Chapitre 4 Techniques Et Dispositifs de Mesure

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Chapitre 4 

: Techniques et dispositifs de mesure

1. Introduction
L’analyse et le diagnostic des installations électriques passent avant tout par la mesure, qui
constitue la clef de la réussite de l’optimisation recherchée d’une démarche qualité réseau.
Les dispositifs de mesure actuels, autorisent une collecte et une analyse simplifiées pour
permettre aux exploitants de sites, industriels ou tertiaires, de diagnostiquer les
dysfonctionnements électriques constatés sur leurs installations.
Les perturbations EM constituent aujourd’hui une problématique croissante dans les
installations et les réseaux électriques. La mesure de ces perturbations est un élément
fondamental dans l’optimisation énergétique, placées au cœur donc de l’efficacité
énergétique.
2. Mesures et essais
Les nouvelles tendances économiques vers l’ouverture des marchés en zone de libre échange
ont mis l’accent sur les nouveaux critères de conformité par rapport aux directives CEM. A
partir d’ici, les industriels optent pour l’adoption de stratégies de conception intégrant les
problèmes CEM. L’objectif final est la qualification du produit pour obtenir l’assurance
minimale de son bon fonctionnement en exploitation. En plus de la vision industrielle, la
validation expérimentale des modèles théoriques passe implicitement par le biais des mesures
et des tests. Ainsi, on distingue deux catégories d’essais[1], [22] :
2.1 Les essais en laboratoire 
Ces essais permettent de déterminer le type de perturbations engendrées par un matériel
donné, d’apprécier le comportement d’un matériel en présence d’un environnement perturbé,
ou bien de satisfaire aux normes CEM. En plus, ces mesures une fois confrontées avec les
approches théoriques permettent d’investir les domaines de validation.
2.2 Les mesures sur site
Les mesures ont pour but d’aider à définir les perturbations types et leur sévérité. Le cas
échéant, ces mesures permettent, lors de mauvais fonctionnements, de vérifier que
l’environnement EM auquel le matériel est soumis est en accord avec celui pris en référence
lors de la spécification de ce dernier. Elles permettent d’agir sur l’ensemble du système
considéré pour rétablir une compatibilité suffisante.

Figure 4.1 : Exemple de mesure sur site normalisé.


Simulateur d’impulsion électromagnétique
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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

3. Techniques et dispositifs de mesure des perturbations EM


On distingue deux catégories de dispositifs de mesure utilisés en CEM. La première concerne
la mesure des perturbations conduites à haute fréquence, et la seconde concerne la mesure
des perturbations rayonnées. Dans tous les cas, le signal issu du capteur est analysé dans le
domaine temporel (oscilloscope) et plus généralement dans le domaine fréquentiel grâce à
l'analyseur de spectre [22].
3.1. Principe de mesure des perturbations EM
Les mesures de perturbations sont effectuées en conduction ou en rayonnement à l’aide d’un
capteur relié à un appareil de mesure. Suivant les cas, le capteur aura différentes finalités et
sera :
 Un réseau fictif ou un réseau de stabilisation d’impédance de ligne (RSIL) pour les
mesures des tensions conduites.
 Une pince ampérométrique pour la mesure d’un courant sur un câble.
 Une pince absorbante pour la mesure de la puissance perturbatrice conduite.
 Une antenne pour la mesure de champs magnétique.
 Une antenne pour la mesure de champs électrique.

Appareil en essai
Capteur Récepteur de mesure
EST

Avec :
EST : Equipement sous test.

Figure 4.2 : Principe des mesures des perturbations produites par un appareil

Remarque :
Chaque capteur, défini dans une bande de fréquence déterminée, est caractérisé par une
fonction de transfert permettant de passer de l’indication lue sur l’appareil de mesure à la
grandeur à mesurer.
3.2. Objectif des mesures CEM
Les buts des essais CEM sont [9], [22]:

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 vérification des exigences essentielles de la directive CEM lorsqu’elle est applicable


directement (exemple: appareil électrodomestique) ou indirectement (exemple:
appareil médical couvert par la directive médicale).
 Assurance d’une reproductibilité raisonnable des essais par :
 Un suivi métrologique régulier des instruments de mesure.
 Un suivi scrupuleux des méthodes d’essai.
 Une maîtrise suffisante des incertitudes de mesure.
 Une maîtrise suffisante du bruit ambiant.
 Elaboration de rapports d’essais complets et suffisamment précis.
4. Dispositifs de mesure des perturbations EM
4.1 Perturbations conduites basses fréquences
4.1.1. Spécificités des perturbations basses fréquences (pollution harmonique)
La détection de la présence de pollution harmonique sur un réseau d’alimentation est rendue
possible grâce à la mesure des tensions harmoniques agissant sur la qualité de l’onde
sinusoïdale de tension de l’installation électrique concernée. La localisation des charges
déformantes dans ce cas est obtenue grâce à la mesure des courants harmoniques circulant
dans les différentes branches du réseau électrique permettant ainsi d ‘identifier les charges à
l’origine de la génération d’harmoniques.
La figure ci-après montre une application de mesure de tensions et de courants harmoniques
sur une charge déformante.

Figure 4.3 : Mesure de courants et de tensions harmoniques

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

4.1.2. Mesure de la qualité des réseaux


Différentes techniques et méthodes de mesure peuvent être utilisées pour évaluer la pollution
harmonique sur un réseau industriel ou une installation électrique quelle quel soit. Il est tout
d’abord nécessaire de resituer dans quel cadre et dans quel objectif vont s’effectuer les
mesures : simple évaluation globale de l’état d’un réseau de distribution en vue de statuer sur
la qualité de celui-ci, remontée des données de mesures harmoniques vers un bureau d’études
en vue du dimensionnement du filtre approprié, essais en laboratoire des caractéristiques de
matériels. Aussi, il est impératif de choisir le niveau de sophistication de l’équipement en
fonction du type de mesure à réaliser.
Il est à noter, de manière pratique, qu’une simple mesure du facteur de crête du signal, courant
ou tension, permet de savoir si l’on a affaire à un signal déformé ou non. En effet, lorsque
l’on s’éloigne de la valeur 1,414 pour le facteur de crête, on est en présence d’un signal
déformé. D’autre part, la visualisation de la déformation de l’onde du signal, tension ou
courant, peut être observée à l’aide d’un oscilloscope et d’une pince de mesure appropriée.
Dans la pratique on distingue deux niveaux de tâches relatifs aux problèmes de la qualité
d’énergie électrique :
 Une analyse de premier niveau : repérer, identifier, qualifier le niveau de perturbation
sur un réseau ou une installation et le comparer avec la norme ou les recommandations
en vigueur.
 Une analyse de deuxième niveau : quantifier le niveau de pollution harmonique par
rang harmonique afin de définir le type de filtrage à mettre en œuvre.
Les principales grandeurs restituées par les instruments de mesure nous intéressant sont les
amplitudes des tensions et des courants harmoniques, caractérisées par les valeurs suivantes :
 Taux harmonique pour chaque rang des courants et tensions.
 Taux de distorsion harmonique global du courant et de la tension.
 Puissance harmonique ou déphasage entre tension et courant harmoniques de même
rang.
4.1.3. Dispositifs de mesure de la qualité des réseaux
Les outils de mesure utilisés pour identifier et qualifier le niveau de perturbations ont [14] :
 Pinces harmoniques.
 Analyseur de réseau.
 Caméras infrarouges.
4.1.3.1. Pinces harmoniques
Afin de garantir la qualité des réseaux électriques, il faut mesurer les taux de réjection
harmonique pour mener les actions correctives nécessaires. Les pinces harmoniques
constituent un outil de diagnostic rapide pour qualifier et quantifier la pollution harmonique.
La grande majorité des offres sur le marché de ce type d’appareil de mesure consiste dans la
mise à disposition d’un ampèremètre, d’un voltmètre, d’un wattmètre monophasé et triphasé,

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

et enfin d’une fonction de mesure des harmoniques. Certaines de ces pinces fonctionnent en
courant alternatif et continu [14].
La fourchette de mesure ainsi que la précision varie selon les modèles et les constructeurs.
Les principales grandeurs mesurables sont listées ci-après.
 Valeur Vraie (True RMS).
 Intensité.
 Tension.
 Facteur de puissance et de déplacement de puissance.
 Mesure des harmoniques rang par rang.
 Affichage sur écran rétro éclairé.
 Interface de communication pour export des données de mesure vers PC ou
imprimante.
 Logiciel de traitement et de présentation des données.
 Conformité IEC 1010-2-032.
Exemple :
Fluke propose la pince multimètre 345 à haute immunité EMC. Elle réunit les fonctions d’un
énergimètre, d’un enregistreur de qualité d’énergie et d’une pince multimètre, pour la
surveillance des charges électroniques. Son affichage en couleur lumineux permet la
visualisation du spectre des harmoniques, et son filtre passe-bas élimine les bruits de haute
fréquence

Figure 4.5 : Exemple d’une pince harmonique

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4.1.3.2. Analyseurs de qualité réseau


La qualité du réseau électrique donne la mesure de la capacité d'un système électrique à
soutenir un fonctionnement fiable de ses charges. Les perturbations ou les événements
indésirables peuvent concerner la tension (composée, simple), le courant, la fréquence, la
puissance (active, réactive, apparente) et facteur de puissance. Les perturbations électriques
peuvent avoir pour source le système d'alimentation du client, ses charges ou encore le service
de distribution électrique [14].
Exemple :
Le modèle Fluke 435 se distingue par un mode oscilloscopique, une capacité de
stockage, un écran et propose des fonctions d’analyse développées des courants et
tension harmoniques :
 Décomposition jusqu’au 50 rang.
e

 Mesure de tension et de courant par rapport au fondamental et en absolu.

Figure 4.6 : Exemple de mesure avec un analyseur de qualité réseau

4.1.3.3. Cameras infrarouges


Les développements récents des technologies de l’infrarouge et la généralisation de ses
applications rendent plus accessibles à l’achat les caméras infrarouges. Elles ont un rôle de
plus en plus important à jouer en matière de maintenance préventive en anticipant les
problèmes avant qu’ils n’apparaissent et ne provoquent des dysfonctionnements dans les
installations. L’intérêt des caméras infrarouges réside principalement dans la possibilité de
réaliser des mesures sans contact et de collecter en toute sécurité des données d’un système en
fonctionnement ou d’un système sous tension [14].
Les caméras infrarouges utilisent le rayonnement infrarouge pour la mesure de la température
de surface et de ses variations temporelles et spatiales. La caméra est conçue pour transformer

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

une image captée dans le domaine infrarouge en fonction de la luminance de l’objet observé,
en une image visible et analysable par l’œil humain. L’information de température est un
indicateur précieux de l’état d’un système mécanique ou électrique, dont les variations
permettent de localiser visuellement les points chauds qui signalent ou annoncent des
symptômes de pannes ou de problèmes.
Les figures 4.7 illustre comment l’usage de caméras infrarouges permet de localiser des
échauffements anormaux dus à un défaut de connexion, ou l’échauffement anormal d’un
moteur.
Les caméras infrarouges s’imposent donc de plus en plus comme incontournables pour
détecter des problèmes de mauvaise connexion, de conducteurs en surcharge, de courts-
circuits et défaut à la terre ou de problèmes mécaniques. Utilisées dans le cadre d’une
évaluation de courants harmoniques, les caméras infrarouges permettent de détecter des
surchauffes significatives dans les réseaux de distribution du courant électrique,
particulièrement dans les conducteurs à la masse.

Figure 4.7 : Échauffement anormal lié à la surcharge d’une phase


sur un contacteur de lignes
Exemple :
La camera Fluke TI25 réponde aux besoins d’analyses d’installations électriques et de
fourniture d’énergie. Elles sont résistantes aux chocs, à l’eau et à la poussière. Elle dispose
d’une capacité de stockage considérable et d’un dispositif d’enregistrement de commentaires
vocaux. Elle permet de capturer et d’associer un thermogramme à une photo numérique pour
les fusionner en une seule image. Le logiciel SmartView permet de visionner, d’annoter et de
retravailler les thermogrammes.
Les figures 4 et 5 illustrent respectivement la caméra TI25 et un exemple de mesure lors d’un
contrôle de points chauds dans une armoire électrique.

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Figure 4.8 : Caméra infrarouge TI25


sur un contacteur de lignes

Figure 4.9 : Utilisation d’une caméra infrarouge pour contrôle de points chauds

4.1.3.4. Exemple de mesure, d’analyse et interprétation


Les paramètres nous intéressant lors des mesures sont obtenus grâce aux montages décrits
dans la figure 4.10. On mesure ainsi les paramètres suivants :
 Valeur efficace du courant et de tension.
 Taux de distorsion harmonique en % : THD.

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 Valeur crête du courant et de tension.


 Facteur de crête du courant et de tension.

Figure 4.10 : Utilisation des pinces harmonique


marrage par variation de vitesse d’un système de levage
Mise en situation
L’équipement électrique de levage est constitué cette fois-ci d’un variateur de vitesse réalisant
ainsi un démarrage progressif associé à une vitesse réglable du moteur asynchrone triphasé
d’entraînement. Le schéma structurel est fourni à la figure 4.11.

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

Figure 4.11 : Schéma structurel de l’équipement de levage

Mesures réalisées
Les mesures ont été réalisées à l’aide d’une pince harmonique en amont la charge déformante
(variateur de vitesse du moteur asynchrone triphasé) et ceci pour différentes valeurs de
fréquences de fonctionnement du variateur de vitesse.

Avec :
THD : Taux global d’harmonique
CF: Facteur de crête.

Analyse et interprétation
L’analyse des relevés fait apparaître un taux global élevé d’harmoniques courants. Le facteur
de crête correspondant est largement supérieur à la fatidique (seuil) valeur de 1,414 et traduit
la déformation du signal courant. La sortie analogique de la pince harmonique autorise la
récupération du signal courant vers un oscilloscope. Les mesures du taux global
d’harmonique en tension effectuées pour différents régimes de fonctionnement du variateur
indiquent une valeur moyenne de 2,9 ce qui reste dans des limites raisonnables. Notons que

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

les valeurs élevées de taux d’harmoniques en courant auraient pu présager d’une dégradation
significative de la tension.
Cependant, il est utile de rappeler qu’il faut prendre en considération aussi l’impédance du
réseau et plus particulièrement celle de la source (transformateur BT/BT en général). En effet,
les courants harmoniques génèrent des tensions harmoniques dont l’importance dépend des
impédances des circuits et des réseaux traversés par ces courants harmoniques. Dans le cas
présent, l’impédance de la source est faible (transformateur de 20 kVA) comparativement à la
puissance du variateur raccordé sur le réseau. Ceci est vrai particulièrement pour les rangs
harmoniques considérés, et ne donne pas lieu à la génération de tensions harmoniques
significatives. Il n’y a donc pas de dégradation marquée de la tension du réseau de distribution
électrique.
4.2 Perturbations conduites hautes fréquences
4.2.1. Récepteur de mesure
Les mesures de conformité sont effectuées normalement avec des récepteurs de mesure. Dans
la plus part des cas, ils sont trop onéreux pour les laboratoires d’études des compagnies
ordinaires et on les trouve que dans les laboratoires de test (recherche). Ils sont optimisés pour
les mesures de CEM [14]. Ce dispositif est un récepteur accordable permettant de couvrir
une large bande fréquence. Essentiellement, les bandes de fréquence sont les bande pour les
quelles sont préconisées les mesures.
Le récepteur de mesure est constitué principalement :
 D’un ou plusieurs étages radiofréquences (présélecteur, amplificateur, atténuateur,
étages de changement de fréquence).
 D’un ou plusieurs étages à fréquences intermédiaire.
 D’une série de filtre d’analyse ou de résolution commutables en fréquence
intermédiaire.
 De détecteurs spécialises et filtres post-détection avant traitement basse fréquence.
 D’un dispositif d’affichage des valeurs mesurées.
Une des propriétés les plus implorantes des récepteurs de mesure des perturbations est
l’intégration d’au moins un détecteur particulier visant à l’identification des perturbations. Il
existe quatre principaux détecteurs :

 Le détecteur de crête.
 Le détecteur quasi-crête.
 Le détecteur de valeur moyenne.
 Le détecteur quadratique.
Analyseur de spectre

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

Plusieurs constructeurs offrent la possibilité de réaliser des mesures en utilisant un analyseur


de spectre pour la mesure du pouvoir perturbateur en conduction et en rayonnement. Bien que
cet appareil soit d’une souplesse d’utilisation plus agréable que le récepteur de mesure
classique, plusieurs précautions doivent être prises lors de son utilisation. Ces précautions
sont inhérentes à la conception de l’analyseur de spectre. De nombreux analyseur de spectre
ne sont pas équipés d’un présélecteur radiofréquences, mais d’un filtre passe-bas couvre toute
la bande de fréquence d’utilisation de l’analyseur de spectre.
4.2.2. Le réseau de stabilisation d’impédance de ligne (RSIL)
Un réseau de stabilisation d’impédance de ligne ou réseau fictif (50Ω selon CISPR n°16) est
nécessaire, d’une part, pour présenter l’impédance prescrite au point de mesure, d’autre part,
pour isoler l’appareil essayé (appareil sous test) des perturbations provenant du réseau
d’énergie [22].

Figure 4.12 : Photo d’un RSIL monophasé

La norme définit les limites de variation de cette impédance, mesurée entre une borne de
sortie et la terre dans la gamme de fréquence 9kHz-100MHz. Cette gamme est divisée en trois
bandes (A, B, C). Le schéma équivalent relatif à chaque bande est indiqué figure 4.13.

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

Figure 4.13 : Impédance d’un RSIL

4.2.3. Capteurs de courant


Les capteurs de courant utilisés en métrologie dans les dispositifs de conversion statique
doivent posséder une bande passante très large, du continu à la centaine de MHz, être capable
de mesurer des courant élevés (jusqu'à quelques kA) et être insensibles aux agressions
électromagnétiques délivrées par le convertisseur testé. Ils sont également utilisés pour la
mesure CEM des courants conduits. Dans ce cas, ils doivent posséder une large bande
passante et être peu perturbables [22].

Figure 4.14 : Photo d’un capteur de courant

4.2.4. Pince absorbante


La pince absorbante vise à capter la puissance perturbatrice équivalente rayonnée par un
appareil de petite dimension. Le pouvoir perturbateur en rayonnement est produit
essentiellement par un câble d’alimentation considéré comme une antenne rayonnant les
perturbations de l’appareil. Initialement développée pour les petits appareils électroménagers.
L’application de cette pince a été généralisée, par certaines normes, à des appareils plus gros.
En revanche, plus les appareils sont importants en taille et en nombre de câbles, moins la
représentativité de cet essai est justifiée [22].
La fonction caractéristique de cette pince permet de passer de la lecture équivalente de la
tension sur le récepteur à la puissance équivalente rayonnée par l’appareil développée dans la
bande de fréquence allant de 30MHz à 300MHz.

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

Figure 4.15 : Photo d’une pince absorbante

4.3 Perturbations rayonnées


4.3.1. Chambres anéchoïques
Une chambre anéchoïque est une salle d'expérimentation dont les murs et le plafond sont
totalement absorbants aux ondes électromagnétiques et donc ne provoquent aucun écho
venant perturber les mesures. On utilise de telles chambres pour mesurer des ondes
électromagnétiques dans des conditions de champ direct, c'est-à-dire en l'absence de
composantes ayant subi une réverbération sur les parois. Une telle chambre sert notamment à
mesurer les perturbations électromagnétiques par rayonnement, d'appareils électroniques. Le
revêtement de ces chambres est constitué de mousses chargées en carbone [22], [27].

Figure 4.16 : Exemple de chambre anéchoïque

4.3.2. Cages de Faraday


Ce sont des enceintes blindées utilisées pour protéger des nuisances électriques et
électromagnétiques extérieures ou inversement empêcher un appareillage de polluer son
environnement. Une cage de Faraday est souvent utilisée pour effectuer des mesures précises
en électromagnétisme[22], [27].

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

Figure 4.17 : Exemple de cage de Faraday


4.3.3. Chambres reverbérantes
Les chambres réverbérantes à brassage de mode sont constituées d’une enceinte blindée dans
laquelle se trouve un brasseur (pales en mouvement). Un des intérêts de ce dispositif est de
pouvoir générer des champs élevés en injectant des puissances relativement faibles
(exploitation des résonances de l’enceinte blindée) et de disposer d’un milieu statistiquement
isotrope exempt d’ondes stationnaires (effet du brasseur) [22], [27].

Figure 4.18 : Exemple de chambre réverbérante

4.3.4. Cellule TEM


La cellule TEM (Transverse Electro-Magnetic cell) est une enceinte blindée autosuffisante
vis-à-vis les champs extérieurs. La mesure avec cette cellule est effectuée jusqu'à des
fréquences de 1GHz. Les mesures en cellule TEM reposent sur le principe d’une ligne
de transmission constituée de deux plans de masse intercalés par un conducteur central
appelé septum qui collecte le rayonnement du composant sous test. Au sein de cette
cellule règne un champ EM uniforme. Sa propagation s’effectue selon un mode TEM, tant
que la demi-longueur d’onde reste supérieure aux dimensions transversales de la cellule. La

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

carte comportant le dispositif sous test est de dimension 101 x 101 mm. A l’aide d’une cellule
TEM, on peut caractériser des signaux dont la fréquence va de 1 MHz à 1 GHz [22].

Figure 4.19 : Exemple de cellule TEM et le principe de mesure

4.3.5. Cellule GTEM


Afin de remédier à la limitation en fréquence de la cellule TEM, la cellule GTEM (Giga-
Ttransvrse Electro-Magnetic cell) a été proposée par le comité de normalisation américain, la
SAE (Society of Automotive Engineers). La méthode de la cellule GTEM est une extension
de la méthode de la cellule TEM pour une utilisation à plus hautes fréquences (jusqu'à
18GHz) [22].

Figure 25 : Exemple de cellule TEM et le principe de mesure

Figure 4.20 : Exemple de cellule TEM et le principe de mesure


4.3.6. Sondes isotropiques
Elles sont dédiées à la mesure du champ électromagnétique. La sonde effectue la mesure
isotropique du champ électrique, c’est-à-dire indépendamment de la direction du rayonnement

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Chapitre 4 : Techniques et dispositifs de mesure

(sa sensibilité est identique dans toutes les directions). Elles sont caractérisées par leur gamme
de fréquence et de mesure (sensibilité) [22].

Figure 4.21 : Exemple de sonde isotropique

4.3.7. Antennes
Une antenne est un dispositif qui assure la transition entre un guide d’onde et l’espace libre
dans lequel ces ondes vont se propager, ou inversement. Le rôle des antennes est de
convertir l’énergie électrique d’un signal en énergie EM transportée par une onde
électromagnétique (ou inversement). Une définition traditionnelle est la suivante : une
antenne d’émission est un dispositif qui assure la transmission de l’énergie entre un
émetteur et l’espace libre où cette énergie va se propager. Réciproquement, une
antenne de réception est un dispositif qui assure la transmission de l’énergie d’une onde se
propageant dans l’espace à un appareil récepteur. Les antennes sont employées pour les
λ λ
mesures en champs proches (distance¿ ) ou lointain (distance¿ ) [22].
2π 2π
Avec :
λ: longueur d’onde du signal perturbateur.

Figure 4.22 : Antennes couramment utilisées en CEM

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