Emprunt Obligataire

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Emprunt obligataire

Une obligation est un titre de créance négociable émis par une personne morale (État,
collectivité publique, entreprise publique ou privée), qui reçoit une certaine somme d'argent
en prêt de la part des souscripteurs des titres. Il s’agit d’une dette remboursable à une date et
pour un montant fixés à l'avance, et qui rapporte un intérêt. On vous dit tout.

Bon à savoir : selon la Banque des règlements internationaux, la dette obligataire mondiale
représentait 100 000 milliards de dollars en 2013, dont 43 000 milliards de dollars émis par
les seuls États (dette souveraine). En France, le principal émetteur sur le marché obligataire
est l’État. Pour sa part, l’encours obligataire des entreprises ne cesse de progresser. En 2014,
il représentait 257 milliards d’euros, selon une enquête réalisée par l’agence Havas.

Emprunt obligataire : vie et mort d’une émission

Le contrat d’émission d’une obligation prévoit le prix d’émission, la durée, le taux d’intérêt
servi, les modalités de remboursement et les garanties de l’émission.

Modalités d'émission

Quelques précisions :

 Prix d’émission et de remboursement : le prix d’émission est celui payé par le


souscripteur. Il correspond à la valeur nominale de l’obligation (division entre le
montant total de l’emprunt et le nombre de titres émis). Le plus souvent, les
obligations sont d'un montant unitaire compris entre 500 et 100 000 DZD. Afin
d’attirer les investisseurs, l’émission peut être réalisée en dessous de la valeur
nominale avec une prime d’émission (différence entre le prix d’émission et la valeur
nominale de l’obligation). Certains emprunts obligataires sont soldés avec une prime
de remboursement (différence entre le prix de remboursement et la valeur nominale).
 Durée de l’emprunt et date de jouissance : la durée d’un emprunt correspond à la
période séparant l’émission de l’obligation et son remboursement (généralement de 5 à
30 ans). La date de jouissance est celle à compter de laquelle les intérêts commencent
à courir.
 Le taux d’intérêt nominal ou facial : il s’agit du taux d’intérêt de l’emprunt fixé au
moment de l’émission. Il détermine le montant des intérêts annuels (coupons) que
recevra le porteur de l’obligation. Ce taux peut être fixe ou variable. Dans le second
cas, il évolue le plus souvent en lien avec l'indice de référence basé sur un marché de
taux d’intérêt.

Bon à savoir : c’est sur le marché « primaire » que les obligations sont d’abord vendues aux
investisseurs. Elles peuvent ensuite être cédées sur le marché « secondaire ». Elles sont alors
cotées en pourcentage (du nominal) afin que les prix d’obligations de nominal différents
puissent être comparés.

Modalités de remboursement

À échéance, les obligations sont généralement remboursées selon les modalités suivantes :

 Remboursement in fine : le remboursement de l’emprunt intervient en une seule fois


à la date d’échéance, mais le paiement des intérêts est annuel.
 Remboursement par annuités constantes : chaque année, l’investisseur reçoit une
somme comprenant à la fois le versement des intérêts de la dette et une part du
principal. Au fil du temps, le montant des intérêts s’amenuise au profit du
remboursement du principal.
 Remboursement par amortissement constant : chaque année, le principal est
remboursé selon un montant identique.

Avantages et inconvénients de l'emprunt obligataire

Avantages de l'emprunt obligataire

Le principal avantage des obligations est de servir un revenu régulier. Les émetteurs paient
des coupons sur la base d’un échéancier établi au départ. Le prix de remboursement comme
les intérêts sont connus à l’émission et ne changent pas durant toute la vie de l’obligation.

En leur versant un revenu fixe, les obligations permettent aux investisseurs de se prémunir
contre les risques de récession économique ou de déflation.

Enfin, certaines d’obligations dites à « coupon zéro » sont émises avec une très forte prime
d’émission et remboursées à leur valeur nominale majorée des intérêts. Elles sont adaptées à
une stratégie de capitalisation.

Inconvénients de l'emprunt obligataire

Moins liquides que les actions, les obligations sont plus difficiles à vendre. Elles peuvent
voir leur valeur s’amoindrir en cas de remontée des taux d'intérêt ou de dégradation de la
signature de l’emprunteur.

Par ailleurs, à l’exception des titres publics, les obligations émises par les sociétés présentent
un « risque de défaut » : si la société n'est plus en mesure de rembourser la dette contractée, le
créancier perdra tout ou partie de son investissement.
Dernier risque à prendre en compte : certaines obligations sont remboursables avant leur
échéance, par « anticipation ». En ce cas, l’investisseur récupérera son capital, mais pas les
intérêts à venir.

Exercices corrigés :

Exercice 1 (Exercices corrigés sur les emprunts obligataires)


Un emprunt de 50 000 000 DZD est divisé en 10 000 obligations le remboursement
s’effectue, chaque année, à une valeur de 5 500 DZD et ceci pendant 5 ans. Taux : 12 %. La
somme des intérêts et du remboursement à la valeur de 5 500 DZD. Par obligation est
constante.
1. Calculer les nombres théoriques d’obligations amorties, faire le cumul de ces nombres
et déduire les nombres d’obligations à racheter par la société chaque année.
2. Construire le tableau d’amortissement de l’emprunt qui vous a été présente.
Exercice 2 (Exercices corrigés sur les emprunts obligataires)
Une société émet 18 000 obligations de nominal 3 500 DZD chacune. Taux : 10,5% l’an.
Durée de l’emprunt : 8 ans. Au niveau du remboursement, cette société verse chaque année un
prime de :
 30 100 DZD pour la 1ère obligation sortie au tirage
 80 000 DZD pour les 10 obligations qui suivent
 5 000 DZD pour les 50 obligations qui viennent
Ces obligations perdent alors le droit au remboursement.
L’amortissement s’effectue par annuités constantes.
Construire le tableau d’amortissement de l’emprunt considéré.
Exercice 3
Un emprunt de 62 500 000 DZD est divisé en 25 000 obligations. Taux : 13% l’an. Durée de
l’emprunt 8 ans. Sachant que le remboursement s’effectue à une valeur de 2 800 DZD par
obligation, calculer le taux auquel l’argent est effectivement placé pour l’obligation
remboursé :
 A la fin de la 1ére année
 A la fin de la 2ème année
 A la fin de la 8ème année
Interpréter
Exercice 4
Un emprunt de 48 750 000 DZD est divisé en 15 000 obligations. Taux : 12,5% l’an. Durée de
l’emprunt : 6 ans. Le remboursement s’effectue à la valeur nominale mais les titres sont
achetés, au moment de l’émission, à 3 000 DZD l’unité.
Exercice 5
Pour le remboursement d’un emprunt la société émettrice s’engage à racheter les nombres
d’obligations suivants :
 3595 à la fin de la 1ère année
 3999 à la fin de la 2ème année
 4450 à la fin de la 3ème année
Le taux de l’emprunt est alors T% l’an (T étant entier)
A la fin de la 1ère année l’amortissement s’élève à 16 177 500 DZD, le remboursement à 17
256 000 DZD et enfin l’annuité effective à 29 406 000 DZD.
1. Quel est le système d’amortissement qui est adopté ici ?
2. Déterminer le taux T et le nominale de la dette.
3. Calculer la durée de l’emprunt.
Exercice 6
Un emprunt de 41 250 000 DZD est divisé une 15 000 obligation Taux : 12% l’an. Durée de
l’emprunt : 5 ans. Valeur de remboursement de l’obligation : 3 000 DZD. Déterminer le taux
réel de l’emprunt dans chacune des situations suivantes :
 Amortissements constants
 Anuités constantes (intérêts + remboursement constants).
Cliquer ici pour télécharger Exercices corrigés sur les emprunts obligataires pdf
Mathématiques financières
Correction de l’exercice 1 : (Exercices corrigés sur les emprunts obligataires)
1. Ici on a :
C = 50 000 000 DZD,
R = 5 500 DZD
soit,
Le premier nombre d’obligations amorties s’écrit :

En multipliant à chaque fois par 1,1090909 , on obtient les autres nombres d’obligations
amorties :
m2 = 1 784,09
m3 = 1 978,72
m4 = 2 194,58
et m5 = 2 433,88
On forme le cumul de ces nombres qu’on arrondit à l’entier le plus voisin ; par soustraction on
obtient les nombres d’obligations arrondies qui permettent la construction du tableau
d’amortissement :
Cumuls théoriques Cumuls Cumul arrondis NOA
1 608,61 1 608,61 1 609 1 609
1 784,09 3 392,70 3 393 1 784
1 978,72 5 371,43 5 371 1 978
2 194,58 7 566,01 7 566 2 195
2 433,99 10 000,00 10 000 2 434
2. Le tableau d’amortissement se présente comme suit (en milliers de DZD) :
Période CDP I NOA AMORT REMB ANNU CFP
1 50 000,00 6 000,00 1 609 5 045,00 8 849,50 14 849,50 41 955,00
2 41 955,00 5 034,60 1 784 8 920,00 9 812,00 14 846,60 33 035,00
3 33 035,00 3 946,00 1 978 9 890,00 10 879,00 14 843,20 23 145,00
4 23 145,00 2 777,40 2 195 10 975,00 12 072,50 14 849,90 12 170,00
5 12 170,00 1 460,40 2 434 12 170,00 13 387,00 14 847,40 0
Correction de l’exercice 2 :
La société doit payer à la fin de chaque année pour les 61 premières obligations la somme de :
30 100 + 10 × 8 000 + 50 × 5 000 = 360 100 DZD
soit une prime nette de :
360 100 − 61 × 3 500 = 146 000 DZD
Comme cet prime est constante, la construction du tableau d’amortissement ne pose pas de
problème. Les amortissements restent en progression géométrique de raison 1,105.
Le tableau d’amortissement se présente comme suit (en milliers de DZD) :
Période CDP I NOA AMORT PRIME ANNU CFP
1 63 000,00 6 615,00 1 546 5 411,00 146,60 12 172,60 57 589,00
2 57 589,00 6 064,85 1 708 5 978,00 146,60 12 171,45 51 611,00
3 51 611,00 5 419,16 1 887 6 604,50 146,60 12 170,26 45 006,50
4 45 006,50 4 725,68 2 085 7 297,50 146,60 12 169,78 37 709,00
5 37 709,00 3 959,45 2 305 8 067,50 146,60 12 173,55 29 641,50
6 29 641,50 3 112,36 2 546 8 911,00 146,60 12 169,96 20 730,50
7 20 730,50 2 176,70 2 814 9 849,00 146,60 12 172,30 10 881,50
8 10 881,50 1 142,56 3 109 10 881,50 146,60 12 170,66 0
Correction de l’exercice 3 :
Ici on a :
i = 0,13 et Vi = 325 DZD
Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 1ère année :
À la date 0 ; il verse 2 500 DZD
À la date 1 ; il reçoit 3 125 DZD
À la date 1 on a :
2 500(1 + t) = 3 125 ⇔ t = 0,25 soit 25%
Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 2ème année :
À la date 0 ; il verse 2 500 DZD
À la date 1 ; il reçoit 325 DZD
À la date 2 ; il reçoit 3 125 DZD
À la date 2 on a :
2 500(1 + t)2 = 325(1 + t) + 3 125
La résolution donne t = 0,1849 , soit 18,49%
Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 8ème année :
À la date 0 ; il verse 2 500 DZD
À la date 1 ; il reçoit 325 DZD
……………………………….
À la date 8 ; il reçoit 325 + 2 800 = 3 125 DZD
À la date 8 on a :

Ou encore

Par tâtonnement, puis par interpolation linéaire, on trouve


t = 0,1391 ; soit 13,91 %
Remarquer : on remarque donc que le taux de rendement diminue, cette situation s’explique
par le fait que la prime de remboursement, qui est de 300 DZD (= 2 800 − 2 500) a plus de
valeur à la fin de la 1ère année qu’à la fin de la 2ème année ; elle a beaucoup moins de
valeurs à la fin de la 8èmeannée.
Correction de l’exercice 4 :
a. Ici on a :
i = 0,125 Vi = 406,25 DZD
L’obligation est achetée à une valeur E = 3 000 DZD, inférieur à la valeur nominale, soit une
prime d’émission de 250 DZD par obligation.
b. Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 1ère année :
À la date 0 ; il verse 3 000 DZD
À la date 1 ; il reçoit 406,25 DZD
À la date 1 on a :
3 000(1 + t) = 3 250 + 406,25
⇔ t = 0,21875 soit 21,88%
Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 2ème année :
À la date 0 ; il verse 3 000 DZD
À la date 1 ; il reçoit 406,25 DZD
À la date 2 ; il reçoit 3 656,25 DZD
À la date 2 on a :
3 000(1 + t)2 = 406,25(1 + t) + 3 656,25
Ce qui donne t = 0,1738 soit 17,38%
Cas de l’obligataire remboursé à la fin de la 6ème année :
À la date 0 il verse 3 000 DZD
À la date 1 il reçoit 406,25 DZD
…………………………………………..
À la date 6 il reçoit 3 656,25 DZD
À la date 6 on a :

On trouve t = 0,1451 soit 14,51%


Remarque : on remarque là également que le taux de rendement diminue. Dans le fond, cette
situation ne diffère pas de la précédente (exercice 3). En effet, on peut considérer ici que la
valeur nominale est de 3 000 DZD et que la valeur de remboursement est de 3 250 DZD ;
dans ce cas, le taux d’intérêt initial n’est plus de 12,50 % mais de 13,54% à peu près (i′=
406,25/3 000)
Correction de l’exercice 5 :
1. Ici les nombres d’obligations amorties ne sont pas constants. Ils ne sont pas non plus
en progression arithmétique ; en effet :
m2 − m1 = 404 et m3 − m2 = 451
L’écart est trop grand.

Ainsi
Les nombres d’obligations amorties semblent être en progression géométrique (on retiendra
comme raison q = 1,1125). Le système adopté ici est celui de l’amortissement par annuités
constantes.
2. Ici on a :
Soit 12%
L’intérêt de la première année s’écrit :
I1 = a1 − m1R = 29 406 000 − 17 256 000
I1 = 12 150 000 DZD
D’où

3. Le nombre total d’obligation est égal à :

On sait que
Ce qui donne 1,1125n = 1,7041
Par logarithmes, on trouve n = 5
Correction de l’exercice 6 :
Comme le remboursement se fait à une valeur (3 000 DZD par obligation) supérieure à la
valeur nominale (2 750 DZD par obligation), l’emprunt va revenir à la société plus cher qu’il
ne devrait l’être. Le taux réel sera donc supérieur à 12%. Le taux réel de l’emprunt est celui
qui égalise le capital perçu par la société et les engagements actualisés de celui-ci. Il est
important donc de calculer les annuités de remboursement.
a. Amortissements constants :
Le tableau d’amortissement se présente comme suit (en milliers de DZD) :
Période CDP I NOA AMORT REMB ANNU CFP
1 41 250 4 950 3 000 8 250 9 000 13 950 33 000
2 33 000 3 960 3 000 8 250 9 000 12 960 24 750
3 24 750 2 970 3 000 8 250 9 000 11 970 16 500
4 16 500 1 980 3 000 8 250 9 000 10 980 8 250
5 8 250 990 3 000 8 250 9 000 9 990 0
À la date 0 on a :
13 950(1 + t)−1 + 12 960(1 + t)−2 + 11 970(1 + t)−3 + 10 980(1 + t)−4+ 9 900(1 + t)−5 = 41 250
Par tâtonnement puis par interpolation linéaire, on trouve : t = 0,1478 soit 14,78%
b. Annuités constants :
Le tableau d’amortissement devient : (en milliers de DZD)
Période CDP I NOA AMORT REMB ANNU CFP
1 41 250 4 950 2 409 6 625 7 227 12 177 34 625
2 34 625 4 155 2 673 7 351 8 019 12 174 27 275
Période CDP I NOA AMORT REMB ANNU CFP
3 27 275 3 273 2 968 8 162 8 904 12 177 19 113
4 19 113 2 294 3 294 9 059 9 882 12 176 10 054
5 10 054 1 206 3 656 10 054 10986 12 174 0
À la date 0 on a :
12 177(1 + t)−1 + 12 174(1 + t)−2 + 12 177(1 + t)−3 + 12 176(1 + t)−4+ 12 174(1 + t)−5 = 41 250
On trouve : t = 0,1455 soit t = 14,55%
Remarque : ce taux est légèrement inférieur au précédent, cela tient au fait que les annuités
sont, ici, moins fortes les premières années, par rapport au cas précédent. On démontre
aisément que l’annuité effective est sensiblement égale à :

Ici on a
a = 12 175 663,93 DZD
À la date 0 on a :

D’où :
Ce qui donne : t = 0,1455 soit : 14,55%

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