Dynamique
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Dynamique
MARTIN
1. On peut comparer par exemple l’effet d’une balle de tennis à celle d’une boule de pétanque
sur la raquette du tennisman, si ces deux boules sont lancées à la même vitesse...
2. Si le point M représente en fait le centre d’inertie d’un système non ponctuel, p~ est alors
aussi appelé résultante cinétique du système. 3. Chap. Changements de référentiels, référentiels non galiléens, prog. de SPE.
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PCSI 1 - Stanislas - Cours - Mécanique Chap.3 : Dynamique A. MARTIN
P →−
I.2. Le Principe Fondamental de la Dynamique (PFD) v
• Pour une force de norme donnée || i F i ||, le changement de vitesse || d~
dt ||
est d’autant plus petit que la masse est grande (cf la balle de tennis et la
Ce principe concerne l’effet sur le mouvement d’un point matériel des interac-
boule de pétanque). La masse représente donc bien l’inertie, c’est-à-dire la
tions entre ce point et des corps extérieurs.
résistance au changement (de mouvement).
2nde loi de Newton :
• Tout point matériel est caractérisé par sa masse inerte mi > 0, qu’on • Les forces sont des grandeurs mesurables via le PFD, par l’étude du mou-
notera par la suite m. vement et à condition de connaître la masse. Inversement, le PFD est un
moyen de vérifier quantitativement le caractère galiléen d’un référentiel, à
• Le mouvement du point matériel dans un référentiel R, soumis aux forces
→
− condition de connaître l’expression des forces.
F i→M , est affecté selon la relation :
• L’unité de masse 8 est le kilogramme (kg). C’est la seule unité SI à reposer
p
d~ X→−
= F i→M avec p~ = p~M/R = m ~vM/R encore sur l’existence d’un étalon (Platine iridié, Bureau International des
dt R
i
Poids et Mesures, Sèvres).
• Les forces sont censées ne dépendre que de la distance entre les corps in-
Remarques :
teragissant, et de leur vitesse relative, le tout à l’instant considéré 9 . Ainsi,
• Le PFD s’exprime donc comme une loi de conservation de la quantité les forces doivent être invariantes par changement de référentiel.
de mouvement. C’est une démarche fondamentale en physique que de re- L’unité de force est le Newton (N) : 1 N = 1 kg.m.s−2 .
chercher des lois de conservation. Toute la physique est construire sur de
telles lois (cf cours de Thermodynamique).
P →−
• En particulier, un point matériel est dit pseudo-isolé si i F i→M = ~0. Sa Principe de relativité (Galiléenne) :
−→
quantité de mouvement est conservée : p~ = cte. Son mouvement est donc Les lois physiques sont invariantes par changement de référentiel galiléen.
rectiligne uniforme. Toutefois il est incorrect de dire que cela est du à la 1ère
loi de Newton... c’est la 2nde !... 4
• Postulats de la mécanique classique relatifs à la masse inerte 5 : Ce principe fut d’abord proposé par Galilée pour le mouvement, puis généralisé
— La masse inerte est une grandeur proportionnelle à la quantité de ma- par Einstein pour toutes les lois physiques. Nous reviendrons sur ce point lorsque
tière 6 , donc additive (la masse de deux points matériels est la somme de nous étudierons les changements de référentiels (SPE).
leurs masses respectives). Nous verrons que le PFD est en effet invariant par la transformation de Galilée, qui
— La masse inerte se conserve au cours du temps. consiste à changer de référentiel galiléen (à une translation rectiligne uniforme près),
— La masse inerte est invariante par changement de référentiel. car alors ~aM/R = ~aM/R0 . Par contre, les lois de l’électromagnétisme (équations de
Si ces propriétés sont intuitives, il convient de retenir toutefois qu’elles sont Maxwell) ne sont pas invariantes par cette transformation. Einstein proposa pour cela
invalidées en relativité où la masse et l’énergie ont le même statut : l’une ainsi de remplacer la transformation de Galilée par la transformation de Lorentz, qui
peut être transformée en l’autre via E = mc2 . nécessite d’abandonner l’universalité du temps. Il fonda ainsi la relativité restreinte,
• Si la masse du système considéré est constante 7 , on écrit alternativement modifiant l’écriture des lois de la mécanique pour satisfaire au principe de relativité. La
X→ mécanique classique reste valable pour les vitesses faibles devant c.
d~v −
m ~a = m = F i→M avec ~v = ~vM/R et ~a = ~aM/R
dt R
i
8. De façon courante, la mesure d’une masse se fait via la mesure de son poids, qui est la
4. Mais vous ne serez pas pénalisé car c’est un usage courant... force P~ = m ~g . Ceci nécessite donc au préalable la mesure du champ de pesanteur ~g , ce qui
5. valables aussi pour la masse grave peut se faire via un mouvement de chute libre (BIPM).
6. On la dira extensive en thermodynamique. 9. Notons qu’en relativité, on doit prendre en compte la propagation des interactions, qui se
7. L’étude des systèmes ouverts est abordée en SPE. fait à la vitesse de la lumière c, qui est finie. Donc les forces à l’instant t dépendent du passé.
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théorie appelée modèle standard, avec des validations expérimentales dans les ac- IV. Forces de contact entre systèmes matériels
célérateurs de particules. Cela signifie que ces interactions fusionnent entre elles
lorsqu’on atteint des niveaux d’énergie cinétique suffisants. Toutefois l’unification IV.1. Réaction d’un support et frottement solide
avec la gravitation n’a pas encore été réalisée, ni sur le plan théorique (théorie
des cordes, gravitation quantique à boucles), ni sur le plan expérimental où elle IV.2. Force de frottement fluide
nécessite d’atteindre des énergies supérieures à 1018 GeV.
IV.3. Forces de tension : fils et poulies
IV.4. Force de tension élastique : loi de Hooke
III. Théorème de la résultante cinétique - du centre
d’inertie (TRC/TCI)
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V. Méthode de résolution d’un problème de méca- Les principes de dynamique se traduisent par des équations différentielles
d’ordre 2. Par exemple le PFD conduit à des équations du type
nique
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ẍ = m Fx (x, y, z, ẋ, ẏ, ż), .
La mécanique a la particularité d’être une discipline qui peut être abordée de
façon très logique et déductive. En cela elle est à la fois rassurante et formatrice. où Fx représente la composante selon ~ex de la résultante des forces. Si l’on se
On peut établir un algorithme de résolution qui permet de venir à bout de tout donne les conditions initiales en position et vitesse, ~r(0) et ~v (0), le théorème de
problème sans surprise, modulo quelques limitations mathématiques. Cauchy-Lipschitz assure qu’il est théoriquement possible de déterminer une solu-
tion unique sous la forme d’une loi horaire : ~r(t). En cela la mécanique classique
La situation se présente souvent sous la forme d’un système matériel dont
est une science déterministe (cf le déterministe laplacien).
on doit prévoir le mouvement (vers le futur ou le passé), connaissant au moins
partiellement les forces et les contraintes. Mais on peut aussi inverser le problème Toutefois, contrairement à ce que pensait Laplace, cela ne signifie pas que l’on
en cherchant à déterminer les forces pour un mouvement connu. soit toujours à même de connaître le mouvement du système avec une précision
aussi grande que l’on souhaite. Il existe plusieurs limites fondamentales à cela :
1. Définir le système a .
i) Une équation différentielle ne peut pas toujours être résolue analytique-
2. Choisir un référentiel de travail, a priori galiléen, ou non galiléen (SPE). ment (en explicitant la solution par des fonctions usuelles, ou analytiques).
3. Faire le bilan des forces / actions subies par le système b c . En fait la plupart des équations différentielles ne peuvent être résolues que
Certaines forces ne sont pas connues a priori (au même titre que le mouve- de façon approchée par le calcul numérique à l’aide d’un ordinateur.
ment), même si on sait les modéliser (ex : forces de contact d’un support). ii) Les systèmes obéïssant à une dynamique non-linéaire (la plupart des sys-
4. Enoncer les principes / théorèmes de dynamique d . tèmes dans la nature) peuvent avoir des comportements chaotiques qui les
5. Choisir un système de coordonnées et une base locale de projection rendent sensibles aux conditions initiales. Toute approximation même
associée adaptés aux symétries du problème. si petite soit-elle conduit alors à des erreurs qui s’amplifient irrémédia-
blement 12 et limitent le pouvoir prédictif du modèle, même avec les
6. Exprimer la vitesse, l’accélération, et les forces, dans cette base et avec meilleurs calculateurs (problème newtonien à trois corps, fluides, météorolo-
ces coordonnées. gie, systèmes économiques...).
7. Projeter les équations dynamiques pour obtenir une ou plusieurs équa- iii) Pour l’étude du mouvement des particules au niveau microscopique, le re-
tions différentielles scalaires. court à la mécanique quantique est indispensable. A cette échelle la no-
8. Résoudre le système différentiel : trouver le mouvement et les éventuelles tion de trajectoire perd son sens et la mécanique classique doit être
forces inconnues, en tenant des conditions "initiales" (position et vitesse à abandonnée. A la place, on s’intéresse à la fonction d’onde, qui permet
un instant donné). d’accéder à la densité de probabilité de présence de la particule. L’équation
a. Pour être précis, en physique un système correspond à une portion de l’univers définie
de Shrodinger permet de prévoir l’évolution de la fonction d’onde de façon
par l’intérieur d’une surface fermée. En mécanique on exprime souvent les choses sous la forme exacte. Elle est toujours déterministe.
d’un ensemble de corps matériels.
b. Interactions à distance et forces de contact... il est courant d’oublier la/les force(s) de
contact exercées par un support : réaction de la table...
c. En référentiel non galiléen, on doit ajouter les forces d’inertie.
d. En mécanique du point, seul le PFD suffit, mais on peut alternativement utiliser le
Théorème du Moment Cinétique (TMC, cf chap. 6). En mécanique des systèmes de points
(dont les solides), on doit appliquer le TCI et le TMC.