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UNIVE~SITE CHEICK ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES SCIENCES ECOLE INTER-ETATS DES


ET TECHNIQUES SCIENCES ET MEDECINE
(FSn VF.TF.RTN ATRF.S lF.TSMV)

Année: 2004 Numéro: 1


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\ : :
i INFLUENCE DE LA PRODUcr~ON LAITIERE SUR L'EVOLUTION .•
.. PONDERALE DES VACHFSiET DES VEAUX CHEZ LE ZEBU 1
:
::

AZAWAK. A LA STATION SAHEliENNE EXPERIMENTALE DE 1


:
. . . . . . . . . . . . . . . . . . !9!!~~!:!~~!:!~ ~.!~~~! . . : /

MEMOIRE DE DIPLOMElD'ETUDES APPROFONDIES


DE PRODUCTiIONS ANIMALES

Présenté et soutenu publiquement


le 06 Avril 2004 à 09 heures à l'EISMV de Dakar

par

Madame Ousseina SAIDOU


Née le 27 Aoüt 1966 à TAHOUA (NIGER)

MEMBRES DU JURY

PRESIDENT Monsieur François Adébayo ABIOLA Professeur à l'EISMV

MEMBRES Monsieur Bhen Sikina TOCUEBAYE Professeur à la FST de


l'UCAD
Monsieur Malang SEYDI Professeur à l'EISMV

Monsieur Ayao MISSOHOU Professeur à l'EISMV


Directeur et Rapporteur
SOMMAIRE
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii

HOMMAGE RESPECTUEUX A NOS MAITRES ET JUGES .iii

SIGLES ET ABREVIATIONS .iv

TABLES DES ILLUSTRATIONS v

RESlTME , vi

SUMMARY vi

INTRODUCTION , 1

PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIDli-IOGRAPHIQUE 2

CHAPITRE I: GENERALITES SUR LA PRODUCTION LAITIERE 2

1.1. COURBE DE LACTATION , 2


i

1.2. FACTEURS DE VARIATION DE LA PRODUCTION LAITIERE 3


1

CHAPITRE II: lMPACT DE LA PRODBCTION DE LAIT SUR LA VACHE ET LE VEAU6


1

2.1. EVOLUTION DE LA CAPACITE D'INGESTION 6


1
2.2. MOBILISATION DES RESERVES CORPORELLES
1
6

2.3. PERTES DE POIDS ET lMPLIC~TIONS POUR LA REPRODUCTION 8

2.4. CROISSANCE DU VEAU 9

DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE 10

CHAPITRE l : MATERIEL ET METHODES 10

1.1. LE SITE 10

1.2. MATERIEL : Il

1.2.1. MATERIEL ANIMAL :


1
Il

"1.2.2. 'MATERIEL DE MESURE ~ 12


!
1.3. METHODES 12

1.3.1. MESURE DE LA QUANTITE DE LAIT PRODUITE 12

1.3.2. EVOLUTION DU POIDS DES ANIMAUX 12

1.3.3. TRAITEMENT DES DONNEES 13

CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION 14


2.1. RESULTATS 14

2.1.1. PRODUCTION LAITIERE.................. 14

2.1.1.1. QUANTITE DE LAIT BUE PAR LES VEAUX 14

2.1.1.2. QUANTITE DE LAIT TRAITE 14.

2.1.1.3. PRODUCTION TOTALE DE LAIT 15

2.1.2. EFFETS DE LA PRODUCTION LAITIERE SUR LE POIDS DES VACHES .. 16

2.1.3. CROISSANCE DES JEUNES 17

2.1.3.1. EVOLUTION DU GAIN MOYEN QUOTIDIEN (G.M.Q.) 17

2.1.3.2. EVOLUTION DES POIDSi A AGE TYPE 18

2.1.4. PRODUCTION LAITIERE ET CROISSANCE DES VEAUX 18

2.1.4.1. CONTRIBUTION DU LAIT BU A LA COUVERTURE DES BESOINS


DES JEUNES : :.. 18

2.2. DISCUSSION : 20

2.2.1. METHODOLOGIE UTILISEE! 20

2.2.2. PRODUCTION LAITIERE 20

2.2.3. EFFETS DE LA PRODUCTION


,
LAITIERE SUR LE POIDS DES VACHES .. 21

2.2.4. PRODUCTION LAITIERE ET CROISSANCE DES JEUNES ANIMAUX 22

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 25

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 26
DEDICACES

Au Tout Puissant ALLAH le Clément, le Miséricordieux ~

A son Prophète MOHAMED (PSSL) ~

A ma mère Mintou Yahaya BIZO ~

A mon père Saïdou KANDALLA ~

A ma sœur jumelle Assana ~

A mes enfants: Safiatou, Abdoul ~alam et particulièrement FADDE, à qUI


l'affection maternelle a certainement lllanqué à bas âge ~

A mes oncles, tantes, frères, sœurs, cousins, cousines, neveux et nièces: vous
êtes si nombreux ~

Au NIGER ma patrie ~

Au SENEGAL, mon pays hôte ~

Au renforcement de la Francophonie ~

Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS

Au Professeur Jérôme Germain SAW ADOGO pour nous avoir accueilli dans
son laboratoire pendant un mois;
Au Professeur BADA ALAMBEDJI Rianatou, pour TOUT;
Au Professeur Moussa HASSANE: vos multiples conseils ont conduit à
l'aboutissement de cette formation;
Au Professeur Alhassane YENIKOYE, Directeur du Laboratoire de Nutrition
et Reproduction des Ruminants (Faculté d'Agronomie -UAM Niamey), pour nous
avoir accueilli dans son laboratoire; pendant plusieurs années. Votre appui
scientifique et moral a largement contribué à la concrétisation de notre formation.
A tous les enseignants intervenant au DEA-PA (EISMV-Dakar) pour leur
dévouement et la qualité de leurs enseignements;
A la 3ème promotion du DEA-PA pour l'excellente convivialité durant cette
formation;
A l'Etat nigérien pour le soutien finansier ;
A l'AUF pour avoir financé nos travaux de terrain à travers le LAF-3üS ;
Aux bibliothécaires Mesdames SOUMARE Mariama (Faculté d'agronomie
UAM-Niamey) et DIOUF Mariam (ESMV-Dakar) pour leur constante
disponibilité ;
A tous ceux qui o{lt contribué à la réalisation de ce travail, d'une manière ou
\

d'une autre, je dis MERCI.

11
HOMMAGE RESPECTUEUX A NOS
MAITRES ET JUGES

Au Professeur François Adébayo ABIOLA, Directeur de l'EISMV :


Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de
mémoire. Puisse ce travail être l'occasion de vous exprimer notre grande
sympathie et nos hommages respectueux.

Au Professeur Bhen Sikina TOGUE~A YE :


Malgré vos nombreuses obligations, vous avez accepté de siéger dans notre jury
!

de mémoire. Nous vous prions d'acc;epter nos sincères remerciements et toute


i
notre reconnaissance.

Au Professeur Malang SEYDI :


Vos innnenses qualités humaines et vbtre disponibilité constante ont forcé notre
admiration tout au long de notre formation. Vous avez été pour nous un guide et
i
un formateur exemplaire. Trouvez ici toute notre reconnaissance pour cet insigne
. :
privilège que vous nous faites en acceptant de juger ce travail.

Au ProfesseurAyao MISSOHOU: !

Ce travail est le votre, car malgré vos multiples occupations, vous avez accepté
d'encadrer ce mémoire, avec toute la compétence et la rigueur scientifique qu'on
vous connaît.
Soyez assuré de notre respect, notre admiration et de notre profonde
reconnaissance.

III
SIGLES ET ABREVIATIONS

FST : Faculté des Sciences et Techniques


EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires
UAM : Université Abdou Moumouni
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
FAO : Foods and Agricultural Orgartization
% : pour cent

kg : kilogramme (s)
g : gramme (s)
1 : litre (s)

j : jour (s)

GMQ : gain moyen quotidien


PAT : poids à âges types
SSET : ,'Station Sahélienne Expérinientale de Toukounous
UFL : Unité Fourragère Lait
MG : Matières Grasses

iv
TABLES DES ILLUSTRATIONS

Figures

Figure 1 : Courbe de lactation 2


Figure 2 : Terroir de la Station Sahélienne Expérimentale de Toukounous (SSET) 10
Figure 3: Evolution de la consommation du lait par les jeunes zébus Azawak à la SSET 14
Figure 4: Evolution de la quantité de lait traite chez les vaches Azawak à la SSET 15
Figure 5: Courbe de lactation des vaches Azawak à la SSET 16
Figure.6: Evolution du poids moyen des vaches ~t des quantités de lait produites
en fonction du temps chez la race Azawak à la SSET 17
Figure 7: Evolution du GMQ des jeunes animau(C de la naissance à 12 mois à la SSET 18
Figure 8: Courbe de croissance des jeunes animaux à la SSET 18
1

Tableaux

Tableau 1 : Composition de l'échantillon soumis à l'étude Il


Tableau Il : Besoins théoriques des jeunes animaux par mois et apports énergétiques du
~ lait maternel : , 19

v
RESUME SUMMARY
14 vaches Azawak (Bos indicus) ainsi que 14 Azawak cows (Bos indicus) and their
leurs veaux, élevés à la Station Sahélienne veals, raised in the Sahelian Experimental
Expérimentale de Toukounous (Niger), ont Station of ToukoulloUS (Niger), have been
été suivis dans le but d'étudier les effets de followed up in order to study the effects of
la production laitière sur l'évolution the dairy production on the body weight
pondérale des animaux. La production evolution. The dairY production of the
laitière des vaches a été estimée à l'aide cows has been esti mated with a bimonthly
d'un contrôle laitier bimensuel incluant la dairy control, including the part of milk
part de lait consommé par le veau (méthode drunk by veal (mel hod of double weighed
de double pesée du veau: avant et après la of veal: before and after the feeding).
tétée). The daily quantity of milk collected and the
La quantité journalière de lait collectée a on drunk by the veal averaged respectively
été en moyenne de 3,95 kg ±1,2; celle bue 3.95 kg ±1.2 and 1.55 kg ±0.2 fora total
par le veau de l,55 kg ±0,2 pour une production of 5.5 kg ±1.22.
production totale de 5,5 kg ±1,22. The evolution of the weight of the cows
L'évolution du poids des vaches au cours· during the lactation indicates that the
de la lactation indique que le déficit' energizing deficit of the first months of
énergétique des premiers mois de lactation: lactation is well managed among these
est bien géré chez ces animaux. Une perte; animais. The total loss of weight of about
totale de poids d'environ 13 kg (3,44% i 13 kg (3.44% between the 1st month of
entre le 1er mois de lactation et le: lactation and the drying up) allows them a
tarissement) leur permet une bonne reprise i good resumption of the postpartum sexual
de l'activité sexuelle post-partum (100% de; activity (100% of pregnancy).
gestation). The evaluation of the contribution of the
L'estimation de la contribution du lait! maternai milk to the cover of the energizing
maternel à la couverture des besoins: requirements of veal shows that,owing to
énergétiques du veau montre que du fait de! the overmilking of the cows, the energizing
la surtraite des vaches, les besoins needs of veal are not covered. The
énergétiques du veau ne sont pas couverts. consequences are a weak growth and
Les conséquences en sont une faible subsequently a retarded sexual maturity.
croissance et ultérieurement une maturité Tt has been suggested, on top an adequate
sexuelle retardée. management of reproduction and a better
Il a été proposé en plus d'une gestion: understanding of the needs of the Azawak
adéquate de la reproduction et d'une cow during the lactation, to deepen
meilleure compréhension des besoins de la knowledge on the body lipids mobilization
vache Azawak pendant la lactation, in this breed, during the lactation-
d'approfondir les connaissances sur la pregnancy cycle.
mobilisation du gras corporel chez cette·
race, au cours du cycle lactation-gestation. Key's Words: COll'S Azawak zehu, dairy
Mots clés: Vaches zébu Azawak, production, bo{~V Il'eight evo/ution,'vea/s,
energizing needs.
production laitière, évolution pondérale,
veau.:" besoins énergétiques.

VI
INTRODUCTION

Au Niger, face à une démographie galopante (taux de croît annuel de


3,45%) et une demande sans cesse croissante en lait et produits laitiers, on
assiste à un développement des pôles de production relativement intensifiée
~,

autour des villes. Cependant, malgré l'importance donnée à l'élevage, son


apport énergétique dans la ration du nigérien n'est que de 5% dont 2% pour le
lait et ses dérivés [20].
. Parmi les races bovines exploitées, l' Azawak est la plus convoitée non
seulement au Niger, mais aussi dans la sous-région. C'est ainsi que plusieurs
programmes de développement de l'élevage dans la zone soudano-sahélienne se
sont intéressés à cette race. Cependant, leur mise en œuvre se heurte à l'absence
de données précises sur l'adaptatiqn de ce zébu au rude milieu sahélien. Des
études ont été entreprises depuis ~lusieurs années pour èaractériser cette race
;

dans son berceau (région de l'Azaouagh) et dans d'autres milieux [2, 3, 7, 8, 10,
c '
15, 23, 24, 28, 29, 32, 38, 40; 41 et 44], dans le but d'améliorer ses
performances de production de lait.: Celle-ci est étroitement liée au processus de
mobilisation et de reconstitution de,s réserves corporelles au cours d'un cycle de
lactation. Selon BAS et al. [6]; C$LIARD et al. [12]; WOLTER [49]; PETIT
etAGABRIEL [39], pour couvrir les besoins nutritionl}els élevés en début de
lactation alors que la capacité d'ingestion est minimale, la vache laitière
mobilise ses réserves corporelles et perd du poids. La reconstitution de ces
réserves corporelles est indispensable à une mise à la reproduction et aux
lactations ultérieures réussies.
Chez la vache Azawak, bien que de nombreuses études aient été réalisées,
très peu portent sur l'état nutritionnel de la vache et du veau.
Le présent travail vise à étudier la gestion de la production de lait par la
/ .

vache Azawak dans des conditions de milieu difficile comme Je Sahel, où les
ressources sont réduites. Il comprend deux parties:
- une synthèse bibliographique portant sur les caractéristiques de la
production laitière et son impact sur la vache et sur la croissance du veau;
- et une partie expérimentale où sont exposés la méthodologie, les
résultats obtenus et les conclusions et recommandations.

1
PREMIERE PARTIE:
1
SYNTHESE BIBI1IOGRAPHIQUE
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE
BIBLI.OGRAPHIQUE

CHAPITRE 1 :
GENERALITES SUR LA PRODUCTION LAITIERE

1.1. COURBE DE LACTATION


La lactation, phase de production de lait par les mamelles, commence
après la parturition et évolue dans le temps. Chez la vache, sa durée varie en
moyenne de 180 jours en élevage traditionnel à 305 jours (ou plus) pour les
élevages modernes.
La courbe de lactation est la représentation graphique (Figure 1) de la
quantité de lait produite depuis le vêlage jusqu'au tarissement (période de repos
physiologique où la-femelle ne produit plus de lait).

Production journalière (k8fj1 Vêlage


~V~laae
14 _"_'~"'_"~'~"""~"_"~"""_"""_"_" " l~erv~lte entre velaJ:es conSlk:utlf. (365 J) ._-..__...__..... .....__.
Saillie .
Pm .... ~ _ . C82 jI._-+ 4 - - - - r - - OU'N ~",t1on U8l '1.. -----------.---.1
12 . •

N<locJe
5èr:he
6

..
2

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o 5~ 100 150 200 250 300 1 3~5

:1"~ï~ :·-·--·-·-··-··-·-·-·~·-i··- Phase descenc:t.nte - - - - - - - - - - - -...- -..: 0(••_ _.,..:


: (50 Il , 1 2 8 0 II ,T'''~~'
....--------.-.---.-.--.....-.....-.-. 'D\JW~ de toitlClall()n ..- . -..-.---.-..- .. -.--.---~ .• ~
IllO '1 .

Figure 1 : Courbe de lactation (d'aprè~ RAMAHERIJAONA, cité par MEYERS et DENis


[37]): Pi: production initiale; Pm : pr~duction maximale. .
1

Après une phase colostrale d'environ 5 - 7 jours, la courbe de lactation peut se


décomposer en 3 phases [35, 37] ay~nt des caractéristiques bien définies [47,49]:
- une phase ascendante relativement courte qui dure 2 à 5 semaines, où le
pic de lactation est généralement atteint. C'est la phase lactogénique ou phase
d'étahlissement de la sécrétion lactée.
- un pic de lactation, qui selon la forme de la courbe peut être le point de

2
production journalière maximale ou bien se présenter comme un intervalle plus
ou moins large et même dans certains cas sous forme de plateau.
- Ce pic est suivi d'une phase de décroissance de la lactation qui est la
phase la plus longue. La production journalière décroît de façon assez régulière
plus ou moins rapidement selon les races, jusqu'au tarissement.
Les deux dernières phases (pic de lactation et phase descendante)
correspondent à la phase galactopoïétique ou phase d'entretien de la sécrétion
lactée.
Plusieurs facteurs de variation peuvent influencer la courbe de lactation
ainsi décrite.

1.2. FACTEURS DE VARIATION DE LA PRODUCTION


LAITIERE
.La production laitière varie en fonction de plusieurs facteurs dont la race,
la saison, le numéro de lactation, le stade de lactation, les effets de la traite,
l'état physiologique, l'état nutritionnel et le type d'élevage.
~ La race
C'est un facteur génétique primordial et déterminant pour l'expression du
potentiel de production des vaches laitières. On distingue ainsi des races
spécialisées dans la production de lait (Holstein, Jersiaise,...) ; celles qui sont à
production mixte (Normande, Azawak, Montbéliarde, ) ou bien des races
allaitantes (N'Dama, Gobra, Baoulé, Djéli, Charolaise, ). Il y a également les
métisses issues des différentes races qui ont des productions intermédiaires
entre celles des races parentales.
En Afrique, des productions de 588 kg (en 206 jours de lactation) chez la
vache N'Dama [16], de 1277 kg (en 257 jours de lactation) chez des croisées
'liJersiais-YiN'Dama [9], de 1174 kg (en 254 jours de lactation) chez la vache
zébu peul [14] et de 1215 kg (en 305 jours de lactation) chez la vache Azawak
[2] ont été observées.
~ La saison
L'influence de la saison de mise bas sur la production laitière dépend de
la succession des conditions alimentaires à l'intérieur desquelles se déroule la
lactation [4]. A la Station de Loumbila [7] la production en saison humide

3
(3,68± 1,60 1) est supérieure à la production en saison sèche (3,35 ± 1,26 1) chez
la race Azawak. Des observations similaires ont été faites par ACHARD et
CHANONO [2] chez la même race.
~ Le numéro de lactation
La production totale de lait croît de la 1ère à la 3ème (ou 4ème) lactation où
elle devient maximale. Elle commence à baisser au cours de la cinquième
lactation [7, 37]. Cela est lié au fait que le développement mammaire chez la
génisse se poursuit au cours de ses premières lactations. Ce développement est
maximum vers la 3ème (ou 4ème ) lactation. La production commence à diminuer à
partir de la 5ème lactation avec le vieinissement du tissu mammaire.
Chez la vache Azawak, la proQuction laitière croît de la 1ère lactation (2,90
IJj) à la 4ème lactation (4,87IJj). L'accroissement moyen de la production
journalière est de 0,83 1 pour la 2ème'; 0,34 1 pour la 3ème et 0,80 1 pour la 4ème
lactation [7].
~ Le stade de lactation
Comme le montre la courbe ~e lactation décrite plus haut, la production
i
laitière varie selon le stade de lactati~n. En effet, BOL y et al., [7] ont enregistré
des moyennes journalières qui vari~nt de 4,17 ± 0,68 1 au premier mois de
lactation à 2,72 ± 0,42 1 au 8ème mbis de lactation chez la race Azawak. Les
productions maximales se situant autour du 2ème mois de lactation (4,33 ± 0,84 1).
Cette variabilité de la "rquantité de lait produite selon le stade de lactation introduit
la notion de coefficient de persistance. Le coefficient de persistance mensuel' est
le rapport de deux productions mensuelles consécutives. Les valeurs moyemles
d'une bonne persistance sont comprises entre 85 et 95% [37].
~ Effets de la traite
Tout stress produit au cours de la traite aura une incidence négative sur l'éjection
du lait (rétention du lait par la vache). Le nombre" de traites par jour a également
un effet sut les quantités traites. CRAPLET et THIBIER [17] ont rapporté une
augmentation de la quantité de lait trait de 40% lorsqu'on passe d'une traite à
deux traites par jour et de 15% si on passe de 2 à 3 traites par jour. Dans les
conditions sahéliennes, le plus souvent, la traite est amorcée par une première
tétée du veau. En l'absence du veau, la vache stressée retient son lait et la
quantité traite est limitée.
4
~ L'état physiologique
L'état physiologique d'une vache a un effet sur sa production laitière. En effet,
au moment de l' œstrus, la production de lait diminue de 5 à 10%. La gestation a
aussi un effet dépressif sur la production de lait [17, 37].
~ L'état nutritionnel
La quantité ,de lait produite est hautement liée au statut nutritionnel des
animaux. Le coefficient de persistance permet de faire un contrôle immédiat de
l'état alimentaire des animaux, ce qui constitue une garantie de réussite
économique de la production laitière. Une persistance inférieure à 85% est
généralement attribuée à un problème de conduite de l'élevage ou d'alimentation
surtout chez les hautes productrices: [37].
~ Le type d'élevage
Chez le zébu Azawak, plu~ieurs auteurs ont avancé des valeurs très
,
différentes selon le type d'élevagei A Toukounous (élevage extensif amélioré
!

en zone aride sahélienne), la prodpction moyenne annuelle est de 1215 1 [2]


chez les animaux d'origine. Ailleur~, à la Station de Loumbila (élevage intensif
en zone humide), BOLY et al. [7] ont estimé la production moyenne annuelle à
456,70 ± 326,79 1par vache.
Des productions de 518 kg en 270 jours de lactation [15], de 700 litres en
305 jours de lactation [28] et de 995,74 1 en 281 jours de lactation [32] ont été
enregistrées chez la race Azawak à Toukounous et dans d'autres types
d'élevages.
Pour la vache, en particulier, outre les facteurs de variation de la
production laitière, la lactation (caractérisée par 3 phases) constitue une
fonction très éprouvante pour l'organisme.

5
CHAPITRE II :
IMPACT DE LA PRODUCTION DE LAIT SUR LA
VACHE ET LE VEAU

2.1. EVOLUTION DE LA CAPACITE D'INGESTION


L'ingestion des aliments par les animaux a pour but de couvrir d'abord
leurs besoins d'entretien puis ceux de production (croissance, gestation,
lactation,...). Au cours du cycle lactation-gestation, la capacité d'ingestion varie
d'une façon générale en même temps que les dépenses énergétiques. Cependant,
les variations de la capacité d'ingestion sont beaucoup moins importantes et
moins rapides que celles des besoins énergétiques [26, 49]. Ce décalage entre
l'adaptation de l'ingestion aliment~ire et l'évolution des dépenses énergétiques
s'explique par le fait que la capacité d'ingestion est fondamentalement limitée
1

par la,capacité du rumen lorsque la ;ration de base est constituée de fourrage. La


capacité du rumen est étroitement liée à la taille de l'animal et au volume
disponible dans la cavité abdomimile. Cette dernière est comprimée (de même
que le rumen) par le développe~ent de l'utérus et des réserves adipeuses
abdominales en fin de gestation (19, 29, 49]. Elle ne retrouve sa capacité
normale qu'après la mise bas, avec la fO,nte des tissus adipeux abdominaux.
Au moment du vêlage, la capacité d'ingestion est minimale (70 à 85 % de
sa valeur maximale) et augmente plus lentement que la production laitière et les
dépenses énergétiques. A la fin du premier mois de lactation, elle est de 95 %
[26]. Elle atteint son maximum autour des troisième et quatrième mois de
lactation, puis diminue régulièrement pour atteindre 80 à 85% au moment du
tarissement (dixième mois de lactation). Ce décalage entre les apports et les
besoins énergétiques fait que la vache mobilise ses réserves adipeuses pour
combler le:d~ficit.
. '''', i .

2.2. MOBILISATION DES RESERVES CORPORELLES


Au cours du cycle lactation-gestation, le métabolisme des lipides dans le
tissu adipeux subit des modifica~ions quant à son orientation vers la lipogenèse
(reconstitution des réserves corporelles) ou la lipolyse (mobilisation du gras
pour combler le déficit énergétique). -Ces modifications trouvent leur origine

6
dans l'établissement des équilibres endocriniens spécifiques qui apparaissent et
dont l'expression est modulée par le statut énergétique de l'animal (importance
et qualité de l'alimentation). LAFONTAN [33] a distingué 3 phases dans le
métabolisme lipidique au cours du cycle lactation-gestation: une phase
d'accumulation des réserves en début de gestation qui s'inverse à la fin de cette
période et une phase de mobilisation nette des réserves lipidiques du tissu
adipeux en début de lactation. CHILLIARD et al. [13] estiment que
l'exportation des nutriments vers la glande mammaire en début de lactation
représente 2 à 3 fois les besoins d'entretien de l'animal (en tenne d'énergie
nette) pour une production de 25 à:35 kg de lait par jour. Selon WILDMAN et
al. cités par GALLO et al. [22], il ~xiste une corrélation négative entre la note
d'état corporel et le niveau de procluction laitière. Après la mise bas, le faible
niveau de la capacité d'ingestion cqnduit à un déficit énergétique que la femelle
laitière (surtout les hautes productrices) doit combler en utilisant ses réserves
corporelles accumulées pendant la ;deuxième moitié de la gestation [6, 12, 22].
1

Le tissu adipeux fournit donc l'énergie qui sera utilisée par la mamelle lorsque
l'alimentation n'apporte pas des quantités suffisantes de nutriments [36, 46].
Selon GALLO et al. [22], les primipares sont moins sensibles que les multipares
à la diminution de la note d'état corporel. Chez les vaches Pie Noire, les
réserves potentiellement mobilisables sont d'environ 90 kg de lipides [13].
j

Cette valeur varie selon le niveau alimentaire (quantité et qualité) et le potentiel


de production laitier moyen. Cependant, l'utilisation de ces réserves semble être
limitée par la capacité de l'animal à les reconstituer en période favorable. Le
bilan énergétique obligatoirement négatif durant les premières semaines de
lactation devient largement positif dans la deuxième m~itié de lactation [26].
Un apport alimentaire insuffisant pour combler l~ déficit énergétique en début
ete laqtatiQn.:p,~ut
se traduire par uI1e accumulation de corps cétoniques dans le
sang et le: foie entraînant ainsi de~ risques pathologiques (stéatose hépatique,
cétose de lactation). Chez les bovins, la mise en réserve de quantités
importantes de lipides pendant la deuxième partie de la gestation est nécessaire
pour assurer une fin de gestation et surtout une lactation sans troubles
métaboliques graves liés au déficit énergétique. Une sous-alimentation
énergétique provoque non seulement une mobilisation accrue des lipides, mais

7
elle réduit également la production laitière. Ces phénomènes de sous nutrition
en début de lactation ont des répercussions sur la reproduction, en particulier
dans la reprise de l' activité sexueIle post-partum.

2.3. PERTES DE POIDS ET IMPLICATIONS POUR LA


REPRODUCTION
L'amélioration de la reproduction est une voie efficace pour augmenter la
productivité' d'un troupeau. Par ailleurs, la maîtrise de la reproduction (maîtrise
des cycles, insémination artificielle, transfert d'embryons) est, chez les bovins,
l'outil privilégié de l'amélioration et de la conservation génétique.
La fonction de reproduction 'est fragile et est dépendante de la variation
de l'offre alimentaire et des manife!stations physiologiques qui se déroulent. La
maîtrise du déficit énergétique en: début de lactation est essentielle pour la
1

prévention de la cétose et de l'infettilité tout en conditionnant à plus ou moins


long terme la productivité [49]. Uni, bon état général à la mise à la reproduction
et un niveau alimentaire satisfais*nt au moment de la mise en place de la
gestation permettent une améliorati~n du taux d'ovulation, du taux d' œstrus, du
taux de fécondation et une baisse du taux de mortalité embryonnaire.
Certains auteurs ont introduit la notion de note d'état critique et de poids
seuil en dessous desquels toute activité de reproduction cesse: arrêt de la
cyclicité, avortement. .. (HARESIGN et HOLNESS, cités par CHICOTEAU
[11]). Cette limite varie selon les races. Elle atteint une perte de poids de 19%
pour les vaches Afrikander et 32,5:0 pour les vaches Mashona. Chez les races
africaines, en élevage extensif, on 'admet généralement qu'une baisse de poids
de la mère de 15% ne perturbe pas le rythme de reproduction. En élevage
intensif par contre, le poids de il' animal en début de lactation doit être
équi'y'~lent:',~l,f.poids moyen avant l~ mise bas pour permettre un taux de vêlage
élevé [34]. 1

Le résultat de la productivité des troupeaux bovins tropicaux, peut être


interprété comme une adaptation à un milieu difficile orienté vers la survie de la
mère et du petit, et le maintien de l'équilibre avec ce milieu (JOCHLE cité par
CHICOTEAU [11]).

8
2.4. CROISSANCE DU VEAU
En Afrique, dans les élevages non spécialisés, l'alimentation du veau est
assurée exclusivement par le lait maternel, avant le démarrage de la fonction
ruminale. Leur croissance dépend étroitement de la quantité de lait maternel
qu'ils consomment. HADDADA et al. [25] et SALLA [42] ont souligné
l'influence du poids à la naissance sur la croissance les jeunes animaux, jusqu'à
leur sevrage. Les indices de transformation (quantités de lait exprimées en
kilogrammes nécessaires pour obtenir 1 kg de croît) ont été définis pour les
races Baoulé et N'Dama [27]. Chez ces races, lorsque le veau est entièrement
dépendant du lait de sa mère, l'indice de transformation est de 8 kg de lait pour
un kilogramme de croît. La valeur de l'indice de transformation diminue en
fonction du temps, car la part du lait baisse et fait place au fourrage dans la
croissance du veau.

Les besoins, énergétiques élevé~ surtout en début de lactation font que la


vache mobilise ses réserves cOllporelles pour les reconstituer ensuite. La
compréhension de ce phénomène ~t sa prise en compte sont nécessaires à une
gestion réussie de la reproduction.

9
DEUXIEME PARTIE:
ETUDE EXPERIMENTALE
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE

CHAPITRE 1:
MATERIEL ET METHODES

1.1. LE SITE
La collecte des données utilisées dans cette étude a été réalisée à la
Station Sahélienne Expérimentale de Toukounous (SSET) au cours de la période
allant de septembre 2000 à octobre 2001. Leur exploitation a été faite au niveau
du Service de Zootechnie de l'EISMV de Dakar, entre juillet 2003 et février
2004. Cette Station est située à 200 km au nord de Niamey entre 14 0 31' de
latitude Nord et 30 18' de longitude Ouest. Cette station couvre une superficie de
,rI
4474 ha et est divisée en 5 parcs composés de 30 parcelles (Figure 2 ) . '

l, II, III, IV et V : numéros des


parcs et les indices (1, 2, ... , 12)
représentent les parceIIes
correspondantes.
Il

Figure 2 : Terroir de la Station Sahélienne Expérimentale de Toukounous.

10
1.2. MATERIEL
1.2.1. MATERIEL ANIMAL
i
L'échantillon de cette étude est constitwS de 14 vaches Azawak âgées de 3
à 6 ans et de leurs produits (8 veaux et 6 velles), appartenant au troupeau
sélectionné pour la production de lait (Tableau 1).
Tableau 1 : Composition de l'échantillon soumis à l'étude. -,

Catéeorie Nombre d'animaux Nombre de vêlaees


Primipares 7 1
>
l
'"1-
'.....
Multipares 7 2-4
Veaux 8 -
Velles ô -

L'alimentation des vaches es~ basée sur l'exploitation quasi exclusive du


1

pâturage naturel qui est composé d'une végétation herbacée à dominante


graminées annuelles (Schoenefeldia gracilis, Aristida mutabilis, Cenchrus
biflorus) et d'une végétation ligneuse (Maerua crassifolia, Balanites
aegyptiaca, Acacia radiana). Ap~ès chaque saison des pluies, la Section
Alimentation de la SSET, qui assure la gestion des parcours, évalue la biomasse
disponible et adapte l'effectif des animaux à leur capacité de charge. Les jeunes
animaux à la mamelle, séparés de leurs mères. sont laissés en divagation dans la
parcelle qui leur est attribuée.
,
L'exploitation du pâturage se' fait selon un système rotatif et les animaux
sont laissés en divagation dans les parcelles ouvertes à la pâture.
} Un complément minéral (pierres à lécher, natron local appelé sel fogha)
1
est distribué à tous les animaux dans l'eau de boisson.
",Les ,:gra~nes
:
de coton ne sont données qu'aux vaches lactantes et aux
,
i '

jeunes à la mamelle, en fonction des disponibilités de la station, pendant la


période de soudure (février à juin).
Le troupeau est divisé en plusieurs lots conduits séparément: jeunes à la
mamelle, velles sevrées, veaux sevrés, génisses en contrôle de descendance
,
1
(progeny-test), vaches suitées à option lait, vaches suitées à option viande,
"
primipares, taurillons, taureaux.
J

~
11
Les fiches de suivi individuel ont permis de faire une description initiale
des femelles soumises à l'étude: nom, numéro d'identification, année de
naissance, numéro de lactation en cours, sexe et date de naissance du produit.

1.2.2. MATERIEL DE MESURE


La pesée des jeunes est faite à l'aide d'une balance électronique; celle des
vaches à l'aide d'une bascule pèse-bétail. Le lait trait a été pesé dans des seaux
en plastique à l'aide d'une balance.

1.3. METHODES
1.3.1. MESURE DE LA QUANTITE DE LAIT PRODUITE
1

Un contrôle laitier quantitatif est effectué tous les 15 jours. Les mesures
i

ont commencé entre une et trois s~maines après la mise bas (temps nécessaire
pour le transfert des vaches de la milternité à l'aire de traite) et se sont déroulées
pendant toute la lactation (9 à Il mois). La traite, qui a lieu deux fois par jour
(matin et soir), est amorcée par une, première tétée du veau, de faible ourée (1-2
minutes). Le veau est ensuite attaché à la patte antérieure de la mère, puis
1

détaché à la fin de la traite pour lui permettre la prise de son repas lacté. La
pesée des jeunes avant et après la t~tée a permis d'estimer la quantité de lait bue
par les veaux, en faisant la différence entre les deux pesées.
La quantité de lait produite par jour est égale à la somme de la quantité de
lait bue par le veau et celle effectivement traite.
La production laitière entré deux contrôles a été calculée selon la
méthode proposée par CRAPLET et THIBIER [17] qui stipule que la
production journalière entre deux contrôles est égale à la moyenne des
productions des deux contrôles consécutifs.
~:. ., ::..,. ;.-,~

1.3.2. EVOLUTION DU POIDS QES ANIMAUX


Une pesée mensuelle des femelles retenues a été faite depuis le début du
contrôle laitier jusqu'à la fin de l'étude.
Les mesures effectuées tous les 15 jours lors du contrôle laitier ont
permis de suivre l'évolution du poids des jeunes animaux depuis la mise bas
jusqu'à la fin de l'étude.

12
1.3030 TRAITEMENT DES DONNEES
Une description des diverses variables a été effectuée sous. la fonne de
moyenne, écart type, coefficient de variation et graphique [18]. La relation entre
les différentes variables est recherchée aux moyens de l'analyse de variance et
des corrélations à l'aide des logiciels Excel et Statistical Package for Social
Science (SPSS).
La production laitière totale par lactation est calculée selon la méthode
Fleischmann [17]. Elle est donnée par la fonnule suivante:
PTL = (A x Ot) + (A + B) x. 02/2+ 000 + (X + Y) x 012 + (Y x 14)
PTL= production totale de lait
A, B, 000' X, Y désignent les quantités de lait obtenues lors des contrôles
,
consécutifs (A pour le 1er contrôle et Y pour le dernier)
0t = nombre de jours entre la mise qas et le premier contrôle,
02 = nombre de jours entre le prem~er et le deuxième contrôle,
i

0= nombre de jours entre l'avant dernier et le dernier contrôle.


La contribution du lait maternel à la couverture des besoins énergétiques
des veaux a été estimée. Les besoins énergétiques théoriques d'entretien et de
croissance des jeunes ont été estimés selon la fonnule suivante [21]:
1

Besoio global (UFL) = p O,75 (0,0493 + 0,0175 G 1,4)


P = poids en kg
G = gain moyen quotidien en kg
L'apport énergétique théorique du lait maternel est obtenu en multipliant la
quantité de lait standard par 0,30 UFL (qui correspond à la quantité d'énergie
apportée par lkg de lait standard).
La quantité de lait standard (lait à 4% de matières grasses) consommée par les
jeunes est donnée par la fonnule de;Gaines [17] :
,....Lait,st?l,ndard = L (0,4 + 1,5~ MG)
L est la ~uantité de lait et MG le taux de matières grasses (estimé à 5,5%
en moyenne pour les vaches Azawak).

Les différences sont considérées significatives au seuil de probabilité


inférieur à 5% (P < 0,05).

13
CHAPITRE II :
RESULTATS ET DISCUSSION

2.1. RESULTATS
2.1.1. PRODUCTIONLAITIERE
2.1.1.1. QUANTITE DE LAIT BllE PAR LES VEAUX
La quantité moyenne de lait bue par les jeunes a été estimée pendant toute
la durée de l'expérience. Aucune différence significative n'a été observée selon le
mois de mise bas et le nmnéro de la lactation. Seul le sexe a eu une influence sur
les quantités de lait bues par les jeunes. La consommation journalière est en
moyenne de l,40 ± 0,2 kg chez les veaux et de l,60 ± 0,2 kg chez les velles
L'évolution de la consommation quotidienne de lait par les jeunes de la
naissance à 1 an d'âge est présentée dans la figure 3.
1

,~
1
4
3,5
3 . •
1---·
------~~~~~~~~,--------------:I!I·
v~--;;;-~
L · ..... Velles !
1

8"5 2,5 1

/~~ '~§; 2
1,5 1

'Q)
\ :'.:::: 1
, c~ \'. ii
.... 0,5 .. -·IA' 1

l
0 JI-----,----------,---...,.------,---------,----,-----------,--,---------,----,----1! 1

1
I 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 i
L Ages des animaux (mois) 1
1

Figure 3: Evolution de la consommation du lait par les jeunes zébus Azawak à la SSET
Cette figure montre que jusqu'au 9ème mois, les velles consomment plus de
lait que les veaux.
Toutefois, les différences ne sont significatives (P < 0,05) que de la
naissance à 4 mois d'âge et du 7ème au 10ème mois. Après le 11 ème mois, la
consommation des veaux devient significativement plus élevée (P < 0,05) que
celle des velles.

2.1.1.2. QUANTITE DE LAIT TRAITE


Il n'y a pas de différence significative entre les quantités traites selon le
mois de mise bas et le nmnéro de lactation. Seul le sexe du produit a eu un effet
14
significatif sur les quantités traites.
Les quantités journalières de lait traites chez les vaches sont présentées
dans la figure 4.
Ir-----
~ -------F --.-~~-~----~
1

1 6 Veaux 1

l '; 4
i
5 . JO....... .
1 1

1 ~ (l'

:§ 3

1 .g 2

III ~~ 1
1

J
1

1 0 o +------,-----,----,-----,--~
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1

1 Période de la lactation (mois)


1

Figure 4: Evolution de la quantité de lait traite chez les vaches Azawak à la SSET
Chez les vaches suitées de veaux, la quantité de lait traite entre le 1er et le
Sème mois de lactation est significativement plus élevée que celle obtenue chez les
vaches suitées de velles (P < 0,05). La quantité moyenne journalière( est
respectivement de 4,11 ± 0,94 kg/vache/j et 3,76 ± 1,27 kg/vache/j soit une
quantité moyenne annuelle par vache' de 1500,15 kg (vaches suitées de veaux) et
de 1262,40 kg (vaches suitées de velles).

2.1.1.3. PRODUCTION TOTALE DE LAIT


Sur la base de l'estimation des quantités moyennes de lait bues par les
jeunes et de celles collectées, la quantité de lait produite par chaque femelle au
cours de la lactation a été estimée. {

L'analyse de variance n'a révélé aUCtme différence significative (P > 0,05)


entre les femelles en fonction du rang de lactation, du mois de mise bas et du sexe
du produit.
La production totale moyenne par vache (tous rangs de vêlage confondus)
est de 1741,93 ± 456 kg pour tille durée moyenne de 317 ± 45 jours de lactation.
La production pondérée pour Lille durée de lactation de 305 jours est de
1678,87±341 kg, soit Lille production journalière moyenne de 5,5 ± 1,22 kg par
vache.

15
,--- ----------------- --- ---.--.-. -.---.- -- ---.. _--~- ---------~--------------l

~ 9, 00 -1----------
1

<\j 8,00~_
~ 7,00 j ~
e 6, 00 - . -.-~...-+-- .....
.~ 5, 00 - ....------.-....-,................
-2 4.00-
{l 3 00 -
:~ 2:00-1

~ ~:~~ 1--'-'---1-
.:::;
<:>
-..~
i /'ériode (mois après la mise bas)
, i

._------------- ------- _ _ _J
Figure 5: Courbe de lactation des vaches Azawak à la SSET

La courbe de lactation (Figure 5) montre un accroissement de la


production laitière de la mise bas jusqu'à un pic atteint au bout de 1,5 mois:
c'est la phase lactogénique. Celle-:ci est suivie d'une phase galactopoïétique
caractérisée par la baisse de la production et qui se décompose en 3 étapes. On
observe une décroissance rapide entre 1,5 mois et 2,5 mois avec un coefficient
de persistance de 0,89. Ensuite la courbe décroît faiblement et de façon plus ou
moins régulière entre le 3ème et le 8ème mois de lactation avec un coefficient de
persistance de 0,99. La 3ème étape est caractérisée par une chute plus marquée de
la production (coefficient de persistance de 0,88) après le 8ème mois de lactation.

2.1.2. EFFETS DE LA PRODUCTION LAITIERE SUR LE POIDS DES


VACHES
L'analyse statistique n'a pas révélé de différence significative (P > 0,05)
du poids des femelles au cours de la lactation selon la période de mise bas, le
numéro de lactation et le sexe du produit.
L'évolution du poids moyen des femelles et des quantités de lait produites
en fonction du temps est représentée par la figure 6.

16
390 8
CI)
385 - 7 ~
tj)
(1)
380 'flll , ~
"§ 6 '!:::
co 375 ~
-
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.m- , 5

'1:
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CI)
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c:: Ci 365 '!:::
<i)~ .11' ~
:>. 360.
0
E
~
~
355
350
345
1--
_
- - .. - -poids moyen des vaches
~ quantité lait produitlvacheljour
II·'

1
2

t:
~
'<i)
~

~
C
c::
co

340 r-- 1 -+-- 1

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Période (mois après la mise bas)
L
Figure 6: Evolution du poids moyen ,des vaches et des quantités de lait produites en
fonction du temps chez la race Azawak à la SSET
La production laitière augmente en même temps que le poids des vaches au
cours des deux premiers mois post-partum. Cette phase est suivie d'une
diminution de poids à partir du 4ème mois (0,15 % de perte par rapport au 1er mois
de lactation) qui se poursuit jusqu'au 7èmc mois (5,5 % de perte) tandis que la
production laitière continue de décl70Ître plus ou moins rapidement jusqu'au 10ème .
mois. Les femelles commencent à 'gagner du poids entre le 7ème et le 9ème mois,
sans pour autant atteindre le poids de leur 1cr mois de lactation.
Le poids moyen des vaches est de 379,79 kg au premier mois de lactation. Il
n'est que de 366,71 au 10ème mois, soit une perte de 3,44 % (ou 13,Og kg en
tenne de poids).

2.1.3. CROISSANCE DES JEUNES


2.1.3.1. EVOLUTION DU GAIN MOYEN QUOTIDIEN (G.M.Q.)
Le mois de naissance et le numéro de vêlage de la mère n'ont pas eu
d'influence sur le GMQ des jeunes. Cependant, une différence significative
(P<0,05) a été observée entre le GMQ des veaux et celui des velles de la
naissance à 2 mois et de 6 à 12 mois d'âge (Figure 7). Après la naissance, les
velles ont un GMQ plus élevé que celui des veaux (respectivement 410 g versus
351 g entre °et 3 mois d'âge). D'une façon générale, les GMQ sont élevés les
premiers jours après la naissance (0 -1 mois). Une diminution progressive des
GMQ est observée entre le 2ème et le 10ème mois de naissance, avec une légère
augmentation au gème mois sans atteindre les niveaux de départ. Les veaux
17
commencent à gagner plus de poids que les velles à partir de Il mois d'âge.

1 ~ ~~~ ro moyenne M - - • - - moyenn~ , 1

1':
\ ~
12
400 -
300
. .IB-. 1

C< 200
~
1
9' /00

l;i
I
'-1 -/00
0
2 3 4 5 6 7 8
-200 --- ---------------
1
Période (mois après la mise ba:,)
1

Figure 7: Evolution du GMQ des jeunes animaux de la naissance à 12 mois à la SSET

2.1.3.2. EVOLUTION DES POIDS A AGE TYPE


Dans cette étude, le principal facteur de variation du poids, de la naissance
à 12 mois d'âge (Figure 8), est le sexe des sujets.
------------------
1 140 moyenne veaux - - .. - 'moyenne velles 1 -----1
120
.BI' ,.m·-· Œ-.. 1

1
100

I~
1
.;::)
.:::
80

I ~
40

1 20
1

1 o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 /0 Il 12
Période (mois après la mise bas)
1

Figure 8: Courbe de croissance des jeunes animaux à la SSET


Les femelles sont significativement plus lourdes que les mâles jusqu'à 10
mois. Cette tendance n'est inversée qu'à partir du Il ème mois d'âge.

2.1.4. PRODUCTION LAITIERE ET CROISSANCE DES VEAUX


2.1.4.1. CONTRIBUTION DU LAIT BU A LA COUVERTURE DES
BESOINS DES JEUNES
Pour estimer la contribution du lait maternel à la couverture des besoins
énergétiques théoriques des jeunes animaux, le besoin global (entretien et
croissance) et l'apport énergétique du lait ont été calculés (Tableau II).
18
19
Tableau Il : Besoins théoriques des jeunes animaux par mois et apports énergétiques du lait maternel.

Période (mois) 0-1 1-2 2-3 3-4 4-5 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 10-11 11-12
VEAUX
Poids moyen (kg) 29,24 40,17 49,72 58,77 66,61 73,60 80,47 88,89 97,00 101,1 104,54 118,15
2
GMQ (g) 417 312 325 278 245 221 . 238 324 217 -270 -640 36
Besoins UFL) 0,68 0,84 0,99 1,11 1,21 1,29 1,39 1,53 1,59 - - 1,77
Quantité lait 2,43 1,77 1,42 1,32 1,27 1,30 1,10 1,20 1,08 1,03 1,67 1,25
Lait bue Ijour (kg)
Lait standard 3,04 2,22 1,78 1,64 1,58 1,63 1,37 1,51 1,35 1,29 2,09 1,56
Energie 0,91 0,66 0,33 0,49 0,47 0,49 0,41 0,45 0,41 0,39 0,63 0,47
(UFL)
Couverture des Apports 133 79 54 45 39 38 29 30 25 - - 26
besoins (%) !Besoins
VELLES
Poids moyen (kg) 31;06'" 44;83' 55,21' '()if;27 72,66 . 80,19 88;11 98,81 109,1' rrS;1 '113,98 114,35
2 9
GMQ (g) 539 380 312 292 268 234 294/ 419 309 -978 -1628 160
Besoins (UFL) 0,75 0,93 1,07 1,19 1,30 1,38 1,51 1,71 1,79 - - 1,77
Quantités 3,51 3,09 1,77 1,58 1,32 1,27 1,53 1,54 1,04 0,56 1,75 0,25
Lait bues Ijour
(kg)
Lait standard 4,38 3,86 2,21 1,97 1,66 1,58 1,91 1,92 1,30 0,70 2,19 0,31
Energie 1,31 1,16 0,66 0,59 0,50 0,48 0,57 0,58 0,39 O,~l 0,66 0,09
(UFL) ,
Couverture des Apports 176 124 62 50 38 34 38 34 22 - - 5
besoins (%) / Besoins
\

Ce tableau montre que l'énergie apportée par le lait maternel ~ouvre largement
les besoins énergétiques théoriques des jeunes pendant leur 1er mois d'existence
pour les mâles (133%) et pendant les 2 premiers mois pour les femelles (176 et
124%). L'apport énergétique du lait maternel dans la couverture des besoins
ème
diminue progressivement pour atteindre environ 50% entre le 2ème et le 3
mois pour les veaux, et entre le 3ème et le 4 ème mois pour les velles. Au cours des
Il ème et 12ème mois, le lait ne couvre que 5% des besoins des velles et 26% pour
les veaux.
L'indice de transformation du lait en kilogramme de gain de poids (croît) est en
moyenne de 6 au cours des premiers mois de naissance. Il est de 5 pendant le
9ème mois après la naissance.

2.2. DISCUSSION
2.2.1. METHODOLOGIE UTILISEE
La taille de l'échantillon qui est de 14 vaches et 14 veaux peut paraître
faible. Elle se justifie cependant par la lourdeur de la méthodologie de collecte
i
des données et est en adéquation àvec celle utilisée dans d'autres protocoles
expérimentaux visant à apprécier l'effet de la lactation sur l'état nutritionnel des
animaux [19, 39, 49]. Elle explique, tout au moins en partie, que certains
facteurs de variation connus de la production de lait (numéro de lactation,
saison ou mois de mise bas) aient dans la présente étude des effets non
significatifs.

2.2.2. PRODUCTION LAITIERE


L'allure de la courbe moyenne de lactation présente une similitude avec
celle décrite par CRAPLET et THIBIER [17] chez les vaches européennes et
par C.BARRAY et al. [9] chez les ll}-étisses Jersiais-N'Dama. Selon ces auteurs,
le pic de léictation apparaît dans l'i~tervalle de temps allant de la 2ème à la 6ème
semaine après la mise bas.
Dans le cas des vaches étudiées, ce pic est atteint au cours du 2ème mois
après le part. La phase lactogéniq4e se situe dans le même intervalle (1 ère et
ème
10 semaines après la mise bas) que celui rapporté par plusieurs auteurs [5,
17].

20
Concernant la quantité de lait produite, ramenée à 305 jours (1678,87±
341 kg), elle est nettement au-dessus de celles rapportées par ACHARD et
CHANONO [2] (12151), BOLY et al. [7] (456,70 ±326,791) et SOlJLARD [45]
(1336,76± 163,18 kg) chez la même race.
Cependant, chez BOLY et al. [7], la consommation du veau n'est pas
prise en compte et l'environnement est différent (Loumbila étant plus humide
que Toukounous). Toutefois, la quantité de lait traite (1381,27 kg en moyenne)
est supérieure à celle rapportée par ces auteurs (456,70 1). Cette' meilleure
performance enregistrée (par rapport aux estimations antérieures) peut
s'expliquer par la sélection qui se poursuit toujours à Toukounous. La diversité
de niveau de production peut aussi traduire soit l'existence d'une variabilité
génétique (ce qui incite à poursuivre la sélection), soit une variabilité de
l'adaptation des animaux face aux conditions du milieu auxquelles ils sont
soumis (conditions alimentaires, climatiques... ).
La durée de lactation (317 ± 45 jours) est supérieure à celle enregistrée
par BOLY et al. [8] à la Station de Loumbila (158 ±63 jours) et ACHARD et
CHANONO [2] à Toukounous (278 ±5 jours) chez la même race. Elle se situe
cependant, à l'intérieur de l'intervaile donné par SOULARD [45], qui affirme
que la durée de la lactation peut aller de moins de 200 jours à plus de 400 jours.
La persistance moyenne de la courbe de lactation (88,30 à 98,55%) est
comparable aux valeurs données par KARIMOU [32] (88,33 à 97,55%) chez la
même race à Kirkissoye dans un autre type d'élevage.

2.2.3. EFFETS DE LA PRODUCTION LAITIERE SUR LE POIDS DES


VACHES
L'augmentation du poids des femelles en début de lactation parait
incompatib}e.avec les données enregistrées par plusieurs auteurs [6, 12, 19]. En
effet~'" ces '~rit~urs ont affi1)TIé que les femelles mobilisent les réserves
corporelles accumulées pendant la 2ème moitié de la gestation pour soutenir leur
production laitière. En début de lactation, chez les races africaines où la
production laitière est faible, la mobilisation des réserves corporelles est moins
marquée par rapport à celle des vaches européennes (à haut niveau de
production). Dans le cas précis des vaches étudiées, l'augmentation du poids au

21
cours des 2ème et 3ème mois peut s'expliquer par plusieurs facteurs:
- le faible niveau de production par rapport aux races européennes,
- la forte proportion de primipares de l'échantillon étudié (car celles-ci
paraissent moins sensibles à la fonte des réserves corporelles [22]).
- les conditions alimentaires et climatiques qui étaient bonnes au moment de la
mise bas (fin saison pluvieuse et début saison froide). Pendant cette période, les
fourrages consommés par les animaux avaient une valeur nutritive appréciable
et les températures permettent une meilleure utilisation de l'énergie;
- l'augmentation progressive de la capacité d'ingestion des vaches entraînant
l'augmentation du volume et du poids des ingesta [19].
La perte de poids entre les 4èn;te et 7ème mois (5,5% par rapport au 1eT mois
de lactation) peut s'expliquer par l~ baisse de la valeur nutritive des fourrages
i .

liée aux effets de la saison sèche.i En effet, les apports de nutriments étant
devenus insuffisants par rapport au* besoins de production, les vaches passent
en bilan énergétique négatif et ~obilisent par conséquent leurs réserves
corporelles. La baisse de la producdon de lait qui s'en est suivie (forte chute de
production de lait avec une persistapce de 0,88) montre qu'il existe une marge
de progression de ce paramètre chez la vache Azawak en cas d'amélioration des
conditions alimentaires.
Quant à la reprise des 8ème et 9ème mois, elle peut être due aux effets de la
complémentation en graines de coton pendant la période de soudure (février à
juin) et au développement du fœtus (les femelles gestantes).
Pendant de cette période de ;soudure une plus grande adéquation de la .
complémentation des vaches est indispensable.
La perte totale de poids sur tout le cycle de lactation reste cependant en
dessous du seuil de reproduction [3-;1-] et explique le taux de gestation de 100%
q1.!e.1?g~..ls aY9.J?~i observé pendant le s~ivi des vaches.
. ! . .

2.2.4. PRODUCTION LAITIERE ET CROISSANCE DES JEUNES


ANIMAUX
Le poids à la naissance des jeunes (23 kg) est proche de la moyenne des
poids enregistrés (respectivement 23,28 kg; 23,14 kg et 23,8 kg) par BOLY et
al. [8], SALLA [42] et SOULARD [45]. Par contre, (il est inférieur à celui

22
23
moins de 40% des besoins théoriques des animaux entre 0 et 6 mois) et peut être
mise en relation avec les pratiques d'élevage et la technicité des bergers
trayeurs, comme l'ont constaté COULOMB et al. [15].
Le fait que les velles consomment plus de lait que les veaux peut amener
à penser à un traitement particulier dans le but d'améliorer la productivité des
vaches, car une bonne alimentation de la velle en croissance a un impact positif
sur le développement ultérieur de la future génisse et donc sur sa fertilité.

24
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

De cette étude visant à comprendre la couverture des besoins énergétiques


de la vache et du veau au cours de: la lactation, il ressort que chez la vache
Azawak, le début de lactation qui est considéré comme un moment délicat dans le
i

cycle de lactation est plutôt bien géré. En effet, la femelle semble gagner du poids
au cours de la phase lactogénique. La perte de poids qui ne commence qu'à partir
ème
du 4 mois de lactation, moment où la capacité d'ingestion n'est plus une
contrainte à la couverture des besoins énergétiques est sans doute la conséquence
de la détérioration de la valeur nutriti:ve des parcours. La perte totale de poids
(3,44% entre le 1er mois et le tariss~ment) sur tout le cycle de lactation reste
cependant en dessous du seuil de reprpduction et explique le taux de gestation de
100% observé au cours de cette étude~ ;

Par ailleurs, la faible croiss~ce des veaux est en relation avec la


«surtraite» (concurrence berger - ve~u) et l'insuffisance d'apport en nutriments.
Cette faible croissance des jéunes peut avoir des réperc\lssions sur la précocité
~ !

sexuelle.
Au vu de ce qui précède, les recommandations suivantes peuvent être
faites:
- assurer une meilleure adéquation de la complémentation pendant la
période de soudure;
- mieux comprendre les besoins de la vache Azawak pendant la phase
galactopoïétique (contrôle de la glycémie, des corps cétoniques ... );
- approfondir les connaissances sur la mobilisation des réserves corporelles
en prenant en compte la note d'état corporel, les acides gras circulants, les taux
butyreux et protéique;
1

.. ,'~ et .;enfip., '. éviter la «surtrait,e» de la vache pour ne pas pénaliser la


croissance des veaux.

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i
1

30

1
RESUME SUMMARY
14 vaches Azawak (Bns i/ldiclIs) ainsi que 14 Azawak cows (Bos indicl/.\') and their
leurs veaux, élevés à la Station Sahélienne veals, raised in the Sahelian Experimental
Expérimentale de Toukounous (Niger), ont Station of Toukounous (Niger), have been
été suivis dans le but d'étudier les effets de followed up in order to study the effects of
la production laitière sur l'évolution the dairy production on the body weight
pondérale des animaux. La production evolution The dairy production of the
laitière des vaches a été estimée à l'aide cows has been estimated with a bimonthly
d'un controle laitier bimensuel incluant la dairy control, including the part of milk
part de lait consommé par le veau (méthode drunk by veal (method of double weighed
de double pesée du veau' avall1 et après la of veal before and after the feeding).
tétée) The daily quantity of milk collected and the
La quantité journalière de lait collectée a on drunk by the veal averaged respectively
été en moyenne de 3,95 kg ± l,2; celle bue 3.95 kg ±1.2 and 1.55 kg ±0.2 for a total
par le veau de 1,55 kg ±0,2 pour une production of 5.5 kg ±1.22.
production totale de 5,5 kg ±-l,22. The evolution of the weight of the cows
L'évolution du poids des vaches au cours during the lactation indicates that the
de la lactation indique que le déficit energizing deficit of the first months of
énergétique des premiers mois de lactation lactation is well managed among these
est bien géré chez ces animaux. Une perte animaIs. The total loss of weight of about
totale de poids d'environ 13 kg (3,44% 13 kg (3.44% between the 1st month of
entre le 1e, mois de lactation et le lactation and the drying up) al10ws them a
tarissement) leur permet une bonne reprise good resumption of the postpartum sexual
'de l'activité sexuelle post-paI1um (100% de activity (100% of pregnancy).
gestation). The evaluation of the contribution of the
L'estimation de la contribution du lait maternai milk ta the cover of the energizing
maternel à la couverture des besoins requirel11ents of veal shows that, owing tb
énergétiques du veau montre que du fait de the overmilking of the cows, the energizing
la su rt raite des vaches, les besoi ns needs of vea1 are not covered. The
énergétiques du veau ne sont pas couverts. consequences are a weak growth and
Les conséquences en sont une faible subsequently a retarded sexuaJ maturity.
croissance et ultérieurement une maturité 1t has been suggested, on top an adequate
sexuelle retardée. management of reproduction and a better
Il a été proposé en plus d'une gestion understanding of the needs of the Azawak
adéquate de la reproduction et d'une cow during the lactation, to deepen
meilleure compréhension des besoins de la knowledge on the body lipids mobilization
vache Azawak pendant la lactation, in this breed, during the lactation-
~.

d'approfondir les connaissances sur la pregnancy cycle.


mobilisation du gras corporel chez cette
race, au cours du cycle lactation-gestation. Key's Words : C(}IVS AZliWlik zebu, da;ry
Mots clés: Vaches zébu Azawak, productiol1, bot!.,,' wei!-:ht evofutiol1, veufs.
el1ergÎZùlK IIeeds.
production laiti.ère, évolution pondérale,
l'eaux, hesoins énergétiques.

SAIDOU Ousseina - Faculté d'Agronomie- Université Abdou Moumouni de Niamey


BP: 10960 Niamey - NIGER
Tél.: (227) 73 3238/73 39421 - Fax (227) 73 32 38/73 3943 - Cel: (227) 92 90 62
Adresse électronique: [email protected] ou [email protected]

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