01 Produit de La Peche 1
01 Produit de La Peche 1
01 Produit de La Peche 1
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II. Les poissons Il est utile de chercher des photographies représen-
tant ces poissons, mais il n’est pas nécessaire de les
A. Classification apprendre par cœur.
Poisson plat
Poisson long
Exemples : ablette, barbeau, brochet, carpe, gardon, 4. Selon leur teneur en lipides
goujon, omble, perche, sandre, tanche, truite…
Poisson maigre : moins de 5 % de lipides.
Poisson d’eau de mer : mers, océans.
Exemples: merlan, cabillaud, morue, lieu, lotte, colin,
Exemples : anchois, bar (ou loup), barbue, cabillaud, sole…
carrelet, colin, congre (anguille de mer), dorade, égle-
fin, espadon, flétan, hareng, lieu, limande, lotte de Poisson mi-gras : 5 à 10 % de lipides.
mer, maquereau, merlan, mulet, raie, rascasse, rouget
barbet, saint-pierre, sardine, sole, thon. Exemples : anchois, bar, carpe, sardine, rouget…
Poisson d’eau mixte : c’est une eau dite saumâtre Poisson gras : plus de 10 % de lipides.
(mélange d’eau douce et d’eau de mer). Cela
concerne les poissons migrateurs qui vivent dans la Exemples : saumon, anguille, hareng, maquereau…
mer mais remontent le cours des rivières pour pondre
en eau douce. 5. Selon la structure de leur squelette
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Les produits de la pêche 1/2
Poisson osseux : poisson à nageoire caudale symé- Au niveau des autres tissus, on va trouver du tissu
trique, bouche à l’extrémité de la tête. conjonctif (myocomme), et du tissu musculaire
(muscle strié : myotome). Cela se voit très bien sur le
Exemples : anchois, merlu, saumon… saumon, par exemple : le blanc est le myocomme, et
le rose le myotome.
6. Selon d’autres critères
Exemples
Poisson à deux filets : colin…
Poisson à quatre filets : sole…
Fig. 4 Les tissus du poisson © Skill and You
On peut ainsi croiser les classifications…
Les poissons n’ont pas de tendons qui relient les
Exemples : poisson de mer, rond, mi-gras, deux filets. muscles au squelette (à la différence des mammifères).
Les fibres sont plus courtes que dans la viande, ce
B. Anatomie du poisson qui améliore la tendreté. Aussi, il y a moins de tissu
conjonctif dans le poisson que dans la viande, ce qui
Dans l’histoire de l’évolution, le poisson a été le là encore les rend plus tendres et plus faciles à cuire.
premier animal à avoir une colonne vertébrale. Elle Le poisson est également très digeste en raison d’une
est l’arête centrale, reliée au crâne qui lui-même faible présence d’élastine.
couvre le cerveau. C’est un vertébré qui vit dans l’eau.
Les cellules musculaires sont disposées parallèlement
Il est recouvert d’écailles, et possède des nageoires et reliées à du tissu conjonctif, accroché lui-même au
(dorsale, caudale, anale, pectorale, pelvienne). squelette et à la peau.
Le squelette du poisson se compose donc d’une arête Le tissu musculaire est, pour une bonne partie,
centrale qui s’étend jusqu’à la nageoire caudale dit blanc, mais il peut aussi être dit rouge (muscle
(queue). Elle est composée de vertèbres, tout le long sombre : dit rouge).
du dos, qui se développent latéralement en côtes
(les fameuses arêtes qu’on espère ne pas trouver à la La proportion des muscles blancs/rouges dépend
dégustation…). de l’activité du poisson. Le muscle blanc est en effet
adapté à des efforts brefs et intenses, les muscles
Le poisson respire par des branchies qui sont situées sombres, ou rouges, sont adaptés à des efforts longs
sous ses opercules. Les branchies captent l’oxygène et moins prononcés.
dissous dans l’eau.
Ainsi, les poissons qui nagent beaucoup (notamment
Le poisson n’a pas de paupières car il vit dans l’eau. pour trouver de la nourriture) vont avoir une propor-
En effet, le rôle des paupières est d’humidifier les tion de muscles rouges importante, et les poissons qui
yeux. vont se nourrir plutôt au fond de la mer, se déplacer
peu ou périodiquement, vont avoir une proportion
Les poissons sont ovipares (ils pondent et fécondent en muscles blancs plus importante. Le muscle rouge
les œufs en pleine eau = fécondation externe) ou est environ dix fois plus riche en myoglobine et en
ovovivipares (vivipares, mais la plupart sont ovovivi- lipides que le muscle blanc.
pares, c’est-à-dire qu’ils gardent les œufs dans une
poche incubatrice, et les alevins (petits) naissent
formés = fécondation interne).
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Il faut savoir que :
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Les produits de la pêche 1/2
En sachant que ce sont les protéines et particuliè- Des protéines sarcoplasmiques : myoalbumine et
rement les lipides qui sont les plus sensibles à ces globulines.
variations.
On trouve en proportion moindre des enzymes.
1. La teneur en eau
Ces protéines représentent 25 à 30 % des protéines
La teneur en eau est importante, elle atteint en totales.
moyenne 60 à 80 %. Plus le poisson est gras, moins
il contient d’eau et inversement (en comparaison, la La myoglobine est 10 fois plus concentrée dans le
viande se rapproche plutôt de la teneur en eau des muscle rouge que dans le muscle blanc.
poissons gras).
Du tissu conjonctif : collagène.
Cette teneur en eau importante, entre autres, fait du
poisson un aliment fragile bactériologiquement. Son Il représente 3 à 10 % des protéines totales, c’est
Aw (Activity water = l’Aw estime la part de l’eau libre une proportion bien moins importante que dans les
dans un produit) est importante. viandes, ce qui, là encore, rend la cuisson plus simple
et donne plus de tendreté. Les poissons cartilagineux
Attention sont ceux qui en contiennent le plus.
Une fraude reconnue et pistée par la répres-
sion des fraudes consiste à l’ajout d’eau, ou d’additifs En termes d’acides aminés (AA), on trouve tous les AA
retenant l’eau dans le poisson, ce qui gonfle la chair du indispensables (AAI), c’est-à-dire les AA que l’orga-
poisson vendu ! nisme n’est pas capable de synthétiser lui-même. Le
poisson n’a donc pas de facteur limitant.
2. La composition en protéines
et en composés azotés La valeur biologique (VB) du poisson est excellente
(environ 80).
a. Les protéines
En moyenne, on va trouver 18 à 20 g de protéines aux Le coefficient d’utilisation digestive (CUD) est très
100 g. On observe une fourchette de 15 à 20 % envi- bon aussi.
ron de teneur en protéines (on peut avoir des quanti-
tés allant jusqu’à 30 %). La lysine, la méthionine et la cystéine sont des AA
manquants dans les céréales. Le poisson, lui, en est
Parmi ces protéines, on trouve : une très bonne source, surtout en lysine (plus que la
viande). Ainsi, le poisson complète bien les céréales.
Des protéines structurales : actine et myosine (qui
composent le muscle, c’est le système contractile du b. Les composés azotés
muscle). Ce sont des molécules composées d’azote, solubles
dans l’eau, de faible poids moléculaire et qui ne sont
On va trouver aussi, mais en proportion moindre : pas des protéines. Ces molécules sont soit endogènes
actomyosine, tropomyosine, troponine. (dans le poisson d’origine), soit issues de la dégrada-
tion des tissus.
Ces protéines représentent 70 à 80 % des protéines
totales, ce qui est plus que chez le mammifère (envi- Parmi ces composés azotés, on trouve :
ron 50 %).
–– de l’ammoniaque (odeur que l’on peut sentir
Elles se dénaturent rapidement, ce qui rend la cuis- lorsque le poisson n’est pas frais) ;
son facile et rapide, mais rend également cet aliment
rapidement dégradable et sensible à la conservation. –– de la créatine (qui provient de la dégradation des
AA) ;
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–– des AA libres : on trouve ici par exemple l’histi- Plus un poisson est gras, plus on va trouver les lipides
dine. Cet AA est particulièrement présent, natu- dans sa chair et moins dans son foie.
rellement, dans certains poissons comme le thon,
le maquereau, le hareng, la sardine, ou l’anchois. En général, la chair de la plupart des poissons est plus
Des bactéries peuvent alors dégrader l’histidine maigre que celle des viandes.
en histamine. L’histamine est un composé qui a
pour effet la vasodilatation. Consommée en excès Dans ces lipides, on va trouver :
et selon la tolérance personnelle, elle peut provo-
quer une intoxication alimentaire prenant la –– des phospholipides : constituants des membranes
forme d’une allergie. On parle de pseudo-allergie cellulaires. On en trouve davantage dans les pois-
alimentaire. La transformation histidine/histamine sons maigres : jusqu’à 90 % de leurs lipides sont
se fait post-mortem. En effet, les bactéries respon- représentés par les phospholipides. Plus le poisson
sables de cette transformation se trouvent dans est maigre, plus il est riche en phospholipides ;
l’intestin du poisson. Elles migrent après la mort.
Le maintien de la chaîne du froid limite fortement –– des triglycérides : plus le poisson est gras, plus il
le phénomène. La cuisson, par contre, ne détruit est riche en triglycérides, ces derniers étant une
pas l’histamine ; réserve énergétique. On les trouvera sous forme
de réserve au niveau de l’abdomen, au niveau des
–– de l’urée : surtout pour les poissons cartilagineux ; myotomes, et diffusés aussi dans la chair, ce qui en
rend le parage compliqué ;
–– de l’oxyde de triméthylamine (OTMA) pour les
poissons d’eau de mer. Cette teneur dépend de la –– du cholestérol : teneur moyenne de 50 mg pour
profondeur, du lieu et de l’espèce du poisson. 100 g de poisson, ce qui est moins que dans la
viande ;
Ces différents composés azotés sont utilisés comme
critère d’évaluation de la fraîcheur du poisson. –– des acides gras : les lipides du poisson sont consti-
tués en général de cette façon :
3. La composition en lipides
acides gras saturés (AGS) : 1/3 ;
acides gras insaturés (AGI) : 1/3 ;
C’est la source essentielle d’énergie utilisée par les
acides gras polyinsaturés (AGPI) : 1/3.
poissons.
Le poisson se fait surtout remarquer pour ses AGPI. En
Les poissons peuvent se classer selon le taux de effet, les AGPI du poisson sont particulièrement insa-
lipides. turés, plus que ceux des animaux terrestres (jusqu’à
4 à 6).
On va trouver :
–– les poissons maigres : 5 % ou moins de lipides ; Par contre, les chaînes sont plus longues, ce qui
–– les poissons mi-gras : 5 à 10 % de lipides ; peut les rendre moins digestes et plus sensibles au
–– les poissons gras : 10 à 15 % de lipides, voire plus. rancissement.
Le principal facteur de fluctuation de la teneur lipi- Dans ces AGPI, on va trouver des omégas 6 (acide
dique demeure l’alimentation du poisson. Pour une linoléique et arachidonique), mais surtout des
même espèce, le poisson sauvage est moins gras que omégas 3. Les omégas 3 du poisson font sa grande
le poisson d’élevage. réputation. On trouve dans ces omégas 3 de l’acide
alpha-linolénique, du DHA (acide docosahexaé-
Plus un poisson est maigre, plus on va trouver des noïque) et de l’EPA (acide eicosapentaénoïque).
lipides concentrés dans son foie.
Le DHA et l’EPA sont des acides gras à très longues
Exemple : la fameuse huile de foie de morue, fortifiant chaînes dont l’apport est important car ils ont une
utilisé tel quel, donnée à la cuillère aux enfants par les synthèse endogène très faible. Ils nécessitent donc
anciennes générations. On la trouve aujourd’hui en un apport exogène, et sont, de ce fait, considérés et
gélules. dits indispensables.
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Les produits de la pêche 1/2
Le poisson, et surtout le poisson gras, en contient une que dans les viandes. Les poissons à muscles rouges
quantité importante. On trouve par exemple 0,02 g sont plus riches mais les taux restent peu élevés.
de DHA dans la volaille contre 0,6 à 1 g dans le pois-
son (jusqu’à 1,9 g pour le maquereau). On trouve de –– du calcium : 30 mg
l’EPA à environ 0,3 g. La teneur est faible mais le taux est plus élevé que
pour les viandes. Cependant, notons que certains
Les références nutritionnelles pour la population poissons sont consommés appertisés. Ainsi, les arêtes
(RNP) en DHA et EPA sont de 500 mg pour les deux sont consommées, ce qui augmente considérable-
confondus. En regardant les données ci-dessous, on ment le taux de calcium.
se rend vite compte que les RNP peuvent vite être
comblés grâce au poisson gras. Exemple : sardine en conserve (300 mg pour 100 g).
5. La composition en minéraux Les poissons de l’Antarctique en sont les plus riches
et oligo-éléments car ils consomment le krill.
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Le poisson a des teneurs proches de la viande en
vitamines B. C’est une source non négligeable qui
participe à la couverture du besoin. Cependant, les
poissons contiennent une anti-vitamine B1 : la thia-
minase. Elle est détruite à la cuisson, son effet anti-vi-
tamine ne s’exprimera que lors de la consommation
de poisson cru (sushis par exemple).
b. Liposolubles
On trouve des vitamines liposolubles dans le poisson,
contrairement à la viande. En effet, cela vient de l’ali-
mentation des poissons (zooplancton).
Fig. 6 Poissons © chuttersnap
Bien sûr, la proportion de ces vitamines est d’autant
plus importante que le poisson est gras. E. Conseils de consommation
–– Vitamine A : 50 µg dans les poissons gras, sinon la Sur le plan nutritionnel, on considère que le poisson
teneur est négligeable (< 1 µg). et la viande entrent en équivalence : 100 g de poisson
= 100 g de viande. Le poisson est servi par portion de
–– Vitamine D : 5 à 10 µg dans les poissons gras et 120 à 150 g pour un adulte.
semi-gras, les RNP sont de 5 µg, 3 µg pour les
autres (on trouvera cette vitamine dans le foie des Attention : il s’agit d’une quantité nette, c’est-à-dire
poissons maigres). sans peau, sans viscères, sans arêtes, c’est la part
comestible.
–– Vitamine E : 1 mg. Participe à la couverture du
besoin en vitamine E. On va donc compter en poids brut :
–– 250 à 300 g par personne pour un poisson entier ;
Bien sûr, pour chaque aliment, ce sont des moyennes –– 200 g pour une darne ;
qui sont données. Chaque aliment a sa propre –– 120/150 g pour un filet (pas de déchets).
composition, parfois proche des moyennes et parfois
éloignée. Darne : tranche épaisse contenant l’arête principale.
Selon l’étude Nutraqua, c’est l’espèce, et non la Filet : tranche de poisson sans arêtes, découpée en
provenance (pêche ou pisciculture), qui détermine la parallèle de la colonne vertébrale.
composition nutritionnelle des produits aquatiques.
Ainsi, les poissons d’élevage et les poissons sauvages Pavé : partie la plus épaisse du filet, parfois servie avec
présentent les mêmes caractéristiques nutritionnelles. la peau.
Table de composition des poissons De multiples préparations sont possibles (liste non
Vous pouvez retrouver une table de composi- exhaustive) :
tion établie pour les poissons sur ce site : https://ciqual. –– au court-bouillon ;
anses.fr/ –– meunière ;
C’est une table de composition de référence. Vous –– en friture ;
pouvez vous en servir pour établir des calculs précis si –– en papillote ;
besoin. –– au micro-ondes ;
–– vapeur ;
–– au four (différentes manières) ;
–– à l’unilatéral ;
–– pané (qu’on peut faire maison) ;
–– grillé ;
–– cru, etc.
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Les produits de la pêche 1/2
Plusieurs poissons de mer ou d’élevage courants Les poissons d’élevage sont aussi touchés, car ils
(sardine, maquereau, saumon…), ainsi que des pois- sont en majorité nourris avec des produits de la mer
sons de rivière, sont porteurs de contaminants lourds. (farine, huile de poisson), eux-mêmes contaminés.
C’est une réalité, et le consommateur doit limiter leur
place dans son alimentation. Les risques toxicologiques de ces contaminants
chimiques sont connus : perturbateurs endocriniens,
Ces contaminants lourds sont : dioxines, PCB (poly- effets cancérigènes possibles, risques sur le dévelop-
chlorobiphényle), méthyl-mercure… pement du fœtus et du jeune enfant et sur son système
nerveux central. Ils ont fait l’objet de nombreuses
Dioxines et PCB sont des substances chimiques parti- études scientifiques pour déterminer les risques et les
culièrement toxiques pour l’homme et l’environne- doses admissibles (surtout de la part de l’ANSES). Des
ment. Il s’agit en effet de polluants organiques persis- recommandations officielles de la part des autorités
tants (POP), c’est-à-dire des substances toxiques qui sanitaires ont été établies.
s’accumulent dans les organismes vivants et ne sont
plus éliminées. PCB et dioxines sont liposolubles. Ils ont donc
tendance à se concentrer dans les poissons gras
Le mercure est un métal présent naturellement à l’état (saumon, sardine, hareng, maquereau…) et dans
de traces dans l’environnement. certains poissons bioaccumulateurs (anguille,
barbeau, brème, carpe, silure).
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D’où la recommandation : pas plus d’une portion de redoutés : clostridium botulinum de type E, vibrio,
poisson gras par semaine. salmonella, taenia, larves d’Anisakis.
Autres contaminants :
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Les produits de la pêche 1/2
Lorsque le poisson s’altère, on observe différentes modifications, signe qu’il n’est plus frais. Il se détériore rapi-
dement, c’est une denrée fragile.
Les protéines, notamment, se dégradent très vite : lors de leur dégradation, au même titre que les dérivés azotés,
il y a libération d’ammoniac et d’amines volatiles. On parle d’azote basique volatil total (ABVT).
On pourra doser ces ABVT, c’est un critère de fraî- Le poisson est donc une denrée qui va nécessiter de
cheur. Ils ne doivent pas dépasser 40 mg pour 100 g, bien maintenir la chaîne du froid tout au long de la
sinon le poisson est retiré de la vente. Comme vu « vie » du poisson : du bateau à l’étal, jusqu’au réfrigé-
précédemment, l’histamine est elle aussi mesurée rateur du consommateur et à la consommation finale.
(20 mg maximum sauf pour les produits saumurés :
40 mg). Les lipides aussi sont sensibles, ils rancissent À la maison, on le conserve entre 0 et 4 °C, dans la
rapidement car les AGPI sont fragiles, surtout pour partie la plus froide du réfrigérateur.
les poissons gras.
Il est important de vider rapidement le poisson pour
Il existe une réglementation européenne permettant limiter la migration des bactéries contenues naturel-
de fixer, entre autres, la cotation des critères de fraî- lement dans le système digestif.
cheur des poissons, donnant quatre qualités de fraî-
cheur (Extra/A/B ou non admis). Le mieux est de consommer le poisson le jour de
l’achat, ou, au plus tard, 48 heures après l’achat.
Exemple de cotation fraîcheur
https://wwz.ifremer.fr/carafad/content/
download/79732/1013400/version/1/file/
Bareme+de+cotation+fraicheur+Thon+noir.pdf
Ici, un exemple pour vous permettre de rendre cela plus
concret. Ce document est établi par Ifremer = Institut
français de recherche pour l’exploitation de la mer. Cet
institut est une référence pour tous les professionnels.
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Transformation du poisson au pavé
Capture du poisson
Mise à mort
Coup sur la tête ou hypothermie.
Étêtage et éviscération
Ouvrir le ventre et en extirper les entrailles (opération délicate), veiller àne pas faire exploser les intestins.
Écaillage
les écailles.
Saignée
Diminue la production de lactate post mortem.
Filetage
Épiautage
Laver la peau sur une planche translucide.
Rinçage
Débarrasser les impuretés sur la peau.
Désossage
Mirage
Avec une lame, couper la chair et retirer les impuretés et les parasites.
Stockage
48 h de conservation.
Fig. 10 Transformation du poisson au pavé © Skill and You
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Les produits de la pêche 1/2
Les filets tournants sont des engins permettant d’en- Cette consommation intensive de poisson amène de
cercler les poissons pélagiques. On distingue la nombreuses espèces à disparaître, au même titre que
senne tournante (filet avec lequel on encercle le banc la pollution des eaux et les techniques de pêche inten-
de poissons) non coulissante et la senne tournante sive. Il a été calculé que, d’ici 2050, les mers et les
coulissante. La coulisse assure la fermeture de la océans seront vides.
partie inférieure du filet par boursage.
Des réflexions sont donc menées sur les techniques
Les dragues sont des outils à armature métallique de pêche, mais aussi sur le type de poisson à préférer
utilisés sur les fonds marins. La drague capture les (espèces en danger), et sur la pisciculture.
animaux, y compris ceux qui sont enfouis à faible
profondeur dans le sable. Elles sont utilisées princi- Un écolabel privé permet de repérer la pêche dite
palement pour la pêche des coquillages. durable, le label MSC (Marine Stewardship Council).
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L’élevage du poisson s’appuie sur son cycle de vie C. Étiquetage
naturel :
Les règles applicables à l’étiquetage des produits issus
–– la naissance en écloserie : les alevins viennent au de la mer et de l’aquaculture figurent au règlement
monde dans des écloseries et sont élevés en nurse- (CE) n° 1379/2013 du 11 décembre 2013.
rie jusqu’à trois mois ;
Le consommateur final de produits non transformés
–– la croissance en bassin : à trois mois, le jeune de la pêche et de l’aquaculture doit être informé
alevin est transféré dans différents bassins. Selon obligatoirement :
les espèces, il grandit ensuite pendant 12 à 30 mois –– de la dénomination de l’espèce ;
jusqu’à atteindre l’âge adulte ; –– de la zone de capture ou de production :
« Atlantique NE 27 » ou « Pêché en mer » ;
–– la livraison : devenu adulte, le poisson est pêché –– du lot de fabrication et du sigle de l’UE ;
à la commande. Il peut aussi être transformé en –– des coordonnées du responsable de fabrication
filets, nature ou fumés, ou en pavés. Son calibrage avec le logo de l’entreprise ;
est constant, son prix régulier, et en général plus –– de la date de conditionnement ;
abordable. –– de la mention « frais ».
L’alimentation fournie à ces poissons contient 30 Pour les poissons d’aquaculture, le pays d’élevage
à 40 % de produits de poissons non destinés à la correspond au pays dans lequel, selon le règlement,
consommation humaine. Le reste est composé de « le produit a atteint plus de la moitié de son poids
produits végétaux, de vitamines et de minéraux. De final ou est resté plus de la moitié de la période
nombreuses recherches sont menées pour amélio- d’élevage ».
rer l’alimentation des poissons de pisciculture
tout en gardant la même qualité nutritionnelle. Les Pour les produits pêchés en eaux douces, la mention
recherches tendent à vouloir remplacer la farine et des eaux d’origine dans le pays de provenance doit
l’huile de poisson par d’autres sources de protéines être indiquée. Les « eaux » peuvent être entendues
et d’acides gras, notamment des sources d’origine comme le nom d’un fleuve, d’un lac, d’un étang ou
végétale. d’une zone de lacs ou d’étangs.
Exemples : colza, soja, tournesol, luzerne, et ce sans –– la catégorie de l’engin de pêche (« senne »,
OGM. « chalut », « filet maillant ») ;
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Les produits de la pêche 1/2
Des informations complémentaires facultatives sont Aussi, bien entendu, l’hygiène durant sa manutention
autorisées (date de capture, date de débarquement, sera importante pour limiter les contaminations.
vidé, filet avec ou sans peau, précautions d’emploi,
calibrage des filets, etc.) sous réserve qu’elles soient Des contrôles ont lieu tout au long de la chaîne : de la
vérifiables, qu’elles ne soient pas trompeuses ou de pêche à l’assiette.
nature à induire le consommateur en erreur.
Concernant les parasites, on trouvera surtout l’Anisa-
À noter que pour les publicités hors du lieu de vente, kis, qui contamine les poissons de mer. Les larves de
la mention de l’origine du produit, pour les denrées ce parasite se trouvent dans l’eau, elles sont mangées
périssables, est indispensable. L’indication de la zone par les crustacés, eux-mêmes mangés par les pois-
de pêche permet de satisfaire à cette obligation. sons qui sont alors contaminés. Si ces derniers sont
mangés crus ou mal cuits, l’homme sera contaminé
D. Bactéries ou parasites menaçant à son tour. Les parasites se retrouvent dans le système
l’intégrité sanitaire du poisson digestif dont ils percent les parois : on observe des
symptômes digestifs et ulcéreux, des occlusions, etc.
Post-mortem, le tissu musculaire du poisson va subir Le traitement est médicamenteux ou chirurgical.
de multiples modifications.
Là encore, l’éviscération rapide après la pêche
Ces modifications biochimiques sont principalement limite l’infestation de la chair, et surtout la surgéla-
dues à l’action autolytique du tissu, puis à l’action de tion durant une période suffisante tue le parasite :
la flore microbiologique. 24 heures à –20 °C ou 15 heures à –35 °C.
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On trouve aussi le nuoc-mâm, sauce à base de pois- (dans de l’acide acétique, du vin blanc ou du vinaigre)
son fermenté dans une saumure. C’est un des prin- avant de procéder à une appertisation (stérilisation et
cipaux condiments utilisé en cuisine asiatique. Il est conditionnement du poisson). Ce processus entraîne
obtenu par pressage et filtrage d’une saumure (15 kg une coagulation des protéines de surface attendris-
de sel pour 100 kg d’anchois), macéré 12 mois dans sant le poisson. Le produit fini sera stocké à + 4 °C.
des jarres au soleil ou dans des fûts en bois. Ainsi, il
est fabriqué à partir de poissons (maquereau, sardine, 4. Poisson appertisé
anchois) macérés dans le sel et les plantes aroma-
tiques pendant 6 à 12 mois. Diffusion des éléments hydrosolubles dans le liquide
d’enrobage, diffusion des éléments lipidiques dans le
Composition du nuoc-mâm : 10 g de protéines, 10 g liquide s’il est lipidique.
de glucides, 22 g de sel ! C’est un condiment.
On observe une destruction des vitamines B1, B9 et
2. Poisson fumé C car elles sont thermosensibles. Elles ne résistent pas
au procédé de stérilisation (ultra haute température)
On va trouver la truite, le saumon, le hareng, le effectuée avant le conditionnement du produit en
haddock (églefin à la couleur jaune caractéristique). conserve. De plus, le liquide de couverture est systé-
matiquement présent et ces vitamines sont hydroso-
Les nutriments se concentrent. Il y a également une lubles, il y a donc une perte vitaminique par diffusion.
dénaturation des protéines et une destruction des
micro-organismes. De nombreux produits existent : conserves à l’huile,
à la tomate, à la sauce, à la moutarde, au naturel…
3. Poisson mariné, souvent couplé à
l’appertisation La valeur nutritionnelle est forcément modifiée par les
ingrédients ajoutés.
La marinade est un procédé culinaire qui consiste à
faire macérer le poisson dans un liquide aromatisé
Étêtage et éviscération
Engrillage Saumure
Mise en boîte
Séchage superficiel
Lavage sans douche
Cuisson à la vapeur Cuisson à la vapeur
Refroidissement
Égouttage
Mise en boîte
Addition d’huile
Stérilisation
Refroidissement
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Les produits de la pêche 1/2
Les poissons surgelés gras ou demi-gras rancissent Il existe un grand nombre de préparations différentes.
rapidement. La conservation est limitée à un ou deux
mois au plus. F. Autres parties consommables
du poisson
Les poissons surgelés subissent des modifications
physiques et chimiques : 1. Les œufs de poisson
–– ternissement de la peau.
–– apparition de taches jaunâtres par oxydation des Les œufs des poissons sont très nourrissants, car
lipides. ils sont destinés à apporter aux embryons les nutri-
–– perte de poids avec dessication sur les poissons ments nécessaires à leur croissance jusqu’à ce qu’ils
plats. puissent se nourrir seuls.
–– durcissement de la chair par dénaturation des
protéines. Il existe plusieurs sortes d’œufs de poisson : œufs de
–– perte de saveur via les substances volatiles. saumon, de cabillaud, de truite, de lompe, et d’estur-
–– perte de substances protidiques via l’exsudat (5 à geon (c’est le caviar).
10 % du poids total).
Le tarama est une préparation à base d’œufs de pois-
Les éléments créés par l’oxydation rendent indispo- son (ceux du cabillaud). On y ajoute de l’huile, de la
nibles certains AA : lysine, tryptophane… mie de pain (amidon), du jus de citron, du lait… Cela
varie en fonction de la qualité du produit. On peut le
Pour les poissons maigres, c’est surtout la structure faire maison.
des protéines qui est affectée par le froid. Ils peuvent
être conservés plus longtemps, mais seulement deux On peut aussi consommer la rogue de hareng : la
à trois mois. gonade du poisson femelle, c’est-à-dire la poche
contenant les œufs.
6. Poissons transformés, produits traiteur,
charcuterie de la mer Tableau n°3 Exemples de compositions pour 100 g d’œufs de poisson
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On y trouve aussi un peu de glucides, à la différence 2. La laitance
du poisson.
La laitance est le sperme du poisson. C’est la semence
La composition peut varier selon l’espèce ayant fourni sécrétée par les glandes génitales des poissons mâles
les œufs. afin de fertiliser les œufs.
3. Le foie
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