31-Partie 1 - Regl - Titre 2-13
31-Partie 1 - Regl - Titre 2-13
31-Partie 1 - Regl - Titre 2-13
Art. 45 1 - En cas de contestation sur le sens ou la portée du dispositif d'un arrêt, il appartient à la Cour de
bis l'interpréter.
[nouv.] 2 - Toute partie peut demander l'interprétation du dispositif d'un arrêt, dans les trois ans qui suivent
son prononcé.
3 - La demande en interprétation est présentée conformément aux dispositions des articles 23 et 27
du présent Règlement. Elle spécifie en outre :
a) l'arrêt visé ;
b) la partie du dispositif dont l'interprétation est demandée.
4 - La Cour statue par voie d'arrêt après avoir mis les parties en mesure de présenter leurs
observations. La minute de l'arrêt interprétatif est annexée à la minute de l'arrêt interprété. Mention de
l'arrêt interprétatif est faite en marge de la minute de l'arrêt interprété.
I. Recours en interprétation
Qualité pour exercer le recours. En prescrivant indistinctement et sans restriction d'aucune sorte
que « toute partie » peut demander l'interprétation du dispositif d'un arrêt dans les trois ans qui suivent
le prononcé, l'article 48 du Règlement a ainsi donné la possibilité aux parties figurant dans l'instance
antérieure ayant abouti à l'arrêt, objet du recours, tant en qualité de demanderesse que de
défenderesse, de demander l'interprétation dudit arrêt selon les modalités et conditions fixées par ledit
article (CCJA, 1e ch., n° 01, ass. plén., 31-1-2011 : 1) SENEMATEL SA, 2) M. N., 3) Sté BERNABE
SENEGAL c/ 1) SCI DAKAR INVEST, 2) SCI DAKAR Centenaire, Juris-Ohada n° 2/2011, avr.-juin
2011, p. 2, Ohadata J-12-135).
Obs. : l'art. 45 nouveau est une version modifiée de l'ancien art. 48 du Règlement qui a été abrogé par la réforme du
Règlement. Cet arrêt, qui a été rendu sur le fondement de l'ancien art. 48 du Règlement est transposable car l'ancien art.
48 est devenu l'art. 45 al. 1 du Règlement sans aucune modification.
Obs. : dans le cas d'espèce, il était demandé à la CCJA d'interpréter un arrêt de cassation et d'évocation qu'elle avait
rendu le 30-12-2008 dans un litige relatif à un bail commercial. La CCJA avait retenu dans la motivation de sa décision de
rejet du pourvoi contre l'arrêt de condamnation du preneur « que c'est seulement le 11 novembre 2003 que le preneur,
[demanderesse en l'espèce] a déclaré vouloir dénoncer ledit contrat la liant [à la bailleresse] et assigné celle-ci en
annulation dudit contrat », qu'à l'évidence « déclarer vouloir dénoncer le contrat liant un preneur à un bailleur et assigner
celui-ci en annulation dudit contrat ne signifie nullement dénonciation et annulation automatique dudit contrat, le désir de
dénoncer le contrat unilatéralement ne suffisant pas à mettre fin aux relations contractuelles existant entre les parties, dès
lors que le preneur continuait à occuper les lieux loués à la date de la requête aux fins d'injonction de payer, bien que ne
payant pas les loyers échus ». En indiquant dans le dispositif de son arrêt que « l'Ordonnance d'injonction de payer rendue
le 21-7-2004 par la juridiction présidentielle du TPI d'Abidjan sortira son plein et entier effet », la CCJA avait clairement
entendu valider la condamnation du preneur à payer à la bailleresse une somme principale assortie d'intérêts et frais dont
les détails étaient indiqués dans la décision de la CCJA. Il était donc clair que le dispositif de l'arrêt du 30-12-2008 dont
l'interprétation était demandée était sans équivoque et n'appelait de ce fait aucune interprétation, ce que rappelle la Cour.
B. Arrêt ayant fait une saine application des textes applicables aux faits de la cause
Le recours en interprétation est non fondé et doit être rejeté lorsque l'arrêt dont l'interprétation est
demandée procède d'une saine application aux faits de la cause des dispositions de l'Acte uniforme
applicable et que les juridictions nationales ont déjà statué sur les mêmes faits entre les mêmes
parties, l'application par ces juridictions du droit interne en vigueur avant l'avènement de l'Acte
uniforme concerné relève des seules appréciations et responsabilités desdites juridictions, dont les
divergences ou contradictions juridiques excipées par les requérants dans leur recours en
interprétation et sur lesquelles ils consultent la CCJA ne sauraient ni concerner ni engager celle-ci
(CCJA, 1e ch., n° 01, ass. plén., 31-1-2011 : 1) SENEMATEL SA, 2) M. N., 3) Sté BERNABE
SENEGAL c/ 1) SCI DAKAR INVEST, 2) SCI DAKAR Centenaire, Juris-Ohada n° 2/2011, avr.-juin
2011, p. 2, Ohadata J-12-135).
Obs. : l'art. 45 nouveau est une version modifiée de l'ancien art. 48 du Règlement qui a été abrogé par la nouvelle version
du Règlement.
Art. 45 Les erreurs et omissions matérielles qui affectent un arrêt de la Cour peuvent toujours être réparées
ter par elle selon ce que le dossier révèle ou, à défaut, selon ce que la raison commande.
[nouv.] La Cour est saisie par simple requête par l'une des parties ou par requête commune : elle peut aussi
se saisir d'office.
Obs. : la jurisprudence présentée ci-après a été rendue par la CCJA sur le fondement de « principes généraux du droit »
reconnus par elle, avant la réforme du Règlement. Il s'agit ici également d'une position innovante de la Cour qui a été
entérinée par le législateur de l'OHADA par l'art. 45 ter nouveau du Règlement.
I. Erreur
Voir aussi CCJA, n° 040/2009, 30-6-2009 : BETRA c/ SEMOS SA, Rec. jur. CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 104, Ohadata
J-10-78 qui retient qu'une contradiction entre les [motifs] de l'arrêt attaqué et son dispositif, les motifs retenant que
l'audience publique ordinaire est tenue en matière civile, tandis que le dispositif énonçant que la cour a statué en matière
commerciale, procède d'une erreur matérielle pouvant être rectifiée à tout moment. Il s'agissait, dans ce dernier cas d'un
arrêt rendu par une cour d'appel.
- lorsque, dans les motifs d'une décision de la CCJA, il est mentionné « Sur la recevabilité du recours
», alors que dans le dispositif, la Cour s'est déclarée incompétente, il résulte desdits motifs que la
Cour a statué sur sa compétence et non sur la recevabilité du pourvoi. Ainsi, la divergence entre les
motifs et la mention du dispositif résulte d'une erreur purement matérielle, dont il y a lieu d'ordonner
d'office la rectification, conformément à l'article 45 ter du Règlement de procédure, sans qu'il soit
nécessaire d'entendre les parties (CCJA, 1e ch., n° 157, 26-11-2015 ; P. n° 218/2014/PC du 9-12-2014
: Sté Holcibel SA, Sté Investissements Cimentiers Internationaux c/ Sté Hann SA et Compagnie et
Consorts Hann, Ohadata J-16-150).