Mett Waza
Mett Waza
Mett Waza
Ce document est le résultat d’un travail d’évaluation mené conjointement par l’UICN-PAPACO et
l’UICN Cameroun du 8 au 15 décembre 2011 dans les régions du Nord et de l’Extrême Nord du
Cameroun.
Plus spécifiquement, cet exercice METT a été mené dans le cadre d’un atelier qui s’est déroulé à
Waza le 9 décembre 2011.
Les informations recueillies lors de cet atelier qui a permis de réunir un certain nombre de parties
prenantes à la gestion du PN (CF ci-dessous), parmi lesquels le conservateur du PNW a été
complété par des informations recueillies sur le terrain.
Ainsi, à la suite d’un tableau fournissant des informations générales sur l’AP (raisons de classement,
statut juridique, etc.), la première partie de ce document retranscrit la synthèse des échanges entre
les gestionnaires de l’Aire Protégée et les évaluateurs en suivant le cadre fixé par le METT. Cette
première partie constitue donc avant tout le reflet de la perception de l’efficacité de gestion de l’AP
par le conservateur ainsi que d’autres acteurs concernés par cette problématique de gestion de l’AP.
- Une rapide analyse SWOT (Forces, faiblesses, opportunités, menaces) effectuée par l’UICN sur la
base d’une part des éléments apportés par les participants lors des ateliers et entretiens, et d’autre
part sur les conclusions des membres de l’équipe d’évaluation à la suite des visites de terrain.
- L’état des lieux réalisé par le WWF-Kenya en 2007 lors d’un recensement aérien réalisé dans le
cadre d’un projet financé par le FFEM. Il est synthétisé dans deux cartes présentant d’une part la
répartition spatiale et l’importance numérique de la grande faune sauvage animale et d’autre part la
localisation et la typologie des pressions humaines dans et en périphérie de l’AP.
Ce travail indépendant fournit des éléments concernant l’état général de conservation de l’AP
pouvant être considérés comme des indicateurs objectifs d’efficacité de la gestion de l’Aire
Protégée. Une courte conclusion sur l’état de conservation de gestion du PNW, faite par l’UICN-
PAPACO sur la base du rapport accompagnant l’inventaire du WWF, vient compléter l’analyse
METT. Cette conclusion a été rédigée en croisant à la fois les données récoltées lors de l’exercice
METT (qui sont comme dit précédemment le reflet de la perception de l’efficacité de la gestion de
l’AP par les acteurs pratiquant cette gestion) et les données objectives tirées des inventaires aériens
de 2007.
TAILLE DE L’AIRE
170.000
PROTEGEE (HA)
NOMBRE DE
PERSONNEL Permanent : 17 Temporaire : 20 bénévoles
PRINCIPAUX
FAO (1973- 1975), Université de Leiden-Pays-Bas (années 1980), Etats-Unis (1990-
PARTENAIRES
1992), UICN (Projet Waza-Logone 1992-2000), WWF, CEDC
HISTORIQUES
- Utilisation durable de ces ressources en vue d'améliorer les conditions de vie des
OBJECTIF 2
populations riveraines, et contribuer au développement,
CONTACT PRINCIPAL
1 APPLICATION DE LA LOI ET SURVEILLANLes activités prioritaires identifiées par les autorités de conservatio
t:
2 ECOTOURISME
La lutte anti braconnage
3 DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTUR La promotion du tourisme de vision
Le développement des infrastructures (aménagement de
es,
entretien des pistes)
L’équipement du personnel et les infrastructures du Parc
ional
Le Parc National de Waza a,été créé par l’arrêté n" 71 du 24 Mars 1934, sous le nom de réserve de
chasse "Zina-Waza". Elle couvrait à ce moment une superficie d'environ160.000 hectares. en excluant
L’aire protégée a été formellement établie (ou les cultures et les pâturages.
1. STATUT JURIDIQUE dans le cas d’une réserve privée, elle est
propriété d’un trust ou similaire) Celle-ci fut agrandie de 10.000 hectares par arrêté n" 264 du 09 Septembre 1935 puis érigée en
réserve forestière et de chasse par arrêté n" 297 du 30 Juillet 1938 et en Parc National de Waza par
arrêté n" 120 / SEDR du 05 Décembre 1968.
Les textes existent et le contrôle des infractions semble y être bien décrit. C'est au final plus
l’application de ces textes qui pose problème.
CONTEXTE
Les mécanismes pour contrôler l’utilisation En effet, dans certains cas, les textes sont considérés par les gestionnaires comme étant très durs (il y a
2. LES REGLEMENTS inappropriée des sols et les activités illégales ainsi sur le papier interdiction formelle de circuler à pied dans le Parc National). Les gestionnaires
DE L’AIRE PROTEGEE dans l’aire protégée existent, mais leur mise en considèrent nécessaire d'avoir une certaine souplesse dans leur application (exemple de droits d'usage
œuvre effective pose des problèmes majeurs tels que la cueillette). Des incohérences existent de plus entre certains textes de loi. Ainsi, la loi
forestière de 1994 reconnait la notion de droit d'usage qui n'est pourtant pas applicable dans le cas des
PN tel que celui de Waza. Il n'existe pas de règlement intérieur au sein du PN.
Les compétences et les ressources à disposition du gestionnaire et de son équipe sont limitées et ces
derniers ne disposent pas de tous les moyens nécessaires pour faire respecter l'ensemble des règles de
Le personnel dispose d’un niveau de droits applicables dans le PN. Le conservateur considère lui même avoir besoin d'un recyclage dans
3. APPLICATION DE LA compétences/ressources acceptable pour faire certains domaines (exemple cité: Que faire d'un braconnier au vu du code de procédure pénale). Il
LOI appliquer les règles de droit et le règlement de existe de gros problèmes de moyens dans le PN. Si davantage de moyens étaient disponibles, il paraitrait
l’aire protégée, mais certaines lacunes envisageable de mettre en place 2 ou 3 équipes de patrouille au regard des effectifs disponibles ce qui
demeurent semble un préalable nécessaire à la bonne application des règles de droit.
Les objectifs fondamentaux associés à la création du PN semblent relativement clairs. Il s'agit de
PLANIFICATIO
L’AIRE PROTEGEE activités de gestion s’efforcent d’atteindre 2003 et est depuis en cours de révision.
Les activités principales menées par les services de conservation dans le Parc National semblent
cohérentes avec les objectifs cités.
5
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES
TRACKING TOOL
AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
En l’état actuel, il ne semble pas y avoir de besoin particulier d’augmentation ou de réduction de la
superficie du Parc National. Il n'existe actuellement pas de gestion différenciée au sein du PN.
5. CONFIGURATION La configuration de l’aire protégée est Néanmoins, des zones à usages multiples au profit des communautés riveraines pourraient y être
DE L’AIRE PROTEGEE particulièrement propice à l’atteinte de ses introduites selon les personnes présentes lors de l’évaluation (ex des activités de coupe et ramassage de
objectifs majeurs de gestion la paille). Cette possibilité ressortait dans le 1er plan d’aménagement du PN.
Les limites sont connues mais non matérialisées explicitement. Ce sont des routes périmétrales, mal
La limite de l’aire protégée est connue des entretenues sur certaines portions qui constituent cette limite. Celles-ci sont connues, mais pas
6. DEMARCATION DE forcément respectées par les populations riveraines. Un exemple cité au sujet de ces questions de
autorités de gestion et des résidents/utilisateurs
L’AIRE PROTEGEE délimitation de l'AP est la décision de voir un poste relais de l'AES / SONEL installé à l'intérieur même du
terriens voisins, mais elle n’est pas signalée de
manière adéquate PN (le poste relais est visible de la route), qui a logiquement entrainé des conflits entre l'AES/SONEL et
les services de conservation.
Un plan de gestion est en cours de préparation Un PA (transmis à l'équipe d'évaluation) existe. Il n'est par contre plus valable depuis 2003 et est depuis
7. PLAN DE GESTION
ou a été préparé, mais il n’est pas appliqué cette date en cours de révision.
Trois ateliers relatifs au processus de révision et de validation du nouveau PA sont prévus: Un au niveau
Le processus de planification permet aux départemental, un au niveau régional (impliquant les maires des communes riveraines, les députés et le
acteurs-clés d’influencer le plan de gestion conservateur) et un au niveau national. Le PA sera ensuite transmis à la primature une fois validé.
ELEMENTS Le plan de gestion est soumis à un calendrier et Il n'existe pas de processus de révision régulière du PA. Preuve en est le fait que 8 ans après l'expiration
SUPPLEMENTAIRES à un processus de révision et de mise à jour du dernier, celui-ci n'a toujours pas été renouvelé.
périodique
Les résultats de surveillance, de recherche et Les résultats des inventaires menés devraient être pris en considération dans le prochain PA.
d’évaluation sont automatiquement intégrés au
processus de planification
Un plan de travail existe et les activités sont
8. PLAN DE TRAVAIL surveillées sur la base des objectifs de ce plan,
mais les activités ne sont pas menées à terme
Une polémique sur la population de lions vivant dans le PNW existe actuellement. Des chercheurs avaient en
2008 établi la population vivant dans le PN à une vingtaine d'individus. A un autre extrême, un journal local
L’information disponible sur les habitats parlait quant à lui à cette époque de deux lions dans le PN là où des indices relevés par l'équipe de
9. INVENTAIRE DES
sensibles, les espèces ou les valeurs culturelles conservation (78 traces observées en 2011) laissent à penser que la population pourrait actuellement être en
RESSOURCES
de l’aire protégée ne suffit pas aux activités de augmentation (avec une population qui pourrait atteindre 35 à 40 lions selon le conservateur). Il semble
planification et de prise de décision nécessaire de pratiquer des inventaires concernant cette espèce clé de l'écosystème de Waza ainsi que sur
d'autres espèces telles que les éléphants ou les girafes afin de mieux connaitre les comportements et
déplacements de ces espèces et prendre des décisions de gestion et de surveillance adéquates.
En conclusion, des données sont disponibles mais on constate des incohérences entre celles-ci.
Au cours des 20 dernières années, beaucoup d'activités de recherche (notamment fondamentale) ont été
menées en grande partie par le CEDC dans le PNW et de nombreuses recommandations ont été formulées.
INTRANTS/GESTION
Il y a beaucoup d’activités d’inspection et de Celles-ci ne débouchent pas pour autant sur un programme ou des activités de conservation concrètes. Il
10. RECHERCHE recherche, mais elles ne sont pas alignées sur semble exister une forte déconnection entre les activités des chercheurs, venant avec leurs propres thèmes de
les besoins de gestion de l’aire protégée recherche, et les services de conservation qui ne sont pas consultés en amont sur ces derniers.
Les activités de recherche ne se basent donc pas sur les besoins des gestionnaires.
Un gros problème en matière de gestion active des écosystèmes est dû aux feux de brousse. Un grand nombre
de personnes vivant à proximité du PN mettent le feu dans des zones différentes sans qu'une coordination de
11. GESTION DES Les pré requis pour la gestion active ces activités ne soit effectuée. L’absence de pistes et de pare-feux rend difficile le contrôle de ces phénomènes
RESSOURCES d’écosystèmes sensibles, d’espèces et de et 15 à 18 ha ont brulé récemment à l’intérieur du PN suite au déclenchement d'un feu par les communautés
valeurs culturelles ne sont que partiellement riveraines à proximité de l'entrée du Parc.
considérés
Les pisteurs et gardes villageois travaillent sur des activités de Lutte Anti Braconnage (LAB) mais il n’existe pas
de personnel permanent spécifiquement en charge du suivi écologique au sein du PN (bien que le personnel en
charge de la LAB relève également des données en la matière).
Le nombre d’employés est en dessous du seuil Un gros problème réside dans la prise en charge des écogardes et des gardes villageois effectuant les activités
12. PERSONNEL optimal requis pour les activités de gestion de LAB. Ceux-ci sont actuellement au nombre de 26 pisteurs bénévoles et ce nombre est en diminution (il en
essentielles existait une quarantaine auparavant).
L'importance de l'appui de ces gardes villageois sur le terrain a été rappelé par les services de conservation qui
mettent en avant leur bonne connaissance du terrain, le fait que ceux-ci soient naturellement bien intégrés aux
communautés riveraines (car issus de celles-ci) et ont accès à des informations importantes concernant le
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 7
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AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
braconnage. Ce sont de plus parfois d'anciens braconniers ayant en conséquence de grosses connaissances sur
le mode opératoire de ces derniers ainsi que sur l'écosystème du PNW.
La gestion du personnel peut être améliorée. Le conservateur est obligé de composer avec du personnel à la
fois permanent et temporaire, relevant de l'état ou pas, et ayant des niveaux de compétence et d’expérience
variés.
Le personnel est géré de manière adaptée à
13. GESTION DU
l’atteinte des objectifs majeurs de gestion, Sur cette question de la gestion du personnel se pose le problème d’affectation de personnes surqualifiées à
PERSONNEL
mais la gestion pourrait être améliorée des postes d'écogardes et en conséquence de démobilisation et démotivation d'une partie du personnel.
L'adaptation socio-culturelle est également un facteur important à prendre en considération dans le nord du
Cameroun en matière de gestion du personnel, l'affectation dans le PNW d'écogardes venant d'autres régions
du Cameroun posant parfois problème.
Les domaines de compétences cités comme pouvant prioritairement être améliorés sont: la formation en LAB
(vision de la LAB, orientation en forêt, formation sur l'utilisation d'armes automatiques) ; le suivi écologique
La formation et les compétences du personnel (notamment en matière d’utilisation du GPS) et la gestion d'équipe.
14. FORMATION DU sont adaptées, mais pourraient être
PERSONNEL améliorées pour atteindre complètement les Le MINFOF, à travers sa formation, fournit des connaissances très "militaires" aux écogardes. Le braconnier
objectifs de gestion développe généralement des comportements très stratégiques (spécialisés sur certaines espèces, à certains
endroits, certaines périodes) et il y a nécessité de bien comprendre les comportements de ces derniers et de
connaitre l’AP pour être efficace en matière de LAB.
Le budget disponible ne couvre même pas les Celui-ci est en hausse depuis quelques années mais reste insuffisant au vu des caractéristiques de l'AP, de sa
activités de gestion de base et entrave la superficie, des pressions qu’elle subit et des besoins en matière de LAB. L’idéal selon l'équipe de conservation
15. BUDGET ACTUEL
capacité de gestion de l’aire protégée serait d’être à environ 350H/J de patrouille par mois ce qui n'est pas possible actuellement (à titre indicatif,
cela reviendrait annuellement à 8,4M FCFA en se basant sur une rémunération de 2.000 FCFA H/J). Un des
priorités du gestionnaire est d'arriver à trouver les moyens d'indemniser les gardes villageois qui sont comme dit
précédemment particulièrement importants en matière de LAB et d'équiper correctement ses propres
écogardes.
Le budget sécurisé est très restreint et l’aire
16. SECURISATION DU protégée ne pourrait pas fonctionner
BUDGET convenablement sans l’apport de fonds
externes
En matière d'affectation du budget, l'activité 1ere dans le PN est la LAB et l'affectation du budget est cohérent
avec cela. Il n'existe pas de tableau de bord de suivi du budget du PN de WAZA.
Les services de conservation disposent de 3 motos et d'un véhicule 4x4, ce qui semble suffisant pour couvrir
correctement les 170.000 ha que constituent le PN de Waza. Ces derniers ne disposent par contre pas
d'équipement informatique, il n'existe pas d’équipements individuels et collectifs pour les écogardes travaillant
dans le PN et comme dit précédemment, la question de l'équipement et de l'indemnisation (salaires et rations)
pose de sérieux problèmes, et est susceptible à terme d'entrainer des démissions (et donc une baisse de
Il y a du matériel et des installations, mais de l'efficacité en matière de surveillance de l'AP).
18. INFRASTRUCTURE
sérieuses lacunes demeurent et
compromettent l’efficacité de la gestion Les armes disponibles pour les écogardes sont obsolètes et nécessitent d'être renouvelées. Un campement
touristique de 10 lits (relevant directement du PN et non du ministère du tourisme comme c'est le cas du
campement principal) a été construit mais ne semble pas équipé et fonctionnel.
Une base vie est actuellement en cours de construction avec l'appui du Budget d'Investissement Public (BIP).
Le matériel et les installations sont Les faiblesses en la matière s'expliquent essentiellement par le manque de budget selon les services de
19. ENTRETIEN DE
entretenus, mais des lacunes subsistent conservation.
L’INFRASTRUCTURE
20. PROGRAMMES Il y a des programmes limités et ciblés Des programmes sporadiques existent et sont réalisées par des partenaires tels que CEDC, ACEEN ou encore
RESULTATS
Le Comité de gestion du Parc semble être en veilleuse, n'a pas de contact avec les services de conservation et
22. COMMUNAUTES Les communautés locales participent aux devrait, selon ces derniers, être renouvelé. Le conservateur a indiqué ne pas connaitre précisément le
LOCALES discussions concernant la gestion, mais ne fonctionnement de cette structure. Le centre d'accueil dont la construction s'insérait dans cette dynamique de
participent pas à la prise de décision cogestion ne fonctionne pas et n'accueille pas de touristes.
Il s'agit néanmoins d'une expérience intéressante sur laquelle il serait nécessaire de capitaliser. Il semblerait
également intéressant de mettre en œuvre des activités de cogestion telles qu'envisagées dans le plan
d’aménagement en cours de révision (collecte de la paille, du bois mort et de la gomme arabique)
Le conservateur a été nouvellement nommé dans la zone et les relations entre gestionnaire et acteurs locaux
Les relations entre les acteurs locaux et les sont en conséquent dans un processus de construction. Néanmoins, celui-ci a indiqué (notamment devant les
gestionnaires de l’aire protégée sont ouvertes autorités locales) qu'il était ouvert à toute discussion avec les communautés riveraines, ce qui semble déjà être
et basées sur la confiance le cas sur certaines questions telles que le ramassage du bois ou de la paille.
ELEMENTS
SUPPLEMENTAIRES
Il n'existe pas de programme de ce type en périphérie du PNW, malgré l'existence de problèmes importants en
Des programmes visant à améliorer le bien- la matière. Les relations entre les différentes catégories professionnelles (agriculteurs, éleveurs) sont complexes,
être des communautés locales tout en les plantations sont régulièrement dévastées par les animaux et les oiseaux granivores sans qu'il n'existe en
conservant les ressources de l’aire protégée parallèle de mécanisme de dédommagement des populations affectées par ces phénomènes.
sont mis en oeuvre
Comme dit précédemment, le centre d’accueil n’est pas adapté à l'accueil de touristes venant visiter le PNW.
Les installations et services pour visiteurs sont Les logements sont très petits et mal adaptées aux températures pouvant être très élevées dans la zone par
23. INSTALLATIONS inadaptés aux niveaux d’affluence actuelle ou périodes.
POUR VISITEURS sont en construction
Il manque de plus des infrastructures telles qu'une salle multimédias ou un musée permettant de mettre en
avant les arts et la culture locales Les touristes demandent parfois des souvenirs et des objets estampiés PNW
sans qu'il ne soit possible de répondre à cette demande.
Le PNW a historiquement constitué et constitue encore à l’heure actuelle une vitrine en matière de tourisme au
24. TOURISME Il y a peu ou pas de contact entre les Cameroun. Malgré le mauvais état des pistes, près de 2.000 touristes ont visité le PNW au cours de l'année
COMMERCIAL gestionnaires et les opérateurs touristiques 2011. Il n'existe actuellement pas de contact formel entre les gestionnaires du PNW et d'éventuels opérateurs
utilisant l’aire protégée touristiques. Il semblerait que la question de la privatisation du campement touristique relevant actuellement
du ministère du tourisme soit d'actualité.
Sur le papier, les populations riveraines du PNW ne peuvent pas prélever de ressources naturelles au sein du
L’existence de l’aire protégée a entraîné Parc. Dans la réalité, 60 à 70% de la gomme arabique distribuée au Cameroun semble provenir du PNW et
28. EVALUATION DES
quelques avantages économiques pour les de sa périphérie. Des prélèvements de bois sont également effectués dans le PN et les mares situées à
AVANTAGES
communautés locales sans grande importance l'intérieur de ce dernier font également l'objet de pêches clandestines. Les services de conservation ont à ce
ECONOMIQUES
toutefois pour l’économie régionale sujet relevé le fait que ces mares étant traditionnellement associées à un village, il pourrait être intéressant de
développer des activités autour de celles-ci (tout comme il pourrait être intéressant de structurer les activités de
récolte de la gomme arabique).
29. CONTROLE ET L’aire protégée ne dispose pas de mécanismes Il n'existe pas dans le PNW de mécanisme de contrôle et d'évaluation.
EVALUATION de contrôle et d’évaluation
FORCES
D’après son plan d’aménagement, le PNW représente un des « derniers échantillons des
écosystèmes soudano-sahéliens encore relativement en bon état». Seul PN de la région de
l’extrême nord du Cameroun, cette aire protégée est particulièrement représentative des
écosystèmes de la plaine d’inondation du fleuve Logone et constitue une zone humide
importante, notamment en matière de migrations de plusieurs espèces d’oiseaux.
Près de 350 espèces d’oiseaux y ont ainsi été dénombrées ainsi qu’une trentaine d’espèces de
mammifères. La biodiversité faunique remarquable du PNW se manifeste notamment par la
présence de girafes, d’éléphants mais également de lions. Une des dernières populations de
lions du Cameroun vit en effet actuellement dans le PNW (sa population est estimé entre 14 et
21 individus par les dernières recherches scientifiques menées en la matière).
L’importance du PNW se manifeste par sa reconnaissance en tant que Réserve de Biosphère de
l’UNESCO (1982) et comme site RAMSAR (2006).
Bien qu’un manque de cohérence entre ces documents et la réalité soit parfois constaté
(Cf. paragraphe «FAIBLESSES»), la clarté des textes légaux encadrant la gestion du PNW a été
mise en avant par les services de conservation et autres acteurs ayant répondu à l’évaluation.
Après une période où les rapports entre les services de conservation, les communautés
locales et les organisations locales de la société civile ont pu être par moments complexes, un
nouveau conservateur a pris ses fonctions au cours du mois de septembre 2011, ce qui peut
laisser espérer une évolution positive des rapports entre les parties prenantes de la zone.
OPPORTUNITES
L’accessibilité jusqu’au Parc National est relativement correcte. Bien que la route en
provenance de Maroua nécessite des travaux et des aménagements, Waza est situé à 120 km,
soit 2h de route, de Maroua qui est la capitale de la région et où se trouve un aéroport
international.
Des bases ont été posées en matière de cogestion du PNW, notamment par le projet
Waza Logone de l’UICN. Parmi les activités menées, la construction d’un centre d’accueil géré
par les populations locales a été financé à l’entrée du Parc. Celui-ci rencontre actuellement des
difficultés et fonctionne au ralenti (voire pas du tout) mais son activité pourrait être relancée et
des touristes y être accueillis, ce qui permettrait de générer des revenus aux communautés
locales gestionnaires des infrastructures.
FAIBLESSES
1
selon les données contenues dans le Plan d’aménagement du PNW
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 13
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AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
du PNW sont traditionnellement associées à un terroir villageois) que de manque de moyens
de la part des services de la conservation pour effectuer leur travail de surveillance.
La législation camerounaise fait qu’il n’existe pas de redistribution directe au niveau local
des revenus générés par le PN. Ceux-ci remontent dans un 1er temps au niveau central avant de
redescendre en partie et indirectement au niveau du PN à travers le fonds faunique.
MENACES
Les effets du changement climatique semblent se faire ressentir dans la zone du PNW
(une baisse des précipitations annuelles de 200 mm a ainsi été constatée en 2011 en
comparaison aux niveaux de 2010).
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 14
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AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
Un projet pétrolier d’envergure est en cours de développement au nord du PNW. La
prospection de deux zones a débuté et une d’entre elle est située à proximité directe de la
limite nord du PNW. Selon les orientations prises par le projet, des risques de perturbations
des migrations de la faune sauvage, particulièrement des éléphants, sont envisageables (et
relevés dans l’étude d’impact du projet pétrolier).
L’inventaire aérien réalisé en 2007 par le WWF-Kenya a permis de recenser 246 éléphants à
l’intérieur même du PNW. 250 individus ont également été observés au nord du PNW, à
proximité de la frontière tchadienne et du Parc National de Kalamaloué. Au regard des
migrations saisonnières observées chez les pachydermes, tout laissait à penser que ces deux
sous-groupes faisaient partie d’un groupe plus large amené à transiter par le PNW durant une
partie de l’année.
Le tableau suivant permet de comparer les densités d’éléphants observées à l’intérieur du PNW
aux densités observées dans 3 PN de la région du Nord Cameroun.
Il permet de constater que le PNW constitue le PN où les densités d’éléphants les plus
importantes ont pu être observées (0,17 éléphant/km² contre 0,11 éléphant/km² à l’intérieur du
PN de Bouba Ndjida).
Nombre d'observation Densité (Nombre/Km²)
PN Bénoué 0 0,00
PN Faro 0 0,00
PN Bouba Ndjida 232 0,11
PN Waza 246 0,17
TOTAL ET
DENSITE 478 0,07
Comme dit précédemment, 250 individus ont également été observés à la frontière tchadienne.
En supposant que ces individus soient amenés à séjourner au sein du PNW durant une partie
de l’année, la densité pourrait alors monter jusqu’à 0,25 éléphant/km².
Cet inventaire aérien intégral constitue le premier exercice du genre à être réalisé à l’intérieur
du PNW. Par conséquent, des différences méthodologiques importantes existent entre cet
inventaire et les précédents, rendant difficile toute analyse de l’évolution de l’effectif d’éléphants
vivant à l’intérieur du PNW.
2
Deux d’entre eux étaient localisés à moins de 10 kilomètres de villages situés en périphérie du PN (Waza à
l’ouest et Mahé à l’est).
EVALUATION DE L’EFFICACITE DE LA GESTION DES AIRES PROTEGEES 19
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AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE
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