Dividende
Dividende
Dividende
DE BENEFICE DU
DIVIDENDE
DEMOGRAPHIQUE
AU CAMEROUN
2012
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Sigles et acronymes
BAD Banque Africaine de Développement
BIT Bureau International du Travail
BUCREP Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population
CEA Commission Economique pour l’Afrique
DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi
ECAM Enquête Camerounaise auprès des Ménages
EDS Enquête Démographique et de Santé
EESI Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel
ENF Enquête Nationale de Fécondité
INS Institut National de Statistique
ISF Indice Synthétique de Fécondité
MICS Multiple Indicators Cluster Survey (Enquête à Indicateurs Multiples)
MINSANTE Ministère de la Santé Publique
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PIB Produit Intérieur Brut
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
RESEN Rapport d’Etat du Système Educatif National
RNEPC Rapport National sur l’Etat de la Population au Cameroun
SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SSS Stratégie Sectorielle de Santé
UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
UNFPA United Nations Population Fund
3
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Sommaire
Sigles et acronymes ii
Sommaire iii
Liste des tableaux v
Liste des graphiques vi
INTRODUCTION
1
I. DEFIS DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE CAMEROUNAISE 3
I.1. ANALYSE DE L’EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE DU CAMEROUN 3
I.1.1 L’évolution des composantes de la croissance démographique. 3
I.1.2.Les traits marquants de la démographie camerounaise 7
I.2. ANALYSE APPROFONDIE DE LA POPULATION DES JEUNES 9
I.2.1 L’importance relative de la population des jeunes 9
I.2.2.La répartition des jeunes selon le sexe et le milieu de résidence 10
I.3. IMPLICATIONS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE DANS LA DEMANDE SOCIALE EN IN-
FRASTRUCTURES DE BASE
I.3.1.La Demande d’éducation 14
I.3.2 La Demande des services de santé 15
I.3.3 L’Accès à l’eau potable et à l’énergie électrique 16
I.4. IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX DEFIS DE LA JEUNESSE 17
I.4.1 L’Education chez les jeunes 17
I.4.2 Le Marché du travail chez les jeunes 18
4
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
CONCLUSION 60
Bibliographie 61
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INTRODUCTION
L’importante des changements de structure de la population par âge dans l’accélération de la croissance
économique des pays émergents, en l’occurrence ceux de l’Asie de l’Est, est de plus en plus mise en
évidence . L’écart entre les taux de croissance économique de l’Afrique subsaharienne et ceux d’un
échantillon d’autres pays serait dû aux facteurs démographiques parmi lesquels les taux de dépendance
encore élevés en Afrique, résultats d’une forte fécondité, alors qu’ils ont diminué rapidement ailleurs,
grâce à une baisse rapide de la fécondité. L’un des autres facteurs est l’espérance de vie à la naissance,
qui en Afrique est la plus faible et progresse le plus lentement.
Les méthodologies utilisées prennent en compte la dynamique de la structure par âge de la population liée
à la transition démographique, et intègrent la solidarité intergénérationnelle comme une donne de toute
société. De manière schématique, deux articulations sont mises en exergue dans le processus de transition
démographique.
Dans un premier temps, la baisse de la mortalité, surtout celle des enfants, conduit à de fortes
augmentations des naissances et des effectifs de jeunes. Puis, lorsque la fécondité commence à baisser,
le nombre de naissances croît moins vite, se stabilise ou décroît, mais, la population d’âge actif (15-64
ans) continue d’augmenter. Les taux de dépendance diminuent. Les Gouvernements et les actifs, plus
nombreux, sont alors en mesure de réduire leurs dépenses en faveur des enfants et de consacrer une part
plus importante de leurs revenus à l’épargne et aux investissements productifs. Ce faisant, ils contribuent à
stimuler la croissance économique. Cette période de baisse continue des taux de dépendance ouvre une
première fenêtre d’opportunité qui permet de bénéficier, sous certaines conditions, du « premier dividende
démographique ». Cette période peut durer une cinquantaine d’années jusqu’à ce que les générations
nombreuses d’actifs se rapprochent de l’âge de la retraite.
Dans un deuxième temps, vers la fin de la première période, le vieillissement d’actifs nombreux, ouvre ce
que certains auteurs ont appelé la période du « second dividende démographique ». Selon ces auteurs,
ces nouvelles personnes âgées susceptibles de vivre une longue période de retraite, peuvent être fortement
incitées à épargner, à accumuler des biens et des avoirs. Si les produits de ces biens ou ces avoirs sont
investis, ils sont susceptibles de contribuer à une augmentation durable du revenu national.
Entre 1970 et 2000, la plupart des régions en développement, où les transitions démographiques ont
été rapides, ont bénéficié du dividende démographique, hormis l’Afrique subsaharienne parce que les
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taux de dépendance y sont restés très élevés. L’expérience des pays d’Asie de l’Est souligne par ailleurs
l’importance de trois facteurs pour bénéficier du dividende démographique :
1) la qualité du capital humain (éducation et santé) ;
2) la capacité des pays à créer un nombre suffisant d’emplois et à accroître la productivité du travail,
et par là, les salaires ;
3) le rôle de l’épargne et des investissements.
Au regard de l’évolution démographique récente du Cameroun, mise en évidence par les résultats du
3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (2005), ainsi que les enquêtes d’envergure
comme l’Enquête Démographique et de Santé-Multiple Indicators Cluster Survey (2011), le concept
de dividende démographique peut-il être pertinent pour ce pays ? Dans quelles mesures les politiques
publiques, particulièrement la politique de population, peuvent-ils diminuer les niveaux de mortalité
et de fécondité afin d’accéder à la fenêtre d’opportunité du dividende démographique et en tirer le
bénéfice ?
En vue d’apporter un éclairage sur la situation et contribuer aux réflexions sur l’élaboration des politiques
et programmes à mettre en œuvre pour conforter la croissance économique, la présente étude qui
s’intitule « Les conditions de bénéfice du dividende démographique au Cameroun », a précisément pour
objectif d’analyser les conditions pour tirer bénéfice du dividende démographique au Cameroun. De
manière spécifique, il s’agit de :
1. d’analyser les conditions pour que le Cameroun présente les caractéristiques démographiques
nécessaires pour bénéficier du dividende démographique ;
2. d’analyser les actions des pouvoirs publics pour bénéficier du dividende démographiques.
Pour ce faire les développements qui ont été menés s’articulent autour de quatre parties principales :
(i) les défis de la croissance démographique au Cameroun, (ii) les conditions de l’atteinte de la fenêtre
d’opportunité démographique au Cameroun ; (iii) les politiques publiques et les défis démographiques,
et enfin ; (iv) les mesures à envisager pour tirer profit du dividende démographique
Dans la première partie, il s’agira d’analyser l’évolution démographique passée du Cameroun e t d’en
identifier les principales implications socio-économiques, avec une attention particulière accordée à la
population des jeunes.
L’analyse des conditions pour atteindre la fenêtre de l’opportunité démographique dont traite la
deuxième partie, s’est appuyée sur des hypothèses d’évolutions futures possibles de la démographie
camerounaise en mettant notamment en exergue les implications éventuelles de la structure par âge de
9
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
10
I. DEFIS DE LA CROISSANCE
DEMOGRAPHIQUE CAMEROUNAISE
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Cette évolution correspond à des taux annuels de croissance de 2,9% sur la période 1976-1987, de 2,8%
sur la période 1987-2005 et de 2,6% sur la période 2005-2010. La tendance qui se dégage est donc une
baisse progressive mais lente du rythme d’accroissement de la population camerounaise. Cette dynamique met en
évidence le fort potentiel humain de cette population car si la tendance observée persiste, son effectif se situera à
près de 22 millions en 2015 et à 40 millions en 2035.
L’évolution observée de la démographie camerounaise est la résultante d’une mortalité et d’une natalité qui ont
globalement régressé au cours du temps, et d’une fécondité qui a également baissé mais reste élevée.
I.1.1 L’évolution des composantes de la croissance démographique.
La croissance de toute population est la résultante des trois composantes que sont la natalité, la mortalité et les
mouvements migratoires.
Natalité et fécondité
Le niveau de la natalité, mesuré par le taux brut de natalité , est en baisse continue depuis 1976. En effet, pour
l’ensemble du pays, le taux brut de natalité est passé de 45,0‰ en 1976 à 41,2‰ en 1987 (-3,8 points) pour
atteindre 39,6‰ en 2005 (-1,6 point). Cette baisse est beaucoup plus importante en milieu urbain qu’en milieu
rural.
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Tableau 2 : Taux brut de natalité selon le milieu de résidence par année de recensement
Taux brut de natalité (‰)
Année Milieu de résidence
Urbain Rural Ensemble
1976 39,7 47,1 45,0
1987 40,2 42,0 41,2
2005 34,8 44,2 39,6
Source : RGPH-I, RGPH-II, RGPH-III.
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Mortalité
D’après les données des recensements, le taux brut de mortalité, qui mesure le nombre de décès pour 1 000
habitants, a très sensiblement régressé entre 1976 et 1987, enregistrant une baisse de plus de 6 points pour se
stabiliser ensuite au niveau encore élevé de 13,7‰.
Tableau 4 : Evolution des indicateurs de mortalité
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Le quotient de mortalité infantile, qui mesure la probabilité pour un enfant de décéder avant son premier anni-
versaire, a connu une baisse jusqu’en 1991, s’est ensuite détérioré à partir de cette date pour atteindre en 1998
le niveau de 80 décès d’enfants pour 1 000 naissances vivantes. Selon les résultats préliminaires de l’EDS-MICS
de 2011, la mortalité infantile serait de nouveau en baisse. C’est la même tendance affichée pour la mortalité
infanto-juvénile qui mesure la probabilité pour un enfant de décéder avant cinq ans.
En ce qui concerne la mortalité maternelle, il y a eu une nette augmentation du phénomène entre 1998 et 2004.
En effet, entre ces deux dates le taux de mortalité maternelle est passé de 430 à 669 décès maternels pour 100
000 naissances vivantes.
Graphique 2 : Evolution de la mortalité chez les enfants
Pour ce qui est de la mortalité adulte, elle a augmenté entre la période 1991-1997 et la période 1998-2004.
Comme le montre le tableau 5, le niveau de mortalité global des adultes est nettement moins élevé pour la
période 1991-1997 : 3,9 ‰ (contre 6,3 ‰ en 1998-2004) pour l’ensemble des femmes et 4,4 ‰ (contre 6,7
‰ en 1998-2004) pour l’ensemble des hommes. Suivant le sexe, on relève une surmortalité masculine même si
celle-ci a diminué entre les deux périodes sous revue.
15
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
16
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
La ville, dans le cadre du 3ème Recensement, a été définie comme «tout groupe d’habitations qui remplit au moins l’un des deux critères ci-dessous : (i) être le chef-lieu d’un District, d’un Arrondissement, d’un Département ou
d’une Région ; (ii) avoir une population agglomérée d’au-moins 5 000 habitants et disposer des infrastructures suivantes : un établissement d’enseignement secondaire ou post-primaire ; une formation sanitaire, des installations
fonctionnelles de distribution d’eau et d’électricité, un marché quotidien.» 17
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Parmi les 312 villes dénombrées en 2005, 27 comptaient chacune moins de 1 000 habitants et les 9 villes les plus
peuplées, comptaient chacune au moins 100 000 habitants. Parmi les villes les plus peuplées du pays figurent les
métropoles de Douala et de Yaoundé dont les populations avoisinaient les 2 millions d’habitants en 2005. Ceci
met en relief la coexistence dans le paysage urbain du Cameroun, des villes de tailles très diverses.
En termes de densité de population, on compte en 2012 au Cameroun, 43,4 habitants au kilomètre carré. La
variation de cette densité à travers le temps et entre les différentes Régions du pays présente aussi une situation très
contrastée.
En effet, entre 1987 et 2005, la densité de population du Cameroun est passée de 22,6 à 37,5 habitants au
kilomètre carré (habitants/km2). La densité de population connaît de grandes variations régionales :
- 4 régions sont densément peuplées : le Littoral (148,0 habitants/km2), l’Ouest (130,8 habitants/km2), le Nord-
Ouest (106,5 habitants/km2) et l’Extrême-Nord (105,6 habitants/km2) ;
- 3 sont moyennement peuplées : le Sud-Ouest (55,9 habitants/km2), le Centre (53,5 habitants/km2) et le Nord
(32,8 habitants/km2) et ;
- 3 sont faiblement peuplées : l’Adamaoua (16,7 habitants/km2), le Sud (15,0 habitants/km2) et l’Est (7,4 habitants/
km2).
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Tableau 6 : Evolution des effectifs des principaux groupes de populations
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Source : RGPH-III.
La plus grande importance numérique des jeunes filles observée au niveau national tient toujours quelque soit la
Région de résidence considérée comme le montre les graphiques 8 et 9. Cependant, à l’exception des Régions
du Littoral et du Centre, et dans une certaine mesure de celles de l’Ouest, du Sud et du Sud-Ouest, la jeunesse
rurale est plus importante que la jeunesse urbaine. Cette situation peut s’expliquer par la forte concentration des
jeunes dans les métropoles de Douala et de Yaoundé.
Graphique 8: Répartition régionale des jeunes de 15-24 ans en 2005 selon le sexe Graphique 9 : Répartition régionale des jeunes de 15-34 ans en 2005 selon le sexe
21
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Graphique 10 : Répartition des jeunes de 15-24 selon le milieu de résidence par Région Graphique 11 : Répartition des jeunes de 15-34 selon le milieu de résidence par Région
22
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
23
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Comme le montre le tableau 9 suivant, la détérioration de l’encadrement dans les écoles primaires se serait
accentuée au cours des dernières années.
Tableau 9 : Evolution des taux d’encadrement* dans le primaire sur la période 2006-2011. Tableau 10 : Evolution du taux net de scolarisation (6-14 ans)
Groupes d’âges 2006/2007 2010/2011 Taux net de scolarisation
Année
6-11 ans 40 41 Masculin Féminin Ensemble
6-14 ans 58 60 1976 68,3 61,0 64,8
*Calcul de l’auteur sur la base des projections des populations issues du BUCREP et 1987 75,6 70,5 73,1
des effectifs d’enseignants contenus dans le RNEPC (BUCREP, 2011)
2005 76,6 73,5 75,1
On peut aussi relever qu’en ce qui concerne la scolarisation, si des progrès notables ont été réalisés depuis les
années d’indépendance, la période 1987-2005 a été marquée par une quasi-stagnation du taux de scolarisation.
I.3.2 La demande des services de santé
L’évolution des indicateurs relatifs à la mortalité, tel qu’il ressort de l’analyse de la dynamique de la démographie,
montre que la situation sanitaire au Cameroun est préoccupante. Une des causes qui peut expliquer cette situation
est la crise économique des années 80-90 qui s’est traduite entre autres par le quasi-arrêt des constructions et de
l’acquisition d’équipements des formations sanitaires.
La dynamique de la population a également un rôle explicatif dans cette situation, compte tenu de la contrainte
que la trop grande charge démographique exerce sur le système et les infrastructures sanitaires, ainsi que sur les
ressources humaines de santé.
Pour ce qui est du système et des infrastructures sanitaires, sa capacité à répondre aux besoins de santé, illustrée
par le tableau 11, est loin de permettre améliorer la couverture médicale d’une population sans cesse croissante.
Tableau 11 : Evolution du nombre de formations sanitaires entre 2001 et 2007
Effectifs Par rapport aux normes de l’OMS, la couverture
Catégorie de formations sanitaires Variation
2001 2007 de la population en personnel médical n’a cessé
Hôpitaux de 1 ère
catégorie 4 4 0 de se dégrader au fil du temps. Il se dégage un fort
Hôpitaux de 2ème catégorie 3 3 0 déficit pour les médecins et les chirurgiens alors
Hôpitaux Régionaux et Assimilés 8 11 +3 que le nombre de personnels médico-sanitaires
Services de Santé de District 143 172 +29 se trouve dans la norme.
Hôpitaux de District 130 154 +24
Centres de Santé Intégrés 1 689 1888 +199 Source : SSS, 2009. RNEPC, 2011.
24
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Personnels médico-sanitaires 1/3 000 1/2 214 1/2 249 1/3 094 1/2 068
Chirurgiens dentistes 1/10 000 1/148 514 1/145 454 1/105 882
--
Source : SSS, 2009. RNEPC, 2011.
Tableau 13 : Evolution des proportions des ménages en fonction de la source d’approvisionnement en eau de boisson
Années Variation
Sources d’approvisionnement
1976 1987 2005 1976-1987 1987-2005
Robinet intérieur ou extérieur 5,2% 11,0% 22,8% +5,8 points +11,8 points
Borne fontaine 16,8% 20,6% 21,7% +3,8 points +1,1 points
Source aménagée 9,6% 2,7% ----- -6,9 points
Puits ou source non aménagée 52,7% 35,4% 29,0% -17,3 points -6,4 points
Cours d’eau, marigot 23,1% 22,2% 17,1% -0,9 points -10.1 points
Les personnels médico-sanitaires sont constitués par l’ensemble des personnels paramédicaux, tous grades confondus.
Calculé par rapport au nombre d’infirmier.
25
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
26
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
En termes d’instruction, beaucoup reste à faire chez les jeunes de 15-24 ans. En effet, 20,5% de cette population
n’a pas allé au-delà de l’école maternelle, 25,7% se sont arrêtés au stade de l’école primaire, 43,8% au stade de
l’enseignement secondaire et seulement 10,0% ont entamé des études supérieures.
Le niveau d’instruction des jeunes présente des variations selon le sexe et le milieu de résidence, et la tendance
observée confirme les faits relevés plus haut. En effet, le niveau d’instruction est moins élevé chez les filles que chez
les garçons de la tranche d’âges 15 – 24 ans, et moins bon en milieu rural qu’en milieu urbain.
Pour ce qui est des jeunes de 15-34 ans, les rapports du 3ème RGPH révèlent que 23,2% de cette population n’a
aucun niveau d’instruction ; 26,6% a le niveau du primaire ; 39,4% le niveau du secondaire et seulement 10,8%
le niveau supérieur.
Tableau 15 : Indicateurs du niveau d’éducation des jeunes de 15-34 ans
a reculé de près de 2 points au plan national pour se 6,4%) et les jeunes de 15-34 ans (de 7,1% à 6,0%).
situer à 66,4% en 2010. Il a également baissé de 3,3 Bien qu’étant un indicateur majeur pour l’analyse du
points chez les jeunes de 15-24 ans, et de 1,6 point marché du travail, le taux de chômage (au sens du BIT)
chez les jeunes de 15-34 ans. ne permet pas d’appréhender tous les contours de la
En ce qui concerne le taux de chômage, au niveau réalité du marché du travail au Cameroun. En effet, il
national il est resté stable entre 2005 (4,4%) et 2010 ne prend pas en compte les chômeurs découragés qui
(3,8%). Il est également resté stable entre ces deux dates représentent une part non négligeable de la population
aussi bien pour les jeunes de 15-24 ans (de 7,6% à en âge de travailler.
Tableau 16 : Evolution des indicateurs de possibilité d’emploi entre 2005 et 2010
Variables 15-24 ans 15-34 ans National
2005 2010 2005 2010 2005 2010
Taux d’activité (%) 61,2 56,9 72,3 69,8 71,4 69,0
Taux d’emploi (%) 56,6 53,3 67,2 65,6 68,3 66,4
Taux de chômage au 7,6 6,4 7,1 6,0 4,4 3,8
sens du BIT (%)
Source : EESI2, Phase1, INS
28
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
En ce qui concerne le sous-emploi invisible , il est estimé au niveau national à 63,7% de la population active
occupée. Il est plus prononcé chez les jeunes de 15-34 ans (65,6%) et encore plus chez ceux de 15-24 ans
(79,7%). Entre 2005 et 2010, il a diminué respectivement de 3,8 et 6,2 points dans les groupes d’âges de 15-24
ans et de 15-34 ans.
Pour ce qui est du sous-emploi global qui synthétise toutes les formes de distorsions sur le marché du travail (sous-
emploi visible, sous-emploi invisible, chômage), il est évalué au niveau national en 2010 à 70,6% suite à une
baisse de 5,2 points par rapport à 2005. Chez les jeunes, la situation s’est également améliorée dans les groupes
d’âges 15-24 ans (-3,9 points) et 15-34 ans (-5,8 points).
Le sous-emploi invisible est la situation de l’actif occupé dont le revenu horaire issu de l’emploi principal au cours du mois de référence est inférieur à la norme fixé par la réglementation en vigueur.
29
II. CONDITIONS D’ATTEINTE DE
LA FENETRE D’OPPORTUNITE
DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Plusieurs travaux récents montrent l’importance des sont alors en mesure de réduire leurs dépenses en faveur
changements de structure par âge dans l’accélération des enfants et de consacrer une part plus importante
de la croissance économique des pays émergents, de leurs revenus et de leurs budgets à l’épargne et aux
notamment en Asie de l’Est. Elles se situent ainsi à investissements productifs. Ce faisant, ils contribuent à
rebours des travaux économétriques menées sur le sujet stimuler la croissance économique.
jusqu’à la fin des années 1990, qui concluaient que les Cette période de baisse continue des taux de
relations entre croissance démographique et croissance dépendance, ouvre une première fenêtre d’opportunité,
économique étaient peu robustes. qui permet de bénéficier, sous certaines conditions, du
Ces nouvelles approches qui intègrent la dimension « premier dividende démographique ». Cette période
de structure par âge se basent sur la reconnaissance peut durer une cinquantaine d’années jusqu’à ce que
de la solidarité intergénérationnelle qui existe les générations nombreuses d’actifs se rapprochent
dans toute société et sur la prise en compte des de l’âge de la retraite. Vers la fin donc de la première
changements de structure par âge qui accompagnent période, le vieillissement d’actifs nombreux, ouvre
la transition démographique. Les auteurs concluent ce qu’on appelle la période du « second dividende
qu’il convient donc de chercher à accélérer la transition démographique ». En effet ces nouveaux « vieux » qui
démographique (accélérer la baisse de la fécondité et ont de fortes chances de vivre une longue période de
continuer parallèlement à faire baisser la mortalité). retraite, peuvent être fortement incités à épargner et
Le changement de la structure par âge résultant de la à accumuler des actifs. Et, si ces avoirs sont investis,
transition démographique, transforme progressivement ils sont susceptibles de contribuer à une augmentation
les comportements économiques des agents suivant des durable du revenu national.
étapes successives . Dans un premier temps, la baisse Ce sont ces conditions démographiques favorables
de la mortalité, surtout celle des enfants, conduit à de qu’on su mettre à profit la plupart des régions du
fortes augmentations des naissances et des effectifs monde, dont notamment l’Asie de l’Est et du Sud-Est,
de jeunes. Puis, lorsque la fécondité commence à pour accélérer leur croissance économique entre 1970
baisser, le nombre de naissances croît moins vite, et 2000 .
se stabilise ou décroît, mais, la population d’âge Dans le cas du Cameroun, la question à ce stade
actif (conventionnellement les 15 à 64 ans) continue de l’étude est de savoir si la démographie du pays
d’augmenter. Les taux de dépendance diminuent et les présente ces conditions favorables ou alors dans
actifs, plus nombreux, de même que les gouvernements qu’elles conditions le pays pourra-t-il bénéficier de ces
Guengant, J. (2011)
Ronald Lee et Andrew Mason (2006). 31
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
32
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
II.1.2. La mortalité
Espérance de vie à la naissance
Entre 1987 et 2005, l’espérance de vie à la naissance a naissance au Cameroun.
stagné aussi bien chez les femmes que chez les hommes. L’hypothèse retenue pour nos projections sera une
En 2005, le 3ème RGPH situait l’espérance de vie à la combinaison des données du 3ème RGPH et de la prise en
naissance chez les hommes à 53,4 ans et chez les femmes compte du Modèle de Table type des Nations Unies. Ce
à 57,1 ans, supérieurs aux prévisions de la Division des modèle suppose que l’espérance de vie à la naissance,
Populations des Nations Unies, respectivement de +3,3 tant pour les hommes que pour les femmes, s’accroit de
ans chez les hommes et +5,1 ans chez les femmes. 2,0 à 2,5 années tous les cinq ans lorsque l’espérance
Il apparait donc que les données des Nations Unies de vie est inférieure à 60 ans et ensuite, s’accroit à un
ont sous-estimé le niveau de l’espérance de vie à la rythme plus lent aux niveaux les plus élevés. Le tableau
Le calcul a été effectué en rapportant les moins de 15 ans et les 60 ans et plus aux 15-59 ans, pour tenir compte de la définition de personne âgée au sens du 3ème RGPH (BUCREP). Mais dans la suite le rapport Actifs/
Inactifs considèrera les actifs comme toute la population de 15-65 ans, pour s’arrimer aux comparaisons internationales.
Jean Pierre Guengant (2011). L’Afrique au grand tournant démographique.
Le stade de la deuxième phase de la transition démographique est caractérisé par une espérance de vie à la naissance comprise entre 45 et 55 ans, un Indice Synthétique de la Fécondité entre 6 et 4,5 enfants, et un
taux d’accroissement naturel supérieur à 2%.
Projections démographiques, 3ème RGPH, Volume III, Tome 03. BUCREP 2010.
33
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
19 indique dans les détails le modèle de travail utilisé. en 2010 et 74,1 ans en 2060 chez les hommes. Chez les
Sur la base de ce modèle, l’espérance de vie au femmes, l’hypothèse « faible » ferait passer l’espérance
Cameroun progresserait dans l’hypothèse d’une de vie à la naissance de 57,1 ans en 2005, à 59,6 ans
croissance « rapide » de 53,4 ans en 2005, à 55,9 ans en 2010 à et 77,3 ans en 2060.
Tableau 19 : Modèle des Nations Unies concernant les accroissements de l’espérance de vie au cours d’une période quinquennale
Espérance de vie à la
Croissance Rapide Croissance Faible Croissance Lente
naissance
Masculin Féminin Masculin Féminin Masculin Féminin
55,0-57,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,0 2,0
57,5-60,0 2,5 2,5 2,5 2,5 2,0 2,0
60,0-62,5 2,5 2,5 2,3 2,5 2,0 2,0
62,5-65,0 2,3 2,5 2,0 2,5 2,0 2,0
65,0-67,5 2,0 2,5 1,5 2,3 1,5 2,0
67,5-70,0 1,5 2,3 1,2 2,0 1,0 1,5
70,0-72,5 1,2 2,0 1,0 1,5 0,8 1,2
72,5-75,0 1,0 1,5 0,8 1,2 0,5 1,0
75,0-77,5 0,8 1,2 0,5 1,0 0,3 0,8
77,5-80,0 0,5 1,0 0,4 0,8 0,3 0,5
80,0-82,5 0,5 0,8 0,4 0,5 0,3 0,3
82,5-85,0 − 0,5 − 0,4 − 0,3
85,0-87,5 − 0,5 − 0,4 − 0,3
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II.1.5. Fécondité
Une projection démographique nécessite une information démographiques nationaux incluent l’ISF ;
sur le niveau de fécondité déterminé par l’ISF, et sur son • les projections des Nations Unies : préparées par la
évolution par âge captée par la distribution des taux de Division des Populations des Nations Unies et indiquées
fécondité par âge. dans le World Population Prospects comprennent trois
Indice Synthétique de Fécondité hypothèses (faible, moyenne et élevée) sur l’évolution
* Estimations de l’année de base future de la fécondité dans la plupart des pays du
Les estimations de l’ISF sont disponibles dans un certain monde ;
nombre de sources dont les meilleures sont les enquêtes • les tendances récentes et l’expérience internationale
nationales de fécondité qui ont été réalisées par la : si on dispose d’une série longue d’ISF, il est possible
plupart des pays. d’analyser les tendances passées de la fécondité sur
Pour notre part nous, choisissons l’information issue lesquelles on pourra former une hypothèse sur l’évolution
de l’EDS-MICS de 2011 dont le niveau de l’ISF de 5,1 future de ce phénomène. Il convient, cependant, de
enfants par femme n’est d’ailleurs pas sensiblement noter que l’on ne peut pas s’attendre à voir les tendances
différent de celui de 5,0 enfants par femmes de 2004 passées se poursuivre pendant longtemps dans l’avenir
(EDSC-II). ;
* Hypothèses quant à l’avenir • le développement socioéconomique et l’effort en
Il existe plusieurs options pour déterminer la projection matière de programme de population, des études
de l’ISF : montrent la diminution de l’ISF comme fonction de ces
• les projections nationales : pour les pays qui disposent deux facteurs.
des projections démographiques officielles basées sur A l’examen de ces options, il apparait que les projections
une ou plusieurs hypothèses sur l’évolution future de des Nations Unies se prêtent le mieux aux projections
l’ISF ; envisagées. Elles offrent en effet une évolution de l’ISF
• les objectifs nationaux : pour les pays dont les objectifs sur une période assez longue. Ce choix s’explique aussi
par l’absence de projections de l’ISF au niveau national celle des projections des Nations Unies car ce sont à ces
ou même des objectifs démographiques en termes d’ISF. périodes que les valeurs d’ISF sont les plus proches. Les
Cependant, la période de départ 2010-2015 pour nos trois hypothèses de niveau seront envisagées : « haut »,
projections correspondra à la période 1995-2000 de « moyen » et « faible ».
Tableau 22 : Evolutions futures de l’ISF suivant le niveau de fécondité
Périodes de nos
Périodes des Nations Unies Faible Moyen Haut
projections
1990-1995 5,70 5,70 5,70
1995-2000 5,10 5,10 5,10 2010-2015
2000-2005 4,92 4,92 4,92 2015-2020
2005-2010 4,67 4,67 4,67 2020-2025
2010-2015 4,04 4,29 4,54 2025-2030
2015-2020 3,53 3,93 4,33 2030-2035
2020-2025 3,12 3,62 4,12 2035-2040
2025-2030 2,84 3,34 3,84 2040-2045
2030-2035 2,61 3,11 3,61 2045-2050
2035-2040 2,41 2,91 3,41 2050-2055
2040-2045 2,24 2,74 3,24 2055-2060
2045-2050 2,09 2,59 3,09 2060-2065
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Graphique 12 : Taux de fécondité par âge pour la période 2010-2015 selon la source de l’information Chacun de ces niveaux présentent
la même structure de fécondité
par âge pour la période quin-
quennale 2010-2015 qui cor-
respond à la période du début
des projections. Cette structure
identique est très proche de celle
observée en 2011 au Cameroun.
De plus, appliquée à la popula-
tion féminine initiale de 2010,
cette structure donne un ISF égale
à 5,13 enfants par femmes, pas
significativement différent du
Source : Projections des Nations Unies et EDS-MICS 2011
niveau de 5,1 enfants par femmes
observé au Cameroun en 2011.
Tableau 23 : Evolutions des taux de fécondité par âge pour le niveau « haut » de fécondité
Périodes des Périodes de nos
15-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans
Nations Unies projections
1995-2000 142,80 241,74 235,52 196,96 128,72 56,51 17,75 2010-2015
2000-2005 136,20 234,25 230,12 191,76 123,81 51,73 15,54 2015-2020
2005-2010 127,77 225,66 225,65 181,48 113,67 46,23 13,54 2020-2025
2010-2015 121,86 224,02 229,83 175,21 104,53 40,56 11,34 2025-2030
2015-2020 114,34 218,37 228,77 166,53 94,75 34,85 9,28 2030-2035
2020-2025 106,92 211,04 225,37 157,41 85,67 29,90 7,41 2035-2040
2025-2030 98,40 199,87 216,79 146,29 76,34 25,22 5,84 2040-2045
2030-2035 91,24 190,06 208,82 136,86 68,79 21,51 4,55 2045-2050
2035-2040 85,26 181,36 201,33 128,82 62,64 18,54 3,61 2050-2055
2040-2045 80,23 173,87 194,65 122,06 57,63 16,25 2,85 2055-2060
2045-2050 76,01 167,15 188,47 116,24 53,51 14,34 2,23
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Tableau 24 : Evolutions des taux de fécondité par âge pour le niveau « moyen » de fécondité
Périodes des Périodes de nos
15-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans
Nations Unies projections
1995-2000 142,80 241,74 235,52 196,96 128,72 56,51 17,75 2010-2015
2000-2005 136,20 234,25 230,12 191,76 123,81 51,73 15,54 2015-2020
2005-2010 127,77 225,66 225,65 181,48 113,67 46,23 13,54 2020-2025
2010-2015 115,14 211,68 217,16 165,55 98,77 38,32 10,72 2025-2030
2015-2020 103,79 198,22 207,66 151,16 86,01 31,63 8,42 2030-2035
2020-2025 93,94 185,42 198,01 138,30 75,27 26,27 6,51 2035-2040
2025-2030 85,60 173,87 188,59 127,26 66,41 21,94 5,08 2040-2045
2030-2035 78,60 163,73 179,89 117,90 59,26 18,53 3,92 2045-2050
2035-2040 72,75 154,75 171,79 109,92 53,45 15,82 3,08 2050-2055
2040-2045 67,84 147,02 164,59 103,21 48,73 13,74 2,41 2055-2060
2045-2050 63,71 140,10 157,97 97,43 44,85 12,02 1,87
Tableau 25 : Evolutions des taux de fécondité par âge pour le niveau « faible » de fécondité
Périodes des Périodes de nos
15-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans
Nations Unies projections
1995-2000 142,80 241,74 235,52 196,96 128,72 56,51 17,75 2010-2015
2000-2005 136,20 234,25 230,12 191,76 123,81 51,73 15,54 2015-2020
2005-2010 127,77 225,66 225,65 181,48 113,67 46,23 13,54 2020-2025
2010-2015 108,43 199,33 204,50 155,90 93,01 36,09 10,09 2025-2030
2015-2020 93,24 178,06 186,55 135,79 77,26 28,42 7,56 2030-2035
2020-2025 80,96 159,80 170,65 119,19 64,87 22,64 5,61 2035-2040
2025-2030 72,80 147,87 160,39 108,23 56,48 18,66 4,32 2040-2045
2030-2035 65,96 137,40 150,96 98,94 49,73 15,55 3,29 2045-2050
2035-2040 60,24 128,14 142,25 91,02 44,26 13,10 2,55 2050-2055
2040-2045 55,45 120,17 134,53 84,36 39,83 11,23 1,97 2055-2060
2045-2050 51,41 113,05 127,47 78,62 36,19 9,70 1,51
40
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Ces projections ont été réalisées à l’aide du logiciel SPECTRUM version 3.2.
41
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Graphique 15 : Evolution de la structure par groupes d’âge des enfants et des jeunes de 2010 à 2060
D’un autre côté, comme le montre le graphique 16 suivant, on peut relever que l’évolution des effectifs des
groupes d’âges des enfants et des jeunes sous chacune des hypothèses de fécondité retenue présenterait des
contrastes marqués. En effet, sous un niveau haut de fécondité, tous les groupes d’âges d’enfants et de jeunes ne
cesseront de croître au fil des années. Pour l’hypothèse moyenne par contre, l’effectif des enfants de moins de cinq
ans commencerait à se stabiliser à partir des années 2045-2050. En ce qui concerne l’hypothèse faible l’effectif
des enfants de moins ce cinq se stabiliserait à partir des années 2040 et entamerait même une courbe descen-
dante. Ceci s’observe aussi sous cette hypothèse pour les enfants de 5 à 14 ans et les moins de 25 ans, même si
les effectifs correspondants se stabilisent un peu plus tard.
Graphique 16 : Evolution des effec-
tifs des groupes d’âge des enfants
et des jeunes de 2010 à 2060
Hypothèse faible
45
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
46
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
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ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Graphique 18 : Projections des moins de 15 ans, des 15-65 ans et des 65 ans et plus de 2010 à 2060
Hypothèse faible
Hypothèse moyenne
Hypothèse haute
48
III. POLITIQUES PUBLIQUES ET DEFIS
DEMOGRAPHIQUES
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Nous avons vu que sous certaines conditions, il est possible les investissements dans la santé et l’éducation, et aussi
au Cameroun d’atteindre la fenêtre démographique. leurs investissements économiques. L’évolution de la
L’atteinte de cette fenêtre laisse entrevoir la possibilité pyramide des âges ne peut donc être exploitée que si
de tirer profit du dividende démographique qui est loin elle s’accompagne d’investissements et de politiques
d’être automatique. Les pouvoirs publics doivent en effet publics appropriés .
prendre des mesures pour offrir au plus grand nombre de Afin d’évaluer le potentiel du Cameroun à pouvoir mettre
jeunes travailleurs qui arrivent sur le marché de l’emploi, en œuvre des politiques publiques adéquates en vue de
des possibilités d’instruction et d’emploi. Par ailleurs, les tirer profit du dividende démographique, nous procédons
Etats qui ont su bénéficier du dividende démographique à l’analyse des politiques mise en œuvre dans le cadre
ont mis à profit la diminution du pourcentage des de la promotion de la santé et en particulier de la santé
jeunes dans la population, la réduction des ratios de de la Reproduction, dans le domaine de l’éducation,
dépendance entre les générations et le gonflement de la et enfin en matière de promotion de l’emplois chez les
part de la population active potentielle pour augmenter jeunes.
50
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
51
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Primaire
Le réseau scolaire du primaire est constitué en 2010 de développe de plus en plus, non pas seulement du fait
14 232 écoles publics, privés et communautaires. des populations d’origine anglophone, mais aussi de
Sur la période 2006-2010, le nombre total d’élèves l’engouement prononcé des populations francophones
scolarisés dans l’ensemble des structures du primaire est dans les grandes métropoles pour les écoles offrant
passé de 2 723 504 à 3 510 396, soit une progression ce système d’enseignement. Le pourcentage des
annuelle moyenne de 3,4 % par an. Ce rythme de inscriptions dans ce sous système est passé de 19,7%
progression, est relativement voisin de l’accroissement en 2006/2007, à 21% en 2010.
annuel moyen de 2,9% de la population scolarisable Partenaire important de l’État dans l’éducation des
pour la même période. Cependant sa supériorité jeunes camerounais, l’enseignement privé compte en
témoigne des efforts qui restent encore à accomplir en 2009/2010, 22,4% des effectifs du primaire. La part
matière d’universalisation du primaire. attribuée au secteur public dans l’encadrement des
Le sous-système d’enseignement anglophone se enfants a très peu varié au cours des années récentes et
52
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
s’établit autour de 78% des effectifs globaux. d’Education de Base Non Formels (CEBNF), restent
Les écoles communautaires constituées d’une part, marginales. Leurs effectifs représentent seulement 1,4%
des écoles des parents et, d’autre part, des Centres de la population scolarisée.
Secondaire les séries littéraires et les séries scientifiques, tandis que
dans l’enseignement technique les filières industrielles
En 2011, le réseau scolaire du secondaire comprend
l’emportent sur les commerciales.
2879 établissements qui scolarisent 1 574 452 élèves
encadrés par près de 37 000 enseignants permanents Supérieur
et vacataires. Les effectifs de l’enseignement supérieur ont été multipliés
Au niveau du premier cycle du secondaire, les efforts par deux entre 2006 et 2011. Sous la poussée d’une
réalisés en matière d’achèvement dans le primaire se croissance moyenne annuelle de 15,2%, ces effectifs
sont traduits par une augmentation des effectifs. Entre ont été portés de 120 350 à près de 245 000.
2009 et 2011, les effectifs sont passés de 720 795 à 1 La proportion des inscriptions dans la composante
131 185, soit une progression de 25,3%. privée s’est améliorée de près de cinq points. Elle est
Au niveau du second cycle les effectifs sont passés de passée de 10,2% en 2006 à 14, 9% en 2011. Cette
207 428 en 2009 à 303 053 en 2011, représentant demande croissante a rencontré une offre en pleine
une progression annuelle de 21%. expansion, qui a évolué de moins de 70 institutions
Le sous système anglophone encadre 23,38% des privées d’enseignement supérieur en 2006 à plus de
effectifs en 2011. L’offre privée reste encore faible. Elle 115 en 2010.
représente 35% des établissements scolaires et 25 % En réponse à l’accroissement de l’accès, le Cameroun
des effectifs. Elle est passée de 289 189 élèves en 2007 s’est doté entre 2006 et 2011 de deux nouvelles
à 400 572 en 2011. Il est de même de l’enseignement institutions universitaires publiques: l’université de
technique qui représente 20,44% des effectifs et 22,07% Maroua et l’université de Bamenda. Ces nouvelles
des établissements. ouvertures ont porté le nombre des universités d’Etat de
Au niveau des types d’enseignement, on note la 6 en 2006 à 8 en 2011. Les effectifs de l’enseignement
forte représentation de l’enseignement général, qui supérieur public sont passés 108 082 en 2006 à 207
couvre environ 79, 56% des effectifs et, 77,93% 887 en 2011. On observe une forte croissance des
des établissements scolaires. Toutefois, on observe inscriptions dans les Facultés des Sciences Economiques
une augmentation significative des effectifs et des et de Gestion ainsi que dans les Facultés des Arts,
établissements de l’enseignement technique par rapport Lettres et Sciences Humaines. Ces deux catégories
aux prévisions de la stratégie de 2006. À l’intérieur de d’établissements ont enregistré un accroissement
l’enseignement général l’on note un relatif équilibre entre
53
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
d’effectifs d’environ 47 500 par rapport à 2006. marginale par rapport à sa population de référence et
Par ailleurs, il convient de relever la forte progression contribue à expliquer la faible productivité du travail, en
des effectifs des Ecoles Normales Supérieures dont particulier dans le secteur informel qui constitue 90%
les inscriptions sont passées de 6533 en 2006 à près des emplois.
de 22 000 en 2011 pour satisfaire les besoins d’un L’analyse du niveau d’étude des apprenants à l’entrée
enseignement secondaire en plein essor. de la formation professionnelle montre que 25%
Dans le domaine des formations en santé où les effectifs proviennent des centres d’alphabétisation et 22% ont
sont restés quasi constants avant 2006, ils se sont le niveau de CEP. L’accès des travailleurs à la formation
multipliés par 2,5 sur la période 2006-2011 à la faveur professionnelle reste faible (5% des apprenants).
de: l’accroissement des capacités d’accueil à la Faculté L’offre de formation professionnelle reste essentiellement
de Médecine et de Sciences Biomédicales de l’université privée. Cette composante de la formation professionnelle
de Yaoundé I; la création de nouvelles filières et facultés recrute 82% des apprenants et reste dominée par les
de médecine à Douala, Buea, Ngaoundéré et Dschang. formations du tertiaire qui s’avèrent bon marché dans
L’expansion de l’enseignement supérieur public a aussi leur mise en œuvre.
touché le domaine de l’ingénierie qui totalisent plus de Alphabétisation
3000 inscriptions en 2011 contre 534 seulement en
2006. Un peu plus de 70 000 apprenants ont fréquenté les
Malgré ces efforts, les inscriptions demeurent dominées centres d’alphabétisation en 2011. Les programmes
par les filières littéraires, sociales et juridiques ainsi que qui couvrent l’environnement le civisme, la lecture,
les sciences fondamentales l’écriture, le calcul, les activités génératrices de revenus
et autres domaines de compétence sont presque
Formation Professionnelle exclusivement mis en œuvre en français et en anglais
En 2010, 39 442 apprenants se sont inscrits dans 852 au détriment des langues nationales. Cette orientation
centres de formation professionnelle publics et privés limite l’intérêt des apprenants, alourdit et rallonge le
agréés par le MINEFOP. Ces effectifs restent en deçà processus d’apprentissage, à cause de la contrainte liée
des prévisions de 100 000 apprenants attendus en à la maitrise du français ou de l’anglais, qui se pose
2010. Il faut relever que ces chiffres ne prennent pas comme un pré requis à l’apprentissage de la lecture, de
en compte les effectifs des centres qui forment sous la l’écriture et à l’acquisition des compétences pratiques
tutelle des ministères techniques (MINADER, MINEPIA, qui aident l’apprenant à participer au processus de
MINSANTE, MINPROFF, MINJEC, etc.). Cependant développement des communautés.
on s’accorde à reconnaitre que la participation à Les activités d’alphabétisation relèvent principalement
la formation professionnelle reste numériquement des initiatives de l’Etat. Cependant, les communautés,
54
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
les collectivités territoriales décentralisées, les Il est estimé qu’en 2011, 3 295 819 personnes au
organisations religieuses et autres promoteurs privés Cameroun étaient analphabètes alors que 2,1%
apportent leur contribution aux efforts d’éradication de seulement étaient inscrits comme apprenants dans les
l’analphabétisme. Centres d’Alphabétisation Fonctionnels.
On peut globalement relever que la couverture du
dispositif d’alphabétisation reste en deçà des besoins.
56
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Mortalité chez les enfants de moins de 5 ans (4,2%) que chez les
femmes enceintes (2,3%).
En 2004 le taux de mortalité chez les adultes de 15
Des années 1996-2001 à la période actuelle, la
à 49 ans était de 6,28 et 6,65‰ respectivement pour
mortalité infantile aurait baissé régulièrement, passant
les femmes et les hommes. Comme pour la morbidité,
de 80 ‰ à 62 ‰. En ce qui concerne la mortalité
le paludisme constitue la principale cause de mortalité
juvénile, elle aurait également baissé (de 72 ‰ à 63
dans certains groupes cibles. En effet, les résultats d’une
‰), mais dans une moindre proportion ; par ailleurs, la
enquête transversale réalisée en décembre 2004 par le
totalité de la baisse se serait produite entre les périodes
Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP)
1996-2001 et 2001-2006 alors qu’aucun changement
dans 166 districts de santé renseigne que la létalité
ne se serait produit récemment. Par contre la mortalité
palustre estimée à partir de 22 286 patients hospitalisés
maternelle connaît une dégradation passant 430‰ en
pour le paludisme est de 3,01%. Elle est plus élevée
1998 à 669‰ en 2004.
58
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
59
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
60
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
accouché avec l’assistance de personnel formé a atteint augmenté pour atteindre 43 % en 2004. À l’inverse,
le niveau de 64% de 1991. la proportion d’enfants n’ayant reçu aucune vaccination
Pour ce qui est de l’accouchement dans un établissement qui avait chuté de façon importante entre 1991 et 1998,
sanitaire, en 1991, 64 % des femmes accouchaient passant de 22 % à 12 %, a continué sa baisse pour
dans un établissement sanitaire et cette proportion avait atteindre 7% en 2004. En 2011, on note une timide
chuté en 1998 pour atteindre 54 %. La situation s’est tendance à l’amélioration de la couverture vaccinale
légèrement améliorée en 2004 (59 %) et en 2011 (61%) des enfants au Cameroun au cours de la période 2004-
sans pour autant retrouver le niveau de 1991. 2011, passant de 48% à 53% pour tous les antigènes,
En matière de couverture vaccinale, elle s’est nettement de 86% à 86% pour le BCG, de 65% à 68% pour la
améliorée en 2004 après avoir enregistré une troisième dose de DTCoq, et enfin, de 65% à 71% pour
diminution entre 1991 et 1998. La proportion d’enfants le vaccin contre la rougeole. De même, la couverture
complètement vaccinés contre les maladies cible du PEV vaccinale pour la troisième dose de polio est passée de
qui était passée de 41 % en 1991 à 36 % en 1998 a 67% à 70% au cours de cette même 2004-2011.
61
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
public et emploi des jeunes ; secteur industriel et emploi qualifiante pour les jeunes n’ayant aucune connaissance
des jeunes et secteur des services et emploi des jeunes. en termes de métier. Ces mesures viennent en amont
Ces axes stratégiques sont renforcés sur le terrain par de la recherche d’emploi, du fait de l’écart observé
deux types de mesures actives mises en place par le entre les produits du système scolaire et les besoins
FNE. Le premier type de mesures concerne l’appui à des entreprises en termes de qualification. Elles visent
l’insertion des jeunes à la recherche d’un emploi. Le à créer une passerelle entre le système éducatif et le
deuxième revoie aux mesures en amont à l’attention des milieu professionnel.
jeunes scolaires ou universitaires pour leur permettre de Parmi les autres programmes et projets d’emploi et
mieux construire leur itinéraire de qualification, en vue d’insertion des jeunes, on peut citer le Programme
de leur future insertion. d’Appui à la Jeunesse rurale et Urbaine (PAJER-U), le
En ce qui concerne les mesures d’appui à l’insertion Projet d’Insertion socio-économique des jeunes par
des jeunes à la recherche d’un emploi, le FNE a mis la création des micro-entreprises de Fabrication du
sur pied un dispositif qui se déroule en trois temps : Matériel Sportif (PIFMAS), le Fonds National d’Insertion
l’accueil, le bilan professionnel et l’orientation. Ce de Jeunes (FONIJ), les Centres Multifonctionnels de
dispositif est renforcé par trois autres mesures que sont Promotion des Jeunes (CMPJ), le Service Civique
les techniques de recherche d’emploi organisées sous National de Participation au Développement (SCNPD),
forme de séminaires, un programme d’emploi diplômé le projet de plaidoyer en faveur de l’emploi et les stages
conçu à l’attention de jeunes diplômés sans expérience des jeunes dans les services publics et privés.
professionnelle et des programmes de formation
III.4.2. Les performance des politiques publiques en faveur de la promotion de l’emploi des jeunes
Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, du taux d’emploi, il a reculé de près de 2 points entre
le chômage et le sous-emploi des jeunes sont restés 2005 et 2010 pour se situer à 66,4%. Chez les jeunes
persistants. En effet, selon la dernière Enquête nationale de 15-24 ans, il a baissé de 3,3 points.
sur l’emploi et le secteur informel (EESI) réalisée par Quant au taux de chômage, il est resté dans l’ensemble
l’Institut National de la Statistique (INS) au cours de quasi stable et se situe en 2010 à près de 12%. Il a
l’année 2010, le taux d’activité se situe à 69,0% et est même baissé de 2 points chez les jeunes de 15-24
en baisse de 2,4 points par rapport à 2005. Parmi les ans. Par contre, le sous-emploi global qui synthétise
jeunes âgés de 15 à 34 ans, le groupe d’âge le plus toutes les formes de distorsions sur le marché du travail
concerné par cette baisse est celui de 15-24 ans avec (sous-emploi visible, sous-emploi invisible, chômage),
une baisse de 4 points entre 2005 et 2010. S’agissant évalué au niveau national en 2010 à 70,6%, a connu
62
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
une baisse de 5,2 points par rapport à 2005. Chez les sur un marché de travail où le secteur formel ne couvre
jeunes, la situation s’est également améliorée dans les qu’environ 10 % des emplois. La tranche de la population
groupes d’âges 15-24 ans (-3,9 points) et 15-34 ans ciblée (17‑40 ans) par ce recrutement constitue un
(-5,8 points). poids démographique se situant à environ 37 % de la
C’est dans ce contexte qu’a été prise la décision de population totale. Même si le taux de chômage pour
recrutement de 25 000 jeunes camerounais par le cette tranche d’âges est relativement bas (5,4 % selon la
Président de la République le 10 février 2011, afin définition du BIT), il est fortement masqué par un sous-
d’induire une dynamique nouvelle sur le marché de emploi global qui touche plus de 70 % de personnes en
l’emploi. Cette décision s’inscrit également dans le cadre activité. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont
de la mise en œuvre du Document de Stratégie pour les plus affectés que ce soit par le chômage que par le
la Croissance et l’Emploi et intervient dans un contexte sous-emploi.
socio-économique caractérisé par une forte demande
63
IV. MESURES A ENVISAGER POUR
TIRER PROFIT DU DIVIDENDE
DEMOGRAPHIQUE
enfants. Cela réduit le nombre d’enfants qu’elles peuvent avoir, car elles ne se marient pas forcément dès qu’elles
sont en âge d’avoir des enfants.
o La limitation volontaire des naissances ;
o Le niveau de développement.
IV.1.2. Evolutions récentes des déterminants proches de la fécondité au Cameroun
Les Enquêtes Démographiques et de Santé menées au la stérilisation masculine (11%).
Cameroun permettent d’étudier la situation récente De manière générale, le niveau de connaissance d’au
ainsi que l’évolution au cours des vingt dernières moins une méthode contraceptive est le plus faible chez
années des facteurs qui jouent un rôle déterminant sur les femmes de 45-49 ans (83 %). Par contre, il atteint
l’exposition au risque de grossesse et donc sur le niveau le maximum de 90% chez les 20-24 ans et les 35-39
de fécondité. Il s’agit de l’utilisation de la contraception, ans. Selon le milieu de résidence, c’est en rural que ce
de la nuptialité, de l’activité sexuelle et de l’exposition niveau de connaissance est de loin la plus faible (82%)
au risque de grossesse après l’accouchement. contre 97% en milieu urbain.
Par ailleurs, c’est dans les trois Régions septentrionales
Utilisation de la contraception
(82 % dans l’Adamaoua, 72 % dans le Nord et 68 %
L’utilisation de la contraception suppose au préalable la dans l’Extrême-Nord) que le niveau de connaissance est
connaissance d’au moins une méthode contraceptive. plus faible.
Selon l’EDC-III (2004), le niveau de connaissance De même, les femmes sans niveau d’instruction ont un
des méthodes contraceptives au Cameroun est très niveau de connaissance faible (67 %) par rapport à
élevé. Neuf femmes sur dix connaissent au moins une celles qui ont fréquenté l’école (96 % des femmes du
méthode contraceptive. Elles connaissent mieux les niveau d’instruction primaire et 100 % des femmes du
méthodes modernes que les méthodes traditionnelles niveau d’instruction secondaire ou plus).
ou populaires. En effet, 90% connaissent les méthodes En termes d’évolution, le niveau de connaissance des
modernes contre environ 69 % pour les méthodes méthodes contraceptives s’est constamment amélioré
traditionnelles et une seulement 8%pour les méthodes chez les femmes depuis 1991. En effet, la proportion
populaires. des femmes connaissant au moins une méthode
C’est le condom masculin qui est la méthode la plus contraceptive est passée de 73% en 1991 à 81% en
fréquemment connue (86%), suivie de la pilule (69%) 1998 et à 90% en 2004. Chez les femmes en union,
puis des injectables (62%). Le condom féminin est connu cette proportion est passée de 70 % en 1991 à 77 % en
par 43% des femmes et la méthode la moins connue est 1998 et à 89 % en 2004.
EDS-MICS 2011
Dans le cadre de l’EDSC-III, le terme union s’applique à l’ensemble des femmes et des hommes qui se sont déclarés mariés ou vivant maritalement avec un/une partenaire. Entrent donc dans cette catégorie, aussi bien les
66 mariages civils,
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Cette amélioration du niveau de connaissance des on note dans l’ordre décroissant le condom masculin
méthodes contraceptives, touchant toutes les méthodes, (7,6%), les injectables (3,0%, contre 1,6% en 2004) et
est principalement imputable à la progression de la la pilule (1,9%). Les autres méthodes modernes ne sont
connaissance du condom masculin. En 1991 en effet, utilisées que dans moins de 1% des cas. La prévalence
44% des femmes en union connaissaient le condom des méthodes traditionnelles est faible et enregistre une
masculin ; en 1998 cette proportion était de 74% et en baisse, passant de 13% en 2004 à 9% en 2011.
2004, elle est de 84%. En 2004, la prévalence contraceptive en général était
Pour ce qui est de l’utilisation proprement dite des moins élevée en milieu rural (16%) qu’en milieu urbain
méthodes contraceptives, la prévalence en 2004 est de (36%). De même, elle était plus faible dans le Nord et
26% pour toutes les méthodes confondues, 14% pour l’Extrême-Nord (3% dans les deux cas). Pour les autres
les méthodes modernes et 13 % pour les méthodes régions, elles varient de 18% dans l’Adamaoua à 41%
traditionnelles. C’est parmi les plus jeunes de 15-19 ans au Sud-Ouest. Les femmes en union n’ayant jamais
et parmi les plus âgées de 45-49 ans que la prévalence été à l’école avaient une prévalence contraceptive plus
est la plus faible (environ 20 % dans les deux cas). La faible (4%) que les femmes ayant un niveau d’instruction
méthode moderne la plus utilisée est le condom masculin primaire (25%) ou que celles ayant un niveau d’instruction
(10%), le taux d’utilisation des autres méthodes étant secondaire ou plus (48%).
très faible. Parmi les méthodes traditionnelles, c’est la Etat matrimonial
continence périodique qui est la méthode la plus utilisée
(10 %). L’union constitue un des faits les plus importants
Chez les femmes en union, la prévalence contraceptive sanctionnant le début de l’exposition au risque de
n’est guère différente de celle de l’ensemble des femmes. grossesse. En 2004, près de sept femmes sur dix (67%)
Cependant, ce taux d’utilisation chez les femmes en étaient en union au moment de l’enquête : 52% étaient
union a légèrement diminué en 2011 passant de 26% mariées et 15% vivaient en union consensuelle. Le célibat
à 23%. concernait 24% des femmes, soit près d’une femme sur
En ce qui concerne la prévalence contraceptive des quatre.
méthodes modernes, elle est 14% chez les femmes en Les proportions de femmes célibataires diminuent consi-
union en 2011 et a légèrement augmenté par rapport à dérablement avec l’âge, passant de 67% à 15-19 ans
2004 où elle était de 13% alors qu’elle avait sensiblement à 8% à 25-29 ans et à 4 % à 30-34 ans. A 35-39 ans
augmenté entre 1991 (4%) et 1998 (7%). Parmi les comme à 40-44 ans, la proportion de femmes encore
méthodes modernes les plus couramment utilisées, célibataires n’est plus que de 2 %. L’union est donc un
phénomène quasi-général chez les femmes au Came-
67
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
roun. Inversement, la proportion de femmes mariées union avant 18 ans et près de neuf femmes sur dix (88
augmente avec l’âge. Elle passe de 19 % à 15-19 ans %) l’étaient avant 25 ans (tableau 6.4). L’âge médian
à 46 % à 20-24 ans, pour atteindre son maximum à d’entrée en première union des femmes de 25-49 ans
35-39 ans (74 %). Cette augmentation est parallèle à est estimé à 17,6 ans.
la baisse brutale de la proportion des célibataires (67 % On relève cependant un net recul de l’âge d’entrée en
à 15-19 ans, 23 % à 20-24 ans et 8 % à 25-29 ans). union des générations les plus anciennes aux plus ré-
Entre 1998 et 2994, l’état matrimonial des femmes centes. En effet, l’âge médian à la première union chez
est resté stable dans sa structure. Las proportions de les femmes des générations les plus anciennes (âgées
femmes célibataires ou en union sont restées quasiment de 45-49 ans) est de 17,0 ans, alors qu’il est de 18,3
les mêmes. Parmi les femmes en union, la proportion de ans pour celles des générations récentes (âgées de 20-
celles qui ont déclaré être mariées a diminué au profit 24 ans). De plus, la proportion des femmes qui entrent
de celles qui se sont déclarées en union consensuelle. en union avant l’âge de 18 ans diminue des généra-
En termes d’âge au mariage, la grande majorité des tions les plus anciennes aux plus récentes : elle est de
femmes (environ 90% ou plus) entre en union avant 61 % pour les femmes actuellement âgées de 45-49
l’âge de 30 ans et ceci depuis 1991. Cependant, dans ans en 2004 et de 47 % pour celles de 20-24 ans.
les périodes les plus récentes elles observent un léger Entre 1998 et 2004, l’âge à la première union est resté
délai en retardant l’âge d’entrer en union: en 1991, 56 sensiblement le même (17,4 ans en 1998 et 17,6 ans
% des femmes 15-19 ans étaient célibataires; en 1998, en 2004). En 1991 par contre, cet âge médian était
64 % étaient célibataires; et 67 % étaient encore céli- estimé à 16,5 ans parmi les femmes de 25-49 ans. De-
bataires en 2004. Après cet âge, le rythme s’accélère puis cette date, il y a donc eu un vieillissement de l’âge
très rapidement au point qu’à 20-24 ans, cette propor- d’entrée en première union.
tion diminue pour atteindre seulement environ 25 % de Le milieu de résidence influence nettement le calendrier
femmes célibataires. de la primo-nuptialité des femmes au Cameroun. En
En ce qui concerne la primo-nuptialité, l’âge d’entrée effet, les femmes du milieu urbain entrent nettement
en première union chez les femmes camerounaises est plus tard en union que celles du milieu rural (18,7 ans
assez précoce. En 2004, 22 % des femmes âgées de 25- contre 16,6 ans). En considérant le milieu urbain seul,
49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union on constate que les femmes de Yaoundé/Douala entrent
avant d’atteindre l’âge de 15 ans, alors que l’ordon- bien plus tard en union (20,6 ans) que celles des Autres
nance n° 81/062 du 29 juin 1981 fixe l’âge au mariage villes (17,6 ans). Selon les Régions, l’âge médian d’en-
à 15 ans pour les filles et à 18 ans pour les garçons. trée en première union varie d’un maximum de 20,1
Plus de la moitié des femmes (54 %) étaient déjà en ans chez les femmes du Sud à un minimum de 14,9
68
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
ans chez celles de l’Extrême-Nord. On constate que les portions des femmes ayant déjà eu des rapports sexuels
femmes de l’Extrême-Nord (14,9 ans), du Nord (15,5 sont plus élevées que celles des femmes déjà en union
ans) et de l’Adamaoua (15,6 ans) entrent plus préco- au même âge.
cement en union que celles des autres régions. Par ail- Entre 1991 et 2004, l’âge médian aux premiers rap-
leurs, le niveau d’instruction influence l’âge d’entrée en ports sexuels des femmes de 20-49 ans n’a pas varié de
première union des femmes : plus elles sont instruites, façon sensible puisqu’il est passé de 15,9 ans en 1991
plus elles entrent en union à un âge tardif (15,3 ans à 16,5 ans en 2004.
chez les femmes sans niveau instruction contre 20,8 ans En ce qui concerne l’activité sexuelle proprement dite,
chez celles ayant un niveau instruction secondaire ou 51% des femmes en 2004 sont sexuellement active .
plus). Cette proportion des femmes sexuellement actives aug-
mente avec l’âge, passant d’un minimum de 26% à
Activité sexuelle
15-19 ans à un maximum de 64% à 35-39 ans, puis
L’âge aux premiers rapports sexuels est un déterminant décroît à partir de 40-44 ans. En ce qui concerne l’état
de la fécondité car ceux-ci n’ont pas forcément lieu matrimonial, l’activité sexuelle est relativement moins
dans le cadre exclusif de l’union. En 2004, 25 % des fréquente chez les femmes célibataires (15%). C’est
femmes de 20-49 ans avaient déjà eu des rapports chez les femmes en union elle se situe à 67%.
sexuels avant d’atteindre 15 ans. Cette proportion est Les proportions de femmes sexuellement actives sont
de 87 % avant d’atteindre 20 ans et de 93 % avant plus élevées en milieu rural (54%). Selon la Région, les
d’atteindre 25 ans. L’âge médian aux premiers rapports femmes du Nord (65 %), de l’Extrême-Nord (63 %) et
sexuels chez les femmes âgées de 20-49 ans est estimé de l’Adamaoua (58 %) sont sexuellement plus actives
à 16,5 ans. Cet âge est plus précoce que l’âge d’entrée que celles de l’Ouest (37 %), du Nord-Ouest (38 %) et
en première union (17,8 ans) ; ce qui semble indiquer des autres Régions. Par ailleurs, 64 % des femmes qui
que les premiers rapports sexuels ont lieu 1,3 an avant n’ont aucun niveau d’instruction sont sexuellement plus
l’entrée en première union. Par ailleurs, des générations actives contre 44 % de celles de niveau d’instruction
les plus anciennes aux plus récentes, on ne dénote pas secondaire ou plus. En outre, il semble que l’activité
de modification de l’âge aux premiers rapports sexuels sexuelle soit influencée par la pratique contraceptive
: l’âge médian étant de 16,3 ans pour les femmes des puisque 79 % des femmes utilisant la pilule, 74 % de
générations les plus anciennes (45-49 ans) et de 16,7 celles ayant été stérilisées et 62 % de celles qui ont re-
ans pour celles des générations les plus récentes (20-24 cours sont sexuellement actives contre 46 % de celles
ans). qui n’utilisent aucune méthode.
Par ailleurs, à tous les groupes d’âges actuels, les pro-
religieux et coutumiers, que les unions de fait. Les femmes qui ne sont ni en union, ni veuves, ni séparées ou divorcées, constituent le groupe des célibataires.
69
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
Exposition au risque de grossesse après l’ac- trois années précédant cette enquête étaient en amé-
couchement norrhée post-partum. Un peu plus de sept femmes sur
dix (74%) sont restées en aménorrhée jusqu’à 5 mois,
L’exposition au risque de grossesse après l’accouche-
une femme sur deux (50%) l’était encore à 9 mois et
ment dépend, entre autres facteurs, du retour de l’ovu-
16% à 19 mois.
lation et de l’abstinence sexuelle post-partum.
Quant à l’abstinence post-partum dont la pratique sur
L’aménorrhée post-partum qui constitue le temps écou-
une longue période est ancienne au Cameroun, sa
lé entre l’accouchement et le retour de l’ovulation peut
durée moyenne en 2004 est de 6,3 mois et sa valeur
être influencée par l’intensité, la fréquence et la durée
moyenne de 10,4 mois. Cependant, on note un rac-
de l’allaitement au sein. Selon l’EDSC-III de 2004, la
courcissement sensible de ces durées car elles étaient
durée médiane de l’aménorrhée post-partum est esti-
respectivement de 14,4 mois et 11,9 mois en 1998.
mée à 9,3 mois et sa valeur moyenne se situe à 11,2
mois. 31% de femmes ayant accouché au cours des
Il s’agit des femmes ayant eu au moins un rapport sexuel durant les quatre semaines ayant précédé l’enquête.
70
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
la vente et la publicité des contraceptifs . Dans cette le renforcement et l’intégration des services de Santé
même dynamique, le Gouvernement s’est officiellement Maternelle et Infantile, de Planification Familiale ;
exprimé à plusieurs occasions, notamment lors de la • l’adoption en 2001 de la Déclaration de Politique
Conférence Internationale sur la Population de Mexico Nationale de la Santé de la Reproduction.
en 198, promouvant la planification familiale comme La Stratégie Sectorielle de la Santé (2001-2015) qui
moyen d’espacement des naissances en vue de préserver constitue le cadre de référence en matière de santé
la santé de la mère et de l’enfant et de lutter contre la publique place la Planification Familiale parmi les axes
stérilité. d’intervention prioritaires de l’un des quatre programmes
C’est véritablement en 1986 que la position du retenus. Il s’agit d’accroitre l’accès des services avec
Gouvernement s’est clairement affirmée en faveur de la comme cible une prévalence contraceptive de 45%. Les
planification familiale dans le discours du Chef de l’Etat types d’interventions pour atteindre cet objectif sont (i)
lors de la présentation du VIème Plan à l’Assemblée les activités de counselling sur le choix de la méthode ;
Nationale lorsqu’il a déclaré : (ii) l’offre de services de planification familiale et la prise
« … C’est le lieu me semble-t-il, d’attirer l’attention en charge des effets secondaires et complications des
des Camerounais et des Camerounaises sur les méthodes contraceptives ; et (iii) la planification dans le
conséquences économiques et sociales d’une post-partum, post-abortum et chez les adolescents.
progression incontrôlée de la natalité. La procréation, IV.1.4. Les efforts en matière de planification
fût-elle un droit fondamental de tout homme, peut et familiale
doit être maîtrisée. Il s’agit par conséquent, non pas
de rompre avec nos convictions religieuses et nos us Les préférences en matière de fécondité sont importantes
et coutumes en ce domaine, mais de tendre de plus en dans la mesure où elles expriment non seulement les
plus vers la promotion et l’instauration réfléchies d’une efforts accomplis par les couples dans le contrôle de
paternité consciente et responsable… ». leur fécondité, mais elles permettent surtout d’évaluer
L’évolution de la politique gouvernementale de les besoins futurs en matière de contraception et donc
planification familiale a ensuite été marquée par : d’évaluer les efforts dans le domaine de la planification
• l’adoption en 1992 de la Déclaration de la Politique familiale.
Nationale de Population, laquelle comporte un ensemble Le désir d’avoir des enfants
de mesures visant la promotion de la planification
Chez une femme, avoir ou non des enfants en plus dans
familiale ;
l’avenir est généralement lié à son âge, le nombre de
• l’adoption de la Déclaration de la Politique Nationale
ses enfants actuellement en vie ou de ceux du couple.
de réorientation des soins de santé primaires, visant
En 2004, 20% des femmes en union ne désiraient plus
71
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
d’enfants tandis qu’environ 7 femmes sur dix (71 %) en femmes en union des trois Régions septentrionales du
souhaiteraient davantage. 32% des femmes désirant Cameroun, à savoir le Nord (9 %), l’Extrême Nord (15 %)
des enfants (supplémentaires) dans l’avenir, souhaitent et l’Adamaoua (18 %) ont moins fréquemment déclaré
espacer la prochaine naissance d’au moins deux ans que les autres vouloir limiter leur descendance. Selon
et 31 % la veulent rapidement (avant deux ans). Il le niveau d’instruction, ce sont les femmes sans niveau
apparait ainsi qu’une femme en union sur deux (52 %) d’instruction (16 %) qui sont proportionnellement les
peut être considérée comme candidate potentielle à la moins nombreuses à souhaiter limiter leurs naissances.
planification familiale. Les besoins en matière de planification
Un examen rétrospectif montre que par rapport à 2004, familiale
le pourcentage de femmes ne désirant plus d’enfants a
augmenté très légèrement, passant de 12% en 1991, Selon l’EDSC-III réalisée en 2004, parmi l’ensemble des
à 18% en 1998, puis à 20% en 2004. En outre la femmes âgées de 15 à 49 ans, 15 % ont des besoins
proportion de celles désirant espacer les naissances non satisfaits en matière de planification familiale
pour une période d’au moins deux ans est restée dont environ 10 % pour l’espacement des naissances
pratiquement stable (31 % en 1998 contre 32 % en et 4 % pour la limitation. La demande potentielle en
2004). planification de ces femmes est de 41% dont 11%
Au fur et à mesure que le nombre d’enfants vivants seulement pour la limitation des naissances et 30%
augmente, la proportion de femmes désirant un pour l’espacement. La proportion des femmes dont les
autre enfant diminue assez rapidement. En effet, le besoins en planification familiale sont satisfaits est de
pourcentage de femmes qui désirent avoir des enfants 26 % soit 64 % de la demande potentielle totale.
supplémentaires passe de 95 % chez celles n’ayant Pour les femmes en union, alors que le niveau d’utilisation
aucun enfant à 77 % chez celles en ayant déjà 3 pour actuelle de la contraception reste relativement faible (26
atteindre 50 % chez les femmes ayant 5 enfants. %, voir chapitre 5-Planification familiale), la proportion
Parmi les femmes en union, environ une sur cinq (21 %) de celles qui ont des besoins non satisfaits en matière
estime qu’elle a atteint la taille désirée de sa famille et ne de planification familiale est de 20 %. Parmi celles-
désire donc plus avoir d’enfants. Les femmes en union ci, la majorité aurait davantage besoin d’utiliser la
ne désirant plus d’enfants sont proportionnellement plus contraception pour espacer que pour limiter (14 % contre
nombreuses en milieu urbain (24 %) qu’en milieu rural 6 %). Si les femmes en union ayant des besoins non
(19 %). Suivant la Région, la proportion de femmes ne satisfaits en matière de contraception satisfaisaient ces
voulant plus d’enfants varie d’un minimum de 9 % dans besoins, c’est-à-dire si elles utilisaient effectivement une
le Nord à un maximum de 31 % dans le Littoral. Les méthode contraceptive, leur prévalence contraceptive
Langue-Menye (1999).
EDCS-III 3004. Rapport principal
72
ETUDE SUR LES CONDITIONS DE BENEFICE DU DIVIDENDE DEMOGRAPHIQUE AU CAMEROUN
pourrait atteindre 46 %. Cette demande potentielle pour l’espacement sont toujours plus importants que les
totale en planification familiale aurait pour objectif besoins pour la limitation de naissance.
essentiel l’espacement des naissances (32 % contre 14 Quand on considère les régions, la proportion de
% pour la limitation). Actuellement au Cameroun, 56 femmes en union dont les besoins en matière de
% de la demande potentielle en planification familiale planification familiale sont non-satisfaits varie d’un
pour les femmes en union est satisfaite. minimum de 18 % dans le Sud-Ouest, à un maximum
Les besoins en matière de planification familiale varient de 25 % à l’Est. C’est dans les régions du Nord (22
selon les caractéristiques sociodémographiques des %), de l’Extrême-Nord (24 %) et de l’Adamaoua (37
femmes en union. Quand on considère l’âge, on %) que l’on a enregistré la demande potentielle totale
constate que c’est dans les groupes d’âges 35-39 ans la plus faible par rapport à la moyenne nationale (46
(24 %) et dans une moindre mesure dans ceux de 20-24 %). Ces régions sont également celles dans lesquelles
ans (22 %) et de 30-34 ans (21 %) que les pourcentages la pratique contraceptive est la moins fréquente. Dans
de femmes ayant des besoins non satisfaits sont les plus toutes les régions, les besoins non-satisfaits en matière
élevés. La prévalence contraceptive est également à son de planification familiale sont davantage axés sur
niveau maximum entre 35 et 39 ans (31 %). C’est à l’espacement des naissances que sur la limitation.
ces mêmes âges que la demande potentielle totale est S’agissant du niveau d’instruction et du niveau de bien-
la plus élevée (55 %). On peut noter que jusqu’à 34 être économique du ménage, on ne constate pas de
ans, les besoins en matière de planification familiale différence significative pour les besoins non satisfaits.
sont essentiellement orientés vers l’espacement des Mais par contre, les résultats concernant la demande
naissances. Par contre, à partir de 35 ans, les femmes potentielle totale en planification familiale font
ont beaucoup plus de besoins pour limiter que pour apparaître de fortes disparités. En effet, les proportions
espacer leurs naissances. de demande potentielle totale passent de 65 % chez les
Pour ce qui est du milieu de résidence, les résultats femmes ayant un niveau d’instruction secondaire à 48
montrent que les proportions de femmes ayant des % chez celles ayant un niveau d’instruction primaire et
besoins non satisfaits sont très proches en milieu rural à 24 % seulement chez celles sans niveau d’instruction.
(21 %) et en milieu urbain (20 %). A Yaoundé/Douala, De même, l’écart entre les femmes des ménages les
la proportion de femmes ayant des besoins non- plus pauvres (26 %) et celles des ménages les plus
satisfaits est légèrement plus faible (18 %). Par ailleurs, riches (62 %) est important. Cette situation découle
la demande potentielle totale varie de 37 % en milieu d’une insuffisance des besoins satisfaits pour les femmes
rural à 53 % dans les Autres villes et atteint 61 % à sans niveau d’instruction et pour celles des ménages les
Yaoundé/Douala, où la demande est la mieux satisfaite plus pauvres. Il s’ensuit une forte disparité du taux de
(70 %). Quel que soit le milieu de résidence, les besoins satisfaction de la demande potentielle totale.
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Une sensibilisation presque agressive, compte tenu du poids des traditions et de la religion qui sont pro natalistes ;
L’introduction des modules sur la planification familiale dans les enseignements du système éducatif ;
Le renforcement de l’offre de planification familiale ;
La recherche et la mobilisation des financements nécessaire.
(ii) Améliorer la qualité du système éducatif
Les enquêtes menées au Cameroun et déjà évoquées plus haut confirment que le niveau d’instruction a un impact
direct important sur la population et sa dynamique (nombre d’enfants, mortalité infantile). Or le diagnostic récent
du système éducatif camerounais révèle de nombreuses insuffisances, dont un très faible niveau de la gestion pé-
dagogique, une baisse depuis 15 ans du niveau moyen des acquis des élèves qui se situe par ailleurs très en deçà
de la moyenne constatée dans les pays à revenu intermédiaire, un profil de scolarisation marqué par une forte
tendance à la continuité des études et une faible régulation (la sélection s’opère en très grande partie par abandon
à l’intérieur des cycles et non entre les cycles d’études), une explosion incontrôlée des effectifs dans l’enseigne-
ment supérieur (triplement en 10 ans) et de très significatives difficultés d’insertion des formés. Le premier cycle du
secondaire apparaît en particulier comme « l’enfant le plus malade » du système éducatif camerounais et appelle
d’urgence une réflexion forte pour améliorer ses performances. Un accent devrait également être accordé à la
promotion de l’éducation des jeunes filles.
(iii) Renforcer les performances du système de santé
Les performances du système de santé en général et de la santé reproductive en particulier, qui ont connu une forte
dégradation pendant les années de crise, commencent à peine à retrouver leur niveau de 1991. La stagnation du
taux brut de mortalité à un niveau élevé (13,6) depuis 1987 et l’augmentation ces dernières années de la mor-
talité maternelle, infantile et infanto-juvénile constituent des évolutions inquiétantes, qui incitent peu à une baisse
volontaire des naissances. Une réflexion courageuse et des actions fortes pour réformer le système de santé et
décentraliser davantage sa gestion en vue d’améliorer significativement ses performances sont nécessaires.
(iv) Renforcer les mécanismes de solidarité intergénérationnelle
La faible pratique contraceptive observée ne s’explique pas seulement par la faiblesse du dispositif de promotion
du contrôle de fécondité, mais pourrait également reposer tout autant sinon plus sur la demande d’enfants, qui
reste élevée au Cameroun.
Il est à cet égard important, pour réduire la fécondité, de bien comprendre les logiques pouvant soutenir cette
demande. De nombreux développements à ce sujet convergent pour dire qu’une progéniture nombreuse apparaît
au Cameroun comme ailleurs en Afrique comme une garantie pour les parents quand ces derniers deviendront
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inactifs. La demande élevée d’enfants s’explique ainsi pour une part non négligeable sur l’aspiration fondamentale
à bénéficier, au moment d’entamer la vieillesse, d’une assistance des enfants basée sur le principe de solidarité
intergénérationnelle. Avoir une progéniture nombreuse serait donc un investissement pour les vieux jours.
Une amélioration des dispositifs modernes d’assurance vieillesse et même d’assurance chômage contribuerait
probablement à lever les incertitudes sur l’avenir et pourrait impacter significativement sur la demande d’enfants.
IV2.2 Augmenter la création d’emplois pour la population active jeune
La question de l’emploi occupe une place prépondérante dans les préoccupations de toutes les catégories de la
population. Celle propre à l’emploi des jeunes présente une sensibilité particulière si l’on considère le taux de chô-
mage de la jeunesse. Cette question pourrait trouver des éléments de réponse au travers des orientations retenues
dans le cadre du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi. Par ailleurs, la définition, l’intensification
et le renforcement des programmes et projets spécifiques accordant une place centrale à l’emploi des jeunes de-
vraient être poursuivies.
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CONCLUSION
En se référant aux schémas observés dans les pays qui on su tirer profit du dividende démographique, en particulier
aux pays de l’Asie de l’Est, on peut croire que l’évolution démographique camerounaise peut être mise à profit
pour devenir un facteur important de la prospérité économique des années à venir. Pour ce faire, des conditions
doivent être remplies. Celles mises en évidence par la présente étude sont de deux ordres.
Les premières concernent le niveau de fécondité. En effet, les hypothèses envisagées pour les projections démo-
graphiques qui ont été réalisées enseignent que le maintien du niveau actuel de fécondité ne permettrait pas d’at-
teindre les niveaux de ratio de dépendance observés dans les pays évoqués plus haut afin de se positionner dans
la fenêtre de l’opportunité démographique. Par contre, un niveau moyen de fécondité permet d’envisager l’atteinte
de ces niveaux de ratios de dépendance à un horizon qui pourrait même être raccourci si la fécondité était plutôt
faible.
Il s’agit alors pour les pouvoirs publics de renforcer les politiques visant à réduire sensiblement la fécondité.
Au-delà de la promotion de la planification familiale, il apparait même nécessaire d’inscrire de manière explicite
l’objectif de réduction des naissances dans les politiques publiques. Un accent particulier devrait aussi être accordé
aux groupes cibles identifiés comme étant moins enclins à une réduction de la fécondité. Ces efforts nécessaires
devraient faire l’objet d’un engagement permanent aussi bien des pouvoirs publics que ses partenaires.
Les autres conditions sont relatives aux politiques d’éducation, de santé, de solidarité et de promotion de l’emploi
en général, mais particulièrement de l’emploi des jeunes. L’atteinte de la fenêtre de l’opportunité démographique
suppose en effet une proportion assez importante de population active. Il faut donc réunir les conditions pour four-
nir à cette population la formation et les emplois nécessaires. Les mesures proposées s’inscrivent dans la poursuite
de la mise en œuvre des orientations du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi et dans l’intensifi-
cation des programmes spécifiques pour les jeunes.
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© 2013 Editions Balafon
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