Le Livre de Lettres
Le Livre de Lettres
Le Livre de Lettres
Camille Lavoie
Texte
Anne-Laure Jousse
Illustrations
Camille Lavoie
À Ádám et Juliette
A.-L. J.
À Juliette, Charles,
Alice et Philippe.
C. L.
Un jour, à la bibliothèque, Juliette est occupée
à regarder des livres d’images.
Après un moment, elle décide de suivre sa maman dans la section des livres
pour les grands. Debout sur la pointe des pieds, elle en attrape un
qui attire son regard et l’ouvre aussitôt !
— Oh ! Un LIVRE de LETTRES ! ! ! Je n’ai JAMAIS vu un livre comme ça !
Il n’y a que des lettres dedans, pas une seule image !
— Oui, c’est vrai, les livres pour adultes sont souvent sans images.
La petite fille a l’air déçue, quelque chose la tracasse.
— Mais, comment tu peux savoir de quoi le livre parle s’il n’y a pas d’images ?
— Parce que ce sont les mots qui nous disent de quoi le livre parle !
— Mais il n’y a pas de mots, il y a juste des LETTRES dans ce livre ! ! !
— Un mot, c’est plusieurs lettres
qu’on place ensemble.
LUN E
Les lettres , , et toutes seules
ne veulent rien dire,
mais quand on les met ensemble,
LUNE
elles forment le mot !
— Mais pour faire un mot,
on ne peut pas placer les lettres
n’importe comment.
On ne les écrit pas au hasard
sur une page.
Et on ne les empile pas
les unes par-dessus les autres.
— On ne s’en sert pas non plus pour faire
de jolies formes ou des dessins.
Et on ne les place pas la tête en bas
ni sur le dos.
On doit les regrouper…
… mais pas n’importe comment !
— Pour construire des mots,
il faut placer les lettres
les unes à côté des autres
de la gauche vers la droite.
— Comme ça ?
— Oui, mais on doit aussi les placer
dans un certain ordre.
ENLU ULNE ou ,
ça ne veut rien dire.
Si on veut écrire « lune », il faut les mettre dans cet ordre : L U N E.
— Quand on lit le mot LUNE, on s’imagine la lune dans sa tête,
c’est pour ça qu’on n’a pas toujours besoin d’une image pour savoir
de quoi un livre parle.
— Si on lit les mots :
l’oiseau est dans l’arbre,
on pense à l’image d’un oiseau
perché dans un arbre.
— Mais on pourrait aussi penser à une autre image.
— Ou encore une autre.
— Mais alors, on ne sait pas quel arbre ni quel oiseau on doit imaginer ?
— Ce n’est pas toujours si important. Mais, si tu veux vraiment parler
d’un oiseau ou d’un arbre en particulier, tu dois ajouter des mots pour que
je puisse imaginer plus de détails. Par exemple, le grand oiseau gris
est perché dans l’arbre aux fleurs blanches.
— C’est pour ça qu’il y a autant de mots dans un livre ?
— Oui ! Parce qu’on raconte toute une histoire.
Et plus on veut raconter
de choses, plus on a besoin de mots.
19,95 $