ALAZA Amidou

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Institut International d’Ingénierie

de l’Eau et de l’Environnement

VALORISATION DES ARGILES DANS L’INDUSTRIE


CIMENTAIRE AU BURKINA FASO : ETUDE DE CAS DES
CARRIERES KAOLINITIQUES DE SABCE, KAMBOINSE,
TOUGOU, TITAO KANDARFA ET TITAO SELOGO

Mémoire pour l’obtention du


MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT
OPTION : GENIE CIVIL

Présenté et soutenu publiquement le 05 Juillet 2017 par :

ALAZA Amidou

Travaux dirigés par :


Dr Adamah MESSAN et Dr David Latifou BELLO

Enseignants-Chercheurs à la Fondation 2iE


Laboratoire Eco-Matériaux de Construction (LEMC)

Jury d’évaluation du stage :

Dr Abdou LAWANE GANA (Président)


Dr Adamah MESSAN
Dr David Latifou BELLO
Mme Nafissatou SAVADOGO
Mr Issa MADOUGOU
Promotion [2015/2016]

Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO


Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
Valorisation des argiles dans l’industrie cimentaire au Burkina Faso : étude de cas des carrières kaolinitiques
de Sabcé, Kamboinsé, Tougou, Titiao1 et Titao2

DEDICACES
Au

Réseau pour l’Excellence

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Valorisation des argiles dans l’industrie cimentaire au Burkina Faso : étude de cas des carrières kaolinitiques
de Sabcé, Kamboinsé, Tougou, Titiao1 et Titao2

REMERCIEMENTS
Ce travail a été effectué dans le Laboratoire Eco-Matériaux de Construction (LEMC) de
l’Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE). Son accomplissement
a été possible grâce au soutien de diverses personnes auxquelles je veux ici exprimer très
sincèrement mes remerciements.
Je vais commencer par exprimer ma reconnaissance à Dieu pour la vie et la santé sans
lesquelles ce travail n’aurait pu s’effectuer.
J’adresse tous mes remerciements à :
Dr Adamah MESSAN, Chef du LEMC, mon directeur de mémoire, pour son suivi
rigoureux de mes travaux, ses multiples conseils ainsi que ses encouragements tout le long du
stage ;
Dr David Latifou BELLO, Enseignant-Chercheur à 2iE, mon directeur de mémoire,
pour ses conseils très enrichissants dans la correction de ce document ;
Monsieur Salifou KABORE, pour sa disponibilité pendant la réalisation de mes
expériences ;
Les doctorants Seick Oumar SORE, Yasmine Binta TRAORE et Nafissatou
SAVADOGO de même que Philbert NSHIMIYINANA, pour leur disponibilité pendant la
réalisation des différents essais ;
Tout le personnel du LBEB pour avoir accepté la réalisation des essais chimiques dans
leurs installations ;
Mes collègues stagiaires Sidiki KABRE, Fabrice NTIMUGURA, Cédric
DOUAMBA et Kodjo GBEDEMA pour l’ambiance familiale qui a régné parmi nous tout au
long de ce stage ;
Toute ma famille pour son soutien tout au long de mes études ;
Tous mes frères et sœurs d’El-Victoire pour leur soutien ;
Mes camarades pour leur étroite collaboration pendant tout mon parcours et notamment
à l’ingénieur BALIMA Philémon, mon cher ami et camarade de classe qui m’a offert un
ordinateur depuis ma troisième année et c’est ce dernier que j’ai utilisé pendant ce stage.
Tous ceux qui d’une manière ou d’une autre m’ont soutenu et tous ceux qui m’ont aidé
dans l’accomplissement de ce travail, je vous adresse ici mes sincères remerciements.

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LISTE DES ABREVIATIONS


°C : degré Celsius
2iE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement
ASTM : American Society for Testing and Materials
BET : Brunauer, Emmett et Teller
EDTA : Ethylène Diamine Tétra acétique
IFDD : Institut de la Francophonie pour le Développement Durable
Kb : Kamboinsé
LEMC : Laboratoire Eco-Matériaux de Construction
MJ/kg : Méga Joules par kilogramme
MPa : Méga Pascal
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
ONU-Habitat : Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains
Sb : Sabcé
TK : Titao Kandarfa
TS : Titao Sélogo
Tg : Tougou
USCS : Unified Soil Classification System

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RÉSUMÉ
L’objet de l’étude porte sur cinq échantillons d’argile provenant de cinq carrières différentes
du Burkina Faso : Sabcé, Kamboinsé, Tougou, Titao Kandarfa et Titao Sélogo. Le but de l’étude
est d’évaluer d’une part l’aptitude à la production de métakaolin conforme à la norme NF P 18-
513 (2010) des échantillons d’argiles et d’autre part leur aptitude à l’emploi comme additions
minérales de type I ou II au sens de la norme NF EN 206-1/CN (2012). Après la caractérisation
complète des propriétés physiques des échantillons bruts, ces derniers ont été broyés puis
tamisés à 125 µm. Les passants obtenus ont été calcinés à 700 °C pendant trois heures puis les
taux d’amorphes ont été déterminés. Ces métakaolins ont été utilisés dans la formulation de
mortier en substitution partiel du ciment CEM I 42.5 à des taux massiques de 10%, 15%, 20%,
25% et 30%. Les résistances mécaniques ont été déterminées à 7, 28, 56 et 90 jours.
Les résultats indiquent des densités absolues comprises entre 2,67 et 2,97. Les échantillons
de Kamboinsé et de Titao Kandarfa sont des argiles tandis que les trois autres sont des limons.
Les indices d’activité obtenus à 28 jours indiquent que l’argile de Sabcé ne donne pas de
métakaolin conforme à la norme NF P 18-513 (2010). En outre, le mortier de Titao Kandarfa
présente les résistances à la compression les plus élevées avec des indices d’activité de 1,038
et 1,006 correspondant respectivement à 10% et 20% de substitution. Les indices d’activité à
15%, 25% et 30% sont compris entre 0,9 et 1 pour cet échantillon. De plus, les valeurs d’indices
d’activité sont comprises entre 0.9 et 1 pour Kamboinsé, Tougou et Titao Sélogo à des taux de
10% et 15% de substitution. En fin, Kamboinsé, Tito Sélogo et Tougou à 10 % et 15% de
substitution et Titao Kandarfa à 15% peuvent produire le métakaolin de type B selon la NF P
18-513 (2010). Titao Kandarfa peut être utilisé comme métakaolin de type A à 10% selon la
même norme et comme addition minérale de type II selon la norme NF EN 206-1/CN (2012).

MOTS CLES
1 : Argile
2 : Propriétés physiques
3 : Métakaolin
4 : Mortier
5 : Propriétés mécaniques
6 : Indices d’activité
7 : Addition

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ABSTRACT
This work has been carried out on five clay samples from five different sites in Burkina
Faso: Kamboinsé, Sabcé, Tougou, Titao Kandarfa and Titao Sélogo. The aim was to assess
their suitability for metakaolin production according to the French standard NF P 18-513 (2010)
as well as its suitability for use as type I or II admixture according to the French standard NF
EN 206-1/CN (2012). The physical properties of the raw samples were first determined. Each
sample was then grinded and sieved at 125 µm and afterward calcined at 700 °C for three hours.
After the amorphous content of the calcined samples was determined, these samples were used
to make mortars in which Portland cement was partially replaced by the calcined clays at 10%,
15%, 20% 25% and 30%. Compressive strength tests were carried out on these mortars at 7,
28, 56, and 90 days.
The results showed that the samples from Kamboinsé and Titao Kandarfa are clays
whether the three others are silts. The specific gravity values ranged from 2.67 to 2.97. The
mechanical strength values at 28 days showed first that the clay sample from Sabcé is not
suitable for metakaolin production according to the standard NF P 18-513 (2010). The sample
from Titao Kandarfa exhibited the highest compressive strengths. Its strength activity indexes
are 1.038 and 1.006 for 10% and 20% replacement respectively. Its other strength activity
indexes at 15%, 25% and 30% replacement range from 0.9 to 1. Kamboinsé, Titao Sélogo and
Tougou samples’ strength activity indexes ranged from 0.9 to 1 for both 10% and 15%
replacement. The Titao Kandarfa sample can be used as type A metakaolin for 10% replacement
and type B metakaolin for 15% replacement according to the standard NF P 18-513 (2010). It
can be used as type II admixture for 10% replacement according to the standard NF EN 206-
1/CN (2012). Kamboinsé, Titao Sélogo and Tougou samples can used as type B metakaolin up
to 15% replacement.

KEY WORDS
1: clay
2: physical properties
3: metakaolin
4: mortar
5: mechanical strength
6: strength activity index
7: admixture

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Valorisation de l’argile dans l’industrie cimentaire au Burkina : Carrières kaolinitiques de
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SOMMAIRE
Dédicaces .................................................................................................................................... i
Remerciements ........................................................................................................................... ii
Liste des abréviations ................................................................................................................ iii
Résumé ...................................................................................................................................... iv
Abstract ...................................................................................................................................... v
Sommaire .................................................................................................................................. vi
Liste des figures ...................................................................................................................... viii
Liste des tableaux ...................................................................................................................... ix
I. Introduction Générale ......................................................................................................... 1
II. Recherche Bibliographique ............................................................................................ 3
1. Les argiles ...................................................................................................................... 3
1.1. Définition ................................................................................................................. 3
1.2. Genèse des minéraux argileux ................................................................................. 3
1.3. Structure des minéraux argileux .............................................................................. 5
1.4. Propriétés physiques et chimiques des minéraux argileux....................................... 8
1.5. Applications des argiles ........................................................................................... 9
2. Le métakaolin ............................................................................................................... 10
2.1. Définition d’un matériau pouzzolanique................................................................ 10
2.2. Types de pouzzolanes ............................................................................................ 10
2.3. Obtention du métakaolin ........................................................................................ 11
2.4. Propriétés physiques .............................................................................................. 11
2.5. Composition minéralogique et chimique du métakaolin ....................................... 12
2.6. Activité pouzzolanique du métakaolin ................................................................... 13
2.7. Caractérisation de l’activité pouzzolanique ........................................................... 14
2.8. Influences du métakaolin sur les propriétés des mortiers et bétons ....................... 16
2.9. Intérêt environnemental du métakaolin.................................................................. 18
3. Le ciment ...................................................................................................................... 19
3.1. Définition, obtention et normalisation ................................................................... 19
3.2. Les types de ciments .............................................................................................. 19
3.3. Composition minéralogique et chimique du clinker .............................................. 19
3.4. Etat des lieux sur la production du ciment au Burkina Faso .................................. 20
4. Conclusion .................................................................................................................... 21
III. Matériaux, Matériel et Méthodes ................................................................................. 22
1. Matériaux ..................................................................................................................... 22
1.1. Les argiles .............................................................................................................. 22
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ALAZA Amidou, année 2015 - 2016
Valorisation des argiles dans l’industrie cimentaire au Burkina Faso : étude de cas des carrières kaolinitiques
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1.2. Le sable .................................................................................................................. 22


1.3. Le ciment ............................................................................................................... 23
1.4. L’adjuvant .............................................................................................................. 23
2. Matériel et méthodes .................................................................................................... 23
2.1. Propriétés physiques des matériaux ....................................................................... 23
2.2. Calcination des échantillons d’argile ..................................................................... 27
2.3. Détermination du taux d’amorphes ........................................................................ 27
2.4. Essais mécaniques .................................................................................................. 27
IV. Résultats et Discussion ................................................................................................. 30
1. Propriétés physiques des matériaux ............................................................................. 30
1.1. Le sable .................................................................................................................. 30
1.2. Le ciment ............................................................................................................... 30
1.3. Les argiles .............................................................................................................. 31
2. Le taux d’amorphes ...................................................................................................... 34
3. Propriétés physiques et mécaniques des mortiers ........................................................ 35
3.1. La résistance en compression ................................................................................. 35
3.2. Résistances en flexion trois points ......................................................................... 40
V. Conclusion, Recommandations et Perspectives ........................................................... 42
VI. Références Bibliographiques........................................................................................ 43
VII. Annexes ........................................................................................................................ 46

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LISTE DES FIGURES


Figure 1 : Minéraux argileux obtenus selon le climat, la topographie et la roche mère ............ 4
Figure 2 : Cycle géologique de formation de l'argile (Hernot, 2016) ........................................ 5
Figure 3 : Composition des couches des minéraux phylliteux, adapté de Leussa, (2014) ......... 5
Figure 4 : Feuillets élémentaires des phyllosilicates, adapté de Nassima (2013) ...................... 6
Figure 5 : Exemple d'empilements des interstratifiés (Mache, 2013) ........................................ 8
Figure 6 : Surface spécifique des métakaolins selon Minh, (2012) ......................................... 12
Figure 7 : Courbes granulométriques comparées de quelques fines (Minh, 2012) .................. 12
Figure 8 : Carte des cinq carrières ............................................................................................ 22
Figure 9 : Dispositif de détermination de la densité apparente ................................................ 23
Figure 10 : Dispositif de détermination du poids spécifique ................................................... 24
Figure 11 : Mise en place du mortier ....................................................................................... 28
Figure 12 : Essai flexion trois points sur mortier (a) et compression (b) ................................. 29
Figure 13 : Courbe granulométrique du sable utilisé ............................................................... 30
Figure 14 : Courbes granulométriques complètes des échantillons d'argile ............................ 32
Figure 15 : Diagramme de Casagrande .................................................................................... 33
Figure 16 : Résistances en compression à 7 jours d’âge .......................................................... 35
Figure 17 : Résistances en compression à 28 jours d'âge ......................................................... 36
Figure 18 : Indices d'activité à 28 jours d'âge .......................................................................... 37
Figure 19 : Résistances en compression à 56 jours d'âge ......................................................... 38
Figure 20 : Résistances en compression à 90 jours d'âge ......................................................... 39

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LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Classification des phyllosilicates (Traoré, 2003) .................................................... 7
Tableau 2 : Quelques caractéristiques physiques et chimiques de la kaolinite .......................... 8
Tableau 3 : Composition chimique de quelques argiles kaolinitiques (Murray, 2007) ............. 8
Tableau 4 : Propriétés physiques et chimiques des smectites (Nassima, 2013) ......................... 9
Tableau 5 : Surface spécifique du métakaolin (Minh 2012) .................................................... 12
Tableau 6 : Composition minéralogique de quelques argiles calcinées tirées de Siddique et
Khan, (2011)............................................................................................................................. 13
Tableau 7 : Exemple de composition chimique du métakaolin en pourcentages massiques
(Minh, 2012)............................................................................................................................. 13
Tableau 8 : Eléments minéraux de la réaction du métakaolin avec la chaux (Garcia-Diaz, 1995)
.................................................................................................................................................. 14
Tableau 9 : Valeurs optimales de substitution du ciment Portland par le métakaolin (Saidat
2013)......................................................................................................................................... 16
Tableau 10 : Résistances en compression des mortiers avec et sans substitution (Tironi et al.
2012)......................................................................................................................................... 17
Tableau 11 : Comparaison émission de CO2 du ciment et du métakaolin (Minh, 2012) ........ 18
Tableau 12 : Types de ciments selon la NF EN 197-1 (2012) ................................................. 19
Tableau 13 : Composition minéralogique du clinker (Saidat 2013) ........................................ 20
Tableau 14 : Composition chimique du clinker (Benguedouar 2013) ..................................... 20
Tableau 15 : Interprétation des résultats de l'équivalent de sable ............................................ 26
Tableau 16 : Composition du mortier à différents taux de substitution ................................... 28
Tableau 17 : Propriétés physiques du sable utilisé ................................................................... 30
Tableau 18 : Densités apparente et absolue des différents échantillons d'argile ...................... 31
Tableau 19 : Coefficients caractéristiques des courbes granulométriques ............................... 31
Tableau 20 : Passants cumulés à 2µm ...................................................................................... 32
Tableau 21 : Résultats limites d'Atterberg ............................................................................... 33
Tableau 22 : Valeurs au bleu de méthylène des sols ................................................................ 33
Tableau 23 : Activité de la fraction argileuse........................................................................... 34
Tableau 24 : Taux d'amorphes pour chaque échantillon .......................................................... 34
Tableau 25 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 7 jours .............................. 35
Tableau 26 : classification des cinq échantillons en métakaolins de types A et B.................. 37
Tableau 27 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 28 jours ............................ 38
Tableau 28 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 56 jours ............................ 39
Tableau 29 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 90 jours ............................ 40
Tableau 30 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 7 jours ......................... 40
Tableau 31 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 28 jours ....................... 41
Tableau 32 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 56 jours ....................... 41
Tableau 33 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 90 jours ....................... 41

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I. INTRODUCTION GENERALE
D’après les estimations des Nations Unies1, la population mondiale estimée à 7,2 milliards
en 2013, passera à 9,6 milliards en 2050. En outre, 2,4 milliards d’habitants seront en Afrique
et 1,34 milliards d’africains vivront en ville. Cette forte croissance démographique et urbaine a
pour conséquence un besoin croissant en infrastructures, surtout de logements dans les pays en
voie de développement. D’ailleurs, selon les estimations faites par ONU-Habitat en 2011, 75%
à 80% des bâtiments requis en Afrique en 2050 sont à construire (ONU-Habitat et OIF/IFDD,
2015).
Ce vaste chantier requiert d’importantes quantités de matériaux de construction. En effet,
l’un des matériaux de base les plus employés dans la construction est sans doute le ciment. Sa
production mondiale est estimée à 2,8 milliards de tonnes/an et atteindra 4 milliards de
tonnes/an en 2030. La production de ciment est présentement responsable de 7% des émissions
de dioxyde de carbone (CO2) (Habert, 2013). D’après Seynou et al. (2015), la production d’une
tonne de ciment conduit à l’émission de la même quantité de CO2 dans la nature. En outre, la
production de ciment est consommatrice d’énergie car il est obtenu à partir du clinker qui est
lui-même obtenu par calcination de la calcite et de l’argile autour de 1500 °C (Niesyt et Psiuk,
2016 ; Popescu et al. 2002 ; Habert, 2013). Il nécessite 5,85 MJ/kg d’énergie (Ramesh, 2012).
Ces quantités élevées de CO2 et d’énergie appellent à une prise de conscience et à la nécessité
de trouver des matériaux de construction écologiques pouvant se substituer partiellement au
ciment tout en conservant des propriétés mécaniques satisfaisantes pour assurer la durabilité
des ouvrages. Pour atteindre ce but, plusieurs matériaux ont été testés. Il s’agit des additions
pouzzolaniques, dont nous pouvons citer les fumées de silice, les cendres volantes, les tufs, les
cendres de balle de riz, le métakaolin, etc. (Frias et Sanchez, 2013).
Au Burkina Faso, le besoin important en infrastructures, surtout en logement dans le
contexte saharien, a ouvert la voie à l’étude des éco-matériaux de construction, notamment les
matériaux pouzzolaniques. Ce pays dispose d’importants sites argileux, dont plusieurs à
potentiel kaolinitique, pouvant être utilisés dans la production de métakaolin même si
l’utilisation des additions pouzzolaniques reste encore marginale (Sourdis et Traoré, 2013). Le
métakaolin peut se substituer partiellement au ciment et contribuer à la diminution des quantités

1
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=30521#.WWTBEHW2yvs

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d’énergie consommées ainsi que de CO2 émises lors de la production du clinker. Ceci permettra
la réalisation d’habitats confortables à la portée des couches les plus défavorisées.
Ce travail de recherche au sein du LEMC s’inscrit dans le cadre de la valorisation des
ressources locales dans la production du ciment au Burkina Faso.
L’objectif est d’étudier des échantillons provenant de cinq carrières d’argiles à potentiel
kaolinitique afin d’évaluer d’une part leur aptitude à la production de métakaolin conforme à la
norme NF P 18-513 (2010) et d’autre part à l’emploi des métakaolins comme addition de type
I ou II au sens de la norme NF EN 206-1/CN (2012). Pour atteindre cet objectif, nous allons :
 Caractériser les propriétés physiques des argiles provenant des cinq carrières
identifiées ;
 Evaluer l’activité pouzzolanique des argiles calcinées ;
 Classifier ces argiles en fonction de leur aptitude à la production de métakaolin.

Notre travail consistera d’abord à – la réalisation d’une synthèse bibliographique consacrée


aux propriétés physiques et chimiques des argiles et du métakaolin, ensuite – décrire le matériel
et les méthodes utilisés pour la réalisation des essais – enfin présenter les résultats et
interprétation et finir par une conclusion.

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II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE


1. Les argiles
1.1.Définition
L’argile est une matière première utilisée depuis l’antiquité. Ainsi, le mot argile est dérivé
du mot grec « argilos » qui est lui-même dérivé de « argos » qui veut dire blanc, ou du latin
“argila”. C’est la couleur du matériau utilisé en céramique qui a conduit les anciens à lui donner
ce nom (Traoré, 2003, Hernot, 2016). Dans le sol, l’argile correspond aux particules dont la
taille granulaire est inférieure à 2 µm (Bergaya et Lagaly, 2013). Elle a la propriété de donner
avec de l’eau une pâte qui se laisse façonner, devient consistante au séchage, durcit et devient
plus ou moins inaltérable en présence d’eau lorsqu’elle est portée à une certaine température (
Leussa, 2014). Du point de vue minéralogique, les argiles sont des silicates d’alumine, plus ou
moins hydratés ayant souvent des substitutions selon leur milieu de formation (Murray, 2007).
Il apparait donc plusieurs définitions découlant des propriétés, de la minéralogie ou de l’usage.
Il existe divers minéraux argileux et ils varient en fonction des conditions et du milieu naturel
de leur formation.
1.2.Genèse des minéraux argileux
Les minéraux argileux sont principalement issus de l’altération physique ou chimique des
roches préexistantes. Riches en aluminium et en silicium, les minéraux argileux constituent
l’essentiel de l’écorce terrestre (90% en masse) (Mache, 2013).
Les minéraux argileux sont issus de trois processus principaux : l’héritage, la transformation
et la néoformation. Dans le cas de l’héritage, le minéral argileux est issu de celui de la roche
mère sans modification de ses propriétés cristallochimiques. La transformation a lieu lorsqu’il
y a modification des propriétés cristallochimiques du minéral de la roche mère sans que sa
structure de base soit affectée. La néoformation a lieu quand la structure des minéraux de la
roche mère est complètement détruite. Dans ce dernier cas, les éléments chimiques provenant
de cette altération se réorganisent pour former d’autres minéraux argileux (Nassima, 2013).
Les minéraux argileux peuvent s’associer à des minéraux non argileux dits accessoires. Ces
minéraux peuvent être des restes non entièrement altérés de la roche mère. Ce sont le quartz,
les feldspaths, et les micas. A ces minéraux, s’ajoutent le calcaire (CaCO3), la dolomie
(MgCaCO3), les oxydes et hydroxydes de fer (Fe2O3 : hématite, FeO(OH) nH2O : limonite), le
gypse (CaSO4 2H2O) etc. On note aussi la présence de l’humus et des fossiles. Ces éléments

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se mêlent aux minéraux argileux et s’y retrouvent en proportions variables2.


Selon le climat, le pH, la topographie et le type de roche mère, on peut avoir divers types
de minéraux argileux. En effet, l’altération des roches basique et acide donne des smectites en
climat chaud et humide à faible pluviométrie. Toutefois la formation de la kaolinite a lieu quand
la pluviométrie est forte sous le même climat (Galan et Ferrell, 2013). En climat tempéré, il
apparait des interstratifiés, des illites et des chlorites dégradés. Ceci est illustré par la Figure 1.

Figure 1 : Minéraux argileux obtenus selon le climat, la topographie et la roche mère 3

Les minéraux ainsi formés peuvent évoluer pour être plus stable dans leur nouveau milieu.
Cette évolution peut se faire par perte ou fixation d’ions. On peut obtenir d’autres minéraux
argileux suite à l’érosion des formations argileuses préexistantes. Dans l’évolution du processus
de sédimentation, il y a l’intervention de la diagénèse au cours de laquelle l’argile est
transformée en des roches métamorphiques. Si le métamorphisme est poussé, les roches
conséquentes entrent en fusion pour donner naissance au magma qui s’épanche sous forme de
volcan. En somme, les conditions de formation justifient largement la diversité des minéraux
argileux. La Figure 2 illustre le cycle géologique de la formation des argiles dans le sol.

2
http://www.bumigeb.bf/textes/echos.htm, consulté le 17/11/2016
3
https://www.u-picardie.fr/beauchamp/mst/argiles.htm, consulté le 17/11/2016
4
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Figure 2 : Cycle géologique de formation de l'argile (Hernot, 2016)

1.3.Structure des minéraux argileux


Comme dit précédemment, le milieu naturel ainsi que la roche mère et le climat influencent
le type de minéraux argileux obtenus. Suivant leurs structures, on peut classifier ces minéraux
en trois familles : les minéraux phylliteux, les minéraux fibreux et les interstratifiés (Mache,
2013). Selon Traoré (2003), la plupart de ces minéraux sont phylliteux. Ils sont ainsi appelés
car ils sont constitués d’une succession de couches de tétraèdres de silicium SiO44- et
d’octaèdres d’aluminium AlO69- comme illustré à la Figure 3.

Figure 3 : Composition des couches des minéraux phylliteux, adapté de Leussa, (2014)

1.3.1. Les minéraux phylliteux


Les minéraux phylliteux sont constitués par un agencement régulier de couches de
tétraèdres (T) et d’octaèdres (O) en feuillets. Il existe trois types d’agencements de couches
octaédriques et tétraédriques dans ces minéraux. Ceci les repartit en trois groupes : les minéraux
T-O ou 1:1, les minéraux T-O-T ou 2:1 et les minéraux T-O-T-O ou 2:1:1 (Garg et Skibsted,
2015). Ces trois structures sont représentées sur la Figure 4.

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 Les minéraux 1:1


Ces minéraux sont constitués par des feuillets comprenant une couche de tétraèdres
surmontés d’une couche d’octaèdres, d’où le nom T-O ou 1:1. Cette structure est propre au
groupe de la kaolinite, dont la formule chimique s’écrit Al2Si2O7, 2H2O. L’élément de base des
tétraèdres (Si4+) peut être substitué par l’aluminium Al3+. De même, l’élément de base des
octaèdres (Al3+) peut être substitué par les ions Mg2+, Fe2+, Fe3+ (Mache, 2013). On retrouve
dans ce groupe : la kaolinite, la dickite, la nacrite, l’halloysite et la métahalloyisite.
 Les minéraux 2:1
Les feuillets élémentaires de ces minéraux sont constitués par deux couches tétraédriques
encadrant une couche octaédrique, d’où l’appellation T-O-T ou 2:1. On retrouve dans ce groupe
le talc, les smectites, les vermiculites et les micas (Traoré, 2003).
Selon Mache (2013), les ions Si4+ dans les tétraèdres peuvent être substitués par les ions
Al3+ ou Fe3+. Les ions Al3+ dans les octaèdres peuvent être substitués par les ions Fe2+, Mg2+ou
Mn2+. Les ions Li+ peuvent substituer les ions Fe2+ ou Mg2+. Ces substitutions entrainent des
déficits de charges dans le feuillet. Ceux-ci peuvent être compensés par l’intercalation de
cations K+, Na+ ou Ca2+ plus ou moins hydratés. Les eaux contenues dans ces cations pénètrent
dans les espaces interfoliaires entrainant le gonflement de la particule. Cette propriété est
caractéristique des smectites, dont les plus répandues sont la montmorillonite, la beidellite,
l’hectorite et la saponite.
 Les minéraux 2:1:1
Ici, les feuillets élémentaires sont constitués par deux couches tétraédriques encadrant une
couche octaédrique. Entre les feuillets, il y a une couche d’octaèdres. C’est l’exemple des
chlorites (Traoré, 2003). C’est cette couche intercalée entre les feuillets qui compense le déficit
de charges.

Figure 4 : Feuillets élémentaires des phyllosilicates, adapté de Nassima (2013)

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Le Tableau 1 récapitule la classification des phyllosilicates en fonction de la structure des


feuillets.
Tableau 1 : Classification des phyllosilicates (Traoré, 2003)

1.3.2. Les minéraux fibreux


Ces minéraux sont dits fibreux car au microscope, ils se présentent comme un empilement
de fibres encore appelés pseudo-feuillets. Dans ces minéraux, les couches de tétraèdres sont
continues tandis celles d’octaèdres sont discontinues (Traoré, 2003). On y retrouve les
palygorskites ou attapulgites et les sépiolites.
1.3.3. Les interstratifiés
Ces minéraux sont constitués par un empilement des feuillets simples de différents
minéraux argileux. Il existe des empilements de deux feuillets simples sous la forme 1:1-2:1
(illite/smectites) par exemple, et des empilements de trois feuillets simples sous la forme 2:1-
2:1-2:1:1 (illite/smectites/chlorite). L’interstratification peut être régulière ou irrégulière. La
Figure 5 illustre la structure des interstratifiés (Nassima, 2013 ; Mache, 2013 ; Murray, 2007).

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Figure 5 : Exemple d'empilements des interstratifiés (Mache, 2013)

1.4.Propriétés physiques et chimiques des minéraux argileux


1.4.1. La kaolinite
La kaolinite est constituée par des minéraux du type 1:1 (Tableau 1). L’épaisseur du
feuillet de ces minéraux est d’environ 7Å. Les charges sont équilibrées. Ceci limite la possibilité
de substitution. La kaolinite est le minéral le plus répandu de ce groupe (Murray, 2007). Les
propriétés physiques et chimiques de ces minéraux sont résumées dans le Tableau 2.
Tableau 2 : Quelques caractéristiques physiques et chimiques de la kaolinite

Surface spécifique Masse molaire


Propriétés Couleur Densité absolue
(m²/g) (g/mol)
Blanche ou 8-15 (Murray, 2007) 2,4-2,65
Valeur 258 (Nassima, 2013)
blanchâtre 10-22 (Nassima, 2013) (Nassima, 2013)

La composition chimique dépend de la pureté de l’argile. Le Tableau 3 présente la


composition chimique de quelques argiles kaolinitiques. Elle est exprimée en pourcentages
massiques. La silice (SiO2) et l’alumine (Al2O3) sont les éléments les plus abondants.
Tableau 3 : Composition chimique de quelques argiles kaolinitiques (Murray, 2007)

8
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1.4.2. Les smectites


Ces minéraux sont du type 2:1. Comme dit précédemment, les nombreuses possibilités de
substitution dans ces minéraux entrainent un déficit de charge qui est compensé par la fixation
des cations Na+ et Ca2+ dans les inters feuillets. Sous l’action de l’eau elles peuvent augmenter
leur volume jusqu’à 30%, (Hernot, 2016). L’épaisseur du feuillet élémentaire est d’environ
14Å, pouvant se gonfler jusqu’à 17Å. La couleur est variable. Lorsqu’il n’y a aucune
substitution, la formule chimique est : (OH)4Si8Al4O20 nH2O et la composition chimique
théorique est : SiO2 = 66,7% ; Al2O3 = 28.3% et H2O = 5% (Murray, 2007). Quelques
propriétés de ces argiles sont présentées dans le Tableau 4.
Tableau 4 : Propriétés physiques et chimiques des smectites (Nassima, 2013)

Masse molaire Surface spécifique


Propriété Densité absolue Dureté
(g/mol) (m²/g)
Valeur 2,12-3 Tendre 814 800

1.4.3. L’illite
Ce minéral argileux a une structure 2:1. Ici, l’ion potassium (K+) joue le rôle cation
compensateur. L’illite diffère des smectites en ce qu’elle est non gonflante. En effet, le
potassium joue le rôle de cation compensateur de charges dans ce minéral. Le déficit de charges
est tel que les ions potassium présents entre les feuillets sont non hydratés (Mache, 2013).
1.4.4. La chlorite
Ce minéral est du type 2:1:1. La couche d’octaèdres interfoliaires est constitué des
molécules d’hydroxyde de magnésium Mg(OH)2. Sa formule chimique est la suivante :
(OH)4(SiAl)8(MgFe)6O20. Le feuillet unitaire a une épaisseur de 14Å.
1.5.Applications des argiles
L’argile a des applications très diversifiées selon la grande variété de ses minéraux. Pour
chaque application, les argiles doivent être préparées conformément aux exigences de leur
utilisation (Nassima, 2013). Selon Traoré (2003), les argiles ont été reconnues et utilisées depuis
la plus haute antiquité dans la fabrication des poteries rudimentaires et des outils en silex.
Depuis lors, les applications industrielles et domestiques n’ont cessé de se développer. Ainsi,
l’argile est utilisée dans les travaux de la céramique : la poterie, les tuiles, les briques, la
porcelaine, les faïences, etc. (Leussa, 2014).
Les smectites sont reconnues pour leur capacité à piéger les molécules d’eau. Cette propriété
favorise leur usage dans l’industrie : absorption des huiles et graisses, décoloration des huiles,
usages pharmaceutiques (excipients, pansements gastro-intestinaux). Ces argiles possèdent
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aussi des propriétés de catalyseurs. La montmorillonite par exemple catalyse la formation et la


polymérisation des acides aminés en peptides (Traoré, 2003).
La kaolinite, pour sa part, constitue la matière première dans plusieurs domaines : la
papeterie, la peinture, la céramique, la production de caoutchouc, de plastiques (PVC), les
ancres, production de catalyseurs, le ciment Portland, les cosmétiques, la craie, etc. (Murray,
2007). Ceci est dû au fait qu’elle est l’une des rares argiles chimiquement inertes (Hernot 2016).
La kaolinite est aussi utilisée dans la production de métakaolin, matériau pouzzolanique, qui
est utilisé comme substituant partiel du ciment Portland dans la formulation du béton (Murray,
2007).

2. Le métakaolin
2.1.Définition d’un matériau pouzzolanique
Selon la norme ASTM C 618 (1999), une pouzzolane est un matériau siliceux ou silico-
alumineux qui ne possède en lui-même aucune ou à peu près aucune vertu liante mais qui, sous
forme de poudre et en présence d'humidité, réagit chimiquement avec l'hydroxyde de calcium
solubilisé à des températures ordinaires pour former des composés possédant des propriétés
liantes. D’après Walker et Pavia (2010), ces composés sont les silicates de calcium hydratés
ainsi que les aluminates et aluminosilicates de calcium hydratés.
Les matériaux pouzzolaniques ont été utilisés depuis l’antiquité, surtout par les Romains.
Ils employaient en effet un tuf volcanique situé près de Pouzzoles pour la construction de leurs
édifices. C’est de là que vient le nom « pouzzolane » (Frias et Sanchez, 2013).
2.2.Types de pouzzolanes
Il existe deux types de pouzzolanes : les pouzzolanes naturelles et artificielles.
Les pouzzolanes naturelles sont essentiellement issues des éruptions volcaniques (les
scories volcaniques issues des lambeaux de laves). Sous l’effet de la diagénèse, ces matériaux
se transforment en tufs. En plus de ceux-ci, il y a aussi les terres à diatomée (contenant la silice
issue de la décomposition des cadavres de micro-organismes déposés dans les fonds marins),
les argiles calcinées pendant l’écoulement des laves volcaniques (Frias et Sanchez, 2013).
Les pouzzolanes artificielles sont pour la plupart des sous-produits agricoles ou industriels
(Walker et Pavia, 2010). Ce sont des matériaux riches en silice, en alumine et en oxydes de fer
et ayant subis une activation pour garantir leur activité pouzzolanique. L’activation peut être
physique, chimique ou thermique (Leussa, 2014, Saidat 2013). Ces pouzzolanes sont diverses.
On peut citer entre autre les laitiers de hauts fourneaux, les fumées de silice, les cendres

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volantes, les cendres de balles de riz, le métakaolin, etc., (Leussa, 2014, Frias et Sanchez, 2013).
Le métakaolin fera l’objet de cette recherche.
2.3.Obtention du métakaolin
Le métakaolin s’obtient par calcination des argiles kaolinitiques à des températures
comprises entre 600 et 900 °C. Sa production génère de faibles quantités de dioxyde de carbone
( Minh, 2012). Selon le même auteur, les températures de calcination dépendent du degré de
pureté en kaolinite des argiles utilisées. Selon Siddique et Klaus (2008), la température de
calcination est comprise entre 500 et 800 °C tandis que pour Hollanders et al (2016), et Cyr et
Escadeillas (2011), elle est comprise entre 600 et 850 °C.
Les argiles du groupe de la kaolinite sont les seules propres à la production de pouzzolanes.
Ceci est dû à leur structure cristalline T-O, où les liaisons interfolliaires entre les tétraèdres et
les octaèdres sont assurées des groupes hydroxyles. Or, pendant la calcination, on assiste à la
disparition de ces derniers. Cette réaction est la déshydroxylation. Elle conduit à la destruction
partielle ou complète de la structure cristalline de l’argile (Fernandez et al, 2010). L’argile
calcinée présente un désordre structural, ce qui explique sa réactivité (Siddique et Klaus, 2008 ;
Séynou et al, 2015). La réaction de calcination du métakaolin s’effectue selon l’équation
suivante (Minh, 2012) :
𝐀𝐥𝟐 𝐎𝟑 . 𝟐𝐒𝐢𝐎𝟐 . 𝟐𝐇𝟐 𝐎 → 𝐀𝐥𝟐 𝐎𝟑 . 𝟐𝐒𝐢𝐎𝟐 + 𝟐𝐇𝟐 𝐎
Il existe deux modes de calcination : la calcination traditionnelle et la calcination flash. La
première méthode consiste à introduire l’argile en boulets dans le four puis effectuer la
calcination pendant cinq heures à 750 °C. Ces boulets seront broyés à la fin de la calcination.
La seconde méthode consiste à broyer l’argile kaolinitique et les fines particules obtenues sont
calcinées en quelques secondes (Saidat 2013). La calcination flash, procédé propre à Argeco
Développement, est moins consommatrice d’énergie que la méthode traditionnelle.4
2.4.Propriétés physiques
Le métakaolin à l’état pur est d’une couleur blanchâtre (Siddique et Klaus, 2008). Mais la
présence d’autres éléments minéraux peut faire varier cette couleur. La masse volumique des
particules solides est d’environ 2.5 g/cm3. Celle-ci peut varier en fonction de la composition
minéralogique de la roche-mère ainsi que du processus de fabrication du métakaolin (Minh,
2012). La surface spécifique BET est variable comme le montre la Figure 6.

4
http://www.argeco.fr/le_metakaolin.php
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Tableau 5 : Surface spécifique du métakaolin (Minh 2012)

Figure 6 : Surface spécifique des métakaolins selon Minh, (2012)

Cette variation de la surface spécifique d’un métakaolin à un autre est due à la différence
de granulométrie, de morphologie et de texture. Selon Sidat (2013) et Tafraoui (2009), le
métakaolin fait partie des ultrafines avec des particules inférieures à 10µm. Sa granulométrie
moyenne est de 3 µm, avec 99.9 % < 16 µm (Siddique et Klaus, 2008). La Figure 7, indique
que le métakaolin a une granulométrie comprise entre celles des fumées de silices et des cendres
volantes.
La surface spécifique et la taille des particules ont une grande influence sur la demande en
eau du mortier ou de la pâte de ciment. En effet, les grandes surfaces spécifiques et les
granulométries fines induisent une augmentation de cette demande (Walker et Pavia, 2010).
Toutefois, la surface spécifique n’a pas d’effet sur la réactivité du métakaolin (Cyr et Escadeillas,
2011).

Figure 7 : Courbes granulométriques comparées de quelques fines (Minh, 2012)

2.5.Composition minéralogique et chimique du métakaolin


Selon le degré de pureté de l’argile kaolinitique utilisée, le métakaolin conséquent peut être
associé à d’autres minéraux tels que le quartz, l’hématite, l’illite, etc. (Siddique et Khan, 2011).
Le Tableau 6 présente un exemple de composition minéralogique de quelques argiles calcinées.

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Tableau 6 : Composition minéralogique de quelques argiles calcinées tirées de Siddique et Khan, (2011)

Argile calcinée Métakaolin (%) Quartz (%) Illite (%) Feldspaths (%) Muscovite (%)
1 36,00 21,85 6,93 4,23 31,00
2 31,50 31,10 9,69 4,62 23,01
3 40,00 18,11 6,18 3,82 31,90

Du point de vu chimique, le métakaolin contient majoritairement la silice et l’alumine,


dont la somme des pourcentages en masse peut dépasser 90 % (Minh, 2012). Les autres
constituants sont les oxydes de fer, de magnésium, de potassium, etc. (Siddique et Khan, 2011).
Le tableau ci-dessous présente la composition chimique de quelques métakaolins.
Tableau 7 : Exemple de composition chimique du métakaolin en pourcentages massiques (Minh, 2012)

SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO Na2O K2O TiO2


Composition
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
Khatib et al. 1996 52.1 41.0 4.3
Poon et al. 2001 53.2 43.9 0.4 0.02 0.05 0.2 1.7
Gruber et al. 2001 52.1 45.3 0.6 0.05 0.2 0.2 1.6
Staquet et al. 2004 55.0 40.0 0.6 <0.1 1.6 1.6
65.9 22.6 0.9 0.4 0.02
Batis et al. 2005
47.8 38.2 1.3 0.03 0.04

Selon la norme NF P 18-513 (2010), le métakaolin doit avoir : SiO2 + Al2O3 > 90 % en masse
(Cyr et Escadeillas, 2011).

2.6.Activité pouzzolanique du métakaolin


La réaction pouzzolanique est une réaction de dissolution-précipitation en milieu aqueux
entre l'hydroxyde de calcium et un matériau pouzzolanique (en général un silico-aluminate)
(Garcia-Diaz, 1995). Pour le métakaolin, la silice et l’alumine amorphes ou réactives qu’il
contient réagissent avec la chaux (Ca(OH)2) (Cyr et Escadeillas, 2011). Les composés formés
sont des silicates de calcium hydratés (C-S-H) ainsi que des produits cristallins tels que des
aluminates de calcium hydratés (C-A-H) et des aluminosilicates de calcium hydratés (C-A-S-
H). Les produits cristallins formés dépendent de la température de la réaction et du rapport
Métakaolin/chaux (AS2/CH) (Saidat 2013).

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Selon Minh (2012), la réaction chimique entre le métakaolin et la chaux peut se produire
suivant les équations ci-dessous :
CH/AS2 = 1 AS2 + 3CH + 6H → C2ASH8 + C-S-H
CH/AS2 = 1.67 AS2 + 5CH + 3H → C3AH6 + 2C-S-H
CH/AS2 = 2 AS2 + 6CH + 9H → C4AH13 + 2C-S-H
A = Al2O3, C = CaO, H = H2O, S = SiO2
L’ensemble des éléments chimiques entrant dans la réaction entre le métakaolin et la chaux
sont présentés dans le Tableau 8.
Tableau 8 : Eléments minéraux de la réaction du métakaolin avec la chaux (Garcia-Diaz, 1995)

2.7.Caractérisation de l’activité pouzzolanique


L’activité pouzzolanique d’un matériau est mesurée par la quantité de chaux fixée pour
un temps donné ainsi que la nature des composés chimiques formés. Il existe plusieurs
méthodes pour la détermination de la réactivité du métakaolin. Elles peuvent être classées en
trois groupes : les méthodes chimiques, les méthodes minéralogiques et celles mécaniques
(Seynou et al. 2015). Les méthodes chimiques sont des méthodes directes tandis que les autres
sont des méthodes indirectes (Leussa, 2014).

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2.7.1. Les méthodes directes


Ce sont l’essai Chapelle modifié et le test de Fratini.
 L’essai chapelle modifié
L’essai Chapelle modifié – encore appelé test de saturation à la chaux – consiste à mettre
en solution 1g de pouzzolane et 2g de chaux dans 250 ml d’eau à 90 °C. Après seize heures de
réaction, la chaux non combinée est dosée afin d’en déduire la masse fixée. Toutefois, il n’y a
pas de corrélation entre les résultats de cet essai et les résistances mécaniques des mortiers et
bétons. (Cyr et Escadeillas, 2011 ; Donatello et al. 2010). Selon la norme NF P 18-513 (2010), le
taux minimal de chaux fixé par le métakaolin doit être de 700 mg de Ca(OH)2/g.
 Le test de Fratini
Le test de Fratini est défini dans la norme EN 196-5 (Leussa, 2014). Il consiste à formuler
une pâte de 20g, composée de 80 % de ciment Portland et 20 % de matériau pouzzolanique.
L’ensemble est laissé dans un plastic scellé pendant 8 jours à 40 °C avant d’être refroidie à la
température ambiante puis filtrée. Le filtrat est dosé avec de l’acide chlorhydrique pour les ions
OH- et avec de l’EDTA pour les ions Ca2+. Le matériau est pouzzolanique s’il est situé en
dessous de la courbe de solubilité de la chaux donnée par la norme EN 196-5 (Seynou et al.
2015, Donatello et al. 2010).
2.7.2. Les méthodes indirectes
Ce sont les tests minéralogiques (ATD) et l’indice d’activité (Seynou et al. 2015).
 Analyse thermique différentielle (ATD)
Le but est de mesurer la différence de température entre l’échantillon étudié et un corps
inerte5. L’essai consiste à formuler des pâtes constituées d’un mélange de ciment Portland et de
la pouzzolane. On détermine la quantité résiduelle de Ca(OH)2 par le test d’ATD (Bich et al.
2009).
 L’indice d’activité
Il correspond au rapport entre la résistance en compression à 28 jours des mortiers contenant
des substitutions partielles du ciment Portland par le métakaolin et celle du mortier témoin
(Leussa, 2014). Pour qu’un métakaolin soit conforme à la norme NF P 18-513 (2010), son
indice d’activité doit être d’au moins 0,9. Si cet indice est compris entre 0,9 et 1, le métakaolin
est dit de type B. Si cet indice est supérieur à 1 alors le métakaolin est de type A. L’indice

5
http://loic.portelette.free.fr/Methodes/Atd/ATD-TG(Myriam).html
15
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d’activité dépendra de la qualité du métakaolin utilisé (Cyr et Escadeillas, 2011).


Pour déterminer cet indice, il convient de pratiquer plusieurs taux de substitution afin de
déterminer le taux optimal. Selon les données tirées de la littérature, différentes valeurs du taux
optimal de substitution ont été déterminées en fonction du métakaolin utilisé. Ces valeurs sont
consignées dans le Tableau 9.
Tableau 9 : Valeurs optimales de substitution du ciment Portland par le métakaolin (Saidat 2013)

Auteurs Taux optimal de substitution à 28 jours (%)


Katib et al. 1996 ; Sabir et al. 2001 ; Poon et 10
al. 2001 ; Badogiannis et al. 2002
Wild et al. 1996, 20
Badogiannis et al. 2002 ; San Nikolas 2011 25

Dans ce travail de recherche, des taux de substitution allant de 10 à 30% (avec un pas de
5%) de ciment Portland par le métakaolin seront adoptés.
2.8.Influences du métakaolin sur les propriétés des mortiers et bétons
Actuellement, le métakaolin est utilisé dans diverses formulations de mortier et de béton
(Siddique et Klaus, 2008). Cet intérêt est accordé au métakaolin à cause de ses effets positifs
sur les propriétés des mortiers et bétons à l’état frais et durcis.
2.8.1. Influence sur les propriétés à l’état frais
 La rhéologie
A l’état frais, les mortiers contenant du métakaolin sont plus visqueux que ceux faits avec
du ciment uniquement à des ratios E/C identiques. Il est donc nécessaire d’ajouter un adjuvant
au mortier contenant du métakaolin pour avoir la même consistance (Tafraoui, 2009, Siddique
et Klaus, 2008).
 La prise
La substitution partielle du ciment par le métakaolin a un effet retardateur sur la prise des
mortiers et bétons (Siddique et Klaus, 2008).
 L’hydratation
Le métakaolin a un effet accélérateur sur l’hydratation du ciment (Siddique et Klaus, 2008).
Ceci est dû à la grande surface spécifique du métakaolin. La chaleur d’hydratation maximale
est obtenue pour 10% de substitution (Saidat 2013). Mais pour Minh (2012), elle est maximale
pour 5% de substitution du ciment.

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2.8.2. Influence sur les propriétés à l’état durci


 La porosité
Grâce à son effet filler, l’ajout du métakaolin dans les mortiers et bétons conduit à la
réduction des diamètres de ports (Tafraoui, 2009). Selon Siddique et Klaus (2008), cette
réduction se produit pour des taux de substitutions inférieurs à 20 %. Toutefois, Saidat (2013)
souligne des divergences concernant la porosité totale des échantillons contenant du
métakaolin. Ceci s’explique par la variété des ciments utilisés d’une part et celle des
compositions d’autre part. D’après Tironi et al. (2015), l’augmentation du volume de la porosité
totale pénalise les résistances mécaniques.
 Les résistances mécaniques
La résistance mécanique des mortiers et bétons est liée à la vitesse d’hydratation du ciment.
A ceci s’ajoute l’effet de la réaction pouzzolanique quand le ciment est partiellement substitué
par le métakaolin (Minh, 2012). L’amélioration des résistances mécaniques a été observée par
plusieurs auteurs. En effet, la résistance en compression des bétons incorporant 10% de
métakaolin est supérieure à celle des bétons sans métakaolin (Kadri et al. 2011). Des
améliorations de même nature ont été aussi observées par d’autres auteurs (Tafraoui et al. 2009,
Tironi et al. 2012). Le Tableau 10 montre quelques valeurs de résistances en compression des
mortiers contenant ou non du métakaolin. Ces mortiers ont été formulés selon la norme EN
196-1.
Tableau 10 : Résistances en compression des mortiers avec et sans substitution (Tironi et al. 2012)

Taux de Taux de Résistance à 7 Résistance à 28


Eprouvette
kaolinite (%) substitution (%) jours (MPa) jours (MPa)
A2 76 30 32 49
A4 48 30 20 37
Témoin 0 31 38

Les résistances en flexion sont aussi améliorées selon les études de plusieurs auteurs (Qian
et Li, 2001 ; Courard et al. 2003).
 Le retrait
Le retrait est la variation de la longueur, due aux effets de l’hydratation du ciment d’une
part et de l’évaporation de l’eau d’autre part. Le retrait dû à l’hydratation, qui est aussi appelé
retrait endogène, est dû aux réactions chimiques (Minh, 2012). L’incorporation progressive du
métakaolin a pour effet immédiat la réduction du retrait endogène. Celui-ci se trouve toutefois

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accentué à long terme (Siddique et Klaus, 2008). Pour minimiser le retrait dû à l’évaporation
de l’eau, il faut immerger les mortiers et bétons dans de l’eau ou les entreposer dans un endroit
suffisamment humide (Minh, 2012).
 La résistance aux ions
Les mortiers et bétons contenant le métakaolin ont une plus grande résistance aux ions
chlorures. Le taux optimal de métakaolin est de 10% pour un rapport E/C = 0,3 et 20% pour
E/C = 0,5. De même, ils ont montré une plus grande résistance aux ions sulfates (Siddique et
Klaus, 2008).
2.9.Intérêt environnemental du métakaolin
La production du ciment occasionne d’importantes émissions de dioxyde de carbone dans
l’atmosphère (Tironi et al. 2015). Ceci est dû à la décarbonatation de la calcite à haute
température selon l’équation suivante (Minh, 2012) :
1 500°C
CaCO3 CaO + CO2

Ca = calcaire, CO3 = carbonate, CaO = oxyde de calcium, CO2 = dioxyde de carbone


La haute température de calcination (1500°C) est à l’origine de la grande consommation
d’énergie dans la production de ciment. Selon Popescu et al. (2003), la production de ciment requiert
1674 à 1799 kJ/kg en théorie mais en réalité, ces valeurs sont de 3100 à 3600 kJ/kg. Or la calcination
des argiles kaolinitiques se fait entre 600 et 850°C (Cyr et Escadeillas, 2011). Par conséquent, la
consommation d’énergie sera moindre. En outre, la calcination des kaolinites conduit à
l’émission de l’eau et non du CO2 (Tironi et al. 2015). Toutefois, Minh (2012) souligne une
faible émission de CO2 lors de la production de métakaolin. Le Tableau 11 donne les valeurs
comparatives de la consommation d’énergie et d’émission de CO2 entre la production de ciment
et du métakaolin.
Tableau 11 : Comparaison émission de CO2 du ciment et du métakaolin (Minh, 2012)

Les faibles quantités d’énergie requises et de dioxyde de carbone émises pendant la production de
métakaolin font de celui-ci est un matériau écologique (Minh, 2012).

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3. Le ciment
3.1.Définition, obtention et normalisation
D’après la norme NF EN 197-1 (2012), « Le ciment est un liant hydraulique, c'est-à-dire un
matériau minéral finement moulu qui, gâché avec de l'eau, forme une pâte qui fait prise et durcit
par suite de réactions et de processus d'hydratation et qui, après durcissement, conserve sa
résistance et sa stabilité même sous l'eau. »
Le constituant principal du ciment, le clinker s’obtient par calcination de calcaire mélangé
à de faibles quantités de matériaux tels que l’argile, la bauxite, le minerai de fer à environ 1500
°C. Cette cuisson conduit à la formation des silicates et aluminates de calcium après
refroidissement (Habert 2013). Le clinker obtenu est finement broyé avec un mélange de gypse
(<5 %) pour donner le ciment Portland. Les autres catégories de ciments sont obtenues en
ajoutant d’autres constituants. Ce sont : le laitier granulé de haut fourneau, les matériaux
pouzzolaniques, les cendres volantes, les schistes calcinés, le calcaire, les fumées de silice, etc.
Le ciment fait l’objet plusieurs normalisations à travers le monde. En France, la norme en vigueur
pour les ciments courants est la NF EN 197-1 (2012). Elle remplace la NF P 15-301 (1994).

3.2.Les types de ciments


Selon leurs compositions, il existe plusieurs types de ciments. Le Tableau 12 en donne les
différents types selon la norme NF EN 197-1 (2012).
Tableau 12 : Types de ciments selon les normes NF P 15-301 (1994) et NF EN 197-1 (2012)

Types de ciments Taux de Constituants


Autres constituants principaux (%)
NF P 15-301 NF EN 197-1 clinker (%) secondaires (%)
CPA CEM I 95 à 100 0 0à5
CPJ CEM II 65 à 94 S/D/P/Q/V/W/T/L/LL : 6 à 35 0à5
CHF, CLK CEM III 5 à 64 S : 36 à 95 0à5
CPZ CEM IV 45 à 89 D/P/Q/V/W : 11 à 55 0à5
CLC CEM V 20 à 64 S/P/Q/V/W : 36 à 80 0à5

S : Laitier de haut fourneau V : Cendres volantes siliceuses


D : Fumée de silice W : Cendres volantes calciques
P : Pouzzolanes naturelles T : Schiste calciné
Q : Pouzzolanes naturelles calcinées L et LL : Calcaire

3.3.Composition minéralogique et chimique du clinker


Les principaux minéraux du clinker du ciment Portland sont les silicates et aluminates de calcium
(C3S, C2S, C3A et C4AF) (Habert 2013). Ils représentent environ 90 % de la masse du clinker.

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Le Tableau 13 ci-dessous donne la composition minéralogique du clinker.


Tableau 13 : Composition minéralogique du clinker (Saidat 2013)

Les oxydes suivants composent le clinker du ciment Portland : CaO, SiO2, Al2O3, Fe2O3, MgO,
TiO2, K2O, et MnO2 (Benguedouar, 2013).
Tableau 14 : Composition chimique du clinker en pourcentages massiques (Benguedouar 2013)

Composé CaO SiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO TiO2 K2O et Na2O MnO2 P2O5
Teneur (%) 63 à 67 21 à 24 4à7 2,5 à 4 <5 < 0,5 0,5 à 1 1,5 1à2

3.4.Etat des lieux sur la production du ciment au Burkina Faso


Selon les estimations du ministère de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, le Burkina
Faso avait une demande nationale de 1,3 millions de tonnes de ciment par an en 2015. Elle
atteindra 10 millions de tonnes à l’horizon 2030. En 2015, le pays comptait quatre cimenteries
dont la capacité de production totale était de 2,5 millions de tonnes par an6. Ce sont notamment
– CIMFASO avec 1 million de tonnes par an extensible à 1,2 millions de tonnes, est la plus
grande cimenterie du pays7 – CIMBURKINA est la suivante avec 800 000 tonnes par an8,9 –
CIMAF a une capacité 500 000 tonnes par an extensible à 1 million de tonnes10 – Diamond
Ciment Burkina. Les ciments produits sont les CEMI 42.5, CEMII 42.5, CEMII 32.5.
CIMFASO produit aussi le CEMI 52.511 sur commande.

6
http://www.ecodufaso.com/burkina-faso-04-cimenteries-pour-25-millions-de-tonnes-de-ciment-par-an/ (consulté
le 20/12/2016)
7
http://www.fasozine.com/inauguration-de-cimfaso-lusine-permettra-dacroitre-loffre-en-ciment-de-qualite/
(consulté le 20/12/2016)
8
http://www.lesechosdufaso.net/cimburkina-enfin-le-ciment-de-qualité/ (consulté le 20/12/2016)
9
http://www.leconomistedufaso.bf/2015/03/09/cimburkina-simplante-officiellement/ (consulté le 20/12/2016)
10
http://www.cimentsafrique.com/index_slides_projets.php (consulté le 20/12/2016)
11
http://www.fasozine.com/inauguration-de-cimfaso-lusine-permettra-dacroitre-loffre-en-ciment-de-qualite/
(consulté le 20/12/2016)
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4. Conclusion
Nous retenons qu’il existe une diversité de minéraux argileux et que dans la nature, les
dépôts d’argile peuvent être une association de ces différents minéraux. L’argile est d’une
grande utilité. Mais c’est uniquement l’argile kaolinitique qui est employée dans la production
de matériau pouzzolanique. Pour accomplir parfaitement son rôle de pouzzolane, elle doit subir
des traitements qui sont soit thermique, soit chimique. Mélangé au ciment en présence de l’eau,
cette argile activée réagit chimiquement avec la portlandite libérée lors de l’hydratation du
clinker pour former de nouveaux composés : c’est la réaction pouzzolanique. Ce sont ces
composés qui ont un effet positif sur les propriétés de mortiers et bétons.

21
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III. MATERIAUX, MATERIEL ET METHODES


L’objectif de cette partie est de présenter les matériaux puis décrire les méthodes utilisées
pour réaliser les différents essais.

1. Matériaux
1.1.Les argiles
Les matériaux étudiés, comme déjà énoncé dans l’introduction, sont des argiles provenant
de cinq carrières. Ce sont Kamboinsé, Sabcé, Titao Kandarfa, Titao Sélogo et Tougou, comme
l’illustre la Figure 8. Nous les noterons respectivement Kb pour Kamboinsé, Sb pour Sabcé,
TK pour Titao Kandarfa, TS pour Titao Sélogo et Tg pour Tougou.

Figure 8 : Carte des cinq carrières

1.2.Le sable
Un sable 0/5 est utilisé. Il est obtenu par tamisage d’un sable sur un tamis de 5 mm puis
lavage du passant sur le tamis de 80 µm. Le refus est ensuite séché à 105 °C à l’étuve pendant
24 heures. Les essais d’analyse granulométrique par tamisage, d’équivalent de sable, de densité
au pycnomètre à air et densité apparente au cylindre ont été effectués sur ce sable pour son
identification. Les propriétés de ce sable sont consignées dans le Tableau 17 et sa courbe
granulométrique est représentée à la Figure 13.

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1.3.Le ciment
Le ciment utilisé est un CEM I 42.5 de CIMTOGO. Pour l’identification du ciment, le poids
spécifique au pycnomètre à air et la densité apparente au cylindre ont été déterminés.
1.4.L’adjuvant
L’adjuvant utilisé est un super plastifiant. L’objectif est d’avoir la même consistance pour
toutes les formulations sans augmenter le dosage en eau. En effet, l’addition des argiles
calcinées augmente la demande en eau du mortier. Un taux de 1% de super plastifiant a été
utilisé pour chaque formulation.
Ce taux de super plastifiant a été choisi à partir du mémoire de Savadogo, (2013) qui a
utilisé un taux de 2% pour le même ciment.

2. Matériel et méthodes
Les essais effectués ont pour objectif de faire une caractérisation complète des propriétés
physiques des cinq échantillons. Ensuite, elles permettront d’établir les indices d’activité à 7,
28, 56 et 90 jours.
2.1.Propriétés physiques des matériaux
2.1.1. Densité apparente
Cet essai permet de déterminer la densité sèche des matériaux. Les essais seront conduites
comme recommandé par les normes NF P 18-554 et NF P 18-555. L’essai consiste à remplir
un cylindre d’un volume d’un litre et de masse à vide connue. Le matériau y est versé au travers
d’un cône normalisé dans lequel est placée une grille de 2 mm de diamètre. Le cylindre rempli
est ensuite arasé puis pesé. La masse volumique du matériau s’obtient en divisant la masse
sèche de l’échantillon par le volume du cylindre. L’essai est repris une fois et la moyenne est
considérée comme la densité apparente du matériau. La Figure 9 présente le dispositif d’essai.

Figure 9 : Dispositif de détermination de la densité apparente

L’essai est effectué sur les cinq échantillons d’argile, le ciment et le sable.

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2.1.2. Poids spécifique


Le poids spécifique est la masse volumique des particules solides. Elle est déterminée à
l’aide d’un pycnomètre à air. L’essai est conduit selon la norme NF EN 1097-7. Le pycnomètre
est constitué de deux enceintes de volumes V1 et V2 connus et qui communiquent à l’aide d’une
soupape. Le matériau à étudier est introduit dans la deuxième enceinte comme présenté à la
Figure 10. Le poids spécifique du matériau est déterminé en appliquant la loi de Boyle-Mariotte
à l’air contenu dans le pycnomètre comme suit : 𝐏𝟏 . 𝐕𝟏 + 𝐏𝐚𝐭𝐦 . 𝐕𝟐 = 𝐏. 𝐕
L’essai est repris deux fois puis la moyenne est considérée comme le poids spécifique du
matériau. L’essai est effectué sur les échantillons d’argile, le sable et le ciment.

Figure 10 : Dispositif de détermination du poids spécifique

2.1.3. Test au bleu de méthylène


Cet essai a pour objectif de déterminer l’argilosité des sols en fonction de la quantité de bleu
de méthylène qu’ils absorbent. L’essai est conduit selon la norme NF P94-068 (1998). Il s’agit
de prélever 30 à 60 g d’échantillon pour les sols argileux et 60 à 120 g pour les sols moins
argileux, passant au tamis de 5 mm. La teneur en eau du sol doit être connue. A cet échantillon
de sol, une quantité de 500 ml d’eau distillée est ajoutée. Le mélange est agité à une vitesse de
700 trs/min pendant au moins 5 minutes puis la vitesse est ramenée à 400 trs/min pendant le
reste de l’essai. A partir de ce moment, des quantités de 5 à 10 ml de bleu de méthylène y seront
ajoutées jusqu’à saturation. Le volume de la solution de bleu de méthylène introduite est noté.
Enfin la masse de bleu de méthylène pour 100 g de sol est déterminée par la formule suivante :
𝐁
𝐕𝐁𝐒 = 𝐌 × 𝟏𝟎𝟎 où 𝐁 = 𝟎, 𝟎𝟏 × 𝐕
𝟎

VBS [g/kg] : Valeur au Bleu du Sol ; B [g] : La masse de bleu absorbée par le sol
M0 [g] : la masse sèche du sol ; V [ml] : Le volume de bleu introduit
L’argilosité du sol est déterminée comme ci-dessous :
VBS < 0,2 : sols sableux
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0,2 < VBS < 2,5 : sols limoneux


2,5 < VBS < 6 : sols limono-argileux
6 < VBS < 8 : sols argileux
VBS > : 8 sols très argileux
2.1.4. Limites d’Atterberg
L’essai se réalise sur les passants de 400 µm selon la NF P94-051 (1993). Un échantillon
de sol sec de masse m ≥ 200*Dmax est nécessaire pour l’essai. Il faut au moins une masse de
200 g de passants au tamis de 400 µm. Les deux limites d’Atterberg, la limite de liquidité et la
limite de plasticité sont ensuite déterminées.
La limite de liquidité est déterminée à l’aide de la coupelle de Casagrande. La totalité du
tamisat est malaxée afin d’obtenir un mélange homogène et presque fluide. On prélève ensuite
une pâte d’environ 70 g qu’on étale dans la coupelle puis on fait une rainure. On applique des
coups jusqu’à la fermeture des deux lèvres sur environ un centimètre. Le nombre de coups doit
être compris entre 15 et 35. On cherche à réaliser 5 cinq essais dont au moins deux essais avec
un nombre de coups inférieur à 25 et au moins deux autres avec un nombre de coups supérieur
à 25. La limite de liquidité est la teneur en eau pour laquelle les deux lèvres se rejoignent pour
25 coups.
La limite de plasticité est déterminée en faisant des rouleaux d’environ 10 cm de long et
3±0,5 mm de diamètre avec la pâte sur une plaque métallique. La limite de liquidité est la teneur
en eau pour laquelle le rouleau se rompt dès qu’on atteint les dimensions requises. Deux essais
sont réalisés et la moyenne des teneurs en eau est la limite de plasticité.
2.1.5. Equivalents sable
L’essai d’équivalent de sable a pour objectif de déterminer la propreté d’un sable. L’essai
est effectué selon la norme NF P18-598 (1991) . L’essai consiste à introduire deux prises de
120±1 g de matériau sec dans deux éprouvettes contenant 100 ml de solution lavante. Après
élimination des bulles d’air et une mise au repos de 10 minutes, ces éprouvettes sont bouchées
puis agitées à l’aide d’une machine à secousses pendant 30s. Le volume de solution lavante des
éprouvettes est complété à 380 ml. Après 20 min ± 10s de repos, les grandeurs suivantes sont
déterminées : l’équivalent de sable à vue (ESv) puis au piston (ES). Les valeurs moyennes
seront considérées pour la détermination des applications possibles de ce sable comme indiqué
au Tableau 15.

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Tableau 15 : Interprétation des résultats de l'équivalent de sable

ESv ES Classement et qualité du sable

ESv < 65 ES < 60 Sable argileux : risque de retrait ou gonflement, pas bon
pour le béton de qualité
65 ≤ ESv ≤ 75 60 ≤ ES ≤ 70 Sable légèrement argileux : propreté admissible pour béton
de qualité courante (retrait possible)
75 ≤ ESv ≤ 85 70 ≤ ES ≤ 80 Sable propre à faible pourcentage de fines argileuses : bon
pour le béton de haute qualité
Sable très propre : pas de fines argileuses, ce qui risque en
ESv ≥ 85 ES ≥ 80 fait d’amener un défaut de plasticité du béton  augmenter
le dosage d’eau ; donne des bétons exceptionnels de très
haute résistance

2.1.6. Analyse granulométrique par tamisage


Cet essai permet de déterminer la répartition granulaire d’un sol. Les analyses sont
effectuées selon les prescriptions de la norme NF P18-560 (1990). L’essai est réalisé avec une
masse d’échantillon sec d’environ 400×Dmax, où Dmax est le plus grand diamètre de l’échantillon
estimé à vue d’œil. La prise d’essai est imbibée pendant 24 heures puis lavée sur un tamis 80
µm. Le refus est mis à l’étuve pendant 24 heures à 105 °C. Après séchage, ce refus est tamisé
sur une série de tamis de diamètres compris entre 80 µm et Dmax pour déterminer la courbe
granulométrique de l’échantillon. Cette courbe devra être complétée par un essai de
sédimentométrie.
Pour les échantillons d’argile qui font l’objet de cette étude, une masse de 2 kg a été utilisée.
Le diamètre maximal est estimé à 5 mm. La courbe granulométrique du sable utilisé a été
déterminée par cette méthode. Les coefficients suivants ont aussi été déterminés :
𝑫𝟔𝟎
 𝑪𝒖 =
𝑫𝟏𝟎
, où Cu est le coefficient d’uniformité ou de Hazen, D60 étant le diamètre
correspondant à 60% des passants et D10 celui correspondant à 10% des passants.
Pour Cu < 2 la granulométrie est dite uniforme et pour Cu > 2 elle est dite étalée.
(𝑫𝟑𝟎 )𝟐
 𝑪𝒄 = , où Cc est le coefficient de courbure et D30 le diamètre correspondant à
𝑫𝟏𝟎 .𝑫𝟔𝟎
30% des passants. Le sable est bien gradué si Cc est compris entre 1 et 3.
1
 𝑴𝒅𝑭 = 100 . ∑ 𝑅𝑒𝑓𝑢𝑠 𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙é𝑠 𝑒𝑛 % 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑎𝑚𝑖𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑑𝑢𝑙𝑒{23, 26, 29, 32, 35, 38},
où MdF est le module de finesse ; il permet de caractériser l’importance des éléments
fins dans un granulat.
2.1.7. Analyse granulométrique par sédimentométrie
Le but de cet essai est de déterminer la courbe granulométrique des particules de diamètre
inférieur à 80µm. L’essai est conduit d’après la NF P94-057 (1992). Une masse m > 200×Dmax
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du sol sec est nécessaire. Les particules de diamètre inférieur à 80 µm sont extraites de la prise
d’essai par tamisage humide, après 24 heures d’imbibition dans de l’eau. Une masse sèche de
80 ± 10g de cette fraction est nécessaire pour cet essai. La distribution granulaire est déterminée
en fonction de la vitesse de décantation des particules.
2.2.Calcination des échantillons d’argile
Pour la calcination, les échantillons bruts d’argile ont été broyés puis tamisés à 125 µm. Les
passants obtenus sont calcinés à 700 °C pendant trois heures à l’aide du four SN 320177 de
Controlab. Après refroidissement, les échantillons calcinés sont conservés dans des sachets
plastiques tout au long des essais. La température et la durée de calcination sont des données
fournies par l’encadrement.
2.3.Détermination du taux d’amorphes
Cet essai consiste à déterminer le taux de silice et d’alumines amorphes contenues dans un
échantillon d’argile. La méthode utilisée est celle de Keyser. Elle permet de suivre la cinétique
de dissolution des silicoaluminates amorphes dans une solution d’acide fluorhydrique à 1%.
Pour ce faire, une masse de 1 g d’échantillon d’argile calcinée est introduite dans 200 ml
d’acide fluorhydrique à 1%. Le mélange est agité pendant 40 minutes suivi d’une filtration sur
un papier filtre sans cendre. Le résidu est étuvé pendant 24 heures à 105 °C puis pesé. Le taux
d’amorphes est enfin déterminé par la formule ci-dessous :
𝒎 𝟏 − 𝒎𝟐
%𝑨𝒎𝒐𝒓𝒑𝒉𝒆 = × 𝟏𝟎𝟎
𝒎𝟏
𝒎𝟏 [𝒈] : Masse de l’échantillon avant dissolution dans l’acide
𝒎𝟐 [𝒈] : Masse du résidu sec
2.4.Essais mécaniques
2.4.1. Formulation du mortier
La conception des mortiers est effectuée selon la norme NF EN 196-1 (2006). La
procédure est la même que celle du mortier normal. Dans cette étude, le ciment sera
partiellement substitué par les argiles calcinées aux taux massiques suivants : 10%, 15%, 20%,
25% et 30%. Pour les cinq échantillons, un seul mortier témoin sera formulé pour chaque durée
de cure. Ces durées sont de 7, 28, 56 et 90 jours. Les compositions des mortiers sont consignées
dans le Tableau 16. Le rapport eau/liant est maintenu à 0,5. Le liant est la somme du ciment et
de l’argile calcinée.

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Tableau 16 : Composition du mortier à différents taux de substitution

Taux de Super
Argile
substitution Sable (g) Ciment (g) Eau (g) plastifiant 1%
calcinée (g)
(%) (g)
0 1350 450 0 225 4,5
10 1 350 405 45 225 4,5
15 1 350 382,5 67,5 225 4,5
20 1 350 360 90 225 4,5
25 1 350 337,5 112,5 225 4,5
30 1 350 315 135 225 4,5

Pour la préparation du mortier, un malaxeur Réf. 10031.5 de Controlab est utilisé. Un


malaxage à sec du ciment et du sable a été effectué pendant deux minutes. Celui-ci a été suivi
d’un deuxième malaxage pendant deux minutes après ajout d’eau. La mise en place est faite
comme indiqué sur la Figure 11.

Figure 11 : Mise en place du mortier

La mise en place du mortier se fait dans des moules pour éprouvettes 4×4×16 cm. Le mortier
y est coulé en deux couches et chacune est vibrée à l’aide d’une table à secousses qui applique
60 coups par couche. Après 24 heures ce mortier est démoulé puis les éprouvettes de mortier
sont immergées dans une eau conservée à 20 ± 2 °C durant toute la période de cure.
2.4.2. Tests mécaniques sur les éprouvettes de mortier formulé
Les tests effectués sont la flexion en trois points et la compression. Les essais sont réalisés
conformément à la norme NF EN 196-1 (2006). La presse mécanique utilisée est du type
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C0049N de Controlab, de capacité 250 kN en compression et 15 kN en flexion. Il s’agit de


tester chaque éprouvette en flexion et après rupture, les deux morceaux sont testés en
compression.
2.4.2.1.La flexion trois points
L’essai de flexion trois points consiste à rompre chacune des trois éprouvettes comme
indiqué à la Figure 12-a. Après la rupture, la contrainte correspondante est calculée par la
formule suivante :
𝟏, 𝟓𝐅𝐟 × 𝐥
𝛔𝐟 =
𝐛𝟑
𝛔𝐟 [MPa]: Contrainte de flexion 𝐅𝐟 [N] : La force de rupture en flexion
𝐥 [mm] : Distance entre les appuis 𝐛 [mm] : La base
𝐥 = 𝟏𝟎𝟎 𝐦𝐦 et 𝐛 = 𝟒𝟎 𝐦𝐦

2.4.2.2.L’essai de compression
Cet essai s’effectue sur les six morceaux issus de la rupture en flexion des trois éprouvettes.
L’essai est illustré sur la Figure 12-b. Chaque morceau est testé en compression uni axiale
jusqu’à la rupture et la résistance correspondante est déterminée par la formule suivante.
𝐅𝐜
𝛔𝒄 =
𝐛𝟐
𝛔𝒄 [𝐌𝐏𝐚] : Résistance en compression
𝐅𝐜 [𝐍] : La force de rupture en compression 𝐛[𝐦𝐦] : base (𝐛 = 𝟒𝟎 𝐦𝐦)
La moyenne des six résistances sera considérée pour la formulation. Si une résistance
s’écarte de ±10% de la moyenne, elle est écartée et une nouvelle moyenne est calculée en
utilisant les cinq valeurs restantes.

a) Flexion b) Compression
Figure 12 : Essai flexion trois points sur mortier (a) et compression (b)

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IV. RESULTATS ET DISCUSSION


1. Propriétés physiques des matériaux
1.1.Le sable
Les propriétés du sable sont présentées dans le Tableau 17. Les valeurs de l’équivalent de sable
sont supérieures à 80. Ceci implique une augmentation de la demande en eau des mortiers.
Tableau 17 : Propriétés physiques du sable utilisé

Propriété Valeur Interprétation


Masse volumique apparente (g/cm3) 1,58
Poids spécifique (g/cm3) 2,7
Coefficient d’uniformité (Cu) 3,2 Granulométrie étalée
Coefficient de courbure (Cc) 0,8 Sable mal gradué
Module de finesse (MdF) 1,27
Equivalent de sable à vue (ESv) 88,5 Sable très propre, augmentation
Equivalent de sable au piston (ES) 92 possible de la demande en eau

La Figure 13 ci-dessous présente la courbe granulométrique du sable.


100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
0,01 0,1 1 10
Diamètre (mm)

Figure 13 : Courbe granulométrique du sable utilisé

1.2.Le ciment
Le poids spécifique et la densité ont été déterminés pour ce ciment. Les résultats sont
présentés ci-dessous :
 Densité apparente (g/cm3) : 1,19
 Poids spécifique (g/cm3) : 3,22

30
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1.3.Les argiles
1.3.1. Les densités
Les densités apparente et absolue des différentes argiles ont été déterminées et les résultats
sont présentés dans le Tableau 18 ci-dessous.
Tableau 18 : Densités apparente et absolue des différents échantillons d'argile

Carrière Kb Sb TK TS Tg
Densité apparente (g/cm3) 0,78 0,58 0,67 0,46 0,57
Densité absolue (g/cm3) 2,97 2,84 2,67 2,92 2,72

Ces résultats montrent que l’échantillon Kb a les densités les plus élevées. Les densités
absolues sont similaires avec un écart assez faible (0,3 g/cm3) entre les valeurs extrêmes.
1.3.2. L’analyse granulométrique
Nous avons effectué une analyse granulométrique par tamisage qui est complétée par un
essai de sédimentométrie. Les courbes granulométriques complètes des échantillons d’argile
sont présentées à la Figure 14.
Le diamètre de 80 µm est considéré comme la plus petite taille de grains pour le tamisage.
Les résultats de cette analyse sont présentés dans l’Annexe I (page 46). Les coefficients
caractéristiques Cu et Cc des différentes argiles sont présentés dans le Tableau 19 ci-dessous.
Tableau 19 : Coefficients caractéristiques des courbes granulométriques

Echantillon Kb Sb TK TS Tg
D60 (µm) 108,88 67,23 27,57 5,51 8,07
D30 (µm) 6,96 5,30 6,56 2,53 3,80
D10 (µm) 0,39 2,11 2,32 1,20 1,69
Cu 279,38 31,83 11,89 4,61 4,77
Cc 1,14 0,20 0,67 0,97 1,06

L’analyse granulométrique par sédimentométrie a permis de déterminer la répartition


granulaire des fines. Les résultats sont présentés dans l’Annexe II (page 47). Les passants de 2
µm sont présentés dans le Tableau 20.
Cette analyse montre que les échantillons étudiés sont tous des sols fins car plus de 50 %
des particules sont des passants de 80 µm (Philipponnat et Hubert, 1998). Tg contient le plus
de fines avec 93,6 % de passants à 80 µm. La fraction argileuse est plus élevée dans TS (23,0
%). En outre, les sols étudiés présentent une granulométrie étalée. Kb et Tg sont bien gradués
les trois autres étant mal gradués.

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Tableau 20 : Passants cumulés à 2µm

Echantillon Kb Sb TK TS Tg
Passants cumulés 2 µm (%) 21,70 9,00 9,00 23,00 14,00

100%

95%

90%

85%

80%

75%

70%

65%

60%
Passants cumulés

55% Kb
50% Sb
TK
45%
TS
40% Tg
35%

30%

25%

20%

15%

10%

5%

0%
0,001 0,01 0,1 1 10 100
Diamètre des grains (mm)

Figure 14 : Courbes granulométriques complètes des échantillons d'argile

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1.3.3. Les limites d’Atterberg


La limite de liquidité à la coupelle et la limite de plasticité au rouleau ont été déterminés
pour chaque échantillon. Les résultats sont présentés dans le Tableau 21.
Tableau 21 : Résultats limites d'Atterberg

Carrière Kb Sb TK TS Tg
Limite de liquidité WL (%) 45 44,5 33 48 44,5
Limite de plasticité WP (%) 24,6 36,1 23 33,2 37
Indice de plasticité IP (%) 20,4 8,4 10 14,8 7,5

Ces résultats montrent que tous les échantillons ont des limites de liquidité inférieures à
50%. Ils sont donc peu plastiques (Philipponnat et Hubert, 1998). En outre, Kb et TK présentent
les indices de plasticité les plus élevés, 20,4 et 14,8 respectivement. Ces résultats confirment
ceux de la sédimentométrie qui indiquent que les échantillons Kb et TS contiennent une fraction
argileuse plus importante. La Figure 15 présente le diagramme de Casagrande. Les échantillons
de Kb et de TK sont des argiles peu plastiques (CL). Les trois autres échantillons sont des
limons peu plastiques (ML).
30

25
Kb
20
TS
Ip (%)

15
TK
WL = 50 %

Sb
10

5 Tg

0
0 10 20 30 40 50 60
WL (%)

Figure 15 : Diagramme de Casagrande

1.3.4. La valeur au bleu de méthylène


Les résultats des essais sont présentés dans le Tableau 22.
Tableau 22 : Valeurs au bleu de méthylène des sols

Echantillon Kb Sb TK TS Tg
Valeur au bleu (g/100g) 0,84 0,48 0,62 0,92 0,42

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Ces résultats indiquent que les valeurs au bleu de méthylène de ces échantillons sont faibles.
Toutes les valeurs sont comprises entre 0,2 et 2,5. Selon la norme NF P94-068 (1998), ces
échantillons sont des sols limoneux. TS et Kb présentent les valeurs les plus élevées. Ceci
confirme l’importance de la fraction argileuse contenue dans ces échantillons comme observé
précédemment dans l’analyse granulométrique.
1.3.5. Activité de la fraction argileuse
L’activité de la fraction argileuse est exprimée par l’indice de Skempton donné par la
formule suivante :
𝐈𝐏
𝐀=
%𝐅𝐫𝐚𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐫𝐠𝐢𝐥𝐞𝐮𝐬𝐞
Le Tableau 23 présente les valeurs de l’activité de la fraction argileuse des échantillons.
Tableau 23 : Activité de la fraction argileuse

Echantillon Kb Sb TK TS Tg
IP (%) 20,40 8,40 10,00 15,10 7,50
Fraction argileuse (%) 21,70 9,00 9,00 23,00 14,00
A 0,94 0,93 1,11 0,66 0,54

Les fractions argileuses Tg et TS sont inactives, car leurs activités sont inférieures à 0,75.
Les trois autres échantillons ont une activité normale car elle est comprise entre 0,75 et 1,25.
Enfin, c’est l’échantillon TK qui présente la plus grande activité ce qui confirme les résultats
de l’essai au bleu de méthylène (Philipponnat et Hubert, 1998).

2. Le taux d’amorphes
Les passants de 80 µm des argiles calcinées ont été utilisés pour la réalisation de cet essai.
Les résultats sont présentés dans le Tableau 24.
Tableau 24 : Taux d'amorphes pour chaque échantillon

Echantillon Kb Sb TK TS Tg
Taux amorphes (%) 14,99 11,62 18,24 15,57 16,11

Ces résultats indiquent que TK contient le taux d’amorphes le plus élevé (18,24%). Kb, TS
et Tg contiennent des taux d’amorphes voisins. Sb présente le taux d’amorphes le plus bas avec
11,62%. Ces résultats laissent penser que la carrière de Titao Kandarfa présentera
vraisemblablement l’activité pouzzolanique la plus importante.

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3. Propriétés physiques et mécaniques des mortiers


3.1.La résistance en compression
Nous avons étudié les résistances en compression des mortiers à 7, 28, 56 et 90 jours.
3.1.1. Les résistances en compression à 7 jours
Les résultats de ces résistances sont présentés sur la Figure 16 et dans le Tableau 25.

50 0% 10% 15% 20% 25% 30%

40
Résistances (MPa)

30

20

10

0
Kb Sb TK TS Tg

Figure 16 : Résistances en compression à 7 jours d’âge

Ces résultats indiquent que le mortier témoin a la résistance la plus élevée à 7 jours d’âge
(40,4 MPa) tandis que celles des mortiers contenant du metakaolin sont moins élevées. En outre,
les résistances diminuent globalement avec l’augmentation du taux de substitution du ciment
par les métakaolins. Ces valeurs moins élevées indiquent que l’activité pouzzolanique de ces
métakaolins serait faible à 7 jours de cure. Cette observation est confirmée par Subaşi et
Emiroğlu, (2015). La résistance maximale est obtenue à 10% de taux de substitution pour tous
les échantillons sauf pour TK où il est de 15%. Ce résultat confirme les résultats de Vu et al.
(2001) qui ont montré que le taux optimal de substitution du ciment par le métakaolin est de
10% pour un temps de cure de 3 à 7 jours. Notons que Kb donne les meilleures résistances de
façon générale. Les valeurs de résistance se situent en moyenne autour de 30 MPa, avec 35 MPa
à 10% et 27 MPa à 30%. Toutefois, c’est Sb qui donne les plus grandes résistances avec 38
MPa, 35 MPa et 34 MPa respectivement à 10%, 15% et 20%. Au vue de ces résultats, les
échantillons Kb et Sb sont ceux qui présentent la meilleure activité pouzzolanique à 7 jours.
Tableau 25 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 7 jours

Taux de substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 40,44 40,44 40,44 40,44 40,44
10 35,80 38,17 29,11 23,36 37,19
15 30,56 35,47 33,34 20,27 26,48
20 29,56 34,33 20,17 22,91 21,29
25 29,50 19,70 17,78 18,70 26,26
30 27,67 19,72 17,30 16,98 20,44

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3.1.2. Les résistances en compression à 28 jours


Les résultats de ces résistances sont présentés sur la Figure 17 et dans le Tableau 27. Ils
montrent que la résistance en compression du mortier témoin a légèrement évolué en passant
de 40,4 MPa à 49 MPa. A contrario, il y a eu une croissance significative des résistances en
compression pour tous les échantillons contenant du métakaolin à tous les taux de substitution.
Ce sont surtout les échantillons TK et TS qui affichent les plus fortes valeurs de résistance. En
effet, TK donne les meilleures résistances à tous les taux hormis celui de 20 % où TS donne la
meilleure résistance. Les résistances des trois autres mortiers sont similaires à tous les taux avec
un faible écart. Ces résistances diminuent avec l’augmentation du taux de substitution. Les
résistances obtenues pour Sb sont les plus faibles. Leurs meilleures résistances sont obtenues à
10% de substitution hormis pour Tg et TS où les meilleurs résultats sont obtenus à 15% et 20%
respectivement.
Ces résultats impliquent une forte activité pouzzolanique entre 7 et 28 jours. Cette
observation concorde avec les résultats de Wild et al. (1996) qui ont observé une forte activité
pouzzolanique entre 7 et 14 jours d’âge. Ces résultats indiquent aussi que c’est l’échantillon qui
a le taux d’amorphes le plus élevé qui atteint les meilleures résistances à 28 jours.

0% 10% 15% 20% 25% 30%


60

50
Résistances (MPa)

40

30

20

10

0
Kb Sb TK TS Tg

Figure 17 : Résistances en compression à 28 jours d'âge

Ces résultats permettent de faire le classement de ces échantillons en fonction de leur


aptitude à la production de métakaolin conformément à la norme NF P 18-513 (2010). A cet
effet, nous utiliserons les indices d’activité de ces échantillons qui sont présentés sur la Figure
18.

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1,1 0% 10% 15% 20% 25% 30%


1,0
0,9
Indices d'activité

0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
Kb Sb TK TS Tg

Figure 18 : Indices d'activité à 28 jours d'âge

Selon le classement on distingue deux types de métakaolins : les métakaolins de type A


et de type B. Pour le métakaolin de type A, l’indice d’activité à 28 jours est d’au moins 1. Pour
celui de type B, cet indice est compris entre 0,9 et 1. Le taux de substitution maximal fixé par
la norme est de 15%. Le métakaolin de type A est requis pour les bétons conformes à la norme
NF EN 206-1 (2004) tandis que celui de type B peut être utilisé pour les autres bétons, n’étant
pas soumis aux exigences de la norme NF EN 206-1 (2004). Le Tableau 26 donne la répartition
des cinq échantillons en métakaolins de type A et B.
Une addition minérale est dite de type I lorsque celle-ci est quasiment inerte. Elle est
dite du type II si elle est pouzzolanique (NF EN 206-1/CN, 2012). Selon la norme ASTM C618
(1999), une addition est inerte si son indice d’activité à 28 jours est inférieur à 0,67.
Tableau 26 : classification des cinq échantillons en métakaolins de types A et B

Taux de substitution (%) Métakaolin de type A Métakaolin de type B


10 TK Kb, TS, Tg
15 Kb, TK, TS, Tg

Le Tableau 26 indique que dans les limites fixées par la norme NF P 18-513 (2010), seul
TK est propre à la production de métakaolin de type A pour 10% de substitution. Au taux de
15%, il donne un métakaolin de type B tout comme les autres échantillons qui donnent le même
type de métakaolin aux taux de 10 et 15%. Seul Sb avec des indices d’activité inférieurs à 0,9
à tous les taux de substitution ne peut pas être utilisé dans la production de métakaolin conforme
à la norme NF P 18-513 (2010).
Il ressort de ces résultats que TK peut être utilisé comme addition de type II au sens de la
norme NF EN 206-1/CN (2012) pour un taux de 10% de substitution. De plus, tous les autres
indices d’activité à 28 jours sont supérieurs à 0,67 donc ces métakaolins ont des propriétés
pouzzolaniques. Ils ne peuvent donc pas être utilisés comme addition de type I.

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Signalons que les résultats montrent que les indices d’activité de TK et TS à 20% sont
supérieurs à 1. A 25 et 30%, les indices de TK dépassent 0,9. Donc la limite de 15% fixée par
la norme NF P 18-513 (2010) pourrait être étendue à 20% voire 25% de substitution.
A 25% de substitution, tous les indices d’activité sont supérieurs à 0,75. C’est le métakaolin
Tg qui présente la plus faible valeur et elle est de 0,76. Donc tous ces métakaolins peuvent être
utilisés comme additions pouzzolaniques au sens de la norme ASTM C618.
Tableau 27 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 28 jours

Taux de substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 49,85 49,85 49,85 49,85 49,85
10 47,74 44,49 51,75 46,48 45,45
15 46,66 43,23 48,74 46,83 47,67
20 42,93 38,91 50,18 50,45 40,57
25 38,14 38,73 49,28 40,39 38,08
30 38,39 37,06 47,10 37,98 39,13

3.1.3. Les résistances en compression à 56 jours


La Figure 19 et le Tableau 28 ci-dessous présente les résultats des résistances en
compression à 56 jours.

0% 10% 15% 20% 25% 30%


60
Résistances (MPa)

50

40

30

20

10

0
Kb Sb TK TS Tg

Figure 19 : Résistances en compression à 56 jours d'âge

La résistance du mortier témoin reste presqu’inchangée par rapport à celle de 28 jours,


48,8 MPa contre 49,8 MPa. En outre, les résistances obtenues pour TK et TS sont elles aussi
quasiment les mêmes que celles de 28 jours. Mais à 30% pour TK et TS, et à 25% pour TK, les
résistances sont anormalement faibles. Ces résultats montrent donc que l’activité pouzzolanique
entre 28 et 56 jours est moins importante, voire inexistante, ce qui confirme les résultats obtenus
par. Wild et al, (1996).
En outre, les résultats de Sb et Tg sont plus faibles que ceux de 28 jours à tous les taux
de substitution. Ces résultats ne nous permettent pas d’apprécier l’activité pouzzolanique de ces
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deux échantillons entre 28 et 56 jours.


Paradoxalement, les résultats de Kb sont nettement supérieurs à ceux obtenus à 28 jours.
L’accroissement des résistances est plus remarquable à 10% et 15% de substitution où elles
atteignent respectivement 58 MPa et 57 MPa contre 47 MPa et 46 MPa à 28 jours, soit un
accroissement de 11 MPa. L’échantillon de Kb est le meilleur à 56 jours.
Ces résultats montrent que l’activité pouzzolanique de Kb est restée élevée entre 28 et 56
jours. Ceci serait dû au taux de fines argileuses. En effet, en deçà de 2µm la courbe
granulométrique de cet échantillon est au-dessus de celles des autres échantillons. D’après
Siddique et Klaus (2008), les fines améliorent la densité des mortiers et bétons grâce à leur effet
filler. Ceci a un effet positif sur les résistances mécaniques (Tironi et al, 2015).
Tableau 28 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 56 jours

Taux de substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 48,86 48,86 48,86 48,86 48,86
10 58,83 31,84 53,21 48,97 38,50
15 57,25 30,73 50,68 51,04 46,87
20 48,20 38,53 48,76 48,90 39,36
25 47,69 28,75 45,76 31,47 36,31
30 41,22 23,77 34,26 29,81 34,21

3.1.4. Les résistances en compression à 90 jours


Les résultats de ces résistances sont présentés sur la Figure 20 et dans le Tableau 29.

0% 10% 15% 20% 25% 30%


70
Résistances (MPa)

60
50
40
30
20
10
0
Kb Sb TK TS Tg

Figure 20 : Résistances en compression à 90 jours d'âge

La résistance obtenue pour le mortier témoin dans ces résultats est nettement supérieur
à celle obtenue à 56 jours d’âge, 59 MPa, soit 11 MPa de plus. Ces résultats font état d’une
croissance générale des résistances de compression pour tous les échantillons à tous les taux de
substitution, dont les meilleures valeurs sont affichées par Kb. En effet, les résistances
maximales sont obtenues à 10% et 15% de substitution et elles sont de 69 MPa et 68 MPa

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respectivement contre 59 MPa pour le mortier témoins. Ensuite viennent TK et TS. Sb donne
les plus faibles contraintes de compression à tous les taux de substitution.
En somme, Kb donne les meilleurs résultats à 90 jours, avec une résistance maximale de 69
MPa au taux de 10% qui est le taux optimal de substitution à toutes les durées de cure.
L’échantillon TK a atteint les meilleures résistances à 28 jours avec un maximum de 51,7
MPa au taux de 10 %. A 90 jours, il présente une évolution assez significative des résistances
avec un maximum de 66 MPa au taux de 15 %. Mais ses résistances sont deuxièmes après celle
de Kb ce qui implique un accroissement des résistances plus faible à long terme. Les bonnes
résistances obtenues par TK à 28 jours seraient donc dues au taux d’amorphes élevé de cet
échantillon par rapport aux autres. En effet, malgré ce taux d’amorphes élevé, cet échantillon
contient une proportion de fines argileuses plus faible que Kb (9 % contre 21,7 %). L’effet filler
est donc vraisemblablement plus important dans le mortier de Kb.
Tableau 29 : Valeurs moyennes des résistances en compression à 90 jours

Taux de substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 59,33 59,33 59,33 59,33 59,33
10 69,03 54,14 63,60 54,10 56,34
15 68,20 47,45 66,19 58,44 60,29
20 65,14 46,23 64,03 62,53 47,89
25 64,06 45,19 60,43 52,29 42,81
30 53,10 40,09 51,79 45,63 42,52

3.2.Résistances en flexion trois points


Tableau 30 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 7 jours

Taux de Substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 5,78 5,78 5,78 5,78 5,78
10 5,89 6,10 5,00 5,18 5,59
15 5,50 6,18 5,92 5,52 4,70
20 5,09 5,53 5,25 4,35 4,89
25 5,42 4,04 4,52 4,28 4,83
30 5,09 4,11 4,43 1,08 4,19

L’ajout du métakaolin a sensiblement amélioré certaines résistances en flexion 3 points par


rapport au mortier témoin. Ces résultats sont présentés dans le Tableau 30 et dans les Tableau
31. Ils indiquent que les résistances en flexion 3 points augmentent avec le temps. En effet, à 7
jours d’âge, elles sont autour de 5 MPa tandis qu’à 28 jours, elles sont à environs 6 MPa puis 7
MPa à 56 jours. Toutefois, les valeurs de ces résistances s’avoisinent pour tous les échantillons
étudiés à chaque durée de cure. Dans l’ensemble des résultats, Sb donne les meilleures

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résistances à 7 jours d’âge tandis qu’à 28 jours, c’est TS et enfin Tg à 56 et 90 jours d’âge. Nous
voyons donc que ces résultats ne nous permettent pas de classer ces échantillons.
Tableau 31 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 28 jours

Taux de Substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 6,09 6,09 6,09 6,09 6,09
10 6,40 6,05 6,60 6,77 5,73
15 6,62 5,56 6,47 6,44 6,37
20 6,78 6,09 6,14 6,86 5,42
25 6,29 5,91 6,27 7,34 6,28
30 6,03 5,55 6,62 6,91 6,42

Tableau 32 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 56 jours

Taux de Substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 7,13 7,13 7,13 7,13 7,13
10 7,24 6,98 7,42 7,38 7,78
15 7,54 6,79 7,06 7,50 7,83
20 6,89 7,02 7,48 8,31 7,89
25 7,16 7,05 7,15 7,30 7,53
30 6,96 7,11 6,56 7,62 7,55

Tableau 33 : Valeurs moyennes des résistances en flexion 3 points à 90 jours

Taux de Substitution (%) Kb (MPa) Sb (MPa) TK (MPa) TS (MPa) Tg (MPa)


0 7,08 7,08 7,08 7,08 7,08
10 5,49 5,65 5,95 5,53 6,44
15 4,62 5,50 4,72 4,72 7,15
20 4,94 4,53 5,52 4,20 6,35
25 4,64 4,47 5,45 4,63 6,12
30 4,67 4,52 4,55 4,82 5,01

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V. CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES


Ce travail avait pour objet l’étude de cinq échantillons d’argile provenant de cinq carrières
différentes afin d’évaluer leur aptitude à la production de métakaolin conforme à la norme NF
P 18-513 (2010). Nous avons aussi évalué leur aptitude à l’emploi comme addition de type I
ou II au sens de la norme NF EN 206-1/CN (2012). Pour atteindre ces objectifs, les propriétés
des argiles, du liant et des mortiers ont été étudiées. Les résultats ont montré que :
Les échantillons de Kamboinsé et Titao Kandarfa sont des argiles tandis que les trois
autres sont des limons. Tous ces échantillons sont peu plastiques.
L’activité pouzzolanique est élevée entre 7 et 28 jours et il y a une corrélation entre les
taux amorphes et les résistances à 28 jours.
Le métakaolin de Titao Kandarfa a atteint les meilleures résistances à 28 jours avec des
indices d’activité de 1,038 à 28 jours d’âge, pour un taux de substitution de 10 %. Par
conséquent il donne un métakaolin de type A selon la NF P 18-513 (2010) et est utilisable
comme addition de type II au sens de la norme NF EN 206-1/CN (2012).
Au taux de 15% tous les échantillons, excepté celui de Sabcé, donnent des indices
d’activité compris entre 0,9 et 1. Par conséquent, ils donnent des métakaolins de type B au sens
de norme NF P 18-513 (2010).
L’échantillon de Sabcé ne peut être utilisé pour produire du métakaolin conforme à la
norme NF P 18-513 (2010) car ses indices d’activité sont inférieurs à 0,9.
A 28 jours d’âge, les échantillons de Titao Kandarfa et Titao Sélogo donnent des indices
d’activité de 1,006 et 1,012 respectivement à 20% de substitution. De plus Titao Kandarfa
donne des indices d’activité de 0,98 et 0,94 à 25% et 30% de substitution respectivement.
L’échantillon de Kamboinsé donne les meilleures résistances en compression à long
terme, suivi de Titao Kandarfa.
Selon la norme ASTM C618, ces échantillons peuvent être utilisés comme addition
pouzzolanique à 25% de substitution.
Nous recommandons donc que le taux limite de 15% de substitution retenu par la norme
NF P 18-513 (2010) soit étendu à 20%.
Il est aussi intéressant d’approfondir les études sur les échantillons de Kamboinsé et Titao
Kandarfa.

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VII. ANNEXES

Annexe I : Passants cumulés d'analyse granulométrique par tamisage ........................... 47


Annexe II : Passants cumulés d'analyse granulométrique par sédimentométrie ............. 48

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Annexe I : Passants cumulés d'analyse granulométrique par tamisage

Cette analyse a été faite en utilisant les tamis de mailles comprises entre 16mm et
0,08mm. Le tableau ci-dessous présente les résultats complets de cette analyse.

Passants cumulé (%)

Diamètres Titao1
Kamboinsé Sabcé Titao2 (Sélogo) Tougou
(mm) (Kandarfa)
16 99,73 98,99 100,00 100,00 100,00
12,50 99,73 98,67 99,71 100,00 99,82
10 99,60 98,39 99,25 99,79 99,33
8 99,47 98,14 98,48 99,54 99,11
6,3 99,40 97,23 97,88 99,46 98,92
5 98,99 96,40 97,14 99,30 98,72
4 96,30 95,29 95,74 99,08 98,34
3,15 92,48 94,30 94,61 99,00 98,09
2,5 88,70 93,38 93,72 98,91 97,87
1,6 82,24 91,51 92,01 98,81 97,51
1,25 79,11 90,46 91,20 98,72 97,32
1 77,09 89,75 90,74 98,63 97,20
0,8 74,91 88,98 90,26 98,46 97,08
0,63 72,56 87,51 89,81 98,16 96,92
0,5 70,15 85,50 89,31 97,57 96,74
0,4 68,41 83,62 88,87 96,94 96,58
0,315 66,54 81,76 88,43 96,25 96,39
0,25 64,85 77,83 87,85 95,56 96,15
0,2 63,62 75,32 87,19 95,09 95,91
0,125 61,02 68,80 84,49 94,45 95,28
0,1 59,44 66,39 82,56 94,06 94,87
0,08 57,67 63,12 80,92 93,44 93,67

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Annexe II : Passants cumulés d'analyse granulométrique par sédimentométrie

Les résultats de cette analyse sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Kamboinsé Sabcé Titao1 (Kandarfa) Titao2 (Sélogo) Tougou


Passants Passants Passants Passants Passants
Diamètre Diamètre Diamètre Diamètre Diamètre
Cumulé Cumulé Cumulé Cumulé Cumulé
(µm) (µm) (µm) (µm) (µm)
(%) (%) (%) (%) (%)
61,98 53,63 64,47 59,25 67,03 75,02 61,64 91,92 66,63 92,58
44,39 49,17 46,18 54,38 48,00 68,55 43,73 90,13 47,27 90,71
31,69 45,82 32,97 50,73 34,37 62,09 31,03 88,34 33,64 86,97
22,79 40,18 23,56 47,01 24,45 58,86 22,01 86,56 23,94 83,24
16,31 35,72 16,81 43,36 17,50 52,40 15,65 83,08 17,04 79,50
11,99 33,42 12,35 40,92 12,93 45,93 11,48 79,60 12,54 75,67
8,53 32,19 8,85 35,99 9,30 36,24 8,20 72,65 9,03 64,46
6,09 28,78 6,29 33,56 6,62 30,13 5,87 62,41 6,51 51,49
4,34 25,49 4,50 26,58 4,66 24,71 4,17 49,46 4,66 39,02
3,03 23,11 3,18 17,96 3,25 18,38 2,96 35,02 3,31 23,83
2,07 21,87 2,20 10,53 2,32 10,65 2,10 23,96 2,26 16,66
1,26 18,34 1,35 4,05 1,40 5,98 1,30 12,08 1,40 5,70

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