CH10 Oscillateur Energie Amortissement
CH10 Oscillateur Energie Amortissement
CH10 Oscillateur Energie Amortissement
La vitesse est 𝑣⃗ = 𝚤⃗ = −𝜔𝑥 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 ) 𝚤⃗. L'énergie cinétique, donnée par 𝐸 = 𝑚𝑣 , vaut
donc 𝐸 = 𝑚𝜔 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡). Comme 𝜔 = 𝑘/𝑚, l'énergie cinétique peut s'exprimer sous
la forme
La fonction 𝐸 (𝑡) est représentée en Fig.1. C’est une fonction avec une période de 𝑇/2 (𝑇 est
la période des oscillations)(voir Annexe A).
Détaillons un cycle d’oscillation :
A 𝑡 = 0 la masse est lâchée en 𝑥 = 𝑥 , sa vitesse est nulle, son énergie cinétique aussi.
Pour 𝑡 = 0 (un court instant après l'avoir lâchée) la masse commence à prendre de la vitesse.
L'énergie cinétique (la vitesse) est maximale lorsque la masse passe par sa position d'équilibre
(𝑥 = 0). Cela se produit pour 𝑡 = 𝑇/4. En ce point la tension du ressort est nulle, l’accélération
est également nulle.
La masse atteint le point 𝑥 = −𝑥 à 𝑡 = 𝑇/2. Sa vitesse s’annule (elle fait demi-tour), l'énergie
cinétique est nulle. La tension du ressort est maximale, l’accélération est maximale.
Elle reprend de la vitesse pour repasser en 𝑥 = 0 à 𝑡 = 3𝑇/4. A nouveau, sa vitesse est
maximale, comme son énergie cinétique.
Elle termine son cycle en 𝑥 = 𝑥 qu’elle atteint à 𝑡 = 𝑇. De nouveau, sa vitesse s’annule,
l’énergie cinétique est nulle. Un nouveau cycle recommence.
1
(constante de raideur 𝑘 élevée), plus l'énergie est importante (proportionnalité entre 𝐸 et 𝑘,
Eq.2).
𝐸𝑐 max 𝐸 =0
𝑣 = 𝜔𝑥 (𝑣 𝑚𝑎𝑥) 𝑣=0
𝑇⃗ = 0 𝑇⃗ (𝑇 𝑚𝑎𝑥)
0 𝑥0 0 𝑥 (𝑥 𝑚𝑎𝑥)
𝑥=𝑥
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑥=0 𝑣=0
𝑣 = 𝜔𝑥
1
𝑘𝑥
2
1
𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡)
2
0 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠
2𝜋
𝑇/4 𝑇/2 3𝑇/4 𝑇=
𝜔
2
Le système étant isolé, son énergie mécanique totale ne doit pas varier au cours du temps. On
vérifie bien que 𝐸 = 𝐸 + 𝐸 = 𝑘𝑥 (𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) + 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡)) = 𝑘𝑥 est une valeur
constante, indépendante du temps (voir Fig.2).
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒
𝐸 =𝐸 +𝐸
1
= 𝑘𝑥 1
2 𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡)
2
1
𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡)
2
0 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠
2𝜋
𝑇/4 𝑇/2 3𝑇/4 𝑇=
𝜔
10.3 Amortissement
En pratique nous aurons toujours une force dissipative ("frottements") qui conduit à
une perte continue d'énergie. Cela se traduit par une diminution de l'amplitude des
oscillations, et donc pas une diminution de l'énergie cinétique, au cours du temps. Ce
phénomène est nommé "amortissement". Nous allons reprendre l'étude de l'oscillateur en
considérant une force de frottement. Comme exemple nous considérons une force de
frottement qui obéit à la loi de Stokes, 𝐹⃗ = −f𝑣⃗ (voir Fig.3).
dissipation
𝑣⃗ d'énergie
𝑅⃗
𝑇⃗ 𝐹⃗ = −f𝑣⃗
𝚤⃗ 0 𝑥 𝑚𝑔⃗
3
donne 𝑚𝑔⃗ + 𝑅⃗ = 0, soit 𝑚𝑔 = 𝑅 (rien ne change par rapport au cas non amorti, CH9). Une
projection sur l'horizontale fournit −𝑘 𝑥 − f =𝑚 , qu'on va réécrire
+ + 𝑥=0 (4)
+ +𝜔 𝑥 =0 (5)
Où 𝜔 = 𝜔 1 − (6.b)
𝜔 se nomme "pseudo-pulsation".
différence importante avec le cas non amorti est le terme 𝑒 devant la fonction cosinus.
Ainsi, l'amplitude des oscillations va décroître de manière exponentielle avec le temps : c'est
l'amortissement.
Pour trouver 𝐴 et 𝜑, qui sont deux constantes d'intégration, nous allons nous référer aux
conditions initiales. Nous gardons les mêmes que pour le cas non amorti : à 𝑡 = 0 la masse est
lâchée en 𝑥 = 𝑥 et sa vitesse est nulle. Avec ces conditions, on trouve (Annexe B)
𝐴 = 𝑥 / 1− (7.a)
𝑐𝑜𝑠𝜑 = 1− (7.b)
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La fonction 𝑥 (𝑡 ) est représentée en Fig.4. Sur cette figure, 𝑥 est normalisé à 𝑥 , et le temps 𝑡
est normalisé à la période propre 𝑇 = .
𝝎𝝉 = 𝟐𝟎
𝑇 𝝎𝝉 = 𝟓
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En pratique un oscillateur est toujours amorti. Le cas non amorti (CH9) est un cas idéalisé, qui
suppose l'absence de perte d'énergie : cela n'est possible que si le système est isolé (masse
accrochée à un fil ou un ressort qui oscille sans frottement, molécule d'un gaz qui oscille sans
rayonner d'énergie et sans collisions avec les autres molécules…). On pourra néanmoins
considérer qu'un oscillateur est non amorti du moment que le temps d'observation est petit
devant 𝜏 : dans ce cas l'observateur ne remarquera pas que l'amplitude décroît
(amortissements très faibles). Mais en pratique un système "indéfiniment" isolé n'existe pas,
et au bout d'un certain temps les oscillations finiront toujours par s'arrêter. C'est pourquoi on
a l'habitude de dire que "le mouvement perpétuel n'existe pas" (voir Annexe C).
𝑥 = 𝐴𝑒 /
+ 𝐵𝑒 /
(8.a)
Avec 𝜏 = 𝜏/ 1 − √1 − 𝜔 𝜏 et 𝜏 = 𝜏/ 1 + √1 − 𝜔 𝜏 (8.b)
𝐴=𝑥 / 1− (9.a)
𝐵=𝑥 − / 1− (9.b)
La fonction 𝑥 (𝑡 ) est représentée en Fig.5. Sur cette figure, 𝑥 est normalisé à 𝑥 , et le temps 𝑡
est normalisé au temps de relaxation 𝜏.
Nous voyons que la fonction 𝑥 (𝑡) ne contient plus de fonction oscillante (pas de fonction
𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + 𝜑)), autrement dit "l'oscillateur"…n'oscille plus ! C'est pour cette raison que l'on
nomme ce régime "apériodique".
Une fois écartée de sa position d'équilibre, la masse revient vers cette position, sans jamais
dépasser l'équilibre. Le retour vers l'équilibre se fait plus ou moins rapidement, suivant les
valeurs de 𝜏 et 𝜏 , c'est-à-dire suivant la valeur du temps de relaxation 𝜏 et de la pulsation
propre 𝜔. La figure (5) montre trois cas (𝜔𝜏 = 0.5, 0.7, 0.9). Plus l'amortissement est
important (plus 𝜔𝜏 est petit), plus le retour à l'équilibre se fait lentement (voir Annexe D).
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1,0
0,8
0,6 𝜔𝜏 = 0.5
x / x0
0,4 𝜔𝜏 = 0.7
0,2 𝜔𝜏 = 0.9
0,0
0 2 4 6 8 10
t /
10.4 Conclusion
Dans l'équation différentielle qui régit le mouvement, l'amortissement se caractérise
par le terme , où 𝜏 est le temps de relaxation (dans le cas d'une force de frottement, 𝜏 est
inversement proportionnel au coefficient de frottement f). Suivant la valeur de 𝜏, on aura
encore des oscillations (régime pseudo-périodique) ou plus du tout (régime apériodique).
Dans tous les cas, l'écart à la position d'équilibre (amplitude des oscillations en régime pseudo-
périodique, ou simplement écart en régime apériodique) diminue de manière exponentielle
avec le temps, 𝑥~𝑒 ⁄ (𝜏 est simplement 𝜏 dans le régime pseudo-périodique, ou une
fonction plus complexe de 𝜏 dans le régime apériodique). La vitesse, 𝑣 = 𝑑𝑥 ⁄𝑑𝑡, décroît donc
elle aussi comme 𝑒 ⁄ . Ainsi, l'énergie cinétique (~𝑣 ) décroît comme 𝑒 ⁄ . De même,
l'énergie potentielle (~𝑥 ) décroît comme 𝑒 ⁄ . Le système perd donc très rapidement de
l'énergie, et finit par s'immobiliser à sa position d'équilibre (d'où il avait été initialement
écarté).
Ainsi, pour maintenir des oscillations il faudra fournir périodiquement de l'énergie au système.
Un nouvel effet pourra se manifester : suivant la fréquence à laquelle on apporte de l'énergie,
bien plus que d'avoir des oscillations maintenues, l'amplitude de ces dernières pourra
augmenter de façon très importante. Le système se mettra alors à stocker de l'énergie (au lieu
d'en perdre) : c'est le phénomène de "résonance" que nous allons étudier dans le chapitre
suivant.
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Annexe A
Elle est maximale lorsque 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) = ±1, c’est-à-dire pour 𝜔𝑡 = , , …, soit pour
𝑡= = , = , = …
Il est facile d'étudier cette fonction en remarquant que 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 ) = + cos(2𝜔𝑡) (qui
provient de l'égalité 𝑠𝑖𝑛 𝑥 = ). Avec cette nouvelle écriture on voit plus directement
que la période est = .
( )
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Annexe B
On se reportera à l'Annexe D, CH9.
𝛽 = √−∆⁄2𝑎 = 𝜔 − =𝜔 1−
Ce qui fournit
Nous avons deux équations, (a) et (b), qui vont permettre de calculer 𝐴 et 𝜑.
L'équation (b) fournit = 𝑡𝑎𝑛𝜑 = . Cette égalité détermine 𝜑. Nous allons la réécrire
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1 − , et finalement
𝑐𝑜𝑠𝜑 = 1− (on choisit la racine positive car (a) montre que 𝑐𝑜𝑠𝜑 > 0)
𝐴=𝑥 1−
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𝑟 𝑡 et 𝑟 𝑡 sont des quantités sans dimension (car arguments d'une fonction exponentielle),
𝑟 et 𝑟 ont donc la dimension d'un (temps)-1. Cela permet d'introduire deux temps
"caractéristiques" du mouvement 𝜏 = 1/𝑟 et 𝜏 = 1/𝑟
𝜏 = 𝜏/ 1 − √1 − 𝜔 𝜏
𝜏 = 𝜏/ 1 + √1 − 𝜔 𝜏
=𝐴 𝑒 +𝐵 𝑒
Ce qui fournit
0=− − (b)
Nous avons deux équations, (a) et (b), qui vont permettre de calculer 𝐴 et 𝐵.
𝐴=𝑥 / 1−
Et finalement 𝐵 = 𝑥 − / 1−
La vitesse est = 𝐴𝑒 /
+ (𝐴𝑡 + 𝐵)( )𝑒 /
𝐴=
𝑥(𝑡) est représenté Fig.A.1 (courbe 𝜔𝜏 = 1) . Il n'y a pas d'oscillations, comme dans le régime
apériodique (𝜔𝜏 < 1). On voit que la réponse du système est très proche du cas apériodique
(voir courbe 𝜔𝜏 = 0.9). D'un point de vue physique, ce cas très particulier (𝜔𝜏 = 1) a donc
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peu d'intérêt, d'autant plus qu'il est très rare, en pratique, d'avoir exactement 𝜔𝜏 = 1 (c'est
pourquoi nous n'en avons pas parlé dans le corps du texte). Mais comme la fonction
mathématique qui décrit ce régime est différente de celle qui décrit le régime apériodique
(Eq.8.a), on fait le distinguo en utilisant le terme "régime critique". Le régime critique (𝜔𝜏 =
1) est donc le régime "frontière" entre le régime pseudo-périodique (𝜔𝜏 > 1) et le régime
apériodique (𝜔𝜏 < 1). En pratique, retenons qu'il s'apparente au régime apériodique.
(𝜔𝜏 = 0.9)
𝜔𝜏 = 1
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Annexe C
- Vous trouverez des simulations du cas étudié (masse-ressort sur un plan horizontal) sur le
site suivant
http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/meca/harmoressort.html
Vous pourrez modifier les valeurs de 𝑚, f et 𝑘, et voir ce qui se passe. Ce site contient d'autres
exemples d'oscillateurs.
- Sur la question du mouvement perpétuel (oscillateur non amorti) vous pourrez consulter
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_perp%C3%A9tuel
Le mouvement perpétuel est une vieille chimère. Les vidéos qui sont censées montrer des
oscillateurs perpétuels foisonnent sur internet, en voici quelques-unes…
https://www.youtube.com/watch?v=_gAchuS8SyU
https://www.youtube.com/watch?v=L8gdbVAnBb8
https://www.youtube.com/watch?v=0Y8QXi7PzLI
https://www.youtube.com/watch?v=Bft7Wd8QElw
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Annexe D
- Vous trouverez une simulation permettant de visualiser le cas apériodique sur
https://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Meca/Oscillateurs/oscillateur_horizontal.php
Pour bien comprendre : dans cette vidéo l'amortissement se fait en plaçant un aimant en bout
du pendule (la règle). Une plaque en métal est mise à proximité de l'aimant (derrière le
pendule dans la vidéo). L'aimant mobile crée des courants dans la plaque métallique (courants
de Foucault, effet d'induction). En retour, ces courants créent un champ magnétique qui
s'oppose au champ de l'aimant, freinant ainsi le pendule. Plus la plaque métallique est proche
du pendule, plus le pendule est freiné (plus l'amortissement est important).
Remarquez :
Au début de la vidéo (plaque métallique entre 20 et 2.5 mm) : c'est le régime d'oscillations
pseudo-périodiques. On a l'impression (en écoutant le tintement qui repère le passage à la
verticale) que la période est indépendante de l'amortissement (ce qui montre que la pseudo-
période est proche de la période propre, voir remarques sur 𝜔 et 𝜔 au § 10.3.1)
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