Candide
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CANDIDE DE VOLTAIRE
Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII° (Argumentation directe et indirecte, utilisation des genres à
des fins de persuasion, place dans les débats du siècle, repères culturels pour la compréhension des XVII° et XVIII°)
Objectifs :
Être capable de lire et de comprendre un conte philosophique.
Identifier les caractéristiques de l’argumentation indirecte.
Établir des repères culturels pour la compréhension du siècle des Lumières.
Problématique de séquence :
Comment la forme du conte philosophique se met-elle au service du combat des Lumières ?
Volume horaire de la séquence : environ 16 heures. Les séances indiquées durent 1 heure.
Préalable : Cette séquence se situe au début du deuxième trimestre. Dans la précédente séquence on aura par
exemple proposé un groupement de textes sur le même objet d’étude en observant les formes de
l’argumentation au XVII° siècle (Fables de La Fontaine, portraits de La Bruyère, préface des Contes de Perrault…)
Séance 1 : lecture cursive de contes merveilleux : corpus constitué de 3 incipit de contes de Perrault
(dont La Barbe bleue, Les Fées, Le Petit Poucet par exemple). Textes permettant de définir les
caractéristiques du conte de fées. Synthèse sur le conte merveilleux.
Séance 2 : lecture analytique de l’incipit. (Du début du conte jusque « la meilleure des baronnes
possibles. »). Il s’agit de percevoir l’ironie et la parodie du conte merveilleux, de faire apparaître la
critique sociale.
Séance 3 : Retour sur la lecture cursive du premier chapitre (la symbolique du jardin d’Eden) ; mise en
route de la lecture du conte en renseignant la première ligne du tableau ci-dessous.
Vidéo-projeter la carte du voyage de Candide et découvrir le livre : le titre des chapitres (voir annexe 1 si
l’édition choisie ne le propose pas), le nom des personnages.
Il s’agit de manipuler l’objet livre et d’aboutir à une série de questions auxquelles la lecture répondra. On
déroule un horizon d’attente : pourquoi ce voyage ? (parcours initiatique, tentation de l’exotisme…).
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
1 (ligne à remplir en
classe pendant la
séance 3)
2/4 la guerre
5/9 Lisbonne
10/16 L’Amérique du
sud
17/19
Eldorado/Surinam
20/24 Paris et
Londres
Séance 5 : exercice d’écriture en classe : question de corpus sur la thématique de la guerre (La Bruyère,
Les Caractères, « Du souverain et de la république », Voltaire, Dictionnaire philosophique, l’article
« Guerre », l’article « Paix » dans l’Encyclopédie ; corpus proposé en annexe 4) : quelle est la visée
commune de ces textes et comment chacun rend-il son argumentation efficace ?
NB : les textes sont lus avec la classe. La méthode de la question de corpus a été vue au préalable.
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
Séance 7 : correction de la question de corpus dans laquelle on intégrera un travail sur la langue en
abordant par exemple l’ironie dans le texte de Voltaire et les procédés de dénonciation. Ces points
de langue pourront être intégrés dans les consignes du travail d’écriture final. On insistera
également sur la différence entre une argumentation directe et une argumentation indirecte.
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
stylistique : exploiter au moins trois des procédés qu’emploie Voltaire dans Candide pour traduire l’ironie ou la
dénonciation.
- Ou vers le commentaire : Rédiger l’introduction et une grande partie d’un commentaire après l’une des lectures
analytiques faites en classe.
- Ou vers la dissertation : l’écriture littéraire sous toutes ses formes permet-elle de dénoncer les problèmes de
société ? (support = corpus de la question d’observation ; préparation en module, rédaction d’une partie à la
maison)
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
http://www.univ-paris-diderot.fr/diderot/societe/
http://portail.atilf.fr/encyclopedie/
http://classes.bnf.fr/dossitsm/fabrency.htm
1. Retrouvez les deux fondateurs de l’Encyclopédie. Précisez leurs dates, noms complets et spécialité.
2. Retrouvez le titre exact de l’Encyclopédie, le nombre de volumes et les dates de début et de fin de l’ouvrage.
3. Rappelez ce qui se passe en 1759 pour l’Encyclopédie.
4. Expliquez pourquoi on présente aujourd’hui l’Encyclopédie comme l’emblème du siècle des Lumières (3
raisons)
5. Cherchez sur le site http://portail.atilf.fr/encyclopedie/ l’article « esclavage » et l’article « traite des negres »
de l’Encyclopédie. Notez leurs références (auteur, volume, page) ; lisez les 6 premiers paragraphes du 2Eme
article et relevez au moins 2 phrases montrant que cet article dénonce l’esclavage. Justifiez votre choix.
Annexe 3 : L’OPTIMISME
Questionnaire élève : lisez dans votre édition de Candide le dossier concernant la philosophie optimiste.
Qui est l’auteur de cette philosophie ? Quel est le titre de l’ouvrage qui l’expose? Dans quelle langue ?
Quels sont les deux auteurs qui ont vulgarisé cette philosophie?
Ce travail peut se faire en groupes en classe (suivant les éditions des élèves)
La guerre a pour elle l'antiquité ; elle a été dans tous les siècles : on l'a toujours vue remplir le monde de veuves et
d'orphelins, épuiser les familles d'héritiers, et faire périr les frères à une même bataille. Jeune Soyecour1 ! je regrette
ta vertu, ta pudeur, ton esprit déjà mûr, pénétrant, élevé, sociable, je plains cette mort prématurée qui te joint à ton
intrépide frère, et t'enlève à une cour où tu n'as fait que te montrer : malheur déplorable, mais ordinaire! De tout
temps les hommes, pour quelque morceau de terre de plus ou de moins, sont convenus entre eux de se dépouiller,
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
se brûler, se tuer, s'égorger les uns les autres ; et pour le faire plus ingénieusement et avec plus de sûreté, ils ont
inventé de belles règles qu'on appelle l'art militaire ; ils ont attaché à la pratique de ces règles la gloire ou la plus
solide réputation ; et ils ont depuis renchéri de siècle en siècle sur la manière de se détruire réciproquement. De
l'injustice des premiers hommes, comme de son unique source, est venue la guerre, ainsi que la nécessité où ils se
sont trouvés de se donner des maîtres qui fixassent leurs droits et leurs prétentions. Si, content du sien, on eût pu
s'abstenir du bien de ses voisins, on avait pour toujours la paix et la liberté.
1. Jeune homme tué à la guerre et dont La Bruyère avait peut-être été le précepteur.
PAIX. La guerre est un fruit de la dépravation des hommes : c'est une maladie convulsive et violente du corps
politique, il n'est en santé, c'est-à-dire dans son état naturel que lorsqu'il jouit de la paix ; c'est elle qui donne de la
vigueur aux empires ; elle maintient l'ordre parmi les citoyens ; elle laisse aux lois la force qui leur est nécessaire ;
elle favorise la population, l'agriculture et le commerce : en un mot elle procure aux peuples le bonheur qui est le
but de toute société. La guerre au contraire dépeuple les états ; elle y fait le désordre ; les lois sont forcées de se
taire à la vue de la licence qu'elle introduit ; elle rend incertaines la liberté et la propriété des citoyens ; elle trouble
et fait négliger le commerce ; les terres deviennent incultes et abandonnées. Jamais les triomphes les plus éclatants
ne peuvent dédommager une nation de la perte d'une multitude de ses membres que la guerre sacrifie ; ses victoires
même lui font des plaies profondes que la paix seule peut guérir.
Un généalogiste prouve à un prince qu'il descend en droite ligne d'un comte dont les parents avaient fait un pacte
de famille, il y a trois ou quatre cents ans avec une maison dont la mémoire même ne subsiste plus. Cette maison
avait des prétentions éloignées sur une province dont le dernier possesseur est mort d'apoplexie : le prince et son
conseil concluent sans difficulté que cette province lui appartient de droit divin. Cette province, qui est à quelques
centaines de lieues de lui, a beau protester qu'elle ne le connaît pas, qu'elle n'a nulle envie d'être gouvernée par lui ;
que, pour donner des lois aux gens, il faut au moins avoir leur consentement : ces discours ne parviennent pas
seulement aux oreilles du prince, dont le droit est incontestable. Il trouve incontinent un grand nombre d'hommes
qui n'ont rien à perdre ; il les habille d'un gros drap bleu à cent dix sous l'aune, borde leurs chapeaux avec du gros fil
blanc, les fait tourner à droite et à gauche et marche à la gloire.
Les autres princes qui entendent parler de cette équipée y prennent part, chacun selon son pouvoir, et couvrent une
petite étendue de pays de plus de meurtriers mercenaires que Gengis Khan, Tamerlan, Bajazet n'en traînèrent à leur
suite.
Des peuples assez éloignés entendent dire qu'on va se battre, et qu'il y a cinq à six sous par jour à gagner pour eux
s'ils veulent être de la partie : ils se divisent aussitôt en deux bandes comme des moissonneurs, et vont vendre leurs
services à quiconque veut les employer.
Ces multitudes s'acharnent les unes contre les autres, non seulement sans avoir aucun intérêt au procès, mais sans
savoir même de quoi il s'agit.
Il se trouve à la fois cinq ou six puissances belligérantes, tantôt trois contre trois, tantôt deux contre quatre, tantôt
une contre cinq, se détestant toutes également les unes les autres, s'unissant et s'attaquant tour à tour ; toutes
d'accord en seul point, celui de faire tout le mal possible.
Le merveilleux de cette entreprise infernale, c'est que chaque chef des meurtriers fait bénir ses drapeaux et
invoque Dieu solennellement avant d'aller exterminer son prochain.
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
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Proposition de séquence de seconde. Genres et formes de l’argumentation : XVII° et XVIII°
Sujet : Comme Voltaire vous souhaitez dénoncer ce qui vous révolte dans le monde d’aujourd’hui.
Préparation :
1 Qui est ce Candide moderne ? Où vit-il ? Comment se traduit son isolement ? Avec qui vit-il ?
2 Les lieux : dans quels pays se rend-il ? Avec qui ? Comment décrire les lieux ? Comment les nommer ?
5 Construire le schéma narratif de chaque épisode : situation initiale/ situation finale/ péripéties…
Rédaction