L'avortement
L'avortement
L'avortement
L’avortement est un acte médical qui met fin à une grossesse. Il s’agit d’un soin de santé
de base pour des millions de femmes, de jeunes filles et d’autres personnes qui peuvent tomber
enceintes. On estime qu’une grossesse sur quatre à travers le monde se termine par un
avortement chaque année, Pourtant, alors que la nécessité de se faire avorter est courante,
l’accès à des services d’avortement sûrs et légaux est loin d’être garanti aux personnes qui
pourraient en avoir besoin, alors pour quoi l’avortement et pourquoi y a- t-il une polémique si
tard ?
L’avortement est la perte d’un embryon ou d’un fœtus lors d’une grossesse. Il peut être
spontané, c’est-à-dire se produire sans avoir été recherché (problème de santé, génétique, etc.),
ou provoqué et donc volontaire, à propos de l’avortement spontané on parle aussi de fausse-
couche, il s’agit du décès ou de l’expulsion hors de l’organisme maternel d’un embryon ou d’un
fœtus de moins de 500 grammes ou âgé de moins de 22 semaines d’aménorrhée ou sans règles
Si la fausse-couche survient plus tard dans la grossesse, on parle de « mort fœtale in utero ».
La criminalisation de l’avortement ne fait pas disparaître ces actes médicaux, il les rend
juste plus dangereux, ce n’est pas parce que l’on empêche des femmes et des jeunes filles
d’avorter qu’elles n’ont plus besoin de cette intervention. C’est la raison pour laquelle les
tentatives d’interdiction ou de restriction des avortements ne font pas baisser leur nombre. Elles
ne font que contraindre des personnes à se faire avorter dans des conditions dangereuses.
Tout d’abord, la privation de services médicaux, en particulier pour les services de santé
reproductive, dont seulement certaines personnes ont besoin, est une forme de discrimination.
Le Comité des Nations unies chargé de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes ne cesse d’affirmer que les lois restrictives en matière
d’avortement s’apparentent à une discrimination contre les femmes. Cela s’applique à toutes
les femmes et à toutes les personnes qui peuvent tomber enceintes, puisque le Comité a
confirmé que les protections inscrites dans la Convention, de même que les obligations y
afférentes des États, s’appliquaient à toutes les femmes et, par conséquent, qu’elles visaient
d’autant plus la discrimination contre les femmes lesbiennes, bisexuelles ou transgenres en
raison des formes particulières de discrimination sexiste qu’elles subissent. De plus, la
réprobation sociale associée à l’avortement et les préjugés liés au genre sont étroitement liés à
la criminalisation de l’avortement et aux autres lois et politiques restrictives dans ce domaine.
La simple idée selon laquelle l’avortement est illégal ou immoral entraîne la stigmatisation des
femmes et des jeunes filles par le personnel médical, les membres de leur famille et le système
judiciaire, entre autres. En conséquence, celles qui cherchent à avorter s’exposent à la
discrimination et au harcèlement. Certaines femmes ont indiqué avoir été maltraitées et
humiliées par des professionnels de santé lorsqu’elles ont voulu se faire avorter ou se faire
soigner après leur avortement.
L’accès à des services d’avortement sûrs est un droit fondamental. Aux termes du droit
international relatif aux droits humains, chacune a droit à la vie, à la santé, ainsi qu’à ne pas
subir de violences, de discrimination, de torture ou de traitements cruels, inhumains et
dégradants. Le droit relatif aux droits humains énonce clairement que les décisions relatives au
corps de chacune appartiennent à chacune – c’est ce que l’on appelle l’autonomie corporelle.
Forcer une personne à poursuivre une grossesse non désirée ou la forcer à se faire avorter dans
des conditions dangereuses constitue une atteinte à ses droits humains, notamment à ses droits
à la vie privée et à l’autonomie corporelle.
Dans de nombreuses circonstances, les personnes qui n’ont pas d’autre choix que de recourir à
des avortements dangereux s’exposent à des poursuites et à des sanctions, notamment à des
peines de prison, ainsi qu’à des traitements cruels, inhumains et dégradants, à des
discriminations lors de soins vitaux après leur avortement ou à l’impossibilité de bénéficier de
tels soins.
On le sait, c’est souvent les femmes qui font les frais des diktats imposés par une société qui
cherche en permanence à contrôler leur corps. La société traditionaliste du début du XXème
siècle, en criminalisant l’avortement, condamne la femme à accepter une réalité qu’elle subit
parfois. La société de la fin des années 1960, empreinte d’une libéralisation sexuelle nouvelle,
renverse la norme et crée une nouvelle contrainte sociale que la femme se doit d’accepter au
nom de la libération de son genre : rendre l’IVG normale, banale. Dans les deux cas, la société
porte un jugement sur la femme. Dans les deux cas, on la rend coupable. Coupable d’avorter,
ou coupable de garder un enfant. Ces deux sociétés coexistent encore aujourd’hui. Nous avons
tous tendance à juger les femmes qui avortent et celles qui continuent leur grossesse (surtout
celles adolescentes ou étudiantes, pour qui « ce n’est pas le moment » d’avoir un enfant). Et en
les jugeant, on ne les aide pas. On les dessert même, les contraignant parfois à choisir ce que
leur environnement social a choisi pour elles. On prive les femmes de leur liberté et de leur
libre-arbitre. Et on les prive du soutien dont elles auraient besoin.
KEY FACTS
1 GROSSESSE SUR 4
25 MILLIONS