Protozoaires Et Protozooses Animales

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S8, « Parasitologie », Ronéo n°1

Ronéoteurs : JEANTEUR Sophie et NAJEAN Cours du 28/01/2015


Emilie
Chefs de matière : GARNIER Alix et Dispensé par Mme Veronica RISCO CASTILLO
DESMOULIN Amelie

Protozoaires et protozooses animales


1/ Généralités et définitions
Objectifs d’apprentissage de l’UE :
1 - identifier les protozoaires d'intérêt vétérinaire suite à une diagnose raisonnée
2. exposer la biologie des protozoaires d'intérêt vétérinaire et ses conséquences épidémiologiques,
cliniques, diagnostiques et sur la lutte des affections correspondantes
3. décrire les protozooses animales
4. diagnostiquer les protozooses d'intérêt vétérinaire (diag. épidémiologique, clinique,
différentiel, de laboratoire, anatomo-pathologique et nécropsique), avec acquisition d'une démarche
clinique adaptée
5. maîtriser le diagnostic de laboratoire en protozoologie : justifier et réaliser les analyses de
biologie clinique (prélèvements, principales techniques, interprétation des résultats)
6. traiter les animaux atteints d'une protozoose et proposer un plan de prévention
7. expliquer les dangers et risques des protozoaires d'intérêt vétérinaire pour l'homme (zoonoses,
rôle vecteur, pathologie comparée)
8. intégrer les notions acquises à propos des protozooses dans la démarche clinique générale en
parasitologie, dermatologie et médecine interne chez les diverses espèces animales

Dx : Diagnostique

Le plus important est d'identifier le protozaire, notamment à l'aide du microscope, où l'on pourra
apercevoir des structures qui bougent. La description du protozoaire permettra de diagnostiquer et traiter
(voir tableau).

Objectifs d’apprentissage du chapitre :

Rang A
•Décrire l’importance des protozooses animales et reconnaître les risques de zoonoses

Rang B
• Connaître les bases de la classification des Eucaryotes et le nom des embranchements comportant des
protistes d’intérêt médical et vétérinaire
• Citer les différents modes de multiplication des protistes d’intérêt médical et vétérinaire
• Citer les différents modes de reproduction des protistes d’intérêt médical et vétérinaire

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I – Définition – historique – systématique

Remarques : Certains protozoaires sont faciles à traiter, d'autres résistants. Ces différences seront
explicitées dans la partie « Biologie ».
Le paludisme infantile est une maladie mortelle dont les protozoaires sont un vecteur. Il y a différents
types de programmes de lutte en fonction des protozoaires trouvés, mais des incertitudes existent quant au
choix de la mise en place d’un programme de contrôle, d’éradication ou de traitement.

1- Définition
Les Protistes sont des organismes eucaryotes unicellulaires. C'est un groupe difficile à classifier
dans la taxonomie. Il faut faire la différence avec les protozoaires qui sont des protistes d’affinité
animale, ils précèdent à l’animal. Ils sont hétérotrophes (ne peuvent pas produire leur source d’énergie),
ont une paroi non cellulosique donc éloignés des plantes. Cependant sur certains protozoaires on peut
trouver des organites avec une origine commune aux chloroplastes des plantes.
Ils sont souvent mobiles, surtout les pathogènes.

2- Histoire
Elle commence en 1674 avec l'apparition de la microscopie, adaptée à l'observation des
prélèvements. On utilise alors le nom d'animalcule. Les noms vont changer au cours du temps. En
1681 Van Leewenhoek observe des giardia dans ses selles. C’est grâce à Linnée en 1758 avec sa
classification des espèces que l'on commence à voir l’organisation des protozoaires et leur place dans la
classification.
En 1818 on commence à parler de « protozoa ». En 1880, après de longues discussions
phylogénétiques, Laveran décrit plasmodium dans le sang de ses patients, Babes décrit Babesia bovis et
Evans Trypanosoma cruzi. En 1876 on définit le groupe des protistes. En 1908 Chagas décrit le
Trypanosoma cruzi, permettant ainsi de comprendre que le moustique est capable de vectoriser la
maladie. Chagas est brésilien, il a vécu dans de petits villages communautaires du Brésil pour comprendre
comment les enfants tombaient malades et a compris la notion de vecteur et donc le rôle des moustiques
dans la transmission. En 1980 on réussit à réunir les protozoaires en 7 phyla dans la classification
phylogénétique dont 3 sont d'intérêt vétérinaire. On compte aujourd'hui environ 200 000 espèces
nommées et plus ou moins 10 000 parasites des invertébrés.

3- Systématique
En 1969, parmi les 5 règnes de la classification il y a le règne des protistes, mais les protozoaires
sont difficiles à situer.
En 1977 on retrouve deux empires : les procaryotes et les eucaryotes, et on identifie les
protozoaires comme étant des eucaryotes.
En 2012 on a tout complexifié, on classifie maintenant par rapport aux séquences d'ADN. On
retrouve des protozoaires dans trois super groupes.
Pour simplifier on va surtout s'intéresser à une classification morphologique.

On retrouve 3 embranchements :
- Les Rhizo-flagellés qui comprennent les flagellés et les Rhizopodes
-Les Apicomplexa qui comprennent les coccidies transmises en général sans vecteur et les
hématozoaires qui, eux, sont transmis par un vecteur. Les membres de ce groupe ont une morphologie
complexe apicale.
-Les Ciliés dont le balantidium qui est d'intérêt vétérinaire

Les microsporidies ne sont plus classées parmi les protozoaires mais chez les champignons.

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SAR = organismes pas encore classifiés, définis

II – Morphologie
1- Flagellés
Ils sont caractérisés par une poche flagellée et un flagelle. Le flagelle peut sortir de la partie
distale, médiale ou apicale, ce qui permet d’identifier plusieurs types de flagellés.
Le kinétoplaste est aussi caractéristique, il joue un rôle métabolique proche de la mitochondrie.
Ex : - Les Trypanosoma se trouvent dans le sang, ils ont un flagelle.
- Les Giardia ont 8 flagelles et un disque adhésif central au niveau du noyau, ils vivent dans le
milieu extracellulaire et on les retrouve dans les fécès.

2- Rhizopodes
Les Rhizopodes bougent grâce à des pseudopodes. Ils possèdent également plusieurs vacuoles
dont une alimentaire et des vacuoles contractiles qui permettent la motilité. On les nomme « amibes ». Ils
sont extracellulaires, et capables de manger des proies de 3 fois leur taille comme des paramecium.

3- Apicomplexa
Ce sont des protistes intracellulaires caractérisés par la présence d'un complexe apical. Ils rentrent
dans la cellule à l’aide du complexe apical. Le cytosquelette, appelé glideosome, le long de leur
membrane permet la motilité.
Les plasmodiums font des petits cercles sur eux-mêmes pour trouver la cellule qu'ils vont envahir
et la position dans laquelle ils vont pouvoir entrer, ce mouvement est appelé Gliding motility.
Les coccidies ont un complexe apical complet, alors que pour Babesia (hématozoaire) il est
incomplet.

4- Ciliés
Ils sont caractérisés par leurs cils tout au long de leur membrane qui, avec leur vacuole contractile, leur
permet de se déplacer. Ils possèdent également un péristome qui leur permet de se nourrir.

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III – Biologie
A – mode de vie
Il existe des espèces libres, commensales (un profiteur), symbiotiques (bénéfique pour les deux),
et aussi des espèces parasites opportunistes (cryptosporidium) ou obligatoires (babesia).
On étudiera surtout les commensales et parasites. Les espèces libres pendant toute leur vie n'ont
pas d'importance vétérinaire puisqu'elles ne touchent pas les animaux.

B – Nutrition
Voir la vidéo

C – Locomotion
Leur façon de se déplacer va expliquer leur système de nutrition. Par exemple : les Aplicomplexa
arrêtent de bouger une fois dans la cellule mais vont à l’aide de leur complexe apical « convaincre » la
cellule de les nourrir.

D – Multiplication
1. Asexuée
La multiplication asexuée peut se faire soit :
- par bipartition simple, c’est le cas pour trypanosoma, il s’agit
alors d’une banale division. Une cellule mère donne deux cellules filles
identiques.

- par bourgeonnement interne appelé endogénie. La


cellule mère se sépare en deux dans une vacuole et une fois la
division effectuée, elle laisse sortir les deux cellules filles
(=endodyogénie). On parle d'endopolygénie s'il y a plus de 2
cellules filles, mais on aura toujours un multiple de deux.

- par mérogonie (=schyzogonie), c’est-à-dire


des divisions multiples avec formation d'un
schizonte. C’est le cas des coccidies. La cellule mère
augmente de taille, son noyau se multiplie et donne
plusieurs parasites appelés mérosoïtes qui se
détachent au moment de la rupture de la vacuole.

2. Sexuée
Elle se réalise soit :
- par gamétogonie : les protozoaires se changent en microgamètes (mâles) ou macrogamètes
(femelles) qui se réunissent dans l’hôte définitif. Cela donne un oocyste qui a le matériel génétique des 2
parents. Les protozoaires peuvent donc produire différentes souches de protozoaires.
Par exemple pour les toxoplasmes on trouve de la reproduction asexuée chez les moutons et les hommes,
qui sont les hôtes intermédiaires mais chez l’hôte définitif, le chat, on trouve la reproduction sexuée.
- par conjugaison. C'est la reproduction sexuée des ciliés. Il y a fusion du matériel génétique par
contact direct.

E –Résistance
La résistance peut se faire par la reproduction sexuée, mais aussi par des formes de résistance
comme les kystes. Ces derniers peuvent être des oocystes ou des kystes végétatifs (dans les tissus).
L'éradication est plus difficile. Les oocystes sporulés se trouvent dans les fèces. On trouve des kystes
tissulaires principalement dans les tissus musculaires et/ou nerveux.
On peut parfois observer une association des différents modes de multiplication et de résistance ce
qui rend l'éradication des parasites plus difficile.

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F – cycles évolutifs
On distingue les cycles homoxènes (un seul hôte) et hétéroxènes (plusieurs hôtes). Les cycles
homoxènes sont de deux types : les cyles à transmission par ingestion (ex : coccidies) et ceux à
transmission par voie vénérienne (ex : trypanosomose équine). Parmi les cycles hétéroxènes, la
transmission peut se faire par voie vectorielle (ex : les Babésia transmises par les tiques) ou par ingestion
(ex : les tocoplasma qui profitent du carnivorisme de certains animaux pour les infecter). Parfois on peut
aussi observer une transmission verticale in utero pour toxoplama et neospora.

IV – Importance des protozooses


A – protozooses animales
Il existe une importance médicale pour les animaux et aussi pour les humains. Il faut connaître
l’épidémiologie et la localisation des protozoaires dans le monde.
L’importance économique est due aux symptômes des maladies. Même les moins dangereuses
peuvent causer une baisse de la production. De plus, si l'élevage est dit atteint cela fera baisser le prix du
lait ou de la viande.
Il y a surtout une grande importance en santé publique vétérinaire avec le risque zoonotique
(toxoplasmose, giardiose, leishmaniose) et médicamenteux avec les résistances.
B – Protozooses humaines
Il y a deux façons de s'infecter : par transmission alimentaire ou par transmission vectorielle.
Les parasites les plus importants en médecine humaine qui provoquent le plus de pertes
économiques sont les taenia puis les toxoplama, les cryptosporidium… Sur les dix parasites les plus
importants, quatre sont des protozoaires et 8 sont des zoonoses.
La première cause de maladie et de décès parmi les protozoaires est le paludisme avec 198x106
individus parasités, puis la toxoplasmose mais il est difficile d'évaluer la mortalité due à ce parasite car les
infectés mourront surtout à cause d’immunodépression. La filariose aussi très prévalente au niveau
sérologique. les schistomoses provoquent une maladie orpheline peu connue car elle sévit essentiellement
en Afrique. La maladie de Chagas a un taux de mortalité important, c’est une maladie d’Amérique latine
qui a des expression très différentes : cutanée, viscérale, ou mixte.
Ces maladies sont surtout localisées dans l'hémisphère sud.

Que faire face à une protozoose ?


Prenons par exemple le trypanosome. L’éradication est impossible car elle sévit aussi dans
des espèces sauvages que l’on ne peut pas vacciner, il faut donc prendre des mesures de prévention avec
un contrôle des vecteurs (moustiquaires etc…).
Autre exemple, la leishmaniose : elle affecte surtout régions tropicales. Elle touche les
Hommes, les animaux domestiques et sauvages. On essaye d'éradiquer la forme viscérale , la plus
pathogène, par la vaccination.
Pour finir, un dernier exemple: Le plasmodium : L’Homme en est l'unique hôte avec le
moustique comme vecteur, donc l'éradication est possible, mais ça reste très utopique ! Depuis les 10
dernières années on remarque une baisse du paludisme, la recherche du vaccin est en cours.

V – Méthode de lutte contre les protozooses


Concernant les méthodes de luttes, il faut faire attention à l’éducation pour faire comprendre aux
populations qu’il faut prendre des mesures de prophylaxie et de lutte anti-vectorielle et pas seulement
des traitements. Dans certains pays la cohabitation avec les rats et les singes est très ancrée et importante
donc il est difficile d'appliquer des méthodes de lutte, d'où l'importance de l'éducation.
Il faut cependant prendre en compte que l'on ne pourra pas tout traiter car le coût d'un traitement
est important et des des souches commencent à être résistantes.
Conclusion :
Il existe une grande diversité des protozoaires ce qui rend leur classification difficile. Pour les identifier
on s'intéresse surtout à leur morphologie. L’identification est plus facile si on connaît l’origine des
prélèvements. Leur importance est à relier avec la médecine humaine. La lutte reste difficile.

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