L'Essentiel Des Normes Comptables Internationales IFRS
L'Essentiel Des Normes Comptables Internationales IFRS
L'Essentiel Des Normes Comptables Internationales IFRS
L’essentiel
des
NORMES
COMPTABLES
INTERNATIONALES
IFRS
Une initiation Éric Tort
au référentiel
comptable
international
5e édition
L’essentiel
des
NORMES
COMPTABLES
INTERNATIONALES
IFRS
Éric Tort
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que
l’étudiant doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
le Droit et la Science Politique,
les Sciences économiques,
les Sciences de gestion,
les concours de la Fonction publique.
Éric Tort, secrétaire général et membre du directoire d’une ETI industrielle, est diplômé ESC
Bordeaux (Kedge BS), titulaire du diplôme d’expertise comptable (DEC), docteur en sciences
de gestion (Paris I-Sorbonne) et habilité à diriger des recherches (HDR). Professeur des
universités associé à l’iaelyon, il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles.
L’objet de cet ouvrage est de donner aux étudiants de l’enseignement supérieur en gestion
l’ensemble des connaissances générales nécessaires à la compréhension du référentiel
comptable international, à partir du cadre conceptuel et des normes IAS/IFRS essentielles de
présentation, d’évaluation et de comptabilisation de l’information financière.
Seront ainsi présentées les dispositions essentielles d’une trentaine de normes IAS/IFRS sur les
40 normes actuellement applicables aux comptes consolidés des sociétés européennes cotées
sur un marché réglementé et aux sociétés françaises optant volontairement pour le référentiel
IFRS pour l’établissement de leurs comptes consolidés. Nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage
L’essentiel de la consolidation des comptes, du même auteur, chez le même éditeur, pour des
informations sur les normes de consolidation, qui ne seront pas traitées ici. S’agissant d’un
référentiel évolutif, nous présentons les normes IFRS telles qu’elles sont applicables en
France et homologuées dans l’UE avec notamment les normes IFRS applicables depuis
2018 avec IFRS 9 (instruments financiers) et IFRS 15 (produits des activités ordinaires tirés
des contrats conclus avec les clients) et depuis 2019 avec IFRS 16 (contrat de location). En
outre, cette édition comprend la version révisée du cadre conceptuel applicable depuis 2020
dans les entités.
En revanche, l’ouvrage n’intègre pas les interprétations (IFRIC) sauf exceptions. Il en va de
même de la norme IFRS PME dont l’application n’est pas d’actualité en France dans les
comptes individuels. À cet égard, rappelons ici qu’une « nouvelle » directive comptable euro-
péenne a été publiée fin juin 2013 et transposée en France en 2015.
Au total, l’ouvrage développe une trentaine de normes essentielles relatives successive-
ment à l’information financière, aux actifs et passifs et enfin aux capitaux propres,
résultat et instruments financiers.
Liste des abréviations
Présentation 3
Chapitre 1 – Processus et instances
de normalisation 19
1 – L’organisation générale et le processus de normalisation
internationale 19
■ La structure et l’organisation de l’IASB 19
■ Le processus d’élaboration des normes IFRS 21
2 – L’organisation générale et le processus d’homologation
des normes IFRS dans l’Union européenne (UE) 21
■ Le mécanisme communautaire d’adoption 22
a) L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) 22
b) L’ARC (Accounting Regulatory Committee) 22
■ La situation dans l’Union européenne 22
■ La situation française en matière de normalisation comptable 23
PLAN DE COURS Chapitre 2 – Le cadre conceptuel 25
1 – Objectifs, utilité et limites de l’information financière à usage
général (chapitre I) 25
2 – Les caractéristiques qualitatives de l’information financière utile
(chapitre II) 26
3 – Les états financiers : définition (chapitre III) 28
4 – Les éléments des états financiers (chapitre IV) 28
5 – Comptabilisation et décomptabilisation (chapitre V) 29
6 – Évaluation (chapitre VI) 29
PLAN DE COURS
■ La méthode du coût amorti 78
a) Modalités de mise en œuvre 78
b) Approche par composants 79
■ La méthode de la réévaluation 80
3 – Informations à fournir 81
* IFRS 17 remplacera IFRS 4 à compter de 2023 sous réserve d’homologation dans l’UE.
** Cf. Dispositions d’IAS 39 maintenues s’agissant de la couverture à la juste valeur contre le risque de taux
d’intérêt d’un portefeuille d’actifs ou de passifs financiers.
Chapitre 1
Source : www.archive.ifrs.org
À travers des liens opérationnels, la structure atteint son objectif par l’équilibre dans les rôles des
différents organes de l’organisation :
– la fondation IFRS : entité privée sans but lucratif, elle est composée de 22 trustees nommés
pour un mandat renouvelable de 3 ans. La fondation désigne les membres de l’IASB, de l’Inter-
pretation Committee (anciennement IFRIC) et de l’Advisory Council. Plus spécifiquement, la
fondation revoit annuellement la stratégie de l’IASB et établit les procédures de fonctionnement
de l’IASB, de l’Interpretations Committee et de l’Advisory Council. Non responsable de l’établis-
sement des normes et non impliquée dans les domaines techniques relevant de la compétence
de l’IASB, la fondation promeut les travaux de l’IASB et l’application rigoureuse des IFRS ;
– le Board : il est composé actuellement de 14 membres désignés par les trustees constituant un
groupe d’experts ayant des expériences professionnelles variées et des origines géographiques
différentes. Le Board est responsable de l’élaboration et de la publication des normes IFRS (y
CHAPITRE 1 – Processus et instances de normalisation 21
compris, les IFRS pour PME) et de l’approbation des projets d’interprétations (IFRIC) élaborés par
l’IFRS Interpretations Committee. L’IASB met en œuvre un processus normatif ouvert et transpa-
rent comprenant notamment la publication de documents pour discussion et d’exposés-
sondages (ED) ;
– l’IFRS Interpretations Committee : anciennement appelé IFRIC, il est l’organe d’interprétation
des normes IFRS. Il comprend 14 membres votants désignés par les trustees et reflétant une
diversité de nationalité et de parcours professionnels. Il est plus particulièrement en charge
d’étudier les questions comptables soulevées dans le contexte des normes IFRS en vigueur et
d’en élaborer les interprétations (IFRIC). Dans le cadre de l’élaboration de ces interprétations,
l’IFRS Interpretations Committee travaille en lien étroit avec les organes nationaux similaires ;
– l’IFRS Advisory Council : il constitue un organe de consultation pour l’IASB regroupant des
individus et les représentants d’institutions concernées par les travaux menés par l’IASB. Dans le
cadre de ce processus de consultation, l’IFRS Advisory Council fournit des conseils stratégiques à
l’IASB (agendas, programme de travail, etc.) ;
– l’ASAF : il s’agit d’un forum consultatif des normes comptables constitué de normalisateurs
nationaux et d’organes régionaux ayant un intérêt pour l’information financière. Il a pour
objectif d’apporter des conseils techniques à l’IASB.
2003. Depuis cette date, ont été homologués dans l’UE les normes IAS 32 et 39 (version
amendée), de nouvelles normes et interprétations publiées par l’IASB (cf. les normes IFRS 2, 3, 4,
5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15 et 16) et des amendements aux normes et interprétations exis-
tantes dans le cadre notamment de l’exercice annuel d’améliorations du référentiel IFRS. À date,
le référentiel IFRS pour les PME élaboré par l’IASB n’a pas été adopté au niveau de l’UE. En
revanche, une nouvelle directive comptable européenne a été publiée fin juin 2013 et transposée
en France en 2015.
Le cadre conceptuel
Publié en 2018, le cadre conceptuel définit les concepts fondamentaux à la base de la préparation et de la
présentation des états financiers en normes comptables internationales. Ce cadre vise à aider respectivement
l’IASB en vue d’élaborer de manière cohérente les normes IFRS, les préparateurs des états financiers à établir
des méthodes comptables cohérentes lorsqu’aucune norme IFRS n’est applicable à une transaction particu-
lière et les autres parties prenantes (ex. auditeurs) à comprendre et interpréter les normes comptables interna-
tionales. Comprenant 8 chapitres, le cadre conceptuel traite des objectifs, des caractéristiques qualitatives, des
éléments des états financiers, de la comptabilisation et l ’évaluation ainsi que des concepts de capital et de
maintien de capital.
Publiée en 2018 par l’IASB, la version définitive du cadre conceptuel remplace la version
initiale publiée en 1989. Ce cadre conceptuel est applicable aux entreprises depuis les exer-
cices ouverts depuis le 1 er janvier 2020.
* Il s’agit notamment des émissions d’instruments d’emprunt ou de capitaux propres sans lien avec la perfor-
mance financière (§ 1.21).
La pertinence (§ 2.6-2.10) se mesure ici par la capacité d’une information à répondre aux besoins
liés à la prise de décision des utilisateurs. Elle est fondée principalement sur sa valeur prédictive et
sa valeur de confirmation ainsi que sur son importance relative, c’est-à-dire le caractère signifi-
catif ou non d’une information.
CHAPITRE 2 – Le cadre conceptuel 27
La fidélité (§ 2.12-2.19) fait référence au respect de l’image fidèle incluant notamment la préé-
minence de la substance sur la forme (juridique) : d’où l’activation, par exemple, des actifs pris
en crédit-bail en normes IFRS contrairement aux principes comptables français actuellement appli-
cables dans les comptes individuels (PCG).
Dans le cadre de la préparation des états financiers, l’image fidèle découle ainsi de trois caractéris-
tiques, à savoir : l’exhaustivité de l’information (compte tenu de son importance relative et de son
coût d’obtention), la neutralité (absence de parti pris) et l’absence d’erreurs (information exempte
d’erreurs ou d’omission sans prétendre pour autant à une totale exactitude). La neutralité repose
sur la prudence afin d’éviter de surévaluer un actif ou de sous-évaluer un passif.
La comparabilité (§ 2.24-2.29) porte sur les états financiers d’une entité dans le temps et sur
ceux d’entités différentes par rapport aux besoins d’analyse comparative des utilisateurs. À cet
égard, la permanence et la cohérence dans l’évaluation et la présentation de l’information ainsi
que l’information des utilisateurs sur les méthodes appliquées et les changements pratiqués
doivent permettre d’atteindre cet objectif.
La vérifiabilité (§ 2.30-2.32) renvoie à l’assurance pour les utilisateurs de disposer d’une informa-
tion donnant une image fidèle. La vérifiabilité peut être directe (ex. observation) ou indirecte (ex.
recalcul de données).
La rapidité (§ 2.33) fait référence à la célérité avec laquelle l’information est accessible et néces-
saire à la prise de décision des décideurs.
La compréhensibilité (§ 2.34-2.36) fait référence au fait que l’information financière doit pouvoir
être compréhensible par les utilisateurs diligents, c’est-à-dire classée, définie avec une présentation
claire et concise. Cela étant, les informations traitant de sujets complexes ne doivent pas être
écartées.
De manière générale, il revient au préparateur des états financiers de rechercher, sur la base de
son jugement professionnel, un équilibre entre les différentes caractéristiques qualitatives exigées
pour l’information financière que celles-ci soient essentielles (§ 2.20) (fidélité et pertinence) ou
auxiliaires (§ 2.37).
Enfin, le cadre conceptuel ajoute une contrainte complémentaire à respecter en vue d’une infor-
mation fidèle et pertinente. Il s’agit de la prise en compte du rapport « coût/avantage » dans le
cadre de l’obtention de l’information (§ 2.39-43).
28 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Dans son chapitre IV, le cadre conceptuel consacre plus particulièrement des développements à la
définition des actifs et passifs.
CHAPITRE 2 – Le cadre conceptuel 29
Le cadre conceptuel s’achève par des développements consacrés, d’une part, à la présentation des
informations (chapitre VII) et, d’autre part, aux concepts de capital et maintien du capital
(chapitre VIII).
Chapitre 3
En termes de structure et de contenu, IAS 1 prescrit l’identification des états financiers (nom,
entité concernée, date de clôture, monnaie et unité de présentation) et une obligation annuelle
d’établissement.
Exemple
Dans le cadre de l’établissement de son bilan en IFRS, une entreprise A est ainsi amenée à
classer :
– les dépôts et cautions versés d’un montant de 100 k€ en actifs non courants du fait
d’échéances de remboursement supérieures à 12 mois ;
– les autres titres immobilisés d’un montant de 200 k€ en actifs non courants s’agissant
d’actifs financiers à long terme (conservation durable) ;
– la part court terme d’un emprunt bancaire remboursable sur 7 ans, soit 500 k€, en passifs
courants et la part long terme, soit 1 000 k€ en passifs financiers (non courants).
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 33
* À l’exclusion des montants indiqués selon e, h et i. ** À l’exclusion des montants indiqués selon k et l.
*** Y compris les pertes et profits résultant principalement des décomptabilisations et reclassements d’actifs
financiers. **** Y compris les plus ou moins-values résultant de la cession des actifs correspondants ou de
leur évaluation à la JV diminuée des frais de cession. ***** À éclater entre résultat net et global attribuable
aux intérêts minoritaires et celui attribuable aux actionnaires de la société mère.
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 35
Au-delà de ces informations minimales, il est précisé que des rubriques complémentaires pourront
être produites si celles-ci sont nécessaires ou pertinentes pour comprendre la situation ou la
performance financières de l’entreprise. Il est à noter, d’une part, l’existence de rubriques bilan-
cielles spécifiques (immeubles de placement, actifs biologiques) et, d’autre part, l’absence de
ligne particulière pour les éléments « extraordinaires » dans les composantes du résultat. Par
ailleurs, IFRS 5 impose la présentation séparée au bilan des actifs classés comme détenus en vue
de leur vente.
En outre, dans l’état de situation financière ou dans les notes annexes, doivent figurer :
– des subdivisions complémentaires aux postes présentés classées d’une manière adaptée à l’acti-
vité de l’entreprise avec des niveaux de détail variables suivant les cas (exemple : immobilisations
corporelles par catégorie) ;
– des informations pour chaque catégorie de capital social (nombre d’actions, valeur
nominale, etc.), une description des réserves en capitaux propres (nature et objet) et les reclasse-
ments de certains instruments financiers en capitaux propres.
IAS 1 définit également le contenu de l’état des variations des capitaux propres avec différentes
présentations possibles, précise le contenu des notes annexes et renvoie à IAS 7 s’agissant de la
présentation du tableau de flux de trésorerie.
Le tableau de variation des capitaux propres doit comprendre :
– le résultat global de l’exercice avec une distinction entre la part revenant au groupe et les inté-
rêts minoritaires ;
– l’impact des retraitements rétrospectifs (changement de méthode et corrections d’erreur) selon
IAS 8 par composante de capitaux propres ;
– le rapprochement entre les valeurs comptables d’ouverture et de clôture pour chaque compo-
sante en détaillant les éléments à l’origine de la variation dans le résultat net, les autres
éléments du résultat global et les transactions avec les actionnaires de la société consolidante
faisant apparaître les contributions et les distributions.
Les composantes des capitaux propres correspondent ici à chaque catégorie de capital, au cumul
par catégorie des autres éléments du résultat global et aux résultats non distribués.
Plus spécifiquement, les notes annexes doivent comprendre des informations sur la base d’éta-
blissement des états financiers ainsi que les méthodes comptables utilisées, les informations
exigées par les IFRS et non présentes par ailleurs et enfin des informations supplémentaires néces-
saires à leur compréhension (résumé des principales méthodes comptables, sources d’incertitude
relatives aux estimations opérées, informations relatives à la gestion du capital). Sur la forme, les
informations figurant dans les notes annexes doivent être reliées aux postes correspondants des
36 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
différents états (état de situation financière, de résultat global, etc.). Les notes annexes en IFRS
font l’objet d’un certain nombre de dispositions prévues par la norme IAS 1 en sus des dispositions
propres prescrites par les différentes normes IFRS.
En définitive, par rapport aux référentiels français, on peut souligner :
– l’absence de plan comptable et de format standard de présentation de documents de synthèse
contrairement au PCG (comptes individuels) ;
– la disparition du résultat exceptionnel du compte de résultat, une classification des éléments
bilantiels en courant/non-courant et non par ordre de liquidité ;
– un enrichissement important de l’information figurant dans les notes annexes.
Dans ce contexte, l’ANC recommande l’utilisation de formats normalisés d’états financiers en IFRS
avec plus particulièrement deux recommandations n o 2012-01 et no 2012-02 traitant respective-
ment des principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS et d’un modèle d’annexe simplifiée
pour les sociétés moyennes et petites et la recommandation no 2020-01 portant sur le format des
comptes consolidés en IFRS (compte de résultat, autres éléments du résultat global, tableau de
flux de trésorerie et état de variations des capitaux propres).
N.B. : la recommandation n o 2020-02 de l’ANC présente une taxonomie visant à la codification
des modèles d’états financiers présentés dans la recommandation n o 2020-01. À partir de 2020,
cette codification des états financiers primaires devient obligatoire pour les sociétés cotées.
Afin de se conformer au droit européen, le règlement no 2016-09 de l’ANC requiert dans l’annexe
des comptes consolidés en IFRS des informations complémentaires à celle des normes IFRS dès lors
qu’elles sont significatives. Il s’agit, sauf exception de confidentialité, de l’identification et du
capital détenu dans les entreprises consolidées, dans celles qui en sont exclues (avec justification
d’exclusion) ainsi que pour les titres de participation n’entrant pas dans le périmètre de consolida-
tion (avec montant des capitaux propres et résultat net des sociétés concernées). Sont également
requis l’effectif moyen du groupe ventilé par catégorie et les honoraires des commissaires aux
comptes avec ventilation entre mission de certification et autres services.
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 37
Exemple
La société cotée A utilise le format IFRS du compte de résultat proposé par la recommanda-
tion de l’ANC avec une classification des charges par nature. En l’absence d’entreprises asso-
ciées dans le périmètre du groupe, la rubrique correspondante n’est pas reprise ici.
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– intérêts minoritaires – 142
Résultat par action – 0,40
Résultat dilué par action – 0,38
* À présenter en principe sur deux lignes séparées sans compensation des charges et produits.
Chapitre 4
Dans l’ensemble, les dispositions d’IAS 7 et celles du règlement ANC 2020-01 (§ 426) relatif aux
comptes consolidés français sont relativement proches. L’ANC propose dans sa recommandation
no 2020-01 un modèle amélioré de tableau de flux de trésorerie intégrant les évolutions norma-
tives internationales.
Exemple
Le groupe M établit son tableau de flux de trésorerie pour l’exercice N sur la base d’un modèle
simplifié et adapté faisant apparaître uniquement les rubriques présentant des données
chiffrées.
Après avoir exposé les cas particuliers visant les exceptions à la présentation en montant brut et la
conversion en monnaie étrangère, IAS 7 précise, en outre, le classement de quelques éléments
spécifiques.
* Prix total avec partie payée en trésorerie ou équivalents – montants relatifs à la trésorerie (ou équivalents),
aux actifs et passifs acquis ou cédés.
Enfin, IAS 7 prescrit une liste d’informations à faire figurer dans les notes annexes, à savoir :
– les transactions de financement et d’investissement sans effet sur la trésorerie telles que, par
exemple, des « acquisitions » de biens en location-financement ou des conversions de dettes en
capitaux propres ;
– les composantes de la trésorerie et des équivalents avec rapprochement entre tableau de flux de
trésorerie et état de situation financière ;
– des soldes de trésorerie indisponibles avec commentaires ;
– une réconciliation entre le tableau de flux de trésorerie et l’évolution de l’endettement**.
** Un amendement d’IAS 7 prescrit une information sur les variations des passifs issus des activités de finan-
cement comprenant les variations résultant des flux de trésorerie et celles sans contrepartie de trésorerie.
des parties liées : les bailleurs de fond, les syndicats et les entreprises publiques du fait de leurs
transactions normales avec l’entité, ni les clients, fournisseurs, distributeurs (etc.) simplement du
fait de la dépendance économique en résultant.
En revanche, dans la définition de la partie liée, une entreprise associée ou une co-entreprise
inclut ses propres filiales.
2 Informations à fournir
Même en l’absence de transactions, il y a lieu de mentionner les relations entre une société mère
et ses filiales afin de permettre aux lecteurs des états financiers de se faire une opinion sur les
effets des relations avec les parties liées.
Outre la rémunération des principaux dirigeants, l’entité doit indiquer la nature des relations entre
les parties liées et fournir des informations sur les transactions, les soldes et les engagements
pendant les périodes couvertes par les états financiers.
Informations minimales sur les parties liées Rémunération des principaux dirigeants
Montant des transactions Avantages du personnel à court terme et à long
terme
Montant des soldes y.c. engagements (termes, Avantages postérieurs à l’emploi, indemnités de fin
conditions, garantie, etc.) de contrat de travail
Provisions pour créances douteuses liées y.c. charges Paiements fondés sur les actions
comptabilisées
Les informations visées ci-avant doivent être déclinées séparément pour les catégories suivantes :
société mère, entités exerçant un contrôle conjoint ou une influence notable, filiales, entreprises
associées, co-entreprises, principaux dirigeants et autres parties liées.
Dans le cas d’une « entité de gestion » (ou un membre du groupe auquel elle appartient) fournis-
sant des prestations de direction à l’entité de reporting (ou à sa société mère), il conviendra de
mentionner le montant des honoraires versés par l’entité de reporting à cette entité de gestion.
IAS 24 liste quelques exemples de transactions susceptibles d’être mentionnées dès lors qu’elles
sont réalisées avec des parties liées : achat/vente de biens, prestations de services données ou
reçues, contrats de location, transferts (R & D, notamment), fourniture de garanties ou sûretés,
engagements divers, prise en charge de passifs.
CHAPITRE 5 – Informations sur les parties liées (IAS 24) 45
Des éléments de nature similaire peuvent être regroupés en une information globale sauf néces-
sité de disposer d’une information séparée pour la compréhension des états financiers.
Chapitre 6
En outre, le nombre (B) doit être ajusté en cas de modifications du nombre d’actions ordinaires en
circulation « sans changement correspondant des ressources » telles qu’une émission d’actions
gratuites, un fractionnement ou un regroupement d’actions.
Exemple
Le capital social de la société A est constitué de 1 750 actions d’une valeur nominale de
5 000 €. Au 30 juin N, la société A procède à une augmentation de capital donnant lieu à
l’émission au pair de 500 actions. Pour l’exercice clôturant au 31 décembre N, le résultat net
est de 70 k€.
Nombre moyen pondéré d’actions : 1 750 + 500/2 = 2 000
Résultat de base par action : 70 k€/2 000 = 35 €
Les options et bons de souscription ont un effet dilutif dès lors qu’ils auraient pour consé-
quence l’émission d’actions ordinaires à un cours inférieur à leur cours moyen de marché
pendant la période. Aussi, sont-ils considérés comme étant composés de 2 contrats, l’un portant
sur des actions ni dilutives ni anti-dilutives émises au cours de marché et l’autre sur les actions
restantes à effet dilutif s’agissant d’émission sans contrepartie. Pour le calcul du résultat dilué par
action, seules ces dernières sont prises en compte par majoration du montant figurant au dénomi-
nateur (B).
Exemple
Le capital social de la société B est constitué de 2 000 actions d’une valeur nominale de 500 €.
En N – 1, la société a émis 1 000 obligations convertibles (1 OC = 1 action) d’une durée de
5 ans pour un montant total de 500 k€ rémunérées à 3 % l’an après impôt. Pour l’exercice
clôturant au 31 décembre N, le résultat net est de 120 k€.
Résultat net dilué : 120 k€ + 500 k€ x 3 % net d’IS = 135 k€
Nombre moyen pondéré d’actions : 2 000 actions + 1 000 OC = 3 000
Résultat dilué par action : 135 k€/3 000 = 45 €
3 Ajustements rétrospectifs
En cas d’émission d’actions gratuites, de regroupement ou de division des actions ordinaires (y
compris potentielles), le résultat, de base et dilué, par action doit être ajusté de manière rétrospec-
tive pour toutes les périodes présentées. Ce retraitement rétrospectif s’applique également aux
mêmes opérations « post-clôture » et en cas de correction d’erreur ou de changement de
méthodes comptables.
aux actions ordinaires, par catégorie le cas échéant. Dans les notes annexes, les éléments suivants
doivent être indiqués dans le cadre du calcul des résultats par action :
– les montants utilisés au numérateur et leurs rapprochements avec le résultat net* ;
– les nombres moyens d’actions ordinaires utilisés au dénominateur et le rapprochement entre ces
2 nombres* ;
– les instruments anti-dilutifs exclus du calcul et susceptibles de devenir dilutifs à l’avenir ;
– la description des transactions post-clôture significatives sur les actions ordinaires (y compris
potentielles).
* Y compris l’effet individuel de chaque catégorie d’instrument impactant le résultat par action.
Chapitre 7
1 Champ d’application
IAS 34 définit le contenu d’un rapport financier intermédiaire ainsi que les principes de comptabi-
lisation et d’évaluation y afférant. En revanche, elle n’indique pas quelles sont les entreprises
concernées, ni la fréquence, ni les délais de publication intermédiaire, renvoyant sur ces points
aux « règles locales ». Il est, néanmoins, précisé que :
– seules les entreprises, publiant par obligation ou volontairement des comptes intermédiaires
conformément et en référence aux IFRS, sont tenues d’appliquer IAS 34 en vue de leur
établissement ;
– les entreprises peuvent présenter des comptes annuels en IFRS en l’absence de rapport intermé-
diaire (IFRS ou non).
de notes explicatives. Il est toutefois possible de publier un jeu complet d’états financiers en
respectant dans ce cas les dispositions d’IAS 1.
* cas d’un arrêté semestriel (clôture annuelle au 31.12.N) N.B : les entreprises fortement saisonnières sont
encouragées à produire, de manière complémentaire, le même type d’information sur une période de
12 mois. ** soit sous forme unique ou de deux états dont un compte de résultat résumé séparé et un état
relatif aux autres éléments de résultat global.
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Changements affectant les passifs et actifs éventuels Transfert de niveau de hiérarchie de la juste de
valeur des instruments financiers
En outre, IAS 34 prévoit la présentation d’autres informations complémentaires dans les notes
annexes.
Notons, enfin, que la conformité à IAS 34 doit être indiquée si le rapport intermédiaire est établi
conformément à cette norme.
Exemple
Une entreprise de BTP réalisant 2/3 de son activité sur le 2 e semestre de l’exercice devra faire
figurer un commentaire approprié dans les notes annexes afin d’informer le lecteur des états
financiers sur le caractère saisonnier de son activité.
manière plus importante, à des estimations pour l’évaluation de certaines données intermédiaires
étant précisé que l’importance relative d’une information doit être appréciée uniquement par
rapport aux données de la période intérimaire. Afin de ne pas affecter les évaluations des résultats
annuels, elle exige, en outre, la réalisation des évaluations intérimaires sur une base cumulée.
Aussi, les états financiers annuels intègreront-ils les éventuels changements d’estimation des
montants publiés dans le rapport semestriel au titre des six premiers mois mais sans retraitement
rétrospectif des données semestrielles et avec mention en annexe en cas de changement
significatif.
En donnant une autonomie relative aux comptes intermédiaires par rapport aux états financiers
annuels, IAS 34 s’inscrit plutôt dans le cadre de la méthode dite ponctuelle reprise également en
France par la recommandation no 99-R.01 de l’ANC. Ainsi, par exemple, l’inscription des frais de
recherche et développement à l’actif à la fin de la période intérimaire doit être réalisée si les condi-
tions sont remplies à cette même date sans tenir compte de la situation de la période suivante et
dans la limite des coûts enregistrés sur ladite période.
Sur le fond, IAS 34 exclut les possibilités de lissage liées notamment à la saisonnalité dans le
respect du principe de séparation des périodes. En la matière, IAS 34 apporte des précisions s’agis-
sant des charges et des produits non linéaires et/ou non récurrents. Les produits perçus de façon
saisonnière, cyclique ou occasionnelle tels que, par exemple, les dividendes, les redevances, ne
peuvent être ni anticipés ni différés à la date intérimaire s’il n’est pas approprié de procéder de la
sorte dans les états financiers annuels. Les coûts encourus de façon inégale au cours de l’exercice
ne sont différés ou anticipés en fin de période intermédiaire que dans la mesure où ils le seraient
en fin d’exercice. S’agissant de la charge d’impôt, il est précisé, de manière générale, que celle-ci
doit être évaluée sur la base d’une estimation du taux moyen annuel appliqué au résultat de la
période intérimaire.
CHAPITRE 7 – Information financière intermédiaire (IAS 34) 55
Exemple
Une entreprise agroalimentaire réalise une campagne publicitaire à la télévision au prin-
temps N d’un coût global de 1 M€. Dans ses comptes semestriels au 30 juin N, l’entreprise
devra rattacher le total de ses dépenses publicitaires à la période intérimaire sans possibilité
de lissage sur l’exercice N.
À noter enfin qu’IAS 34 indique des exemples d’application de ces principes de comptabilisation et
d’évaluation (annexe B) et les retraitements nécessaires des périodes intermédiaires antérieures en
cas de changement de méthode comptable en référence à IAS 8.
Chapitre 8
2 Secteurs à présenter
Les secteurs à présenter sont ceux répondant à la définition précédente et ayant un caractère
significatif.
■ Critères de regroupement
Les secteurs opérationnels, présentant des performances financières à long terme et des caractéris-
tiques économiques similaires, sont susceptibles d’être regroupés dès lors qu’ils sont similaires sur
les points suivants.
58 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
■ Seuils de signification
L’obligation de présentation porte uniquement sur les secteurs significatifs représentant au
moins 10 %, soit du chiffre d’affaires total, soit du cumul des résultats positifs ou négatifs, soit
du total des actifs de tous les secteurs.
Seuils quantitatifs
Les produits totaux du secteur (ventes externes et transactions intersectorielles) sont supérieurs ou égaux à
10 % des produits internes ou externes de tous les secteurs.
Le résultat sectoriel est supérieur ou égal à 10 % du résultat cumulé de tous les secteurs bénéficiaires ou
déficitaires.
Les actifs du secteur sont supérieurs ou égaux à 10 % du total des actifs de tous les secteurs.
Si un secteur ne respecte aucun de ces trois critères, l’entreprise a le choix de le présenter malgré
tout en tant que secteur distinct, de le regrouper avec un autre secteur sous réserve de similitude
ou de le traiter comme un élément de rapprochement non affecté en « autres secteurs ».
Toutefois, les secteurs présentés doivent satisfaire un niveau de couverture d’au moins 75 %
correspondant au rapport entre leurs ventes externes et le chiffre d’affaires total. À défaut, des
secteurs supplémentaires non significatifs doivent être présentés en vue de satisfaire le niveau de
couverture de 75 %. Cela étant, IFRS 8 évoque une limite pratique de 10 pour le nombre de
secteur à présenter.
3 Informations à fournir
En termes d’informations, IFRS 8 prescrit des informations générales relatives à la segmentation
(facteurs utilisés, types de produits et services, etc.), des informations chiffrées (résultats sectoriels,
CHAPITRE 8 – Secteurs opérationnels (IFRS 8) 59
actifs et passifs sectoriels, etc.) et des rapprochements entre données sectorielles et informations
globales. Parmi les informations générales, il est notamment demandé de préciser les jugements
exercés par le management pour l’application des critères de regroupement des secteurs
opérationnels.
L’information sectorielle doit inclure un indicateur de résultat et du total des actifs voire des passifs
si ces derniers sont suivis en interne. Dès lors qu’ils sont présents dans le reporting interne, les
éléments de résultat suivants sont, en outre, à produire :
Exemple
Dans le secteur du BTP, une entreprise de construction routière déploie plusieurs activités
différentes. Conformément à IFRS 8, l’entreprise présente 4 secteurs significatifs : les presta-
tions de grands travaux (CA = 17 %), d’entretien (CA = 42 %), d’étanchéité (CA = 13 %) et
les ventes externes de liants (CA = 10,5 %). À noter que le niveau de couverture de 75 % du
chiffre d’affaires total (CA) est atteint avec la production des 4 secteurs significatifs (total CA
= 93 %). Figurent en caractères gras les informations sectorielles obligatoires selon
IFRS 8.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Charge – 15,0 – 30,0 – 10,0 – 12,5 – 21,1 – 88,6 – 18 %
d’amortissement
des actifs
Provisions pour – 5,0 – 10,0 – – – – 15,0 – 3%
risques
Actifs incorporels – – – – 300,0 300,0
Actifs corporels 150,0 300,0 100,0 125,0 211,0 886,0
Créances 20,0 48,0 15,0 10,0 7,0 100,0
d’exploitation
Total actifs 170,0 348,0 115,0 135,0 518,0 1 286,0
sectoriels
Dettes d’exploitation – 16,0 – 40,0 – 12,0 – 8,0 – 5,0 – 80,6
+ 0, 4
Provisions pour – 15,0 – 20,0 – – – 50,0 – 85,0
risques
Dettes financières – 100,0 – 200,0 – – – – 300,0
Total passifs – 131,0 – 260,0 – 12,0 – 8,0 – 54,6 – 465,6
sectoriels
Investissements 20,0 0,5 20,5
Chapitre 9
1 Champ d’application
Hormis certaines exceptions, IFRS 5 s’applique aux actifs non courants (ANC) et à tous les groupes
d’une entité destinés à être cédés. Tout groupe comprenant un ANC entrant dans le périmètre
d’IFRS 5 est soumis lui-même dans son ensemble aux dispositions d’IFRS 5.
2 Classification et évaluation
La classification en ANC destiné à la vente s’applique dès lors que « sa valeur comptable est recou-
vrée principalement par le biais d’une transaction de vente plutôt que par l’utilisation continue ».
Autrement dit, l’ANC doit être disponible en vue d’une vente immédiate dans les conditions
normales et sa vente doit être hautement probable.
Pour cela, doivent être acquis l’engagement du management sur un plan de cession (ou
d’échange) à caractère commercial assorti d’un prix raisonnable par rapport à la JV, le lancement
d’une recherche active d’acheteur en vue de la conclusion d’une transaction escomptée dans le
délai d’un an et la volonté de finaliser le plan avec l’absence de risques de changements notables
ou de réversibilité.
64 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Par exception, le délai pourra être prolongé au-delà d’un an en cas de survenance d’événements
extérieurs non contrôlés par l’entité sous réserve du maintien de l’engagement initial du manage-
ment en faveur de la cession.
La comptabilisation initiale d’un ANC acquis exclusivement en vue d’une cession ultérieure et satis-
faisant les critères de classification d’IFRS 5 doit être effectuée sur la base de l’évaluation la plus
faible entre la VNC et la JV nette de frais de cession ou de la seule JV s’agissant des actifs acquis
dans le cadre d’un regroupement d’entreprises. Il est précisé qu’avant cette date, les valeurs
comptables sont évaluées selon les normes applicables et qu’en cas de dépassement probable du
délai précité d’un an, les coûts de la vente doivent être évalués à la valeur actuelle.
3 Pertes de valeur
En cas de réduction initiale ou ultérieure de la JV de l’actif, il y a lieu de constater une perte de
valeur. À l’inverse, en cas d’augmentation ultérieure, un profit est constaté dans la limite des
éventuelles pertes de valeur accumulées par application d’IFRS 5 ou d’IAS 36.
En présence d’un groupe destiné à être cédé, les pertes de valeur (et leurs reprises) doivent réduire
(ou augmenter) la valeur comptable des ANC de ce groupe dans l’ordre d’attribution prévu par
IAS 36. Tout profit ou perte non comptabilisé antérieurement à la vente de l’actif doit l’être lors
de la décomptabilisation. Tandis que la comptabilisation des intérêts et charges attribuables à cet
actif se poursuit jusqu’à la cession, les amortissements doivent être interrompus à compter de la
classification en actif détenu en vue de la vente.
Exemple
À la suite de la décision du conseil d’administration du dernier trimestre N – 1, la norme
IFRS 5 est appliquée en consolidation pour la présentation de la filiale B dont la sortie de péri-
mètre du Groupe M est en cours de réalisation sur le premier semestre N. En conséquence, les
éléments de charges/produits sont regroupés sur une seule ligne dans le compte de résultat
consolidé (« Résultat net d’impôt des activités arrêtées ou en cours de cession »). Dans les
comptes consolidés du 31 décembre N, il a été enregistré une charge globale d’un montant
de – 1 M€ nette d’impôt visant à couvrir la perte anticipée de l’exercice, des coûts supplémen-
taires liés aux opérations en cours à la date de la clôture et la dépréciation à 100 % des actifs.
CHAPITRE 9 – Actifs destinés à être vendus et abandons d’activité (IFRS 5) 65
Changements de méthodes
comptables, d’estimation et corrections
d’erreurs (IAS 8)
Dans la perspective de la pertinence et de la comparabilité des états financiers, IAS 8 traite des modalités de
changement de méthodes comptables, de changement d’estimations comptables et des corrections d’erreurs.
1 Définitions
Selon IAS 8 :
– un changement d’estimation comptable est un ajustement de la valeur comptable d’un actif ou
d’un passif résultant d’informations nouvelles ;
– une erreur est une omission ou une inexactitude résultant de la non-utilisation ou de l’utilisation
abusive d’informations fiables telles que des erreurs de calcul, des négligences, ou des
mauvaises interprétations de faits et des fraudes.
L’application rétrospective conduit à appliquer une nouvelle méthode comptable comme si celle-ci
avait été toujours appliquée. À l’inverse, l’application prospective consiste à comptabiliser l’effet
du changement uniquement aux périodes en cours et futures.
2 Mode opératoire
IAS 8 distingue les changements de méthode comptable, d’estimation comptable et les corrections
d’erreur.
68 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
■ Corrections d’erreurs
Les erreurs significatives commises en matière de comptabilisation, d’évaluation ou de présenta-
tion des états financiers doivent faire l’objet d’un traitement rétrospectif avec retraitement des
montants comparatifs des périodes antérieures.
En cas d’impossibilité pratique, l’entité doit retraiter les soldes d’ouverture des actifs, passifs et
capitaux propres de la première période présentée pour laquelle un retraitement rétrospectif est
praticable et à défaut procéder de manière prospective à partir de la première date praticable.
CHAPITRE 10 – Changements de méthodes, d’estimation et corrections d’erreurs (IAS 8) 69
3 Informations à communiquer
En cas de changements de méthode comptable, l’entité doit fournir le nom de la norme objet du
changement (ou interprétation) avec mention de la nature du changement de méthode comptable
et le cas échéant, de celle des dispositions transitoires. En matière de changement volontaire de
méthodes comptables, il y a lieu également de mentionner la nature, le montant de l’ajustement
et les raisons du changement de méthodes comptables.
En matière de changement d’estimation comptable, il s’agit de donner des informations sur la
nature et le montant de tout changement d’estimation comptable sur la période en cours et le
cas échéant sur les périodes futures.
S’agissant des corrections d’erreurs, il convient de préciser la nature de l’erreur, le montant de la
correction pour chacun des éléments des états financiers.
Chapitre 11
1 Définitions
Selon IAS 10, les événements post-clôture sont les événements favorables et défavorables interve-
nant entre la date de clôture et la date d’approbation des états financiers.
2 Mise en œuvre
IAS 10 distingue les événements confirmant des situations existant à la clôture donnant lieu à ajus-
tements et ceux résultant de situations apparues postérieurement à clôture nécessitant une simple
mention en notes annexes.
■ Continuité d’exploitation
Selon IAS 10, une entité ne doit pas établir ses états financiers sur une base de continuité d’exploi-
tation en situation post-clôture de probabilité ou d’intention de liquidation ou de cessation
d’activité.
3 Informations à communiquer
Hormis la date d’approbation des états financiers, l’entité doit mettre à jour les informations à
fournir sur des situations à la date de clôture au vu de nouvelles informations post-clôture.
S’agissant des événements post-clôture ne donnant pas lieu à ajustements, l’entité doit indiquer la
nature de l’événement, une estimation de son impact financier (cf. les exemples donnés par la
norme).
Chapitre 12
Stocks (IAS 2)
IAS 2 traite de l ’évaluation et de la comptabilisation des stocks. Elle s’applique à l’ensemble des stocks à
l’exception des actifs suivants : instruments financiers (IFRS 9) et actifs biologiques (IAS 41).
1 Définitions
Selon IAS 2, les stocks sont définis comme des actifs :
– détenus pour être vendus dans le cours normal de l’activité ;
– en cours de production pour une telle vente ;
– sous forme de matières premières ou de fournitures devant être consommées dans le processus
de production de biens ou de services.
L’évaluation des stocks doit être faite sur la base du montant le plus faible entre le coût et la
valeur nette de réalisation définie comme le prix de vente net de frais de cession.
incorporables les pertes anormales sur stocks, les frais de stockage, les frais généraux administra-
tifs et les frais commerciaux.
Comme en principes français, la sous-activité constitue une charge de l’exercice au cours duquel
elle se produit sachant que la suractivité ne doit pas conduire à une surestimation de la valeur
des stocks.
IAS 2 traite également du cas particulier des prestataires de services et des activités de distribution
au détail. Pour les premiers, il est précisé que les coûts incorporables sont essentiellement consti-
tués des frais de personnel et des frais généraux à l’exclusion de ceux relatifs aux ventes et au
personnel administratif « général ». Pour les activités de négoce, la norme autorise la « méthode
dite du prix de détail », c’est-à-dire des prix de vente corrigés d’un pourcentage approprié de
marge brute dès lors qu’il s’agit de pratiques usuelles aboutissant à des valorisations proches de
celles du coût.
Exemple
Une entreprise a acquis 1 000 tonnes de matières premières dont 300 tonnes pour un prix
d’achat de 1,50 €/kg en janvier N et 700 tonnes pour un prix d’achat de 1 €/kg en juin
N. Les frais de transport facturés pour chacune des 2 livraisons s’élèvent à 7 k€. L’entreprise a
bénéficié de la part de son fournisseur d’une remise quantitative d’un montant forfaitaire de
2 % sur la deuxième livraison. Au 31 décembre N, le volume des stocks s’établit à 500 tonnes
suite à l’utilisation de 500 tonnes au cours du 2e semestre. Pour la valorisation de ses stocks,
l’entreprise utilise la méthode du CMP.
Valeur des stocks au 30 juin N : (300 T x 1 500 €) + (700 T x 1 000 €) x 98 % + 14 k€ = 1 150 k
€ pour 1 000 T, soit un CMP de 1 150 €/T.
Valeur des stocks au 31 décembre N : 500 T x 1 150 € = 575 k€.
Aucune dépréciation n’est à constater compte tenu du prix d’achat moyen de 1,30 €/kg cons-
taté sur ces matières premières en décembre N.
5 Informations à fournir
La comptabilisation en charges des stocks vendus, des dépréciations (y compris des reprises en
réduction de charges) et des pertes sur stocks doit être constatée dans l’exercice au cours duquel
le fait générateur se produit et suivant le principe du rattachement des charges aux produits.
IAS 2 impose une liste d’informations à fournir telles que, par exemple, les méthodes d’évaluation
utilisées, une ventilation par catégorie, la valeur de certains stocks (nantis, évalués à la valeur nette
de réalisation, à la juste valeur nette de frais de cession) ou encore les montants des dépréciations
et des reprises de l’exercice.
À noter la divergence concernant l’impossibilité en normes IFRS d’utiliser la méthode du LIFO qui
reste, a contrario, autorisée actuellement dans les comptes consolidés en référentiel français
(ANC 2020-01).
Chapitre 13
1 Le coût d’entrée
Sous réserve du respect des critères généraux de comptabilisation d’un actif du cadre conceptuel,
la comptabilisation d’une immobilisation corporelle est faite à son coût d’entrée sur la base d’une
évaluation initiale fonction de son origine.
En cas de paiement différé significatif, le coût est limité à un montant correspondant au paie-
ment comptant avec enregistrement de la différence en charge financière sauf incorporation à
l’actif selon IAS 23. En outre, conformément à IAS 20, la valeur comptable peut être diminuée du
montant des subventions publiques obtenues par l’entreprise pour financer ledit actif. Les
dépenses ultérieures doivent être ajoutées à la valeur comptable de l’actif si elles répondent
78 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
aux critères généraux de comptabilisation précités (cas des remplacements partiels et des inspec-
tions majeures) sinon elles sont enregistrées en charge de l’exercice comme cela est le cas des
dépenses d’entretien courant.
Exemple
Une entreprise acquiert :
– une machine A pour un prix de 300 k€ payé pour moitié au comptant et pour l’autre moitié
avec un différé sur 2 ans au taux d’intérêt de 5 % ;
– une machine B au prix de 250 k€ bénéficiant d’une subvention publique d’investissement à
hauteur de 50 k€. Les frais d’acquisition s’élèvent à 15 k€ ;
– une machine C au prix de 100 k€ payé comptant dans leur intégralité moyennant l’obten-
tion d’un escompte de règlement de 5 %, soit 5 k€.
Les coûts d’entrée des différentes machines sont les suivants :
Machine A : 150 k€ au comptant + valeur actualisée à 5 % de 150 k€ payables dans 2 ans
(150/1,05 2) = 286 k€
Machine B : 250 k€ – 50 k€ (subvention) + 15 k€ (frais d’acquisition) = 215 k€
Machine C : 100 k€ – 5 k€ (escompte) = 95 k€
2 L’évaluation ultérieure
Pour l’évaluation ultérieure à la clôture, IAS 16 laisse le choix entre la méthode du coût amorti
et la méthode de la réévaluation. Ce choix doit être fait dans le respect de la permanence des
méthodes.
La base amortissable est égale au coût diminué de la valeur résiduelle du bien en fin de durée
d’utilité sachant que la valeur résiduelle est souvent peu significative, en pratique, et donc, sans
incidence, en règle générale. Reflétant le rythme de consommation des avantages économiques
futurs générés par l’actif, les modes d’amortissement autorisés sont le linéaire, le dégressif et
la « méthode des unités d’œuvre », c’est-à-dire un procédé de répartition en fonction de l’utili-
sation de l’actif (nombre de pièces produites par rapport à la capacité totale de production, par
exemple). Les plans d’amortissement (durée d’utilité, valeur résiduelle et mode d’amortissement)
doivent être révisés à chaque clôture et faire l’objet, de manière prospective, des corrections
nécessaires.
b) Approche par composants
L’approche par composants consiste à comptabiliser et à amortir séparément chaque élément d’un
actif. Elle pourra être appropriée en cas de durées d’utilité différentes ou de flux d’avantages
économiques différents pour les parties. Elle est obligatoire dès lors que le coût d’un composant
est significatif par rapport au coût total de l’actif. En particulier, les remplacements à intervalles
réguliers d’éléments d’une immobilisation doivent faire l’objet d’une comptabilisation à l’actif en
tant que composant.
N.B. : la dépréciation des actifs corporels est régie par IAS 36.
Exemple
Une entreprise a acquis au 1 er janvier N :
– une machine A pour un prix de 200 k€ constituée de 3 composants significatifs ayant les
durées d’utilité suivantes (linéaire) :
• structure (120 k€) : 5 ans ;
• composant 1 (60 k€) : 3 ans ;
• composant 2 (20 k€) : 2 ans ;
– une machine B d’un prix de 300 k€ amortie selon la méthode des UO basée sur une capa-
cité totale de production de 1 000 pièces dont 200 produites en N.
Pour l’exercice N, le montant des dotations aux amortissements s’élève ainsi à :
Machine A : 120 k€ (structure)/5 + 60 k€ (composant 1)/3 + 20 k€ (composant 2)/2 = 54 k€
Machine B : 300 k€ x (200 pièces/1 000 pièces) = 60 k€.
80 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
■ La méthode de la réévaluation
En règle générale, la réévaluation est basée sur la juste valeur déterminée selon une évaluation à
dire d’expert par des professionnels qualifiés ou, à une estimation de celle-ci (approche par le
résultat ou coût de remplacement amorti) en cas d’insuffisance ou d’absence d’indications du
marché. Les réévaluations doivent être réalisées pour toute la catégorie (et non pour un actif
isolé) – ex. : terrains, machines, etc. – et avec une régularité suffisante permettant d’intégrer les
variations de juste valeur des actifs concernés. Ces réévaluations se traduisent soit par un ajuste-
ment de la valeur brute au prorata de la variation de réévaluation de la valeur nette avec un ajus-
tement approprié des amortissements, soit par la déduction du cumul des amortissements de la
valeur brute.
La contrepartie de la réévaluation d’un actif est portée, pour son montant net d’impôts différés,
en capitaux propres en « écart de réévaluation ». Ce dernier fait l’objet d’une reprise ultérieure
en résultat au rythme des suramortissements pratiqués s’agissant des actifs amortissables. Une
diminution ultérieure affecte à due concurrence l’écart de réévaluation. Au-delà, elle est enregis-
trée en charge.
Exemple
Une entreprise a acquis au 1er janvier N une machine A pour un prix de 100 k€ amortissable
en linéaire sur 5 ans. Elle est évaluée à 120 k€ au 31 décembre N compte tenu des nouvelles
conditions de marché (coût de remplacement) et des nombreuses possibilités offertes par ce
type de machine.
Au 31 décembre N, la VNC et l’écart de réévaluation sont les suivants :
VNC : 100 k€ (valeur brute) – 100 k€/5 ans (amortissement) = 80 k€
Écart de réévaluation : 120 k€ (juste valeur) – 80 k€ (VNC) = 40 k€
Pour les 4 années suivantes, il sera comptabilisé :
Dotation aux amortissements : 120 k€ (valeur réévaluée)/4 ans = 30 k€
Reprise ultérieure de l’écart de réévaluation : 40 k€/4 ans = 10 k€ compensant le suramortisse-
ment pratiqué de l’actif (30 k€ au lieu de 20 k€).
CHAPITRE 13 – Immobilisations corporelles (IAS 16) 81
3 Informations à fournir
Les principales informations à fournir dans les notes annexes sont les suivantes :
Pour chaque Méthodes d’évaluation, politique d’amortissement (modes, durées, taux), valeur brute
catégorie et amortissements cumulés, tableau de variation de l’exercice et pertes de valeur.
Engagement Nantissements, remises en état avec description de la méthode utilisée, montant des
immobilisations en cours et engagements sur les acquisitions.
Réévaluation Principes, date, méthodes (évaluateur, indices), montant net correspondant en coût
amorti et variations de l’écart de réévaluation.
Chapitre 14
2 Comptabilisation et évaluation
La comptabilisation en immobilisation incorporelle, sur la base d’une évaluation initiale au coût,
exige que l’élément réponde à la définition précitée et respecte les critères généraux de comptabi-
lisation, à savoir la probabilité pour l’entité d’en retirer des avantages économiques futurs et la
possibilité de réaliser une évaluation fiable de son coût. Pour l’application de ces critères, IAS 38
distingue les éléments incorporels selon leur origine et, principalement, ceux acquis séparément,
lors de regroupements d’entreprises et générés en interne.
– les frais de développement sont obligatoirement activés dès lors que six conditions sont
cumulativement remplies ;
– les marques, notices, titres de journaux et de magazines, listes de clients générés en
interne et autres éléments similaires ne peuvent faire l’objet d’aucune inscription à l’actif.
IAS 38 précise les coûts incorporables (et exclus) aux immobilisations incorporelles générées en
interne sachant que les coûts attribuables ne sont activables qu’à compter de la date de satisfac-
tion des conditions précitées sans possibilité de réincorporer les dépenses intervenues antérieure-
ment à cette date.
En définitive, une dépense afférente à un élément incorporel est enregistrée en charge (sans possi-
bilité d’être activée à une date ultérieure) à moins qu’elle ne soit incorporable à un actif incorporel
(critères de comptabilisation remplis) ou affectable en goodwill (cas d’un regroupement d’entre-
prises). Doivent également être comptabilisées en charges les dépenses de démarrage, de forma-
tion, de publicité et de promotion ainsi que les dépenses de délocalisation ou de réorganisation
partielle ou totale d’une entité.
Exemple
Au 30 juin N, l’entreprise A a procédé à l’acquisition d’une technique de production brevetée
bénéficiant d’une protection légale d’une durée de 20 années au prix de 1 000 k€. Elle estime
pouvoir utiliser cette technique de manière uniforme au cours des 15 prochaines années
correspondant au cycle habituel de renouvellement de ce type de techniques industrielles.
Répondant aux critères de reconnaissance d’IAS 38 de contrôle et de protection légale, ce
brevet est enregistré en immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie pour son coût
d’entrée de 1 000 k€. Bien que la durée de protection conférée par le brevet soit de 20 ans,
la durée d’utilité correspond ici à la durée d’utilisation estimée par l’entreprise, soit 15 ans. La
dotation aux amortissements relative à l’exercice N s’élève ainsi à : 1 000 k€/15 x (6 mois/
12 mois) = 33,3 k€.
CHAPITRE 14 – Immobilisations incorporelles (IAS 38) 87
4 Informations à fournir
IAS 38 prescrit une liste d’informations à fournir en notes annexes comprenant des données chif-
frées par catégories d’immobilisation (plan d’amortissement, tableaux de variation sur l’exercice,
pertes de valeur, etc.), pour les immobilisations ayant une durée d’utilité indéterminée (valeur,
motif), acquises avec subvention publique, nanties (etc.), réévaluées ainsi que le montant des
dépenses de recherche et développement enregistré en charges.
Chapitre 15
1 Définitions
Selon la définition d’IAS 40, « un immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâti-
ment – ou partie d’un bâtiment – ou les deux) détenu (par le propriétaire ou par le preneur dans
le cadre d’un contrat de location-financement) pour en retirer des loyers ou pour réaliser une plus-
value en capital ou les deux, plutôt que pour l’utiliser dans la production ou la fourniture de biens
ou de services ou à des fins administratives ou le vendre dans le cadre de l’activité ordinaire ».
De fait, sont notamment exclus du champ d’application d’IAS 40 les immeubles destinés à la vente
(IAS 2) et ceux occupés par leur propriétaire (IAS 16). IAS 16 « immobilisations corporelles »
s’applique aux biens immobiliers occupés par leur propriétaire pour être utilisés dans la production
ou la fourniture de biens ou de services ou à des fins administratives.
La norme apporte également certains commentaires s’agissant notamment des biens immobiliers à
usage mixte ou ceux assortis de services rendus par leur propriétaire.
titre des droits d’utilisation du fait de contrat de location selon IFRS 16, pour les actifs répondant à
la définition des immeubles de placement d’IAS 40.
■ Le modèle du coût
L’autre choix (modèle du coût) renvoie au traitement en coût amorti des immobilisations corpo-
relles selon IAS 16, à savoir « le coût diminué du cumul des amortissements et des pertes de
valeur ».
Le choix entre ces deux modèles est fondamental sachant que l’option pour la juste valeur est sur
le principe irréversible sauf cas de transferts spécifiquement prévus par IAS 40.
■ Les sorties
Les sorties d’immeubles de placement (cessions, mises hors service) doivent être comptabilisées en
charge ou en produit dans le résultat de l’exercice pour le montant égal à la différence entre le
prix net de cession et la valeur comptable dudit actif.
4 Informations à fournir
IAS 40 prescrit des informations en notes annexes variables selon le modèle utilisé sachant que la
juste valeur des immeubles de placement doit être mentionnée en cas d’utilisation du modèle de
coût. Dans tous les cas, les critères de classification, les méthodes et hypothèses d’évaluation à la
juste valeur doivent être documentés avec la production de certaines données chiffrées comme les
produits locatifs et les charges opérationnelles directes ainsi que des tableaux de variations des
valeurs comptables sur la période.
Exemple
La société foncière A est investie dans 8 immeubles de rendement. Le patrimoine immobilier
est constitué de 2/3 d’immeubles de bureau et d’1/3 de locaux d’activité. Dans ses comptes
consolidés en IFRS, la société A a choisi d’évaluer ses immeubles de placement selon le
modèle de la juste valeur d’IAS 40. Les valeurs de marché issues des expertises immobilières
réalisées au 31/12/N sont les suivantes :
92 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Les variations annuelles de juste valeur sont ainsi enregistrées dans le compte de résultat de
l’exercice N pour un montant de 530 k€ correspondant à la différence entre la valeur de
marché du 31/12/N (12 650 k€) et celle du 01/01/N (12 120 k€).
Chapitre 16
1 Définition
Selon IFRS 16, un contrat de location est un accord par lequel il y a cession du droit d’utiliser un
bien pour une certaine durée moyennant une contrepartie.
IFRS 16 prescrit de comptabiliser séparément les composantes locatives du contrat de celles qui ne
le sont pas – ex. : contrat de services – tout en laissant la faculté d’une comptabilisation de
l’ensemble en tant que contrat de location unique par mesure de simplification.
La durée du contrat correspond à la durée non résiliable ajustée le cas échéant des options quasi
certaines de prorogation ou de non-résiliation.
Exemple
La société A identifie en tant que contrat de location, le contrat relatif à la machine A d’une
valeur de 600 k€ correspondant aux redevances annuelles actualisées de 140 k€ sur une
durée de 5 ans au taux implicite de 5,37 % (valeur de rachat nulle en fin de contrat). Ce
contrat a été mis en place au 1 er janvier grâce à l’intervention d’un courtier ayant facturé des
frais d’un montant de 50 k€. La durée d’utilité de la machine est estimée à 7 ans en linéaire.
L’échéancier donné par le loueur est le suivant :
Les retraitements au niveau du bilan : la machine A est inscrite à l’actif pour son droit d’utili-
sation d’une valeur brute de 650 k€ (obligation locative de 600 k€ majorée des coûts initiaux
de 50 k€). Sa valeur nette comptable tient compte de l’amortissement linéaire de 92,9 k€ par
an. Au passif, la dette financière d’un montant de 600 k€ fait l’objet d’un amortissement
96 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
selon la méthode du coût amorti au TIE (cf. IFRS 9). À compter de l’année 2, les réserves sont
incrémentées des impacts en résultat des retraitements de l’année précédente en supposant
une affectation en réserves de la totalité du résultat de l’exercice.
Des informations en annexe sont requises pour apprécier l’incidence des contrats de location
sur les états financiers.
Chapitre 17
1 Définitions
IAS 21 définit la monnaie de fonctionnement comme celle de l’environnement économique prin-
cipal dans lequel l’entité exerce ses activités. De son côté, la monnaie de présentation est celle
utilisée pour la présentation des états financiers. Les éléments monétaires (créances d’exploitation,
dettes fournisseurs, dettes relatives au personnel, etc.) confèrent des droits de recevoir ou impo-
sent une obligation de livrer un nombre déterminé ou déterminable d’unités monétaires. À
l’inverse, les éléments non monétaires couvrent notamment le goodwill, les stocks, les immobilisa-
tions incorporelles et corporelles.
Lors de chaque clôture ultérieure, les éléments monétaires ou non sont comptabilisés comme
suit :
Exemple
Le 15 novembre N, la société A achète une matière consommable pour un montant de 150 k$
USD auprès d’un fournisseur américain. À la même date, elle vend une prestation à un client
canadien pour un montant de 240 k$ CAD. Selon les conditions habituelles, les règlements de
ces deux transactions interviendront respectivement le 31 décembre N et le 31 janvier N + 1.
Les cours de change des dollars américains et canadiens sont les suivants :
Paiement de la dette sur le fournisseur américain pour 107 k€ (150 k$ USD/1,4) avec consta-
tation d’une perte de change de 7 k€ (100 – 107) dans le résultat.
Conversion au cours de clôture de la créance sur le client canadien (240 k$ CAD/1,3) : 185 k€
avec constatation d’une perte de change de 15 k€ en résultat.
Les écarts de change en résultant doivent être comptabilisés en autres éléments du résultat
global.
En économie d’hyperinflation, il y a lieu d’appliquer préalablement les retraitements d’IAS 29
avant de procéder à une conversion spécifique de tous les éléments au cours de clôture selon les
modalités prévues par IAS 21 (§ 42).
En cas de sortie d’un établissement à l’étranger (ex. : cession d’une filiale), les écarts de change
correspondant cumulés dans les capitaux propres consolidés de l’entité (autres éléments de
résultat global) doivent être reclassés en résultat net.
Exemple
La société M convertit dans ses comptes consolidés présentés en euros, selon la méthode dite
du cours de clôture, les résultats et la situation financière libellés en KD de l’entité étrangère A
détenue à 80 %. Cette conversion se traduit par la constatation en autres éléments du
résultat global d’un écart de conversion de 406 k€. Cet écart est lié à la conversion de
l’actif net d’ouverture au cours de clôture et à la différence de conversion du résultat entre le
cours de clôture (bilan) et le cours moyen (compte de résultat).
102 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
4 Informations à fournir
IAS 21 prescrit en notes annexes certaines informations comprenant essentiellement :
– le montant des écarts de change comptabilisés dans le résultat et de ceux inscrits en autres
éléments du résultat global avec réconciliation entre l’ouverture et la clôture ;
– la monnaie de présentation utilisée si celle-ci est différente de la monnaie fonctionnelle
(raisons) ;
– le changement de monnaie de présentation avec motifs de changement.
Chapitre 18
■ La valeur d’utilité
Elle nécessite la détermination des flux futurs de trésorerie et le taux d’actualisation utilisable. Les
flux futurs de trésorerie doivent être établis sur la base de prévisions récentes, raisonnables et
documentées issues de projections budgétaires, au maximum, sur un horizon de 5 ans avec extra-
polation pour les années suivantes. Elles doivent inclure :
– d’une part, les flux liés à l’utilisation de l’actif dans son état actuel hors effet des éventuelles
restructurations ou dépenses d’investissement futures et avant frais financiers et impôt ;
– et, d’autre part, ceux liés à sa sortie à la fin de la durée d’utilité, à savoir le montant net des frais
de sortie attendu dans le cadre d’une transaction réalisée à des conditions normales de marché.
Le taux d’actualisation est déterminé avant impôt, sur la base de taux de marché et en prenant en
compte les risques spécifiques de l’actif et non intégrés dans les flux futurs.
Sur ces bases et en cas d’indice de perte de valeur, IAS 36 exige une estimation de la valeur recou-
vrable de l’actif pris individuellement ou, si impossibilité, de l’UGT à laquelle appartient l’actif
CHAPITRE 18 – Dépréciation d’actifs (IAS 36) 105
considéré. L’UGT est définie comme le plus petit groupe d’actifs dont les flux de trésorerie sont
largement indépendants de ceux des autres actifs. En cohérence avec sa valeur recouvrable, la
valeur comptable d’une UGT comprend les différents actifs (y compris le goodwill) qui peuvent lui
être directement et raisonnablement affectés de manière permanente.
Exemple
Une entreprise est amenée à la clôture de l’exercice N à traiter deux cas différents :
a) Elle dispose d’une UGT A d’une valeur comptable de 12 000 k€ composée d’un goodwill
affecté de 1 000 k€ et de deux actifs industriels de 8 000 k€ et 3 000 k€. Dans le cadre du
test d’impairment réalisé à la clôture N, elle a ainsi évalué la valeur de marché de l’UGT A
pour 10 000 k€ et sa valeur d’utilité pour 10 800 k€ sur la base de l’actualisation des flux
nets de trésorerie des 5 prochaines années (total [1] = 4 133 k€) et d’une valeur terminale de
6 667 k€.
106 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
La valeur recouvrable de l’UGT A ressort ainsi à 10 800 k€, d’où une perte de valeur en N
de 1 200 k€ (12 000 k€ – 10 800 k€). Celle-ci est ainsi affectée comme suit :
– pour 1 000 k€ au goodwill (suppression) ;
– puis pour le solde de 200 k€ proportionnellement à la valeur comptable des deux
actifs industriels, soit 145 k€ pour le premier (200 k€ x 8 000 k€/11 000 k€) et 55 k€ pour le
second (200 k€ x 3 000 k€/11 000 k€).
b) Elle détient un actif B d’une valeur comptable de 100 k€ ayant fait l’objet à l’origine d’un
amortissement linéaire sur une durée de 5 années, soit une dotation annuelle de 20 k€. À
l’issue du premier exercice N – 1, une perte de valeur de 30 k€ a été comptabilisée. Du fait
de cette dépréciation, la base amortissable a été ramenée de 100 k€ à 70 k€. Le plan d’amor-
tissement est modifié, de manière prospective. La dotation annuelle pour N est désormais
de 17,5 k€ (70 k€/4 ans) en supposant que la durée résiduelle de 4 années correspond à la
durée d’utilité de l’actif B.
5 Informations à fournir
IAS 36 prescrit une liste d’informations à fournir en notes annexes avec globalement :
– le montant des pertes de valeur (et reprises) de l’exercice pour chaque catégorie d’actif et par
segments opérationnels présentés selon IFRS 8 ;
– des informations détaillées (circonstances, montant, nature, etc.) en cas de pertes significatives
de la valeur individuelle d’un actif isolé ou d’une UGT, voire de celle cumulée pour l’ensemble
des actifs ;
– des données complémentaires en présence de goodwills ou d’immobilisations incorporelles à
durée d’utilité indéterminée affectées aux UGT.
Chapitre 19
1 Définitions
IAS 19 définit différents types d’avantages au personnel : les avantages à court terme des salariés
en activité, les avantages postérieurs à l’emploi, les autres avantages à long terme, les indemnités
de fin de contrat de travail.
Pour la deuxième catégorie citée, IAS 19 distingue, en outre, les régimes à cotisations définies de
ceux à prestations définies. Le régime à cotisations définies est celui par lequel l’entreprise verse
des cotisations définies à une entité distincte en charge de servir les avantages postérieurs à
l’emploi. De fait, les engagements juridiques ou « implicites » de l’entreprise sont limités aux coti-
sations versées. A contrario, dans les régimes à prestations définies, l’entreprise s’engage à assurer
les prestations convenues à son personnel en activité ou retraité assumant ainsi les risques actua-
riels et de placement.
payables en contrepartie des services rendus par le salarié sans actualisation sauf si leur paiement
doit intervenir plus de douze mois après la clôture. Le montant correspondant comptabilisé en
charge doit faire l’objet d’une mention dans les notes annexes.
Engagement (E) = droits acquis (D) x probabilité de versement (P) x actualisation (A)
(D) quantité de droits acquis à la clôture multipliée par le salaire estimé de fin de carrière
(P) probabilité liée à la mortalité et au turn-over
(A) voir ci-après le taux d’actualisation à retenir
S’agissant des hypothèses actuarielles, IAS 19 requiert qu’elles soient objectives et mutuelle-
ment compatibles, quelle que soit leur nature, c’est-à-dire financières (taux d’actualisation, niveau
de progression des salaires, etc.) comme démographiques (turnover, mortalité, etc.). Le taux
d’actualisation financière à retenir doit être arrêté sur la base d’un taux de marché de clôture
CHAPITRE 19 – Avantages au personnel (IAS 19) 109
(obligations d’entreprises de première catégorie ou, à défaut, obligations d’état). Selon la commis-
sion comptable commune de la CNCC et du CSOEC (EC-2018-17), en contexte français, le taux
de rotation du personnel doit comprendre seulement les prévisions de démission.
Traitement comptable des écarts actuariels : IAS 19 prescrit l’enregistrement des écarts actua-
riels hors du résultat net, c’est-à-dire, directement dans les autres éléments du résultat global.
IAS 19 apporte également des précisions sur l’évaluation à la juste valeur, le rendement et la
comptabilisation des actifs de couverture ainsi que sur les effets des regroupements d’entreprises
et les réductions, liquidations et compensations de régime de prestations avant de terminer par la
liste des informations détaillées à fournir en notes annexes.
Dans ces situations, l’engagement de l’entreprise n’existe que dans le cas d’un plan formalisé et
détaillé de licenciement sans possibilité de rétraction comprenant des informations minimales
(effectif concerné, indemnités prévues, date de mise en œuvre, etc.). Les indemnités doivent alors
être évaluées sur la base d’une actualisation si elles sont exigibles au-delà de douze mois de la
date de clôture et du nombre attendu de personnes susceptibles d’accepter l’offre.
En France, les régimes nationaux de prestations sont essentiellement à cotisations définies de sorte
que les indemnités de fin de carrière constituent, le plus souvent, un des seuls engagements à presta-
tions définies. À la différence des normes IFRS, la comptabilisation des engagements de retraite est
considérée comme une méthode de référence selon le PCG applicable dans les comptes individuels
et consolidés français. En outre, une recommandation no 2003-R.01 de l’ANC préconise la comptabili-
sation, dans les comptes individuels et consolidés, des engagements de retraites et avantages assimilés
avec, pour les entités de plus de 250 salariés, l’utilisation d’une méthode d’évaluation actuarielle.
Exemple
Calcul des indemnités de fin de carrière (IFC)
L’entreprise A procède au calcul de l’engagement individuel IFC pour un départ à la retraite à
l’âge de 67 ans d’un cadre, âgé de 47 ans, ayant 12 années d’ancienneté et un salaire
mensuel de 3 000 € au 31.12.N. L’entreprise ne couvre pas ses engagements IFC par des
actifs de couverture. La convention collective applicable aux cadres de l’entreprise donne
droit, par tranche de 10 années d’ancienneté, aux montants suivants d’indemnité :
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
– ou implicite : pratiques – Ou actuelle mais ne
passées vis-à-vis des tiers remplissant pas les critères de
comptabilisation définis ci-avant
(b) et (c).
Traitement Comptabilisation séparée Comptabilisation en Pas de comptabilisation.
comptable des provisions dettes ou charges à Mention uniquement en notes
payer annexes
Exemples Coûts de dépollution ou de Coût à venir d’équipement des
démantèlement d’une usines en filtre à fumée pour
installation résultant de faire face à une obligation
dommages passés future
* Non comptabilisable, un passif éventuel n’est autre qu’un passif potentiel résultant d’événements passés
dont l’existence ne sera confirmée que par des événements futurs incertains non totalement contrôlés par
l’entreprise. Exemple : action en justice dont le dénouement est incertain.
2 Modalités d’évaluation
L’évaluation de la provision doit être faite sur la base d’un jugement visant à déterminer la meil-
leure estimation du montant permettant de libérer l’entreprise de son obligation et, en cas d’incer-
titudes, selon une méthode statistique de pondération des résultats en fonction de leur probabi-
lité, méthode dite « de la valeur attendue ». Revue et ajustée si nécessaire à chaque clôture, cette
évaluation doit tenir compte des risques et incertitudes sur la base d’une certaine prudence et des
événements futurs attendus pouvant objectivement affecter l’obligation. Elle doit comprendre, en
outre, une actualisation des décaissements futurs si cela est significatif, sans prise en compte
d’éventuelles sorties d’actif associées, ni de compensation avec des remboursements « quasi-
certains » en vertu, par exemple, de contrat d’assurance, de clause d’indemnisation, etc. Dans ce
dernier cas, un actif distinct devra être enregistré dans la limite du montant de la provision consti-
tuée. IAS 37 donne trois cas d’applications spécifiques de ces règles de provisionnement. Cela
concerne :
– l’interdiction de constituer des provisions sur pertes opérationnelles futures (application des tests
de dépréciation d’actifs selon l’IAS 36) ;
– l’enregistrement de provision sur les contrats déficitaires exécutés ;
– des conditions précises de constitution des provisions pour restructuration. Elles font référence
principalement à l’existence d’un plan formalisé et détaillé (activité, sites, effectifs, dépenses,
CHAPITRE 20 – Provisions et passifs (actifs) éventuels (IAS 37) 115
IFRIC 21 – Taxes
Selon l’interprétation IFRIC 21, le fait générateur de l’obligation créant un passif au titre d’une
taxe due est l’activité rendant cette taxe exigible. Celui-ci est prévu par les dispositions légales
ou réglementaires.
Ainsi, si l’activité rendant la taxe exigible est la génération de produits au cours de la période
en cours et que la base de calcul de cette taxe correspond aux produits générés au cours
d’une période antérieure, le fait générateur de l’obligation est la génération de produits au
cours de la période en cours. La réalisation de produits au cours de la période antérieure est
nécessaire, mais non suffisante, pour créer une obligation actuelle. Exemple : la contribution
sociale de solidarité des sociétés (C3S) calculée sur le chiffre d’affaires N – 1 a un fait généra-
teur au 1er janvier N.
Ainsi, la comptabilisation d’un passif au titre d’une taxe peut être immédiate à l’ouverture de
l’exercice ou progressive en cas de fait générateur se réalisant au fur et à mesure de l’activité,
voire différée en fonction de l’atteinte d’un seuil minimal d’activité correspondant au fait
générateur.
3 Informations à fournir
IAS 37 dresse enfin une liste d’informations à fournir sous forme narrative et chiffrée pour chaque
catégorie :
– de provisions : tableau de variation, description de la nature et des échéances des obligations
correspondantes, incertitudes éventuelles et remboursements attendus ;
– de passifs éventuels et actifs éventuels : description de leur nature accompagnée d’une estima-
tion chiffrée.
À la différence des normes IFRS, le PCG prévoit en particulier la comptabilisation obligatoire en
provision ou composant des « provisions pour grosses réparations ». L’obligation d’actualisation
des provisions n’existe pas dans les dispositions du PCG.
116 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Exemple
À fin N, l’entreprise A est susceptible d’engager des dépenses futures sur plusieurs sites de
production évaluées à 150 k€ pour se mettre en conformité avec de nouvelles préconisations
de sécurité sous réserve que celles-ci soient confirmées en N + 1. S’agissant de préconisations
en attente de confirmation et ayant un caractère non obligatoire, l’entreprise porte unique-
ment une information en notes annexes s’agissant d’un passif éventuel significatif.
L’entreprise A a été reconnue responsable en octobre N d’un sinistre causé à un tiers. Le
montant de l’indemnisation estimée à 30 k€ sera arrêté définitivement lors de l’appel du
versement au premier trimestre N + 1. À fin N, l’entreprise a obtenu un accord définitif de la
part de son assureur concernant le remboursement d’une somme forfaitaire de 15 k€.
L’indemnisation définitive à la charge de l’entreprise constitue une obligation actuelle résul-
tant d’un sinistre antérieur dont l’échéance est connue (1 er trimestre N + 1) mais le montant
incertain. Il s’agit ainsi d’une provision à comptabiliser à fin N pour un montant de 30 k€.
Par ailleurs, la somme forfaitaire de 15 k€ acquise fin N de la part de l’assureur constitue un
actif à comptabiliser distinctement.
L’entreprise A est soumise à des obligations de dépollution résultant d’engagements contrac-
tuels dans le cadre de l’exploitation d’un site industriel. La dépollution dont le coût est estimé
à fin N à 50 k€ (avant actualisation au taux de 3 %) devra intervenir dans 10 ans en fin
d’exploitation. S’agissant d’obligations actuelles (engagements contractuels) résultant d’événe-
ments passés (pollutions causées à l’environnement), l’entreprise A doit constater une provi-
sion à fin N en tenant compte de l’actualisation compte tenu du différé significatif de sortie
de trésorerie en fin d’exploitation du site. D’où, la dotation d’une provision ramenée à 37,2 k
€ [50 k€/(100 % + 3 %) 10].
Chapitre 21
des services rendus par un salarié (composantes multiples, avantages additionnels) conduisent à
mettre en œuvre une évaluation par référence à la juste valeur des instruments de capitaux
propres attribués. Il en va de même pour les transactions avec des tiers dans les cas rares où la
présomption d’une évaluation fiable est réfutée par l’entreprise.
L’évaluation par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués doit être
faite sur la base de prix de marché disponibles compte tenu des caractéristiques spécifiques ou, à
défaut, de techniques d’évaluation généralement acceptées telles que, par exemple, les modèles
Black & Scholes et binomial (cf. annexe B). Dans de rares cas, il peut être impossible d’évaluer de
façon fiable la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués. Dans cette situation,
IFRS 2 prescrit une comptabilisation de leur valeur intrinsèque avec enregistrement des variations
annuelles dans le compte de résultat jusqu’au règlement final. Cette valeur intrinsèque est
définie, en substance, comme étant la différence entre la juste valeur des actions et le « prix
d’exercice ».
En cas d’acquisition immédiate des instruments de capitaux propres et sauf preuve contraire, il y
a lieu de comptabiliser, dès l’attribution, la totalité des services reçus par la contrepartie d’une
augmentation de capitaux propres. A contrario, dans le cas où l’acquisition est conditionnée à
la réalisation de services futurs, ladite comptabilisation est effectuée à l’avancement pendant
la période d’acquisition des droits (ex. : stocks-options attribuées à un salarié sous condition de
réalisation de 3 ans de service ou sous condition d’atteinte d’un objectif de performance et de
présence continue dans l’entreprise jusqu’à cette date).
Après la date d’acquisition des droits, les capitaux propres ne doivent faire l’objet d’aucun ajuste-
ment ultérieur suite, par exemple, au renoncement aux actions attribuées ou au non-exercice des
options par un ou plusieurs salariés. Seule peut être effectuée une modification des composantes
des capitaux propres entre-elles (transfert). Par ailleurs, IFRS 2 prévoit des modalités propres aux
modifications ultérieures résultant notamment des annulations et des règlements pendant la
période d’acquisition des droits.
sinon de celle des transactions avec paiements en instruments de capitaux propres (voir tableau ci-
après).
N.B. : IFRS 2 traite également du cas des transactions dont le paiement est fondé sur des actions
entre entités d’un même groupe.
CHAPITRE 21 – Paiements fondés sur des actions (IFRS 2) 121
5 Informations à communiquer
S’agissant des transactions fondées sur des actions, IFRS 2 prévoit une liste d’informations à fournir
permettant aux utilisateurs des états financiers de comprendre la nature et la portée des accords
en cours, les modalités de détermination de la juste valeur et l’impact sur le résultat et la situation
financière des transactions de la période.
Exemple
Le 2 janvier N, le conseil d’administration de la société A décide d’attribuer des options de
souscription d’actions à 5 salariés dans le cadre des 2 plans suivants :
Plan 1 Plan 2
Modalité d’attribution Immédiate Conditionnelle : 3 années de service dans l’entreprise
(pour services (années N, N + 1 et N + 2)
rendus)
Nombre de bénéficiaires 2 cadres 3 cadres
Nombre d’options par 100 100
bénéficiaire
Juste valeur de l’option* 200 € 200 €
Date d’exercice 31/12/N + 2 31/12/N + 2
* Évaluation faite sur la base de prix de marché disponibles compte tenu des caractéristiques
spécifiques.
Par hypothèse, la probabilité de départ de l’entreprise des 5 bénéficiaires concernés au cours
des 3 prochaines années est considérée comme nulle.
Conformément à IFRS 2, la société A comptabilise, par la contrepartie des capitaux propres,
une charge égale à la juste valeur des options :
– dès leur attribution s’agissant des options acquises définitivement par leur bénéficiaire ;
– à l’avancement sur leur période d’acquisition si celles-ci sont conditionnées à la réalisation
de services futurs.
Le plan 1 comprend des options de souscription d’actions attribuées sans conditions. Juste
valeur = 2 x 100 x 200 € = 40 k€ (charge de l’exercice N).
122 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Selon la même conception, il y a lieu de comptabiliser les impôts différés actifs (IDA) au titre des
différences temporelles déductibles sauf exceptions dans la mesure où il est probable que ces
différences pourront s’imputer sur des résultats futurs. IAS 12 cite quatre exemples de différences
temporaires déductibles à l’origine d’IDA. En dehors du cas des actifs enregistrés à la juste valeur
ou pour un montant « réévalué », il s’agit essentiellement :
– de coûts inclus dans le résultat comptable et dont la déductibilité fiscale interviendra au cours
d’exercices ultérieurs (prestations de retraite, frais de recherche) ;
– des passifs enregistrés dans le cadre d’un regroupement d’entreprises.
Pour apprécier la probabilité d’imputation des IDA, IAS 12 précise qu’il y a lieu de ne pas retenir,
dans les résultats futurs, les montants imposables résultant de futures différences temporelles
déductibles (exemple d’exclusion : future dotation de provision réintégrée fiscalement dans les
résultats futurs). De plus, IAS 12 prescrit la comptabilisation d’IDA au titre de déficits fiscaux repor-
tables et crédits d’impôt dans la mesure où leur imputation sur des résultats futurs est probable
avec :
– des critères spécifiques de comptabilisation dans le cas d’historique de pertes récentes ;
– la réestimation des IDA non comptabilisés, à chaque clôture, au regard des critères de compta-
bilisation et de la probabilité de résultats futurs.
Les impôts différés résultant de différences temporelles liées à des titres consolidées doivent être,
en principe, comptabilisés dans la mesure où celles-ci s’inverseront dans un avenir prévisible (ex :
distributions probables de dividendes) et qu’il existe un bénéfice d’imputation en cas de diffé-
rences déductibles (IDA). Sauf accord de non-distribution, cette comptabilisation est systématique
au titre des bénéfices non distribués dans les entreprises associées du fait de la non-maîtrise de la
politique de distribution par les minoritaires et dans les co-entreprises en absence d’accord de
partage des bénéfices.
2 Modalités d’évaluation
IAS 12 prescrit l’application de la méthode du report variable en interdisant toute actualisation
des impôts différés. Leur évaluation doit être réalisée sur la base des derniers taux d’impôt en
vigueur à la date de clôture et en utilisant les taux applicables aux exercices concernés, c’est-à-
dire, au cours desquels les différences temporelles se résorberont. En outre, il y a lieu :
– de prendre en compte leurs modalités attendues de résorption résultant de l’intention de
l’entreprise si celles-ci influent sur les taux applicables ou les bases fiscales ;
– de retenir le taux d’impôt applicable aux résultats non distribués si la législation prévoit une
imposition différenciée en fonction de la mise en distribution ou pas des résultats.
CHAPITRE 22 – Impôts sur le résultat (IAS 12) 125
IAS 12 interdit l’actualisation mais impose la révision annuelle des IDA en fonction de leur proba-
bilité d’imputation sur les résultats futurs.
3 Comptabilisation
Qu’ils soient exigibles ou différés, les impôts doivent être comptabilisés dans le résultat de l’exer-
cice sauf s’ils concernent des éléments inscrits en autres éléments du résultat global ou directe-
ment en capitaux propres ou pour les éléments identifiables issus d’acquisitions d’entreprises.
Il s’agit là de la règle de la symétrie selon laquelle il y a cohérence de traitement comptable
entre les effets sur l’impôt d’une transaction et la transaction elle-même. En particulier, les effets
des changements de taux d’impôt ou de réglementation fiscale sont enregistrés en capitaux
propres s’agissant des éléments figurant déjà en capitaux propres. IAS 12 liste aussi des exemples
d’éléments inscrits hors du résultat tels que la réévaluation des immobilisations selon IAS 16, l’effet
rétrospectif d’un changement de méthode comptable.
4 Informations à fournir
La présentation des impôts au bilan doit être faite séparément des autres actifs et passifs en distin-
guant les impôts exigibles et les impôts différés. IAS 12 prescrit, en outre, le principe de la
compensation des impôts par entité fiscale qu’ils soient exigibles ou différés. IAS 12 dresse la liste
des informations à fournir en notes annexes comprenant, en particulier, la preuve d’impôt (rappro-
chement chiffré entre l’impôt théorique et l’impôt effectivement comptabilisé).
126 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Exemple
Au 31 décembre N, la société M détient trois filiales A, B, et C consolidées par intégration
globale.
La société A a constitué au cours de l’exercice N une provision réglementée de 100 k€. Par
ailleurs, elle a amorti sur 7 ans les acquisitions d’actifs industriels réalisées le 1er janvier k pour
700 k€ alors que la durée d’amortissement retenue par le groupe dans les comptes consolidés
est de 10 ans. Après plusieurs exercices bénéficiaires, la société B a subi, en cette année N,
une perte fiscale de 100 k€. Compte tenu des bonnes perspectives commerciales pour les 3
années à venir, la société B table sur un résultat prévisionnel N + 1 de 300 k€ avant impôt.
La société C est une société industrielle acquise à 99.99 % par la société M le 1 er janvier N
pour un prix d’acquisition de 1 500 k€. Ce prix a été déterminé sur la base de la situation
nette comptable du 1 er janvier (1 200 k€) et en tenant compte d’une plus-value latente sur les
actifs industriels de 200 k€. La revue des tableaux 2058 – A des liasses fiscales établies au
31.12.N des sociétés consolidées fait ressortir des différences temporaires correspondant à
des charges déductibles en N + 1 pour 100 k€. Le taux d’imposition applicable à l’ensemble
des sociétés consolidées est de 33,33 %.
Détermination de l’impôt différé au 31-12-N (en k€)
Commentaires
a) Les écritures à caractère fiscal constituées dans les comptes individuels de la société A
doivent être éliminées dans les comptes consolidés, soit une reprise de provision réglementée
sur l’exercice de 100 k€ et un IDP de – 33 k€.
b) Dans les comptes consolidés, il est pratiqué une reprise d’amortissement de 30 k€ suite au
retraitement d’homogénéisation des dotations aux amortissements de la société A par rapport
aux règles du groupe [700 k€/10 – 700 k€/7]. Cette reprise donne lieu à un IDP de – 10 k€.
CHAPITRE 22 – Impôts sur le résultat (IAS 12) 127
L’autre partie au contrat doit être nécessairement un client, c.-à-d. « une partie ayant conclu un
contrat avec une entité en vue d’obtenir des biens ou des services issus des activités ordinaires en
échange d’une contrepartie ».
Selon IFRS 5, la comptabilisation d’un contrat avec un client suit 5 étapes principales.
1 Identification du contrat
Un contrat est un accord entre deux parties ou plus créant des droits et des obligations exécu-
toires. Selon IFRS 15, 5 conditions sont nécessaires pour identifier un contrat comme entrant dans
le champ d’application de la norme :
– approbation du contrat par les parties, par écrit ou oral ou selon les pratiques usuelles, avec
engagement de remplir leurs obligations respectives (1) ;
– identification possible des droits (2) et des modalités de paiements (3) des parties quant aux
biens et services à rendre ;
– existence d’une substance commerciale (4) du contrat susceptible d’impacter les flux de tréso-
rerie de l’entité (calendrier, montant, risques) ;
130 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
– probabilité de recouvrer le montant de la contrepartie (5) des biens et services rendus (capacité
et intention de payer du client).
Cette identification est faite à l’origine du contrat sans obligation de réexamen ultérieur sauf
modification importante des faits et circonstances (ex. : probabilité de recouvrement). Les contrats
résiliables unilatéralement par les parties sans indemnités n’ont pas force exécutoire et sont donc
hors du champ d’application d’IFRS 15. En cas de contrepartie perçue sur un contrat ne remplis-
sant pas les conditions précitées, celle-ci est enregistrée en tant que passif dans l’attente de la
réalisation du service et la satisfaction des conditions précitées ou du remboursement du client.
Sous certaines conditions, il est requis la comptabilisation comme un seul contrat de plusieurs
contrats signés avec un même client (ou entité liée) à des dates identiques ou voisines.
Exemple
Le 30 juin N, l’entreprise A a vendu un équipement industriel pour un prix de vente de 600 k€
avec un paiement fractionné : 1/3 du prix à 90 jours, 1/3 à un an et 1 jour et 1/3 à deux ans et
un jour. Sur la période, le taux d’actualisation est constant à 5 %.
Du fait de l’octroi d’un paiement différé significatif au client (supérieur à 1 an), l’entreprise
procède à un calcul d’actualisation pour tenir compte de la composante de financement. Sur
la base d’un taux de 5 %, on obtient les produits financiers suivants :
– échéance 2/07/N + 1 (>1 année) = 200 k€ – 200 k€/1,05 = 9,5 k€
– échéance 2/07/N + 2 (>2 années) = 200 k€ – 200 k€/(1,05) 2 = 18,6 k€
D’où, un total des produits financiers de : 9,5 k€ + 18,6 k€ = 28,1 k€
Exemple
L’entreprise B est spécialisée dans la fourniture de matériel de bureaux (imprimantes, fax,
photocopieurs, etc.). Elle propose à ses clients une offre globale comprenant la fourniture du
matériel et une prestation de maintenance associée d’une durée de 3 années renouvelables
identifiées chacune comme des biens et services distincts. Sur la base d’une ventilation du
prix global contractuel, le montant des prestations de maintenance est égal à 10 % du prix
du matériel vendu. En N, la société a vendu des offres globales pour 9 M€ comprenant ainsi
8 182 k€ de matériels et 818 k€ de prestations de maintenance. En fonction de l’avancement
de leur exécution (5 %) – cf. § 5 ci-après –, le montant des prestations de maintenance
incluses dans l’offre globale s’établit à : 5 % x 818 = 41 k€. Le total des revenus des produits
des activités ordinaires de l’exercice N s’élève ainsi à 8 223 k€ (8 182 + 41). À fin N, le
montant des prestations différées s’élève à 777 k€ (818 – 41).
Exemple
Une entreprise de BTP réalise la construction d’un ouvrage d’une durée de trois années dans
le cadre d’une vente à l’état futur d’achèvement (VEFA) entraînant le transfert de propriété
au client au fur et à mesure des travaux (par hypothèse, le terrain a une valeur nulle). Les
dates de début et de fin des travaux sont fixées respectivement au 1 er janvier N et au
31 décembre N + 2. La convention signée prévoit un prix global du marché de 10 M€ hors
travaux supplémentaires. Sur cette base, l’entreprise table sur une marge nette de l’ordre de
7 %.
Au 31 décembre N, l’entreprise a exécuté 45 % des travaux conformément à l’échéancier
d’avancement contractuel. Sur l’exercice N, les coûts encourus s’élèvent à 4,2 M€.
Au 31 décembre N, la comptabilisation selon le degré d’avancement est la suivante sachant
qu’il a été identifié une obligation unique de prestations dans la VEFA liée à l’exécution de la
prestation de travaux :
1 Principe et définitions
Pour être comptabilisée en tant que subvention publique, l’entreprise doit avoir une assurance
raisonnable quant au respect des conditions d’obtention et à la recouvrabilité de ladite subven-
tion. Cela concerne également les prêts non remboursables sous conditions accordés par l’État
pour lesquels la comptabilisation est subordonnée à l’existence d’une assurance raisonnable
quant à la dispense de remboursement. Les subventions publiques sont définies ici comme étant
des aides publiques, c’est-à-dire des avantages économiques spécifiques se traduisant par un
transfert de ressources au profit d’une entreprise en contrepartie du respect de certaines obliga-
tions liées à ses activités opérationnelles. IAS 20 distingue deux types principaux de subventions :
– les subventions d’investissement, c’est-à-dire liées à des actifs (à long terme) que l’entreprise
« doit acheter, construire ou acquérir par tout autre moyen » ;
– les subventions d’exploitation, c’est-à-dire celles liées au résultat et non aux actifs.
2 Traitement comptable
Sur la base d’une approche par le résultat, le traitement comptable des subventions publiques
consiste en un enregistrement non pas directement en capitaux propres mais en produits selon
un rattachement aux coûts que celles-ci sont destinées à compenser. Suivant les cas, ce traitement
conduit ainsi à constater, soit un produit dans le compte de résultat de l’exercice au cours duquel
136 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
la subvention est acquise, soit un étalement du produit correspondant dans le compte de résultat
de plusieurs exercices de rattachement.
Par conséquent, une subvention publique compensant des coûts déjà subis ou à titre de soutien
financier immédiat doit être enregistrée en produit de l’exercice dès lors que la créance correspon-
dante est acquise. Cela s’applique également au cas où les coûts précités sont antérieurs à l’exer-
cice d’acquisition de la subvention.
À noter que le remboursement des subventions publiques est considéré comme un changement
d’estimation comptable au sens d’IAS 8. Ainsi, s’agissant des subventions d’investissement, il y a
lieu, à hauteur de ce remboursement et suivant la méthode utilisée, soit de minorer le produit
CHAPITRE 24 – Subventions publiques (IAS 20) 137
différé non amorti, soit de majorer la valeur comptable de l’actif avec ajustement dans l’exercice
de la quote-part correspondante des amortissements non pratiqués antérieurement.
3 Informations à fournir
IAS 20 prescrit en particulier la mention en notes annexes des méthodes comptables utilisées, la
nature et l’étendue des subventions publiques comptabilisées. Selon l’importance des avantages
et des aides exclues du champ d’application d’IAS 20, une mention devra être portée ou non en
notes annexes en termes de nature, de durée et d’étendue.
Exemple
L’entreprise X a acquis et mis en service le 1 er janvier N une installation d’une valeur d’achat
de 500 k€ qu’elle amortit linéairement sur 10 ans à compter de cette date. Cet investissement
bénéficie, en outre, d’une subvention publique d’un montant de 200 k€. L’entreprise a le
choix d’enregistrer cette subvention publique liée à un actif en produit différé (a) ou en réduc-
tion du coût d’entrée de l’actif (b).
Cas (a) enregistrement en produit différé avec reprise en résultat :
Valeur comptable de l’installation : 500 k€
Charge annuelle d’amortissement : 50 k€ (500 k€/10 ans)
Produit différé (passif du bilan) : 200 k€
Reprise annuelle en résultat : 20 k€ (200 k€/10 ans)
Impact net sur le résultat annuel : Charge nette de 30 k€ (50 k€ – 20 k€)
Cas (b) enregistrement en réduction du coût d’entrée de l’actif :
Prix d’achat de l’installation : 500 k€
Subvention publique : – 200 k€
Valeur comptable de l’installation : 300 k€
Charge annuelle d’amortissement : 30 k€ (300 k€/10 ans)
Chapitre 25
1 Principe général
IAS 23 prescrit un traitement consistant en l’inscription à l’actif des coûts d’emprunt directement
attribuables à l’acquisition, la construction ou la production d’un actif qualifié.
Les autres coûts d’emprunt doivent être comptabilisés en charges dans le compte de résultat de
l’exercice.
2 Définitions
Un actif qualifié est défini comme un actif exigeant une longue période de préparation avant
d’être utilisable ou vendable. Il pourra s’agir selon les cas de stocks, d’installations de production,
d’immobilisations incorporelles et d’immeubles de placement.
Les coûts d’emprunt correspondent aux intérêts et autres coûts liés à un emprunt. Les différents
coûts d’emprunt peuvent inclure :
4 Informations à fournir
En notes annexes, doivent être mentionnés le montant des coûts d’emprunt capitalisés dans l’exer-
cice et le taux de capitalisation retenu.
À la différence des normes IFRS, l’incorporation des coûts d’emprunt aux actifs éligibles reste
optionnelle dans les règles comptables françaises (PCG).
Exemple
La société A a acquis le 1er mars N + 1 un équipement d’une valeur de 800 k€ dont la date de
mise en service a été effective au 15 avril N + 1 après divers travaux d’installation et de
préparation. Le taux moyen pondéré lié à l’endettement global s’établit à 5 % pour l’exercice
N + 1.
CHAPITRE 25 – Coûts d’emprunt (IAS 23) 141
Conformément à IAS 23, il convient de procéder à l’incorporation des frais financiers inhérents
à la période de préparation dudit actif avant son utilisation, soit, ici : 1,5 mois entre le 1er mars
et le 15 avril N + 1. En l’absence d’emprunt spécifique à l’investissement, les coûts incorpora-
bles consistent à appliquer au montant de l’investissement un taux correspondant à la
moyenne pondérée des taux d’emprunt de l’entreprise. D’où les calculs suivants :
Coûts d’emprunt incorporables : 800 k€ x 5 % x 1,5/12 mois = 5 k€.
Chapitre 26
1 Définitions
Selon IAS 32, un instrument financier est tout contrat donnant lieu à un actif financier pour une
entité et à un passif financier ou un instrument de capitaux propres pour une autre.
Un instrument de capitaux propres est défini comme « tout contrat mettant en évidence un
intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après déduction de tous ses passifs » (ex. : bons de
souscription d’action).
Selon IAS 32, la juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un
passif éteint, entre des parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de
concurrence normale.
Selon le guide d’application d’IAS 32 et IFRS 9, les instruments financiers dérivés (swap,
options, contrats à terme) entrent dans le champ d’application de la norme. Sans mise de fond
initiale et réglés à une date future, leurs valeurs varient en fonction d’un sous-jacent.
144 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
2 Modalités de présentation
En fonction de la substance de l’accord contractuel et des définitions précitées, un instrument
financier – ou ses composantes – sera susceptible d’être classé en actif financier, passif financier
ou instruments de capitaux propres.
Hormis dans certaines circonstances, la distinction entre passifs financiers et instruments de
capitaux propres repose sur une caractéristique essentielle, à savoir : l’existence ou pas d’obliga-
tion contractuelle vis-à-vis d’une autre entité de remettre de la trésorerie (ou un autre actif) ou
d’échanger un actif/passif financier à des conditions défavorables.
Selon l’évaluation de leurs termes, les instruments financiers composés (ex. : obligations conver-
tibles en actions) pourront être dissociés entre une composante de passif et une composante de
capitaux propres faisant chacune l’objet d’une comptabilisation séparée en actif financier, passif
financier ou instruments de capitaux propres.
Les actions propres sont comptabilisées directement en déduction des capitaux propres sans
constatation de profit ou perte en résultat lors des opérations d’achat, vente, émission ou annula-
tion de celles-ci.
Les intérêts, dividendes, gains et pertes liés aux instruments financiers sont comptabilisés en
résultat net tandis que sont enregistrés en capitaux propres les montants nets des distributions de
dividendes aux actionnaires et des frais de transaction liés aux opérations sur les capitaux propres.
Chapitre 27
IFRS 9 s’applique à tous les types d’instruments financiers à l’exception de ceux mentionnés au
§ 2.1 de la norme et relevant d’autres IFRS (ex. : IAS 19, IFRS 2, 4 et 16). Les dispositions d’IFRS 9
en matière de dépréciation s’appliquent aux créances résultant des produits des activités ordinaires
d’IFRS 15.
1 Évaluation et comptabilisation
À l’origine, la comptabilisation est réalisée à la juste valeur augmentée, pour les actifs et passifs
financiers qui ne sont pas à la juste valeur par le biais du compte de résultat, des coûts de
transaction.
■ Actifs financiers
Le classement et la comptabilisation ultérieure des actifs financiers dépendent du modèle écono-
mique (business model) et des caractéristiques des flux de trésorerie contractuels. IFRS 9 définit
trois modalités ultérieures d’évaluation des actifs financiers.
146 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Modalités Coût amorti Juste valeur par Juste valeur par le résultat net
d’évaluation OCI*
ultérieures
Modèle Perception des flux de Perception des flux de À défaut d’un classement selon les 2
économique trésorerie contractuels trésorerie contractuels autres catégories ou par désignation
(objectif) et vente d’actifs irrévocable à l’origine par l’entité
financiers pour améliorer la concordance
comptable entre l’actif et les profits
et pertes associé
Conditions Remboursement en Remboursement en
contractuelles principal et versement principal et versement
d’intérêt à des dates d’intérêt à des dates
précises précises
■ Passifs financiers
Sauf exceptions, les passifs financiers, hors ceux désignés comme étant évalués à la juste valeur
par le biais du compte de résultat, sont évalués au coût amorti selon la méthode du taux
d’intérêt effectif. Le taux d’intérêt effectif est le taux actualisant les flux futurs d’encaissement
et de décaissement permettant d’obtenir la valeur nette comptable de l’instrument financier. Le
coût amorti correspond au montant initial diminué des remboursements et corrigé de l’amortisse-
ment cumulé selon la méthode du taux d’intérêt effectif et de toute différence entre montant
initial et à l’échéance.
Exemple
Emprunt obligataire
L’entreprise B émet au 1 er janvier N un emprunt obligataire de 1 000 k€, soit 500 obligations
d’une valeur nominale de 2 €. L’émission est réalisée au pair avec des frais d’émission de
50 k€. Les obligations sont rémunérées au taux de 3 % sur 5 ans avec versement des intérêts
au 31 décembre de chaque année. Le prix de remboursement est fixé à 2,20 € par obligation
(échéance 31/12/N + 4).
CHAPITRE 27 – Instruments financiers (IFRS 9) 147
L’évaluation initiale est faite au coût net de frais de transactions, soit à un montant de 950 k€
correspondant à 1 000 k€ (émission au pair) diminués de 50 k€ de frais d’émission. À la
clôture, l’évaluation ultérieure doit être faite au coût amorti compte tenu des flux financiers
suivants :
– intérêt annuel à payer = 1 000 k€ x 3 % = 30 k€/an de décembre N + 1 à N + 4
– remboursement au prix de 2,20 € par obligation, soit 1 100 k€ en décembre N + 4.
Sur ces bases, on détermine ainsi un taux d’intérêt effectif (TIE) d’environ 6 % permettant
d’égaliser le coût initial avec la somme des flux financiers des années N à N + 4 actualisés,
soit : – 950 = 30/(1 + TIE) + 30/(1 + TIE) 2 + 30/(1 + TIE) 3 + (1 + TIE) 4 + (1 100 + 30)/(1 + TIE) 5.
Ainsi, les montants des flux financiers actualisés au taux de 6 % s’établissent ainsi :
2 Profits et pertes
À l’exception notamment de ceux entrant dans une relation de couverture ou de ceux placés dans
un instrument de capitaux propres avec enregistrement des pertes et profits en OCI, les profits et
les pertes relatifs aux actifs et passifs financiers sont enregistrés en résultat net. En particulier, il en
va ainsi des profits et pertes résultant de la variation de la juste valeur des instruments financiers
classés comme étant à la juste valeur par le biais du compte de résultat.
Exemple
SWAP de taux
Au 2 janvier N, l’entreprise A met en place un SWAP de taux fixe de 5 % contre un taux
variable EURIBOR pour un nominal de 1 000 k€ sur une durée de 10 années. Au cours de
l’exercice N, l’EURIBOR évolue comme suit :
En supposant une juste valeur égale à 0 au 2 janvier N (taux fixe = taux variable = 5 %), la
variation de juste valeur constatée dans le résultat N est de + 22,7 k€.
Pendant l’année N + 1, le SWAP est, à l’inverse, désavantageux puisqu’il génère un différentiel
de flux en défaveur de l’entreprise au taux de – 0,20 % (4,80 % – 5 %) ; d’où, une juste
valeur de SWAP de -14,5 k€ (passif financier) au 31 décembre N + 1 résultant de l’actualisation
des 9 flux futurs de – 0,2 % au taux de clôture N + 1, soit 4,50 % (– 2/1,045) + (– 2/1,045 2)
+ ... + (– 2/1,045 9).
La variation de juste valeur enregistrée dans le résultat N + 1 est de – 37,2 k€ (– 14,5 – 22,7).
3 Dérivé incorporé
Un dérivé incorporé est une composante avec le contrat hôte d’un contrat hybride tel que par
exemple, une obligation à bons de souscription d’actions (OBSA).
Dans un instrument financier composé dont le contrat hôte est un actif financier au sens d’IFRS 9,
le contrat hybride est comptabilisé dans sa globalité selon les règles applicables aux actifs
financiers.
Dans le cas où le contrat hôte est un passif soumis à IFRS 9, le dérivé incorporé doit faire l’objet
d’une comptabilisation, en tant que dérivé, et séparément du contrat hôte si ce dernier n’est pas
d’ores et déjà comptabilisé à la juste valeur par le biais du compte de résultat et s’ils sont indépen-
dants entre eux et sans lien étroit en termes de caractéristiques économiques et de risques.
N.B. : l’entité peut désigner la totalité du contrat hybride comme évalué à la juste valeur par le
résultat sauf interdiction ou en cas d’impossibilité d’une évaluation séparée.
150 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
4 Autres dispositions
S’appliquant à tous les types d’instruments financiers sauf exceptions, IFRS 7 requiert la présenta-
tion de l’information par catégorie d’instruments financiers.
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Placements dans des instruments de Nature, motif de ce classement, juste valeur, dividendes et
capitaux propres désignés comme à la impact d’éventuelles décomptabilisations.
juste valeur par les autres éléments du
résultat global
Reclassement (catégorie) Montants et motifs du reclassement. Diverses informations
s’agissant des classements hors de la catégorie juste valeur par le
résultat et hors de celle de la juste valeur par les autres éléments
du résultat global (ex. : profit ou perte de juste valeur).
Décomptabilisation Nature des actifs, des risques et avantages associés, valeurs
comptables, passifs associés.
Instruments de garantie Valeur comptable, termes et conditions de la garantie, etc.
Autres Informations sur les corrections de valeur suite à des pertes de
crédit, sur l’existence d’instruments financiers composés
comprenant de multiples dérivés incorporés et sur les défauts de
paiement ou l’inexécution d’un contrat d’emprunt
(manquement).
Au niveau de l’état du résultat global (ou en annexes), l’entité doit fournir les profits nets et les
pertes nettes (y compris les pertes de valeur) par catégorie d’instruments financiers, et suivant les
cas, les intérêts et les commissions. En outre, IFRS 7 requiert des informations en matière de
couverture comprenant des données relatives à la stratégie de gestion des risques, à l’impact
potentiel de ces opérations et aux effets sur les états financiers. Sauf exceptions visées par IFRS 7,
la juste valeur des actifs et passifs financiers doit être communiquée avec les méthodes utilisées,
les techniques d’évaluation et les hypothèses appliquées.
IFRS 13 s’applique aux évaluations initiales ou ultérieures faites à la JV imposées ou permises par
les normes IFRS à l’exception d’IFRS 2 et d’IFRS 16. Elle ne s’applique pas pour la détermination
de valeurs proches telles que la valeur de réalisation d’IAS 2 et de la valeur d’utilité d’IAS 36.
1 Définition
Selon IFRS 13, la JV est définie comme étant « le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou
payé pour le transfert d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du
marché à la date d’évaluation ».
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Prix Prix résultant des conditions du marché à la date d’évaluation, c’est-à-dire correspondant
à une valeur de sortie, observable ou estimé selon des techniques d’évaluation et sans
ajustement lié aux coûts de transaction à moins que la localisation constitue une
caractéristique de l’actif concerné.
Selon l’annexe A, les intervenants du marché sont supposés être indépendants les uns des autres,
bien informés, et en capacité et désireux de conclure une transaction sur l’actif ou le passif. Pour
un actif ou un passif considéré :
– le marché principal est défini comme celui ayant des niveaux les plus élevés d’activité et de
volume ;
– un marché actif est celui présentant une fréquence et des volumes suffisants de transaction ;
– un marché le plus avantageux est celui maximisant le prix de vente net de l’actif ou minimi-
sant le prix de transfert d’un passif.
■ Actifs non-financiers
L’évaluation de la JV d’un actif non financier est basée sur l’aptitude d’un intervenant du marché à
dégager des avantages économiques à partir d’une utilisation optimale de cet actif, c’est-à-dire
une utilisation maximisant sa valeur. Celle-ci est, en principe, déterminée du point de vue des
intervenants du marché quelle que soit l’intention d’utilisation de l’entité. Néanmoins, une utilisa-
tion actuelle différente par l’entité de cet actif est présumée être l’utilisation optimale sauf indica-
tions contraires issues du marché.
Pour déterminer l’utilisation optimale d’un actif, il s’agit de prendre en considération ses caractéris-
tiques physiques (ex. : localisation, dimension), les éventuelles restrictions juridiques (ex. : règles de
zonage dans l’immobilier) et sa faisabilité financière (ex. : retour sur investissement attendu par les
intervenants du marché). Cette méthode s’applique pour l’évaluation de la JV d’un actif non finan-
cier qu’il soit utilisé seul ou conjointement avec d’autres actifs.
capitaux propres à partir d’une technique alternative d’évaluation (ex. : actualisation des sorties
futures de trésorerie).
Pour évaluer la JV d’un passif, il y a lieu de prendre en compte le risque de crédit au sens d’IFRS 7
(insolvabilité) ainsi que les autres facteurs pouvant être à l’origine d’une non-exécution de l’obliga-
tion associée à ce passif.
3 Techniques d’évaluation
IFRS 13 prescrit l’utilisation de techniques d’évaluation appropriées aux circonstances en privilé-
giant les données observables de marché par rapport à des données non observables. Celles-ci
reposent, le plus souvent, sur des approches par le marché, par les coûts et par le résultat.
Selon les situations, il pourra être question d’utiliser une seule ou plusieurs techniques d’évalua-
tion (ex. : évaluation d’un UGT). Dans ce dernier cas, il y a lieu de retenir la valeur de l’intervalle
de résultats la plus représentative de la JV dans les circonstances. En cas d’utilisation de techniques
d’évaluation basées sur des données non observables, il convient de les valider en s’assurant de la
cohérence des évaluations initiales et ultérieures obtenues par référence respectivement au prix
d’acquisition et aux données observables de marché à date.
N.B. : en présence de cours acheteur et vendeur (distincts), l’élément sera évalué à un prix situé
entre ces deux cours reflétant le mieux la JV selon les circonstances sans interdire, en pratique,
l’utilisation d’un cours moyen. En outre, l’entité a la faculté (mais non l’obligation) de retenir le
cours acheteur pour la détermination de la JV d’un actif et le cours vendeur pour celle de la JV
d’un passif.
5 Informations à fournir
L’annexe vise plus particulièrement à donner des informations relatives aux éléments de bilan
évalués ultérieurement et de manière récurrente à la JV, à savoir : techniques d’évaluation et
données d’entrées utilisées ; effet sur le résultat net ou sur les autres éléments de résultat global
en cas d’utilisation de données de niveau 3 (non observables).
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JV récurrentes ou non : description du processus d’évaluation.
JV récurrentes : rapprochement entre solde d’ ouverture et de clôture, montant total des
profits et pertes relatifs aux éléments concernés, sensibilité de l’évaluation.
Chapitre 30
Exemple
Quelles sont les modalités de transition pour une entreprise non cotée décidant d’adopter les
IFRS en 2021 ?
Un premier adoptant au 1er janvier 2021 doit utiliser obligatoirement, sauf exceptions, les
normes IFRS en vigueur au 31 décembre 2021 (avec possibilité d’application par anticipation
si ladite norme le prévoit) pour établir l’état de situation financière d’ouverture en IFRS au
1 er janvier 2020. Pour un exercice d’adoption en 2021, l’exercice de transition correspond
ainsi à l’année 2020 avec une date de transition au 1er janvier 2020.
reclasser des actifs et passifs dans son bilan d’ouverture autant que nécessaire pour les rendre
conformes aux critères d’évaluation, de comptabilisation et de présentation des normes IFRS. Les
effets de ces ajustements seront enregistrés hors du résultat dans les capitaux propres d’ouverture
à la date de transition.
IFRS selon la norme en vigueur à la date de reporting. L’exception au retraitement des regroupe-
ments entraine le maintien de la classification et de la méthode de comptabilisation du regroupe-
ment utilisées sous l’ancien référentiel. En revanche, elle n’exonère pas l’entreprise de retraiter
rétrospectivement en IFRS les actifs et passifs identifiables acquis dans le cadre dudit regroupe-
ment selon les autres normes IFRS. Autrement dit, les actifs et passifs ne répondant pas aux
critères de comptabilisation des IFRS doivent-ils être supprimés par les capitaux propres ou par le
goodwill s’il s‘agit d’une immobilisation incorporelle ne satisfaisant pas à IAS 38. De la même
manière, sont comptabilisés dans le bilan d’ouverture, les actifs et passifs requis par les IFRS mais
non reconnus sous l’ancien référentiel en contrepartie des capitaux propres (hormis le cas des
incorporels avec contrepartie par le goodwill).
La valeur comptable initiale du goodwill peut s’avérer être affectée du fait de la suppression ou de
la reconnaissance séparée d’une immobilisation incorporelle par application des critères d’identifi-
cation d’IAS 38 ou suite au test de dépréciation obligatoire du goodwill.
Exemple
Dans le cadre de la conversion de ses comptes consolidés aux IFRS au 1er janvier N, la
société A a décidé de retenir les exceptions facultatives suivantes pour établir sa situation
financière d’ouverture, à la date de transition :
– utilisation comme coût présumé de la juste valeur de ses bâtiments pour un montant de
2 M€ à la suite d’une expertise immobilière diligentée fin N – 1 ;
– remise à zéro des écarts de conversion d’un montant de 0,50 M€ relatifs à deux filiales
étrangères hors zone euro.
164 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS
Les ajustements liés à la conversion en IFRS des actifs et passifs sont inscrits directement dans
les capitaux propres de la situation d’ouverture.
4 Informations à fournir
Il est prescrit la présentation d’un jeu complet d’états financiers incluant un exercice comparatif en
norme IFRS avec un bilan comprenant à la fois les éléments à l’ouverture et à la clôture de l’exer-
cice de transition sachant que la conformité aux IFRS des données éventuelles relatives aux exer-
cices antérieurs à celui-ci n’est pas requise. En matière d’information comparative, il est exigé de
mentionner clairement la non-conformité avec les IFRS des informations issues du référentiel anté-
rieur ainsi que la nature des principaux ajustements nécessaires à leur conversion en IFRS sans
quantification obligatoire. L’explication de l’impact de la transition aux IFRS doit être documentée
sous forme de rapprochements ancien référentiel/IFRS d’une part, au niveau des capitaux propres
à la date de transition et à la date de clôture du dernier exercice établi sous l’ancien référentiel et
d’autre part, au niveau du résultat au titre du dernier exercice présenté sous l’ancien référentiel.
En outre, les ajustements du tableau de flux de trésorerie sont à expliciter si ce tableau était anté-
rieurement produit. Par ailleurs, des informations sur la juste valeur sont requises si cette méthode
a été retenue à la date de transition pour une immobilisation corporelle, incorporelle ou un
immeuble de placement. Enfin, des rapprochements au niveau des capitaux propres et du résultat
à la date de transition et à la fin de la période intercalaire comparable de l’exercice précédent sont
prescrits en matière d’information intermédiaire au titre de l’exercice d’adoption pour les entre-
prises appliquant IAS 34.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
– BARBE (O.) et DIDELOT (L.), Les IFRS, 2019, coll. L’expert en poche, ECM/OEC.
– BARBE (O.) et DIDELOT (L.), Maîtriser les IFRS, coll. Les guides de gestion, Groupe revue fidu-
ciaire, 2018.
– OBERT (R.), Pratique des normes IFRS, 7e éd., 2021, Dunod.
– PWC, IFRS 2019, 2018, F. Lefebvre.
– RAFFOURNIER (B.), Les normes comptables internationales (IFRS), 2019, Economica.
Imprimeur certifié
AUTEUR SOMMAIRE
Éric Tort, professeur des universités associé à l’iaelyon et Processus et instances
expert-comptable en entreprise, est l’auteur de nombreux de normalisation
ouvrages et articles. Le cadre conceptuel
Information financière
IAS 1, IAS 7, IAS 24, IAS 33,
IAS 34, IFRS 8, IFRS 5, IAS 8
et IAS 10
Actifs et passifs
IAS 2, IAS 16, IAS 38, IAS 40,
IFRS 16, IAS 21, IAS 36, IAS 19
et IAS 37
Capitaux propres
IFRS 2
PUBLIC Résultat
IAS 12, IFRS 15, IAS 20 et IAS 23
– Étudiants des cursus universitaires de gestion et des IAE
Instruments financiers
– Étudiants des écoles de commerce et de gestion IAS 32, IFRS 9 et IFRS 7
– Étudiants des filières comptables et de gestion Juste valeur
(Licence et Master CCA) IFRS 13
– Étudiants en expertise comptable (DCG, DSCG, DEC) Première application
IFRS 1
Prix : 15,50 e
ISBN 978-2-297-13438-5
www.gualino.fr