8
1.3.3 L'AMDEC : Analyse des modes de défaillance, de leurs effets, et de leur criticité ...................... 9
1.3.4. Les "5S" ......................................................................................................................................... 9
2. Notion relatives à la sécurité des aliments ........................................................................... 11
2.1. La sécurité (innocuité) des aliments ............................................................................................. 11
2.2. La salubrité des aliments ................................................................................................................ 11
2.3. Hygiène des aliments...................................................................................................................... 12
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité
1. Présentation de la méthode HACCP.................................................................................... 13
1.1. Historique ....................................................................................................................................... 13
1.2. Définition........................................................................................................................................ 13
1.3. Objectifs du système HACCP ........................................................................................................ 14
1.4. Avantages du système HACCP ...................................................................................................... 15
1.5. Principes du système HACCP ........................................................................................................ 15
2. Éléments du système HACCP .............................................................................................. 16
2.1 .Programmes préalables (PRP) ........................................................................................................ 16
2.2. Plan HACCP................................................................................................................................... 17
2.2.1. Etape 01 : Constitution de l’équipe HACCP ............................................................................... 17
2.2.2. Etape 02 : Décrire le produit ....................................................................................................... 17
Sommaire

2.2.3. Etape 03 : Déterminer l’utilisation prévu du produit ................................................................... 17


2.2.4. Etape 04 : Etablir un diagramme des opérations ......................................................................... 17
2.2.5. Étape 05 : Confirmer sur place le diagramme des opérations ..................................................... 18
2.2.6. Etape 06 : Analyse des dangers (Principe 01) ............................................................................. 18
2.2.7. Etape 07 : Déterminer les points critiques pour la maitrise (CCP) (principe 02) ........................ 19
3. HACCP et la norme ISO ...................................................................................................... 23
3.1. Présentation de l’organisation internationale de normalisation (ISO) ............................................ 23
3.2. HACCP et la norme ISO 22000 ..................................................................................................... 23
3.2.1. Généralités sur la norme ISO 22000 ........................................................................................... 23
3.3. La relation entre HACCP et ISO 22000 ......................................................................................... 24
4. Place du système HACCP dans la règlementation algérienne ............................................. 24
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication
1. Définition du yaourt et ses variantes .................................................................................... 25
1.1. Différents types de yaourt ................................................................................................. 25
2. Fermentation lactique ........................................................................................................... 26
2.1. Bactéries lactiques .......................................................................................................................... 27
2.1.1. Streptococcus thermophilus......................................................................................................... 27
2.1.2. Lactobacillus bulgarius ............................................................................................................... 28
2. 2. Fonctionnement mutuel des bactéries lactiques ............................................................................ 28
3.1. Choix du lait ................................................................................................................................... 29
3.2. Standardisation ............................................................................................................................... 30
3.3. Homogénéisation:........................................................................................................................... 30
3.4. Traitement thermique (ou pasteurisation) ..................................................................................... 31
3.5. Refroidissement du lait ................................................................................................................... 31
3.6. Ensemencement .............................................................................................................................. 31
3.7. Fermentation................................................................................................................................... 31
3.8. Conditionnement et stockage ......................................................................................................... 32
4. Défauts de fabrication du yaourt à boire .............................................................................. 34
Partie pratique
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis
1. Présentation de l’entreprise .................................................................................................. 36
2. Objectif et champs d’étude ................................................................................................... 38
3. Diagnostic et évaluation des pré-requis (PRP) au sein de l’établissement .......................... 39
Sommaire

Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP


1. Préalables et application des étapes du HACCP .................................................................. 48
1.1. Constitution de l’équipe HACCP ................................................................................................... 48
1.2. Description du produit .................................................................................................................... 48
1.3. Détermination de l’utilisation prévue du produit ........................................................................... 52
1.4. Etablissement du diagramme de fabrication du yaourt à boire ...................................................... 52
1.5. Vérification du diagramme de fabrication ...................................................................................... 53
2. Application des principes du système HACCP .................................................................... 53
2.1. Principe 01 : Analyse des dangers .................................................................................................. 53
2.2. Principe 02 : détermination des points critiques ............................................................................. 62
2.3. Principes 03,04 et 05 : Etablissement des limites critiques, systèmes de surveillance et des actions
correctives pour les CCP ....................................................................................................................... 62
2.4. Principe 06 : Procédure de vérification .......................................................................................... 64
2.5. Principe 07 : Etablissement de documentations et d’enregistrements ............................................ 64
3. Synthèse et discussion .......................................................................................................... 64
Conclusion générale…………………………………………………………...………….…67

Références bibliographiques
Annexe

Résumé
INTRODUCTION
GENERALE
Introduction générale

Introduction générale

Selon l’OMS, près de 10% de la population mondiale, soit 600 millions de personnes,
tombe malade, dont 420 000 personnes meurent d'intoxications alimentaires causées par des
bactéries, des virus, des parasites, des toxines ou des produits chimiques (FAO et OMS,
2019).

Le continent africain concentre à lui seul, 15% des cas mondiaux d’infections recensés.
A l’échelle de l’Algérie, ces cas ont doublés dans le courant du premier semestre 2021 (soit +
109%) (APS, 2021).

En Algérie où En Algérie où le niveau de consommation des produits laitiers est


extrêmement élevé, où l’incidence des toxi-infections alimentaires est d’ampleur et où le
manquement d’hygiène fait cruellement défaut, ce sont toutes les entreprises du secteur
agroalimentaire qui doivent se saisir de ces mécanismes de contrôle afin de sécuriser leurs
productions, répondre aux besoins des clients et garantir un accès aux transactions
commerciales sur les marchés.

S’agissant de la consommation nationale, ce sont plus de 5 millions de tonnes de


produits laitiers écoulés annuellement dont 70% sont couverts par l’industrie locale, ce qui
fait de l’Algérie le premier consommateur de produits laitiers en Afrique du Nord (Agence
Ecofin, 2020).

Ces chiffres témoignent de l’ampleur de l’incidence des toxi-infections alimentaires en


Algérie dont nous pouvons aisément en déduire l’enjeu sécuritaire relatif aux aliments,
sachant que la plupart des causes de contaminations résultent de manquements au respect des
règles d’hygiène.

Les aliments insalubres ont de lourdes répercussions sur les questions de santé
publique mais également sur l’économie en tant que frein aux transactions commerciales.

La sécurité sanitaire des aliments comporte une notion essentielle de responsabilité


partagée. Dans un contexte de mondialisation où les quantités d’aliments produits sont de plus
en plus massives, la question de l’innocuité des aliments est capitale, particulièrement sur les
produits transformés. Dans ce sillage, l’ONU a reconnu officiellement la sécurité sanitaire
comme un enjeu mondial, d’où la création d’une journée internationale dédiée à la promotion
des bienfaits d’une nourriture sûre (FAO et OMS, 2019).

1
Introduction générale

En Algérie, les professionnels de l’agroalimentaire sont soumis à plusieurs textes de lois


légiférant leurs activités. Parmi eux, les conditions d’hygiène et de salubrité lors du processus
de mise à la consommation humaine des denrées alimentaires, ces derniers sont encadrées par le
décret du 11 avril 2017. A celui-ci s’ajoute l’arrêté du 14 septembre 2017 rappelant les critères
microbiologiques de certaines denrées alimentaires. Enfin, l’arrêté ministériel du 1er décembre
2020 décline les modalités de mise en œuvre d’un système d’analyse des dangers et des points
critiques pour leur maîtrise. C’est sur ce dernier système que va porter notre travail.

Dans le but de remédier en partie aux risques sanitaires évoqués précédemment, une
méthodologie a été conçue dès les années 60 sous l’appellation HACCP.

L'analyse des risques et maîtrise des points critiques sur lesquels repose cette méthode
s’est depuis considérablement diffusée à l’échelle mondiale et est aujourd’hui réputée comme
étant la méthode la plus aboutie afin de garantir la sécurité des produits et les préserver des
dangers d'origine alimentaire.

Considérant les enjeux en matière de sécurité sanitaire ; ainsi que l’efficacité avérée de
la méthode HACCP dans la quête continue d’une qualité optimale des denrées alimentaires ;
en tenant compte du niveau de consommation de produits laitiers en Algérie, nous avons
apporté notre contribution à la mise en place de ce système au sein de la laiterie-fromagerie de
Draâ Ben Khedda TASSILI (Tizi-Ouzou).

Notre travail est focalisé sur la démarche adoptée sur le circuit de fabrication du yaourt
à boire, compte tenu des différentes phases de transformation inhérentes à ce produit.

Pour ce faire, un premier exposé théorique sera fait afin de rappeler les origines et
principes fondamentaux de toute démarche d’amélioration continue permettant d’aboutir à la
maîtrise des risques. Dans la seconde partie de notre travail, un diagnostic de l’hygiène
générale et une application des principes HACCP seront réalisés afin de mettre en avant les
dangers potentiels et en déduire les points critiques à maîtriser.

2
Partie théorique
Chapitre 1 :
Qualité sanitaire des
aliments
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

1. Notions relatives à la qualité

Le concept de la qualité est apparu très tôt dans l’histoire de l’homme et n’a cessé de
se développer. Il remonte aux origines de l’homme, à l’instant où il a commencé à fabriquer
ses premiers outils. Sans remonter jusqu’à ces temps ancestraux où l’homme se souciait
intuitivement de la qualité de ses productions, nous pouvons considérer que l’histoire de la
qualité, telle qu’elle est perçue et définie de nos jours, remonte à l’avènement de l’ère
industrielle moderne, c’est-à-dire, la fin du XIXème, début du XXème siècle.

Ainsi, à l’ère de la révolution industrielle, l’ingénieur Frederick Winslow Taylor


(1856-1915), préoccupé par des enjeux de vitesse et de rendement, invente et met en place
une méthode de travail : l’organisation scientifique du travail (OST) dont l’objectif est
d’aboutir à la meilleur façon de produire. Cette méthode sera le point de départ de toutes les
quêtes de qualité dans les années qui vont suivre.

En effet, ce n’est que dans les années 30, que la notion de qualité a été
intellectuellement formalisée par Walter A. Shewart. Depuis lors, les démarches de contrôle
qualité sont omniprésentes dans les esprits ainsi que dans les processus.

1.1. Contexte et définitions

Ainsi, l’émergence des démarches de contrôle de la qualité dans le monde industriel


est due au Dr. Walter Shewhart (1891-1967) qui est incontestablement le fondateur du
mouvement mondial du Contrôle de la Qualité en 1924.

Walter A. Shewart a démontré, en 1931 qu’il y avait deux aspects à la qualité :

 un aspect objectif qui se résume par l’objectif qualité à atteindre (contrôle statistique
du procédé), lequel est indépendant du client : il s’agit de la conformité intrinsèque du
produit finis. Ce constat fait également référence à la notion de qualité interne :
maitrise et amélioration du fonctionnement d’un processus.
 un aspect subjectif, qui se définit parce que l’utilisateur attend du produit : il s’agit de
la satisfaction client. De la même façon que supra, ce constat fait référence à la notion
de qualité externe : aptitude d’un produit à répondre aux besoins et attentes des
utilisateurs (Raymond et al., 2003) .

3
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

Définitions retenues pour le concept

 Selon l’ISO :
L’ISO nous donne une définition normée de la qualité : « c’est l’aptitude d’un
ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences » (Villalonga et
Pinet, 2013).

 Selon l’Afnor (Association Française de Normalisation) :

La qualité se définit comme étant « l’aptitude d’un produit ou d’un service à satisfaire
les besoins des utilisateurs » (Coq, 2012).

 Selon Joseph JURAN :


Selon la théorie de Juran, c’est l’utilisateur qui détermine la qualité d’un produit ou
d’un service (Boeri, 2003).
Il reconnait en effet que la source principale de la recherche de norme de qualité se
trouve dans les besoins du consommateur. Ainsi, la particularité de cette approche de
la qualité réside dans le produit ou le service qui ne doit pas présenter de défaut
conformément à la norme. La qualité serait alors acquise, dès lors qu’un produit ou un
service correspond aux attentes initiales du consommateur ou les excède (Tremblay et
Rolland, 2019).

En somme, trois figures principales ont été fondatrices des théories de la qualité au
début du XXe siècle :

- Le statisticien et docteur Walter A. Shewart,


- Joseph Moses Juran, acteur ayant initié le concept de démarche de la qualité globale et
qui lui a donné sa dimension internationale tout en formalisant les concepts et
méthodes de la qualité,
- Le professeur Deming à qui l’on doit la célèbre roue de Deming dans les démarches
d’amélioration continue de la qualité et sur laquelle nous reviendrons ultérieurement
dans la partie relative aux outils de la qualité.

La qualité dans le domaine agricole, un concept clair et flou à la fois

La qualité est un terme employé à tous propos, qui préoccupe tous les esprits à toutes
les strates de la société : du gouvernement à la population, en passant par les agriculteurs,

4
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

transformateurs, distributeurs, consommateurs, médecins, organismes de contrôles, de


recherches…

La difficulté relative à cette notion dans le domaine agricole réside dans le fait que selon
l’interlocuteur, le terme « qualité » n’aura pas le même sens, ni ne correspondra aux mêmes
attentes. Naturellement, de par les enjeux inhérents au monde agricole, chacun des acteurs de la
filière va être amené à revendiquer cette qualité. Il va donc y avoir confusion dans la multitude
des définitions de la qualité avec des périmètres et des champs d’applications hétérogènes,
d’autant plus que l’acquisition de la qualité sera utilisée comme un argument marketing à la
commercialisation. Le CNA indique même dans son avis n°35 de 2003 que « la qualité est une
construction sociale, et c’est donc un sujet à critique, à diagnostic et à amélioration de la part
des parties prenantes. On doit tenir pour acquis qu’il est vain de prétendre définir la notion de
qualité qui s’imposerait à tous et que c’est le processus de qualification qui peut et doit être
l’objet d’une analyse rigoureuse » (Raiffaud, 2017).

Ainsi, le concept de qualité revêt une dimension tant complexe que globale,
notamment dans le domaine alimentaire et agricole. D’une part, compte tenu des modes de
productions agricoles divers et variés (élevages, maraichage, produits laitiers, produits de la
mer…) les normes de qualités vont être drastiquement différentes. D’autre part, la nature des
transformations opérées tout au long de la chaine alimentaire vont également rendre complexe
la définition des normes de qualité (stockage, transport, transformation(s)…).

1.2. Composantes de la qualité

Comme nous venons de le voir, la qualité est une conception multifactorielle qui
englobe plusieurs composantes parmi lesquelles, l’obligation d’une conformité réglementaire :
elle offre à tous les produits commercialisés, l’assurance d’un niveau de qualité basique lui
permettant d’entrer sur le marché.

La définition de la qualité est donc un arbitrage entre de multiples dimensions. Ces


dernières ont été représentées schématiquement par les 4S de Pierre Maingy « Sécurité –
Santé – Saveur - Service » dans les années 1980.

Chaque S couvre les aspects primordiaux de la qualité alimentaire :

 hygiène : exigence d’une minimisation des dangers,


 nutritionnel : besoin d’une maximisation des bénéfices nutritionnels,

5
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

 organoleptique : attente d’un goût agréable,


 usage : côté pratique.

Si les deux premiers aspects sont transparents pour le consommateur final, ils sont par
néanmoins identifiables et quantifiables pour l’industriel. A l’inverse, les deux derniers sont
perceptibles, visibles pour le consommateur final, en revanche, ils seront difficilement
chiffrables par l’industriel (Raiffaud, 2017).

La figure 1 illustre les composantes de la qualité optimale.

Figure 1 : Les composantes de la qualité optimale (Raiffaud, 2017)

1.3. Outils de la qualité

1.3.1. La roue de Deming

La méthode PDCA (plan, do, check, Act) issue de l’ISO 9000 est également appelée
roue de l’amélioration de la qualité ou « roue de Deming », du nom de W.Edwards Deming,
statisticien et philosophe américain, inventeur des principes de la qualité et de Walter Andrew
Shewhart Statisticien américain, inventeur de la roue de Deming.

6
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

Le principe propose de maitriser et d’améliorer un processus par l’utilisation d’un


cycle continu en quatre étapes visant à réduire le besoin de corrections. Cette méthode
démontre aussi que les bonnes pratiques doivent être mises en œuvre, documentées,
appliquées et améliorées dans le temps.

Elle comporte 4 étapes principales :

 Plan (planifier) : définir l’objectif principal consistant à identifier et à préciser les


besoins du maitre d’ouvrage. Cadrage des moyens nécessaires à sa réalisation, son
cout et son planning.
 Do (réaliser, déployer) : définir la méthode (ressources, temps, budget, documentation,
formation, gestion du risque, exécution des taches...).
 Check (mesurer et contrôler) : vérifier que les opérations réalisées correspondent aux
besoins exprimés, dans les délais et les couts précisés à la première étape (évaluation,
contrôle des résultats produits, audit de l’environnement, supervision...).
 Act (améliorer, agir) : rechercher les améliorations à apporter au projet global de
changement (évaluations à partir des bilans, des retours d’expérience ou des
constatations relevées lors de la phase de vérification (Carpentier, 2009).

La figure 2 représente la célèbre roue de Deming.

Figure 2 : Roue de Deming (Carpentier, 2009)

7
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

1.3.2 Diagramme d’Ishikawa - Théorie de cause à effet

Il faut savoir que Kaoru Ishikawa, un théoricien japonais, a mis au point en 1962 une
théorie de cause à effet nommée le Diagramme d’ishikawa. La finalité de cet outil de la
gestion de la qualité est de comprendre l’origine des causes de tous dysfonctionnements
rencontrés dans un processus.

Cet outil se présente sous la forme d’un diagramme en arête de poisson, chacune des
arêtes correspondant à un axe d’analyse, il en existe 5 nommés 5M :

 Matières : il s’agit ici des matières premières, des marchandises …


 Main-d’œuvre : cela correspond à l’effectif opérationnel, sa compétence, sa
motivation, son niveau d’information, aux ressources humaines de manière générale
ainsi qu’à leur gestion.
 Milieu : il fait référence au contexte, à l’environnement matériel ou immatériel.
 Méthodes : concerne l’ensemble des procédures, modes d’actions, d’organisation,
recherches, développement…
 Matériel : les équipements, les machines, les ordinateurs, la technologie.

La figure 3 schématise le diagramme d’Ishikawa.

Figure 3 : Diagramme d’Ishikawa (Anonyme 1)

8
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

Cette théorie a été enrichie depuis sa création, en effet elle intègre désormais les aspects
relatifs à la gestion de l’humain ainsi que l’aspect pécuniaire par le biais de 2 M supplémentaires :

 Management : éléments relatifs à la gestion des équipes, techniques de travail…


 Moyens financiers : données concernant les subventions, budget, investissement,
besoin en fond de roulement, les différents types de frais… tous ce qui a trait aux
éléments financiers (Richemond, 2019).

1.3.3 L'AMDEC : Analyse des modes de défaillance, de leurs effets, et de leur criticité

Contrairement aux outils classiques de la qualité, l’AMDEC est un outil préventif


développé par l’armée américaine dans les années 40.

Il s’agit en effet, d’une méthode inductive dont le but est de mettre en évidence et
mesurer l’impact des dysfonctionnements inhérents à un processus sur celui-ci, ses fonctions
ainsi que son environnement. Une fois les facteurs de risques ayant été mis en exergue, ils
sont par la suite hiérarchisés selon leur degré de gravité.

En synthèse, l’AMDEC trouve son efficacité dans l’analyse préventive de tout système
qui, associée à un bilan des constats relevés du terrain permettent d’identifier les failles les
plus fréquentes et les plus significatives (Gouriveau et al., 2017).

Il existe trois champs d’applications principaux de cette méthode :

 sur le produit, pour vérifier la conformité d'un produit développé par rapport aux
exigences du client,
 sur le processus, pour valider la fiabilité du processus de fabrication,
 sur les moyens, pour vérifier la fiabilité d'un équipement.

1.3.4. Les "5S"

Si la démarche HACCP répond essentiellement aux questions de la conformité,


d’autres outils peuvent se présenter comme étant complémentaires à cette démarche en y
associant la recherche de l’optimisation. C’est le cas de l’outil appelé « 5S ».

Cet outil de la qualité importé du Japon répond au principe d’amélioration continue. Il


permet d'optimiser l'organisation et l'efficacité d'un poste de travail, d’un service, d’une
entreprise ou d’un processus. On retrouve là les préoccupations qui sont à l’origine du
Taylorisme évoqué précédemment.

9
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

Il s’agit d’une démarche participative associant le personnel concerné qui s’approprie


et aménage son espace de travail. Cet outil est considéré comme étant essentiel pour initier
une démarche dite de Qualité Totale (TQM).

Le nom "5 S" fait référence aux initiales des mots clés de la méthode :

 Seiri / Débarrasser : éliminer ce qui est inutile,


 Seiton / Ranger : classer, ordonner ce qui est utile,
 Seiso / Nettoyer : tenir propre les outils, les équipements, l'atelier …,
 Seiketsu / Organiser : établir et formaliser des règles,
 Shitsuke/ Maintenir la rigueur : respecter les règles.

Les finalités de cette méthode sont multiples, elle contribue :

 à l’amélioration de la productivité, l'efficacité et la qualité,


 à la diminution des pannes (gravité/fréquence),
 à réduire les pertes de temps (recherche d'un outil …),
 à l'implication et à la motivation du personnel,
 à inspirer confiance et donne une bonne image de l'entreprise,
 à libérer de l'espace inutilement utilisé,
 à la sécurité au travail, la réduction des risques de pollution,
 à offrir au personnel une meilleure qualité de vie au travail (Gillot, 2007).

La figure 4 représente le schéma de la méthode des 5S.

Figure 4 : Schéma de la méthode 5S (Anonyme 2)

10
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

Ainsi donc, l’intérêt de l’association d’une démarche d’optimisation à une démarche


de conformité est de servir la performance d’une manière globale et in fine, la qualité. Nous
retrouvons là les objectifs majeurs inhérents au contexte actuel de mondialisation de la filière
agroalimentaire notamment. En effet, c’est cette concurrence exacerbée par la mondialisation
conjuguée entre autres par une évolution des exigences règlementaires et normatives qui font
tout l’intérêt des démarches qualités pour les acteurs de la filière agroalimentaire.

2. Notion relatives à la sécurité des aliments

Ainsi donc, dans un contexte de mondialisation global, et au-delà de la simple


question de la conformité, il existe également la notion d’assurance qualité. Elle implique un
niveau de confiance accordé en la capacité d’une structure à satisfaire le niveau d’exigences
requis en matière de qualité.

A ce propos, l’ISO étaye également une explication relative à l’assurance qualité. En


effet, d'après la norme ISO 8402-94, l'assurance qualité c'est «l’ensemble des activités
préétablies et systématiques mises en œuvre dans le cadre du système qualité, et démontrées en
tant que de besoin, pour donner la confiance appropriée en ce qu'une entité satisfera aux
exigences pour la qualité. ». Cette définition, nous permet également de rejoindre la théorie de
Walter A. Shewart énoncée précédemment sur les questions de conformité et de qualité interne.

2.1. La sécurité (innocuité) des aliments

La « sécurité des aliments » est l’assurance que les aliments ne causeront pas de
dommages aux consommateurs quand ils sont préparés et/ou consommés conformément à
l’usage auquel ils sont destinés.

Ce terme ne doit être confondu avec celui de La « sécurité alimentaire », qui désigne
la sécurité des approvisionnements alimentaires en quantité et qualité (AMROUCHE, 2010).

2.2. La salubrité des aliments

La salubrité des aliments est l’assurance que les aliments sont acceptables pour la
consommation humaine conformément à l’usage auquel ils sont destinés (FAO, 2001).

Cette notion s’applique aux caractéristiques intrinsèques du produit, à savoir le goût,


l’odeur, la texture, la présentation, avec la présence de la flore d’altération (bactéries, levures,
et moisissures)

11
Chapitre 1 : Qualité sanitaire des aliments

2.3. Hygiène des aliments

Elle est définie comme l’ensemble des conditions et mesures nécessaires pour assurer
la sécurité sanitaire, et la salubrité des aliments à tous les étapes de la chaine alimentaire
(FAO, 2001).

12
Chapitre 2 :
Système HACCP : outil
de la qualité
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

1. Présentation de la méthode HACCP

1.1. Historique

Le système HACCP de gestion des problèmes de sécurité sanitaire des aliments est né
à partir de deux grands concepts.

Le premier est associé à W.E. Deming, dont les théories évoquées précédemment sur
la gestion de la qualité sont largement reconnues pour leur contribution.

La deuxième étape est le développement du concept HACCP en lui-même. Celui-ci a


été mis au point pendant les années 60 par les pionniers que sont la Société Pillsbury, l’armée
des États Unis d’Amérique et son administration de l’aéronautique et de l’espace (NASA),
dans le cadre d’un effort de collaboration pour la production d’aliments sains pour les
astronautes. La NASA voulait un programme de type «Zéro défaut» afin de garantir la
sécurité sanitaire des aliments que les astronautes devaient consommer dans l’espace. À cet
effet, la Société Pillsbury a développé le système HACCP comme système offrant la plus
grande sécurité possible tout en réduisant la dépendance vis-à-vis de l’inspection et du
contrôle des produits finis. C’est alors que l’accent a été mis sur le contrôle du procédé lors
des étapes de la production les plus précoces possibles en utilisant le contrôle des opérateurs
et/ou des techniques d’évaluation continue aux points critiques pour la maîtrise.

À partir des années 80, l’approche HACCP constituait la base de l’assurance de la


sécurité sanitaire des aliments dans l’industrie alimentaire (FAO, 2001).

1.2. Définition

Ainsi, la méthode HACCP « Hazard Analyse Critical Control Point », est définie
comme étant un système d’analyse des dangers et des points critiques permettant d’aboutir à
leur maîtrise. Il est utilisé de manière systématique pour identifier les dangers potentiels dans
l’industrie alimentaire, les évaluer et garantir leur contrôle (Wallace et al., 2018).

Cette démarche consiste à établir des systèmes de contrôle préventifs plutôt que
d’opérer les tests sur le produit final. Tout système HACCP est par définition évolutif, tels
que les avancées dans la conception des équipements, les procédures de traitement ou les
développements technologiques.

13
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

Ce système proactif peut être mis en œuvre tout au long de la chaîne alimentaire, de la
production primaire à la consommation finale. Sa mise en œuvre doit ainsi être guidée par des
preuves scientifiques des risques pour la santé humaine.

De par sa pertinence et son efficacité, la démarche HACCP s’est imposée à travers le


monde, et est devenue la référence mondiale en matière de système de gestion relatif aux
questions de la sécurité alimentaire.

La mise en œuvre du système HACCP dans une organisation alimentaire peut


intervenir tout au long de la chaine alimentaire. Elle requiert le contrôle des étapes de
fabrication des aliments à partir de matières premières, leur transformation, le stockage des
produits finis ainsi que la distribution aux consommateurs afin d’en garantir tous les aspects
de la sécurité sanitaire des aliments propres à la consommation.

La nécessite de la démarche, au regard des enjeux multifactoriels (économiques,


sanitaires, sociaux…) est telle, qu’elle est actuellement déployée à l’échelle internationale
dans toutes les exploitations alimentaires pour assurer la salubrité des aliments pour la
production agricole, la fabrication des aliments, la vente au détail et les services alimentaires
(Ibrahim, 2020).

1.3. Objectifs du système HACCP

La finalité visée par l’application du système est la parfaite connaissance des risques
documentés en permanence pour la maitrise globale grâce à des procédures et des mesures
préventives.

Ainsi, les visées sont multiples :

 identifier tout danger que pourrait présenter un produit alimentaire lors de sa


consommation,
 identifier et analyser les dangers associés aux différents stades de production d’un
produit,
 définir les moyens nécessaires à la maitrise de ces dangers,
 s’assurer que ces moyens sont effectivement mis en œuvre et sont efficaces,
 réduire les maladies d’origine alimentaire (Galiana et al., 2015).

14
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

1.4. Avantages du système HACCP

Plusieurs bénéfices sont attribués au concept du HACCP, parmi lesquels (Jenner et


al., 2005) :

 une sensibilisation accrue à la salubrité des aliments : la salubrité des aliments relève
d’une responsabilité collective. L’observation des différents points de contrôles
permet au personnel de mieux appréhender les questions de la salubrité des aliments et
de son rôle en vue de la maintenir et d’y contribuer.

 amélioration de la confiance des acheteurs et des consommateurs : conscientes de


l’exigence sécuritaire et sanitaire de la part des consommateurs, les entreprises ont fait
de l’application du HACCP un critère de confiance garantissant une offre des produits
alimentaires sûrs.

 maintien ou amélioration de l’accès aux marchés : les forces du marché et les enjeux
sanitaires croissants rendent systématiques l’usage du système HACCP, tel un label
qualité. Sans cela, l’accès aux marchés est rendu difficile aux entreprises de
transformation alimentaire.

 Protection contre la responsabilité civile : les points de contrôles exigés par le système
peuvent prémunir en partie un établissement contre la responsabilité civile et réduire
les primes d’assurance associées.

 Amélioration de la qualité et de l’uniformité des produits : les procédures visant à


réduire la présence et la croissance de microorganismes pathogènes peuvent avoir le
même effet sur les microorganismes putréfiant (réduction de la durée de conservation
des produits). Par ailleurs, la normalisation des procédures permettra d’améliorer
l’uniformité des produits.

 Réduction du gaspillage : la nature préventive du HACCP offre à l’entreprise une


capacité proactive à contrôler ses coûts en réduisant au minimum les produits à
retravailler ou à détruire et en orientant les ressources vers les aspects qui sont
considérés comme essentiels à la fabrication d’un produit alimentaire sûr.

1.5. Principes du système HACCP

L’HACCP repose sur 7 principes qui ont été publiés dans le Codex Alimentarius
(1997) en ces termes :

15
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

 Principe 1 : Analyser les dangers,


 Principe 2 : Déterminer les Points critiques pour la maîtrise (CCP),
 Principe 3 : Fixer la (les) limite (s) critique (s),
 Principe 4 : Mettre en place un système de surveillance permettant de maîtriser les CCP,
 Principe 5 : Déterminer les mesures correctives appropriées et immédiates à prendre
lorsque la surveillance révèle qu’un CCP n’est pas maîtrisé,
 Principe 6 : Etablir des procédures de vérification et de validation du système HACCP,
 Principe 7 : Constituer des dossiers et tenir des registres.

2. Éléments du système HACCP

Un système HACCP efficace est constitué de deux principaux éléments : les prérequis
(PRP) et le plan HACCP (Jenner et al., 2005).

2.1 .Programmes préalables (PRP)

C’est l’ensemble des prérequis et conditions relatives aux activités de base nécessaires
au maintien d’un environnement hygiénique approprié à la production et à la manutention de
produits finis sains (Faergemed, 2008).

Ces programmes préalables offrent ainsi la garantie d’une fabrication d’aliments sains,
qui ne comporte pas de source de contamination. Pour contrôler et prévenir les risques au sein
de l’environnement de fabrication, il faut veiller à plusieurs facteurs : (Jenner et al., 2005)

 la gestion de pratiques personnelles appropriées ;


 la gestion de pratiques relatives à l’expédition, à la réception et à l’entreposage ;
 l’entretien du matériel et des installations ;
 la salubrité de l’approvisionnement en eau ;
 l’exécution d’activités d’assainissement et de contrôle des insectes et animaux nuisibles ;
 la formation appropriée du personnel.

Les programmes préalables sont mis en œuvre avant les plans HACCP parce qu’ils
permettent de contrôler un grand nombre de risques généraux qui, pour cette raison, n’ont pas
à être visés dans un plan HACCP, ce qui rend le système plus efficace et plus facile à
appliquer. Les programmes préalables posent les bases de plans HACCP efficaces (Jenner et
al., 2005).

16
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

2.2. Plan HACCP

L’élaboration d’un plan HACCP solide pour le processus alimentaire nécessite cinq
tâches préalables avant la mise en œuvre des sept principes HACCP connus et sur lesquels
nous reviendrons ultérieurement. Cela porte l’ensemble des tâches liées à l’élaboration d’un
plan HACCP solide en douze étapes (Ibrahim, 2020).

Les étapes du HACCP sont les suivantes :

2.2.1. Etape 01 : Constitution de l’équipe HACCP

L’équipe HACCP doit être dotée de participants avec des compétences pluridisciplinaires.
Elle est composée de représentants des départements de la production, de la maitrise de la qualité
et de la microbiologie alimentaire.

Pour des conditions optimales, l’équipe constituée doit pouvoir bénéficier d’un soutien
total de la part de la Direction. Si les compétences nécessaires ne sont pas disponibles en interne
elle peut faire appel à des experts externes tels que des consultants (Commission, 1997).

2.2.2. Etape 02 : Décrire le produit

Il est nécessaire de procéder à une description complète du produit, notamment de


donner des instructions concernant sa sécurité d'emploi telles que composition, structure
physique/chimique (y compris AW, pH, etc.), traitements microbicides/statiques (par ex.
traitements thermiques, congélation, saumure, salaison, etc.), emballage, durabilité, conditions
d'entreposage et méthodes de distribution (FAO, 2001).

2.2.3. Etape 03 : Déterminer l’utilisation prévu du produit

L'usage auquel est destiné le produit doit être défini en fonction de l'utilisateur ou du
consommateur final. Dans certains cas, il peut être nécessaire de prendre en considération les
groupes vulnérables de population (par exemple restauration collective, personnes âgées ou
personnes vulnérables). Si la fragilité du public cible peut éventuellement nécessiter une étape
de sécurité supplémentaire dans le processus de fabrication (FAO, 2001).

2.2.4. Etape 04 : Etablir un diagramme des opérations

Le diagramme des opérations est mis en place par l’équipe HACCP. Il doit contenir
toutes les activités du processus de production de l’entreprise. L’objectif de ce diagramme est

17
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

d’avoir une documentation relative à ce processus et apporter un vivier d’informations en


guise de source à l’analyse des dangers mise en œuvre à l’étape 06 (Wallace et al., 2018).

2.2.5. Étape 05 : Confirmer sur place le diagramme des opérations

L'équipe HACCP doit comparer en permanence le déroulement des activités recensées


dans le diagramme afin de veiller à leur conformité sur le terrain (Wallace et al., 2018).

Une fois ces cinq tâches préliminaires terminées avec succès, les sept principes du
système HACCP sont alors mis en œuvre (Ibrahim, 2020).

2.2.6. Etape 06 : Analyse des dangers (Principe 01)

L'équipe en place doit énumérer tous les dangers auxquels on peut raisonnablement
s'attendre à chacune des étapes : production primaire, transformation, fabrication, distribution
et consommation finale.

Une analyse des risques est ensuite menée afin d'identifier les dangers dont la nature
est telle qu'il est indispensable de les éliminer, ou de les ramener à un niveau acceptable, si
l'on veut obtenir des aliments salubres.

Lorsque cette analyse des risques est conduite, il faut tenir compte, dans la mesure du
possible, de multiples facteurs qui sont les suivant :

 probabilité qu'un danger survienne et gravité de ses conséquences sur la santé ;


 évaluation qualitative et/ou quantitative de la présence de dangers ;
 survie ou prolifération des micro-organismes dangereux ;
 apparition ou persistance dans les aliments de toxines, de substances chimiques ou
d'agents physiques ;
 facteurs à l'origine de ce qui précède.

L'équipe HACCP doit alors envisager les éventuelles mesures correctives à appliquer
pour maîtriser chacun des dangers identifiés.

Plusieurs interventions sont parfois nécessaires pour maîtriser un danger spécifique et


plusieurs dangers peuvent être maîtrisés à l'aide d'une seule et même intervention (FAO,
2001).

18
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

2.2.7. Etape 07 : Déterminer les points critiques pour la maitrise (CCP) (principe 02)

Les points critiques pour la maitrise sont communément appelés CCP. Ils correspondent
aux points, étapes, facteurs ou procédures dans lequel une mesure de maitrise peut être
appliquée afin de prévenir, éliminer ou réduire un danger à un niveau acceptable. L’utilisation
de l’arbre de décision établit par le codex Alimentarius permet de déterminer les CCP dans le
cadre du système HACCP. Une démonstration de cet arbre sera faite ultérieurement en partie
pratique. Cet arbre a pour vocation de présenter un raisonnement fondé sur la logique des
évènements.

Il faut faire preuve de souplesse dans l'application de l'arbre de décision, selon que
l'opération concerne la production, l'abattage, la transformation, l'entreposage, la distribution,
etc. Il doit être utilisé à titre indicatif lorsqu'on détermine les CCP. L'arbre de décision donné
en exemple ne s'applique pas forcément à toutes les situations. D'autres approches peuvent
être utilisées. Il est recommandé de dispenser une formation afin de faciliter l'application de
l'arbre de décision.

Si un danger a été identifié à une étape où un contrôle de sécurité est nécessaire et


qu'aucune mesure d'intervention n'existe au niveau de cette étape ou de toute autre, il faudrait
alors modifier le produit ou le procédé correspondant à cette étape, ou à un stade antérieur ou
ultérieur, de manière à prévoir une intervention (FAO, 2001).

2.2.8. Etape 08 : Fixer des seuils critiques pour chaque CCP (principe 02)

Cette étape consiste en la fixation de seuils correspondant à chacun des points


critiques identifiés pour la maîtrise des dangers. Une validation préalable est souhaitée. Dans
certains cas, plusieurs seuils critiques sont fixés pour une étape donnée. Parmi les critères
choisis, il faut citer la température, la durée, la teneur en humidité, le pH, le pourcentage d'eau
libre et le chlore disponible, ainsi que des paramètres organoleptiques comme l'aspect à l'œil
nu et la consistance (FAO, 2001).

2.2.9. Etape 09 : Mettre en place un système de surveillance pour chaque CCP (principe 03)

Un tel système de surveillance permet de mesurer ou d'observer les seuils critiques


correspondant à un CCP. Les procédures appliquées doivent être en mesure de détecter toute
perte de maîtrise. En outre, les renseignements doivent être communiqués en temps utiles
pour procéder aux ajustements nécessaires, de façon à éviter que les seuils critiques ne soient

19
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

dépassés. Ces ajustements devront être effectués avant qu'un écart ne survienne. Les données
obtenues doivent être évaluées par une personne expressément désignée et qualifiée à cette fin
et possédant l'autorité nécessaires pour mettre en œuvre, au besoin, des mesures correctives.
Si la surveillance n'est pas continue, les contrôles exercés doivent alors être suffisamment
fréquents et approfondis pour garantir la maîtrise du CCP. On préfère généralement relever
les paramètres physiques et chimiques plutôt que d'effectuer des essais microbiologiques, car
ils sont plus rapides et permettent souvent d'indiquer aussi l'état microbiologique du produit
(FAO, 2001).

2.2.10. Etape 10 : Prendre des mesures correctives (principe 04)

Des mesures correctives spécifiques doivent être prévues pour chaque CCP, dans le
cadre du système HACCP, afin de pouvoir rectifier les écarts, s'ils se produisent.

Ces mesures doivent garantir que le CCP a été maîtrisé ou, à défaut, réduire le danger
en deçà du seuil critique acceptable. Elles doivent également prévoir le sort qui sera réservé
au produit en cause. Les mesures ainsi prises doivent être consignées dans les registres
HACCP (FAO, 2001).

2.2.11. Etape 11 : Appliquer des procédures de vérification (principe 05)

La procédure de vérification, avant d’être appliquée, nécessite une validation et une


vérification afin de confirmer la fonctionnalité et l’opérabilité du système HACCP construit.
Selon Wallace et al. 2018, cette étape de validation consiste à vérifier que le plan HACCP
développé par l’équipe HACCP constituée permet bien de maitriser les dangers identifiés.
Cependant, dans l’étape de vérification, l’équipe doit s’assurer que le système élaboré
fonctionnera à tout moment dès sa mise en place.

2.2.12. Etape 12 : Constituer des dossiers et tenir des registres (principe 06)

La tenue de registres précis et rigoureux est indispensable à l'application du système


HACCP. Ils constituent les traces et preuves essentielles à toutes les démarches d’audit. Les
procédures du système HACCP doivent être documentées et adaptées à la nature et à
l'ampleur de chaque opération (FAO, 2001).

20
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

Parmi les dossiers, nous pouvons citer en exemple :

 analyse des dangers ;


 détermination du CCP ;
 détermination du seuil critique.

Parmi les registres, nous pouvons citer en exemple :

 activités de surveillance des CCP ;


 écart et mesures correctives associées ;
 modifications apportées au système HACCP.

La figure 5 représente le séquencement logique de l’application du système HACCP.

21
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

• Constituer l'equipe HACCP


1

• Decrire le produit
2

• Determiner l'utiliser prevue du produit


3

• Etablir un diagramme des operations


4

• Confirmer sur place le diagramme des operations


5

• Enumerer tous les dangers potentiels associes a chacune des etapes


6

• Determiner les points critiques pour la maitrise (CCP)


7

• Etablir des seuils critique pour chaque CCP


8

• Etablir un systeme de surveillance pour les ccp


9

• Prendre des mesures correctives


10

• Appliquer des procedures de verificatio


11

• Constituer des dossiers et tenir des registres


12

Figure 5 : Séquence logique pour l’application du système HACCP (Codex Alimentarus)

22
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

3. HACCP et la norme ISO

3.1. Présentation de l’organisation internationale de normalisation (ISO)

L’ISO (International Standard Organisation) est une organisation internationale non


gouvernementale, indépendante, dont les 158 membres sont des organismes nationaux de
normalisation. L’ISO a vu le jour en 1947.

Le nom « ISO » vient du grec ISOS qui signifie égal … quant au chiffre qui suit, il est
rattaché à un domaine spécifique : ISO 1 à ISO 9999 aux logiciels, ISO 14000 à
l’environnement, 17100 à la sécurité de l’information, 19100 à l’information géographique,
etc. (Giesen, 2018).

3.2. HACCP et la norme ISO 22000

3.2.1. Généralités sur la norme ISO 22000

La norme ISO 22000, publié en septembre 2005, concerne le Système de Management


de la Sécurité des Aliments (SMSA). Elle est centrée sur la gestion de la sécurité sanitaire et
vise à maitriser les risques sanitaires pour garantir la production de produits surs. Elle met en
exergue les exigences requises pour la mise en place de systèmes de contrôle de la sécurité
sanitaire des aliments à tous les niveaux de la chaine alimentaire et pour tous les types
d’organisations impliquées dans cette chaine (Boutou, 2014).

Le concept du management de la qualité sanitaire des produits laitiers est basé sur la
construction et la mise en œuvre de trois catégories d’outils, à savoir :

 les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication comme préalables,


 la mise en œuvre de la démarche HACCP,
 la traçabilité des produits.

La pyramide illustrée dans la figure 6 schématise la nomenclature de ce raisonnement.

23
Chapitre 2 : Système HACCP : outil de la qualité

Figure 6: Notion de plan de maitrise sanitaire (Boutou, 2014)

3.3. La relation entre HACCP et ISO 22000

Plusieurs facteurs orientent la conception et la mise en œuvre du système de gestion de la


sécurité sanitaire des aliments d'une entreprise, notamment les dangers liés à la sécurité sanitaire des
aliments, les produits finis, les processus utilisés ainsi que la taille et la structure de l'organisation.
Cette particularité technique donne des indications sur l'utilisation de l'ISO 22000, qui prend sa
source dans les principes HACCP tels que décrits par la commission du Codex Alimentarius. Elle
est conçue pour être appliquée avec les normes en vigueur publiées par cette organisation.

L’ISO 22000 sera pertinemment associée aux principes HACCP pour déterminer la
stratégie à utiliser pour garantir la maîtrise des risques en combinant les PRP et le plan
HACCP (Arvanitoyannis et al., 2009).

4. Place du système HACCP dans la règlementation algérienne

Les articles qui encadrent la définition ainsi que l’application de la méthode HACCP
en Algérie sont repris dans le décret n°10-90 du JORA (2010) :

 Article 3 : la méthode HACCP est l’ensemble des actions et des procédures écrites à
mettre en place au niveau des établissements dont l’activité est liée aux animaux et
d’origine animale pour évaluer les dangers et identifier les points critiques qui
menacent la salubrité des aliments dans le but de les maitriser.

 Article 8 : le contenu, les prescriptions et les méthodes à mettre en œuvre au titre du


HACCP sont déterminés par arrêté ministériel chargé de l’autorité vétérinaire, ou le
cas échéant, par arrêté conjoint du ministre chargé de l’autorité vétérinaire et du
ministre vectoriellement compétant.

24
Chapitre 3 :
Yaourt : description et
fabrication
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

1. Définition du yaourt et ses variantes

Le yaourt trouve ses origines en Grèce. Il est apparu en occident dès le 16e siècle.
Avant de connaitre une consommation à échelle industrielle, le yaourt n’était qu’un simple
produit issu d’une fabrication traditionnelle par les crémeries et les producteurs locaux de lait.
C’est à partir du milieu du 20e siècle que la production massive de yaourt a été lancée par les
industriels (Lannabi et al., 2015).

Depuis des millénaires, l’homme consomme des yaourts et de multiples produits


laitiers. Ils sont issus de la fermentation lactique du lait, qui consiste en la transformation de
glucose, lui-même présent initialement dans le lactose du lait, en acide lactique. Leur
conservation est rallongée grâce à l’acidité ainsi obtenue. Dans le même temps, elle empêche
des microorganismes potentiellement pathogènes d’envahir le produit.

Louis Pasteur, célèbre scientifique français, démontra en 1855 que la fermentation est
provoquée par l’action de microorganismes, également constatée dans les yaourts. Ainsi, deux
espèces de bactéries appelées « ferments traditionnels » sont utilisées pour fermenter le lait à
une température d’environ 42°C. Il s’agit des Lactobacillus bulgaricus et des Streptococcus
thermophilus sur lesquels nous reviendrons plus précisément (Erik, 2011).

La norme AFNOR NF V 04-600 (2001) définit le yaourt ou yoghourt comme étant un


"lait fermenté obtenu, selon des usages loyaux et constants, par le développement des seules
bactéries lactiques thermophiles spécifiques dites Streptococcus thermophilus et Lactobacillus
delbrueckii subsp. bulgaricus qui doivent être ensemencées et se trouver vivantes dans le produit
fini à raison d’au moins 10 millions de bactéries par gramme rapportées à la partie lactée".

1.1. Différents types de yaourt

La diversité des variétés de yaourt est multiple. En effet, de par leur technologie de
fabrication, leur composition chimique et leur saveur, ils peuvent être regroupés selon
différents critères :

 La technologie de fabrication :

o type ferme : la fermentation se produit en pots, il s’agit généralement de


yaourts natures et aromatisés,

o type brassé : la fermentation se produit dans des cuves avant brassage et leur
conditionnement, il s’agit généralement de yaourts brassés natures et aux fruits.

25
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

La fabrication de ces deux types de yaourt peut être réalisée soit à partir de lait entier,
soit à partir de lait partiellement ou totalement écrémé (3,5%, 1,0%, 0 ,0% de MG) (Jeantet
et al., 2008).

o type à boire : ce yaourt se distingue du brassé de par son état liquide qui
l'assimile à une boisson. Sa fluidité est obtenue par une réduction de la teneur
en matière sèche. Le brassage fait par passage à l'homogénéisateur sous
pression inférieure à 50 atmosphères donne une viscosité inférieure d'environ
50% à celle obtenue par brassage mécanique. Il peut être nature ou aromatisé
(Lupien, 1998).

o type glacé : son incubation se déroule dans les cuves avant de subir une
congélation (YILDIZ, 2010).

 La teneur en matière grasse (LAMONTAGNE, 2002) :

o yaourt maigre (moins de 1% de MG),

o yaourt nature (1% de MG),

o yaourt au lait entier (3,5% de MG).

 Le goût (TAMIME et ROBINSON, 2007) :

o yaourt nature,

o yaourt sucré,

o yaourt aux fruits, au miel, à la confiture (-30% d’éléments ajoutés),

o yaourt aromatisé (aux arômes naturels ou de synthèses autorisés par la


législation).

2. Fermentation lactique

On appelle fermentation lactique la transformation du lactose du lait en acide lactique,


sous l'action de micro-organismes spécifiques appelés bactéries lactiques. Ce processus
s’accompagne de modifications biochimiques, physico-chimiques et organoleptiques du produit.

La finalité première de la fermentation lactique est tout d’abord d’accroitre la stabilité


du produit par inhibition des altérations microbiennes et enzymatiques éventuelles et, de fait,
d'étendre sa durée de conservation. Cette réaction permet d’obtenir des produits salubres

26
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

exempts de micro-organismes pathogènes. Ces mêmes produits disposent ainsi de propriétés


nutritionnelles et organoleptiques spécifiques en termes de texture, arômes, et saveur (Béal
Catherine et al., 2003).

2.1. Bactéries lactiques

Les bactéries lactiques sont des procaryotes ubiquitaires, formant un groupe


hétérogène constitué de coques et de bacilles Gram-positif généralement non sporulant. Le
terme «bactéries lactiques» ne reflète pas un taxon phylétique. Les capacités métaboliques de
ces espèces qui produisent le même métabolite final aussi appelé acide lactique (Pfeiler et
Klaenhammer, 2007).

Sur le plan taxonomique, ces bactéries lactiques font partie du phylum des Firmicutes.
Elles appartiennent à la classe des Bacilli et à l’ordre des Lactobacillales (Felis et Dellaglio,
2007).

D’un point de vue technologique, il existe de multiples espèces appartenant à douze


genres différents dont l’usage est fréquent dans les industries agroalimentaires. Les plus
utilisées sont les suivantes :

 Pediococcus,
 Enterococcus,
 Leuconostoc,
 Streptococcus (Pissang T.D., 1992).

Dans le yaourt, on retrouve systématiquement la présence de deux bactéries : le


Streptococcus thermophilus ainsi que le Lactobacillus bulgarius.

2.1.1. - Streptococcus thermophilus

Cette bactérie est uniquement extraite du lait et des produits laitiers sous forme de
coques disposées en chaines par paires ou de longueurs changeantes (Lamoureux, 2000).

Elle se distingue également par sa caractérisation non pathogène, ses propriétés


probiotiques ainsi que ses technologies (Iyer et al., 2010).

Par nature, elle est dépourvue de l’antigène D, sensible au bleu de méthylène (0,1%)
et aux antibiotiques. Elle démontre une incapacité à métaboliser le galactose. Pour une
croissance optimale, elle doit se développer dans un environnement variant entre 40 et 50°.

27
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

Toutefois, elle présente une thermo résistance avérée et survit généralement à un chauffage
compris entre 65 °C et 74°C.

La fonction première du Streptoccocus Thermophilus réside dans la fermentation du


lactose du lait en acide lactique. De plus, il dispose également d’un pouvoir acidifiant. C’est
grâce à sa présence que l’on doit la texture que l’on connait aux laits fermentés. Enfin, la
viscosité du lait par production de polysaccharides s’en retrouve amplifiée (Bergamaier, 2000).

2.1.2. Lactobacillus bulgarius

Ce micro-organisme est composé d’un métabolisme exclusivement fermentaire avec


production unique d’acide lactique en guise de produit final à partir des hexoses de sucre par
voie d’Embden Meyerhof. Il s’agit d’une bactérie thermophile avec une exigence accrue en
calcium et en magnésium. Sa température optimale de croissance est d’environ de 42°C. Ce
germe remplie une fonction capitale dans le développement des qualités organoleptiques et
hygiéniques du produit (Marty-Teysset et al., 2000).

2. 2. Fonctionnement mutuel des bactéries lactiques

Ces deux bactéries complémentaires et indissociables dans le processus de fabrication


du yaourt, ont un fonctionnement particulier.

En effet, la fusion de ces dernières a pour rôle principal d'abaisser le pH du lait au


point isoélectrique de la caséine (pH 4,6) de façon à provoquer la formation d’un gel (ou
coagulum). Au-delà du goût acidulé qu'elles confèrent au gel, elles lui garantissent également
une saveur caractéristique liée à la production de composés aromatiques (acétaldéhyde
principalement cétone, acétoïne, diacétyle) (FAO, 1995).

Dans le cas du yaourt, l’interaction essentielle que l’on observe s’appelle proto-
coopération. (Sieuwerts et al., 2008 ;Angelove et al., 2009). La plupart des souches
appartenant à l’espèce S .thermophilus présentent peu d’auxotrophies pour les acides aminés
et présentent donc moins d’exigences nutritionnelles que l’espèce Lb. Bulgaricus.

Dès la rencontre de ces deux espèces dans le lait, seul S. thermophilus entre rapidement
dans sa phase exponentielle de croissance (Figure 7 « A »).

Tout au long de sa croissance, S .thermophilus produit de multiples composés qui eux


même stimulent la croissance de Lb. Bulgaricus, tels que les acides formiques et folique.

28
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

Lb. Bulgaricus entre alors à son tour dans une phase de croissance exponentielle qui
va également stimuler la croissance de S .thermophilus par l’hydrolyse de la caséine et la
libération consécutive de petits peptides et d’acide aminés libre (Sieuwerts et al., 2008)
(Figure 7 « B »).

Le schéma suivant nous permet de visualiser plus précisément les interactions


mutuelles entre le Streptococcus thermophilus et le Lactobacillus bulgarius.

Figure 7 : (A) représentation de la proto-coopération / (B) interactions entre Streptococcus


thermophilus et le Lactobacillus bulgarius (Sieuwerts et al., 2008)

3. Principales étapes de transformation du lait en yaourt à boire

3.1. Choix du lait


Le niveau qualitatif relatif à la production d’un yaourt, exige le démarrage du processus
de fabrication sur la base d’un lait de haute qualité bactériologique. Cela sous-tend une charge
microbienne faible, une absence totale d’antibiotiques, de bactériophages, de résidus de produits
chimiques. La phase de trie et de réception du lait est donc capitale (FAO, 2021).

29
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

3.2. Standardisation

La standardisation de la substance laitière contribue à pallier aux variations de


composition du lait mais également à obtenir la composition voulue. Cette standardisation
peut s’obtenir par l’incorporation de concentré et d’isolats de protéines sériques de poudre de
lait écrémé ou entier, de lactose et de la crème en fonction de la teneur désirée en protéine,
solide, totaux et matière grasse (Tamime et Robinson, 1999).

On distingue ainsi deux types de standardisation : celle relative à la teneur en matières


grasses et celle relative à la matière sèche.

La standardisation de la teneur en matière grasse consiste à ajuster la quantité de cette


dernière dans le lait par adjonction de crème, pour obtenir la teneur en matière grasse souhaitée.

Quant à la standardisation de la teneur en matière sèche, elle peut s’effectuer soit par
évaporation dans un évaporateur de la chaîne de production, soit par addition de poudre de
lait. Tout additif, tel que stabilisateurs, vitamines, etc., peut être dosé dans le lait avant le
traitement thermique. Selon le code des principes FAO / OMS la teneur minimale en matière
sèche laitière non grasse est de 8,2% (en poids) quel que soit la teneur en matière grasse
(FAO, 1995/2021).

La consistance et la viscosité du yaourt est tributaire de la matière sèche présente dans


le lait. En effet, tous les nutriments jouent un rôle capital dans la qualité finale du yaourt.

3.3. Homogénéisation:

Après standardisation de la teneur en matière sèche, le lait est acheminé vers


l’homogénéisateur où il est homogénéisé à une pression d’environ 200 - 250 bars.

L’homogénéisation consiste en la réduction de la taille des globules gras, dans le but


d’opérer une distribution uniforme de la matière grasse et empêcher ainsi la séparation de la
crème lors du stockage du produit.

L’homogénéisation peut être appliquée avant ou après le chauffage final du produit


(FAO, 2021).

30
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

3.4. Traitement thermique (ou pasteurisation)

Une fois la phase d’homogénéisation réalisée, le lait est traité thermiquement avant
d’être ensemencé. Ce traitement thermique est conduit pour de multiples raisons :

 améliorer les propriétés du lait en tant que substrat pour la culture de bactéries,
 assurer que le coagulum du yaourt fini sera ferme,
 réduire le risque de séparation du lactosérum dans le produit final.

Pour une pasteurisation optimale, il convient d’observer un couple température / temps


équivalent respectivement à 90 - 95°C et 5 minutes environ, ce qui va permettre la
dénaturation d’environ 70 à 80% des protéines du lactosérum (99% de la β-lactoglobuline).
En particulier, la β-lactoglobuline, qui est la principale protéine de lactosérum, interagit avec
la κ-caséine, aidant ainsi à donner au yaourt un corps stable (FAO, 2021).

3.5. Refroidissement du lait

Le lait une fois pasteurisé est ramené à une température avoisinant les 43°C lui offrant
ainsi l’environnement favorable et optimal nécessaire au développement symbiotique des
bactéries lactiques. Ce processus aura pour effet l’inoculation et l’incubation des ferments
lactiques thermophiles (Vignola, 2002).

3.6. Ensemencement

Cette phase comprend l’incubation des deux germes spécifiques du yaourt développés
précédemment : Streptococcus thermophilus et le Lactobacillus bulgarius. Cette étape
s’effectue dans une température d’ensemencement habituellement située entre 40 et 45°C
(FAO, 2021).

De l’ensemencement de la culture de ces deux bactéries, dépend la correcte


acidification du yaourt (Jeantet et al., 2008).

3.7. Fermentation

C’est la phase d’incubation propice au développement de l’acidité dans le yaourt. Elle


s’effectue à une température idéale de 42 à 43°C. Sa durée dépend de l’activité des cultures,
du taux d’ensemencement ainsi que de la vitesse de refroidissement (Bramely et Mckinnon,
1990).

31
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

Ces deux germes cohabitent donc en toute symbiose et en synergie car elles dégradent,
en effet, le lactose en acide lactique qui entraine une baisse du pH et induit la gélification du
milieu avec des modifications structurelles irréversibles.

Selon le type du yaourt produit, ferme ou brassé, la fermentation se déroule


respectivement dans des pots ou dans des tanks de fermentation dont la forme, la taille et
l’instrumentation varie (Beal et Sodini, 2003).

3.8. Conditionnement et stockage

Les yaourts conditionnés dans leurs emballages sont ensuite stockés en chambre
froide à une température comprise entre 4 ± 6°C.

La durée limite de consommation maximale des yaourts est de 28 jours à compter de


la date de fabrication. Au fil de leur conservation, l’acidité et le développement possible de
moisissures croît. Une fois ouverts, les yaourts à boire peuvent être consommés dans les trois
jours, à condition de ne pas boire directement à la bouteille (Fredot, 2009).

Même si une activité métabolique reste présente dans les yaourts une fois
conditionnés, les bactéries du yaourt ne se multiplient pas (Hermier et al., 1996).

Au cours de la commercialisation, la température ne doit pas excéder 8 °C. Dans les


pays où la chaine du froid du fabricant au consommateur n’existe pas, les délais de
distribution et de consommation doivent être beaucoup plus cours (FAO, 1995).

32
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

La figure 8 représente les étapes de fabrication du yaourt ferme et brassé.

Réception du lait

Standardisation en
matière grasse

Homogénéisation

Traitement thermique

Refroidissement
(42-45°C)

Ensemencement

Conditionnement Fermentation en cuves


(42-45°C)

Incubation en chambre
chaude Refroidissement (2-6°C)
(42-45°C pendant 2-3H)

Brassage du coagulum
Refroidissement (2-6°C)

Conditionnement
Yaourt ferme
Yaourt brassé à boire

Figure 8 : Schéma d’un diagramme de fabrication du yaourt (Seydi M, 2002)

33
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

4. Défauts de fabrication du yaourt à boire

Les principaux défauts inhérents à la fabrication du yaourt à boire sont répertoriés


dans le tableau ci-après. Ils sont distingués selon deux catégories : ceux relatifs à l’apparence
ou à la texture et ceux ayant traits au goût (Jeantet et al., 2008).

Tableau 1 : Les principaux défauts liés à la fabrication du yaourt

La nature du
La cause (origine) du défaut
défaut
Elle se développe lorsque l’activité protéolytique des ferments est trop
Amertume importante ou lorsqu’il y a contamination par des germes
protéolytiques
Une forte acidité peut résulter d’un refroidissement lent ou d’une
Acidité trop
mauvaise fermentation, soit par une durée d’incubation prolongée ou
forte
un taux d’ensemencement élevé
Le manque d’acidité est dû à une mauvaise activité des levains, suite à
Acidité un taux d’ensemencement trop faible, une incubation trop courte et/ou
insuffisante à basse température, ainsi qu’à la présence de bactériophages dans le
Goût

lait
Goût de rance Il est dû à la contamination par des germes lipolytiques
Il peut apparaitre dans le cas d’une mauvaise protection contre la
Goût oxydé lumière (pot en verre) ou en présence de métaux catalyseurs
d’oxydation (fer, cuivre)
Goût de moisi Il peut résulter de l’emploi de fruits de mauvaise qualité (moisissures)
Cette caractéristique due à la réaction de Maillard se développe dans le
Goût de cuit
cas de traitements thermiques intenses

Il provient en général d’un déséquilibre de la flore (trop de


Absence
streptocoques) resultant soit de la qualité des levains, soit des
d’arôme
conditions d’incubation

Plusieurs facteurs sont incriminés : composition (extrait sec ou rapport


((protéines solubles/caséines)) trop élevé), mauvaise réhydratation de
Texture
Texture et apparence

la poudre de lait, traitement thermique trop intense ou température trop


sableuse
élevée, acidification trop rapide ou température trop élevée induisant
Et apparence

une déstabilisation des micelles peu déminéralisées

Production de
Elle est due à la présence de coliformes ou levures
gaz
Couche de Le crémage se produit lorsque l’homogénéisation est insuffisante ou
crème absente
Ce défaut peut être dû à une teneur en matière sèche faible, à un
Manque de
traitement thermique trop modéré, à un niveau d’ensemencement trop
fermeté
bas ou à une mauvaise conduite de l’incubation

34
Chapitre 3 : Yaourt : description et fabrication

Nous venons de passer en revue les nombreux aspects de la théorie relative à toutes les
notions satellites au yaourt : de la qualité, la sécurité, la salubrité, en passant par le système
HACCP et les composantes propres du yaourt, tout en précisant celles spécifiques au yaourt à
boire, dont il sera sujet tout au long de la partie pratique. A présent, nous allons procéder à la
démonstration pratique de la mise en place du système HACCP dans l’entreprise que j’ai
choisie, à savoir la laiterie fromagerie TASSILI.

35
Partie pratique
Chapitre 1 :
Evaluation des
pré-requis
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

1. Présentation de l’entreprise

Véritable emblème de notre production nationale, la laiterie-fromagerie de Draâ Ben


Khedda fut créée en 1971, dans le cadre de l'Office National Algérien du Lait et des Produits
Laitiers (ONALAIT) et de ses 3 offices régionaux (ORLAC. ORELAIT. OROLAIT).

Son objectif premier était de répondre au développement et aux besoins laitiers de la


wilaya de Tizi-Ouzou.

En 1997, les 3 offices régionaux fusionnent pour donner naissance au Groupe Industriel
de Productions Laitières (GIPLAIT) auquel la laiterie de Draâ Ben Khedda est directement
rattachée.

A partir de juin 2008 l'entreprise connait un tournant dans son développement suite à sa
privatisation (par décision du CPE en date du 28/11/2006) et son rachat par un professionnel de
l'agroalimentaire et ancien directeur technique de l'entreprise : M. Ali AIRED

L’unité de fabrication localisée à Draâ Ben Khedda est constituée de différentes


structures de production :

- un atelier de production du lait pasteurisé ;

- un atelier de production du fromage ;

- un nouvel atelier destiné aux jus.

Le fonctionnement de ces ateliers est continu et est assuré par trois équipes qui se
relaient (8 heures chacune), dans le but de satisfaire la demande accrue en produits laitiers.

36
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Le profil de l’entreprise est présenté dans le tableau 2.

Tableau 2 : Profil de l’entreprise

Raison sociale Laiterie de Draâ Ben Khedda

Forme juridique Société par action (SPA)

Création 1971

Activités de l’entreprise Laiterie et fromagerie

Propriétaires Famille AIRED

Siège sociale Rue Kasri Ahmed

Nombre d’employés 390


- lait pasteurisé
- lait fermenté (L’ben) (Raib)
- Lait de vache pasteurisé en sachet
- Fromage à tartiner
- fromage frais
Productions - fromage à pâte molle type camembert
- préparation fromagère fondue et cuisinée
- crème fraîche en pot de 15 et 25 cl
- Lait UHT/ lait chocolaté UHT
- Boisson au jus/ boisson au jus et au lait
- yaourt à boire aromatisé
- Lait pasteurisé : 1 536 000 L/jour
- Lait fermenté (L’ben) : 10 000L/jour
Capacités de production principales
- Fromagerie : camembert 20 000 pièces/jour
- Yaourt à boire : 21 000 L/Jour
- Lait pasteurisé : Tizi-Ouzou, Bouira, et
Distribution Boumerdes
- Produits laitiers : nationale

La structure TASSILI est organisée tel que représenté dans la figure 9 ci-dessous.

37
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Direction générale

Département Bureau Bureau audit Assistant


Service de
Secrétariat
sécurité labo d’ordre et contrôle de PDG
général interne

Direction administration Direction commerciale Direction technique


et finances

Département de
Département Département
production
administration générale approvisionnement

Maintenance
Département finance Département de vente
et comptabilité

Service de collecte

Figure 9 : Organigramme de la direction logistique

2. Objectif et champs d’étude

Ce travail a pour objectif d’étudier les pré-requis au système HACCP, en vérifiant les
BPH et BPF au sein de la chaine de fabrication du yaourt à boire. Cette étude couvre
l’ensemble des processus depuis la réception de la matière première jusqu’au stockage à froid
du yaourt à boire. L’objectif étant d’aboutir à une analyse critique de la situation existante en
matière d’hygiène de l’unité et également prévoir des actions correctives en cas de déviation
des pratiques, le cas échéant.

Le tableau 3 représente la fiche technique déterminant le champ de l’étude.

38
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 3 : Fiche technique déterminant le champ de l’étude

Nom de l’entreprise SPA « Tassili »


Contribution à la mise en place du système
Nom de l’étude HACCP sur la ligne de fabrication du yaourt
à boire

Champs de l’étude -Réception et stockage des matières


- Limite en amont premières
- Limite en aval - Stockage à froid et expédition du
produit fini
- Danger microbiologique
Nature des dangers à considérer - Danger physique
- Danger chimique
Assurer la sécurité sanitaire et la salubrité du
Objectif
produit fini

3. Diagnostic et évaluation des pré-requis (PRP) au sein de l’établissement

Les prérequis représentent la base fondamentale et nécessaire pour toute mise en place
d’un système HACCP. Ces prérequis ont trait à de multiples aspects : matériels,
méthodologique, milieu, main d’œuvre et matières. Ce sont les dimensions reprises dans la
méthode des 5M définie précédemment.

Les tableaux 4 à 9 représentent un diagnostic élaboré pour évaluer ces PRP.

Parmi les programmes préalables à la mise en place du système HACCP, les BPH,
sont les plus importantes, elles doivent être traitées avant de commencer l’analyse des dangers
et l’identification des points critiques.

Afin de mener à bien ce diagnostic, nous avons effectué des visites dans les différents
ateliers de production du yaourt à boire allant de la réception de la matière première, aux
différentes étapes et procédures de fabrication ainsi que l’organisation de la distribution.

De plus, nous avons soumis l’entreprise à un questionnaire d’hygiène nous permettant


ainsi de déterminer les sources des dangers potentiels.

Ce questionnaire permettra d’avoir le maximum d’informations sur la situation de l’unité


de production. Il a été construit sur la base des points que nous avons jugés importants pour
l’assurance de l’hygiène alimentaire et en relation directe avec la qualité des produits finis.

39
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 4 : Questionnaire relatif à l’infra structure du bâtiment


Question Réponses
Questions
N° OUI NON
L’entreprise est-elle située :
1) Dans une zone industrielle ? 𝞦
2) Près d’un cours d’eau ? 𝞦
1 (a)
3) Près d’une zone urbaine ? 𝞦
4) Près d’une autoroute ? 𝞦
5) A proximité de zones polluantes (activités chimique) ? 𝞦
 Le sol des ateliers est-il constitué de matériaux étanches et 𝞦
non absorbants ?
 Existe-t-il des crevasses dans les locaux de fabrication ? 𝞦
2 (a) 𝞦
 L’inclinaison du sol permet-elle l’écoulement total des
eaux résiduaires ?

Les matériaux utilisés pour le sol, plafond et mur sont-ils :


1) Lavables ? 𝞦
2) Lisses ? 𝞦
3 (a)
3) Etanches (ou imperméables) ? 𝞦
4) Fissurés ? 𝞦
5) Résistants aux chocs ? 𝞦
L’unité possède-t-elle des pédiluves à l’entrée ? 𝞦
4 (a)
5 (a) Les locaux sont-ils suffisamment grands ?
𝞦
Existe-t-il des vestiaires ? 𝞦
Si oui :
1) Sont-ils en nombre suffisants ? 𝞦
2) Bien aérés et ventilés ? 𝞦
6 (a) 3) Bien séparées des sanitaires ? 𝞦
4) Comportent-ils des douches ? 𝞦
5) sont-ils rattachés à la zone de production ? 𝞦
6) L’accès se fait-il en passant par la zone de production ? 𝞦
Existe-t-il des siphons dans les sols ? 𝞦
Si oui :
7 (a)
1) Sont-ils en acier inoxydable ? 𝞦
2) Sont-ils en nombre suffisant ? 𝞦
L’unité possède-t-elle un réfectoire ? 𝞦
8 (a) Est-il séparé de la zone de production ?
𝞦
 Existe-t-il un laboratoire d’analyse interne à l’entreprise ? 𝞦
Si oui :
1) Laboratoire physico-chimique ? 𝞦
9 (a)
2) Laboratoire microbiologique ? 𝞦

 L’entreprise fait-elle appel à un laboratoire externe? 𝞦


 Existe-il des jonctions arrondies ?
10 (a) 1) Sol-mur ? 𝞦
2) Mur-mur ? 𝞦

40
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

3) Mur-plafond ? 𝞦
 La peinture de revêtement des murs et plafonds est-elle :
1) Claire ? 𝞦
2) Antifongique ? 𝞦
Les surfaces en contact avec les denrées alimentaires sont-elles en 𝞦
11 (a)
bon état ?
Résistent-elles à des nettoyages multiples ? 𝞦
 Existe-il des fenêtres ouvertes ou brisées ? 𝞦
Si oui :
12 (a) 1) Dans la salle de production ? 𝞦
2) Dans la salle de conditionnement ? 𝞦
3) Dans la salle de lavage ? 𝞦
L’eau est-elle évacuée de façon efficace ?
13 (a) 𝞦
14 (a) Existe-il une zone de déchets ? 𝞦
Les portes sont-elles :
1) A surface lisse ? 𝞦
15 (a)
2) étanches ? 𝞦
3) automatiques ? 𝞦
4) vitrées ? 𝞦
Les canalisations des sanitaires sont-elles séparées des autres
16 (a) conduits de l’établissement ? 𝞦

17 (a) Les zones chaudes et froides sont-elles séparées ? 𝞦


18 (a) Les règles de marche en avant sont-elles bien appliquées par
𝞦
l’unité ?
19 (a) Existe-t-il un couloir de visite ou de circulation ? 𝞦
20 (a)  La tuyauterie et les câbles électriques sont-ils pourvus de 𝞦
goulottes (qui empêchent l’accumulation de débris et de
poussières) ?
 Le plafond constitue-t-il un lieu d’accumulation de débris 𝞦
et de poussières ?
21 (a) Existe-t-il des tuyauteries rouillées dans l’atelier de fabrication ? 𝞦
22 (a) L’eau utilisée dans le processus de fabrication est-elle recyclée :
1) Dans le nettoyage et la désinfection ? 𝞦
2) Dans le lavage des mains et l’hygiène du personnel ? 𝞦
23 (a) Les zones de stockage et leur nombre sont-ils définis selon le type
𝞦
de produit à stocker ?

41
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 5 : Questionnaire relatif au matériel, l’appareillage et l’équipement


Question Réponses
Questions
N° OUI NON
Existe-t-il des installations de drainage et d’évacuation des déchets 𝞦
et des eaux résiduaires ?
1 (b)
Sont-elles en nombre suffisant ? 𝞦
2 (b) Les lieux sont-ils ventilés ? 𝞦
Existe-t-il des dispositifs de réglage de l’humidité dans les
3 (b) 𝞦
ateliers ?
 Existe-t-il un ou plusieurs postes de lave-main ? 𝞦
Si oui :
1) Dans la zone de production ? 𝞦
2) Dans la zone de conditionnement ? 𝞦
3) Dans les sanitaires ? 𝞦

 Sont-ils alimentés en eau :


1) Chaude ? 𝞦
2) Froide ?
𝞦
 Sont-ils équipés d’une robinetterie :
4 (b) 1) Manuelle ? 𝞦
2) Avec détecteur ? 𝞦
3) Semi-automatique ?
𝞦
 Existe-t-il des distributeurs :
1) De savon ? 𝞦
2) De solutions désinfectantes ? 𝞦
 Existe-t-il des essuies mains près de chaque poste de lave- 𝞦
main ?
 Sont-ils à usage unique ? 𝞦
5 (b) Existe-t-il des procédures de maintenance préventives des
𝞦
machines ?
6 (b) Les machines sont-elles résistantes, faciles à démonter, à laver et à
𝞦
désinfecter ?
7 (b) Les machines et les équipements sont-ils fabriqués avec des
𝞦
matériaux résistants à la corrosion ?
8 (b) Tous les appareils de mesures (thermomètre, pH-mètre….) sont-
𝞦
ils étalonnés ?
9 (b) Existe-t-il des dispositifs pour détecter et retirer tout corps
𝞦
étranger ?
10(b) Les dispositifs d’éclairage sont-ils protégés ? 𝞦

42
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 6 : Questionnaire relatif au personnel

Question Réponses
Questions
N° OUI NON
Le personnel reçoit-il des formations spécifiques sur les mesures
1 (c) 𝞦
sanitaires en vigueur ?
2 (c) Les fiches de recommandation de lavage des mains sont-elles
𝞦
affichées ?
La tenue de travail et les accessoires appropriés (couvre-barbe,
3 (c) gants, masque, couvre-cheveux, chaussures de sécurité…) sont-ils 𝞦
obligatoires ?
Le port d’accessoires (bijoux, montres, bracelets, bagues) est-il
4 (c) 𝞦
interdit ?
Est-il autorisé de boire, manger, fumer, mâcher du chewing-gum
5 (c) 𝞦
dans les lieux de travail ?
6 (c) Les employés (hommes) sont-ils bien rasés ? 𝞦
7 (c) Les employées (femmes) sont-elles maquillées ? 𝞦
Le lavage des vêtements est-il réalisé par :
1) Une société extérieure ? 𝞦
8 (c)
2) En interne ? 𝞦
3) Le personnel à domicile ? 𝞦
 Le personnel est-il soumis à des consultations médicales ? 𝞦
 Existe-t-il des consignes relatives au personnel ayant des
9 (c)
plaies infectées, des infections cutanées, des maladies 𝞦
respiratoires?
10 (c) Les ongles des mains doivent-ils être courts ? 𝞦
Les visiteurs sont-ils astreints aux mêmes règles d’hygiènes que le
11 (c) 𝞦
personnel de l’établissement?
Existe-il du personnel qui circule en dehors de l’établissement
12 (c) 𝞦
avec la tenue de travail ?
13 (c) Le personnel change-t-il de tenue de travail quotidiennement ? 𝞦
Le contrôle d’hygiène du personnel se fait par un :
1) Contrôle de la propreté de la tenue de travail ? 𝞦
14 (c) 2) Contrôle du comportement du personnel sur les lieux 𝞦
de travail ?
3) Contrôle du port correct de la tenue de travail ? 𝞦
 Le personnel respect-il le protocole de lavage des mains et 𝞦
sa fréquence ?
 Le lavage des mains est-il effectué :
15(c) 1) Après avoir mangé et bu ? 𝞦
2) Après des gestes naturels, mais contaminant ? (se 𝞦
moucher, toucher, éternuer)
3) Avant la reprise du travail ? 𝞦

43
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 7 : Questionnaire relatif à la lutte contre les nuisibles

Réponses
Question
Questions

OUI NON
 Est-ce que l’établissement possède un programme de lutte 𝞦
permanent, efficace et formalisé contre les nuisibles ?

 Ce programme de lutte comprend-t-il les renseignements


suivants :
1) Le nom de la personne responsable de la lutte contre les
nuisibles ? 𝞦
1 (d) 2) Le cas échéant, le nom de l’entreprise ou le contact avec
qui le contrat a été passé ? 𝞦
3) Une liste des produits chimiques utilisés ainsi que leur
numéro d’agréation, leur concentration, les méthodes 𝞦
employées et la fréquence d’application ?
4) Le nom de la personne responsable des mesures et relevés
à effectuer pour vérifier l’efficacité du dispositif ? 𝞦
L’établissement fait-il un contrôle régulier afin de s’assurer de
l’efficacité du programme de lutte ? 𝞦
2 (d)
Les fenêtres et autres ouvertures sont-elles équipées par des 𝞦
3 (d) grillages amovibles contre les nuisibles ?
Sont-elles facile à nettoyer ? 𝞦
4 (d) L’espace entre les machines et le sol est-il de 40cm minimum ? 𝞦
5 (d) Les pesticides et insecticides sont-ils utilisés durant les cycles de
𝞦
productions ?
Existe-t-il des plans de lutte contre : 𝞦
1) Les insectes rampants et volants ? 𝞦
6 (d) 2) Les rongeurs ? 𝞦
3) Les cafards ?
Sont-ils efficace ? 𝞦
7 (d) Les déchets sont-ils stockés dans des zones spécifiques à l’ abri
𝞦
des nuisibles ?
8 (d) Existe-t-il des lampes UV pour lutter contre les insectes ? 𝞦
9 (d) Existe-t-il un registre des opérations périodiques de lutte contre
𝞦
les nuisibles et les fiches techniques de sécurité des produits ?
Le traitement des nuisibles se fait par :
1) Traitement chimique ? 𝞦
10 (d)
2) Traitement physique ? 𝞦
3) Traitement biologique ? 𝞦
L’établissement a-t-il recours à des prestataires externes pour
11 (d) 𝞦
lutter contre les nuisibles ?
Les égouts d’évacuation des eaux usées sont-ils équipés de
12 (d) 𝞦
siphons pour empêcher les nuisibles d’y circuler ?
13 (d) Est-ce que les denrées alimentaires ou les surfaces de travail sont
𝞦
protégées lors de la pulvérisation d’un pesticide dans un local ?

44
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 8: Questionnaire relatif aux matières premières, produits finis, et emballages

Question Questions Réponses


N° OUI NON
Les matières premières sont-elles contrôlées à réception ?
1 (e) 𝞦
 Existe-t-il un protocole spécifique à la livraison de la 𝞦
matière première ?
2 (e)
 Existe-t-il une zone spécifique pour la réception des matières 𝞦
première ?
Les matières premières sont-elles maintenues à température :
1) Ambiante ? 𝞦
3 (e)
2) Réfrigérée ? 𝞦
3) Froid négatif ? 𝞦
Les adoucisseurs entrant dans la déminéralisation des eaux font-ils 𝞦
5 (e) l’objet d’une maintenance régulière ?

Existe-t-il un cahier des charges des critères physico-chimiques et


microbiologiques pour :
6 (e)
1) la matière première ? 𝞦
2) le produit fini ? 𝞦
 L’emballage utilisé empêche-t-il les pertes d’arômes ? 𝞦
 L’emballage est-il en :
7 (e) 1) Carton ? 𝞦
2) Plastique ? 𝞦
3) Verre ? 𝞦
Le mode de conservation et la DLC sont-ils clairement visibles sur 𝞦
9 (e) le packaging pour les consommateurs ?
Le stockage des produits finis exige-t-il des conditions spécifiques 𝞦
10 (e)
d’humidité et de température ?
Existe-t-il des autocontrôles sur les matières premières et le produit 𝞦
fini ?
11(e) Sont-ils de nature :
1) Physico-chimiques ? 𝞦
2) Microbiologiques ? 𝞦
Concernant la gestion des stocks, la méthode FIFO (First In First 𝞦
12 (e)
Out) est-elle respectée ?
La température des camions frigorifiques est-elle contrôlée avant 𝞦
13 (e)
chaque chargement ?

45
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Tableau 9 : Questionnaire relatif au nettoyage et la désinfection

Réponses
Question
Questions
N° OUI NON
Le nettoyage et la désinfection des différents équipements sont-ils
réalisés :
1 (f)
1) Tous les jours ? 𝞦
2) En fin de chaque lot ? 𝞦
 Y a-t-il une équipe dédiée aux opérations de nettoyage ? 𝞦

 Les opérateurs de nettoyage et désinfection sont-ils


2 (f) formés :
1) A l’utilisation des produits ? 𝞦
2) A l’utilisation des matériels ? 𝞦
3) Au respect des procédures en vigueur ? 𝞦
Le réfectoire et les sanitaires sont-ils nettoyés régulièrement ? 𝞦
3 (f)

Des analyses microbiologiques de la surface des locaux et des 𝞦


4 (f) équipements sont-elles réalisées ?
Si oui, sont-ils réalisés à fréquence régulière ? 𝞦
Les contrôles bactériologiques et physicochimiques de l’eau du 𝞦
5 (f)
dernier rinçage sont-ils bien réalisés ?
Existe-t-il des plans de nettoyage et désinfection des locaux peu ou 𝞦
6 (f)
pas utilisés et des endroits difficiles d’accès ?
Y a-t-il suffisamment d’équipements pour effectuer le nettoyage et 𝞦
7 (f)
la désinfection ?
Les produits de nettoyage et de désinfections :
1) sont-ils utilisés dans les espaces où se trouvent les denrées 𝞦
8 (f) alimentaires ?
2) sont-ils rangés dans un endroit éloigné des sources de chaleur 𝞦
et d’humidité ?
9 (f) Les déchets sont-ils évacués quotidiennement ? 𝞦
L’unité fait-elle appel à un prestataire pour la réalisation des
10 (f) tâches de nettoyage et de désinfection dans les zones de 𝞦
fabrication ?
Existe-t-il un système de Nettoyage En Place (NEP) ? 𝞦
11 (f)
Si oui, est-il bien maitrisé ? 𝞦
Un rinçage à l’eau potable est-il bien réalisé entre les opérations de 𝞦
12 (f)
nettoyage et de désinfection ?

46
Chapitre 1 : Evaluation des pré-requis

Conclusion

Suite aux réponses obtenues sur la base du questionnaire des pré-requis, nous avions
estimé que les conditions d’hygiène générale requises pour la mise en place d’un système
HACCP sont réunies. Néanmoins, il subsiste quelques améliorations à apporter.

Les perfectionnements les plus impactant étant les suivants :

 Unité non ventilée,


 Absence de pédiluve,
 Absence d’humidimètre contrôlant l’humidité des ateliers,
 Déclinaison (pente) du sol non suffisante,
 Pas d’affichage des recommandations de lavage des mains,
 Absence des essuies mains prés de chaque lave-mains,
 Absence de piège lumineux (lampe UV anti-insectes).

En somme, excepté ces quelques réserves qui seront levées prochainement grâce à la
mise en œuvre de la démarche, l’application des principes HACCP sur la ligne de fabrication
du yaourt à boire est possible.

47
Chapitre 2 :
Mise en place du
système HACCP
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

L’application des 7 principes inhérents au système HACCP consiste en l’exécution des


12 phases (étapes), telles qu’elles sont décrites dans la séquence logique d’application du dit
système (figure 5).

1. Préalables et application des étapes du HACCP

1.1. Constitution de l’équipe HACCP

Conformément à la description de l’étape de composition de cette équipe, nous avons


constitué un groupe de personnes permettant de réaliser les travaux inhérents à la démarche.

Ainsi, l’équipe choisie est composée des éléments suivants :

 Responsable de la production ;
 Responsable de la maintenance ;
 Universitaire en sécurité agroalimentaire et assurance qualité (moi-même) ;
 Expert (encadreur).

1.2. Description du produit

Les données relatives aux différentes matières premières, ingrédients ainsi que le
produit fini sont rapportés dans les tableaux 10 à 15 sous forme de fiches techniques.

a. Matières premières

La seule matière première utilisée dans le processus de fabrication du yaourt à boire


dans la laiterie – fromagerie est le lait cru de vache qui est décrit dans la fiche technique
rapportée dans le tableau 10.

48
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Tableau 10 : Fiche technique comportant des données relatives au lait cru

Description Lait de vache


 Acidité (°D) : 15°D- 18°D
 pH : 6,4- 6,65
 Densité : 1,028 – 1,032
Caractéristiques physico-chimiques
 EST ≥ 110 g/l
 MG : 30 -36 g/l
 Température (°C) : 15°C
- Réfrigération (6 à 7°)
Traitement - Pasteurisation 1 à 85° pendant 15s
- Pasteurisation 2 à 90° pendant 4 min
Transport Camion-citerne isotherme en acier inoxydable
Durée de conservation 24 à 48h
Conditions de stockage Tank de 13 500 L à 6 - 7° C

b. Ingrédients
 Sucre

Tableau 11 : Fiche technique du sucre

Dénomination légale Sucre ou sucre blanc


Caractéristiques organoleptiques
- Exempte d’odeur étrangère
- Odeur
- Exempte de saveur étrangère
- Saveur
 Type de couleur (aspect) : ≤ 9 points européens
 Coloration en solution : ≤ 45 U. ICUMSA
 Polarisation : ≥ 99.7 °Z
 Humidité : ≤ 0.06 %
 Teneur en sucre inverti : ≤ 0.04 %
Caractéristiques physico-
chimiques  Teneur en anhydride sulfureux SO2 (2) ≤ 10
ppm
 Granulométrie :
o OM : 0.45 à 0.80 mm
o CV : ≤ 50 %
 Activité de l’eau (aw) : 0,2 à 0 ,3
Limites
microbiologiques
Micro-organismes (ufc (1)/g ou ufc/ml)
Caractéristiques
microbiologiques m M
(JORA, 2017) Germes aérobies à 30°C 20 2.102
Anaérobies sulfito-réducteurs 1 10
Levures et Moisissures 1 10
Germes acidifiants 5 50
ABSENCE (conformes selon règlement (CE) N°
OGM
1829/2003)

49
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Conditionnement sac en polypropylène de 50 kg


- Température ambiante
Condition de Stockage
- Humidité relative ≤ 65 % (à 20°C)
La DLUO est de 2 ans après la date de conditionnement
Durée de conservation

 Additifs alimentaires

Tableau 12 : Fiche technique de l’additif alimentaire

Nom de l’additif alimentaire Phosphate de diamidon hydroxypropylé


- Agent de charge
- émulsifiant
Fonction technologique
- stabilisant
- épaississant
Code 1442
Couleur Blanche
Conditionnement Sac de 20 kg
- Température ambiante
Condition de stockage
- Milieu sec et à l’abri de lumière

 Arômes
Tableau 13 : Fiche techniques des arômes
Nom du produit Arôme banane
Aspect et couleur Liquide jaune pale
Densité (20°) 1.005 – 1.035
Indice de réfrigération (20°C) 1.410 - 1.440
Brix (20°C) 50 – 56
Solvant ou support MPG SIN 1520
Solubilité Eau
Arôme
(Suivant directive CEE 88/388 transcrite dans le droit
Statut légal (CEE)
français par le décret 91/366 complète par l’arrêté du
11/07/1991)
Substances aromatiques identiques aux naturelles et
Composition
préparations aromatisâtes
Absence
OGM
(conforme aux directives CE 1829 et 1829/2003)
Pesticides Absence
Dosage indicatif 0,1%
Conditionnement Bidon de 20L
Température ambiante dans un milieu sec et à l’abri de la
Condition de stockage
lumière
Ingrédient à usage industriel, non destiné à la vente au
Recommandation
détail

50
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

 Ferments

Tableau 14 : Fiche technique des ferments

Description Culture thermophile pour la fabrication du yaourt à boire


- Lactobacillus delbrueckii subsp. Bulgaricus
Composition
- Streptococcus thermophilus
25 sachets de 200 U dans une boite
Méthode de conditionnement
(43g dans un sachet)
Méthode de production Lyophilisation
Température de stockage et - Température : - 18°
durée de conservation - Durée de conservation : 2 ans

c. Produit fini

Tableau 15 : Fiche technique comportant des données relatives au produit fini

Description Yaourt à boire


- Lait cru
- Sucre
Composition - Additif alimentaire (SIN 1442)
- Arôme
- Ferments lactique
- Pasteurisation 1 à 85° pendant 15s
Traitement - Pasteurisation 2 à 90° pendant 4 min
- Fermentation
 EST : 186 g/l
Caractéristiques physico-
 MG : 19 g/l
chimiques
 pH : 4,74
Emballage
- Briques
- Interne (conditionnement)
- Carton
- Externe (emballage)
- 450 g grand format
Poids
- 250 g petit format
Durée de conservation DLC : 30 jours à compter de la date de fabrication
- Protéines : 3,1 g/ml (pour 100 ml)
Valeurs nutritionnels - Glucides : 11 g/ml
- Lipides : 1,9 g/ml
- Stockage : 4°C à 6°C
Condition de conservation
- Transport : 4°C à 8°C
(JORA, 1999)
- Vente : 4°C à 8°C
Limites
Caractéristiques
microbiologiques
microbiologiques Micro-organismes
(ufc (1)/g ou
(JORA, 2017)
ufc/ml)

51
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

m M
Enterobacteriaceae 10 102
Staphylocoques à coagulase + 10 102
Salmonella Absence dans 25g
Listeria monocytogenes 100
Condition de distribution Dans des camions frigorifiques
- La dénomination de vente
- la liste des ingrédients
- La quantité nette du produit
- la date limite de consommation
- Les conditions particulières de conservation : tenir
Conformité de l’étiquette du au frais (+4°C) ou +6°C
produit à la loi relative à - Le nom ou raison sociale :
l’étiquetage et à la - Le pays d’origine : Algérie
présentation des denrées - le mode d’emploi et les précautions d’emploi au
alimentaires cas
o où leur omission ne permet pas de faire un
(JORA, 2013)
usage
o approprié de la denrée alimentaire
- L’identification du lot de fabrication et/ou la date
de
o fabrication ou de conditionnement
- Numéro d’agrément sanitaire : 15/8/01

1.3. Détermination de l’utilisation prévue du produit

Le yaourt à boire fabriqué au sein de l’unité « TASSILI » est destiné à tous les
consommateurs excepté les nourrissons. Il est consommé par le consommateur directement à
froid et est commercialisé à travers tout le territoire national.

1.4. Etablissement du diagramme de fabrication du yaourt à boire

L’application du système HACCP nécessite une bonne connaissance des étapes de


production, pour cela le diagramme de fabrication est considéré comme l’outil indispensable à
l’élaboration d’un recensement des dangers afin d’appliquer les mesures nécessaires à leur
maitrise.

En appliquant le système HACCP à une opération donnée, il faudra tenir compte des
étapes qui la précédent et de celles qui lui font suite. Ces différentes étapes sont reprises
chronologiquement et de manière détaillée dans le diagramme en annexe 1.

52
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

1.5. Vérification du diagramme de fabrication

Le diagramme de fabrication ainsi établi a été vérifié en collaboration avec le


responsable de la production. Chacune des étapes élémentaires identifiées durant le
fonctionnement de la chaîne a été vérifiée ; ceci afin de compléter et de s’assurer des
informations relatives aux paramètres technologiques.

La vérification des diagrammes sur site est indispensable pour s’assurer de leur
fiabilité et de l’exhaustivité des informations recueillies. La vérification a eu lieu en cours de
production sur site.

L’équipe HACCP doit comparer en permanence le déroulement des activités au


diagramme des opérations établis et, le cas échéant, modifier ce dernier.

2. Application des principes du système HACCP

2.1. Principe 01 : Analyse des dangers

L’analyse des dangers consiste à déterminer pour chacune des étapes du processus
l’ensemble des agents physiques, biologiques et chimiques pouvant représenter un danger
significatif remettant en cause la salubrité du produit. Nous avons procédé à une analyse
rigoureuse de ces différents points dans le but de mettre en exergue les CCP probables.

Afin de mener à bien notre étude, nous avons opté pour la démarche suivante :

 Faire le recensement des différents dangers pouvant survenir à chaque étape du


procédé de fabrication ainsi que les multiples origines possibles. Pour ce faire, nous
nous sommes appuyés de la méthode des 5M, autrement appelé diagramme
d’ISHIKAWA, représenté en figure 3,
 Procéder à l’évaluation des dangers selon la méthode de « criticité ». Un seuil critique
"C" a été calculé pour chacun des dangers recensés (tableau 16),
 Déterminer les mesures de maitrise adéquates pour chaque danger dont le C ≥ 25. En
complément, une lecture par le biais de l’arbre de décision a été utilisée en figure 10
afin de mettre en avant les CCP.

Pour mesurer le degré de criticité d’un danger donné, le seuil critique est évalué par un
système de cotation qui tient compte des trois paramètres suivants : gravité (G) ; fréquence
(F), et détectabilité (D), avec trois coefficients de pondération (1, 3 et 5) (Farges, 2011).

53
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Les paramètres de cotation de ce système sont rapportés dans le tableau 16.

Tableau 16 : Les paramètres de système de cotation

Coefficients
1 3 5
Critères

« G » Gravité Peu grave Assez grave Très grave

« F » Fréquence Peu fréquent Fréquent Très fréquent

« D » Détectabilité Toujours détecté Peu souvent détecté Jamais détecté

81
La formule permettant d’obtenir le coefficient de criticité est la suivante : (gravité du
danger) X (fréquence d’apparition de la cause de danger) X (détectabilité du danger). On peut
également la représenter comme suit : C = G 𝞦F𝞦 D

Le maximum de points attribuable se situe à 125 points, le minimum est de 1 point


(Boutou, 2014).

Dans notre cas, nous avons fixé la valeur du seuil critique à 25 points. Pour cela, tous les
dangers dont la criticité est de valeur C ≥ 25 seront retenus et considérés comme des CCP
possibles. Ils devront donc impérativement passer par une analyse utilisant l’arbre de décision.

L’analyse des dangers sur notre ligne de fabrication est récapitulée dans le tableau 17.

54
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Tableau 17 : Analyse des dangers des différentes étapes de fabrication du yaourt à boire et évaluation par système de cotation.

Type de
Evaluation
Etape de procédé Danger danger Cause de danger Les mesures préventives
B M P C G F D C
1- Danger due à la + - La négligence du nettoyage des 5 3 1 15 - Respecter les conditions de
contamination citernes et tuyaux transport : citernes isothermes
microbienne - Moyen de transport non réglementaire - Former les agents collecteurs
- Le non refroidissement du lait après aux règles d’hygiène
la traite facilite le développement de - Bien nettoyer et désinfecter
germes indésirables les récipients de transport
- Mauvaise conservation du lait après
la traite
Réception du
2- Absence/présence + - Non-respect des délais d’attente 5 3 1
15 - Utiliser des détecteurs
lait de vache
d’antibiotiques et de après le traitement aux antibiotiques d’antibiotiques (dépistage)
produits chimiques - Contamination croisée avec les - Respecter le délai d’attente
RECEPTION DU LAIT

produits chimiques non alimentaires après toute administration


(nettoyant, assainissant, lubrifiant) d’antibiotiques des vaches
3- Absence/présence + - Non-respect des protocoles 1 5 1
5 - Utiliser un système de
de corps étrangers d’hygiènes filtration à la réception du lait
(verre, bois, plastique) - Quai de réception non couvert - Les bassins de réception du
lait doivent être fermés
Branchement 1- Introduction + + + - Mauvaise manipulation des tuyaux 5 5 1 25 - Former régulièrement les
tuyau sur éventuelle d’agents de de branchement manipulateurs de lait
citerne contamination - Nettoyer le tuyau après chaque
collecteur (bactéries, poussières, branchement afin d’éviter toute
insectes cailloux…) contamination par le lait
résiduel
1- Passage possible de + + - Filtreur défaillant 5 1 1 5 - Veiller à la rigueur des
Filtration
corps étranger opérations de maintenance des
appareils
Réfrigération 1- Prolifération de + - Réglage incorrect de la 5 3 1 15 Inclure ce point de contrôle
par échangeur bactéries température ou couple dans la chaine de fabrication
à plaque (6-7°) temps/température inapproprié
55
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

1- Contamination par + - Mauvais lavage des tanks et le non 5 1 1 5 - Mise en place d’un système
des micro-organismes séchage après chaque lavage de vérification de l’efficacité
du nettoyage en place (NEP)
2- Augmentation de la + - Interruption de la chaîne de froid 5 1 1 5 - Veiller à la correcte
charge microbienne et dans les tanks température de stockage dans
Stockage du survie des germes - Non-respect du couple temps les tanks
lait dans les thermorésistants /température - Respect du barème temps/
tanks de température à mettre en place
réception sur chaque tank
3- Présence de résidus + - Rinçage insuffisant 5 1 1 5 - Se conformer au protocole
de - Non-respect de la dose de de rinçage en place pour
détergents/désinfectant détergents/désinfectants éliminer tout résidu
s dans les tanks de - Respecter la dose de
stockage détergents/désinfectants
1- Survie des germes + - Température et/ou durée de la 5 1 1 5 - Respecter le barème
thermorésistants et pasteurisation non conforme temps/température
Pasteurisation 1
prolifération - Dysfonctionnements techniques - Formation et sensibilisation
85°/15 s
microbienne durant l’opération (coupure du personnel de maintenance
électrique, fuite, panne moteur, etc) - Etalonner les appareils
Ouverture des 1- Chute des sacs à + - Mauvaise manipulation des sacs 5 1 1 5 - Veiller à la formation des
sacs l’ouverture ou agents
INCORPORATION DES

incorporation de corps
étrangers
INGREDIENTS

Mélangeur 1- Rupture d’un + - Défaillance matérielle du 1 1 1 1 - Assurer une maintenance et


élément du mélangeur mélangeur un entretien rigoureux du
matériel
Montée en 1- Prolifération de + - Nettoyage insuffisant des 5 3 1 15 - Respecter scrupuleusement
température dans flores microbiennes canalisations le protocole d’hygiène
les échangeurs présentent dans les
tubulaires échangeurs
(canalisations) contaminant le lait
40° canalisé

56
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

1- Passage éventuel de + - Filtreur défaillant 5 1 1 5 - Veiller à la rigueur des


Filtration corps étrangers opérations de maintenance
des appareils
1- Persistance des + - Consignes de chauffe non adaptées 5 1 1 5 - Se conformer au protocole
Préchauffage
spores activées par la relatif à la phase de
60°
première préchauffage
pasteurisation
1- Survie des germes + - Température et/ou durée de la 5 1 1 5 - Respecter le barème temps /
Pasteurisation thermorésistants et pasteurisation non conforme température
2 prolifération - Dysfonctionnements techniques - Formation et sensibilisation
90°/4 min microbienne durant l’opération (coupure du personnel de maintenance
électrique, fuite, panne moteur, etc) - Etalonner les appareils
1- Harmonisation + - Absence de l’effet protecteur de la 5 1 1 5 - S’assurer de la bonne
Homogénéisati
insuffisante des 2 matière grasse sur les germes application des prérequis de
on
matières : corps gras et pathogènes vis-à-vis du traitement la phase d’homogénéisation
60°/150 bar
lait thermique
Refroidisseme 1- Germination des + - Température et pression 5 1 1 5 - Appliquer rigoureusement le
nt spores différentielle inadaptées barème en vigueur
45°
1- Introduction de + - Ouverture des contenants 5 5 1 25 - Veiller au recyclage de la
corps étrangers durant - Contamination par le matériel formation des agents
l’opération (bécher) et/ou l’hygiène du - Contrôle microbiologique
personnel manipulant des ingrédients, matériels et
mains du personnel

2- Transmission de + - Mauvaise aération de l’air ambiant 5 5 1 25 - Mettre en place un système


contaminants d’aération permettant
Ensemenceme
pathogènes d’assurer le renouvellement
nt /
d’air requis
aromatisation
3- Transmission de + - Défaillance des équipements de 5 1 1 5 - Veiller à la stricte application
virus pathogènes par protection des agents du protocole relatif aux
contact humain équipements de sécurité

57
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Fermentation 1-Multiplication des + - Inadéquation du ratio 5 5 1 25 - Stricte application des


(maturation) contaminants temps/température barèmes en vigueur
45°/4 H pathogènes (bactéries,
virus, parasites…)

1- Contamination du + + - Niveau de propreté des surfaces 3 1 1 3 - utiliser un système de


produit fini par air insuffisant filtration d’air
ambiant ou par - Mauvaise qualité de l’air ambiant
contamination croisée
2- Contamination + - Non-respect des protocoles de 5 3 1 15 - Procéder à des rinçages
chimique par produit de nettoyage en place (NEP) rigoureux
désinfection ou de lutte
contre les nuisibles
3- Contamination + - Négligence des règles d’hygiènes 3 3 1 9 - Rappeler quotidiennement
attribuables à des les bonnes pratiques
CONDITIONNEMENT

gestes non hygiéniques d’hygiène


4- Contamination + + L’emballage : ne suit pas un 3 1 1 3 -Etape de stérilisation de
attribuée à un traitement de désinfection suffisant / l’emballage intégré dans le
Conditionnement emballage initialement correct processus de conditionnement
contaminé ou lors du Conditionneuse : dérèglement de la (via conditionneuse)
processus de conditionneuse (contamination -Protocole de maintenance
conditionnement par la accidentelle) garantissant un réglage
conditionneuse - Conditionnement endommagé, régulier des paramètres de la
exposant le produit aux encres de conditionneuse avant mise en
l’emballage marche
-s’assurer de la conformité
des emballages utilisés
+ - Température du séchage par 1 1 1 1 - Mettre en place un registre
5- Présence de résidus vapeur insuffisante (minimum 200°) des contrôles afin de prouver
de peroxyde que le seuil critique de toxicité
n’est pas dépassé (traces et
preuves de la maitrise)

58
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

1- Altération du + - Non-respect de la chaine de froid 5 1 1 5 - Nettoyage, désinfection et


produit fini due à des - Dysfonctionnement technique des maintenance des chambres
mauvaises conditions lieux de stockage (fuite ammoniac) frigorifiques
Stockage en
de stockage - Contrôle de la température
chambre froide
des lieux de stockage
(+4° ± 2°)
2- Attaque par les + - Non maitrise du plan de lutte 5 1 1 5 - Renforcer l’application du
rongeurs contre les nuisibles plan de lutte contre les
nuisibles
1- Détérioration du + - Réfrigération insuffisante ou 5 3 1 15 - Veiller au bon
ACHEMINNEMENT

produit fini du fait excessive du camion transporteur fonctionnement des véhicules


d’une température
LOGISTIQUE

de transport
inappropriée
Expédition

59
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

A travers ce tableau d’analyse des dangers nous venons de procéder à l’évaluation de


ceux auxquels l’entreprise est la plus exposée dans le cadre du processus de fabrication du
yaourt à boire.

Suite à la déclinaison des principales étapes technologiques de fabrication, nous avons


abouti à un classement, et de fait, à une sélection des risques majeurs rencontrés.

Il s’agit des 4 points critiques potentiels (CCP) suivants :

 introduction de corps étrangers durant l’opération ;


 transmission de germes aérobies ;
 multiplication des contaminants pathogènes (bactéries, virus, parasites…) ;
 contamination par l’emballage.

A partir de ces derniers risques identifiés, nous allons en vérifier la nature à travers la
méthode de l’arbre décisionnel schématisé dans la figure 10.

60
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Question 1

La gravité des effets du danger nécessite-t-elle une mesure de maitrise ?

Oui Le danger est à maitriser Non Ce n’est pas un CCP

Question 2

Une mesure de maitrise a-t-elle été définie ?

Oui Non Définir une mesure de


maitrise

Question 3

La mesure de maitrise existante est-elle spécifiquement dédiée à la maitrise de ce danger ?

Oui Non Ce n’est pas un CCP

Question 4

Un contrôle continu est-il possible pour surveiller cette mesure de maitrise ?

Oui Non Ce n’est pas un CCP

CCP
Point critique pour la maitrise

LEGENDE :
Fin de questionnement, passage au point critique suivant

Figure 10 : Arbre décisionnel

61
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

2.2. Principe 02 : détermination des points critiques

Suite à l’application de l’arbre de décision, nous sommes ainsi parvenus à vérifier la


nature des CCP repris dans le tableau 18.

Tableau 18 : Application de l’arbre de décision

Arbre de décision
Etape Danger C Résultats
Q1 Q2 Q3 Q4
1- introduction de
Ce n’est pas un
corps étrangers 25 OUI OUI NON /
CCP
durant l’opération
Ensemencement
2- Transmission de
/ aromatisation
contaminants
25 OUI OUI OUI OUI CCP 1
pathogènes

1- Multiplication
des contaminants
Fermentation
pathogènes 25 OUI OUI OUI OUI CCP 2
(maturation)
(bactéries, virus,
parasites…)

Suite à l’application de l’arbre de décision, nous avons pu identifier deux CCP. Ces
derniers sont repris dans le tableau 19.

2.3. Principes 03,04 et 05 : Etablissement des limites critiques, systèmes de surveillance


et des actions correctives pour les CCP

62
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Tableau 19 : Limites critiques, système de surveillance, actions correctives pour chaque CCP

Système de surveillance
Limite Personne
Le CCP Procédure Fréquence Mesures correctives
critique responsable
(comment ?) (quand ?)
(Qui ?)
Pureté de
Etape : l’air
- Cuves :
Ensemencement ambiant : - Cuves : le
avant et
/ aromatisation fermeture personnel -Maintien et contrôle
pendant
hermétique - Mise en place chargé de de la pureté de l’air
chaque
Danger : des cuves d’un système de l’ensemence (pressurisation)
ensemencem
transmission de de traitement de ment
ent/aromatisa
contaminants fermentatio l’air ambiant - fermer la salle de
tion
pathogènes n et des (pressurisation) -salles : lavage et assurer les
différentes Responsable fermetures de toutes
-salles : en
Type de salles de la les autres salles
permanence/
danger : (lavage, maintenance
en continu
Microbiologique fabrication,
extérieur…)
-Mettre en place un
Etape : planning afin de
fermentation Respect du garantir la réalisation,
barème l’interprétation et
Danger : temps/ l’alerte éventuelle
Multiplication température suite à une anomalie
des 42-45° -Selon les résultats
contaminants pendant 5 à - Analyses - Avant et d’analyses : procéder
pathogènes 7 heures microbiologique pendant au correctif lié à la
-Responsable
s sur chaque fermentation
du laboratoire
Type de échantillons processus de défectueuse
danger : fermentation -Rechercher la cause
microbiologique de l’anomalie décelée
-Mettre en place la
mesure préventive
adéquate permettant
d’éliminer
définitivement la
cause identifiée
-De manière
automatique,
-veiller à la mise en
- Mécanismes dès lors que
place d’un planning de
d’autocontrôles le tank de
maintenance du tank
de la maturation -Responsable
régulier et efficace
température et identifie une de la
-si dysfonctionnement
de la durée non- maintenance
ou panne détecté,
intégrés au tank conformité
procéder au correctif à
de maturation du couple
pérenniser
temps/
température

63
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

2.4. Principe 06 : Procédure de vérification

De multiples activités sont mises en place dans le but de s’assurer de la conformité du


système HACCP préétabli en termes d’efficacité notamment.

- Au niveau du CCP1 relatif à l’ensemencement et l’aromatisation : à des fins de purification


d’air, une pressurisation permet d’assainir automatiquement et régulièrement l’air ambiant.

- Au niveau du CCP 2 relatif à l’étape de fermentation du yaourt à boire : dans le but de


garantir le respect du barème temps/température qui lui-même permet de lutter contre la
multiplication des contaminants pathogènes, des analystes microbiologiques sont réalisées en
amont et en aval de chaque processus de fabrication.

En sus de ces autocontrôles s’ajoute des vérifications additives, tel que :

 l’étalonnage des appareils de mesures utilisés,


 la réalisation d’audits externes par des organismes étatiques sur les produits finis
(DSA, DCP),
 l’examen des réclamations et retours clients.

2.5. Principe 07 : Etablissement de documentations et d’enregistrements

L’instauration de la démarche HACCP requiert la mise en place d’une documentation


permanente constitutive des traces et preuves des actions de ce système.

Cette documentation se compose comme suit :

 enregistrement de la mise en œuvre de la surveillance, des mesures correctives et de la


vérification à chaque CCP,
 registre des contrôles systématiques réalisés en laboratoire à chaque étape : traçage des
résultats par des fiches productions (heure, nature, durée…).

3. Synthèse et discussion

Notre contribution à la mise en place du système HACCP sur la ligne de fabrication du yaourt
à boire au sein de l’entreprise TASSILI visait à, relever les points critiques nécessitant une
attention particulière pour lesquels une maitrise est primordiale.

Dans un premier temps nous avons passé en revue les différents prérequis au sein de
l’entreprise TASSILI pour acquérir l’assurance du respect des normes de pratiques d’hygiène

64
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

de base. Dans l’ensemble, ce fut bien le cas, malgré la détection de pistes d’amélioration
énumérées précédemment.

Pour les besoins de cette étude, la conception d’un diagramme de fabrication nous a
été accomplie afin de visualiser les différents stades de fabrication et leur déroulement.

L’examen des prérequis nous a permis de vérifier la conformité des normes d’hygiène
au sein de la société TASSILI. Grace aux phases intermédiaires d’identification des taches du
processus de fabrication du yaourt à boire, d’analyse des dangers, des limites critiques, des
systèmes de surveillance ainsi que des mesures préventives, nous pouvons noter que
l’entreprise TASSILI a su s’approprier la démarche HACCP et va œuvrer dans une logique
d’amélioration continue à sécuriser ses procédés. Elle s’est engagée à prendre en
considération les anomalies relevées dans le cadre de notre étude et d’instaurer sans délai les
mesures correctives requises par le système HACCP.

Il est à préciser que la simple mise en place d’un système HACCP ne suffit pas. En
effet, l’efficacité de cette démarche n’est prouvée que sur du long terme. Toutes les structures
mettant en place une telle démarche doivent également en assurer la pérennité au sein de leur
établissement.

Suite à cela, nous sommes passés à l’application des sept principes inhérents à la
démarche HACCP. Pour commencer, l’analyse des dangers par évaluation de la criticité nous
a permis d’identifier 2 CCP avérés de type microbiologique: l’ensemencement / aromatisation
et la fermentation. Pour ceux-là, nous avons déterminé les limites critiques nécessaires pour
les rendre acceptables.

Les CCP qui ont été définis et confirmés dans notre travail ont déjà été identifiés par
ailleurs dans d’autres travaux. En effet, les travaux de Mouedden (2010) et de EL FALLAK et
FELLAH (2020) ont rapporté les mêmes mesures préventives que les nôtres. Toutefois, les
travaux de Yahia et Yahiatene (2019) et Randrianjatovo (2017) ayant travaillé sur la mise en
application des principes HACCP sur une ligne de production de fromage ont trouvé des CCP
différents. Ils portent essentiellement sur les phases de pasteurisation, coagulation et stockage.
Même s’il y a des similitudes de traitement dans ces processus de fabrication, les résultats
varient à cause de plusieurs facteurs : la nature du produit, l’âge des ferments (jeune ou
mature) utilisés, l’environnement de fabrication, le taux d’inoculation des ferments…

65
Chapitre 2 : Mise en place du système HACCP

Au terme de notre étude, il est important de rappeler qu’ultérieurement à l’exercice de


la mise en place d’un système HACCP, une surveillance rigoureuse et continue des CCP
identifiés, et au-delà, doit rester la règle au sein de l’entreprise. C’est l’ensemble des mesures
préventives, des registres et des contrôles fréquents qui permettront à l’entreprise de maintenir
un niveau de maitrise satisfaisant, conformément aux normes et aux attentes du
consommateur.

Les constats de cette étude nous appellent à nous interroger quant à la question de
fermentation où un point critique a été identifié. En effet, si la fermentation peut constituer
une étape risquée nécessitant un niveau d’exigence accrue, c’est du fait de l’incidence sur la
qualité microbiologique et organoleptique du produit, comme nous l’avons développé
précédemment, mais également d’un point de vue sanitaire quant à la santé humaine.

66
Conclusion générale
Conclusion générale

La mise en pratique de la démarche HACCP aura permis à l’entreprise TASSILI de se


doter d’un système de surveillance des points de contrôle critiques lui garantissant un niveau
d’assurance qualité et de qualité à hauteur des exigences du marché mais également du
consommateur final. Au regard des enjeux du marché agroalimentaire, l’impérativité d’un tel
système n’est plus à démontrer en termes d’apports et de bénéfices sur bien des aspects :
économiques, sanitaires, commerciaux (image, fidélisation et confiance client…). Cette
contribution a d’ailleurs été saluée par le personnel de l’entreprise TASSILI avec qui nous
avons mené ces travaux. A titre personnel, cette expérience aura été riche en enseignements
tant professionnels qu’humains.

A l’issue de ce travail, nous avons relevé deux CCP nécessitant une maitrise continue
des étapes d’ensemencement et de fermentation du lait destiné à la production du yaourt à
boire.

L’amélioration des mesures d’hygiène dont il est précisément question dans le système
HACCP, est cruciale dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture puisque cela
permet d’atténuer l’émergence et la propagation de la résistance antimicrobienne le long de la
filière alimentaire et dans l’environnement.

67
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Résumé

La mauvaise qualité d’un produit alimentaire peut avoir des conséquences, allant de la
simple altération du produit à des toxi-infections dangereuses pour la santé humaine.

Le présent travail a pour objet de contribuer à la mise en place du système HACCP sur
la ligne de fabrication de yaourt à boire au sein de la laiterie-fromagerie TASSILI. Elle
consiste à mener un diagnostic de l’hygiène générale au sein de l’unité, puis d’effectuer un
découpage du circuit de fabrication en vue d’appliquer les principes HACCP.

Après vérification des prérequis par évaluation des BPH et des BPF, nous avions pu
identifier puis confirmer deux CCP au niveau des étapes de transformation correspondant à
l’ensemencement et la fermentation. Ayant étudié ces deux CCP, nous avions déterminé les
limites et mesures à mettre en œuvre pour la maitrise des étapes de fabrication critiques.

Mots clés : Qualité, Sécurité Sanitaire, BPH, BPF, HACCP.

Abstract

The poor quality of a food product can have consequences, ranging from simple
alteration of the product to toxic infections dangerous to human health.

The purpose of this work is to contribute line at the TASSILI dairy-dairy. It consists of
conducting a diagnosis of general hygiene within the unit and then performing a cutting of the
manufacturing circuit in order to apply the HACCP principles.

After verification of the prerequisites by evaluation of GHP and GMP, we were able to
identify and then confirm two CCP at the processing stages corresponding to seeding and
fermentation. Having studied these two CCP, we had determined the limits and measures to
be implemented for the control of critical manufacturing steps.

Key words : Quality, Health Safety, GHP, GMP, HACCP.

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