Experience de Gestion D'Un Parc National Par Une Organisation de La Societe Civile Au Burkina Faso

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EXPERIENCE DE GESTION D’UN PARC NATIONAL

PAR UNE ORGANISATION DE LA SOCIETE CIVILE AU


BURKINA FASO

Atelier CONEDD-SCBD

Ouagadougou, 29 Septembre au 03 Octobre

Adama NANA
DEP/NATURAMA
I. LE CONTEXTE DE L’INTERVENTION DE NATURAMA DANS LA ZONE DU PNKT

Le PNKT C’est :

Création par ordonnance n° 70/020 du 02 Septembre 1976, sous l'appellation de « Parc National
de Pô ».

Superficie : 155 500 ha

En septembre 1986, lors d'une cérémonie commémorative de l'assassinat de Kaboré Tambi, agent
des eaux et forêts ayant perdu la vie dans l'exercice de ses fonctions en 1981, il a été décidé de
rebaptiser le Parc National de Pô en « Parc National Kaboré Tambi » (PNKT).

Potentialités, le PNKT c’est

Au niveau floristique : Plus de 100 espèces réparties dans 28 familles qui ont été recensées lors
des travaux de caractérisation de la végétation ;

Au niveau des mammifères, environ 32 espèces de grands mammifères sauvages sur les 62 que
compte l’Afrique de l’Ouest ;

Au niveau de l’avifaune, la collecte des informations fait ressortir 251 espèces incluant 42 familles
au PNKT. Quelques espèces devenant rares au Burkina Faso peuvent y être observées. On peut citer
le serpentaire, le marabout, le tantale ibis, la cigogne noire (espèce migratrice).

2
Au niveau des reptiles, les espèces de reptiles les plus visibles au PNKT sont le crocodile du Nil
(Crocodylus niloticus) et le varan du Nil (Varanus niloticus) qui fréquentent les milieux humides.
Dans la savane se trouve le varan de la savane (Varanus exanthematicus), le caméléon du Sénégal
(Chamaeleo senegalensis), le gecko « à deux têtes » (Hemitheconyx caudicinctus), la tortue terrestre
végétarienne de Bell (Kinixys belliana) et les petites tortues Peliosus de savane (Peliosus subniger
et P. adansoni), Palustres, carnassières, novices, qui sortent de leurs terriers pour fréquenter les
flaques d’eau qui se développent sur les pistes pendant la saison humide.

Malgré cette diversité biologique importante, le parc national de Pô dit Kaboré Tambi est
resté pendant longtemps sous la persistance de plusieurs contraintes à savoir : le braconnage,
l’envahissement du parc par le bétail domestique, la dégradation de l’habitat de la faune par
les feux sauvages, la dégradation de l’habitat de la faune à travers la collecte de matériaux de
construction (sable, graviers, chaume…), la coupe de bois pour les travaux de construction, la
coupe de bois pour la carbonisation et comme bois de feu, les pollutions, etc.

C’est dans ce contexte que NATURAMA dont la mission qu’est de « promouvoir les idéaux de
conservation et de développement au sein de la société burkinabé en vue d’amélioration des
conditions de vie des populations rurales».

Cet engagement en faveur de la gestion durable du parc a été conforté par la politique nationale
notamment par le décret 96-060/PRES/PM/MEE/MTT du 11 mars 1996, portant institution de la
concession de gestion de la faune et attribution des titres de concessionnaires et de guides.

C’est au terme de ce décret que le Parc National de Pô dit Kaboré Tambi a été concédé à la Fondation
NATURAMA dans un premier temps par décision de concession n°97-025/MEE/SG/DGEF/DFC du
16 septembre 1997 de la zone Est du parc d’une superficie de 85 440 hectares pour une durée de dix
(10) ans et par la suite par décision de concession n°2001-1049/MEE/SG/DGEF/DFC portant
agrément de NATURAMA en qualité de concessionnaire du parc national de Po dit Parc National
Kaboré Tambi dans son intégralité.

II. LE BILAN DES DIX ANS DE CONCESSION

2.1. Les résultats techniques

2.1.1. Le renforcement des capacités

Le renforcement institutionnel

- L’’appui au développement institutionnel a permis de faire émerger les associations Wéog La


Viim (Zoundwéogo) et Ga Mo Wigna (Nahouri) qui de nos jours mobilisent aussi des
partenaires techniques et financiers ainsi que les communautés en faveur de la conservation du
parc.

- La mise en place des Comités Provinciaux d’Appui à la Gestion du parc (CPAG/PNKT) dans
les quatre (4) provinces riveraines du parc qui participent à l’animation et l’appui aux activités
de conservation du parc à l’échelle des quatre provinces.

3
Le renforcement technique

Au niveau des communautés : Plusieurs activités de formations ont été réalisées. Elles se sont
reposées sur :

- Les formations d’adaptation aux postes de responsabilités (formation en gestion de la vie


associative, gestion financière, gestion des conflits, montage et suivi évaluation des projets,
plaidoyer, etc.) et ;

- Les formations d’adaptation aux activités de conservation et de développement (suivi


écologique, inventaires de la faune, ornithologie, réalisations de fosses fumières, Régénération
naturelle assistée, reboisement, conservation du fourrage naturel, apiculture, etc.).

Au niveau des partenaires : En tant que concessionnaire du parc, NATURAMA a contribué au


renforcement des capacités du personnel de l’administration. Les thématiques se sont focalisées sur
le montage et le suivi évaluation des projets, le suivi écologique, le plaidoyer. A cela il faut ajouter
l’encadrement des stagiaires de l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) et de l’Université de
Ouagadougou au cours de leurs formations pratiques sur le terrain.

Les Voyages d’étude

- Au niveau des communautés, l’organisation de voyages d’étude des communautés au nord et à


l’est Burkina respectivement sur les problématiques de la dégradation des terres et du
pastoralisme.

- Au niveau du personnel et des partenaires, l’organisation de voyage d’étude à Madagascar, au


Zimbabwé, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Mali, au Ghana (parc national de Mollé) et Bénin
(réserve de la Pendjari). Lesquels ont permis de renforcer leurs capacités techniques et
conceptuelles sur les questions de conservations et de développement.

Au niveau des activités de communication (sensibilisation, information, Promotion/plaidoyer)

Les principales thématiques ont porté sur le braconnage, l’élevage et conservation du parc,
l’implication des femmes, l’organisation communautaire autour du parc, les produits forestiers non
ligneux, la gestion des conflits, le pastoralisme, la gestion de la faune, etc.). Ses séances
d’information et de sensibilisation ont été appuyées par l’édition de plusieurs documents
didactiques et dont le tableau suivant en fait la synthèse.

2.1.2. Gestion de l’écosystème

Au cours des dix ans de concession du parc, plusieurs activités relatives à la gestion de l’entité parc
ont entreprises en collaboration avec les communautés et services forestiers. Lesquelles ont
fortement contribué à une meilleure connaissance sur l’évolution des tendances, l’amélioration de
l’habitat et à sécurisation des limites. On note entre autre :

Le suivi écologique : il a été marqué par des inventaires périodiques de faune, les inventaires
périodiques des oiseaux. Au total quatre (4) inventaires pédestres (2004, 2005, 2006 et 2007) de la
grande faune diurne du parc, deux (2) inventaires aériens des grands mammifères (MIKE, 2003 et
PAGEN 2005), un survol aérien de suivi écologique et de dissuasion et la réalisation d’inventaires
ornithologiques annuels ;

4
L’amélioration de l’habitat : à travers
l’application des feux précoces annuellement,

La sécurisation des limites du parc par


l’ouverture et les entretiens annuels de 249 km
de piste, l’implantation de 251 bornes de
délimitation du PNKT, la confection et
implantation de 70 panneaux de signalisation ;

L'amélioration de l'accessibilité par


l'ouverture et les entretiens annuels de 242,5
km de pistes;

Exemple de borne fixé au niveau de la piste périmètrale du


parc

L’appui à la surveillance du parc à travers


la mise en place d’équipes de surveillants
villageois (formation et l’équipement en
vélos et matériels de terrain) en appui aux
brigades forestières d’une part et l’appui en
logistique (deux (2) motos YB100 et 8 vélos)
à l’Unité de Protection et de Conservation
(UPC) de Nobéré. Au total 3162 HJ de
sorties de surveillants villageois avec les
forestiers ont été réalisées.

Remise officielle des vélos aux surveillants villageois par le


Secrétaire Général du MECV lors du lancement officiel de la
campagne de reforestation dans la région du Centre Sud, Juillet 2005

L’amélioration de l’hydraulique
faunique par la réalisation de retenue
d’eau (Kiré) dans le Parc ;

Vue de la retenu d’eau de Kiré

5
2.1.3. La lutte contre la pauvreté

Les mesures d’atténuation de la pression pastorale

L’appui à l’atténuation de la pression pastorale sur le parc a été matérialisé par la réalisation de
fenils à fourrage, deux parcs de vaccination, de forages pastoraux au profit des agro pasteurs
riverains du parc;

Forage pastoral Model de fenil réalisé

Les mesures d’atténuation de la dégradation des terres agricoles

Elles ont été matérialisées par :

- L’appui à la réalisation de deux cent


fosses fumières pour améliorer la
productivité agricole des producteurs
riveraines du parc ;

- La réalisation de sites anti érosifs


pour atténuer la faible productivité
des terres agricoles ;

- La réalisation d’opérations de
reboisements dans les villages
riverains.

Model de fosse fumière

6
Les mesures de génération de revenus

Les mesures d’amélioration des revenus ont été caractérisées par des appuis multiformes à savoir :

La réalisation d’investissements (équipements) au profit des apiculteurs ;

L’appui en matériels (bassines, sceaux, marmites) et fonds de roulement

L’utilisation de l’approche Haute


Intensité de Main d’œuvre (HIMO) a
permis d’utiliser la main d’œuvre locale
dans la quasi-totalité des activités
(inventaire, ouverture et entretien des
piste, construction de la retenu d’eau,
etc.).

2.1.4. Gestion du partenariat

Au cours des dix ans de concession du parc, l’un des résultats les plus important a été sans conteste
la gestion du partenariat. En effet, au cours de cette période de concession, plusieurs formes de
partenariat ont été développées à plusieurs niveaux.

7
Au niveau national : plusieurs partenariats ont été développé et consolidé avec le temps avec
plusieurs institutions de l’Etat notamment l’Université de Ouagadougou et l’Ecole Nationale des
Eaux et Forêts (ENEF) à travers la réception d’élèves et études dans le cadre de leurs travaux de
terrain. Le point fort de ce partenariat a été l’implication de NATURAMA dans le processus de
planification et de mise en œuvre du projet PAGEN.

Le partenariat avec les structures gouvernementales déconcentrés à travers la participation à


l’organisation et à l’animation des différents cadres de concertation (CCTP, CPAT) et autres
évènement dans les quatre provinces riveraines du parc;

L’organisation pratique au niveau


de sa base de Nobéré des journées
nationales de l’environnement et de
lutte contre la désertification en
2006.

Plantation symbolique d’arbre par le Ministre de


l’environnement et du cadre de vie (en blanc, daba à la main), à
l’occasion de célébration des journées de l’environnement et de
lutte contre la désertification en juin 2006 au niveau de la base
de NATURAMA à Nobéré

Au niveau international : plusieurs partenariats ont été développés dans le sens du renforcement
des capacités des gestionnaires des aires protégées de NATURAMA d’une part et d’autre part au
niveau de la mobilisation des ressources financières et dans le sens de la promotion du parc au
niveau international. Ce partenariat à l’échelle internationale a permis de consolider le rythme et les
volumes de financements pour la gestion du parc.

Les partenariats mobilisés

Le tableau suivant présente la synthèse des partenariats développés tant au niveau national
qu’international en faveur du parc durant la période de concession.

N° PARTENAIRES ACTIONS APPUYEES PERIODES MONTANT %


1 Renforcement des
Etat Burkinabé- capacités, aménagement
FEM/Banque du parc, sensibilisation, 2003-2007 602 298 800 57,54
Mondiale valorisation des produits
forestiers non ligneux
2 Appui à l’intensification
agricole, pastorale,
reboisement,
CILSS/REM/LCD 2007 64 035 000 6,12
sensibilisation,
valorisation des produits
forestiers non ligneux

8
3 Développement
institutionnel des
ACDI (PRSCS) 2001-2002 60 000 000 5,73
organisations relais (Wéog
La Viim et Ga Mo Wigna)
4 Information,
sensibilisation et
ACDI (PACS) 2001-2002 45 000 000 4,30
formation sur
l’environnement
5 Appui à l’intensification
agricole, pastorale,
reboisement,
NC-IUCN 2005-2006 41 181 000 3,93
sensibilisation,
valorisation des produits
forestiers non ligneux
6 Activités d’information et
de sensibilisation des
WWF/USA populations riveraines,
(projet BSP 1, 2 et Renforcement des 1993-1996 38 102 168 3,64
projet BIOME) capacités conceptuelles et
techniques de
NATURAMA. ;
7 Renforcement des
capacités, sensibilisation,
TREE AID 3 2005-2008 36 375 831 3,48
valorisation des produits
forestiers non ligneux
8 Taxes de gestion
(6023500 F CFA) et autres
Fonds propres de réalisations
1997-2007 26 023 500 2,49
NATURAMA (administration et gestion
de la concession
(20000000 F CFA)
9 BirdLife Suivi des oiseaux
1997-2002 25 000 000 2,39
International
10 Renforcement des
capacités, sensibilisation,
TREE AID 2 2005-2007 23 618 100 2,26
valorisation des produits
forestiers non ligneux
11 Parco Orsiera Appui aux activités de
2006-2007 16685000 1,59
Rocciavre (Italie) valorisation des PFNL
12 Information/sensibilisation
PPLS 2000 15 000 000 1,43
sur les IST/SIDA
13 Reboisement dans 5
FCCD 2000-2002 15 000 000 1,43
villages du Zoundwéogo
14 Expérimentation de la
EAWAG désinfection de l’eau par 1999 10 000 000 0,96
irradiation solaire
15 Trickle Appui aux activités
génératrices de revenus 2000-2003 9 500 000 0,91
Up/Program

9
16 Fondation Jean Reboisement dans 10
Paul II pour le écoles riveraines 1996 8 000 000 0,76
Sahel
17 Appui à l’intensification
Swedbio/BirdLife agricole, pastorale,
International reboisement,
2006-2007 5 328 000 0,51
(composante sensibilisation,
PNKT) valorisation des produits
forestiers non ligneux
18 Etude base pour
TREE AID 1 l'élaboration d'un projet 2003 3 000 000 0,29
(TREE AID2)
19 Renforcement des
capacités, sensibilisation,
RNSCC 2007 2 620 000 0,25
valorisation des produits
forestiers non ligneux
TOTAL 1 046 767 399 100,00

La répartition des financements mobilisés par composante

Rubriques Montant %
Equipement et fonctionnement 252 228 735 24,10
Réalisations dans le parc (investissements et surveillance) 206 023 500 19,68
Renforcement des capacités 203 081 139 19,40
Administration de la concession 124 466 292 11,89
Mesures initiales (études, recherches, etc.) 89 968 818 8,59
Gestion des ressources naturelles à la périphérie 78 642 638 7,51
Activités de réduction de la pauvreté 48 942 000 4,68
Suivi/évaluation 43 414 277 4,15
Total 1 046 767 399 100,00

2.2. Les résultats contractuels

Après dix (10) d’exercice de gestion d’un parc national en qualité de concessionnaire,
NATURAMA a pris les initiatives nécessaires pour honorer ces obligations contenues dans le
cahier des charges. On notera que:

Par rapport à article 5 du cahier de charges qui précise que « NATURAMA est chargée d’élaborer,
en concertation avec le Ministère chargé de la faune, un plan de gestion du Parc National de Pô
dit Parc National KABORE Tambi dans un délai de trois (03) mois à partir de la date
d’agrément. La mise en œuvre du plan de gestion est assurée par NATURAMA ». On note que
NATURAMA a pu élaborer un premier plan qui a été actualisé et adopté par le Forum en 2005 et la
décision d’adoption Décision N°2006-0108/MECV/RGCS/DRECV-CS signée par le DRECV/CS.

Par rapport à article 6 du cahier de charges qui précisait qu’ « Un protocole d’accord de gestion du
Parc National de Pô dit Parc National KABORE Tambi sera signé entre NATURAMA et l’Etat
au vue du plan de gestion », NATURAMA, avec l’appui de la Direction de la Faune et des Chasses
a pu faire une proposition de protocole en 2000.

10
Par rapport à l’article 8 du cahier de charges qui précisait que « NATURAMA doit contribuer à
l’amélioration des conditions de vie des populations rurales. A cet effet, elle est tenue de :

8.1. « accorder une préférence, pour tous les travaux d'aménagement et d'entretien, à l'emploi du
système à haute intensité de main d’œuvre ». Au cours des dix ans, NATURAMA a rémunéré les
populations riveraines ayant participé aux activités d’aménagement à savoir :

- NATURAMA a utilisé l’approche HIMO dans plusieurs activités d’aménagement (l’ouverture


et l’entretien des pistes, confection et placement des bornes, fixation des panneaux, etc.) et un
montant de l’ordre de 55 000 000 F CFA a ainsi été décaissé au profit des populations qui y ont
participé ;

- La réalisation d’inventaires périodiques (faune, oiseaux) où les populations riveraines ont


participé et ont été rémunérées;

- La réalisation d’ouvrages comme la construction des bases vie, la réalisation de retenu d’eau, les
fenils, les parcs de vaccination, les forages, etc., NATURAMA a adopté le principe d’utilisation
de prestataires locaux où l’exigence d’utilisation de la main d’œuvre locale par les différents
prestataires non riverains;

8.2. « accorder une priorité d'embauche aux populations riveraines pour tous les postes
correspondant à leur qualification technique ». Au cours de cette période de concession,
NATURAMA a recruté dans le cadre de ces activités dans la zone du parc, de façon temporaire ou
permanente des agents issus des villages/villes riverains. Au total dix huit (18) agents ont été
recrutés durant la période de la concession. La masse salariale de ce personnel issu des villages
riverains est estimée à 130 513 344 FCFA.

8.3. « mettre en place un système de formation appropriée, susceptible d’améliorer les capacités
organisationnelles et techniques des populations riveraines ». NATURAMA, au cours des dix
(10) ans de concession a conçu ou participé à la conception et à l’édition de plusieurs documents à
usage d’information, de formation et de plaidoyer sur le parc. A cela s’ajoute

- L’appui à la création et au renforcement institutionnel de deux associations au Zoundwéogo


(Wéog La Viim) et au Nahouri (Ga Mo Wigna) qui à elles seules ont pu mobiliser 246 145 000
F CFA pour la contribution à l’atténuation des pressions pastorales sur le parc à travers des
actions multiformes;

- L’appui à la mise en place du Forum


du Parc et à la tenue de ses sessions
annuelles ;

ème
Présidium de la 5 session du forum du PNKT avec les
quatre hauts commissaires des provinces riveraines du
parc

11
- L’appui à la mise en place des Comités Provinciaux d’Appui à Gestion du Parc dans les 4
provinces qui participent, à travers les surveillants villageois à la surveillance aux côtés des
-
-
- services forestiers des 4 provinces respectives ;

- La réalisation, avec l’appui


technique des services
techniques de l’environnement,
de l’agriculture et des ressources
animales, de plusieurs activités
de renforcement des capacités
techniques d’adaptation aux
postes (vie associative) et aux
activités (réalisation de fosses
fumières, reboisement,
apiculture, gestion de la faune,
production du beurre, etc.) ;

Séance pratique d’application de la Régénération Naturelle


Assistée

8.4. Soutenir l’élevage des espèces de « gibier » par les populations rurales, des initiatives ont
été entreprises à travers l’appui à l’aulacodiculture (cas de Tamsé).

Par rapport à l’article 12 qui stipule que « Le personnel de surveillance et/ou de guidage des
touristes est recruté et géré par les services forestiers à la charge de NATURAMA. », 70
surveillants villageois ont été formés et équipés en vélos et petits matériels de terrain. Leurs prises
en charge ont été assurées par NATURAMA dans le cadre de la surveillance du parc avec les
services forestiers.

Le tableau suivant fait la synthèse des résultats stratégiques obtenus.

ARTICLES CONTENU DE L’ARTICLE


NIVEAU DE
DU
RESPECT DE
CAHIER OBSERVATIONS
L’OBLIGATIO
DE
N
CHARGE
NATURAMA est chargée d’élaborer, en
concertation avec le Ministère chargé de
Décision d’adoption
la faune, un plan de gestion du Parc
N°2006-
National de Pô dit Parc National Obligation
Article 5 0108/MECV/RGCS/DREC
KABORE Tambi dans un délai de trois respectée
V-CS signée par le
(03) mois à partir de la date d’agrément.
DRECV/CS
La mise en œuvre du plan de gestion est
assurée par NATURAMA.
Un protocole d’accord de gestion du Parc Le protocole d’accord de
Obligation
Article 6 National de Pô dit Parc National gestion a été transmis par
respectée
KABORE Tambi sera signé entre lettre n°00/111 du 26 Juillet

12
NATURAMA et l’Etat au vue du plan de 2000 au Directeur de la
gestion. Faune et des Chasses avec
pour objet « transmission de
protocole d’accord sur le
PNKT et requête de
signature ». mais n’a pas pu
être signé
L’introduction et/ou la réintroduction
d’espèces animales et végétales à la
Obligation non
demande de NATURAMA est Le besoin n’ayant pas été
Article 7 applicable à la
subordonnée à une étude de faisabilité. ressenti
date
Cette étude est soumise à l’appréciation
du Ministère chargé de la faune.
NATURAMA doit contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.
A cet effet, elle est tenue de :
8.1. accorder une préférence, pour tous
les travaux d'aménagement et d'entretien, Obligation
Néant
à l'emploi du système à haute intensité de respectée
main d’œuvre ;
8.2. accorder une priorité d'embauche 18 agents recrutés et
aux populations riveraines pour tous les Obligation 130 513 344 FCFA injectés
Article 8 postes correspondant à leur qualification respectée au titre des rémunérations
technique ;
8.3. mettre en place un système de
Plusieurs activités de
formation appropriée, susceptible
Obligation renforcement des capacités
d’améliorer les capacités
respectée (techniques,
organisationnelles et techniques des
organisationnelles) réalisées
populations riveraines;
8.4. soutenir l’élevage des espèces Obligation
Néant
‘’gibiers’’ par les populations rurales. respectée
NATURAMA est tenue de mettre en
place un Fonds d’Intérêt Collectif (FIC),
destiné au développement économique
des terroirs.
Obligation non
Le montant annuel du fonds sera L’exploitation du parc
Article 9 applicable à la
déterminé par le protocole de gestion. n’ayant pas été entamée
date
Les services forestiers, NATURAMA et
les populations déterminent le mode de
gestion et les domaines d’intervention du
‘’FIC’’.
NATURAMA devra instituer une
comptabilité financière fiable et mettre à
la disposition du Ministère chargé de la
faune toute information relative à Obligation non
L’exploitation du parc
Article 10 l’évaluation, au suivi écologique et aux applicable à la
n’ayant pas été entamée
flux touristiques en vue de la constitution date
de banques de données sur la gestion des
ressources naturelles des zones
concédées.
Lorsque les compétences humaines
sollicitées auprès de l’administration
forestière pour la formation ne sont pas Obligation
Article 11 Néant
disponibles, NATURAMA peut recourir respectée
à d’autres structures compétentes en la
matière.

13
Le personnel de surveillance et/ou de 70 surveillants villageois
guidage des touristes est recruté et géré formés et équipés ont
par les services forestiers à la charge de Obligation participé aux sorties avec
Article 12
NATURAMA. respectée les services forestiers et ont
été rémunérés par
NATURAMA

2.3. Les résultats stratégiques

 La prise en compte du parc dans les programmes de conservation : Les initiatives de


NATURAMA avant et pendant la concession ont été, au regard des résultats obtenus, un
déclencheur en terme de prise en compte du parc dans les grands projets et programme de
conservation des aires protégées au Burkina. Cela a été manifesté par la prise en compte du parc
comme composante à part entière dans le projet PAGEN ;

 L’obtention du statut de ZICO pour le parc : NATURAMA en tant que concessionnaire du


parc a pu, à travers les résultats des inventaires périodiques d’oiseaux, inscrire le parc comme
une Zone d’Importance pour les Conservation des Oiseaux (ZICO) au niveau du réseau mondial
BirdLife International. Ce qui une opportunité de promotion du parc, et de mobilisation des
ressources additionnelles pour les activités de conservation.

 La diversification des partenariats : La période de concession a été une opportunité de


mobilisation des ressources financières. Le tableau suivant présente la moyenne annuelle de
mobilisation des ressources avant et pendant la concession.

MOYENNE
MONTANT ANNUELLE DE
ANNEE DUREE (ANNEES)
(F CFA) FINANCEMENT
(F CFA)
1993-1996 4 ans 46 102 168 11 525 542
1997-2003 5 ans 192 511 750 38 502 350
2003-2007 5 ans (avec le PAGEN) 808 153 481 161 630 696
2003-2007 5 ans (sans le PAGEN) 205 854 681 41 170 936

Le tableau montre que la moyenne de mobilisation des ressources financières a été triplée après
l’obtention de la décision de concession par NATURAMA. Cette moyenne est passée de 11
525 542 F CFA à 38 502 350 F CFA. Ce qui signifie que le statut de concessionnaire a été facteur
important en terme de crédibilité de NATURAMA auprès des partenaires techniques et financiers.

L’instauration d’un forum du parc : L’institutionnalisation d’un forum du parc a été un des
grands résultats en terme de partage d’informations sur la gestion du parc, de renforcement des
capacités des acteurs au niveau locale et d’appui conseil à la mise en œuvre des programmes de
travail. Cette expérience unique en son genre mérite d’être capitalisée et valorisée dans le cadre
d’autres initiatives de gestion communautaire des aires protégées.

14
III. DIFFICULTES RENCONTREES

Les difficultés rencontrées au cours de la phase de concession se résument aux points suivants :

3.1. Le système de concession

La décision de concession d’une partie du Parc (85 440 H) en 1997 a eu comme conséquence la
concentration des efforts de NATURAMA sur cette partie concédée au détriment de la partie non
concédée.

En effet, la décision de concession N°2001-1049/MEE/SG/DGEF/DFC portant agrément de


NATURAMA en qualité de concessionnaire du parc national de Po dit Parc National Kaboré Tambi
(dans son intégralité) précise à son article 3 que « la durée de la concession est de dix (10) ans à
compter du 16 Septembre 1997…. ». Cette disposition à amener NATURAMA à déployer
d’énormes efforts supplémentaires pour amener les communautés périphériques de la partie non
concédée (Ziro, Bazega) aux mêmes niveaux d’adhésion (capacités techniques, organisationnelles,
activités génératrices de revenus, etc.,) que celles de la partie concédée (Zoundwéogo et Nahouri).

3.2. La question de la surveillance

Le principe de souveraineté de l’Etat sur la question de la surveillance du parc a connu des


difficultés. Ce qui a influencé les résultats de NATURAMA par rapport au renversement des
tendances de dégradation de l’écosystème. En effet, c’est seulement avec le démarrage du projet
PAGEN que des tentatives d’appui à la surveillance ont été initiées et qui ont connu d’énormes
difficultés de fonctionnement.

3.3. Les difficultés de gestion de l’espace

Les problèmes de l’occupation de l’espace (appropriation foncière, élevage extensif) ont fortement
influencé les activités aussi bien à l’intérieur du parc qu’au niveau de la périphérie. Ce qui justifie la
persistance de certaines activités illégales dans le parc (feux incontrôlés, pâturage dans le parc,
braconnage, etc.).

3.4. La configuration du parc et le nombre élevé de villages riverains

La capacité de réponse de NATURAMA aux sollicitations diverses des 70 villages riverains a été
en deçà malgré les efforts déployés au niveau de la mobilisation des ressources au profit de la
périphérie. A cela s’ajoute les difficultés de déploiement du personnel de sorte à pouvoir couvrir
l’intégralité du parc. Enfin, les difficultés de coordination au niveau de la gestion du partenariat au
regard de la situation géographique du parc à l’échelle de deux régions administratives et sur quatre
provinces.

IV. LES PERSPECTIVES DE NATURAMA DANS LA ZONE DU PNKT

Le statut de concessionnaire de NATURAMA est arrivé son terme depuis le 31 Décembre 2007.
Malgré cette situation de fin de concession, l’intervention de NATURAMA devra se poursuivre
dans la zone. Cela, à cause du fait que la gestion d’une aire protégée comme le PNKT est un
processus qui est exigeant en temps et en ressources.

Dans ce sens, NATURAMA a, à son actif, un certain nombre d’engagements avec des partenaires
dans la zone du parc pour les années à venir. Ces obligations sont entre autres :

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- La mise en œuvre du projet de gouvernance locale des ressources naturelles dans deux
communes riveraines du PNKT (Pô et Nobéré) pour quatre ans ;

- La mise en œuvre du projet de gestion des ressources naturelles pour accompagner les micros
entreprises forestières villageoises sur les produits forestiers non ligneux ;

- La poursuite de l’appui aux micros entreprises de produits forestiers non ligneux avec l’ONG
TREE AID pour accéder aux financements nécessaires;

- La mise en œuvre du projet de l’Union Européenne sur le suivi écologique et dont le PNKT fait
partie des sites concernés pour 4 ans avec BirdLife International;

- La poursuite du projet IREM-LCD jusqu’en fin 2008, avec possibilité de consolidation des
résultats par une nouvelle planification avec le CILSS ;

CONCLUSION

Après dix (10) ans d’intervention en qualité de concessionnaire du parc national de Pô dit Kaboré
Tambi, NATURAMA aurait démontré aux acteurs nationaux et internationaux que la gestion d’un
Parc National par une organisation de la société civile est possible. Malgré les exigences de
communication et de partenariat avec les différents acteurs, de mobilisation continue de ressources
que cela requiert.

Au cours des dix (10) de concession :

- des acquis ont été obtenus en terme d’investissements dans le parc, d’amélioration des
capacités techniques et organisationnelles des communautés riveraines et des partenaires,
d’amélioration des conditions de vie des communautés riveraines, d’amélioration en quantité et
en qualité du partenariat, etc.,

- des difficultés ont été relevées au niveau de la surveillance, de la faible capacité de réponse de
NATURAMA au sollicitations diverses des communautés riveraines, etc.,

- des perspectives ont été dégagées en terme d’initiatives en cours de NATURAMA dans la zone.

Au terme des dix années d’intervention de NATURAMA en qualité de concessionnaire du PNKT,


un certain nombre d’enseignements ont tirés et se résument de la façon suivante :

- La gestion d’un écosystème comme le PNKT par une ONG exige une présence ininterrompue
sur le terrain pour maintenir la mobilisation des partenaires autour des problématiques de
conservation. Cela a été déterminant au cours des dix ans de concession et justifie la capacité de
mobilisation interrompue des ressources financières et des communautés riveraines au cours de
cette période;

- La réhabilitation d’un écosystème comme le PNKT exige un minimum de suivi périodique et


d’investissement continue (réalisation et d’entretien des ouvrages). Ce qui est très important en
terme de préservation des acquis tant au niveau de l’écosystème que de la périphérie ;

- La gestion participative d’un écosystème comme le PNKT exige une collaboration à plusieurs
échelles et avec différents acteurs. Ce qui exige une disponibilité et une capacité de réaction aux
sollicitations diverses des partenaires. Cela a été très déterminant pour NATURAMA pendant

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les dix années de concession où il fallait conjuguer gestion du partenariat et réhabilitation du
PNKT;

- L’approche gestion tripartite (Etat-Concessionnaire-populations riveraines) d’une aire protégée


comme le PNKT exige que chaque partie assume clairement et efficacement ses obligations.
Cela a été très déterminant au cours des dix ans de NATURAMA en qualité de concessionnaire
car le non respect des engagements d’une partie influence directement ceux des autres parties.
La question de la surveillance a été un grand enseignement au cours de cette période de
concession du PNKT à la Fondation NATURAMA ;

- Enfin la gestion d’une aire protégée comme le PNKT exige la définition de mécanismes de
financement à long terme de sorte à minimiser les risques dus aux ruptures de financement
extérieurs. En effet tous les financements mobilisés au cours de son intervention ont été des
subventions ou sur fonds propres. Cela malgré les possibilités de valorisation qui ont été
identifiées par les différentes études.

Je vous remercie

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