Adjectif
Adjectif
Adjectif
34 | 2005
L' adjectif
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/rlv/1359
DOI : 10.4000/rlv.1359
ISSN : 1958-9239
Éditeur
Presses universitaires de Vincennes
Édition imprimée
Date de publication : 1 décembre 2005
Pagination : 9-54
ISBN : 2-84292-176-3
ISSN : 0986-6124
Référence électronique
Ora Matushansky, « Les adjectifs – Une introduction », Recherches linguistiques de Vincennes [En ligne],
34 | 2005, mis en ligne le 22 décembre 2006, consulté le 30 avril 2019. URL : http://
journals.openedition.org/rlv/1359 ; DOI : 10.4000/rlv.1359
Ora MATUSHANSKY
CNRS/Université Paris-8
RÉSUMÉ
Cet article représente une brève introduction au domaine des adjectifs, leur
syntaxe, sémantique et morphologie, ainsi qu’à la typologie des adjectifs. Il
discute quelques-uns des thèmes les plus souvent abordés de ce domaine, tels
que l’emploi épithète et l’emploi prédicatif des adjectifs ; la sémantique et la
syntaxe de la dépendance contextuelle y compris la scalarité ; la structure
argumentale des adjectifs ; la syntaxe du syntagme adjectival et son
comportement à l’intérieur et à l’extérieur du syntagme nominal ; l’existence
d’une classe des adjectifs, distincte des noms et des verbes, et les propriétés
des adjectifs à travers les langues ; et les questions de la morphologie
adjectivale (l’accord, les affixes dérivationnels, etc.).
MOTS CLÉS
Adjectifs, scalarité, intersectif, modification, prédication, accord.
10 ORA MATUSHANSKY
1. Introduction
Les adjectifs et leurs propriétés représentent un vaste domaine de
recherche, en syntaxe comme en sémantique. Les limitations d’espace posent
des restrictions considérables sur ce qui pourra être dit dans cette introduction
et il sera sans doute difficile de rendre justice à toutes les études et les
investigations qui existent dans ce domaine.
Je me propose ici de simplement énumérer et présenter brièvement les
thèmes principaux de la recherche sur les adjectifs. Je commencerai par la
question de savoir lequel des emplois de l’adjectif, l’épithète ou le prédicat,
doit être considéré comme basique et lequel comme dérivé (section 2). Je
continuerai par une discussion de la dépendance contextuelle des adjectifs en
ce qui concerne la position argumentale de degré (section 3) et des divers
types d’intensionnalité (section 4). La section 5 passe en revue les principaux
problèmes posés par la syntaxe adjectivale, en tant que prédicat ainsi qu’en
tant qu’épithète. La section 6 discute l’existence et le comportement des
adjectifs à travers des langues, et la section 7 porte sur leur morphologie. La
section 8 résume cette introduction.
qu’épithètes (par exemple, les adjectifs non intersectifs qui seront discutés
dans la section suivante ou les adjectifs relationnels tels que nucléaire). On
comprend facilement que les adjectifs qui sont seulement prédicatifs ne sont
pas prédits par l’approche prenant la modification comme l’emploi basique
des adjectifs, tandis que les adjectifs qui sont seulement épithètes sont
inattendus dans l’approche prenant la prédication comme l’emploi de base.
D’un autre côté, les lacunes asymétriques à l’intérieur d’une langue
sont répliquées par l’absence sélective attestée de chacune des deux classes à
travers les langues : il existe des langues qui ont seulement des adjectifs
prédicatifs, comme par exemple la langue slave du groupe linguistique
Athapascan (aussi connue comme déné) décrite par Rice (1989) et Baker
(2003), et en même temps il existe des langues qui ont seulement des adjectifs
épithètes, telles que certaines langues kru comme le vata et le gbadi
(Koopman, 1984 ; Baker, 2003).
Mais même ces problèmes empiriques mis à part, les deux approches
asymétriques se trouvent face à des problèmes théoriques.
2.1. Modification
L’idée de base de l’approche modificationelle à la sémantique des
adjectifs est que les adjectifs sont épithètes par défaut, et que l’emploi comme
prédicat est dérivé. La mise en œuvre sémantique de cette idée présuppose
que les adjectifs dénotent les fonctions des propriétés aux propriétés
(Montague, 1970 ; Clark, 1970 ; Kamp, 1975 ; Parsons, 1970, etc.). Ceci est
une façon simple d’exprimer l’intuition que le sens des adjectifs correspond à
des propriétés des objets, tandis que les noms et les verbes désignent plutôt
les objets et les événements :
(2) åsémanticien formelÁ = åformelÁ (åsémanticienÁ)
Afin d’évaluer cette théorie, nous considérerons la façon dont elle rend
compte des divers types d’adjectifs.
sur son statut en tant que maman), un faux diamant ne peut pas être un
diamant. Cette différence des implications est reflétée dans les postulats de
signification ci-dessous :
(6) a. ∀Q ∀x åAÁ (Q)(x) →Q(x) subsectif
b. ∀Q ∀x åAÁ (Q)(x) →¬ Q(x) privatif
2.2. Prédicat
Les analyses qui prennent l’emploi comme prédicat comme emploi
basique de l’adjectif s’inscrivent dans un cadre plus général qui vise à
représenter les dénotations de toutes les classes majeures de mots par des
ensembles (du point de vue extensionnel), et donc par le type sémantique 〈e, t〉
[mais voir Szabó (2001) pour une alternative tenant compte de la dépendance
contextuelle des adjectifs]. Une des conséquences immédiates de cette
intuition est que l’emploi de base des adjectifs est celui de prédicat.
14 ORA MATUSHANSKY
(8) a. un bel enfant = un individu qui est un enfant au temps t1 et beau au temps t1
b. un enfant qui est beau = un individu qui est un enfant au temps t1 et beau
au temps t2, où t2 = tMAINTENANT
3. Scalarité
Des adjectifs tels que grand ou petit introduisent une complication
supplémentaire. En effet, ces adjectifs semblent être non intersectifs, donc pas
du type sémantique du prédicat 〈e, t〉, or ils peuvent apparaître dans les
positions prédicatives, où aucun autre type n’est attendu :
(9) Le monarque est un grand papillon. ⇒ Le monarque est grand.
les adjectifs scalaires peuvent être considérés comme possédant ou non leur
propre type sémantique.
Dans l’approche dite « imprécise » (Kamp, 1975 ; Klein, 1980, 1982 ;
Larson, 1988, entre autres] les adjectifs scalaires ont le type sémantique des
prédicats. Ce qui les distingue d’autres adjectifs, c’est le fait que le domaine
des adjectifs scalaires (c’est-à-dire les entités auxquelles ils s’appliquent) est
partiellement ordonné par une propriété graduelle. Un adjectif « imprécis » A
divise son domaine en trois partitions : l’extension positive (qui contient les
entités au dessus d’un certain point dans la séquence), l’extension négative
(qui contient les entités en dessous d’un certain point dans la séquence) et la
lacune. Si l’entité x se trouve dans l’extension positive, A(x) est égal à 1, si
elle se trouve dans l’extension négative, A(x) est 0, et finalement pour les
entités dans la lacune A(x) n’est pas défini. L’explication de l’imprécision
d’adjectifs scalaires est que dans chaque contexte, un sous-ensemble
particulier du domaine [la classe de comparaison de Siegel (1976a), Klein
(1980, 1982), Bierwisch (1989) et Kennedy (1997) entre autres] est
sélectionné, ce qui résulte en une partition différente. Le syntagme nominal
modifié peut indiquer la classe de comparaison, ou une spécification explicite
peut se faire par un syntagme prépositionnel en pour 4 :
(10) a. Le monarque est un grand papillon.
b. Le monarque est grand pour un papillon.
〈d, t〉 DegP
λd ∈ Dd IP Deg 0
CP
I
0
…
est AP
td A′
A0
grand
Deg’ A Deg0 AP
Un autre argument vient des faits de sélection : so ‘si’, too ‘trop’, etc.,
sélectionnent les AP (à la différence des autres quantificateurs de degré tels
que more ‘plus’, qui sont compatibles également avec les NP), ce qu’ils ne
pourraient pas faire s’ils se trouvaient dans un spécificateur (Corver, 1990,
1991, 1997). Tandis que Corver (1990, 1991, 1997) attribue la distinction
entre les deux classes d’éléments de degré à l’existence de deux têtes
fonctionnelles à l’intérieur du DegP dans la structure en (19b), Doetjes
(1997), Doetjes et al. (1998) proposent qu’il s’agit de la distinction entre tête
et spécificateur à l’intérieur du DegP en (19b). Cette approche se combine
naturellement avec l’hypothèse de Corver (ce volume), basée sur le
redoublement des marqueurs comparatifs et superlatifs en anglais et en
néerlandais, selon laquelle l’affixe comparatif/superlatif (-er/-st en anglais et
en néerlandais) est la tête Deg0, tandis que le marqueur des comparatifs
analytiques (more/most en anglais, meer/meest en néerlandais) est le
spécificateur [Spec, DegP].
En outre, deux arguments venant de la morphologie peuvent être
proposés : la supplétion et la réduplication. Premièrement, la combinaison
d’un adjectif et d’un morphème comparatif, en français comme en anglais,
peut donner suite à la supplétion (good ‘bon’ + -er ‘plus’ → better ‘meilleur’).
La supplétion suggère que le comparatif synthétique est une tête, créé par
l’opération du mouvement de têtes, ce qui nécessite la structure en (19b)
(Matushansky, 2001, mais voir Embick & Noyer, 2001 ; Bhatt & Pancheva,
2004). Deuxièmement, les structures en (21) sont plus facilement analysées
comme la réduplication de la tête de degré (Jackendoff, 2000).
(21) a. prettier and prettier
b. more and more beautiful
4. In/extensionnalité
La dépendance contextuelle des adjectifs ne se restreint pas au
paramètre du degré. Comme Kamp (1975) l’a fait remarquer, beaucoup
d’adjectifs scalaires ne sont pas unidimensionnels. Tandis que les adjectifs
tels que long dépendent seulement de l’argument de degré, les adjectifs non
linéaires tels que bon nécessitent quelque chose d’autre8 :
(22) Olga est une belle danseuse.
a. belle et danseuse
b. belle en tant que danseuse
L’analyse de Siegel (1976a) est que l’adjectif belle est ambigu ici entre
la lecture où il a le type sémantique 〈e, t〉 (où il est intersectif) et celle où il a
le type sémantique 〈〈e, t〉, 〈e, t〉〉. Ceci veut dire que dans un de ses sens, belle
n’est pas intersectif. Cependant, il reste toujours extensionnel, ce qui veut dire
que la sémantique de la modification peut toujours être exprimée par une
opération sur l’ensemble dénoté par le nom (i.e. sur son extension). Dans la
suite de cette section, nous verrons deux façons proposées d’exprimer le sens
de belle – l’une intensionnelle, et l’autre non intensionnelle.
(23) a. åfuture mamanÁ = λi ∈ Di. λx ∈ De. ∃i1 ∈ Di i1 > i & åmamanÁ (i1)(x)
b. åmaman présuméeÁ = λw ∈ Dw. λx ∈ De. ∃w1 ∈ Dw [w1 est un monde
compatible avec ce qui est présumé par locuteur dans le monde w &
åmamanÁ (w1)(x)]
(23a) veut dire que l’extension du NP future maman au temps i est
l’extension de maman au temps i1, qui suit i. De la même façon, (23b) dit que
l’extension du NP maman présumée dans le monde possible w est l’extension
de maman dans le monde possible w1, qui est un monde compatible avec ce
qui est présumé par locuteur dans le monde w.
Une fois que le nombre d’arguments internes du nom commence à
augmenter, il est difficile d’en voir les limites. C’est pourquoi McNally (ce
volume) argumente pour un changement théorique vers une représentation du
sens plus structurée, qui permettra au moins de distinguer entre les arguments
dits thématiques (i.e. réalisés dans la syntaxe) et non thématiques [tels que le
temps, le monde possible et peut-être le degré (cf. Schwarzschild, ce
volume)].
4.4. Le reste
La structure argumentale des adjectifs ne se réduit pas aux positions
argumentales discutées ci-dessus. Par exemple, l’argument datif des adjectifs
psychologiques tels que fidèle et discursifs tels que clair (Taranto, 2003) ne
pose pas de problèmes spéciaux puisqu’il est complètement assimilé à l’objet
indirect des verbes 10. En plus, plusieurs auteurs ont tenté d’analyser la
sémantique et la syntaxe des adjectifs (et participes) permettant l’état
construit en hébreu (Hazout, 2000 ; Siloni, 2001 ; Kim, 2000). De même, la
LES ADJECTIFS – UNE INTRODUCTION 25
5. La syntaxe adjectivale
Ce qui se passe à l’intérieur du syntagme adjectival, mis à part la
syntaxe de DegP discutée dans la section 3.4, ne semble pas poser trop de
problèmes : les positions argumentales thématiques sont projetées en syntaxe
d’une façon ordinaire et les positions argumentales non thématiques (c’est-à-
dire les arguments du temps et du monde possible) ne sont pas projetées.
Cependant la présupposition standard que les arguments thématiques des
adjectifs (sure [PP de son intégrité], fier [PP de sa thèse]) sont projetés en tant
26 ORA MATUSHANSKY
Stowell propose d’expliquer ces données par le fait que le verbe peut
choisir la catégorie lexicale du prédicat de la proposition réduite. Cependant,
une partie des contrastes mis en évidence par Stowell peuvent être attribués
au fait que seem et consider requièrent un prédicat scalaire (Maling, 1983 ;
Kitagawa, 1985 ; Matushansky, 2002b), et donc à un facteur sémantique plutôt
que syntaxique. Néanmoins, l’exemple (27c) suggère que le problème ne se
réduit pas complètement à la sémantique : en fonction du dialecte (américain
vs britannique), un prédicat nominal est interdit avec seem et consider.
À moins que les verbes seem et consider soient interprétés différemment dans
ces deux dialectes (ce qui me paraît peu probable), la syntaxe joue nécessaire-
ment un rôle dans ce type de restriction.
Le deuxième argument de Stowell, relié au précédent, est le fait que
dans une proposition réduite qui est un complément d’un verbe, la catégorie
syntaxique du prédicat peut être déterminée par le verbe principal :
(28) a. Marie heard/ let him (*to) leave
Marie entendre-Ps laisser-Ps le (*à partir
Marie l’a entendu/laissé partir.
b. Marie expected/ wanted her father *(to) leave
Marie attendre-Ps vouloir-Ps son père *(à partir
Marie a voulu que son père parte.
les deux cas il faut expliquer pourquoi certains adjectifs, mais pas d’autres,
sont compatibles avec l’ellipse du NP. Les approches proposées invoquent des
propriétés formelles telles que l’accord riche des adjectifs (Kester, 1996), la
possession et la pluralité (Lobeck, 1995), et la partitivité (Sleeman, 1993,
1996).
D’après Baker (2003) les adjectifs anglais qui ne peuvent être que
prédicatifs, tels que aloof, asleep, etc., ainsi que ready et responsible (voir la
note 2), appartiennent à cette catégorie. Une objection possible à cette
approche est que ni responsible ni aloof ne semblent dénoter des propriétés
temporaires. Si cela est vrai, il est nécessaire de recourir à l’analyse
alternative, qui est de décrire les adjectifs en a- comme des PP, ce qui corres-
pond à leur origine diachronique. Les adjectifs comme ready et responsible
restent un mystère.
7. Morphologie
La question de la morphologie adjectivale forme un domaine de
recherche considérable dans les langues où les adjectifs forment une classe
ouverte. Deux sujets principaux doivent être considérés : la morphologie
flexionnelle et la morphologie dérivationnelle d’adjectifs. Le mystère prin-
cipal qui ressortira de cette discussion sera le statut d’éléments qui ont des
propriétés d’adjectifs, mais auxquels on hésite à attribuer la catégorie
d’adjectif.
LES ADJECTIFS – UNE INTRODUCTION 35
‘expliqué’, l’irrégulier -en pour golden ‘de l’or’ et taken ‘pris’, et en français
le régulier -é dans doré (comme dans la jeunesse dorée) ou pressé(e) et les
irréguliers dans surpris(e), barbu, etc. Le suffixe de formation des participes
actifs s’utilise également dans la formation adjectivale : tandis qu’en français
ceci est très courant (aberrant, charmant, ambiant, etc.), en anglais les seuls
cas que j’ai pu trouver de l’usage du suffixe -ing dans les adjectifs sont
demanding ‘exigeant, ardu’ et balding ‘à la calvitie naissante’ (mais voir
Borer, 1990, pour la discussion des participes adjectivaux en -ing).
Évidemment, la même question se pose : pourquoi les suffixes de
formation d’adjectifs et ceux de formation de participes sont-ils souvent les
mêmes, et pourquoi tel n’est pas toujours le cas ?
8. Conclusion
Nous avons rapidement présenté les domaines les plus développés de
la sémantique et de la syntaxe des syntagmes adjectivaux. Pour résumer
brièvement la discussion ci-dessus, la question de savoir quel emploi des
adjectifs, épithète ou prédicat, est basique, et lequel est dérivé, se trouve
intrinsèquement liée à la question de la structure argumentale des adjectifs.
Deux types principaux de positions argumentales d’adjectif ont été
proposées : les positions intensionnelles (celles du temps et du monde
possible) et extensionnelles (celles de l’argument datif, de l’espèce, du degré,
etc.). Parmi ces dernières la position argumentale de degré a reçu le plus
d’attention, donnant lieu à un domaine de recherche florissant sur les adjectifs
dits vagues ou scalaires.
Le fait que la syntaxe des syntagmes adjectivaux n’a pas été
considérée au même degré que par exemple, la syntaxe des syntagmes
verbaux rend les adjectifs encore plus intéressants en tant que terrain de
vérification des hypothèses sur la nature du langage. Dans la syntaxe de l’AP
les questions les plus étudiées sont celle de la correspondance entre l’emploi
comme épithète et l’emploi comme prédicat, celle de la position pré- ou
postnominale des adjectifs à l’intérieur du syntagme nominal, et celle de
l’ordre des adjectifs.
La morphologie adjectivale est doublement pertinente : d’une part pour
décider si la catégorie adjectivale est présente dans toutes les langues malgré
l’absence de marquage distinctif (position prise par Baker, 2003) et d’autre
part pour déterminer les restrictions sur la classe des adjectifs à l’intérieur
d’une langue. La morphologie flexionnelle (de l’accord ou du degré) joue
aussi un rôle important dans l’établissement de la syntaxe interne et externe
des syntagmes adjectivaux.
40 ORA MATUSHANSKY
NOTES
1. Le terme français standard est « attribut », que je remplace ici par « prédicat »
afin d’éviter la confusion avec le terme anglais pour la position d’épithète, qui est
désignée comme attributive.
2. En anglais les deux adjectifs n’apparaissent pas dans la position prénominale.
Leur usage interne à NP en français (par ex. La personne responsable de ces actes sera
punie ou bien quelqu’un de très responsable) correspond à leur usage postnominal en
anglais où ils fonctionnent en tant que propositions relatives réduites.
3. Il faut remarquer que certains chercheurs proposent que la scalarité est la
propriété définitoire des adjectifs qui les distingue des noms et des verbes (Larson &
Segal, 1995 ; Croft, 1991, entre autres, mais voir aussi DeLancey, 2001 ; Baker, 2003).
Le fait que beaucoup d’adjectifs ne sont pas scalaires (par ex. présumé, générativiste)
milite fortement contre cette approche ; un argument supplémentaire vient du fait que
les verbes et les noms peuvent également être scalaires (Bolinger, 1972 ; Matushansky,
2002b).
4. Le nom modifié par un adjectif n’est pas le seul facteur déterminant de la
dépendance contextuelle de cet adjectif (Kamp, 1975), comme le montre l’exemple
suivant :
(i) Marie a écrit un très long poème pour une si petite fille.
5. Pour une discussion des comparatifs synthétiques vs analytiques voir Kiefer
(1978).
6. La distinction entre les phrases comparatives (que Vega ne l’est) et les
syntagmes comparatifs (que Vega) n’est pas pertinente ici. Voir Heim (1985), Lechner
(1998, 2001) pour plus de détails.
7. L’utilisation d’un opérateur de maximalité est justifiée par la monotonicité des
prédicats scalaires (cf. Seuren,1973) : si une plage est longue de 3km, elle est aussi
longue de 2.5km, 2km, etc. (mais voir Merin, 2003, pour un argument selon lequel
l’implication n’est pas valable et pour une proposition alternative).
8. Ces adjectifs sont traditionnellement désignés comme évaluatifs, mais la
même description est aussi utilisée pour les adjectifs expressifs comme débile ou
putain (Broekhuis, 1999 ; Potts, 2003), qui sont tout à fait différents en ce que ces
derniers ne sont pas compatibles avec les descriptions de degré (dans leur sens
péjoratif) et ne peuvent pas être prédicatifs.
9. Voir aussi Langendoen & Bever (1973 : 400) pour une des premières mentions
du fait que les adjectifs vagues restent ambigus même dans la position prédicative.
10. Cependant, la position de l’argument thématique de ces adjectifs (sujet ou
objet) a été discutée en profondeur par Cinque (1990) et Bennis (2000, 2004), qui
LES ADJECTIFS – UNE INTRODUCTION 41
montrent que certains d’entre eux sont ergatifs (tels que clair) et les autres (tels que
loyal) ne le sont pas.
11. Mais voir Dayal (2004) sur les effets syntaxiques et sémantiques que la
modification produit sur l’acceptabilité de certains NP. Un exemple français est
l’usage de pluriels nus prépositionnels légitimé par un adjectif prénominal :
(i) J’ai acheté des livres/du vin.
(ii) J’ai acheté de *(bons) livres/de *(*bon) vin.
12. Marandin (1997) propose que ce genre de constructions n’implique pas
d’ellipse, mais qu’un syntagme nominal est projeté en l’absence de N0.
13. En hébreu, les correspondants de ces AP « lourds » peuvent être introduits par
l’article défini (Siloni, 1995 ; Pereltsvaig, 2004), même dans les DP indéfinis, ce qui
amène Siloni (1995) à les analyser comme des relatives réduites. Un phénomène
similaire s’observe en roumain (Cornilescu, 2004).
14. Une exception apparente vient de la langue kuot de Papouasie Nouvelle-
Guinée (Lindström, 2002), où les adjectifs s’accordent en personne dans la position
d’attribut bien qu’ils soient morphologiquement distincts des verbes.
15. Une exception à cette règle est le tabasaran (Xanmagomedov, 1967, cité par
Corbett, 1991 : 135), où tous les adjectifs sauf deux ne s’accordent qu’en position
d’attribut.
16. Les exemples comme poor little me/pauvre petite moi semblent contredire
cette généralisation avant que l’on ne se rende compte qu’en effet elles apparaissent
avec un article défini dans les positions argumentales et déclenchent l’accord verbal à
la 3e personne :
(i) La pauvre petite moi est/*suis restée sans aide.
17. Ce phénomène est distinct de la propagation du déterminant (determiner
spreading) en grec discutée par Androutsopoulou (1995), Alexiadou & Wilder (1998),
Alexiadou (2001), etc., qui met en jeu l’interprétation intersective obligatoire et qui est
applicable, d’après Alexiadou (2003), à la même classe d’adjectifs qui sont post-
nominaux dans les langues romanes.
18. Le comportement de ces affixes avec les adverbes dérivés des adjectifs est
aussi très intéressant, puis qu’ils s’attachent soit à la base adjectivale (cf.
lentissimamente en italien) soit à la version de l’adverbe sans le suffixe adverbial (cf.
lentito dérivé de lento ‘lentement’ en espagnol – le fait qu’il s’agit d’un adverbe et pas
d’un adjectif est confirmé par l’existence d’ahorita de ahora ‘maintenant’). Ceci nous
amène à la question du rôle du suffixe adverbial -mente quand il apparaît, étant donné
(1) qu’il a été considéré comme suffixe nominalisant (voir Baker, 2003, pour un
résumé des arguments en faveur de cette hypothèse) et (2) qu’en espagnol ce suffixe
peut apparaître dehors d’une coordination, comme dans rapida y efficazmente
‘rapidement et efficacement’.
Pour conclure cette digression sur les adverbes il faut également noter que les adverbes
de manière ont été considérés comme étant une forme flexionnelle des adjectifs par
Beard (1995) et Geuder (2000) entre autres (mais voir Zwicky, 1995b, pour les
arguments contre cette hypothèse).
19. Un domaine dans lequel le processus d’acquisition des concepts par une
langue a été étudié est celui des concepts de couleur (Berlin & Kay, 1969 et seq.].
Cependant, cette étude n’est pas limitée aux adjectifs.
42 ORA MATUSHANSKY
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54 ORA MATUSHANSKY
ABSTRACT
This article is a short introduction into the domain of adjectival syntax,
semantics, morphology and typology. Its goal is to briefly discuss such
commonly addressed topics as attributive and predicative uses of adjectives ;
syntax and semantics of context-dependency, including scalarity ; argument
structure of various adjectival types, the internal syntax of the adjectival
phrase and its behavior inside and outside noun phrases ; the existence of the
lexical class of adjectives across languages and cross-linguistic properties, and
finally, the questions related to inflectional and derivational adjectival
morphology.
KEYWORDS
Adjectives, scalarity, intersective, modification, predication, agreement,
concord.