L'Essentiel Des Normes Comptables Internationales IFRS

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5e édition

L’essentiel
des
NORMES
COMPTABLES
INTERNATIONALES
IFRS
Une initiation Éric Tort
au référentiel
comptable
international
5e édition

L’essentiel
des
NORMES
COMPTABLES
INTERNATIONALES
IFRS
Éric Tort
Cette collection de livres présente de manière synthétique,
rigoureuse et pratique l’ensemble des connaissances que
l’étudiant doit posséder sur le sujet traité. Elle couvre :
le Droit et la Science Politique,
les Sciences économiques,
les Sciences de gestion,
les concours de la Fonction publique.

Éric Tort, secrétaire général et membre du directoire d’une ETI industrielle, est diplômé ESC
Bordeaux (Kedge BS), titulaire du diplôme d’expertise comptable (DEC), docteur en sciences
de gestion (Paris I-Sorbonne) et habilité à diriger des recherches (HDR). Professeur des
universités associé à l’iaelyon, il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles.

Du même auteur, chez le même éditeur :


Collection « Carrés Rouge »
• L’essentiel de la consolidation des comptes, 4e éd. 2020-2021.
• L’essentiel des Fusions et Acquisitions, 5e éd. 2019-2020.
Collection « En Poche »
• Normes comptables internationales IFRS, 8e éd. 2020-2021.
• Consolidation des comptes et fusions, 2021-2022.

© 2021, Gualino, Lextenso Suivez-nous sur www.gualino.fr


1, Parvis de La Défense
92044 Paris La Défense Cedex
ISBN 978-2-297-13438-5 Contactez-nous [email protected]
PRÉSENTATION

L’objet de cet ouvrage est de donner aux étudiants de l’enseignement supérieur en gestion
l’ensemble des connaissances générales nécessaires à la compréhension du référentiel
comptable international, à partir du cadre conceptuel et des normes IAS/IFRS essentielles de
présentation, d’évaluation et de comptabilisation de l’information financière.
Seront ainsi présentées les dispositions essentielles d’une trentaine de normes IAS/IFRS sur les
40 normes actuellement applicables aux comptes consolidés des sociétés européennes cotées
sur un marché réglementé et aux sociétés françaises optant volontairement pour le référentiel
IFRS pour l’établissement de leurs comptes consolidés. Nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage
L’essentiel de la consolidation des comptes, du même auteur, chez le même éditeur, pour des
informations sur les normes de consolidation, qui ne seront pas traitées ici. S’agissant d’un
référentiel évolutif, nous présentons les normes IFRS telles qu’elles sont applicables en
France et homologuées dans l’UE avec notamment les normes IFRS applicables depuis
2018 avec IFRS 9 (instruments financiers) et IFRS 15 (produits des activités ordinaires tirés
des contrats conclus avec les clients) et depuis 2019 avec IFRS 16 (contrat de location). En
outre, cette édition comprend la version révisée du cadre conceptuel applicable depuis 2020
dans les entités.
En revanche, l’ouvrage n’intègre pas les interprétations (IFRIC) sauf exceptions. Il en va de
même de la norme IFRS PME dont l’application n’est pas d’actualité en France dans les
comptes individuels. À cet égard, rappelons ici qu’une « nouvelle » directive comptable euro-
péenne a été publiée fin juin 2013 et transposée en France en 2015.
Au total, l’ouvrage développe une trentaine de normes essentielles relatives successive-
ment à l’information financière, aux actifs et passifs et enfin aux capitaux propres,
résultat et instruments financiers.
Liste des abréviations

ANC Autorités des normes comptables


ARC (Accounting regulatory committee) Comité de réglementation comptable européen
ASAF (Accounting standard advisory forum) Forum consultatif des normes comptables
BTP Bâtiment et travaux publics
CA Chiffre d’affaires
CAD (Canadian dollar) Dollar canadien
CMP Coût moyen pondéré
CNCC Compagnie nationale des commissaires aux comptes
CRC Comité de réglementation comptable (règlement du)
CSOEC Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables
ED (Exposure draft) Exposé-sondage
EFRAG European financial reporting advisory group
FASB (Financial accounting standard board) Normalisateur comptable américain
FIFO (First in first out) Premier entré premier sorti (PEPS)
IAS (International accounting standard) Normes comptables internationales
IASB (International accounting standard board) Normalisateur comptable international
IDA Impôt différé actif
IDP Impôt différé passif
IFC Indemnités de fin de carrière
IFRIC (International financial reporting interpretations committee) Interprétations des normes comptables
internationales
IFRS (International financial reporting standard) Normes comptables internationales
JV Juste valeur
LIFO (Last in first out) Dernier entré premier sorti
MOD Main-d’œuvre directe
MOI Main-d’œuvre indirecte
OBSA Obligation à bon de souscription d’action
OC Obligations convertibles
PCG Plan comptable général
PME Petites et moyennes entreprises
RNC Résultat net comptable
UE Union européenne
UGT Unité génératrice de trésorerie
UO Unité d’œuvre
--------------------------------------------------------------------------------------------
——————————————————————————————————————
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USD (United States dollar) Dollar américain
VAP Valeur actuelle probable
VNC Valeur nette comptable
PLAN DE COURS

Présentation 3
Chapitre 1 – Processus et instances
de normalisation 19
1 – L’organisation générale et le processus de normalisation
internationale 19
■ La structure et l’organisation de l’IASB 19
■ Le processus d’élaboration des normes IFRS 21
2 – L’organisation générale et le processus d’homologation
des normes IFRS dans l’Union européenne (UE) 21
■ Le mécanisme communautaire d’adoption 22
a) L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) 22
b) L’ARC (Accounting Regulatory Committee) 22
■ La situation dans l’Union européenne 22
■ La situation française en matière de normalisation comptable 23
PLAN DE COURS Chapitre 2 – Le cadre conceptuel 25
1 – Objectifs, utilité et limites de l’information financière à usage
général (chapitre I) 25
2 – Les caractéristiques qualitatives de l’information financière utile
(chapitre II) 26
3 – Les états financiers : définition (chapitre III) 28
4 – Les éléments des états financiers (chapitre IV) 28
5 – Comptabilisation et décomptabilisation (chapitre V) 29
6 – Évaluation (chapitre VI) 29

Chapitre 3 – Présentation des états financiers


(IAS 1) 31
1 – Les dispositions générales relatives à la présentation des états
financiers 31
■ La présentation de l’état de situation financière (bilan) 32
■ L’état de résultat global 33
a) Composantes du résultat 33
b) Les autres éléments du résultat global 33
2 – Les informations à fournir 34

Chapitre 4 – Tableau de flux de trésorerie (IAS 7) 39


1 – Présentation des flux en trois activités 39
2 – Utilisation de la méthode directe ou indirecte 40

Chapitre 5 – Informations sur les parties liées


(IAS 24) 43
1 – Définition et champ d’application 43
2 – Informations à fournir 44
PLAN DE COURS
Chapitre 6 – Résultat par action (IAS 33) 47
1 – Résultat de base par action (A/B) 47
■ Le résultat net (A) 47
■ Le nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation dans
la période (B) 47
2 – Résultat dilué par action 48
3 – Ajustements rétrospectifs 49
4 – Présentation et informations à fournir 49

Chapitre 7 – Information financière intermédiaire


(IAS 34) 51
1 – Champ d’application 51
2 – Présentation et contenu des états intermédiaires 51
■ Les états financiers intérimaires 52
■ Les notes annexes 52
3 – Principes généraux de comptabilisation et d’évaluation 53

Chapitre 8 – Secteurs opérationnels (IFRS 8) 57


1 – Définition des secteurs opérationnels 57
2 – Secteurs à présenter 57
■ Critères de regroupement 57
■ Seuils de signification 58
3 – Informations à fournir 58

Chapitre 9 – Actifs destinés à être vendus


et abandons d’activité (IFRS 5) 63
1 – Champ d’application 63
2 – Classification et évaluation 63
3 – Pertes de valeur 64
4 – Présentation et informations à fournir 65
PLAN DE COURS Chapitre 10 – Changements de méthodes
comptables, d’estimation
et corrections d’erreurs (IAS 8) 67
1 – Définitions 67
2 – Mode opératoire 67
■ Changements de méthode comptable 68
■ Changements d’estimation comptable 68
■ Corrections d’erreurs 68
3 – Informations à communiquer 69

Chapitre 11 – Événements postérieurs à la date


de clôture (IAS 10) 71
1 – Définitions 71
2 – Mise en œuvre 71
■ Événements post-clôture donnant lieu à ajustements 71
■ Événements post-clôture ne donnant pas lieu à ajustements 71
■ Continuité d’exploitation 72
3 – Informations à communiquer 72

Chapitre 12 – Stocks (IAS 2) 73


1 – Définitions 73
2 – Les composantes du coût des stocks 73
3 – Les méthodes de détermination des coûts 74
4 – Dépréciation des stocks 74
5 – Informations à fournir 75

Chapitre 13 – Immobilisations corporelles (IAS 16) 77


1 – Le coût d’entrée 77
2 – L’évaluation ultérieure 78

PLAN DE COURS
■ La méthode du coût amorti 78
a) Modalités de mise en œuvre 78
b) Approche par composants 79
■ La méthode de la réévaluation 80
3 – Informations à fournir 81

Chapitre 14 – Immobilisations incorporelles


(IAS 38) 83
1 – Définition d’une immobilisation incorporelle 83
2 – Comptabilisation et évaluation 84
■ Les actifs incorporels acquis séparément 84
■ Les actifs incorporels issus de regroupements d’entreprises 84
■ Les actifs incorporels générés en interne 84
■ L’évaluation ultérieure des immobilisations incorporelles 85
3 – Amortissement, dépréciation et durée d’utilité 86
■ Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie 86
■ Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée 87
4 – Informations à fournir 87

Chapitre 15 – Immeubles de placement (IAS 40) 89


1 – Définitions 89
2 – Choix de la méthode comptable en régime de croisière 89
■ Le modèle de la juste valeur 90
■ Le modèle du coût 90
3 – Traitement des événements postérieurs (hors pertes de valeur) 90
■ Les dépenses ultérieures 90
■ Les entrées et sorties 91
■ Les sorties 91
4 – Informations à fournir 91
PLAN DE COURS Chapitre 16 – Contrats de location (IFRS 16) 93
1 – Définition 93
2 – Identification d’un contrat de location 93
3 – Traitement chez le preneur 94
■ Exemption de comptabilisation selon IFRS 16 94
■ Comptabilisation initiale et ultérieure 94
■ Présentation dans les états financiers 96
4 – Traitement chez le bailleur 96

Chapitre 17 – Transactions et soldes en monnaie


étrangère (IAS 21) 99
1 – Définitions 99
2 – Présentation des transactions en monnaie étrangère dans
la monnaie fonctionnelle 99
3 – Utilisation d’une monnaie de présentation autre que la monnaie
fonctionnelle 101
4 – Informations à fournir 102

Chapitre 18 – Dépréciation d’actifs (IAS 36) 103


1 – Définitions et principes généraux 103
2 – Identification des actifs ayant pu subir une perte de valeur 103
3 – Évaluation de la valeur recouvrable 104
■ Le prix de cession net de frais de sortie 104
■ La valeur d’utilité 104
4 – Comptabilisation des pertes de valeur (et reprises) 105
5 – Informations à fournir 106
PLAN DE COURS
Chapitre 19 – Avantages au personnel (IAS 19) 107
1 – Définitions 107
2 – Les avantages postérieurs à l’emploi 107
■ Les régimes à cotisations définies 107
■ Les avantages postérieurs à l’emploi en régime à prestations
définies 108
3 – Les avantages à court terme 109
4 – Les autres avantages à long terme 109
5 – Les indemnités de fin de contrat de travail 109

Chapitre 20 – Provisions et passifs (actifs) éventuels


(IAS 37) 113
1 – Définitions et critères de comptabilisation 113
2 – Modalités d’évaluation 114
3 – Informations à fournir 115

Chapitre 21 – Paiements fondés sur des actions


(IFRS 2) 117
1 – Définitions et principes généraux 117
2 – Transactions avec paiements en actions ou instruments
de capitaux propres 117
■ L’évaluation de ces transactions 117
■ Les conditions d’attribution des droits 118
3 – Transactions avec règlements en liquidités 119
4 – Transactions avec possibilité de règlements en liquidités 119
5 – Informations à communiquer 121
PLAN DE COURS Chapitre 22 – Impôts sur le résultat (IAS 12) 123
1 – Définitions et principes généraux 123
2 – Modalités d’évaluation 124
3 – Comptabilisation 125
4 – Informations à fournir 125

Chapitre 23 – Produits des activités ordinaires tirés


de contrats conclus avec des clients
(IFRS 15) 129
1 – Identification du contrat 129
2 – Identification des obligations de prestation 130
3 – Évaluation du prix de transaction 130
4 – Ventilation du prix de transaction aux obligations
de prestation 131
5 – Comptabilisation en produits des activités ordinaires 132

Chapitre 24 – Subventions publiques (IAS 20) 135


1 – Principe et définitions 135
2 – Traitement comptable 135
■ Le cas des subventions d’investissement 136
■ Le cas des subventions d’exploitation 136
3 – Informations à fournir 137

Chapitre 25 – Coûts d’emprunt (IAS 23) 139


1 – Principe général 139
2 – Définitions 139
3 – Coûts d’emprunt incorporables 140
4 – Informations à fournir 140
PLAN DE COURS
Chapitre 26 – Présentation des instruments
financiers (IAS 32) 143
1 – Définitions 143
2 – Modalités de présentation 144

Chapitre 27 – Instruments financiers (IFRS 9) 145


1 – Évaluation et comptabilisation 145
■ Actifs financiers 145
■ Passifs financiers 146
2 – Profits et pertes 148
3 – Dérivé incorporé 149
4 – Autres dispositions 150

Chapitre 28 – Informations à fournir sur


les instruments financiers (IFRS 7) 151
1 – Importance des instruments financiers 151
2 – Nature et ampleur des risques liés aux instruments financiers 152

Chapitre 29 – Évaluation à la juste valeur


(IFRS 13) 155
1 – Définition 155
■ Actifs non-financiers 156
■ Passifs et instruments de capitaux propres 156
2 – Comptabilisation initiale d’un élément d’actif ou de passif 157
3 – Techniques d’évaluation 157
4 – Hiérarchie des valeurs 157
5 – Informations à fournir 158
PLAN DE COURS Chapitre 30 – Première adoption des normes IFRS
(IFRS 1) 161
1 – Principe de comptabilisation et d’évaluation 161
2 – Exceptions obligatoires à l’application rétrospective 162
3 – Exceptions facultatives à l’application rétrospective 162
■ Les exemptions applicables aux regroupements d’entreprises (annexe
C) 162
■ Les autres exemptions possibles selon l’annexe D 163
4 – Informations à fournir 164
Bibliographie 165
Liste des normes IAS/IFRS
et interprétations SIC/IFRIC applicables
dans l’UE à compter de 2021

IAS 1 Présentation des états financiers


IAS 2 Stocks
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie
IAS 8 Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs
IAS 10 Événements postérieurs à la date de clôture
IAS 12 Impôts sur le résultat
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 19 Avantages au personnel
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l’aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coûts d’emprunt
IAS 24 Information relative aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 États financiers individuels
IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises
IAS 29 Information financière relative aux économies hyperinflationnistes
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d’actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des normes IFRS
IFRS 2 Paiements fondés sur des actions
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurance*
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8 Secteurs opérationnels
--------------------------------------------------------------------------------------------
——————————————————————————————————————
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
IFRS 9 Instruments financiers**
IFRS 10 États financiers consolidés
IFRS 11 Partenariats
IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d’autres entités
IFRS 13 Évaluation à la juste valeur
IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec les clients
IFRS 16 Contrats de location
SIC 7 Introduction de l’euro
SIC 10 Aide publique – Absence de relation spécifique avec des activités opérationnelles
SIC 25 Impôt sur le résultat – Changements de statut fiscal d’une entreprise ou de ses actionnaires
SIC 29 Informations à fournir – Accords de concession de services
SIC 32 Immobilisations incorporelles – Coûts liés aux sites web
IFRIC 1 Variation des passifs existants relatifs au démantèlement, à la remise en état et similaires
IFRIC 2 Parts des associés dans les entités coopératives et instruments similaires
IFRIC 5 Droits aux intérêts émanant de fonds de gestion dédiés au démantèlement, à la remise en état et à
la réhabilitation de l’environnement
IFRIC 6 Passifs découlant de la participation à un marché déterminé – Déchets d’équipements électriques
et électroniques
IFRIC 7 Application de l’approche du retraitement dans le cadre d’IAS 29 – Information financière dans les
économies hyperinflationnistes
IFRIC 10 Information financière intermédiaire et pertes de valeur (dépréciation)
IFRIC 12 Accords de concession de services
IFRIC 14 IAS 19 Le plafonnement de l’actif au titre des régimes à prestations définies, les exigences de
financement minimal et leur interaction
IFRIC 16 Couvertures d’un investissement net dans une activité à l’étranger
IFRIC 17 Distributions d’ actifs non monétaires aux propriétaires
IFRIC 19 Extinction de passifs financiers avec des instruments de capitaux propres
IFRIC 20 Frais de découverture engagés pendant la phase de production d’une mine à ciel ouvert
IFRIC 21 Droits ou taxes
IFRIC 22 Transactions en monnaies étrangères et contrepartie anticipée
IFRIC 23 Incertitude relative aux traitements fiscaux

* IFRS 17 remplacera IFRS 4 à compter de 2023 sous réserve d’homologation dans l’UE.
** Cf. Dispositions d’IAS 39 maintenues s’agissant de la couverture à la juste valeur contre le risque de taux
d’intérêt d’un portefeuille d’actifs ou de passifs financiers.
Chapitre 1

Processus et instances de normalisation


Cette introduction traite, d’une part, de la structure des instances comptables internationales et du processus
d’élaboration des normes IFRS (International Financial Reporting Standard) et, d’autre part, de l’organisation
des organes européens et du mécanisme d’homologation des normes IFRS dans l’Union européenne.

1 L’organisation générale et le processus de normalisation


internationale
L’élaboration des normes IFRS repose sur une instance de normalisation comptable composée de
plusieurs entités et sur un processus complexe d’étude, de consultation publique et d’approbation
des projets de normes (pour aller plus loin, cf. www.ifrs.org).

■ La structure et l’organisation de l’IASB


Créé en 2001, l’IASB (International Accounting Standards Board) a été précédé par l’IASC (Interna-
tional Accounting Standards committee) fondé en 1973 à la suite d’un accord des instances
comptables de dix pays, c’est-à-dire : la France, l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les Pays-Bas,
l’Irlande, le Mexique, le Royaume Uni, le Japon et les États-Unis.
Selon le guide IFRS « Qui sommes-nous et que faisons-nous ? », l’objectif de l’IASB est « d’élaborer
un jeu unique de normes comptables financières de haute qualité, compréhensible, à vocation
contraignante et acceptées dans le monde entier sur la base de principes clairement articulés ».
La structure et le fonctionnement de l’IASB en vigueur actuellement sont décrits dans le
diagramme ci-après.
20 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Source : www.archive.ifrs.org
À travers des liens opérationnels, la structure atteint son objectif par l’équilibre dans les rôles des
différents organes de l’organisation :
– la fondation IFRS : entité privée sans but lucratif, elle est composée de 22 trustees nommés
pour un mandat renouvelable de 3 ans. La fondation désigne les membres de l’IASB, de l’Inter-
pretation Committee (anciennement IFRIC) et de l’Advisory Council. Plus spécifiquement, la
fondation revoit annuellement la stratégie de l’IASB et établit les procédures de fonctionnement
de l’IASB, de l’Interpretations Committee et de l’Advisory Council. Non responsable de l’établis-
sement des normes et non impliquée dans les domaines techniques relevant de la compétence
de l’IASB, la fondation promeut les travaux de l’IASB et l’application rigoureuse des IFRS ;
– le Board : il est composé actuellement de 14 membres désignés par les trustees constituant un
groupe d’experts ayant des expériences professionnelles variées et des origines géographiques
différentes. Le Board est responsable de l’élaboration et de la publication des normes IFRS (y
CHAPITRE 1 – Processus et instances de normalisation 21

compris, les IFRS pour PME) et de l’approbation des projets d’interprétations (IFRIC) élaborés par
l’IFRS Interpretations Committee. L’IASB met en œuvre un processus normatif ouvert et transpa-
rent comprenant notamment la publication de documents pour discussion et d’exposés-
sondages (ED) ;
– l’IFRS Interpretations Committee : anciennement appelé IFRIC, il est l’organe d’interprétation
des normes IFRS. Il comprend 14 membres votants désignés par les trustees et reflétant une
diversité de nationalité et de parcours professionnels. Il est plus particulièrement en charge
d’étudier les questions comptables soulevées dans le contexte des normes IFRS en vigueur et
d’en élaborer les interprétations (IFRIC). Dans le cadre de l’élaboration de ces interprétations,
l’IFRS Interpretations Committee travaille en lien étroit avec les organes nationaux similaires ;
– l’IFRS Advisory Council : il constitue un organe de consultation pour l’IASB regroupant des
individus et les représentants d’institutions concernées par les travaux menés par l’IASB. Dans le
cadre de ce processus de consultation, l’IFRS Advisory Council fournit des conseils stratégiques à
l’IASB (agendas, programme de travail, etc.) ;
– l’ASAF : il s’agit d’un forum consultatif des normes comptables constitué de normalisateurs
nationaux et d’organes régionaux ayant un intérêt pour l’information financière. Il a pour
objectif d’apporter des conseils techniques à l’IASB.

■ Le processus d’élaboration des normes IFRS


Il s’agit d’un mécanisme relativement long et complexe constitué de différentes étapes.
Ce processus comprend notamment la publication de documents pour discussion, puis d’un projet
de norme (exposé-sondage ou ED – exposure draft) permettant de collecter les commentaires par
consultation publique des parties prenantes. L’approbation des normes n’intervient qu’à l’issue de
ce processus après le traitement des commentaires, voire des auditions publiques et/ou des tests
sur le terrain afin de s’assurer de leur efficacité et de leur faisabilité.
Le référentiel comptable international comprend donc un ensemble de normes (IFRS et IAS) et des
interprétations (IFRIC et SIC), les « anciennes » normes ayant conservé leur dénomination anté-
rieure IAS (International Accounting Standard).

2 L’organisation générale et le processus d’homologation


des normes IFRS dans l’Union européenne (UE)
Après avoir évoqué l’organisation de l’IASB, examinons ici les principales modalités d’adoption des
normes IFRS au niveau européen et la situation en France en matière de normalisation comptable.
22 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

■ Le mécanisme communautaire d’adoption


Avant de pouvoir être applicables dans l’UE, les normes IFRS publiées par l’IASB sont soumises au
niveau européen à évaluation et approbation. Ce mécanisme communautaire fait intervenir deux
organes spécifiques permettant à la Commission européenne (CE) d’approuver les normes IFRS. Il
s’agit d’un organe technique d’évaluation (EFRAG) et du comité comptable européen (ARC).
En effet, pour être homologuées et applicables au niveau européen, les normes IFRS doivent avoir
été examinées par l’EFRAG et approuvées par l’ARC.
Le délai estimé du processus d’adoption des IFRS dans l’UE est de 8 mois entre la date de publica-
tion par l’IASB et la date de publication au journal officiel (JOUE).

a) L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group)


Il est un organe technique indépendant disposant d’un groupe d’experts hautement qualifiés
(TEG). L’EFRAG a un double rôle réactif et proactif se traduisant, d’une part, par une mission
d’évaluation des normes IFRS et des interprétations IFRIC avec pour objectif de rendre des avis
techniques à la Commission européenne et, d’autre part, par des activités contributives aux
travaux de l’IASB. Pour ce faire, l’EFRAG met en œuvre un processus de consultation publique
auprès des organes nationaux de normalisation des États membres sous forme d’appel à commen-
taires. À l’issue de ce processus, l’EFRAG émet son opinion finale (positive ou négative) avec publi-
cation des bases de conclusions.

b) L’ARC (Accounting Regulatory Committee)


Il constitue le comité de réglementation comptable européen assistant la Commission européenne
en donnant son avis sur les projets d’adoption dans l’UE des normes IFRS et des interprétations
sous forme de décisions d’approbation. Présidé par la Commission européenne, l’ARC est
constitué de représentants des États membres.

■ La situation dans l’Union européenne


Adopté le 19 juillet 2002, le règlement européen (CE) 1606/2002 a prévu l’obligation d’établir des
comptes consolidés en IFRS pour les sociétés cotées européennes depuis le 1er janvier 2005. Ce
règlement a laissé, par ailleurs, le choix aux États membres de l’UE d’autoriser, d’obliger ou
d’interdire les normes IFRS pour les comptes consolidés des sociétés non cotées et les comptes
sociaux des sociétés cotées ou non.
Dans la perspective du 1er janvier 2005, les normes IFRS à l’exception des normes IAS 32 et 39 ont
été homologuées et publiées au Journal officiel de l’Union européenne (JOUE) du 29 septembre
CHAPITRE 1 – Processus et instances de normalisation 23

2003. Depuis cette date, ont été homologués dans l’UE les normes IAS 32 et 39 (version
amendée), de nouvelles normes et interprétations publiées par l’IASB (cf. les normes IFRS 2, 3, 4,
5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15 et 16) et des amendements aux normes et interprétations exis-
tantes dans le cadre notamment de l’exercice annuel d’améliorations du référentiel IFRS. À date,
le référentiel IFRS pour les PME élaboré par l’IASB n’a pas été adopté au niveau de l’UE. En
revanche, une nouvelle directive comptable européenne a été publiée fin juin 2013 et transposée
en France en 2015.

■ La situation française en matière de normalisation comptable


Conformément au règlement européen (CE) 1606/2002, les sociétés françaises cotées sur un
marché réglementé sont soumises, depuis le 1er janvier 2005, à l’obligation d’établir des comptes
consolidés en référentiel IFRS.
Par rapport aux choix laissés aux États membres quant à une application élargie ou non au niveau
national des normes IFRS, la France a décidé pour sa part d’ouvrir une option en faveur des
sociétés non cotées en vue d’établir leurs comptes consolidés en IFRS depuis janvier 2005 (ordon-
nance no 2004-1382 du 20 décembre 2004).
En revanche, l’application des normes IFRS dans les comptes individuels n’a pas été admise en
France. En effet, s’agissant des comptes individuels, la France a fait le choix d’une convergence
progressive et modérée du PCG vers le référentiel comptable international (voir supra, le référen-
tiel IFRS pour les PME).
En 2021, le référentiel comptable international applicable dans l’UE comprend 25 normes IAS et
15 normes IFRS auxquelles s’ajoutent 21 interprétations. Publiée en mai 2017 par l’IASB, la
norme IFRS 17 Contrats d’assurance devrait remplacer IFRS 4 à compter du 1 er janvier 2023 sous
réserve d’homologation dans l’UE.
Chapitre 2

Le cadre conceptuel
Publié en 2018, le cadre conceptuel définit les concepts fondamentaux à la base de la préparation et de la
présentation des états financiers en normes comptables internationales. Ce cadre vise à aider respectivement
l’IASB en vue d’élaborer de manière cohérente les normes IFRS, les préparateurs des états financiers à établir
des méthodes comptables cohérentes lorsqu’aucune norme IFRS n’est applicable à une transaction particu-
lière et les autres parties prenantes (ex. auditeurs) à comprendre et interpréter les normes comptables interna-
tionales. Comprenant 8 chapitres, le cadre conceptuel traite des objectifs, des caractéristiques qualitatives, des
éléments des états financiers, de la comptabilisation et l ’évaluation ainsi que des concepts de capital et de
maintien de capital.

Publiée en 2018 par l’IASB, la version définitive du cadre conceptuel remplace la version
initiale publiée en 1989. Ce cadre conceptuel est applicable aux entreprises depuis les exer-
cices ouverts depuis le 1 er janvier 2020.

1 Objectifs, utilité et limites de l’information financière


à usage général (chapitre I)
L’objectif de l’information à usage général est de fournir des informations utiles aux principaux
utilisateurs des états financiers à savoir, les investisseurs, les prêteurs, et les autres créanciers
actuels ou potentiels en vue de la prise de décision sur la mise à disposition des ressources à
l’entité (§ 1.2).
Les états financiers peuvent être utiles aux autres utilisateurs bien qu’ils ne soient pas prioritaires
(§ 1.10).
Ils visent à fournir une information sur les ressources économiques, les créances et leurs variations
(performance financière), ainsi que l’efficience et l’efficacité du management à gérer l’utilisation
de ces ressources (§ 1.4).
26 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Informations principales Utilités et mesure


Ressources économiques et créances (§ 1.13-1.14) Liquidité et solvabilité de l’entité ; financement
additionnel...
Variations des ressources et créances (§ 1.15-1.16) Rendement issu de la performance financière et
transactions sur les capitaux permanents*
Performance financière issue de la comptabilité Effets des transactions intervenues sur les ressources
d’engagement (§ 1.17-1.19) économiques de l’entité indépendamment de la
réalisation des flux de trésorerie
Performance financière issue des flux de trésorerie Capacité à générer des excédents de trésorerie
passés (§ 1.20)

* Il s’agit notamment des émissions d’instruments d’emprunt ou de capitaux propres sans lien avec la perfor-
mance financière (§ 1.21).

2 Les caractéristiques qualitatives de l’information


financière utile (chapitre II)
Afin de rendre utile l’information pour les utilisateurs, deux caractéristiques qualitatives principales
des états financiers sont exigées, à savoir : la pertinence et l’image fidèle (§ 2.4).

Caractéristiques essentielles Caractéristiques auxiliaires


Pertinence Comparabilité
Importance relative
Vérifiabilité
Fidélité Rapidité
Image fidèle
Prééminence de la substance sur la forme Compréhensibilité
Exhaustivité
Neutralité / Prudence

La pertinence (§ 2.6-2.10) se mesure ici par la capacité d’une information à répondre aux besoins
liés à la prise de décision des utilisateurs. Elle est fondée principalement sur sa valeur prédictive et
sa valeur de confirmation ainsi que sur son importance relative, c’est-à-dire le caractère signifi-
catif ou non d’une information.
CHAPITRE 2 – Le cadre conceptuel 27

La fidélité (§ 2.12-2.19) fait référence au respect de l’image fidèle incluant notamment la préé-
minence de la substance sur la forme (juridique) : d’où l’activation, par exemple, des actifs pris
en crédit-bail en normes IFRS contrairement aux principes comptables français actuellement appli-
cables dans les comptes individuels (PCG).
Dans le cadre de la préparation des états financiers, l’image fidèle découle ainsi de trois caractéris-
tiques, à savoir : l’exhaustivité de l’information (compte tenu de son importance relative et de son
coût d’obtention), la neutralité (absence de parti pris) et l’absence d’erreurs (information exempte
d’erreurs ou d’omission sans prétendre pour autant à une totale exactitude). La neutralité repose
sur la prudence afin d’éviter de surévaluer un actif ou de sous-évaluer un passif.
La comparabilité (§ 2.24-2.29) porte sur les états financiers d’une entité dans le temps et sur
ceux d’entités différentes par rapport aux besoins d’analyse comparative des utilisateurs. À cet
égard, la permanence et la cohérence dans l’évaluation et la présentation de l’information ainsi
que l’information des utilisateurs sur les méthodes appliquées et les changements pratiqués
doivent permettre d’atteindre cet objectif.
La vérifiabilité (§ 2.30-2.32) renvoie à l’assurance pour les utilisateurs de disposer d’une informa-
tion donnant une image fidèle. La vérifiabilité peut être directe (ex. observation) ou indirecte (ex.
recalcul de données).
La rapidité (§ 2.33) fait référence à la célérité avec laquelle l’information est accessible et néces-
saire à la prise de décision des décideurs.
La compréhensibilité (§ 2.34-2.36) fait référence au fait que l’information financière doit pouvoir
être compréhensible par les utilisateurs diligents, c’est-à-dire classée, définie avec une présentation
claire et concise. Cela étant, les informations traitant de sujets complexes ne doivent pas être
écartées.
De manière générale, il revient au préparateur des états financiers de rechercher, sur la base de
son jugement professionnel, un équilibre entre les différentes caractéristiques qualitatives exigées
pour l’information financière que celles-ci soient essentielles (§ 2.20) (fidélité et pertinence) ou
auxiliaires (§ 2.37).
Enfin, le cadre conceptuel ajoute une contrainte complémentaire à respecter en vue d’une infor-
mation fidèle et pertinente. Il s’agit de la prise en compte du rapport « coût/avantage » dans le
cadre de l’obtention de l’information (§ 2.39-43).
28 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

3 Les états financiers : définition (chapitre III)


Le cadre conceptuel définit (§ 3.2-3.3) : les éléments liés à la situation financière (bilan) avec l’actif,
le passif et les capitaux propres, ceux liés à la performance financière (compte de résultat), c’est-à-
dire, les produits, les charges, les autres états financiers et les notes annexes.
Les états financiers sont établis sur la base de l’hypothèse de continuité d’exploitation (§ 3.9), sur
une période considérée avec des données comparatives N–1 (§ 3.3-3.4) au niveau d’une entité
comptable – entité seule ou groupe – (§ 3.10 et suivants). Dans ce dernier cas, il s’agit d’états
financiers consolidés (§ 3.15).

4 Les éléments des états financiers (chapitre IV)


Les éléments des états financiers relèvent respectivement de la situation et de la performance
financières (§ 4.1-4.2).

Ressources économiques et créances sur l’entité


Actif : ressource contrôlée par l’entreprise du fait d’événements passés et dont les avantages économiques
futurs sont attendus par l’ entreprise (§ 4.3).
Passif : obligation actuelle de l’entreprise résultant d’événements passés et dont l’extinction devrait se
traduire pour l’entreprise par une sortie de ressources représentatives d’avantages économiques (§ 4.26-
4.27).
Capitaux propres : intérêts résiduels dans les actifs de l’entreprise après déduction de tous ses passifs
(§ 4.63).
Variations des ressources et créances issues de la performance financière
Produits : accroissements d’avantages économiques au cours de l’exercice, sous forme d’entrées ou
d’accroissements d’actifs ou, de diminution de passifs entraînant une augmentation des capitaux propres
(hors apports des détenteurs du capital) (§ 4.68).
Charges : diminution des avantages économiques au cours de l’ exercice, sous forme de diminutions ou
sorties d’actifs ou, de survenance de passifs ayant pour conséquence une diminution des capitaux propres
(hors distribution aux détenteurs du capital) (§ 4.69).

Dans son chapitre IV, le cadre conceptuel consacre plus particulièrement des développements à la
définition des actifs et passifs.
CHAPITRE 2 – Le cadre conceptuel 29

5 Comptabilisation et décomptabilisation (chapitre V)


La comptabilisation d’un élément répondant aux définitions précédentes doit se traduire par une
information pertinente et fidèle (§ 5.6-5.7).
Cela peut ne pas être le cas en présence d’une incertitude relative à l’existence d’un actif ou d’un
passif (§ 5.14) ou en cas de faible probabilité d’entrée ou de sortie d’avantages économiques asso-
ciés (§ 5.15). Il peut en être de même selon le degré d’incertitude d’évaluation dans le cadre de
l’estimation des actifs et passifs (§ 5.18).
En effet, pour être comptabilisé, il doit être probable que tout avantage économique qui lui est lié
ira à l’entreprise ou en proviendra (§ 5.12) et que son coût (ou sa valeur) peut être évalué, de
façon fiable (§ 5.19). En cas d’impossibilité de procéder à une évaluation fiable, une mention en
notes annexes pourra néanmoins s’avérer nécessaire.
La décomptabilisation d’un actif ou d’un passif résulte du fait que ceux-ci ne répondent plus à la
définition correspondante (perte du contrôle d’un actif ; disparition de l’obligation actuelle)
(§ 5.26).

6 Évaluation (chapitre VI)


Le cadre conceptuel liste plusieurs bases d’évaluation utilisables en fonction des caractéristiques
qualitatives de l’information financière utile et de la contrainte de coût (§ 6.1), à savoir :
– Le coût historique correspond aux coûts engagés pour l’acquisition ou la création d’un actif (y
compris les coûts de transactions) ou la valeur de la contrepartie reçues pour la prise en charge
d’un passif (§ 6.6) ;
– La valeur actuelle comprend la juste valeur, la valeur d’utilité (actif) ou la valeur de rembourse-
ment (passif) et le coût actuel (§ 6.11) :
• la juste valeur est le prix reçu de la cession d’un actif ou payé suite à un transfert de passif lors
d’une transaction normale entre des intervenants du marché à la date d’évaluation (§ 6.12) ;
• la valeur d’utilité et la valeur de remboursement correspondent respectivement au montant
actuel des entrées de trésorerie (ou d’équivalent) attendues suite à l’utilisation d’un actif ou à
celui des sorties de trésorerie anticipées en vue de l’apurement d’un passif (§ 6.17) ;
• le coût actuel correspond au coût à date d’acquisition d’un actif équivalent (y compris les
coûts de transactions) ou à la contrepartie à date à recevoir pour un passif équivalent (§ 6.21).
30 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Le cadre conceptuel s’achève par des développements consacrés, d’une part, à la présentation des
informations (chapitre VII) et, d’autre part, aux concepts de capital et maintien du capital
(chapitre VIII).
Chapitre 3

Présentation des états financiers (IAS 1)


Révisée à plusieurs reprises dans le cadre des améliorations annuelles des normes existantes, IAS 1 porte sur la
présentation des états financiers en référentiel IFRS.

1 Les dispositions générales relatives à la présentation


des états financiers
L’objectif d’IAS 1 est de donner une base de présentation générale homogène des états financiers
sans imposer pour autant un plan de comptes spécifique. À cet effet, IAS 1 formule des considéra-
tions générales en liaison avec le cadre conceptuel et précise la structure et le contenu des états
financiers. Elle s’applique à la présentation de tous les états financiers établis conformément aux
normes IFRS qu’ils s’agissent de comptes individuels ou consolidés.
IAS 1 prescrit un jeu complet d’états financiers comprenant cinq composants : l’état de situation
financière (bilan), l’état de résultat global (les composantes du résultat et les autres éléments), un
état des variations des capitaux propres, un tableau de flux de trésorerie et des notes explicatives
avec les méthodes comptables. Parmi les considérations générales formulées par IAS 1, on
retiendra ici en dehors des hypothèses de base et de l’objectif d’image fidèle résultant de la
conformité aux IFRS :
– la permanence de la présentation et de la classification des postes des états financiers entre les
différents exercices sauf cas de changements définis par la norme ;
– la présentation séparée des éléments significatifs ;
– la non-compensation des éléments des états financiers sauf obligation ou option offerte spécifi-
quement par une autre norme comptable internationale (ou caractère non significatif pour les
éléments de résultat) ;
– une information comparative chiffrée et, si nécessaire, narrative au titre de l’exercice précédent.
32 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

En termes de structure et de contenu, IAS 1 prescrit l’identification des états financiers (nom,
entité concernée, date de clôture, monnaie et unité de présentation) et une obligation annuelle
d’établissement.

■ La présentation de l’état de situation financière (bilan)


IAS 1 rend obligatoire la distinction entre actifs courants et non-courants. Une présentation
par ordre de liquidité reste cependant possible à la condition que celle-ci améliore la pertinence
et la fiabilité de l’information. Dans tous les cas, il y a lieu de mentionner, pour chaque élément,
les montants à recouvrer ou à régler au-delà de douze mois. Globalement, un élément est consi-
déré comme courant lorsqu’il entre dans le cadre du cycle normal d’exploitation de l’entreprise ou
s’il s’agit d’un actif réalisable ou d’un passif payable dans les douze mois de la clôture ou plus
simplement de la trésorerie (ou un équivalent de trésorerie, c’est-à-dire, sans restriction d’utilisa-
tion). Sur le principe, tous les autres actifs ou passifs doivent être considérés comme non-courants
compte tenu des cas particuliers visés par la norme (ex. : part long terme d’une dette bancaire
faisant l’objet d’un bris de covenant).

Actif courant/non-courant Passif courant/non-courant


Exem- Actif courant : stocks, créances clients, actifs Passif courant : fournisseurs, dettes liées au
ples détenus à des fins de négociation, partie personnel, découverts bancaires, part court
courante des actifs financiers non courants... terme des passifs financiers non courants...
Actif non-courant : immobilisations Passif non-courant : passif financier à long
corporelles, incorporelles, actifs financiers terme (hors partie court terme).
détenus pour une longue durée...

Exemple
Dans le cadre de l’établissement de son bilan en IFRS, une entreprise A est ainsi amenée à
classer :
– les dépôts et cautions versés d’un montant de 100 k€ en actifs non courants du fait
d’échéances de remboursement supérieures à 12 mois ;
– les autres titres immobilisés d’un montant de 200 k€ en actifs non courants s’agissant
d’actifs financiers à long terme (conservation durable) ;
– la part court terme d’un emprunt bancaire remboursable sur 7 ans, soit 500 k€, en passifs
courants et la part long terme, soit 1 000 k€ en passifs financiers (non courants).
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 33

■ L’état de résultat global


IAS 1 prescrit sa présentation soit sous forme unique, soit sous forme de deux états, l’un détaillant
les composantes du résultat (compte de résultat) et l’autre analysant les éléments comptabilisés
hors du résultat net (autres éléments du résultat global).
a) Composantes du résultat
IAS 1 requiert la présentation de toutes les composantes du « résultat » à savoir le total des
produits diminués des charges avec une classification par nature ou par fonction dans le
compte de résultat plutôt que dans les notes annexes. IAS 1 demande simplement aux entreprises
d’adopter la méthode le mieux à même de présenter fidèlement leur performance (charges par
nature ou coût des ventes). Si la classification par fonction est retenue (coût des ventes), des infor-
mations supplémentaires sont demandées sur la nature de certaines charges (notamment, les
dotations aux amortissements et les frais de personnel).
b) Les autres éléments du résultat global
IAS 1 requiert la présentation des « autres éléments du résultat global », c’est-à-dire, les éléments
de produits et charges (y compris des ajustements de reclassement) qui ne sont pas comptabilisés
dans le résultat comme l’imposent ou l’autorisent d’autres normes IFRS. Il s’agit :
– des variations de l’excédent de réévaluation catégorielle relative aux actifs corporels ou incorpo-
rels (cf. IAS 16 et 38) ;
– des écarts actuariels liés aux avantages au personnel en régime des prestations définies
(cf. IAS 19) ;
– des profits et pertes résultant de la conversion des états financiers d’une activité à l’étranger
(cf. IAS 21) ;
– de la partie efficace des profits et pertes sur instruments de couverture dans une couverture de
flux de trésorerie (cf. IAS 39).
En tout état de cause, l’entité doit présenter le montant d’impôt relatif à chaque élément du
résultat global y compris les ajustements de reclassement, soit dans l’état de résultat global soit
dans les notes annexes.
Par ailleurs, il doit être distingué séparément les autres éléments du résultat global susceptibles
d’être ultérieurement reclassés en résultat net de ceux qui ne le seront jamais.
34 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

2 Les informations à fournir


À défaut de définir un ordre ou un format de présentation particuliers des états financiers, IAS 1
dresse en particulier la liste des informations minimales à présenter dans l’état de situation
financière et l’état de résultat global.

Informations minimales à présenter

État de situation financière État de résultat global


a) immobilisations corporelles Compte du résultat (composantes) :
b) immeubles de placement a) produits des activités ordinaires***
c) immobilisations incorporelles b) charges financières***
d) actifs financiers* c) quote-part dans le résultat des entreprises associées et co-
e) participations comptabilisées selon la entreprises comptabilisées selon la méthode de la mise en
méthode de la mise en équivalence équivalence***
f) actifs biologiques d) charge d’impôt sur le résultat
g) stocks e) montant unique représentant le total des activités
h) clients et autres débiteurs abandonnées (voir IFRS 5)****
i) trésorerie et équivalents de trésorerie f) résultat net*****
j) actifs et groupe d’actifs détenus en vue Autres éléments du résultat global :
de leur vente selon IFRS 5 g) composantes des autres éléments de résultat global
k) fournisseurs et autres créditeurs h) quote-part des autres éléments du résultat global des
l) provisions entreprises associées et co-entreprises comptabilisées selon la
m) passifs financiers** méthode de la mise en équivalence
n) passifs et actifs d’impôt exigible i) résultat global*****
o) passifs et actifs d’impôt différé
p) passifs inclus dans des groupes classés
comme détenus en vue de leur vente
selon IFRS 5
q) intérêts minoritaires, présentés au sein
des capitaux propres
r) capital émis et réserves attribuables aux
actionnaires de la société mère

* À l’exclusion des montants indiqués selon e, h et i. ** À l’exclusion des montants indiqués selon k et l.
*** Y compris les pertes et profits résultant principalement des décomptabilisations et reclassements d’actifs
financiers. **** Y compris les plus ou moins-values résultant de la cession des actifs correspondants ou de
leur évaluation à la JV diminuée des frais de cession. ***** À éclater entre résultat net et global attribuable
aux intérêts minoritaires et celui attribuable aux actionnaires de la société mère.
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 35

Au-delà de ces informations minimales, il est précisé que des rubriques complémentaires pourront
être produites si celles-ci sont nécessaires ou pertinentes pour comprendre la situation ou la
performance financières de l’entreprise. Il est à noter, d’une part, l’existence de rubriques bilan-
cielles spécifiques (immeubles de placement, actifs biologiques) et, d’autre part, l’absence de
ligne particulière pour les éléments « extraordinaires » dans les composantes du résultat. Par
ailleurs, IFRS 5 impose la présentation séparée au bilan des actifs classés comme détenus en vue
de leur vente.
En outre, dans l’état de situation financière ou dans les notes annexes, doivent figurer :
– des subdivisions complémentaires aux postes présentés classées d’une manière adaptée à l’acti-
vité de l’entreprise avec des niveaux de détail variables suivant les cas (exemple : immobilisations
corporelles par catégorie) ;
– des informations pour chaque catégorie de capital social (nombre d’actions, valeur
nominale, etc.), une description des réserves en capitaux propres (nature et objet) et les reclasse-
ments de certains instruments financiers en capitaux propres.
IAS 1 définit également le contenu de l’état des variations des capitaux propres avec différentes
présentations possibles, précise le contenu des notes annexes et renvoie à IAS 7 s’agissant de la
présentation du tableau de flux de trésorerie.
Le tableau de variation des capitaux propres doit comprendre :
– le résultat global de l’exercice avec une distinction entre la part revenant au groupe et les inté-
rêts minoritaires ;
– l’impact des retraitements rétrospectifs (changement de méthode et corrections d’erreur) selon
IAS 8 par composante de capitaux propres ;
– le rapprochement entre les valeurs comptables d’ouverture et de clôture pour chaque compo-
sante en détaillant les éléments à l’origine de la variation dans le résultat net, les autres
éléments du résultat global et les transactions avec les actionnaires de la société consolidante
faisant apparaître les contributions et les distributions.
Les composantes des capitaux propres correspondent ici à chaque catégorie de capital, au cumul
par catégorie des autres éléments du résultat global et aux résultats non distribués.
Plus spécifiquement, les notes annexes doivent comprendre des informations sur la base d’éta-
blissement des états financiers ainsi que les méthodes comptables utilisées, les informations
exigées par les IFRS et non présentes par ailleurs et enfin des informations supplémentaires néces-
saires à leur compréhension (résumé des principales méthodes comptables, sources d’incertitude
relatives aux estimations opérées, informations relatives à la gestion du capital). Sur la forme, les
informations figurant dans les notes annexes doivent être reliées aux postes correspondants des
36 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

différents états (état de situation financière, de résultat global, etc.). Les notes annexes en IFRS
font l’objet d’un certain nombre de dispositions prévues par la norme IAS 1 en sus des dispositions
propres prescrites par les différentes normes IFRS.
En définitive, par rapport aux référentiels français, on peut souligner :
– l’absence de plan comptable et de format standard de présentation de documents de synthèse
contrairement au PCG (comptes individuels) ;
– la disparition du résultat exceptionnel du compte de résultat, une classification des éléments
bilantiels en courant/non-courant et non par ordre de liquidité ;
– un enrichissement important de l’information figurant dans les notes annexes.
Dans ce contexte, l’ANC recommande l’utilisation de formats normalisés d’états financiers en IFRS
avec plus particulièrement deux recommandations n o 2012-01 et no 2012-02 traitant respective-
ment des principes généraux d’élaboration de l’annexe IFRS et d’un modèle d’annexe simplifiée
pour les sociétés moyennes et petites et la recommandation no 2020-01 portant sur le format des
comptes consolidés en IFRS (compte de résultat, autres éléments du résultat global, tableau de
flux de trésorerie et état de variations des capitaux propres).
N.B. : la recommandation n o 2020-02 de l’ANC présente une taxonomie visant à la codification
des modèles d’états financiers présentés dans la recommandation n o 2020-01. À partir de 2020,
cette codification des états financiers primaires devient obligatoire pour les sociétés cotées.
Afin de se conformer au droit européen, le règlement no 2016-09 de l’ANC requiert dans l’annexe
des comptes consolidés en IFRS des informations complémentaires à celle des normes IFRS dès lors
qu’elles sont significatives. Il s’agit, sauf exception de confidentialité, de l’identification et du
capital détenu dans les entreprises consolidées, dans celles qui en sont exclues (avec justification
d’exclusion) ainsi que pour les titres de participation n’entrant pas dans le périmètre de consolida-
tion (avec montant des capitaux propres et résultat net des sociétés concernées). Sont également
requis l’effectif moyen du groupe ventilé par catégorie et les honoraires des commissaires aux
comptes avec ventilation entre mission de certification et autres services.
CHAPITRE 3 – Présentation des états financiers (IAS 1) 37

Exemple
La société cotée A utilise le format IFRS du compte de résultat proposé par la recommanda-
tion de l’ANC avec une classification des charges par nature. En l’absence d’entreprises asso-
ciées dans le périmètre du groupe, la rubrique correspondante n’est pas reprise ici.

Compte de résultat adapté à la recommandation de l’ANC En k€ 31/12/N


(classification des charges par nature)
Chiffre d’affaires 36 137
Autres produits de l’activité 86
Achats consommés – 3 841
Charges de personnel – 19 572
Charges externes – 11 961
Impôts et taxes – 1 614
Dotation aux amortissements – 980
Dotation aux provisions – 10
Variation des stocks de produits en cours et de produits finis 0
Autres produits et charges d’exploitation – 104
Résultat opérationnel courant – 1 857
Autres produits et charges opérationnels* 776
Résultat opérationnel – 1 081
Produits de trésorerie et d’équivalents de trésorerie 3
Coût de l’endettement financier brut – 39
Coût de l’endettement financier net – 36
Autres produits et charges financiers* 409
Charges d’impôt
Résultat net avant et après impôt des activités abandonnées
Résultat net – 708
– part du groupe – 566
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
38 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
– intérêts minoritaires – 142
Résultat par action – 0,40
Résultat dilué par action – 0,38

* À présenter en principe sur deux lignes séparées sans compensation des charges et produits.
Chapitre 4

Tableau de flux de trésorerie (IAS 7)


Utile notamment pour apprécier la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie et des équivalents de
trésorerie, le tableau de flux de trésorerie, composante des états financiers, est normalisé dans le référentiel
international par IAS 7.

Dans l’ensemble, les dispositions d’IAS 7 et celles du règlement ANC 2020-01 (§ 426) relatif aux
comptes consolidés français sont relativement proches. L’ANC propose dans sa recommandation
no 2020-01 un modèle amélioré de tableau de flux de trésorerie intégrant les évolutions norma-
tives internationales.

1 Présentation des flux en trois activités


La présentation requise par IAS 7 impose un classement des flux de trésorerie comparable à
celui du règlement ANC 2020-01 en activités opérationnelles, d’investissement et de
financement.

Définitions données par IAS 7


– Les activités opérationnelles sont les principales activités génératrices de produits de l’entre-
prise et toutes les autres activités hors activités d’investissement et de financement.
– Les activités d’investissement correspondent aux acquisitions et sorties d’actifs à long terme
et aux autres placements non compris dans les équivalents de trésorerie.
– Les activités de financement sont celles résultant des variations de montant et de composi-
tion des capitaux propres et des emprunts.
------- ---------- -------------- ------------ ------ ----- ------------- -------------- --------------
40 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

------- ---------- -------------- ------------ ------ ----- ------------- -------------- --------------


– La trésorerie comprend les fonds en caisse et les dépôts à vue ; les équivalents de trésorerie
sont les placements à court terme*, très liquides, facilement convertibles en trésorerie
et soumis à un risque négligeable de changement de valeur. Les entrées et les sorties de tréso-
rerie et d’équivalents de trésorerie constituent les flux de trésorerie.
* Par exemple, les placements à échéance inférieure ou égale à 3 mois et les concours
bancaires « momentanés » sont présumés être des équivalents de trésorerie.

2 Utilisation de la méthode directe ou indirecte


IAS 7 laisse également le choix de la méthode directe ou indirecte pour la présentation des flux
opérationnels de trésorerie. Cependant, à la différence du règlement ANC 2020-01, elle encou-
rage les entreprises à utiliser la méthode directe. Il est à souligner, néanmoins, que cette dernière
reste, en pratique, une méthode peu employée du fait principalement de sa difficulté de mise en
œuvre.

Méthode directe et indirecte selon IAS 7


La méthode directe consiste à présenter les principales catégories d’entrées et sorties de
trésorerie liées aux activités opérationnelles à partir des enregistrements comptables ou en
retraitant les charges et produits des variations de besoin en fonds de roulement, des transac-
tions sans effet sur la trésorerie (charges d’amortissement, par exemple) ou liées aux flux
d’investissement et financement.
Dans la méthode indirecte, les flux de trésorerie opérationnels sont déterminés à partir du
résultat corrigé des retraitements précités : variation de besoin en fonds de roulement,
éléments sans effet sur la trésorerie et liés aux activités d’investissement et financement.
CHAPITRE 4 – Tableau de flux de trésorerie (IAS 7) 41

Exemple
Le groupe M établit son tableau de flux de trésorerie pour l’exercice N sur la base d’un modèle
simplifié et adapté faisant apparaître uniquement les rubriques présentant des données
chiffrées.

Tableau de flux de trésorerie simplifié en k€ 31/12/N


Opérations d’exploitation
Résultat net des sociétés intégrées 700
Amortissements et provisions + 320
Plus et moins-values de cession – 200
Capacité d’autofinancement 820
Variation du besoin en fonds de roulement d’ exploitation + 360
Flux provenant de l’exploitation 1 180
Opérations d’investissement
Acquisitions d’immobilisations – 300
Cessions d’immobilisations + 200
Incidence des variations de périmètre – 800
Flux provenant des investissements – 900
Opérations de financement
Dividendes versés aux actionnaires de la société mère – 150
Émissions d’emprunt + 300
Remboursements d’emprunts – 600
Flux provenant du financement – 450
Variation de trésorerie – 170
Trésorerie à l’ouverture 2 170
Trésorerie à la clôture 2 000
42 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Après avoir exposé les cas particuliers visant les exceptions à la présentation en montant brut et la
conversion en monnaie étrangère, IAS 7 précise, en outre, le classement de quelques éléments
spécifiques.

Classement de certains éléments spécifiques selon IAS 7

Éléments Flux Flux Flux d’investissement


opérationnels financiers
Intérêts et dividendes
Versés X X
Reçus X X
Impôts sur le résultat X séparément Sauf possibilité de les rattacher spécifiquement aux flux
financiers et d’investissement
Acquisitions et cessions de X séparément et avec des informations
filiales ou autres unités chiffrées en notes annexes*

* Prix total avec partie payée en trésorerie ou équivalents – montants relatifs à la trésorerie (ou équivalents),
aux actifs et passifs acquis ou cédés.

Enfin, IAS 7 prescrit une liste d’informations à faire figurer dans les notes annexes, à savoir :
– les transactions de financement et d’investissement sans effet sur la trésorerie telles que, par
exemple, des « acquisitions » de biens en location-financement ou des conversions de dettes en
capitaux propres ;
– les composantes de la trésorerie et des équivalents avec rapprochement entre tableau de flux de
trésorerie et état de situation financière ;
– des soldes de trésorerie indisponibles avec commentaires ;
– une réconciliation entre le tableau de flux de trésorerie et l’évolution de l’endettement**.
** Un amendement d’IAS 7 prescrit une information sur les variations des passifs issus des activités de finan-
cement comprenant les variations résultant des flux de trésorerie et celles sans contrepartie de trésorerie.

IAS 7 encourage la mention d’informations complémentaires sous forme chiffrée et narrative


concernant les facilités de crédit non utilisées, la présentation séparée des flux relatifs aux coentre-
prises présentées en intégration proportionnelle, la distinction des flux opérationnels entre main-
tien et augmentation de capacité de production et, enfin, la présentation de tableaux de flux de
trésorerie sectoriels (cf. IFRS 8).
Chapitre 5

Informations sur les parties liées


(IAS 24)
IAS 24 prescrit la mention dans les notes annexes aux états financiers des informations sur les relations, les
transactions et les soldes y compris les engagements, entre parties liées et, hors celles « intragroupe », dans
les comptes consolidés du fait de leur élimination.

1 Définition et champ d’application


Selon IAS 24, une partie liée est une personne ou une entité qui est liée à l’entité préparant ses
états financiers dans les cas suivants :
– la personne (ou un membre de la famille proche) exerce un contrôle, un contrôle conjoint ou
une influence notable sur l’entité ou fait partie de ses principaux dirigeants ;
– l’entité fait partie du même groupe ou est sous contrôle commun (exclusif ou conjoint) de la
même personne (cf. ci-avant) ou a une position soit d’entreprise associée ou de co-entreprise
par rapport à l’autre entité, soit avec cette dernière, celle de co-entreprise vis-à-vis d’un même
tiers. L’entité est sous l’influence notable ou sous la direction d’une personne contrôlant, de
manière exclusive ou conjointe, l’autre entité.
Les membres de la famille proche d’une personne incluent notamment ses enfants, son conjoint
ou son concubin (et leurs propres enfants) ainsi que les personnes à charge y compris celles de
leur conjoint ou concubin. Dans le cadre de l’appréhension de l’ensemble des parties liées, IAS 24
souligne l’importance d’analyser la substance des relations et non simplement leur forme
juridique.
Ne sont pas nécessairement des parties liées : les entités ayant un administrateur ou un dirigeant
communs ; celle ayant l’un de leur dirigeant exerçant une influence notable sur l’autre entité ;
deux co-entrepreneurs exerçant le contrôle commun d’une co-entreprise. Ne sont pas non plus
44 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

des parties liées : les bailleurs de fond, les syndicats et les entreprises publiques du fait de leurs
transactions normales avec l’entité, ni les clients, fournisseurs, distributeurs (etc.) simplement du
fait de la dépendance économique en résultant.
En revanche, dans la définition de la partie liée, une entreprise associée ou une co-entreprise
inclut ses propres filiales.

2 Informations à fournir
Même en l’absence de transactions, il y a lieu de mentionner les relations entre une société mère
et ses filiales afin de permettre aux lecteurs des états financiers de se faire une opinion sur les
effets des relations avec les parties liées.
Outre la rémunération des principaux dirigeants, l’entité doit indiquer la nature des relations entre
les parties liées et fournir des informations sur les transactions, les soldes et les engagements
pendant les périodes couvertes par les états financiers.

Informations minimales sur les parties liées Rémunération des principaux dirigeants
Montant des transactions Avantages du personnel à court terme et à long
terme
Montant des soldes y.c. engagements (termes, Avantages postérieurs à l’emploi, indemnités de fin
conditions, garantie, etc.) de contrat de travail
Provisions pour créances douteuses liées y.c. charges Paiements fondés sur les actions
comptabilisées

Les informations visées ci-avant doivent être déclinées séparément pour les catégories suivantes :
société mère, entités exerçant un contrôle conjoint ou une influence notable, filiales, entreprises
associées, co-entreprises, principaux dirigeants et autres parties liées.
Dans le cas d’une « entité de gestion » (ou un membre du groupe auquel elle appartient) fournis-
sant des prestations de direction à l’entité de reporting (ou à sa société mère), il conviendra de
mentionner le montant des honoraires versés par l’entité de reporting à cette entité de gestion.
IAS 24 liste quelques exemples de transactions susceptibles d’être mentionnées dès lors qu’elles
sont réalisées avec des parties liées : achat/vente de biens, prestations de services données ou
reçues, contrats de location, transferts (R & D, notamment), fourniture de garanties ou sûretés,
engagements divers, prise en charge de passifs.
CHAPITRE 5 – Informations sur les parties liées (IAS 24) 45

Exemple : Transactions avec les parties liées


En N, le Groupe M dirigé par son PDG, actionnaire principal, Monsieur X a supporté des
charges de communication d’un montant de 100 k€, facturées par la société A dont
Monsieur X assure la gérance majoritaire. Par ailleurs, dans le cadre d’une convention, le
Groupe M a facturé un montant de 50 k€ de prestations de service rendues à la société B
dont Monsieur Y, fils de Monsieur X est administrateur et actionnaire principal.

Des éléments de nature similaire peuvent être regroupés en une information globale sauf néces-
sité de disposer d’une information séparée pour la compréhension des états financiers.
Chapitre 6

Résultat par action (IAS 33)


IAS 33 définit les modalités de détermination et de présentation du résultat par action. Elle s’applique unique-
ment aux sociétés cotées (ou en voie de l’être), au niveau de leurs comptes consolidés en France.

1 Résultat de base par action (A/B)


Le résultat de base par action est égal au rapport entre le résultat net (A) et le nombre moyen
pondéré d’actions ordinaires en circulation au cours de la période (B).

■ Le résultat net (A)


Il correspond aux montants attribuables aux actions ordinaires après éventuels ajustements des
dividendes nets d’impôts (et autres écarts) attribués aux actions préférentielles. Des corrections
spécifiques sont applicables au calcul du résultat net en présence d’actions préférentielles assorties
de dividendes cumulatifs, à « taux croissant » (actions préférentielles vendues avec une décote ou
une surcote) ou ayant fait l’objet d’un rachat ou d’un règlement pour une valeur supérieure à la
valeur nette comptable ou d’une conversation anticipée pour une juste valeur supérieure à celle
des actions ordinaires.

■ Le nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation dans


la période (B)
Il correspond au nombre d’actions ordinaires de début de période, ajusté du nombre de celles
émises ou remboursées pendant la période, multiplié par un coefficient de pondération en fonc-
tion du temps. Celui-ci est égal au rapport entre le nombre de jours où lesdites actions sont en
circulation et le nombre total de jours de la période. En général, la date d’inclusion coïncide avec
la date d’émission en prenant en considération les modalités d’émission, le cas échéant, par une
analyse en substance des aspects contractuels.
48 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

En outre, le nombre (B) doit être ajusté en cas de modifications du nombre d’actions ordinaires en
circulation « sans changement correspondant des ressources » telles qu’une émission d’actions
gratuites, un fractionnement ou un regroupement d’actions.

Exemple
Le capital social de la société A est constitué de 1 750 actions d’une valeur nominale de
5 000 €. Au 30 juin N, la société A procède à une augmentation de capital donnant lieu à
l’émission au pair de 500 actions. Pour l’exercice clôturant au 31 décembre N, le résultat net
est de 70 k€.
Nombre moyen pondéré d’actions : 1 750 + 500/2 = 2 000
Résultat de base par action : 70 k€/2 000 = 35 €

2 Résultat dilué par action


Le résultat dilué par action résulte de l’ajustement des termes du rapport précédent (A/B) « des
effets de toutes les actions ordinaires potentielles dilutives ».
Le résultat net (A) est ainsi ajusté du montant net d’impôt des dividendes déduits et des inté-
rêts comptabilisés au titre de ces actions ordinaires potentielles dilutives et des autres impacts sur
les charges et produits liés à leur conversion (ex. : augmentation de l’intéressement du fait de la
réduction des intérêts ayant grevé le résultat).
Le nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation dans la période (B) est ainsi
majoré du nombre moyen pondéré d’actions ordinaires résultant de l’hypothèse de la conversion
des actions ordinaires potentielles dilutives au début de la période ou à leur date d’émission, si
celle-ci est ultérieure. Une pondération en fonction du temps est appliquée en cas d’annulation,
d’expiration ou de conversion en cours d’exercice.
Les actions ordinaires potentielles sont définies comme des instruments financiers donnant
droit à des actions ordinaires (ex. : obligations convertibles en actions, options et bons pour sous-
cription d’actions). Elles sont considérées comme dilutives dès lors que leur conversion se traduit
par une réduction du résultat par action des activités poursuivies. Le calcul du résultat dilué par
action exclut ainsi les hypothèses de conversion ayant un effet anti-dilutif sur le résultat par
action. En outre, afin de déterminer l’effet dilutif maximal, il y a lieu de considérer les actions ordi-
naires potentielles séparément et, de manière séquentielle, des plus dilutives (ex. : options ou bons
de souscription) aux moins dilutives.
CHAPITRE 6 – Résultat par action (IAS 33) 49

Les options et bons de souscription ont un effet dilutif dès lors qu’ils auraient pour consé-
quence l’émission d’actions ordinaires à un cours inférieur à leur cours moyen de marché
pendant la période. Aussi, sont-ils considérés comme étant composés de 2 contrats, l’un portant
sur des actions ni dilutives ni anti-dilutives émises au cours de marché et l’autre sur les actions
restantes à effet dilutif s’agissant d’émission sans contrepartie. Pour le calcul du résultat dilué par
action, seules ces dernières sont prises en compte par majoration du montant figurant au dénomi-
nateur (B).

Exemple
Le capital social de la société B est constitué de 2 000 actions d’une valeur nominale de 500 €.
En N – 1, la société a émis 1 000 obligations convertibles (1 OC = 1 action) d’une durée de
5 ans pour un montant total de 500 k€ rémunérées à 3 % l’an après impôt. Pour l’exercice
clôturant au 31 décembre N, le résultat net est de 120 k€.
Résultat net dilué : 120 k€ + 500 k€ x 3 % net d’IS = 135 k€
Nombre moyen pondéré d’actions : 2 000 actions + 1 000 OC = 3 000
Résultat dilué par action : 135 k€/3 000 = 45 €

3 Ajustements rétrospectifs
En cas d’émission d’actions gratuites, de regroupement ou de division des actions ordinaires (y
compris potentielles), le résultat, de base et dilué, par action doit être ajusté de manière rétrospec-
tive pour toutes les périodes présentées. Ce retraitement rétrospectif s’applique également aux
mêmes opérations « post-clôture » et en cas de correction d’erreur ou de changement de
méthodes comptables.

4 Présentation et informations à fournir


Même s’ils sont négatifs, les résultats de base et dilués par action doivent être présentés dans
l’état du résultat global au niveau du résultat net et de celui des activités poursuivies revenant
50 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

aux actions ordinaires, par catégorie le cas échéant. Dans les notes annexes, les éléments suivants
doivent être indiqués dans le cadre du calcul des résultats par action :
– les montants utilisés au numérateur et leurs rapprochements avec le résultat net* ;
– les nombres moyens d’actions ordinaires utilisés au dénominateur et le rapprochement entre ces
2 nombres* ;
– les instruments anti-dilutifs exclus du calcul et susceptibles de devenir dilutifs à l’avenir ;
– la description des transactions post-clôture significatives sur les actions ordinaires (y compris
potentielles).
* Y compris l’effet individuel de chaque catégorie d’instrument impactant le résultat par action.
Chapitre 7

Information financière intermédiaire


(IAS 34)
IAS 34 concerne, plus particulièrement, les sociétés cotées dans le cadre de la présentation de leurs comptes
semestriels consolidés conformément aux normes IFRS. Les sociétés non cotées sur un marché réglementé
ayant opté pour l’établissement de leurs comptes consolidés en normes IFRS pourront également s’y référer
ou appliquer la recommandation française no 99-R.01 de l’ANC.

1 Champ d’application
IAS 34 définit le contenu d’un rapport financier intermédiaire ainsi que les principes de comptabi-
lisation et d’évaluation y afférant. En revanche, elle n’indique pas quelles sont les entreprises
concernées, ni la fréquence, ni les délais de publication intermédiaire, renvoyant sur ces points
aux « règles locales ». Il est, néanmoins, précisé que :
– seules les entreprises, publiant par obligation ou volontairement des comptes intermédiaires
conformément et en référence aux IFRS, sont tenues d’appliquer IAS 34 en vue de leur
établissement ;
– les entreprises peuvent présenter des comptes annuels en IFRS en l’absence de rapport intermé-
diaire (IFRS ou non).

2 Présentation et contenu des états intermédiaires


Selon IAS 34, le rapport financier intermédiaire comprend au minimum cinq documents obliga-
toires à établir sur une base consolidée si les derniers états financiers annuels étaient eux-mêmes
consolidés. Visant l’actualisation des informations financières communiquées annuellement, ces
états intermédiaires sont exigés uniquement sous forme résumée accompagnés d’une sélection
52 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

de notes explicatives. Il est toutefois possible de publier un jeu complet d’états financiers en
respectant dans ce cas les dispositions d’IAS 1.

■ Les états financiers intérimaires


IAS 34 prescrit la présentation des 5 documents sur la période avec un comparatif pour la période
comparable de l’exercice précédent.

États Période présentée* Comparatif*


État résumé de la situation financière 30.06.N 31.12.N – 1
État résumé du résultat global** 30.06.N cumulé et 30.06.N – 1 cumulé et
période période
État résumant les variations des capitaux propres 30.06.N 30.06.N – 1
Tableau résumé de flux de trésorerie 30.06.N 30.06.N – 1
Sélection de notes explicatives 30.06.N

* cas d’un arrêté semestriel (clôture annuelle au 31.12.N) N.B : les entreprises fortement saisonnières sont
encouragées à produire, de manière complémentaire, le même type d’information sur une période de
12 mois. ** soit sous forme unique ou de deux états dont un compte de résultat résumé séparé et un état
relatif aux autres éléments de résultat global.

■ Les notes annexes


IAS 34 prescrit une sélection de notes significatives permettant d’expliquer l’évolution de la situa-
tion financière et des performances depuis la dernière clôture annuelle. Elle dresse en ce sens
une liste d’informations requises concernant les événements et transactions importants.

Liste non exhaustive des événements et transactions importants


Dépréciation des stocks Règlements des litiges
Dépréciation d’actifs financiers, d’immobilisations Changements influant sur la juste valeur des
corporelles, incorporelles et d’autres actifs actifs et passifs financiers
Reprise de provision pour restructuration Corrections d’erreur
Acquisitions (et engagements) et cessions Défaut de paiement ou non-respect d’un contrat
d’immobilisations corporelles de prêt
Transactions entre parties liées Changement de classement des actifs financiers
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
CHAPITRE 7 – Information financière intermédiaire (IAS 34) 53

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Changements affectant les passifs et actifs éventuels Transfert de niveau de hiérarchie de la juste de
valeur des instruments financiers

En outre, IAS 34 prévoit la présentation d’autres informations complémentaires dans les notes
annexes.

Autres informations à fournir


Mention de l’application de méthodes comptables Commentaires relatifs au caractère saisonnier
identiques à celles de la dernière clôture annuelle ou à ou cyclique de l’activité intérimaire
défaut description de la nature et des effets de ces
changements
Changements significatifs d’estimation par rapport aux Nature et montant des éléments inhabituels
périodes annuelles ou intérimaires antérieurement publiées affectant les actifs, passifs, capitaux propres,
résultat net ou flux de trésorerie
Variations de capitaux propres et d’emprunts – Variations de Dividendes versés
périmètre
Produits et résultat sectoriels en cas d’application d’IFRS 8 Événements post-arrêtés semestriels
dans les états financiers annuels
Informations sur les instruments financiers Ventilation des produits des activités
ordinaires selon IFRS 15

Notons, enfin, que la conformité à IAS 34 doit être indiquée si le rapport intermédiaire est établi
conformément à cette norme.

Exemple
Une entreprise de BTP réalisant 2/3 de son activité sur le 2 e semestre de l’exercice devra faire
figurer un commentaire approprié dans les notes annexes afin d’informer le lecteur des états
financiers sur le caractère saisonnier de son activité.

3 Principes généraux de comptabilisation et d’évaluation


Pour élaborer les comptes intermédiaires, IAS 34 prescrit l’utilisation de méthodes comptables
identiques à celles appliquées dans les comptes annuels (sauf changement de méthode posté-
rieure à la dernière clôture annuelle). Cela étant, elle admet la possibilité de pouvoir recourir, de
54 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

manière plus importante, à des estimations pour l’évaluation de certaines données intermédiaires
étant précisé que l’importance relative d’une information doit être appréciée uniquement par
rapport aux données de la période intérimaire. Afin de ne pas affecter les évaluations des résultats
annuels, elle exige, en outre, la réalisation des évaluations intérimaires sur une base cumulée.
Aussi, les états financiers annuels intègreront-ils les éventuels changements d’estimation des
montants publiés dans le rapport semestriel au titre des six premiers mois mais sans retraitement
rétrospectif des données semestrielles et avec mention en annexe en cas de changement
significatif.
En donnant une autonomie relative aux comptes intermédiaires par rapport aux états financiers
annuels, IAS 34 s’inscrit plutôt dans le cadre de la méthode dite ponctuelle reprise également en
France par la recommandation no 99-R.01 de l’ANC. Ainsi, par exemple, l’inscription des frais de
recherche et développement à l’actif à la fin de la période intérimaire doit être réalisée si les condi-
tions sont remplies à cette même date sans tenir compte de la situation de la période suivante et
dans la limite des coûts enregistrés sur ladite période.
Sur le fond, IAS 34 exclut les possibilités de lissage liées notamment à la saisonnalité dans le
respect du principe de séparation des périodes. En la matière, IAS 34 apporte des précisions s’agis-
sant des charges et des produits non linéaires et/ou non récurrents. Les produits perçus de façon
saisonnière, cyclique ou occasionnelle tels que, par exemple, les dividendes, les redevances, ne
peuvent être ni anticipés ni différés à la date intérimaire s’il n’est pas approprié de procéder de la
sorte dans les états financiers annuels. Les coûts encourus de façon inégale au cours de l’exercice
ne sont différés ou anticipés en fin de période intermédiaire que dans la mesure où ils le seraient
en fin d’exercice. S’agissant de la charge d’impôt, il est précisé, de manière générale, que celle-ci
doit être évaluée sur la base d’une estimation du taux moyen annuel appliqué au résultat de la
période intérimaire.
CHAPITRE 7 – Information financière intermédiaire (IAS 34) 55

Exemple
Une entreprise agroalimentaire réalise une campagne publicitaire à la télévision au prin-
temps N d’un coût global de 1 M€. Dans ses comptes semestriels au 30 juin N, l’entreprise
devra rattacher le total de ses dépenses publicitaires à la période intérimaire sans possibilité
de lissage sur l’exercice N.

À noter enfin qu’IAS 34 indique des exemples d’application de ces principes de comptabilisation et
d’évaluation (annexe B) et les retraitements nécessaires des périodes intermédiaires antérieures en
cas de changement de méthode comptable en référence à IAS 8.
Chapitre 8

Secteurs opérationnels (IFRS 8)


Applicable uniquement aux sociétés cotées, IFRS 8 prescrit la présentation d ’informations relatives aux
segments opérationnels en vue de pouvoir évaluer la nature et les impacts financiers des différentes activités
de l’entité.

1 Définition des secteurs opérationnels


Les secteurs opérationnels sont définis comme des composantes de l’entité se livrant à des acti-
vités ordinaires, ayant des informations financières propres et « dont les résultats opéra-
tionnels sont régulièrement examinés par le principal décideur opérationnel ». On se situe
ici dans une conception dite « management approach » basée sur une segmentation propre à
l’entreprise et en cohérence avec son reporting interne. Le principal décideur opérationnel renvoie
souvent au PDG ou au directeur général (ou à un groupe de DG). Il peut également s’agir du
responsable assumant la fonction de dirigeant du secteur pour certains secteurs opérationnels.

2 Secteurs à présenter
Les secteurs à présenter sont ceux répondant à la définition précédente et ayant un caractère
significatif.

■ Critères de regroupement
Les secteurs opérationnels, présentant des performances financières à long terme et des caractéris-
tiques économiques similaires, sont susceptibles d’être regroupés dès lors qu’ils sont similaires sur
les points suivants.
58 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Points de similitude pour le regroupement des secteurs opérationnels


La nature des produits et services
La nature des procédés de fabrication
Le type ou la catégorie de clients auxquels sont destinés les produits ou services
Les méthodes utilisées pour distribuer les produits ou fournir les services
S’il y a lieu, la nature de l’environnement réglementaire (ex. banque, assurance ou services publics)

■ Seuils de signification
L’obligation de présentation porte uniquement sur les secteurs significatifs représentant au
moins 10 %, soit du chiffre d’affaires total, soit du cumul des résultats positifs ou négatifs, soit
du total des actifs de tous les secteurs.

Seuils quantitatifs
Les produits totaux du secteur (ventes externes et transactions intersectorielles) sont supérieurs ou égaux à
10 % des produits internes ou externes de tous les secteurs.
Le résultat sectoriel est supérieur ou égal à 10 % du résultat cumulé de tous les secteurs bénéficiaires ou
déficitaires.
Les actifs du secteur sont supérieurs ou égaux à 10 % du total des actifs de tous les secteurs.

Si un secteur ne respecte aucun de ces trois critères, l’entreprise a le choix de le présenter malgré
tout en tant que secteur distinct, de le regrouper avec un autre secteur sous réserve de similitude
ou de le traiter comme un élément de rapprochement non affecté en « autres secteurs ».
Toutefois, les secteurs présentés doivent satisfaire un niveau de couverture d’au moins 75 %
correspondant au rapport entre leurs ventes externes et le chiffre d’affaires total. À défaut, des
secteurs supplémentaires non significatifs doivent être présentés en vue de satisfaire le niveau de
couverture de 75 %. Cela étant, IFRS 8 évoque une limite pratique de 10 pour le nombre de
secteur à présenter.

3 Informations à fournir
En termes d’informations, IFRS 8 prescrit des informations générales relatives à la segmentation
(facteurs utilisés, types de produits et services, etc.), des informations chiffrées (résultats sectoriels,
CHAPITRE 8 – Secteurs opérationnels (IFRS 8) 59

actifs et passifs sectoriels, etc.) et des rapprochements entre données sectorielles et informations
globales. Parmi les informations générales, il est notamment demandé de préciser les jugements
exercés par le management pour l’application des critères de regroupement des secteurs
opérationnels.
L’information sectorielle doit inclure un indicateur de résultat et du total des actifs voire des passifs
si ces derniers sont suivis en interne. Dès lors qu’ils sont présents dans le reporting interne, les
éléments de résultat suivants sont, en outre, à produire :

Informations relatives aux résultats, actifs et passifs


Chiffres d’affaires interne et externe
Produits et charges d’intérêt
Amortissements des actifs corporels et incorporels
Quotes-parts de résultats mis en équivalence
Charges ou produits d’impôt sur le résultat
Autres charges calculées

Dans le cadre de la présentation des secteurs opérationnels, l’utilisation de méthodes comptables


spécifiques ou de modalités d’affectation particulières doit faire l’objet d’une mention dans les
notes annexes. Il en va de même en cas de changement de méthode d’évaluation pour déterminer
le résultat sectoriel ou en cas d’affectation sectorielle asymétrique (ex. : charge d’amortissement
affectée sans affectation de l’actif correspondant).
Les rapprochements à opérer entre les données sectorielles et les informations globales concer-
nent : le chiffre d’affaires, le résultat, le total des actifs et des passifs et de tous les autres éléments
significatifs fournis.
En cas de modifications portant sur les secteurs opérationnels, l’information antérieure doit être
retraitée à des fins de comparaison.
À moins qu’elles ne soient déjà fournies, IFRS 8 prévoit des informations sectorielles complémen-
taires par groupe de produits et services, par zone géographique au niveau du chiffre d’affaires et
de certains actifs et pour les principaux clients. En particulier, doivent être mentionnés l’identité et
le poids dans le chiffre d’affaires total des clients représentant au moins 10 % du produit des
activités.
60 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Exemple
Dans le secteur du BTP, une entreprise de construction routière déploie plusieurs activités
différentes. Conformément à IFRS 8, l’entreprise présente 4 secteurs significatifs : les presta-
tions de grands travaux (CA = 17 %), d’entretien (CA = 42 %), d’étanchéité (CA = 13 %) et
les ventes externes de liants (CA = 10,5 %). À noter que le niveau de couverture de 75 % du
chiffre d’affaires total (CA) est atteint avec la production des 4 secteurs significatifs (total CA
= 93 %). Figurent en caractères gras les informations sectorielles obligatoires selon
IFRS 8.

Données Routes Étanchéité Ventes Autres TOTAL %


sectorielles externes secteurs
En M€ Grands Entretien Asphaltes Usines CA
travaux et et VRD (liants)
travaux
neufs
CA externe 100,0 240,0 75,0 50,0 35,0 500,0 100 %
CA interne – – – 10,0 65,0 75,0
CA total 100,0 240,0 75,0 60,0 100,0 575,0
Marge brute 80,0 200,0 60,0 40,0 23,0 403,0 81 %
EBIT avant répartition – 25,0 4,0 7,5 – 22,1 14,4 3%
des frais de siège
Charges communes – 5,0 – 12,0 – 3,75 – 2,5 – 23,25 – 0%
Charges financières – 3,0 – 6,0 – – – – 9,0 – 2%
Plus-value de cession – – – – 1,0 1,0
d’actifs
Résultat avant impôt – 8,0 7,0 0,25 5,0 2,15 6,4
Impôt sur les – 1,5 – 0,5 – 2,0
sociétés
Résultat – 8,0 7,0 0,25 3,5 1,65 4,4 1%
net sectoriel
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
CHAPITRE 8 – Secteurs opérationnels (IFRS 8) 61

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Charge – 15,0 – 30,0 – 10,0 – 12,5 – 21,1 – 88,6 – 18 %
d’amortissement
des actifs
Provisions pour – 5,0 – 10,0 – – – – 15,0 – 3%
risques
Actifs incorporels – – – – 300,0 300,0
Actifs corporels 150,0 300,0 100,0 125,0 211,0 886,0
Créances 20,0 48,0 15,0 10,0 7,0 100,0
d’exploitation
Total actifs 170,0 348,0 115,0 135,0 518,0 1 286,0
sectoriels
Dettes d’exploitation – 16,0 – 40,0 – 12,0 – 8,0 – 5,0 – 80,6
+ 0, 4
Provisions pour – 15,0 – 20,0 – – – 50,0 – 85,0
risques
Dettes financières – 100,0 – 200,0 – – – – 300,0
Total passifs – 131,0 – 260,0 – 12,0 – 8,0 – 54,6 – 465,6
sectoriels
Investissements 20,0 0,5 20,5
Chapitre 9

Actifs destinés à être vendus


et abandons d’activité (IFRS 5)
IFRS 5 traite de la comptabilisation des actifs détenus en vue de leur vente et de l’information relative aux
activités abandonnées. L’évaluation de ces actifs doit être faite au montant le plus faible entre la valeur
comptable (VNC) et la juste valeur diminuée des frais de cession (JV). Les actifs et les résultats des activités
abandonnées doivent faire l ’objet d’une présentation séparée respectivement dans le bilan et dans le compte
de résultat.

1 Champ d’application
Hormis certaines exceptions, IFRS 5 s’applique aux actifs non courants (ANC) et à tous les groupes
d’une entité destinés à être cédés. Tout groupe comprenant un ANC entrant dans le périmètre
d’IFRS 5 est soumis lui-même dans son ensemble aux dispositions d’IFRS 5.

2 Classification et évaluation
La classification en ANC destiné à la vente s’applique dès lors que « sa valeur comptable est recou-
vrée principalement par le biais d’une transaction de vente plutôt que par l’utilisation continue ».
Autrement dit, l’ANC doit être disponible en vue d’une vente immédiate dans les conditions
normales et sa vente doit être hautement probable.
Pour cela, doivent être acquis l’engagement du management sur un plan de cession (ou
d’échange) à caractère commercial assorti d’un prix raisonnable par rapport à la JV, le lancement
d’une recherche active d’acheteur en vue de la conclusion d’une transaction escomptée dans le
délai d’un an et la volonté de finaliser le plan avec l’absence de risques de changements notables
ou de réversibilité.
64 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Par exception, le délai pourra être prolongé au-delà d’un an en cas de survenance d’événements
extérieurs non contrôlés par l’entité sous réserve du maintien de l’engagement initial du manage-
ment en faveur de la cession.
La comptabilisation initiale d’un ANC acquis exclusivement en vue d’une cession ultérieure et satis-
faisant les critères de classification d’IFRS 5 doit être effectuée sur la base de l’évaluation la plus
faible entre la VNC et la JV nette de frais de cession ou de la seule JV s’agissant des actifs acquis
dans le cadre d’un regroupement d’entreprises. Il est précisé qu’avant cette date, les valeurs
comptables sont évaluées selon les normes applicables et qu’en cas de dépassement probable du
délai précité d’un an, les coûts de la vente doivent être évalués à la valeur actuelle.

3 Pertes de valeur
En cas de réduction initiale ou ultérieure de la JV de l’actif, il y a lieu de constater une perte de
valeur. À l’inverse, en cas d’augmentation ultérieure, un profit est constaté dans la limite des
éventuelles pertes de valeur accumulées par application d’IFRS 5 ou d’IAS 36.
En présence d’un groupe destiné à être cédé, les pertes de valeur (et leurs reprises) doivent réduire
(ou augmenter) la valeur comptable des ANC de ce groupe dans l’ordre d’attribution prévu par
IAS 36. Tout profit ou perte non comptabilisé antérieurement à la vente de l’actif doit l’être lors
de la décomptabilisation. Tandis que la comptabilisation des intérêts et charges attribuables à cet
actif se poursuit jusqu’à la cession, les amortissements doivent être interrompus à compter de la
classification en actif détenu en vue de la vente.

Exemple
À la suite de la décision du conseil d’administration du dernier trimestre N – 1, la norme
IFRS 5 est appliquée en consolidation pour la présentation de la filiale B dont la sortie de péri-
mètre du Groupe M est en cours de réalisation sur le premier semestre N. En conséquence, les
éléments de charges/produits sont regroupés sur une seule ligne dans le compte de résultat
consolidé (« Résultat net d’impôt des activités arrêtées ou en cours de cession »). Dans les
comptes consolidés du 31 décembre N, il a été enregistré une charge globale d’un montant
de – 1 M€ nette d’impôt visant à couvrir la perte anticipée de l’exercice, des coûts supplémen-
taires liés aux opérations en cours à la date de la clôture et la dépréciation à 100 % des actifs.
CHAPITRE 9 – Actifs destinés à être vendus et abandons d’activité (IFRS 5) 65

4 Présentation et informations à fournir


En vue d’évaluer les impacts des ANC destinés à la vente et des activités abandonnées correspon-
dant à une ligne d’activité, à une région géographique ou à une filiale, l’entité doit fournir les
informations suivantes :
– dans le compte de résultat un montant unique comprenant, d’une part, le résultat net des acti-
vités abandonnées et, d’autre part, le résultat de cession des actifs ou l’impact net de l’évalua-
tion à la JV ;
– dans le bilan, les actifs (et passifs) non courants et ceux d’un groupe destiné à être cédé séparé-
ment des autres actifs (et passifs) sans compensation ;
– dans l’annexe ou directement dans les rubriques concernées des états financiers, la décomposi-
tion précitée de ce montant unique en faisant apparaître l’impôt correspondant, les flux nets de
trésorerie associés et des informations sur les principales catégories d’actifs et de passifs. Ces
informations ne sont pas nécessaires pour les filiales nouvellement acquises destinées à la vente ;
– dans l’annexe, une description des ANC ou du groupe destiné à la vente et celle des faits, des
circonstances et de l’échéancier relatifs à la cession attendue.
Des informations spécifiques sont prévues en matière d’information comparative et de change-
ments de classification.
Chapitre 10

Changements de méthodes
comptables, d’estimation et corrections
d’erreurs (IAS 8)
Dans la perspective de la pertinence et de la comparabilité des états financiers, IAS 8 traite des modalités de
changement de méthodes comptables, de changement d’estimations comptables et des corrections d’erreurs.

1 Définitions
Selon IAS 8 :
– un changement d’estimation comptable est un ajustement de la valeur comptable d’un actif ou
d’un passif résultant d’informations nouvelles ;
– une erreur est une omission ou une inexactitude résultant de la non-utilisation ou de l’utilisation
abusive d’informations fiables telles que des erreurs de calcul, des négligences, ou des
mauvaises interprétations de faits et des fraudes.
L’application rétrospective conduit à appliquer une nouvelle méthode comptable comme si celle-ci
avait été toujours appliquée. À l’inverse, l’application prospective consiste à comptabiliser l’effet
du changement uniquement aux périodes en cours et futures.

2 Mode opératoire
IAS 8 distingue les changements de méthode comptable, d’estimation comptable et les corrections
d’erreur.
68 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

■ Changements de méthode comptable


Le changement de méthode comptable se justifie soit par l’application d’une nouvelle norme (ou
interprétation) soit par l’atteinte d’informations plus pertinentes.
En pratique, une entité doit se référer aux dispositions transitoires de première application des
nouvelles normes (interprétations). À défaut, elle doit appliquer ce changement de manière rétro-
spective en ajustant le solde d’ouverture de chaque élément affecté des capitaux propres en retrai-
tant l’information comparative pour les périodes antérieures comme si la nouvelle méthode
comptable avait toujours été appliquée.
IAS 8 prévoit des modalités spécifiques en cas de limitation pratique d’application rétrospective du
changement de méthodes comptables. Ainsi, en cas d’impossibilité pratique (« impraticabilité »),
les impacts du changement sont appliqués à la première période possible y compris pour l’infor-
mation comparative en remontant aussi loin que possible dans le temps. En cas d’impossibilité
pratique d’une application rétrospective, l’entité doit appliquer la nouvelle méthode de manière
prospective à partir du début de la période la plus ancienne praticable.

■ Changements d’estimation comptable


Du fait de diverses incertitudes, l’entité est conduite à procéder sur la base de jugements à des
estimations « raisonnables » en matière notamment de créances douteuses, d’évaluation des
stocks et des actifs, etc. Or, cette estimation initiale est susceptible d’être révisée en cas de chan-
gements de circonstances ou suite à de nouvelles informations. Dans ce cas, il s’agit de procéder
de manière prospective, c’est-à-dire en affectant soit le résultat de la période en cours seulement,
soit le résultat de la période en cours et ceux des périodes ultérieures (ex. : changement de la
durée d’utilité d’actifs amortissables).

■ Corrections d’erreurs
Les erreurs significatives commises en matière de comptabilisation, d’évaluation ou de présenta-
tion des états financiers doivent faire l’objet d’un traitement rétrospectif avec retraitement des
montants comparatifs des périodes antérieures.
En cas d’impossibilité pratique, l’entité doit retraiter les soldes d’ouverture des actifs, passifs et
capitaux propres de la première période présentée pour laquelle un retraitement rétrospectif est
praticable et à défaut procéder de manière prospective à partir de la première date praticable.
CHAPITRE 10 – Changements de méthodes, d’estimation et corrections d’erreurs (IAS 8) 69

3 Informations à communiquer
En cas de changements de méthode comptable, l’entité doit fournir le nom de la norme objet du
changement (ou interprétation) avec mention de la nature du changement de méthode comptable
et le cas échéant, de celle des dispositions transitoires. En matière de changement volontaire de
méthodes comptables, il y a lieu également de mentionner la nature, le montant de l’ajustement
et les raisons du changement de méthodes comptables.
En matière de changement d’estimation comptable, il s’agit de donner des informations sur la
nature et le montant de tout changement d’estimation comptable sur la période en cours et le
cas échéant sur les périodes futures.
S’agissant des corrections d’erreurs, il convient de préciser la nature de l’erreur, le montant de la
correction pour chacun des éléments des états financiers.
Chapitre 11

Événements postérieurs à la date


de clôture (IAS 10)
Face à des événements postérieurs à la clôture, IAS 10 indique les situations dans lesquelles une entité doit
ajuster ses états financiers et celles dans lesquelles elle doit fournir une mention en notes annexes.

1 Définitions
Selon IAS 10, les événements post-clôture sont les événements favorables et défavorables interve-
nant entre la date de clôture et la date d’approbation des états financiers.

2 Mise en œuvre
IAS 10 distingue les événements confirmant des situations existant à la clôture donnant lieu à ajus-
tements et ceux résultant de situations apparues postérieurement à clôture nécessitant une simple
mention en notes annexes.

■ Événements post-clôture donnant lieu à ajustements


Il convient d’ajuster les états financiers dans le cas d’événements postérieurs traduisant une obliga-
tion actuelle confirmée par des événements futurs (post-clôture) comme, par exemple, la réception
d’informations post-clôture indiquant la dépréciation d’un actif existant à la date de clôture.

■ Événements post-clôture ne donnant pas lieu à ajustements


À défaut d’ajustement des états financiers, IAS 10 prescrit une simple mention en notes annexes
s’agissant des événements post-clôture résultant d’obligation future comme par exemple la baisse
de la valeur de placements entre la date de clôture et la date d’approbation des états financiers.
72 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

■ Continuité d’exploitation
Selon IAS 10, une entité ne doit pas établir ses états financiers sur une base de continuité d’exploi-
tation en situation post-clôture de probabilité ou d’intention de liquidation ou de cessation
d’activité.

3 Informations à communiquer
Hormis la date d’approbation des états financiers, l’entité doit mettre à jour les informations à
fournir sur des situations à la date de clôture au vu de nouvelles informations post-clôture.
S’agissant des événements post-clôture ne donnant pas lieu à ajustements, l’entité doit indiquer la
nature de l’événement, une estimation de son impact financier (cf. les exemples donnés par la
norme).
Chapitre 12

Stocks (IAS 2)
IAS 2 traite de l ’évaluation et de la comptabilisation des stocks. Elle s’applique à l’ensemble des stocks à
l’exception des actifs suivants : instruments financiers (IFRS 9) et actifs biologiques (IAS 41).

1 Définitions
Selon IAS 2, les stocks sont définis comme des actifs :
– détenus pour être vendus dans le cours normal de l’activité ;
– en cours de production pour une telle vente ;
– sous forme de matières premières ou de fournitures devant être consommées dans le processus
de production de biens ou de services.
L’évaluation des stocks doit être faite sur la base du montant le plus faible entre le coût et la
valeur nette de réalisation définie comme le prix de vente net de frais de cession.

2 Les composantes du coût des stocks


La norme distingue les composantes inhérentes :
– à l’acquisition : prix d’achat, droits de douane, taxes autres que récupérables (TVA, par
exemple), frais de transport et manutention sous déduction des remises et rabais ;
– à la transformation : coûts directs (MOD, par exemple) et frais généraux de production des
stocks de produits finis. Ces derniers comprennent des charges variables type MOI, par
exemple, et des frais fixes appréciés sur la base d’une capacité normale de fabrication (amortis-
sement, entretien, frais de gestion de l’unité industrielle, etc.).
D’autres coûts sont incorporables dans la mesure « où ils sont encourus pour amener les stocks à
l’endroit et dans l’état où ils se trouvent ». En conséquence, restent, en règle générale, non
74 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

incorporables les pertes anormales sur stocks, les frais de stockage, les frais généraux administra-
tifs et les frais commerciaux.
Comme en principes français, la sous-activité constitue une charge de l’exercice au cours duquel
elle se produit sachant que la suractivité ne doit pas conduire à une surestimation de la valeur
des stocks.
IAS 2 traite également du cas particulier des prestataires de services et des activités de distribution
au détail. Pour les premiers, il est précisé que les coûts incorporables sont essentiellement consti-
tués des frais de personnel et des frais généraux à l’exclusion de ceux relatifs aux ventes et au
personnel administratif « général ». Pour les activités de négoce, la norme autorise la « méthode
dite du prix de détail », c’est-à-dire des prix de vente corrigés d’un pourcentage approprié de
marge brute dès lors qu’il s’agit de pratiques usuelles aboutissant à des valorisations proches de
celles du coût.

3 Les méthodes de détermination des coûts


IAS 2 réserve un traitement spécifique pour les éléments habituellement non fongibles et les biens
ou services affectés à des projets spécifiques pour lesquels il y a lieu de procéder à une identifica-
tion spécifique de leurs coûts individuels.
Pour les autres stocks, IAS 2 prescrit, au choix, l’utilisation de la méthode du FIFO (premier entré,
premier sorti) ou celle du coût moyen pondéré (CMP).

4 Dépréciation des stocks


Afin de tenir compte des cas d’irrécouvrabilité des stocks, IAS 2 impose de déprécier les stocks à
leur valeur nette de réalisation à partir d’éléments fiables et ceci, de manière générale, sur une
base individuelle. En ce sens, une dépréciation calculée de manière globale par catégorie de
stocks sera généralement considérée comme inappropriée par la norme.
L’évaluation de la valeur nette de réalisation est basée sur le montant espéré par l’entreprise de la
cession du stock dans le cours normal de l’activité. Celui-ci pourra correspondre au prix spécifié
contractuellement en cas, par exemple, de contrats de vente ou sera au moins égal au coût s’agis-
sant de matières premières incorporables dans des produits finis réalisables à un prix supérieur ou
égal au coût. La reprise de provision se justifie par la disparition des circonstances l’ayant générée
à l’origine ou par une augmentation notable de la valeur nette de réalisation.
CHAPITRE 12 – Stocks (IAS 2) 75

Exemple
Une entreprise a acquis 1 000 tonnes de matières premières dont 300 tonnes pour un prix
d’achat de 1,50 €/kg en janvier N et 700 tonnes pour un prix d’achat de 1 €/kg en juin
N. Les frais de transport facturés pour chacune des 2 livraisons s’élèvent à 7 k€. L’entreprise a
bénéficié de la part de son fournisseur d’une remise quantitative d’un montant forfaitaire de
2 % sur la deuxième livraison. Au 31 décembre N, le volume des stocks s’établit à 500 tonnes
suite à l’utilisation de 500 tonnes au cours du 2e semestre. Pour la valorisation de ses stocks,
l’entreprise utilise la méthode du CMP.
Valeur des stocks au 30 juin N : (300 T x 1 500 €) + (700 T x 1 000 €) x 98 % + 14 k€ = 1 150 k
€ pour 1 000 T, soit un CMP de 1 150 €/T.
Valeur des stocks au 31 décembre N : 500 T x 1 150 € = 575 k€.
Aucune dépréciation n’est à constater compte tenu du prix d’achat moyen de 1,30 €/kg cons-
taté sur ces matières premières en décembre N.

5 Informations à fournir
La comptabilisation en charges des stocks vendus, des dépréciations (y compris des reprises en
réduction de charges) et des pertes sur stocks doit être constatée dans l’exercice au cours duquel
le fait générateur se produit et suivant le principe du rattachement des charges aux produits.
IAS 2 impose une liste d’informations à fournir telles que, par exemple, les méthodes d’évaluation
utilisées, une ventilation par catégorie, la valeur de certains stocks (nantis, évalués à la valeur nette
de réalisation, à la juste valeur nette de frais de cession) ou encore les montants des dépréciations
et des reprises de l’exercice.
À noter la divergence concernant l’impossibilité en normes IFRS d’utiliser la méthode du LIFO qui
reste, a contrario, autorisée actuellement dans les comptes consolidés en référentiel français
(ANC 2020-01).
Chapitre 13

Immobilisations corporelles (IAS 16)


IAS 16 traite de la comptabilisation des immobilisations corporelles (hors immeubles de placement visés par
IAS 40), définies comme des actifs corporels utilisés par leur propriétaire, sur une période supérieure à un
exercice, dans la production ou la fourniture de biens ou de services, ou en vue d’une location à des tiers ou
à des fins administratives.

1 Le coût d’entrée
Sous réserve du respect des critères généraux de comptabilisation d’un actif du cadre conceptuel,
la comptabilisation d’une immobilisation corporelle est faite à son coût d’entrée sur la base d’une
évaluation initiale fonction de son origine.

Origine Coût d’entrée


Immobilisation Prix d’acquisition net de remises, rabais et escomptes majorés des frais
acquise d’acquisition, des frais directement affectables en vue de sa mise en service et des
coûts éventuels de démantèlement et/ou de remise en état du site.
Immobilisation Coût de production sans possibilité d’incorporer une quote-part de frais
produite administratifs ou généraux.
Immobilisation Juste valeur avec constatation du gain ou de la perte ou à défaut, VNC de l’actif
acquise par échange cédé en échange, en cas d’absence de substance commerciale de la transaction ou
d’impossibilité d’une évaluation fiable.

En cas de paiement différé significatif, le coût est limité à un montant correspondant au paie-
ment comptant avec enregistrement de la différence en charge financière sauf incorporation à
l’actif selon IAS 23. En outre, conformément à IAS 20, la valeur comptable peut être diminuée du
montant des subventions publiques obtenues par l’entreprise pour financer ledit actif. Les
dépenses ultérieures doivent être ajoutées à la valeur comptable de l’actif si elles répondent
78 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

aux critères généraux de comptabilisation précités (cas des remplacements partiels et des inspec-
tions majeures) sinon elles sont enregistrées en charge de l’exercice comme cela est le cas des
dépenses d’entretien courant.

Exemple
Une entreprise acquiert :
– une machine A pour un prix de 300 k€ payé pour moitié au comptant et pour l’autre moitié
avec un différé sur 2 ans au taux d’intérêt de 5 % ;
– une machine B au prix de 250 k€ bénéficiant d’une subvention publique d’investissement à
hauteur de 50 k€. Les frais d’acquisition s’élèvent à 15 k€ ;
– une machine C au prix de 100 k€ payé comptant dans leur intégralité moyennant l’obten-
tion d’un escompte de règlement de 5 %, soit 5 k€.
Les coûts d’entrée des différentes machines sont les suivants :
Machine A : 150 k€ au comptant + valeur actualisée à 5 % de 150 k€ payables dans 2 ans
(150/1,05 2) = 286 k€
Machine B : 250 k€ – 50 k€ (subvention) + 15 k€ (frais d’acquisition) = 215 k€
Machine C : 100 k€ – 5 k€ (escompte) = 95 k€

2 L’évaluation ultérieure
Pour l’évaluation ultérieure à la clôture, IAS 16 laisse le choix entre la méthode du coût amorti
et la méthode de la réévaluation. Ce choix doit être fait dans le respect de la permanence des
méthodes.

■ La méthode du coût amorti


La méthode du coût amorti consiste à pratiquer un amortissement de l’immobilisation corporelle
sur sa durée d’utilité et sur la base de son coût d’entrée sauf en présence d’une valeur résiduelle
significative.

a) Modalités de mise en œuvre


La durée d’utilité diffère de la durée d’usage (fiscale) dès lors qu’elle correspond à la durée d’uti-
lisation propre à l’entreprise. À cet égard, elle peut être plus courte que la durée de vie de l’actif.
CHAPITRE 13 – Immobilisations corporelles (IAS 16) 79

La base amortissable est égale au coût diminué de la valeur résiduelle du bien en fin de durée
d’utilité sachant que la valeur résiduelle est souvent peu significative, en pratique, et donc, sans
incidence, en règle générale. Reflétant le rythme de consommation des avantages économiques
futurs générés par l’actif, les modes d’amortissement autorisés sont le linéaire, le dégressif et
la « méthode des unités d’œuvre », c’est-à-dire un procédé de répartition en fonction de l’utili-
sation de l’actif (nombre de pièces produites par rapport à la capacité totale de production, par
exemple). Les plans d’amortissement (durée d’utilité, valeur résiduelle et mode d’amortissement)
doivent être révisés à chaque clôture et faire l’objet, de manière prospective, des corrections
nécessaires.
b) Approche par composants
L’approche par composants consiste à comptabiliser et à amortir séparément chaque élément d’un
actif. Elle pourra être appropriée en cas de durées d’utilité différentes ou de flux d’avantages
économiques différents pour les parties. Elle est obligatoire dès lors que le coût d’un composant
est significatif par rapport au coût total de l’actif. En particulier, les remplacements à intervalles
réguliers d’éléments d’une immobilisation doivent faire l’objet d’une comptabilisation à l’actif en
tant que composant.
N.B. : la dépréciation des actifs corporels est régie par IAS 36.

Exemple
Une entreprise a acquis au 1 er janvier N :
– une machine A pour un prix de 200 k€ constituée de 3 composants significatifs ayant les
durées d’utilité suivantes (linéaire) :
• structure (120 k€) : 5 ans ;
• composant 1 (60 k€) : 3 ans ;
• composant 2 (20 k€) : 2 ans ;
– une machine B d’un prix de 300 k€ amortie selon la méthode des UO basée sur une capa-
cité totale de production de 1 000 pièces dont 200 produites en N.
Pour l’exercice N, le montant des dotations aux amortissements s’élève ainsi à :
Machine A : 120 k€ (structure)/5 + 60 k€ (composant 1)/3 + 20 k€ (composant 2)/2 = 54 k€
Machine B : 300 k€ x (200 pièces/1 000 pièces) = 60 k€.
80 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

■ La méthode de la réévaluation
En règle générale, la réévaluation est basée sur la juste valeur déterminée selon une évaluation à
dire d’expert par des professionnels qualifiés ou, à une estimation de celle-ci (approche par le
résultat ou coût de remplacement amorti) en cas d’insuffisance ou d’absence d’indications du
marché. Les réévaluations doivent être réalisées pour toute la catégorie (et non pour un actif
isolé) – ex. : terrains, machines, etc. – et avec une régularité suffisante permettant d’intégrer les
variations de juste valeur des actifs concernés. Ces réévaluations se traduisent soit par un ajuste-
ment de la valeur brute au prorata de la variation de réévaluation de la valeur nette avec un ajus-
tement approprié des amortissements, soit par la déduction du cumul des amortissements de la
valeur brute.
La contrepartie de la réévaluation d’un actif est portée, pour son montant net d’impôts différés,
en capitaux propres en « écart de réévaluation ». Ce dernier fait l’objet d’une reprise ultérieure
en résultat au rythme des suramortissements pratiqués s’agissant des actifs amortissables. Une
diminution ultérieure affecte à due concurrence l’écart de réévaluation. Au-delà, elle est enregis-
trée en charge.

Exemple
Une entreprise a acquis au 1er janvier N une machine A pour un prix de 100 k€ amortissable
en linéaire sur 5 ans. Elle est évaluée à 120 k€ au 31 décembre N compte tenu des nouvelles
conditions de marché (coût de remplacement) et des nombreuses possibilités offertes par ce
type de machine.
Au 31 décembre N, la VNC et l’écart de réévaluation sont les suivants :
VNC : 100 k€ (valeur brute) – 100 k€/5 ans (amortissement) = 80 k€
Écart de réévaluation : 120 k€ (juste valeur) – 80 k€ (VNC) = 40 k€
Pour les 4 années suivantes, il sera comptabilisé :
Dotation aux amortissements : 120 k€ (valeur réévaluée)/4 ans = 30 k€
Reprise ultérieure de l’écart de réévaluation : 40 k€/4 ans = 10 k€ compensant le suramortisse-
ment pratiqué de l’actif (30 k€ au lieu de 20 k€).
CHAPITRE 13 – Immobilisations corporelles (IAS 16) 81

3 Informations à fournir
Les principales informations à fournir dans les notes annexes sont les suivantes :

Pour chaque Méthodes d’évaluation, politique d’amortissement (modes, durées, taux), valeur brute
catégorie et amortissements cumulés, tableau de variation de l’exercice et pertes de valeur.
Engagement Nantissements, remises en état avec description de la méthode utilisée, montant des
immobilisations en cours et engagements sur les acquisitions.
Réévaluation Principes, date, méthodes (évaluateur, indices), montant net correspondant en coût
amorti et variations de l’écart de réévaluation.
Chapitre 14

Immobilisations incorporelles (IAS 38)


IAS 38 traite de la comptabilisation des immobilisations incorporelles, hors actifs financiers et droits miniers.

1 Définition d’une immobilisation incorporelle


Selon IAS 38, les immobilisations incorporelles sont définies comme des actifs non monétaires
identifiables sans substance physique. Entrent, dans le champ de cette définition, les éléments
incorporels ayant un caractère identifiable, contrôlés par l’entité et générant des avantages écono-
miques futurs. IAS 38 énumère des exemples d’éléments incorporels courants : logiciels, brevets,
listes de clients, franchises, etc.
Une immobilisation incorporelle est considérée comme identifiable si elle est séparable de
l’entité ou si elle bénéficie de droits contractuels ou légaux. Le caractère séparable fait réfé-
rence à la possibilité de céder, de transférer ou de louer l’actif considéré, de manière indépen-
dante ou associée, avec d’autres actifs liés.
Le contrôle d’un actif incorporel résulte de la capacité de l’entité à bénéficier des avantages
économiques futurs, c’est-à-dire, normalement de l’existence de droits légaux ; tel pourra être le
cas des droits d’auteurs ou des obligations de confidentialité pour les salariés dans le cadre de
leurs connaissances techniques ou commerciales. À défaut de droits légaux, la justification du
contrôle est généralement plus délicate à démontrer comme, par exemple :
– en matière de capital humain (qualification technique, compétences managériales, etc.) ne béné-
ficiant pas de protection particulière ;
– s’agissant du cas notamment des portefeuilles client et des parts de marché. La fidélité et la
poursuite des relations commerciales ne sont, en général, pas des éléments suffisants permet-
tant de démontrer le contrôle desdits incorporels. En revanche, l’existence de transactions
d’échange sur ces éléments ou sur des éléments similaires est de nature à prouver le contrôle
et la séparabilité des relations clients.
84 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

2 Comptabilisation et évaluation
La comptabilisation en immobilisation incorporelle, sur la base d’une évaluation initiale au coût,
exige que l’élément réponde à la définition précitée et respecte les critères généraux de comptabi-
lisation, à savoir la probabilité pour l’entité d’en retirer des avantages économiques futurs et la
possibilité de réaliser une évaluation fiable de son coût. Pour l’application de ces critères, IAS 38
distingue les éléments incorporels selon leur origine et, principalement, ceux acquis séparément,
lors de regroupements d’entreprises et générés en interne.

■ Les actifs incorporels acquis séparément


Ils répondent, en règle générale, aux critères précités d’activation avec un coût d’entrée correspon-
dant au prix d’achat net de remises sous réserve d’actualisation en cas de paiement différé signifi-
catif, et auquel s’ajoutent les coûts directement attribuables à sa préparation en vue de son utili-
sation. En revanche, les frais de lancement de nouveaux produits et d’exploitation dans des
conditions nouvelles d’une activité existante, les frais administratifs et généraux comme les frais
de redéploiement d’un actif voire les pertes opérationnelles initiales sont obligatoirement enregis-
trées en charges.

■ Les actifs incorporels issus de regroupements d’entreprises


Ils sont enregistrés initialement à leur juste valeur à la date d’acquisition et séparément du good-
will (quelle que soit la comptabilisation d’origine chez la société acquise) sous réserve d’être iden-
tifiables. Dans certains cas, l’évaluation à la juste valeur pourra reposer sur une combinaison de
résultats pondérés par des probabilités et la comptabilisation conjointe avec un autre actif (ou
passif) auquel l’incorporel considéré est lié. Elle sera issue, de préférence, de prix de marché ou
de transactions récentes pour des actifs similaires en l’absence de marché actif voire de techniques
indirectes de type méthode des flux futurs de trésorerie actualisés.

■ Les actifs incorporels générés en interne


IAS 38 souligne, en l’espèce, les difficultés d’appréciation des avantages économiques futurs et de
la fiabilité d’évaluation de leur coût ainsi que l’interdiction de constater des goodwills générés en
interne. Pour apprécier une éventuelle capitalisation, IAS 38 prescrit la distinction entre les phases
de recherche et de développement étant précisé que :
– les dépenses pour la recherche ne peuvent être capitalisées et sont systématiquement enregis-
trées en charges ;
CHAPITRE 14 – Immobilisations incorporelles (IAS 38) 85

– les frais de développement sont obligatoirement activés dès lors que six conditions sont
cumulativement remplies ;
– les marques, notices, titres de journaux et de magazines, listes de clients générés en
interne et autres éléments similaires ne peuvent faire l’objet d’aucune inscription à l’actif.

Les six conditions d’activation des frais de développement selon IAS 38


Faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l’immobilisation incorporelle en vue de sa mise en service
ou de sa vente
Intention de l’achever et de l’utiliser ou de la vendre
Capacité à l’utiliser ou à la vendre
Façon dont elle générera des avantages économiques futurs probables
Disponibilité de ressources techniques, financières et autres
Capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables

IAS 38 précise les coûts incorporables (et exclus) aux immobilisations incorporelles générées en
interne sachant que les coûts attribuables ne sont activables qu’à compter de la date de satisfac-
tion des conditions précitées sans possibilité de réincorporer les dépenses intervenues antérieure-
ment à cette date.
En définitive, une dépense afférente à un élément incorporel est enregistrée en charge (sans possi-
bilité d’être activée à une date ultérieure) à moins qu’elle ne soit incorporable à un actif incorporel
(critères de comptabilisation remplis) ou affectable en goodwill (cas d’un regroupement d’entre-
prises). Doivent également être comptabilisées en charges les dépenses de démarrage, de forma-
tion, de publicité et de promotion ainsi que les dépenses de délocalisation ou de réorganisation
partielle ou totale d’une entité.

■ L’évaluation ultérieure des immobilisations incorporelles


IAS 38 laisse à l’entité le choix entre le modèle du coût et celui de la réévaluation à l’instar
d’IAS 16 pour ce qui concerne les actifs corporels. En matière d’incorporels, l’utilisation du
modèle de la réévaluation est conditionnée à l’existence d’un « marché actif », base de référence
pour la détermination de la juste valeur. En modèle de réévaluation, le coût s’appliquera, nonobs-
tant, à une immobilisation incorporelle déterminée en l’absence de « marché actif » avec si néces-
saire la mise en œuvre de test de dépréciation selon IAS 36.
86 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

3 Amortissement, dépréciation et durée d’utilité


IAS 38 distingue les immobilisations à durée d’utilité finie et celles à durée d’utilité indéterminée.
La durée d’utilité est définie ici comme la période probable d’utilisation de l’actif ou la quantité
d’unités de production (ou similaires) attendue de son utilisation. Pour une immobilisation incorpo-
relle bénéficiant d’une protection résultant de droits contractuels ou légaux, il est précisé que :
– celle-ci pourra avoir une durée d’utilité inférieure à la durée de validité conférée par ces droits
en fonction de l’utilisation attendue de l’actif ;
– le renouvellement de droits octroyés pour une période déterminée est à prendre en compte
dans la durée d’utilité en fonction de la probabilité et du coût de reconduction.

■ Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie


Elles doivent faire l’objet d’amortissement sur la base de leur durée d’utilité, à compter de la date
de mise en service, selon le rythme de consommation de leurs avantages économiques futurs
(linaire, dégressif ou unité d’œuvre) ou selon le mode linéaire en cas d’incapacité à en faire une
évaluation fiable. La valeur résiduelle venant en déduction de la base amortissable est considérée
comme nulle à moins que l’entité n’envisage une sortie d’actif avant la fin de la durée d’utilité,
c’est-à-dire en cas d’engagement de rachat d’un tiers ou de l’existence d’un marché actif. Le plan
d’amortissement (durée, mode) doit obligatoirement faire l’objet d’un réexamen à chaque clôture,
et aux révisions subséquentes, de manière prospective, en tant que changement d’estimation.

Exemple
Au 30 juin N, l’entreprise A a procédé à l’acquisition d’une technique de production brevetée
bénéficiant d’une protection légale d’une durée de 20 années au prix de 1 000 k€. Elle estime
pouvoir utiliser cette technique de manière uniforme au cours des 15 prochaines années
correspondant au cycle habituel de renouvellement de ce type de techniques industrielles.
Répondant aux critères de reconnaissance d’IAS 38 de contrôle et de protection légale, ce
brevet est enregistré en immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie pour son coût
d’entrée de 1 000 k€. Bien que la durée de protection conférée par le brevet soit de 20 ans,
la durée d’utilité correspond ici à la durée d’utilisation estimée par l’entreprise, soit 15 ans. La
dotation aux amortissements relative à l’exercice N s’élève ainsi à : 1 000 k€/15 x (6 mois/
12 mois) = 33,3 k€.
CHAPITRE 14 – Immobilisations incorporelles (IAS 38) 87

■ Les immobilisations incorporelles à durée d’utilité indéterminée


Elles ne doivent pas être amorties mais faire systématiquement l’objet d’un test annuel de dépré-
ciation voire de tests complémentaires en cas d’indice de perte de valeur avec enregistrement de
l’éventuelle dépréciation selon les dispositions d’IAS 36. IAS 38 prescrit, en outre, un réexamen
périodique de la durée d’utilité en vue de confirmer ou d’infirmer son caractère indéterminé.

4 Informations à fournir
IAS 38 prescrit une liste d’informations à fournir en notes annexes comprenant des données chif-
frées par catégories d’immobilisation (plan d’amortissement, tableaux de variation sur l’exercice,
pertes de valeur, etc.), pour les immobilisations ayant une durée d’utilité indéterminée (valeur,
motif), acquises avec subvention publique, nanties (etc.), réévaluées ainsi que le montant des
dépenses de recherche et développement enregistré en charges.
Chapitre 15

Immeubles de placement (IAS 40)


IAS 40 porte sur le traitement comptable des immeubles de placement.

1 Définitions
Selon la définition d’IAS 40, « un immeuble de placement est un bien immobilier (terrain ou bâti-
ment – ou partie d’un bâtiment – ou les deux) détenu (par le propriétaire ou par le preneur dans
le cadre d’un contrat de location-financement) pour en retirer des loyers ou pour réaliser une plus-
value en capital ou les deux, plutôt que pour l’utiliser dans la production ou la fourniture de biens
ou de services ou à des fins administratives ou le vendre dans le cadre de l’activité ordinaire ».
De fait, sont notamment exclus du champ d’application d’IAS 40 les immeubles destinés à la vente
(IAS 2) et ceux occupés par leur propriétaire (IAS 16). IAS 16 « immobilisations corporelles »
s’applique aux biens immobiliers occupés par leur propriétaire pour être utilisés dans la production
ou la fourniture de biens ou de services ou à des fins administratives.
La norme apporte également certains commentaires s’agissant notamment des biens immobiliers à
usage mixte ou ceux assortis de services rendus par leur propriétaire.

2 Choix de la méthode comptable en régime de croisière


Les critères généraux de comptabilisation à l’actif s’appliquent aux immeubles de placement, à
savoir la probabilité pour l’entreprise d’obtenir des avantages économiques futurs et la possibilité
d’une évaluation fiable.
Si l’évaluation initiale de l’immeuble de placement doit être faite au « coût » (y compris, les coûts
de transaction), l’entreprise doit ensuite choisir comme méthode comptable soit le modèle de la
juste valeur, soit celui du coût et l’appliquer à tous ses immeubles de placement conformément à
IAS 40. En cas d’utilisation du modèle de la juste valeur, il y a lieu d’appliquer ce même modèle au
90 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

titre des droits d’utilisation du fait de contrat de location selon IFRS 16, pour les actifs répondant à
la définition des immeubles de placement d’IAS 40.

■ Le modèle de la juste valeur


L’application de ce modèle est encouragée sur la base d’une « évaluation faite par un évaluateur
indépendant ». Les variations annuelles de juste valeur transitent par le compte de résultat contrai-
rement à la réévaluation catégorielle d’IAS 16 pour les immobilisations corporelles (contrepartie en
capitaux propres).
Selon IAS 40, la juste valeur d’un immeuble de placement doit refléter les conditions de marché
avec comme meilleur indicateur les prix actuels sur un marché actif d’un bien immobilier similaire
dans la même localisation. À défaut, différentes sources sont à prendre en considération, telles
que le prix de biens immobiliers différents par leur nature ou leur localisation, des prix récents de
marchés moins actifs ou encore des projections actualisées de flux de trésorerie. Dans des cas
exceptionnels où l’entreprise est dans l’incapacité d’évaluer de façon fiable et continue la juste
valeur d’un immeuble déterminé, son évaluation doit alors être faite au coût amorti par applica-
tion d’IAS 16.

■ Le modèle du coût
L’autre choix (modèle du coût) renvoie au traitement en coût amorti des immobilisations corpo-
relles selon IAS 16, à savoir « le coût diminué du cumul des amortissements et des pertes de
valeur ».
Le choix entre ces deux modèles est fondamental sachant que l’option pour la juste valeur est sur
le principe irréversible sauf cas de transferts spécifiquement prévus par IAS 40.

3 Traitement des événements postérieurs (hors pertes


de valeur)
■ Les dépenses ultérieures
Elles doivent être activées dès lors qu’il y a un accroissement probable des avantages économiques
futurs (remplacement d’un composant, par exemple). Dans les autres cas, ces dépenses sont à
enregistrer en charge dans l’exercice de survenance (entretien quotidien, notamment).
CHAPITRE 15 – Immeubles de placement (IAS 40) 91

■ Les entrées et sorties


Les entrées et sorties de la catégorie « immeuble de placement » doivent être réalisées dès lors
qu’il y a changement d’utilisation du bien. Les autres catégories concernées sont les stocks et les
biens occupés par le propriétaire. Les transferts entre catégories se font au coût sans modification
de valeur à la date de transfert en cas d’utilisation du modèle de coût. Si l’entreprise utilise le
modèle de la juste valeur, l’écart lié à l’évaluation à la juste valeur des entrées dans la catégorie
des immeubles de placement sera enregistré en tant que réévaluation selon IAS 16 pour les biens
précédemment occupés par leur propriétaire ou dans le résultat de l’exercice dans les autres cas
(stocks et immeubles achevés).

■ Les sorties
Les sorties d’immeubles de placement (cessions, mises hors service) doivent être comptabilisées en
charge ou en produit dans le résultat de l’exercice pour le montant égal à la différence entre le
prix net de cession et la valeur comptable dudit actif.

4 Informations à fournir
IAS 40 prescrit des informations en notes annexes variables selon le modèle utilisé sachant que la
juste valeur des immeubles de placement doit être mentionnée en cas d’utilisation du modèle de
coût. Dans tous les cas, les critères de classification, les méthodes et hypothèses d’évaluation à la
juste valeur doivent être documentés avec la production de certaines données chiffrées comme les
produits locatifs et les charges opérationnelles directes ainsi que des tableaux de variations des
valeurs comptables sur la période.

Exemple
La société foncière A est investie dans 8 immeubles de rendement. Le patrimoine immobilier
est constitué de 2/3 d’immeubles de bureau et d’1/3 de locaux d’activité. Dans ses comptes
consolidés en IFRS, la société A a choisi d’évaluer ses immeubles de placement selon le
modèle de la juste valeur d’IAS 40. Les valeurs de marché issues des expertises immobilières
réalisées au 31/12/N sont les suivantes :
92 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

En k€ Expertise immobilière indépendante


No Type Valeur de marché Valeur de marché
01/01/N 31/12/N
Immeuble 1 Bureaux 1 600 1 800
Immeuble 2 Bureaux 3 200 3 200
Immeuble 3 Bureaux 2 500 2 800
Immeuble 4 Bureaux 850 1 000
Immeuble 5 Bureaux 420 450
Immeuble 6 Locaux d’activité 1 450 1 300
Immeuble 7 Locaux d’activité 1 150 1 200
Immeuble 8 Locaux d’activité 950 900
Total patrimoine immobilier 12 120 12 650

Les variations annuelles de juste valeur sont ainsi enregistrées dans le compte de résultat de
l’exercice N pour un montant de 530 k€ correspondant à la différence entre la valeur de
marché du 31/12/N (12 650 k€) et celle du 01/01/N (12 120 k€).
Chapitre 16

Contrats de location (IFRS 16)


IFRS 16 traite de la comptabilisation et de la présentation des contrats de location.

1 Définition
Selon IFRS 16, un contrat de location est un accord par lequel il y a cession du droit d’utiliser un
bien pour une certaine durée moyennant une contrepartie.

2 Identification d’un contrat de location


À l’origine du contrat, il convient d’identifier si celui-ci relève bien d’un contrat de location tel que
défini par IFRS 16, c.-à.-d. le droit d’utiliser un bien déterminé sur la durée d’utilisation. Pour ce
faire, l’annexe B donne des critères d’appréciation à partir du droit pour le preneur d’obtenir la
quasi-totalité des avantages économiques associés et celui de décider de l’utilisation du bien.

Bien déterminé En principe, il est déterminé explicitement dans le contrat ou


implicitement lors de la mise à disposition du bien. Le droit d’utiliser un
bien déterminé n’est pas reconnu en cas de droit substantiel de
substitution du bien par le fournisseur en cours d’utilisation.
Droits d’obtenir les Les avantages économiques peuvent être directs, indirects liés à la
avantages économiques production principale, à des sous-produits et aux transactions
pendant la durée commerciales liées à l’utilisation ou la location du bien. Exemple : usage
d’utilisation du bien exclusif du bien par le client pendant toute la durée d’utilisation.
Droit de décider de Il est constitué au bénéfice du client si :
l’utilisation du bien – le droit d’exploitation du bien revient au client sans possibilité par le
fournisseur en cours d’utilisation de modifier les consignes d’exploitation ;
– la conception du bien par le client prédétermine son usage et sa finalité
pendant toute la durée d’utilisation.
94 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

IFRS 16 prescrit de comptabiliser séparément les composantes locatives du contrat de celles qui ne
le sont pas – ex. : contrat de services – tout en laissant la faculté d’une comptabilisation de
l’ensemble en tant que contrat de location unique par mesure de simplification.
La durée du contrat correspond à la durée non résiliable ajustée le cas échéant des options quasi
certaines de prorogation ou de non-résiliation.

3 Traitement chez le preneur


■ Exemption de comptabilisation selon IFRS 16
Le preneur a la possibilité de ne pas « retraiter » : d’une part, les contrats de location à court
terme, c’est-à-dire, d’une durée inférieure ou égale à 12 mois et sans option d’achat et d’autre
part, ceux dont le bien loué est de faible valeur en valeur à neuf (environ 5 000 USD). Dans ce
cas, les loyers sont enregistrés en principe en charge de manière linéaire sur la durée du contrat
sauf autre méthode systématique si plus appropriée.

■ Comptabilisation initiale et ultérieure


À l’origine du contrat, il y a lieu de comptabiliser :
– un actif au titre du droit d’utilisation au coût comprenant l’obligation locative majorée le
cas échéant des paiements de loyers déjà versés nets des éventuels paiements reçus du bailleur,
des coûts directs initiaux et des coûts éventuels de démantèlement/remise en état du bien ;
– l’obligation locative correspondant à la valeur actualisée au taux implicite du contrat ou à
défaut au taux d’emprunt marginal, des loyers futurs, qu’ils soient fixes ou variables uniquement
selon un indice ou un taux. S’y ajoutent certains montants éventuels dès lors qu’ils sont raison-
nablement certains (ex. : option d’achat évaluée au prix d’exercice, pénalités de résiliation
anticipée).
L’évaluation ultérieure de l’actif est faite en principe selon le modèle du coût avec amortisse-
ment au titre du droit d’utilisation selon IAS 16 et en tenant compte le cas échéant de la durée
d’utilité en cas d’option d’achat en fin de contrat. Les pertes de valeur sur cet actif suivent les
dispositions d’IAS 36.
L’évaluation ultérieure de l’obligation locative prend en compte les variations de la valeur
comptable de la dette selon une méthode comparable à celle du coût amorti au TIE (augmenta-
tions liées aux intérêts de la période à taux constant avec en contrepartie une charge financière ;
réductions consécutives aux paiements des loyers ; éventuelles réévaluations comme la variation
d’indice des loyers).
CHAPITRE 16 – Contrats de location (IFRS 16) 95

Exemple
La société A identifie en tant que contrat de location, le contrat relatif à la machine A d’une
valeur de 600 k€ correspondant aux redevances annuelles actualisées de 140 k€ sur une
durée de 5 ans au taux implicite de 5,37 % (valeur de rachat nulle en fin de contrat). Ce
contrat a été mis en place au 1 er janvier grâce à l’intervention d’un courtier ayant facturé des
frais d’un montant de 50 k€. La durée d’utilité de la machine est estimée à 7 ans en linéaire.
L’échéancier donné par le loueur est le suivant :

En k€ Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5


Redevance annuelle 140,0 140,0 140,0 140,0 140,0
Amortissement du capital 107,8 113,6 119,7 126,1 132,8
Charges financières 32,2 26,4 20,3 13,9 7,2

Il correspond à un emprunt de 600 k€ à annuités constantes de 140 k€ sur 5 ans au taux


d’intérêt de 5,37 %.
Dans notre exemple simplifié, il n’est pas tenu compte des impôts différés.
Les retraitements dans le compte de résultat : compte tenu d’une durée d’utilité estimée à
7 ans, la machine A d’un coût initial de 650 k€ (600 k€ + frais de courtage de 50 k€) doit
faire l’objet d’une dotation annuelle aux amortissements de 92,9 k€ pendant 7 années. Les
charges financières correspondent au montant des intérêts relatifs à un emprunt de 600 k€ à
annuités constantes de 140 k€ sur une durée de 5 années au taux de 5,37 %.

Montants en k€ Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7


Redevances 140,0 140,0 140,0 140,0 140,0 - -
annulées 50,0
Charge capitalisée – 92,9 – 92,9 – 92,9 – 92,9 – 92,9 – 92,9 – 92,9
Amortissement – 32,2 – 26,4 – 20,3 – 13,9 – 7,2 - -
Intérêt financier 64,9 20,7 26,8 33,2 40,0 – 92,9 – 92,9
Effet sur le résultat

Les retraitements au niveau du bilan : la machine A est inscrite à l’actif pour son droit d’utili-
sation d’une valeur brute de 650 k€ (obligation locative de 600 k€ majorée des coûts initiaux
de 50 k€). Sa valeur nette comptable tient compte de l’amortissement linéaire de 92,9 k€ par
an. Au passif, la dette financière d’un montant de 600 k€ fait l’objet d’un amortissement
96 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

selon la méthode du coût amorti au TIE (cf. IFRS 9). À compter de l’année 2, les réserves sont
incrémentées des impacts en résultat des retraitements de l’année précédente en supposant
une affectation en réserves de la totalité du résultat de l’exercice.

Montants en k€ Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7


Valeur nette 557,1 464,2 371,5 278,6 185,7 92,9 -
comptable
Capitaux propres (1) 64,9 85,6 112,5 145,7 185,7 92,9 -
Dettes financières (2) 492,2 378,6 259,0 132,9 - - -
Capitaux
permanents (1) + (2) 557,1 464,2 371,5 278,6 185,7 92,9 -

■ Présentation dans les états financiers


Dans l’état de situation financière, l’entité doit présenter séparément des autres actifs et
passifs, d’une part l’actif au titre des droits d’utilisation et d’autre part les obligations locatives. À
défaut, il doit être précisé en annexe les postes comprenant ces montants. Dans l’état du
résultat net et des autres éléments du résultat global, l’entité doit présenter séparément la
charge d’amortissement de l’actif et la charge d’intérêt de l’obligation locative à classer en résultat
financier.
Des informations en annexe sont requises pour apprécier l’incidence des contrats de location sur
les états financiers telle que par exemple, les échéanciers des obligations locatives.

4 Traitement chez le bailleur


Pour le bailleur, IFRS 16 a maintenu la distinction d’IAS 17 entre locations-financement et loca-
tions simples en fonction du degré de prise en charge par les parties des risques et avantages liés
à la propriété de l’actif. En cas de transfert de la quasi-totalité des risques et avantages au
preneur, le contrat sera considéré comme une location-financement, dans le cas contraire,
comme une location simple. Dans cette analyse, la substance de la transaction prime sur la forme
du contrat. IFRS 16 reconduit les critères indicatifs de classification d’IAS 17 : transfert automatique
de la propriété du bien au preneur en fin de contrat, existence d’une option d’achat suffisamment
incitative, durée du contrat de location couvrant la majeure partie de la durée de vie économique
de l’actif, etc. La comptabilisation des contrats de location dépend de leur nature.
CHAPITRE 16 – Contrats de location (IFRS 16) 97

Contrat de location- Enregistrement en créances à hauteur de l’investissement net.


financement Enregistrement du remboursement en principal et des produits financiers sur la
base d’un taux de rentabilité périodique constant.
Contrat de location Comptabilisation des revenus locatifs en produit sur une base linéaire sauf
simple répartition systématique plus appropriée.
Amortissement des actifs loués en cohérence avec les autres actifs avec la
dotation en charge.

Des informations en annexe sont requises pour apprécier l’incidence des contrats de location
sur les états financiers.
Chapitre 17

Transactions et soldes en monnaie


étrangère (IAS 21)
IAS 21 traite de la comptabilisation des transactions et des soldes en monnaie étrangère, de la conversion
dans les états financiers des résultats et de la situation financière des entités étrangères (filiales, co- entre-
prises, entreprises associées) et de la conversion des états financiers en cas d’utilisation d’une monnaie de
présentation différente de la monnaie de fonctionnement. IAS 21 ne s’applique pas en général aux instru-
ments financiers dérivés en monnaie étrangère et à la comptabilité de couverture pour les éléments en
monnaie étrangère.

1 Définitions
IAS 21 définit la monnaie de fonctionnement comme celle de l’environnement économique prin-
cipal dans lequel l’entité exerce ses activités. De son côté, la monnaie de présentation est celle
utilisée pour la présentation des états financiers. Les éléments monétaires (créances d’exploitation,
dettes fournisseurs, dettes relatives au personnel, etc.) confèrent des droits de recevoir ou impo-
sent une obligation de livrer un nombre déterminé ou déterminable d’unités monétaires. À
l’inverse, les éléments non monétaires couvrent notamment le goodwill, les stocks, les immobilisa-
tions incorporelles et corporelles.

2 Présentation des transactions en monnaie étrangère


dans la monnaie fonctionnelle
Lors de sa comptabilisation initiale, une transaction en monnaie étrangère doit être enregistrée
au cours de change à la date de la transaction. Sauf importantes fluctuations, il est admis l’utilisa-
tion de cours de change moyen (ex. : semaine ou mois) pour la conversion des transactions inter-
venues sur une même période.
100 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Lors de chaque clôture ultérieure, les éléments monétaires ou non sont comptabilisés comme
suit :

Nature Modalités de comptabilisation


Éléments monétaires Cours de clôture
Éléments non monétaires Cours initial de transaction (au coût historique ou à la juste valeur selon le cas)

Les écarts de change résultant du règlement d’éléments monétaires ou de leur conversion à la


clôture doivent être comptabilisés dans le résultat net à l’exception de ceux faisant partie d’un
investissement net à l’étranger (ex. : filiales).
Les écarts de charge portant sur des éléments non monétaires comptabilisés en autres éléments
du résultat global (ex. : réévaluation catégorielle d’immobilisations corporelles selon IAS 16)
doivent être comptabilisés en autres éléments du résultat global.
En cas de changement de monnaie fonctionnelle, celui-ci doit faire l’objet d’un traitement pros-
pectif, par conversion de l’ensemble des éléments au cours de change à la date du changement.

Exemple
Le 15 novembre N, la société A achète une matière consommable pour un montant de 150 k$
USD auprès d’un fournisseur américain. À la même date, elle vend une prestation à un client
canadien pour un montant de 240 k$ CAD. Selon les conditions habituelles, les règlements de
ces deux transactions interviendront respectivement le 31 décembre N et le 31 janvier N + 1.
Les cours de change des dollars américains et canadiens sont les suivants :

Devises Cours de change au 15 novembre N Cours de change au 31 décembre N


étrangères
Dollar américain 1 € = 1,5 $ USD 1 € = 1,4 $ USD
Dollar canadien 1 € = 1,2 $ CAD 1 € = 1,3 $ CAD

Comptabilisation initiale au 15 novembre N


Dette sur le fournisseur américain (150 k$ USD/1,5) : 100 k€
Créance sur le client canadien (240 k$ CAD/1,2) : 200 k€
Comptabilisation ultérieure au 31 décembre N
CHAPITRE 17 – Transactions et soldes en monnaie étrangère (IAS 21) 101

Paiement de la dette sur le fournisseur américain pour 107 k€ (150 k$ USD/1,4) avec consta-
tation d’une perte de change de 7 k€ (100 – 107) dans le résultat.
Conversion au cours de clôture de la créance sur le client canadien (240 k$ CAD/1,3) : 185 k€
avec constatation d’une perte de change de 15 k€ en résultat.

3 Utilisation d’une monnaie de présentation autre que


la monnaie fonctionnelle
En cas de monnaie de présentation différente de la monnaie fonctionnelle, les résultats et la situa-
tion financière de l’entité doivent être convertis comme suit :

Nature Modalités de conversion


(dans la monnaie de présentation)
Actifs et passifs Cours de clôture
Charges et produits Cours moyen de période

Les écarts de change en résultant doivent être comptabilisés en autres éléments du résultat
global.
En économie d’hyperinflation, il y a lieu d’appliquer préalablement les retraitements d’IAS 29
avant de procéder à une conversion spécifique de tous les éléments au cours de clôture selon les
modalités prévues par IAS 21 (§ 42).
En cas de sortie d’un établissement à l’étranger (ex. : cession d’une filiale), les écarts de change
correspondant cumulés dans les capitaux propres consolidés de l’entité (autres éléments de
résultat global) doivent être reclassés en résultat net.

Exemple
La société M convertit dans ses comptes consolidés présentés en euros, selon la méthode dite
du cours de clôture, les résultats et la situation financière libellés en KD de l’entité étrangère A
détenue à 80 %. Cette conversion se traduit par la constatation en autres éléments du
résultat global d’un écart de conversion de 406 k€. Cet écart est lié à la conversion de
l’actif net d’ouverture au cours de clôture et à la différence de conversion du résultat entre le
cours de clôture (bilan) et le cours moyen (compte de résultat).
102 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Entité A En Cours de En Quote-part Écart de conversion


(autonome) devise conversion euros (80 %)
Actif net 5 000 0,75 (ouverture) 3 750 k€ 3 000 k€ (1) 400 k€
d’ouverture KD [5 000 x 0,85 x 80 % –
(1)]
Résultat de 150 KD 0,80 (moyen) 120 k€ 96 k € (2) 6 k€
l’exercice [150 x 0,85 x 80 % –
(2)]
Actif net de 5 150 0,85 (clôture) 4 378 k€ 3 502 k€ (3) 406 k€
clôture KD (3) – [(1) + 2)]

4 Informations à fournir
IAS 21 prescrit en notes annexes certaines informations comprenant essentiellement :
– le montant des écarts de change comptabilisés dans le résultat et de ceux inscrits en autres
éléments du résultat global avec réconciliation entre l’ouverture et la clôture ;
– la monnaie de présentation utilisée si celle-ci est différente de la monnaie fonctionnelle
(raisons) ;
– le changement de monnaie de présentation avec motifs de changement.
Chapitre 18

Dépréciation d’actifs (IAS 36)


IAS 36 traite de la dépréciation des actifs autres que ceux couverts par une autre norme. Autrement dit, la
norme s’applique principalement aux actifs corporels et incorporels. La dépréciation des actifs financiers
relève d’IFRS 9.

1 Définitions et principes généraux


Selon IAS 36, un actif est déprécié lorsque sa valeur comptable est supérieure à sa valeur recou-
vrable. La valeur recouvrable est définie ici comme la valeur la plus élevée entre le prix de vente
net des coûts de sortie (« juste valeur diminuée des coûts de la vente ») et sa valeur d’utilité.
Cette dernière n’est autre que la valeur actuelle des flux futurs estimés attendus de l’utilisation
continue d’un actif et de sa sortie à la fin de sa durée d’utilité.
Le processus de dépréciation d’IAS 16 se décompose en trois étapes qui consistent en l’identifica-
tion des actifs susceptibles d’avoir subi une perte de valeur, l’évaluation de leur valeur recouvrable
et la comptabilisation de la perte de valeur. Ce processus suppose aussi la détermination des
unités génératrices de trésorerie (UGT) à partir desquelles seront réalisés, si nécessaire, les tests
de dépréciation au niveau des groupes d’actifs.

2 Identification des actifs ayant pu subir une perte


de valeur
À chaque clôture, les tests de dépréciation ne sont à réaliser que s’il existe un indice de perte de
valeur des actifs à l’exception des goodwills issus de regroupements d’entreprises et des actifs
incorporels à durée d’utilité indéterminée pour lesquels un test annuel de dépréciation est systé-
matiquement obligatoire. Pour ce faire, IAS 36 liste les principales sources d’informations externes
et internes à partir desquelles l’entreprise sera susceptible de détecter des pertes de valeur.
104 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Indices externes Indices internes


Diminution accrue de la valeur d’un actif Obsolescence ou dégradation physique
Changements significatifs dans l’environnement Changements significatifs dans l’utilisation
technologique, économique ou juridique d’un actif tels que plans d’abandon ou de
restructuration d’activité
Augmentation des taux d’intérêt du marché ayant un
impact probable sur le taux d’actualisation entrant dans le
calcul de la valeur recouvrable
Valeur comptable de l’actif supérieure à sa valeur boursière Moindre performance économique de l’actif

3 Évaluation de la valeur recouvrable


La valeur recouvrable est égale à la valeur la plus élevée entre le prix de cession net et la valeur
d’utilité de l’actif ou du groupe d’actifs (UGT).

■ Le prix de cession net de frais de sortie


Il résulte soit d’un accord de vente, soit du cours actuel ou des transactions récentes sur un
marché actif, ou bien encore de transactions récentes relatives à des actifs similaires dans le
même secteur d’activité.

■ La valeur d’utilité
Elle nécessite la détermination des flux futurs de trésorerie et le taux d’actualisation utilisable. Les
flux futurs de trésorerie doivent être établis sur la base de prévisions récentes, raisonnables et
documentées issues de projections budgétaires, au maximum, sur un horizon de 5 ans avec extra-
polation pour les années suivantes. Elles doivent inclure :
– d’une part, les flux liés à l’utilisation de l’actif dans son état actuel hors effet des éventuelles
restructurations ou dépenses d’investissement futures et avant frais financiers et impôt ;
– et, d’autre part, ceux liés à sa sortie à la fin de la durée d’utilité, à savoir le montant net des frais
de sortie attendu dans le cadre d’une transaction réalisée à des conditions normales de marché.
Le taux d’actualisation est déterminé avant impôt, sur la base de taux de marché et en prenant en
compte les risques spécifiques de l’actif et non intégrés dans les flux futurs.
Sur ces bases et en cas d’indice de perte de valeur, IAS 36 exige une estimation de la valeur recou-
vrable de l’actif pris individuellement ou, si impossibilité, de l’UGT à laquelle appartient l’actif
CHAPITRE 18 – Dépréciation d’actifs (IAS 36) 105

considéré. L’UGT est définie comme le plus petit groupe d’actifs dont les flux de trésorerie sont
largement indépendants de ceux des autres actifs. En cohérence avec sa valeur recouvrable, la
valeur comptable d’une UGT comprend les différents actifs (y compris le goodwill) qui peuvent lui
être directement et raisonnablement affectés de manière permanente.

4 Comptabilisation des pertes de valeur (et reprises)


Une perte de valeur doit être comptabilisée pour un actif ou une UGT dès lors que sa valeur
recouvrable est inférieure à sa valeur comptable comme suit :
– pour un actif individuel, en charge ou en diminution de l’écart de réévaluation pour les immobi-
lisations corporelles ayant fait l’objet d’une réévaluation selon IAS 16 ;
– pour une UGT, prioritairement au goodwill affecté puis aux autres actifs de l’UGT au prorata de
leur valeur comptable.
À chaque clôture, l’entreprise doit identifier les indices internes et externes indiquant potentielle-
ment une remise en cause des pertes de valeur antérieurement comptabilisées. Si tel est le cas,
une reprise de perte de valeur doit être constatée :
– sauf pour les goodwills pour lesquels toute reprise est interdite ;
– à hauteur de la valeur recouvrable nouvellement déterminée ;
– dans la limite de la valeur nette comptable de l’actif hors impairment ;
– et avec un ajustement prospectif du plan d’amortissement.
Cette reprise est constatée en produit sauf cas de réévaluation précitée (augmentation de l’écart
de réévaluation) et, s’agissant d’une UGT, répartie aux actifs autres que le goodwill au prorata de
leur valeur comptable.

Exemple
Une entreprise est amenée à la clôture de l’exercice N à traiter deux cas différents :
a) Elle dispose d’une UGT A d’une valeur comptable de 12 000 k€ composée d’un goodwill
affecté de 1 000 k€ et de deux actifs industriels de 8 000 k€ et 3 000 k€. Dans le cadre du
test d’impairment réalisé à la clôture N, elle a ainsi évalué la valeur de marché de l’UGT A
pour 10 000 k€ et sa valeur d’utilité pour 10 800 k€ sur la base de l’actualisation des flux
nets de trésorerie des 5 prochaines années (total [1] = 4 133 k€) et d’une valeur terminale de
6 667 k€.
106 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

UGT A (en k€) Projections sur 5 années


Excédent de trésorerie d’exploitation 1 2 3 4 5
Coefficient d’actualisation (taux de 10 %) 1 000 1 050 1 100 1 150 1 200
Flux de trésorerie actualisés Total [1] = 3 790 0,91 0,83 0,75 0,68 0,62
909 868 826 785 745

La valeur recouvrable de l’UGT A ressort ainsi à 10 800 k€, d’où une perte de valeur en N
de 1 200 k€ (12 000 k€ – 10 800 k€). Celle-ci est ainsi affectée comme suit :
– pour 1 000 k€ au goodwill (suppression) ;
– puis pour le solde de 200 k€ proportionnellement à la valeur comptable des deux
actifs industriels, soit 145 k€ pour le premier (200 k€ x 8 000 k€/11 000 k€) et 55 k€ pour le
second (200 k€ x 3 000 k€/11 000 k€).
b) Elle détient un actif B d’une valeur comptable de 100 k€ ayant fait l’objet à l’origine d’un
amortissement linéaire sur une durée de 5 années, soit une dotation annuelle de 20 k€. À
l’issue du premier exercice N – 1, une perte de valeur de 30 k€ a été comptabilisée. Du fait
de cette dépréciation, la base amortissable a été ramenée de 100 k€ à 70 k€. Le plan d’amor-
tissement est modifié, de manière prospective. La dotation annuelle pour N est désormais
de 17,5 k€ (70 k€/4 ans) en supposant que la durée résiduelle de 4 années correspond à la
durée d’utilité de l’actif B.

5 Informations à fournir
IAS 36 prescrit une liste d’informations à fournir en notes annexes avec globalement :
– le montant des pertes de valeur (et reprises) de l’exercice pour chaque catégorie d’actif et par
segments opérationnels présentés selon IFRS 8 ;
– des informations détaillées (circonstances, montant, nature, etc.) en cas de pertes significatives
de la valeur individuelle d’un actif isolé ou d’une UGT, voire de celle cumulée pour l’ensemble
des actifs ;
– des données complémentaires en présence de goodwills ou d’immobilisations incorporelles à
durée d’utilité indéterminée affectées aux UGT.
Chapitre 19

Avantages au personnel (IAS 19)


IAS 19 traite de l’évaluation, de la comptabilisation et de la présentation des avantages au personnel hors
ceux relevant d’IFRS 2.

1 Définitions
IAS 19 définit différents types d’avantages au personnel : les avantages à court terme des salariés
en activité, les avantages postérieurs à l’emploi, les autres avantages à long terme, les indemnités
de fin de contrat de travail.
Pour la deuxième catégorie citée, IAS 19 distingue, en outre, les régimes à cotisations définies de
ceux à prestations définies. Le régime à cotisations définies est celui par lequel l’entreprise verse
des cotisations définies à une entité distincte en charge de servir les avantages postérieurs à
l’emploi. De fait, les engagements juridiques ou « implicites » de l’entreprise sont limités aux coti-
sations versées. A contrario, dans les régimes à prestations définies, l’entreprise s’engage à assurer
les prestations convenues à son personnel en activité ou retraité assumant ainsi les risques actua-
riels et de placement.

2 Les avantages postérieurs à l’emploi


Les avantages postérieurs à l’emploi désignent les avantages du personnel payables postérieurement
à la cession de l’emploi en dehors des indemnités de fin de contrat. Il s’agit notamment des pensions
et autres prestations de retraite, assurance-vie et assistance médicale postérieures à l’emploi.

■ Les régimes à cotisations définies


Ils font l’objet d’une comptabilisation directe car l’engagement financier de l’entreprise correspond
aux versements de cotisations effectués. IAS 19 prescrit la comptabilisation des cotisations
108 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

payables en contrepartie des services rendus par le salarié sans actualisation sauf si leur paiement
doit intervenir plus de douze mois après la clôture. Le montant correspondant comptabilisé en
charge doit faire l’objet d’une mention dans les notes annexes.

■ Les avantages postérieurs à l’emploi en régime à prestations définies


Ils donnent lieu à comptabilisation de l’obligation juridique et implicite résultant des usages de
l’entreprise compte tenu des risques actuariels et de placements assumés par l’entreprise. La
comptabilisation consiste en l’utilisation de la méthode des unités de crédit projetées et de techni-
ques actuarielles pour son évaluation.
Pour déterminer le montant net du passif à comptabiliser, la démarche consiste, en substance, à
déterminer la valeur actualisée de l’obligation brute au titre des prestations définies et à déduire
le cas échéant la juste valeur des éventuels actifs de couverture (fonds dédiés aux versements des
prestations). Globalement, le compte de résultat doit présenter séparément le coût des services, le
coût financier (taux d’actualisation à l’ouverture X valeur actualisée de l’obligation) et le rende-
ment des éventuels actifs.
L’évaluation de la valeur actualisée de l’obligation résulte de l’utilisation de la méthode des
unités de crédit projetées selon laquelle chaque période de service ouvre une unité supplémen-
taire de droits à prestations. L’obligation finale résulte de l’évaluation séparée de ces unités avec
mise en œuvre d’hypothèses actuarielles. Pour ce faire, IAS 19 reconnaît uniquement une
méthode rétrospective avec salaire de fin de carrière. Autrement dit, la détermination des
droits est réalisée sur la base des services rendus (passés et non futurs) à la date de clôture, à
savoir : leur affectation aux périodes de services passés selon la formule de calcul du régime de
prestations applicable ou plus exceptionnellement par linéarisation au prorata des années de
service (régime à prestations fortement progressives).

Engagement (E) = droits acquis (D) x probabilité de versement (P) x actualisation (A)
(D) quantité de droits acquis à la clôture multipliée par le salaire estimé de fin de carrière
(P) probabilité liée à la mortalité et au turn-over
(A) voir ci-après le taux d’actualisation à retenir

S’agissant des hypothèses actuarielles, IAS 19 requiert qu’elles soient objectives et mutuelle-
ment compatibles, quelle que soit leur nature, c’est-à-dire financières (taux d’actualisation, niveau
de progression des salaires, etc.) comme démographiques (turnover, mortalité, etc.). Le taux
d’actualisation financière à retenir doit être arrêté sur la base d’un taux de marché de clôture
CHAPITRE 19 – Avantages au personnel (IAS 19) 109

(obligations d’entreprises de première catégorie ou, à défaut, obligations d’état). Selon la commis-
sion comptable commune de la CNCC et du CSOEC (EC-2018-17), en contexte français, le taux
de rotation du personnel doit comprendre seulement les prévisions de démission.

Traitement comptable des écarts actuariels : IAS 19 prescrit l’enregistrement des écarts actua-
riels hors du résultat net, c’est-à-dire, directement dans les autres éléments du résultat global.

IAS 19 apporte également des précisions sur l’évaluation à la juste valeur, le rendement et la
comptabilisation des actifs de couverture ainsi que sur les effets des regroupements d’entreprises
et les réductions, liquidations et compensations de régime de prestations avant de terminer par la
liste des informations détaillées à fournir en notes annexes.

3 Les avantages à court terme


Ils désignent les avantages dus intégralement dans les 12 mois qui suivent la fin de l’exercice au cours
duquel les services correspondants ont été rendus. Ils comprennent les salaires, les rémunérations, les
cotisations, les congés payés et la maladie, l’intéressement, les primes et les avantages non moné-
taires consentis aux salariés en activité. Selon IAS 19, les avantages à court terme sont généralement
évalués sans actualisation et comptabilisés immédiatement en contrepartie des services rendus.

4 Les autres avantages à long terme


Les autres avantages à long terme (absences rémunérées de longue durée, jubilés, rémunérations
différées à plus de douze mois) suivent un traitement plus simple que les avantages postérieurs à
l’emploi (prestations définies). En effet, IAS 19 impose une méthode simplifiée consistant en la compta-
bilisation immédiate des écarts actuariels (sans application du corridor) et du coût des services passés.

5 Les indemnités de fin de contrat de travail


Elles diffèrent des autres avantages au personnel dans la mesure où l’avantage naît de la rupture
du contrat et non de l’activité du salarié. IAS 19 prescrit la comptabilisation de ces indemnités :
– en cas de cession d’activité d’un salarié à l’initiative de l’employeur avant l’âge normal de son
départ à la retraite ;
– en cas d’indemnités dues suite à une offre faite pour encourager les départs volontaires.
110 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Dans ces situations, l’engagement de l’entreprise n’existe que dans le cas d’un plan formalisé et
détaillé de licenciement sans possibilité de rétraction comprenant des informations minimales
(effectif concerné, indemnités prévues, date de mise en œuvre, etc.). Les indemnités doivent alors
être évaluées sur la base d’une actualisation si elles sont exigibles au-delà de douze mois de la
date de clôture et du nombre attendu de personnes susceptibles d’accepter l’offre.
En France, les régimes nationaux de prestations sont essentiellement à cotisations définies de sorte
que les indemnités de fin de carrière constituent, le plus souvent, un des seuls engagements à presta-
tions définies. À la différence des normes IFRS, la comptabilisation des engagements de retraite est
considérée comme une méthode de référence selon le PCG applicable dans les comptes individuels
et consolidés français. En outre, une recommandation no 2003-R.01 de l’ANC préconise la comptabili-
sation, dans les comptes individuels et consolidés, des engagements de retraites et avantages assimilés
avec, pour les entités de plus de 250 salariés, l’utilisation d’une méthode d’évaluation actuarielle.

Exemple
Calcul des indemnités de fin de carrière (IFC)
L’entreprise A procède au calcul de l’engagement individuel IFC pour un départ à la retraite à
l’âge de 67 ans d’un cadre, âgé de 47 ans, ayant 12 années d’ancienneté et un salaire
mensuel de 3 000 € au 31.12.N. L’entreprise ne couvre pas ses engagements IFC par des
actifs de couverture. La convention collective applicable aux cadres de l’entreprise donne
droit, par tranche de 10 années d’ancienneté, aux montants suivants d’indemnité :

Ancienneté Montant de l’indemnité


10 ans 1 mois
20 ans 2,5 mois
30 ans 4,5 mois
40 ans 6 mois

Les hypothèses actuarielles sont les suivantes :


– taux d’actualisation : 4 % ;
– progression des salaires : constant 2 % par an ;
– rotation du personnel : constant 3 % par an ;
– probabilité d’être en vie à 67 ans : 93 %.
CHAPITRE 19 – Avantages au personnel (IAS 19) 111

Calcul de l’engagement IFC


En France, les IFC sont acquises sous conditions de présence du salarié à l’âge de la retraite ;
d’où, l’application d’une linéarisation des droits.
Salaire projeté de fin de carrière : 3 000 € x 1,02 (67 – 47) = 4 458 €
Avec une évolution salariale annuelle de 2 % sur 20 ans.
Montant de l’indemnité en cas de départ à 67 ans : 4,5 mois x 4 458 € = 20 060 €
32 années d’ancienneté à l’âge de départ à la retraite (67 ans) donnent droit à 4,5 mois
(67 – 47)
Probabilité de versement : (100 % – 3 %) x 93 % = 50,57 %
(Probabilité liée au turnover x Probabilité liée à la mortalité)
– (67 – 47)
Coefficient d’actualisation applicable : 1,04 = 0,4564
Pour une indemnité à verser dans 20 ans avec un taux d’actualisation de 4 %.
La valeur actuelle probable de l’indemnité actualisée (VAP) s’élève donc à : 20 060 x 50,57 %
x 0,4564 = 4 630 €.
S’agissant d’indemnités conditionnelles versées en une seule fois à l’âge de départ à la
retraite, l’engagement brut IFC correspondant aux droits acquis au 31.12.N s’établit ainsi à :
4 630 € x 12 ans/32 ans = 1 736 €.
Source : Revue du financier, no 154.
Chapitre 20

Provisions et passifs (actifs) éventuels


(IAS 37)
IAS 37 traite de la comptabilisation et de l’information à fournir pour les provisions, les passifs et actifs éven-
tuels hormis quelques exceptions.

1 Définitions et critères de comptabilisation


Dans la version actuelle d’IAS 37, les provisions sont, en effet, définies comme des passifs dont
l’échéance ou le montant est incertain.
Par ailleurs, les critères de comptabilisation des provisions sont au nombre de trois, à savoir :
– l’existence d’une obligation actuelle de l’entreprise résultant d’événements passés (a) ;
– la probabilité d’une sortie de ressources pour satisfaire l’obligation (b) ;
– la possibilité d’une estimation fiable (c).
IAS 37 distingue les provisions, des passifs et des passifs éventuels suivant le degré de certi-
tude du montant et de l’échéance ainsi que de la nature de l’obligation.

Provision Passif Passif éventuel*


Échéance, Échéance ou montant Échéances et N/A en principe (non connus de
montant incertain mais estimé de montants certains façon fiable)
façon fiable
Nature de Actuelle : – Potentielle dont l’ existence
l’obligation – juridique : contrat, sera confirmée par des
résultant dispositions légales ou événements futurs incertains
d’événements réglementaires et autres ; non totalement contrôlés par
passés l’entreprise.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
114 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
– ou implicite : pratiques – Ou actuelle mais ne
passées vis-à-vis des tiers remplissant pas les critères de
comptabilisation définis ci-avant
(b) et (c).
Traitement Comptabilisation séparée Comptabilisation en Pas de comptabilisation.
comptable des provisions dettes ou charges à Mention uniquement en notes
payer annexes
Exemples Coûts de dépollution ou de Coût à venir d’équipement des
démantèlement d’une usines en filtre à fumée pour
installation résultant de faire face à une obligation
dommages passés future

* Non comptabilisable, un passif éventuel n’est autre qu’un passif potentiel résultant d’événements passés
dont l’existence ne sera confirmée que par des événements futurs incertains non totalement contrôlés par
l’entreprise. Exemple : action en justice dont le dénouement est incertain.

2 Modalités d’évaluation
L’évaluation de la provision doit être faite sur la base d’un jugement visant à déterminer la meil-
leure estimation du montant permettant de libérer l’entreprise de son obligation et, en cas d’incer-
titudes, selon une méthode statistique de pondération des résultats en fonction de leur probabi-
lité, méthode dite « de la valeur attendue ». Revue et ajustée si nécessaire à chaque clôture, cette
évaluation doit tenir compte des risques et incertitudes sur la base d’une certaine prudence et des
événements futurs attendus pouvant objectivement affecter l’obligation. Elle doit comprendre, en
outre, une actualisation des décaissements futurs si cela est significatif, sans prise en compte
d’éventuelles sorties d’actif associées, ni de compensation avec des remboursements « quasi-
certains » en vertu, par exemple, de contrat d’assurance, de clause d’indemnisation, etc. Dans ce
dernier cas, un actif distinct devra être enregistré dans la limite du montant de la provision consti-
tuée. IAS 37 donne trois cas d’applications spécifiques de ces règles de provisionnement. Cela
concerne :
– l’interdiction de constituer des provisions sur pertes opérationnelles futures (application des tests
de dépréciation d’actifs selon l’IAS 36) ;
– l’enregistrement de provision sur les contrats déficitaires exécutés ;
– des conditions précises de constitution des provisions pour restructuration. Elles font référence
principalement à l’existence d’un plan formalisé et détaillé (activité, sites, effectifs, dépenses,
CHAPITRE 20 – Provisions et passifs (actifs) éventuels (IAS 37) 115

date de mise en œuvre) et connu des intéressés (annonce, commencement d’exécution du


plan). En outre, les dépenses visées doivent être directement liées à la restructuration.

IFRIC 21 – Taxes
Selon l’interprétation IFRIC 21, le fait générateur de l’obligation créant un passif au titre d’une
taxe due est l’activité rendant cette taxe exigible. Celui-ci est prévu par les dispositions légales
ou réglementaires.
Ainsi, si l’activité rendant la taxe exigible est la génération de produits au cours de la période
en cours et que la base de calcul de cette taxe correspond aux produits générés au cours
d’une période antérieure, le fait générateur de l’obligation est la génération de produits au
cours de la période en cours. La réalisation de produits au cours de la période antérieure est
nécessaire, mais non suffisante, pour créer une obligation actuelle. Exemple : la contribution
sociale de solidarité des sociétés (C3S) calculée sur le chiffre d’affaires N – 1 a un fait généra-
teur au 1er janvier N.
Ainsi, la comptabilisation d’un passif au titre d’une taxe peut être immédiate à l’ouverture de
l’exercice ou progressive en cas de fait générateur se réalisant au fur et à mesure de l’activité,
voire différée en fonction de l’atteinte d’un seuil minimal d’activité correspondant au fait
générateur.

3 Informations à fournir
IAS 37 dresse enfin une liste d’informations à fournir sous forme narrative et chiffrée pour chaque
catégorie :
– de provisions : tableau de variation, description de la nature et des échéances des obligations
correspondantes, incertitudes éventuelles et remboursements attendus ;
– de passifs éventuels et actifs éventuels : description de leur nature accompagnée d’une estima-
tion chiffrée.
À la différence des normes IFRS, le PCG prévoit en particulier la comptabilisation obligatoire en
provision ou composant des « provisions pour grosses réparations ». L’obligation d’actualisation
des provisions n’existe pas dans les dispositions du PCG.
116 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Exemple
À fin N, l’entreprise A est susceptible d’engager des dépenses futures sur plusieurs sites de
production évaluées à 150 k€ pour se mettre en conformité avec de nouvelles préconisations
de sécurité sous réserve que celles-ci soient confirmées en N + 1. S’agissant de préconisations
en attente de confirmation et ayant un caractère non obligatoire, l’entreprise porte unique-
ment une information en notes annexes s’agissant d’un passif éventuel significatif.
L’entreprise A a été reconnue responsable en octobre N d’un sinistre causé à un tiers. Le
montant de l’indemnisation estimée à 30 k€ sera arrêté définitivement lors de l’appel du
versement au premier trimestre N + 1. À fin N, l’entreprise a obtenu un accord définitif de la
part de son assureur concernant le remboursement d’une somme forfaitaire de 15 k€.
L’indemnisation définitive à la charge de l’entreprise constitue une obligation actuelle résul-
tant d’un sinistre antérieur dont l’échéance est connue (1 er trimestre N + 1) mais le montant
incertain. Il s’agit ainsi d’une provision à comptabiliser à fin N pour un montant de 30 k€.
Par ailleurs, la somme forfaitaire de 15 k€ acquise fin N de la part de l’assureur constitue un
actif à comptabiliser distinctement.
L’entreprise A est soumise à des obligations de dépollution résultant d’engagements contrac-
tuels dans le cadre de l’exploitation d’un site industriel. La dépollution dont le coût est estimé
à fin N à 50 k€ (avant actualisation au taux de 3 %) devra intervenir dans 10 ans en fin
d’exploitation. S’agissant d’obligations actuelles (engagements contractuels) résultant d’événe-
ments passés (pollutions causées à l’environnement), l’entreprise A doit constater une provi-
sion à fin N en tenant compte de l’actualisation compte tenu du différé significatif de sortie
de trésorerie en fin d’exploitation du site. D’où, la dotation d’une provision ramenée à 37,2 k
€ [50 k€/(100 % + 3 %) 10].
Chapitre 21

Paiements fondés sur des actions


(IFRS 2)
IFRS 2 traite de la comptabilisation dans les états financiers des effets des transactions avec paiements fondés
sur des actions, y compris les stock-options attribuées aux salariés.

1 Définitions et principes généraux


IFRS 2 s’applique aux transactions fondées sur des actions qui sont réglées soit en actions ou
instruments de capitaux propres, soit uniquement en liquidités, soit au choix en instruments de
capitaux propres ou en liquidités. Sont notamment exclus d’IFRS 2 l’émission d’instruments de
capitaux dans le cadre d’un regroupement d’entreprises en échange du contrôle de l’entité
acquise et l’attribution d’instruments de capitaux à un salarié en sa qualité d’actionnaire.
Selon IFRS 2, la comptabilisation de ces transactions doit se faire lors de l’obtention des biens ou à
l’avancement s’agissant de prestations de services avec, en contrepartie, soit une augmentation de
capitaux propres (règlement en instruments de capitaux propres), soit un passif (paiement en liqui-
dités). Ces biens et prestations sont enregistrés en charges s’ils ne répondent pas aux conditions
d’activation.

2 Transactions avec paiements en actions ou instruments


de capitaux propres
■ L’évaluation de ces transactions
Elle doit être effectuée à la juste valeur des biens ou des services reçus ou, à défaut d’évaluation
fiable, à celle des instruments de capitaux propres attribués en rémunération. Cela sera générale-
ment le cas des transactions avec les salariés dans lesquelles les difficultés d’une évaluation directe
118 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

des services rendus par un salarié (composantes multiples, avantages additionnels) conduisent à
mettre en œuvre une évaluation par référence à la juste valeur des instruments de capitaux
propres attribués. Il en va de même pour les transactions avec des tiers dans les cas rares où la
présomption d’une évaluation fiable est réfutée par l’entreprise.
L’évaluation par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués doit être
faite sur la base de prix de marché disponibles compte tenu des caractéristiques spécifiques ou, à
défaut, de techniques d’évaluation généralement acceptées telles que, par exemple, les modèles
Black & Scholes et binomial (cf. annexe B). Dans de rares cas, il peut être impossible d’évaluer de
façon fiable la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués. Dans cette situation,
IFRS 2 prescrit une comptabilisation de leur valeur intrinsèque avec enregistrement des variations
annuelles dans le compte de résultat jusqu’au règlement final. Cette valeur intrinsèque est
définie, en substance, comme étant la différence entre la juste valeur des actions et le « prix
d’exercice ».
En cas d’acquisition immédiate des instruments de capitaux propres et sauf preuve contraire, il y
a lieu de comptabiliser, dès l’attribution, la totalité des services reçus par la contrepartie d’une
augmentation de capitaux propres. A contrario, dans le cas où l’acquisition est conditionnée à
la réalisation de services futurs, ladite comptabilisation est effectuée à l’avancement pendant
la période d’acquisition des droits (ex. : stocks-options attribuées à un salarié sous condition de
réalisation de 3 ans de service ou sous condition d’atteinte d’un objectif de performance et de
présence continue dans l’entreprise jusqu’à cette date).

■ Les conditions d’attribution des droits


Ce sont soit des conditions de service, soit des conditions de performance comprenant outre une
condition de service, la réalisation d’objectifs de performance comme, par exemple, un accroisse-
ment du bénéfice de l’entreprise. Ces conditions (hors celles liées aux marchés) doivent être
prises en compte uniquement pour ajuster le nombre d’instruments de capitaux propres (et
non leur juste valeur) de manière à enregistrer, en définitive, un montant total de transactions
correspondant aux instruments de capitaux propres finalement acquis. Cette évaluation basée sur
la meilleure estimation du nombre attendu d’instruments de capitaux propres doit être révisée, de
manière prospective, en cas d’informations ultérieures traduisant une modification de l’estimation
initiale.
En revanche, les conditions liées aux marchés (acquisition ou faculté d’exercice conditionnées
au cours de l’action, par exemple) doivent être prises en compte uniquement pour déterminer
la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués, et non leur nombre.
CHAPITRE 21 – Paiements fondés sur des actions (IFRS 2) 119

Après la date d’acquisition des droits, les capitaux propres ne doivent faire l’objet d’aucun ajuste-
ment ultérieur suite, par exemple, au renoncement aux actions attribuées ou au non-exercice des
options par un ou plusieurs salariés. Seule peut être effectuée une modification des composantes
des capitaux propres entre-elles (transfert). Par ailleurs, IFRS 2 prévoit des modalités propres aux
modifications ultérieures résultant notamment des annulations et des règlements pendant la
période d’acquisition des droits.

3 Transactions avec règlements en liquidités


Les transactions basées sur des actions mais faisant l’objet d’un règlement en liquidités, doivent
être initialement comptabilisées à la juste valeur du passif correspondant aux biens ou services
acquis. À chaque clôture suivante et jusqu’au règlement définitif, la variation annuelle de juste
valeur est enregistrée dans le compte de résultat.
Cela sera notamment le cas des attributions aux salariés d’un versement spécifique, compris dans
leur rémunération globale liée à une augmentation prédéterminée de la valeur de l’action de
l’entreprise ou encore des attributions d’actions remboursables.
En cas d’acquisition immédiate des instruments de capitaux propres et sauf preuve contraire, il y
a lieu de comptabiliser, dès l’attribution, la totalité des services reçus par la contrepartie d’un
passif traduisant l’obligation de règlement en liquidités. À l’inverse, dans le cas où l’acquisition
est conditionnée à la réalisation de services futurs, ladite comptabilisation est effectuée à
l’avancement pendant la période d’acquisition des droits.
L’évaluation du passif doit résulter de la détermination de la juste valeur des droits attribués à
partir de la mise en œuvre de modèles d’évaluation d’options avec prise en compte des caractéris-
tiques et conditions spécifiques à ladite transaction.
En présence de conditions de performance, l’évaluation de la juste valeur du passif tient compte
d’une part des conditions de marché des actions et d’autre part des conditions d’acquisition
(conditions de performance) permettant d’ajuster le nombre d’attributions incluses dans l’évalua-
tion du passif.

4 Transactions avec possibilité de règlements en liquidités


La comptabilisation de ces transactions dépend de l’existence d’un engagement de l’entreprise
à procéder à un règlement en liquidités. Si tel est le cas, la comptabilisation de la transaction
ou des composantes concernées relève de celle des transactions avec règlements en liquidités,
120 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

sinon de celle des transactions avec paiements en instruments de capitaux propres (voir tableau ci-
après).

Choix du règlement à l’initiative du Choix du règlement à l’initiative de


tiers l’entreprise
Type Attribution d’un instrument financier Détermination d’une obligation actuelle
composé comprenant une composante (ou non) pour l’entreprise d’ un règlement
dette (droit d’ un règlement en liquidités) et en liquidités résultant de l’absence de
une composante capitaux propres (droit réalité économique de paiements en
d’un paiement en actions). actions ou de pratiques ou de politique
constante de règlement en liquidités.
Évaluation Transaction avec les tiers : évaluation En cas d’obligation actuelle de règlement
directe de la composante capitaux propres en trésorerie, la comptabilisation est celle
comme étant la différence entre la juste des règlements en liquidités.
valeur des biens et services reçus et celle de Dans le cas contraire, la comptabilisation
la composante dette. relève des paiements en instruments de
Transaction avec les salariés : évaluation à capitaux propres.
la juste valeur de l’instrument financier
composé compte tenu des caractéristiques
et conditions propres à la transaction.
Comptabilisa- Comptabilisation séparée des biens
tion et services reçus pour chacune des
composantes selon les règles de
comptabilisation des règlements en
liquidité (composante dettes) et des
paiements en actions (composante
capitaux propres).
Règlement Réévaluation du passif à la date du Le règlement en liquidités est comptabilisé
règlement avec transfert en capitaux en déduction des capitaux propres. En cas
propres si paiement en actions, sinon de paiements en actions, aucune écriture
affectation en totalité au règlement du n’est requise (transfert possible entre
passif sans modification du montant porté composantes). Une charge
antérieurement en capitaux propres sous complémentaire est à constater en cas de
réserve de transfert possible entre règlement basé sur une valeur
composantes. excédentaire.

N.B. : IFRS 2 traite également du cas des transactions dont le paiement est fondé sur des actions
entre entités d’un même groupe.
CHAPITRE 21 – Paiements fondés sur des actions (IFRS 2) 121

5 Informations à communiquer
S’agissant des transactions fondées sur des actions, IFRS 2 prévoit une liste d’informations à fournir
permettant aux utilisateurs des états financiers de comprendre la nature et la portée des accords
en cours, les modalités de détermination de la juste valeur et l’impact sur le résultat et la situation
financière des transactions de la période.

Exemple
Le 2 janvier N, le conseil d’administration de la société A décide d’attribuer des options de
souscription d’actions à 5 salariés dans le cadre des 2 plans suivants :

Plan 1 Plan 2
Modalité d’attribution Immédiate Conditionnelle : 3 années de service dans l’entreprise
(pour services (années N, N + 1 et N + 2)
rendus)
Nombre de bénéficiaires 2 cadres 3 cadres
Nombre d’options par 100 100
bénéficiaire
Juste valeur de l’option* 200 € 200 €
Date d’exercice 31/12/N + 2 31/12/N + 2

* Évaluation faite sur la base de prix de marché disponibles compte tenu des caractéristiques
spécifiques.
Par hypothèse, la probabilité de départ de l’entreprise des 5 bénéficiaires concernés au cours
des 3 prochaines années est considérée comme nulle.
Conformément à IFRS 2, la société A comptabilise, par la contrepartie des capitaux propres,
une charge égale à la juste valeur des options :
– dès leur attribution s’agissant des options acquises définitivement par leur bénéficiaire ;
– à l’avancement sur leur période d’acquisition si celles-ci sont conditionnées à la réalisation
de services futurs.
Le plan 1 comprend des options de souscription d’actions attribuées sans conditions. Juste
valeur = 2 x 100 x 200 € = 40 k€ (charge de l’exercice N).
122 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Le plan 2 comprend des options de souscription d’actions attribuées sous conditions de


service du salarié dans l’entreprise. D’où, une comptabilisation à l’avancement consistant en
un étalement linéaire de la charge globale sur la durée de service spécifiée, soit 3 années.
Juste valeur des options du plan 2 = 3 x 100 x 200 € = 60 k€, d’où une charge annuelle de
20 k€ pendant 3 années (N, N + 1 et N + 2).
Chapitre 22

Impôts sur le résultat (IAS 12)


IAS 12 porte sur la comptabilisation des impôts sur le résultat (y compris impôts de distribution), leur présen-
tation dans les états financiers et l’information à fournir. La comptabilisation des impôts exigibles est prescrite
par IAS 12 en tant que passif s’il s’agit d’un impôt dû ou comme actif en présence d’une créance résultant
d’un excédent de versement à date ou née d’un report en arrière de déficit.

1 Définitions et principes généraux


IAS 12 définit les actifs et passifs d’impôts différés respectivement comme des impôts recouvrables
ou payables au cours d’exercices futurs au titre de différences temporelles déductibles ou imposa-
bles selon une « approche bilan », c’est-à-dire, du fait de différences entre la valeur comptable et
la base fiscale des actifs ou passifs inscrits au bilan.
Selon la conception « étendue », la comptabilisation des impôts différés passifs (IDP) est prescrite
pour toutes les différences temporelles imposables (quelles que soient leur nature et leur
échéance) à l’exception de quelques cas limités.
Il s’agit des différences temporaires taxables liées au décalage de prise en compte des charges et
produits dans le résultat comptable et le résultat fiscal mais aussi d’autres situations, comme par
exemple, les cas de regroupements d’entreprises et d’évaluation à la juste valeur.
Dans le cadre de regroupement d’entreprises, la comptabilisation à la juste valeur des actifs et
passifs identifiables de l’entité acquise est susceptible, en effet, de générer des différences tempo-
relles donnant lieu à la constatation d’IDP par la contrepartie du goodwill dès lors que les valeurs
fiscales ne sont pas modifiées. En revanche, l’écart d’acquisition non affecté (goodwill) fait partie
des exceptions précitées et n’entraîne pas la constatation d’un IDP.
De la même manière, la comptabilisation à la juste valeur ou à un montant réévalué de certains
actifs (immobilisations corporelles ou incorporelles, instruments financiers et immeubles de place-
ment) donne lieu à l’enregistrement d’un IDP à moins que le montant de cet ajustement soit
inclus dans le résultat imposable de l’exercice.
124 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Selon la même conception, il y a lieu de comptabiliser les impôts différés actifs (IDA) au titre des
différences temporelles déductibles sauf exceptions dans la mesure où il est probable que ces
différences pourront s’imputer sur des résultats futurs. IAS 12 cite quatre exemples de différences
temporaires déductibles à l’origine d’IDA. En dehors du cas des actifs enregistrés à la juste valeur
ou pour un montant « réévalué », il s’agit essentiellement :
– de coûts inclus dans le résultat comptable et dont la déductibilité fiscale interviendra au cours
d’exercices ultérieurs (prestations de retraite, frais de recherche) ;
– des passifs enregistrés dans le cadre d’un regroupement d’entreprises.
Pour apprécier la probabilité d’imputation des IDA, IAS 12 précise qu’il y a lieu de ne pas retenir,
dans les résultats futurs, les montants imposables résultant de futures différences temporelles
déductibles (exemple d’exclusion : future dotation de provision réintégrée fiscalement dans les
résultats futurs). De plus, IAS 12 prescrit la comptabilisation d’IDA au titre de déficits fiscaux repor-
tables et crédits d’impôt dans la mesure où leur imputation sur des résultats futurs est probable
avec :
– des critères spécifiques de comptabilisation dans le cas d’historique de pertes récentes ;
– la réestimation des IDA non comptabilisés, à chaque clôture, au regard des critères de compta-
bilisation et de la probabilité de résultats futurs.
Les impôts différés résultant de différences temporelles liées à des titres consolidées doivent être,
en principe, comptabilisés dans la mesure où celles-ci s’inverseront dans un avenir prévisible (ex :
distributions probables de dividendes) et qu’il existe un bénéfice d’imputation en cas de diffé-
rences déductibles (IDA). Sauf accord de non-distribution, cette comptabilisation est systématique
au titre des bénéfices non distribués dans les entreprises associées du fait de la non-maîtrise de la
politique de distribution par les minoritaires et dans les co-entreprises en absence d’accord de
partage des bénéfices.

2 Modalités d’évaluation
IAS 12 prescrit l’application de la méthode du report variable en interdisant toute actualisation
des impôts différés. Leur évaluation doit être réalisée sur la base des derniers taux d’impôt en
vigueur à la date de clôture et en utilisant les taux applicables aux exercices concernés, c’est-à-
dire, au cours desquels les différences temporelles se résorberont. En outre, il y a lieu :
– de prendre en compte leurs modalités attendues de résorption résultant de l’intention de
l’entreprise si celles-ci influent sur les taux applicables ou les bases fiscales ;
– de retenir le taux d’impôt applicable aux résultats non distribués si la législation prévoit une
imposition différenciée en fonction de la mise en distribution ou pas des résultats.
CHAPITRE 22 – Impôts sur le résultat (IAS 12) 125

IAS 12 interdit l’actualisation mais impose la révision annuelle des IDA en fonction de leur proba-
bilité d’imputation sur les résultats futurs.

Incertitudes relatives aux traitements fiscaux


L’interprétation IFRIC 23 apporte des précisions sur les modalités d’application d’IAS 12 quant
à la comptabilisation et l’évaluation des actifs et passifs d’impôt (exigible ou différé) en situa-
tion d’incertitude dans les traitements fiscaux.

3 Comptabilisation
Qu’ils soient exigibles ou différés, les impôts doivent être comptabilisés dans le résultat de l’exer-
cice sauf s’ils concernent des éléments inscrits en autres éléments du résultat global ou directe-
ment en capitaux propres ou pour les éléments identifiables issus d’acquisitions d’entreprises.
Il s’agit là de la règle de la symétrie selon laquelle il y a cohérence de traitement comptable
entre les effets sur l’impôt d’une transaction et la transaction elle-même. En particulier, les effets
des changements de taux d’impôt ou de réglementation fiscale sont enregistrés en capitaux
propres s’agissant des éléments figurant déjà en capitaux propres. IAS 12 liste aussi des exemples
d’éléments inscrits hors du résultat tels que la réévaluation des immobilisations selon IAS 16, l’effet
rétrospectif d’un changement de méthode comptable.

4 Informations à fournir
La présentation des impôts au bilan doit être faite séparément des autres actifs et passifs en distin-
guant les impôts exigibles et les impôts différés. IAS 12 prescrit, en outre, le principe de la
compensation des impôts par entité fiscale qu’ils soient exigibles ou différés. IAS 12 dresse la liste
des informations à fournir en notes annexes comprenant, en particulier, la preuve d’impôt (rappro-
chement chiffré entre l’impôt théorique et l’impôt effectivement comptabilisé).
126 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Exemple
Au 31 décembre N, la société M détient trois filiales A, B, et C consolidées par intégration
globale.
La société A a constitué au cours de l’exercice N une provision réglementée de 100 k€. Par
ailleurs, elle a amorti sur 7 ans les acquisitions d’actifs industriels réalisées le 1er janvier k pour
700 k€ alors que la durée d’amortissement retenue par le groupe dans les comptes consolidés
est de 10 ans. Après plusieurs exercices bénéficiaires, la société B a subi, en cette année N,
une perte fiscale de 100 k€. Compte tenu des bonnes perspectives commerciales pour les 3
années à venir, la société B table sur un résultat prévisionnel N + 1 de 300 k€ avant impôt.
La société C est une société industrielle acquise à 99.99 % par la société M le 1 er janvier N
pour un prix d’acquisition de 1 500 k€. Ce prix a été déterminé sur la base de la situation
nette comptable du 1 er janvier (1 200 k€) et en tenant compte d’une plus-value latente sur les
actifs industriels de 200 k€. La revue des tableaux 2058 – A des liasses fiscales établies au
31.12.N des sociétés consolidées fait ressortir des différences temporaires correspondant à
des charges déductibles en N + 1 pour 100 k€. Le taux d’imposition applicable à l’ensemble
des sociétés consolidées est de 33,33 %.
Détermination de l’impôt différé au 31-12-N (en k€)

Base Impôt différé


IDA + /IDP ()
a) Élimination de la provision réglementée constituée en N chez A + 100 (33)
b) Homogénéisation de la politique d’amortissement (société A) + 30 (10)
c) Activation du déficit fiscal de l’exercice de la société B (100) + 33
d) Écarts d’évaluation affectés aux actifs industriels de la société C + 200 (67)
e) Différences temporaires issues des liasses fiscales (100) + 33

Commentaires
a) Les écritures à caractère fiscal constituées dans les comptes individuels de la société A
doivent être éliminées dans les comptes consolidés, soit une reprise de provision réglementée
sur l’exercice de 100 k€ et un IDP de – 33 k€.
b) Dans les comptes consolidés, il est pratiqué une reprise d’amortissement de 30 k€ suite au
retraitement d’homogénéisation des dotations aux amortissements de la société A par rapport
aux règles du groupe [700 k€/10 – 700 k€/7]. Cette reprise donne lieu à un IDP de – 10 k€.
CHAPITRE 22 – Impôts sur le résultat (IAS 12) 127

c) Selon les éléments prévisionnels de la société B, il y a une forte probabilité d’imputation du


déficit fiscal de 100 k€ sur le résultat N + 1 ; d’où la constatation d’un IDA de 33 k€ à hauteur
de la totalité du déficit récupérable.
d) La détermination de l’écart d’acquisition de la société C se traduit par l’identification à la
juste valeur des actifs industriels. La revalorisation des actifs industriels pour un montant de
200 k€ donne lieu à l’enregistrement d’un IDP de – 67 k€ par la contrepartie du goodwill.
e) Les différences temporelles issues des tableaux 2058-A concernent des charges déductibles
futures pour un montant de 100 k€ fin N ; d’où un IDA de 33 k€.
Dans les comptes consolidés, le produit total d’impôt différé de l’exercice N s’établit à 23 k€
(– 33 – 10 + 33 + 33) correspondant aux retraitements a, b, c et e.
Chapitre 23

Produits des activités ordinaires tirés


de contrats conclus avec des clients
(IFRS 15)
IFRS 15 s’applique à tous les contrats conclus avec les clients à l’exception principalement de ceux relevant
d’IFRS 4 (contrats d’assurance), d’IFRS 9 (instruments financiers), d’IFRS 16 (contrat de location) et du pack
conso (IFRS 10, 11, 12 et IAS 28).

L’autre partie au contrat doit être nécessairement un client, c.-à-d. « une partie ayant conclu un
contrat avec une entité en vue d’obtenir des biens ou des services issus des activités ordinaires en
échange d’une contrepartie ».
Selon IFRS 5, la comptabilisation d’un contrat avec un client suit 5 étapes principales.

1 Identification du contrat
Un contrat est un accord entre deux parties ou plus créant des droits et des obligations exécu-
toires. Selon IFRS 15, 5 conditions sont nécessaires pour identifier un contrat comme entrant dans
le champ d’application de la norme :
– approbation du contrat par les parties, par écrit ou oral ou selon les pratiques usuelles, avec
engagement de remplir leurs obligations respectives (1) ;
– identification possible des droits (2) et des modalités de paiements (3) des parties quant aux
biens et services à rendre ;
– existence d’une substance commerciale (4) du contrat susceptible d’impacter les flux de tréso-
rerie de l’entité (calendrier, montant, risques) ;
130 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

– probabilité de recouvrer le montant de la contrepartie (5) des biens et services rendus (capacité
et intention de payer du client).
Cette identification est faite à l’origine du contrat sans obligation de réexamen ultérieur sauf
modification importante des faits et circonstances (ex. : probabilité de recouvrement). Les contrats
résiliables unilatéralement par les parties sans indemnités n’ont pas force exécutoire et sont donc
hors du champ d’application d’IFRS 15. En cas de contrepartie perçue sur un contrat ne remplis-
sant pas les conditions précitées, celle-ci est enregistrée en tant que passif dans l’attente de la
réalisation du service et la satisfaction des conditions précitées ou du remboursement du client.
Sous certaines conditions, il est requis la comptabilisation comme un seul contrat de plusieurs
contrats signés avec un même client (ou entité liée) à des dates identiques ou voisines.

2 Identification des obligations de prestation


À la signature du contrat, il y a lieu d’identifier les obligations de prestation correspondant à une
promesse explicite ou implicite résultant des pratiques usuelles à fournir des biens et services
distincts au client. Un bien ou service est distinct dès lors que le client peut en tirer parti isolément
(ex. : consommation, utilisation ou vente) ou par combinaison avec des ressources disponibles et
que la promesse de l’entité est distincte et séparable des autres promesses du contrat. À défaut,
il convient de regrouper les biens et services jusqu’à l’obtention d’un groupe de biens et services
distincts pouvant correspondre in fine au contrat pris dans son ensemble.

3 Évaluation du prix de transaction


La comptabilisation en produits d’activités ordinaires d’une obligation de prestation est effectuée
au montant du prix de la transaction correspondante en contrepartie de l’échange de biens
et services promis et selon les conditions contractuelles et les pratiques commerciales usuelles.
En cas de contrepartie variable, une estimation de celle-ci est requise pour déterminer le prix de
transaction selon la méthode de la valeur attendue (moyenne pondérée des scénarii) ou du
montant le plus probable. Il peut s’agir, par exemple, de rabais, remises, ristournes, pénalités,
primes de performance. Celle-ci est prise en compte sous réserve que la levée ultérieure de l’incer-
titude sur cette contrepartie ne se traduise pas (forte probabilité) par une réduction substantielle
de chiffre d’affaires. L’appréciation de cette limitation est réévaluée à chaque clôture.
En cas de composante financement substantielle explicitée dans le contrat ou convenue entre
les parties, il convient de procéder à un ajustement des produits des activités ordinaires comme si
ceux-ci avaient été réglés au comptant sur la base d’un taux d’actualisation tenant compte des
CHAPITRE 23 – Produits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients (IFRS 15) 131

caractéristiques de crédit propres au bénéficiaire. Une composante de financement substantielle


s’apprécie en fonction de l’existence d’un avantage significatif de financement lié au calendrier
des paiements. L’actualisation de la créance (ou du passif) comptabilisée séparément du chiffre
d’affaires en charge ou produit financiers n’est pas requise en présence d’un délai initial de paie-
ment inférieur ou égal à un an.

Exemple
Le 30 juin N, l’entreprise A a vendu un équipement industriel pour un prix de vente de 600 k€
avec un paiement fractionné : 1/3 du prix à 90 jours, 1/3 à un an et 1 jour et 1/3 à deux ans et
un jour. Sur la période, le taux d’actualisation est constant à 5 %.
Du fait de l’octroi d’un paiement différé significatif au client (supérieur à 1 an), l’entreprise
procède à un calcul d’actualisation pour tenir compte de la composante de financement. Sur
la base d’un taux de 5 %, on obtient les produits financiers suivants :
– échéance 2/07/N + 1 (>1 année) = 200 k€ – 200 k€/1,05 = 9,5 k€
– échéance 2/07/N + 2 (>2 années) = 200 k€ – 200 k€/(1,05) 2 = 18,6 k€
D’où, un total des produits financiers de : 9,5 k€ + 18,6 k€ = 28,1 k€

4 Ventilation du prix de transaction aux obligations


de prestation
Afin de ventiler le prix de transaction à chaque obligation de prestation distincte, il y a lieu de
déterminer, à la signature du contrat, le prix de vente séparé de chacune d’elles (ex. : prix cata-
logue) puis de répartir proportionnellement sur cette base le prix global de transaction. En
l’absence de possibilité de le déterminer directement à partir de ventes autonomes comparables,
il convient de l’estimer sur la base de méthodes appropriées (ex. : évaluation de marché avec ajus-
tement des coûts et marges de l’entité, coût attendu augmenté d’une marge).
S’agissant de la ventilation des remises et contreparties variables, la même règle de répartition
proportionnelle s’applique sauf indication contraire ou si elles sont rattachables en totalité à une
unique obligation de prestation.
132 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Exemple
L’entreprise B est spécialisée dans la fourniture de matériel de bureaux (imprimantes, fax,
photocopieurs, etc.). Elle propose à ses clients une offre globale comprenant la fourniture du
matériel et une prestation de maintenance associée d’une durée de 3 années renouvelables
identifiées chacune comme des biens et services distincts. Sur la base d’une ventilation du
prix global contractuel, le montant des prestations de maintenance est égal à 10 % du prix
du matériel vendu. En N, la société a vendu des offres globales pour 9 M€ comprenant ainsi
8 182 k€ de matériels et 818 k€ de prestations de maintenance. En fonction de l’avancement
de leur exécution (5 %) – cf. § 5 ci-après –, le montant des prestations de maintenance
incluses dans l’offre globale s’établit à : 5 % x 818 = 41 k€. Le total des revenus des produits
des activités ordinaires de l’exercice N s’élève ainsi à 8 223 k€ (8 182 + 41). À fin N, le
montant des prestations différées s’élève à 777 k€ (818 – 41).

5 Comptabilisation en produits des activités ordinaires


La comptabilisation en produits d’activités ordinaires des obligations de prestation résultant de la
fourniture des biens ou services promis intervient lors du transfert d’actif au client, c’est-à-dire
lors du transfert du contrôle défini comme la capacité d’utiliser l’actif et d’en tirer la quasi-tota-
lité des avantages économiques. Cela conduit à une comptabilisation à une date précise (A)
ou à l’avancement (B).
(A) Le transfert du contrôle à un moment précis s’apprécie à partir d’éléments indicatifs
donnés par IFRS 5, à savoir : droit actuel au paiement, transfert de propriété de l’actif, possession
du matériel, transfert des risques et avantages associés et acceptation de l’actif par le client.
(B) Le transfert du contrôle peut être progressif en cas de consommation progressive de la
part du client des avantages liés à la prestation rendue simultanément à leur réception (services
habituels ou récurrents) ou d’acquisition progressive d’un actif incorporel ou corporel résultant de
prestations reçues (ex. : prestations de construction sur sol d’autrui) ou de la fourniture par l’entité
d’une prestation créant un actif spécifique destiné au client du fait de limites contractuelles ou
pratiques, avec un droit exécutoire du paiement de la prestation au fur et à mesure de son exécu-
tion. Dans ce cas, il y a lieu de procéder à une comptabilisation selon le degré d’avancement en
fonction d’une méthode homogène et permanente basée sur des jalons externes (ex. : prestations
exécutées) ou internes (ex. : heures de travail).
Les coûts d’obtention et d’exécution des contrats sont comptabilisés à l’actif sous certaines
conditions.
CHAPITRE 23 – Produits des activités ordinaires tirés de contrats conclus avec des clients (IFRS 15) 133

Exemple
Une entreprise de BTP réalise la construction d’un ouvrage d’une durée de trois années dans
le cadre d’une vente à l’état futur d’achèvement (VEFA) entraînant le transfert de propriété
au client au fur et à mesure des travaux (par hypothèse, le terrain a une valeur nulle). Les
dates de début et de fin des travaux sont fixées respectivement au 1 er janvier N et au
31 décembre N + 2. La convention signée prévoit un prix global du marché de 10 M€ hors
travaux supplémentaires. Sur cette base, l’entreprise table sur une marge nette de l’ordre de
7 %.
Au 31 décembre N, l’entreprise a exécuté 45 % des travaux conformément à l’échéancier
d’avancement contractuel. Sur l’exercice N, les coûts encourus s’élèvent à 4,2 M€.
Au 31 décembre N, la comptabilisation selon le degré d’avancement est la suivante sachant
qu’il a été identifié une obligation unique de prestations dans la VEFA liée à l’exécution de la
prestation de travaux :

Produits 4 500 k€ (10 M€ x 45 % d’avancement)


Coûts 4 200 k€
Résultat à l’avancement fin N – 300 k€

Présentation et information financière


État de situation Présentation d’un actif ou passif (ex. : acompte) au contrat, dès satisfaction des
financière obligations inhérentes au contrat, voire d’une créance en cas de droits
inconditionnels au recouvrement à comptabiliser selon IFRS 9. Un actif sur contrat est
soumis aux règles de dépréciation des actifs financiers d’IFRS 9.
État du résultat Présentation séparément du chiffre d’affaires relatif au produit des activités
global ordinaires et des charges ou produits financiers résultant de l’éventuelle
composante de financement.
Notes annexes Mention d’informations qualitatives et quantitatives permettant d’expliciter la nature,
le calendrier, le niveau d’incertitude, les flux financiers liés au contrat avec les clients
y.c. les jugements exercés par l’ entité pour appliquer IFRS 15.
Chapitre 24

Subventions publiques (IAS 20)


IAS 20 traite des méthodes de comptabilisation et de l’information à fournir concernant les subventions publi-
ques en dehors des subventions publiques non évaluables (exemple : conseils techniques et commerciaux
gratuits, garanties données, etc.) et de celles ne pouvant être distinguées des opérations commerciales habi-
tuelles de l’entreprise (exemple : avantage lié à une politique d’achats publics à l’origine d’une part des
ventes de l’entreprise).

1 Principe et définitions
Pour être comptabilisée en tant que subvention publique, l’entreprise doit avoir une assurance
raisonnable quant au respect des conditions d’obtention et à la recouvrabilité de ladite subven-
tion. Cela concerne également les prêts non remboursables sous conditions accordés par l’État
pour lesquels la comptabilisation est subordonnée à l’existence d’une assurance raisonnable
quant à la dispense de remboursement. Les subventions publiques sont définies ici comme étant
des aides publiques, c’est-à-dire des avantages économiques spécifiques se traduisant par un
transfert de ressources au profit d’une entreprise en contrepartie du respect de certaines obliga-
tions liées à ses activités opérationnelles. IAS 20 distingue deux types principaux de subventions :
– les subventions d’investissement, c’est-à-dire liées à des actifs (à long terme) que l’entreprise
« doit acheter, construire ou acquérir par tout autre moyen » ;
– les subventions d’exploitation, c’est-à-dire celles liées au résultat et non aux actifs.

2 Traitement comptable
Sur la base d’une approche par le résultat, le traitement comptable des subventions publiques
consiste en un enregistrement non pas directement en capitaux propres mais en produits selon
un rattachement aux coûts que celles-ci sont destinées à compenser. Suivant les cas, ce traitement
conduit ainsi à constater, soit un produit dans le compte de résultat de l’exercice au cours duquel
136 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

la subvention est acquise, soit un étalement du produit correspondant dans le compte de résultat
de plusieurs exercices de rattachement.
Par conséquent, une subvention publique compensant des coûts déjà subis ou à titre de soutien
financier immédiat doit être enregistrée en produit de l’exercice dès lors que la créance correspon-
dante est acquise. Cela s’applique également au cas où les coûts précités sont antérieurs à l’exer-
cice d’acquisition de la subvention.

■ Le cas des subventions d’investissement


IAS 20 admet deux méthodes possibles de comptabilisation des subventions liées aux actifs, à
savoir un enregistrement :
– soit en produits différés au passif du bilan avec reprise en résultat sur une base systématique sur
la durée d’utilité de l’actif, comme par exemple, au rythme des amortissements pratiqués s’agis-
sant des actifs amortissables ;
– soit en diminution du coût de l’actif subventionné avec de facto, pour les actifs amortissables,
un produit consécutif à la réduction proportionnelle de la charge future d’amortissement.
Dans ce dernier cas, une présentation séparée des flux est néanmoins souhaitable au niveau du
tableau de flux de trésorerie.

■ Le cas des subventions d’exploitation


Les subventions liées au résultat sont enregistrées dans le résultat de l’exercice selon deux
méthodes de présentation possibles, c’est-à-dire soit en produits soit en diminution des charges
correspondantes avec, dans ce cas, une indication en notes annexes des effets de cette réduction.

Synthèse des méthodes acceptables selon IAS 20

Subvention d’investissement Subvention d’exploitation


(liée aux actifs) (liée au résultat)
Produit différé avec reprise en résultat sur la durée d’utilité de l’actif Produit de l’exercice
En diminution du coût de l’actif En déduction des charges liées
(réduction de la charge d’amortissement future)

À noter que le remboursement des subventions publiques est considéré comme un changement
d’estimation comptable au sens d’IAS 8. Ainsi, s’agissant des subventions d’investissement, il y a
lieu, à hauteur de ce remboursement et suivant la méthode utilisée, soit de minorer le produit
CHAPITRE 24 – Subventions publiques (IAS 20) 137

différé non amorti, soit de majorer la valeur comptable de l’actif avec ajustement dans l’exercice
de la quote-part correspondante des amortissements non pratiqués antérieurement.

3 Informations à fournir
IAS 20 prescrit en particulier la mention en notes annexes des méthodes comptables utilisées, la
nature et l’étendue des subventions publiques comptabilisées. Selon l’importance des avantages
et des aides exclues du champ d’application d’IAS 20, une mention devra être portée ou non en
notes annexes en termes de nature, de durée et d’étendue.

Exemple
L’entreprise X a acquis et mis en service le 1 er janvier N une installation d’une valeur d’achat
de 500 k€ qu’elle amortit linéairement sur 10 ans à compter de cette date. Cet investissement
bénéficie, en outre, d’une subvention publique d’un montant de 200 k€. L’entreprise a le
choix d’enregistrer cette subvention publique liée à un actif en produit différé (a) ou en réduc-
tion du coût d’entrée de l’actif (b).
Cas (a) enregistrement en produit différé avec reprise en résultat :
Valeur comptable de l’installation : 500 k€
Charge annuelle d’amortissement : 50 k€ (500 k€/10 ans)
Produit différé (passif du bilan) : 200 k€
Reprise annuelle en résultat : 20 k€ (200 k€/10 ans)
Impact net sur le résultat annuel : Charge nette de 30 k€ (50 k€ – 20 k€)
Cas (b) enregistrement en réduction du coût d’entrée de l’actif :
Prix d’achat de l’installation : 500 k€
Subvention publique : – 200 k€
Valeur comptable de l’installation : 300 k€
Charge annuelle d’amortissement : 30 k€ (300 k€/10 ans)
Chapitre 25

Coûts d’emprunt (IAS 23)


IAS 23 traite de la comptabilisation des différents coûts d’emprunt.

1 Principe général
IAS 23 prescrit un traitement consistant en l’inscription à l’actif des coûts d’emprunt directement
attribuables à l’acquisition, la construction ou la production d’un actif qualifié.
Les autres coûts d’emprunt doivent être comptabilisés en charges dans le compte de résultat de
l’exercice.

2 Définitions
Un actif qualifié est défini comme un actif exigeant une longue période de préparation avant
d’être utilisable ou vendable. Il pourra s’agir selon les cas de stocks, d’installations de production,
d’immobilisations incorporelles et d’immeubles de placement.
Les coûts d’emprunt correspondent aux intérêts et autres coûts liés à un emprunt. Les différents
coûts d’emprunt peuvent inclure :

Différents coûts d’emprunt


(a) Charges d’intérêts calculés selon la méthode du taux d’intérêt effectif
(d) Charges financières des contrats de location
(e) Différences de change assimilables à des ajustements d’intérêt
140 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

3 Coûts d’emprunt incorporables


Sous réserve du respect des critères généraux de comptabilisation des actifs, les coûts d’emprunts
incorporables sont les coûts directement affectables à l’acquisition, à la construction ou à la
production dudit actif, à savoir :
– pour un emprunt spécifique, des coûts réels encourus dans l’exercice diminués des éventuels
produits de placement temporaire des fonds empruntés ;
– en cas d’endettement global, des coûts déterminés par application aux dépenses engagées d’un
taux de capitalisation égal à la moyenne pondérée des taux d’emprunt de l’entreprise autres
que ceux relatifs à des emprunts spécifiques audit actif.
De manière générale, les coûts d’emprunt sont capitalisables pendant la période de préparation de
l’actif précédant son utilisation ou sa cession sauf interruption ou certains cas de construction
partiellement terminée. La date de commencement est effective dès lors que l’entité a engagé
des dépenses, des coûts d’emprunt et des activités de préparation. La date de fin d’incorporation
coïncide en principe avec la date à laquelle les activités physiques de préparation sont achevées.

4 Informations à fournir
En notes annexes, doivent être mentionnés le montant des coûts d’emprunt capitalisés dans l’exer-
cice et le taux de capitalisation retenu.
À la différence des normes IFRS, l’incorporation des coûts d’emprunt aux actifs éligibles reste
optionnelle dans les règles comptables françaises (PCG).

Exemple
La société A a acquis le 1er mars N + 1 un équipement d’une valeur de 800 k€ dont la date de
mise en service a été effective au 15 avril N + 1 après divers travaux d’installation et de
préparation. Le taux moyen pondéré lié à l’endettement global s’établit à 5 % pour l’exercice
N + 1.
CHAPITRE 25 – Coûts d’emprunt (IAS 23) 141

Conformément à IAS 23, il convient de procéder à l’incorporation des frais financiers inhérents
à la période de préparation dudit actif avant son utilisation, soit, ici : 1,5 mois entre le 1er mars
et le 15 avril N + 1. En l’absence d’emprunt spécifique à l’investissement, les coûts incorpora-
bles consistent à appliquer au montant de l’investissement un taux correspondant à la
moyenne pondérée des taux d’emprunt de l’entreprise. D’où les calculs suivants :
Coûts d’emprunt incorporables : 800 k€ x 5 % x 1,5/12 mois = 5 k€.
Chapitre 26

Présentation des instruments financiers


(IAS 32)
IAS 32 vise à définir les modalités de présentation des instruments financiers comme passifs ou capitaux
propres, de compensation entre actifs et passifs financiers et de leurs classements du point de vue de l’émet-
teur. Les dispositions d ’IAS 32 complètent celles d’IFRS 9 relatives à leur évaluation et comptabilisation et
d’IFRS 7 en matière d’informations à fournir.

IAS 32 s’applique à tous les types d’instruments à l’exception de ceux mentionnés au § 4 de la


norme et relevant d’autres IFRS (ex. : IAS 19, IFRS 2 et 4).

1 Définitions
Selon IAS 32, un instrument financier est tout contrat donnant lieu à un actif financier pour une
entité et à un passif financier ou un instrument de capitaux propres pour une autre.
Un instrument de capitaux propres est défini comme « tout contrat mettant en évidence un
intérêt résiduel dans les actifs d’une entité après déduction de tous ses passifs » (ex. : bons de
souscription d’action).
Selon IAS 32, la juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un
passif éteint, entre des parties bien informées, consentantes, et agissant dans des conditions de
concurrence normale.
Selon le guide d’application d’IAS 32 et IFRS 9, les instruments financiers dérivés (swap,
options, contrats à terme) entrent dans le champ d’application de la norme. Sans mise de fond
initiale et réglés à une date future, leurs valeurs varient en fonction d’un sous-jacent.
144 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Définitions selon IAS 32

Actif financier Passif financier


Trésorerie
Instruments de capitaux propres d’une autre
entité
Un droit contractuel vis-à-vis d’une autre entité de Une obligation contractuelle vis-à-vis d’une autre entité
recevoir de la trésorerie – ou un autre actif – (ex. : de remettre de la trésorerie – ou un autre actif – (ex. :
créances client) ou d’échanger un actif/passif dettes fournisseurs, emprunts) ou d’échanger un actif/
financier à des conditions favorables (ex. : swaps) passif financier à des conditions favorables (ex. : swaps)
Un contrat à régler (ou susceptible de l’être) en Un contrat à régler (ou susceptible de l’être) en
instruments de capitaux propres instruments de capitaux propres

2 Modalités de présentation
En fonction de la substance de l’accord contractuel et des définitions précitées, un instrument
financier – ou ses composantes – sera susceptible d’être classé en actif financier, passif financier
ou instruments de capitaux propres.
Hormis dans certaines circonstances, la distinction entre passifs financiers et instruments de
capitaux propres repose sur une caractéristique essentielle, à savoir : l’existence ou pas d’obliga-
tion contractuelle vis-à-vis d’une autre entité de remettre de la trésorerie (ou un autre actif) ou
d’échanger un actif/passif financier à des conditions défavorables.
Selon l’évaluation de leurs termes, les instruments financiers composés (ex. : obligations conver-
tibles en actions) pourront être dissociés entre une composante de passif et une composante de
capitaux propres faisant chacune l’objet d’une comptabilisation séparée en actif financier, passif
financier ou instruments de capitaux propres.
Les actions propres sont comptabilisées directement en déduction des capitaux propres sans
constatation de profit ou perte en résultat lors des opérations d’achat, vente, émission ou annula-
tion de celles-ci.
Les intérêts, dividendes, gains et pertes liés aux instruments financiers sont comptabilisés en
résultat net tandis que sont enregistrés en capitaux propres les montants nets des distributions de
dividendes aux actionnaires et des frais de transaction liés aux opérations sur les capitaux propres.
Chapitre 27

Instruments financiers (IFRS 9)


IFRS 9 a pour objectif d’établir les principes de comptabilisation et d’information financière en matière d’actifs
et passifs financiers.

IFRS 9 s’applique à tous les types d’instruments financiers à l’exception de ceux mentionnés au
§ 2.1 de la norme et relevant d’autres IFRS (ex. : IAS 19, IFRS 2, 4 et 16). Les dispositions d’IFRS 9
en matière de dépréciation s’appliquent aux créances résultant des produits des activités ordinaires
d’IFRS 15.

1 Évaluation et comptabilisation
À l’origine, la comptabilisation est réalisée à la juste valeur augmentée, pour les actifs et passifs
financiers qui ne sont pas à la juste valeur par le biais du compte de résultat, des coûts de
transaction.

■ Actifs financiers
Le classement et la comptabilisation ultérieure des actifs financiers dépendent du modèle écono-
mique (business model) et des caractéristiques des flux de trésorerie contractuels. IFRS 9 définit
trois modalités ultérieures d’évaluation des actifs financiers.
146 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Modalités Coût amorti Juste valeur par Juste valeur par le résultat net
d’évaluation OCI*
ultérieures
Modèle Perception des flux de Perception des flux de À défaut d’un classement selon les 2
économique trésorerie contractuels trésorerie contractuels autres catégories ou par désignation
(objectif) et vente d’actifs irrévocable à l’origine par l’entité
financiers pour améliorer la concordance
comptable entre l’actif et les profits
et pertes associé
Conditions Remboursement en Remboursement en
contractuelles principal et versement principal et versement
d’intérêt à des dates d’intérêt à des dates
précises précises

* OCI : other comprehensive income, autres éléments du résultat global.

■ Passifs financiers
Sauf exceptions, les passifs financiers, hors ceux désignés comme étant évalués à la juste valeur
par le biais du compte de résultat, sont évalués au coût amorti selon la méthode du taux
d’intérêt effectif. Le taux d’intérêt effectif est le taux actualisant les flux futurs d’encaissement
et de décaissement permettant d’obtenir la valeur nette comptable de l’instrument financier. Le
coût amorti correspond au montant initial diminué des remboursements et corrigé de l’amortisse-
ment cumulé selon la méthode du taux d’intérêt effectif et de toute différence entre montant
initial et à l’échéance.

Exemple
Emprunt obligataire
L’entreprise B émet au 1 er janvier N un emprunt obligataire de 1 000 k€, soit 500 obligations
d’une valeur nominale de 2 €. L’émission est réalisée au pair avec des frais d’émission de
50 k€. Les obligations sont rémunérées au taux de 3 % sur 5 ans avec versement des intérêts
au 31 décembre de chaque année. Le prix de remboursement est fixé à 2,20 € par obligation
(échéance 31/12/N + 4).
CHAPITRE 27 – Instruments financiers (IFRS 9) 147

L’évaluation initiale est faite au coût net de frais de transactions, soit à un montant de 950 k€
correspondant à 1 000 k€ (émission au pair) diminués de 50 k€ de frais d’émission. À la
clôture, l’évaluation ultérieure doit être faite au coût amorti compte tenu des flux financiers
suivants :
– intérêt annuel à payer = 1 000 k€ x 3 % = 30 k€/an de décembre N + 1 à N + 4
– remboursement au prix de 2,20 € par obligation, soit 1 100 k€ en décembre N + 4.
Sur ces bases, on détermine ainsi un taux d’intérêt effectif (TIE) d’environ 6 % permettant
d’égaliser le coût initial avec la somme des flux financiers des années N à N + 4 actualisés,
soit : – 950 = 30/(1 + TIE) + 30/(1 + TIE) 2 + 30/(1 + TIE) 3 + (1 + TIE) 4 + (1 100 + 30)/(1 + TIE) 5.
Ainsi, les montants des flux financiers actualisés au taux de 6 % s’établissent ainsi :

En k€ Origine Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Coût amorti


Flux financiers – 950,0 30,0 30,0 30,0 30,0 1 130,0
01/01/N 28,3 26,7 25,2 23,8 846,0 950,0
31/12/N 28,3 26,7 25,2 896,4 976,6
31/12/N + 1 28,3 26,7 949,8 1 004,8
31/12/N + 2 28,3 1 006,4 1 034,7*
31/12/N + 3 1 066,4 1 066,4
31/12/N + 4 1 100,0

* Exemple de calcul à fin N + 2 : 1 034,7 k€ = 30 k€/1,06 + 1 130 k€/1,06 2 .


À fin N, l’emprunt s’établit bien à 976,6 k€ (950 k€ + 26,6 k€) selon une évaluation au coût
amorti. La charge d’intérêt s’élève à 56,6 k€ selon la méthode du taux d’intérêt effectif, à
savoir : 6 % x 950 k€. Aux dates de clôture suivante, les écritures seront similaires à celles de
fin N avec une charge d’intérêt calculée au taux d’intérêt effectif sur la base du coût amorti de
l’emprunt de fin de période, soit successivement : N = 56,6 k€ ; N + 1 = 58,2 k€ ; N + 2
= 59,9 k€ ; N + 3 = 61,7 k€ et N + 4 = 63,6 k€.
148 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

2 Profits et pertes
À l’exception notamment de ceux entrant dans une relation de couverture ou de ceux placés dans
un instrument de capitaux propres avec enregistrement des pertes et profits en OCI, les profits et
les pertes relatifs aux actifs et passifs financiers sont enregistrés en résultat net. En particulier, il en
va ainsi des profits et pertes résultant de la variation de la juste valeur des instruments financiers
classés comme étant à la juste valeur par le biais du compte de résultat.

Exemple
SWAP de taux
Au 2 janvier N, l’entreprise A met en place un SWAP de taux fixe de 5 % contre un taux
variable EURIBOR pour un nominal de 1 000 k€ sur une durée de 10 années. Au cours de
l’exercice N, l’EURIBOR évolue comme suit :

En tant qu’instrument financier dérivé, le contrat de SWAP est à comptabiliser à sa juste


valeur correspondant à la valeur actualisée des flux associés ; les variations ultérieures de juste
valeur sont enregistrées dans le compte de résultat (cf. ci-après s’agissant du cas des dérivés
incorporés).
Pendant l’année N, le SWAP est avantageux puisqu’il génère un différentiel de flux en faveur
de l’entreprise au taux de + 0,30 % (+ 5,30 % – 5 %). La juste valeur au 31 décembre N du
SWAP s’élève à + 22,7 k€ (actif financier) suite à l’actualisation de ces 10 flux futurs de + 0,
3 % au taux de clôture N, soit 5,40 %.
Flux futurs annuels = 1 000 k€ x 0,30 % = 3 k€
Somme des flux futurs actualisés sur 10 ans = (3/1,054) + (3/1,054 2) + .... + (3/1,05410) =
22,7 k€.
CHAPITRE 27 – Instruments financiers (IFRS 9) 149

En supposant une juste valeur égale à 0 au 2 janvier N (taux fixe = taux variable = 5 %), la
variation de juste valeur constatée dans le résultat N est de + 22,7 k€.
Pendant l’année N + 1, le SWAP est, à l’inverse, désavantageux puisqu’il génère un différentiel
de flux en défaveur de l’entreprise au taux de – 0,20 % (4,80 % – 5 %) ; d’où, une juste
valeur de SWAP de -14,5 k€ (passif financier) au 31 décembre N + 1 résultant de l’actualisation
des 9 flux futurs de – 0,2 % au taux de clôture N + 1, soit 4,50 % (– 2/1,045) + (– 2/1,045 2)
+ ... + (– 2/1,045 9).
La variation de juste valeur enregistrée dans le résultat N + 1 est de – 37,2 k€ (– 14,5 – 22,7).

3 Dérivé incorporé
Un dérivé incorporé est une composante avec le contrat hôte d’un contrat hybride tel que par
exemple, une obligation à bons de souscription d’actions (OBSA).
Dans un instrument financier composé dont le contrat hôte est un actif financier au sens d’IFRS 9,
le contrat hybride est comptabilisé dans sa globalité selon les règles applicables aux actifs
financiers.
Dans le cas où le contrat hôte est un passif soumis à IFRS 9, le dérivé incorporé doit faire l’objet
d’une comptabilisation, en tant que dérivé, et séparément du contrat hôte si ce dernier n’est pas
d’ores et déjà comptabilisé à la juste valeur par le biais du compte de résultat et s’ils sont indépen-
dants entre eux et sans lien étroit en termes de caractéristiques économiques et de risques.
N.B. : l’entité peut désigner la totalité du contrat hybride comme évalué à la juste valeur par le
résultat sauf interdiction ou en cas d’impossibilité d’une évaluation séparée.
150 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

4 Autres dispositions

Dépréciation La dépréciation au titre des pertes de crédit attendues relatives au risque de


défaillance apprécié sauf exception sur la durée de vie s’applique aux actifs
financiers évalués au coût amorti ou à la JV par OCI.
Une méthode simplifiée de dépréciation basée sur les pertes de crédit
attendues sur la durée de vie est prévue pour les créances clients (et actifs sur
contrat) résultant d’IFRS 15 et les créances locatives.
Décomptabilisation et Selon IFRS 9, un actif financier est susceptible d’être décomptabilisé dès lors qu’il
reclassement y a expiration ou transfert des droits contractuels sur les flux de trésorerie liés à
cet actif. En cas de changement de modèle économique, il y a lieu de reclasser de
manière prospective les actifs financiers concernés.
Comptabilité de IFRS 9 prévoit des dispositions spécifiques en matière de comptabilité de
couverture couverture avec maintien possible de celles d’IAS 39 s’agissant de la couverture
à la juste valeur contre le risque de taux d’intérêt d’ un portefeuille d’actifs ou de
passifs financiers.
Chapitre 28

Informations à fournir sur


les instruments financiers (IFRS 7)
IFRS 7 a pour objectif de fournir des informations concernant d ’une part, l’importance des instruments finan-
ciers au regard de la situation financière et de la performance de l’entité et d’autre part, la nature et
l’ampleur des risques assumés par celle-ci.

S’appliquant à tous les types d’instruments financiers sauf exceptions, IFRS 7 requiert la présenta-
tion de l’information par catégorie d’instruments financiers.

1 Importance des instruments financiers


Des informations doivent être fournies à différents niveaux afin d’apprécier l’importance des
instruments financiers par rapport à la situation financière et à la performance de l’entité. Les prin-
cipales informations requises au niveau de l’état de situation financière sont les suivantes :

Au niveau de l’état de situation Principales informations requises


financière
Catégories d’actifs et passifs financiers Valeur comptable de chacune des catégories (actifs financiers à
la juste valeur par le biais du résultat, etc.).
Actifs ou passifs financiers à la juste Exposition maximum au risque, limitation par un dérivé de crédit,
valeur par le résultat montant du changement de juste valeur lié aux modifications du
risque de crédit de l’actif/passif financier et, le cas échéant, du
dérivé, etc.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
152 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

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Placements dans des instruments de Nature, motif de ce classement, juste valeur, dividendes et
capitaux propres désignés comme à la impact d’éventuelles décomptabilisations.
juste valeur par les autres éléments du
résultat global
Reclassement (catégorie) Montants et motifs du reclassement. Diverses informations
s’agissant des classements hors de la catégorie juste valeur par le
résultat et hors de celle de la juste valeur par les autres éléments
du résultat global (ex. : profit ou perte de juste valeur).
Décomptabilisation Nature des actifs, des risques et avantages associés, valeurs
comptables, passifs associés.
Instruments de garantie Valeur comptable, termes et conditions de la garantie, etc.
Autres Informations sur les corrections de valeur suite à des pertes de
crédit, sur l’existence d’instruments financiers composés
comprenant de multiples dérivés incorporés et sur les défauts de
paiement ou l’inexécution d’un contrat d’emprunt
(manquement).

Au niveau de l’état du résultat global (ou en annexes), l’entité doit fournir les profits nets et les
pertes nettes (y compris les pertes de valeur) par catégorie d’instruments financiers, et suivant les
cas, les intérêts et les commissions. En outre, IFRS 7 requiert des informations en matière de
couverture comprenant des données relatives à la stratégie de gestion des risques, à l’impact
potentiel de ces opérations et aux effets sur les états financiers. Sauf exceptions visées par IFRS 7,
la juste valeur des actifs et passifs financiers doit être communiquée avec les méthodes utilisées,
les techniques d’évaluation et les hypothèses appliquées.

2 Nature et ampleur des risques liés aux instruments


financiers
En règle générale, ces risques comprennent au moins les risques de crédit, les risques de liquidité
et les risques de marché. IFRS 7 prévoit la publication d’informations qualitatives (exposition au
risque, politique de gestion et de la mesure du risque) et d’informations quantitatives (exposition
au risque, concentration du risque). Les principales informations requises par type de risque sont
les suivantes :
CHAPITRE 28 – Informations à fournir sur les instruments financiers (IFRS 7) 153

Type de Principales informations requises


risque
Risque de Informations en matière de gestion et d’exposition au risque de crédit avec des données
crédit quantitatives et qualitatives (ex. : pertes de crédit attendues).
Risque de Analyse des échéances des passifs financiers dérivés et non dérivés incluant les échéances
liquidité contractuelles, description de la gestion du risque de liquidité inhérent.
Risque de Analyse de sensibilité pour chaque type de risque de marché avec description des méthodes
marché et des hypothèses utilisées et les éventuels changements entre période.
Chapitre 29

Évaluation à la juste valeur (IFRS 13)


L’objectif d’IFRS 13 est de définir la juste valeur (JV), d’en donner un cadre pour son évaluation et de prescrire
les informations à fournir en notes annexes.

IFRS 13 s’applique aux évaluations initiales ou ultérieures faites à la JV imposées ou permises par
les normes IFRS à l’exception d’IFRS 2 et d’IFRS 16. Elle ne s’applique pas pour la détermination
de valeurs proches telles que la valeur de réalisation d’IAS 2 et de la valeur d’utilité d’IAS 36.

1 Définition
Selon IFRS 13, la JV est définie comme étant « le prix qui serait reçu pour la vente d’un actif ou
payé pour le transfert d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants du
marché à la date d’évaluation ».

Items Commentaires sur les termes utilisés dans la définition de la JV


Actif ou passif Prise en compte des caractéristiques de l’actif ou du passif telles qu’elles le seraient par les
intervenants du marché, à savoir : l’état de l’actif, sa localisation et les restrictions
éventuelles portant sur sa vente ou son utilisation. Possibilité d’une évaluation au niveau
d’un actif autonome ou d’un groupe d’actif (UGT).
Transaction Hypothèse d’un échange dans le cadre d’une transaction normale aux conditions du
marché, à savoir : le marché principal de l’actif (ou passif) ou le marché le plus avantageux
identifié en fonction de l’information raisonnablement disponible. En présence d’ un
marché actif, la JV correspond au prix de ce marché directement observable ou estimé par
une autre technique d’évaluation, indépendamment de la capacité ou pas de l’entité à
céder l’actif ou transférer le passif.
Intervenants Évaluation à la JV sur la base des hypothèses de fixation de prix que formuleraient des
du marché intervenants de marché dans leur meilleur intérêt économique.
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156 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

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Prix Prix résultant des conditions du marché à la date d’évaluation, c’est-à-dire correspondant
à une valeur de sortie, observable ou estimé selon des techniques d’évaluation et sans
ajustement lié aux coûts de transaction à moins que la localisation constitue une
caractéristique de l’actif concerné.

Selon l’annexe A, les intervenants du marché sont supposés être indépendants les uns des autres,
bien informés, et en capacité et désireux de conclure une transaction sur l’actif ou le passif. Pour
un actif ou un passif considéré :
– le marché principal est défini comme celui ayant des niveaux les plus élevés d’activité et de
volume ;
– un marché actif est celui présentant une fréquence et des volumes suffisants de transaction ;
– un marché le plus avantageux est celui maximisant le prix de vente net de l’actif ou minimi-
sant le prix de transfert d’un passif.

■ Actifs non-financiers
L’évaluation de la JV d’un actif non financier est basée sur l’aptitude d’un intervenant du marché à
dégager des avantages économiques à partir d’une utilisation optimale de cet actif, c’est-à-dire
une utilisation maximisant sa valeur. Celle-ci est, en principe, déterminée du point de vue des
intervenants du marché quelle que soit l’intention d’utilisation de l’entité. Néanmoins, une utilisa-
tion actuelle différente par l’entité de cet actif est présumée être l’utilisation optimale sauf indica-
tions contraires issues du marché.
Pour déterminer l’utilisation optimale d’un actif, il s’agit de prendre en considération ses caractéris-
tiques physiques (ex. : localisation, dimension), les éventuelles restrictions juridiques (ex. : règles de
zonage dans l’immobilier) et sa faisabilité financière (ex. : retour sur investissement attendu par les
intervenants du marché). Cette méthode s’applique pour l’évaluation de la JV d’un actif non finan-
cier qu’il soit utilisé seul ou conjointement avec d’autres actifs.

■ Passifs et instruments de capitaux propres


La JV des passifs et instruments de capitaux propres (ex. : actions, obligations) est évaluée à partir
de cours de marché relatifs à des transactions portant sur des éléments identiques ou similaires. À
défaut de cours de marché, il convient d’évaluer ce passif ou cet instrument de capitaux propres
du point de vue d’un intervenant du marché détenant l’élément identique en tant qu’actif à la
date d’évaluation. En cas d’impossibilité, il y a lieu d’évaluer la JV des passifs et instruments de
CHAPITRE 29 – Évaluation à la juste valeur (IFRS 13) 157

capitaux propres à partir d’une technique alternative d’évaluation (ex. : actualisation des sorties
futures de trésorerie).
Pour évaluer la JV d’un passif, il y a lieu de prendre en compte le risque de crédit au sens d’IFRS 7
(insolvabilité) ainsi que les autres facteurs pouvant être à l’origine d’une non-exécution de l’obliga-
tion associée à ce passif.

2 Comptabilisation initiale d’un élément d’actif ou de passif


Lors de la comptabilisation initiale d’un élément d‘actif ou de passif, le prix de l’opération
d’échange correspond souvent à la JV. Pour le vérifier, il suffit de considérer les facteurs propres à
la transaction et à cet élément.
Lors de la comptabilisation initiale, l’évaluation à la JV peut être prescrite ou permise par une
norme IFRS. En cas de différence entre la JV et le prix de transaction, le profit ou la perte corres-
pondant est enregistré immédiatement en résultat net sauf dispositions contraires de
ladite norme.

3 Techniques d’évaluation
IFRS 13 prescrit l’utilisation de techniques d’évaluation appropriées aux circonstances en privilé-
giant les données observables de marché par rapport à des données non observables. Celles-ci
reposent, le plus souvent, sur des approches par le marché, par les coûts et par le résultat.
Selon les situations, il pourra être question d’utiliser une seule ou plusieurs techniques d’évalua-
tion (ex. : évaluation d’un UGT). Dans ce dernier cas, il y a lieu de retenir la valeur de l’intervalle
de résultats la plus représentative de la JV dans les circonstances. En cas d’utilisation de techniques
d’évaluation basées sur des données non observables, il convient de les valider en s’assurant de la
cohérence des évaluations initiales et ultérieures obtenues par référence respectivement au prix
d’acquisition et aux données observables de marché à date.

4 Hiérarchie des valeurs


IFRS 3 fixe une hiérarchie des justes valeurs selon un classement en 3 niveaux des données
d’entrée utilisées dans le cadre de la mise en œuvre des techniques d’évaluation. La JV sera
classée selon la même hiérarchie, c’est-à-dire, au même niveau que le classement le plus bas
obtenu par les données d’entrée ayant contribué substantiellement à l’évaluation globale. Un
158 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

classement de niveau 2 sera rétrogradé en niveau 3 en cas d’ajustement substantiel de valeur


opéré à partir de l’utilisation de données non observables (c.-à-d. niveau 3).

Nature des données selon les niveaux


Niveau- Cours non ajustés accessibles à la date d’évaluation sur des marchés actifs pour des éléments
1 identiques. En niveau 1, la JV d’un actif ou passif résulte de la multiplication du cours de marché
non ajusté par la quantité détenue par l’entité.
Niveau- Données autres que celles de niveau 1 directement ou indirectement observables. Ex : cours sur
2 des marchés actifs pour des éléments similaires ; cours sur des marchés inactifs pour des éléments
identiques ou similaires ; données observables de type taux d’intérêt...
Niveau Données non observables concernant l’actif ou le passif. Les données de niveau 3 sont utilisées en
3 l’absence de données disponibles de niveau 1 ou 2.

N.B. : en présence de cours acheteur et vendeur (distincts), l’élément sera évalué à un prix situé
entre ces deux cours reflétant le mieux la JV selon les circonstances sans interdire, en pratique,
l’utilisation d’un cours moyen. En outre, l’entité a la faculté (mais non l’obligation) de retenir le
cours acheteur pour la détermination de la JV d’un actif et le cours vendeur pour celle de la JV
d’un passif.

5 Informations à fournir
L’annexe vise plus particulièrement à donner des informations relatives aux éléments de bilan
évalués ultérieurement et de manière récurrente à la JV, à savoir : techniques d’évaluation et
données d’entrées utilisées ; effet sur le résultat net ou sur les autres éléments de résultat global
en cas d’utilisation de données de niveau 3 (non observables).

Principales informations requises pour les JV selon les niveaux


Tous JV récurrentes ou non : JV à la clôture, niveau de classement dans la hiérarchie, politique de
niveaux transfert de niveau, exception prévue au § 48 de la norme.
JV Récurrentes : motifs d’évaluation, transfert entre niveau 1 et 2.
Niveaux 2 Description des techniques d’évaluation et données d’entrée.
ou 3
Niveau 3
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CHAPITRE 29 – Évaluation à la juste valeur (IFRS 13) 159

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JV récurrentes ou non : description du processus d’évaluation.
JV récurrentes : rapprochement entre solde d’ ouverture et de clôture, montant total des
profits et pertes relatifs aux éléments concernés, sensibilité de l’évaluation.
Chapitre 30

Première adoption des normes IFRS


(IFRS 1)
IFRS 1 s’applique lors de première adoption des IFRS, autrement dit, pour l’établissement des premiers états
financiers en IFRS y compris les premiers rapports intermédiaires établis selon IAS 34.

1 Principe de comptabilisation et d’évaluation


Dans le cadre de la conversion aux IFRS, l’entité est tenue d’établir un état de situation financière
d’ouverture en IFRS à la date de transition aux IFRS. Les normes IFRS en vigueur à la date du
premier reporting doivent être appliquées de manière rétrospective aux premiers états financiers
(y compris aux informations comparatives) sous réserve des exceptions prévues nommément par
IFRS 1.

Exemple
Quelles sont les modalités de transition pour une entreprise non cotée décidant d’adopter les
IFRS en 2021 ?
Un premier adoptant au 1er janvier 2021 doit utiliser obligatoirement, sauf exceptions, les
normes IFRS en vigueur au 31 décembre 2021 (avec possibilité d’application par anticipation
si ladite norme le prévoit) pour établir l’état de situation financière d’ouverture en IFRS au
1 er janvier 2020. Pour un exercice d’adoption en 2021, l’exercice de transition correspond
ainsi à l’année 2020 avec une date de transition au 1er janvier 2020.

En dehors des cas d’exceptions obligatoires et facultatives, le principe général d’application


rétrospective des normes IFRS conduit ainsi l’entreprise à évaluer, comptabiliser, supprimer ou
162 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

reclasser des actifs et passifs dans son bilan d’ouverture autant que nécessaire pour les rendre
conformes aux critères d’évaluation, de comptabilisation et de présentation des normes IFRS. Les
effets de ces ajustements seront enregistrés hors du résultat dans les capitaux propres d’ouverture
à la date de transition.

2 Exceptions obligatoires à l’application rétrospective


S’agissant des estimations mises en œuvre pour l’établissement de l’état de situation financière
d’ouverture en IFRS (et des exercices comparatifs), IFRS 1 interdit, de manière générale, aux
premiers adoptants de pouvoir profiter du « bénéfice du recul » (hindsight). Autrement dit, les esti-
mations faites sous l’ancien référentiel doivent être maintenues en normes IFRS sauf si elles sont
manifestement erronées ou pour des raisons de changement de méthodes comptables. En
revanche, les nouvelles estimations exigées par les IFRS et non réalisées sous l’ancien référentiel
bénéficient de l’hindsight dans le respect d’IAS 10. Ces dernières estimations seront donc réalisées
sur la base des informations disponibles à la date du reporting dans la mesure où elles confirment
la situation existant à la date de transition. Dans l’annexe B, IFRS 1 interdit le retraitement
rétrospectif :
– de la décomptabilisation des actifs et passifs financiers non dérivés réalisée sous l’ancien référen-
tiel avant la date de transition sauf cas autorisé (§ B2 et B3) ;
– de la comptabilité de couverture dans les conditions prévues au § B4 à B6 ;
– de certaines dispositions relatives aux participations ne donnant par le contrôle sauf option pour
l’application rétrospective d’IFRS 3.

3 Exceptions facultatives à l’application rétrospective


Pour des raisons pratiques et de coût de conformité, IFRS 1 autorise les entreprises à se prévaloir
des exceptions facultatives visées dans les annexes C à E.

■ Les exemptions applicables aux regroupements d’entreprises


(annexe C)
En l’espèce, l’entreprise a la faculté de ne pas retraiter tout ou partie des regroupements anté-
rieurs à la date de transition contrairement au principe général d’application rétrospective. Ainsi,
toute entité a la possibilité de décider de ne retraiter aucun des regroupements passés ou de ne
pas retraiter ceux intervenus antérieurement à une date de son choix. Dans ce dernier cas, tous
les regroupements réalisés entre la date choisie et la date de transition doivent être retraités en
CHAPITRE 30 – Première adoption des normes IFRS (IFRS 1) 163

IFRS selon la norme en vigueur à la date de reporting. L’exception au retraitement des regroupe-
ments entraine le maintien de la classification et de la méthode de comptabilisation du regroupe-
ment utilisées sous l’ancien référentiel. En revanche, elle n’exonère pas l’entreprise de retraiter
rétrospectivement en IFRS les actifs et passifs identifiables acquis dans le cadre dudit regroupe-
ment selon les autres normes IFRS. Autrement dit, les actifs et passifs ne répondant pas aux
critères de comptabilisation des IFRS doivent-ils être supprimés par les capitaux propres ou par le
goodwill s’il s‘agit d’une immobilisation incorporelle ne satisfaisant pas à IAS 38. De la même
manière, sont comptabilisés dans le bilan d’ouverture, les actifs et passifs requis par les IFRS mais
non reconnus sous l’ancien référentiel en contrepartie des capitaux propres (hormis le cas des
incorporels avec contrepartie par le goodwill).
La valeur comptable initiale du goodwill peut s’avérer être affectée du fait de la suppression ou de
la reconnaissance séparée d’une immobilisation incorporelle par application des critères d’identifi-
cation d’IAS 38 ou suite au test de dépréciation obligatoire du goodwill.

■ Les autres exemptions possibles selon l’annexe D


Il offre près d’une vingtaine d’exceptions facultatives au principe d’application rétrospective dont
en particulier :
– l’option actif par actif pour l’utilisation en tant que coût présumé d’une juste valeur ou d’une
réévaluation pour les immobilisations corporelles et incorporelles et les immeubles de
placement ;
– l’option en faveur de la remise à zéro à la date de transition des écarts de conversion pour
toutes les activités à l’étranger (absence de reprise en résultat en cas de cession ultérieure de
l’activité concernée).

Exemple
Dans le cadre de la conversion de ses comptes consolidés aux IFRS au 1er janvier N, la
société A a décidé de retenir les exceptions facultatives suivantes pour établir sa situation
financière d’ouverture, à la date de transition :
– utilisation comme coût présumé de la juste valeur de ses bâtiments pour un montant de
2 M€ à la suite d’une expertise immobilière diligentée fin N – 1 ;
– remise à zéro des écarts de conversion d’un montant de 0,50 M€ relatifs à deux filiales
étrangères hors zone euro.
164 L’ESSENTIEL DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES IFRS

Les ajustements liés à la conversion en IFRS des actifs et passifs sont inscrits directement dans
les capitaux propres de la situation d’ouverture.

4 Informations à fournir
Il est prescrit la présentation d’un jeu complet d’états financiers incluant un exercice comparatif en
norme IFRS avec un bilan comprenant à la fois les éléments à l’ouverture et à la clôture de l’exer-
cice de transition sachant que la conformité aux IFRS des données éventuelles relatives aux exer-
cices antérieurs à celui-ci n’est pas requise. En matière d’information comparative, il est exigé de
mentionner clairement la non-conformité avec les IFRS des informations issues du référentiel anté-
rieur ainsi que la nature des principaux ajustements nécessaires à leur conversion en IFRS sans
quantification obligatoire. L’explication de l’impact de la transition aux IFRS doit être documentée
sous forme de rapprochements ancien référentiel/IFRS d’une part, au niveau des capitaux propres
à la date de transition et à la date de clôture du dernier exercice établi sous l’ancien référentiel et
d’autre part, au niveau du résultat au titre du dernier exercice présenté sous l’ancien référentiel.
En outre, les ajustements du tableau de flux de trésorerie sont à expliciter si ce tableau était anté-
rieurement produit. Par ailleurs, des informations sur la juste valeur sont requises si cette méthode
a été retenue à la date de transition pour une immobilisation corporelle, incorporelle ou un
immeuble de placement. Enfin, des rapprochements au niveau des capitaux propres et du résultat
à la date de transition et à la fin de la période intercalaire comparable de l’exercice précédent sont
prescrits en matière d’information intermédiaire au titre de l’exercice d’adoption pour les entre-
prises appliquant IAS 34.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
– BARBE (O.) et DIDELOT (L.), Les IFRS, 2019, coll. L’expert en poche, ECM/OEC.
– BARBE (O.) et DIDELOT (L.), Maîtriser les IFRS, coll. Les guides de gestion, Groupe revue fidu-
ciaire, 2018.
– OBERT (R.), Pratique des normes IFRS, 7e éd., 2021, Dunod.
– PWC, IFRS 2019, 2018, F. Lefebvre.
– RAFFOURNIER (B.), Les normes comptables internationales (IFRS), 2019, Economica.

Quelques sites internet

– Site thématique EUROPA consacré au marché unique de l’Union européenne permettant


notamment l’accès aux normes comptables internationales en vigueur dans l’UE : www.ec.
europa.eu
– Site du normalisateur comptable international (IASB) : www.ifrs.org
– Site de l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory) : www.efrag.org
– Site de la profession comptable dédié aux normes IFRS : www.focusifrs.com
– Site du cabinet Deloitte consacré aux normes IFRS : www.iasplus.com
– Site du cabinet FinHarmony spécialisé en information financière : www.finharmony.net
Imprimé en France par La Nouvelle Imprimerie Laballery,
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AUTEUR SOMMAIRE
Éric Tort, professeur des universités associé à l’iaelyon et Processus et instances
expert-comptable en entreprise, est l’auteur de nombreux de normalisation
ouvrages et articles. Le cadre conceptuel
Information financière
IAS 1, IAS 7, IAS 24, IAS 33,
IAS 34, IFRS 8, IFRS 5, IAS 8
et IAS 10
Actifs et passifs
IAS 2, IAS 16, IAS 38, IAS 40,
IFRS 16, IAS 21, IAS 36, IAS 19
et IAS 37
Capitaux propres
IFRS 2
PUBLIC Résultat
IAS 12, IFRS 15, IAS 20 et IAS 23
– Étudiants des cursus universitaires de gestion et des IAE
Instruments financiers
– Étudiants des écoles de commerce et de gestion IAS 32, IFRS 9 et IFRS 7
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