CH10 Oscillateur Energie Amortissement

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Chapitre 10 : L’oscillateur harmonique – Energie, amortissement

10.1 Energie cinétique

On reprend l'exemple du système masse-ressort (configuration horizontale). Au


chapitre 9 nous avons vu que la position de la masse est donnée par (CH9, Eq.14 et Fig.9)
𝑥 = 𝑥 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) (1)
Cette solution est obtenue avec les conditions initiales suivantes : à 𝑡 = 0, 𝑥 = 𝑥 et 𝑣 = 0.

La vitesse est 𝑣⃗ = 𝚤⃗ = −𝜔𝑥 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 ) 𝚤⃗. L'énergie cinétique, donnée par 𝐸 = 𝑚𝑣 , vaut
donc 𝐸 = 𝑚𝜔 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡). Comme 𝜔 = 𝑘/𝑚, l'énergie cinétique peut s'exprimer sous
la forme

𝐸 = 𝑘𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) (2)

La fonction 𝐸 (𝑡) est représentée en Fig.1. C’est une fonction avec une période de 𝑇/2 (𝑇 est
la période des oscillations)(voir Annexe A).
Détaillons un cycle d’oscillation :
A 𝑡 = 0 la masse est lâchée en 𝑥 = 𝑥 , sa vitesse est nulle, son énergie cinétique aussi.
Pour 𝑡 = 0 (un court instant après l'avoir lâchée) la masse commence à prendre de la vitesse.
L'énergie cinétique (la vitesse) est maximale lorsque la masse passe par sa position d'équilibre
(𝑥 = 0). Cela se produit pour 𝑡 = 𝑇/4. En ce point la tension du ressort est nulle, l’accélération
est également nulle.
La masse atteint le point 𝑥 = −𝑥 à 𝑡 = 𝑇/2. Sa vitesse s’annule (elle fait demi-tour), l'énergie
cinétique est nulle. La tension du ressort est maximale, l’accélération est maximale.
Elle reprend de la vitesse pour repasser en 𝑥 = 0 à 𝑡 = 3𝑇/4. A nouveau, sa vitesse est
maximale, comme son énergie cinétique.
Elle termine son cycle en 𝑥 = 𝑥 qu’elle atteint à 𝑡 = 𝑇. De nouveau, sa vitesse s’annule,
l’énergie cinétique est nulle. Un nouveau cycle recommence.

On aurait pu calculer 𝐸 à l'aide du théorème de l'énergie cinétique : la variation d'énergie


cinétique est égale au travail des forces. Le poids et la réaction du plan sont des forces
orthogonales au déplacement, leur travail est donc nul. Seule la tension 𝑇⃗ du ressort fournit
du travail. Pour un déplacement élémentaire 𝑑𝑙⃗ = 𝑑𝑥 𝚤⃗, le travail élémentaire de 𝑇⃗ est 𝑑𝑊 =
𝑇⃗ 𝑑𝑙⃗ . Comme 𝑇⃗ = −𝑘𝑥 𝚤⃗, on obtient 𝑑𝑊 = −𝑘𝑥 𝑑𝑥. La variation d'énergie cinétique sur le
trajet 𝑑𝑙⃗ est donc 𝑑𝐸 = 𝑑𝑊 = −𝑘𝑥 𝑑𝑥. En intégrant cette relation, on déduit que 𝐸 =
− 𝑘𝑥 + 𝑐𝑠𝑡𝑒. L'énergie cinétique est nulle en 𝑥 = 𝑥 , on doit donc avoir 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 𝑘𝑥 .
Finalement, 𝐸 = 𝑘(𝑥 − 𝑥 ). Mais (𝑥 − 𝑥 ) = 𝑥 (1 − 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡)) = 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡), on
retrouve donc l'expression donnée par Eq.2.
L’équation (2) montre que l'énergie varie comme 𝑥 . Un oscillateur dont l'amplitude
d'oscillation est doublée voit son énergie multipliée par quatre. Plus le ressort est "raide"

1
(constante de raideur 𝑘 élevée), plus l'énergie est importante (proportionnalité entre 𝐸 et 𝑘,
Eq.2).

𝐸𝑐 max 𝐸 =0

𝑣 = 𝜔𝑥 (𝑣 𝑚𝑎𝑥) 𝑣=0

𝑇⃗ = 0 𝑇⃗ (𝑇 𝑚𝑎𝑥)

0 𝑥0 0 𝑥 (𝑥 𝑚𝑎𝑥)

𝑥=𝑥
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑥=0 𝑣=0
𝑣 = 𝜔𝑥
1
𝑘𝑥
2

1
𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡)
2

0 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠
2𝜋
𝑇/4 𝑇/2 3𝑇/4 𝑇=
𝜔

Fig.1 Energie cinétique en fonction du temps

10.2 Energie potentielle, énergie mécanique totale


Précédemment, nous avons calculé l'énergie (cinétique) de la masse en considérant le
travail de la force externe 𝑇⃗ (autrement dit, notre système mécanique était la masse seule). Si
maintenant nous considérons l'ensemble masse + ressort, la tension du ressort apparaît
comme une force interne au système. Nous pouvons définir une énergie potentielle à l'aide de
la relation 𝑑𝐸 = −𝑑𝑊 = −𝑑𝑊 . En reprenant le calcul de 𝑑𝑊 on obtient
𝑑𝐸 = 𝑘𝑥 𝑑𝑥. En intégrant cette relation, on déduit 𝐸 = 𝑘𝑥 + 𝑐𝑠𝑡𝑒. La constante
d'intégration est choisie en fixant 𝐸 = 0 pour 𝑥 = 0, soit 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 0 (choix arbitraire, rappelons
que 𝐸 est toujours définie à une constante près ; nous choisissons cette constante de la
manière la plus simple possible : nulle). Au final, 𝐸 = 𝑘𝑥 , soit

𝐸 = 𝑘𝑥 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡) (3)

2
Le système étant isolé, son énergie mécanique totale ne doit pas varier au cours du temps. On
vérifie bien que 𝐸 = 𝐸 + 𝐸 = 𝑘𝑥 (𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) + 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡)) = 𝑘𝑥 est une valeur
constante, indépendante du temps (voir Fig.2).

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒

𝐸 =𝐸 +𝐸
1
= 𝑘𝑥 1
2 𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡)
2

1
𝐸 = 𝑘 𝑥 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡)
2

0 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠
2𝜋
𝑇/4 𝑇/2 3𝑇/4 𝑇=
𝜔

Fig.2 Energies cinétique, potentielle, et totale, en fonction du temps

10.3 Amortissement
En pratique nous aurons toujours une force dissipative ("frottements") qui conduit à
une perte continue d'énergie. Cela se traduit par une diminution de l'amplitude des
oscillations, et donc pas une diminution de l'énergie cinétique, au cours du temps. Ce
phénomène est nommé "amortissement". Nous allons reprendre l'étude de l'oscillateur en
considérant une force de frottement. Comme exemple nous considérons une force de
frottement qui obéit à la loi de Stokes, 𝐹⃗ = −f𝑣⃗ (voir Fig.3).

dissipation
𝑣⃗ d'énergie
𝑅⃗
𝑇⃗ 𝐹⃗ = −f𝑣⃗

𝚤⃗ 0 𝑥 𝑚𝑔⃗

Fig.3 Oscillateur en présence d'une force dissipative ("frottements")

En incluant la force de frottement 𝐹⃗ = −f𝑣⃗ = −f 𝚤⃗ le principe fondamental de la


dynamique devient 𝑚𝑔⃗ + 𝑅⃗ − 𝑘 𝑥 𝚤⃗ − f 𝚤⃗ = 𝑚 𝚤⃗. Une projection sur la verticale

3
donne 𝑚𝑔⃗ + 𝑅⃗ = 0, soit 𝑚𝑔 = 𝑅 (rien ne change par rapport au cas non amorti, CH9). Une
projection sur l'horizontale fournit −𝑘 𝑥 − f =𝑚 , qu'on va réécrire

+ + 𝑥=0 (4)

En notant = et = 𝜔 , on peut écrire

+ +𝜔 𝑥 =0 (5)

En prenant f = 0 (pas de frottements) on retrouve l'équation (12) du chapitre 9. Ici se rajoute


un terme proportionnel à . Nous avons choisi de mettre le coefficient devant le terme
2
sous la forme : le paramètre 𝜏 a la dimension d'un temps, on le nomme "temps de
𝜏
relaxation" (pour des raisons qui deviendront claires un peu plus loin). Le facteur 2 permettra
de simplifier un peu l'écriture de la solution 𝑥(𝑡). Le paramètre 𝜔 est le même que celui déjà
introduit pour l'oscillateur non amorti, c'est la pulsation propre.
Nous avons vu comment résoudre une équation différentielle comme Eq.5 (voir Annexe D,
CH9) : trois cas vont se présenter suivant la valeur de 𝜔𝜏.

10.3.1 Régime pseudo-périodique (𝜔𝜏 > 1)


Dans ce cas, Eq.5 admet pour solution une fonction de la forme (voir Annexe B)

𝑥 =𝐴𝑒 𝑐𝑜𝑠(𝜔 𝑡 + 𝜑) (6.a)

Où 𝜔 = 𝜔 1 − (6.b)

𝜔 se nomme "pseudo-pulsation".

Eq.6 montre qu'on a des oscillations sinusoïdales, de période 𝑇 = , ou encore de fréquence

𝑓 = . Les paramètres 𝑇 et 𝑓 se nomment "pseudo-période" et "pseudo-fréquence". La

différence importante avec le cas non amorti est le terme 𝑒 devant la fonction cosinus.
Ainsi, l'amplitude des oscillations va décroître de manière exponentielle avec le temps : c'est
l'amortissement.

Pour trouver 𝐴 et 𝜑, qui sont deux constantes d'intégration, nous allons nous référer aux
conditions initiales. Nous gardons les mêmes que pour le cas non amorti : à 𝑡 = 0 la masse est
lâchée en 𝑥 = 𝑥 et sa vitesse est nulle. Avec ces conditions, on trouve (Annexe B)

𝐴 = 𝑥 / 1− (7.a)

𝑐𝑜𝑠𝜑 = 1− (7.b)

4
La fonction 𝑥 (𝑡 ) est représentée en Fig.4. Sur cette figure, 𝑥 est normalisé à 𝑥 , et le temps 𝑡
est normalisé à la période propre 𝑇 = .

𝝎𝝉 = 𝟐𝟎
𝑇 𝝎𝝉 = 𝟓

Fig.4 Oscillations dans le régime pseudo-périodique


L'amplitude est amortie dans le temps. Ainsi, on ne retrouve pas deux maxima avec la même
amplitude. Dans ces conditions on ne peut pas vraiment parler de "période" (terme utilisé
pour signifier que deux maxima, de même valeur, se retrouvent périodiquement) : c'est
pourquoi on parle de "pseudo-période" (de "pseudo-fréquence" et de "pseudo-pulsation") et
de régime d'oscillations "pseudo-périodique".
La pseudo-pulsation 𝜔 n'est pas la pulsation propre 𝜔 (Eq.6.b), cela veut dire que les
oscillations n'ont plus lieu à la fréquence propre 𝑓 = 𝜔⁄2𝜋 mais à la pseudo-fréquence 𝑓 =
𝜔 ⁄2𝜋 . Cette dernière dépend de la force de frottement, via le temps de relaxation 𝜏, qui
intervient dans l'équation (6.b).
Le paramètre 𝜏 détermine la décroissance de l'amplitude des oscillations, et cette
décroissance est exponentielle. Ainsi, au bout d'un temps 𝑡 = 𝜏 l'amplitude est divisée par un
facteur 𝑒 (≈ 3). Les oscillations ne sont plus observables lorsque 𝑡 ≫ 𝜏 : aux temps longs le
système est "relaxé". Ainsi 𝜏 donne l'ordre de grandeur du laps de temps nécessaire à la
disparition des oscillations ("relaxation"), d'où le vocable de "temps de relaxation" utilisé pour
désigner 𝜏.
La figure 4 montre les oscillations pour une même valeur de 𝜔 (pulsation propre), mais pour
deux valeurs de 𝜏 (𝜔𝜏 = 5 et 𝜔𝜏 = 20). Très souvent on a 𝜔𝜏 ≫ 1 : dans ce cas Eq.6b se
simplifie en 𝜔 ≈ 𝜔, et donc 𝑇 ≈ 𝑇, 𝑓 ≈ 𝑓. On pourra dire que les oscillations ont lieu à la
fréquence propre de l’oscillateur. Par exemple, pour 𝜔𝜏 = 5 on a 𝜔 = 0.98𝜔 ≈ 𝜔. Ainsi,
très souvent on parlera d’une « fréquence d’oscillation », elle sera quasiment la même
(fréquence propre) quel que soit l’amortissement (pourvu que 𝜔𝜏 ≫ 1). Par exemple, en Fig.4,
il est difficile de faire la différence entre la pseudo-période (𝑇 ) à 𝜔𝜏 = 5 et celle à 𝜔𝜏 = 20,
et on a l’impression que la période est 𝑇 (période propre) pour les deux valeurs
d’amortissement.

5
En pratique un oscillateur est toujours amorti. Le cas non amorti (CH9) est un cas idéalisé, qui
suppose l'absence de perte d'énergie : cela n'est possible que si le système est isolé (masse
accrochée à un fil ou un ressort qui oscille sans frottement, molécule d'un gaz qui oscille sans
rayonner d'énergie et sans collisions avec les autres molécules…). On pourra néanmoins
considérer qu'un oscillateur est non amorti du moment que le temps d'observation est petit
devant 𝜏 : dans ce cas l'observateur ne remarquera pas que l'amplitude décroît
(amortissements très faibles). Mais en pratique un système "indéfiniment" isolé n'existe pas,
et au bout d'un certain temps les oscillations finiront toujours par s'arrêter. C'est pourquoi on
a l'habitude de dire que "le mouvement perpétuel n'existe pas" (voir Annexe C).

10.3.2 Régime apériodique (𝜔𝜏 < 1)


Pour le cas 𝜔𝜏 < 1, Eq.5 admet pour solution une fonction de la forme (voir Annexe B)

𝑥 = 𝐴𝑒 /
+ 𝐵𝑒 /
(8.a)

Avec 𝜏 = 𝜏/ 1 − √1 − 𝜔 𝜏 et 𝜏 = 𝜏/ 1 + √1 − 𝜔 𝜏 (8.b)

𝜏 et 𝜏 sont appelés "temps caractéristiques".


Pour trouver 𝐴 et 𝐵, qui sont deux constantes d'intégration, nous allons une nouvelle fois nous
référer aux conditions initiales. Ce sont les mêmes que précédemment : à 𝑡 = 0 la masse est
lâchée en 𝑥 = 𝑥 et sa vitesse est nulle. Avec ces conditions, on trouve (Annexe B)

𝐴=𝑥 / 1− (9.a)

𝐵=𝑥 − / 1− (9.b)

La fonction 𝑥 (𝑡 ) est représentée en Fig.5. Sur cette figure, 𝑥 est normalisé à 𝑥 , et le temps 𝑡
est normalisé au temps de relaxation 𝜏.
Nous voyons que la fonction 𝑥 (𝑡) ne contient plus de fonction oscillante (pas de fonction
𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡 + 𝜑)), autrement dit "l'oscillateur"…n'oscille plus ! C'est pour cette raison que l'on
nomme ce régime "apériodique".
Une fois écartée de sa position d'équilibre, la masse revient vers cette position, sans jamais
dépasser l'équilibre. Le retour vers l'équilibre se fait plus ou moins rapidement, suivant les
valeurs de 𝜏 et 𝜏 , c'est-à-dire suivant la valeur du temps de relaxation 𝜏 et de la pulsation
propre 𝜔. La figure (5) montre trois cas (𝜔𝜏 = 0.5, 0.7, 0.9). Plus l'amortissement est
important (plus 𝜔𝜏 est petit), plus le retour à l'équilibre se fait lentement (voir Annexe D).

6
1,0

0,8

0,6 𝜔𝜏 = 0.5
x / x0
0,4 𝜔𝜏 = 0.7

0,2 𝜔𝜏 = 0.9

0,0
0 2 4 6 8 10
t /

Fig.5 Régime apériodique de "l'oscillateur"

10.4 Conclusion
Dans l'équation différentielle qui régit le mouvement, l'amortissement se caractérise
par le terme , où 𝜏 est le temps de relaxation (dans le cas d'une force de frottement, 𝜏 est
inversement proportionnel au coefficient de frottement f). Suivant la valeur de 𝜏, on aura
encore des oscillations (régime pseudo-périodique) ou plus du tout (régime apériodique).

Dans tous les cas, l'écart à la position d'équilibre (amplitude des oscillations en régime pseudo-
périodique, ou simplement écart en régime apériodique) diminue de manière exponentielle
avec le temps, 𝑥~𝑒 ⁄ (𝜏 est simplement 𝜏 dans le régime pseudo-périodique, ou une
fonction plus complexe de 𝜏 dans le régime apériodique). La vitesse, 𝑣 = 𝑑𝑥 ⁄𝑑𝑡, décroît donc
elle aussi comme 𝑒 ⁄ . Ainsi, l'énergie cinétique (~𝑣 ) décroît comme 𝑒 ⁄ . De même,
l'énergie potentielle (~𝑥 ) décroît comme 𝑒 ⁄ . Le système perd donc très rapidement de
l'énergie, et finit par s'immobiliser à sa position d'équilibre (d'où il avait été initialement
écarté).
Ainsi, pour maintenir des oscillations il faudra fournir périodiquement de l'énergie au système.
Un nouvel effet pourra se manifester : suivant la fréquence à laquelle on apporte de l'énergie,
bien plus que d'avoir des oscillations maintenues, l'amplitude de ces dernières pourra
augmenter de façon très importante. Le système se mettra alors à stocker de l'énergie (au lieu
d'en perdre) : c'est le phénomène de "résonance" que nous allons étudier dans le chapitre
suivant.

7
Annexe A

La fonction 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) est positive quel que soit le temps.


Elle est minimale lorsque 𝑠𝑖𝑛(𝜔𝑡 ) = 0, c’est-à-dire pour 𝜔𝑡 = 0, 𝜋, 2𝜋 …, soit pour
𝑡 = 0, = , = 𝑇 … (car 𝑇 = ).

Elle est maximale lorsque 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡) = ±1, c’est-à-dire pour 𝜔𝑡 = , , …, soit pour
𝑡= = , = , = …

On voit donc que sa période est .

Il est facile d'étudier cette fonction en remarquant que 𝑠𝑖𝑛 (𝜔𝑡 ) = + cos(2𝜔𝑡) (qui
provient de l'égalité 𝑠𝑖𝑛 𝑥 = ). Avec cette nouvelle écriture on voit plus directement
que la période est = .
( )

Le même raisonnement s'applique pour 𝑐𝑜𝑠 (𝜔𝑡) = − cos(2𝜔𝑡) (𝑐𝑜𝑠 𝑥 = ).

8
Annexe B
On se reportera à l'Annexe D, CH9.

Le discriminant lié à Eq.5 est ∆ = 4 ( − 𝜔 )

a) Cas ∆ < 0, c’est-à-dire < 𝜔, ou encore 𝜔𝜏 > 1 :

La solution est de la forme 𝑥 = 𝐴 𝑒 𝑐𝑜𝑠(𝛽𝑡 + 𝜑) avec


𝛼 = −𝑏⁄2𝑎 = (− 2⁄𝜏 )⁄2 = −1/𝜏

𝛽 = √−∆⁄2𝑎 = 𝜔 − =𝜔 1−

Soit 𝑥 = 𝐴 𝑒 𝑐𝑜𝑠(𝜔 𝑡 + 𝜑) où la notation 𝛽 est changée pour 𝜔 (𝜔 = 𝜔 1 − )

A 𝑡 = 0 la masse est lâchée en 𝑥 = 𝑥 : on doit donc avoir


𝑥 = 𝐴 𝑐𝑜𝑠𝜑 (a)
D'autre part à 𝑡 = 0 sa vitesse est nulle. Or la vitesse est

=𝐴 𝑒 𝑐𝑜𝑠(𝜔 𝑡 + 𝜑)+ 𝐴 𝑒 −𝜔 𝑠𝑖𝑛(𝜔 𝑡 + 𝜑)

Ce qui fournit

0 = − 𝑐𝑜𝑠𝜑 − 𝐴𝜔 𝑠𝑖𝑛𝜑 (b)

Nous avons deux équations, (a) et (b), qui vont permettre de calculer 𝐴 et 𝜑.

L'équation (b) fournit = 𝑡𝑎𝑛𝜑 = . Cette égalité détermine 𝜑. Nous allons la réécrire

en remarquant que 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = = . Mais 𝜔 𝜏 = 𝜔 𝜏 − 1, ce qui conduit à

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1 − , et finalement

𝑐𝑜𝑠𝜑 = 1− (on choisit la racine positive car (a) montre que 𝑐𝑜𝑠𝜑 > 0)

En reportant dans (a) on obtient

𝐴=𝑥 1−

b) Cas ∆ > 0, c’est-à-dire > 𝜔, ou encore 𝜔𝜏 < 1 :

La solution est de la forme 𝑥 = 𝐴𝑒 + 𝐵𝑒


±√∆
avec 𝑟 , = =− 1 ± √1 − 𝜔 𝜏

9
𝑟 𝑡 et 𝑟 𝑡 sont des quantités sans dimension (car arguments d'une fonction exponentielle),
𝑟 et 𝑟 ont donc la dimension d'un (temps)-1. Cela permet d'introduire deux temps
"caractéristiques" du mouvement 𝜏 = 1/𝑟 et 𝜏 = 1/𝑟
𝜏 = 𝜏/ 1 − √1 − 𝜔 𝜏

𝜏 = 𝜏/ 1 + √1 − 𝜔 𝜏

Pour finalement écrire 𝑥 = 𝐴𝑒 /


+ 𝐵𝑒 /

A 𝑡 = 0 la masse est lâchée en 𝑥 = 𝑥 : on doit donc avoir


𝑥 =𝐴+𝐵 (a)
D'autre part à 𝑡 = 0 sa vitesse est nulle. Or la vitesse est

=𝐴 𝑒 +𝐵 𝑒

Ce qui fournit

0=− − (b)

Nous avons deux équations, (a) et (b), qui vont permettre de calculer 𝐴 et 𝐵.

L'équation (b) fournit 𝐵 = − 𝐴, qui reporté dans (a) permet de calculer 𝐴

𝐴=𝑥 / 1−

Et finalement 𝐵 = 𝑥 − / 1−

c) Cas ∆ = 0, c’est-à-dire = 𝜔, ou encore 𝜔𝜏 = 1 :

La solution est de la forme


/
𝑥 = (𝐴𝑡 + 𝐵)𝑒
Si à 𝑡 = 0 la masse est lâchée en 𝑥 = 𝑥 alors
𝐵=𝑥

La vitesse est = 𝐴𝑒 /
+ (𝐴𝑡 + 𝐵)( )𝑒 /

Si à 𝑡 = 0 la vitesse est nulle alors 0 = 𝐴 − , donc

𝐴=

𝑥(𝑡) est représenté Fig.A.1 (courbe 𝜔𝜏 = 1) . Il n'y a pas d'oscillations, comme dans le régime
apériodique (𝜔𝜏 < 1). On voit que la réponse du système est très proche du cas apériodique
(voir courbe 𝜔𝜏 = 0.9). D'un point de vue physique, ce cas très particulier (𝜔𝜏 = 1) a donc

10
peu d'intérêt, d'autant plus qu'il est très rare, en pratique, d'avoir exactement 𝜔𝜏 = 1 (c'est
pourquoi nous n'en avons pas parlé dans le corps du texte). Mais comme la fonction
mathématique qui décrit ce régime est différente de celle qui décrit le régime apériodique
(Eq.8.a), on fait le distinguo en utilisant le terme "régime critique". Le régime critique (𝜔𝜏 =
1) est donc le régime "frontière" entre le régime pseudo-périodique (𝜔𝜏 > 1) et le régime
apériodique (𝜔𝜏 < 1). En pratique, retenons qu'il s'apparente au régime apériodique.

(𝜔𝜏 = 0.9)
𝜔𝜏 = 1

Régime critique (𝜔𝜏 = 1) comparé au régime apériodique (𝜔𝜏 → 1 avec 𝜔𝜏 < 1)

11
Annexe C

- Vous trouverez des simulations du cas étudié (masse-ressort sur un plan horizontal) sur le
site suivant
http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/meca/harmoressort.html

Vous pourrez modifier les valeurs de 𝑚, f et 𝑘, et voir ce qui se passe. Ce site contient d'autres
exemples d'oscillateurs.
- Sur la question du mouvement perpétuel (oscillateur non amorti) vous pourrez consulter
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_perp%C3%A9tuel

Le mouvement perpétuel est une vieille chimère. Les vidéos qui sont censées montrer des
oscillateurs perpétuels foisonnent sur internet, en voici quelques-unes…
https://www.youtube.com/watch?v=_gAchuS8SyU

https://www.youtube.com/watch?v=L8gdbVAnBb8

https://www.youtube.com/watch?v=0Y8QXi7PzLI

https://www.youtube.com/watch?v=Bft7Wd8QElw

Ces vidéos sont néanmoins intéressantes, essayez de repérer : 1) l'état d'équilibre, 2)


comment l'équilibre est initialement rompu (vous remarquerez que le mouvement n'est pas
spontané, mais qu'un opérateur est toujours nécessaire pour mettre le système en
mouvement…), 3) la force de rappel (la force qui ramène en permanence le système vers la
position d'équilibre), et enfin 4) le mécanisme qui conduit à une perte d'énergie et qui fait que
l'oscillateur "perpétuel" finira, un beau jour, par s'arrêter !

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Annexe D
- Vous trouverez une simulation permettant de visualiser le cas apériodique sur
https://www.sciences.univ-nantes.fr/sites/genevieve_tulloue/Meca/Oscillateurs/oscillateur_horizontal.php

Dans cette simulation, augmentez la valeur du coefficient de frottement (f), c'est-à-dire


diminuez 𝜏, vous verrez apparaître le régime apériodique.
- Une vidéo montrant un pendule en régime d'oscillations pseudo-périodiques et apériodiques
https://www.youtube.com/watch?v=99ZE2RGwqSM

Pour bien comprendre : dans cette vidéo l'amortissement se fait en plaçant un aimant en bout
du pendule (la règle). Une plaque en métal est mise à proximité de l'aimant (derrière le
pendule dans la vidéo). L'aimant mobile crée des courants dans la plaque métallique (courants
de Foucault, effet d'induction). En retour, ces courants créent un champ magnétique qui
s'oppose au champ de l'aimant, freinant ainsi le pendule. Plus la plaque métallique est proche
du pendule, plus le pendule est freiné (plus l'amortissement est important).
Remarquez :
Au début de la vidéo (plaque métallique entre 20 et 2.5 mm) : c'est le régime d'oscillations
pseudo-périodiques. On a l'impression (en écoutant le tintement qui repère le passage à la
verticale) que la période est indépendante de l'amortissement (ce qui montre que la pseudo-
période est proche de la période propre, voir remarques sur 𝜔 et 𝜔 au § 10.3.1)

A la fin de la vidéo (plaque métallique à 2 mm et moins) : c'est le régime apériodique. Le


pendule revient à sa position d'équilibre (la verticale) sans jamais la dépasser, et le retour se
fait plus lentement lorsque l'amortissement augmente (caractéristiques du régime
apériodique).

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