Problème de mathématiques: MPSI Enoncé

Polynômes de Hilbert

Notations :
— n désigne un entier naturel
— Cn [X] l’espace des polynômes complexes de degré inférieur ou égal à n.
— Pour P dans C[X], soit T (P ) le polynôme P (X+1). L’application T ainsi définie est clairement un endomorphisme
de C[X]. De plus, si n ∈ N, Cn [X] est stable par T et on note Tn l’endomorphisme de Cn [X] induit par T .
— Soit (Hi )i∈N la suite des polynômes de Hilbert, définie par :

i−1
1 Y
H0 = 1 et ∀i ∈ N∗ , Hi = (X − k).
i!
k=0

Partie I: Inversion d’une matrice

1. Soit n dans N.
(a) Écrire la matrice Mn de Tn dans la base (1, X, . . . , X n ) de Cn [X].
(b) Vérifier que Mn est inversible
(c) Expliciter Mn−1 .
2. (a) Montrer que (Hi )06i6n est une base de Cn [X].
(b) Si j ∈ Z et i ∈ N∗ , donner une expression simple de Hi (j) montrant que Hi (j) est dans Z.
(On distinguera les trois cas : j < 0, 0 6 j 6 i − 1 et j > i.)

Partie II: Polynômes de C[X] tels que P (N) ⊂ Z

n
X
Soit P dans Cn [X]. On décompose P sur (Hi )06i6n en P = ai Hi .
i=0
   
P (0) a0
 ..  t  .. 
3. Vérifier l’égalité suivante :  .  = Mn  . , où t Mn est la transposée de la matrice Mn .
P (n) an
i
X
4. Établir : ∀i ∈ [[0, n]] , ai = (−1)i−j Cij P (j).
j=0
i
X
5. Si i > n + 1, que vaut (−1)i−j Cij P (j) ?
j=0
6. Montrer que les trois conditions suivantes sont équivalentes :
(a) ∀i ∈ {0, . . . , n} , P (i) ∈ Z
(b) ∀i ∈ {0, . . . , n} , ai ∈ Z
(c) P (Z) ⊂ Z
En particulier les polynômes P de C[X] tels que P (N) ⊂ Z sont les combinaisons linéaires à coefficients dans Z
des polynômes de Hilbert.
7. Soit (uj )j∈N une suite complexe. Démontrer que les deux conditions suivantes sont équivalentes :
(a) il existe P ∈ Cn [X] tel que : ∀j ∈ N, uj = P (j)
i
X
(b) ∀i ∈ N, i > n + 1 ⇒ (−1)i−j Cij uj = 0.
j=0

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Problème de mathématiques: MPSI Correction

Polynômes de Hilbert

Partie I: Inversion d’une matrice

j
1. (a) Tn (X j ) = (X + 1)j = Cji X i , donc le terme d’indice (i, j) de Mn est égal à Cji pour i 6 j, et 0 pour
P
i=0
i > j, i et j variant de 0 à n.
(b) Mn est triangulaire supérieure et ses coefficients diagonaux valent 1, donc son déterminant vaut 1 et elle
est inversible.
j
(c) Tn−1 (P ) = P (X − 1), d’où Tn−1 (X j ) = (−1)j−i Cji X i , donc le terme d’indice (i, j) de Mn−1 est égal à
P
i=0
(−1)j−i Cji pour i 6 j, et 0 pour i > j, i et j variant de 0 à n.
2. (a) Hi étant de degré i, la famille (Hi )06i6n est échelonnée en degrés, elle forme donc une base de Cn [X].
(b) 0 6 j 6 i − 1 =⇒ Hi (j) = 0
j > i =⇒ Hi (j) = Cji
j < 0 =⇒ Hi (j) = (−1)i C−j+i−1
i
.

Partie II: Polynômes de C[X] tels que P (N) ⊂ Z

   
n k n P (0) a0
(t Mn )ki .ai soit  ...  = tMn .  ... .
X X X
3. Pour 0 6 k 6 n, P (k) = ai Hi (k) = ai Cki =
   
i=0 i=0 i=0
P (n) an
   
a0 P (0) n n i
 ..  t −1  ..  X X X
4.  .  = Mn .  . , d’où ai = (tMn−1 )ij .P (j) = (Mn−1 )ji .P (j) = (−1)i−j Cij P (j).
j=0 j=0 j=0
an P (n)
5. Soit i > n + 1. On se place dans Ci [X], i.e on remplace l’entier n par l’entier i.
Xn i
X
On applique ce qui précède à P = ak Hk . La composante de P suivant Hi est nulle, donc 0 = (−1)i−j Cij P (j).
k=0 j=0

6. (a) ⇒ (b) : La question 4 donne le résultat.

n
X
(b) ⇒ (c) : La question 2(b) montre que Hi (Z) ⊂ Z, or P = ai Hi , d’où P (Z) ⊂ Z.
i=0
(c) ⇒ (a) : évident
i
X i
X
7. (a) ⇒ (b) : Pour i > n + 1, (−1)i−j Cij uj = (−1)i−j Cij P (j) = 0 d’après la question 5.
j=0 j=0
i
X n
X
(b) ⇒ (a) : On pose pour i ∈ [[0, n]], ai = (−1)i−j Cij uj , puis P = ai Hi .
j=0 i=0
     
P (0) a0 u0
t −1  ..   ..  t −1  .. 
Mn  .  =  .  = Mn  . , donc P (j) = uj pour 0 6 j 6 n.
P (n) an un

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