Titre 1 Chapitre 3

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Chapitre 3 

: La consécration de la protection du droit d’auteur


→ Le contenu / La teneur de la protection
→ Les sanctions légales aux atteintes aux droits d’auteur
La propriété littéraire et artistique ou le droit d’auteur correspond à l’ensemble
de droits moraux et patrimoniaux dont jouit le titulaire d’une œuvre littéraire,
artistique ou scientifique. C’est le droit exclusif qui permet à l’auteur ou ses
ayants cause (héritiers, acquéreur, sociétés de production) d’exploiter ou
d’autoriser autrui à exploiter son œuvre ce qui implique qu’ aucune personne
n’a le droit de communiquer ou publier ou produire une œuvre appartenant à un
tiers sous forme ou dans des circonstances qui portent atteinte aux droits
patrimoniaux et moraux de l’auteur ou en dehors de son autorisation.

→ Les prérogatives  morales sont liées à la personnalité de l’auteur et lui


confère le droit d’en revendiquer la paternité : droit à l’attribution, de s’opposer
à la divulgation de son œuvre sans son consentement, d’en demander le retrait
et plus généralement le droit au respect de son œuvre.

→Les prérogatives patrimoniales sont en revanche  liées à l’œuvre elle-même


et permettent à l’auteur de décider des conditions de son exploitation et de
percevoir une rémunération en contrepartie tout au long de la durée de la
protection légale.

La loi protège, en fait, les créateurs en leur accordant des droits ou prérogatives
morales et patrimoniales dont l’exercice et l’exploitation sont explicitement
réglementés et encadrés. Cette protection se matérialise en pratique par la
règlementation des sanctions juridiques aussi bien civiles que pénales à
l’encontre de toute atteinte à ces droits et prérogatives.

Partant de ce constat, nous étudierons en premier lieu la teneur/ le contenu de


cette protection des droits de la propriété littéraire et artistique (Section 1) pour
voir en second lieu les sanctions aux atteintes du droit d’auteur (Section 2).

Cette démarche nous permettra de démontrer l’étendue de la protection légale


du droit d’auteur aussi bien au niveau national qu’international.

Section 1-La teneur de la protection des droits d’auteur

Article 8 nouveau de la loi de 1994 «L’auteur jouit de droits moraux et patrimoniaux


sur son œuvre ».
Ce texte reconnait à l’auteur (sous section 2) une dualité de droits au titre de son
droit d’auteur (sous section 1).

Sous section 1 : Les droits de l’auteur

La loi reconnait à l’auteur deux types de droits fondamentaux sur son œuvre
qui doivent être protégés : un droit moral (1) et des droits patrimoniaux ou
pécuniaires (2).

1-La protection du droit moral de l’auteur.

Le droit moral étant lié à la personnalité de l’auteur, il est conçu comme un


facteur essentiel de «  l’individualisation » de la création et une arme efficace
dans la défense du statut de l’auteur, de l’intégrité de son œuvre, du respect de
son nom et de sa qualité. Certains auteurs le qualifient d’un garde fou de toute
exploitation mercantile de l’oeuvre.

La loi a règlementé le droit moral de l’auteur dans les articles 8 et 9 à travers


ses composantes (A) et ses principales caractéristiques (B).

A : Les composantes du droit moral de l’auteur

La lecture de l’article 9 de la loi de 2009 modifiant et complétant la loi du 24


février 1994 nous permet de constater que l’auteur jouit de quatre prérogatives
de droits moraux qui sont le droit de divulgation (A.1) le droit à l’attribution
(A.2), le droit au respect de l’œuvre (A.3) et le droit de la retirer de la circulation
auprès du public : droit de repentir (A.4).

A.1 : Le droit de divulgation

Le droit de divulgation est défini comme étant la volonté de l’auteur à porter


son œuvre à la connaissance du public. Une fois cette volonté exprimée,
l’auteur va faire naître tous ses droits sur l’œuvre et les faire entrer dans le
champ culturel. Ce choix est protégé comme une prérogative discrétionnaire de
l’auteur. Ceci implique que seul l’auteur a le droit de présenter son œuvre au
public par tous moyens et procédés. C’est lui qui décide de divulguer ou non
son œuvre et d’en choisir le mode et le moment. Cette prérogative morale est
de nature à empêcher la destination commerciale de l’œuvre dès lors que celle-
ci n’était pas prévue par contrat ou est contraire à sa volonté.

La décision de divulgation qui constitue un droit exclusif de l’auteur représente


en fait la condition de la naissance des droits patrimoniaux. En effet, en décidant
de procéder à la diffusion de son œuvre, celle-ci devient «  un bien et donne
prise à des droits et obligations de caractère pécuniaire ce qui oblige, en
principe, tout exploitant à obtenir le consentement de l’auteur pour déterminer
les conditions d’exploitation de l’œuvre ».

cf. relativement à cette prérogative : Cassation civile 29 novembre 2005« Il


appartient à l’auteur seul de divulguer son œuvre et de déterminer les conditions
dans lesquelles, la divulgation doit s’exercer ; la propriété incorporelle de
l’œuvre étant indépendante de la propriété de l’objet matériel qui en est le
support, la remise de l’objet à un tiers n’implique pas la divulgation de
l’œuvre ».

A.2 : Le droit à l’attribution (‫ لنفسه‬B‫) حق المؤلف في نسبة المصنف‬

En disposant que « Les droits moraux de l’auteur comprennent le droit de


mettre son œuvre à la disposition du public et revendiquer sa paternité en
utilisant son nom ou un pseudonyme ou de garder l’anonymat. Le nom de
l’auteur doit être indiqué, de manière conforme aux bons usages, chaque fois
que l’œuvre est communiquée au public et sur tout exemplaire reproduisant le
contenu de l’œuvre chaque fois qu’elle est présentée au public » ; l’article 9 de
la loi définit implicitement le droit à l’attribution ou de paternité comme étant le
synonyme du droit au nom. Cette prérogative morale correspond en fait au droit
de l’auteur de mentionner son nom c'est-à-dire d’être identifié et de revendiquer
la filiation de son œuvre : droit d'être identifié en qualité d'auteur de l'oeuvre. 

Sur le plan pratique, le droit à l’attribution suppose l’indication du nom de


l’auteur sur chaque exemplaire de l’œuvre, sur les documents publicitaires de
l’œuvre et enfin sur les citations qui doivent « être accompagnées de la mention
de la source et du nom de l’auteur, si ce nom figure dans la source » aux termes
de l’article 11 alinéa 2 de la loi du 24 février 1994.

Certes, le plus souvent l’auteur utilise son propre nom lors de la première
révélation de son œuvre au public. Seulement, la loi accorde aux auteurs la
possibilité d’user un pseudonyme ou même de garder l’anonymat. Dans de telles
hypothèses, l’auteur sera représenté par l’éditeur et le mandataire qu’il choisit.

L’auteur pourra cependant révéler son identité à tout moment et ainsi mettre fin
à l’anonymat. En revanche, toute révélation du nom sans autorisation de l’auteur
constitue une atteinte au droit de l’auteur et une violation de la vie privée.

NB : Pourquoi utiliser des pseudos ?

Les auteurs utilisent des pseudonymes depuis toujours, bien souvent pour garder
un certain anonymat et préserver le secret sur leur identité, ou simplement car
ils trouvent que leur pseudonyme est plus vendeur que leur nom réel. Le
pseudonyme libère les auteurs du devoir de réserve et de sérieux,  les rendant
libres de s’exprimer comme ils le souhaitent sur les sujets qu’ils désirent. Dans
tous les cas, l’emploi d’un pseudonyme est rarement anodin (insignifiant ou sans
raison).

Quelques exemples à titre indicatif des auteurs et acteurs connus

*Robinson Crusoe
En 1719,  Daniel Defoe  publie Robinson Crusoe sous le pseudonyme Robinson
Crusoe pour échapper à la justice de l’époque qui jugeait ses écrits trop
provocateurs.

*Voltaire
François-Marie Arouet, « Voltaire » choisit d’écrire sous un faux nom pour
échapper à son passé, notamment à sa famille mais aussi au gouvernement qu’il
critiquait souvent.
*Agatha Christie → Agatha Mary Clarissa Miller,
-*Stendhal → Henri Beyle «  Le Rouge et le Noir ».

A.3 : Le droit au respect de l’œuvre

Prévu par le dernier alinéa du 1er paragraphe de l’article 9 de la loi, ce droit


implique la prérogative reconnue à l’auteur de s’opposer à toute mutilation
c'est-à-dire suppression, altération d’une partie, ajout, déformation et d’une
manière générale toute modification de son œuvre, telle qu’il l’a crée et voulu,
sans son consentement et son autorisation d’une part et à toute atteinte
préjudiciable à son honneur ou réputation d’autre part.

On en déduit que cette composante des droits moraux correspond en réalité au


droit de l’auteur au respect de l’intégrité de son œuvre. Une fois publiée,
l’œuvre devra rester telle qu’elle a été réalisée par son auteur.

L’œuvre, étant le reflet de la personnalité de son auteur, il est évident qu’il soit
la seule personne autorisée à la modifier. Le titulaire du droit moral est en effet
le seul maitre de son exercice.

A.4 : Le droit de retrait

Conçu comme un corolaire au droit de divulgation, ce droit consiste en la


prérogative reconnue à l’auteur de revenir sur sa décision de divulgation de son
oeuvre au public et sur un engagement conclu afin de récupérer l'intégralité de
son œuvre et ce, soit, pour la retirer de l'exploitation (retrait) soit pour la
modifier (repentir).
Ce droit dont on entend un peu moins parler en pratique permet ainsi à l’auteur
de retirer du circuit commercial une œuvre déjà divulguée mais en contrepartie
de l’indemnisation de son ayant droit / le cessionnaire des préjudices que ce
retrait lui a fait subir.

Notons enfin que le droit de retrait et de repentir de l'auteur ne doit pas être
exercé à des fins économiques ou de vengeance.

Les tribunaux exercent à ce niveau un contrôle relativement à l’exercice de ce


droit et ce afin d’éviter qu’il y ait un abus de droit de la part de l’auteur et un
détournement du but de la protection consacrée.

A titre d’exemple :

*un auteur ne pourrait, sous prétexte qu'il veut revenir sur des clauses
financières contractuelles / le taux de rémunération, invoquer le droit de retrait
ou de repentir pour revenir sur un contrat de cession de droit valablement
conclu.

*Lors de sa faillite, un bar voit ses meubles vendus aux enchères. Ils sont alors
achetés par un autre bar, notamment des tables peintes par un artiste qui refuse
que ses œuvres soient utilisées par le nouvel acquéreur. Il décide alors de
l'assigner, afin d’exercer son droit de retrait. Au soutient de sa demande, il fait
valoir que, titulaire d'un droit exclusif sur ses œuvres et pouvant seul décider de
l'exploitation de celles-ci, il "ne désire pas voir le nouvel acquéreur exploiter ses
œuvres".

La cour a rejeté sa demande en disposant que « l'auteur qui se limite à indiquer


qu'il ne désire pas voir le nouvel acquéreur exploiter ses œuvres, ne produit
aucun autre élément et ne donne aucune autre indication sur les éléments du
motif qu'il invoque pour exercer son droit de repentir ne présente pas une
motivation d'ordre moral mais plutôt d'ordre économique chose qui détournerait
ce droit de sa finalité ».

En conclusion :

→L’exercice du droit moral par l’auteur dans le but de satisfaire des intérêts
purement pécuniaires est constitutif d’abus.

→ Le recours sur la base de la théorie de l’abus de droit se fait selon les règles
de droit commun : Article 103 COC. De ce fait, en cas d’absence de l’intention
de nuire (critère subjectif), le demandeur peut invoquer l’absence du motif
légitime ou encore le détournement de la finalité de droit (critère objectif).
B : Les caractéristiques du droit moral de l’auteur

Par opposition aux droits patrimoniaux de l’auteur, le droit moral est un droit
extrapatrimonial que l’on intègre généralement dans la catégorie des droits de la
personnalité / le droit au nom, à l’image…

Ce droit a pour principale finalité de préserver le lien entre l’oeuvre et son


auteur.  Selon John Locke : « L’Homme en tant qu'être conscient et pensant, est
propriétaire de lui-même. Il incorpore dans son travail une partie de sa personne,
et devient dès lors propriétaire de l’œuvre originale qui résulte de son effort
créatif ».

Tous les droits extra patrimoniaux ont pour principal objectif la défense de la
personnalité de l’individu. Cependant, le droit moral s’en écarte en ce qu’il est
largement réglementé par des textes et porte sur une œuvre, forcément détachée
de la personne physique de son créateur.

Le droit moral se distingue également des autres droits de la personnalité en ce


qu’il est perpétuel. Ainsi contrairement aux autres droits de la personnalité, le
droit moral ne s’éteint pas avec le décès de l’auteur. (Droit moral post mortem).

L’article 8 nouveau de la loi de 1994 dispose expressément que « Les droits


moraux sont imprescriptibles, ne peuvent faire l’objet de renonciation et sont
inaliénables. Ils sont toutefois transmissibles par voie de succession ou par
testament ».

*Un droit perpétuel


Contrairement aux droits de la personnalité qui s’éteignent à la mort de leur
titulaire, le droit moral survit à l’auteur en ce qu’il est perpétuel. Il se transmet
aux ayants droit de l’auteur (héritiers) qui pourront agir contre toute atteinte
visant la personnalité de l’auteur.

Ce caractère perpétuel du droit moral implique qu’il demeure reconnu et


protégé même après l’expiration de la durée de la protection légale des droits
patrimoniaux (tombée de l’œuvre dans le domaine public). En tant que droit de
la personnalité, attaché à la personne même de l’auteur, il durera aussi
longtemps que l’œuvre elle même. A ce niveau, il est considéré comme un droit
d’ordre public et aucune dérogation ne peut être admise.

NB 1 : Il faut distinguer parmi les composantes de droit moral entre les
prérogatives post mortem et les prérogatives qui prennent fin avec le décès de
l’auteur. Le droit de retrait prend fin avec le décès de son auteur. Seuls les droits
à la divulgation, l’attribution et au respect de l’œuvre sont transmissibles aux
ayants droits.

NB 2 : La perpétuité du droit moral de l’auteur peut parfois devenir théorique


lorsque les ayants droits de l’auteur omettent, par négligence ou ignorance,
d’agir en justice pour défendre l’œuvre contre les atteintes qui lui sont portées.

NB 3 : Le caractère perpétuel du droit moral perd à cet égard toute son
importance en cas de défaut d’action. Seule l’utilisation lui confère sa raison
d’être.

*Un droit inaliénable

En raison de sa nature extrapatrimoniale le droit moral de l’auteur est un droit


inaliénable. Il ne peut se transmettre entre vifs et toute convention contraire est
nulle. La cession de l’œuvre n’implique pas la cession du droit moral.

L’auteur Desbois a affirmé dans ce sens que « l'auteur ne peut renoncer à la


défense de sa personnalité sous peine de commettre un « suicide moral ».

.*Un droit imprescriptible

Ce caractère implique que le droit moral ne peut se perdre sous prétexte que
l'oeuvre n'est pas utilisée ou est ancienne d'un certain âge. Ainsi, l'auteur ou ses
ayants droit ont toujours la jouissance de l'exercice du droit moral quel que soit
le délai écoulé depuis la création et même après la cession des droits
patrimoniaux.

L’imprescriptibilité implique dans ce sens la perpétuité du droit moral et son


résultat.

→Un droit perpétuel est forcément un droit imprescriptible.

*Un droit insaisissable

L’insaisissabilité est une conséquence évidente de l’inaliénabilité.


Cette caractéristique implique que le droit moral ne peut faire l’objet d’aucune
saisie quelqu’en soit la nature et ce contrairement à l’œuvre elle-même, en tant
que bien matériel ou encore sur les produits pécuniaires issus de son
exploitation.

→Un droit inaliénable est forcément un droit insaisissable.


2- La protection des droits patrimoniaux de l’auteur

Les droits patrimoniaux constituent la deuxième prérogative reconnue à l’auteur


par le droit de la propriété intellectuelle et traduisent l’idée de profits financiers
que l’auteur a vocation à tirer de l’exploitation de sa production. Ces droits
consistent à conférer à l’auteur un monopole d’exploitation économique sur
l'œuvre, pour une durée variable (selon les pays ou les cas) au terme de laquelle
l'œuvre entre dans le « domaine public .

Comme il en est des droits moraux, la loi de 1994 a explicitement réglementé


les composantes des droits patrimoniaux (A) et leurs caractéristiques (B).

A : Les composantes des droits patrimoniaux de l’auteur


L’article 9 bis : « Les droits patrimoniaux de l’auteur représentent les droits exclusifs dont jouit l’auteur de
l’œuvre, d’exploiter son œuvre ou d’autoriser son exploitation par autrui en accomplissant l’un quelconque des
actes suivants :

* reproduire l’œuvre par tous procédés et notamment par imprimerie, dessin, enregistrement audio …….

*communiquer l’œuvre au public par tous procédés……..

*toute forme d’exploitation de l’œuvre en général, y compris la location commerciale de l’original et de ses
exemplaires.

*la traduction, l’adaptation, l’arrangement et autres transformations de l’œuvre considérées en vertu de la


présente loi comme des œuvres dérivées.

La nature des ces droits consiste essentiellement en un privilège exclusif


reconnu à l’auteur, puis à ses ayants droit, d’une exploitation temporaire de ses
œuvres. Les droits patrimoniaux se composent aux termes de l’article 9 bis de la
loi de 1994 de quatre attributs: le droit de reproduction, le droit de
représentation, le droit d’adaptation et enfin le droit de suite.

A.1 : Le droit de reproduction de l’œuvre.

-La reproduction est l’une des formes d’exploitation de l’œuvre reconnue


comme un droit exclusif de l’auteur. Elle est définie comme étant la fixation
matérielle de l’œuvre par tous procédés qui permettent de la communiquer au
public d’une manière indirecte / l’imprimerie, la photographie, dessin,
enregistrement, la réalisation d'une copie d'un film ou d'une musique, la
réalisation d'une photographie d'architecture, d'une œuvre graphique…..

-L’expression « reproduction par tous procédés…. » utilisée dans l’article 9 bis


signifie que l’auteur dispose de la liberté de choisir le support matériel qu’il juge
adéquat et d’inclure les formes de reproduction inventées par les nouvelles
technologies.

Etant un droit - en principe exclusif - tout reproduction de l’œuvre par une


personne autre que l’auteur, son représentant ou son ayant droit est conditionnée
par une autorisation formelle préalable et peut permettre au titulaire du droit de
percevoir une contrepartie monétaire. Il en est ainsi de la reproduction d’un
tableau dans un livre, la fabrication d’exemplaires d’une sculpture, le tirage
d’une photographie d’œuvre architecturale ou l’impression d’un dessin sur un t-
shirt.

-Le droit de reproduction peut faire l’objet d’une cession à un tiers. Un éditeur,
par, exemple, a besoin du droit de reproduction pour pouvoir imprimer un livre
comportant des images de l’œuvre. L’article 9 bis ter dispose dans ce sens
qu’ aucun exploitant autre que le propriétaire de l’œuvre ou son représentant ne
peut procéder à l’exécution des actes cités à l’article 9 bis s’il ne justifie d’une
autorisation préalable de l’ayant droit ou de son représentant sous forme de
contrat écrit indiquant notamment : le responsable de l’exploitation, son mode,
sa durée et le montant de la contrepartie revenant au titulaire de droit.
Cette cession peut se faire à titre exclusif ou non. Dans la première hypothèse,
seul le bénéficiaire de la cession de droits – à l’exclusion de l’auteur lui-même –
pourra exploiter l’œuvre sur les supports prévus par le contrat. En revanche,
lorsque la cession n’est pas exclusive, l’auteur pourra continuer d’exploiter
l’œuvre de son côté et accorder des autorisations de reproduction à des tiers.
-Le droit de reproduction n’est pas un droit absolu, la loi y a réglementé une
pluralité d’exceptions. En effet, dans plusieurs cas, il est permis à certaines
personnes de bénéficier du droit de reproduire l’œuvre sans avoir à obtenir une
autorisation préalable de l’auteur. Ces exceptions libres peuvent être avec ou
sans contrepartie pécuniaires. Il s’agit en fait d’exceptions légales qui s'opposent
aux droits patrimoniaux et annulent les droits patrimoniaux de l'auteur sur une
œuvre.
*Exception de reproduction libre et gratuite (sans contre partie) :
Ces exceptions sont réglementées dans les articles 10, 11 et 12 de la loi de
1994 et se résument en la reproduction de l’œuvre destinée à l’usage privé, les
reproductions ayant des objectifs éducatifs, scolaires, culturels ou d’information
et enfin, les emprunts et citations.
*Exception de reproduction libre avec contre partie :
Cette exception est prévue à l’article 13.a de la loi qui dispose que « Le
ministère chargé de la culture peut délivrer des licences non exclusives pour :la
reproduction d’une œuvre protégée aux fins de publication, si elle n’a pas été
précédemment publiée en Tunisie, à un prix équivalent à celui pratiqué par les
maisons d’éditions nationales, trois ans après sa première publication s’il s’agit
d’une œuvre scientifique, sept ans après sa première publication s’il s’agit d’une
œuvre de fiction, et cinq ans après la première publication pour toute autre
œuvre ».
Ces exceptions qui se fondent sur des considérations d’intérêt général
(l’information à la Nation, la progression de l’état des connaissances, le droit à
l’humour…) ou des intérêts privés (lorsque l’utilisation ne revêt pas un aspect
public) priment sur les prérogatives de l’auteur sans pour autant affecter le droit
moral qu’il détient sur son œuvre. Ainsi ces exceptions porteront sur des œuvres
divulguées et mention sera faite, dans la mesure du possible, de la source et du
nom de l’auteur.
L’article 9 de la Convention de Berne dispose dans ce sens que les exceptions
au droit d’auteur ne sont applicables qu’à la triple condition qu’elles
correspondent à des cas spéciaux, qu’elles ne portent pas atteinte à
l’exploitation normale de l’œuvre, et qu’elles ne causent pas un préjudice
injustifié aux intérêts légitimes du titulaire du droit. Cette règle, connue sous le
nom de « triple test » ou « test des trois étapes », est reprise par l’article 13 de
l’accord sur les ADPIC du 15 avril 1994, et par l’article 10 du Traité de l’OMPI
du 20 décembre 1996 sur le droit d'auteur.

A.2 : Le droit de représentation ou d’exécution publique.


C’est le droit de communication de l’œuvre au public sous quelle que forme que
ce soit. La communication peut être directe (interprétation physique,
représentation d’un spectacle vivant en public) ou indirecte.
C’est donc le droit d'effectuer une représentation ou une exécution publique de
l’œuvre / la présentation publique d’œuvres d'artistes plasticiens et de
photographes, la représentation d'une œuvre théâtrale, cinématographique ou
musicale, sa diffusion par radio, télévision, streaming ou dans des lieux privés
ouverts au public, comme les discothèques, les bars ou les supermarchés.
L’article 9 bis (b) dispose dans ce sens que la communication au public peut se
faire notamment par :

 *la représentation dans les lieux publics tels que les hôtels, les restaurants, les moyens de transport terrestre,
maritime et aérien, ainsi que les festivals et les salles de spectacles,

*la représentation dramatique ou exécution publique,

*la diffusion avec ou sans fil des œuvres en utilisant :

 les moyens de transmission et réception de radio et télévision et électronique et autres,


 hauts parleurs ou tout autre instrument transmetteur de signes, de sons ou d’images,
 satellites, câbles, réseaux informatiques ou par d’autres moyens similaires.
NB : La reproduction consiste en la fixation de l’œuvre sur un support et la
représentation en la communication de l’œuvre par n’importe quel procédé au
public. Or, la fixation sur un support physique se fait dans le seul but de la
communication au public.
Lorsque l’œuvre est fixée sur un support physique, on parle de reproduction.
Dans le cas contraire, on parle de représentation. Ainsi sur Internet, le fait de
mettre en ligne une page est une représentation, le fait de l’enregistrer sur son
disque dur est une reproduction.

A.3 : Le droit d’adaptation.

Cette prérogative des droits patrimoniaux est prévue par l’article 9 bis (d) et
concerne le droit exclusif reconnu à l’auteur en ce qui concerne « la traduction,
l’adaptation, l’arrangement et autres transformations de l’œuvre considérées en
vertu de la présente loi comme des œuvres dérivées ». Ce droit appelé également
droit de destination est de nature à permettre à l’auteur de contrôler l’usage et la
distribution et l’adaptation de son œuvre.

Pour récapituler, ces composantes des droits patrimoniaux de l’auteur


impliquent le monopôle d’exploitation dont dispose l’auteur pour accomplir
tous les actes d’exploitation sus mentionnés. L’auteur peut les exercer à titre
personnel ou autoriser une autre personne moyennant une contre partie
pécuniaire. Ce monopôle interdit à toute personne, exception faite des
exceptions légales, d’exploiter l’œuvre protégée sans une autorisation expresse
et formelle antérieure.

Dans ce cadre, on cite l’affaire Moncef Dhouib / société « Nehdi Production »


concernant la représentation de la célèbre pièce de théâtre « Mekki et Zakia ».
Selon les circonstances de cette affaire, la société « Nehdi Production » et
l’acteur lamine Nehdi ont procédé à la distribution et à la représentation
publique de la pièce « Mekki et Zakia » sans verser la part qui revient à l’auteur
et sans l’obtention du consentement préalable de ce dernier qui doit se faire par
écrit. L’auteur a intenté une action en référé contre la société « Nehdi
Production » en vue de faire interdire la représentation publique de la pièce. Le
tribunal de première instance de Tunis a accédé à sa demande. L’appel fut
interjeté par la société « Nehdi Production » qui a évoqué notamment
l’acceptation par l’auteur de plusieurs chèques qui lui auraient été remis en
contrepartie de l’exploitation de la pièce.

La cour d’appel de Tunis (C.A de Tunis n° 19451. 24/10/1994.) statuant en


référé a jugé que la société « Nehdi Production » n’a pas le droit de soutenir que
la réception de plusieurs chèques par l’auteur de la pièce à titre de rémunération
en contrepartie de l’exécution de la pièce vaut autorisation au sens de la loi du
24 février 1994. La divulgation de la pièce ne doit être effectuée qu’avec deux
conditions qui sont d’une part, le consentement préalable et d’autre part, l’écrit
de l’auteur.

NB : Toute représentation ou reproduction de l’œuvre qui n'a pas fait l’objet
d'une autorisation de l’auteur ou de ses ayants droit, et qui n'entre pas dans le
champ d'une des exceptions au droit d'auteur, est un acte de contrefaçon. Le
titulaire du droit d'auteur peut alors intenter une action sur le plan civil pour
obtenir une indemnisation de son préjudice, ou sur le plan pénal afin de faire
condamner le contrefacteur à une peine d'emprisonnement ou à une amende. La
distinction entre contrefaçon et simple inspiration relève du pouvoir
d'appréciation des tribunaux.

B : Les caractéristiques des droits patrimoniaux de l’auteur

-Les droits patrimoniaux confèrent, comme on l’a déjà signalé, à l’auteur le droit


exclusif d’autoriser ou d'interdire toute utilisation de son œuvre. Ces droits
patrimoniaux sont des prérogatives exclusives, et se distinguent du simple droit
à une rémunération. En effet, à l’exception des cas de licences légales et
d'infraction au droit de la concurrence, l’auteur peut interdire à toute personne
l’utilisation de son œuvre même si cette dernière est prête à payer pour cet
usage.
-En matière de droit d’auteur, les droits patrimoniaux ont une nature qui leur est
propre : l’incorporéité (immatérialité). En effet, le monopole d’exploitation
reconnu à l’auteur a pour objet l’œuvre et non son support. En matière musicale,
par exemple, ce monopole porte sur le phonogramme et non sur son réceptacle
matériel (CD, cassette audio, disque..). Il s’en suit que le transfert de la
propriété du corpus de l’œuvre n’entraîne pas le transfert des droits afférents. Et
que la propriété incorporelle de l’auteur sur son œuvre prime sur le droit du
propriétaire du support.
-Les droits patrimoniaux sont des droits exclusifs, cessibles et temporaires
(Article 8).
B. 1 : Les droits patrimoniaux sont exclusifs.
Ce caractère implique que les droits patrimoniaux appartiennent en propre à
l'auteur ou ses ayants droit. Ainsi, seuls l'auteur ou ses ayants droit peuvent
fixer les conditions de son exploitation.
L’auteur d’une œuvre peut l’exploiter en personne, la céder ou l’exploiter par
l’intermédiaire d’autres personnes. Par la concession d’une licence   «la location
de biens immatériels », le droit exclusif d’exploitation reconnu au titulaire d’une
œuvre sera transmis pour une période déterminée ou indéterminée à une tierce
personne bénéficiaire d’une licence d’exploitation.
La concession d’une œuvre exige la conclusion d’un contrat écrit comprenant
nécessairement les éléments suivants : « le responsable de l’exploitation, le
mode d’exploitation, la durée de l’exploitation et le montant de la contrepartie
revenant au titulaire du droit » (l’article 9 ter). Le contrat a pour objet de
préciser clairement et aussi exhaustivement que possible les droits et obligations
de chacune des parties afin qu'elles connaissent les règles à appliquer quelque
soit le problème qui pourrait apparaître après sa signature.
En effet, ce type de convention doit être rédigé « sur-mesure », en fonction de la
situation et des besoins de chacune des parties.
NB : En ce qui concerne les œuvres cinématographiques et audiovisuelles :
*Le droit d'auteur appartient au producteur. Le producteur d'une œuvre
cinématographique ou audiovisuelle est la personne physique ou morale qui
prend l'initiative de la production et la responsabilité de l'exploitation de l'œuvre
(Article 38).
*Le producteur est tenu, avant d’entreprendre la production de l’œuvre
cinématographique et audio-visuelle, de conclure des contrats avec tous ceux
dont les œuvres sont conçues pour la réalisation.
Les contrats, exception faite de ceux conclus avec les auteurs de compositions
musicales avec ou sans paroles, comportent, sauf clause contraire, cession à
son profit du droit exclusif d’exploitation.
Les collaborations de l’œuvre, conservent, dans tous les cas leurs droits moraux.
Est notamment considéré collaborateur de la production de l’œuvre
cinématographique ou audiovisuelle :
 L’auteur de l’adaptation ;
 L’auteur du scénario ;
 L’auteur du texte parlé ;
 L’auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement
réalisées pour l’œuvre ;
 Le réalisateur ». (Article 39).
B. 2 : Les droits patrimoniaux sont cessibles. Articles 22 et suivants
Les droits patrimoniaux peuvent être librement cédés - entre vifs et pour cause
de décès - à des tiers, à titre gratuit ou onéreux, exclusif ou non exclusif, par
l'auteur ou ses ayants droit. La cession des droits d’auteur est obligatoirement
temporaire car elle ne peut être supérieure à la durée légale de protection de
l’œuvre puisque passé ce délai, elle tombe dans le domaine public.
Les parties au contrat de cession / contrat d’édition déterminent les droits
patrimoniaux cédés, les modes d'exploitation autorisés, la durée et l’étendue
territoriale de la cession, ainsi que le montant de la rémunération de l’auteur. Le
cocontractant obtient la qualité d'ayant droit de l’auteur et peut exercer
directement les droits patrimoniaux qui lui ont été cédés, à la différence du droit
moral qui demeure attaché à la personne de l’auteur. Les contrats relatifs au
droit d'auteur obéissent le plus souvent à des conditions strictes de forme, telle
que la mention expresse des droits cédés, et de fond, telle que l’octroi à l’auteur
d'un pourcentage des recettes tirées de l’exploitation de son œuvre. Ces
conditions, destinées à garantir les intérêts de l’auteur, sont sanctionnées par la
nullité de la convention.

B. 3 : Les droits patrimoniaux sont temporaires.


À la différence du droit de propriété sur les biens corporels, qui est perpétuel, les
droits patrimoniaux de l’auteur ne lui sont conférés que pour une durée limitée.
La durée de la protection légale des droits patrimoniaux de l’auteur est prévue à
l’article 18 nouveau selon lequel :
*Toute la vie de l’auteur, le restant de l’année de son décès et les cinquante
années, à compter du premier janvier de l’année suivant celle de son décès ou de
la date retenue par le jugement déclaratif de son décès, en cas d’absence ou de
disparition.
*Pour les d’œuvres de collaboration, toute la vie des auteurs collaborateurs et
les cinquante années, à compter du premier janvier de l’année suivant celle du
décès du dernier auteur survivant ou de la date retenue par le jugement déclaratif
de son décès, en cas d’absence ou de disparition. Art.18.3
*Pour les œuvres anonymes ou portant un pseudonyme, le droit d’auteur dure
50 années à compter du premier janvier de l’année suivant celle de la première
publication de l’œuvre. Art.18.4
*Pour les œuvres posthumes publiées après la mort de leur auteur, la protection
dure cinquante années à compter du premier janvier de l’année suivant celle de
la première publication de l’œuvre. Art.18 infine. Dans ce cas, le droit d’auteur
est exercé par les héritiers et les légataires dans les limites de la loi.
*Pour les œuvres photographiques, les droits patrimoniaux durent cinquante
années à compter de la date de réalisation de l’œuvre. Art.19

*Pour les œuvres cinématographiques ou audiovisuelles, la durée de protection


des droits patrimoniaux est de cinquante années à compter de la première
représentation publique licite de l’œuvre. Art. 42 (bis

En ce qui concerne les droits voisins, la durée de leur protection est prévu dans
les articles 47.4, 47.6, et 47.9.

Sous section 2 : Le titulaire du droit d’auteur : L’auteur de l’œuvre :


Le terme, auteur désigne la personne à qui le législateur a entendu conférer le
droit d’auteur, c’est l’attributaire de principe, originel de la protection.

La reconnaissance de la qualité d’auteur est fondamentale quant à l’exercice du


droit d’auteur. En application de l’article 4 de la loi, cette qualité appartient sauf
preuve contraire à celui sous le nom de qui l’œuvre est divulguée. Le titulaire
du droit d’auteur est de ce fait la personne qui a communiqué l’œuvre au public,
il est supposé être le créateur et le géniteur de l’œuvre : Le créateur originaire
(L’écrivain, le peintre, le sculpteur, le compositeur, le réalisateur de films,
l’artiste-interprète, droit du producteur de phonogramme ou de vidéogramme,
droit de l’organisme de radiodiffusion). Par exemple, les œuvres de Mozart ne
donnent plus prise au droit d'auteur, mais l’orchestre qui les interprète est à
nouveau protégé par le droit de l’artiste-interprète.

Et par créateur originaire, il faut sous entendre la personne physique qui crée
l’oeuvre. En effet, une personne morale (une société, une association…) ne peut,
à proprement parler, créer. La personne morale ne sera donc jamais titulaire
originaire des droits d’auteur et ne peut se voir investie de la qualité d’auteur
sauf dans le cas spécifique des œuvres collectives. Elle peut toutefois acquérir la
qualité d’ayant droit de l’auteur. En matière de propriété littéraire et artistique,
l’ayant droit de l’auteur peut être son héritier ou son légataire, ou toute personne
qui a acquis les droits d'auteur, notamment le producteur, l’éditeur ou une
société de gestion collective par une cession contractuelle. (Pour pouvoir être
titulaire de tout ou partie de ces droits, la personne morale devra obtenir une
cession de droits à son profit).

La titularité des droits d'auteur obéit, en réalité, à des règles particulières qui
diffèrent en fonction de la nature de l’oeuvre (A) et des circonstances de sa
conception (B).

A : La nature de l’œuvre


Plusieurs termes consacrés, permettent de décrire l’attribution de l'œuvre à ses
auteurs : (Article 5)

*L'œuvre individuelle : est l’œuvre créée par une personne physique unique
qui détient seule le droit d’auteur.

*L’œuvre anonyme est l’œuvre dont l’auteur a choisi de ne pas divulguer son


identité, telle que La vie de Lazarillo de Tormes (roman épistolaire espagnol publié
anonymement en 1554 et considéré comme étant le premier roman picaresque. Malgré sa censure, La Vie de
Lazarillo de Tormes eut un succès retentissant. L'auteur de ce roman n'est pas connu.
*L'œuvre pseudonyme est l’œuvre divulguée par l’auteur sous un nom
d'emprunt, telle qu'une œuvre du Caravage (Michelangelo Merisi da Caravaggio) ou du 
Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret-Gris  Architecte , urbaniste, décorateur et  peintre, 
français d'origine suisse connu pour être l'inventeur de « l'unité d'habitation »,  qui fut conçue comme
une valeur de solution aux problèmes de logements de l'après-guerre. Sa conception envisage dans un
même bâtiment tous les équipements collectifs nécessaires à la vie — garderie, laverie, piscine, école,
commerces, bibliothèque, lieux de rencontre.

*L’œuvre dérivée ou composite est l'œuvre nouvelle à laquelle est incorporée


une œuvre préexistante sans la collaboration de l'auteur de cette dernière c’est à
dire l’œuvre tirée d'une œuvre antérieure ce qui comprend les adaptations, les
traductions, les adaptations musicales, les arrangements, les orchestrations / un
roman adapté au cinéma.

Le droit d'auteur dans ce cas revient à la personne qui a réalisé l'œuvre


composite en tenant compte des droits du propriétaire de l’œuvre originale
incorporée dans l’œuvre composite.

La différence avec l’œuvre de collaboration réside dans le fait que l’auteur de


l’œuvre seconde n’a pas retravaillé l’œuvre originale avec son premier auteur
mais bien indépendamment.

*L’œuvre de collaboration est une œuvre créée par deux ou plusieurs


personnes physiques, appelées coauteurs  dont les contributions sont
inséparables les unes des autres. Le droit d'auteur dans ce cas est la propriété
collective de toutes les personnes qui ont concouru à sa réalisation puisque la
création résulte d’une concertation et d’une inspiration commune.

L’exemple typique est celui de la chanson coécrite par un parolier et un


compositeur et l’œuvre audiovisuelle qui appartient en principe à une série de
personnes qui sont toutes présumées co-auteurs de l’œuvre finie, à savoir
l’auteur du scénario, l’auteur de l’adaptation, l’auteur du texte parlé, l’auteur des
compositions et le réalisateur.

*L'œuvre collective est créée sur l'initiative d'une personne physique ou morale
qui la divulgue sous sa direction et en son nom, et dans laquelle la contribution
personnelle des divers auteurs qui ont participé à son élaboration se fond dans
l'ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu'il ne soit possible d'attribuer à
chacun d'eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé.

Le droit d'auteur revient à la personne physique ou morale qui a ordonné la


réalisation et l'édition de l'œuvre à moins qu'il ne soit prévu le contraire dans un
contrat écrit.
L’exemple typique est celui du journal, du dictionnaire car en vue de cette
création des centaines de personnes créent et œuvrent de telle sorte que
l’individualisation du travail n’est plus possible, chacune des contributions se
fond dans la masse.

B : Les circonstances de la conception de l’oeuvre

L’auteur exerce souvent en indépendant et crée librement son œuvre de façon


indépendante.

Hormis le cas de la création de l’œuvre sur une simple initiative personnelle ou


voulue par son auteur, il existe des cas où l’acte de création intervient dans un
contexte déterminé ou résulte de certaines circonstances particulières. L’auteur
peut en effet s’engager de sa propre volonté à créer et livrer son œuvre en vertu
d’un contrat de travail, de commande, de production ou d’édition par exemple.

Dans tous ces cas, le créateur « personne physique » est toujours originairement
le titulaire des droits d’auteur au sens de notre législation.

*L’auteur salarié

L’Article 4.2  dispose que : « Toutefois, lorsque l'œuvre est produite par des
agents d'une personne morale publique ou privée dans le cadre de leurs
fonctions, le droit d'auteur revient auxdits agents, sauf stipulation contraire
découlant d'un contrat existant entre les deux parties, et exception faite du
producteur d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles, qui demeure le
propriétaire du droit d'auteur ».
Selon Christophe Caron, « Le salariat ne chasse pas la qualité d’auteur » ceci
implique que l’employeur n’est jamais considéré comme le titulaire originaire
des droits d’auteur. Il ne peut les acquérir de la part de ses employés que par
une cession expresse à son profit. La preuve de l’existence d’une relation de
travail et du paiement d’un salaire à l’employé ne suffit donc pas à présumer
une cession des droits d’auteur au profit de l’employeur.
De même, il ne suffit pas à cet effet d’inclure dans le contrat de travail une
clause générale de cession de toutes les œuvres pouvant être créées par le salarié
dans le cadre de ses fonctions puisque la cession globale des œuvres futures est
nulle. Article 18 « la protection est accordée à l’œuvre du seul fait de sa
création». Et 24 selon lequel « La cession globale des œuvres non encore
réalisées est nulle …..».
►Pour chaque oeuvre créée, un contrat de cession devrait donc, en principe,
être conclu entre le salarié créateur et l’entreprise moyennant de surcroit une
rémunération distincte du salaire pour la prestation de création elle-même.
*L’auteur créateur sur commande

Lorsque la création de l’œuvre de l’esprit résulte de l’exécution d’un contrat de


louage d’ouvrage ou de service par l’auteur, ceci n’emporte aucune dérogation à
la jouissance du droit reconnu. Ainsi, même si elle est de commande, l’œuvre
reste la propriété intellectuelle de son auteur. La qualité de créateur sur
commande n’influe pas sur la titularité des droits.

Le commanditaire ou le donneur d’ordre n’est jamais titulaire originaire des


droits d’auteur. Comme l’employeur il ne peut les acquérir que par un contrat
de cession.

Ce contexte de création se rapproche de la situation où une personne fait


recours à un nègre littéraire.

Un nègre est l’auteur anonyme d’un texte signé par une autre personne, souvent


célèbre. C’est une personne anonyme qui rédige pour une personnalité.

Historiquement, l’emploi du mot « nègre » dans cette acception date du milieu


du 18ème  siècle, en référence à l’exploitation des populations noires d’Afrique.
Aujourd’hui, cette expression à connotation raciste n’est pratiquement que
rarement utilisée. Plusieurs substitutions ont été proposées /  « nègre littéraire»,
« prête-plume », « écrivain fantôme», « ghost writer », « écrivain privé » et
« écrivain sous-traitant ».

Mais leur emploi n’a jamais été vraiment établi. Certains préfèrent
des euphémismes comme « collaborateur » ou « documentaliste ».

NB : Le terme « nègre » est inapproprié quand il s’agit d’écriture


sous pseudonymes comme pour  Balzac ou  Maupassant.

Balzac   «Balssa » → la comédie humaine, le père Goriot, illusions perdues……

Guy de Maupassant. Henry-René-Albert- a publié certains textes sous pseudonymes / La


Main d’écorché sous le nom de Joseph Prunier. Ses romans les plus connus Une vie, Bel Ami,
Fort comme la mort …

♦A chacun son métier, il y a ceux qui ont une "histoire" et, ceux qui savent les
raconter. Les deux personnages se complètent, peuvent vivre en symbiose et
forment un binôme constructif → savoir déterminer comment.

♦Il n'y a que le romancier qui imagine son histoire, qui la tire de faits réels et
de son expérience, et qui la rédige → création de l’œuvre et titularité de droit
d’auteur.
*L’auteur producteur ou promoteur

Cette question est réglementée dans les articles 38 et 39 de la loi de 1994 en ce


qui concerne les œuvres cinématographiques et audiovisuelles. 

De la lecture de ces textes, il découle que le producteur titulaire du droit


d’auteur est la personne physique ou morale qui prend l'initiative de la
production et la responsabilité de l'exploitation de l'œuvre (Art.38). Le
producteur œuvre généralement avec des collaborations multiples c'est-à-dire
avec le concours de nombreux auteurs.

Le producteur n’est jamais titulaire ab initio des droits d’auteur. Il doit les


obtenir de la part de toutes les personnes qu’il implique dans son projet.
L’article 39 dispose en effet dans ce sens que Le producteur est tenu, avant
d'entreprendre la production de l'œuvre cinématographique et audiovisuelle, de
conclure des contrats avec tous ceux dont les œuvres sont conçues pour la
réalisation.
Les contrats, exception faite de ceux conclus avec les auteurs de compositions
musicales avec ou sans paroles, comportent, sauf clause contraire, cession à son
au profit du droit exclusif d’exploitation. Les collaborateurs de l'œuvre
conservent dans tous les cas leurs droits moraux.

Cette solution nous parait logique en raison des investissements colossaux


qu’implique en général la production audiovisuelle.

A titre de conclusion

*La titularité du droit d’auteur s’octroie à l’auteur et non à ses interlocuteurs.

*Cette titularité est reconnue à titre principal à l’auteur créateur de l’œuvre.


Cette détermination étant parfois difficile à établir, la loi admet une présomption
simple de paternité à celui au nom de qui l’œuvre est divulguée au public. Toute
personne qui conteste cette attribution assumera la charge de la preuve de ses
allégations. Cette action s’apparente à l’action en revendication.

*Les interlocuteurs de l’auteur / l’employeur, le commanditaire, le donneur


d’ordre, l’éditeur, le producteur, le promoteur ne peuvent devenir titulaires des
droits d’auteur que par le biais d’une cession expresse (à prouver par écrit) dont
l’interprétation se fait toujours d’une manière restrictive et en faveur de l’auteur.
Ils sont par conséquent des titulaires dérivés et non originaires des droits
d’auteur.
*La titularité dérivée des droits d’auteur ne concerne que les droits
patrimoniaux. Les droits moraux étant inaliénables restent toujours au créateur
personne physique originaire.

*La titularité dérivée ne peut jamais être tacite ni implicite. Un contrat de


cession formel est toujours exigé.

Section 2- Les recours en cas de violation des droits d’auteur  : Les


sanctions des atteintes au droit d’auteur

Toute reproduction, représentation ou exploitation d’une œuvre de l’esprit en


violation des droits de propriété intellectuelle qui y sont attachés ou qui n'a pas
fait l’objet d'une autorisation préalable et expresse de l’auteur ou de ses ayants
droit constitue une atteinte aux droits d’auteur au sens de la loi de 1994.
En pratique, ces violations du droit d’auteur peuvent prendre plusieurs formes /
l'atteinte à la paternité d’une œuvre, la modification d'une chanson, d'une
musique, d'un tableau, la reproduction à son compte d’un texte publié ou d’un
extrait d’une œuvre protégée…. et se résument en une reproduction et une
exploitation illégale d’une œuvre artistique ou culturelle.

La mondialisation qui a augmenté le volume des échanges entre les pays, le


développement technologique qui a donné naissance à des appareils de
reproduction relativement peu coûteux et le développement de l'internet et des
moteurs de recherche qui ont grandement facilité l'exposition des sites de
contrefacteurs sont autant de facteurs qui ont contribué à multiplier les atteintes
aux droits de l’auteur.

Toute atteinte au droit d’auteur quelle qu’en soit la forme est sanctionnée par
une action en justice qui, outre le fait de dédommager la victime, permet dans
certains cas de faire procéder à une saisie des biens contrefaisants et des outils
servant à leur fabrication.

La protection légale des atteintes au droit d’auteur se résument, de ce fait, dans


l’ensemble des interdictions, mesures de contrôle et de sanctions aussi bien
civiles que pénales que la loi a expressément réglementé.

Les interdictions ayants déjà été étudiées, on se contentera dans le cadre de cette
partie d’analyser les mesures de prévention et de contrôle et les sanctions
encourues en cas d’action de l’auteur victime de telles atteintes. L’auteur qui
peut établir son droit sur une œuvre peut poursuivre toute personne l’ayant
copiée, diffusée, ou reproduite sans autorisation et ce aussi bien sur le plan civil
que pénal.

1 : Les mesures de contrôle et de sauvegarde


*La réforme du régime juridique de l’OTDAV chargé de la gestion collective
des droits d’auteurs et des droits voisins (Article 49).
*L’introduction de mesures probatoires et de sauvegarde : la possibilité de
procéder aux saisies contrefaçon afin de prouver les atteintes aux droits d’auteur
(B) et d’interdire l’exploitation d’une oeuvre arguée de contrefaçon, ou du
moins l’arrêter (A).

Article 54 - bis

Le titulaire du droit ou son représentant peut à titre conservatoire et en vertu d'une ordonnance sur requête du président
du tribunal compétent, faire procéder par huissier notaire assisté d'un expert désigné, le cas échéant, par le président du
tribunal compétent, à la description détaillée, avec ou sans saisie réelle des produits qui présentent une violation aux droits
d'auteur ou droits voisins.
La saisie réelle se limite, le cas échéant, à mettre entre les mains de la justice les échantillons nécessaires pour prouver la
violation. (…)
Le président du tribunal compétent peut également dans la même forme ordonner :
1- la suspension de toute opération de fabrication en cours tendant à la reproduction illicite d'une oeuvre.
2- la saisie des exemplaires déjà fabriqués ou en cours de fabrication constituant ne reproduction illicite de l'oeuvre, des
recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés, conformément aux dispositions du code de procédures pénales.
3- la saisie des recettes provenant de toute reproduction ou représentation ou interprétation ou diffusion de l’oeuvre, par
quelque moyen que ce soit, effectuées en violation des droits d'auteur ou des droits voisins.
Le président du tribunal compétent peut en vertu d'une ordonnance sur requête, dans les cas prévus aux paragraphes un,
deux, et quatre du présent article, ordonner la constitution préalable par le demandeur, d'un cautionnement avant de
procéder à la saisie.
La description, la saisie, l’arrêt ou l’interdiction de la représentation ou l’exécution est levée de plein droit à défaut par le
demandeur d'avoir dans un délai de quinze jours engagé une action en justice et ce, indépendamment des dommages -intérêts.
Le délai de quinze jours court à partir du jour de la description, la saisie, l’arrêt ou l’interdiction.

A. L’interdiction ou l’arrêt des représentations ou exécutions publiques

La loi de 1994 / modifiée par la loi de 2009 dispose dans son article 54 bis que
les représentations ou exécutions publiques en cours ou déjà annoncées peuvent
être arrêtées ou interdites, en vertu d’une ordonnance sur requête obtenue du
président du tribunal compétent.

B. La saisie contrefaçon

La saisie contrefaçon est une « mesure probatoire spécifique aux divers


domaines de la propriété intellectuelle » qui permet au titulaire d’un droit qu’il
estime contrefait, en vertu d’une ordonnance sur requête, de faire pratiquer des
investigations sur les produits argués de contrefaçon. Les dites investigations
vont de la simple description à la saisie réelle.

2 : Les sanctions


Sur le plan civil, les victimes du délit de contrefaçon peuvent intenter une
action civile afin de demander réparation des préjudices qu’ils ont subis.
Dans ce sens, ils ont le droit de réclamer des dommages et intérêts auprès de
l’auteur de l’infraction. Le tribunal se base, en principe, sur le nombre de
téléchargements ou de copies ainsi que le manque à gagner des ayants droit pour
déterminer le montant de l’indemnisation (Article 107 COC).

L’article 51 (nouveau) dispose que « Quiconque aura porté atteinte aux droits
d’auteur et aux droits voisins prévus par la présente loi, sera tenu de verser au
titulaire de ce droit des dommages intérêts matériels et moraux dont le montant
sera déterminé par la juridiction compétente ».

Sur le plan pénal, la loi a réglementé la liste des officiers pouvant procéder à
des constats, les personnes susceptibles de poursuites et les sanctions
encourues.

*Concernant les officiers pouvant procéder aux constats des infractions à


la présente loi et à la rédaction des PV y afférents l’article 54 cite les officiers
de police judiciaire, les agents de douane, les agents du contrôle économique,
désignés conformément au statut particulier du corps des agents du contrôle
économique et les agents habilités par le ministre chargé de la culture, parmi les
agents du ministère chargé de la culture et des établissements placés sous sa
tutelle, de la catégorie « A » et qui sont assermentés à cet effet.

*Concernant les personnes susceptibles de poursuites, l’article 52 de la loi


dispose que nonobstant les sanctions prévues par des textes spéciaux sera
passible de ……..tout exploitant d’une œuvre protégée qui n’a pas obtenu une
autorisation ……
Est passible des mêmes sanctions :

*quiconque procède à la vente de manuscrits et œuvres plastiques sans régler les


droits des titulaires des manuscrits et œuvres plastiques, leurs héritiers ou leurs
représentants, tels que prévus à l’article 25 de la présente loi
*l’éditeur qui refuse de répondre à la requête de l’auteur ou son représentant, de
lui fournir les justificatifs propres à établir l’exactitude de ses comptes,
contrairement à ce qui est prévu à l’article 29 de la présent loi,
*le fabriquant d’exemplaires enregistrés sous forme de support audio ou
audiovisuel qui refuse de fournir à l’auteur, à ses héritiers ou son représentant,
les justificatifs propres à établir l’exactitude de ses comptes, contrairement à ce
qui est prévu à l’article 34 de la présente loi,
*quiconque fabrique des exemplaires enregistrés sous forme de phonogrammes
et vidéogrammes ou sous toute autre forme, des œuvres protégées, s’il n’est
justifié d’un contrat conclu avec l’auteur ou l’organisme chargé de la gestion
collective des droits d’auteur et des droits voisins, ou procède à des manœuvres
dolosives dans la comptabilité relative aux recettes d’exploitation des
enregistrements, contrairement aux dispositions de l’article 35 de la présente loi,
*quiconque fabrique des exemplaires enregistrés sans mettre les mentions
obligatoires prévues par les dispositions de l’article 36 de la présente loi, sur les
supports d’enregistrement et les exemplaires enregistrés,
*tout producteur d’une oeuvre cinématographique ou audiovisuelle qui n’a pas
procédé à la conclusion de contrats avec tous ceux dont les œuvres sont conçues
pour la réalisation de l’oeuvre cinématographique ou audiovisuelle,
contrairement aux dispositions de l’article 39 de la présente loi,
*tous les exploitants des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, ainsi que
les propriétaires des salles de cinéma et de projection audiovisuelle, cités à
l’article 42 de la présente loi, qui n’ont pas établi de contrats avec les titulaires
des droits eux-mêmes ou leurs représentants en vue du paiement des redevances
relatives aux droits d’auteurs,
*quiconque utilise des programmes d’ordinateurs protégés sans autorisation de
l’auteur ou son représentant, contrairement aux dispositions de l’article 46 de la
présente loi,
*quiconque procède à l’importation, la reproduction, la vente, l’exportation, la
commercialisation, la publicité, des exemplaires d’œuvres protégées,
contrairement aux dispositions de l’article 50 de la présente loi,
*quiconque se soustrait ou tente de soustraire aux opérations de contrôle
destinées à vérifier les produits contrefaits ou suspectés de contrefaçon,
*quiconque empêche, de quelque manière que ce soit, les agents habilités par la
présente loi d’accéder aux locaux de production, de fabrication, de dépôt, de
vente, de distribution ou aux moyens de transport,
*quiconque refuse de présenter des documents comptables, ou des pièces
justificatives administratives, techniques ou commerciales nécessaires au
contrôle,
*quiconque fournit de faux renseignements ou des documents falsifiés en ce qui
concerne le produit.

*Concernant les sanctions encourues : Article 52

Les peines encourues en cas d’atteint aux droits d’auteur sont prévues dans
d’article 52 de la loi et diffèrent selon la gravité des faits

Amende allant de 1000 à 50000 dinars et doublée en cas de récidive.

L’emprisonnement qui peut être adjoint aux amendes de 1 mois à un an.


De plus, les tribunaux se voient reconnaître le droit d’ordonner certaines
mesures telles que la confiscation ou la destruction des copies, du matériel ou
des moyens ayant principalement servi à l’accomplissement de l’infraction.

La sévérité des sanctions pénales encourues et la diversité des mesures


réparatrices disponibles font naturellement de l'action, civile ou pénale, en
contrefaçon des droits d'auteur ou en violation des droits voisins, le principal
moyen de défense des droits de propriété littéraire et artistique.

A titre de récapitulation : La copie, l’imitation, la duplication, la reproduction, la


modification de l’œuvre originale sans autorisation du titulaire des droits
d’auteur sont sanctionnées par ce que l’on appelle l’action en contrefaçon. Celle-
ci doit être menée après avoir pris le soin de recueillir un certain nombre de
preuves. Elle permet dans certains cas de faire procéder à une saisie des biens
contrefaisants et des outils ayant servi à leur fabrication et peut donc se révéler
très efficace. Elle permet également de demander des dommages et intérêts pour
réparer le préjudice subi, qui tient compte non seulement du manque à gagner du
titulaire, du bénéfice réalisé par le contrefacteur, mais encore d’un préjudice
moral (atteinte aux efforts créatifs, banalisation du modèle….).
Cette action vise à sanctionner l’atteinte portée à un droit de propriété
intellectuelle, et ce, indépendamment de toute mauvaise foi de la part de la
personne qui en est à l'origine.

En pratique, la victime d’une violation de droits d’auteur peut soit :

Saisir le juge civil par le biais d’une assignation devant le tribunal de grande


instance compétent afin de d’obtenir :
- l’interdiction de poursuivre les actes de contrefaçon sous astreinte,

- l’allocation de dommage et intérêts à hauteur du manque à gagner, des


bénéfices réalisés par le contrefacteur et du préjudice moral,

- la destruction ou la confiscation du matériel nécessaire à la fabrication et à la


diffusion des produits contrefaisants ainsi que confiscation des recettes,

- le retrait des circuits commerciaux des produits contrefaisants et des matériels


ayant servi à leur création ou à leur conception,

- la publication de la décision de justice à intervenir aux frais du contrefacteur.


-Saisir le juge pénal en déposant une plainte auprès du procureur de la
République afin que des sanctions pénales puissent être prononcées à l’égard du
contrefacteur :
- Amende de 1000 à 50000 dinars.

- Emprisonnement de 1 mois à 1 an.

- la confiscation des recettes procurées par l’infraction, des produits et œuvres


contrefaisants, du matériel spécialement destiné à leur contrefaçon,

- la condamnation aux frais du prévenu à l’affichage du jugement ou à sa


publication.

Fin de la 1ère Partie

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