Cours Electrostatique (PR ABOULKASSIM)
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مالحظة
SOMMAIRE
I. Introduction
Ce chapitre d'introduction permet de revoir des notions déjà abordées en mécanique comme les
différents systèmes de coordonnées utilisables : cartésien, cylindrique ou sphérique.
Le gradient est exprimé en coordonnées cartésiennes et nous montrons comment obtenir son
expression en coordonnées cylindriques.
𝒁
Soit 𝑅(Ԧ𝑖, 𝑗Ԧ, 𝑘) un repère orthonormé direct d’origine 𝑂 et de base (Ԧ𝑖, 𝑗Ԧ, 𝑘). 𝒛
Dans la base (Ԧ𝑖, 𝑗Ԧ, 𝑘), le vecteur 𝑂𝑀 se décompose d’une manière unique 𝑴
sous la forme :
𝑂𝑀 = 𝑥Ԧ𝑖 + 𝑦Ԧ𝑗 + 𝑧𝑘 𝑘 𝒚
𝑗Ԧ
Où (𝑥, 𝑦, 𝑧) sont les composantes du vecteur 𝑂𝑀 dans la base (Ԧ𝑖, 𝑗Ԧ, 𝑘) 𝑶
𝑖Ԧ 𝒀
𝑥 = abscisse de 𝑀; 𝑦 = ordonnée de 𝑀; 𝑧 = côte de 𝑀. 𝒙
𝑯
𝑿
2- Coordonnées polaires :
Soient : 𝜌 = 𝑂𝑀 ; 𝜑 = 𝑂𝑋; 𝑂𝑀
Un point 𝑀 dans le plan 𝑂, 𝑋, 𝑌 peut être repéré par les données
de 𝜌, 𝜑 appelées coordonnées polaires.
𝑥 𝜌 𝜌 = 𝑥2 + 𝑦2
𝑦 → 𝜑 : ൞ 𝑦
tan(𝜑) =
𝑥
➢ Base locale associée aux coordonnées polaires : 𝒆𝝆 , 𝒆𝝋
𝑂𝑀 = 𝜌𝑒Ԧ𝜌 + 𝑧𝑒Ԧ𝑧
𝜌 𝑥 𝑥 = 𝜌. 𝑐𝑜𝑠 𝜑
𝜑 → 𝑦 : ቐ 𝑦 = 𝜌. 𝑠𝑖𝑛 𝜑
𝑧 𝑧 𝑧=𝑧
𝑥 𝜌 𝜌= 𝑥2 + 𝑦2
𝑦 → 𝜑 : 𝑦
𝑡𝑎𝑛 𝜑 =
𝑧 𝑧 𝑥
𝑧=𝑧
0 ≤ 𝑟 < +∞
• Pour recouvrir tout l’espace : ቐ 0 ≤ 𝜃 ≤ 𝜋
0 < 𝜑 < 2𝜋
𝑟, 𝜃, 𝜑 sont appelées coordonnées sphériques.
Dans la base 𝑒Ԧ𝑟 , 𝑒Ԧ𝜃 , 𝑒Ԧ𝜑 le vecteur position 𝑂𝑀 s’écrit :
𝑂𝑀 = 𝑟𝑒Ԧ𝑟
𝑟= 𝑥2 + 𝑦2 + 𝑧2
𝑥 𝜌 𝑧 𝑧
𝑐𝑜𝑠 𝜃 = = H
𝑦 → 𝜑 : 𝑟 𝑥2 + 𝑦2 + 𝑧2
𝑧 𝑧 𝑦
𝑡𝑎𝑛 𝜑 =
𝑥
➢ Différentielle totale
3- Opérateur nabla
On définit une grandeur vectorielle appelée « opérateur nabla » 𝛻 dans la base (Ԧ𝑖, 𝑗, 𝑘) par :
𝜕 𝜕 𝜕
∇= 𝑖Ԧ + 𝑗Ԧ + 𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
∇ : peut agir sur des champs de vecteurs et sur des champs de scalaires
➢ Définition
Soit 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) une fonction continue et dérivable. Le vecteur gradient de la fonction scalaire 𝑓(𝑥, 𝑦, 𝑧) est le
vecteur 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓et définie de la façon suivante :
𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕𝑓
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 = 𝑖Ԧ + 𝑗Ԧ + 𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
L’opérateur différentiel ∇ nabla définie par :
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
∇= 𝑖Ԧ + 𝑗Ԧ + 𝑘 ; ∇= , ,
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
Ceci permet d’écrire le gradient d’une fonction scalaire 𝑓 𝑥, 𝑦, 𝑧 sous la forme suivante :
𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 = ∇𝑓
➢ Relation entre le gradient et la différentielle totale
L’opérateur nabla définit précédemment permet de définir aussi la divergence d’un vecteur :
𝑑𝑖𝑣 𝑉 = ∇. 𝑉
Soit 𝑉 𝑉𝑥 , 𝑉𝑦 , 𝑉𝑧 un champ de vecteurs. On appelle 𝑑𝑖𝑣𝑉 le produit scalaire de l’opérateur 𝛻 par le champ de
vecteur 𝑉
Ainsi, la divergence d’un vecteur 𝑉 = 𝑉𝑥 𝑖Ԧ + 𝑉𝑦 𝑗Ԧ + 𝑉𝑧 𝑘 est donnée par :
𝜕𝑉𝑥 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧
𝑑𝑖𝑣 𝑉 = + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
➢ Remarque
Le gradient et la divergence peut être considéré comme des opérateurs qui transforment respectivement
un champ scalaire et un champ vecteur en un champ vecteur et un champ scalaire.
Soit 𝑉(𝑀) un champ vectoriel ayant pour composantes au point 𝑀(𝑥, 𝑦, 𝑧):
𝑉𝑥 (𝑥, 𝑦, 𝑧)
𝑉 𝑥, 𝑦, 𝑧 = 𝑉𝑦 (𝑥, 𝑦, 𝑧)
𝑉𝑧 (𝑥, 𝑦, 𝑧)
Le rotationnel d’un champ de vecteur 𝑉(𝑀) est défini comme le produit vectoriel entre ∇ et 𝑉(𝑀) :
𝑟𝑜𝑡𝑉 𝑀 = ∇ ∧ 𝑉(𝑀)
Les composantes de ce vecteur sont donc :
𝑖Ԧ 𝑗Ԧ 𝑘
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕𝑉𝑧 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑧 𝜕𝑉𝑥 𝜕𝑉𝑦 𝜕𝑉𝑥
𝑟𝑜𝑡𝑉 𝑀 = ∇ ∧ 𝑉 𝑀 = = − 𝑖Ԧ − − 𝑗Ԧ + − 𝑘
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦
𝑉𝑥 𝑉𝑦 𝑉𝑧
➢ Propriété
𝑟𝑜𝑡 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓 = ∇ ∧ ∇𝑓 = 0
Le produit scalaire ∇. ∇ donne un opérateur du second ordre appelé Laplacien. Celui-ci agit sur un champ de
vecteur ou sur un champ de scalaire.
2 2 2
𝜕 𝜕 𝜕
∇. ∇= ∇2 = ∆= 2 + 2 + 2
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧
𝜕2 𝑉 𝜕2 𝑉 𝜕2 𝑉
- Champ de vecteur : ∆𝑉 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2
➢ Propriétés
𝜕2 𝑓 𝜕2 𝑓 𝜕2 𝑓
- Champ de scalaire : ∆𝑓 = + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2 • 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓 + 𝑔 = 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓 + 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑔
• 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝑓. 𝑔 = 𝑓. 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑔 + 𝑔. 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓
• 𝑑𝑖𝑣 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓 = ∆𝑓
• 𝑑𝑖𝑣 𝑟𝑜𝑡𝑉 = 0
• 𝑑𝑖𝑣 ∆𝑉 = ∆ 𝑑𝑖𝑣𝑉
• 𝑑𝑖𝑣 𝑓𝑉 = 𝑉𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓 + 𝑓𝑑𝑖𝑣𝑉
• 𝑟𝑜𝑡 𝑔𝑟𝑎𝑑𝑓 = 0
𝑞1 . 𝑞2 < 0 : attraction
❖ Enfin cette interaction est électrostatique car les charges qui la concerne sont immobiles. Dorénavant, on
confondra champ électrostatique et champ électrique.
❖ Application
Calculer la force qu’exerce la charge 𝑞1 = 3. 10−3 𝐶 sur une charge 𝑞2 = −5. 10−4 𝐶 séparées par la
distance 20 𝑚𝑚.
Il en résulte de ce qui précède que toute charge 𝑞 placée en un point où le champ électrostatique 𝐸, se trouve soumise
𝑵
𝒒𝒊
𝑬= 𝟐
𝒖𝒊
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝑷𝒊 𝑴
𝒊=𝟏
𝑷𝒊 𝑴
Avec : 𝒖𝒊 =
𝑷𝒊 𝑴
❖ Distributions continues
Lorsque les charges électriques sont infiniment proches les unes des autres, la distribution n'est plus discrète mais
continue.
On rencontre 3 types de distributions continues de charges :
• Dans les distributions linéiques, les charges sont réparties sur une ligne. Cette ligne porte une densité linéique de
charge notée 𝜆 exprimée en 𝐶. 𝑚−1
Dans cette distribution, un morceau infinitésimal 𝑑𝑙 de cette ligne porte une charge élémentaire 𝒅𝒒 = 𝝀 × 𝒅𝒍.
• Dans les distributions surfaciques, les charges sont réparties sur une surface. Celle-ci porte une densité
surfacique de charge notée 𝜎 exprimée en 𝐶. 𝑚−2 .
Dans cette distribution, une portion infinitésimale 𝑑𝑆 de cette surface porte la charge 𝒅𝒒 = 𝝈 × 𝒅𝑺.
• Dans les distributions volumiques, les charges sont réparties dans un volume. Celui-ci porte une densité
volumique de charge notée 𝜌 exprimée en 𝐶. 𝑚−3 .
Dans cette distribution, une portion infinitésimale 𝑑𝜏 de ce volume porte la charge 𝒅𝒒 = 𝝆 × 𝒅𝝉.
Dans le cas de ces distributions continues, chaque portion de ligne, surface ou volume portant la charge 𝑑𝑞 créée un
champ élémentaire 𝑑𝐸.
Pour obtenir le champ électrique total en un point M, il faut sommer (de façon continue) ces champs élémentaires
sur l'ensemble de la ligne, de la surface ou du volume.
Ainsi, on a recourt à des intégrales :
𝑑𝑞 𝜆𝑑𝑙
𝐸=න 2
𝑢 = න 2𝑢
𝑃𝜖𝐿 4𝜋𝜀0 𝑃𝑀 𝑃𝜖𝐿 4𝜋𝜀0 𝑃𝑀
𝑃𝑀
avec 𝑢 = 𝑃𝑀
𝑑𝑞 𝜎𝑑𝑆
𝐸=ඵ 2 𝑢 = ඵ 4𝜋𝜀 𝑃𝑀 2 𝑢
𝑃𝜖𝑆 4𝜋𝜀0 𝑃𝑀 𝑃𝜖𝑆 0
𝑃𝑀
avec 𝑢 = 𝑃𝑀
𝑑𝑞 𝜌𝑑𝜏
𝐸=ම 2𝑢 = ම 2𝑢
𝑃𝜖𝑉 4𝜋𝜀0 𝑃𝑀 𝑃𝜖𝑉 4𝜋𝜀0 𝑃𝑀
𝑃𝑀
avec 𝑢 = 𝑃𝑀
Soit ℒ une courbe d’extrémités A et B. N et M sont deux points très voisins de cette courbe.
• Calculons la circulation élémentaire 𝑑𝒞 de 𝐸, créé par une charge ponctuelle placée au point O, dans un
déplacement élémentaire NM
On adopte les coordonnées polaires d’origine O et le vecteur déplacement élémentaire de N vers M s’écrit :
𝑁𝑀 = 𝑁𝑃 + 𝑃𝑀 = 𝑑𝑟𝑢𝑟 + 𝑟𝑑𝜃𝑢𝜃
On considère le champ comme uniforme entre N et M :
1 𝑞
𝐸= 𝑢 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢 = 𝑢𝑟
4𝜋𝜀0 𝑟 2
La circulation élémentaire 𝑑𝒞 du champ 𝐸 est calculée à partir du déplacement
infinitésimal depuis N vers M :
1 𝑞
𝑑𝒞 = 𝐸. 𝑁𝑀 = 𝑢. 𝑑𝑟𝑢𝑟 + 𝑟𝑑𝜃𝑢𝜃
4𝜋𝜀0 𝑟 2
𝑞 𝑞
𝑑𝒞 = 𝑑𝑟 = −𝑑
4𝜋𝜀0 𝑟 2 4𝜋𝜀0 𝑟
Pour exprimer la circulation totale 𝓒 du champ 𝑬 entre A et B, on ajoute toutes les circulations
élémentaires 𝒅𝓒 du champ 𝑬
𝑩 𝑩
𝒒 𝒒 𝒒
𝓒 = න 𝒅𝓒 = න −𝒅 = − = 𝝋 𝒓𝑨 − 𝝋 𝒓𝑩
𝑨 𝑨 𝟒𝝅𝜺 𝟎 𝒓 𝟒𝝅𝜺 𝒓
𝟎 𝑨 𝟒𝝅𝜺 𝒓
𝟎 𝑩
𝑞
Où : 𝜑 𝑟 =
4𝜋𝜀0 𝑟
Remarque :
La circulation de 𝐸 pour aller de 𝐴 à 𝐵 est indépendante du chemin suivi. Elle est
égale à la différence des valeurs prises par la fonction 𝜑 𝑟 pour les valeurs 𝑟𝐴 et
𝑟𝐵 correspondantes aux extrémités du déplacement.
Une ligne de champ est une ligne orientée dans le sens du champ électrique, en chaque point de celle-ci, le
champ électrique est tangent.
Les invariances vont nous permettre d'éliminer des coordonnées dont dépend le champ électrique en
un point M.
Il y a invariance lorsque la vue de la distribution est identique en un point M et un point M' (M' obtenu par
translation ou rotation depuis M), ou bien si le champ électrique calculé en M et en M' est identique.
• Invariance par translation selon un axe • Invariance par rotation autour d'un axe
Les symétries et antisymétries vont nous permettre d'éliminer des composantes du champ électrique.
❖ Plan de symétrie
Cas général
Si la distribution admet un plan de symétrie 𝜋 alors
le champ appartient nécessairement à ce plan. 𝑴
Le plan 𝜋1 est un plan de symétrie pour la distribution (le fil), le champ 𝑑𝐸 doit
être contenu dans ce plan : il ne peut donc pas avoir de composante selon 𝑒Ԧ𝑧 .
Cas général
Si la distribution admet un plan d’antisymétrie 𝜋 ′ alors le champ est
nécessairement orthogonal à ce plan.
Ainsi, l'addition des champs élémentaires créés par une portion de surface de
chaque plaque, donne un champ perpendiculaire à 𝜋 ′ .
La première méthode qui permet de calculer le champ électrostatique créé par une distribution continue de charge
❖ Symétries et invariances
- On se place dans un repère cylindrique 𝑒Ԧ𝑟 , 𝑒Ԧ𝜃 , 𝑒Ԧ𝑧 .
- Pour ce qui est des invariances, le fil étant infini, la distribution est invariante si
l'on se translate le long du fil.
- Le fil étant dirigé suivant l'axe Oz, la coordonnée 𝒛 est éliminée.
- La distribution est inchangée par rotation autour du fil, la coordonnée 𝜽 est
éliminée.
Ainsi :
𝑬 𝑴 = 𝑬𝒓 𝒓 𝒆𝒓 + 𝑬𝜽 𝒓 𝒆𝜽 + 𝑬𝒛 𝒓 𝒆𝒛
Le fil admet deux plans de symétrie, ce qui élimine les composantes suivant 𝑒Ԧ𝜃 et suivant 𝑒Ԧ𝑧 . Ainsi :
𝑬 𝑴 = 𝑬𝒓 𝒓 𝒆𝒓
Nous venons de simplifier considérablement l'expression de notre champ électrique !
Nous découpons à présent le fil en de multiples segments élémentaires portant chacun la charge 𝑑𝑞 = 𝜆𝑑𝑙,
et cherchons le champ élémentaire créé par chaque portion :
Le fil étant toujours dirigé suivant 𝑂𝑧, on a 𝑑𝑙 = 𝑑𝑧 et 𝑑𝑞 = 𝜆𝑑𝑧.
La portion 𝑑𝑧 créé le champ :
𝑑𝑞
𝑑𝐸 𝑀 = 𝑢
4𝜋𝜀0 𝑅2
𝑃𝑀
Or 𝑅 = 𝑃𝑀 et 𝑢 = 𝑃𝑀 ; donc :
𝑑𝑞
𝑑𝐸 𝑀 . 𝑒Ԧ𝑟 = 𝑢. 𝑒Ԧ𝑟
4𝜋𝜀0 𝑅2
Il suffit à présent de sommer de façon continue tous les champs élémentaires créés par les éléments infinitésimaux
𝑑𝑙 du fil infini.
Les bornes d'intégration concerneront 𝛼 puisque c'est le paramètre que nous avons choisi de garder.
Afin de considérer un fil infini, nous devons intégrer 𝛼 de −𝜋/2 à +𝜋/2.
Mais comme la situation est symétrique de part et d'autre du point 𝑂, nous pouvons intégrer entre 0 et +𝜋/2 et
multiplier le champ obtenu par 2.
Ce qui donne :
+𝝅Τ𝟐 +𝝅Τ𝟐
𝝀 𝒄𝒐𝒔 𝜶 𝒅𝜶 𝝀 𝒄𝒐𝒔 𝜶 𝒅𝜶 𝝀 𝒄𝒐𝒔 𝜶 𝒅𝜶
𝑬𝒓 𝒓 = න =න = 𝟐න
𝒇𝒊𝒍 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓 −𝝅Τ𝟐 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓 𝟎 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓
𝝀 +𝝅Τ𝟐 𝝀
𝑬𝒓 𝒓 = 𝟐 𝒔𝒊𝒏 𝜶 𝟎 =
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓 𝟐𝝅𝜺𝟎 𝒓
Le champ électrique créé par un fil infini s'écrit :
𝝀
𝑬𝒓 𝒓 = 𝒆
𝟐𝝅𝜺𝟎 𝒓 𝒓
Ce théorème va permettre un calcul de champ plus aisé (à condition que les symétries de la
distribution soient suffisantes) : sans calcul d'intégrale !
Avant de l'utiliser, nous devons définir une nouvelle grandeur : le flux d'un champ.
Le flux du champ électrique en un point M de l'espace à travers la surface S est défini par :
𝜱 = ඵ 𝒅𝜱 = ඵ 𝑬. 𝒅𝑺 = ඵ 𝑬. 𝒏 𝒅𝑺
𝑺 𝑺 𝑺
Avec :
Φ : flux du champ électrique à travers 𝑆 exprimé en Volt fois mètre (𝑉. 𝑚).
𝐸 : champ électrique en Volt par mètre (𝑉. 𝑚−1 ).
𝑑𝑆 : élément infinitésimal de la surface 𝑆 en mètre carré (𝑚2 ).
𝑛 : vecteur unitaire normal à l'élément de surface 𝑑𝑆, sans unité.
Cycle DUT, GE/S1 COURS D’ELECTROSTATIQUE Pr ABOULKASSIM Page 47
En pratique, dans le théorème de Gauss, nous choisirons une surface fermée :
Une surface est dite fermée lorsqu'elle délimite un volume. Le vecteur unitaire 𝒏, normale à la surface
est alors orienté de l'intérieur vers l'extérieur du volume délimité par la surface. On l'écrira alors 𝒏𝒆𝒙𝒕 .
Aussi, pour indiquer que le flux du champ électrique sera calculé sur une surface fermée, on ajoute un rond au
signe intégral double.
Le flux du champ électrique à travers une surface fermée s'écrit :
𝚽 = 𝒅𝜱 = 𝑬. 𝒅𝑺 = 𝑬. 𝒏𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑺
𝑺 𝑺 𝑺
❖ Enoncé du théorème de Gauss
Le flux du champ électrique 𝑬 à travers une surface fermée 𝑺 est proportionnel à la charge 𝑸𝒊𝒏𝒕
contenue dans le volume que délimite la surface 𝑺 :
𝑸𝒊𝒏𝒕
𝚽 = 𝑬. 𝒏𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑺 =
𝑺 𝜺𝟎
Avec : 𝑸𝒊𝒏𝒕 est la charge électrique à l'intérieur du volume exprimée en Coulomb (C).
𝜺𝟎 : permittivité du vide exprimée en SI : 𝜀0 = 8,85. 10−12 𝑆. 𝐼.
- La surface 𝑆 fermée et donc le volume délimité par celle-ci seront choisis judicieusement en
fonction de la distribution.
- La surface passera par M le point où l'on souhaite calculer l'expression du champ.
- Il faudra également que l'on sache calculer la charge 𝑄𝑖𝑛𝑡 à l'intérieur du volume.
𝜱 = 𝑬. 𝒏𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑺 = 𝑬𝒓 𝒓 𝒆𝒓 . 𝒏𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑺
𝑺 𝑺
La surface de Gauss choisie est composée de trois portions de surface notées 𝑺𝟏 , 𝑺𝟐
et 𝑺𝟑 . Il faut donc théoriquement calculer trois flux et les additionner :
𝚽 = 𝑬𝒓 𝒓 𝒅𝑺 = 𝑬𝒓 𝒓 . 𝟐𝝅𝒓𝒉
𝑺𝟑
Remarques
Rappelons ici que le symbole intégral double signifie que l'on somme des éléments infinitésimaux de surface 𝒅𝑺.
On peut, si on le souhaite, expliciter l'élément infinitésimal de surface 𝑑𝑆 : il s'agit d'une portion de surface d'un
cylindre, c'est-à-dire 𝒓. 𝒅𝜽. 𝒅𝒛 . Pour obtenir toute la surface 𝑆3 , il faut sommer ces éléments 𝑑𝑆 de 𝟎 à 𝟐𝝅 d'une
part et de −𝒉/𝟐 à 𝒉/𝟐 d'autre part. Ainsi :
𝟐𝝅 𝒉Τ𝟐
𝟐𝝅 𝒉Τ𝟐
𝒅𝑺𝟑 = න 𝒅𝜽 න 𝒓. 𝒅𝒛 = 𝒓 𝜽 𝟎 . 𝒛 −𝒉Τ𝟐 = 𝒓. 𝟐𝝅. 𝒉
𝑺𝟑 𝟎 −𝒉Τ𝟐
Nous allons définir dans ce chapitre une grandeur scalaire intimement lié au
champ électrostatique : le potentiel électrostatique. Cette grandeur permet de
caractériser le champ électrostatique et est parfois plus simple à exploiter. De
plus, ce potentiel sera relié, par l’intermédiaire du travail de la force de
Coulomb, à l’énergie potentielle électrostatique ce qui lui donnera toute sa
signification physique.
ර 𝑬. 𝒅𝒍 = 𝟎
La circulation du champ 𝐸 le long d’une courbe fermée est nulle, on dit qu'elle est conservative.
❖Propriétés
• L’équation de définition du potentiel électrique faisant intervenir une intégrale, le potentiel électrique est défini à
une constante près (constante d’intégration).
On fixera arbitrairement l’origine des potentiels (cela ne modifiera en rien le champ électrostatique).
• Puisque le champ électrostatique vérifie le principe de superposition, le potentiel électrostatique est additif : le
potentiel créé par la réunion de deux systèmes de charges est la somme des potentiels créés par chaque système.
Remarques
• On a noté ici le volume élémentaire 𝑑𝜏 pour éviter de le confondre avec le potentiel élémentaire 𝑑𝑉.
• Ces expressions ne sont a priori valables que dans le cas de distribution finie, le potentiel étant pris nul à l’infini
On retiendra que le potentiel est continu pour un volume chargé ou une surface chargée mais présente
des discontinuités pour un fil chargé : en effet, le champ n'est pas défini sur le fil lui-même.
Ainsi :
Le signe (−) est arbitraire (ce choix se justifiera quand nous aborderons l’énergie), il signifie 𝑬 est dirigé
vers les potentiels décroissants (voir propriété des surfaces équipotentielles et sa démonstration).
Surfaces équipotentielles
❖ Définition
Une surface équipotentielle est définie par l’ensemble
des points où la valeur du potentiel électrique est la même.
Deux surfaces équipotentielles, définies par 𝑉(𝑀) = 𝑉0 et
𝑉(𝑀) = 𝑉0′ , ne peuvent donc pas se rencontrer. Grâce
à celles-ci, on visualise encore mieux (en plus des lignes de
champ) les propriétés électriques d’un système de charges.
Exemple de tracé de surfaces équipotentielles
(en rouge) pour deux charges positives
✓ Propriétés
Les surfaces équipotentielles sont en tous points orthogonales aux lignes de champ.
Le long d’une ligne de champ, le champ 𝐸 est dirigé suivant les potentiels décroissants.
Démonstrations
➢ Soit 𝑑𝑙 un déplacement élémentaire le long d’une surface équipotentielle.
En coordonnées cartésiennes :
𝑑𝑙 = 𝑑𝑥𝑢𝑥 + 𝑑𝑦𝑢𝑦 + 𝑑𝑧𝑢𝑧
D’autre part, on sait que 𝐸 est un champ de gradient :
𝜕𝑉 𝜕𝑉 𝜕𝑉
𝐸 = −𝑔𝑟𝑎𝑑𝑉 = − 𝑢 + − 𝑢 + − 𝑢
𝜕𝑥 𝑥 𝜕𝑦 𝑦 𝜕𝑧 𝑧
donc :
d’où
donc
La force de Coulomb dérive bien d’une énergie potentielle comme le champ électrique dérive
d’un potentiel.
▪ Définition
L’énergie potentielle d’interaction est l’énergie qu’il faut fournir à un système de deux charges ponctuelles
situées initialement à l’infini pour les rapprocher à une distance r12 l’une de l’autre.
On peut annuler les constantes ici en supposant que si les charges sont infiniment éloignées l’une
de l’autre, elles n’ont aucune influence l’une sur l’autre et elles ne possèdent pas d’énergie
potentielle.
Or la charge n’est pas en mouvement ni dans sa position de départ, ni dans sa position d’arrivée :