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EVALUATION DE L’EFFICACITÉ DE LA GESTION DES AIRES PROTEGÉES

PARC NATIONAL DE WAZA


CAMEROUN

EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 1


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AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
DEMARCHE ET CONTEXTE DE L’EVALUATION

Ce document est le résultat d’un travail d’évaluation mené conjointement par l’UICN-PAPACO et
l’UICN Cameroun du 8 au 15 décembre 2011 dans les régions du Nord et de l’Extrême Nord du
Cameroun.

Plus spécifiquement, cet exercice METT a été mené dans le cadre d’un atelier qui s’est déroulé à
Waza le 9 décembre 2011.

Les informations recueillies lors de cet atelier qui a permis de réunir un certain nombre de parties
prenantes à la gestion du PN (CF ci-dessous), parmi lesquels le conservateur du PNW a été
complété par des informations recueillies sur le terrain.

Ainsi, à la suite d’un tableau fournissant des informations générales sur l’AP (raisons de classement,
statut juridique, etc.), la première partie de ce document retranscrit la synthèse des échanges entre
les gestionnaires de l’Aire Protégée et les évaluateurs en suivant le cadre fixé par le METT. Cette
première partie constitue donc avant tout le reflet de la perception de l’efficacité de gestion de l’AP
par le conservateur ainsi que d’autres acteurs concernés par cette problématique de gestion de l’AP.

La deuxième partie du document met en perspective :

- Une rapide analyse SWOT (Forces, faiblesses, opportunités, menaces) effectuée par l’UICN sur la
base d’une part des éléments apportés par les participants lors des ateliers et entretiens, et d’autre
part sur les conclusions des membres de l’équipe d’évaluation à la suite des visites de terrain.

- L’état des lieux réalisé par le WWF-Kenya en 2007 lors d’un recensement aérien réalisé dans le
cadre d’un projet financé par le FFEM. Il est synthétisé dans deux cartes présentant d’une part la
répartition spatiale et l’importance numérique de la grande faune sauvage animale et d’autre part la
localisation et la typologie des pressions humaines dans et en périphérie de l’AP.

Ce travail indépendant fournit des éléments concernant l’état général de conservation de l’AP
pouvant être considérés comme des indicateurs objectifs d’efficacité de la gestion de l’Aire
Protégée. Une courte conclusion sur l’état de conservation de gestion du PNW, faite par l’UICN-
PAPACO sur la base du rapport accompagnant l’inventaire du WWF, vient compléter l’analyse
METT. Cette conclusion a été rédigée en croisant à la fois les données récoltées lors de l’exercice
METT (qui sont comme dit précédemment le reflet de la perception de l’efficacité de la gestion de
l’AP par les acteurs pratiquant cette gestion) et les données objectives tirées des inventaires aériens
de 2007.

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NOM DE L’AIRE
Parc National de Waza
PROTEGEE
SITUATION DE L’AIRE
Cameroun, Région de l’Extrême Nord.
PROTEGEE
LOCALISATION DANS
UNE REGION Plaine d’Inondation de Waza Logone
PARTICULIERE
Réserve de chasse de Zina-Waza (24 mars 1934), Réserve forestière et de chasse
DATE DE CREATION (Arrêté du 30 juillet 1938) ;
Parc National (arrêté n" 120 / SEDR du 05 Décembre 1968.)

AUTORITE DE GESTION Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF)

TAILLE DE L’AIRE
170.000
PROTEGEE (HA)
NOMBRE DE
PERSONNEL Permanent : 17 Temporaire : 20 bénévoles

BUDGET ANNUEL 24.000.000 FCFA (2011)

Réserve de biosphère (1982) ;


Site RAMSAR (2006) ;
CLASSEMENT
Soumis au classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO le 18 avril 2006.
Aire Protégée de Catégorie II de l’UICN (Parc National)
RAISONS DE Localisation dans une zone écologique fragile, richesse faunique et floristique,
CLASSEMENT importance touristique.
DETAILS BREFS SUR LES
PROJETS EN COURS SUR Pas de projets en cours
L’AP
PRINCIPAUX
Pas de partenaires présents à l’heure actuelle
PARTENAIRES PRESENTS

PRINCIPAUX
FAO (1973- 1975), Université de Leiden-Pays-Bas (années 1980), Etats-Unis (1990-
PARTENAIRES
1992), UICN (Projet Waza-Logone 1992-2000), WWF, CEDC
HISTORIQUES

OBJECTIFS PRINCIPAUX DE L’AIRE PROTEGEE (TIREES DU PLAN D’AMENAGEMENT)

OBJECTIF 1 - Conservation des ressources biologiques,

- Utilisation durable de ces ressources en vue d'améliorer les conditions de vie des
OBJECTIF 2
populations riveraines, et contribuer au développement,

- Appui à la gestion participative des ressources naturelle et à l'implication des


OBJECTIF 3
différents partenaires à toutes les étapes du processus.

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NOMS DES PERSONNES REPONDANTS A L’EVALUATION

- André Ndjidda, Conservateur du PN de Waza,


- Boukar Kamsouloum, Ex maire de Waza,
- Alhadji Mahamat, guide touristique,
- Abba Massanga, garde chasse,
- Mamadou Dourton, guide touristique,
- Adamosuiss, guide touristique,
- Hamani Toukou, guide touristique,
- Sali Harouna, écogarde,
- François Welba, écogarde,
- Dony Kodoba, écogarde,
- Linus Ambriss, régisseur des recettes,
- Vincent Munchno, écogarde,
- Mahamat Aboubakar Badjan, Délégué de GIC.

CONTACT PRINCIPAL

NDJIDDA André, Conservateur du PN de Waza


[email protected]

PRINCIPALES MENACES AFFECTANT LES VALEURS DE L’AIRE PROTEGEE (PAR ORDRE


D’IMPORTANCE)

1-UTILISATION DES RESSOURCES BIOLOGIQUES (A Braconnage intense, exploitation de la gomme


DES FINS DE CONSOMMATION) arabique et empiétement des limites par les
o chasse éleveurs

2-CONVERSION DES HABITATS


o barrages Barrage de Maga créé en 1979

3-MODIFICATION DE PROCESSUS NATURELS /


PHENOMENES ECOLOGIQUES/ REGIMES DE En 2011, baisse de 200 mm des précipitations
PERTURBATION par rapport aux niveaux de 2010.
o changement climatique

TROIS ACTIVITES MAJEURES AUXQUELLES LE PERSONNEL DE L’AIRE PROTEGEE OCTROIE LE PL


SON
TEMPS

1 APPLICATION DE LA LOI ET SURVEILLANLes activités prioritaires identifiées par les autorités de conservatio
t:
2 ECOTOURISME
 La lutte anti braconnage
3 DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTUR  La promotion du tourisme de vision
 Le développement des infrastructures (aménagement de
es,
entretien des pistes)
 L’équipement du personnel et les infrastructures du Parc
ional

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SUJETS CRITERES COMMENTAIRES

Le Parc National de Waza a,été créé par l’arrêté n" 71 du 24 Mars 1934, sous le nom de réserve de
chasse "Zina-Waza". Elle couvrait à ce moment une superficie d'environ160.000 hectares. en excluant
L’aire protégée a été formellement établie (ou les cultures et les pâturages.
1. STATUT JURIDIQUE dans le cas d’une réserve privée, elle est
propriété d’un trust ou similaire) Celle-ci fut agrandie de 10.000 hectares par arrêté n" 264 du 09 Septembre 1935 puis érigée en
réserve forestière et de chasse par arrêté n" 297 du 30 Juillet 1938 et en Parc National de Waza par
arrêté n" 120 / SEDR du 05 Décembre 1968.
Les textes existent et le contrôle des infractions semble y être bien décrit. C'est au final plus
l’application de ces textes qui pose problème.
CONTEXTE

Les mécanismes pour contrôler l’utilisation En effet, dans certains cas, les textes sont considérés par les gestionnaires comme étant très durs (il y a
2. LES REGLEMENTS inappropriée des sols et les activités illégales ainsi sur le papier interdiction formelle de circuler à pied dans le Parc National). Les gestionnaires
DE L’AIRE PROTEGEE dans l’aire protégée existent, mais leur mise en considèrent nécessaire d'avoir une certaine souplesse dans leur application (exemple de droits d'usage
œuvre effective pose des problèmes majeurs tels que la cueillette). Des incohérences existent de plus entre certains textes de loi. Ainsi, la loi
forestière de 1994 reconnait la notion de droit d'usage qui n'est pourtant pas applicable dans le cas des
PN tel que celui de Waza. Il n'existe pas de règlement intérieur au sein du PN.
Les compétences et les ressources à disposition du gestionnaire et de son équipe sont limitées et ces
derniers ne disposent pas de tous les moyens nécessaires pour faire respecter l'ensemble des règles de
Le personnel dispose d’un niveau de droits applicables dans le PN. Le conservateur considère lui même avoir besoin d'un recyclage dans
3. APPLICATION DE LA compétences/ressources acceptable pour faire certains domaines (exemple cité: Que faire d'un braconnier au vu du code de procédure pénale). Il
LOI appliquer les règles de droit et le règlement de existe de gros problèmes de moyens dans le PN. Si davantage de moyens étaient disponibles, il paraitrait
l’aire protégée, mais certaines lacunes envisageable de mettre en place 2 ou 3 équipes de patrouille au regard des effectifs disponibles ce qui
demeurent semble un préalable nécessaire à la bonne application des règles de droit.
Les objectifs fondamentaux associés à la création du PN semblent relativement clairs. Il s'agit de
PLANIFICATIO

protéger un certain nombre de ressources fauniques exceptionnelles tout en développant le tourisme de


vision.
4. OBJECTIFS DE L’aire protégée a arrêté des objectifs que les Ces mêmes objectifs apparaissent dans le Plan d’Aménagement (PA) qui est arrivé à son terme en
N

L’AIRE PROTEGEE activités de gestion s’efforcent d’atteindre 2003 et est depuis en cours de révision.

Les activités principales menées par les services de conservation dans le Parc National semblent
cohérentes avec les objectifs cités.

5
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En l’état actuel, il ne semble pas y avoir de besoin particulier d’augmentation ou de réduction de la
superficie du Parc National. Il n'existe actuellement pas de gestion différenciée au sein du PN.
5. CONFIGURATION La configuration de l’aire protégée est Néanmoins, des zones à usages multiples au profit des communautés riveraines pourraient y être
DE L’AIRE PROTEGEE particulièrement propice à l’atteinte de ses introduites selon les personnes présentes lors de l’évaluation (ex des activités de coupe et ramassage de
objectifs majeurs de gestion la paille). Cette possibilité ressortait dans le 1er plan d’aménagement du PN.

Les limites sont connues mais non matérialisées explicitement. Ce sont des routes périmétrales, mal
La limite de l’aire protégée est connue des entretenues sur certaines portions qui constituent cette limite. Celles-ci sont connues, mais pas
6. DEMARCATION DE forcément respectées par les populations riveraines. Un exemple cité au sujet de ces questions de
autorités de gestion et des résidents/utilisateurs
L’AIRE PROTEGEE délimitation de l'AP est la décision de voir un poste relais de l'AES / SONEL installé à l'intérieur même du
terriens voisins, mais elle n’est pas signalée de
manière adéquate PN (le poste relais est visible de la route), qui a logiquement entrainé des conflits entre l'AES/SONEL et
les services de conservation.
Un plan de gestion est en cours de préparation Un PA (transmis à l'équipe d'évaluation) existe. Il n'est par contre plus valable depuis 2003 et est depuis
7. PLAN DE GESTION
ou a été préparé, mais il n’est pas appliqué cette date en cours de révision.
Trois ateliers relatifs au processus de révision et de validation du nouveau PA sont prévus: Un au niveau
Le processus de planification permet aux départemental, un au niveau régional (impliquant les maires des communes riveraines, les députés et le
acteurs-clés d’influencer le plan de gestion conservateur) et un au niveau national. Le PA sera ensuite transmis à la primature une fois validé.

ELEMENTS Le plan de gestion est soumis à un calendrier et Il n'existe pas de processus de révision régulière du PA. Preuve en est le fait que 8 ans après l'expiration
SUPPLEMENTAIRES à un processus de révision et de mise à jour du dernier, celui-ci n'a toujours pas été renouvelé.
périodique
Les résultats de surveillance, de recherche et Les résultats des inventaires menés devraient être pris en considération dans le prochain PA.
d’évaluation sont automatiquement intégrés au
processus de planification
Un plan de travail existe et les activités sont
8. PLAN DE TRAVAIL surveillées sur la base des objectifs de ce plan,
mais les activités ne sont pas menées à terme

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Les informations nécessaires à une bonne prise de décision concernant certaines espèces phares (lion, girafe,
autruche, éléphant, etc.) manquent clairement.

Une polémique sur la population de lions vivant dans le PNW existe actuellement. Des chercheurs avaient en
2008 établi la population vivant dans le PN à une vingtaine d'individus. A un autre extrême, un journal local
L’information disponible sur les habitats parlait quant à lui à cette époque de deux lions dans le PN là où des indices relevés par l'équipe de
9. INVENTAIRE DES
sensibles, les espèces ou les valeurs culturelles conservation (78 traces observées en 2011) laissent à penser que la population pourrait actuellement être en
RESSOURCES
de l’aire protégée ne suffit pas aux activités de augmentation (avec une population qui pourrait atteindre 35 à 40 lions selon le conservateur). Il semble
planification et de prise de décision nécessaire de pratiquer des inventaires concernant cette espèce clé de l'écosystème de Waza ainsi que sur
d'autres espèces telles que les éléphants ou les girafes afin de mieux connaitre les comportements et
déplacements de ces espèces et prendre des décisions de gestion et de surveillance adéquates.

En conclusion, des données sont disponibles mais on constate des incohérences entre celles-ci.
Au cours des 20 dernières années, beaucoup d'activités de recherche (notamment fondamentale) ont été
menées en grande partie par le CEDC dans le PNW et de nombreuses recommandations ont été formulées.
INTRANTS/GESTION

Il y a beaucoup d’activités d’inspection et de Celles-ci ne débouchent pas pour autant sur un programme ou des activités de conservation concrètes. Il
10. RECHERCHE recherche, mais elles ne sont pas alignées sur semble exister une forte déconnection entre les activités des chercheurs, venant avec leurs propres thèmes de
les besoins de gestion de l’aire protégée recherche, et les services de conservation qui ne sont pas consultés en amont sur ces derniers.

Les activités de recherche ne se basent donc pas sur les besoins des gestionnaires.
Un gros problème en matière de gestion active des écosystèmes est dû aux feux de brousse. Un grand nombre
de personnes vivant à proximité du PN mettent le feu dans des zones différentes sans qu'une coordination de
11. GESTION DES Les pré requis pour la gestion active ces activités ne soit effectuée. L’absence de pistes et de pare-feux rend difficile le contrôle de ces phénomènes
RESSOURCES d’écosystèmes sensibles, d’espèces et de et 15 à 18 ha ont brulé récemment à l’intérieur du PN suite au déclenchement d'un feu par les communautés
valeurs culturelles ne sont que partiellement riveraines à proximité de l'entrée du Parc.
considérés
Les pisteurs et gardes villageois travaillent sur des activités de Lutte Anti Braconnage (LAB) mais il n’existe pas
de personnel permanent spécifiquement en charge du suivi écologique au sein du PN (bien que le personnel en
charge de la LAB relève également des données en la matière).

Le nombre d’employés est en dessous du seuil Un gros problème réside dans la prise en charge des écogardes et des gardes villageois effectuant les activités
12. PERSONNEL optimal requis pour les activités de gestion de LAB. Ceux-ci sont actuellement au nombre de 26 pisteurs bénévoles et ce nombre est en diminution (il en
essentielles existait une quarantaine auparavant).

L'importance de l'appui de ces gardes villageois sur le terrain a été rappelé par les services de conservation qui
mettent en avant leur bonne connaissance du terrain, le fait que ceux-ci soient naturellement bien intégrés aux
communautés riveraines (car issus de celles-ci) et ont accès à des informations importantes concernant le
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braconnage. Ce sont de plus parfois d'anciens braconniers ayant en conséquence de grosses connaissances sur
le mode opératoire de ces derniers ainsi que sur l'écosystème du PNW.

La gestion du personnel peut être améliorée. Le conservateur est obligé de composer avec du personnel à la
fois permanent et temporaire, relevant de l'état ou pas, et ayant des niveaux de compétence et d’expérience
variés.
Le personnel est géré de manière adaptée à
13. GESTION DU
l’atteinte des objectifs majeurs de gestion, Sur cette question de la gestion du personnel se pose le problème d’affectation de personnes surqualifiées à
PERSONNEL
mais la gestion pourrait être améliorée des postes d'écogardes et en conséquence de démobilisation et démotivation d'une partie du personnel.
L'adaptation socio-culturelle est également un facteur important à prendre en considération dans le nord du
Cameroun en matière de gestion du personnel, l'affectation dans le PNW d'écogardes venant d'autres régions
du Cameroun posant parfois problème.
Les domaines de compétences cités comme pouvant prioritairement être améliorés sont: la formation en LAB
(vision de la LAB, orientation en forêt, formation sur l'utilisation d'armes automatiques) ; le suivi écologique
La formation et les compétences du personnel (notamment en matière d’utilisation du GPS) et la gestion d'équipe.
14. FORMATION DU sont adaptées, mais pourraient être
PERSONNEL améliorées pour atteindre complètement les Le MINFOF, à travers sa formation, fournit des connaissances très "militaires" aux écogardes. Le braconnier
objectifs de gestion développe généralement des comportements très stratégiques (spécialisés sur certaines espèces, à certains
endroits, certaines périodes) et il y a nécessité de bien comprendre les comportements de ces derniers et de
connaitre l’AP pour être efficace en matière de LAB.

Le budget de fonctionnement de l'AP est de 24 millions de FCFA.

Le budget disponible ne couvre même pas les Celui-ci est en hausse depuis quelques années mais reste insuffisant au vu des caractéristiques de l'AP, de sa
activités de gestion de base et entrave la superficie, des pressions qu’elle subit et des besoins en matière de LAB. L’idéal selon l'équipe de conservation
15. BUDGET ACTUEL
capacité de gestion de l’aire protégée serait d’être à environ 350H/J de patrouille par mois ce qui n'est pas possible actuellement (à titre indicatif,
cela reviendrait annuellement à 8,4M FCFA en se basant sur une rémunération de 2.000 FCFA H/J). Un des
priorités du gestionnaire est d'arriver à trouver les moyens d'indemniser les gardes villageois qui sont comme dit
précédemment particulièrement importants en matière de LAB et d'équiper correctement ses propres
écogardes.
Le budget sécurisé est très restreint et l’aire
16. SECURISATION DU protégée ne pourrait pas fonctionner
BUDGET convenablement sans l’apport de fonds
externes

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Les gestionnaires de PN au Cameroun ne sont pas maitres de leurs budgets et ont peu de pouvoir en matière
d'affectation des fonds alloués à leurs AP. Ils font face à des problèmes de procédures et de retards dans les
engagements qui posent de sérieux problèmes notamment en matière de LAB. Il semblerait pertinent pour les
17. GESTION DU La gestion du budget est adéquate mais AP Camerounaises d’adopter un mode de gestion financière où les fonds alloués sont disponibles plus
BUDGET pourrait être améliorée facilement et rapidement, sont moins centralisés et plus facilement gérés par les conservateur, et ce afin de
rendre la LAB plus efficace et réactive.

En matière d'affectation du budget, l'activité 1ere dans le PN est la LAB et l'affectation du budget est cohérent
avec cela. Il n'existe pas de tableau de bord de suivi du budget du PN de WAZA.
Les services de conservation disposent de 3 motos et d'un véhicule 4x4, ce qui semble suffisant pour couvrir
correctement les 170.000 ha que constituent le PN de Waza. Ces derniers ne disposent par contre pas
d'équipement informatique, il n'existe pas d’équipements individuels et collectifs pour les écogardes travaillant
dans le PN et comme dit précédemment, la question de l'équipement et de l'indemnisation (salaires et rations)
pose de sérieux problèmes, et est susceptible à terme d'entrainer des démissions (et donc une baisse de
Il y a du matériel et des installations, mais de l'efficacité en matière de surveillance de l'AP).
18. INFRASTRUCTURE
sérieuses lacunes demeurent et
compromettent l’efficacité de la gestion Les armes disponibles pour les écogardes sont obsolètes et nécessitent d'être renouvelées. Un campement
touristique de 10 lits (relevant directement du PN et non du ministère du tourisme comme c'est le cas du
campement principal) a été construit mais ne semble pas équipé et fonctionnel.

Une base vie est actuellement en cours de construction avec l'appui du Budget d'Investissement Public (BIP).
Le matériel et les installations sont Les faiblesses en la matière s'expliquent essentiellement par le manque de budget selon les services de
19. ENTRETIEN DE
entretenus, mais des lacunes subsistent conservation.
L’INFRASTRUCTURE
20. PROGRAMMES Il y a des programmes limités et ciblés Des programmes sporadiques existent et sont réalisées par des partenaires tels que CEDC, ACEEN ou encore
RESULTATS

D’EDUCATION ET DE d’éducation et de sensibilisation, mais ils ne Planete Urgence.


SENSIBILISATION découlent pas d’une planification globale
21. LES VOISINS DU Il y a quelques contacts entre les utilisateurs A certaines périodes, a existé une collaboration très informelle avec les agriculteurs vivant en périphérie du PN,
SECTEUR PUBLIC ET publics ou privés des sols avoisinants et l’aire sans que celle-ci ne soit jamais formalisée.
PRIVE protégée

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La gestion des AP a longtemps été très militarisé (l'objectif 1er étant d'empêcher les personnes de rentrer et
circuler dans l'AP, comme formulé dans le décret de création de 1968) et la cogestion est une notion qui
émerge progressivement mais qui semble rencontrer des difficultés en matière de mise en oeuvre réelle.

Le Comité de gestion du Parc semble être en veilleuse, n'a pas de contact avec les services de conservation et
22. COMMUNAUTES Les communautés locales participent aux devrait, selon ces derniers, être renouvelé. Le conservateur a indiqué ne pas connaitre précisément le
LOCALES discussions concernant la gestion, mais ne fonctionnement de cette structure. Le centre d'accueil dont la construction s'insérait dans cette dynamique de
participent pas à la prise de décision cogestion ne fonctionne pas et n'accueille pas de touristes.

Il s'agit néanmoins d'une expérience intéressante sur laquelle il serait nécessaire de capitaliser. Il semblerait
également intéressant de mettre en œuvre des activités de cogestion telles qu'envisagées dans le plan
d’aménagement en cours de révision (collecte de la paille, du bois mort et de la gomme arabique)

Le conservateur a été nouvellement nommé dans la zone et les relations entre gestionnaire et acteurs locaux
Les relations entre les acteurs locaux et les sont en conséquent dans un processus de construction. Néanmoins, celui-ci a indiqué (notamment devant les
gestionnaires de l’aire protégée sont ouvertes autorités locales) qu'il était ouvert à toute discussion avec les communautés riveraines, ce qui semble déjà être
et basées sur la confiance le cas sur certaines questions telles que le ramassage du bois ou de la paille.
ELEMENTS
SUPPLEMENTAIRES
Il n'existe pas de programme de ce type en périphérie du PNW, malgré l'existence de problèmes importants en
Des programmes visant à améliorer le bien- la matière. Les relations entre les différentes catégories professionnelles (agriculteurs, éleveurs) sont complexes,
être des communautés locales tout en les plantations sont régulièrement dévastées par les animaux et les oiseaux granivores sans qu'il n'existe en
conservant les ressources de l’aire protégée parallèle de mécanisme de dédommagement des populations affectées par ces phénomènes.
sont mis en oeuvre

Comme dit précédemment, le centre d’accueil n’est pas adapté à l'accueil de touristes venant visiter le PNW.
Les installations et services pour visiteurs sont Les logements sont très petits et mal adaptées aux températures pouvant être très élevées dans la zone par
23. INSTALLATIONS inadaptés aux niveaux d’affluence actuelle ou périodes.
POUR VISITEURS sont en construction
Il manque de plus des infrastructures telles qu'une salle multimédias ou un musée permettant de mettre en
avant les arts et la culture locales Les touristes demandent parfois des souvenirs et des objets estampiés PNW
sans qu'il ne soit possible de répondre à cette demande.

Le PNW a historiquement constitué et constitue encore à l’heure actuelle une vitrine en matière de tourisme au
24. TOURISME Il y a peu ou pas de contact entre les Cameroun. Malgré le mauvais état des pistes, près de 2.000 touristes ont visité le PNW au cours de l'année
COMMERCIAL gestionnaires et les opérateurs touristiques 2011. Il n'existe actuellement pas de contact formel entre les gestionnaires du PNW et d'éventuels opérateurs
utilisant l’aire protégée touristiques. Il semblerait que la question de la privatisation du campement touristique relevant actuellement
du ministère du tourisme soit d'actualité.

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Les droits et taxes sont perçus, mais sont Les droits et taxes perçus par le PNW sont reversés au gouvernement central. 30% de ces revenus sont ensuite
reversés en intégralité au gouvernement sans reversés au fonds faunique qui sert de source de financement pour les Parcs Nationaux.
25. DROITS ET TAXES
retour à l’aire protégée ou aux autorités
locales
Une partie de la biodiversité et des valeurs
écologiques et culturelles sont partiellement
26. ETAT DES LIEUX
dégradées, mais les valeurs essentielles n’ont
pas été sévèrement endommagées
Il existe des programmes de réhabilitation des Ce type de programme existe sur le papier mais n'est pas mis en œuvre pour des raisons de manque de
ELEMENT
espaces dégradés de l’aire protégée et/ou de la financement.
SUPPLEMENTAIRE
zone tampon
Les systèmes de protection ne permettent
27. EVALUATION DE qu’un contrôle partiel de l’accès et de
L’ACCES l’utilisation de la réserve selon les objectifs
établis

Sur le papier, les populations riveraines du PNW ne peuvent pas prélever de ressources naturelles au sein du
L’existence de l’aire protégée a entraîné Parc. Dans la réalité, 60 à 70% de la gomme arabique distribuée au Cameroun semble provenir du PNW et
28. EVALUATION DES
quelques avantages économiques pour les de sa périphérie. Des prélèvements de bois sont également effectués dans le PN et les mares situées à
AVANTAGES
communautés locales sans grande importance l'intérieur de ce dernier font également l'objet de pêches clandestines. Les services de conservation ont à ce
ECONOMIQUES
toutefois pour l’économie régionale sujet relevé le fait que ces mares étant traditionnellement associées à un village, il pourrait être intéressant de
développer des activités autour de celles-ci (tout comme il pourrait être intéressant de structurer les activités de
récolte de la gomme arabique).
29. CONTROLE ET L’aire protégée ne dispose pas de mécanismes Il n'existe pas dans le PNW de mécanisme de contrôle et d'évaluation.
EVALUATION de contrôle et d’évaluation

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ANALYSE SWOT

FORCES

D’après son plan d’aménagement, le PNW représente un des « derniers échantillons des
écosystèmes soudano-sahéliens encore relativement en bon état». Seul PN de la région de
l’extrême nord du Cameroun, cette aire protégée est particulièrement représentative des
écosystèmes de la plaine d’inondation du fleuve Logone et constitue une zone humide
importante, notamment en matière de migrations de plusieurs espèces d’oiseaux.
Près de 350 espèces d’oiseaux y ont ainsi été dénombrées ainsi qu’une trentaine d’espèces de
mammifères. La biodiversité faunique remarquable du PNW se manifeste notamment par la
présence de girafes, d’éléphants mais également de lions. Une des dernières populations de
lions du Cameroun vit en effet actuellement dans le PNW (sa population est estimé entre 14 et
21 individus par les dernières recherches scientifiques menées en la matière).
L’importance du PNW se manifeste par sa reconnaissance en tant que Réserve de Biosphère de
l’UNESCO (1982) et comme site RAMSAR (2006).

Bien qu’un manque de cohérence entre ces documents et la réalité soit parfois constaté
(Cf. paragraphe «FAIBLESSES»), la clarté des textes légaux encadrant la gestion du PNW a été
mise en avant par les services de conservation et autres acteurs ayant répondu à l’évaluation.

Après une période où les rapports entre les services de conservation, les communautés
locales et les organisations locales de la société civile ont pu être par moments complexes, un
nouveau conservateur a pris ses fonctions au cours du mois de septembre 2011, ce qui peut
laisser espérer une évolution positive des rapports entre les parties prenantes de la zone.

OPPORTUNITES

L’accessibilité jusqu’au Parc National est relativement correcte. Bien que la route en
provenance de Maroua nécessite des travaux et des aménagements, Waza est situé à 120 km,
soit 2h de route, de Maroua qui est la capitale de la région et où se trouve un aéroport
international.

Bien que celui-ci rencontre actuellement des lacunes en


matière de fonctionnement, un campement touristique (relevant
du Ministère du tourisme) existe à l’entrée du PNW et a le
potentiel d’accueillir un nombre conséquent de touristes (une
trentaine de logements existent). Une évolution du mode de
gestion de ce dernier semble par ailleurs envisagée par le
gouvernement camerounais qui parait réfléchir à une éventuelle
privatisation des infrastructures.

Le potentiel touristique de la zone est important et les


flux touristiques restent importants en comparaison à la situation
rencontrée dans les autres PN du Nord Cameroun (Faro,
Bénoué et Boubandjida).
2.734 touristes ont ainsi visité le PNW en 2011 (au 1er
décembre). Plus de 3.000 visiteurs avaient été comptabilisés en
12
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2008, pour un volume de recettes d’environ 15 M de FCFA (l’entrée du PNW coutant 5.000
FCFA en moyenne).
Un tourisme transfrontalier semble également exister avec le Tchad, un certain nombre de
visiteurs venant directement de N’Djamena. Ce nombre de touristes est néanmoins en baisse
depuis une vingtaine d’années. On comptait en effet 7.000 visiteurs pour la saison1986/19871.

Des bases ont été posées en matière de cogestion du PNW, notamment par le projet
Waza Logone de l’UICN. Parmi les activités menées, la construction d’un centre d’accueil géré
par les populations locales a été financé à l’entrée du Parc. Celui-ci rencontre actuellement des
difficultés et fonctionne au ralenti (voire pas du tout) mais son activité pourrait être relancée et
des touristes y être accueillis, ce qui permettrait de générer des revenus aux communautés
locales gestionnaires des infrastructures.

Contrairement à la situation constatée en périphérie des 3 autres PN du Nord


Cameroun, il semble exister un certain nombre d’organisations de la société civile dynamiques
travaillant en périphérie du PNW.

FAIBLESSES

Les écogardes manquent de moyens matériels et


d’équipements (notamment en matière de déplacements et de
communication) pour mener à bien leur mission de surveillance du
PN. Des investissements importants semblent nécessaires,
particulièrement sur des questions d’accessibilité, de réhabilitation
des pistes à l’intérieur du PN et de curage des mares (dont la
plupart sont actuellement en train de s’ensabler, ce qui risque de
poser des problèmes croissants au cours des prochaines saisons
sèches). 10 forages sont néanmoins en cours de réalisation à
l’intérieur du PN pour remédier à ce problème d’assèchement des
mares. Ils devaient être réalisés avant la fin du mois de décembre
2011.

Il n’existe pas de projet d’appui extérieur du PNW à l’heure


actuelle.

La cogestion promue au cours des dernières décennies en matière de gestion du PNW


rencontre des difficultés. Des moyens ont été mis en œuvre mais les résultats ne sont
pas forcément à la hauteur (Cf. Exemple du centre d’accueil ci-dessus).

D’importants conflits autour de la question de l’utilisation des ressources naturelles


existent dans et autour du PN. Se superpose à ce problème la question de la légitimité même
accordée au PNW par les communautés riveraines. Ainsi, là où les textes sont sur le papier
très contraignants et protecteurs, la réalité veut que les prélèvements à l’intérieur du PNW
soient importants et variés. Ces prélèvements s’expliquent aussi bien pour des raisons de
traditions et de modes de vie des communautés locales (les mares situées dans et en périphérie

1
selon les données contenues dans le Plan d’aménagement du PNW
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 13
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du PNW sont traditionnellement associées à un terroir villageois) que de manque de moyens
de la part des services de la conservation pour effectuer leur travail de surveillance.

Se pose à nouveau la question de la cohérence de la législation régissant le


fonctionnement du PN. Là où depuis sa création en 1934 a été prôné comme objectif premier
la sauvegarde de l'intégrité du parc contre toute forme de dégradation (et en conséquent la
mise en œuvre de dispositions assez rigides et répressives de la part des services de
conservation), la loi n 94101 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la
pêche, en son article B, reconnaît aux populations riveraines le droit d'usage défini comme
étant "le droit d'exploiter les produits forestiers, fauniques et halieutiques à l'exception des
espèces protégées en vue d'une utilisation personnelle".

Ce qui représente une faiblesse pourrait également devenir une opportunité,


notamment en matière de relance de la cogestion du PNW. La gomme arabique prélevée
(illégalement) par les communautés locales à l’intérieur du PNW semble avoir des débouchés
importants sur l’ensemble du territoire camerounais mais également à l’extérieur du pays et il
pourrait être intéressant selon les services de conservation de développer des activités de
valorisation durable de cette ressource naturelle.

La législation camerounaise fait qu’il n’existe pas de redistribution directe au niveau local
des revenus générés par le PN. Ceux-ci remontent dans un 1er temps au niveau central avant de
redescendre en partie et indirectement au niveau du PN à travers le fonds faunique.

MENACES

L’élevage transhumant et l’empiètement du bétail à l’intérieur du PN posent de sérieux


problèmes. Ce phénomène entraine des conflits directs entre les éleveurs et les lions et en
conséquence le développement du braconnage et de l’empoisonnement des lions du PNW.
Cette situation de surpâturage et d’empiétement dans le parc par le bétail semble également
entrainer des conflits entre herbivores domestiques et sauvages (et donc indirectement
évolution des effectifs d’herbivores sauvages et modification des comportements des lions qui
auraient, face à la baisse des effectifs d’herbivores sauvages, tendance à attaquer plus
fréquemment les espèces domestiques, alimentant ainsi à nouveau ce conflit).

Le PN est situé à proximité directe des frontières tchadiennes et nigérianes (avec le


Nigéria à moins de 10 Km et le Tchad à une vingtaine km à vol d’oiseau). Il semble exister un
trafic transfrontalier et un braconnage important en provenance du Nigéria, particulièrement
des lions.
Cet animal étant traditionnellement symbole de pouvoir dans certaines tribus nigérianes, un
trafic de lionceaux semble se développer de part et d’autre de la frontière. Ce phénomène est
d’autant plus néfaste qu’outre le fait que les lionceaux soient capturés pour être ensuite
revendus, les lionnes sont également abattues afin de pouvoir capturer leur progéniture.
Les ancrages politiques ainsi que des phénomènes de corruption tendent à complexifier cette
question du braconnage transfrontalier et à empêcher l’application de sanctions effectives aux
braconniers appréhendés.

Les effets du changement climatique semblent se faire ressentir dans la zone du PNW
(une baisse des précipitations annuelles de 200 mm a ainsi été constatée en 2011 en
comparaison aux niveaux de 2010).
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Un projet pétrolier d’envergure est en cours de développement au nord du PNW. La
prospection de deux zones a débuté et une d’entre elle est située à proximité directe de la
limite nord du PNW. Selon les orientations prises par le projet, des risques de perturbations
des migrations de la faune sauvage, particulièrement des éléphants, sont envisageables (et
relevés dans l’étude d’impact du projet pétrolier).

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RECENSEMENTS AERIENS
(WWF-2007)

Recensement aérien de la grande faune du PNW


WWF-2007

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Recensement aérien des activités humaines dans le PNW et sa périphérie
WWF-2007

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Espèce PN de Waza Densité (Nombre/Km²)
Elephant 246 0,17
Cobe 1562 0,56
Girafe 604 0,26
Damalisque 848 0,30
Hippotrague
148 0,05

TOTAL ET DENSITE MOYENNE 3408 0,27

Nombre d’animaux observés sur 5 espèces principales


WWF-2007

L’inventaire aérien réalisé en 2007 par le WWF-Kenya a permis de recenser 246 éléphants à
l’intérieur même du PNW. 250 individus ont également été observés au nord du PNW, à
proximité de la frontière tchadienne et du Parc National de Kalamaloué. Au regard des
migrations saisonnières observées chez les pachydermes, tout laissait à penser que ces deux
sous-groupes faisaient partie d’un groupe plus large amené à transiter par le PNW durant une
partie de l’année.
Le tableau suivant permet de comparer les densités d’éléphants observées à l’intérieur du PNW
aux densités observées dans 3 PN de la région du Nord Cameroun.
Il permet de constater que le PNW constitue le PN où les densités d’éléphants les plus
importantes ont pu être observées (0,17 éléphant/km² contre 0,11 éléphant/km² à l’intérieur du
PN de Bouba Ndjida).
Nombre d'observation Densité (Nombre/Km²)
PN Bénoué 0 0,00
PN Faro 0 0,00
PN Bouba Ndjida 232 0,11
PN Waza 246 0,17
TOTAL ET
DENSITE 478 0,07

Nombre d’observation d’éléphants et densités moyennes

Comme dit précédemment, 250 individus ont également été observés à la frontière tchadienne.
En supposant que ces individus soient amenés à séjourner au sein du PNW durant une partie
de l’année, la densité pourrait alors monter jusqu’à 0,25 éléphant/km².
Cet inventaire aérien intégral constitue le premier exercice du genre à être réalisé à l’intérieur
du PNW. Par conséquent, des différences méthodologiques importantes existent entre cet
inventaire et les précédents, rendant difficile toute analyse de l’évolution de l’effectif d’éléphants
vivant à l’intérieur du PNW.

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A titre indicatif, les inventaires terrestres réalisés en 1979 estimaient la population d’éléphants
présente à l’intérieur du PN à 478 éléphants. Un autre inventaire mené en 1989 estimait ce
nombre à 750 individus (ce qui sous-entendrait alors une baisse de la population totale
d’éléphants de la zone au cours des 30 dernières années).
On peut noter qu’aucun éléphant n’a été observé dans la partie sud du PN lors de l’inventaire.
73% des individus observés dans le PNW (180 éléphants) été situés dans sa partie nord, les 27%
restants (66 éléphants) étant situés dans la partie centrale du PN.
L’aire de répartition des hippotragues semblait se situer en grande majorité dans le bloc 2
(partie centrale du PNW). 96% des 148 hippotragues observés lors de l’inventaire étaient ainsi
situés dans cette partie du Parc.
604 girafes ont également été observées dans le PNW. Là encore, 75% de celles-ci étaient
situées dans la partie centrale du PNW, tout comme 94% des cobes et 93% des damalisques
recensés au cours de l’inventaire.
3 des 5 lions observés ont également été recensés dans cette zone2.
Cette partie centrale (1.031 km², soit environ 52,3% de la superficie totale concernée par
l’inventaire) semblait donc revêtir une importance majeure pour les espèces fauniques vivant
dans le PNW.
En matière de pressions anthropiques, près de 17.500 têtes de bétail ont été observées dans les
zones périphériques situées à l’est du PNW.
Nombre
Superficie (km²) d'observations Densité (nombre Km²)
Bloc 1 407 7370 18,1
Bloc 2 1030 4656 4,52
Bloc 3 537 5433 10,1
TOTAL ET
MOYENNE 1974 17459 10,9

Nombre de têtes de bétail et densité moyennes en périphérie du PNW


WWF-2007
Le tableau ci-dessus montre que le bloc périphérique à la partie centrale du PNW (Bloc 2) était
globalement moins affecté par le phénomène de pâturage des bœufs.
Ces données, croisées avec l’analyse de la répartition de la grande faune, laissent à penser de
manière assez instinctive que pressions anthropiques et présence humaine vont de pair avec
une baisse des effectifs et des densités fauniques.
Une régression économétrique, dont les résultats sont présentés dans le rapport accompagnant
ce travail d’inventaire, vient néanmoins nuancer ces propos en laissant à penser que, plus que la
présence humaine, ce sont les types d’écosystèmes du PN qui joueraient un rôle majeur dans la
répartition des populations des différentes espèces : la majorité des espèces présentes dans le
PN semblant ainsi éviter les zones forestières du Parc pour leur préférer les zones de plaines
inondables.

2
Deux d’entre eux étaient localisés à moins de 10 kilomètres de villages situés en périphérie du PN (Waza à
l’ouest et Mahé à l’est).
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