Politique de Sante de L'enfant PDF
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Royaume Du Maroc
Ministre De La Sante
Direction de la Population
POLITIQUE DE SANTE
DE LENFANT
AU MAROC
ANALYSE DE SITUATION
Octobre 2005
ROYAUME DU MAROC
MINISTERE DE LA SANTE
Direction de la Population
Octobre 2005
i
PREFACE
A laube du troisime millnaire, le Maroc est plus dtermin que jamais relever les dfis en matire de
dveloppement humain en gnral et dans le domaine de la sant en particulier. Son engagement en
faveur de la ralisation des objectifs du millnaire pour le dveloppement nest que la traduction
pratique de cette volont. Or, la sant est place au cur du dveloppement comme lillustre le fait que
sur les 8 objectifs du millnaire trois sont en rapport direct avec la sant savoir : la rduction de la
mortalit infanto juvnile, la rduction de la mortalit maternelle et larrt voire linversion de la
propagation du VIH/SIDA.
Convaincu que lun des moyens les plus surs datteindre les objectifs du millnaire consiste investir
dans la sant de lenfant, le Maroc a toujours accord une place privilgie lenfance.
Les perspectives de la croissance conomique de notre pays et l'volution des principaux quilibres de
l'conomie nationale font ressortir la ncessit dinvestir dans la sant et ce ct dautres interventions
visant raliser une croissance forte et soutenue, favorable la cration d'emplois, l'amlioration des
conditions de vie des catgories sociales dfavorises. Cette croissance reste tributaire du renforcement des
actions susceptibles d'amliorer le niveau de la productivit des investissements privs, de rationaliser le
secteur public, de dynamiser le secteur financier et d'encourager l'pargne. Linitiative Nationale de
Dveloppement Humain lance par Sa Majest le Roi Mohamed VI base sur une approche multisectorielle
et participative constitue une bonne opportunit pour relacer le dveloppement du pays.
Une telle perspective se nourrit ncessairement dans une croissance conomique favorisant le
dveloppement social et son corollaire, la sant. Le lien entre la sant dune population et sa productivit est
dsormais tabli : un niveau de sant faible engendre systmatiquement des cots supplmentaires,
prjudiciables pour la croissance.
Lanalyse de la situation sanitaire de lenfant marocain ne pourrait avoir lieu sans analyser la condition
de lenfant marocain dune manire gnrale, cest dcrire lengagement de lEtat, des collectivits
locales et de la socit civile, cest jauger les systmes politiques, conomiques, judiciaire et social ; cest
aussi analyser le statut de la femme dans la famille et la socit. Par ailleurs, la sant de lenfant est
intimement lie ltat de sant de la mre et de ce fait, toute analyse de la premire sans se soucier de
la deuxime serait une erreur monumentale. De mme, on ne saurait rviser la politique de sant de
lenfant, sans jeter un regard critique sur le systme de sant du pays.
Ce document est le fruit dun travail de synthse de la situation de la sant de lenfant au Maroc ralise
par un groupe de cadres du Ministre de la Sant en se basant dans une grande partie sur les rsultats de
lanalyse du systme de sant marocain loccasion de la prparation de la charte de la sant. Cette
analyse est complmentaire dautres travaux mens auparavant et ne saurait tre exhaustive.
Il sagit dun document labor dans le cadre de la prparation du plan daction national en faveur de
lenfant .pour la dcennie 2005-2015. Ce plan daction qui couvre trois composantes : la sant,
lducation et la protection de lenfance devrait tre finalis et prsent au comit des droits de lEnfant
des Nations Unies la fin du premier trimestre de lanne 2005. Il est indniable que lune des actions
incontournables consiste rviser la politique de sant au Maroc la lumire du contexte actuel et des
tendances futures.
Cest ce titre que le Maroc a exprim au dbut de lanne 2004 le souhait de faire partie des cinq pays
(Maroc, Tunisie, Egypte, Soudan et Syrie) de la Rgion de la Mditerrane Orientale o un projet de
rvision de la politique de sant de lenfant a t initi par le bureau rgional de lOMS.
ii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Rpartition de la population des enfants par tranche dge
Tableau 2 : Evolution et tendance de la structure de la population marocaine par groupe dge
(1960-2019)
Tableau 3 : Niveau de la dpense globale de sant : comparaisons avec des pays
dveloppement conomique similaire (1997/98)
Tableau 4 : Sources par nature du financement, 1997/98
Tableau 5 : Rpartition du nombre d'AVCI par groupe de maladies et par sexe, 1992.
Tableau 6 : Rpartition du nombre d'AVCI par tranche d'ges et par sexe, 1992.
Tableau 7 : Etat comparatif de la rpartition relative, par groupe de maladies des AVCI avec
d'autres pays ayant raliss l'tude.
Tableau 8 : Prvalence du retard de croissance et d'insuffisance pondrale parmi les enfants de
moins de 5 ans.
Tableau 9 : Exemples de projets en partenariat avec une collectivit locale
Tableau 10 : Exemples de projets raliss ou en cours de ralisation par des mcnes ou des
associations de la socit civile.
Tableau 11 : Apport de la coopration internationale, projets clturs
Tableau 12 : Organisations internationales projets de coopration en cours
Tableau 13: Quelques exemples de financement dans le cadre de la coopration bilatrale
Tableau 14 : Autres exemples de financement dans le cadre de la coopration bilatrale
Tableau 15 : Nombre moyen de peses par milieu et tranches dge
Tableau 16 : Evolution des indicateurs anthropomtriques (1987-2003)
Tableau 17 : Calendrier national de vaccination des enfants
Tableau 18 : Calendrier national de vaccination des femmes en ge de reproduction
Tableau 19 : Evolution de la prvalence des maladies diarrhiques durant la priode 87-97
Tableau 20 : Pratiques des mres en matire dapport de liquides face la diarrhe
Tableau 21 : Taux dutilisation des SRO
Tableau 22 : Pratiques des mres face la diarrhe en matire dalimentation
Tableau 23 : Utilisation des mdicaments au cours des pisodes diarrhiques de lenfant
Tableau 24 : Situation de la pratique de lallaitement maternel au Maroc
Tableau 25 : Morbidit infanto-juvnile au Maroc, Tunisie, Syrie et Djibouti
Tableau 26 : Mortalit chez les enfants de moins de cinq ans
Tableau 27 : Morbidit infanto-juvnile
Tableau 29 : Infrastructure sanitaire au niveau des provinces de Mekns El Menzeh
et dAgadir Ida Outanane (1999).
Tableau 30 : Recherche des problmes de sant ventuellement associs selon le motif de
consultation
Tableau 31: Evaluation de ltat nutritionnel et recherche de lanmie chez les enfants malades
Tableau 32 : Prescription abusive des antibiotiques pour les cas de diarrhe et dinfections
respiratoires aigus
Tableau 33 : Conseils aux mres denfants malades
iii
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution et tendance de la mortalit (%) dans l'enfance au cours de la priode
1962 2016
Graphique 2 : Impact de la couverture vaccinale par le Vaccin Ainti-Rougeoleux sur la situation
des cas de rougeole (1987-2003)
Graphique 3 :Evolution et tendance de la fcondit par milieu de rsidence (1977-2019)
Graphique 4 : Structure dge de la population marocaine- 2001
Graphique 5 : Structure dge de la population marocaine - 2020
Graphique 6 : Evolution du taux d'analphabtisme fminin (%) par milieu de rsidence 19601998
Graphique 7 : Demande de soins de sant selon le statut du lieu de la consultation au niveau
national (ENNVM. 1990/91 et 1998/99)
Graphique 8 : Demande de soins de sant selon le statut du lieu de la consultation en milieu
rural (ENNVM. 1990/91 et 1998/99)
Graphique 9 : Demande de soins de sant selon la catgorie de professionnel de sant
consult en milieu rural (ENNVM 1998/99)
Graphique 10 : Demande de soins de sant selon la catgorie de professionnel de sant
consult niveau national (ENNVM 1998/99)
Graphique 11 : Couverture vaccinale des enfants gs de 12-23 mois selon le niveau de vie 9091, ENPS-II. 92
Graphique 12 : Assistance l'accouchement selon le niveau de vie (ENNVM 1990/91 et ENPSII. 92)
Graphique 13 : Sources par nature du financement, 1997/98
Graphique 14 : Evolution de l'esprance de vie la naissance par sexe au Maroc 1967-1999
Graphique 15 : Evolution de la mortalit des enfants de moins de cinq ans entre les priodes
1962-66 et 1997-2001
Graphique 16 : Princiaples causes de mortalit infanto-juvnile au Maroc, ECCD 1998
Graphique 17 : Insuffisance pondrale en% (Poids /Age)-Comparaison entre 1992 et 1997.
Graphique 18 : Evolution du taux de mortalit infantile ( naissances vivantes) selon le milieu
de rsidence entre les priodes 1964 et 1999
Graphique 19 : Taux de mortalit infantile et des enfants de moins de cinq ans selon le niveau
de vie, ENNVM 1990/91 et ENPS-1992
Graphique 20 : Rpartition des taux de mortalit infantile par rgion - 1997
Graphique 21 : Taux de mortalit maternelle par milieu de rsidence (pour 100 000 naissances
vivantes) Comparaison entre 1987 et 1992
Graphique 22 : Evolution des taux de mortalit infantile selon le niveau d'instruction de la mre,
1962-1994
Graphique 23 : Taux de couverture vaccinale chez les enfants 12-23 mois
Graphique 24 : Impact de la couverture vaccinale par le VPO
Graphique 25 : Taux des naissances protges contre le ttanos nonatal
Graphique 26 : Effectif des professionnels de sant forms la PCIME
Graphique 27 : Nombre de sessions de formation clinique PCIME
Graphique 28 : Tendance de la mortalit infanto-juvnile lchelle mondiale,1960-2000, avec
les projections jusqu 2015 (1)
iv
LISTE DES ABREVIATIONS
AMIP
AMM
AMO
AVCI
AVDP
BASICS
BO
CERED
CHU
CL
CMB
CMG
CMS
CRM
DELM
DEM
DH
DHS
DHSA
DMP
DMS
DP
DPRF
DRH
DTCP
ECCD
ECVMD
EMPCD
EMRO
ENDPR
ENFPF
ENNVM
ENPC
ENPSF
ENSME
ENPS
ENPS PANEL
E.S.S.B.
EVCI
EVCS
EVN
FAR
FC
GATT
GRH
HKI
Hib
HTA
HVB
HVC
IEC
IFCS
IFTS
INAS
IST
JNV
MNT
Most
MS
v
MST
OCDE
OI
OIG
OIT
OMD
OMS ou WHO
ONEP
ONDE
ONG
ONU
PAGER
PAPCHILD
PAQ
PCIME
PECS
PERG
PEV
PGHT
PLIRA
PLMC
PLMD
PIB
PMI
PNI
PNUD
PSP
RAMED
RESSB
RESSMA
RGPH
RH
SEGMA
SEIS
SIAAP
SIDA
SMI
SMIG
SNIS
SRO
SS
TRIPs (ADPIC)
TRO
TOM
TV
TVA
UAM
UNFPA
UI
UNICEF
US
USAID
VIH
vi
vii
II. CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET SOCIO-DEMOGRAPHIQUES .......................7
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMAT ..................................................................................7
2. CRACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ......................................................................7
2.1. Tendances dmographiques ................................................................................................................7
2.1.1. Evolution de la fcondit...................................................................................................................7
2.1.2. Changements dans la structure dge avec une tendance au vieillissement de la population ....8
2.1.3. Accroissement constant du niveau durbanisation.......................................................................10
3. NIVEAU SOCIO-ECONOMIQUE, REVENUS, EMPLOI ET CHOMAGE .................................10
4. NIVEAU DINSTRUCTION ..............................................................................................................10
5. CONDITIONS DE LHABITAT DANS LA PERIPHERIE DES VILLES, LES ANCIENNES
MEDINAS ET EN MILIEU RURAL ......................................................................................................11
6. DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DE BASE .........................................................11
6.1. Eau potable et assainissement ...........................................................................................................11
6.2. Electricit ............................................................................................................................................11
6.3. Infrastructure routire.......................................................................................................................12
7. QUALITE DE LENVIRONNEMENT ..............................................................................................12
7.1. Urbanisation .......................................................................................................................................12
7.2. Changements climatiques ..................................................................................................................12
7.3. Pollution du milieu .............................................................................................................................12
III. SYSTEME DE SANTE AU MAROC ...............................................................................................12
1. ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTE..................................................................................12
2. MINSITERE DE LA SANTE .............................................................................................................14
2.1. Termes de rfrence ...........................................................................................................................14
2.2. Organisation du Ministre de la Sant ............................................................................................14
2.3. Niveaux de soins .................................................................................................................................15
2.4. Offre des soins ....................................................................................................................................15
2.4.1. Structures doffre de soins de sant ..............................................................................................15
2.4.2. Niveau doffre de soins....................................................................................................................16
viii
2.4.3. Mode de couverture et recours aux soins ....................................................................................16
2.4.4. Niveau actuel de couverture par loffre de soins ..........................................................................17
3. SECTEUR PRIVE ................................................................................................................................18
3.1. Organisation ......................................................................................................................................18
3.1.1. Le secteur priv but lucratif ......................................................................................................18
3.1.2. Secteur priv but non lucratif ....................................................................................................18
3.1.3. Autres structures .............................................................................................................................19
3.2. Offre de soins ......................................................................................................................................19
3.3. Niveau actuel de couverture par loffre de soins .............................................................................19
3.3.1. Soins ambulatoires .........................................................................................................................19
3.3.2. Etablissements des soins hospitaliers ...........................................................................................19
3.3.3. Laboratoires de biologie .................................................................................................................20
4. ASPECTS PARTICULIERS RELATIFS A LOFFRE DE SOINS .................................................20
4.1. Disparits de la rpartition spatiale des infrastructures de sant et des quipements.................20
4.2. Spcificits de lhabitat en milieu rural et couverture sanitaire ....................................................20
4.3. Domaine de la prise en charge des urgences et de la gestion des risques sanitaires.....................20
4.4. Dualit secteur public secteur priv..................................................................................................21
4.5. Evolution de linvestissement en matire de couverture sanitaire par les tablissements
de soins .......................................................................................................................................................22
4.6. Les principales contraintes freinant le dveloppement de loffre de soins....................................22
4.7. Niveaux de la demande de soins et de la qualit des services fournis la population..................22
4.7.1. Apprciation sommaire de la demande de soins...........................................................................22
4.7.2. Recours aux soins ambulatoires .....................................................................................................23
4.7.3. Recours aux soins hospitaliers........................................................................................................24
4.7.4. Recours aux soins de rhabilitation ...............................................................................................25
4.7.5. Qualit de soins................................................................................................................................26
4.7.6. Ingalits daccs aux prestations de soins....................................................................................26
4.7.7. Tendances de loffre de soins..........................................................................................................26
ix
5. SYSTEME NATIONAL DINFORMATION SANITAIRE .............................................................27
6. LEGISLATIONS REGISSANT LES MEDIACEMENTS ..............................................................27
6.1. Organisation du secteur de la pharmacie pour lapprovisionnement du march
en mdicaments .........................................................................................................................................28
6.1.1. March local.....................................................................................................................................28
6.1.2. Organisation de lapprovisionnement du secteur public .............................................................28
6.2. Accessibilit au mdicament..............................................................................................................28
6.2.1. Accessibilit physique......................................................................................................................28
6.2.3. Accessibilit conomique ................................................................................................................29
6.3. Recours au mdicament gnrique ...................................................................................................29
6.3.1. Dfinition du mdicament gnrique.............................................................................................29
6.3.2. Poids du mdicament gnrique.....................................................................................................29
6.3.3. Mesures dencouragement la production et lutilisation du mdicament gnrique ..........30
6.3.4. Qualit du mdicament fabriqu localement ou import ............................................................30
7. SUPERVISION .....................................................................................................................................31
8. FINANCEMENT DE LA SANTE .......................................................................................................31
8.1. Dpense globale de sant....................................................................................................................31
8.2. Taille du financement public de la sant ..........................................................................................32
8.2.1. Ministre de la Sant.......................................................................................................................32
8.2.2. Structure des dpenses du MS par niveau ....................................................................................33
8.2.3. Problmes daffectation des ressources financires du Ministre de la Sant ...........................33
8.2.4. Financement de la sant par les autres dpartements ministriels et par les Collectivits
Locales ........................................................................................................................................................33
8.2.5. Financement collectif de la sant....................................................................................................33
8.3. Structure de la dpense globale de sant par type de prestation ...................................................34
8.4. Financement de la sant et quit .....................................................................................................35
8.5. Importance de la solidarit institutionnalise..................................................................................35
8.6. Tendances futures du financement ...................................................................................................35
x
9. ORGANISATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE ..............................................................37
9.1. Lexercice priv des professions de sant.........................................................................................37
9.2. Les ordres professionnels...................................................................................................................37
9.2.1. LOrdre national des mdecins ......................................................................................................37
9.2.2. LOrdre des chirurgiens dentistes .................................................................................................37
9.2.3. LOrdre des pharmaciens...............................................................................................................37
10. COORDINATION ENTRE LES DIFFERENTS INETRVENANTS ET NIVEAUX ..................38
11. TRANSFERT, REFERENECE ET CONTRE-REFERENCE ......................................................39
IV. RESSOURCES HUMAINES .............................................................................................................39
1. TENDANCES FUTURES DU DEVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES .............39
1.1. Mdecins gnralistes et spcialistes.................................................................................................40
1.2. Mdecins spcialistes..........................................................................................................................40
1.3. Personnel paramdical.......................................................................................................................40
2. AUTRES PROFILS DU SYSTEME DE SANTE...............................................................................40
3. ENJEUX FUTURS DE DEVELOPPEMENT DES PROFESSIONS DE SANTE ..........................41
V. FORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE ....................................................................41
1. INSTITUTIONS DE FORMATION ...................................................................................................41
1.1. Formation mdicale............................................................................................................................41
1.2. Formation des pharmaciens ..............................................................................................................42
1.3. Formation des chirurgiens dentistes.................................................................................................42
1.4. Formation du personnel paramdical ..............................................................................................42
2. PRINCIPAUX PROBLEMES DE LA FORMATION DES PROFESSIONNELS DE SANTE....42
2.1. Formation de base .............................................................................................................................43
2.1.1. Formation mdicale ........................................................................................................................43
2.1.2. Formation en pharmacie et chirurgie dentaire.............................................................................43
2.1.3. Formations paramdicales..............................................................................................................43
2.2. Formation continue ...........................................................................................................................43
xi
3. PLANIFICATION DES BESOINS EN PROFESSIONNELS DE SANTE .....................................43
VI. BILAN DE LA SANTE DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS ..................................................44
1. ETAT SANITAIRE DE LA POPULATION GENERALE...............................................................44
1.1. Gains en esprance de vie ..................................................................................................................44
1.1.1. Esprance de vie la naissance ......................................................................................................44
1.1.2. Esprance de vie corrige de ltat de sant..................................................................................44
1.2. Rduction des mortalits infantile et infanto-juvnile ....................................................................45
1.3. Niveau de la mortalit maternelle .....................................................................................................46
2. EVOLUTION DE LA MORBIDITE...................................................................................................46
2.1. Niveaux de la morbidit apprhendes travers lvolution des principales causes de dcs ....46
2.2. Poids de la charge de morbidit globale ...........................................................................................47
2.3. Niveau de morbidit apprhend travers les donnes du systme dinformation sanitaire, de
la surveillance pidmiologique et des enqutes ralises......................................................................48
2.3.1. Affections transmissibles ................................................................................................................48
2.3.2. Problmes nutritionnels et carences en micronutriments............................................................49
2.4. Les ingalits de sant aux niveaux national et rgional.................................................................51
2.4.1. Distribution des taux de mortalit infantile et infanto-juvnile ..................................................51
2.4.2. Distribution du taux de mortalit maternelle selon le milieu de rsidence ................................52
2.5. Principaux dterminants ...................................................................................................................53
2.6. Tendances futures des problmes de sant et de leurs dterminants ............................................54
2.6.1. Corrlation entre les tendances des principaux dterminants de la sant et les facteurs de
risques.........................................................................................................................................................54
2.6.2. Tendances de la charge globale de morbidit et dfis futurs.......................................................55
2.6.3. Tendances de la demande de services de sant .............................................................................56
VII. PARTENARIAT................................................................................................................................57
1. COOPERATION AVEC LES DEPARTEMENTS MINISTERIELS .......................................57
2. COOPERATION AVEC LES COLLECTIVITES LOCALES........................................................58
3. COOPERATION AVEC LES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE ET LE
MECENAT ................................................................................................................................................58
xii
3.1. Coopration avec les organisations et la socit civile.....................................................................58
3.2. Coopration avec le mcnat .............................................................................................................60
4. ORGANISMES INTERNATIONAUX ...............................................................................................60
4.1. Coopration internationale................................................................................................................61
4.2. Coopration bilatrale .......................................................................................................................62
VIII. PROGRAMMES DE SANTE EN FAVEUR DE LENFANT.................................................... 64
1. SURVEILLANCE DE LA CROISSANCE ET LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION .........64
1.1. Surveillance de la croissance .............................................................................................................64
1.1.1. Donnes sur la surveillance de la croissance ................................................................................ 64
1.1.2. Evolution des indicateurs anthropomtriques..............................................................................66
1.2. Prvention du rachitisme ...................................................................................................................66
1.2.1. Principales tapes du programme..................................................................................................66
1.2.2. Evaluation des activits du programme ....................................................................................... 66
2. PROGRAMME NATIONAL DIMMUNISATION ..........................................................................67
2.1. Objectifs du PNI .................................................................................................................................67
2.2. Le calendrier national de vaccination...............................................................................................68
2.2.1. Calendrier de l'enfant .....................................................................................................................68
2.2.2. Le calendrier de vaccination de la femme en ge de reproduction.............................................68
2.3. Stratgies vaccinales...........................................................................................................................69
2.4. Impact du PNI sur la situation pidmiologique .............................................................................70
2.5. Perspectives du PNI............................................................................................................................71
3. PROGRAMME DE LUTTE CONTRE LES MALADIES DIARRHEIQUES ...............................72
3.1. Objectifs ..............................................................................................................................................72
3.2. Stratgies .............................................................................................................................................73
3.3. Impact du Programme de Lutte contre les Maladies diarrhiques ...............................................73
4. PROMOTION DE LALLAITEMENT MATERNEL ......................................................................76
4.1. Situation de la pratique de lallaitement maternel .........................................................................76
xiii
4.2. Actions dveloppes en vue de promouvoir la pratique dallaitement maternel .........................77
4.2.1. Mise en uvre en 1992 d'un plan d'action de promotion de l'allaitement maternel................77
4.2.2. Initiative Hpitaux Amis des Bbs ...............................................................................................77
4.2.3. Elaboration d'un code national de commercialisation des substituts de l'allaitement
maternel......................................................................................................................................................78
4.2.4. Perspectives......................................................................................................................................78
5. LUTTE CONTRE LES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES .............................................78
6. PRISE EN CHARGE INTEGREE DES MALADIES DE LENFANT...........................................79
6.1. Justificatifs de lintroduction de la Prise en Charge Intgre des Maladies de l'Enfant
au Maroc ....................................................................................................................................................79
6.2. Organisation et gestion des activits PCIME ..................................................................................80
6.2.1. Au niveau central.............................................................................................................................80
6.2.2. Au niveau provincial .......................................................................................................................80
6.2.3. Appui du Service de Protection de Sant de lEnfant ..................................................................80
6.3. Mise en uvre de la stratgie PCIME ..............................................................................................81
6.3.1. Phase dintroduction de la PCIME au Maroc ..............................................................................81
6.3.2. Phase de mise en uvre prcoce.....................................................................................................82
6.3.3. Phase dextension ............................................................................................................................82
6.4. Composantes de la PCIME................................................................................................................84
6.4.1. Composante clinique .......................................................................................................................84
6.4.2. Composante organisationnelle .......................................................................................................86
6.4.3. Composante communautaire .........................................................................................................86
6.5. Introduction de lenseignement de la PCIME dans le cursus de base ...........................................87
6.6. Revue de la phase pilote de la stratgie PCIME ..............................................................................88
6.7. Evaluation de limpact de la stratgie PCIME ................................................................................89
7. Conclusion..............................................................................................................................................89
7. LUTTE CONTRE LES TROUBLES DUS AUX CARENCES EN MICRONUTRIMENTS........90
xiv
7.1. Historique de la lutte contre les carences en micronutriments ......................................................91
7.2. Ampleur du problme ........................................................................................................................91
7.3. Engagement politique au niveau national et international.............................................................91
7.4. Mcanisme de fonctionnement du programme ...............................................................................91
7.5. Objectifs du programme....................................................................................................................91
7.6. Stratgie...............................................................................................................................................92
7.6.1. Composantes de la stratgie ...........................................................................................................92
7.6.2. Axes dintervention .........................................................................................................................92
7.6.3. Les intervenants.............................................................................................................................. 93
7.6.4. Principales activits ralises durant la priode 2000-2004........................................................94
7.7. Percspectives .......................................................................................................................................94
8. NECESSITE DE REVOIR LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES EN MATIERE DE
SANTE DE LENFANT............................................................................................................................95
8.1. Prise en charge des enfants malades.................................................................................................95
8.2. Prestations offertes lenfant sain....................................................................................................97
8.3. Soins de prinatalogie ........................................................................................................................97
8.4. Apport et limites de lapproche de prise en charge intgre des maladies de lenfant ...............97
8.5. Orientations stratgiques ..................................................................................................................98
8.6. Conclusion...........................................................................................................................................99
IX. ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL ......................................................................................99
1. LA REFORME DU SYSTEME DE SANTE ......................................................................................99
2. MISE EN PLACE DE LASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE .........................................100
3. LA REFORME HOSPITALIERE.....................................................................................................100
4. LA REGIONALISATION..................................................................................................................101
5. UN PLAN DACTION NATIONAL EN FAVEUR DE SANTE DE LENFANT.........................101
X. CONCLUSION ...................................................................................................................................102
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..............................................................................................106
I. INTRODUCTION
Le Maroc est lun des premiers pays signataires de la Convention des Droits de lEnfant (CDE) des
Nations Unies en 1993. Larticle 24 de la convention stipule que Lenfant a le droit de jouir du
meilleur tat de sant possible et de bnficier des services mdicaux. Ltat met un accent particulier
sur les soins de sant primaires et les soins prventifs, sur linformation de la population ainsi que sur
la rduction de la mortalit infantile.
Les tats encouragent cet gard la coopration internationale et sefforcent dassurer quaucun enfant
ne soit priv du droit daccs des services de sant efficaces
Dans la constitution de lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS), la sant est dfinie comme un tat de
complet bien tre physique, mental, et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmit.
Le droit la sant signifie donc laccs au meilleur tat de sant possible, et la ralisation des buts de
la sant constitue un moyen de respect des droits de lhomme.
En effet, amliorer la sant et lesprance de vie en bonne sant est une fin en soi et un but fondamental du
dveloppement conomique et social. Les liens entre sant, recul de la pauvret et croissance conomique
long terme sont troits, beaucoup plus troits quon ne le pense gnralement1.
1. DEFINITION DE LENFANCE
Lenfance est la priode de vie allant de la naissance jusqu lge de 18 ans. Jusquen 2003, la priorit
tait accorde aux enfants de moins de 5 ans et les principales actions du Ministre de la Sant taient
axes sur la petite enfance du fait de la vulnrabilit particulire de cette tranche dge objective par
lampleur de la morbidit et de la mortalit infanto-juvnile. Pour la grande enfance et ladolescence,
les interventions du Ministre de la Sant se limitaient aux actions menes dans le cadre de la sant
scolaire et universitaire.
Ce nest quen 2004, que le Ministre de la Sant a dcid dlargir ses interventions au profit de
lenfant de 5 18 ans. En effet, on sest rendu compte que les besoins spcifiques de cette catgorie de
la population ne sont pas bien connus et de ce fait ne sont pas pris en considration alors que son
effectif slve 8 690 000 soit 30 % de lensemble de la population.
Effectif (milliers)
%
0-4 ans
5-9 ans
10-14 ans
15-19 ans
2 979/30 088
10 %
2 942/30 088
10 %
3 172/30 088
11 %
3232/30 088
11 %
Macroconomie et sant : investir dans la sant pour le dveloppement socio-conomique. Rapport OMS, 2001.
210
203
180
168
150
118,2
120
108,4
90
60
74,9
51,5
41,7
59,2
58,1
45,8
47,6
30
33,6
27,5
1972-76
Mortalit Infantile
29,1
22,1
Mortalit nonatale
27,4
33,8
24,6
0
1962-66
33,8
39,4
19,8
1007-11
Priodes
1012-16
Mortalit Infanto-juvnile
30000
87
26621
82
82
25000
79
80
81
88
93
92
91
90
90
91
90
83
100
87
80
60
Nombre de cas
73
20000
15000
40
10723
10000
8431
7863
6008
20
4703
5000
3742
3512
2306
1689
1577
2125
2505
2512
2548
1324
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Annes
Cas de Rougeole
Tx de couverture vaccinale
1- Lutter contre la pauvret comme source de plusieurs problmes sociaux auxquels la socit
marocaine fait face (analphabtisme, handicaps, violence, exploitation, marginalisation) ;
2- Lutter contre les causes de lhandicap et assurer une intgration sociale facile des personnes
handicapes par lducation, la formation professionnelle, lemploi et laccs privilgi plusieurs
services de lEtat ;
3- Amliorer les conditions des enfants en situation difficile, les protger contre toute sorte
dexploitation et les prparer sur le plan ducatif un avenir meilleur ;
4- Amliorer la condition de la femme marocaine (50 % de la population) en lintgrant au
dveloppement conomique et social du pays ; et
5- Renforcer la famille en tant que noyau dur de la socit et garant des conditions satisfaisantes pour
lpanouissement des enfants, de la femme, des personnes ges, des personnes handicapes et des
personnes en situation difficile dune faon gnrale.
2.5. Autres structures oeuvrant en faveur de lenfance
2.5.1. Agence de Dveloppement Social
A partir de 1997-98, lEtat a rserv une part de plus en plus importante de son budget aux secteurs
sociaux. Ainsi les dpenses sont passes de 14.8 milliards de dirhams en 1990 25.4 milliards de
dirhams en 1997-98 soit 41.6 % des dpenses de fonctionnement et dinvestissement du budget
gnral de lEtat(1). Ces dpenses continuent daugmenter et dans la loi de Finances de 1999-2000,
cette part slve 46.8 %. Le secteur de lducation reste le plus privilgi avec la plus grande part
des dpenses publiques affectes au social soit 4.5 % du PIB entre 1987 et 1997. Le budget allou au
Ministre de la Sant a lui peu volu par rapport au PIB et en 1997/98, il tait de 4,6 % (il passera
5,1% en 2020, soit moins que le niveau actuel des pays voisins conomiquement similaires).
LAgence de Dveloppement Social accorde une place privilgie au monde rural et accorde des
subventions aux associations oeuvrant pour son dveloppement.
2.5.2. Le Fonds Hassan II
Dnom Fonds Hassan II pour le dveloppement conomique et social , ce fonds a t cre par
dcret royal sous forme de compte daffectation spcial du Budget gnral. Le fonds Hassan II en
associant les autres composantes du secteur publique et en suscitant limplication des oprateurs privs
est appel jouer un rle important en matire de dynamisation de linvetsissement et de
llargissement des opportunits demploi. Parmi les champs daction de ce Fonds figure la lutte
contre lhabitat insalubre
2.5.3. La Fondation Mohamed V pour la Solidarit
La fondation Mohamed V a vu le jour en 1998 loccasion de la premire semaine de lutte contre la
pauvret et lexclusion mais prit naissance officiellement en 1999.
Cette fondation a comme objectifs :
- de renforcer la solidarit et de lriger comme culture.
- de saffirmer en tant que catalyseur du dveloppement social et de la lutte contre la pauvret.
- de promouvoir le soutien et lorganisation des actions entreprises en faveur des dminus travers le
renforcement des institutions et lappui financier apport aux acteurs sociaux.
- de faire du partenariat et de la proximit une approche fondamentale dans la conception et la
ralisation de ses projets.
La stratgie de la fondation Mohamed V sarticule autour de deux axes :
- Une action essentiellement humanitaire qui vise soulager de manire ponctuelle les souffrances
des dmunis.
- Une action qui vise le dveloppement et lamlioration des conditions de vie par le renforcement
des services sociaux en particulier dans le rural, lamlioration des ressources, la rduction de la
prcarit de certaines catgories de la population, la rduction des effets pervers de la pauvret sur
les enfants (enfants abandonns, enfants en situation prcaire,).
par Sa Majest Mohamed VI dans son message adress aux participants au Vme atelier international
des institutions nationales de promotion et de dfense des Droits de lHomme2 : Le droit la
scolarit, la sant, lalimentation, lhabitat et un environnement sain entre autres, constitue en
effet un aspect essentiel de la protection de la dignit de lHomme .
Les bases de dfinition de cette vision future qui doit orienter long terme la politique sanitaire ainsi
que le dveloppement du systme de sant en gnral et de lenfant en particulier, doivent tre
recherches dans le cadre dun consensus national et formules dans un document officiel.
II.
CARACTERISTIQUES
DEMOGRAPHIQUES
GEOGRAPHIQUES
ET
SOCIO-
2. CRACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
2.1. Tendances dmographiques
Sur la base des recensements, des enqutes dmographiques et des projections, la population en 2020
sera de lordre de 37 385 000 habitants dont 68% en milieu urbain. A noter que la densit de la
population est passe de 25 habitants par km2 en 1960 42 en 2002. Cette volution a exacerb les
disparits en matire de densit entre les milieux et les rgions et de ce fait la disparit en matire de
couverture sanitaire.
Ainsi, le milieu rural du Maroc sindividualise par le caractre pars des habitations ce qui entrave les
efforts dploys par le Ministre de la Sant en matire damlioration de la couverture sanitaire. De
mme, laccroissement dmographique a un impact ngatif sur lenvironnement en terme de pollution
et de surexploitation des ressources naturelles.
Par contre en milieu urbain, lexplosion dmographique quont connu les quartiers priphriques de
certaines villes suite lexode rural, a fait que les structures de sant mises en place auparavant ont t
vite dpasses par une demande initialement non prvue.
me
atelier international des institutions nationales de promotion et de dfense des droits de lHomme - Rabat, 13 Avril 2000.
Le recul de lge du mariage, les changements sociaux intervenus au cours des deux dernires
dcennies, laccroissement de la couverture par les services de planification familiale ont contribu
une baisse notable de la fcondit. Ceci a sensiblement rduit les problmes lis la morbidit et la
mortalit maternelle, prinatale et infantile.
ISF
6
4
2
0
75-80 (1) 81-82 (2) 84-87 (3) 89-91 (4) 89-91 (5) 90-94 (6) 93-94 (7) 96-97 (8)
Urbain
4.4
4.3
3.2
2.9
2.5
2.2
2.6
2.3
Rural
6.6
5.9
5.5
4.9
4.3
4.1
Total
5.9
5.5
4.6
4.5
3.6
3.3
3.1
2004
2009
2014
2019
2.1
1.9
1.9
2.4
2.2
2.1.2. Changements dans la structure dge avec une tendance au vieillissement de la population
La structure de la population par ge est caractrise par une population jeune de moins de 15 ans :
44,4% en 1960, 33,1% en 1999. En 2019, elle ne dpassera pas 23,6% de lensemble. Par contre la
population active, 15-59 ans, atteindra 69,2% en 2019 et celle des 60 ans et plus 7,3% de lensemble.
Tableau 2 : Evolution et tendance de la structure de la population marocaine par groupe dge
(1960-2019)
Groupe
1960
1971
1982
1994
1999
dge
0-14 ans
44,4
45,9
42,2
37,0
33,1
15-59 ans
51,6
49,4
53,9
55,9
59,7
60 ans et + 4,0
4,7
3,9
7,1
7,2
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
Source : Projections de la population 1994-2014, CERED.
2004
2009
2014
2019
29,6
62,7
7,7
100,0
26,9
65,1
8,0
100,0
25,1
65,6
9,3
100,0
23,6
69,2
7,3
100,0
En terme dvolution des populations vulnrables et constituant les populations cibles de programmes
prioritaires de sant, les effectifs seront en 2019 :
- Enfants de 0-4 ans : estims actuellement 3 millions resteront stable.
- Femmes en ge de procrer 15-49 ans : estimes actuellement 8,3 millions, verront leur effectif
saccrotre pour atteindre 10,17 millions en 2019. En milieu urbain, leur croissance sera soutenue
en raison de la migration des femmes rurales.
Adolescents de 11-16 ans : estims actuellement 3,9 millions. Mme si cet effectif connatra une
lgre baisse lhorizon 2019, cette tranche de population reste importante de par sa vulnrabilit
du fait des comportements risque.
Population dge actif (15-64 ans) : estime actuellement 18,2 millions de personnes ; connatra
une croissance soutenue pour atteindre en lan 2019 un effectif de 25,6 millions de personnes, soit
7 millions de plus.
Population ge de 60 ans et plus : estime actuellement 2,2 millions saccrotra de faon
importante pour atteindre plus de 6 millions en 2019. Le vieillissement connatra une certaine
acclration au-del de 2014. Par milieu de rsidence, cette population aura une rpartition
majoritairement urbaine (80% contre 20%).
Enfin, pour ce qui est des handicaps, en labsence de donnes nationales et en se rfrant aux
normes de lOMS qui estime le pourcentage des handicaps dans une population 10%, le nombre
des handicaps passera de 3 millions en lan 2002 3,7 millions en lan 2019.
Graphique 4 : Structure dge de la population marocaine- 2001
70
60
Homme
Femme
50
40
30
20
10
0
12
10
10
12
Pourcentage de la population
70
Homme
Femme
60
50
40
30
20
10
0
12
10
10
12
Pourcentage de la population
4. NIVEAU DINSTRUCTION
Le taux brut de scolarisation pendant lanne scolaire 98/99 au niveau du 1er cycle fondamental en
milieu rural a atteint 76% (la scolarisation des filles dans le rural est de 62,4%).
Lanalphabtisme touche 48% de la population et 61,9% des femmes ne savent ni lire ni crire
(1998/99). Ces proportions sont plus accentues dans le monde rural affectant 67% de la population et
83% des femmes.
Lvolution de lanalphabtisme chez la femme entre 1960 et 1998 laisse apparatre une ingalit
importante entre les milieux urbain et rural. Si en 1960, la diffrence enregistre entre les deux milieux
ntait que de 11 points, cet cart sest accentu au fil des annes pour atteindre 37,5 points en 1998.
10
Graphique 6 : Evolution du taux d'analphabtisme fminin (%) par milieu de rsidence 1960-1998
95
taux en %
85
75
65
55
45
1960
1971
1982
1994
1998
Urbain
88
68
57
49
45,5
Rural
99
98
95
89
83
11
7. QUALITE DE LENVIRONNEMENT
7.1. Urbanisation
L'urbanisation constitue un des changements les plus spectaculaires connu par le Maroc. Le
phnomne est le fruit de l'accroissement naturel propre au tissu urbain, de l'exode rural et du
reclassement de certaines zones rurales en localits urbaines. Le nombre de centres et de communes
urbaines est pass de 78 en 1960 370 en 1994. La population urbaine est de 51,4% en 1994 (30% en
1960) ; ce taux atteindrait 68% en 2020.
Ce rythme durbanisation acclre se traduit par un certain nombre de facteurs prjudiciables
lenvironnement tels que la prolifration des bidonvilles, lextension des quartiers priphriques et de
lhabitat clandestin insalubre et une pression accrue sur les services de base des centres urbains (sant,
eau, assainissement, ducation, etc.) incapable dy faire face. La prcarit engendre par ces
conditions sur ltat de sant de cette population se traduit par laugmentation des maladies
transmissibles et non transmissibles.
7.2. Changements climatiques
Lvolution du climat pourrait avoir des consquences prjudiciables sur la sant par laccroissement
sensible des affections cardio-vasculaires et respiratoires, recrudescence de maladies transmissibles
par des vecteurs et des maladies gastro-intestinales.
7.3. Pollution du milieu
Le dveloppement conomique et social du Maroc lors des dernires dcennies sest accompagn
dune exploitation accrue des ressources naturelles et, invitablement de la dgradation de
lenvironnement suite aux diffrentes pollutions : la pollution des eaux par les germes pathognes et
les substances chimiques dangereuses, la pollution de lair par des particules en suspension et des
polluants gazeux nocifs et la pollution du sol par les dchets mnagers et les dchets industriels et
agricoles.
12
Secteur publique
Ministre de la Sant :
Rseau de soins de sant de base
Rseau hospitalier
- CHU
- Hpitaux publics hors CHU
Instituts et laboratoires nationaux
Ministre de la Dfense :
Hpitaux et autres services de sant des
FAR
Secteur priv
A but lucratif :
Cabinets mdicaux
Cabinets de mdecine dentaire
Cabinets de soins paramdicaux
Laboratoires de biologie mdicale
Laboratoires danatomie pathologique
Cliniques
Units de mdecine du travail
Officines de pharmacie
Fournisseurs de matriel et biens mdicaux
Etablissements de transport mdical
13
2. MINSITERE DE LA SANTE
2.1. Termes de rfrence
Trois types d'actions majeures sont gnralement menes par le Ministre de la Sant en matire de
soins au profit de la population :
- la promotion de la sant et la prvention ;
- le diagnostic et le traitement des maladies ;
- la rduction des souffrances et la rhabilitation des incapacits.
Ces actions sont cibles et orientes vers :
La population en gnral au sein de laquelle, les amliorations de sant les plus
significatives sobtiennent par des actions de sant publique, spcialement celles induites par
lamlioration de laccs l'eau potable, de la nutrition, des conditions dhabitat et du niveau
dinstruction.
Les groupes vulnrables qui s'exposent des facteurs de risque particuliers. Les maladies
pour lesquelles les externalits sont importantes ou dont la prvention dpend des services
publics sont dans une large mesure celles qui touchent les groupes vulnrables en gnral et
les pauvres en particulier.
Les patients admis dans les tablissements de soins.
Pour rpondre ces exigences, tout systme de soins doit dvelopper, en plus des actions de sant, un
dispositif organisationnel qui lui permet dencadrer ces actions et de les orienter. Il ny a pas de
modle idal.
2.2. Organisation du Ministre de la Sant
Le Ministre est organis en directions, divisions, services centraux, instituts, centres et laboratoires
nationaux, et services extrieurs.
Cette organisation est consistante, couvre les diffrents axes dactivit du ministre et offre un cadre
juridique assez satisfaisant. Elle permet thoriquement de grer lessentiel de lactivit du secteur
mdical public. Un certain nombre de problmes sont cependant relever :
- La centralisation du Ministre et de ses services est excessive et les chelons locaux ne sont pas bien
dvelopps.
- Les diffrentes directions et divisions et les diffrents services centraux et extrieurs souffrent dune
insuffisance de personnel notamment pour les cadres techniques, conomiques et juridiques.
- La communication entre les diffrentes directions ainsi que la coordination globale des activits des
services centraux sont insuffisantes. De mme, la coordination entre les diffrents niveaux du systme
est limite, ce qui entrane une sur-utilisation des installations de catgorie suprieure par rapport aux
tablissements de soins de sant de base.
- Les services prventifs et de soins primaires ne sont pas bien dvelopps et le nombre de spcialistes
dans les programmes de prvention est insuffisant.
- La gestion de la plupart des instituts, centres et laboratoires nationaux est insuffisante.
- Par ailleurs, si certains aspects fondamentaux de la politique de sant (notamment la prvention
collective, les vaccinations, les soins de sant de base et la lutte contre les maladies transmissibles) ont
le cadre organisationnel ncessaire pour tre clairement dfinis et ont pu avoir des rsultats
satisfaisants, dautres nont pas encore t suffisamment prciss (ou exprims) ou nont pas encore
abouti la proposition de solutions claires et encore moins des rsultats tangibles sur le terrain. Cest
le cas notamment de la politique de soins curatifs, de laccessibilit et de ladmission dans le systme
de soins, et du financement des soins de sant.
14
15
CHU
Hpitaux rgionaux
Hpitaux provinciaux
Policlinique de Sant Publique
& Cliniques prives
Stratgie mobile
Stratgie fixe
POPULATION
2.4.3. Mode de couverture et recours aux soins
Pour pallier aux problmes daccessibilit aux structures fixes, les stratgies de couverture sanitaire
reposant sur le mode mobile sous toutes ses formes ont t dveloppes (itinrance et quipe mobile).
En 1996, au niveau national, 40% de la population tait couverte par le mode fixe contre 58% par le
mode mobile, 2% de la population restait non couverte. Ce systme de couverture continue de poser
des problmes notamment au niveau de la logistique de transport et de la motivation des quipes en
charge des activits.
Bien que le droit la sant ne soit pas expressment inscrit ni dans la constitution ni dans un texte de
loi, il est reconnu depuis la confrence nationale sur la sant organise en 1959 qui a mis laccent sur
la responsabilit de lEtat en la matire et lobligation quil a dassurer la conception et la ralisation
16
de la politique de sant et den trouver les moyens de financement4[4]. Par ailleurs, le prambule de la
constitution prcise lattachement du Maroc aux droits de lHomme tels quils sont universellement
reconnus, ce qui inclut le droit la sant.
Le recours au systme de soins est en principe libre en ce sens que tout citoyen peut thoriquement
sadresser nimporte quel prestataire de soins. Le principe tout thorique aussi du libre choix du
mdecin dict par le code dontologie des mdecins qui date de 1953 fait quil ny a pas
dorganisation ni dorientation des recours aux soins. Le recours aux structures du Ministre de la
Sant qui tait dans la pass orient (passage oblig, en dehors des urgences par le dispensaire, puis le
centre de sant, puis le centre de diagnostic, puis enfin lhpital) ne lest plus actuellement. Il reste
cependant tributaire de multiples contraintes lies aux rendez-vous loigns, la qualit de laccueil,
la ncessit pour les dmunis de prsenter des certificats dindigence pour chaque examen clinique ou
analyse ou exploration, lloignement des structures de sant.
Thoriquement aussi, les soins de sant dans les structures du Ministre de la sant sont donns
gratuitement aux populations dmunies. Mais des dysfonctionnements entranent des iniquits pour ne
pas dire des injustices importantes. Ceci fait que seule la population la plus riche et dans une certaine
mesure la population ayant une assurance maladie peuvent accder assez correctement au systme et
peuvent choisir leur recours. Pour la population ayant une assurance maladie le libre choix du praticien
est limit par un systme anarchique et non rglement de conventionnement entre les organismes
assureurs et les prestataires de soins de sant.
Selon lenqute nationale du niveau de vie (ENNVM) faite par la Direction de la Statistique du
Ministre du Plan (1998/99), plus de 33% de la population sabstient de recourir aux soins de sant. La
proportion des demandes de soins non satisfaites sont prs de 2,5 fois plus leves chez la population
la plus pauvre que chez la plus riche. A ceci sajoutent les iniquits entre les populations urbaine et
rurale. La proportion de la population qui ne peut pas recourir aux soins est de 44,0% en milieu rural
et de 28,6% en milieu urbain. Des iniquits importantes existent mme pour laccs aux soins gratuits
dans les structures du Ministre de la Sant. Cest ainsi que moins de 5% de la population la plus
pauvre non couverte par une assurance maladie (les 20% les plus pauvres) bnficient gratuitement
des soins dans les hpitaux publics contre 67% de la population la plus riche.
2.4.4. Niveau actuel de couverture par loffre de soins
2.4.4.1. Infrastructures des soins ambulatoires
La couverture sanitaire publique a connu un grand dveloppement au Maroc. Linfrastructure des
ESSB est passe de 394 en 1960 2 267 en 2001. En lespace de 40 ans, le nombre dESSB par
habitants a plus que doubl, passant de 1.ESSB pour 29 000 en 1960 1.ESSB pour 12 600 habitants
en 2000. Le milieu rural a t particulirement favoris par cette extension des infrastructures de base
puisque, pour la mme priode, ce mme ratio a quadrupl en milieu rural, passant de 1.ESSB pour
27 300 habitants en 1960 1 pour 7 700 habitants en 2000. Toutefois des disparits interrgionales et
inter provinciales restent manifestes. La variation stale entre 1 ESSB pour 4 930 habitants 1 ESSB
pour 36 000 habitants. Des dsquilibres de couverture entre les provinces se sont accentus avec le
ciblage fait par des projets financs. Paradoxalement, les tablissements construits dans ce cadre
restent ferms par dfaut de ressources humaines ou restent trs peu frquents.
Il faut noter aussi les dsquilibres entre la programmation des constructions et laffectation des
ressources humaines. De ce fait un certain nombre dtablissements de sant nouvellement construits
et quips demeurent ferms.
17
3. SECTEUR PRIVE
3.1. Organisation
3.1.1. Le secteur priv but lucratif
Il est reprsent par :
- Des structures assurant des prestations ambulatoires : cabinets mdicaux, cabinets de mdecine
dentaire, cabinets de soins paramdicaux, et units de mdecine du travail.
- Des structures dispensant des soins hospitaliers sont reprsentes essentiellement par des cliniques.
- Des laboratoires de biologie mdicale et danatomie pathologique.
- Des officines de pharmacie.
- Des fournisseurs de matriel et biens mdicaux.
- Des tablissements de transport mdical.
3.1.2. Secteur priv but non lucratif
Il sagit :
- De structures des mutuelles.
- Des tablissements du Croissant Rouge Marocain
18
19
20
40
20
0
Public
Semi-public
Priv
1990/91
36,7
63,3
1998/99
46,4
1,6
52
Graphique 8 : Demande de soins de sant selon le statut du lieu de la consultation en milieu rural
(ENNVM. 1990/91 et 1998/99)
80
60
40
20
0
Public
Semi-public
Priv
1990/91
39,1
60,9
1998/99
48,7
0,6
50,7
21
22
83
80
60
40
20
7,3
4,5
11,5
7,4
2,3
1,5
Mdecins (y c
dentiste)
Pharmacien
Personnel paramdical
1990/91
83
7,3
7,4
2,3
1998/99
84
4,5
11,5
1,5
Autres
86,8 88,2
80
%
60
40
20
7,8
5,5
6,3
1,4
1,3
Mdecins (y c
dentiste)
Pharmacien
Personnel paramdical
Autres
1990/91
86,8
7,8
1,4
1998/99
88,2
5,5
6,3
1,3
23
une srie dactes effectus dans le cadre de programmes structurs de lutte et de prvention contre les
maladies transmissibles. Elles touchent toutes les populations cibles et sont prodigues gratuitement.
Le secteur priv participe peu ces actes.
Pour les prestations de vaccination par exemple, plus de 97%5 de la population cible du programme de
vaccination est prise en charge par le MS. Il en est de mme pour les prestations de Planification
Familiale (63%6).
Malgr les niveaux de couverture enregistrs par les diffrents programmes, lanalyse dtaille permet
de relever des ingalits. Par exemple, pour la vaccination des enfants de 12-23 mois, les ingalits du
taux de couverture vaccinale selon le niveau de vie laisse apparatre une diffrence notable entre le
quintile le plus pauvre et le quintile le plus riche (vaccination anti-rougeole 1,5 plus leve pour le
quintile le plus riche)7, (graphique 11).
Graphique 11 : Couverture vaccinale des enfants gs de 12-23 mois selon le niveau de vie 90-91
ENPS-II. 92
1er quintile
Pauvre
2me quintile
3me quintile
Moyen
4me quintile
5me quintile
Riche
VAR
62,4
73,9
87,4
92,9
95,2
DTQ-Polio3
57,6
73,5
87,9
94,9
98,6
Toutes
53,7
69,1
83,8
92,9
95,2
Enqute sur le niveau de vie des mnages marocains ENNVM. 1998.99, Direction de la statistique, Ministre du Plan et de la
Prvision Economique.
Enqute DHS-PANEL, Ministre de la Sant, 1995.
7
Davidson R. Gwatkin, Shea Rustein, Kiersten Johson, Rohini P. Pande, and Adam Wagstaff. HNP/Poverty Themaic Group of
The World Bank. SOCIO-ECONOMIC DIFFERENCES IN HEALTH, nutrition? And population in morocco. May 2000.
6
24
28,3
21,9
13,6
5,1
1,7
0,7
3,4
8,5
1er quintile
Pauvre
2me quintile
3me quintile
Moyen
4me quintile
5me quintile
Riche
Personnel form
5,1
13,6
28,3
55,1
77,9
Mdecin
0,7
1,7
3,4
8,5
21,9
25
Les ingalits dans la couverture sanitaire constituent le maillon faible de l'offre de soins
destins aux enfants. Une reconfiguration devra tre entreprise, aussi bien pour tablir un
meilleur accs aux soins, que pour rduire les disparits entre les rgions, les milieux rural et
urbain et indpendamment du niveau socio-conomique.
Un cadre juridique devra aussitt tre labor en vue damliorer la couverture sanitaire et de
dvelopper loffre de soins.
La carte sanitaire sera actualise dans une dynamique participative impliquant fortement les
comptences sanitaires au niveau rgional et local et les autres acteurs locaux en vue de
sassurer que laccs aux soins est assure pour ceux qui ont des difficults daccs.
26
A cet gard, les dysfonctionnements relevs dans lactuel systme dinformation sanitaire peuvent se
rsumer dans ce qui suit :
-
27
28
plus en plus dans les petites villes et dans les centres ruraux.
6.2.2. Accessibilit conomique
Le pouvoir dachat de la population est rduit, les ingalits en terme de niveaux de vie sont
importantes et le taux de pauvret dpasse 19 %. Face cette situation conomique, slvent des
barrires matrielles laccessibilit au mdicament qui demeure trop cher pour la majorit de la
population. Dune part, seuls 16.4 % de celles-ci sont couverts par une assurance maladie (avec une
concentration dans les villes). Dautre part, le cot moyen dune ordonnance atteint 250 Dirhams, soit
lquivalent de quatre journes de travail rmunres au Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti
(SMIG).
Le secteur public, sous financ, ne permet pas de pallier ce dficit daccessibilit. En effet, en dehors
de la disponibilit permanente du mdicament li des programmes prioritaires, le mdicament utilis
dans le cadre des soins curatifs est fourni8 partiellement dans les structures de soins publics.
6.3. Recours au mdicament gnrique
6.3.1. Dfinition du mdicament gnrique
Au Maroc, aucune dfinition lgale nexiste concernant les mdicaments gnriques. Par ailleurs, la
nouvelle loi sur la protection de la proprit intellectuelle qui remplace celle de 1916 et qui consacre
les brevets en matire de mdicaments nest pas encore entre en application. Cette loi prvoit une
dure de protection de 20 annes pour les mdicaments.
Le mdicament gnrique existe au Maroc depuis les annes 70. Il nintressait lpoque que
quelques pionniers . Actuellement, la majorit des laboratoires sy intressent. Certains parmi les
derniers laboratoires autoriss ddient leur activit principalement au mdicament gnrique. Par
ailleurs, le nombre de gnriques enregistrs au Maroc a connu un dveloppement important lors de
ces dernires annes. Le nombre de mdicaments gnriques est pass de 14 enregistrements en 1995
44 en 1998 et 86 en 2000.
6.3.2. Poids du mdicament gnrique
Les parts de march pris par les mdicaments gnriques sont difficiles dterminer du fait de
labsence dune dfinition prcise du gnrique. Lorsque lon considre les parts de march pris par
les gnriques, on constate lexistence de deux situations distinctes :
- En ce qui concerne le march public, la procdure dacquisition des mdicaments se fait par appels
doffres. De ce fait, ce sont les mdicaments les moins chers qui sont retenus. On constate que
pratiquement chaque fois que les gnriques sont en comptition, ce sont eux qui remportent les
marchs.
- En ce qui concerne le march priv, la situation est diffrente. Bien que les mdicaments gnriques
soient moins chers que les mdicaments princeps, dans bien des cas cest le mdicament princeps qui
est le plus vendu.
Le mdecin traitant choisit pour son malade un mdicament en fonction de sa notorit qui elle-mme
dpend de lantriorit du lancement du produit sur le march, de la notorit du laboratoire et de
lefficacit de la promotion faite pour le mdicament.
Le pharmacien dofficine possde une marge indexe sur le prix du mdicament : plus ce prix est
lev plus la marge sera importante. Il na donc pas dintrt particulier dlivrer le mdicament le
moins cher.
Les mdicaments reus gratuitement dans les structures ambulatoires publiques reprsentent prs de 3,5% de la
consommation totale de mdicaments qui bnficient plus aux populations pauvres urbaines et dans une moindre mesure aux
dmunis ruraux. Le poids des mdicaments donns titre gratuit aux pauvres constituent entre 10% et 27% de leur
consommation (OMS, 1997, WHO/DAP/97.1).
29
30
7. SUPERVISION
La supervision a toujours t une proccupation des responsables du Ministre de la Sant comme activit
essentielle et incontournable pour lencadrement, la motivation et lassurance de la qualit des prestations
ainsi que de la bonne mise en oeuvre des directives des diffrents programmes de sant de lenfant. Ainsi,
la formation en techniques de supervision a concern une grande partie des professionnels de sant et ce
en particulier pour les programmes de vaccination, de lutte contre les maladies diarrhiques et les
infections respiratoires aigus.
Malgr ces efforts, la qualit de la supervision restait insuffisante et ce pour plusieurs raisons :
-
Limitation dans la majorit des cas des activits de supervision aux aspects administratifs et
logistiques et omission du volet clinique.
Effectifs insuffisants des superviseurs.
Manque de moyens de mobilit.
Irrgularit des activits de supervision en absence dune bonne planification.
Activit souvent centralise et la supervision horizontale tant trs peu dveloppe avec une trs
faible implication des jeunes mdecins peu sensibiliss sur limportance de cette activit et en
absence dune formation en techniques de supervision.
Avec ladoption de la stratgie PCIME, la supervision a repris sa place comme activit vitale pour
atteindre les objectifs en matire de qualit des prestations et aussi en matire dorganisation.
Cest ainsi, et suite aux sessions de formation en techniques de suivi aprs la formation PCIME, il y a eu
renforcement des pools des superviseurs au niveau national et provincial. Nanmoins, cette activit mrite
dtre renforce travers des actions de formation et laffectation des ressources et des quipements
ncessaires.
8. FINANCEMENT DE LA SANTE
8.1. Dpense globale de sant
La dpense globale de sant a atteint un peu plus de 15 milliards de DH en 1997/98. Cest--dire prs
de 550 Dh par habitant cest--dire 56 US$ au taux de change courant en 1997/98 ou 135 US$ en
termes de Parit de Pouvoir dAchat. Elle reprsente peine 4,5% du PIB. Ce qui constitue un cart
assez important par rapport des pays au dveloppement conomique similaire (voir tableau cidessous).
31
Tableau 3 : Niveau de la dpense globale de sant : comparaisons avec des pays dveloppement
conomique similaire (1997/98)
Pays
Maroc
Jordanie
Iran
Tunisie
Liban
1260
1520
1780
2110
2660
Sources : Prsentations nationales lAtelier Rgional (MENA) sur les Comptes Nationaux de la Sant, Amman,
mai 2000
Dans les annes 60 et 70, la part des rmunrations salariales dans le budget du MS oscillait entre 39% et 52%. Aujourd'hui,
elle atteint pratiquement les deux tiers.
Les variations trs positives du Budget d'Investissement durant ces dernires annes (entre 1996 et 2000) sont plutt
finances par des prts et dons budgtiss. Durant la dernire dcennie, leurs parts (dans le budget d'investissement) furent,
10
32
Ceci est corrobor par lvolution de la structure du budget de la Sant depuis trente ans. En effet,
lanalyse des indices daccroissement des grandes composantes du budget montre un norme dcalage
entre l'indice du budget dinvestissement et celui du budget de fonctionnement hors personnel. Cette
situation risque de conduire lexacerbation des problmes dentretien, de rparation, de nettoyage et
de supervision que rencontrent actuellement les structures sanitaires du dpartement de la Sant.
8.2.2. Structure des dpenses du MS par niveau
De lensemble des crdits budgtaires allous (et dpenss) par le MS, 47% profitent aux hpitaux
(15% aux CHU et 32% au reste des hpitaux) contre 38% au rseau de soins de sant de base (RSSB).
Les Instituts et Laboratoires Nationaux, qui reprsentent essentiellement des activits de soutien au
RSSB et la formation, ne bnficient que de 2% de ces allocations, soit 6 fois moins que
lAdministration Centrale et Locale (12%). Il est vrai que ce pourcentage est assez lev. Toutefois, il
faut prciser que, dans le cadre des programmes sanitaires et du suivi des activits de soins et de
prvention sanitaire, lencadrement aussi bien au niveau central que local (administration des
programmes sanitaires, Services dInfrastructures et dActions Ambulatoires Provinciaux) demeure
important.
8.2.3. Problmes daffectation des ressources financires du MS
L'analyse des dpenses globales du MS (hors CHU, Instituts et Laboratoires Nationaux) per capita et
par rgion met en exergue des disparits assez importantes. En effet, la rpartition des crdits, entre les
diffrentes provinces et les divers tablissements et services du MS, a t plus influence par des
considrations historiques et des rapports de force que par des critres pertinents et objectifs.
Le mme constat peut tre fait pour les dpenses en prestations de Sant Maternelle et Infantile
(SMI)11 par rapport la population cible (femmes en ge de procrer et enfants de moins de cinq ans).
Ces disparits sont difficilement justifiables en raison non seulement de leur importance quantitative,
mais surtout de leur dcalage par rapport des indicateurs cls comme le taux de mortalit infantile.
8.2.4. Financement de la sant par les autres dpartements ministriels et par les Collectivits
Locales
En dpit de leur importance dans le systme de sant, les Ministres impliqus et les Collectivits
Locales jouent un rle secondaire dans le financement de ce systme. Leurs poids dans le financement
de la sant slvent 2% pour les Ministres concerns et 1% pour les Collectivits Locales. Leurs
dpenses sorientent principalement vers la prvention sanitaire collective et dans une moindre mesure
vers les soins ambulatoires.
8.2.5. Financement collectif de la sant
Lanalyse des sources de financement met en exergue liniquit du financement de la sant au Maroc
en raison de la forte part des paiements directs des mnages. Les cots du systme de sant marocain
ne sont donc pas rpartis selon les capacits de paiement des individus travers un mcanisme de
mutualisation du risque ou de solidarit nationale comme l'illustre le niveau lev des paiements
directs des mnages. Ce type de financement fragment engendre, par ailleurs, des difficults de
contrle, de rgulation et de matrise du systme de sant.
La part la plus importante demeure celle des paiements directs des mnages (54% des dpenses
globales de sant et pratiquement 60% de la consommation mdicale), alors que les ressources fiscales
nationales et locales ne sont lorigine que du quart des dpenses globales de sant (25%).
en moyenne, de 40,2% pour les prts de la Banque Mondiale, de 9,9% pour ceux de la Banque Africaine de Dveloppement et
de 2,1% pour les dons budgtiss de l'Union Europenne dont le poids a atteint 12,9% en 1999/2000.
11
Le Maroc est lun des pays de la rgion MENA o les taux de mortalit lis la SMI sont les plus levs.
33
L'assurance maladie reprsente peine 16% de ces mmes dpenses. Ce qui veut dire que le
financement collectif de la sant travers des mcanismes solidaires (au sens large) ne concerne que
41% de la dpense globale de sant.
Tableau n4 : Sources par nature du financement, 1997/98
En dirhams courants
3 553 201 234
2 467 579 123
849 775 496
410 575 399
577 275 686
325 108 500
32 975 000
271 869 041
155 086 124
538 640 640
153 981 375
8 075 631 490
104 717 605
15 048 837 591
En %
23,61%
16,40%
5,65%
2,73%
3,84%
2,16%
0,22%
1,81%
1,03%
3,58%
1,02%
53,66%
0,70%
100,00%
Quant aux autres sources de financement, elles restent marginales : 4% pour les employeurs (hors Etat
et Collectivits Locales) et 1% pour la coopration internationale.
Autres
1%
Assurance maladie
16%
Coopration internationale
1%
Employeurs
(hors assur. maladie)
4%
Paiements directs des mnages
54%
34
poids respectifs des deux types de soins se trouveraient inverss (20% pour les soins ambulatoires et
31% pour les soins hospitaliers).
Le poids de lencadrement du systme via son administration ne dpasse pas 6,6% (2,9% pour
l'encadrement central et 3,7% pour l'administration locale).
La part de la prvention sanitaire collective demeure faible dans les dpenses de sant alors que les
besoins sont considrables, surtout dans les milieux dfavoriss. La dpense en prvention sanitaire
collective par habitant ne dpasse pas 14 DH par an (1997/98).
Quant la formation, la recherche et lenseignement, ils ne reprsentent que 1% des dpenses de sant
(le mme pourcentage que la mdecine traditionnelle). Hors salaires pays par le Ministre de
lEnseignement Suprieur aux enseignants pratiquant dans les CHU et dpenses des Instituts de
formation des paramdicaux (IFCS, Ministre de la Sant), ce poste ne reprsenterait plus quun
montant ngligeable (0,1%).
Ltat de la morbidit et des dterminants de sant actuels et projets (importance des comportements
individuels, de lhygine du milieu, des maladies transmissibles) montrent que cette structure des
dpenses, caractrise par une faible part des soins ambulatoires et de la prvention sanitaire
collective, ne permet ni de rpondre aux vritables attentes et besoins de la population ni doptimiser
lutilisation des ressources mobilises.
8.4. Financement de la sant et quit
En raison dune part du cot lev des soins et des mdicaments, et dautre part de la faiblesse du
financement collectif et solidaire, une bonne partie de la population marocaine a un choix difficile
faire : soit renoncer aux soins soit sendetter. Notre pays se caractrise par un financement de la sant
inquitable car les cots ne sont pas partags par un systme de financement solidaire, efficace et
progressif (chacun selon sa capacit contributive et non chacun selon sa morbidit). LOMS (2000) a
labor un indice qui mesure cette quit du financement. Le Maroc est trs mal class (126me sur 191
pays). Ce qui veut dire quune bonne partie de la population a un niveau de dpenses de sant trs
faible et que des carts trs importants existent.
8.5. Importance de la solidarit institutionnalise
Lassurance maladie au Maroc est facultative. Elle ne couvre que 16,4% de la population marocaine
totale dont lcrasante majorit est citadine. Plus des deux tiers de la population couverte sont des
agents de lEtat ou assimils ainsi que leurs ayant droit. Par ailleurs, les rgimes facultatifs
dassurance maladie sont sous la tutelle directe ou indirecte de plusieurs dpartements. Cependant
aucun Ministre na le droit de regard complet sur toutes les institutions qui grent ces rgimes et
particulirement sur laspect assurance maladie . La rgulation se fait donc par le march o svit
une slection svre des personnes assumer, particulirement de la part des compagnies dassurances
prives.
Pour les conomiquement faibles, aucune couverture mdicale n'est disponible. Toutefois, cette
catgorie de la population est prise en charge quasi-gratuitement dans les structures de soins publics.
Cependant, cette assistance n'est pas institutionnalise (elle n'est pas rglemente et son financement
est noy dans le budget du Ministre de la Sant) et souffre de plusieurs insuffisances lies l'absence
de critres objectifs et standardiss d'ligibilit.
8.6. Tendances futures du financement
Une analyse prospective des dpenses de sant et de leurs sources de financement est trs riche en
enseignements. Elle permet dtudier les trajectoires de lenvergure et de la structure du financement
de la sant. Cette analyse est effectue au travers de quatre scnarios :
- Le premier conserve les mmes tendances, cest un scnarii de statu quo.
35
La rforme du financement de la sant constitue un atout majeur pour le systme de sant. Son succs
(bonne couverture, matrise des cots) et sa participation linstauration dun degr assez lev de
lquit du financement de la sant dpendent des modalits de sa mise en uvre et de son
fonctionnement. Toutefois, une conception comptable du RAMED (assurer le minimum de personnes)
constitue un rel danger pour le financement du systme de sant et pour le recours aux soins, comme
le montre le scnario 2 o la participation des mnages, qui sera de plus en plus importante,
exacerbera liniquit du financement actuel.
Par ailleurs, un financement public de la sant plus consistant permettra, en parallle la mise en
uvre de la couverture mdicale large, damliorer quantitativement et qualitativement le financement
du systme de sant, et par consquent le recours aux soins de sant.
A trs long terme (2020), toute chose gale par ailleurs, lextension de lAMO, le passage de la part du
financement public de la sant de 5% 7% du budget de lEtat et une couverture largie de la
population par le RAMED dboucheront sur une chute trs importante du poids des paiements directs
des mnages, ce qui constituera, coup sr, une performance importante pour le systme de sant o
les individus seront beaucoup moins exposs au choix difficile entre des dpenses ruineuses et la perte
de leur sant.
Lanalyse du financement de la sant travers les contributions des mnages telles quelles
ressortent de lENNVM (1998/99) fait apparatre des ingalits entre les poids relatifs de chaque
catgorie de la population selon le niveau de vie.
En effet, la part des dpenses des mnages alloue aux soins de sant dans leurs budgets
hors alimentation1 est de 6,5% au niveau national. Cette proportion est plus leve chez les
er
20% de la population les plus pauvres (1 quintile) qui affectent aux soins de sant plus de 9%
de leurs dpenses hors alimentation, contre 3,9% chez les 20% les plus aiss appartenant au
5me quintile (voir graphique n 2).
Par ailleurs, 1,3% de la population sendette lourdement afin de se procurer des soins de sant.
Toutefois, comme le montre le graphique n 2, ce pourcentage est plus lev chez la population
er
malade ou blesse appartenant au 1 quintile dont 2,3% dpensent pour les soins mdicaux
plus que leur budget hors alimentation contre 0,6% pour les malades les plus riches (5me
quintile).
Le financement de la sant sera rvis travers la mise en uvre de lassurance maladie
obligatoire, la mise en uvre dun systme destin la population dmunie (rseau
dassurance maladie pour les conomiquement deminus ou RAMED) et laugmentation du
budget de ltat allou au secteur de la sant.
36
37
mdecine humaine ou vtrinaire on encore comme directeurs techniques ou commerciaux dans ces
tablissements ou comme pharmaciens assistants, soit comme pharmaciens biologistes.
Le conseil national remplit, sur le plan national, la mission de lOrdre. Il dlibre sur les questions
dintrt gnral se rapportant la pharmacie qui sont soumises son examen. Il donne au secrtaire
gnral du gouvernement son avis aprs avoir consult le conseil intress sur les demandes
d'autorisation d'exercer les professions pharmaceutiques, sur les demandes de transfert d'officine et
d'tablissements pharmaceutiques
La coordination est insuffisante entre les niveaux central et provincial, entre secteur hospitalier et
ambulatoire et entre recherche et expertise.
Il ny a pas de lien structurel entre le Ministre et luniversit ni pour les orientations de la
formation mdicale ni pour les orientations de la politique de sant, ni pour la recherche
mdicale.
En plus de tous ces problmes, il ny a pas de lien structurel efficace entre le Ministre et les
autres intervenants dans le domaine des soins de sant. Ceci peut tre en partie d au fait que le
cadre organisationnel du Ministre ne lui permet pas de jouer pleinement son rle de
coordination et dharmonisation des orientations et objectifs en matire de politique sant.
Des mcanismes de coordination devront tre mis en place en vue damliorer lefficience du
secteur de la sant et lui permettre de jouer un rle plus dcisif en matire de politique de sant.
38
La disponibilit des moyens de transfert nest pas toujours assure en particulier dans les localits
rurales notamment enclaves.
La contre-rfrence de la part des professionnels de sant au niveau hospitalier na pas toujours
lieu ce qui dmotive les prestataires au niveau des structures de premier niveau et leur complique
le suivi des enfants revus aprs leur hospitalisation.
En effet, la communication entre les deux niveaux hospitalier et ambulatoire tait et reste en gnral
presque inexistante et la fluidit de la circulation de linformation ntait pas optimale.
Certes, avec lavnement de la stratgie PCIME, les conditions de transfert se sont mieux prcises au
niveau des provinces o la PCIME a t introduite. En effet, en plus de la facilit didentification des
enfants ncessitant une orientation vers une structure hospitalire et ce laide des protocoles cliniques de
la PCIME, il y a les conduites thrapeutiques en matire de traitement prtransfert. Des directives prcises
et simples relatives la rdaction de la note de transfert permettent au professionnel de sant recevant
lenfant de disposer de toutes les donnes relatives ltat de lenfant depuis lvaluation clinique
jusquau traitement administr avant le transfert et mme les autres prestations requises pour lenfant et
non encore assures. Par ailleurs, et du fait de limplication des pdiatres et des mdecins des urgences
dans la formation clinique PCIME, la communication entre les secteurs ambulatoire et hospitalier a connu
une nette amlioration, ce qui a facilit laccs lhpital pour les enfants gravement malades.
On dplore encore linsuffisance de la contre-rfrence et aussi la limitation de la disponibilit des
moyens de transfert et ce bien que le nombre de socits prives de transport sanitaire a quadrupl
entre 1970 et 2000. Un autre problme est le non respect des normes requises en labsence dune
rglementation prcisant le profil et la qualit du personnel, le niveau et les normes des quipements,
les obligations et les responsabilits des diffrents intervenants dans le domaine des secours.
La disponibilit des moyens de transfert nest pas toujours assure en particulier dans les
localits rurales notamment enclaves.
La contre-rfrence de la part des professionnels de sant au niveau hospitalier na pas
toujours lieu ce qui dmotive les prestataires au niveau des structures de premier niveau et leur
complique le suivi des enfants revus aprs leur hospitalisation.
Lamlioration des moyens de transfert et de la rfrence et contre-rfrence doit tre prise en
considration dans le cadre de la politique de sant de lenfant.
FUTURES
DU
DEVELOPPEMENT
DES
RESSOURCES
Lestimation des besoins en professionnels de sant na pu tre faite que pour les mdecins et les
infirmiers compte-tenu des donnes disponibles.
39
40
1. INSTITUTIONS DE FORMATION
1.1. Formation mdicale
Les facults de mdecine et de pharmacie sont encore rgies par des textes obsoltes ayant une
incidence ngative sensible sur la formation, la recherche et la gestion administrative.
Les quatre facults de mdecine et de pharmacie ont t cres respectivement en 1962 (Rabat) ; 1976
(Casablanca) et 1998 (Fs et Marrakech). Le nombre dtudiants inscrits dans ces quatre facults reste
fix environ 800 auxquels sajoutent 200 mdecins par an pour la formation en spcialits.
Les cohortes dtudiants en formation dans les sept annes slvent actuellement environ 6 000
tudiants pour lensemble des facults, ce qui donne une densit de formation pour 10 000 habitants de
2 ( titre dexemple, cette densit est de 10,2 en Allemagne, 3,2 en Belgique et 3,3 au Royaume Uni).
Sur les cohortes dtudiants inscrits entre 1978 et 1993, la dure moyenne des tudes mdicales 13
slve 8,9 annes. A peine 3,9% des tudiants inscrits arrivent achever les tudes en sept ans.
Quant au pourcentage dchecs, il est de 15,3%.
Il y a lieu de mentionner quun nombre important dtudiants marocains en mdecine se forment
actuellement ltranger (environ 300 mdecins forms ltranger arriveront annuellement comme
offre supplmentaire).
En ce qui concerne la formation en spcialit, la dure est de 4 6 ans supplmentaires.
13
Encadrement mdical : Projection de loffre et approche destimation des besoins dossiers Population et Sant n 5 ;
Ministre de la Sant.
41
Le 2me cycle ouvert dans les IFCS runissant certains critres en rapport notamment avec les
possibilits dencadrement offre deux sections de formation : Surveillants des Services de Sant et
Enseignement Paramdical.
Au niveau des IFTS, une seule filire de formation est institue : infirmier auxiliaire
Lquipe dencadrement dans les IFCS et IFTS est compose de 240 enseignants permanents relevant
du Ministre de la Sant et de quelques vacataires.
Les IFCS ont form depuis la mise en place de la rforme des tudes paramdicales en octobre 1994
un effectif total de 3 178 laurats, soit en moyen 636 laurats par promotion. Lvolution des effectifs
forms est dcroissante passant de 860 la 1re promotion (1994-97) 444 la dernire promotion
sortante (1998-2001).
42
La stratgie nationale de formation continue a t rvise en 1999 compte tenu de lmergence de nouvelles structures et
intervenants en matire de formation continue (cration de lINAS en temps que structure de formation continue, processus de
rgionalisation et rforme du dispositif de formation de base avec lapparition des IFCS leur confrant la mission de formation
continue en sus des missions classiques).
43
44
incapacit qui est mesure par lesprance de vie corrige de ltat de sant EVCS15 . Cet indicateur
apprcie le nombre dannes en pleine sant quun nouveau-n peut esprer vivre sur la base des taux
actuels de morbidit et de mortalit. LEVCS actuellement pour notre pays est de 54,9 ans. Elle atteint
58,4 ans en Jordanie, 69,4 ans en Belgique, 70,0 ans au Canada16.
Graphique 14 : Evolution de l'esprance de vie la naissance par sexe au Maroc 1967-1999
75
70
65
60
55
50
45
1967
1980
1987
1994
1999
Masculin
47,3
58,1
63,74
66,3
67,5
Fminin
49,1
60,2
66,39
69,5
71,5
200
150
100
50
0
Nonatale
1962-66
1967-71
1972-76
1977-81
1982-86
1987-91
1992-96
58,1
49,4
47,6
44,4
40,0
33,6
19,7
Post-nonatale
60,1
64,2
60,8
47,2
33,3
25,7
16,9
Infantile
118,2
113,6
108,4
91,6
73,3
59,2
36,6
Juvnile
96,2
71,8
67,0
43,5
27,2
16,7
9,8
Infanto-Juvnile
203,0
177,3
168,1
131,1
98,6
74,9
45,8
Il ressort de toutes les enqutes et de leur analyse que la rduction de la mortalit des enfants entre
1962-66 et 1997-2001 sest effectue comme suit : Mortalit Nonatale 2,1 fois, Mortalit Postnonatale 3,2 fois, Mortalit Infantile 2,6 fois, Mortalit Juvnile 9,8 fois, Mortalit Infanto Juvnile
15
Cet indicateur, utilis pour la premire fois dans le cadre du rapport OMS sur la performance des systmes de sant, entre
par ailleurs comme lment de calcul de lindice composite de la performance du systme de sant.
16
Rapport sur la sant dans le monde2001, OMS.
45
9,4 fois.
Le niveau de mortalit infantile, a connu une importante rduction (36,6 en 1997), mais reste
relativement lev comparativement certains pays similaires comme la Tunisie (26,2), la Jordanie
(31,3), lEgypte (29,1), la Syrie (24), et le Liban (25,4). Dans les pays de lOCDE, ce taux
est environ dix fois moins important avec des valeurs de lordre de 4,9 en Espagne, 4,3 en France,
3,4 au Sude, 5,5 au Portugal et 14,5 au Mexique.
1.3. Niveau de la mortalit maternelle
Certes, le Maroc a enregistr une diminution du taux de mortalit maternelle, mais cette diminution ne
reflte pas, de manire significative, les diffrentes avances ralises par le systme de sant en
matire de couverture sanitaire. Entre 1981 et 1995 ce taux a volu de 359 228 dcs maternels
pour 100 000 naissances vivantes. Compar dautres pays similaires, ce taux est encore lev. Il est
de 180 en Syrie, 170 en Tunisie et en en Egypte et 150 en Jordanie. Les projections montrent que cest
en 2020 que le Maroc pourrait rejoindre ce groupe de pays. Quant aux pays occidentaux, ce taux
dpasse rarement 20 dcs pour 100 000 naissances vivantes (Espagne : 7, France : 15, Sude : 7,
Portugal : 15). Cest pour ces raisons que le programme de maternit sans risque doit demeurer lune
des grandes priorits du MS.
Avec un chiffre de 227 dcs pour 100 000 naissances vivantes, le niveau de mortalit
maternelle reste alarmant comparativement des pays de mme niveau.
Des mesures devraient tre prise en vue de rduire la mortalit maternelle et infantile et de
rduire les carts dune part par niveau de vie et dautres part par milieu et par rgion.
2. EVOLUTION DE LA MORBIDITE
Lapprciation de lvolution de la morbidit au sein de la population marocaine est apprhende travers
plusieurs donnes : dclaration des causes de dcs, enqutes pidmiologiques, systme dinformations
de la surveillance pidmiologique.
2.1. Niveaux de la morbidit apprhendes travers lvolution des principales causes de dcs
A partir des annes quatre vingt dix, le Maroc a connu un dclin des maladies infectieuses qui a eu un
impact sur lallongement de lesprance de vie la naissance. Cette action sur les maladies
infectieuses a fait apparatre parmi la population gnrale lmergence des maladies chroniques et
dgnratives (HTA diabte, ).
Chez les enfants de moins de 5 ans, les causes de mortalit sont reprsentes essentiellement par les
maladies infectieuses (50 %) et les causes prinatales (37 %). A noter que selon les donnes de
lenqute PAPFAM ralise en 2004, la mortalit nonatale constitue 57 % de lensemble des dcs
infantiles.
46
1%1%
3% 2%
6%
50%
37%
Maladies.Infect
Malnut.
Causes Indterm.
Causes prinatales
Autre M.N.T
Malform.
Accidents
Ensemble
Nombre
%
1576030
33.4
2630273
55.8
510349
10.8
Masculin
Nombre
%
764357
30.1
1412266
55.7
359479
14.2
Fminin
Nombre
%
811673
37.2
1218007
55.9
150870
6.9
4716654
2536103
2180551
100
100
100
Le poids du nombre d'AVCI par tranche d'ge laisse apparatre que les tranches des moins de cinq ans et
de 15 44 ans sont les plus importantes reprsentant respectivement 37,9% et 32,4% (Tableau 6).
47
Tableau 6 : Rpartition du nombre d'AVCI par tranche d'ges et par sexe, 1992
Tranches
d'ges
Moins 5 ans
5 14 ans
15 44 ans
45 59 ans
60 ans et +
Ensemble
DPRF, CMG, 1999.
Masculin
894778
199097
894977
262859
284392
2536103
Nombre d'AVCI
Fminin
894336
191311
634105
232956
227843
2180551
Total
1789114
390408
1529082
495815
512235
4716654
Masculin
35.3
7.9
35.3
10.4
11.2
100
Pourcentage
Fminin
41
8.8
29.1
10.7
10.4
100
Total
37.9
8.3
32.4
10.5
10.9
100
La comparaison de ces donnes avec les rsultats de pays o ltude t ralise montre que la
configuration de la CMG du Mexique sapproche quelque peu de celle du Maroc notamment pour le
groupe I de maladies (Tableau 5).
Tableau 7 : Etat comparatif de la rpartition relative, par groupe de maladies des AVCI
avec d'autres pays ayant ralis l'tude
Groupes de maladies
Annes de
Pays
rfrence
Groupe I
Groupe II
Groupe III
16%
74%
10%
AVCI - 1993
Ile Maurice
34%
48%
18%
AVCI - 1992
Mexique
50%
41%
9%
AVCI - 1990
Inde
Maroc
33,4%
55,8%
10,8%
AVCI - 1992
DPRF, CMG, 1999.
L'analyse des rsultats par sous groupe de maladies fait ressortir que les affections prinatales
(15,64%), les maladies infectieuses et parasitaires (14,57%), les maladies neuropsychiatriques
(13,47%) et les maladies de lappareil circulatoire (11,3%) reprsentent 54,9% de la CMG.
2.3. Niveau de morbidit apprhend travers les donnes du systme dinformation sanitaire,
de la surveillance pidmiologique et des enqutes ralises
Le systme dinformation sanitaire recueille des donnes dans le cadre de lhospitalisation, de la
surveillance pidmiologique et des tudes et enqutes. Ces donnes bien que non exhaustives,
permettent de mesurer lincidence dun certain nombre de maladies.
2.3.1. Affections transmissibles
Parmi les maladies cibles de la vaccination, certaines sont limines, cest le cas de la poliomylite et
de la diphtrie (incidence 0 depuis 1988). Dautres, en rgression constante restent sous contrle, cest
le cas de la rougeole dont lincidence a rgress entre 1988 et 2000 de 53 38 pour 100 000 habitants ;
et du ttanos no-natal dont lincidence est passe de 120 en.. 2 pour 100 000 entre 1998 et 2000).
Cette maladie est pratiquement limine selon les donnes de lenqute ralise en 2002 par le
Ministre de la Sant en collaboration avec lOMS.
Quant aux diarrhes aigus de lenfant, elles ont connu une nette diminution, la prvalence nest plus
que de 12 % en 2004.
Chez les enfants de mois de 5 ans, les Infections Respiratoires Aigus Hautes constituent 14,6% des
consultations, et les Infections Respiratoires Aigus Basses 37,8% des consultations.
Lincidence des maladies transport hydrique est en nette diminution. Pour le cholra, la dernire
pidmie de cholra remonte 1995. La typhode et les hpatites pidmiques (A et E) continuent
svir encore ltat endmique.
48
Les IST/SIDA dont le premier cas date de 1986, sont en augmentation. Pour le SIDA, lincidence est
passe de 0 0,56 pour 100 000 habitants entre 1986 et 1999 avec le risque que le mode de
transmission verticale mre-enfant occupe une place plus importante dans lavenir.
Les affections non transmissibles dominent la structure de la charge globale de morbidit avec
55,8% des AVCI et 41,2% des AVDP et les traumatismes constituent le phnomne
mergeant de la morbidit globale avec 10,8% des AVCI et 9,6% des AVDP.
Les donnes sur la morbidit spcifique confirment la transition sanitaire que connat le pays
avec une co-reprsentation des affections transmissibles, non transmissibles et des
traumatismes.
Urbain
Retard de croissance
(Taille /Age)
Insuffisance pondrale
(Poids/Age)
ENPS-II 1992
Rural Ensemble
PAPCHILD 1997
Urbain Rural Ensemble
ENSPF 2003-04
Urbain Rural Ensemble
13,1
27,7
22,6
14.6
29.3
23.3
12.9
9.2
18.1
3,3
12
4.7
11.8
8.9
6.5
14.1
10.2
49
11,8
12
10
8,9
8
6
4
4,7
3,3
2
0
ENPS -11 1992
Urbain
PPCHILD 1997
Rural
Ensemble
Les formes dinsuffisance pondrale svres sont plus frquentes chez les garons que chez les filles
(2% contre 1,5%). Les proportions dinsuffisance pondrale modre sont identiques (7,1%). Selon le
milieu de rsidence, les formes dinsuffisance pondrale modre et svre sont plus frquentes en
milieu rural quen milieu urbain. Ces proportions sont respectivement de 9,1% contre 4,1% et 2,6%
contre 0,5%. Parmi les enfants issus des mres analphabtes, 8,1% sont atteints dinsuffisance
pondrale modre et 2,2% dinsuffisance pondrale svre.
2.3.2.2. Principales dficiences en micro nutriments
La politique mene depuis plusieurs annes dans le cadre de la lutte contre le rachitisme (dficit en
vitamine D) a permis de rduire de lacuit de ce problme. Le nombre de cas de rachitisme dpist est
de plus en plus bas.
La prvalence de la carence en vitamine A, chez les enfants gs de 6 71 mois, est de 40,9% (taux de
rtinol infrieur ou gal 200 g/l) dont 3,1% ont un taux de rtinol < ou = 100 g/l. (Enqute
rgionale, 1996)
Celle de lanmie, chez les enfants gs de six mois cinq ans, est estime au niveau national (taux
dhmoglobine < 11 g/dl) 31,6%. La moiti des enfants enquts a un taux d'hmoglobine infrieur
ou gale 11,7 g/dl. Chez les femmes en ge de reproduction, elle est estime au niveau national
33,0%.( Enqute Nationale, 1995)
Quant la prvalence moyenne du goitre, chez les enfants gs de 6 12 ans, elle est estime 22%
avec un intervalle de confiance de 20 24,14 (Enqute 1995). Ce rsultat situe le Maroc parmi les
pays o la gravit des troubles dus la carence en iode est modre.
La prvalence des caries dentaires chez les enfants de 12 ans est passe de 67,3% en 1991 72% en
1999. Limportance de la carence en fluor chez cette tranche de population entrane une forte hausse
des parodontopathies qui ont volu, durant la mme priode, de 52,5% 62,5%.
50
100
50
1964
1969
1974
1979
1984
1989
1994
1999
118,2
113,6
108,4
91,6
73,3
59,2
50,6
36,6
URBAIN
97,2
93,4
89,2
75,3
60,3
48,7
41,6
23,8
RURAL
129,8
124,8
119,1
100,6
80,5
65,0
55,6
46,1
TOTAL
17
E.E. Gakidou, C.J.L. Mur ray et J. Frenk, Dfinir et mesurer les ingalits de sant. Bulletin de lOrganisation Mondiale de la
Sant, Recueil darticles, n 3, 2000.
D.R. Gwatkin, S.Rustein, K. Johson, R.P. Pande, and A. Wagstaff. Socio-Economic Differences in Health, Nutrition, and
Population in Morocco. HNP/Poverty Thematic Group of The World Bank.
18
51
Graphique 19 : Taux de mortalit infantile et des enfants de moins de cinq ans selon le niveau de vie,
ENNVM 1990/91 et ENPS-1992
120
111,6
96,9
100
79,7
79,4
80
71,3
67,7
62,4
58,5
60
35,1
40
39,2
20
0
1 er quintile
(Pauvre)
2me quintile
3me quintile
(Moyen)
4me quintile
5me quintile
(Riche)
Grand casablanca
Rabat-Sal-Zemmour-Zaer
Doukkala-Abda
Oued-Eddahab-Lagouira
Laayoune-Boujdour-Sakia L'Hamra
El Gharb-Chrarda-Benhssaine
Chaouia-Ouardigha
Guelmim-Es-Semara
Rgion Orientale
NATIONAL
Fs-Boulmane
Marrakech-Tensift-El Haouz
13
20
25
27,8
27,8
28
30
31
32
36,6
37
41
Tadla-Azilal
43
Tanger-Ttouan
43
Sous-Massa-Dra
Taza-Al Hoceima-Taounate
Mekns-Tafilalet
45
54
58
52
362
350
307
284
332
300
228
250
200
150
125
100
50
0
Urbain
Rural
ENPS II 1992
Ensemble
PAPCHILD 1997
53
Graphique 22 : Evolution des taux de mortalit infantile selon le niveau d'instruction de la mre,
1962-1994
140
120
100
80
60
40
20
0
1962
1967
1972
1977
1982
1987
1994
55
37,9
36,9
31,78
24,7
20,9
16,2
Primaire
83
66,7
65,4
60,87
54
53
27,3
Aucune
124
104
103
95
86,1
67,7
41,5
Ensemble du pays
119
104
100
91
82,4
63,1
36,6
Secondaire et +
19
Document OMS, WHO/HSD.HID.00.1 La Sant : un atout prcieux, acclrer le suivi du dveloppement du Sommet
mondial pour le dveloppement social 2000.
Ce paragraphe sest inspir du texte publi dans le document les priorits de la lutte contre la morbidit dans les pays en
dveloppement dit par Dean T.Jamison, W.Henry Mosley, Anthony R. Measham et Jos Luis bobadilla. Document rsum Oxford mdical publication - Banque Mondiale, 1993.
20
54
Le nombre lev de traumatismes associs aux accidents de voiture, aux accidents de travail et aux
produits chimiques toxiques (pesticides, par exemple) est lune des consquences de lacclration des
processus durbanisation, dindustrialisation et de mcanisation de lagriculture. Les traumatismes
constituent actuellement lune des principales causes de dcs.
Les cardiopathies ischmiques et les accidents vasculaires pourraient se prter des interventions
prventives prcoces. Certains facteurs de risque associs au comportement sont nanmoins bien
tablis. Il sagit du tabagisme, de labsence dexercice physique et dune alimentation riche en graisses
satures. Il existe gnralement une association trs troite entre ces comportements et lurbanisation.
Lvolution future des ces troubles chroniques dpendra des choix qui se feront entre les diffrentes
stratgies de dveloppement sanitaire.
Lapparition du Sida fait passer les infections sexuellement transmissibles (IST) au premier plan des
programmes de sant du Maroc. Les facteurs de risque des IST sont directement lis aux types de
comportement sexuel.
2.6.2. Tendances de la charge globale de morbidit et dfis futurs
Les tendances de la CMG restent intimement lies aux tendances des principaux dterminants tels que
cits dans le paragraphe 2.6.
2.6.2.1. Affections transmissibles, prinatales et maternelles
Grce aux diffrents programmes de sant publique 21 et aux efforts de la surveillance
pidmiologique, la situation de ce groupe de maladies est actuellement relativement matrise.
Les maladies cibles de la vaccination, en loccurrence la poliomylite, la diphtrie et le ttanos nonatal, la coqueluche et la rougeole, seront court et moyen terme soit radiques, soit limines, soit
sous contrle dfinitif.
Dautres maladies transmissibles, telles la bilharziose, le trachome et la lpre, seront progressivement
limines (limination envisage respectivement en 2004, 2005 et 2010). Pour le paludisme, le
contrle de la transmission autochtone est acquis, la vigilance devrait tre maintenue constamment
pour les cas imports mais galement pour viter la rintroduction de la maladie.
La tuberculose rgressera davantage au fur et mesure de lamlioration des conditions socioconomiques surtout celles lies lhabitat.
Les maladies transport hydrique rgresseront galement et seront mieux contrles avec
lamlioration de laccs leau potable, lassainissement et de meilleures conditions dhygine.
Les IST/SIDA connatront une augmentation surtout pour le VIH et les urtrites si des actions
21
On a depuis toujours donn au terme sant publique plusieurs sens, voire des sens quivoques. Il y a en a au moins cinq
acceptions majeures :
- Identifie ladjectif public laction gouvernementale, autrement dit au secteur public.
- Un peu plus large, englobe non seulement les programmes des gouvernements mais aussi la participation de la communaut
organise, en dautres termes, du public.
- Assimile la sant publique des services non personnels cest dire des services qui ne concernent pas lindividu pris
isolment dans la mesure o il sagit de lenvironnement (ex : assainissement) ou encore de la communaut (exemple
ducation sanitaire de masse)
- Elle recouvre aussi une srie de mesures de prvention (exemple : les programmes de sant maternelle et infantile)
- Expression souvent employe de problmes de sant publique, pour dsigner des maladies particulirement frquentes ou
dangereuses.
La deuxime dfinition, cest dire : action gouvernementale, qui englobe non seulement les programmes des gouvernements
mais aussi la participation de la communaut organise, en dautres termes, du public.
(Dfinition extraite du bulletin de lOMS 2000).
55
56
La tendance de la demande va saccentuer galement pour la tranche dge de la population active 1559 ans qui passera de 18.2 millions 25.6 millions en 2019. Cette tranche de population est expose
aux accidents de travail, aux maladies professionnelles et lusure prmature de lorganisme. Dans le
monde du travail, les risques sont multiples en rapport avec la nature de lactivit (risques dorigine
chimique, physique, biologique et autres).
Laccroissement de la tranche de population de 60 ans va induire une demande de soins hospitaliers
lourds et coteux (maladies chroniques et dgnratives). La tendance de la demande de ce type de
services ne fera donc quaugmenter au cours des prochaines annes. Des programmes de soins et de
soutien de cette population de plus en plus dpendante doivent tre adopts dautant plus que le
soutien familial risque de faire dfaut.
Dune manire gnrale, la demande de prestations de sant augmentera sous leffet de plusieurs
autres facteurs tel que :
- La prise de conscience de la population des possibilits qui soffrent en matire de soins de sant.
- La gnralisation de la couverture mdicale.
- Les effets ngatifs induits par ladoption de certains modes de vie qui potentialisent le risque de
maladie.
- Les pressions politiques (public, lus, professionnels,).
Le poids du nombre d'AVCI par tranche d'ge laisse apparatre que les tranches des moins de
cinq ans et de 15 44 ans sont les plus importantes reprsentant respectivement 37,9% et
32,4%. La dure de vie vcue en incapacit est estime 14,5 ans au Maroc.
Les enfants de moins de 5 ans qui constituent toujours une population risque de mortalit
ncessiteront le renforcement des programmes de sant : vaccination, supplmentation
vitaminique, surveillance pondrale, dpistage et prise en charge de lanmie, prise en
charge de qualit des pisodes morbides aigus ( travers la gnralisation de la PCIME),
etc.
Ladolescence (11-16 ans) qui est une tranche vulnrable devra galement tre prise en
considration dans les stratgies futures. Elle constitue une transition entre lenfance et
lge adulte et expose les adolescents de graves perturbations dordre comportemental et
sanitaire (toxicomanie, troubles mentaux, problmes sexuels).
VII. PARTENARIAT
En vue damliorer la sant de la mre et de lenfant, le Ministre de la Sant travaille en
partenariat avec plusieurs dpartements et structures institutionnelles.
Ministre de la Communication
Ministre de lEducation Nationale
Ministre de la Jeunnesse et des Sports
Secrtariat dEtat charg de la Famille, de lEnfance et des Personnes Handicapes.
Ministre de lIntrieur, etc.
57
M.Sant : Construction/Equipement
C.locale : participation la construction
M.Sant : Construction/Equipement
C.locale : participation la construction
M.Sant : Construction/Equipement
C.locale : participation la construction et lquipement
hauteur du tiers
58
similaires).
3.1.1.3. Le fonds Hassan II pour le dveloppement conomique et social (voir plus haut)
3.1.1.4. La fondation Mohamed V
La stratgie de la Fondation Mohammed V pour la Solidarit sarticule autour de deux axes : une
action essentiellement humanitaire qui vise soulager de manire ponctuelle les souffrances des
dmunis et des exclus par loctroi daide en nature de premire ncessit : denres alimentaires, effets
vestimentaires, mdicaments, appareils de prothses et autres.
Une deuxime action qui vise le dveloppement et lamlioration des conditions de vie par
lagissement sur les causes de la pauvret, par la contribution au renforcement des services sociaux, en
particulier dans le rural, par lamlioration des ressources des dmunis, par la rduction de la prcarit
de certaines franges de la population, notamment les femmes chefs de foyers et les handicaps, par la
rduction des effets pervers de la pauvret sur les enfants : enfants abandonns, enfants en situation
prcaire.
Les rsultats de la Campagne Nationale de 1999 confortent davantage ce tmoignage et prouvent si
besoin est, quune pdagogie de responsabilit solidaire et partage dans la lutte contre la pauvret,
mais obissant des procdures transparentes, est suffisamment sensibilisante pour mobiliser les
citoyens autour de cette noble cause.
Dans la conception et la ralisation de ses programmes, la Fondation Mohammed V pour la Solidarit
sappuie sur la dynamique locale, seule mme didentifier la population cible et ses besoins et
dassurer aux actions dveloppes, la cohrence voulue et la prennit requise. Lanne test 1998,
anime par le Comit dEthique que prsidait Sa Majest le Roi Mohammed VI, alors Prince Hritier,
a dmontr la ncessit de disposer dune grande visibilit du problme de lindigence, du
comportement de la population cible et de la manire dont il convient de lapprhender pour mieux
rpondre aux besoins.
Elle a permis galement de connatre le degr dimplication des acteurs rels et potentiels en matire
de lutte contre la pauvret, et la sensibilit de la socit civile cet gard, pour valuer les perspectives
dintervention. Aussi, la Fondation sest-elle impose une politique partenariale concerte avec les
acteurs sociaux, en sadjugeant le rle de catalyseur des programmes de lutte contre la pauvret et de
levier du changement social par la promotion, le soutien et lorganisation des actions entreprises en
faveur des dmunis, travers le renforcement des institutions et lappui financier des acteurs sociaux.
3.1.1.5. Les associations
Proches de la population, les associatons sont en mesure de mobiliser la population en faveur de
lenfant en particulier quand elles optentt pour lapproche participative. En effet, celle-ci est un
remde efficace contre la lthargie, qui libre la capacit dexpression, motive les individus et
optimise les comptences des ressources haumines. De nombreuses associations oeuvrent dans le
domaine de la sant de lenfant avec des champs daction trs varis et diversifis. A titre dexemple,
on cite :
- LObservatoire National des Droits de lEnfant (ONDE) (voire plus haut).
- La Ligue Marocaine de Protection de lEnfance (LMPE) cre en 1954 et prside par la Princesse
Lalla Amina. Elle se consacre la petite enfance (crches, jardins denfants), aux enfants
abandonns et handicaps, lorganisation de clubls pour enfants et pour jeunes et la lutte contre les
drogues et lexploitation des petites bonnes.
- Association ATFALE dont la mission principale sarticule autour de la recherche/action dans le
domaine de la petite enfance.
59
enfanst de la rue.
3.2. Coopration avec le mcnat
Tableau 10 : Exemples de projets raliss ou en cours de ralisation par des mcnes
ou des associations de la socit civile.
Localisation et consistance
- Ville dOujda (construction dun hpital de type polyclinique
Mazouaria dune capacit de 65 lits)
- Commune de Mrija province de Jrada (construction dun
centre de sant et de 4 logements)
- Ville dAgadir (construction dun hpital de type
polyclinique Anza dune capacit de 40 lits)
- Ville de Casablanca (Reconstruction de lhpital Moulay
Youssef 200 lits)
- Ville de Casablanca (Hay Hassani) Construction dun
hpital gnral de 100 lits
- Ville de Casablanca (Ain Chokh) Construction dun hpital
gnral de 120 lits
- Ville de Casablanca, Dar Bouazza Construction dune
policlinique de 45 lits.
Source : DPRF, MS, Maroc, 1999.
lenfant
Malade:
4.ORGANISMES INTERNATIONAUX
La diversification des liens de coopration bilatrale et rgionale et de partenariat avec les
organisations internationales, intergouvernementales et non gouvernementales et avec les collectivits
locales a toujours t un souci majeur du MS pour mobiliser des ressources additionnelles en appui
la politique de sant.
Cependant le retrait progressif de certains bailleurs de fonds d'une part, et le changement de stratgie
d'autres partenaires qui prfrent s'orienter vers les ONG et la socit civile d'autre part risquent d'tre
l'origine de contraintes dans le financement de certains programmes de sant.
Pour tenir compte des contraintes sus cites, le MS dveloppera une stratgie visant accrotre les
possibilits de financement des programmes et projets en largissant les filires de coopration
dautres partenaires non encore impliqus ce jour dans le domaine de la sant. Il s'agit de mettre en
place les mcanismes ncessaires pour consolider et renforcer les acquis et explorer de nouvelles
perspectives en matire de coopration et de partenariat. Les actions mener dans ce sens peuvent se
rsumer comme suit:
-
Promouvoir le partenariat avec tous les intervenants dans le domaine de la sant ( OIG, OI, ONG,
collectivits locales).
Renforcer la coopration bilatrale et multilatrale et avec les organisations non gouvernementales
en s'orientant davantage vers les diffrents bailleurs de fonds selon une stratgie bien tablie.
Renforcer les capacits nationales en matire de formulation et de suivi des projets.
Participer aux runions institutionnelles et interministrielles.
Amliorer les liens de coopration et rechercher de nouvelles formes de partenariat avec la socit
civile, les collectivits locales, les autres dpartements ministriels vocation sociale et les ONG
nationales.
Mettre en place des mcanismes de coordination et d'intgration oprationnels afin d'optimiser les
apports des diffrents partenaires.
Elaborer un manuel de procdures en matire de gestion, de suivi et coordination des projets de
coopration.
60
Instituer la mise en place d'une banque de projets et d'un systme appropri de suivi et d'valuation
des projets de coopration.
4.1. Coopration internationale
Jusqu' la moiti des annes 90, l'apport de la coopration avec les partenaires trangers en matire de
financement de certains programmes de sant a t relativement important (programmes de sant de la
reproduction, programmes de la sant de l'enfant, programmes de la formations de cadres). A titre
dexemple, le tableau ci-aprs donne quelques exemples sur lapport de la coopration avec les
organismes internationaux et gouvernementaux pour des projets en cours de ralisation.
Tableau 11 : Apport de la coopration internationale
Projets clturs
Projet
- Appui la dcentralisation du Programme National de
Lutte contre le Sida dans 10 provinces.
- Sant de la reproduction dans 12 provinces prioritaires
- Budget Programme rgulier
- Planification familiale et survie de lenfant (phase V).
- Appui la Sant maternelle et nonatale
- Appui la prise en charge des MST (15 provinces)
- Programme rural de sant de base
- Appui la mdecine nuclaire
Total
Source : DPRF, MS, Rabat, Maroc, 1999.
Source de
financement
PNUD
FNUAP
OMS
USAID
UE
UE
UNICEF
AIEA
Ensemble
Montant
Prvu (en DH)
5 629 000
71 886 000
2 095 000
499 200 000
90 000 000
10 000 000
10 065 000
3 000 000
691 875 000
Dure
4 ans ( partir du
01/05/1997)
1998-2001
2 s. 2000
1993-1999
1996-1999
1996-2000
1997-2001
1998-1999
-
Projet
Activits
Priodes
Budget
OMS
- Programme conjoint OMS Expertise,
Formation,
quelques
quipements 2000-2001
Ministre de la sant
informatiques et audiovisuels au niveau des diffrentes
structures du Ministre.
$ 2.095.000
UNICEF
- Sant de base
dveloppement rural
1997-2001
$ 1.065.000
61
FNUAP
le projet vise amliorer la sant de la reproduction
dans 13 provinces prioritaires en rduisant lcart entre
les zones urbaines et rurales pour ce qui est de laccs
linformation et aux services concernant la sant de
la reproduction, y compris la planification familiale et
la sant sexuelle.
Sant de la reproduction dans 13 provinces
-projet complmentaire avec Evaluation des ressources et monitorage des soins
la contribution de Bill et obsttricaux durgence complets en vue de la rduction
de la mortalit maternelle intra-hospitalire au Maroc.
Mlinda Gtes Foundation
- Sant de la Reproduction
1997-2001
$ 7.431.950
2000-2002
$ 1.576.750
$ 423.250
AIEA
- Radio protection
2001-2002
$ 200.000
$ 130.000
PNUD
- Appui la dcentralisation Programme dans dix provinces
du Programme National de
Lutte contre le Sida.
4 ans
compter du
01/05/99
$ 416.736
2000-2004
$ 14.100.000
USAID
- Planification familiale et Projet gestion dcentralise effective des services de
survie de lenfant
sant de base dans les rgions Souss-Massa-Dra et
Tanger-Ttouan, et pour accrotre le recours au secteur
priv pour les services de sant reproductive et
infantile dans lensemble du Maroc.
Type de projet
Priode couverte
1999-2001
Montant allou au
projet (en DH)
30 000 000
2001
6 000 000
2 s. 2000
13 000 000
2 s. 2000
8 000 000
2 s. 2000
14 500 000
62
Des appuis sont galement apports sur le plan technique (expertise, formation, change dexprience
avec la France, la chine, le Japon, le Canada, etc.)
Tableau 14 : Autres exemples de Coopration bilatrale
Projet
Activits
Priodes
2001
Budget
France
- Coopration technique
Non chiffr
Espagne
1-Construction et quipement dun service de -- Construction dinfrastructure et quipement.
chirurgie Infantile, traumatologie et bloc
opratoire lhpital Hassani de Nador.
1999-2001
1999-2004
8 Millions Dh
Non chiffre
Allemagne
-
2001
6 Millions Dh
2001
13 Millions Dh
2000-2002
24 Millions Dh
ortho-
La Sant
familiale
reproductive,
la
planification
Belgique
-
Appui aux Soins de Sant de base dans les provinces de Ouarzazate et Zagora.
1998-2000
30 Millions Dh
2001-2003
25 Millions Dh
1999-2001
14,5 millions Dh
Italie
Construction et rnovation de lInstitut Pasteur
de Tanger.
Rhabilitation et quipement.
Japon
-
Coopration technique
1999
Non chiffre
2000
5 millions Dh
2000
9,5 millions Dh
2001-2003
Les mdecins
chinois sont
pays par le
trsor marocain
Luxembourg
-
Don de matriel
Luxembourgeoise
ELECTROLUX
de
la Socit
dnomme -
Chine
Coopration mdicale
Durant les dernires annes, le constat montre que la sant de lenfant bnficie de moins en
moins de soutien de la part des organismes internationaux.
Aussi, et dans le cadre de la politique de sant de lenfant, on veillera ce que la sant de lenfant
puisse bnficier de tout lintrt quelle mrite au niveau de la coopration internationale.
63
DE
LA
CROISSANCE
ET
LUTTE
CONTRE
LA
Les problmes nutritionnels chez l'enfant ont retenu l'attention du Ministre de la Sant depuis fort
longtemps puisque dj en 1970, il existait un service de Nutrition ct des services de prvention rurale
et urbaine. Deux principales activits ont t retenues pour lutter contre la malnutrition : le suivi de la
croissance et la supplmentation en vitamine D.
1.1. Surveillance de la croissance
La surveillance de la croissance des enfants est systmatique chez les enfants de moins de 2 ans. Il y a eu
instauration dun calendrier minimum de peses savoir : 6 peses lors de la premire anne et 5 peses
lors de la deuxime anne.
1.1.1. Donnes sur la surveillance de la croissance
1.1.1.2. Etude des fiches de surveillance de la croissance
En 1989 une valuation de la surveillance de la croissance des enfants de moins de 5 ans au niveau des
cellules de SMI a t ralise dans sept provinces du Royaume. Les principaux rsultats de cette
valuation sont rsums dans le tableau suivant.
Tableau n 15 : Nombre moyen de peses par milieu et tranches dge
Tranche dge
0-11 mois
12-23 mois
Urbain
4
0.71
Rural
3.16
0.4
Ensemble
3.72
0.6
64
65
ENPS 1987
ENPS 1992
PAPCHILD 1997
ENSPF 2003-04
Lanalyse de ces donnes montre que si des indicateurs tels que la proportion denfants ayant une
insuffisance pondrale et la proportion denfants souffrant dun retard statural se sont amliors, des
efforts devraient encore tre entrepris pour amliorer ltat nutritionnel des enfants marocains.
1.2. Prvention du rachitisme
En 1965, une enqute sur la prvalence du rachitisme clinique parmi un groupe denfant de moins de 5 ans
au niveau du Maroc, de lAlgrie, de la Tunisie et de la Libye a t conduite montrant des prvalences
leves de cette carence. Au Maroc, la prvalence du rachitisme quil soit sous forme modre ou svre
tait de lordre de 60 %. Cest ainsi quun programme de prvention a t instaur bas essentiellement sur
la supplmentation en vitamine D.
1.2.1. Principales tapes du programme
Premire phase :
En 1969, une campagne de prophylaxie systmatique a t mise en place par les services de PMI du
Ministre de la Sant dans lagglomration de Rabat. Les rsultats de cette campagne ont permis
ladoption dune campagne nationale de prvention.
Deuxime phase :
Suite lvaluation de la premire phase du programme avec une tude du rapport cot/rentabilit et aussi
suite aux donnes de lenqute nationale sur ltat nutritionnel des enfants de moins de 4 ans ralise en
1971, le programme national de prvention du rachitisme a t mis en place en 1972. Ce programme est
bas sur la supplmentation systmatique des enfants en vitamine D raison de 600 000 UI par prise.
Lvaluation des performances du programme ayant rvl des insuffisances (taux de couverture faible,
non respect du calendrier et disponibilit insuffisante de la vitamine D au niveau des formations
sanitaires), une revue du programme a t faite.
Troisime phase :
En 1984, le calendrier de supplmentation en vitamine D a t rvis et ce du fait de lvolution des modes
de vie et des pratiques des familles et le nombre de prises a t rduit de 3 2 raison dune premire dose
la naissance et dune deuxime lge de 6 mois apportant chacune 600 000 UI.
1.2.2. Evaluation des activits du programme
1.2.2.1. Analyse des donnes manant du systme dinformation
Les principales insuffisances du programme qui ont t releves sont les suivantes :
-.La couverture des enfants reste faible.
- Le calendrier nest pas toujours respect.
66
- Les commandes sont insuffisantes et ne permettent pas de couvrir toute la population cible du
programme en rapport avec linsuffisance du budget destin lacquisition du produit et aussi le rapport
avec laugmentation du prix du produit (passant de 1.70 DH en 1982 3.80 DH en 1993 et 5,23 en
2004).
- Les ruptures frquentes de stock.
- Disponibilit irrgulire du produit sur le march.
1.2.2.2. Ralisation denqutes
Aprs la premire enqute mene en 1965, une srie dtudes ont t ralises pour valuer la prvalence
du rachitisme, et apprcier ltat nutritionnel des enfants. Ces enqutes sont suivantes :
-
1965 : ralisation dune enqute sur ltat nutritionnel auprs dun groupe denfants de moins de
15 ans choisis au hasard au niveau de la rgion de Rabat, de Casablanca, du Nord-Rif et du SudTafilalt.
1969 : ralisation par le Ministre de la sant dune tude comparative entre le cot de la prise en
charge du rachitisme en milieu hospitalier et celui de la prvention.
1971 : ralisation dune enqute nationale sur ltat nutritionnel des enfants de moins de 4 ans et la
prvalence du rachitisme clinique.
1989 : ralisation lhpital denfants de Rabat dune tude rtrospective partir des dossiers
denfants hospitaliss entre 1977 et 1989.
1990 : ralisation au niveau de 12 provinces et en milieu hospitalier dune enqute sur la
prvalence du rachitisme clinique et radiologique.
Cette dernire enqute a rvl une prvalence de lordre de 2.5 % du rachitisme radiologique parmi les
1222 enfants de moins de 2 ans retenus dans le cadre de lenqute. Cette enqute a par ailleurs montr une
baisse de la prvalence du rachitisme en particulier dans sa forme svre. Elle a aussi rvl quil ny a pas
de diffrence par tranche dge. Elle a aussi objectiv une assez bonne couverture pour la premire dose
(74 %) contre un taux moindre pour la deuxime (31 %) avec des taux plus faible pour le milieu rural.
Les indicateurs anthropomtriques montrent des carts importants entre rgions et entre
milieux. Le retard statural concerne un enfant sur cinq tmoignant de la prcarit de ltat
nutritionnel des enfants de moins de 5 ans.
La pratique de lallaitement maternel a connu un net dclin durant les dernires annes.
Atteindre une couverture vaccinale uniforme suprieure ou gale 95 % par milieu (urbain et
rural) et par niveau (national, rgion, province/prfecture, circonscription sanitaire, secteur et
localit),
Obtenir, avec les autres pays de la rgion, la certification de lradication de la poliomylite
vers lan 2008,
67
Vaccins
BCG + VPO (zro) + HB1
DTC1 + VPO1 + HB2
DTC 2 + VPO2
DTC 3 + VPO 3
VAR + HB3
DTC - VPO (premier rappel)
RR
Par ailleurs, tout professionnel de sant (public ou priv) doit informer et sensibiliser les parents sur
l'importance de certains vaccins notamment ladministration du Hib, du vaccin anti-rougeoleux/antioreillons/anti-ruboleux et les rappels DTCP l'ge de 5 ans, de 10 ans puis tous les 10 ans.
2.2.2. Le calendrier de vaccination de la femme en ge de reproduction
La vaccination des femmes en ge reproduction (15-44 ans) pour objectif principal, la prvention du
ttanos nonatal.
68
Quand ?
Ds que possible chez la femme en ge de procrer ou le plus
tt possible au cours de la grossesse
Au moins quatre semaines aprs le VAT1
Au moins six mois aprs le VAT2 ou cours d'une grossesse
ultrieure
Au moins un an aprs le VAT3 ou au cours d'une grossesse
ultrieure
Au moins un an aprs le VAT4 ou au cours d'une grossesse
ultrieure
Dure de protection
0
3 ans
5 ans
10 ans
20 ans et plus
69
94
93
94
83
85
67
89
84
70
90
ENPS1987
76
58
ENPS 1992
PAPCHILD
1997
Urbain
Rural
To tal
EPSF 2003-04
70
95
85
87
81
80
81
86
87
90
94
93
91
92
91
90
81
82
80
1999
2000
88
91
2001
2002
9
0
Cas de Polio
% de couverture vaccinale
0
2002
Le PNI a galement institutionnalis la vaccination du personnel de sant, des tudiants des facults
de mdecine et des IFCS contre lhpatite B et le ttanos.
AUTRES ACQUIS DU PNI :
71
- Rduire au maximum les occasions manques pour les enfants et les femmes chaque contact avec
le systme de soins par la vrification du statut vaccinal;
- Impliquer davantage le secteur priv comme partenaire dans le programme permanent ;
- Faire aboutir la lgislation nationale dans le domaine de la vaccination ;
- Introduire dans le calendrier vaccinal de l'enfant les autres rappels (DTCP 5 ans et dTP tous les 10
ans);
- Faire le plaidoyer pour l'introduction d'autres antignes en particulier le HIB ;
- Renforcer le processus de rgionalisation de la gestion du Programme.
La rduction de la morbidit lie aux maladies cibles est importante. Ainsi, aucun cas de
poliomylite na t enregistr depuis 1987, aucun cas de diphtrie na t enregistr depuis
1991 et le nombre annuel de cas de coqueluche est trs faible variant entre 30 et 70.
Le PNI sera renforce en vue damliorer la couverture vaccinale notamment dans les zones
enclaves travers la stratgie mobile, dintroduire dautre antignes et prestations et
assurer des services de qualit.
72
3.2. Stratgies
Le programme national de lutte contre les maladies diarrhiques repose sur trois stratgies :
Premire stratgie :
Elle consiste prvenir les maladies diarrhiques travers des activits dinformation et de
sensibilisation de la population : mdia (spot TV et radio), sances dducation sanitaire au niveau des
structures de sant et surtout grce aux compagnes de mobilisation nationale de lutte contre les
maladies diarrhiques organises chaque anne. La prvention repose sur :
-
La promotion de lallaitement maternel en instant sur la caractre exclusif durant les 4-6
premiers mois de la vie.
La promotion dune bonne diversification alimentaire.
La vaccination en particulier contre la rougeole.
La promotion de lhygine de leau, des mains, des aliments et lvacuation des dchets
Deuxime stratgie :
Elle repose sur la promotion des rgles de prise en charge domicile travers des activits
dinformation et de sensibilisation de la population : mdia (spot TV et radio), sances dducation
sanitaire au niveau des structures de sant. Cela consiste informer les mres sur les trois rgles
suivantes :1) donner plus de liquides en cas de diarrhe pour viter la dshydratation qui est la
complication la plus redoutable et directement responsable de dcs par diarrhe, 2) maintenir une
alimentation adapte lge de lenfant et ce pour viter le risque de perte de poids voir la
malnutrition (pas de dite et pas de repos digestif), et 3) savoir quand consulter un professionnel de
sant (apprendre la mre les signes de gravit devant lesquels il faut absolument consulter un
professionnel de sant).
Troisime stratgie :
Elle vise lamlioration de la qualit de prise en charge des enfants au niveau des structures de sant.
Le Ministre de la Sant a ainsi procd au recyclage et la formation des professionnels de sant,
(mise leur disposition des protocoles thrapeutiques standardiss, dotation en sels de rhydratation
orale, suivi et valuation des activits).
3.3. Impact du Programme de Lutte contre les Maladies Diarrhiques
Les efforts dploys ont donn leur fruit comme en tmoigne lamlioration dun ensemble
dindicateurs objectivs par diffrentes enqutes nationales telles que :
- Lenqute sur la morbidit et la prise en charge des enfants diarrhiques (EMPCD 91).
- Lenqute Population Sant ralise en 1992 (ENPS II 1992).
- Les deux enqutes sur les causes et circonstances de dcs (ECCD) ralises respectivement en 1988
et 1998. Ainsi la mortalit lie aux maladies diarrhiques a beaucoup diminu et le programme
national dimmunisation et le programme de lutte contre les maladies diarrhiques ont eux seuls
contribu rduire la mortalit infanto-juvnile de lordre de 50 %.
3.3.1. Mortalit
Parmi lensemble des dcs nots chez les enfants de moins de 5 ans en 1997, estims 27600, 6000
sont dcds par maladies diarrhiques contre 18 000 enfants en 1992.
Sur lensemble des enfants dcds suite des maladies infectieuses (soit la moiti de lensemble des
dcs), 35.8 % des dcs taient lis aux infections respiratoires aigus et 33 % aux maladies
diarrhiques. Ainsi les maladies diarrhiques noccupent plus le premier rang parmi les causes de
dcs chez les moins de 5 ans comme ctait le cas en 1988. En effet, selon lECCD de 1998, ce sont
les infections respiratoires qui viennent en premier.
73
On estime selon lenqute nationale sur les causes et circonstances de dcs de 1998 que le
programme de lutte contre les maladies diarrhiques a contribu la rduction de la mortalit par
diarrhe de lordre de 47 % dans la priode post-nonatale (1 mois 11 mois) et de 69 % dans la
priode juvnile (12 mois 59 mois).
Cependant, il est indniable que les efforts doivent tre maintenus pour sauvegarder et renforcer les
acquis obtenus grce aux efforts dploys pour promouvoir la thrapie de rhydratation orale et une
meilleure prise en charge des enfants aussi bien au niveau des formations sanitaires quau niveau des
foyers.
3.3.2. Morbidit
La prvalence des maladies diarrhiques durant les deux dernires semaines qui ont prcd lenqute
tait de 28.9 % en 1987 contre 12 % en 2003.
Tableau 19 : Evolution de la prvalence des maladies diarrhiques
ENPS 87
28.8 %
29 %
29.0 %
Urbain
Rural
National
EMPCD 91
27.0 %
ENPS 92
10.5 %
13.9 %
13.0 %
PAPCHILD 97
14.7 %
25 %
20.9 %
ENSPF 03
11.5 %
12.4 %
12%
A noter quil existe un lien trs troit entre ltat nutritionnel de lenfant et les maladies diarrhiques.
Ainsi, ces dernires peuvent tre lorigine dun tat de malnutrition et les carences nutritionnelles
constituent des facteurs de risque de maladies diarrhiques en particulier les carences en vitamine A et
en fer.
3.3.3. Attitudes et pratiques des mres face aux maladies diarrhiques
Il y a lieu de dire que la pratique de la TRO, est une conduite qui a gagn du terrain comme lont
dmontr les dernires enqutes.
3.3.3.1. Augmentation de lapport liquidien
Daprs lEMPCD de 1991, sur les 2 303 enfants diarrhiques gs de moins de cinq ans, 31 % ont
reu plus de liquides que dhabitude, 48.4 % ont reu autant et 20.4 % moins. En 1992, lENPS a
montr les rsultats suivants : 47.3 % ont reu plus de liquides et 44.8 % la mme quantit ou moins
que dhabitude (609 cas).
Lenqute ralise en Juillet 1994 sur la couverture vaccinale et la morbidit diarrhique (ECVMD 94)
et qui a concern 216 cas de diarrhe, a rvl que lapport liquidien a t augment dans 55.0 % des
cas, maintenu chez 42.4 % et rduit chez 2.6 % des 1 058 cas inclus dans ltude. En 2004, 80 % des
enfants ont reu plus de liquides que dhabitude.
Tableau 20 : Pratiques des mres face la diarrhe en matire dapport de liquides
Enqute
EMPCD 91
ENPS 92
PAPCHILD 97
ENSPF 2003-04
PLUS
31.0 %
47.3 %
26.9 %
42.2 %
AUTANT
48.4 %
*
-
MOINS
20.4 %
*
-
* : ENPS 1992 : la proportion denfants ayant reu autant ou moins de liquides que dhabitude est de 44.8 %
Le taux dutilisation des SRO est parmi les indicateurs retenus pour valuer ltat davancement du
programme. La tendance laugmentation de lusage des SRO aussi bien en milieu urbain que rural a
74
t objective par les diffrentes enqutes ralises dans ce sens passant de 14.7 % en 1987 23 % en
2004.
Tableau 21 : Taux dutilisation des SRO
Milieu urbain
22.6 %
11.9 %
12.5 %
32.1 %
27.7 %
ENPS 87
EMPCD 91
ENPS 92
PAPCHILD 97
ENSPF 2003-04
Milieu rural
10.3 %
6.0 %
9.7 %
20.6 %
18.2 %
National
14.7 %
8.0 %
14.0 %
28.6 %
23 %
Usage
de
mdicaments
Usage
dantibiotique
Autres
ENPS
1987
N : 45.0 %
U : 73.0 %
R : 45.0 %
EMPCD
19 91
N : 22.6 %
U : 31.2 %
R : 18.4 %
ENPS
1992
N : 66.7 %
U : 41.5 %
R : 20.6 %
PAPCHILD
1997
ENSPF
2003-04
N : 24.4 %
15,0%
11.0 %
30,6 %
14.0 %
75
La lutte contre les maladies diarrhiques a eu un impact considrable sur la mortalit infantojuvnile. On estime selon lenqute nationale sur les causes et circonstances de dcs
ralise en 1998 que le programme de lutte contre les maladies diarrhiques a contribu la
rduction de la mortalit par diarrhe de lordre de 47 % dans la priode post-nonatale (1
mois 11 mois) et de 69 % dans la priode juvnile (1 an 59 mois).
Grce aux campagnes de mobilisation sociale et aux efforts dducation des mres qui
consultent au niveau des structures de sant, les pratiques communautaires en matire de
prise en charge des cas de diarrhe ont connu une amlioration notable.
Des efforts restent faire en matire damlioration de la qualit de prise en charge des cas
au niveau des structures de sant travers les protocoles de la PCIME et au niveau
communautaire.
ENPS 1992
National
%
Papachild 1997
National
%
Mise au sein
(1 heure aprs accouchement)
49
42
51
41
70
67
15.5
14.0
23
47
Dure moyenne
maternel (mois)
de
lallaitement
ENSPF
2003-04
National
%
52
32
70
13.9
38
Ces donnes ont t le point de dpart de toute une srie d'actions et de rflexions sur la question et ont
amen les responsables en matire de sant maternelle et infantile au niveau du Ministre de la Sant
dcider en 2004 dlaborer une stratgie nationale pour la promotion de lallaitement maternel et aussi de
bonnes pratiques en matire dalimentation de lenfant conformment aux directives de la stratgie
mondiale dalimentation du nourrisson et de lenfant lance en 2004 par lOMS et lUNICEF.
76
77
En 1993, le Ministre de la sant a lanc cette initiative au niveau des services de Pdiatrie et de
Maternit. de 38 hpitaux dont 18 soit 45% ont t valus et certifis, 4 soit 11% valus mais non
certifis et 16 soit 34% non encore valus.
Il s'agit l d'une action essentielle qui vise redresser et renforcer le rle des structures de sant dans le
soutien et la promotion de l'allaitement maternel et faire en sorte que les formations sanitaires soient des
centres de rayonnement en matire d'ducation de la population en matire de sant.
4.2.3. Elaboration d'un code national de commercialisation des substituts de l'allaitement maternel
Il permet de procurer aux nourrissons une nutrition sure et adquate en protgeant et en encourageant
lallaitement au sein et en assurant une utilisation correcte des substituts du lait maternel, quand ceux-ci
sont ncessaires sur la base dune information adquate et au moyen dune commercialisation et dune
distribution appropries.
Le code nest pas une interdiction de laits artificiels ou des biberons, mais leur promotion et leur vente
doivent tre rglementes. Cest une recommandation minimum qui sadresse tous les pays et tous les
fabricants
4.2.4. Perspectives
En octobre 2004, un sminaire atelier a t organis Fs avec lappui de lUNICEF et la participation de
plusieurs experts nationaux dans le but dlaborer un plan daction pour la promotion, le soutien et la
protection de lallaitement maternel. Le plan daction sera mis en uvre ds le dbut de 2005 sous la
supervision dun comit national ad hoc constitu cet effet.
La pratique de lallaitement maternel a connu un net dclin durant les dernires annes et ce
pour de multiples raisons dordre culturel et socio-conomique sans oublier celles lies au
systme de sant (organisation des maternits, pratiques des professionnels de sant, etc.).
Les efforts entrepris dans le cadre du plan daction national de promotion de lallaitement
maternel et lInitiative Hpitaux des Amis nont pas pu freiner cette tendance la diminution.
Une stratgie nationale de promotion de lallaitement maternel sera labore en vue dagir
sur les trois composantes savoir, la promotion, le soutien et la protection et ce travers
une approche globale et multisectorielle.
Dotation des units de formation la prise en charge des cas dIRA en matriel didactique et
supports audio-visuels ncessaires.
Formation la prise en charge des cas dinfections respiratoires aigus des professionnels de
sant exerant au niveau des structures de premier niveau et des pdiatres.
78
79
Malnutrition
Chronique
Malnutrition
aigue
Insuffisance
pondrale
Diarrhe
Maroc
Tunisie
Djibouti
Syrie
24.6 %
(ENSPF 2003-04)
9.3 %
(ENSPF 2003-04)
10.2 %
(ENSPF 2003-04)
12 %
(ENSPF 2003-04)
12.3 %
(MICS 2-2000)
2.2 %
(MICS 2-2000)
5%
(MICS 2-2000)
5.75 %
(MICS 2-2000)
11.1 %
(MICS 2-2000)
32 %
(ENSPF 2003-04)
24 %
(ENSPF 2003-04)
35 %
(ENSPF 2003-04)
12.5 %
(ENSPF 2003-04)
2.3 %
(ENSPF 2003-04)
26 %
(DHS 2002)
9%
(DHS 2002)
11 %
(DHS 2002)
Dysenterie
Carence en vitamine
A
Anmie ferriprive
40.9 %
(ERCVA 19984)
32 %
(ENCFUISVA 2000 5)
laborer un plan daction annuel des activits relatives aux trois composantes : clinique,
organisationnelle et communautaire.
Veiller la ralisation des activits programmes.
Assurer le suivi de la mise en uvre des activits P.C.I.M.E au niveau du terrain (supervision).
Evaluer les ralisations et analyser les donnes relatives aux performances P.C.I.M.E.
Organiser des runions pour prsenter les ralisations et discuter des problmes et des ventuelles
solutions.
80
Dans un premier temps, deux runions de consensus ont t organises (novembre et dcembre 1997)
en vue de dfinir les problmes de sant prioritaires retenir dans le cadre de lapproche PCIME. Par
la suite une srie de runions de consensus se sont avres ncessaires pour valider les directives
cliniques et le premier cours national PCIME a eu lieu du 13 au 24 juillet 1998.
A noter que ladaptation a concern lalgorithme, les 7 modules des participants, le guide de
lanimateur, les guides pour la pratique clinique et le guide du directeur du cours. Par ailleurs, il a t
aussi procd ladaptation des conseils alimentaires et ce la lumire des donnes de lenqute
ralise cet effet (novembre 1997).
Dune manire gnrale et pour ne citer que les principales adaptations par rapport aux directives
gnriques de lOMS, la version marocaine se caractrise par :
-
Une rorganisation de la boite des signes gnraux de danger (ajout dun 5me signe et instauration
de 2 classifications, chose qui nexistait pas dans la version gnrique).
Lintroduction du sifflement dans la bote toux ou difficults respiratoires, lutilisation des
bronchodilatateurs inhals avec recherche active de la notion de contage tuberculeux et dclaration
des cas.
Lajout de la boite problme de gorge.
La rorganisation de la bote fivre du fait que le paludisme ne constitue plus un problme majeur
de sant publique et ce depuis plusieurs annes.
La sparation des botes tat nutritionnel et anmie en deux botes avec une classification
indpendante de lanmie et de ltat nutritionnel.
La rvision de la bote valuation de lalimentation et de lallaitement maternel.
La rvision des protocoles thrapeutiques.
81
Mortalit Infantojuvnile
19.7 %
36.6 %
9.8 %
45.8 %
29 %
45 %
8 %
65 %
23 %
58 %
10 %
55 %
Moyenne nationale
Rgion de Mekns Tafilalt
Malnutrition
Chronique
Malnutrition
Aigu
Insuffisance
pondrale
Diarrhe
Dysenterie
14.5 %
3.1 %
7%
20.9 %
12 %
15 %
4%
11 %
10 %
0%
4%
13 %
22 %
9%
Mekns El
Menzeh
Agadir Ida
Outanane
Formations sanitaires
Milieu urbain
Milieu rural
13/36
(36 %)
9/29
(31 %)
23/36
(64 %)
20/29
(69 %)
82
formateurs sont disponibles. A ltat actuel, 25 provinces rparties sur 8 rgions sont concernes avec
un taux de couverture variable en matire de formation clinique. Le choix de ces provinces est
essentiellement dtermin par :
-
Leur appartenance lune des deux rgions o la phase pilote avait t instaure.
Les critres pidmiologiques (mortalit et morbidit infantile et infanto-juvnile).
La prdominance du milieu rural.
Le rythme de cette extension est intimement li la disponibilit des ressources financires, cependant
la capacit de la rgion et des quipes provinciales implanter cette stratgie sont des facteurs
dterminants de russite.
Figure 3 : Extension de la stratgie PCIME
Situation au mois doctobre 2005
1. Chefchaouen
2. Tanger Asilah
3. Tanger FBM
4. Ttouan
5. Larache
6. Rabat
7. Mekns
8. Mekns El Hajeb
9. Sefrou
10. Settat
11. Essaouira
12. Agadir Ida Outanane
13. Taroudant
14. Tiznit
83
La dure de la formation a t rgulirement revue suite aux rvisions des modules et aussi suite la
dcision dorganiser des sessions destines au personnel mdical et dautres au personnel infirmier.
Ainsi, on est pass de 11 jours lors des cours nationaux 12 jours lors de la phase pilote puis 10
jours la phase dextension. Actuellement, le cours destin au personnel mdical dure 7 jours contre 4
jours pour le personnel infirmier.
Graphique 26 : Effectif des professionnels de sant forms la PCIME
600
536
(55%)
500
400
223
(23%)
300
200
100
5
(0,5%)
66
(7%)
77
(8%)
63
(6,5%)
0
1997
1998
1999
2000
2001
2002
159
120
48
2003
2004
2005*
* Il sagit de leffectif des professionnels de sant forms durant les trois premiers trimestres de
lanne 2005.
84
Cest ainsi que 1018 professionnels de sant ont t forms sur les directives cliniques de la PCIME
lissue de 44 sessions (voir tableaux en annexes). A noter que le rythme des sessions est intimement li
aux moyens financiers mis la disposition du projet comme le montre le graphique ci-dessous : Les
annes 2000 et 2001 sont les annes o les ralisations en matire de formation taient les plus faibles
du fait des contraintes financires.
20
18
15
10
7
2
0
20
05
**
20
04
20
03
*
20
02
20
01
20
00
*
19
99
19
98
19
97
* Le nombre rduit de sessions de formation PCIME en 2000 et 2003 est li des contraintes
financires.
** Il sagit du nombres de sessions de formations clinique PCIME organises durant les trois premiers
trimestres de lanne 2005.
6.4.1.1.2. Suivi aprs la formation
Conformment aux directives de lOMS, le suivi est systmatique aprs la formation et a comme
objectifs :
-
De renforcer les comptences des professionnels de sant forms la PCIME en particulier pour
les techniques nouvellement enseignes.
Didentifier les problmes rencontrs par les professionnels de sant forms.
De recueillir des informations sur la qualit de prise en charge des enfants malades.
Dune manire gnrale, les visites de suivi ont montr que les professionnels de sant forms:
-
Par ailleurs, lintroduction de la stratgie PCIME a permis de renforcer la collaboration entre mdecins
et infirmiers au niveau des formations sanitaires et entre le service de Pdiatrie de lhpital et les
structures ambulatoires.
85
86
87
base sur un enseignement rparti sur plusieurs sances et sans volet pratique ambulatoire et sans
implication des pdiatres de sant publique.
Au niveau de la Facult de Mdecine de Casablanca, le dpartement de pdiatrie a saisi lintroduction
de la Prise en Charge Intgre des Maladies de l'Enfant dans la formation de base pour rviser
lapproche pdagogique et les outils denseignement de la pdiatrie utiliss jusqu ce jour.
Il faut noter qu loccasion de lintroduction de lenseignement de la PCIME au niveau des facults
de mdecine, 3 groupes denseignants ont bnfici dune formation en matire denseignement des
comptences cliniques.
Il est prvu dvaluer les deux approches adoptes par les deux facults de mdecine et dtendre
lenseignement de la PCIME aux deux autres facults du pays : Fs et Marrakech. Le Maroc a t
parmi les premiers pays de la rgion EMRO avoir introduit lenseignement de la PCIME au niveau
des facults de mdecine et lexprience marocaine a t prsente et discute au Caire en 2002 lors de
la runion organise par le bureau rgional de lOMS.
6.6. Revue de la phase pilote de la stratgie PCIME
La revue de la phase initiale de mise en uvre de la stratgie PCIME sest droule du 18 au 26
octobre 1999. Cette revue avait pour objectifs :
-
Ont pris part cette revue les membres du comit national directeur PCIME, les membres du comit
technique national PCIME, des reprsentants des provinces pilotes, des responsables des programmes
de sant de lenfant, des reprsentants des IFCS, des enseignants des deux facults de mdecine de
Casablanca et de Rabat, des reprsentants de lOMS, de lUSAID et de lUNICEF
Les principales recommandations formules lissue de cette revue sont les suivantes :
Linscription de la stratgie PCIME de faon rgulire dans lagenda du comit national directeur.
Le regroupement au sein de la mme structure de tous les programmes de sant de lenfant.
Le plaidoyer tous les niveaux sur les avantages de la stratgie PCIME notamment auprs des
organismes internationaux.
Composante clinique
Explorer les moyens dintroduire, et ce dans les meilleurs dlais possibles, lenseignement des
deux composantes clinique et communautaire de la PCIME dans la formation de base des
mdecins et des infirmiers.
Former lensemble des formateurs PCIME et des animateurs de sant de lenfant aux techniques
de suivi et les impliquer dans les activits de suivi-supervision.
Composante organisationnelle
88
Constituer un comit pour rviser le systme dinformation et ladapter aux besoins de la PCIME
Composante communautaire
Evaluation
Associer des sociologues, des anthropologues et des conomistes pour dmontrer lapport de la
stratgie PCIME.
Entreprendre dans le cadre de la recherche oprationnelle des tudes en vue dapprcier le rapport
cot/efficacit de la stratgie PCIME. Dans le futur, des enqutes devraient tre ralises pour
apprcier les changements survenus dans les pratiques des familles.
Consolidation et extension
89
Limites :
Le rythme dextension de la stratgie est lent ce qui peut mettre en jeu ou rduire limpact attendu,
ceci est la consquence de :
-
Linsuffisance des ressources humaines alloues la gestion des activits PCIME au niveau
central.
Linsuffisance des ressources financires alloues : la formation continue, la supervision et
lachat des mdicaments essentiels.
La diminution du soutien financier de la part des diffrents organismes.
Certaines contraintes en rapport avec la disponibilit des mdicaments et la lourdeur du systme
dinformation.
Les modalits de gestion et de planification des activits de la PCIME au niveau provincial qui ne
sont pas encore bien codifies
Aussi, le Ministre de la Sant au Maroc comme dans dautres pays est confront deux
problmatiques :
-
La stratgie PCIME adopte en 1997, est retenue par le Ministre de la Sant comme tant
la seule alternative pour amliorer la sant des enfants de moins de 5 ans.
Lvaluation effectue en 2000 lissue de la phase pilote a montre un impact positif sur la
qualit de prise en charge des enfants de moins de 5 ans au niveau des formations
sanitaires ambulatoires.
A cette date 29 provinces ont t concernes avec des taux de couvertures variables. La
vitesse dextension est freine par insuffisance des moyens financiers que ce soit sur le
budget de ltat ou dans le cadre de la coopration bilatrale et internationale.
Des moyens devront tre mobilises pour la gnralisation de la stratgie PCIME avec ses
trois composantes.
7. LUTTE CONTRE
MICRONUTRIMENTS
LES
TROUBLES
DUS
AUX
CARENCES
EN
La lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments est lune des interventions retenues
pour contribuer la rduction de la mortalit et de morbidit des jeunes enfants. Les expriences
conduites travers le monde sont concluantes car les gains en terme de sant et dconomie sont trs
encourageants.
7.1. Historique de la lutte contre les carences en micronutriments
La lutte contre les troubles dus aux carences en micronutriments a dbut au Maroc en 1971 par
ladoption de la supplmentation des enfants de moins dun an en vitamine D (strogyl 15). Lanne
1986 a t marque par le dmarrage de la distribution de comprims de fer au profit des femmes
enceintes au niveau des formations sanitaires de certaines provinces dans le cadre du projet VDMS
90
91
7.6. Stratgie
7.6.1. Composantes de la stratgie
Pour rsoudre la problmatique des carences en micronutriments, le Ministre de la Sant a dvelopp
une stratgie globale et intgre base essentiellement sur quatre composantes.
Lducation nutritionnelle
Lducation nutritionnelle vise lencouragement et la promotion de lallaitement maternel et de bonnes
pratiques en matire dalimentation de complment et dalimentation dune manire gnrale. Le suivi
de la croissance de lenfant est assur par les professionnels de sant dans toutes les formations
sanitaires.
Cette composante de la stratgie rpond aussi aux besoins de la population gnrale en offrant des
notions sur la nutrition humaine et sur limportance dun rgime alimentaire quilibr.
La supplmentation en micronutriments
La supplmentation des enfants de moins de deux ans et des femmes enceintes et allaitantes consiste
administrer des micronutriments sous forme mdicamenteuse savoir des comprims de fer, des
glules de vitamine A et des ampoules de vitamine D. La supplmentation des populations cibles peut
tre curative ou prventive.
- Elle est curative pour une population carence prsentant des signes cliniques ou des pathologies
associes pourvoyeuses de carence. Dans ce cas le patient est en principe vu et trait par le
mdecin,
- Elle est prventive pour des groupes de populations vulnrables tels que les enfants, les femmes
en ge de procrer, les femmes enceintes ou allaitantes. Dans ce cas, ces supplments sont donns
selon un calendrier tabli par le Ministre de la Sant (calendrier des prestations / mre et enfant).
La fortification des aliments de large consommation
La fortification reprsente le moyen le plus efficace et le plus efficient pour lutter contre les troubles
dus aux carences en micronutriments. Les aliments candidats la fortification ou lenrichissement sont
la farine de bl tendre, lhuile de table, le lait et la margarine. La commercialisation de ces produits
sera soumise une rglementation dont les textes ont dj t labors et actuellement en cours de
validation par les dpartements concerns et les produits fortifis seront reconnaissables grce un
logo gnrique signifiant aliment enrichi dvelopp par le Ministre de la Sant.
Le renforcement des programmes de sant publique
Le renforcement des programmes de sant maternelle et infantile tels que la vaccination des enfants de
moins dun an et des femmes en ge de procrer, la planification familiale, la maternit sans risque,
ladoption des mesures dhygine, la lutte contre les maladies diarrhiques et les parasitoses
intestinales ainsi que la prise en charge correcte des pisodes morbides travers les directives de la
PCIME constituent des mesures daccompagnement indispensables pour le programme national de
lutte contre les carences en micronutriments.
Ces quatre composantes sont la base de la stratgie intgre de lutte contre les troubles dus aux
carences en micronutriments adopte par le Ministre de la Sant.
7.6.2. Axes dintervention
Pour mettre en place la stratgie, six axes dintervention ont t identifis, il sagit de :
Lamlioration des comptences des Professionnels de Sant et des Agents de
Dveloppement Communautaires en matire de lutte contre les carences en micronutriments,
Lamlioration de la couverture par la supplmentation, des populations cibles (enfants de
moins de 2 ans et femmes enceintes) en fer et vitamines A et D.
Llaboration et diffusion dun plan de communication en matire dducation nutritionnelle
(stratgie IEC),
92
Dveloppement dun plan de marketing social pour les aliments enrichis. Dans cette
perspective, un logo signifiant aliment enrichi a t labor par une agence spcialise puis
valid par le comit technique et scientifique du programme. De mme, un certain nombre de
spots publicitaires ont t labors et certains ont t diffuss.
Laccompagnement des industriels dans le processus denrichissement des aliments de large
consommation: le Ministre de la Sant a labor et valid grce au comit technique les
dossiers techniques relatifs au sel iod, la farine fortifie, lhuile enrichie et au lait enrichi.
De mme, il sest engag appuyer les demandes sollicitant la rduction des droits de douane
et de TVA pour lachat de prmix et de matriel pour ladjonction de ce prmix.
Le dveloppement de la recherche en matire de nutrition principalement dans le cadre des
carences en micronutriments (vitamines et oligo-lments).
Les Organisations Internationales sont une partie prenante dans la mise en uvre de la
stratgie nationale. Il sagit de lOMS, de lUNICEF, de lUSAID, de MOST, de CMS et de
HKI. Elles ont toutes contribu, chacune selon ses orientations, appuyer le programme pour
mettre en uvre un certain nombre dactivits conformment au plan daction annuel.
93
94
Fivre
Toux
ou
respiratoires
Diarrhe
difficults
Convulsion
0%
(0/79)
3%
(2/77)
2%
(1/45)
Problme doreille
27 %
(21/79)
18 %
(14/77)
24 %
(11/45)
Toux/
difficults
respiratoires
70 %
(55/79)
56 %
(25/45)
Diarrhe
58 %
(46/79)
52 %
(40/77)
-
Source : Ministre de la Sant, enqute sur la qualit de prise en charge des enfants malades au niveau des formations
sanitaires, Agadir Ida Outanane et Mekns El Menzeh, 1997.
95
de
Fivre
Toux
difficults
respiratoires
ou
Diarrhe
Total
Pese faite
Poids interprt
Signe danmie
recherch
87 %
(69/79)
38 %
(26/69)
22 %
(17/79)
89 %
(68/77)
44 %
(30/88)
17 %
(13/77)
82 %
(37/45)
85 %
(121/142)
57 %
(21/37)
44 %
(53/142)
18 %
(8/45)
17 %
(24/142)
Recherche de signe
cliniques de
malnutrition
14 %
(20/142)
Source : Ministre de la Sant, enqute sur la qualit de prise en charge des enfants malades au niveau des formations
sanitaires, Agadir Ida Outanane et Mekns El Menzeh, 1997.
Par ailleurs, il y a tendance une utilisation abusive des mdicaments notamment des antibiotiques
comme le montre le taux dabus de prescription des antibiotiques pour les cas de diarrhe (46 %) (7) et
pour les cas dinfections respiratoires aigus (33 %)(7) .
Tableau 31 : Prescription abusive des antibiotiques pour les cas de diarrhe
et dinfections respiratoires aigus
Maroc (1)
Diarrhe
Toux ou
respiratoires
difficults
46 %
(13/28)
33 %
(10/30)
Tunisie (2)
50 %
(11/20)
Source :
(1): Ministre de la Sant, enqute au niveau des formations sanitaires sur la prise en charge de l enfant malade dans les
provinces de Mekns et d Agadir, 1997.
(2): Ministre de la Sant, valuation de la qualit de prise en charge des enfants de 0-5 ans dans les centres de sant de
base de 4 circonscriptions pilotes de la Tunisie, 2001.
Le volet conseils aux mres est lui aussi trs peu dvelopp dans le cadre de la consultation
mdicale alors quil est admis que la prise en charge des enfants malades doit dpasser le cadre de la
formation sanitaire pour se prolonger au niveau de la communaut.
Tableau 32 : Conseils aux mres denfants malades
Conseils donns par le
professionnel de sant
Explique comment administrer le traitement domicile
68 % (82/121)
18 % (22/121
23 % (33/42)
25 % (35/142)
30 % (42/142)
8 % (11/142)
Source : Ministre de la Sant, enqute sur la qualit de prise en charge des enfants malades au niveau des formations
sanitaires, Agadir Ida Outanane et Mekns El Menzeh, 1997.
96
97
Une dmarche systmatique pour valuer et traiter les principaux problmes de sant infantile.
Lvaluation systmatique de ltat nutritionnel et la recherche de lanmie ;
La vrification du statut vaccinal et de supplmentation en vitamines A et D des enfants et
ventuellement leur rattrapage ;
Les conseils appropris en matire dallaitement maternel et dalimentation en particulier de
diversification alimentaire.
Lvaluation de la phase pilote, ralise en avril 2000, ayant montr un impact favorable sur la qualit
de prise en charge des enfants malades, le Ministre de la Sant a dcid dtendre la stratgie
dautres provinces. Jusqu ce jour, un millier de professionnels de sant rpartis sur 15 provinces ont
t forms dont 585 infirmiers (57 %)(2), 351 mdecins gnralistes (34 %)(2) et 82 pdiatres (8.2 %)(2)
dont 46 pdiatres enseignants.
Six ans aprs ladoption de cette stratgie, le constat montre que si de grands acquis ont t obtenus,
des contraintes majeures risquent de compromettre la ralisation de lobjectif fix.
8.5. Orientations stratgiques
Les projections de la mortalit infanto-juvnile au niveau mondial montre la ncessit de faire recours
des interventions de sant cibles et efficaces pour rduire cette mortalit de 2/3 en lan 2015.
Graphique 28 : Tendance de la mortalit infanto-juvnile lchelle mondiale,
1960-2000, avec les projections jusqu 2015 (1)
millnaire
200
175
150
125
100
75
50
25
0
60
65
70
75
80
85
90
95
00
05
10
15
Source : Data from Ahmad OB, Lopez AD & Inoue M. The decline in child mortality: a reappraisal. Bull WHO, 2000,
70(10), with trend extended through 2015 (in red) and linear trend needed to achieve 2/3 reduction from 1990 levels.
En effet, la mortalit infanto-juvnile est lun des indicateurs les plus complexes qui englobe des
facteurs systmiques ainsi que des facteurs socio-conomiques et culturels. Les Carabes, lAsie
centrale, lEurope, lAmrique latine, quelques pays de la Rgion de la Mditerrane Orientale et de
lAfrique du Nord pourraient voluer dans la bonne voie, mais plusieurs pays de ces rgions en sont
encore loigns(14). Quen est-il du Maroc ?
A la lumire des donnes disponibles, et comme dans dautres pays dans une situation intermdiaire, il
est vident que si lon veut atteindre lobjectif du millnaire relatif la sant de lenfant, des mesures
98
supplmentaires efficaces et cibles doivent tre prises, en gardant lesprit que lamlioration de la
sant de lenfant passe obligatoirement par lamlioration de la qualit des prestations.
A cet effet, il serait judicieux de retenir comme orientations stratgiques :
- Lamlioration de la qualit des soins en prinatalogie aussi bien pour la mre que le
nouveau-n car la rduction de la mortalit infanto-juvnile est tributaire de la rduction de la
mortalit nonatale.
- Lamlioration du suivi de lenfant dans une optique de promotion de la sant travers
linstauration dune consultation pour les enfants sains et la rvision des prestations offertes. Il
y a lieu dintgrer le dpistage des troubles sensoriels, la promotion dun dveloppement
psychoaffectif et social harmonieux, la promotion de lhygine buccodentaire et la prvention
des accidents domestiques. Il serait aussi judicieux dintroduire la vaccination contre
lheomophilus influenzae b et les rappels, de relancer la promotion de lallaitement maternel et
de renforcer les actions de lutte contre les carences en micronutriments.
- Lamlioration de la qualit de prise en charge de lenfant malade travers une redfinition
des tches du personnel mdical et infirmier en vue de mdicaliser la consultation pour
lenfant malade et lacclration de lextension de la stratgie PCIME qui doit tre par
ailleurs largie la premire semaine de vie et lenfant sain.
- La prise en considration de lengagement du Maroc en faveur des droits de lenfant.
- La prise en considration des besoins spcifiques des adolescents.
Ces orientations stratgiques devraient tre intgres dans un plan daction national en faveur de
lenfant avec quatre axes dintervention prioritaires :
- Promouvoir une vie saine, notamment la lutte contre les maladies et les handicaps
- Offrir une ducation de qualit
- Protger les enfants des mauvais traitements, de lexploitation et de la violence
- Permettre la mobilisation sociale et la collaboration
8.6. Conclusion
Le Maroc a ralis de grands progrs en matire de sant de lenfant au cours des vingt dernires
annes. Ceci a pu tre obtenu grce la mise en place de programmes de sant de lenfant et
lengagement politique. Aujourdhui, il est appel contribuer avec les autres pays du monde la
ralisation des objectifs du millnaire. En matire de sant de lenfant, lobjectif vis consiste rduire
la mortalit des enfants de moins de 5 ans de 2/3 sur la priode allant de 1990 2015. Or, lOMS dans
son Rapport sur la Sant dans le Monde de 2003, a signal la difficult datteindre cet objectif en
labsence dinterventions techniques axes sur les principales causes de dcs denfants, comme la
malnutrition, les infections et les maladies parasitaires et dont lefficacit suppose lexistence dun
rseau de structures mdico-sanitaires publiques et privs.. .
En vue damliorer la sant de lenfant, et tenant compte du constat, il y a lieu de retenir comme
orientations stratgiques : lamlioration des soins en prinatalogie, la promotion de la sant de
lenfant, lamlioration de la qualit de la prise en charge de lenfant malade travers la
gnralisation de la stratgie PCIME, la prise en considration de lengagement du Maroc en faveur
des droits de lenfant et des besoins spcifiques des adolescents. La mise en application de ces
orientations stratgiques doit tre indissociable de la mise niveau du systme de sant.
99
rgionalisation, etc. En effet, plusieurs dfis restent relever notamment pour faire face au double
fardeau de morbidit : maladies transmissibles, affections maternelles, prinatales et infantiles dune
part et maladies chroniques et dgnratives, pour assurer un accs quitable aux soins, pour assurer
lquit dans la distribution des ressources et pour faire face aux mutations induites par le
renforcement de la dmocratie, la dcentralisation, le rle croissant de la socit civile et la
libralisation.
Au mme titre que le code de la famille, la couverture mdicale de base est rige en priorit nationale
et ce, dans le cadre de la ralisation du dveloppement durable et l'dification de l'Etat de droit. La
russite de ce projet est tributaire d'une volont politique forte du gouvernement et de la concertation
avec toutes les parties concernes afin de garantir un accs quitable aux soins pour tous. La place de
la sant a t concrtise par le lgislateur travers la loi 65-00 22 relative la couverture mdicale
lune des priorits de lEtat en matire de sant est dassurer toute la population lgalit et lquit
dans laccs aux soins . En janvier 2005, il est prvu de doubler la proportion de population
bnficiant dune couverture mdicale passant de 15 % 30 %. Les soins prventifs notamment pour
la mre et lenfant occupent une place privilgie dans le cadre de ce projet. La rgulation de ces
prestations revt une grande importance pour la sant publique. Leur couverture permet darticuler les
objectifs de sant avec lassurance maladie et de matriser avec efficacit et moindres cots les
problmes de sant. Elle permet aussi de renforcer limplication du secteur priv dans la prise en
charge de ces problmes.
A noter que parmi les principes de base sur lesquels repose le projet de lAssurance Maladie
Obligatoire, il y a le fait que sa mise en uvre ne doit pas remettre en question les principes cls des
soins de sant primaires figurant dans la dclaration dAlma-Ata de 1978 et auxquels lEtat marocain a
toujours adhr. De mme, le souci dquit et de solidarit dans laccs aux soins est non seulement
une condition sine qua non de lefficacit des systmes de sant, mais aussi un facteur majeur de la
cohsion sociale. Le dialogue fcond entre lEtat, les organismes assureurs, les partenaires sociaux et
les producteurs de soins, a dbouch sur un choix de socit et un choix concert de politique de sant
fond sur lthique de la solidarit et de lquit, dans le cadre dune stratgie long terme visant la
gnralisation graduelle de la couverture mdiale.
3. LA REFORME HOSPITALIERE
La rforme hospitalire consiste en une srie de mesures, caractre organisationnel, managrial et
financier, mme d'amliorer l'image de marque du secteur hospitalier public et de le rendre plus
comptitif. Elle fait partie de la rforme du systme de sant national qui est en cours de mise en
oeuvre dans le cadre du plan de dveloppement conomique et social (2000- 2004).
22
Texte de loi n 65-00 promulgu par Dahir n102286 du 3/10/2002 (BO n5058 du 21/11/02
BO n 51-52 du 16/10/3003. Dcret n2-03-402 du 17/09/2003 portant application des dispositions de la loi n65-00 portant
code de la couverture mdicale de base en ce qui concerne lAgence Nationale de lAssurance Maladie
23
100
4. LA REGIONALISATION
La rgionalisation a comme cadre institutionnel la constitution de 1996 (Articles 100 et 101), la loi
sur la rgionalisation, la conjoncture de rformes et le dcret du 2-97-24624. Il sagit dun instrument
politique pour mobiliser la participation des collectivits et dynamiser le partenariat avec le Ministre
de la sant. Cest aussi un moyen de redistribution des ressources (quit interrgionale) et de
responsabilisation des services extrieurs (souci defficacit). Il sagit dune opportunit qui permettra
une approche intgre du systme de sant, de capitaliser lexprience de provincialisation, de
renforcer les initiatives sectorielles dorganisation rgionale des services et de dvelopper une vision
sectorielle sur la rgionalisation et des expriences pilotes.
24
du 17/08/1997 fixant le nombre de rgions, leur nom, leur chef lieu, leur ressort territorial et le nombre de
conseillers lire dans chaque rgion.
101
Les ingalits dans la couverture sanitaire constituent le maillon faible de l'offre de soins destins aux
enfants. Une reconfiguration sera entreprise, aussi bien pour tablir un meilleur accs aux soins, que
pour rduire les disparits entre les rgions.
Ce plan daction peut tre considr comme la rponse systmatique formule par les parties consulte
la sous optimisation actuelle de la prise en charge de lenfant (nouveau-n, petite enfance, grande
enfance et adolescence), quelle concerne son accueil, sa scurit, la prvention des risques vitables
lors de sa prise en charge, la qualit et la scurit des prestations dlivres, la continuit des soins, etc.
Le respect des droits et de la dignit de lenfant, sa participation active (le cas chant celle de son
entourage ou de la personne de confiance) aux soins le concernant, ainsi que la coordination des
professionnels pour une prise en charge efficace, en sont les principaux objectifs.
Ce plan daction encourage une recomposition organisationnelle (gestion des ressources humaines,
financires, plateau technique) du potentiel de mdecine destine aux enfants dont le fonctionnement
actuel ne permet pas de prendre en charge les enfants dans des conditions satisfaisantes.
Enfin, il met laccent sur limplication des acteurs, y compris des professionnels de sant du secteur
libral, comme rponse aux difficults actuelles causes par la multiplicit des responsabilits et des
centres de dcisions, les ruptures dans loffre de soins, etc.
X. CONCLUSION
Soucieux damliorer les services de sant offerts lenfant, le Maroc a dcid de rviser sa politique
dans ce domaine la lumire du contexte actuel et des tendances futures. Cest ce titre que le Maroc
a adhr au dbut de lanne 2004 au groupe des cinq pays de la Rgion EMRO o un projet de
rvision de la politique de sant de lenfant a t initi par le bureau rgional de lOMS.
En effet, lanalyse de la situation de la sant de lenfant a rvl que si les orientations et objectifs du
dveloppement sanitaire ont t toujours bien exprims dans les diffrents plans de dveloppement
conomique et social, de mme pour ce qui est des indicateurs de suivi de ces plans, aucune politique
de sant dune manire gnrale ne fut dment labore y compris en matire de sant de lenfant.
Par ailleurs, si il tait facile durant les 20 dernires annes de rduire la mortalit infanto-juvnile de
lordre de deux tiers, de nos jours la situation est plus complexe et des efforts considrables devraient
tre dploys pour maintenir la tendance la baisse notamment dans le domaine de la qualit de soins
et en rvisant nos priorits nationales.
Aussi, le Maroc est interpell prciser et dfinir ses nouvelles orientations en matire de sant en
gnral et de lenfant en particulier et ce dans le cadre dun consensus national. Cest de cette manire
que lon pourrait accorder la sant tout lintrt et les moyens quelle mrite.
Dans la nouvelle politique, laccs universel aux soins de sant sera renforc, lequel est considr
comme un moyen pour chaque gnration dentrer dans la vie sociale avec les mmes chances.
Les bases de dfinition de cette vision future qui doit orienter long terme la politique sanitaire ainsi
que le dveloppement du systme de sant en gnral et de lenfant en particulier seront recherches
dans le cadre dun consensus national et formules dans un document officiel.
A cette date, une analyse globale de la situation sanitaire de lenfant marocain a t faite qui a permis
de noter les atouts renforcer et les faiblesses corriger. Ce travail danalyse a accord une place
particulire lengagement de lEtat, des collectivits locales et de la socit civile en faveur de la
sant de lenfant et aussi au statut de la femme dans la famille et la socit et son tat de sant. En
effet, la sant de lenfant est intimement lie ltat de sant de la mre et de ce fait, toute analyse de
la premire sans se soucier de la deuxime serait une erreur monumentale. De mme, on ne saurait
rviser la politique de sant de lenfant, sans jeter un regard critique sur le systme de sant du pays.
102
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103
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de la Prvision conomique, Maroc, (ENNVM, 1998/99)22. Enqute MICS 2-, Ministre de la Sant, Tunisie, 2000.
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