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Evaluation
Composition :
Vous traiterez le sujet suivant sous forme d'une composition : La mondialisation : acteurs, flux et débats
PLAN DU COURS
Introduction
Problématique : Dans quelle mesure les stratégies des acteurs de la mondialisation intensifient ou freinent les mécanismes de son
fonctionnement ?
I- La mondialisation est un processus d'interdépendance mondiale soutenue par des acteurs variés
II- Les acteurs de la mondialisation génèrent un monde parcouru de flux, organisé en réseaux.
III- Mais cette mondialisation, qui suscite débats et rejets, pose la question de sa régulation
Conclusion
NOTIONS
(Les notions soulignées doivent être apprises par cœur)
- Mondialisation : ensemble de processus qui renforcent - Acteur spatial : personne ou collectivité agissant sur l'espace en
l'intégration et l'interdépendance des lieux, des territoires, des ayant un effet sur lui.
économies et des sociétés humaines à l'échelle mondiale.
Si on étudie seulement l'aspect économique, on peut utiliser - Acteurs transnatioanux : acteurs spatiaux (individus, firmes
cette définition centrée sur l'économie : processus d'extension transnationales, médias, ONG, organisations criminelles, etc)
du champ d'activités des agents économiques (entreprises, dont l'action dépasse les frontières des Etats, pour se déployer
banques, bourses) conduisant à la mise en place d'un marché dans le monde entier. Les acteurs profitent des réseaux de
unifié sur le modèle capitaliste. transport et de télécommunication mondiaux pour établir des
stratégies planétaires. Ces stratégies d'implantation et
- Protectionnisme : doctrine économique visant à un contrôle d'investissement pour conquérir de nouveaux marchés
politique des flux commerciaux. Elle s'oppose au libre-échange, économiques créent des interdépendances entre les territoires
en régulant les flux économiques aux frontières des Etats par du monde. Les acteurs transnationaux peuvent avoir des intérêts
l'instauration de taxes ou de quotas d'importation. communs ou contradictoires. Ainsi il peut exister des
coopérations ou des conflits entre acteurs.
- Libéralisme (ou libre-échange) : doctrine économique visant à
l'abolition de tout obstacle aux flux économiques. Le libre- - Firme transnationale (FTN) : entreprise possédant au moins
échange, promu notamment par l'OMC, souhaite effacer les une filiale à l'étranger
frontières et créer un marché mondial intégré. Il s'oppose au
protectionnisme. - Fracture numérique : inégalité dans l'accès aux NTIC entre le
Nord et le Sud
- Nouvelle division internationale du travail (NDIT) : ensemble
de souvenirs des faits du passé qu'une personne ou un groupe - IDE (Investissement direct à l'étranger) : investissement d'une
social a retenu de son passé souvent en les sélectionnant, parfois firme à l'étranger (achat ou création d'entreprise par exemple)
en les transformant ou en les effaçant pour servir les intérêts de
cette personne ou de ce groupe social. La mémoire est - ONG (Organisation Non Gouvernementale) : association qui
subjective. La mémoire fait revivre le passé. milite et agit dans des domaines variés (santé, alimentation,
environnement, droits de l'homme, etc) afin de pallier les
- Réseau: ensemble de lignes ou de relations permettant de carences des Etats et des institutions internationales
connecter des lieux entre eux ainsi que les acteurs spatiaux qui y
sont présents. Ces lignes peuvent correspondre à des - Réfugié : personne fuyant une situation politique qui la met en
infrastructures matérielles (câbles, routes, voies ferrées) ou à des danger dans son pays d'origine
lignes immatérielles (routes maritimes, lignes aériennes). Elles
favorisent l'accessibilité des lieux. Cette interconnexion, - Altermondialisme : mouvement regroupant des personnes et
permanente ou temporaire, permet une circulation de flux de des associations qui condamnent l'actuelle mondialisation
différentes natures (personnes, biens, capitaux, informations, néolibérale et capitaliste tout en proposant sa réforme
idées, relations sociales)
- Zone franche : espace où les activités économiques possèdent
- Flux : déplacement de marchandises, de personnes, des conditions fiscales favorables
d'informations ou de capitaux. On le représente avec une flèche
sur un schéma - Paradis fiscal : territoire où le régime fiscal est particulièrement
avantageux pour les capitaux étrangers
- Hub : aéroport ou port où convergent toutes les
correspondances du réseau aérien ou maritime à l'échelle - Uniformisation : homogénéisation des pratiques culturelles,
mondial (il polarise donc les flux puis les redistribue) surtout dans la consommation de produits mondialisés
ORGANIGRAMMES ET SCHEMAS
CROQUIS BAC N°1 :
Pôle et flux de la mondialisation
La mondialisation : acteurs, flux, débats
Rappel :
- lorsqu'on cite une organisation qui peut se résumer par un acronyme, il faut d'abord l'écrire une fois en entier et mettre entre
parenthèses son acronyme. Ensuite, on peut utiliser seulement l'acronyme. Ex : Le Fonds monétaire international (FMI) est une
organisation internationale qui diffuse la doctrine néolibérale à travers le monde. Le FMI agit donc en faveur d'une mondialisation
économique créatrice d'un marché mondial intégré.
Introduction
(accroche)
Ces mots sont extraits d'un texte du poète syrien Nizar Qabbani dans Les carnets de la défaite (1967). Ce texte a beaucoup circulé
dans les réseaux mondiaux du mouvement des Indignés en 2011. Il est emblématique à la fois des résistances à la mondialisation mais
également des flux instantanés qui circulent via les réseaux du web à l'échelle mondiale.
Les Etats jouent un double rôle. Certaines de leurs actions visent à encourager la libéralisation des échanges pour créer un
grand marché mondial. Mais leurs décisions peuvent aussi corriger les dérives de la mondialisation
• Les Etats créent un contexte favorable aux FTN. Ils aménagent leur territoire pour gérer les flux : ports, aéroports, axes de
transports. Ils créent des conditions fiscales avantageuses : zones franches, abaissement voire suppression des tarifs
douaniers
✗
• Mais ils jouent également le rôle de régulateurs. Ils défendent les intérêts de leur population qui sont parfois contradictoires
avec ceux des FTN : si les FTN délocalisent, des emplois disparaissent. Si les FTN veulent imposer un modèle de
consommation uniformisé, les populations défendent les spécificités de leur culture et mode de vie. Pour cela, les Etats
surveillent plus activement les marchés boursiers et légifèrent avec des normes sociales et environnementales protectrices.
✗
Parce que la mondialisation n'est pas qu'un processus économique et parce qu'elle s'inscrit à toutes les échelles, une
diversité d'autres acteurs interviennent.
• Les organisations internationales : elles agissent toutes en faveur de la mondialisation. D'essence néolibérale, la
mondialisation actuelle cherche à réduire les tarifs douaniers, les taxes, les quotas et les normes qui sont considérés comme
des entraves au commerce mondial.
✗ L'Organisation mondiale du commerce (OMC) agit en ce sens : elle limite les politiques protectionnistes.
✗ Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale accordent des prêts aux Etats en crise en échange de
l'instauration d'une « politique d'ajustement structurel », c'est-à-dire d'une politique prônant la libéralisation des
échanges et la réduction du secteur administratif national.
• Des acteurs qui s'appuient sur des réseaux transnationaux : beaucoup d'acteurs ont assis leur action sur des réseaux de la
mondialisation en ignorant les frontières. La mondialisation, en créant des interdépendances entre les territoires, est à
l'origine d'opportunités pour beaucoup d'acteurs.
➔ Les ONG ont un fonctionnement en réseau. Elles ont des antennes un peu partout dans le monde. Leur fonctionnement
repose sur l'échange de flux d'informations et une capacité d'intervention à l'échelle mondiale. Elles interviennent dans
les domaines de la santé (Médecins sans frontières), de l'humanitaire (Oxfam), de l'environnement (Greenpeace, WWF)
des droits de l'homme (Amnesty International), du droit de travail (China Labour Watch), etc
➔ Les mafias s'appuient également sur des réseaux transnationaux. Elles organisent un commerce mondial parallèle et
illégal, c'est-à-dire un trafic mondialisé. Ce trafic est parfois criminel. Trafic d'armes, de drogues, de produits de
contrebande, d'organes, de main d’œuvre, etc.
• Des acteurs individuels : les individus peuvent aussi être acteurs de la mondialisation. Il peut s'agir
➔ d'inconnus :
✗ le consommateur qui achète des produits issus d'une fabrication mondiale,
✗ le touriste international qui alimente une économie mondiale en voyageant par avion, par train ou avec un bateau
de croisière et qui s'imprègne de nouvelles cultures en même temps qu'il diffuse la sienne car il attend des
établissements hôteliers qu'ils recréent un environnement confortable et rassurant, proche de son quotidien.
✗ le citoyen qui s'insurge des conditions de travail des ouvriers chinois de Foxconn en Chine qui fabrique les produits
Apple
✗ l'homme d'affaires qui signe des contrats internationaux et qui inscrit donc son entreprise sur le marché mondial
✗ le migrant, illégal ou non, qui mobilise un réseau de connaissances en prenant contact avec des proches dans le pays
d'accueil et qui choisit le plus souvent de retourner dans son pays d'origine ou alors de faire venir sa famille une fois
les conditions de vie stabilisées dans son pays d'accueil.
➔ de personnes connues, devenues icônes de la mondialisation :
✗ des artistes vecteurs d'une culture mondialisée : Mickael Jackson pour le cinéma, Marylin Monroe pour le cinéma
✗ des entrepreneurs de génie inventeurs de produits mondialisés : Steves Jobs fondateur d'Apple et inventeurs de
l'iPhone, l'iPad, etc
✗ des hommes politiques passés à la postérité : Gandhi, Martin Luther King ou encore Che Guevara dont les combats
en leur temps pour la liberté et l'égalité ont pris une dimension
universaliste qui inspire nombre de citoyens, de militants, voire de gouvernements actuels.
Transition : La diversité des acteurs de la mondialisation, individuels ou collectifs, institutionnels ou informels, légaux ou illégaux,
économiques ou intervenant dans un autre domaine, implique une diversité des flux qu'ils génèrent.
II- Les acteurs de la mondialisation génèrent un monde parcouru de flux, organisé en réseaux.
Les acteurs de la mondialisation génère un monde parcouru de flux, organisé en réseaux . Ces flux sont divers et croissants (A). Les
facteurs de leur développement proviennent d'améliorations techniques (B). Ils tissent des réseaux qui connectent les territoires du
monde (C).
B- Cette explosion des flux est permise par des améliorations techniques
Cette explosion des flux est permise par des améliorations techniques. Le progrès technologique a été une condition de la
mondialisation.
• L'amélioration des moyens de transports a accéléré les flux qui sont polarisés par des hubs portuaires ou aéroportuaires.
➔ Une étape majeure a été franchie avec l'invention du conteneur, boîte métallique standardisée, qui a permis un
abaissement des coûts de transports. Il favorise la multimodalité en s'adaptant à plusieurs modes de transports (un
conteneur peut s'adapter au pont d'un navire, à un wagon de train ou à la remorque d'un camion). L'autre saut
technique est la taille croissante des navires devenus des géants des mers qu'il s'agisse de portes-conteneurs (produits
manufacturés) ou de vraquiers (matières premières énergétiques, minières ou agricoles). L'essentiel des flux matériels
circule aujourd'hui sur les mers du monde et est polarisé par des plateformes portuaires organisées en façades
maritimes.
✗ En mai 2013, l'armateur CMA-CGM a lancé son porte-conteneurs A. Von Humbolt, navire géant de 396 mètres
pouvant transporter 16 000 conteneurs.
➔ L'abaissement du coût de transport est aussi sensible dans le domaine aérien. Il a ainsi permis l'explosion des mobilités
touristiques à l'internationale.
• L'autre grande amélioration technique est celle des NTIC qui ont créé des « autoroutes de l'information ». Téléphonie,
internet, fibre optique haut débit sont autant d'innovations qui ont permis la croissance des flux d'informatiques. En dix ans,
le nombre d'internautes est passé de 400 millions à 2 milliards !
Ces flux tissent des réseaux qui hiérarchisent l'espace mondial. Les réseaux sont des ensembles de lignes ou de relations permettant
de connecter des lieux entre eux ainsi que les acteurs spatiaux qui y sont présents. Parce qu'ils nécessitent de se doter
d'infrastructures modernes exigeant capitaux et technologies, ils hiérarchisent l'espace en fonction du développement des territoires.
➔ Les réseaux logistiques multimodaux relient entre eux des territoires éloignés au moyen de routes maritimes et aériennes qui
connectent des hubs portuaires ou aéroportuaires. Ces hubs sont situés la plupart du temps dans les grandes métropoles
mondiales ou sur les routes maritimes.
✗ En France, l'aéroport Roissy Charles de Gaulle est l'un de ces grands hubs qui connecte l'Hexagone au reste du monde en
polarisant et redistribuant les flux de voyageurs et de fret à travers le monde.
➔ Les réseaux numériques connectent les pays du monde entier. Des câbles sous-marins mais aussi des liaisons satellites
permettent la circulation de l'information numérique dans le monde. Très peu de pays maîtrise la technique pour couler ces
câbles ou lancer des satellites. Les flux sont ensuite polarisés par des serveurs racines dont la plupart sont situés dans les
pays de la Triade, et en particulier aux Etats-Unis, avant d'être redistribués vers les machines individuelles.
✗ La fracture numérique reste forte puisque si 60 % des Européens ont accès à Internet en 2014, seuls 3 % des Africains
sont concernés.
➔ Les réseaux migratoires dessinent une « planète monde », notamment autour des migrations de travail et des diasporas.
✗ Les migrants de travail, qu'il s'agisse d'un main d’œuvre qualifiée ou non, soutiennent les économies des pays riches. Ils
attirent des cerveaux (« brain drain ») mais aussi des travailleurs qui acceptent des emplois peu rémunérés. Ils font en
revanche défaut à leur pays de départ.
✗ Il existe des diasporas historiques (juive, arménienne, grecque) mais aussi plus récentes (indienne, chinoise). Elles créent
des réseaux socio-économiques à l'échelle mondiale qui sont un complément certain des économies des FTN.
Transition : l'abolition des frontières et la hiérarchisation des territoires qu'entraînent les réseaux de la mondialisation sont
contestés par de nombreux acteurs.
III- Mais cette mondialisation qui suscite débats et rejets pose la question de sa régulation
De nos jours, face à une inflation mémorielle, les historiens tentent de déterminer leur rôle. Les mémoires prennent de plus en plus
d'importance dans notre société contemporaine (A). La reconnaissance par la France de son rôle dans la déportation des Juifs en est
l'exemple le plus frappant et a conduit à un apaisement mémoriel (B). Mais, parfois face à une hypermnésie, les historiens adoptent
des attitudes différentes : s'engager ou prendre de la hauteur (C).
Conclusion
En conclusion, les stratégies des acteurs en faveur de la mondialisation dans sa forme actuelle, c'est-à-dire néolibérale et
capitaliste, ont pris le pas sur les contestations. Les acteurs qu'ils soient transnationaux ou étatiques, individuels ou collectifs, sont très
nombreux à participer consciemment ou inconsciemment à la mondialisation. Ils génèrent des flux qui aboutissent à une réticulation
à l'échelle mondiale mais également à la hiérarchisation des territoires. Mais les effets néfastes de la mondialisation sont contestés
par des acteurs hétérogènes qui utilisent des formes militantes médiatiques et médiatisées pour diffuser leurs idées.
A plus grande échelle, la mondialisation pénètre notre monde quotidien. La plupart des gens consomment les produits des
FTN régulièrement et ne contestent pas ce processus largement dominant qui s'inscrit dans nos modes d'habiter.