Séquence - L'Acropole D'athènes - Correction
Séquence - L'Acropole D'athènes - Correction
Séquence - L'Acropole D'athènes - Correction
ÉTYMOLOGIE
MYTHES ET LÉGENDES
L’Acropole prend place au sommet d’une colline d’Athènes, à environ 156 mètres de
haut. On raconte qu’à l’origine, un dieu et une déesse – Athéna et Poséidon – se disputèrent le
patronage de la ville.
Le dieu de la Mer et des Océans, qui voulait en faire son fief, planta son attribut – le
trident – dans le sol, pour en faire jaillir une source d’eau salée, nommée Érechthéide. Athéna,
arrivée plus tard, planta un olivier, en prenant comme témoin de son acte Kécrops, premier roi
d’Attique, qui était moitié homme et moitié serpent.
Poséidon, furieux, demanda au roi des dieux – Zeus – d’arbitrer le conflit qui l’opposait
à sa nièce. Zeus réunit alors le conseil des dieux, qui trancha en faveur de la déesse de la sagesse
et de la stratégie militaire, Kécrops ayant plaidé en ce sens.
C’est ainsi que la déesse de la sagesse donna son nom à la ville : Ἀθηναι.
Selon d’autres légendes, Poséidon aurait offert un cheval aux Athéniens, symbole de
fougue et de vaillance, là où l’olivier d’Athéna représentait la paix.
BÂTIMENTS
ÉPOQUE MYCÉNIENNE
Vers 1250 ACN, une première muraille, faite de gros blocs de calcaire, est construite,
entourant le sommet de la colline et protégeant vraisemblablement un palais. Ceci nous révèle
que déjà à l’époque mycénienne, la géographie était considérée comme propice à la création
d’une citadelle. Encore aujourd’hui, nous pouvons observer deux morceaux de cette ancienne
muraille.
Le Ve siècle (période archaïque) est crucial pour Athènes : les guerres médiques1 ont
complètement ravagé la ville, et il ne reste presque rien de l’Acropole. Certains bâtiments de
celle-ci furent restaurés, d’autres reconstruits, d’autres encore nouvellement bâtis. Tous ces
travaux se voient généralement attribués à l’instigation un célèbre homme politique athénien :
Périclès.
1
Les guerres médiques, au nombre de deux, opposèrent, au début du Ve siècle ACN, les Grecs aux Perses.
1
Nous ferons un état des lieux des monuments de cette époque, monuments encore
(partiellement) visibles aujourd’hui.
Parthénon
Propylées
Érechthéion
LE PARTHÉNON
Le Parthénon est la mise en français du mot grec Παρθενων, qui est lui-même formé
sur le mot ἡ παρθενος, ου – qui donne au génitif pluriel των παρθενων et qui veut dire « la
jeune fille ». En effet, Athéna était l’une des trois déesses vierges. Artémis – déesse de la
nature et de la chasse – et Hestia – déesse du feu sacré et du foyer – complètent la triade.
Callicratès et Ictinos – dont Plutarque indique qu’ils auraient été chapeautés par Phidias2
– élaborent les plans du bâtiment. Il est entièrement réalisé en marbre. Athènes ne possédait pas
de carrière, aussi les blocs – qui pouvaient parfois peser plusieurs tonnes – étaient acheminés
depuis le Pentélique3, situé à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est d’Athènes. Une rampe
d’accès permettait aux bœufs de tirer leurs lourds chariots.
Le bâtiment mesure environ 10 mètres de haut, s’étend sur un rectangle d’environ 70x31
mètres et compte 46 colonnes à sa périphérie. Il s’agit d’un bâtiment à l’architecture dorique.
Tout l’édifice a été pensé de manière à mettre en valeur la statue de Phidias, dont nous parlerons
ci-dessous.
2
L’un des plus célèbres sculpteurs grecs de l’époque classique, cf. infra.
3
C’est la montagne qui a donné son nom au marbre qui a servi à construire le Parthénon et à réaliser de magnifiques
sculptures : le marbre du Pentélique.
2
L’ensemble du bâtiment, que l’on imagine parfaitement rectiligne et droit – car il nous
apparaît ainsi lorsqu’on le regarde d’en bas – est en fait un savant mélange de courbes et de
convexité.
Dans le même ordre d’idée, les colonnes ne sont pas parallèles, mais penchées de
manière à ce qu’elles se rencontrent en ce qu’on appelle un point de fuite, situé bien au-dessus
du toit de l’édifice. Par ailleurs, elles sont d’épaisseurs différentes : comme celles de l’extérieur
se détachent sur le paysage alentour, les architectes les ont imaginées plus épaisses.
Cette maîtrise des effets d’optique implique que chaque bloc de marbre avait sa place
propre et était taillé selon un plan d’ensemble.
Parthénôn Pronaos
Opisthodome Naos
4
N.B. : Le Parthénon que nous connaissons aujourd’hui est la reconstruction améliorée d’un ancien bâtiment,
nommé à l’époque contemporaine « Préparthénon ». Ce temple aurait abrité une statue d’Athéna Polias (protectrice
de la cité, comme l’étymologie de « Polias » l’indique : πολις, εως), ainsi que le trésor public, dans l’opisthodome.
3
On ne sait exactement quelle était la fonction du Parthénon. Il abritait une statue
d’Athéna Parthénos, offrande de la ville d’Athènes à sa déesse tutélaire. La statue, haute
d’environ 11,50 mètres, fut sculptée et ornée par Phidias5 ; on la qualifie de chryséléphantine,
car elle était faite d’or (χρυσος, ου : or) et d’ivoire (ἐλεφαντινος, η, ον : d’ivoire). Aucune
source antique ne mentionne de culte à son encontre, ce qui fait dire à certains que le Parthénon
n’était a priori pas un temple.
Initialement, seule la salle ouest du monument s’appelait παρθενων, autrement
dit « local des jeunes filles ». C’est là qu’étaient entreposées les offrandes et une réserve en
monnaies.
Nous sommes donc en présence d’un monument qui pouvait être soit un temple, soit un
trésor, soit les deux.
« Le nombre d’or est un nombre égal à (1+√5)/2, soit environ 1,618 et correspond à une
proportion considérée comme particulièrement esthétique. Il apparaît dans la pensée grecque
avec Pythagore, au tournant du VIème et du Vème siècle avant J.-C. mais Euclide, dans ses
Éléments, est le premier à développer une théorie de ce nombre dans le passage où il tente de
définir la façon la plus logique de couper harmonieusement un segment en deux parties
inégales. Cette proportion, pour de nombreux artistes comme Léonard de Vinci ou encore Le
Corbusier – pour ne citer que les plus célèbres –, donnerait la clef de l’harmonie d’une œuvre
d’art. »6
Le nombre, en mathématiques, est représenté par la 21e lettre de l’alphabet grec, φ, en
l’honneur de Phidias, auquel on attribue – en plus de la paternité de la statue d’Athéna
chryséléphantine – la décoration de la façade du Parthénon. Les mathématiciens firent le lien
entre le sculpteur et le nombre car la façade de la bâtisse en illustre les proportions.
Nous nous représentons souvent Athènes (ainsi que Rome) comme une ville blanche, à
cause des ruines de marbre blanc que le temps nous a laissées. Il est toutefois important de
garder à l’esprit que les bâtiments étaient peints. Les artistes utilisaient probablement un
mélange de pigments et de cire pour faire adhérer la couleur à la pierre lisse.
5
Phidias est un sculpteur grec qui a vécu du Ve siècle ACN. Il est notamment connu pour sa sculpture d’Athéna
Parthénos, et de manière générale pour ses travaux sur l’Acropole d’Athènes.
6
Extrait du site http://www.archeologiesenchantier.ens.fr/spip.php?article40.
Pythagore était un philosophe présocratique et mathématicien du VIe siècle ACN.
Euclide était un mathématicien grec, qui aurait vécu aux alentours du IVe siècle ACN.
Léonard de Vinci était un artiste, ingénieur, scientifique et humaniste italien. Il a vécu à cheval sur les XVe et
XVIe siècles.
Charles-Édouard Jeanneret-Gris, dont l’alias était Le Corbusier, fut un architecte qui vécut à cheval sur les XIXe
et XXe siècles. « Le Corbusier, un architecte plus contemporain (1887-1965), a également interprété le nombre
d’or dans ses œuvres. À l’aide de la théorie de l’homme de Vitruve, il a développé une unité de mesure, un modèle
adaptable à l’architecture se définissant, en plus de la notion de proportion, par une normalisation d’harmonie entre
l’homme et l’architecture : le Modulor. » in https://idinterdesign.ca/le-nombre-dor-en-architecture/
7
Les Panathénées étaient une fête religieuse qui avait lieu tous les ans, en l’honneur d’Athéna. Tous les quatre ans
se déroulaient les « Grandes Panathénées ». La frise qui entourait le Parthénon en représentait le déroulement.
4
romaine – sur ordre d’Agrippa8, au Ier siècle ACN -, des escaliers monumentaux sont construits
et constituent le nouveau chemin à emprunter pour accéder aux monuments.
LES PROPYLÉES
Du grec προπυλαιος, α, ον, « qui est devant la porte (d’un temple, d’un édifice, etc.) »,
que l’on peut découper en προ (devant) et ἡ πυλη, ης (la porte) ; le pluriel τα προπυλαια
désigne le vestibule ou la construction devant un édifice. Nous pouvons donc dire que les
Propylées représentent le vestibule de l’Acropole.
Ils en constituent donc l’entrée et sont, comme tous les bâtiments de celle-ci, adaptés au
relief du terrain. L’architecte à l’œuvre fut ici Mnésiclès, toujours sous la houlette de Périclès.
Le bâtiment est également réalisé en marbre du Pentélique, mais certains éléments de
l’architecture sont réalisés en marbre bleu d’Éleusis9.
Les Propylées sont composés d’un corps central – le vestibule – entouré de deux ailes.
Dans l’aile Nord (à gauche), on retrouvait une Pinacothèque – du grec πινακοθηκη, que l’on
peut découper en πιναξ, πινακος « tableau » et de θηκη « coffre, boîte » –, pièce qui abritait et
exposait des œuvres peintes. L’aile Sud (à droite) est plus petite et mène à un escarpement
rocheux. La légende dit que c’est de là que se serait jeté Égée, en voyant le bateau de son fils
revenir en arborant des voiles noires10.
Il a été érigé en l’honneur d’Ἀθηνα Νικη, ce qui veut littéralement dire « Athéna
Victoire (victorieuse) » – ἡ νικη, ης signifiant la victoire. Le temple, d’architecture ionique,
voyait défiler une foule de badauds venus prier la déesse de leur conférer la victoire –
notamment contre les Spartiates, à nouveau ennemis d’Athènes une fois les Perses vaincus.
Le monument, situé à droite des Propylées, abritait dans son naos ce qu’on appelle le
« xoanon » (du grec το ξοανον, « statue de dieu en bois ou en pierre ») de la déesse
Victoire/Νικη. Habituellement, celle-ci était représentée dotée d’ailes, mais la légende veut
que les Athéniens aient représenté la statue dépourvue de celles-ci, afin de conserver la victoire
dans leur ville.
8
Le Romain Agrippa était un général et un homme politique important, au Ier siècle ACN. Il compta parmi les
proches de l’Empereur Auguste.
9
Éleusis est une cité située à l’Ouest d’Athènes ; elle était particulièrement réputée pour ses rites religieux
initiatiques et secrets.
10
Le roi Égée était le père de Thésée, qui vainquit le Minotaure. Il avait demandé à son fils de hisser une voile
blanche en cas de victoire sur le monstre, lors de son retour. Thésée, tout à sa joie, oublia la promesse faite à son
père, et rentra de Crète à bord d’un bateau dont les voiles étaient noires. Son père, pensant que son fils était mort
et terrassé par le chagrin, se jeta dans la mer, qui prit son nom : la Mer Égée.
5
L’ÉRECHTHÉION
Il s’agit du dernier bâtiment construit au Ve siècle sur l’Acropole. La légende veut qu’il
ait été construit à l’endroit même où Athéna et Poséidon se disputèrent, lieu d’où le dieu des
Mers aurait fait jaillir sa source d’eau salée. On y trouvait d’ailleurs leurs deux cadeaux : un
puits d’eau salée et un olivier.
Le bâtiment, construit sur une pente, est d’ordre ionique. Il était formé de plusieurs
sanctuaires, en l’honneur de différents dieux : Athéna, Poséidon, Héphaïstos et Zeus. Deux
sanctuaires supplémentaires étaient dédiés, pense-t-on, à Kécrops et Érechthée, autre roi
légendaire d’Athènes, dont le bâtiment tire son nom.
L’Érechthéion est surtout connu pour son portique des caryatides : il s’agit d’un
portique dont les colonnes sont remplacées par des statues de jeunes filles, drapées dans une
tunique.
Ce panorama de l’Acropole n’a fait que survoler les merveilles déposées par l’Homme
sur la colline, qui représentent elles-mêmes une infime partie des trésors de la Grèce antique et
de toutes les arts, légendes, génies, alliances, histoires et valeurs qu’elle englobe.
Merveilles déposées par l’Homme, vraiment ?
11
Joseph Ernest Renan était un philologue, philosophe, écrivain et historien français, qui vécut au XIXe siècle.