03 - Application de La Norme Blanchiment 2015
03 - Application de La Norme Blanchiment 2015
03 - Application de La Norme Blanchiment 2015
3
Sommaire
Introduction............................................................................................................. 07
Deuxième partie :
Application de la norme blanchiment..............................................71
5. La norme Blanchiment.................................................................................. 73
6. Obligation de vigilance................................................................................. 83
7. Documentation................................................................................................. 93
5
Introduction
7
Introduction
9
PREMIÈRE PARTIE :
LE BLANCHIMENT
11
1.
Contexte et évolution
13
1.1. Prise de conscience
internationale
¬D
éclaration de Bâle du 12 décembre 1988
Cette déclaration émanant du « Comité des règles et pratiques de
contrôle des opérations bancaires » ou « Comité de Bâle » (représen-
tants des banques centrales et des autorités de contrôle des principaux
pays occidentaux) pose les principes relatifs à la prévention de l’utilisa-
tion du système bancaire pour le blanchiment des fonds d’origine
criminelle. Il s’agit de la première dénonciation internationale du blan-
chiment d’argent par des organisations criminelles.
Elle vise à l’établissement de règles déontologiques que doivent impé-
rativement respecter les établissements financiers : identification des
clients, surveillance de certaines opérations suspectes, coopération
avec les autorités judiciaires et administratives.
¬C
onvention de Vienne du 20 décembre 1988
Cette convention des Nations Unies (119 États adhérents) relative à la
¬C
onvention de Strasbourg du 8 novembre 1990
Cette convention du Conseil de l’Europe est relative au blanchiment, au
dépistage à la saisie ou à la confiscation des produits du crime. Elle vise
au renforcement de l’efficacité de la lutte contre le blanchiment (détec-
tion et répression) par la coopération entre les États. Elle fait obligation
aux États signataires d’ériger en infraction pénale les actes intention-
nels de blanchiment.
Un projet de directive par l’Union européenne sera mis en chantier à la
suite de cette convention.
¬C
onvention de l’OCDE du 17 décembre 1997
Il s’agit d’une convention relative à « la lutte contre la corruption des
agents publics étrangers dans les transactions commerciales interna-
tionales ». Elle fait obligation aux États signataires d’incriminer le
blanchiment de fonds provenant de la corruption.
¬C
onvention de Palerme de décembre 2000
Cette convention des Nations Unies (140 États adhérents) est relative
à la promotion de la coopération afin de prémunir et de combattre plus
efficacement la criminalité transnationale organisée (appréhendée de
manière globale, dans l’ensemble de ses activités délictueuses).
Elle fait obligation aux États signataires d’incriminer les blanchiments
du produit du crime, l’infraction de blanchiment déjà prévue par les
textes sur le trafic de drogue étant étendue à toutes les activités crimi-
nelles visées par la convention.
¬D
éclaration de Paris contre le blanchiment (février 2002)
La Conférence des Parlements de l’Union européenne fait des proposi-
tions relatives :
• à la transparence des mouvements de capitaux
• aux sanctions contre les pays et territoires non coopératifs
• à la coopération judiciaire, policière et administrative
• aux règles prudentielles
L’ensemble de ces prises de positions d’instances internationales s’est
traduit notamment par des modifications de la législation européenne
(directives de 1991 et 2001) et par des modifications de la législation
française, sur le délit de blanchiment (lois de 1987, 1988 et 1996) et sur
la déclaration dite « de soupçon » (lois de 1990, 1993, 1998, 2001, 2004,
2009).
15
1.2. Objectifs
des autorités publiques
17
1.2. Objectifs des autorités publiques
19
1.4. Les autorités
compétentes en matière de
lutte contre le blanchiment
1.4.1. Le GAFI
Créé lors du sommet de l’Arche des 14 et 15 juillet 1989 par les chefs
d’État du G7, le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capi-
taux (GAFI) a été chargé par les dirigeants des sept principaux pays
industrialisés et la Commission européenne d’une double mission :
• Évaluer les résultats de la coopération déjà mise en œuvre pour pré-
venir l’utilisation des institutions financières aux fins de blanchir
l’argent ;
• Étudier des mesures préventives supplémentaires en la matière, y
compris l’adaptation des systèmes juridiques et réglementaires de façon
à renforcer l’entraide judiciaire multilatérale.
Il réunit annuellement les représentants d’une trentaine de pays avec
pour mission de prévenir l’utilisation du système bancaire et des insti-
tutions financières à des fins de blanchiment ainsi que d’étudier les
mesures préventives à adopter.
La première œuvre accomplie par le GAFI a été la formulation de qua-
rante recommandations publiées en février 1990 qui renforcent les
dispositions de la convention de 1988 et qui peuvent être regroupées
autour de trois thèmes :
• Le droit pénal de chaque État doit être adapté afin que les définitions
de l’incrimination de blanchiment de capitaux soient suffisamment
proches les unes des autres pour permettre à la coopération judiciaire
internationale de mieux fonctionner.
• Le droit bancaire de chaque État doit également être précisé pour
permettre une coopération entre les professions financières et les auto-
rités compétentes pour mieux détecter les opérations mettant en jeu
des capitaux d’origine criminelle.
• La coopération internationale doit être renforcée au niveau des
échanges d’informations sur les méthodes et les flux de blanchiment,
sur les enquêtes et les décisions de justice.
Le Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux, reconnu
1.4.2. TRACFIN
TRACFIN est un service à compétence nationale placé sous la tutelle du
ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi et du ministère du
Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État. Cellule de coor-
dination, ses attributions sont définies par deux lois, celle du 12 juillet
1990 et celle du 29 janvier 1993.
Deux missions essentielles lui ont été confiées :
• recueillir, traiter et diffuser le renseignement relatif aux circuits finan-
ciers clandestins et au blanchiment de l’argent au sein du ministère de
l’Économie et des Finances.
• recevoir et traiter les déclarations de soupçon des organismes finan-
ciers, dans le cadre de la loi du 12 juillet 1990.
Pour mener à bien sa mission, TRACFIN dispose de pouvoirs
spécifiques :
• droit de communication (pas d’opposabilité du secret professionnel)
auprès des établissements financiers (le droit bancaire n’est pas oppo-
sable à TRACFIN - art. 15 de la loi du 12 juillet 1990), des administrations,
autorités de contrôle et services de police afin d’établir l’origine des
sommes concernées et de cerner le contexte des opérations faisant
l’objet de déclarations de soupçon ;
• droit de bloquer la réalisation d’une opération signalée par une décla-
ration de soupçon ;
• droit d’échange de renseignements auprès d’organismes étrangers
21
1.4. Les autorités compétentes
en matière de lutte contre le blanchiment
23
1.5. Rapports et outils
Juin Fév. Juin Sept Juin Oct. Fév. Juin Fév. Oct. Mars Oct. Mars Oct.
Pays 2000 2001 2001 2001 2002 2002 2003 2003 2004 2004 2005 2005 2006 2006
Egypte Sortie
Grenade Sortie
Guatemala Sortie
Hongrie Sortie
25
1.6. Évolution législative
et réglementaire
27
1.6. Évolution législative et réglementaire
29
1.6. Évolution législative et réglementaire
15 000
10 000
11 553 12 047 12 469 14 565 17 310
5 000
0
2005 2006 2007 2008 2009
2008 2009
Banques, établissements de crédit 11 511 12 254
Changeurs manuels 1 467 2 249
Compagnie d’assurance 703 1 007
Instituts d’émission 200 675
Notaires 347 370
Cercles, jeux de hasard, pronostics sportifs ou hippiques 148 361
Entreprise d’investissements 58 67
Mutuelles et institutions de prévoyance 10 58
Administrateurs de justice et mandataires judiciaires 18 57
Experts-comptables 19 55
Conseils en investissements financiers 14 46
Professionnels de l’immobilier 3 33
Casinos 37 30
Commissaires aux comptes 5 22
Marchands de biens précieux 11 12
Commissaires-priseurs, sociétés de ventes 5 5
Sociétés de gestion de portefeuille 0 3
Huissiers 1 2
Intermédiaires en assurance 0 2
Avocats 3 2
Participants système de règlement et de livraison 5 0
Société de domiciliation Non applicable 0
Total 14 565 17 310
NB : Les chiffres ci-dessus comptabilisent les signalements reçus par TRACFIN tels que déclarés dans le
formulaire de déclaration de soupçon par les professionnels eux-mêmes.
31
1.7. Volume et traitement
des déclarations de soupçons
400
384
350 2008
359
300 2009
250
200
150
100 118
106
93
50 35 45
28
4
0
e
ne
ca n
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Ju
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ns Se
in
Au
m
Ad
re
po
Blanchiment 131
Travail dissimulé 93
Abus de biens sociaux 67
Escroquerie 53
Abus de confiance 34
Infractions à la lois des stupéfiants 26
Escroquerie en bande organisée 15
Abus de faiblesse 14
Exercice illicite de la profession de banquier 13
Corruption 12
Infraction douanière 9
Proxénétisme 9
Financement du terrorisme 9
Banqueroute 7
Vol, recel 7
Faux et usage de faux 3
Délit d’initié 3
Fraude fiscale 3
Organisation de jeux de hasard illicites 3
Association de malfaiteurs 3
Infraction à la législation sur les étrangers 2
Tous crimes ou délits 98
150 142
134 2005
2006
120
110
2007
98
90 2008
67
60
51
38 37
30 25 24
9 11
0
Blanchiment simple Blanchiment aggravé Blanchiment
douanier
33
1.8. Sort des déclarations
de soupçon après
intervention de TRACFIN
Rouen | 4 Amiens | 8
Bordeaux | 14 Grenoble | 4
Agen | 2
Toulouse | 6 Nîmes | 3
Aix-en-Provence | 44
Pau | 2 Montpellier | 14
Bastia | 7
35
2.1.
Définition économique
37
2.3. Définition
du délit de blanchiment
en droit européen
39
2.3. Définition du délit
de blanchiment en droit européen
2.3.2. Définitions
Selon les termes de l’article 1er § 2 de la directive du 26 octobre 2005,
le blanchiment de capitaux correspond aux :
« Agissements ci-après énumérés, commis intentionnellement :
- la conversion ou le transfert de biens, dont celui qui s’y livre sait qu’ils
proviennent d’une activité criminelle ou d’une participation à une telle
activité, dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite des dits
biens ou d’aider toute personne qui est impliquée dans cette activité à
échapper aux conséquences juridiques de ses actes,
41
2.4. Définition
du délit de blanchiment
en droit français
43
2.5. Caractéristiques
du délit général
de blanchiment
45
2.5. Caractéristiques
du délit général de blanchiment
47
2.6.
Sanction du délit général
de blanchiment
49
2.7. Modes opératoires
Schémas de blanchiment :
argent liquide
≈ ≈ ≈ ≈
recettes gains dépôts fausses
Le prélavage fictives fictifs paradis fiscal factures
hôtel, restaurant, entreprises
casino, PMU…
spectacle… complices
≈ ≈ ≈
argent placé à la banque
≈ ≈ ≈
montages sociétés transferts
Le brassage financiers écrans bancaires
marchés holding, trust, banques,
financiers société offshore… paradis fiscaux
≈ ≈ ≈
origine des fonds indécelable
≈ ≈ ≈
placements achat placements
L’essorage immobiliers d’entreprises financiers
51
2.8. Les secteurs d’activité à risques
• Le secteur de la téléphonie.
• Le secteur associatif. Du fait de leur action humanitaire ou dans l’in-
térêt collectif, les associations peuvent bénéficier d’une certaine
« bienveillance » ou d’un relâchement de la vigilance à leur égard alors
qu’elles peuvent être le lieu de dérives graves.
53
2.9. Les indicateurs d’alerte
Cas type :
Blanchiment du fruit du trafic de stupéfiants
par le biais d’une activité commerciale
Flux à l’origine du soupçon de blanchiment
Les comptes d’une société française A travaillant dans le commerce de
fleurs sont alimentés, pour partie, par des versements d’espèces, et par
des chèques et virements émis par d’autres commerces de fleurs
d’Île-de-France.
Ces mouvements financiers peuvent s’expliquer par une relation four-
nisseur-distributeur final.
Ainsi, la société A se fournit auprès d’une société hollandaise B, ce qui
pourrait paraître logique dans le commerce de fleurs. Les factures (dont
certaines présentent des incohérences) et les déclarations d’échanges
de biens existent et peuvent justifier les flux financiers.
Mais il apparaît que les gérants des deux sociétés – française et hollan-
daise – sont liés, ce qui peut remettre en cause la sincérité de leurs
relations commerciales.
De plus :
• le fournisseur hollandais est l’unique partenaire commercial de la
société française A ;
• le gérant de la société française A a effectué des déplacements au
Sénégal, où il a réalisé de multiples retraits de francs CFA ;
• les flux financiers apparemment relatifs à une activité dans le com-
merce de fleurs pourraient correspondre à un circuit de blanchiment
de trafic de stupéfiants.
Les investigations menées par TRACFIN ont révélé deux points mar-
quants suivants :
• une autre société C, appartenant au gérant de la société A, et elle-
même cliente, est impliquée dans une affaire de stupéfiants, en cours
d’enquête ;
• deux autres protagonistes sont connus pour des affaires de
stupéfiants.
Critères de vigilance :
• l’importance des espèces apparaissant dans les flux au crédit ;
• des disparités entre les montants facturés et ceux réellement payés
par le client français, qui s’acquitte des montants d’une manière laissant
penser à une collusion entre les parties : les montants sont fractionnés,
55
2.9. Les indicateurs d’alerte
¬ Deux SCI :
– l’une intervient dans le cadre d’une acquisition immobilière dont
le remboursement du prêt sollicité est effectué, d’une part, via des
fonds issus de sociétés parmi lesquelles une des SARL du BTP,
d’autre part, par deux personnes physiques dont les comptes sont
alimentés par des versements en espèces ;
– l’autre intervient dans le cadre d’achats de matériels ou la consti-
tution d’apports en compte courant d’un restaurant.
¬ Deux SARL :
– l’une n’a pas d’activité réelle et a été rapidement dissoute après
avoir servi à encaisser le produit de la vente de biens vendus aux
enchères ;
– l’autre a une activité commerciale (restauration) et son finance-
ment se fait par des apports en provenance de tiers.
La mise en place de ce système complexe composé de diverses sociétés
et orienté autour des mêmes individus a permis à ces personnes d’in-
vestir massivement dans plusieurs secteurs de l’économie légale :
achats de véhicules en espèces, acquisitions immobilières, constitution
de nouvelles sociétés et jeux d’argent. La phase d’intégration du blan-
chiment est ainsi identifiée.
Critères de vigilance
• existence de liens financiers constants et répétés entre des sociétés
relevant de secteurs d’activité non complémentaires ;
• flux croisés constants et répétés entre personnes physiques entrete-
nant des liens familiaux ou d’associés au sein de sociétés ;
• création et dissolution rapides de sociétés faisant office de sociétés
écrans ;
• contribution financière de personnes tierces à l’activité d’une société
ou au remboursement d’un prêt bancaire ;
• manipulation de volumes d’espèces importants.
57
2.9. Les indicateurs d’alerte
59
3. Le concept de soupçon
Notes
1 Maxime DELHOMME, Avocat pénaliste, octobre 2010.
61
3. Le concept de soupçon
Expert-comptable Client
Vigilance ≈
Acceptation de la mission
Opération
≈
Doute sur Opération
Non l’origine ou Non normale dans Oui
la destination des conditions
des fonds ? courantes ?
Démarche de
Oui clarification
destinée à
lever le doute
Déclaration Non
Doute levé ?
à TRACFIN
Oui
Documentation Documentation
(hors dossier) (au dossier)
Notes
2 Voirjurisprudence rendue sous l’empire de l’article L 563-3 : CE 3 décembre 2003 n° 244084, 6e
et 4e s.-s., Banque SBA, CE, 3 déc. 2003, n° 247985, Banque de l’Île-de-France. Dans le même sens
CE 12 janvier 2004 n° 245750, 6e et 4e s.-s., Banque de gestion privée Indosuez, sur l’ensemble de
la question voir C. Cutajar « Obligations de vigilance et déclaration de soupçon » : Bull. Joly Bourse
2004 p. 627 § 121 note C. Cutajar sous CE 31 mars 2004 n° 256355, 6e et 1e s.-s., Sté SA.
63
4.
Le rôle des instances
ordinales
• Normalisation
• Communication et information
• Formation des professionnels
• Autorité de contrôle
• Assistance et conseils
Ces rôles peuvent être tenus par le Conseil Supérieur, par les Conseils
régionaux ou par les organisations satellites comme le CFPC.
65
4.1.
Normalisation
4.3. Formation
des professionnels
67
4.4.
Autorité de contrôle
4.5.
Assistance et conseils
69
DEUXIÈME PARTIE :
APPLICATION
DE LA NORME
BLANCHIMENT
71
5. La norme
Blanchiment
73
Introduction
01. Les professionnels de l’expertise comptable mettent en œuvre les
obligations relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme définies aux sections 2 à 7 du chapitre Ier
du titre VI du livre V du Code monétaire et financier. Ces obligations
s’exercent dans les limites de leurs missions et des normes profession-
nelles qui s’y appliquent.
75
Obligations requises
Préambule
05. Les professionnels de l’expertise comptable exercent leur obligation
de vigilance sur la base d’une analyse des risques et selon trois niveaux :
Vigilance allégée : lorsque le risque de blanchiment des capitaux et de
financement du terrorisme paraît faible, les professionnels de l’expertise
comptable peuvent réduire l’intensité des mesures de vigilance prévues.
Dans ce cas, ils justifient que l’étendue des mesures est appropriée aux
risques.
Vigilance normale : lorsque les éléments d’analyse ou les circonstances
n’autorisent pas une vigilance allégée ou n’imposent pas une vigilance
renforcée.
Vigilance renforcée : lorsque le risque de blanchiment de capitaux et
de financement du terrorisme paraît élevé, les professionnels de l’ex-
pertise comptable doivent appliquer des mesures de vigilance
complémentaires à l’égard de leur client, et notamment lorsque :
¬ Le
client ou son représentant légal n’est pas physiquement présent
aux fins de l’identification ;
Notes
3 Article L.561-5 et 6 du Code monétaire et financier
4 Article R.561-7 du Code monétaire et financier
77
Obligations requises
cadre des prestations qu’ils effectuent auprès de leurs clients, des inves-
tigations spécifiques ayant pour objectif de rechercher des opérations
susceptibles de comporter un risque de blanchiment ou de financement
du terrorisme, sauf s’ils constatent des anomalies ou ont un soupçon
de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme.
12. Lorsque dans le cadre de leur mission, les professionnels de l’exper-
tise comptable ont connaissance d’opérations particulièrement
complexes ou d’un montant inhabituellement élevé ou ne paraissant
pas avoir de justification économique ou d’objet licite, ils procèdent à
un examen renforcé en application du II de l’article L.561-10-2 du Code
monétaire et financier, et ils collectent des informations auprès du client
sur l’origine des fonds ou la destination des sommes ainsi que sur l’objet
de l’opération et l’identité de la personne qui en bénéficie.
13. Pendant toute la durée de leur mission ou de leur prestation, les pro-
fessionnels de l’expertise comptable exercent une vigilance adaptée aux
risques identifiés de blanchiment de capitaux et de financement du ter-
rorisme, notamment sur les éléments obtenus à l’occasion de l’acceptation
de la mission, en vue de maintenir une connaissance adéquate du client.
Documentation
14. Les professionnels de l’expertise comptable conservent dans leurs
dossiers pendant toute la durée de la relation d’affaires et pendant les
cinq ans qui suivent sa fin, les documents relatifs à l’identité du client
et le cas échéant du bénéficiaire effectif ainsi que les éléments d’infor-
mation pertinents sur le client et les opérations qu’il effectue,
mentionnés aux paragraphes 6, 11 et 12.
Cette documentation doit permettre aux professionnels de l’expertise
comptable de justifier de l’adéquation des mesures de vigilance qu’ils
ont mises en œuvre aux risques de blanchiment de capitaux et de finan-
cement du terrorisme.
79
Obligation de déclaration à TRACFIN
Confidentialité de la déclaration
19. La déclaration à TRACFIN est confidentielle. Il est interdit, sous peine
des sanctions prévues à l’article L.574-1 du Code monétaire et financier,
de porter à la connaissance du client ou de tiers l’existence et le contenu
de la déclaration, à l’exception du Conseil Supérieur de l’Ordre des
experts-comptables. Les professionnels de l’expertise comptable ne font
pas figurer la déclaration dans le dossier du client.
20. Les professionnels de l’expertise comptable, les commissaires aux
comptes et les avocats qui appartiennent au même réseau ou à une
même structure d’exercice professionnel peuvent s’informer mutuelle-
ment de l’existence et du contenu de la déclaration lorsque :
• les informations communiquées sont nécessaires à l’exercice, au sein
du réseau ou de la structure d’exercice professionnel, de la vigilance en
matière de lutte contre le blanchiment de capitaux ou le financement
du terrorisme et sont exclusivement utilisées à cette fin ;
• les informations ne sont échangées qu’entre des personnes soumises
à des obligations équivalentes en matière de secret professionnel et
tenues à l’obligation de déclaration.
Si la personne informée exerce son activité à l’étranger, les profession-
nels de l’expertise comptable vérifient que le traitement des informations
réalisé dans ce pays garantit un niveau de protection suffisant de la vie
privée et des droits fondamentaux des personnes.
81
Obligations relatives
aux procédures et mesures de contrôle interne
Formation
83
6.1. Généralités
Norme § 05- Les professionnels de l’expertise comptable exercent
leur obligation de vigilance sur la base d’une analyse des risques et
selon trois niveaux :
Notes
5 Article L.561-5 et 6 du Code monétaire et financier
85
6.3.
Processus d’identification
du client ou adhérent
Norme § 07- Le processus d’identification consiste pour les profes-
sionnels de l’expertise comptable à demander la communication :
• pour un client ou adhérent personne physique, d’un document d’iden-
tité officiel en cours de validité comportant une photographie ;
• pour le client ou adhérent personne morale, de tout acte ou extrait
de registre officiel datant de moins de trois mois constatant la déno-
mination, la forme juridique, l’adresse du siège social et l’identité des
associés et dirigeants.
Ils s’entretiennent le cas échéant avec le client ou adhérent ou son
représentant habilité sur les éléments d’identification relevés afin de
vérifier leur fiabilité.
Pour une personne physique, le document d’identité officiel peut être
un passeport ou une carte nationale d’identité. Il convient de vérifier
l’identité de la personne par comparaison avec la photographie figurant
sur le document d’identité présenté.
Si le client ou adhérent est un ressortissant d’un État n’appartenant pas à
la Communauté européenne, le document d’identité pourra être utilement
complété par un document montrant que la personne est autorisée à rési-
der et à exercer une activité professionnelle sur le territoire français.
Pour une société de droit français, l’extrait d’inscription au registre du
commerce (KBis), complété par une copie des statuts à jour, est néces-
saire. Pour les autres personnes morales, un document comparable doit
être recueilli, par exemple une copie de la déclaration en préfecture et
une copie de l’annonce au JO pour les associations.
Pour l’identification des dirigeants des personnes morales, il est prudent
de recueillir les mêmes documents que pour les personnes physiques
clientes.
L’entretien (avec le représentant du client) prévu ici s’impose si le client
ou adhérent n’est pas physiquement présent lors d’une rencontre avec
le professionnel lui permettant notamment de vérifier l’identité de la
personne par comparaison avec la photographie figurant sur le docu-
ment d’identité présenté.
87
6.4. Le cas des « personnes
politiquement exposées »
6.5.
Conséquences du défaut
d’identification
Norme § 08- En application de l’article L. 561-8 du Code monétaire
et financier, lorsque les professionnels de l’expertise comptable ne
sont pas en mesure d’identifier le client, ils ne commencent pas leurs
travaux.
Notes
6 Article R.561-7 du Code monétaire et financier
89
6.7. Obligation de vigilance à
l’égard des opérations réalisées
par le client ou adhérent
Norme § 11- Dans le cadre de la mission qui leur a été confiée, les
professionnels de l’expertise comptable mettent en œuvre les dili-
gences définies par les dispositions légales et réglementaires,
notamment les normes professionnelles applicables à cette mission.
Ils n’ont pas à réaliser, dans le cadre des prestations qu’ils effectuent
auprès de leurs clients, des investigations spécifiques ayant pour
objectif de rechercher des opérations susceptibles de comporter un
risque de blanchiment ou de financement du terrorisme, sauf s’ils
constatent des anomalies ou ont un soupçon de blanchiment de capi-
taux ou de financement du terrorisme.
Ce paragraphe précise les limites des obligations du professionnel en
matière de lutte contre le blanchiment. Ces limites sont celles des dili-
gences prévues par le Code de déontologie et les normes de travail
applicables à la mission confiée. Le professionnel n’a donc pas d’obliga-
tion au-delà de sa mission. S’il fixe, dans le cadre de cette mission, un
ou des seuils de signification pour les opérations à contrôler, les seuils
retenus doivent être bien entendu formalisés et justifiés. Mais la fixation
de tels seuils ne doit et ne peut pas servir à s’exonérer ou à tenter de
s’exonérer de l’obligation de déposer une déclaration pour une opéra-
tion dont le professionnel de l’expertise comptable a eu connaissance,
quel qu’en soit le montant. Il faut rappeler que la loi ne fixe pas de seuils
en-dessous desquels les délits bénéficieraient d’une exemption, et qu’il
n’appartient pas au professionnel d’apprécier l’opportunité des pour-
suites. En cas de mise en cause, le professionnel de l’expertise comptable
devra pouvoir affirmer, sur la base de la lettre de mission, des normes
mises en jeu et de son dossier de travail, qu’il n’a pas eu connaissance
d’une opération ou d’une transaction ou que les informations qu’il a
recueillies à son sujet étaient suffisantes pour justifier de l’absence de
déclaration (parce que l’opération lui a semblé régulière, en fonction
des informations en sa possession au moment des faits, ou parce que
son doute éventuel a été levé par ses démarches de clarification).
91
6.7. Obligation de vigilance à l’égard des opérations
réalisées par le client ou adhérent
93
7. Documentation
95
8. Obligation de déclaration à TRACFIN
97
8.2. Particularités
du blanchiment
de fraude fiscale
Notes
7 Principe confirmé par les Professeurs Reigné et Terré le 26 avril 2011
99
8.2. Particularités du blanchiment de fraude fiscale
Arbre de décision 8
Opération
Soupçon de Non
blanchiment ?
Oui
Infraction Présence
sous-jacente Oui de l’un Non
=
fraude des 16
fiscale ? critères ?
Non Oui
Il faut admettre que ces critères n’ont que peu à voir avec la fiscalité.
La restriction ainsi posée a pour origine la volonté du législateur (cela
ressort des travaux parlementaires) d’éviter un engorgement des ser-
vices de TRACFIN par un nombre excessif de déclarations relatives à
des fraudes fiscales.
Il faut tout d’abord noter que plusieurs de ces critères sont difficiles
voire impossibles à déceler dans le cadre des missions courantes du
professionnel de l’expertise comptable. En effet, le professionnel n’est
tenu qu’à une obligation de moyens et ne peut pas conduire, il n’en a
pas les moyens matériels et encore moins financiers, des investigations
Notes
8 Ce schéma a été approuvé par les Professeurs Reigné et Terré le 26 avril 2011 ; il complète celui
figurant dans le chapitre sur le concept de soupçon, page 62.
101
8.3. Sanctions en cas
de défaut de déclaration
Le défaut de déclaration n’est pas sanctionné par la loi pénale.
Une sanction pénale existe uniquement en cas de révélation au client
ou adhérent ou à des tiers de l’existence et/ou du contenu d’une décla-
ration de soupçon ou en cas de communication d’informations sur les
suites qui lui ont été réservées (article L. 574-1 : amende de 22 500 €).
Un défaut de déclaration peut toutefois constituer un élément de pré-
somption de culpabilité dans la recherche de l’élément intentionnel du
délit de blanchiment.
A contrario, l’existence d’une déclaration de soupçon n’est nullement
exonératoire de poursuites pour blanchiment (de nombreuses mises en
examen ont été opérées dans de telles circonstances).
Un pouvoir disciplinaire appartient aux autorités de contrôle dont
dépendent les professionnels visés (pour les professionnels de l’exper-
tise comptable : le Conseil Supérieur de l’Ordre des experts-comptables
et pour les commissaires aux comptes : le Haut Conseil du commissariat
aux comptes).
Sont notamment susceptibles de sanctions les comportements tels que :
• L’avertissement
• Le blâme avec inscription au dossier
• La suspension
• La radiation emportant interdiction d’exercice de la profession.
La Chambre de discipline peut être saisie par :
103
8.4. Conséquences
de la déclaration sur
la poursuite de la mission
105
9.1. Déclarations
et secret professionnel
9.2.2. Exonération
Peuvent bénéficier de l’exonération de l’obligation de déclaration :
107
9.3.
Limites de l’exonération
109
10. Forme et contenu de la déclaration
111
10. Forme et contenu de la déclaration
FAX : 01 57 53 27 00
113
11.
Confidentialité
de la déclaration
115
11. Confidentialité de la déclaration
117
12.
Obligations relatives
aux procédures
et mesures
de contrôle interne
119
12. Obligations relatives aux procédures et mesures de contrôle interne
à mettre en œuvre au sein des structures d’exercice professionnel
12.1. Désignation
d’un responsable
du contrôle interne
12.1.1. Qui doit désigner un responsable du contrôle
interne ?
La désignation d’un responsable du contrôle interne est obligatoire dès
lors que la structure d’exercice professionnel est composée d’au moins
deux experts-comptables associés exerçant dans ladite structure d’exer-
cice professionnel.
Il est recommandé d’effectuer cette nomination par écrit.
À défaut de nomination formalisée, le responsable ordinal connu du
Conseil de l’Ordre est réputé assumer cette fonction
L’expert-comptable qui exerce en nom propre assume lui-même le rôle
de responsable du contrôle interne.
121
12.1. Désignation d’un responsable du contrôle interne
12.2. Formalisation
des procédures
123
12.2. Formalisation des procédures
12.3. Contrôle de
l’application des procédures
125
12.4. Désignation
d’un correspondant « TRACFIN »
• les informations relatives aux dossiers ayant fait l’objet d’une décla-
ration de soupçon,
• les informations qui lui ont été directement transmises par TRACFIN.
FORMULAIRE DE DÉCLARATION
(Disponible sur le site de TRACFIN)
N.B. :
Cette zone n’est pas applicable
aux structures d’exercice pro-
fessionnel d’expertise comp-
table. Pour les professionnels
de l’expertise comptable, la
déclaration n’est pas délé-
gable. Chacun d’eux est donc
déclarant.
127
12.5. Définition
des normes et grille
d’appréciation des risques
Norme § 24- Chaque structure d’exercice professionnel élabore une
classification des risques de blanchiment des capitaux et de finance-
ment du terrorisme selon le degré d’exposition à ces risques apprécié
en fonction des caractéristiques des clients pour lesquels les profes-
sionnels de l’expertise comptable interviennent ou sont sollicités, et
notamment en fonction des activités exercées par ceux-ci, de la loca-
lisation de ces activités, de leur forme juridique et de leur taille.
Norme § 25- Les procédures relatives à la lutte contre le blanchiment
de capitaux et le financement du terrorisme mises en place au sein
de la structure d’exercice professionnel portent sur :
129
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
A. Informations analysées
a. Informations internes
Le responsable du contrôle interne prend en compte les informations
dont il dispose au sein de sa structure d’exercice professionnel, et
notamment :
• la connaissance qu’il a des caractéristiques du portefeuille clients (ou
adhérents), et de la nature des relations d’affaires ;
• l’expérience acquise en matière de lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme, et notamment les typologies
d’opérations de blanchiment rencontrées à l’occasion de l’exercice
professionnel ;
• les échanges intervenus dans la structure d’exercice professionnel
sur l’existence et le contenu des déclarations de soupçon, dans le res-
pect des conditions posées par l’article L 561-20 du Code monétaire et
financier.
b. Informations externes
Le responsable du contrôle interne prend également en compte les
informations suivantes :
• le Code monétaire et financier, qui définit un certain nombre de cri-
tères conduisant à un niveau de vigilance renforcé (par exemple clients
ou adhérents ayant le statut de Personne Politiquement Exposée) ou
allégé (par exemple entités ayant le statut d’organismes publics) ;
• les informations communiquées par les organismes intervenant dans
la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terro-
risme, et principalement :
• les informations générales ou sectorielles publiées par les orga-
nismes internationaux comme le Groupe d’action financière sur le
blanchiment de capitaux – GAFI 9 et le groupe Egmont 10, le service à
compétence nationale TRACFIN ;
Notes
9 Le Groupe d’action financière (GAFI) est un organisme intergouvernemental de 36 membres qui a
pour objectif de concevoir et de promouvoir des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux
et le financement du terrorisme aussi bien à l’échelon national qu’international.
10 Le Groupe Egmont est un forum d’échange opérationnel pour les cellules de renseignement financier.
Il comporte actuellement 116 membres.
131
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
¬ Risques élevés
• le client ou adhérent (ou le bénéficiaire effectif), ou des membres
directs de sa famille, ou des personnes connues pour lui être étroite-
ment associées sont des personnes politiquement exposées (articles L
561-10 2° et R 561-18 du CMF) ;
• le client ou adhérent (ou son représentant légal) n’est pas physique-
ment présent lors de la procédure d’identification.
¬ Risques faibles
• organisme financier ou une de ses filiales, organisme de placement
collectif, société de gestion ou société de gestion de portefeuille ;
• société cotée, autorité publique, organisme public, bénéficiaire de
sommes déposées sur les comptes détenus pour compte de tiers par
des notaires ou des membres d’une autre profession juridique
indépendante ;
• client occasionnel lorsque le montant de l’opération ou des opérations
liées est inférieur à 15 000 €.
¬ Risques moyens
• Par défaut, tous les autres clients ou bénéficiaires effectifs présentent
des risques moyens.
b. Critère « Nature de l’activité exercée par le client ou adhérent »
Nous proposons de prédéfinir des niveaux de risques par activités ou
catégories d’activités représentées dans leur portefeuille clients.
Premièrement, le responsable du contrôle interne doit identifier les
activités ou les catégories d’activités homogènes les plus représentées
133
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
¬ Risques élevés
• Pays pouvant être considéré comme un pays à risques.
En l’absence de définition précise de la notion de « pays à risques »,
peuvent être considérés comme tels :
• les pays faisant l’objet de sanctions, d’embargos ou de mesures de
même nature à la demande des Nations Unies ou d’autres organismes
internationaux,
• les pays faisant partie de la liste des « Pays et territoires non coo-
pératifs » établie par le GAFI,
• les pays faisant partie de la liste des « États et territoires non coo-
pératifs » établie par la France,
• zone géographique où le taux de criminalité est connu comme étant
particulièrement élevé (quartier, ville, département).
135
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
137
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
139
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
Niveau de Niveau de
Critère risque risque revu par
prédéfini le professionnel
Client ou adhérent
ou bénéficiaire effectif
Nature de l’activité exercée
par le client ou adhérent
Localisation de l’activité exercée
par le client ou adhérent
Nature de la mission
Niveau de risque prédéfini pour
la relation d’affaires = le plus élevé
des niveaux de risque ci-dessus
141
12.5. Définition des normes
et grille d’appréciation des risques
Conservation
Nature des documents
DT/hors DT 11
Fiche d’identification du client ou adhérent (personne
DT
physique et personne morale) et du bénéficiaire effectif.
Copie des documents officiels d’identification recueillis
DT
(personnes physiques et personnes morales).
Document justifiant du statut de PPE, des contrôles
complémentaires correspondants et de l’accord de la DT
haute direction pour engager la relation d’affaires.
Notes
11 La conservation dossier de travail/hors dossier de travail relève d’un choix d’organisation de la structure
d’exercice professionnel. L’organisation définitive retenue devra toutefois prévoir un classement spéci-
fique en dehors du dossier de travail pour la déclaration de soupçon et autres documents y afférents.
143
12.6. Incidences sur le déroulement de la mission
Conservation
Nature des documents
DT/hors DT
Fiche d’acceptation de la mission adaptée
aux problématiques de lutte contre le blanchiment de DT
capitaux et le financement du terrorisme.
Enfin, il faut produire une lettre de mission dont le contenu des condi-
tions générales a été aménagé pour prendre en compte les obligations
spécifiques du professionnel et du client ou adhérent en matière de lutte
contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Conservation
Nature des documents
DT/hors DT
Lettre de mission DT
Conservation
Nature des documents
DT/hors DT
Double de la déclaration de soupçon et autres docu-
ments y afférents (dont la ou les feuilles de travail Hors DT
susmentionnées)
Conservation
Nature des documents
DT/hors DT
Fiche de synthèse de la mission adaptée aux probléma-
tiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le DT
financement du terrorisme
Fiche d’actualisation périodique des éléments d’identi-
fication du client ou adhérent et de l’évaluation du DT
risque
145
12.7.
Recrutement
Norme § 26- Les professionnels de l’expertise comptable prennent
en compte, dans le recrutement des collaborateurs, les risques au
regard de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement
du terrorisme.
La rédaction adoptée pour ce paragraphe est celle qui a été arrêtée par
le législateur. Il convient de la lire comme ayant pour finalité de traduire
l’existence de la réalité de la responsabilité du professionnel comptable
quant à ses collaborateurs.
Cette prescription s’inscrit donc dans le contexte général de l’obligation
de veiller à ce que les collaborateurs disposent des compétences appro-
priées et des qualités morales nécessaires, en particulier en matière de
lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Elle ne
saurait servir de prétexte à une quelconque discrimination basée sur
l’origine, la nationalité, ou toute autre caractéristique sans rapport avec
l’exercice professionnel.
La prise en compte des risques est graduée selon le niveau de respon-
sabilité exercé.
147
13. Formation et information continues
149
Conclusion
Il n’en reste pas moins que le juge pénal pourra mettre en cause un
professionnel de l’expertise comptable qui n’aurait pas vu malice dans
une opération ou qui même n’aurait simplement pas « vu » une opéra-
tion, alors qu’il « aurait dû » parce qu’il avait « de bonnes raisons ».
C’est pourquoi le respect formel de la norme, et en particulier des
obligations relatives à la formation, à l’organisation de la structure
d’exercice professionnel, à la mise en place des procédures de contrôle
interne et à la documentation ont une extrême importance.
Le présent guide ne prétend pas répondre à toutes les questions. Il
devra être mis à jour et actualisé au fur et à mesure de l’évolution de
ce sujet sensible, de la confrontation des expériences, des échanges, et,
bien entendu de l’évolution des textes et de la jurisprudence.
153
14. FAQ
sur le blanchiment
de capitaux
(Source : GAFI)
155
14. FAQ sur le blanchiment de capitaux (Source : GAFI)
157
14. FAQ sur le blanchiment de capitaux (Source : GAFI)
159
14. FAQ sur le blanchiment de capitaux (Source : GAFI)
161
15.
Code monétaire
et financier
163
15. Code monétaire et financier
¬ Partie législative
¬ Livre V : Les prestataires de services
¬ Titre VI : Obligations relatives à la lutte contre le blanchiment des capi-
taux, le financement des activités terroristes et les loteries, jeux et paris
prohibés
¬ Chapitre Ier : Obligations relatives à la lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme
Section 1
Personnes soumises à une obligation de déclaration
au procureur de la République
Article L561-1
Les personnes autres que celles mentionnées à l’article L. 561-2 qui,
dans l’exercice de leur profession, réalisent, contrôlent ou conseillent
des opérations entraînant des mouvements de capitaux, sont tenues de
déclarer au procureur de la République les opérations dont elles ont
connaissance et qui portent sur des sommes qu’elles savent provenir
de l’une des infractions mentionnées à l’article L. 561-15.
Lorsqu’elles ont fait de bonne foi une telle déclaration, ces personnes
bénéficient des dispositions de l’article L. 561-22.
Les dispositions de l’article L. 574-1 leur sont applicables lorsqu’elles
portent à la connaissance du propriétaire de ces sommes ou de l’auteur
de ces opérations l’existence de cette déclaration ou donnent des infor-
mations sur les suites qui lui ont été réservées.
Le procureur de la République informe le service mentionné à l’article
L. 561-23 qui lui fournit tous renseignements utiles.
Section 2
Personnes assujetties aux obligations de lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
Article L561-2
Sont assujettis aux obligations prévues par les dispositions des sec-
tions 2 à 7 du présent chapitre :
• 1° Les organismes, institutions et services régis par les dispositions
du titre Ier du présent livre ;
• 1° bis Les établissements de paiement régis par les dispositions du
chapitre II du titre II du présent livre ;
• 2° Les entreprises mentionnées à l’article L. 310-1 du code des assu-
rances et les intermédiaires d’assurance sauf ceux qui agissent sous
165
15. Code monétaire et financier
167
15. Code monétaire et financier
Section 3 :
Obligations de vigilance à l’égard de la clientèle
Article L561-5
I. - Avant d’entrer en relation d’affaires avec leur client ou de l’assister
dans la préparation ou la réalisation d’une transaction, les personnes
mentionnées à l’article L. 561-2 identifient leur client et, le cas échéant,
le bénéficiaire effectif de la relation d’affaires par des moyens adaptés
et vérifient ces éléments d’identification sur présentation de tout docu-
ment écrit probant.
Elles identifient dans les mêmes conditions leurs clients occasionnels
et, le cas échéant, le bénéficiaire effectif de la relation d’affaires,
lorsqu’elles soupçonnent que l’opération pourrait participer au blanchi-
ment des capitaux ou au financement du terrorisme ou, dans des
conditions fixées par décret en Conseil d’État, lorsque les opérations
sont d’une certaine nature ou dépassent un certain montant. lorsqu’elles
soupçonnent que l’opération pourrait participer au blanchiment des
capitaux ou au financement du terrorisme ou, dans des conditions fixées
169
15. Code monétaire et financier
171
15. Code monétaire et financier
Article L561-10-2
I. - Lorsque le risque de blanchiment des capitaux et de financement
du terrorisme présenté par un client, un produit ou une transaction leur
paraît élevé, les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 renforcent
l’intensité des mesures prévues aux articles L. 561-5 et L. 561-6.
II. - Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 effectuent un exa-
men renforcé de toute opération particulièrement complexe ou d’un
montant inhabituellement élevé ou ne paraissant pas avoir de justifica-
tion économique ou d’objet licite. Dans ce cas, ces personnes se
renseignent auprès du client sur l’origine des fonds et la destination de
ces sommes ainsi que sur l’objet de l’opération et l’identité de la per-
sonne qui en bénéficie.
Article L561-10-3
Il est interdit aux personnes mentionnées aux 1° et 5° de l’article L. 561-2
de nouer ou maintenir une relation de correspondant bancaire avec un
établissement de crédit ou exerçant des activités équivalentes constitué
dans un pays où cet établissement n’a aucune présence physique effec-
tive permettant que s’exercent des activités de direction et de gestion,
s’il n’est pas rattaché à un établissement ou à un groupe réglementé.
Les personnes mentionnées aux 1° et 5° de l’article L. 561-2 prennent
des mesures appropriées pour s’assurer qu’elles ne nouent ni ne main-
tiennent une relation de correspondant avec une personne entretenant
elle-même des relations de banque correspondante permettant à un
établissement constitué dans les conditions mentionnées à l’alinéa pré-
cédent d’utiliser ses comptes
Article L561-11
Un décret en Conseil d’État peut, pour des motifs d’ordre public, sou-
mettre à des conditions spécifiques, restreindre ou interdire tout ou
partie des opérations réalisées pour leur propre compte ou pour compte
de tiers par les personnes mentionnées aux 1° à 7° de l’article L. 561-2
établies en France, avec des personnes physiques ou morales, y compris
leurs filiales ou établissements, domiciliées, enregistrées ou établies
dans l’ensemble des États ou territoires mentionnés au VI de l’article
L. 561-15.
Article L561-12
Sous réserve de dispositions plus contraignantes, les personnes men-
tionnées à l’article L. 561-2 conservent pendant cinq ans à compter de
la clôture de leurs comptes ou de la cessation de leurs relations avec
eux les documents relatifs à l’identité de leurs clients habituels ou occa-
sionnels. Elles conservent également, dans la limite de leurs attributions,
173
15. Code monétaire et financier
Section 4
Obligations de déclaration
Article L561-15
I. - Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 sont tenues, dans les
conditions fixées par le présent chapitre, de déclarer au service men-
tionné à l’article L. 561-23 les sommes inscrites dans leurs livres ou les
opérations portant sur des sommes dont elles savent, soupçonnent ou
ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles proviennent d’une infrac-
tion passible d’une peine privative de liberté supérieure à un an ou
participent au financement du terrorisme.
II. - Par dérogation au I, les personnes mentionnées à l’article L. 561-2
déclarent au service mentionné au I les sommes ou opérations dont ils
savent, soupçonnent ou ont de bonnes raisons de soupçonner qu’elles
proviennent d’une fraude fiscale lorsqu’il y a présence d’au moins un
critère défini par décret.
III. - À l’issue de l’examen renforcé prescrit au IV de l’article L. 561-10,
les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 effectuent, le cas échéant,
la déclaration prévue au I du présent article.
IV. - Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 sont également
tenues de déclarer au service mentionné à l’article L. 561-23 toute opé-
ration pour laquelle l’identité du donneur d’ordre ou du bénéficiaire
effectif ou du constituant d’un fonds fiduciaire ou de tout autre instru-
ment de gestion d’un patrimoine d’affectation reste douteuse malgré
les diligences effectuées conformément à l’article L. 561-5.
V. - Toute information de nature à infirmer, conforter ou modifier les
éléments contenus dans la déclaration est portée, sans délai, à la
connaissance du service mentionné à l’article L. 561-23.
VI. - Un décret peut étendre l’obligation de déclaration mentionnée au
I aux opérations pour compte propre ou pour compte de tiers effectuées
par les personnes mentionnées aux 1° à 7° de l’article L. 561-2 avec des
personnes physiques ou morales, y compris leurs filiales ou établisse-
ments, domiciliées, enregistrées ou établies dans l’ensemble des États
ou territoires dont les insuffisances de la législation ou les pratiques
font obstacle à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le finan-
cement du terrorisme. Ce décret fixe le montant minimum des
opérations soumises à déclaration.
VII. - Un décret en Conseil d’État précise les modalités de cette
déclaration.
175
15. Code monétaire et financier
177
15. Code monétaire et financier
Article L561-22
I. - Aucune poursuite fondée sur les articles 226-10, 226-13 et 226-14
du code pénal ne peut être intentée contre :
a) Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 ou leurs dirigeants
et préposés ou les autorités mentionnées à l’article L. 561-17 lorsqu’ils
ont, de bonne foi, fait la déclaration prévue à l’article L. 561-15 dans
les conditions prescrites par les dispositions législatives ou régle-
mentaires applicables ou lorsqu’ils ont communiqué des informations
au service mentionné à l’article L. 561-23 en application de l’article
L. 561-26 ;
b) Les autorités de contrôle qui ont transmis des informations au
service mentionné à l’article L. 561-23 en application de l’article
L. 561-27 ;
c) Les personnes qui ont transmis des informations à ce service en
application de l’article L. 561-30.
II. - Aucune action en responsabilité civile ne peut être intentée ni
aucune sanction professionnelle prononcée contre :
a) Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 ou leurs dirigeants et
préposés ou les autorités mentionnées à l’article L. 561-17, lorsqu’ils
ont, de bonne foi, fait la déclaration prévue à l’article L. 561-15 dans les
conditions prescrites par les dispositions législatives ou réglementaires
applicables, notamment par l’article L. 561-16, ou lorsqu’ils ont commu-
niqué des informations au service mentionné à l’article L. 561-23 en
application de l’article L. 561-26 ;
b) Les autorités de contrôle qui ont transmis des informations au ser-
vice mentionné à l’article L. 561-23 en application de l’article
L. 561-27 ;
c) Les personnes qui ont transmis des informations à ce service en
application de l’article L. 561-30.
En cas de préjudice résultant directement d’une telle déclaration ou
communication, l’État répond du dommage subi.
III. - Les dispositions du présent article s’appliquent même si la preuve
Section 5
La cellule de renseignement financier nationale
Article L561-23
I. - Une cellule de renseignement financier nationale exerce les attri-
butions prévues au présent chapitre. Elle est composée d’agents
spécialement habilités par le ministre chargé de l’économie.
Les conditions de cette habilitation ainsi que l’organisation et les moda-
lités de fonctionnement de ce service sont définies par décret en Conseil
d’État.
II. - Le service mentionné au I reçoit les déclarations prévues à l’article
L. 561-15 et les informations mentionnées aux articles L. 561-26, L. 561-27,
L. 561-30 et L. 561-31.
Ce service recueille, analyse, enrichit et exploite tout renseignement
propre à établir l’origine ou la destination des sommes ou la nature des
opérations ayant fait l’objet d’une déclaration mentionnée à l’article
L. 561-15 ou d’une information reçue au titre des articles L. 561-26,
L. 561-27, L. 561-30 ou L. 561-31.
179
15. Code monétaire et financier
181
15. Code monétaire et financier
183
15. Code monétaire et financier
Section 6
Procédures et contrôle interne
Article L561-32
Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 mettent en place des
systèmes d’évaluation et de gestion des risques de blanchiment des
capitaux et de financement du terrorisme.
Les conditions d’application du présent article sont définies par décret
en Conseil d’État et, s’agissant des organismes financiers mentionnés
au 2° de l’article L. 561-36, par le règlement général de l’Autorité des
marchés financiers.
Article L561-33
Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 assurent la formation et
l’information régulières de leurs personnels en vue du respect des obli-
gations prévues aux chapitres Ier et II du présent titre.
Article L561-34
Les personnes mentionnées à l’article L. 561-2 appliquent des mesures
au moins équivalentes à celles prévues au chapitre Ier du présent titre
en matière de vigilance à l’égard du client et de conservation des infor-
mations dans leurs succursales situées à l’étranger. Elles veillent à ce
que des mesures équivalentes soient appliquées dans leurs filiales dont
le siège est à l’étranger.
Lorsque le droit applicable localement ne leur permet pas de mettre en
œuvre des mesures équivalentes dans leurs succursales et filiales à
185
16.
Bibliographie
187
16. Bibliographie
16.1. Articles
¬ Révélation de faits délictueux et déclaration de soupçon, AUBRY
Xavier (Commissaires aux comptes) - 01/2010 - Revue Française de
Comptabilité
189
16. Bibliographie
16.3. Ouvrages
¬ Blanchiment de l'argent (Le), JEREZ Olivier, 1998, Revue Banque
Edition, 291 p.
191
17.
Table des matières
193
17. Table des matières
1. Contexte et évolution 13
2. Le délit de blanchiment 35
3. Le concept de soupçon 59
4.1. Normalisation................................................................................................................................. 66
4.2. Communication et information.................................................................................... 67
4.3. Formation des professionnels....................................................................................... 67
4.4. Autorité de contrôle.............................................................................................................. 68
4.5. Assistance et conseils.......................................................................................................... 69
DEUXIÈME PARTIE :
APPLICATION DE LA NORME BLANCHIMENT 71
5. La norme Blanchiment
(Publiée par arrêté ministériel du 7/09/2010) 73
Introduction................................................................................................................................................. 74
Définitions. .................................................................................................................................................... 75
Obligations requises............................................................................................................................ 76
Documentation......................................................................................................................................... 78
Obligation de déclaration à TRACFIN................................................................................. 79
Obligations relatives aux procédures
et mesures de contrôle interne................................................................................................. 81
Formation.......................................................................................................................................................82
195
17. Table des matières
6. Obligation de vigilance 83
6.1. Généralités........................................................................................................................................ 84
6.2. Identification du client et du bénéficiaire effectif.................................... 85
6.3. Processus d’identification du client ou adhérent...................................... 86
6.4. Le cas des « personnes politiquement exposées »..................................87
6.5. Conséquences du défaut d’identification ........................................................ 88
6.6. Processus d’identification du bénéficiaire effectif. ................................. 89
6.7. Obligation de vigilance à l’égard des opérations réalisées
par le client ou adhérent. ................................................................................................... 90
7. Documentation 93
197
| GUIDE D’APPLICATION DE LA NORME BLANCHIMENT
198
Coordination éditoriale :
Patrick Berthier
Secrétariat de rédaction :
Gaëlle Patetta, Dominique Piddat
& Claudine Courtieu
Fabrication : Catherine Licini
Conception et réalisation graphique :
Stéphanie Ghinéa
& Christine Waldeman
Photogravure, impression :
Jouve – 1 rue Sauvé – 53100 Mayenne
Copyright photos :
Corbis images, Istockphoto
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