Le Roi Et La Famille Royale de Bragance
Le Roi Et La Famille Royale de Bragance
Le Roi Et La Famille Royale de Bragance
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ce doivent-ils, dans les circollstances présen- .
tes • Retourner en Portugal ou bien Rester
au Brésil?
, Telle est la quest.ion de hante Politique
qui occupe, dans ce moment, ]'attention des
Portngais d'Europe et d' Amérique et semble
divise .. d' opinion les meil1eures têtes.
Cependant pour peu qu'on envisage, d'un
esprit noo prévenu et dégagé de tout ~nterêt
personnel, cette question la plus important.e
peut-être qui' ait été ag'itée depu is la fonda-:-
tion de ]a monarchie, ,II nous semble qU'on
ne peut 'manquer d' arriver à cette solution:'
Que la Fa1nille de Bragance ne doit , point,
quitter le Bré silo
Pour suivre la discussion dans toute's sei
phases et refuter victorieusement ' toutes ]es
objectipns, iI· nous s~mble ' qu' ilsuffit ,de
prou ver la vérité des six propositions sui-
"antes:
I. Que le Portugal, dans son état ac-
"'leI, oe peut abs.olnrnent point se passer du
Brésil, tandis que le Brésil De retire au
contraire pas le moindre avantage de son
U nion a vec le Portugal.
2. Que ]e Départ de la famille Royale
pour l' Europe serait le prélude de l' Indépen-
dance du Brésil résultat iné,'itable d' une
démarche aussi impolitique.
3, ,Que S. · M. peut consen"er son auto ..
rité Royal-e tout el1tiere an Brésil et y fonder
un Empire florissant d' nn tres grand poids
dans la Balance politique du mondo
4. Que l' essor revolutionnair des Por-
"*
tugais d' Enrope sera consirlérablement ra-
I
J
nemetn consti.tués d' Amérique pour flatter et.
prop;lg, ~r l' E;prit l'épubllcain, qui regne tou ... .
j.ou rs .' pius .' ou moins dans les contrées à Es-
ela vcs, comme , si . la vue de l'_cxtrêrne ser-
vitude poussait ,l' homme vers l' extrême liber-
té; si 1'00 fait enfin entrer eD compte la dis-"
cordaoce de caracteré et d' opinions qui s'est
dejà manifestée pIus d' Ulte fois. entre les Por-
tugais ct l~g Brésiliens, et qu'uo evénement ,.
com me celui qui nous occupe, De peut mau-
quer de faire · dégénerer en antipathie natio . .
nale, on · cooviendra, à moins de vouloir fere.
mer Ies yeux à l' evidence " qn'il est impos-;
sible qu'un Empire comme le. B~'ésil reste;
long temps Colonie, à quelque condition , que:
ce puisse être ~ d.'une Province comme le:
Portugal.
La 3. eme proposition demande à être trai.'
tée avec quelque attentioD. .
La fermentation des · esprits, si général~;
eu EnTope, le penchant irrésistible des Peu-J
pIes vers on nouvel ordre de choses, versl
de n.ou velles modifications de I' organisation
sociale, .l a soif, en uo mot, des l'évolutions.
qui dévOl~e les habitans de l'ancien monde ci-
vilisé. n'oot point s quoiqu'on en puisse dire, .
trouvé jusqucs à ce jonr nn vérit.able acces,
a-u BrésiL II y a bien on bon nombre de têtes:
ruíaltós et de creurs corromplls, mais Ia mas-
se: est encore· saine. Nous oe fuisons point dif-
1i~nlté, toutefois, d'a vOUer qu 'elle témoigne~
du méconteotemeot. , qu'el1e éprouve les in-
quiétudes du mal-alse; mais; iI . est d'autant ·
plus racile au Gouvernement. de S. M. · d'eni
faire disparaHre les ,causes, que' ce méconten- I
tement. n'a-ttaque point les bases - de l' edifice
social, mau:; ·porte entierement sur' des "ices
de pure administration. Ce serait d 'a illeurs une
biell fausse maniete de juger de l'état de 1'0-
pinion publique au Brésil que de prendre
pour ferrne de comparaison Ies Villes prinei..
}lales de ce Royaume. 11 faut dans ce cas
De pas perdre de vue que ces Villes renfer-
ment un trés-graod, nom bre d 'Eu ropéens,. tous
partisaus pIus ou moins décidés des Révolu.
tions, ei qui en souffient, autant quils te peu-
. . vent, I' esprit, en mettant à profit pOU1' cela.
les fautes et les erreurs oU doit tomber fré ...
quemment une administration mal-orgaoisée.
S. M. peut donc aisement étol1 fl'er ces ger ..
'IDes de séditions, d'abord en prennant dei me-
SllreS vigoureuses contre les Factienx; ensui-
te eu corrigeant Ies abus, et en fa i!õiallt subir
à la forme ct à la marche de son Go u yer-
nement, toutes Ies moo ifications agréa b les au
peuple qui ue seront point incompatibles avec
la dignité de la Couronne, dignité qui oe
se rcn~ólltl'e dans toute sa pureté que là ou
le pouvoir Royal existe dans toute sn Pléni ..
tude.
Cette marche toute sim pIe ne peut man~
quer de mener au hut qui est, d'asseoir la
Domination de la Famille de Bragance i;l.U
Brésil sue une Base inébranlabIe. .~
01' une fois que ce but si désil'able au ~
l a été atte~nt ~ lorsque une administration ue ..
tive et éclairée secondera Ie dévéloppément
naturel des Richesses de toute esp_ece que le
Brésil renferme dap!; son sein, à quel degré
de Puissance et de Prosperité ne s'él{\,cra
point ce magnifique Rmpire? P eut-on ,trollter
i ur le . globe une cOlltrée mieux, située pOUl
,Je 'comnierce ~-" et '/qui 1ui ',i vre en même . temps
· un aussi ' grand-nombre de denrées preCleuses,
atitant de ;riches Produits? II ue faut ,qu'ou-
~ vri~ -.\es yeux pou r voir que les Ports de Per-
nambuco " de Bahia .~· .et du Rio . de-Janeiro
i
'et
sOnt faih placés par la natu re" pOli r de-
venir les ,Entrepôts -.·· du commerce de l'Ilide,'
. de la. mer ' du sud, de l'Europe, de I' Améri-
{que, eu un mot, du monde entier. Oui, nouS
-{)e déc1arons -.solemnellemevt ·, 1e Souverain que
): la PrQvidence :a a ppeHé , à régil' cette magni-
. fique · portion du \Gl obe, doit, par· la sey le
- force des choses, en devenir un des premiers
( Potentats. , IL fallt sortir de la vieille xeuti"':
.~ ne Eur01>éen~e. li ne faut poin! rester tota-
i
1820.
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R ) o DE J A N E I R O,
.J. L' ]llIPR.UIER.IE ROYALE, Avec Permission.