24-Partie 1 - Regl - Titre 2-6

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Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Chapitre II bis DU REGIME LINGUISTIQUE

Art. 28 A peine d'irrecevabilité, un moyen de cassation ou un élément de moyen de cassation doit mettre en
ter œuvre au moins un des cas d'ouverture visés à l'article précédent.
[nouv.]
I. Recours et moyens de cassation irrecevables

A. Recours fondé sur un moyen non prévu par la loi applicable


Le Règlement de procédure de la CCJA [dans sa version antérieure au 4 février 2014] n'ayant pas
prévu des cas d'ouverture du pourvoi en cassation, il convient de se référer au Code de procédure
civile, commerciale et administrative ivoirien, pour savoir si le moyen invoqué en l'espèce, à savoir une
mauvaise appréciation de la cause, peut être reçu comme moyen de cassation. Le pourvoi doit être
déclaré irrecevable, dès lors que l'article 206 du Code de procédure civile de Côte d'Ivoire n'a pas
prévu « la mauvaise appréciation de la cause » parmi les motifs de cassation (CCJA, 2 e ch., n° 059,
25-7-2013 : Sté GENERALE DE BANQUES EN COTE D'IVOIRE-SA (SGBCI) c/ 1) Sté EIVMEL,
SARL, 2) SIBI Moussa, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 51-53, Ohadata J-15-60).

Obs. : arrêt rendu en application de la version antérieure du Règlement, mais transposable.

C'est à tort qu'il est reproché à la cour d'appel de n'avoir pas permis à la Cour de cassation d'exercer
son contrôle de régularité, en ne faisant état dans son arrêt que d'une partie des conclusions des
intimées et de celles des autres parties à l'instance, dès lors qu'aucune juridiction n'a l'obligation de
faire état dans leur intégralité des conclusions des parties (CCJA, 3 e ch., n° 084, 29-3-2018 : Sté
Holding SAVANA Sénégal, Sté Hôtel Investissements c/ Sté Immobilière de Saly et 3 autres).

B. Recours n'indiquant pas au moins un moyen de cassation visé à l'art. 28 bis


Le recours qui n'indique ni les Actes uniformes, ni les Règlements prévus par le Traité de l'OHADA
dont l'application justifie la saisine de la Cour, comme l'exige l'article 28-1 précité ; et qui n'indique
aucun des cas d'ouverture à cassation visés à l'article 28 bis (nouveau) dudit Règlement est vague,
imprécis et irrecevable (CCJA, ass. plén., n° 124, 11-11-2014 : SGTEM c/ Zephirin RAYITA, Ohadata
J-15-214).
Lorsque le demandeur au pourvoi n'invoque dans ses moyens aucun des cas d'ouverture à cassation
visés à l'article 28 bis du Règlement de procédure, se contentant de soulever pêle-mêle les griefs de
déclarations inexactes et incomplètes et la non-communication des pièces justificatives, et invoque,
sans l'articuler, la violation des articles 80, 81 et 156 de l'AUPSRVE, ces moyens vagues et imprécis
doivent être déclarés irrecevables, ainsi que le pourvoi (CCJA, 2 e ch., n° 124, 7-6-2018 : Maximilien
Yangongo Boganda c/ Banque Populaire Maroco Centrafricaine (BPMC) SA, Commercial Bank
Centrafricaine (CBCA), Ecobank Centrafrique).
Est irrecevable le moyen qui reproche à une cour d'appel d'avoir fondé sa décision sur des
conclusions non communiquées à la partie adverse, au mépris du respect des droits de la défense, et
sur celles de la codéfenderesse, irrecevables, en ce qu'elles sont déposées hors délai, dès lors que ce
moyen ne se réfère à aucun cas d'ouverture en rapport avec l'article 28 bis du Règlement de
procédure de la CCJA (CCJA, 3e ch., n° 152, 7-6-2018 : Thiombiano Ousseini c/ Délégation de l'Union
européenne au Niger, Etat du Niger).
Sont irrecevables, des moyens qui ne se réfèrent à aucun cas d'ouverture en rapport avec l'article 28
bis du Règlement de procédure de la CCJA. Tel est le cas : du moyen reprochant à l'arrêt attaqué
d'avoir déduit des motifs d'un arrêt avant dire droit qu'il a réglé définitivement la question de la
capacité de deux codéfendeurs, pour conclure à l'irrecevabilité de la requête civile alors que ledit arrêt,
dans son dispositif, s'est limité à déclarer recevable leur action en responsabilité diligentée contre
l'Etat du Sénégal et qu'en statuant ainsi l'arrêt a méconnu l'autorité de la chose jugée qui est rattachée
au dispositif de la décision et non à ses motifs ; du moyen reprochant à la cour d'appel d'avoir
également méconnu l'autorité de la chose jugée rattachée au jugement et à l'arrêt entérinant la
procédure de liquidation des biens de deux codéfendeurs, pour trancher la question de leur capacité
en considération de l'arrêt du 9 mars 2012, lequel a simplement admis la recevabilité d'une action
qu'ils ont introduite hors la représentation de leur syndic (CCJA, 3 e ch., n° 148, 7-6-2018 : Etat du
Sénégal c/ 1) EEXIMCOR AFRIQUE SA, 2) Papa Ousmane Ahne, 3) Mambaye Seye).
Le pourvoi en cassation dont les quatre moyens n'invoquent la violation d'aucune disposition d'un
texte normatif de l'OHADA et formé par un demandeur qui se borne simplement à plaider que le litige
en cause est commercial parce qu'opposant des commerçants est irrecevable (CCJA, 2e ch., n°
054/2018, 15-3-2018 : Cabinet MCR International SARL c/ Madame Ouatara née Koné Angèle).

C. Moyen imbriquant plusieurs cas d'ouverture à cassation


Un moyen qui imbrique deux cas d'ouverture à cassation, notamment le défaut de motifs et le manque
de base légale, sans les spécifier, et dont le libellé énonce pourtant la violation des articles 161 et 156
de l'AUPSRVE, est à la fois vague, imprécis et donc irrecevable, car ne permettant pas à la CCJA
d'identifier le grief véritablement fait à l'arrêt attaqué et d'apprécier sa pertinence (CCJA, 1 e ch., n°
002, 24-1-2019 : SGBC c/ TRANSINOR SARL).
Est irrecevable, d'office, le recours fondé sur un moyen unique de cassation, pris du manque de base
légale résultant de l'absence, de l'insuffisance, de l'obscurité et de la contrariété des motifs et
reprochant aux juges du fond la violation ou la mauvaise application de dispositions nationales
(articles 1382 et 1731 du Code civil ivoirien, en l'espèce). Il en est ainsi dès lors que le recourant
n'invoque la violation d'aucune disposition d'un Acte uniforme ou d'un Règlement prévu au Traité,
comme le requiert l'article 28-1 in fine du Règlement de procédure de la CCJA (CCJA, 2e ch., n° 059,
15-3-2018 : Diby Ebrottie Marc c/ Becky Gnaly Michel Gervais ; CCJA, 2e ch., n° 061, 15-3-2018 :
Ayamel Moustapha c/ Sté Corlay CI, ex-Chevron-CI, ex-Texaco).
Voir aussi CCJA, 1e ch., n° 108, 9-6-2016 : Tia Togbé Olivier c/ Koffi Konan Emmanuel, Ohadata J-17-
49, jugeant qu'est vague et imprécis le moyen dans l'énoncé duquel le recourant relève, pêle-mêle,
une violation de la loi ou l'erreur dans l'application ou l'interprétation de la loi et un manque de base
légale.

II. Recours recevables


La violation de la loi figurant parmi les cas d'ouverture prévus à l'article 28 bis du Règlement de
procédure de la CCJA, le pourvoi fondé sur une violation de l'article 54 de l'AUPSRVE par une cour
d'appel est recevable (CCJA, 2e ch., n° 181 et 182, 8-12-2016 : Allou Monique c/ Fonds de
Prévoyance Militaire, Ohadata J-17-122).

III. Inapplication du Règlement de procédure à une procédure nationale


Le Règlement de procédure de la CCJA constitue un ensemble de formalités spécifiques à l'institution,
et ne saurait être applicable à une autre juridiction nationale régie par les règles internes de
procédure. Il s'ensuit que les moyens de cassation fondés sur la violation des articles 29 et 46 du
Règlement de procédure de la CCJA ne sauraient prospérer (CCJA, ass. plén., n° 088, 20-11-2013 :
Jacques NZOGHE NDONG c/ Sté d'Energie et d'Eau du Gabon SA dite SEEG-SA, Sté ROUGIER
GABON-SA, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 2, janv.-déc. 2013, p. 131-133, Ohadata J-15-40 ; CCJA, ass.
plén., n° 089, 20-11-2013 ; P n° 047/2011/PC du 31-5-2011 : Jacques NZOGHE NDONG c/ Sté
d'Energie et d'Eau du Gabon SA dite SEEG-SA, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 2, janv.-déc. 2013, p. 134-
136, Ohadata J-15-43).

Art. 29 Le recours est signifié par la Cour à toutes les parties à la procédure devant la juridiction nationale.
Dans le cas prévu au paragraphe 5 de l'article précédent, la signification est faite dès la régularisation
ou dès que la Cour aura admis la recevabilité, eu égard aux conditions de forme énumérées audit
article.

I. Inapplication de l'article 29 à une procédure nationale


L'article 29 du Règlement de procédure de la CCJA a pour champ d'application la procédure devant
cette juridiction et est inapplicable à la procédure d'assignation devant le juge de l'urgence, qui
demeure régie par les dispositions nationales (CCJA, 2 e ch., n° 111, 30-12-2013 : Jacques NZOGHE
NDONG c/ Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Gabon dite BICIG-SA, Banque
Centrale des Etats de l'Afrique centrale, dite BEAC, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p.
137-140, Ohadata J-15-84).

II. Parties à la procédure


Si les autres sociétés nées de la dissolution de la société défenderesse peuvent être considérées
comme étrangères à la procédure devant les juridictions nationales, tel n'est pas le cas de la société
dissoute, partie à la procédure devant lesdites juridictions nationales et défenderesse dans le présent
pourvoi ; il s'ensuit que la fin de non-recevoir tirée de la violation du texte visé au moyen n'est pas
fondée et le pourvoi est recevable (CCJA, 1e ch., n° 044, 1-7-2010 : Sté A.P.C. c/ 1) CHEVRON
TEXACO CAMEROUN SA, anciennement SHELL CAMEROUN SA, 2) TEXACO CAMEROUN SA, 3)
CHEVRON TEXACO AFRICA HOLDINGS LIMITED, 4) CHEVRON MIDDLE EAST HOLDINGS
LIMITED, Ohadata J-12-92).

III. Signification du recours


A. Destinataires de la signification
Il résulte de l'article 29 du Règlement de procédure de la CCJA que celle-ci n'a obligation de signifier
le recours qu'aux « parties à la procédure devant la juridiction nationale ». L'arrêt attaqué n'indiquant
pas les raisons pour lesquelles le tiers opposant n'a pu participer au litige principal bien que son
conjoint en était initiateur, l'une des conditions essentielles de l'article 47 du Règlement de procédure
n'a pas été remplie et la tierce opposition est irrecevable (CCJA, 3 e ch., n° 018, 25-1-2018 : Ngo
Omam F. Dorette épse Ipanda c/ BICEC).

B. Significations valides

1° Diligences suffisantes du greffe


Le principe du contradictoire a été respecté et le recours doit être examiné, dès lors que le greffe de la
CCJA a tenté de joindre par lettre l'autre partie au litige, en l'espèce le syndic d'une société, afin de lui
notifier le recours en cassation et que cette correspondance est demeurée sans suite (CCJA, 2e ch.,
n° 010/2013, 7-3-2013 : Banque Gabonaise et Française Internationale dite BGFIBANK c/ Sté de la
Haute MONDAH dite SHM, représentée par EDO Rufin Dubernard, syndic, Rec. jur. CCJA n° 20, vol.
2, janv.-déc. 2013, p. 26-28, Ohadata J-15-10 ; CCJA, 1e ch., n° 167, 17-12-2015 : BIAO-CI c/
Alexander ODIKA c/ Oumarou ALI, Ohadata J-16-160).

2° Signification faite au siège d'une société


La signification faite à une société à son siège social est valable (CCJA, 1e ch., n° 004, 12-2-2015 :
Sté Générale de Banque en Côte d'Ivoire dite SGBCI c/ SARL IVOIRE, EL MOUTAMER Fatiha épse
BOURDIER, Sté Civile Immobilière IVOIRE dite SCI IVOIRE, Ohadata J-16-04).

3° Signification faite au conseil d'une partie en cause d'appel


Il y a lieu d'examiner le recours, dès lors que le pourvoi a été signifié au défendeur à l'adresse de son
conseil et que ce courrier du greffier en chef de la cour est demeuré sans suite, le principe du
contradictoire ayant été respect (CCJA, 2e ch., n° 203, 29-12-2016 : SGBCI c/ Coulibaly Issa, Bombo
née Yace Michèle, Ohadata J-17-143).
Il a été jugé qu'en application des articles 29 et 30 du Règlement de procédure de la CCJA la
signification, par lettre du greffe de la CCJA restée sans suite, d'un recours à une partie par
l'entremise de son conseil en cause d'appel est valable, le principe du contradictoire ayant été observé
(CCJA, 1e ch., n° 218, 23-11-2017 : Union Provinciale des Producteurs Semenciers du Bazèga c/
Union Régionale des Producteurs Semenciers du Centre Sud).

C. Signification non valide


Toute signification doit être faite par exploit d'huissier, habilité à cet effet ; une remise manuelle d'un
acte judiciaire par un administrateur de greffe ne peut valoir signification de cet acte, car ne
remplissant pas les conditions légales de forme d'une signification. Il s'ensuit que l'exception soulevée
n'étant pas fondée, le pourvoi doit être déclaré recevable (CCJA, 1 e ch., n° 097, 26-4-2018 : Oumou
Salamata Tall c/ CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK, Sté ICOTAF).

Art. 30 1 - Toute partie à la procédure devant la juridiction nationale peut présenter un mémoire en réponse
dans un délai de trois mois à compter de la signification du recours.
2 - Le mémoire en réponse contient :
a) les nom et domicile de la partie qui le produit ;
b) la date à laquelle le pourvoi lui a été signifié ;
c) les conclusions présentées et les moyens invoqués.
3 - Les paragraphes 3, 4 et 5 de l'article 28 et l'article 29 sont applicables.

I. Computation du délai
C'est la date de réception de la signification du pourvoi par le défendeur qu'il faut prendre en compte
pour la computation du délai dans lequel il doit déposer son mémoire en défense. Ainsi, le mémoire en
réponse reçu au greffe de la cour le 24 août 2015 est recevable dès lors qu'il résulte de l'accusé de
réception de la correspondance du greffe portant signification du pourvoi aux défenderesses que
celle-ci a été reçue par ses destinataires le 4 juin 2015 (CCJA, 1e ch., n° 116, 9-6-2016 : Sté
Industrielle de Papeterie du Togo dite SIPA c/ Sté COTECNA Inspection SA-Genève, Sté COTECNA
Inspection SA-Togo, Ohadata J-17-57).

II. Mémoires irrecevables


A. Mémoires déposés hors délai
Le mémoire déposé après l'expiration du délai est irrecevable (CCJA, n° 48, 26-11-2009 : A. A. c/
CCJA, n° 14, p. 32, Ohadata J-10-184, à propos d'un mémoire déposé par la CCJA dans un litige
l'opposant à l'un de ses anciens employés ; dans le même sens, CCJA, n° 005, 5-2-2009 : J. N. N. c/
SEEG, Rec. jur. CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 117, Ohadata J-10-81 ; CCJA, 1e ch., 222, 29-11-2018
: SAPHIC c/ Etat de Côte d'Ivoire et 2 autres ; CCJA, 2e ch., n° 004, 11-1-2018 : Coris Bank
International c/ Zorom Adama, REXI, mémoire déposé plus d'un an après le délai imparti ; CCJA, 1e
ch., n° 118, 31-5-2018 : Marcel Lukusa Ditaba c/ Banque Commerciale du Congo dite BCDC ; CCJA,
3e ch., n° 152, 27-10-2016 : BIAO-CI devenue NSIA Banque CI c/ CATRANS, Ohadata J-17-92).
Dans le même sens et précisant que l'irrecevabilité doit être relevée d'office, CCJA, 3e ch., 203, 22-11-
2018 : Airtel Gabon SA c/ 2JTH-GABON SARL ; CCJA, 3e ch., 210, 22-11-2018 : Airtel Gabon SA c/
2JTH-GABON SARL.

B. Mémoire produit par une personne qui n'est pas partie au litige
Les mémoires déposés par un avocat pour « [X] épouse [Y], propriétaire [d'une] entreprise individuelle
d'architecture et de décoration intérieure, matériaux de construction », sont irrecevables, dès lors que
cette personne n'est pas partie au litige, quand bien même elle serait l'épouse de l'exploitant de
l'entreprise individuelle (CCJA, 3e ch., n° 064/2012, 7-6-2012 : Sté AXA-CI c/ Sté ARTIS).

C. Mémoires en réplique comportant des moyens additionnels de cassation


Est d'office irrecevable le mémoire en réplique qui comporte des moyens additionnels de cassation,
l'autorisation de répliquer accordée au demandeur n'étant pas une autorisation de rajouter de
nouveaux moyens à sa demande (CCJA, 1e ch., 240/2018, 29-11-2018 : Sté Medrara SARL c/ Koba
Bipendu et Consorts associés à la Sté Congo Bantu).

III. Mémoires recevables

A. Mémoires déposés après une prorogation du délai


Est recevable le mémoire en réponse déposé par une partie qui a pris le soin d'obtenir la prorogation
préalable du délai de distance auprès du président de la CCJA. Mais est irrecevable le mémoire
déposé hors délai par une partie qui prétend avoir bénéficié de la même prorogation par le président
sans en rapporter la preuve écrite (CCJA, ass. plén., n° 043, 23-4-2014 : Succession Edouard Assiba
JOHNSON, Couadjo JOHNSON c/ Ayayi Koudahin ANENOU, Entreprise Transit NETADI, Banque
Togolaise de Développement (BTD), Maître Galolo SOEDJEDE, Ohadata J-15-134).

IV. Mémoire responsif


Le pourvoi incident formé par une partie, en réponse au pourvoi de la partie adverse, obéit aux
mêmes règles qui gouvernent le pourvoi principal, à savoir la précision du cas d'ouverture allégué, les
moyens de cassation invoqués, la partie de la décision attaquée et ce en quoi celle-ci encourt le
reproche allégué. Il en est de même d'une demande reconventionnelle de la défenderesse au pourvoi,
qui n'est rien d'autre qu'un pourvoi incident pouvant être inséré dans le mémoire en réponse au
pourvoi principal (CCJA, 2e ch., n° 032/2012, 22-3-2012 : Sté Générale de Banques en Côte d'Ivoire
dite SGBCI c/ Ets Sylla et Frères dits ESF SA).
Le pourvoi incident, introduit par des défendeurs par la voie de leur mémoire en réplique du 3 août
2015, enregistré au greffe de la Cour le 6 août 2015, est recevable en la forme pour avoir été introduit
dans le délai de trois mois à compter de la réception faite le 6 mai 2015 de l'acte de signification du
recours en cassation (CCJA, 3e ch., n° 115, 11-5-2017 : Guetat Ehouman Noël c/ Guetat Eugénie
épse K & 16 autres).

Obs. : cette dernière décision, en mentionnant un « mémoire en réplique », semble indiquer la possibilité, pour le
demandeur au pourvoi principal, d'introduire un pourvoi incident, dès lors que, selon l'article 31, le « mémoire en réplique »
vient du demandeur principal en réponse au « mémoire en réponse » du défendeur. Cependant, cette interprétation serait
inefficace et, à notre avis, le « mémoire en réplique du 3 août » mentionné par cet arrêt doit s'entendre en réalité du «
mémoire en réponse » du défendeur, puisqu'il est précisé que le défendeur a reçu notification du pourvoi en cassation le 6
mai 2015. La computation du délai de 3 mois qui lui est imparti par l'art. 30 al. 1 pour déposer son mémoire en réponse
arrive au 6 août 2015, raison pour laquelle le dépôt du mémoire comportant le pourvoi incident le 3 août 2015 a été déclaré
recevable. En conclusion, il y a lieu de retenir que tout pourvoi incident doit être formé dans un délai de trois mois de la
notification du pourvoi principal au défendeur.

Les dispositions de l'article 30 paragraphe 2 du règlement de procédure de la CCJA ne sont assorties


d'aucune sanction. Au surplus, la production par les défenderesses au pourvoi, personnes morales,
d'un bordereau de pièces contenant leurs statuts avec indication de leurs sièges sociaux respectifs est
non seulement de nature à prouver leur existence, mais aussi à permettre l'accès à tous
renseignements les concernant ; il s'ensuit que l'exception doit être rejetée (CCJA, 2 e ch., n° 203, 23-
11-2017 : Afriland First Bank SA c/ SHC SA, COGEPRES SARL).

V. Absence de mémoire
Lorsque le défendeur au pourvoi n'a pas produit de mémoire en réponse dans le délai de trois mois
imparti, malgré le courrier du greffier en chef de la CCJA, il y a lieu de passer outre à cette défection
et de dire le dossier en état d'être jugé (CCJA, n° 030/2009, 30-4-2009 : Docteur A. C. c/ Sté DPCI,
Rec. jur. CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 88, Ohadata J-10-73 ; CCJA, n° 012/2009, 26-2-2009 : Sté
NRCCI c/ Sté ALPICI, Rec. jur. CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 52, Ohadata J-10-63 ; J-09-285).
Dans le même sens et retenant que le contradictoire a été respecté et que le recours doit être
examiné, dès lors que :
- le défendeur a bien reçu la notification du pourvoi (CCJA, 1e ch., n° 004/2013, 7-3-2013 ; P n°
019/2010/PC du 4-3-2010 : Sté Nouvelle Scierie d'Agnibilékro (NSDA SARL) c/ FLUTEC BOIS EN
LIQUIDATION SARL, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 152-154, Ohadata J-15-04) ;
- toutes les parties n'ont pas produit de mémoire en réponse nonobstant le courrier du greffier en chef
reçu par leur(s) conseil(s) (CCJA, 2e ch., n° 024, 18-4-2013 ; P n° 065/2008/PC du 28-7-2008 : Sté
Tropicale des Allumettes dite SOTROPAL c/ 1) Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie
de la Côte d'Ivoire dite BICICI, 2) DRAMA KOFFI Jean Pierre, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc.
2013, p. 11-14, Ohadata J-15-24).

Sur la suspension des délais en raison de la situation en Côte d'Ivoire en 2011, voir sous l'art. 28.1.

Art. 31 1 - Le recours et le mémoire en réponse peuvent être complétés par un mémoire en réplique et un
mémoire en duplique ou par tout autre mémoire lorsque le Président, soit d'office, soit à la suite d'une
demande présentée en ce sens dans un délai de quinze jours à compter de la signification du
mémoire en réponse ou en réplique, le juge nécessaire et l'autorise expressément.
2 - Lorsque le Président autorise le dépôt d'une réplique ou d'une duplique, ou de tout autre mémoire,
il fixe les délais dans lesquels ceux-ci sont produits.

I. Irrecevabilité de pièces non autorisées par le président


Le mémoire qui n'a pas fait l'objet d'une autorisation préalable du président de la CCJA doit être
écarté des débats, même s'il ne fait que reprendre pour l'essentiel les arguments développés dans le
recours (CCJA, ass. plén., n° 11, 29-11-2011 : Etat du Mali c/ Sté ABS International Corporate LTD,
Juris-Ohada, 2011, n° 4, oct.-déc. 2001, p. 7, Ohadata J-13-06, J-13-147). De même, le courrier du
conseil du demandeur au pourvoi qui a été classé au dossier sans aucune autorisation en violation de
l'article 31 du Règlement de procédure de la CCJA est irrecevable (CCJA, ass. plén., n° 085, 20-11-
2013 ; P n° 052/2010/PC du 2-6-2010 : Sté GENERALE TCHAD dite SGT SA c/ El HADJ SANY
OUSMANE, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 125-127, Ohadata J-15-23).

II. Concentration des moyens devant la CCJA


Il résulte de l'article 31 du Règlement de procédure de la CCJA que le principe de la concentration des
moyens s'applique devant la CCJA, sous réserve de la mise en œuvre des dispositions de l'article 31
précité, lesquelles ne fixent aucun contenu précis pour le mémoire dont le dépôt est permis. Le
mémoire querellé ayant été autorisé en application dudit texte, il échet pour la cour de rejeter
l'exception d'irrecevabilité soulevée pour tardiveté (CCJA, 1 e ch., n° 068, 14-3-2019 : SICG-Mali c/
BMS).

III. Recevabilité du mémoire autorisé par le Président


Le mémoire produit sur autorisation du président de la CCJA est recevable. Le moyen concluant à
l'irrecevabilité du mémoire en duplique de la défenderesse au motif que cette dernière, qui n'avait pas
produit dans le délai un mémoire en réponse à son pourvoi, ne pouvait pas être autorisée par le
président de la cour de céans à dupliquer est inopérant dès lors que c'est à la suite d'une décision
souveraine rendue conformément à l'article 31 du Règlement de procédure que le président a autorisé
le dépôt dudit mémoire (CCJA, 3e ch., n° 076, 29-3-2018 : Aimable Mpore c/ MTN-CI SA).

Art. 32 1 - Toute exception à la compétence de la Cour ou à la recevabilité du recours doit être présentée
[mod.] dans le délai fixé pour le dépôt de la première pièce de procédure émanant de la partie soulevant
l'exception. La Cour peut statuer distinctement sur l'exception ou la joindre au fond.
2 - Lorsque la Cour est manifestement incompétente pour connaître du recours ou lorsque celui-ci est
manifestement irrecevable ou manifestement non fondé, elle peut à tout moment par décision
motivée, se déclarer incompétente, déclarer le recours irrecevable ou le rejeter.

I. Exceptions
A. Présentation des exceptions : aucun ordre requis
Si l'article 32 du Règlement de procédure de la CCJA impose un délai pour présenter les exceptions
d'irrecevabilité et d'incompétence, il ne prévoit cependant aucune sanction relativement à l'ordre de
présentation (CCJA, ass. plén., n° 143, 14-7-2016 : Ibrahima Aboukhalil c/ Etat du Sénégal et le
Ministère public représentés par l'Agent Judiciaire de l'Etat, Karim Meissa Wade, Mamadou Pouye,
Monsieur Pierre Goudjo Agbogba et 6 Autres, Ohadata J-17-83).

B. Exceptions recevables
Est recevable, en l'état, l'exception d'irrecevabilité soulevée in limine litis par les défenderesses au
pourvoi sur le caractère nouveau de la demande, dès lors qu'elle ne peut être appréciée au début de
la procédure puisque ayant une similitude avec le moyen unique de cassation et que, d'autre part, le
jugement dont se prévalent les défenderesses n'ayant pas acquis force exécutoire ne peut produire
aucun effet (CCJA, 1e ch., n° 037, 2-5-2013 ; P n° 012/2010/PC du 16-2-2010 : 1) Denis Daniel
François ROZAND, 2) Latré Kayi Tassito LAWSON-HELOU c/ 1) Sté FULLCAT AFRIQUE DE
L'OUEST (FAO) SARL, 2) Sté BOKAMION SARL, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 47-
49, Ohadata J-15-37).
Il doit être tenu compte des dernières écritures d'une partie. Ainsi par exemple, il n'y a pas lieu de
rejeter l'exception d'irrecevabilité soulevée par la défenderesse, au motif que cette dernière a, à
première vue soulevé une exception d'irrecevabilité alors qu'elle conclut son mémoire en sollicitant de
la CCJA qu'elle se déclare incompétente pour connaître du pourvoi en cassation conformément à
l'article 28 du Règlement de procédure de la CCJA, dès lors que, si dans son mémoire en réponse la
défenderesse s'est référée à l'incompétence, elle a rectifié l'erreur dans son mémoire en duplique et a
en définitive conclu à l'irrecevabilité du recours (CCJA, 2e ch., n° 066, 21-4-2016 : Kachtaban
Mohamed Chaffic c/ BIAO-Côte d'Ivoire dite BIAO-CI, SA, Ohadata J-17-14).

C. Exceptions irrecevables

1° Exception d'incompétence de la CCJA


L'exception d'incompétence et l'irrecevabilité du recours in limine litis contenus dans un mémoire en
réponse transmis au greffe de la CCJA après l'expiration du délai de trois mois imparti à la
défenderesse au pourvoi pour répondre est irrecevable (CCJA, n° 12/2002, 18-4-2002 : Total Fina Elf
c/ Sté COTRACOM, Ohadata J-02-65, obs. Joseph Issa-Sayegh).

2° Recevabilité du moyen dont l'appréciation nécessite un examen au fond


L'irrecevabilité d'un pourvoi en cassation ne pouvant tendre qu'à sanctionner l'inobservation des
conditions ou des formalités prévues pour son exercice devant la CCJA, l'appréciation des griefs faits
dans un pourvoi quant à la violation d'articles d'un Acte uniforme relève de leur examen au fond, et le
pourvoi doit être reçu (CCJA, 1e Ch., n° 001, 24-1-2008 : Standard Chartered Bank Cameroun dite
SCBC c/ Caisse Nationale de Prévoyance Sociale dite CNPS ; Juris-Ohada n° 2, avr.-juin 2008, p. 2 ;
Rec. jur. CCJA, n° 11, janv.-juin 2008, p. 70, Ohadata J-09-26).

3° Exception de litispendance
L'exception de litispendance soulevée in limine litis par le défendeur au pourvoi, découlant de la
saisine concomitante du TGI hors classe de Niamey, statuant en matière commerciale et du président
dudit tribunal statuant comme juge de l'urgence en application de l'article 49 de l'AUPSRVE, ne peut
être appréciée au stade de l'examen des moyens de cassation, mais, le cas échéant, si la CCJA
cassait l'arrêt attaqué, invoquait et statuait sur le fond. Il s'ensuit que ladite exception doit être
déclarée irrecevable en l'état (CCJA, 2e ch., n° 40, 8-12-2011 : BINCI SA c/ Etat du Niger, Juris-
Ohada, 2012, n° 3, juill.-sept., p. 24, Ohadata J-13-47, J-13-158).

Obs. : cet arrêt rendu antérieurement à l'entrée en vigueur de l'art. 32 nouveau du Règlement est transposable.

L'exception d'irrecevabilité pour litispendance soulevée au motif que les arrêts attaqués ont également
fait l'objet d'un pourvoi en cassation devant la juridiction nationale suprême et dont l'instruction se
trouve suffisamment avancée, doit être rejetée, dès lors que, en vertu de l'article 16 du Traité relatif à
l'harmonisation du droit des affaires en Afrique, la saisine de la CCJA suspend toute procédure de
cassation engagée devant une juridiction nationale contre la décision attaquée (CCJA, 1 e ch., n° 033,
29-2-2016 : AES SONEL SA c/ Niat Njifenji Marcel, Ohadata J-16-235).

4° Exception tirée de la péremption d'instance


L'exception d'irrecevabilité tirée de la péremption de l'instance en cassation n'est pas fondée et doit
être rejetée dès lors que, d'une part, il résulte des pièces du dossier, contrairement aux allégations de
la demanderesse, que, suite au pourvoi formé le 16 mars 2010 contre l'arrêt attaqué devant la Cour
suprême de Côte d'Ivoire, l'un des défendeurs au pourvoi a conclu le 8 juillet 2010 par son avocat,
mais aussi que le président de la chambre judiciaire de cette cour a, par ordonnance de distribution
rendue le 17 novembre 2010, désigné un conseiller rapporteur, tout comme monsieur le procureur
général près ladite cour qui a pris ses conclusions le 8 février 2013 ; d'autre part, le pourvoi initial
ayant été fait devant la Cour suprême de Côte d'Ivoire, l'article 28 du Règlement de procédure de la
cour de céans ne peut être évoqué pour la validité dudit pourvoi régi par les dispositions du droit
national ivoirien. En conséquence, l'exception d'irrecevabilité doit être rejetée et le pourvoi déclaré
recevable en la forme (CCJA, 3e ch., n° 129, 7-7-2016 : United Bank of Africa dite UBA c/ Sté
GRASSFIELDS HOLDING limited GBL C2, Maître Désiré Kangah, Ohadata J-17-70).

5° Contredit
Les dispositions de l'article 14 du Traité OHADA n'ayant pas prévu le contredit, la mise en œuvre de
cet article ne peut être affectée par une disposition contraire du droit interne. L'exception
d'irrecevabilité tirée de la forclusion n'est pas fondée et doit être rejetée, la saisine sur renvoi d'une
juridiction nationale statuant en cassation étant régie par l'article 30 du Règlement de procédure de la
CCJA dont aucune violation n'a été invoquée en l'espèce (CCJA, 3 e ch., n° 163, 1-12-2016 :
Fousseyni Niare c/ Total Mali, Ohadata J-17-103).

6° Prescription
L'exception d'irrecevabilité d'un pourvoi pour cause de prescription des faits au moment de son
introduction doit être rejetée, dès lors que la CCJA est juge en droit et non en fait (CCJA, 1 e ch., n°
037, 29-2-2016 : TRANSREGIONALES SA c/ ESSO EXPLORATION AND PRODUCTION CHAD INC
(EEPCI), Ohadata J-16-239).

7° Défaut de qualité non avéré


L'irrecevabilité soulevée au motif que SOTRADI SARLU, étant différente de la SOTRADI SA partie au
procès, ne peut donc, pour défaut de qualité, introduire ce recours doit être rejetée et le pourvoi
déclaré recevable, dès lors que ce fut par erreur que le greffier en chef chargé du Registre de
commerce et du Crédit mobilier de Douala a écrit sur la couverture de l'extrait « SARLU » comme la
forme juridique de SOTRADI, alors qu'il résulte clairement des pièces du dossier de la procédure,
notamment du contenu de l'extrait du Registre de commerce et du Crédit mobilier, que la SOTRADI
est une société anonyme et que l'arrêt n° 022/C querellé a été rendu à Douala le 17 janvier 2014, par
la cour d'appel du Littoral, dans une affaire opposant la Sté SOTRADI, Société Anonyme, à la Sté
OASIS MOTORS, société anonyme (CCJA, 3e ch., n° 011, 25-1-2018 : Sté des Travaux Divers SA c/
OASIS MOTORS SA).
C'est à tort qu'une partie, dans son mémoire en réponse soulève in limine litis l'irrecevabilité du
pourvoi à l'égard de certaines parties, qui se sont désistées, ainsi qu'à l'égard d'autres qui n'étaient
pas parties au procès, dès lors qu'il ressort des pièces de la procédure que certaines des personnes
mentionnées étaient parties aux procès, aussi bien en première instance qu'en appel comme en font
foi l'ordonnance de la juridiction présidentielle et l'arrêt de la cour d'appel, et que par ailleurs, s'il est
exact que l'arrêt dont s'agit mentionne dans son dispositif le désistement de [X. Y.], il n'en demeure
pas moins qu'elles sont revenues sur ce désistement pour avoir dûment signé et le recours en
cassation et le mandat spécial délivré à l'avocat et qu'enfin lesdits recours et mandat n'évoquent nulle
part les nom et prénom de [Z] ; de ce qui précède, il y a lieu de rejeter l'exception (CCJA, 3 e ch., n°
038, 31-1-2019 : DADIE Jean Bertin et 50 autres c/ Hôpital Méthodiste de DABOU, en présence de la
BACI).

8° Exception fondée sur le défaut d'intérêt tirée du droit national


La recevabilité d'un recours en cassation devant la CCJA est régie par l'article 28 de son Règlement
de procédure, à l'exclusion de toute disposition de la législation interne d'un Etat partie au Traité de
l'OHADA. Il s'ensuit que l'exception d'irrecevabilité du pourvoi soulevée par la défenderesse, au motif
que, la mainlevée de la saisie conservatoire pratiquée ayant été donnée, CDCI ne justifie dorénavant
d'aucun intérêt à obtenir la cassation de l'arrêt attaqué devenu sans objet, et ce, conformément à
l'article 31 du Code ivoirien de procédure civile commerciale et administrative selon lequel « l'action
n'est recevable que si le demandeur justifie d'un intérêt légitimement protégé, direct et personnel », ne
peut prospérer et le recours est recevable (CCJA, 1e ch., n° 141, 29-6-2017 : CDCI c/ BSIC-CI).

9° Exception devenue sans objet


L'exception d'irrecevabilité soulevée devient sans objet lorsque la situation a pu être spontanément
régularisée dans le mémoire en réponse, le pourvoi étant ainsi recevable en la forme (CCJA, 3e ch., n°
139, 8-6-2017 : Fédérale d'Assurances Côte d'Ivoire c/ Administration des Douanes de Côte d'Ivoire et
2 autres).

10° Exception visant l'incompétence de la CCJA, qui n'était pas caractérisée en l'espèce
L'exception d'irrecevabilité d'un pourvoi sur le fondement de l'article 28 c-2 du Règlement de
procédure de la CCJA, aux motifs qu'il n'indique pas en quoi la saisine de la cour est justifiée et qu'en
outre les moyens invoqués ne sont pas relatifs aux Actes uniformes, doit être rejetée, dès lors que le
contentieux du fond déféré à la cour d'appel par la voie de la requête civile est relatif à la restitution de
parts sociales, à la distribution de dividendes et au paiement de dommages et intérêts, matières
régies par l'AUSCGIE, et que la cour a été saisie dans les termes et délais fixés (CCJA, 3 e ch., n° 194,
29-12-2016 : SAMPANA SA c/ Sté Ciments de Guinée et 4 autres).

11° Exception visant à tort l'incomplétude et le caractère vague non avérés du moyen unique
Les requérants qui ont indiqué que l'arrêt attaqué, en confirmant le jugement entrepris, viole selon eux
les articles 1, 4 et 5 de l'AUPSRVE se sont conformés aux prescriptions de l'article 28.1 du Règlement
de procédure de la CCJA qui exige que le recours contienne « les conclusions du requérant et les
moyens invoqués à l'appui de ces conclusions », et « indique les actes uniformes […] dont
l'application dans l'affaire justifie la saisine de la Cour ». C'est à tort que le défendeur soulève
l'irrecevabilité du recours au motif qu'il articule un moyen unique tiré de la violation de la loi ou de
l'erreur dans l'application ou l'interprétation de la loi, sans indiquer en quoi l'arrêt querellé a mérité ce
grief, et l'exception d'irrecevabilité, qui est mal fondée, doit être rejetée (CCJA, 2e ch., n° 041, 23-3-
2017 : Sté REGIA SARL et Anongba Guillaume c/ Banque Nationale d'Investissement (BNI), Ohadata
J-17-188).

D. Jonction des exceptions au fond


L'irrecevabilité d'un pourvoi en cassation ne pouvant tendre qu'à sanctionner l'inobservation des
conditions ou formalités prévues pour son exercice devant la cour de céans, l'appréciation du
caractère sérieux des griefs faits au présent pourvoi quant à la violation de dispositions d'un Acte
uniforme (136, 139, 140 de l'AUPSRVE en l'espèce) relève de leur examen au fond ; il y a lieu de
joindre au fond l'examen desdits griefs (CCJA, 2e ch., n° 07, 30-3-2006 : Sté Civile de Grand-Lahou
dite SCGL c/ American Ivoirian Investment Corporation dite A21C, Juris-Ohada, n° 3/2006, p. 23,
Ohadata J-07-14).
Les exceptions qui interfèrent avec le fond d'un dossier doivent être examinées conjointement avec le
fond du pourvoi. Tel est le cas :
- lorsque c'est nécessaire (CCJA, 2e ch., n° 20, 23-2-2017 : Konan Kouakou René c/ STAR Auto SA,
Ohadata J-17-180) ;
- par exemple, de l'exception d'irrecevabilité soulevée aux motifs que la demanderesse a formé une
tierce opposition principale contre l'arrêt confirmatif n° 220 du 7 juin 2016 de la cour d'appel auquel
elle n'était pas partie et qui est revêtu de l'autorité de la chose jugée par l'effet de l'arrêt n° 021 du 11
mars 2014 de la CCJA, que la demanderesse est dépourvue du droit d'agir du fait de l'annulation du
traité de fusion - absorption du 14 avril 2006, qu'elle n'a pas observé les dispositions de l'article 648 du
Code de procédure civile guinéen selon lequel, « en cas d'indivisibilité à l'égard de plusieurs parties au
jugement attaqué, la tierce opposition n'est recevable que si toutes ces parties sont appelées à
l'instance » et que, l'assignation en tierce opposition n'ayant pas appelé à l'instance la défenderesse,
ce manquement entraîne l'irrecevabilité dudit recours et, partant, du présent pourvoi en cassation
(CCJA, 1e ch., 229, 29-11-2018 : Total Guinée SA c/ Compagnie Pétrolière de Guinée, Etat de
Guinée) ;
- d'une part, de l'irrecevabilité du recours soulevée pour « défaut d'indication et de citation des parties
au procès », en violation des articles 281 de l'AUPSRVE et de l'article 14 du Traité de l'OHADA, et,
d'autre part, des moyens proposés de la partie adverse, non seulement pour absence de clarté et de
précision, mais aussi en raison de leur caractère nouveau (CCJA, 1 e ch., n° 062, 14-3-2019 :
MARLAN'S COTTON INDUSTRIES c/ 1) ETAT BENINOIS, 2) SCI AIGLON PROPERTIES, 3) FIRST
PORT INTERNATIONAL COTE D'IVOIRE SA) ;
- des moyens développés in limine lits dans les conclusions d'un défendeur et de la demande en
tierce opposition (CCJA, 1e ch., 168, 25-10-2018 : 1) Chami Maya, 2) Sté GESECO SELECT c/ 1) Sté
SODIGAB SA, 2) LA COMETE SA).

II. Rejet du recours

A. Incompétence manifeste de la CCJA


Conformément aux dispositions de l'article 32.2 du Règlement de procédure de la CCJA, lorsque la
CCJA est manifestement incompétente pour connaître du recours ou lorsque celui-ci est
manifestement irrecevable ou manifestement non fondé, elle peut à tout moment rejeter ledit recours
par voie d'ordonnance motivée (CCJA, ord. n° 05/2005/CCJA, 7-7-2005 : T. D. c/ Conseil
d'Administration de l'ERSUMA de l'OHADA, Ohadata J-06-50). Tel est le cas du pourvoi dirigé contre
une décision de l'UEMOA ; celle-ci et l'OHADA sont deux organisations internationales distinctes
instituées par deux traités différents, de sorte que les actes pris par l'une ne peuvent pas être
considérés comme émanant de l'autre. Le Règlement de l'UEMOA relatif aux systèmes de paiement
dans les Etats membres de l'UEMOA dont la violation des articles 95, 125 et 66 est invoquée à l'appui
du recours, n'étant ni un Acte uniforme de l'OHADA, ni un règlement pris en application du traité
OHADA, la CCJA est manifestement incompétente pour connaître d'un tel recours (CCJA, ord. n°
1/2005, 12-1-2005 : M. S. c/ SIB, Rec. jur. CCJA, n° 5, janv.-juin 2005, vol. II, p. 70, Ohadata J-06-05).

B. Pourvois manifestement irrecevables


1° Recours non daté
Est maniferstement irrecevable le recours formé par une lettre non datée (CCJA, ord. n°
008/2009/CCJA, 16-4-2009 : Sté Groupement Friedlander MTS c/ Ets Zoumana TRAORE, Rec. jur.
CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 183, Ohadata J-10-99) ;

Sur l'irrecevabilité d'un pourvoi formé par le requérant le lendemain de la date à laquelle l'arrêt objet du pourvoi a été
rendu, voir supra, sous l'art. 28, note n° 2.5. (CCJA, ord. n° 007/2009/CCJA, 16-4-2009, Ohadata J-10-98) ;

2° Recours tendant à obtenir le sursis d'une décision rendue par une juridiction nationale
Le recours tendant à obtenir le sursis à l'exécution d'une décision rendue par une juridiction nationale
est manifestement irrecevable, dès lors que selon l'article 46 du même Règlement de procédure, la
CCJA ne peut ordonner le sursis à l'exécution forcée que de ses propres arrêts (CCJA, 1e ch., ord. n°
007, 31-7-2013 ; P n° 065/2010/ PC du 20/07/2010 : Sté Africaine de Technologie dite ATEC c/ Sté
BERNABE Côte d'Ivoire, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 2, janv.-déc. 2013, p. 152-153, Ohadata J-15-90,
précisant qu'un tel recours doit être rejeté par voie d'ordonnance ; CCJA, ass. plén., n° 118, 4-11-2014
; P n° 145/2012/PC du 22-10-2012 : MFONKEU OUSMANOU, MFONKEU née NFOUNDIKOU
SALAMATOU c/ Banque Internationale pour le Crédit et l'Epargne du Cameroun dite BICEC, Ohadata
J-15-209 ; CCJA, ass. plén., n° 120, 11-11-2014 ; P n° 036/2007/PC du 3-5-2007 : Morelle Michelle,
Sté Mandji immobilier c/ Les Hoirs Tordjeman, Doly Tordjeman, Ohadata J-15-210) .

3° Pourvoi formé contre une sentence rendue en application de l'AUA


Le pourvoi en cassation formé contre une sentence arbitrale rendue en application de l'AUA est
manifestement irrecevable (CCJA, 3e ch., n° 021, 9-4-2015 ; P n° 030/2011/PC du 24-3-2011 : Sté
EMCICA Congo SARL c/ Sté ELECTRA SA, Ohadata J-16-21) ;

4° Pourvoi ne comportant aucun grief spécifique relatif à la violation de l'Acte uniforme


applicable
Peut être soulevée d'office l'irrecevabilité manifeste du pourvoi formé par un requérant qui n'élève à
l'appui de son recours en cassation aucun grief spécifique ayant trait à la violation d'une quelconque
disposition de l'Acte uniforme applicable, s'est borné à énoncer des moyens fondés sur la violation du
droit national et qui n'a pas répondu aux courriers du greffe demandant aux parties de déposer leurs
écritures et pièces dans un délai d'un mois à compter de la réception desdits courriers (CCJA, ass.
plén., n° 046, 27-4-2015 : SOCRES c/ Sté IMMO CONSEIL, Ohadata J-16-46).

Obs. : cet arrêt, qui a visé l'art. 28 du Règl. de proc., illustre parfaitement le pourvoi manifestement irrecevable prévu à l'art.
32 dudit Règl.

5° Pourvoi ne saisissant pas régulièrement la CCJA


Le pourvoi qui ne saisit pas régulièrement la CCJA est manifestement irrecevable. Il en est ainsi, par
exemple, lorsque la juridiction suprême nationale initialement saisie a vidé sa saisine en renvoyant les
parties devant le centre d'arbitrage de la CCJA. Cette irrecevabilité peut être relevée d'office (CCJA, 3 e
ch., n° 194, 23-12-2015 : DAM SARR c/ MATCA, Ohadata J-16-187).

6° Acquiescement
Lorsqu'il est acquis au dossier que le requérant, qui fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir minoré les
dommages-intérêts qu'il lui a alloués en les fixant à 5 000 dollars américains, a, sans réserve, perçu
ladite somme des mains de la partie adverse, marquant ainsi son acquiescement audit arrêt, le
recours doit être déclaré irrecevable, un tel acte entraînant la renonciation par son auteur aux voies de
recours contre la décision exécutée (CCJA, 1e ch., n° 285, 27-12-2018 : BATUNGA SANA LELO
Hervé c/ CITIGROUP CONGO SA, SAMSUNG Electronics East Africa Limited).

7° Fin de non-recevoir présentée après conclusion au fond


La fin de non-recevoir présentée par une partie dans un mémoire additionnel après avoir conclu au
fond est irrecevable (CCJA, 1e ch., n° 277, 27-12-2018 : YATASSAYE Hamidou c/ SARTEM).

8° Grief visant un jugement non déféré à la CCJA


Le grief visant un jugement qui n'a pas été déféré à la censure de la CCJA est irrecevable (CCJA, 3e
ch., n° 274, 27-12-2018 : Banque Internationale pour l'Afrique au Togo c/ GTC SARL).

Obs. : par transposition, lorsque tout un pourvoi en cassation vise un arrêt qui n'a pas été déféré à la censure de la CCJA,
il doit être déclaré irrecevable.

9° Décision rendue en matière de saisie immobilière et susceptible d'appel


Aux termes de l'article 32 de son Règlement de procédure, la CCJA peut à tout moment, par décision
motivée, constater l'irrecevabilité manifeste d'un recours. Selon l'article 300 de l'AUPSRVE, les
décisions judiciaires rendues en matière de saisie-immobilière sont susceptibles d'appel dès lors
qu'elles statuent sur le principe même de la créance. Tel est le cas en l'espèce comme il est établi,
comme résultant des énonciations mêmes du jugement attaqué, que le tribunal a statué sur le moyen
de nullité d'une saisie-immobilière soulevé, tiré de la violation des dispositions de l'article 247 de
l'AUPSRVE, en ce notamment que la créance poursuivie ne remplissait pas les conditions de certitude
et de liquidité. Il échet donc pour la CCJA de constater que le jugement entrepris ne peut lui être
directement déféré et, par conséquent, de relever d'office l'irrecevabilité du pourvoi (CCJA, 1 e ch., 178,
25-10-2018 : The Phone House SARL c/ Sté Union Bank Of Cameroun ; CCJA, 1 e ch., 188, 25-10-
2018 : WATO André Marie et K. T. Reine c/ MIGEC SA ; CCJA, 1e ch., 178, 25-10-2018 : The Phone
House SARL c/ Sté Union Bank Of Cameroun ; CCJA, 1e ch., 188/2018, 25-10-2018 : Sieur Wato
André Marie et Kengne Tamto Reine c/ MIGEC SA).

10° Autorité de la chose jugée


Est irrecevable d'office, pour autorité de la chose jugée :
- le pourvoi formé contre un jugement ayant fait l'objet d'un appel qui a abouti à un arrêt rendu par la
cour d'appel est irrecevable (CCJA, 3e ch., n° 132, 7-7-2016 : TRANSMARINE SUARL, Sté Civile
Immobilière CARLYLE c/ La Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de l'Ouest dite BIMAO SA,
Ohadata J-17-73), pour autorité de la chose jugée (CCJA, 3e ch., n° 135, 7-7-2016 : Sté SAI BASSARI
c/ CBAO GROUPE ATTIJARI WAFA BANK, Compagnie Sahélienne d'Entreprises dite CSE SA ;
CCJA, 3e ch., n° 138, 7-7-2016 : Sté Cheikh Ahmadou Bamba NDIAYE dite CABN, Sté SENEGAL
WELLNESS FACTORY c/ Crédit International et la BSIC, Ohadata J-17-78) ;
- le pourvoi formé concurremment devant la CCJA et une juridiction suprême nationale en cassation
d'un même arrêt, dès lors que, statuant par arrêt contradictoire, la juridiction nationale a cassé et
annulé la décision attaquée puis renvoyé les parties, pour être fait droit, devant une cour d'appel, la
cause ayant été ainsi tranchée à la demande des parties, sans qu'elles aient soulevé l'incompétence
de la juridiction suprême nationale (CCJA, 3e ch., n° 233, 14-12-2017 : Sté CHANAS Assurances c/
Louis Laughier, Jacqueline Casalegno) ;
- une transaction qui n'a pas été annulée pour les causes limitativement énumérées par le droit
national applicable (CCJA, 2e ch., n° 144, 11-8-2016 : Mamadou Alpha Bah c/ Mamadou Lamine
Diallo, Ohadata J-17-84) ;
- le pourvoi devenu inopérant parce que le litige a déjà été tranché par un autre arêt de la CCJA
(CCJA, 2e ch., n° 152, 29-6-2017 : BOA-CI c/ CATRANS et 2 autres).
- le recours en opposition, lorsque les moyens invoqués à l'appui dudit recours sont les mêmes que
ceux sur lesquels la cour s'est prononcée lors de l'examen de la requête en contestation de validité
d'une sentence arbitrale ; ladite sentence et l'arrêt rendu par la plénière de la CCJA le 15 octobre 2015
sont insusceptibles d'être remis en cause par ce biais (CCJA, 2 e ch., n° 112/2018, 17-5-2018 : Léopold
Ekwa Ngalle, Hélène Njanjo Ngalle, Sté Anonyme LEN HOLDING, Sté International Business
Corporation SA c/ Sté Nationale d'Hydrocarbures (SNH), Personnel SNH).

11° Demande relative à l'exclusion d'un avocat et fusionnée avec un mémoire en réponse
La demande du défendeur au pourvoi relative à l'exclusion de la procédure de l'avocat du demandeur
doit, en application de l'article 23 nouveau du Règlement de procédure, faire l'objet d'une requête
adressée au président de la CCJA ; une telle demande fusionnée au mémoire en réponse est
irrecevable (CCJA, 3e ch., n° 137, 7-7-2016 : BCN c/ Cherif Ould Abdine, SGTP, Compagnie Dubaï
Office Niger, Ohadata J-17-77).

12° Recours n'invoquant la violation d'aucun texte relatif à l'OHADA


Est irrecevable, d'office, le recours qui n'invoque la violation d'aucune disposition d'un Acte uniforme
ou d'un Règlement prévu au Traité. Tel est le cas d'un recours fondé sur trois moyens de cassation,
pris respectivement de la violation du principe du contradictoire, de la violation du principe de loyauté
et de l'atteinte à l'honorabilité et à la considération du dirigeant, moyens par lesquels le requérant
développait des faits qui selon lui seraient constitutifs d'un certain nombre de violations commises par
le conseil d'administration qui l'a révoqué et que les juges du fond n'ont pas sanctionnés (CCJA, 2e
ch., n° 060, 15-3-2018 : Franck Berthod c/ Tôles Ivoires SA et 2 autres).

13° Recours en cassation formé contre la décision d'une juridiction suprême nationale
Il résulte des dispositions de l'article 14 al. 3 et 4 du Traité OHADA que les décisions des juridictions
des Etats parties susceptibles d'être attaquées par la voie du pourvoi en cassation sont celles rendues
par les juridictions d'appel ou celles insusceptibles d'appel rendues par les juridictions du premier
degré des Etats parties statuant légalement en premier et dernier ressort. Contre les décisions
rendues par les hautes juridictions nationales statuant en cassation, le législateur OHADA n'a prévu
que le recours en annulation dans les conditions édictées par l'article 18 dudit Traité. En l'espèce, la
décision faisant l'objet du pourvoi, sur le fondement de l'article 14 al. 3 et 4 du Traité, ayant été rendue
par une cour suprême nationale, haute juridiction dont les décisions sont insusceptibles de recours, à
l'exception du recours en annulation prévue par l'article 18 du Traité susvisé, le recours en cassation
est manifestement irrecevable (CCJA, 2e ch., n° 030, 8-2-2018 : Bayor Kélani c/ Dosseh-Adjanon
Daniel, Henry Yaovi Gbone ; CCJA, 2e ch., n° 130, 7-6-2018 : West African Investment Corporation
dite WAIC-SA devenue Tiger Industrie Mali c/ Etat du Mali, Banque Malienne de Solidarité SA).

14° Recours incomplet non régularisé dans le délai imparti


Est manifestement irrecevable, pour défaut de régularisation dans le délai imparti, le recours
incomplet (notamment 12 pièces manquantes, dont le mandat donné par les clients à l'avocat pour les
représenter devant la cour) (CCJA, 2e ch., n° 109, 17-5-2018 : Ayants droit de la succession de Feu
Zéphirin Chimbouka c/ Complexe Scolaire MAEVY d'Elite).

15° Recours dont la nature n'est pas précisée


Si le Règlement de procédure de la CCJA prévoit des recours extraordinaires pouvant déboucher sur
la rétractation de l'un de ses arrêts, il incombe au recourant de spécifier la nature du recours qu'il
utilise pour permettre à la partie adverse de préparer utilement sa défense et à la cour d'exercer son
contrôle. Lorsque la requérante n'a pas apporté cette précision, il échet pour la cour de déclarer
d'office sa « requête aux fins de rétractation » irrecevable par application des dispositions de l'article
32 al. 2 du Règlement (CCJA, 1e ch., 187, 25-10-2018 : Wallerang Azizet Jocelyne c/ Dia Tely).

16° Autres exemples de pourvois manifestement irrecevables


Voir : CCJA, 1e ch., n° 293, 27-12-2018 : Etablissements KOUAGNE et 3 autres c/ BICEC SA ; CCJA,
1e ch., n° 295, 27-12-2018 : Sté des Grands Hôtels du CONGO SA (SGHC SA) c/ MBULU MUSESO
et 10 autres ; saisie immobilière : CCJA, 1e ch., n° 011, 24-1-2019 : NYANGANG Robert c/ SRC ;
CCJA, 1e ch., n° 065, 14-3-2019 : Ranti Elisabeth DOSSOU épse Thomas OROUNLA c/ BIBE.

Obs. : sur l'irrecevabilité d'un recours formé contre une décision ou ordonnance non encore susceptible de pourvoi, voir
sous l'art. 14 du Traité et l'art. 313 de l'AUPSRVE.

C. Pourvoi manifestement infondé

1° Requête aux fins de rectification et de rabat d'arrêt


La « requête aux fins de rectification et de rabat d'arrêt » est manifestement non fondée et doit être
rejetée, lorsque, contrairement à ce que soutient la requérante, la CCJA n'a rendu qu'un seul arrêt
dans l'affaire l'opposant à la défenderesse, le seul fait que le greffier en chef de la Cour ait délivré
deux expéditions de versions différentes, portant le même numéro du greffe et la même date, ne
suffisant pas à déduire que la CCJA a rendu deux arrêts (CCJA, ord. n° 01/2010/CCJA, 26-1-2010 :
Sté d'Exploitation de la Clinique SOKHNA FATMA c/ SONATEL, Rec. jur. CCJA n° 15, janv.-juin 2010,
p. 183, Ohadata J-12-55).
La demande de rabat d'arrêt présentée à la CCJA est manifestement irrecevable dès lors que le
Règlement de procédure ne prévoit pas cette procédure (CCJA, ass. plén., n° 029, 02-3-2017 : X. c/
Conseil des ministres de l'OHADA, Ohadata J-17-186).

2° Omission de statuer non caractérisée


L'omission de statuer suppose une carence grave du dispositif de la décision critiquée, mais aussi et
surtout, un refus avéré de statuer sur un chef de demande. Lorsque, sous couvert d'un grief de défaut
de base légale de l'arrêt attaqué, le moyen dénonce une omission de statuer relative en l'occurrence à
la recevabilité de l'appel, sur laquelle ledit arrêt ne s'est prononcé que dans le dispositif au lieu de le
faire dans les motifs, ces éléments n'étant pas en l'espèce établis, le moyen doit être déclaré
irrecevable (CCJA, n° 023/2006, 16-11-2006 : SAFCA et SAFBAIL c/ Sté Air Continental, Rec. jur.
CCJA n° 8, 2006, p. 27, Juris-Ohada, n° 1/2007, p. 19, Ohadata J-08-96).
La requête en omission de statuer est manifestement non fondée et doit être rejetée lorsque,
contrairement à ce que soutient la requérante, la CCJA s'est prononcée, en prenant le troisième
moyen en ses quatre branches réunies, sur la contestation de validité de la sentence tirée de la
violation de l'ordre public international (CCJA, ord. n° 04/2008/CCJA, 19-11-2008 : SONAPRA c/ SHB,
Rec. jur. CCJA n° 12, juill.-déc. 2008, p. 165, Ohadata J-10-46).

III. Recours recevable


La transaction qui n'est pas intervenue entre toutes les parties au litige ne peut entraîner l'irrecevabilité
du pourvoi (CCJA, 2e ch., n° 195, 23-11-2017 : African Industries SARL et 2 autres c/ Mustapha
Mohamed Kassir).

Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Chapitre II bis DU REGIME LINGUISTIQUE
(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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