Chap 5 Dessalement

DCP - Ressources Humaines
Institut Algérien du Pétrole

Sommaire
 Chapitre I: Différents réseaux d’utilités
 Chapitre II: Généralités sur l’eau
 Chapitre III: La chimie des eaux
 Chapitre IV: Traitement des eaux de process
 Chapitre V: Techniques de dessalement
 Chapitre VI: Traitement des eaux résiduaires

Chapitre V: Dessalement
Introduction
Selon l’UNESCO, environ 40 % de la population mondiale connait un
stress hydrique et l’évolution démographique va porter ce chiffre à 47 % en
2030. Pourtant les mers et océans couvrent ¾ de la planète et 80 % de la
population mondiale habite à moins de 80 km d’une côte. Le dessalement
de l’eau de mer est donc une des possibilités permettant l’alimentation en
eau douce.
Les premières installations sont apparues dans les années 1980 avec une
croissance significative à partir des années 2000.

Introduction
C’est quoi le dessalement?
Le dessalement consiste à séparer l'eau et les sels à partir d'une eau
brute, qui peut être de l'eau de mer ou une eau saumâtre. La salinité de
l'eau de mer n'est pas constante.
En méditerranée elle varie de 36 à 39 g/l, dans la mer rouge : 45 g/l et 7g/l
dans la mer Baltique.

Schéma général d’une installation de dessalement
La composition chimique de l’eau de mer
Le dessalement
Plusieurs méthodes physiques permettent l’obtention de l’eau douce à
partir de l’eau de mer. Celles qui ont eu un grand succès à nos jours sont
la distillation et l’osmose inverse. Ces deux techniques sont implémentées
à l’échelle industrielle pour des grandes capacités de production. Les
autres techniques telles que la congélation, l’électrodialyse sont en cours
de développement et ne peuvent être adaptées que pour des installations
de faible capacité.
Le dessalement
Le dessalement
Résultats d’analyses avant et après OS/NF

comparativement au critères de l’eau potable
Limite de potabilité en terme de salinité totale: < 500 mg/l (OMS)

Le dessalement
Les procédés qui utilisent les propriétés de semi-perméabilité de certains

membranes : perméable à l’eau et à certains solutés, mais imperméables à
d’autres, ainsi qu’à toute particule. On trouve:
 La microfiltration
 L’ultrafiltration
 Nanofiltration
 L’osmose inverse.
Ces procédés utilisent des membranes dans les diamètres des pores
diminuent progressivement, quand on passe de la microfiltration à
l’ultrafiltration, puis à la nanofiltration et à l’osmose inverse.
Le dessalement
Positionnement des procédés de filtration en fonction du diamètre de pores

Le dessalement
Chaque fournisseur de membrane définit une durée de vie de ses produits sous
réserve que l’eau d’alimentation reste conforme a ses préconisations. Pour
conserver l’efficacité et la durée de vie d’une installation de dessalement avec des
procédés à membranes, un prétraitement de l’eau est nécessaire. Il permettra
d’éviter ou de minimiser l’encrassement biologique, l’entartrage et l’obstruction
des membranes.
La contamination des membranes entraîne une utilisation d'énergie plus élevée,
une fréquence de nettoyage plus élevée et une durée de vie plus courte de la
membrane.
Le type de prétraitement nécessaire dépend de la qualité de l’eau utilisée:
- Origine de l’eau d’alimentation
- Composition
- Fonction de l’eau
Prétraitement de l’eau d’alimentation
Les objectifs du prétraitement de l’eau d’alimentation:
 Eviter l’encrassement biologique:
Des la prise d’eau , il faut éviter tout développement biologique par injection
de chlore ou l’eau de javel. Cependant les membranes ne supportent pas la
mise en contacte avec le chlore, sa réduction sera donc immédiatement
réaliser en amont de l’osmose inverse.

 Eviter les particules en suspension:
L’accumulation des matières en suspensions et colloïdales a la surface de la
membrane provoque une baisse continue des performances (débit, salinité).
Cela peut aboutir a un colmatage irréversible de la membrane. C’est le
deuxième objectif du prétraitement (réduire autant que possible le pouvoir
colmatant de l’eau).
Pour l’évaluer, la mesure des matières en suspension n’est pas un

indicateur suffisant.
Une méthode empirique a donc été mise en point. Son mode opératoire
est simple, et son principe consiste à mesurer le temps de passage d’un
volume d’eau connu à travers une membrane filtrante de porosité calibrée
à 0,45 µm. Plus le temps de passage est court, plus le pouvoir colmatant
de l’eau est faible. Une formule converti ce temps en un indice: Silt Density
Index ou SDI (indice de colmatage).
Valeur requise pour l’osmose d’eau de mer : SDI<5.
Cette valeur correspond à une eau parfaitement limpide résultat d’une
filtration très fine.
 Eviter la précipitation des sels:
Une autre cause de colmatage est la précipitation des sels. Les sels de
calcium peu soluble sont les premiers en cause. Cela mène a prévoir
l’injection d’un inhibiteur d’entartrage tel que l’hexamétaphosphate de
sodium ou des polymères.

Techniques de dessalement
La microfiltration
La microfiltration peut être définie comme un procédé de
séparation solide-liquide qui met en œuvre des membranes dont
les diamètres de pores sont compris entre 0,1 et 10 μm. Il permet
donc la rétention des particules en suspension, des bactéries et
des colloïdes et de certains ions après la fixation de ces derniers
sur des plus grosses particules.

L’ultrafiltration
L’ultrafiltration utilise des membranes microporeuses dont les diamètres de
pores sont compris entre 1 et 100 nm. L’UF permet la rétention de
molécules de masses molaires élevées telles que des polymères,
protéines ou colloïdes. La différence entre la microfiltration et l’ultrafiltration
est que: l‘ultrafiltration fonctionne en phase liquide homogène et la
microfiltration ayant pour objectif la séparation solide-liquide.
La nanofiltration
Ce domaine de filtration permet de retenir des sels ionisés multivalents et
des composés organiques non-ionisés de masses molaires supérieures à
environ 300 g/mol. Il est généralement considéré que les membranes de NF
retiennent des composés de taille minimale allant de 0,5 à 8 nm. Cette
technique peut être perçu comme une filtration membranaire de type osmose
inverse et de piètre qualité.
Les résultats classique d’une nanofiltration sont: une élimination de 50% des
ions NaCl et 90% pour les ions CaSO4.

Osmose inverse
Le procédé de l’osmose inverse est basé sur la propriété des membranes
semi-perméables de laisser passer l’eau tout en arrêtant les sels dissous.
La figure ci-dessous met en évidence se phénomène: une membranes
semi-perméable divise un récipient en deux compartiments. Dans le
premier compartiment on verse de l’eau pure, dans le deuxième de l’eau
de mer. Les niveaux sont identiques dans les deux compartiments au
début de l’expérience.
Osmose inverse
On observera alors que l’eau circule du compartiment 1 vers le 2 ème (du
moins concentrer vers le plus concentrer). A l’équilibre, il en résulte une
différence de niveau entre les deux compartiments, qui met en évidence la
pression osmotique de l’eau de mer.
Osmose inverse
Si maintenant on applique au-dessus de la solution saline une pression
supérieure à sa pression osmotique, on observerait la circulation de l’eau
en sens inverse, on pourrait même concentrer la solution 2 au delà de sa
concentration initiale et obtenir une quantité d’eau douce dans le
compartiment 1, supérieure à celle au début de l’expérience.

Osmose inverse
Ce phénomène a reçu le nom d’osmose inverse. La pression osmotique est
donnée par la relation:
P*V= n* R* T donc : P= i* C* R* T
Exemple:
Avec l’eau de mer à 35 g/l à 20°C : i= 2 (Cl et Na), M(NaCl)=58,5 g/mol
P = 2 * (35/58,5) * 0,082 * 293 = 28,7 bars.

Osmose inverse
Principe:
Une pression, qui peut atteindre 100 bars selon la salinité de l’eau à traiter,
est appliquée à l’eau qui, au contact de la membrane semi-perméable, se
sépare en deux courants:
- le perméat (eau épurée) qui passe à travers la membrane
- le concentrât: qui s’écoule à l’égout en entrainant l’ensemble des sels et

matières retenus.
Les membranes
Structure de la membrane
Trois types de structures sont définies : symétriques, asymétriques ou composites.
Les deux premières sont élaborées à partir d’un même matériau, alors que la
dernière est composée d’un assemblage de matériaux.
Les matériaux utilisés sont de nature organique (polymères) ou minérale
(céramiques...).
Types de membranes
1. Membranes symétriques
Les membranes symétriques sont composées d’un même matériau ayant une
porosité sensiblement uniforme dans toute l’épaisseur. Elles peuvent être denses
(absence de pores) ou poreuses.
Membrane poreuse Membrane dense non poreuse

2. Membranes asymétriques ou anisotropes

Les membranes asymétriques ont une porosité variable dans l’épaisseur de la
membrane. On distingue deux parties : la peau et la sous-couche poreuse.
La peau est la partie sélective de la membrane. Elle possède la porosité la plus
faible et les pores les plus petits. Son épaisseur est très faible de l’ordre de 1 µm ou
moins. Cette faible épaisseur permet d’associer une haute sélectivité à une haute
perméabilité. Les performances en filtration de la membrane ne dépendent donc que
des performances de la peau. La peau sera donc mise directement en contact avec
le fluide à filtrer.
Membrane asymétrique
La sous-couche poreuse forme la plus grande partie de la membrane. Elle possède

une porosité souvent très importante (60 à 80 %), associée à des pores de grandes
dimensions (à l’échelle du micromètre). Elle n’offre pas de sélectivité et n’influe pas
sur la perméabilité. Son rôle est d’assurer la résistance mécanique de la
membrane.
Membrane asymétrique
Les membranes
3. Membranes composites
Les membranes composites sont constituées d’un assemblage de deux ou
plusieurs couches de matériaux de différentes porosités et de différentes
compositions chimiques. Elles ont été développées afin d’augmenter la
perméabilité des membranes en diminuant l’épaisseur de la couche active
sélective. Des épaisseurs de l’ordre de 10 à 100 nm sont utilisées. Les autres
couches ont une porosité croissante et permettent de garantir la tenue mécanique
de la couche active. Les membranes composites sont essentiellement des
membranes de nanofiltration ou d’osmose inverse.
Coupe effectuée sur une membrane au microscope électronique

Une membrane est caractérisée par:
- Sa sélectivité (taux de rétention NaCl par exemple)
- Sa perméabilité
- Sa résistance au pH, à la température, au chlore.

Osmose inverse
Pour être mises en œuvre, les membranes doivent être monter dans des
supports appelés modules. Un module peut contenir plusieurs membranes.
Les modules sont disposés en racks. Un rack contient généralement une
centaine de modules. Une enceinte résistant à la pression est toujours
nécessaire. On trouve trois principaux types :
Module spiral,
Module tubulaire,
Module à fibres creuses.
Les modules
90 % des membranes installées dans le monde sont organiques. Dans le
traitement des eaux, l’intégralité des membranes utilisées est d’origine
organique, majoritairement sous forme fibres creuses et spirales.
Les membranes d’UF, NF, OI sont des membranes organiques,
majoritairement spirales, tandis que les membranes de MF sont souvent
des membranes céramiques tubulaires.

• Module spirale: une membrane plane est enroulée autour d'un tube creux
collecteur de perméat.
Dans cette figure les membranes sont

enroulées sur un tube central destiné à
collecter le perméat. La solution à traiter
circule parallèlement au tube central dans
les espaces ménagés entre les deux
faces actives des membranes par des
espaceurs. Le perméat est collecté dans
un matériau poreux au travers duquel il
est ramené vers le tube central.
• Module spirale:
L’eau à traiter entre à une extrémité du rouleau et passe axialement à travers la
membrane. Le perméat est récupéré dans le tube collecteur.
Caractéristique d’un Module standard:
Vu en coupe d’un
module spirale
• Module spirale:
Structure interne d’une membrane à spirale
1. Entrée d’eau
2. Sortie de concentrât 7. Joint d’étanchéité entre module et enveloppe
3. Sortie de perméat 8. Perforations collectant le perméat
4. Sens d’écoulement de l’eau brut 9. Espacer
5. Sens d’écoulement du perméat 10. Membrane
6. Matériau de protection 11. Collecteur de perméat
Structure interne d’une membrane à spirale

• Module tubulaire:
Les membranes sont placées à l'intérieur d'un tube, fait avec un type spécial de
matériau. Ce matériau est la couche support de la membrane. L'attachement de la
membrane à la couche support est assez faible. Les membranes tubulaires ont un
diamètres d'environ 5 à 15 mm. Du fait de la taille de la surface de la membrane,
l'obstruction de la membrane est peu probable. Un inconvénient des membranes
tubulaires est une densité du conditionnement faible et par conséquent un prix par
module élevé.
• Module à fibres creuses: l’ultrafiltration est assurée par des membranes à fibres
creuses de très petit diamètre, soit environ 1 mm.
Un module renferme des milliers de fibres creuses qui ensemble constituent un
faisceau.
1 mm
L’eau entre par le bas du module, puis elle remonte le long de la surface
extérieure de la membrane, la traverse, et l’eau filtrée est évacuée de
l’intérieur des membranes par le haut. L’eau est donc filtrée en passant de
l’extérieur vers l’intérieur des membranes.
La circulation des fluides est assurée par la pression différentielle entre
l’extérieur (haute pression) et l’intérieur (basse pression) des membranes.
Comparaison des modules d’osmose inverse
Module Tubulaire Spirale Fibre creuse
Surface de la
300 1000 15000
membrane m2/m3
Débit l/h/m2 30 30 3
Capacité de
9 30 45
production m3/m3
Prétraitement simple moyen Élevé
Colmatage faible moyen Elevé

Schéma global de l'usine de traitement utilisant la

nanofiltration
Montage de module en parallèle Montage de module en série
EC: eau concentrée (concentrât) ; EO: eau osmosée (perméat).

Pour obtenir une eau de haute qualité, des montages en séries à 2 étages ou
plus sont mis en œuvre.
Schéma de montage de la nanofiltration

Schéma de principe d’une chaine de filtration sur membrane
Lavage des membranes

Quel que soit le soin apporté au prétraitement, le lavage périodique des
membranes est indispensable. Il y a différentes méthodes pour nettoyer les
membranes, tels qu'un rinçage "vers l'avant", un rinçage "vers l'arrière" et un
rinçage à l'air. Le matériau à enlever peut être:
- Carbonate de calcium, dépôts organique, métaux
- Biofilms (développement de micro-organismes dans la membrane)

-Lorsqu'un rinçage vers lavant (forward flush) est effectué, les membranes
sont rincées avec l’eau d’alimentation ou le perméat, l'eau circulant dans le
même sens que lors de la filtration. On utilise un débit plus rapide que lors
de la phase de production, il y a de ce fait des turbulences, les particules qui
sont absorbées sur la membranes sont libérées et rejetées. Les particules
qui sont absorbées dans les pores de la membranes ne sont pas éliminées,
seul un rinçage "vers l'arrière" permet de les éliminer.

-Un rinçage vers l’arrière (backward flush) s'effectue dans le sens inverse
du procédé de filtration. Le perméat est envoyé sous pression du côté de
perméat, on utilise un débit deux fois supérieur à celui utilisé lors de la
filtration. Si ce rinçage ne suffit pas il faut alors effectuer un nettoyage avec
des produits chimiques.
- Lors d'un procédé de nettoyage chimique, les membranes sont trempées

dans une solution d'eau de javel, de peroxyde d'hydrogène ou d'acide
chlorhydrique. Les membranes sont trempées d'abord dans la solution
pendant quelques minutes, ensuite on effectue un rinçage (vers l'avant ou
vers l'arrière) ce qui permet de rincer les contaminants.
- Une nouvelle méthode de nettoyage est le rinçage à l’air (rinçage

air/eau) (air flush). Il s'agit d'un rinçage "vers l'avant" durant lequel de l'air
est injecté dans le tuyau. Le fait d'utiliser de l'air (alors que la vitesse de l'eau
reste la même) crée un système de nettoyage beaucoup plus turbulent.
Technologies concurrentes
L’électrodialyse
Le terme « électrodialyse » désigne le transfert d’ions à travers
des membranes sous l’effet d’un champ électrique.
Le procédé de traitement des eaux par électrodialyse est une
technique qui permet d'éliminer la salinité contenue dans l'eau au
même titre que la déminéralisation totale sur résines, l'osmose
inverse, etc.
L’électrodialyse
Principe:
Un électrodialyseur se compose d'un assemblage de membranes
imperméables à l'eau mais perméables alternativement et en exclusivité soit
aux cations, soit aux anions. L'eau saline est projetée dans les différents
compartiments. Le passage du courant amené par deux électrodes
terminales provoque la migration des ions positifs vers la cathode, des ions
négatifs vers l'anode au travers des membranes accouplées, de sorte qu'un
compartiment sur deux de la série est le siège d'une déminéralisation, et le
suivant d'une concentration de saumure.
L’électrodialyse
A1 et A2: membranes anioniques qui sont traversées seulement par les anions
contenus dans l'eau. C1 et C2: membranes cationiques qui sont traversées seulement
par les cations contenus dans l'eau.
Saumure ou Concentrât : c'est une eau plus chargée ioniquement que l'eau brute à
traiter, car elle a récupéré les anions et cations extraits de l'eau brute.
Cathode Anode
L’électrodialyse
Les membranes peuvent être à base de matières très variées,
feuilles de PVC, par exemple, pour les anioniques et de polyéthylène
pour les cationiques, voire en polystyrène et autres polymères de
synthèse avec appropriation complexe.

L’électrodialyse
Schéma d'un poste d'électrodialyse à plusieurs étages

Avantages et inconvenants de l’électrodialyse
Avantages de l’électrodialyse
Avantages et inconvenants de l’électrodialyse
Inconvénients de l’électrodialyse
Distillation
Distillation
La distillation est l'évaporation et la condensation de l'eau pour la purifier.
Il s'agit de chauffer l'eau de mer pour en vaporiser. La vapeur ainsi produite
ne contient pas de sels, il suffit alors de condenser cette vapeur pour
obtenir de l'eau douce liquide.
L'inconvénient majeur des procédés de distillation est leur consommation

énergétique importante liée à la chaleur de vaporisation de l'eau. Afin de
réduire la consommation d'énergie des procédés industriels, des procédés
qui permettent de réutiliser l'énergie libérée lors de la condensation ont été
mis au point. On trouve:
- Le procédé de distillation à détentes étagées (Multi-Stage Flash
distillation MSF),
- Le procédé de distillation à multiples effets (Multi-Effect distillation
MED)
- La distillation par thermocompression.
Prétraitement
un prétraitement de l’eau est nécessaire avant la distillation. Il permettra
d’éviter ou de minimiser l’encrassement biologique et l’entartrage, aussi de
protéger les équipements.
Le traitement en amont de la distillation comprend trois étapes:
La chloration
Des la prise d’eau de mer, il faut bloqué la prolifération des organismes
vivants.
La filtration
La filtration de l’eau de mer est prévu pour protéger les pompes et assurer
le bon fonctionnement des pulvérisateurs.
Prétraitement
Antitartre
L’eau de mer contient des ions calcium et des ions bicarbonates. La
concentration de ces ions à l’état dissous est régie par des réactions
d’équilibre chimique. Par le jeu combiné de l’augmentation de la température
et du CO2 dissous, la distillation favorise la précipitation du carbonate de
calcium, qui se dépose sur les paroi des échangeurs et réduit de ce fait la
vitesse de transfert de chaleur . Cela nécessite des prévention et d’entretient
tel que l’injection d’un inhibiteur d’entartrage (polyphosphate) ou l’acide
sulfurique pour neutraliser les bicarbonates dissous dans l’eau et lavage des
surfaces par une solution d’acide faible.
Distillation à simple effet

Distillation à simple effet
Ce procédé est mis en œuvre depuis longtemps sur les navires, ou les
moteurs Diesel émettent une quantité significative de chaleur récupérable.
Son principe est simple: il reproduit le cycle naturel de l’eau. Dans une
enceinte un serpentin de réchauffage porte à ébullition l’eau de mer. La
vapeur produite se condense au contacte d’un deuxième serpentin
alimenté par de l’eau de mer froide. Un groupe d’électropompe soutire l’eau
condensée, un deuxième soutire l’eau de mer concentrée ou saumure.

Schéma de principe d’un système d’évaporateur multiples effets

Distillation à multiples effets
Principe
Dans le procédé multiple effet l'eau saline à évaporer est projetée en pluie
sur les parois extérieures des tubes d'un faisceau horizontal, tandis que la
vapeur de chauffe circule à l'intérieur de ces tubes et s'y condense.
La vapeur produite à l'extérieur du faisceau passe dans le second effet à
l'intérieur des tubes, et la saumure sortant du premier effet est conduite vers
le second effet et ainsi de suite pour les différents effets.
La vapeur produite dans le dernier effet vient se condenser au travers des
tubes d'un condenseur terminal constituant la source froide de l'installation.
Distillation par détentes successives (multiflash:MSF)

L'installation se compose d'une batterie d'évaporateurs ou bouilleurs

similaires adjacents qui comportent eau brute, eau saline chaude ou
saumure. D'une chambre à l'autre la température et la pression de l'eau
s'abaissent du fait de l'évaporation. La pression est maintenue
artificiellement par des éjecteurs à une valeur dégressive d'un étage au
suivant.
Principe:
L’eau saline préchauffée est introduite dans une enceinte (ou étage) où
règne une pression réduite. Il en résulte une vaporisation instantanée par
détente appelée Flash. Une fraction de l'eau s'évapore puis va se
condenser sur les tubes condenseurs placés en haut de l'enceinte, et l'eau
liquide est recueillie dans des réceptacles en dessous des tubes. La
vaporisation de l'eau est ainsi réalisée par détentes successives dans une
série d'étages où règnent des pressions de plus en plus réduites. On
remarque lors du phénomène de flash que des gouttelettes d'eau salée
peuvent être entraînées avec la vapeur, elles sont séparées grâce à un
dévésiculeur constitué par une sorte de grillage qui limite le passage des
gouttelettes qui retombent alors au fond de l'enceinte.
Unité de production d’eau distillée ( raff Arzew)
Comparaison des procédés MSF et Multiples effets
La distillation par thermocompression

La distillation par thermocompression
Principe:
Dans ce procédé, l'eau saline à traiter est introduite au fond d'une chambre
thermiquement isolée et s'y trouve portée à ébullition. La vapeur produite
est aspirée par un compresseur qui fait augmenter la température et la
pression. Cette vapeur se condense ensuite du fait de son écoulement à
travers un échangeur tubulaire (condenseur-évaporateur) immergé dans la
même eau saline à la partie inférieure de la chambre.
C'est de cette condensation que résulte la mise en ébullition de l'eau brute.
Dessalement - Usine de dessalement Al- Khobar II (Arabie saoudite)
Autres méthodes : Distillation solaire, Dessalement par

congélation
 Distillation solaire
Ce procédé consiste à chauffer de l’eau directement par le rayonnement

solaire dans une enceinte fermée recouverte de vitrage. L’énergie solaire
traverse le toit transparent et se trouve absorbée par le fond noir de
l’appareil et par l’eau. Cette énergie captée provoque l’évaporation de l’eau.
Schéma de principe d’une distillation solaire
Vitrage
Distillation solaire
Distillateur de forme conique "Water Pyramid" d'une surface de 600 m² peut
produire quotidiennement 1250 litres d'eau distillée.
Distillation solaire incliné à cascade Alimentation
Des expériences ont montrées qu’on améliorait

Verrière
sensiblement le rendement en diminuant la
distance entre la verrière et la surface de la
lame d’eau. Une alimentation en eau salée
permet de remplir le premier bac, dont le trop lame d’eau
plein se déverse dans le second et ainsi de
suite jusqu’au trop plein final. Chaque bac a un
Bac de rétention
fond noir pour permettre l’échauffement de la
lame d’eau correspondante.
Distillation solaire incliné à mèches

Un autre système où l’eau salée circule
naturellement dans une "mèche". Un petit
réservoir d’eau salée est situé au sommet
et alimenté par un tuyau. La partie haute Verrière
d’une mèche ou textile absorbant de
couleur noire trempé dans le réservoir
d’eau, ce qui permet à l’eau salée de
monter par capillarité jusqu’au sommet du
bord du réservoir , puis de redescendre par
gravité le long de la mèche.
Distillation solaire à multiples effets

Distillation solaire à multiples effets

 Dessalement par congélation

C’est un autre procédé de dessalement qui se base sur la différence entre
les points de congélation de l’eau douce et de l’eau salée.
Par refroidissement d'une solution salée jusqu'au point de congélation, il se
produit une cristallisation de l'eau pure, tandis que la solution restante de
saumure concentrée peut être séparée de la glace produite. Il suffit de
provoquer ensuite la fusion des cristaux de glace pour obtenir de l'eau
douce.
La mise en pratique de ce phénomène naturel de production de glace
exploité dans les régions polaires depuis des temps immémoriaux implique
donc au stade industriel trois opérations successives: la congélation de
l'eau salée, puis le lavage des cristaux et enfin on les fait fondre pour
obtenir de l'eau douce.
L’osmose inverse ou distillation
Les usine de dessalement actuellement en service font appel à deux

grandes familles de procédés:
-Les procédés par évaporation (essentiellement distillation flash et
distillation à multiple effet).
-Les procédés de séparation par membranes (essentiellement l’osmose
inverse).
Les eaux traitées sont soit des eaux de mer (salinité comprise entre 30 et 50
g/l), soit des eaux saumâtre souterraines ou de surface (salinité comprise
entre 1 et 10 g/l).
Pour les eaux saumâtres, l’osmose inverse est le procédé généralement
retenu, alors que pour les eaux de mer ce sont d’abord la nature et le cout
de l’énergie disponible qui oriente le choix vers une technologie plutôt
vers une autre: la distillation utilise principalement de l’énergie thermique et
les membranes une énergie électrique.
Avantages de la distillation:
- Des performances et des couts indépendant de la salinité.
- Un prétraitement simple: dégrillage et une chloration sont généralement
suffisant.
- Une très faible salinité de l’eau produite (5 à 30 mg/l voire moins).
Avantages de l’osmose inverse:
- Une faible consommation énergétique: environ 3 à 4 kWh/m3 pour une
eau de mer de 38 g/l à comparer aux valeur d’environ 200 à 300 MJ
thermiques/m3 et 2,5 à 5 KWh électriques/m3
- Un cout d’investissement plus faible d’environ 20%.
- Une gamme étendue de capacités de quelques litres par jour pour des
équipements à des installations de plus de 100 000 m3/jour.
Effet de taille sur le couts des traitements
- L’effet de taille étant moins important pour les techniques à membranes, le choix
des techniques à membranes est justifié pour les petites installations.
Coûts énergétiques des procédés de dessalement
Capacité de dessalement
Un marché à très forte croissance concentré dans certaines zones géographiques
Dessalement en méditerranée
Le dessalement en méditerranée (larecherche.fr, 2008)

Evolution du marché de dessalement dans le monde
Répartition des couts pour une usine de dessalement par osmose
inverse
Pièces de rechange
Investissement
Employés
Membrane
Electricité Consommables
Le dessalement en Algérie
Stations de dessalement en Algérie

Wilaya d'Alger :
Station de dessalement d’El Hamma: : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Boumerdès:
Station de dessalement de Djinet : 100 000 m3/jour d’eau potable.
Wilaya de Tipaza:
Station de dessalement de Oued Sebt : 100 000 m3/jour d’eau potable
Station de dessalement de Douaouda:120 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Béjaia:
Station de dessalement de Béjaïa : 100 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Chlef:
Station de dessalement de Ténès : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Tizi Ouzou:

Station de dessalement de Tigzirt : 2 500 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Jijel:
Station de dessalement de Jijel : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Skikda:
Station de dessalement de Skikda : 100 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya d'Annaba:
Station de dessalement d'Annaba : 50 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya d'El Tarf:
Station de dessalement d'El Tarf : 50 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Aïn Témouchent:
Station de dessalement de Béni Saf : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Tlemcen:
Station de dessalement de Souk Tléta : 200 000 m3/jour d’eau potable.
Station de dessalement de Honaïne : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya de Mostaganem:
Station de dessalement de Mostaganem : 200 000 m3/jour d’eau potable
Wilaya d'Oran:
Station de dessalement d'Arzew : 90 000 m3/jour d’eau potable
Station de dessalement de Bousfer : 5 500 m3/jour d’eau potable
Station de dessalement de Aïn Turck : 5 000 m3/jour d’eau potable
Station de dessalement de Mactaâ : 500 000 m3/jour d’eau potable.

Chap 5 Dessalement

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Chap 5 Dessalement

Transféré par

Informations du document

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Chap 5 Dessalement

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

DCP - Ressources Humaines

Institut Algérien du Pétrole

 Chapitre I: Différents réseaux d’utilités

 Chapitre II: Généralités sur l’eau

 Chapitre III: La chimie des eaux

 Chapitre IV: Traitement des eaux de process

 Chapitre V: Techniques de dessalement

 Chapitre VI: Traitement des eaux résiduaires

Selon l’UNESCO, environ 40 % de la population mondiale connait un

stress hydrique et l’évolution démographique va porter ce chiffre à 47 % en

2030. Pourtant les mers et océans couvrent ¾ de la planète et 80 % de la

population mondiale habite à moins de 80 km d’une côte. Le dessalement

de l’eau de mer est donc une des possibilités permettant l’alimentation en

croissance significative à partir des années 2000.

C’est quoi le dessalement?

Le dessalement consiste à séparer l'eau et les sels à partir d'une eau

l'eau de mer n'est pas constante.

En méditerranée elle varie de 36 à 39 g/l, dans la mer rouge : 45 g/l et 7g/l

dans la mer Baltique.

Plusieurs méthodes physiques permettent l’obtention de l’eau douce à

la distillation et l’osmose inverse. Ces deux techniques sont implémentées

à l’échelle industrielle pour des grandes capacités de production. Les

autres techniques telles que la congélation, l’électrodialyse sont en cours

de développement et ne peuvent être adaptées que pour des installations

Résultats d’analyses avant et après OS/NF

Limite de potabilité en terme de salinité totale: < 500 mg/l (OMS)

Les procédés qui utilisent les propriétés de semi-perméabilité de certains

Positionnement des procédés de filtration en fonction du diamètre de pores

Prétraitement de l’eau d’alimentation

Les objectifs du prétraitement de l’eau d’alimentation:

 Eviter l’encrassement biologique:

de chlore ou l’eau de javel. Cependant les membranes ne supportent pas la

mise en contacte avec le chlore, sa réduction sera donc immédiatement

réaliser en amont de l’osmose inverse.

Prétraitement de l’eau d’alimentation

 Eviter les particules en suspension:

L’accumulation des matières en suspensions et colloïdales a la surface de la

membrane provoque une baisse continue des performances (débit, salinité).

Cela peut aboutir a un colmatage irréversible de la membrane. C’est le

deuxième objectif du prétraitement (réduire autant que possible le pouvoir

Pour l’évaluer, la mesure des matières en suspension n’est pas un

Prétraitement de l’eau d’alimentation

 Eviter la précipitation des sels:

l’injection d’un inhibiteur d’entartrage tel que l’hexamétaphosphate de

sodium ou des polymères.

La microfiltration peut être définie comme un procédé de

séparation solide-liquide qui met en œuvre des membranes dont

les diamètres de pores sont compris entre 0,1 et 10 μm. Il permet

donc la rétention des particules en suspension, des bactéries et

des colloïdes et de certains ions après la fixation de ces derniers

sur des plus grosses particules.

des composés organiques non-ionisés de masses molaires supérieures à

environ 300 g/mol. Il est généralement considéré que les membranes de NF

retiennent des composés de taille minimale allant de 0,5 à 8 nm. Cette

inverse et de piètre qualité.

ions NaCl et 90% pour les ions CaSO4.

supérieure à sa pression osmotique, on observerait la circulation de l’eau

en sens inverse, on pourrait même concentrer la solution 2 au delà de sa

concentration initiale et obtenir une quantité d’eau douce dans le

compartiment 1, supérieure à celle au début de l’expérience.