Cahier Des Charges Bandol
Cahier Des Charges Bandol
Cahier Des Charges Bandol
relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses du 9 février 2022
AVERTISSEMENT
Cette modification du cahier des charges ne saurait préjuger de la rédaction finale qui sera retenue
après instruction par le comité national des appellations d’origine relatives aux vins et aux boissons
alcoolisées, et des boissons spiritueuses de l’INAO, sur la base notamment des résultats de la
procédure nationale d’opposition.
Les oppositions éventuelles qui seront formulées dans le cadre de la présente procédure ne peuvent
porter que sur les éléments modifiés du cahier des charges :
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Modifications du cahier des charges de l’AOC « Bandol » approuvées par le comité national des appellations d’origine
relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et des boissons spiritueuses du 9 février 2022
Projet de modification du
CHAPITRE Ier
I. – Nom de l’appellation
Seuls peuvent prétendre à l’appellation d’origine contrôlée « Bandol », initialement reconnue par le
décret du 11 novembre 1941, les vins répondant aux dispositions particulières fixées ci-après.
L’appellation d’origine contrôlée « Bandol » est réservée aux vins tranquilles blancs, rouges et rosés.
Toutes les étapes de la production (la récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage
des vins) ont lieu dans l’aire géographique, sur le territoire des communes suivantes du
département du Var, sur la base du code officiel géographique de l’année 2020: Bandol, Le
Beausset, La Cadière-d’Azur, Le Castellet, Evenos, Ollioules, Sanary-sur-Mer, Saint-Cyr-sur-
Mer.
La récolte des raisins, la vinification, l’élaboration et l’élevage des vins sont assurés sur le territoire
des communes suivantes du département du Var : Bandol, Le Beausset, La Cadière-d’Azur, Le
Castellet, Evenos, Ollioules, Sanary-sur-Mer, Saint-Cyr-sur-Mer.
Les vins sont issus exclusivement des vignes situées dans l’aire parcellaire délimitée telle
qu’approuvée par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) lors des séances du
comité national compétent des 26 avril 1944, 4 novembre 1993 et 19 juin 2019.
L’INAO dépose auprès des mairies des communes mentionnées au 1° les documents graphiques
établissant les limites parcellaires de l’aire de production ainsi approuvées.
Les vins sont issus exclusivement des vignes situées dans l’aire parcellaire de production telle
qu’approuvée par l’Institut national de l’origine et de la qualité.
L’Institut national de l’origine et de la qualité dépose auprès des mairies des communes mentionnées
au 1° les documents graphiques établissant les limites parcellaires de l’aire de production ainsi
approuvées.
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V. – Encépagement
1°- Encépagement
La conformité de l’encépagement est appréciée, pour la couleur considérée, sur la totalité des parcelles
de l’exploitation produisant le vin de l’appellation d’origine contrôlée.
a) - Vins rouges :
- La proportion du cépage mourvèdre N est comprise entre 50 % et 95 % de l’encépagement ;
- La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;
b) - Vins rosés :
- La proportion du cépage mourvèdre N est comprise entre 20 % et 95 % de l’encépagement ;
- La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;
- La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 20 % de
l’encépagement.
c) - Vins blancs :
- La proportion du cépage clairette B est comprise entre 50 % et 95 % de l’encépagement ;
- La proportion de chacun des cépages accessoires est inférieure ou égale à 10 % de l’encépagement ;
- La proportion de l’ensemble des cépages accessoires est inférieure ou égale à 20 % de
l’encépagement.
d) - Ces obligations ne s’appliquent pas aux opérateurs producteurs de raisins ne vinifiant pas leur
production, exploitant moins de 1,5 hectare en appellation d’origine contrôlée et dont l’exploitation
respecte une proportion de cépages principaux supérieure ou égale à 50 % de l’encépagement pour la
couleur considérée.
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a) - Densité de plantation.
- Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5000 pieds à l’hectare. L'écartement
entre les rangs ne peut être supérieur à 2,50 mètres.
Chaque pied dispose d’une superficie maximale de 2 mètres carrés. Cette superficie est obtenue en
multipliant les distances d’inter-rang et d’espacement entre les pieds.
- Toutefois, les vignes plantées sur des terrasses peuvent présenter un écartement maximum de 2,5
mètres entre la crête du talus et le premier rang de la terrasse supérieure, ainsi qu’entre le pied du talus
ou du muret et le premier rang de la terrasse inférieure.
b) - Règles de taille.
- Les vignes sont taillées en taille courte (gobelet ou cordon de Royat) avec un maximum de 8 yeux
francs par pied. Chaque courson porte un maximum de 2 yeux francs.
- Les vignes âgées de plus de 30 ans, peuvent être taillées avec un maximum de 12 yeux francs par
pied.
- La taille est effectuée avant le 1er mai.
Lorsque l’irrigation est autorisée, conformément aux dispositions de l’article D. 645-5 du code
rural et de la pêche maritime, la charge maximale moyenne à la parcelle des parcelles irriguées
est fixée à 5000 kilogrammes par hectare.
e) - Seuil de manquants.
Le pourcentage de pieds de vigne morts ou manquants, visé à l’article D. 645-4 du code rural et de la
pêche maritime, est fixé à 20 %.
Afin de préserver les caractéristiques des sols, plus généralement les facteurs naturels qui sont des
éléments fondamentaux du terroir :
a) - L’opérateur évite le développement des maladies, des parasites et des ravageurs qui pourraient
altérer le potentiel viticole des parcelles concernées ou des parcelles environnantes. De même, le sol
est entretenu pour éviter le développement des plantes vivaces ;
b) - Les pratiques d’ébourgeonnage et d’épamprage des pieds sont obligatoires et effectuées avant
véraison ;
c) - L’apport de terre exogène sur des parcelles de l’aire parcellaire délimitée est interdit. On entend
par terre exogène une terre qui ne provient pas de l’aire parcellaire délimitée de l’appellation d’origine
contrôlée « Bandol ».
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3° - Irrigation
L’irrigation pendant la période de végétation de la vigne ne peut être autorisée, par dérogation
conformément aux dispositions de l’article D. 645-5 du code rural et de la pêche maritime, qu’en
cas de sécheresse persistante et lorsque celle-ci perturbe le bon développement physiologique de
la vigne et la bonne maturité du raisin ;
Toute installation d’irrigation fixe, à l’intérieur des parcelles, est interdite ; On entend par
installation d’irrigation fixe, toute installation d’irrigation présente sur une parcelle de vigne
hors période d’irrigation autorisée ;
Afin de préserver la ressource en eau, l’irrigation au moyen des systèmes d’irrigation par
aspersion est interdite de 8H00 à 18H00 ;
1°- Récolte
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Vins rouges 12 %
1°- Rendement
Le rendement visé à l’article D. 645-7 du code rural et de la pêche maritime est fixé à 40 hectolitres
par hectare
Le rendement butoir visé à l’article D. 645-7 du code rural et de la pêche maritime est fixé à 40
hectolitres par hectare.
A compter de la 2ème année suivant celle au cours de laquelle la plantation a été réalisée en place avant
le 31 juillet, et jusqu’à leur entrée en production de vin d’appellation d’origine contrôlée, le rendement
des jeunes vignes est limité à 40 hectolitres à l’hectare.
Le bénéfice de l’appellation d’origine contrôlée ne peut être accordé aux vins blancs et rosés
provenant des parcelles de jeunes vignes qu’à partir de la 3ème année suivant celle au cours de laquelle
la plantation a été réalisée en place avant le 31 juillet.
De plus, le bénéfice de l’appellation d’origine contrôlée ne peut être accordé aux vins blancs et rosés
provenant :
- des parcelles de jeunes vignes qu’à partir de la 1ère année suivant celle au cours de laquelle le
greffage sur place a été réalisé avant le 31 juillet ;
- des parcelles de vignes ayant fait l’objet d’un surgreffage au plus tôt la 1 ère année suivant celle au
cours de laquelle le surgreffage a été réalisé avant le 31 juillet.
Le bénéfice de l’appellation d’origine contrôlée ne peut être accordé aux vins rouges provenant des
parcelles de jeunes vignes qu’à partir de la 7ème année suivant celle au cours de laquelle la plantation a
été réalisée en place avant le 31 juillet.
De plus, le bénéfice de l’appellation d’origine contrôlée ne peut être accordé aux vins rouges
provenant :
- des parcelles de vignes qu’à partir de la 1ère année suivant celle au cours de laquelle le greffage sur
place a été réalisé avant le 31 juillet ;
- des parcelles de vignes ayant fait l’objet d’un surgreffage, au plus tôt la 1 ère année suivant celle au
cours de laquelle le surgreffage a été réalisé avant le 31 juillet.
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Les vins sont vinifiés conformément aux usages locaux, loyaux et constants.
b) - Fermentation malolactique.
Au stade du conditionnement, les vins rouges présentent une teneur en acide malique inférieure ou
égale à 0,4 gramme par litre.
c) - Normes analytiques.
Les vins présentent, après fermentation, les teneurs en sucres fermentescibles (glucose et fructose)
suivantes :
e) - Matériel interdit.
L’emploi de vinificateurs continus, de pressoirs continus, d’érafloirs centrifuges, d’égouttoirs à vis de
moins de 750 millimètres de diamètre et de foulo-pompes à pistons est interdit.
f) - Capacité de la cuverie.
Tout opérateur dispose d’une capacité globale de cuverie équivalente au moins à la moyenne du
volume vinifié au cours des 2 récoltes précédentes.
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a) – Les vins rouges font l’objet d’un élevage minimum de 18 mois en fûts ou en foudres.
b) - Les vins blancs et rosés font l’objet d’un élevage au moins jusqu’au 1er mars de l’année qui suit
celle de la récolte.
a) - L’opérateur dispose d’un moyen de nettoyage avec de l’eau potable pour le circuit
d’embouteillage.
b) - Les contenants pour les volumes inférieurs ou égaux à 1,5 litre sont en verre.
c) - Pour tout lot conditionné, l’opérateur tient à disposition de l’organisme de contrôle agréé :
- les informations figurant dans le registre des manipulations visé à l’article D. 645-18 du code rural et
de la pêche maritime;
- une analyse réalisée avant ou après le conditionnement.
Les bulletins d’analyse doivent être conservés pendant une période de 3 mois à compter de la date du
conditionnement.
a) - L’opérateur justifie d’un lieu spécifique pour le stockage des produits conditionnés.
b) - Période au cours de laquelle les vins ne peuvent circuler entre entrepositaires agréés.
- Les vins rouges ne peuvent circuler entre entrepositaires agréés avant le 1er mai de la 2ème année qui
suit celle de la récolte.
- Les vins blancs et rosés ne peuvent circuler entre entrepositaires agréés avant le 1 er mars de l’année
qui suit celle de la récolte.
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La zone géographique est délimitée sur huit communes du département du Var. Elle s’inscrit au cœur
d’un vaste amphithéâtre constitué par un ensemble de reliefs dus à l’érosion et aux phénomènes
tectoniques ayant affecté les formations sédimentaires, carbonatées, récifales ainsi mises à la surface,
amphithéâtre créant un paysage de coteaux, fermé au nord et ouvert sur la mer Méditerranée par le
golfe de Bandol.
Cette topographie induit un climat méditerranéen particulier, protégé du Mistral, vent froid venu du
nord et dominant en Provence, et crée des situations de coteaux et de piedmonts bénéficiant d’un
ensoleillement moyen de 3000 heures et d’une pluviométrie annuelle de 650 millimètres. S’ajoute à ce
contexte climatique déjà favorable, l’effet modérateur de l’ouverture sur la Méditerranée qui vient
tempérer les ardeurs solaires estivales et maintenir une légère humidité nocturne créant ainsi des
conditions de maturité des raisins optimales, notamment pour le cépage mourvèdre N, permettant aussi
bien l’élaboration de vins rouges de longue garde supportant l’élevage sous bois, que de vins rosés
caractéristiques, mais aussi pour le cépage clairette B permettant l’élaboration de vins blancs fins et
structurés.
Les sols les plus caractéristiques sont des sols peu épais, blanchâtres, pauvres en matière organique,
parfois riches en éléments siliceux, toujours à forte pierrosité, bien drainés, assurant ainsi une
circulation hydrique optimale.
Le paysage façonné notamment par la culture de la vigne et des oliviers résulte de la persévérance de
générations d’agriculteurs qui ont su, au fil des siècles, optimiser l’occupation des coteaux et des
piedmonts tout en préservant une couverture végétale protectrice sur les reliefs. Pour retenir le sol et
épierrer les terrains, ils ont édifié d’innombrables murets de pierres sèches, créant ainsi les
« restanques» caractéristiques de ce paysage.
Au IVème siècle avant notre ère, les Phocéens débarquent sur les rivages protégés de ce qui deviendra
leur colonie de « Terroeis », apportant dans leurs amphores la civilisation de la vigne et du vin. Sous
l’Empire romain « Terroeis » devient « Torrentum » (entre les communes de Saint-Cyr et de Bandol).
Nombre de propriétés viticoles d’aujourd’hui portent la trace des anciennes « villae » romaines riches
de vestiges archéologiques (fours de cuisson pour amphores, pressoirs à vin,…) attestant d’une activité
viticole organisée.
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L’Histoire a retenu ces vins considérés comme des vins de garde, se bonifiant avec le temps,
notamment celui des longues traversées maritimes. En effet, profitant de la baie abritée de Bandol, la
circulation des vins produits au sein de la zone géographique se faisait notoirement par des bateaux qui
restaient au large, en rade et qui embarquaient les tonneaux de vin marqués au fer rouge de la lettre
« B ».
Dans la géographie de la Provence et du Comté Venaissin de la principauté d’Orange, du Comté de
Nice, paru en 1787 (tome I, page 280), il est écrit :
« Le sol de Bandol est très sec et pierreux. La principale production du terroir est le vin rouge de la
première qualité, la plus recherchée pour les Iles. Le port de Bandol serait le plus sûr et le plus
commode de la Province.»
Port d’embarquement et débouché commercial des vins de Bandol, la ville elle-même était cité de
tonneliers. Une délibération du Conseil Municipal daté de 1818 atteste que plus de 6000 hectolitres de
vin ont transité par le port de Bandol à destination de l’Italie, du nord de l’Europe et de l’Amérique. A
la fin de second Empire ce ne sont pas moins de 80.000 barriques annuelles qui étaient produites à
Bandol pour le stockage et le transport de quelques 160.000 hectolitres !
Ainsi, au-delà des producteurs eux-mêmes, une communauté humaine faisant vivre et vivant autour de
la production des vins est attestée.
Ce vignoble n’a pas échappé à la crise du phylloxera mais son histoire, sa notoriété, cette communauté
forte ont permis une reconquête rapide et le maintien des usages anciens de plantation en terrasses,
avec un mode de conduite et une densité de plantation adaptés, le maintien des cépages usuels avec la
dominance du mourvèdre N, secondé notamment par les variétés grenache N et cinsaut N pour
l’élaboration des vins rouges et rosés et les cépages clairette B, bourboulenc B et ugni blanc B pour
l’élaboration des vins blancs.
Cette communauté a ainsi préservé l’histoire, confirmé ses savoir faire et accentué la notoriété et la
qualité des vins de Bandol reconnus en appellation d’origine contrôlée dès le 11 novembre 1941.
Le vignoble de Bandol compte en 2009, 1580 hectares pour une production moyenne annuelle de
50000 hectolitres qui se partage entre 3 caves coopératives et 54 domaines.
Les vins rouges sont des vins d’élevage, produits à faible rendement (40 hectolitres par hectare
maximum) par des vignes âgées de plus de 7 ans, et qui commencent leur développement pendant 18
mois sous-bois, le plus souvent en foudre. Le cépage mourvèdre N, qui doit être présent à 50 %
minimum dans l’assemblage, leur donne leurs caractéristiques : ce sont des vins puissants, charpentés,
tanniques et de longue conservation.
Les vins rosés occupent une place de plus en plus importante. Vinifiés par pressée directe, courte
macération ou saignée, ils présentent une robe pâle églantine. Le cépage mourvèdre N obligatoirement
présent (minimum 20%, souvent 30% à 40%), confère à ces vins une structure spécifique, plus
tannique que les autres vins rosés provençaux, nécessitant un temps d’épanouissement un peu plus
long, mais permettant une conservation plus longue.
Les vins blancs, élaborés principalement à partir du cépage clairette B (50% minimum), présentent une
robe jaune paille claire avec des arômes floraux. Production plus confidentielle que les deux
précédentes elle contribue néanmoins à l’image et à l’équilibre de l’appellation d’origine contrôlée.
Outre les éléments cités supra, il convient de citer André JULIEN qui, dans sa « Topographie des
Vignobles » de 1866, souligne les qualités des vins de « Bandol » : « Bandol, Le Castellet, Saint Cyr,
Le Beausset produisent des vins qui ont une couleur très foncée et beaucoup de spiritueux. Ils sont
droits en goût, se conservent longtemps et acquièrent de la qualité en voyageant en mer. Les vins de
ces vignobles sont connus sous le nom de Bandol, et considérés comme formant la première qualité de
ceux que l’on expédie ».
André PELICOT, en 1866 également, définit la zone de production, dans le « Vigneron Provençal »,
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en ces termes : « Les localités qui produisent les vins dits de Bandol, du nom du port d’embarquement
plutôt que des lieux de production, lesquels sont …La Cadière, Le Castellet, Saint-Cyr, Le Beausset,
Ollioules,..Ces vins sont excellents pour le transport. Le mourvèdre fait la base de ces vins, qui sont
corsés et de la plus belle coloration, mais âpres au début »
En 1787, ce lien particulier entre le milieu naturel et les caractéristiques et la qualité des vins produits,
était déjà souligné.
« Le climat particulièrement doux et abrité de Bandol et de sa région immédiatement avoisinante, un
sous sol argilo calcaire avec dose élevée de carbonate de chaux, la réverbération intense des rayons
solaires sur les coteaux que la proximité immédiate de la mer met à l’abri de la rigueur des gelées
hivernales, par la dose de sel et d’iode hydrométrique en suspension dans l’air de ce ciel
particulièrement privilégié, tendent à faire, des vins issus de ce terroir, les produits fameux que les
félibres de la Provence disaient être du soleil en bouteille. » (La Géographie de la Provence et du
Comtat Venaissin, ACHARD M., 1787, cité par J.M. MARCHANDIAU dans « Gens et Vins du
Bandol » – 1991.)
Traduisant les usages, l’aire parcellaire délimitée classe « les terres pauvres typiques ayant établi de
longue date la renommée des vins de Bandol » en excluant « les sols fertiles et alluvionnaires des
vallées, les alluvions d’apport trop fertiles de pieds de coteaux, les pinèdes et zones boisées ».
Cette délimitation permet une gestion optimale de la plante, une maîtrise de la vigueur et du potentiel
de production traduite par des pratiques de faibles rendements issus de tailles courtes, par une gestion
des densités de plantation adaptées aux « restanques ».
En conservant la tradition de récolte manuelle des raisins, les vignerons de « Bandol » contribuent à
préserver l’originalité et les caractéristiques de ce vignoble en « restanques ».
Les conditions optimales de ce vaste amphithéâtre viticoles ayant permis le développement de savoir-
faire au sein d’une communauté de producteurs et de consommateurs, il était naturel de voir ce savoir-
faire appliqué pour la production et l’appréciation des vins rosés et blancs qui, même s’ils ont moins
marqué l’histoire que les vins rouges, bénéficient d’une notoriété grandissante.
Les usages de production des vins rouges, à partir du cépage mourvèdre N issu de vignes âgées de 8
ans au moins, permettent en effet un apport de ce cépage dans les vins rosés, apport qui va leur donner
une bonne part de leur identité.
Cette rigueur, cet itinéraire technique imposés pour l’obtention des vins rouges, sont bien évidemment
appliqués aux cépages blancs ce qui confère aux vins blancs de « Bandol » une structure et un
équilibre leur permettant également un vieillissement caractéristique en Provence.
En 2010, la notoriété de Bandol est indéniable sur l’ensemble de la production, les vins rosés et blancs
ayant désormais atteint la réputation des vins rouges. Réalisant une bonne part de son marché hors des
frontières nationales et à l’exportation, cette appellation d’origine contrôlée permet une bonne
valorisation de sa production.
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1°- Encépagement
a) - Vins rosés :
A compter de la récolte 2011 et jusqu’à la récolte 2014 incluse, la proportion du cépage mourvèdre N
peut être inférieure à 20% de l’encépagement mais doit être supérieure ou égale à 10% de
l’encépagement.
b) - Vins blancs :
- Jusqu’à la récolte 2011 incluse, la proportion du cépage clairette B peut être inférieure à 50% de
l’encépagement mais doit être supérieure ou égale à 20% de l’encépagement.
- Jusqu’à la récolte 2011 incluse, la proportion du cépage sauvignon B peut être supérieure à 10% de
l’encépagement mais doit être inférieure ou égale à 30% de l’encépagement.
Les parcelles de vigne en place avant le 1er août 2004 et ne répondant pas aux dispositions relatives à
la densité de plantation continuent à bénéficier, pour leur récolte, du droit à l’appellation d’origine
contrôlée jusqu’à leur arrachage, sous réserve du respect des dispositions relatives à la hauteur du
feuillage fixées dans le présent cahier des charges.
La disposition relative à l’interdiction des foulo-pompes à pistons s’applique à compter du 1er janvier
2013.
Les vins pour lesquels, aux termes du présent cahier des charges, est revendiquée l’appellation
d’origine contrôlée « Bandol » et qui sont présentés sous ladite appellation ne peuvent être déclarés,
après la récolte, offerts au public, expédiés, mis en vente ou vendus sans que dans la déclaration de
récolte, dans les annonces, sur les prospectus, étiquettes, factures, récipients quelconques l’appellation
d’origine contrôlée susvisée soit inscrite.
L’étiquetage des vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée peut préciser le nom d’une unité
géographique plus petite sous réserve qu’il s’agisse d’un lieu-dit cadastré et que celui-ci figure sur la
déclaration de récolte.
Le nom du lieu-dit cadastré est inscrit immédiatement après le nom de l’exploitation ou de la marque
commerciale.
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CHAPITRE II
I. – Obligations déclaratives
1. Déclaration de revendication
La déclaration de revendication doit être adressée à l’organisme de défense et de gestion avant le 15
décembre de l’année de récolte.
Elle indique :
- l’appellation revendiquée ;
- le volume du vin ;
- le numéro EVV ou SIRET ;
- le nom et l’adresse du demandeur ;
- le lieu d’entrepôt du vin.
Elle est accompagnée :
- d’une copie de la déclaration de récolte et, selon le cas, d’une copie de la déclaration de production
ou d’un extrait de la comptabilité matières pour les acheteurs de raisins et de moûts ;
- du plan général des lieux de stockage, permettant notamment d’identifier le nombre, la désignation et
la contenance des récipients.
5. Déclaration relative à l’expédition hors du territoire national d’un vin non conditionné
Tout opérateur souhaitant effectuer une expédition hors du territoire national d’un vin non conditionné
bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée devra en faire la déclaration auprès de l’organisme de
contrôle agréé au minimum dix jours ouvrés avant l’expédition.
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6. Déclaration de déclassement
Tout opérateur effectuant un déclassement de vins bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée
devra en faire la déclaration auprès de l’organisme de défense et de gestion et auprès de l’organisme
de contrôle agréé dans un délai de quinze jours maximum après ce déclassement.
CHAPITRE III
A – REGLES STRUCTURELLES
Titre alcoométrique volumique naturel minimum Contrôles en cave de l’ensemble des cuves
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Le contrôle du respect du présent cahier des charges est effectué par un organisme tiers offrant des
garanties de compétence, d'impartialité et d'indépendance sous l'autorité de l'INAO sur la base d'un
plan d'inspection approuvé.
Le plan d'inspection rappelle les autocontrôles réalisés par les opérateurs sur leur propre activité et les
contrôles internes réalisés sous la responsabilité de l'organisme de défense et de gestion. Il indique les
contrôles externes réalisés par l'organisme tiers ainsi que les examens analytique et organoleptique.
L’ensemble des contrôles est réalisé par sondage. Les vins non conditionnés destinés à une expédition
hors du territoire national font l’objet d’un contrôle analytique et organoleptique systématique.
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