Oeuf Dakar
Oeuf Dakar
Oeuf Dakar
ANNEE 2011 N° 7
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 25 Juin 2011 à 9 heures devant la
Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de Dakar pour
obtenir le Grade de
DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE
(DIPLOME D’ETAT) Par :
Ziékpoho COULIBALY
Né le 25 Décembre1980 à Korhogo (COTE D’IVOIRE)
----------------------------------------------JURY-------------------------------------------
BP 5077-DAKAR (Sénégal)
Tel. (221) 33 865 10 08- Télécopie (221) 33 825 42
COMITE DE DIRECTION
LE DIRECTEUR
LES COORDONNATEURS
PERSONNEL ENSEIGNANT
ii
S E R V I C E S
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
Mr Bernard Agré KOUAKOU Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Valery claire SENIN Moniteur
2. CHIRURGIE –REPRODUCTION
4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
iii
S E R V I C ES
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES
D’ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE
iv
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
C. DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Yalacé Yamba KABORET, Professeur
SERVICES
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
D. SCOLARITE
v
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
1. BIOPHYSIQUE
4. ZOOTECHNIE
5. H I D A O A:
vi
PERSONNEL EN MISSION (Prévu)
1. TOXICOLOGIE CLINIQUE
2. REPRODUCTION
3. PARASITOLOGIE
4. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION ANIMALE
vii
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
1. MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Technique
UCAD
2. PHYSIQUE
Amadou DIAO Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Travaux Pratiques
Oumar NIASS Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Aboubacary SENE Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Mame Diatou GAYE SEYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
Travaux Pratiques de CHIMIE
Assiongbon TECKO AGBO Assistant
EISMV – DAKAR
Travaux Dirigés de CHIMIE
Momar NDIAYE Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques
UCAD
5. BIOLOGIE VEGETALE
viii
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
11. GEOLOGIE :
FORMATIONS SEDIMENTAIRES
12. CPEV
Travaux Pratiques
ix
DEDICACES
x
Je dédie ce travail :
A mon père Bêh COULIBALY, pour tous les sacrifices et efforts consentis à
notre égard. Nous avons toujours admiré ton courage, ta générosité et ton
humilité et vos conseils nous permettent encore de mener une vie prudente. Tu
aurais été fier en ce jour mais DIEU en a décidé autrement. Qu’Allah le tout
puissant t’accueille dans son paradis.
La confiance et la foi que vous avez formulées à mon endroit, cher Oncle
Liétchian, m’ont conforté à bien faire dans le respect des ainés et de soi-même.
Tu n’as pas hésité un seul instant de m’offrir tous ceux dont j’ai besoin malgré
tes faibles moyens, et je te ramène aujourd’hui le docteur que tu avais rêvé.
A Mlle KONE karidja Fadlé. Merci pour le bon moment que nous avons passé
ensemble. « L’homme propose, Dieu dispose ». Je te souhaite tout le bonheur
qu’il faut. Courage
A mon tuteur Madiké DIOP et ses enfants (au Sénégal). Merci pour votre
accueil. Que Dieu vous bénisse.
xii
A toutes les femmes du monde rural qui contribuent à la lutte contre la pauvreté
et œuvrent pour l’amélioration du bien être familial. Que vos efforts soient
récompensés.
A tous les habitants du village « Keur N’Diaye Lo » (ferme de David). Pour tous
les bons moments que nous avons vécu ensemble. Je vous souhaite à tous la
prospérité.
xiii
REMERCIEMENTS
Notre sincère gratitude à tous ceux qui ont œuvré par leurs conseils ou par leur
soutien matériel à la réalisation de ce modeste travail.
Au Dr. Marcel BOKA (chef de service Santé Animale DSV) pour ses
conseils et son aide.
xiv
xv
xvi
xvii
xviii
al: Collaborateurs
C: Celsius
CR : Communauté Rurale
Elev. : Eleveuse
xix
Figure 16: Marges nettes obtenues par chacune des éleveuses.......................... .67
xx
Tableau V : Produit Intérieur Brut (PIB) par tête d’habitant en dollars ($) US
dans quelques pays africains en 2001. ................................................................ 29
xxi
SOMMAIRE
INTRODUCTION .................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE............................... 3
CHAPITRE I : L’AVICULTURE FAMILIALE.................................................. 4
I-GENERALITE SUR L’AVICULTURE FAMILIALE ..................................... 4
1-1- DEFINITION ET IMPORTANCE................................................................ 4
1-1-1-Définition..................................................................................................... 4
1-1-2-Importance................................................................................................... 4
1-1-2-1-Importance nutritionnelle ........................................................................ 5
1-1-2-2-Importance socio-économique ................................................................. 5
1-2-RACES EXPLOITEES................................................................................... 6
1-2-1-La poule locale ............................................................................................ 6
1-3-CARACTERISTIQUES DE L’AVICULTURE FAMILIALE.................... 10
1-3-1- Caractéristiques zootechniques (performances de la poule) .................... 10
1-3-2- Caractéristiques économiques .................................................................. 12
1-3-3- Caractéristiques sanitaires ....................................................................... 12
1-4-METHODES DE L’ELEVAGE................................................................... 13
1-4-1-Aviculture traditionnelle ou villageoise .................................................... 13
1-4-1-1-habitat .................................................................................................... 14
1-4-1-2-Matériel d’élevage ................................................................................. 15
1-4-1-3-Alimentation ........................................................................................... 15
1-4-2-Aviculture rurale améliorée ou semi-intensive ........................................ 16
II- COMMERCIALISATION DES POULETS DE CHAIRS ET ŒUFS DE
CONSOMMATION AU SENEGAL.................................................................. 17
2-1-CIRCUITS DE COMMERCIALISATION DES POULETS DE CHAIRS 17
2-2-COMMERCIALISATION DES ŒUFS DE CONSOMMATION.............. 18
xxii
DEUXIEME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE.............................................................................. 41
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES................................................... 42
1-LIEU ET PERIODE D’ETUDE ..................................................................... 42
1-1-LIEU D’ETUDE........................................................................................... 42
2-3-ALIMENTS UTILISES................................................................................ 48
3-METHODES .................................................................................................... 49
xxiv
xxvi
INTRODUCTION
La question de la pauvreté est extrêmement complexe dans le monde,
notamment dans les pays en voie de développement comme le Sénégal où 30 %
de sa population vit avec moins d’un dollar US par jour (CODOU, 2003).
Cependant, la couche la plus vulnérable qui est assujettie par la pauvreté se
trouve être les femmes vivant en milieu rural où, elles ne disposent pas de terre.
L’élevage à petite échelle de la volaille (5 à 10 poulets) est caractérisé par une
faible production d’œuf estimée annuellement à environ 50 œufs/poule. La
consommation des œufs par habitant, conditionnée par cette production entre
autre, s’élève à 25/an. Une étude menée par LY et al. (1999) a mentionné des
revenus importants issus de la vente de la volaille en périphérie de Dakar tout
comme en milieu rural corrélé par la réduction ou l’augmentation du taux de
mortalité dans les exploitations. La marginalisation de la femme dans la société
s’ajoute aux précédents paramètres. Elle consiste à écarter les femmes des
activités à caractère économique en les privant du pouvoir de décision suite à
l’augmentation de l’effectif de la volaille (GUEYE, 2004).
1
Bangladeshi est devenu avec le temps un exemple à initier pour lutter contre la
pauvreté dans les pays en voie de développement (Malawi, Burkina Faso etc.) et
au sein de la FAO. En effet, au Sénégal aucune initiative n’a été mise en œuvre
dans ce domaine, ce qui justifie cette validation du modèle Bangladeshi en vue
de l’implanter. Ainsi, le projet initié a pour objectif général, promouvoir la
production d’œufs à petite échelle en vue de la réduction de la pauvreté. De
manière spécifique, déterminer des paramètres techniques en élevage à petite
échelle, évaluer la génération de revenus et la contribution à la sécurité
alimentaire.
2
PREMIERE PARTIE :
SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE
3
1-1-1-Définition
1-1-2-Importance
1-1-2-1-Importance nutritionnelle
Les estimations des effectifs du bétail en Afrique ont montré que celui de la
volaille est le plus élevé. En milieu rural, on trouve 80% des volailles et elles
contribuent de façon substantielle à la production annuelle d’œufs et de viande
(SONAIYA, 1997). La viande et les œufs de la volaille représentent un apport
important en protéines d’origine animale (TRAORE, 1985). Dans les pays à
faible revenu et déficitaires en produits vivriers (PFRDPV), les œufs et la viande
à l’échelle familiale contribuent de 20 à 30% à l’apport total en protéines
4
1-1-2-2-Importance socio-économique
D'une manière générale, la volaille en Afrique joue un rôle culturel et social non
négligeable (KOUZOUKENDE, 2000).
Le poulet est diversement utilisé en milieu rural. Une part importante des
poulets (plus de 50 %) est vendue et une autre part non négligeable estimée à
environ 30% de l'effectif des sujets est consommée lors des fêtes religieuses, des
cérémonies rituelles ou culturelles telles que le nouvel an musulman ou
Tamkharit, la Korité ou Aïd el fitre, les fêtes de Noël et de fin d'année, et lors
de circoncision, les naissances, les baptêmes, les mariages, etc. (SAVANE,
1996). Moins de 10% des effectifs sont utilisés pour des dons (partage aux
parents et amis comme cadeaux lors des visites et les fêtes).
5
1-2-RACES EXPLOITEES
La poule locale pèse à l’âge adulte autour de 1 kg chez la femelle et 1,5 kg chez
le mâle (LECLECQ, 1989). Elle est une bonne couveuse et une mère
remarquable car elle élève ses poussins pendant 4 à 6 semaines avant de les
abandonner et de se remettre à pondre (DJIRO, 1980).
6
Ces races de poule peuvent être regroupées selon leur utilité zootechnique
comme suit (BISIMWA, 2004) :
la poule 1,5 à 2,5 kg. Active (nerveuse), c’est la reine des pondeuses
industrielles. Rustique et précoce, elle pond des œufs à coquille blanche et a
complètement perdu l’instinct de couvaison. Exigeante dans son alimentation,
son seul défaut majeur est à la réforme d’avoir une chair de qualité médiocre,
sèche et filandreuse.
Ces races produisent à la fois un grand nombre d’œufs et une carcasse viandeuse
à la réforme. Dans cette catégorie, nous pouvons citer :
D’origine américaine, elle s’est très bien acclimatée aux régions tropicales. Son
plumage est roux (rouge foncé). La crête est droite et les oreillons rouges. Le
coq pèse 3 à 3,8 kg et la poule 2,5 à 3 kg. C’est une race rustique et docile,
bonne pondeuse d’œufs à coquille brune ayant une chair de bonne qualité
(BISIMWA, 2004).
Parmi les races exotiques, la Rhode Island Red (RIR) est celle qui s’est le plus
acclimatée en Afrique et constitue la race de choix pour améliorer la race locale
(BENGALY, 1997).
New Hampshire
8
Originaire de la Grande Bretagne, son plumage est blanc avec un camail bordé
de plumes vert- noirâtre. Chez le coq qui pèse 3 à 4 kg, les plumes de la queue
sont noires à la partie supérieure. La poule est bonne couveuse et bonne mère ;
elle pèse 2,5 à 3 kg. La chair est très fine (BISIMWA, 2004).
Wyandotte
Poule d’origine américaine créée vers la fin du XXe siècle (IEMVT, 1991), elle
a un plumage blanc ou argenté, le bec, les pattes et la chair sont jaunes. La crête
est triple et l’emplumage abondant. La poule pèse 2,5 à 3 kg. C’est une race
rustique, bonne pondeuse avec une chair de qualité moyenne.
Hubbard
Originaire de la Grande Bretagne, la Hubbard associe les lignées Classic mâle et
femelle mondialement réputées pour leur facilité de management, leurs
performances reproductrices, et leur remarquable capacité à s’adapter tant aux
zones tropicales qu’a celles les plus tempérées et à des conditions très variées
d’élevage. Sa croissance rapide (poids corporel à 64 semaines compris entre 3
600 - 3 800 g) permet, d’optimiser le résultat économique du producteur. En
climat chaud, il est reconnu pour sa capacité à conserver son appétit et donc ses
qualités de croissance rapide, même avec des aliments à faible densité
(HUBBARDBREEDERS, 2010).
Plymouth Rock
Race de création américaine à pattes jaunes et crête triple, au plumage rayé gris
et blanc donnant un aspect zébré bleuté. Excellente pondeuse, elle est aussi une
race amélioratrice pour la chair en raison de sa bonne conformation et de la
9
Cornish
Sélectionnée en Angleterre dans la région de la Cornouaille à partir de
croisements entre combattants anglais et indiens, cette race a vite perdu son rôle
de sportif pour les sélectionneurs de chair en raison de son excellente
conformation (développement puissant de sa musculature) en particulier la
variété blanche américaine. En revanche, l’aptitude à la ponte est extrêmement
réduite (IEMVT, 1991).
Bleu Hollande
Originaire du nord des Pays-Bas, c’est une volaille issue de croisements de types
fermiers lourds et légers. A l’origine, elle était élevée et sélectionnée comme
poulet de chair. Le coq pèse 3,5 à 4 kg et la poule, 2,7 à 3,2 kg. Race lourde et
volumineuse, elle est recherchée et conservée pour ses qualités de chair et de
ponte (PAGESPERSO-ORANGE, 2010).
10
l’entrée en ponte est de 120 jours (17 semaines) soit 3 et 7 semaines de moins
respectivement que les valeurs notées par KASSAMBARA (1989) et (SMITH,
1990) en élevage intensif. Au Benin par exemple, BIDOSSESSI (1990) note une
entrée en ponte tardive avec une maturité sexuelle variant entre 7 et 9 mois contre
5,5 à 6 mois chez les poules importées.
Production d’œufs
11
Au Nigeria, les éleveurs ont révélé que les maladies les plus couramment
rencontrées dans les élevages sont la pseudo peste aviaire (61%), les maladies
respiratoires (14%), la variole aviaire (7%), la pullorose/diarrhée (7%) et le
choléra (4%), résultats ultérieurement confirmés par les analyses de laboratoire
(ATTEH, 1989). Ces maladies font partie de ce que l’on appelle la pathologie
traditionnelle par opposition à la pathologie nouvelle, résultant de l’importation
12
1-4-METHODES DE L’ELEVAGE
De nos jours, l’aviculture familiale est scindée en deux grands groupes à savoir
l’aviculture traditionnelle ou villageoise et l’aviculture rurale améliorée ou semi-
intensif.
-le système extensif en liberté : les oiseaux ne sont pas confinés et peuvent
divaguer à la recherche de nourriture sur de larges étendues. Des abris
élémentaires peuvent être installés, utilisés ou non.
13
-le système extensif en basse-cour : les volailles sont logées pendant la nuit et
libres de picorer pendant la journée, un supplément de grain leur est distribué.
Ces systèmes se chevauchent fréquemment. Le système en liberté est
quelquefois accompagné de supplémentation alimentaire et la basse-cour par un
logement de nuit (BRANCKAERT et GUEYE, 1999).
1-3 - - - - 99 15,6
1-4-1-1-habitat
En milieu rural, la conduite de la volaille en liberté représente souvent un
problème. En effet, il n’y a pratiquement pas d’habitat approprié pouvant assurer
14
Ces locaux, souvent exigus abritent les oiseaux de tous âges à l’exception des
poules couveuses qui se réfugient généralement dans un endroit plus calme
(cuisine collective ou case d’habitation) (NDELEDJE, 2000).
1-4-1-2-Matériel d’élevage
Les abreuvoirs et mangeoires, lorsqu’ils existent, sont conçus en matériaux
divers sans aucune norme technique. Ainsi, peut-on rencontrer de vieux
ustensiles de cuisine (morceaux de calebasses, assiettes etc.), de petites auges de
cuisines en bois ou en terre cuite. L’usage de boites métalliques rouillées est
courante (DIOP, 1982). Cependant les oiseaux reçoivent rarement l’eau et les
aliments dans ces mangeoires et abreuvoirs.
1-4-1-3-Alimentation
Dans les systèmes extensifs, l’alimentation est sommaire et peu suivie, aucun
système rationnel n’est pratiqué. La volaille divague au voisinage des
habitations ou aux abords des champs, des greniers à la recherche de nourriture.
Même si dans beaucoup de ménages les restes de repas sont destinés aux
volailles, elles dépensent beaucoup de temps à gratter le sol afin de déterrer les
éléments enfouis (MOURAD et al., 1997 ; NASER et al., 1982).
En hivernage, les volailles peuvent compléter leur ration avec de la verdure, des
insectes, des vers de terre, etc. (NDELEDJE, 2000). En saison sèche par contre,
les apports alimentaires sont généralement insuffisants au-delà des simples
besoins d’entretien du troupeau. Les ressources résiduelles picorables devront
être complétées par des apports minéraux, vitaminiques, protéiques et
15
16
menée par SALL (1990) et confirmée par BULGDEN et al. (1992) au Sénégal
a montré que l’amélioration des conditions d’élevage des poulets locaux
améliore leur productivité. L’aviculteur bénéficie d’une source de revenu
comparativement importante en milieu rural, et fournit de la viande de volailles
sur les marchés pour le pays (ITAVI, 2003). Cet élevage est caractérisé par un
minimum de technicité avec l’utilisation rationnelle de moyens et équipements
pour les volailles (poulaillers de type amélioré, mangeoires, abreuvoirs,
pondoirs, etc.). Une prophylaxie sanitaire est couramment pratiquée dans ce
système. Une fois malade, la volaille est traitée avec des médicaments soit
traditionnels à base de diverses plantes (LOBI, 1984 ; IYAWA, 1988) soit
modernes.
17
Ainsi, toute cette production de viande de volaille est commercialisée sur les
marchés urbains par le biais de grossistes qui assurent la collecte chez les
producteurs et ce dans le cas de la filière moderne. La volaille est aussi
commercialisée sur les marchés ruraux, lorsqu’il s’agit de la filière
traditionnelle, soit par le producteur lui-même ou par l’intermédiaire des bana-
banas (les revendeurs informels).
• Un circuit court, qui est caractérisé par l’absence d’intermédiaire entre les
producteurs et les consommateurs. C’est un circuit direct, dans lequel les
producteurs sont souvent installés à proximité immédiate des habitants qui
viennent directement acheter à la ferme ;
18
De tous ces circuits, le circuit long est le plus courant. Les agents intermédiaires
dans le commerce des œufs sont nombreux. L’agent essentiel est le « bana-
bana ». Il achète et revend les produits sans pour autant les transformer. Il existe
différents types de « bana-bana » selon la fonction exercée. Le grossiste
détaillant appelé « bana-bana permanent » est l’agent principal. Il passe dans les
élevages pour acheter des œufs et joue le rôle de collecteur pour ensuite répartir
les produits auprès d’autres commerçants de proximité et des consommateurs
dans les marchés ou dans la rue.
Les œufs ramassés chaque jour sont mis dans des alvéoles de 30 œufs. Ils sont
vendus soit sur place, soit convoyés dans les centres urbains, Dakar en
particulier. Selon BANKOLE (2001), 30,7% des fermes vendent leurs œufs
uniquement sur place. Les grossistes viennent s’approvisionner directement dans
ces élevages. 11,5% des fermiers écoulent une partie des œufs sur place et le
reste est convoyé. En effet, certains grossistes, surtout les femmes, passent dans
les élevages pour chercher les premiers œufs. Ces œufs du début de ponte sont
des œufs de petit calibre et seraient plus rentables à la vente que les œufs de
calibre normal. 57,8% des fermiers envoient directement des œufs dans des
centres urbains soit à des grossistes, soit à des clients (hôtels, restaurant,…). Ces
œufs sont convoyés 1 à 3 fois par semaine à l’occasion de la visite du
propriétaire (BANKOLE, 2001).
Les éleveurs ont reconnu avoir plus de problèmes à écouler les poules reformées
que les œufs, raison pour laquelle certains ne réforment qu’en période de fête.
En effet, la vente de poules réformées dans certains cas s’étend sur plus d’un
mois. Dans tous les élevages, les poules sont vendues sur pied et dans la
majorité des cas (95%) sur place. Les grossistes et les détaillants viennent
chercher les poules réformées pour les revendre dans des centres urbains. La
commercialisation des œufs de consommation est caractérisée aussi par le mode
de présentation des œufs et les critères de qualité au marché.
20
21
Région
22
Les principaux pays producteurs d’œufs sont le Nigeria (435 000 tonnes),
l’Afrique du Sud (318 000 tonnes), l’Egypte (177 000 tonnes), l’Ethiopie
(75 000 tonnes) et Tanzanie (58 000 tonnes). A noter que les six premiers pays
producteurs d’œufs de consommation sont aussi les premiers producteurs de
viande de volaille.
23
2-3-3-Production d’ovoproduits
La production mondiale d’ovoproduits est difficile à estimer. Toutefois elle se
situerait autour de 10 % de la production totale d’œufs, soit 4 à 5 millions de
tonnes équivalent d’œuf en coquille. En Europe, la production totale
d’ovoproduits est estimée entre 800 000 et 1000 000 tonne-équivalent d’œuf en
coquille. La transformation d’œufs-coquille en ovoproduits suppose
l’acquisition et la maîtrise de technique de ponte, en même temps les
infrastructures conséquentes. C’est la raison pour laquelle on trouve parmi les
principaux pays producteurs d’ovoproduits des pays développés. Elle devait
continuer à croitre à un rythme supérieur à celui de la production globale d’œufs
(MAGDELAINE, 2004).
Les échanges internationaux portent sur environ 17 milliards d’unités par an soit
moins de 1 % de la production mondiale. L’essentiel des échanges se fait entre
pays de l’Union Européenne et porte sur 12 milliards d’unités, soit 65 à 70 %
des volumes échangés dans le monde. Les volumes globaux échangés évoluent
peu, mais la structure de ces échanges se modifie. Ainsi, les échanges d’œufs en
poudre se développent plus rapidement que ceux d’œufs liquides et d’œufs en
coquille (MAGDELAINE, 2004).
24
25
26
I-LA PAUVRETE
Le concept de pauvreté est donc une notion très complexe et qui varie selon les
critères que l’on prend en compte. En tenant compte des critères économiques,
et ceux prenant en compte l’indicateur de développement humain du Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; la banque Mondiale, dans
son rapport sur le développement dans le monde (BANQUE MONDIALE,
1990), s’appuyant sur le critère du revenu, définit comme pauvre celui qui vit
avec moins de 370 dollars / an.
Au niveau d’un pays, le seuil de pauvreté est évalué à partir du revenu médian
d’une population, et un pays pauvre est celui dont le PIB n’excède pas 500
dollars / habitant / an, (FAYE, 2001).
27
Tableau V : Produit Intérieur Brut (PIB) par tête d’habitant en dollars ($) US
dans quelques pays africains en 2001.
29
Madagascar 1993-1994 77,0 47,0 70,0 1993 60,2 24,5 88,8 51,3
Niger 1989-1993 66,0 52,0 63,0 1995 61,4 33,9 85,3 54,8
Nigeria 1992-1993 36,4 30,4 34,1 1997 70,2 34,9 90,8 59,0
Togo 1987-1989 32
30
1- 2-IMPACT DE LA PAUVRETE
1-2-1- Impacts socio-économiques
La pauvreté en Afrique a des racines profondes. Son élimination, qui bien sûr est
l’objectif ultime, sera extrêmement difficile. Entre-temps, la persistance d’une
pauvreté généralisée pourrait avoir des conséquences économiques et sociales
graves.
Dans de nombreux pays africains, le risque de troubles sociaux est exacerbé par
le degré élevé et croissant d’inégalité. Avec l’amélioration des systèmes de
communications, les pauvres sont de plus en plus conscients que l’écart de
revenu, déjà important, qui les sépare des riches continue de se creuser, ce qui
ne peut qu’être source de mécontentement.
31
Au Sénégal, le statut épidémiologique est plus ou moins bien connu chez les
enfants (DIOUF et al., 2000). D’après la quatrième Enquête Démographique
et de Santé (EDSIV, 2005), 16% des enfants souffrent de retard de croissance
dont 5% sévèrement affectés (contre 22% en 1992/93 dont 8% souffrent de
sévère rabougrissement). D’après l’Institut des Nations Unies pour l’Enfance
32
(UNICEF, 2005), le taux de mortalité infantile est estimé à 136 pour 1000.
Même si le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans se situe encore à
un niveau relativement important, l’amélioration des conditions sanitaires a
néanmoins contribué à tirer vers le haut les chances de survie des tout petits.
Les femmes, qu’elles vivent en zone urbaine ou en milieu rural, sont reconnues
comme constituant un groupe important parmi les pauvres du fait des
discriminations dont elles continuent de faire l’objet.
2-1-1-Situation de la femme
2-1-1-1-Activités de la femme
33
Agriculture
Elevage Ménage
- cuisine
- nettoyage de la concession
Pêche -Aquaculture
- Illettrée
- Parle seulement les langues locales Enfant
- Ne sait pas écrire
- Ne possède pas de formation
en gestion
Figure 2 : Les activités et les taches majeures de la femme dans les zones dans
les PFRDPV
Source : GUEYE (2003)
En outre, les hommes et les enfants sont responsables dans une large mesure de
la construction des poulaillers (GUEYE, 2003).
2-1-1-3-Modèle de possession
Les femmes sont les principales propriétaires de la volaille dans les PFRDPV.
Des études effectuées à Angonia et Tsangano au Mozambique révèlent que, ce
sont surtout les poules et les canards qui sont gérés par les femmes (tableau XII).
35
Canards 3 19 14 12 17 13
Pigeons 1 6 15 16 19 15
Les femmes détiennent plus de 70% des poules dans les zones rurales sub-
sahariennes, alors qu’historiquement les pigeons appartiennent aux enfants. Il
faut noter que la propriété de la volaille connaît certaines variations à l’intérieur
et entre les pays, de même elle est affectée par d’autres facteurs comme les
désastres climatiques, les guerres civiles, les instabilités politiques et
économiques (GUEYE, 2003).
36
Participation des femmes (x)
Y=f (1/x)
Système en
liberté
Système de
basse‐cour
Système
Niveau d’intensification (x)
38 $US par an, ce qui représente 29% de leurs revenus annuels (CHITUKURO
et FOSTER, 1997 ; GUEYE, 2003). Elle est une activité viable et représente
une source de revenus très prometteuse pour les ménages. La contribution de
l’aviculture familiale aux revenus des ménages dans divers PFRDPV est
présentée dans le tableau VIII.
Poules+ Etat Bauchi, Nigeria (94) 9,5% du revenu mensuel généré KHUSI et al.
canards+dindes par tous les autres animaux (1998)
domestiques
Poules+ République Dominicaine 12,9% (pour les poules) et 1,0 RAUEN et al.
canards+dindes (137) % (pour les canards) des (1989)
revenus du ménage générés par
la production animale
Toutes les espèces de Kalimantan Est, Indonésie 53,3% du revenu total du RAMM et al.
volailles (139) ménage (1984)
38
Des enquêtes conduites en milieu rural au Botswana ont montré que 44% de
l’argent issu de la vente des poules et des œufs sont utilisés pour nourrir la
famille. Cet argent sert aussi au paiement des frais scolaires et à l’achat de
matériels scolaires (stylos, crayons, cahiers, livres) des enfants. De même, cet
argent permet à la femme d’acquérir de nouveaux oiseaux, de contribuer aux
funérailles et de cotiser à l’église (MOREKI et al., 2001).
La somme générée par la vente des volailles et de leurs produits peut aussi
couvrir les services et les autres obligations sociales. Une étude en Indonésie a
montré que l’élevage en liberté de 10 poules fournit au ménage 25% des
dépenses mensuelles, mais seulement après le contrôle de la Maladie de
Newcastle (MOERAD, 1987).
39
Toutes les espèces de Kalimatan Est, Nourriture (67.0) frais RAMM et al. (1984)
volailles Indonésie (94) scolaires (11,7), frais
de maison (6,4),
autres (14,9)
40
DEUXIEME PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE
41
1-1-LIEU D’ETUDE
La zone des Niayes du Sénégal est située à l’ouest de la route Dakar-Saint-Louis
et longe ainsi la grande côte atlantique. Le long de cette côte, s’étalent de
nombreuses dunes de sables entre lesquelles se trouvent des bas-fonds argileux.
Les eaux de pluies persistent dans ces bas-fonds une grande partie de l’année
sous forme de marigots qui se collectent en lacs (en particulier lacs Retba,
Mbaouane, Tanma, Mboro…). L’irrigation naturelle de ces bas-fonds argileux
est à l’origine d’une végétation luxuriante composée de palmiers à huile tandis
que la végétation environnante est celle d’une savane arbustive de type nord
soudanien. C’est cette entité, marigots à végétation dense de palmiers à huile,
qui est désignée par le mot wolof Niayes (GUEYE, 2010).
42
La région des niayes bénéficie d’un microclimat assez particulier par rapport
aux autres parties du pays qui s’intègrent dans les mêmes domaines climatiques
qu’elle. Elle est caractérisée par des températures modérées influencées par la
circulation des alizés maritimes soufflés par les courants froids des Açores. La
température mensuelle moyenne la plus chaude oscille autour de 27,5°C à Dakar
et de 28,1°C à Saint-Louis et survient en juillet et août. De novembre et à
février, la température maximale est inférieure à 28°C et la température
minimale est inférieure à 18°C sur la quasi-totalité de la grande côte.
44
45
Ainsi, Diender qui est entièrement située dans la zone des Niayes est plus
privilégiée que sa voisine, celle de Keur Moussa, essentiellement constituée de
steppes arides avec des sols rocailleux. Comme l’affirment souvent les femmes
de cette communauté rurale : « nos sœurs de Diender sont plus nanties que nous,
elles ont de l’eau pour cultiver et même pour celles qui ne cultivent pas, elles ont
des légumes à vendre alors que la grande majorité d’entre nous a des difficultés
pour trouver de l’eau à boire, la nature les a vraiment gâtées » (GUEYE, 2010).
C’est dans ce milieu physique que ce projet financé par le F.N.R.A.A. a mené
des actions de lutte contre la pauvreté visant à générer un revenu aux femmes à
travers l’amélioration de la productivité en aviculture. Le choix de ces
communautés rurales est justifié par l’existence d’un environnement technique
approprié (fait de renforcement de capacité et de transfert de technologie) mis en
place par un projet précédemment financé par la coopération sénégalo-suisse
(TRAORE, 2005 ; SEYE, 2007).
1-2-PERIODE D’ETUDE
Cette expérimentation s’est déroulée sur une période de 11 mois allant de juillet
2009 à mai 2010.
2- MATERIEL
21MATERIEL ANIMAL
Au total, quarante huit (48) poulettes de dix huit semaines (prête à ponte) ont été
utilisées. Cet effectif est composé uniquement de poules de race exotique à
46
Chacune des femmes possèdent un poulailler qui a été réfectionné pour obtenir
un poulailler de type amélioré (figure 5). Ce poulailler est construit en béton,
possède sur une des faces latérales une porte et une large fenêtre grillagée
permettant le passage de l’air. Ce sont des poulaillers de 4 m2 de surface pour
une hauteur de 2 m.
MATERIEL D’ELEVAGE
de 2 bassines (pondoirs),
2-3-ALIMENTS UTILISES
Durant toute la période expérimentale, les aliments en provenance de la firme
NMA ont été utilisés pour l’alimentation des poules. Pour la distribution
alimentaire, chaque poule a bénéficié de cent dix (110) gramme (g) d’aliment
par jour. La quantité d’aliment par poule et par jour a donc été scindée en deux à
savoir cinquante cinq (55) grammes le matin et cinquante cinq (55) grammes le
soir. Pour faciliter la distribution des aliments, des unités des mesures ont été
mises à la disposition des femmes.
48
3-METHODES
Des sessions de formation ont été également organisées à l’endroit des cinq
bénéficiaires. Les enseignements ont été assurés par l’équipe de zootechnie
dirigée par le professeur MISSOHOU (figure 6) au niveau de la maison
communautaire de Keur Moussa dans un premier temps puis au domicile de
chaque éleveuse retenue. Les modules dispensés ont porté sur la tenue d’un
élevage familial, notamment l’entretien de l’habitat et la distribution de
l’alimentation. Cette formation s’est déroulée avant la distribution des poulettes
et s’est poursuivie tout au long de l’essai.
49
Le poulailler de chaque éleveuse a fait l’objet d’un vide sanitaire de trois (3)
semaines avant l’arrivée des poulettes. Il a consisté à vider le poulailler de tout
matériel mobile, puis à procéder à un trempage et au lavage avec un détergent
puis rinçage à grande eau, suivi de la désinfection avec de l’eau de javel suivi de
la chaux vive (figure 7). Il faut préciser que les mangeoires, les abreuvoirs et les
pondoirs (bassines) ont été préalablement désinfectés à l’eau de javel et mis dans
le poulailler.
50
Transport
Un contrôle surplace a été effectué pour tester l’état de santé des poulettes, leur
résistance et leur poids moyen. Aucune anomalie n’a été identifiée lors de ce
contrôle. Ainsi, elles ont été élevées au sein de l’EISMV jusqu’à l’âge d’entrée
en ponte (18 semaines). Les poulettes prêtes à la ponte ont été transportées de
l’EISMV dans des cages en plastiques à l’aide d’une voiture jusqu’aux cinq
différents poulaillers.
51
Diender Arame 10
52
53
Des fiches de suivi ont été confectionnées pour enregistrer les différents
paramètres à savoir les paramètres zootechniques, sanitaires, alimentaires et
économiques. Dans ces fiches, sont enregistrés le nombre d’œufs pondus par
jour, le nombre d’œufs vendus, le nombre d’œufs cassés, les œufs consommés,
le prix de vente des œufs, les dépenses effectuées (aliments, alvéoles,
médicaments) et aussi les cas de maladie ou de mortalité.
Cette phase de collecte des données s’est déroulée durant toute la durée de
l’essai. Les fiches se récupéraient chaque mois et on remettait à l’éleveuse celle
du mois prochain. Pour éviter la rupture des fiches.
3-3-PARAMETRES ETUDIES
3-3-1- Paramètres zootechniques
Dans le cadre de cette étude, différents paramètres zootechniques ont été étudiés
chez les poulettes.
A l’achat des poulettes, elles ont systématiquement été examinées pour identifier
celles qui sont en ponte. La technique utilisée est celle décrite par BRES et al.
(1973) et SMITH (1997) et qui se base sur l’appréciation de la largeur et de la
profondeur de l’abdomen en se servant des doigts de la main. Chez une poule en
ponte, la largeur de l’abdomen c'est-à-dire l’espace situé entre les extrémités
postérieures des deux os du pubis, doit pouvoir loger les trois doigts de la main
54
Chez une bonne pondeuse, après la ponte du premier œuf, la largeur doit être
égale à au moins deux doigts et la profondeur à au moins trois doigts, le pubis
doit être souple.
3-3-1-2-Taux de ponte
55
principalement en énergie, se traduit par une prise de poids excessive avec peu
d'effet sur le pic de ponte.
Taux de mortalité
Le taux de mortalité est le nombre de décès sur une période rapporté au nombre
d'animaux en début de période. Elle se distingue de la morbidité : nombre de
malades sur une période rapporté à la population. Durant toute la période de
l’expérience, tous les cas de mortalité ont été enregistrés dans nos fiches de
collecte par les éleveuses.
Les paramètres économiques pris en compte au cours du suivi sont les suivants :
les facteurs de variation du coût de la production, les marges économiques (la
marge brute qui correspond aux ventes et la marge nette qui correspond au
bénéfice ou à la perte) et le coût d’opportunité relatif à l’autoconsommation.
56
3-3-3-2-Marges économiques
La marge brute est le revenu brut issu de la vente des œufs, ce qui a constituée la
principale activité génératrice de revenu pendant le suivi. Le prix de vente
unitaire des œufs était de 60 F CFA l’unité, soit 1 800 F CFA le prix d’un
plateau de 30 œufs.
La marge nette correspond au profit réalisé sur la vente des œufs pendant
l’exploitation et des poules reformées en fin d’exercice. Les poules reformées
ont été vendues au prix de 1 200 F CFA par poule.
Toutes les consommations d’œufs par les éleveuses ont été enregistrées pendant
l’expérience. Ces données permettront d’apprécier le niveau de couverture
alimentaire en matière d’œufs. Les œufs sont une source alimentaire précieuse,
car ils sont notamment riches en protéines hautement digestibles.
Les fiches ont été dépouillées et les informations qu’elles contiennent ont été
codifiées et saisies sous le logiciel Excel pour une analyse statistique.
57
1- RESULTATS
1-1-1-Taux de ponte
La production moyenne d’œufs est de sept (7) par jour chez chacune des
éleveuses. Le nombre d’œuf pondu par poule et par mois varie de 19 à 25 œufs
avec une moyenne de 21 œufs par poule et par mois, soit 252 œufs/poule/an.
58
Les phases ascendantes et pics de ponte des différentes éleveuses sont variables.
Ainsi, l’éleveuse 1 et 3 ont connu leurs phases ascendantes de juillet à
novembre, soit un pic de ponte respectif de 90 % et de 78 % après 5 mois de
ponte. Alors que l’éleveuse 2 a connu sa phase ascendante de juillet à
septembre, soit un pic de ponte de 82 % après 3 mois de ponte. Cependant, les
éleveuses 4 et 5 ont connu leurs phases ascendantes de juillet à Août, soit un pic
de ponte respectif de 85 % et 84 % après 2 mois de ponte.
L’éleveuse 1 a donc le meilleur pic de ponte (90 %), mais celui-ci est survenu 5
mois après l’entrée en ponte.
Phase descendante
59
Le tableau XII présente les taux de mortalité pour chaque éleveuse. Des
mortalités allant de 10 % à 40 % ont été enregistrées chez quatre éleveuses
exceptée une, l’éleveuse 3.
60
Aïssatou (Elev 2) 10 4 40 %
Maïmouna (Elev 3) 10 0 0%
Arame (Elev 4) 10 1 10 %
61
Eleveuse 1
Eleveuse 2
62
Eleveuse 3
Eleveuse 4
63
Eleveuse 5
Le revenu généré par la vente des œufs est estimé en moyenne à 102 895 F CFA
par éleveuse pendant la période de suivi, soit 9 355 F CFA en moyenne par
mois.
La majorité des œufs produits ont été vendus. Les pertes enregistrées durant le
suivi, se composent des œufs cassés par les poules ou lors du ramassage et les
œufs consommés. Ces pertes sont non négligeables et estimées en moyenne à
150,8 œufs perdus par éleveuse pendant toute la période de production.
64
Marge nette
Les marges nettes enregistrées sont très hétérogènes. Elles varient de – 2 745 F
CFA à 66 815 F CFA avec une moyenne de 35 733 F CFA, soit 3 250 F CFA
par mois. Le meilleur bénéfice provient de l’éleveuse 2 avec un gain de 66 815 F
CFA, soit 6 075 F CFA par mois, tandis que l’éleveuse 5 enregistre une perte de
2 745 F CFA.
65
1-3-3-Autoconsommation
Au cours des onze mois de suivi, l’autoconsommation et les ventes ont constitué
les principales raisons de sorties des œufs.
Les plus grandes autoconsommations ont été enregistrées par les éleveuses 4 et 5
respectivement avec 201 et 114 œufs consommés contrairement à l’éleveuse 3
qui n’a consommée que 30 œufs pendant 11 mois.
Au cours de cette période, en moyenne 91,8 œufs par ménage ont été
consommés et qui correspond à un coût d’opportunité de 5 148 F CFA.
66
2-DISCUSSION
Dans notre étude, les éleveurs de volailles sont essentiellement des femmes (100
%). Différents auteurs ont également montré que les femmes prennent une part
importante dans la détention de volaille locale. C’est le cas de LY et al. (1999)
au Sénégal, de ATTEH, (1989) au Nigeria et KATULE, (1989) en Tanzanie
qui ont rapporté une part importante du cheptel aviaire (84 %, 86 % et 74 %
respectivement) aux mains de femmes.
Dans la présente étude, la forte présence des femmes, pourrait avoir été
accentuée par le FNRAA dont les actions ont souvent pour cible, les femmes.
2-4-PARAMETRES ZOOTECHNIQUES
L’âge d’entrée en ponte des poules et celle de la maturité sexuelle sont très
variables. Dans le cadre de notre étude, les poules ont entamées la ponte à 18
semaines d’âge. Ces résultats sont relativement proches de ceux d’étude du
Ministère Français de la Coopération et du Développement (1992) au Mali
qui a révélé que l’âge à l’entrée en ponte est de 120 jours (17 semaines) soit 3 et
7 semaines de moins respectivement que les valeurs notées par KASSAMBARA
(1989) et SMITH (1990) en élevage intensif. Cependant, les résultats de diverses
études conduites en Afrique de l’Ouest et au Soudan ont montré qu’il se situe
entre 22 à 36 semaines d’âge (WILSON, 1979 ; KASSAMBARA, 1989 ;
SALL, 1990 ; Ministère Français de la Coopération et du Développement,
1991 ; BULDGEN et al., 1992 ; KATULE, 1992 ; HORST, 1997). Au Benin
par exemple, BIDOSSESSI (1990) note une entrée en ponte tardive avec une
maturité sexuelle variant entre 7 et 9 mois contre 5,5 à 6 mois chez les poules
importées.
67
Les éleveuses ont obtenue leurs pics de ponte à des intervalles très variables.
Cependant, 4 à 8 semaines après l’entrée en ponte les éleveuses 4 et 5 ont un pic
de ponte ce qui est en accord avec les travaux de SMITH (1992). Ainsi le
meilleur pic de ponte de 90 % obtenu par l’éleveuse 1 est survenu 5 mois après
l’entrée en ponte. Egalement, les éleveuses 2 et 3 ont enregistré des pics tardifs
qui pourraient s’expliquer par un non respect du rationnement au début de
l’entrée en ponte.
La chute de ponte voire l’arrêt connu par l’éleveuse 3 pourrait se justifier par des
problèmes pathologiques notamment une carence en minéraux, car
l’administration de carbonate de sodium a permis la relance de la ponte après 2
semaines.
68
2-5-ASPECT SANITAIRE
Une alimentation bien rationnée provenant de la firme NMA a été distribué aux
poules durant la période expérimentale. Cette pratique se rapproche des résultats
de NDELEDJE, (2000), qui rappelons-le, a travaillé dans les élevages encadrés
mais en désaccord avec les résultats de TALAKI, (2000), LY et al., (1999) et
de BULDGEN et al., (1992). S’il est possible d’y entrevoir un effet bénéfique
du projet, les quantités d’aliments distribuées (110 grammes par jours scindé en
deux distributions) sont suffisantes pour les poules pondeuses de races
exotiques.
69
Les résultats montrent que l’alimentation est un facteur important qui influence
le coût de production. C’est donc un facteur à maitriser tant sur le plan
quantitatif que qualitatif pour réussir son élevage. Les forts coûts alimentaires
des éleveuses 1 et 5 seraient dû à un gaspillage de l’aliment soit par les poules
ou par les éleveuses elles mêmes.
Le faible taux d’adoption des poulaillers améliorés pourrait être dû à son coût
élevé (50000F CFA) (MISSOHOU et GUEYE, 2004). Par ailleurs, l’impact de
ce type d’infrastructure sur la productivité des volailles et, par voie de
conséquence, sur les revenus des éleveuses mérite d’être mieux connu.
2-6-2-Marges économiques
2-6-3-Autoconsommation
71
l’aviculture, les éleveuses parviennent à fertiliser les sols avec les fientes de
leurs cultures dans les clôtures.
72
CONCLUSION GENERALE
Réalisée de juillet 2009 à mai 2010, notre étude a porté sur quarante-huit (48)
poulettes prêtes à la ponte de souche Hy-line reparties juste après l’entrée en
ponte (4 mois et demi) en cinq lots et distribuées à cinq (5) éleveuses. Ainsi, les
éleveuses 2, 3 et 4 ont bénéficié de 10 poulettes chacune et les éleveuses 1 et 5
ont bénéficié de 9 poulettes chacune. Ces éleveuses possèdent toutes des
poulaillers de type amélioré de 4 m2 et un matériel d’élevage bien adapté.
Les résultats montrent aussi que la consommation des produits avicoles (œufs)
par les ménages reste importante car environ 100 œufs en 11 mois sont
consommés, soit 2 à 3 œufs par semaines ce qui correspond à un apport
protéique non négligeable. En plus de cette consommation hebdomadaire d’œufs
au profit des ménages, les éleveuses ont pu avoir en moyenne 35 733 F CFA
pour 11 mois, soit 3 250 F CFA par mois. Ce revenu bien qu’étant faible, reste
74
Au total, ces résultats révèlent que l’aviculture familiale est une source protéique
pour les ménages et représente un moyen efficace de lutte contre la pauvreté
dans les zones rurales. La population cible étant constituée de femmes dans les
programmes qui visent l’amélioration de ce secteur, il est évident que les
revenus tirés de cette activité reviennent intégralement dans les besoins les plus
primaires des ménages. Ainsi, on assiste à une amélioration de la nourriture et
de la sécurité alimentaire.
75
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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ANNEXES
92
Noms…………………………………………………………………………………………….
Localité………………………………………………………………………………………….
Quartier :
…………………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………..
Activité………………………………………………………………………………………….
Effectif de poulets……………………………………………………………………………...
Nombre coqs améliorés………………………………………………………………………...
Nombre de poules race locale………………………………………………………………….
Type de poulaillers
Absent………………………………………………………………………………………….
Traditionnel ……………………………………………………………………………………
Amélioré………………………………………………………………………………………..
Complémentation
Abs……………… Céréales…………………. Aliment volailles………………………….
93
94
consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on
peut faire ;
96
VU VU
LE DIRECTEUR LE PROFESSEUR RESPONSABLE
DE L’ECOLE INTER-ETATS DE L’ECOLE INTER-ETATS DES
DES SCIENCES ET MEDECINE SCIENCES ET MEDECINE
VETERINAIRES DE DAKAR VETERINAIRES DE DAKAR
VU
LE DOYEN
DE LA FACULTE DE MEDECINE LE PRESIDENT
ET DE PHARMACIE DU JURY
DE L’UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
DE DAKAR
VU ET PERMIS D’IMPRIMER______________
DAKAR, LE_______________________________
97