Dossier Persepolis corrigeCollAlencon

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 44

1

Persépolis
Un film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, 2007

Dossier pédagogique élaboré dans le cadre du dispositif Collège au Cinéma (Orne) par Mme
Virginie Gournay et M. Yves-Marie Le Troquer, professeurs au collège Saint-Exupéry à
Alençon.
2

Sommaire

1re partie : Avant la projection


1 – Comparaison de deux affiches du film …………………………….….. 3
2 – Petite histoire de l’Iran au XXe siècle……………………………………5
3 – Biographie de Marjane Satrapi …………………………....…………… 8

2ème partie : Après la projection


4 – Le synopsis…………………………………………...………………….10
5 – Entretien avec M. Satrapi et V. Paronnaud ………....………………11
6 – L’autobiographie ………………..……………………………………….13
7 – Analyse de la scène de l’aéroport. …....………………………………15
8 – Analyse de la séquence sur l’histoire de l’Iran ...…..……………….. 18
9 – Histoire de l’Iran à travers Persépolis …………………………………22
10 – Persépolis comme représentation de la société iranienne ………..24
11 –Dictature et absence de liberté………………………………………..26
12 – Censure et réactions lors de la sortie de Persépolis……………….28

3ème partie : Pour aller plus loin


13 – Petite histoire du cinéma d’animation………………………………..31
14 – Les principales techniques d’animation……………………………...38
15 – Comprendre le principe de la persistance rétinienne...…………….40
16 – Le graphisme de Marjane Satrapi…...……………………………….42

Annexes :
17 – Bibliographie...………………………………………………………….44
18 – Webographie...………………………………………………………….44
3

1 – Comparaison de deux affiches du film

Affiche française Affiche allemande

1- L’affiche française :
a) Quels éléments composent l’affiche ? Le titre, les réalisateurs puis au centre un
dessin : un visage de femme sur la gauche et dans une bulle une famille.
b) Que désigne « Persépolis » ? Persépolis était la capitale de l’ancien empire
perse à savoir l’Iran. Le site archéologique se trouve dans la plaine de Marvdasht au
pied de la montagne Kuh-e Rahmat. Le titre renvoie à une civilisation riche, cultivée
où l’art avait une place importante.
c) Décrivez les personnages représentés au centre de l’affiche? Les
personnages forment une famille composée de plusieurs générations. Ils se
regardent les uns les autres, souriants. Ils ont l’air heureux et serein et sont habillés à
l’occidentale.
d) Où se trouvent les personnages? Les personnages se trouvent au centre de
l’affiche dans une bulle. Ils sont dans un salon autour d’un canapé. A l’arrière plan
on distingue une ville moderne avec des immeubles sur fond de montagnes
enneigées.
e) Décris le personnage à gauche de l’affiche? C’est une femme qui ferme les
yeux, elle semble rêver ou se souvenir de sa famille. Elle a les cheveux noirs et on
aperçoit un grain de beauté sur l’aile de son nez.
f) Quelles sont les couleurs de l’affiche ? Les couleurs sont le noir, le blanc et le
bleu. On constate un contraste entre la femme adulte et le souvenir familial. Le bleu
n’apparaît que dans la bulle.
4

2 - Comparaison :
Comme au «jeu des différences», faites la liste de toutes les différences qui
vous frappent entre les deux affiches. On remarque qu’il y a plus de couleurs
dans l’affiche allemande. La femme adulte est vêtue de rouge et elle fume. Elle
regarde les scènes différentes qui se déroulent dans la bulle. L’intérieur des bulles
diffère également : la famille au regard doux par opposition à différentes scènes dont
une montre une enfant qui crie et deux femmes en tenue noire et voilées qui
empoignent une enfant.

3 - L’affiche et les couvertures des tomes de la BD

Quelle est la différence majeure entre l’affiche du film et les couvertures ?


A la différence de l’affiche du film, il n’est pas question de famille dans ces
couvertures, Marjane Satrapi a représenté quatre cavaliers ; le cheval étant un
animal fortement ancré dans la tradition persane. Les chevaux et leur cavalier ont
tous une attitude distincte.
La première couverture montre un cavalier iranien, la dague sortie au poing
droit et le gauche levé en l’air. Le cheval a une robe blanche et des jambes noires,
sur ces sabots, on remarque trois petits ronds. Il s’ébroue prêt à partir à la charge.
On pourrait y voir la révolte naissante du personnage enfant et de la société
iranienne.
Sur la seconde couverture, le même cheval fonce au galop, le cavalier brandit
son sabre pour attaquer. Cette métaphore illustrerait l’adolescence de la jeune
femme et la violence de la révolte qui l’anime à cette période, ainsi que la violence du
nouveau régime.
La troisième couverture présente un nouveau cavalier européen ce qui
correspond à la période de l’exil en Europe. Le cheval est lui aussi différent : sa robe
est toute noire et il fait volte-face aux précédents chevaux et se dirige vers la gauche.
La culture européenne qui s’oppose à la culture perse ?
Enfin, la quatrième couverture et conclusion montre un cheval, monté par
Marjane maintenant adulte, maintenant adulte et habillée sobrement. Le cheval est
métis, à la robe iranienne blanche aux jambes noires, mais aux sabots européens
recouverts de losanges. Sa monture est à l’arrêt, dans l’attente que la cavalière
prenne les rennes.
5

2 – Petite histoire de l’Iran au XXe siècle


Le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, ne se veut pas un film historique,
mais il permet d’aborder de multiples aspects de l’histoire de l’Iran. D’abord son titre,
Persépolis, fait directement référence à la capitale de l’empire perse des Achéménides,
fondé par Darius Ier au VIe siècle av J-C et vaincu par Alexandre le Grand au IVe siècle av
JC. Ensuite, le scénario permet de faire de multiples rappels de l’histoire de l’Iran au XX e
siècle.
A partir de la fin du XIXe siècle, L’Iran qu’on appelle encore la Perse est dominé par la
dynastie des Qâdjârs. Ils sont au pouvoir depuis la fin du XVIIIe siècle mais leur influence
s’est réduite à mesure que les Russes et les Britanniques ont pris le contrôle économique du
pays.
Avec la découverte de pétrole en 1908 et la
Première Guerre mondiale, l’influence du Royaume-Uni se trouve
renforcée, tandis que les Russes quittent l’Iran suite à la
révolution d’octobre 1917. Peu de temps après la guerre, le coup
d’Etat du général Réza Khan, soutenu par les Britanniques, fait
changer le pouvoir de main à Téhéran. C’est ce qu’Ebi explique à
Marjane au début du film. En 1925, Réza Khan est couronné
Chah d’Iran et fonde ainsi la dynastie des Pahlavi. Grâce aux
revenus du pétrole, son règne est marqué par une modernisation
de l’Iran (nom officiel du pays depuis 1934), aussi bien au niveau
économique (industrialisation, transports…) qu’administratif
(création d’un code civil, réforme de la justice pour y diminuer
l’influence des religieux…). De même un nouveau statut de la femme,
qui interdit le port du tchador, est mis en place en 1935. Mais le régime
de Réza Chah Pahlavi n’en reste pas moins extrêmement autoritaire et
centralisé et toute forme d’opposition est brutalement réprimée.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le pays, pourtant neutre, est
envahi par les Britanniques et les Russes, qui veulent protéger leur
approvisionnement en pétrole. En 1941, Réza Chah est alors contraint
d’abdiquer en faveur de son fils, Mohammed Réza Pahlavi.
En 1943, Mohammed Réza déclare la guerre à l’Allemagne et la
même année, la conférence de Téhéran qui réunit Churchill, Staline et
Roosevelt, garantie l’intégrité territoriale de l’Iran dés la fin de la guerre.
Pourtant, dés la fin 1945, les Soviétiques soutiennent les
mouvements républicains dans les provinces d’Azerbaïdjan et du Kurdistan. Opposés, au
Chah qui est soutenu par les Britanniques, ces mouvements autonomistes proclament leur
indépendance. Mais comme le montre le récit d’oncle Anouche, cette crise, qui peut être
considérée comme l’une des premières de la guerre froide, se solde par une répression
brutale de ces jeunes républiques après le départ des soviétiques en mars 1946.
En 1951, les élections portent le nationaliste Mohammad Mossadegh au siège de
premier ministre. Ce dernier nationalise le pétrole dont les revenus étaient alors largement
ponctionnés par les Britanniques. Ces derniers qui craignent que l’Iran bascule dans le giron
soviétique, fomentent un complot qui permet au Chah d’éloigner Mossadegh du pouvoir.
Mohammed Réza met alors en place un régime dictatorial qui bascule clairement du côté
américain. L’Iran entre alors dans une période de forte croissance économique et de
modernisation, grâce aux revenus du pétrole. Mais la société ne dispose d’aucune liberté.
A partir du début des années 1970, les mouvements d’opposition au pouvoir du Shah
se développent, mais ils sont réprimés par la police secrète du Chah, la Savak, qui compte
alors plus de 100 000 hommes. Marjane y fait référence au début du film quand elle veut
venger les morts provoqués par le père de son voisin dans les prisons du Shah. Ce sont
alors les mouvements islamistes dirigés par l’ayatollah Khomeiny, alors en exil en France,
qui forment la principale force d’opposition. Ils provoquent de violentes émeutes en 1978 et
le pays entre alors dans une phase de guerre civile pendant plusieurs mois. Là encore il y
6

est clairement fait mention au début du film. Finalement, le Chah quitte


le pouvoir en janvier 1979 et part en exil. Khomeiny rentre alors en Iran
et met en place un gouvernement provisoire. Pendant plusieurs mois,
les groupes politiques religieux, libéraux, socialistes, marxistes ou
même anarchistes s’affrontent et, comme le montre le film, les religieux
finissent par s’imposer. Les « gardiens de la Révolution » (Pasdaran)
s’emparent des gouvernements locaux dans la plupart des provinces.
Suite à un référendum, la république islamique d’Iran est finalement
proclamée le 1er avril 1979. L’ayatollah Khomeiny en devient le « guide
suprême », ce qui lui permet d’avoir le contrôle sur la vie politique et
religieuse du pays.
Des milliers de membres de l’administration du Chah et de la Savak ; mais aussi des
opposants au nouveau régime sont alors exécutés, c’est le cas de l’oncle Anouche dans le
film. Le Coran devient la base du droit civil, les libertés sont strictement restreintes et,
comme le montre bien le film, les droits des femmes
sont fortement limités. Le nouveau régime met aussi fin
à ses relations avec les Etats-Unis et organise
l’occupation de l’ambassade américaine à Téhéran. Les
personnels américains restent alors enfermés pendant
plusieurs mois, ce qui déclenche une grave crise
diplomatique.
C’est dans ce contexte que, soutenu par les
Etats-Unis et les puissances occidentales, l’Irak décide
d’envahir l’Iran en septembre 1980, afin d’augmenter sa
production pétrolière. Cette agression déclenche une terrible guerre qui
dure huit longues années et fait entre 500 000 et 1 200 000 victimes.
L’ayatollah Khomeiny meurt le 3 juin 1989, mais Ali Khamenei,
qui lui succède ne libéralise pas vraiment le régime. En fait, il faut
attendre l’élection du modéré Mohammad Khatami en 1997 comme
président de la république pour voir se mettre en place les premières
véritables tentatives de libéralisation du régime. Mais, son
gouvernement est alors déstabilisé par les conservateurs qui portent
Mahmoud Ahmadinejab à la présidence lors des élections de 2005.
Extrêmement provocateur envers Israël et les Etats-Unis, il s’appuie sur
les gardiens de la révolution pour contrôler la population iranienne et
réprimer toute forme d’opposition. Les élections de 2009, qui lui
permettent de conserver le pouvoir grâce à une fraude électorale massive, déclenchent de
fortes protestations dans toutes les villes du pays. Aujourd’hui, inspirés par le mouvement
des révolutions arabes, les jeunes iraniens protestent toujours contre le régime des mollahs,
mais les gardiens de la révolution sont encore trop puissants pour leur permettre de faire
basculer le régime.
7

Questionnaire sur l’histoire de l’Iran


A l’aide de ton livre d’histoire-géographie ou d’un atlas, situe l’Iran, la
France, l’Irak, Israël, l’Autriche, l’Océan Indien et la mer Méditerranée sur la
carte ci-dessous.

Autriche
France

Mer Iran
Irak
Méditerranée
Israël
Océan
Indien

A l’aide des informations fournies par le texte ci-dessus et/ou de tes


recherches au CDI ou sur Internet, réponds aux questions suivantes :
1 – Quel est le régime politique de l’Iran 8 – Quel est le nom du « guide suprême »
avant la révolution de 1978 ? qui gouverne alors le pays ?
√ Une monarchie √ Ayatollah Khomeiny
□ Une république □ Ayatollah Khamenei
□ Une dictature militaire □ Mahmoud Ahmadinejab
2 – Quel nom donne-t-on alors au chef 9 – Quel est le nom des milices
d’Etat iranien ? religieuses qui soutiennent le régime et
□ Le tsar répriment violement toute forme
√ Le chah d’opposition ?
□ Le führer □ Les gardiens de la foi
3 – Quelle famille est alors au pouvoir ? √ Les gardiens de la révolution
□ Les Qâdjârs □ La Savak
□ Les Achéménides 10 – Le régime iranien se caractérise par :
√ Les Pahlavi □ Un strict respect des droits de l’homme et
4 – Quel pays soutient alors le régime ? du citoyen
√ Les Etats-Unis □ L’application du principe de laïcité
□ La Russie √ Des lois basées sur les règles religieuses
□ Le Royaume-Uni et une oppression des femmes
5 – A partir du début des années 1970, les 11 – Avec quel pays l’Iran est-il en guerre
mouvements d’opposition les plus actifs entre 1980 et 1988 ?
sont : □ Les Etats-Unis
√ Islamistes □ Israël
□ Laïcs √ L’Irak
□ Marxistes 12 – Comment peut-on qualifier la
6 – Le régime du Chah est finalement situation politique aujourd’hui en Iran ?
renversé en : □ Les droits de l’homme et de la femme sont
□ 1978 respectés
√ 1979 □ Le pays est gouverné par un président
□ 1980 démocratiquement élu
7 – Quel est le régime mis en place après √ Les manifestations contre les fraudes
la chute du Chah ? électorales et le manque de liberté sont
√ Une république islamique nombreuses et violement réprimées
□ Une monarchie
□ Une république démocratique
8

3 – Biographie de Marjane Satrapi


(Source : wikipédia)
Marjane Satrapi est née en 1969, dans une famille aristocratique
de Téhéran apparentée à la dynastie Qadjar, mais proche des idées communistes.
Elle vit, en tant qu'enfant, la restriction grandissante des libertés individuelles et les
conséquences dans la vie quotidienne des événements politiques de l'époque,
particulièrement la révolution islamique et les débuts de la guerre Iran-Irak. Son
oncle Anouche, un dirigeant du Parti communiste iranien à qui elle est très attachée,
est exécuté pour ses opinions politiques.
En 1984, à l'âge de 14 ans, elle est envoyée par
ses parents à Vienne, en Autriche, pour fuir la guerre et le
régime iranien. Elle avait déjà étudié au lycée français de
Téhéran. Elle continue son cursus scolaire au lycée
français de Vienne, puis retourne en Iran afin de suivre
des études supérieures. En 1994, elle part ensuite en
France et fait des études à l'École supérieure des arts
décoratifs de Strasbourg. Elle réside actuellement à Paris.
Son entrée à l'atelier des Vosges, lui donne le goût
de la bande dessinée. La vraie révélation vient de la
lecture de Maus de Art Spiegelman. Elle publie les quatre
tomes de Persépolis entre 2000 et 2003 et obtient un
grand succès critique et commercial. En 2003, elle
publie Broderies, nommé dans la catégorie du meilleur
album au Festival d'Angoulême 2004. Finalement, son
dernier livre, Poulet aux prunes, paraît en 2004, couronné cette fois-ci par le prix du
meilleur album.
Entre 2005 et 2007, elle réalise en partenariat avec Vincent
Patronaux Persépolis, l'adaptation de sa bande dessinée autobiographique en long
métrage d'animation en noir et blanc, sorti le 27 juin 2007. Il est projeté au Festival
de Cannes 2007 au sein de la sélection officielle. À cette occasion, la République
islamique d'Iran est inquiétée de voir la sélection de ce film présentant ce qu'elle
trouve être « un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution
islamique ». Le film recevra, malgré la polémique, le Prix du Jury du Festival et
obtiendra un succès international couronné par deux Césars l'année suivante (ceux
du meilleur premier film et de la meilleure adaptation) ainsi que par une nomination à
l'Oscar 2008 du meilleur film d'animation. En 2008, elle remporte également le Prix
International Gat Perich.
En 2010 elle adapte son album Poulet aux prunes au cinéma dans un film
également titré Poulet aux prunes, sélectionné en compétition lors de la Mostra de
Venise en 2011, et qui a gagné le prix du meilleur Long métrage au festival
international de film d'Abu Dhabi ainsi que le prix du public à Saõ Paulo.
9

Explique le lien entre ces images et la vie de Marjane Satrapi.:

Portrait de Marjane Iran, pays d’origine. Enfant, elle a En 1984 elle quitte
Satrapi vécu et fui la l’Iran pour suivre ses
guerre Irak études à Vienne, en
/Iran Autriche.

La BD Maus de Art Œuvre BD publiée en BD publiée en 2004


Spiegelman lui donne autobiographique 2003
envie de dessiner des BD de Satrapi publiée
en 2000 et
adaptée au
cinéma en 2007

Elle obtient 2 Nomination aux Oscars BD Vincent Paronnaud est


césars pour en 2008 pour le meilleur adaptée au le cinéaste avec lequel
l’adaptation de film d’animation (pour cinéma en M. Satrapi a travaillé
Persépolis. Persépolis) 2010 pour ses deux films.
10

4 – Le synopsis
A l’aide du synopsis figurant sur ta fiche CNC collège au cinéma, remets les
photogrammes suivants dans l’ordre et inscrits dessous une légende
correspondant à un extrait du synopsis

A B C

D E F

G H I

Photogramme Extrait du synopsis correspondant


1 France, aéroport d’Orly. Une jeune femme hésite à prendre
G
l’avion en direction de Téhéran
2 1978, en Iran, la petite et insouciante Marjane est choyée par sa
F
famille.
3 I Ses parents soutiennent la révolution contre le chah (1979).

4 Mais leurs espoirs de liberté tombent avec la mise en place de


E
la République islamique qui fait exécuter l’oncle Anouche.
5 La jeune fille […] doit désormais se soumettre à la dictature des
D
« gardiens de la Révolution »
6 B Subir les privations et les bombardements de la guerre Iran-Irak,

7 H Puis porter le voile.

8 Adolescente à la langue bien pendue, elle se révolte de plus en


A
plus…
9 C Pour la protéger ses parents décident de l’envoyer en Europe.
11

5 – Entretien avec Marjane Satrapi et Vincent


Paronnaud
Entretien réalisé par Fernand Denis à Cannes, 27/06/2007
Comment avez-vous vécu la réaction iranienne ?
Marjane Satrapi : vous savez, c'est juste une lettre du ministère iranien de la Culture
adressée à l'ambassadeur de France à Téhéran. Ce serait dommage de ne parler
que de cela et pas des années de travail que ce film représente. C'est leur point de
vue et je le respecte comme les autres critiques. Pas plus, pas moins.

"Persépolis" est-il un film politique ?


M.S. : Oui et non. La politique est l'arrière-plan de cette histoire. Pour moi, ce film
parle davantage de: Comment on grandit quand tout change brutalement autour de
vous ? Comment on tombe amoureux la première fois ? Comment on se marie et
puis on le regrette quelques mois plus tard ? Comment avoir une vie normale au
milieu de tout cela ? C'est un film universel et chacun peut d'autant plus s'y
reconnaître grâce à l'animation, car c'est l'animation qui rend l'histoire plus
universelle. Et puis, l'histoire s'arrête en 94, ce n'est pas l'Iran de maintenant.
D'ailleurs, il n'y a pas un seul pays au monde où d'importants changements
politiques n'ont pas transformé la vie des gens. C'est comme cela depuis toujours
et cela continuera. Ce n'est pas un film politique en tant que tel, c'est un film sur la
condition humaine. Ce film n'est pas un tract, pas un film sur l'Iran, c'est un film sur
une fille qui grandit.

C'est même un film très drôle sur une fille qui grandit. D'où vient votre humour
? D'Iran, de vos parents ?
M.S. : l'humour est le seul moyen pour survivre. Mon sens de l'humour doit être
iranien, car on en a tellement pris dans la figure depuis des siècles, que le seul
moyen de survivre, c'est de rire. Mais surtout, l'humour est le plus haut degré de
compréhension de l'autre. Tous les hommes pleurent pour les mêmes raisons parce
qu'ils ont mal aux dents, parce que leur père vient de mourir ou leur enfant a un
problème. En revanche, les hommes ne rient pas pour les mêmes raisons. Rire avec
quelqu'un, c'est en quelque sorte entrer dans sa façon de penser, c'est comprendre
son esprit. Certaines blagues font rire un petit village. D'autres, une province,
d'autres, un pays. Et puis, il y a Charlie Chaplin, Harold Lloyd, les Monty Pythons qui
font rire le monde entier. Pour moi, l'humour est le sommet de l'art, le sommet de
l'intelligence. Et puis, dire les choses avec humour était la seule façon, pour moi, de
ne pas basculer dans le cynisme.

Quel était votre sentiment dans la salle alors que 2 600 personnes regardaient
votre vie défiler sur 150 mètres carrés ?
M.S. : ce n'est pas ma vie, c'est celle de Marjane. Mon métier est de raconter une
histoire, la meilleure possible. Il ne s'agit pas pour moi de raconter la vérité, ce n'est
pas un travail journalistique, mais la vérité n'est jamais loin.

Vous avez grandi en Iran, vous êtes installée en France depuis des années,
vous sentez vous biculturelle ?
M.S. : ce n'est pas ma vision du monde. Je ne le vois pas divisé entre hommes et
femmes, entre religieux et laïcs. La vraie division du monde n'est pas entre Orient et
Occident, entre Nord et Sud, mais entre les cons et pas cons, entre une société
12

démocratique et une société pas démocratique. Et pour moi, une société


démocratique, c'est une société où les hommes et les femmes sont égaux. En Iran,
une femme vaut la moitié d'un homme. Mais aujourd'hui, 70 % des étudiants sont
des étudiantes. Elles étudient deux fois plus et elles vont s'émanciper, elles vont
travailler, elles vont être économiquement indépendantes et, à long terme, les
choses vont changer. D'autres pensent qu'il vaut mieux donner la démocratie en
bombardant les gens et en installant des distributeurs de Coca. Il faut arrêter de
croire en cette prétendue grande civilisation occidentale. Vous êtes civilisés parce
que vous n'avez pas faim. Fermez les magasins et coupez l'électricité à Paris, la
civilisation ne dura plus longtemps. Le premier stade pour atteindre la démocratie,
c'est donner à manger à tout le monde. Le deuxième, c'est donner l'instruction et
l'éducation pour permettre de communiquer. Pour moi, le clash des cultures n'existe
pas. Une fois qu'on est instruit, éduqué, on a des références communes.

Quelles possibilités offrait l'animation par rapport au dessin ?


V.P. : le mouvement, bien sûr. Mais il ne suffit pas de filmer les cases. La bande
dessinée n'est un story-board pour le cinéma, c'est une forme de narration à part
entière. Il fallait donc penser à une écriture cinématographique. L'animation apporte
énormément et on a veillé à rester sobre. C'est vraiment une autre manière de
raconter. Le fond reste le même si le film est plus symbolique par rapport à la BD,
plus spontanée.

http://www.lalibre.be/culture/cinema/article/356524/marjane-et-vincent-sur-la-route-de-persepolis.html

VRAI FAUX
Le thème du film est la révolution en Iran. 
L’humour est un moyen pour survivre dans les situations difficiles. 
Le film raconte exactement la vie de Marjane Satrapi 
En Iran c’est l’éducation, l’instruction des femmes qui fera bouger leur

statut au sein de la société.
Le film c’est simplement filmer des cases de BD 
Une société démocratique c’est une société où les femmes et les

hommes ne sont pas égaux
Le film de Marjane est issu d’un travail journalistique 
La politique est l’arrière-plan de ce film, un cadre. 
13

6 – L’autobiographie
Persépolis, la bande dessinée, est une œuvre autobiographique. Marjane
Satrapi raconte son enfance, son adolescence et sa vie de jeune adulte. Si le genre
autobiographique demeure un genre classique en littérature il reste rare en bande
dessinée. L’adaptation respecte ce point de vue subjectif mais pas l’ordre
chronologique de la vie de Marjane. En effet, le film est construit sur des retours en
arrière ou analepses.

Les caractéristiques de l’autobiographie : étude de trois supports :


Une comparaison avec le texte de Pérec, Je me souviens, peut être
judicieuse. Marjane Satrapi reprend, en effet, le titre de l’œuvre de l’écrivain, dès les
premiers mots de son film.

Volume 1, planche 1 « Le foulard »


14

Les premiers mots de la narratrice dans le film :


« Je me souviens. À cette époque, je menais une vie tranquille et sans histoire. Une
vie de petite fille. J’adorais les frites avec le ketchup. Bruce Lee était mon héros
préféré. J’avais deux grandes obsessions : pouvoir me raser un jour les jambes et
devenir le dernier prophète de la galaxie. »

Extrait de « Je me souviens » de G Pérec.

1 Je me souviens des dîners à la grande table de la boulangerie. Soupe au lait


l'hiver, soupe au vin l'été.

2 Je me souviens du cadeau Bonux disputé avec ma sœur dès qu'un nouveau


paquet était acheté.

3 Je me souviens des bananes coupées en trois. Nous étions trois.

4 Je me souviens de notre voiture qui prend feu dans les bois de Lancôme en 76.

5 Je me souviens des jeux à l'élastique à l'école.

6 Je me souviens de la sirène sonnant, certaines après-midi, à côté de l'école et qui


vrombissait jusqu'à envahir l'espace que nous habitions.

a) Dans les trois extraits qui est le narrateur ?


Le narrateur est intérieur, il s’exprime à la première personne du singulier :
« C’est moi quand j’avais 10 ans », « Je me souviens. », « Je me souviens des
dîners … ». Le point de vue est ainsi intérieur, subjectif. Le narrateur raconte ses
souvenirs et exprime ses sentiments.

b) Quelle époque de la vie est évoquée ?


Dans les extraits, le narrateur remonte à l’enfance :
Planche de BD : date 1980, cours d’école, petite fille de « dix ans ».
Film : « une vie de petite fille »
Perec : « des jeux à l'élastique à l'école », « en 76 »

c) Quelles sont les caractéristiques de l’autobiographie ?


On retrouve, dans les premiers mots de la voix off du film et dans le texte de
Perec, les caractéristiques du texte autobiographique :
 Narrateur Je : l’adulte « je me souviens » la petite fille « j’avais dix ans »
 Utilisation du présent d’énonciation : « je me souviens ».
 Le travail de la mémoire : dans le « je me souviens », il y a une volonté de
faire revenir à soi le passé.
 Evocation du passé « à cette époque », « 76 »
 Les souvenirs / usage des temps du passé : « je menais, j’adorais », « nous
étions trois ».
 L’hétérogénéité des souvenirs : goûts culinaires, goûts artistiques, soins du
corps...
15

7 – Analyse de la scène l’aéroport


En projetant son autobiographie dessinée sur grand écran, Marjane Satrapi
doit trouver un point de départ narratif fort. Celui-ci est différent de la première
planche de la BD.
Le film Persépolis est ainsi construit en flash-back, il ne suit pas l’ordre
chronologique de la vie de Marjane.

Le lieu :
La scène d’ouverture qui se déroule à l’aéroport d’Orly pose d’emblée l’image
de l’exilée, de celle qui aimerait repartir. Ce point de départ aimerait finalement être
un retour aux sources. C’est donc l’image de l’aéroport, lieu des départs et des
arrivées, qui va construire le film. Par trois fois, Marji se trouve dans un aéroport,
celui de Téhéran, par trois fois, Marjane reprend le fil de son passé à Orly et laisse
venir dans son plan la petite fille qu’elle était. L’aéroport préfigure aussi le Voyage
dans le temps, avec le retour dans le passé. En effet, les souvenirs de Marjane
Satrapi reviennent, alors qu’elle se trouve dans la salle d’attente. L’autobiographie
est donc perçue comme un voyage dans le temps.
Tout dans la position de la jeune femme suggère la rêverie : elle a la tête
posée sur les mains, elle a les yeux dans le vague, et elle fume une cigarette.

Le passage entre les deux époques


Ce passage est signalé par un changement de lumière, le bruit de l’avion est
baissé progressivement jusqu’à disparaître et la voix off. De plus, les couleurs
symbolisent une époque : la couleur pour le présent, le noir, le blanc et les dégradés
de gris, pour le passé.

Le lien entre le je de l’adulte et le je de l’enfant


Il s’agit de lier le je adulte et le je enfant.
Pour cela : le nom Marji est donné alors que
nous sommes encore avec la jeune femme.
D’ailleurs, en entendant le prénom, cette
dernière lève les yeux et les tourne vers le
hors-champ, manière de signaler le lien
entre les deux personnages.
Marji entre dans le champ par la gauche,
elle est en noir et blanc, figure du passé.

Analyse de la première séquence :

plan couleurs personnages


Plan grand
ensemble sur
l’aéroport d’Orly.
Ce plan est Le premier plan est
descriptif, il plante sombre alors que
le décor à Paris à l’arrière-plan est bleu
l’époque clair
contemporaine,
monde urbain et
moderne.
16

Plan demi
Bleu clair, rouge et noir.
ensemble, le
Les couleurs sombres
spectateur se On distingue les silhouettes
sont au premier plan. Le
rapproche de des voyageurs.
dessin est épuré, il y a
l’aéroport toujours
très peu de détails.
vu de l’extérieur.

Plan américain, on Au premier plan s’avancent


se trouve à une femme et son enfant, type
Les personnages sont en
présent à européens ; au second plan
couleurs.
l’intérieur de un homme porte un T-shirt
l’aéroport. faisant référence à New-York.
Un personnage porte des
Gros plan sur chaussures, une valise et
deux paires de un pantalon noir avec un On ne distingue pas les
jambes. Le manteau rouge ; l’autre visages des personnages, ce
suspens est une paire de baskets sont des voyageurs.
maintenu. claires avec un haut
sombre.
3 personnages : une femme et
deux hommes barbus (l’un est
La jeune femme est manifestement Vincent
Plan poitrine brune est porte un Paronnaud) aux couleurs
manteau rouge. sombres. La jeune femme
regarde en l’air vers le hors-
champ.

Gros plan sur ce Couleur bleu nuit sur le


que regarde la nom de sa destination : la
femme. capitale de l’Iran.

La jeune femme porte à


présent le voile noir. L’Iran est
Plan poitrine de Les couleurs se sont
un pays où le port du voile est
face assombries.
une obligation pour les
femmes et non un choix.
La jeune femme sobre au
Le rouge du manteau manteau rouge noue son
Plan américain,
contraste avec le noir de foulard pendant qu’une femme
deux femmes se
la robe et le voile noir à la robe échancrée se
trouvent dans les
contraste avec les maquille les lèvres en rouge.
toilettes.
cheveux blonds. Celle-ci est maquillée et porte
des bijoux.
Elle porte un regard hors-
Gros plan
champ désapprobateur sur la
psychologique sur On distingue bien son
femme voilée. Sa bouche et
la femme maquillage.
son haussement de sourcils
maquillée.
expriment son désaccord.

Le rouge contraste avec


les couleurs sombres et La jeune femme fume assise
Plan moyen
le bleu du ciel à l’arrière sur un fauteuil, songeuse.
plan.

Tout l’arrière-plan s’est


assombri en gris, ce
changement marque le
flash-back, le souvenir
Même plan
prend place. Le bruit de
l’avion baisse
progressivement. On
quitte la réalité présente.
17

La jeune femme regarde avec


nostalgie cette petite fille
Une petite fille apparaît volubile et pleine d’énergie. Le
Même plan
en noir et blanc. spectateur comprend alors
que « Marji » est la jeune
femme enfant.
Marji accueille une jeune
femme à l’aéroport de
Téhéran et l’acène de
Noir et blanc complet questions. L’aéroport permet
Plan américain avec le pourtour du cadre de faire le lien avec le plan
en noir précédent, mais l’excitation de
Marji tranche avec le calme et
la réflexion de Marjane
devenue adulte
Noir et blanc. Les adultes
sont habillés en noir
tandis que Marji porte un Ce plan permet d’insister sur
tee-shirt blanc. (La la différence entre l’enfance
cousine porte aussi un de Marji et le monde d’adultes
Plan moyen
tee-shirt blanc ce qui fait dans lequel elle est plongée.
le lien avec Marjane et Elle est plus petite, habillée de
donc avec Paris ou manière différente.
Marjane s’installera plus
tard)
Marji est différente des
Noir et blanc. Les adultes adultes, elle est plus petite,
forment un groupe habillée de blanc. Mais, elle
Plan de demi-
compact et noir, tandis essaye, difficilement, de se
ensemble
que Marji est seule, rapprocher de leur monde en
derrière en blanc. s’occupant des bagages de sa
cousine

Permet de situer la scène


Fond noir, écriture
Carton chronologiquement et
blanche
géographiquement.
18

8 – Analyse de la séquence sur l’histoire de l’Iran au


XXe siècle
Réponds aux questions suivantes après avoir visionné cet extrait du
film. (00h05’10 à 00h08’35)
Photogrammes Description du plan Analyse du plan
Quelle est l’échelle du plan ? Comment ce plan permet-il
Plan rapproché poitrine. d’insister sur la différence entre
Que voit-on à l’image ? Marjane Marjane et les adultes ?
seule sur un fond gris. Marjane est seule et on entend
Qu’entend-on ? On entend les les adultes qui critiquent le
adultes qui parlent de la Chah (hors-champ). Elle est
révolution. A la fin Marjane donc un peu en dehors de cette
intervient pour dire qu’elle aime conversation d’adultes.
le Chah Finalement elle intervient pour
dire qu’à l’inverse des adultes
elle aime le Chah.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment ce plan permet-il
plan moyen d’insister sur la différence entre
Que voit-on à l’image ? On voit Marjane et les adultes ?
Marjane de dos, ses parents et Marjane est la seule de dos et
sa grand-mère de face. la seule à aimer le Chah. Les
Qu’entend-on ? Marjane explique adultes sont surpris par sa
pourquoi elle aime le Chah. réaction.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment ce plan permet-il de
Gros plan montrer que les parents
Que voit-on à l’image ? La mère comprennent finalement la
puis le père de Marjane. réaction de Marjane ? Le visage
Qu’entend-on ? Marjane explique d’Ebi passe de la surprise au
que la maitresse lui a dit que le sourire quand il comprend que
Chah tient son pouvoir de Dieu le discours de Marjane est en
fait celui de la maitresse
Quelle est l’échelle du plan ? Comment ce plan permet-il de
Plan rapproché poitrine passer d’un cadre familial et
Que voit-on à l’image ? Marjane présent à une parenthèse
et son père puis fondu au noir. historique ?
Qu’entend-on ? Ebi explique à Ebi prend Marjane sur ses
Marjane que ce qu’elle entend à genoux. Un traveling avant
l’école n’est pas la vérité. permet de les montrer seuls,
puis le fondu au noir les
esseule de plus en plus
jusqu’au moment où Ebi
commence son histoire.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment la réalisation permet
Plan d’ensemble de montrer qu’on ouvre une
Que voit-on à l’image ? Un rideau parenthèse dans l’histoire de
qui se lève sur un décor de Marjane ?
théâtre. On voit un rideau qui se lève
Qu’entend-on ? Ebi annonce à sur un décor de théâtre. Le
Marjane qu’il va lui raconter la décor change. Il est plus
vérité (off). Une musique enjouée sombre.
commence.
19

Quelle est l’échelle du plan ? Selon vous, pourquoi les


Plan d’ensemble réalisateurs ont-ils choisi de
Que voit-on à l’image ? Des mettre en scène des
marionnettes ou des pantins marionnettes ? Nous sommes
dans un décor de théâtre. dans l’imagination de Marji. On
Qu’entend-on ? Les deux a donc une mise en scène
personnages font de pseudo «enfantine » qui utilise des
déclarations politiques. La dessins semblables à ceux des
musique se poursuit. livres pour enfant et une
musique gaie. Mais, l’utilisation
de marionnettes montre aussi
que le père du Chah n’est qu’un
« pantin » manipulé par les
Britanniques.
Quelle est l’échelle du plan ? Quel est l’objectif du discours
série de plans rapprochés tenu par le diplomate
poitrine britannique ? Cela permet de
Que voit-on à l’image ? Le Chah montrer rapidement les
et un diplomate. britannique qui arguments utilisés à l’époque
lui tourne autour. par les Britanniques pour
Qu’entend-on ? Le diplomate obtenir la mise en place d’un
essaye de convaincre le futur royaume d’Iran qu’ils pourront
Chah de mettre en place un contrôler.
empire. Comment expliquer le fait que
le diplomate tourne sans cesse
autour du futur Chah ? Cette
mise en scène permet de
montrer que les Britanniques
contrôlent, encadrent le
nouveau régime.
Quelle est l’échelle du plan ? En quoi cette scène permet-elle
gros plan de contredire ce que la
Que voit-on à l’image ? Le Chah maitresse a expliqué à
de profil qui reçoit la couronne Marjane ? Le Chah reçoit bien
sur la tête. la couronne du ciel, mais elle a
Qu’entend-on ? La musique. été envoyée par le diplomate
britannique.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment expliquer
Plan de demi-ensemble. l’intervention de Marjane ?
Que voit-on à l’image ? On voit le Elle permet de montrer que
Chah et ses conseillés qui Marjane a changé d’avis sur le
baissent la tête en signe Chah grâce aux explications de
d’obéissance. son père et confirme que ce
Qu’entend-on ? On entend le que nous voyons à l’image est
Chah qui explique qu’il a tous les bien l’imagination de la jeune
pouvoirs, puis Marjane (off) qui le Marjane.
traite de « connard » et enfin
l’exclamation du Chah et de ses
conseillés.
Quelle est l’échelle du plan ? Selon vous, pourquoi le décor
plan de demi-ensemble change brutalement ?
Que voit-on à l’image ? Les Pour montrer que la
conseillés du Chah et le décor modernisation de l’Iran a été
qui change. rapide.
Qu’entend-on ? La voix d’Ebi (off)
qui explique que le Chah à aussi
moderniser l’Iran.
20

Quelle est l’échelle du plan ? Comment le changement


Plan de demi-ensemble politique entre le Chah et son
Que voit-on à l’image ? Le fils du fils est-il mis en évidence ? Le
Shah au milieu de ses conseillés fils du Shah arrive en
Qu’entend-on ? Le discours du bousculant les conseillers de
fils du Shah et la musique de son père. Ses conseillers sont
plus en plus forte. parfaitement immobiles pour
montrer qu’ils n’ont en fait
aucun pouvoir.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment se plan permet-il de
Gros plan montrer que la parenthèse
Que voit-on à l’image ? Le rideau historique est terminée ? Le
qui se ferme puis Marjane et Ebi rideau se ferme et un fondu
de profil enchaîné permet de nous
Qu’entend-on ? La musique qui ramener au plan du début sur
s’arrête, puis Ebi qui prend la Marjane et son père.
parole.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment ce plan permet-il de
Gros plan faire le lien entre l’histoire et la
Que voit-on à l’image ? Marjane vie de Marjane ? Il permet de
et son père. montrer que nous sommes
Qu’entend-on ? Ebi explique à revenus dans le présent, mais
Marjane que son grand père a que ce présent a un lien avec
été en prison à cause du Chah. l’histoire racontée juste avant
Puis la grand-mère intervient puisque le grand-père de
hors champ. Marjane a été emprisonné par
le Chah
Quelle est l’échelle du plan ? Quelle est l’utilité de ce plan ?
Plan rapproché poitrine. Faire comprendre que c’est la
Que voit-on à l’image ? La grand- grand-mère qui est intervenue
mère assise. hors-champ à la fin du plan
Qu’entend-on ? La grand-mère. précédent. Faire le lien entre le
présent et l’histoire.
Quelle est l’échelle du plan ? En quoi ce plan est-il très
plan moyen différent du 2ème plan de cette
Que voit-on à l’image ? Toute la séquence ? Le cadre et les
famille de Marjane et Marjane personnages sont les mêmes,
Qu’entend-on ? Tadji intervient mais Marjane est désormais
pour dire que le grand-père a été « intégrée » à la famille : Elle
en prison surtout parce qu’il été est sur les genoux de son père,
communiste. elle est de face, comme les
autres.
Quelle est l’échelle du plan ? Selon-vous quelle est l’utilité du
Plan rapproché poitrine en fondu au noir à la fin de ce
plongée plan ? Il sert à montrer que
Que voit-on à l’image ? Marjane Marjane s’endort et qu’il va y
seule dans son lit en train de avoir une ellipse avec la scène
s’endormir, puis fondu au noir. suivante (qui sera d’ailleurs
Qu’entend-on ? Marjane qui particulièrement dure).
pense en off. Une musique calme
Quelle est l’échelle du plan ? Quelle est la particularité des
Plan moyen personnages ? Ils sont tous
Que voit-on à l’image ? Des représentés comme des
manifestants qui courent et ombres sans visage.
jettent des pierres.
Qu’entend-on ? Bruits de
manifestations.
21

Quelle est l’échelle du plan ? Pourquoi les soldats sont-ils


Plan rapproché taille tous représentés avec des
Que voit-on à l’image ? Des masques à gaz ? Pour leur
soldats armés, casqués, avec enlever toute forme humaine.
des masques à gaz. Ils forment une masse opaque
Qu’entend-on ? La respiration qui avance sans merci.
des soldats à travers le filtre du
masque à gaz. Les pas des
manifestants qui fuient.
Quelle est l’échelle du plan ? Selon vous, pourquoi ces chars
Plan de demi-ensemble. sont-ils représentés en noir ? Ils
Que voit-on à l’image ? Des montrent ainsi davantage la
chars qui avancent et font fuir les violence aveugle du régime. Le
manifestants. Les chenilles d’un fondu au noir permet d’ailleurs
des chars provoquent finalement de renforcer cette idée.
un fondu au noir
Qu’entend-on ? Le bruit des
chenilles des chars puis une
musique triste qui commence.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment l’opposition entre les
plan américain soldats et les manifestants est-
Que voit-on à l’image ? Une elle mise en évidence à
succession de plans qui montrent l’image ? Les Manifestants sont
des manifestants et des soldats noirs (parce qu’ils vont
Qu’entend-on ? La musique mourir ?), mais ils gardent une
continue. On entend aussi les forme humaine. Par ailleurs, ils
manifestants, la respiration des sont pacifiques. A l’inverse, les
soldats et des coups de feu. soldats ne sont pas humains
(masques à gaz) et ils tirent sur
les manifestants.

Quelle est l’échelle du plan ? Comment la violence de la


Plan moyen répression est-elle mise en
Que voit-on à l’image ? Un évidence ? L’homme au sol et
homme au sol, blessé, et les son sang qui coule.
mains des manifestants qui se Comment la réaction des
rapprochent. Puis fondu au noir. manifestants est-elle mise en
Qu’entend-on ? On n’entend que scène ? Des mains se
la musique. rapprochent et finissent par
recouvrir complètement le corps
pour faire un nouveau fondu au
noir.
Quelle est l’échelle du plan ? Comment la brutalité de la
Plan moyen répression est-elle mise en
Que voit-on à l’image ? Une foule évidence par ce plan ? les
qui porte un corps puis fondu au manifestants portent le corps de
noir. l’un d’entre eux (à la manière
Qu’entend-on ? La musique des mises au tombeau de
différents artistes de la
Renaissance), mais on ne les
entend plus. A la fin le fondu au
noir symbolise la disparition des
martyrs de cette révolution.
22

9 – L’histoire de l’Iran à travers Persépolis


Maintenant que tu as vu le film, tu as sans doute remarqué que s’il fait de
multiples références à l’histoire de l’Iran au XXe siècle, il ne traite pas ces différents
épisodes dans l’ordre chronologique.
A l’aide du texte sur l’histoire de l’Iran (première partie du dossier) replace les
photogrammes suivants sur la frise chronologique.

Photogrammes des évènements dans l’ordre du film


A B C

Devenue jeune femme, Marjane est une enfant de 8 La révolution éclate en Iran
Marjane hésite à retourner en ans choyée par sa famille
Iran
D E F

Réza Pahlavi devient Chah Muhammad Réza Pahlavi Le Chah quitte le pouvoir
d’Iran grâce au soutien des devient Shah à la place de son
Britanniques père
G H I

Anouche prône la mise en Oncle Anouche a passé 9 ans Oncle Anouche devient
place d’une république dans les prisons du Chah conseillé auprès du ministre de
démocratique la justice de la République
d’Azerbaïdjan
J K L

L’Iran devient une république Oncle Anouche est de nouveau Le début de la guerre Iran-Irak
islamique emprisonné, puis exécuté
23

M N O

L’Iran rompt toute relation Marjane est envoyée à Vienne Marjane rentre à Téhéran
diplomatique avec les Etats- par ses parents
Unis
P Q R

La guerre Iran-Irak cesse après Marjane quitte l’Iran pour la Marjane renonce finalement à
8 ans de conflit France repartir en Iran

Indique les lettres correspondant à chaque photogramme dans l’ordre


chronologique des évènements auxquels ils font référence sur la frise
chronologique ci-dessous (attention, plusieurs photogrammes différents peuvent
représenter des évènements se déroulant la même année).

1925 : 1941 : 1946 :


D E I
1920 1930 1940 1950 1960
E I

Années
1970 : 1978 : 1980 : 1984 : 1989 : 1994 :
H B, C L, M N O Q
1970 1980 1990 2000 2010

Début des
1979 : 1988 :
années 2 000 :
F, G, J, K P
A, R
24

10 – Persépolis comme représentation de la société


iranienne au moment de la révolution
Le film de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud permet de découvrir les
différentes composantes de la société iranienne au tournant des années 1970 et
1980.
Relie chaque photogramme à la légende qui lui convient le mieux.
Colorie ensuite en bleu ceux qui sont favorable au Shah, en vert ceux qui sont
favorables à la République islamique et en rouge ceux qui sont opposés à ces
deux régimes. Laisse en blanc ceux pour lesquels tu n’as pas d’indication.
La famille de Marjane C’est la police politique de la
République Islamique. Ils
sont chargés de vérifier que
chacun respecte bien les
préceptes de la religion
musulmane, tels qu’ils ont
été fixés par les Mollahs.
Oncle Anouche
Ceux qui profitent de
l’embargo que les Etats-Unis
imposent à l’Iran pour gagner
de l’argent au marché noir

Le père de Ramine
Les opposants au Chah et à
la République islamique qui
sont contraints de vivre dans
la clandestinité.

Les gardiens de la révolution


Les opposants au régime du
Chah qui vont aussi
s’opposer à la République
islamique au non du même
manque de liberté

Niloufar
Les membres de la Savak (la
police politique du Chah) qui
étaient chargés de
pourchasser, d’emprisonner
et de torturer les opposants
au régime

Les vendeurs de cassettes


Les opposants communistes
au Chah qui vont se faire
éliminer dés la mise en place
de la république islamique
25

L’enseignante de Marjane

Les milliers de soldats morts


ou mutilés durant la guerre
Iran-Irak (1980 – 1988)

Réza (le mari de Marjane)


Les personnes qui essayent
de se ménager des moments
de liberté et expriment leur
rejet des règles fixées par la
République islamique en
faisant la fête

Quia (L’ami d’enfance)


Les fonctionnaires de la
République islamique qui
sont chargés de transmettre
la propagande du régime à
toute la population et surtout
aux enfants

Taher (l’oncle de Marjane)


Les religieux qui contrôlent la
République islamique et
toute la société, même s’il
existe aussi un président élu.

Les mollahs
Les jeunes qui s’intéressent
peu à la politique et essayent
de vivre de manière
« normale » en Iran.

Quelle image de la société iranienne le film cherche-t-il à donner ?


Le film révèle ’une société très diversifiée qui a cherché à mettre en place un
régime politique garantissant les principales libertés lors de la révolution de 1979
contre le régime du Shah. Mais, les religieux islamistes, qui avaient participé à cette
révolution aux côtés des libéraux, se sont emparés du pouvoir et obligent depuis les
Iraniens à respecter de strictes règles religieuses dans les lieux publics. Mais la
résistance à ce régime s’organise rapidement et parvient à ménager des espaces de
liberté plus ou moins importants, au moins dans le cadre privé.
26

11 – Dictature et absence de liberté


La République islamique d’Iran, mise en place en 1979 après le départ du
Chah, a certes un président élu (de manière souvent peu démocratique), mais elle
est surtout dirigée par des religieux (les mollahs1 et les ayatollahs2) qui imposent un
strict respect des règles religieuses à l’ensemble de la société.
1 : Les docteurs en loi coranique dans l’islam chiite.
2 : Nom donné aux principaux chefs religieux de l’islam chiite.
Après avoir relié chaque photogramme à la légende qui lui convient le mieux,
retrouve de quels droits sont privés les Iraniens grâce aux extraits de la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948.

Les fêtes
sont
contrôlées. Art 13-2 : Toute personne a
le droit de quitter tout pays, y
compris le sien, et de revenir
dans son pays.

Art.19 : Tout individu a droit


à la liberté d’opinion et
Les jeunes d’expression, ce qui implique
filles sont le droit […] de recevoir ou de
parfois répandre, sans considération
mariées de de frontières, les
force. informations et les idées par
quelque moyen d’expression
que ce soit .
L’obtention Art.18 : Toute personne a
d’un visa droit à la liberté de pensée,
pour sortir du de conscience et de
pays est très religion ; ce droit implique la
difficile. liberté de changer de religion
ou de conviction ainsi que la
liberté de manifester sa
religion ou sa conviction […]
Les
arrestations
Art.5 : Nul ne sera soumis à
et les
la torture, ni à des peines ou
exécutions
traitements cruels,
sans procès
inhumains ou dégradants
sont
nombreuses.

Tout ce qui
se rapporte à Art.9 : Nul ne peut être
l’occident est arbitrairement arrêté, détenu
strictement ou exilé.
interdit.

Les jeunes
Art.24 : Toute personne a
filles doivent
droit au repos et aux loisirs
être voilées à
[…].
l’école.
27

Les femmes
et les
hommes sont Art. 1 : Tous les êtres
strictement humains naissent libres et
séparés dans égaux en dignité et en droit.
les lieux
publics.
Une femme
n’a pas le Art. 27-1 : Toute personne a
droit de le droit […] de jouir des arts
côtoyer un et de participer au progrès
homme qui scientifiques et aux bienfaits
n’est pas de qui en résultent.
sa famille.

Art. 12 : Nul ne sera l’objet


Les œuvres
d’immixtions arbitraires dans
d’art sont
sa vie privée, sa famille, son
soumises à
domicile ou sa
la censure.
correspondance […]

Les femmes
Art.13-1 : Toute personne a
ne peuvent
le droit de circuler librement
pas circuler
[…] à l’intérieur d’un Etat.
librement.

Des millions
de jeunes
hommes ont
Art. 3 : Tout individu a droit
été enrôlés
à la vie, à la liberté et à la
de force
sûreté de sa personne.
durant la
guerre contre
l’Irak.
28

12 – Censure et réactions lors de la sortie de


Persépolis
Comme dans la plupart des dictatures, les films projetés en Iran sont préalablement
visionnés par un comité de censure qui autorise ou non leur projection en salle. Ainsi le
« ministère de la culture et de l’orientation islamique », interdit tous les films iraniens qui ne sont
pas jugés conformes à la « morale islamiste » notamment en ce qui concerne la place de la
femme. Mais, les films produits à l’étranger, comme Persépolis, peuvent aussi être interdits s’ils
sont jugés trop laïcs, trop féministes ou trop favorables aux Etats-Unis. Ceci explique les
réactions virulentes du gouvernement iranien lors de la sortie de Persépolis. Finalement le film
n’a été projeté que dans une petite salle de Téhéran, après censure de certaines scènes.
Mais, si le film a pu être projeté en entier dans les autres pays musulmans, il a parfois
suscité de violentes réactions de la part des franges islamistes de la population. Ainsi les chiites
libanais ont manifesté pour l’interdiction du film au Liban. Plus récemment la projection du film sur
une chaîne privée tunisienne a provoqué des heurts violents. Enfin, la cinémathèque de Tanger
(Maroc) a finalement annulé les projections du film qui devaient y avoir lieu pendant l’été 2012.

Voici deux articles de quotidiens français, traitant des réactions suscitées par
Persépolis, en Iran, lors de sa sélection au festival de Cannes (2007), et en Tunisie,
lors de sa diffusion à la télévision.
Doc.1 : « Persepolis » anime Téhéran Doc.2 : Troubles autour du film
par Didier Péron, www.libération.fr (2007) Persepolis en Tunisie
www.lefigaro.fr (2011)
Depuis quelques jours, les échanges d’amabilités C'est une séquence du film franco-iranien
entre l’Iran et la France alimentent le buzz sur Persepolis qui a mis le feu aux poudres en
Persepolis […]. « Cette année, le Festival de Tunisie. On y voit Dieu représenté sous les traits
Cannes a sélectionné un film sur l’Iran qui d'un vieillard barbu ; or l'islam proscrit en principe
présente un tableau irréel des conséquences et toute représentation d'Allah. À l'appel des
des réussites de la révolution islamique », a écrit islamistes, des milliers de personnes ont
une organisation dépendant du ministère iranien manifesté vendredi à Tunis pour dénoncer la
de la Culture. Dans ce courrier à l’attaché culturel diffusion du dessin animé sur la chaîne de
de l’ambassade de France à Téhéran, Cannes télévision privée Nessma.
se voit accusé d’être un « acte politique ou La manifestation a réuni plus de 10.000
même anti culturel ». Le Quai d’Orsay a fait personnes, ce qui en fait la plus importante du
savoir que les sélectionneurs cannois ne camp islamiste à ce jour dans la capitale.
travaillaient pas sous la surveillance du Commencée dans le calme, elle […] s'est
gouvernement français. […] terminée par des affrontements entre les
Jusqu’à présent, Cannes a toujours accueilli des manifestants et la police […]. Dans la soirée, une
films iraniens […] qui, s’ils pouvaient centaine de manifestants s'en sont pris au
éventuellement hérisser le pouvoir des mollahs, domicile du PDG de la chaîne Nessma, dont des
n’étaient jamais une évocation directement à islamistes ont réclamé la fermeture après la
charge de la Révolution de 1979 et ne traitaient diffusion du film. […]
jamais aussi frontalement de l’obscurantisme De son côté, la chaîne Nessma a directement
infantilisant qui s’est abattu sur la société mis en cause les islamistes. À l'antenne, une
iranienne depuis bientôt trente ans. […] journaliste a dénoncé «l'incitation de quelques
Persepolis ridiculise l’Iran de la dictature imams à commettre des crimes à l'encontre des
islamique, mais Marjane Satrapi n’est pas une employés de la chaîne», notamment à l'occasion
caricaturiste. Elle attaque par l’anecdote, le des prêches de vendredi, jour de prière. […]
souvenir émouvant mais raconté sans aucun Le parti islamiste Ennadha a tenté de calmer les
sentimentalisme. […] Elle épingle avec le même esprits samedi en appelant ses partisans à éviter
humour les travers de la société occidentale toute violence. «Nous condamnons la violence.
nantie et le recul des droits individuels dans son Nous avons toujours appelé à la défense de nos
pays natal en proie aux démons d’une idéologie idées dans le cadre d'un débat pacifique et
bornée. […] respectueux. Nous sommes totalement étrangers
à ces actes de violence», a déclaré Ali Larayedh,
membre du bureau exécutif d'Ennadha.
29

1 – Doc.1 : D’après cet article, quelle a été la réaction de la République islamique


d’Iran, lors de la sélection de Persépolis au festival de Cannes ?
Elle a condamné cette sélection de manière officielle puisqu’elle a envoyé un courrier
à l’ambassade de France à Téhéran.
2 – Doc.1 : Quels sont les motifs avancés par les autorités iraniennes pour
condamner la sélection de ce film ?
Elles trouvent qu’il « présente un tableau irréel des conséquences et des réussites
de la révolution islamique ».
3 – Doc.1 : Quelle a été la réaction des autorités françaises à cette condamnation ?
Elles ont rappelé que le festival de Cannes n’était pas dépendant de leur autorité et
qu’il travaillait en parfaite indépendance.
4 – Doc.1 : En quoi ces deux réactions montrent-elles l’opposition entre ces deux
régimes politiques au niveau de la culture et de la liberté d’expression ?
En France, les festivals, comme celui de Cannes, et la production cinématographique
se font dans une stricte indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Ainsi, le
gouvernement français ne se prononce pas sur les choix faits par les sélectionneurs
du festival de Cannes. A l’inverse, le gouvernement iranien contrôle étroitement la
production cinématographique et l’image qu’elle donne de lui. Ainsi, il s’autorise à
condamner officiellement les choix d’un festival étranger.
5 – Doc.1 : Pourquoi les films iraniens projetés à Cannes avant 2007 n’avaient pas
suscités de telles réactions de la part de l’Iran ? Etaient-ils pour autant acceptés par
les autorités iraniennes ?
Leur sélection n’était pas condamnée car ils n’attaquaient pas aussi frontalement le
pouvoir en place à Téhéran. Ils ne donnaient donc pas une image trop négative de
ce régime. Pourtant, ils n’étaient pas acceptés par le régime car ils portaient aussi
une condamnation du manque de libertés en Iran.
6 – Doc. 1 : Citez une phrase de l’article qui montre que Marjane Satrapi ne s’en
prend pas qu’aux dérives islamistes du régime iranien.
« Elle épingle avec le même humour les travers de la société occidentale nantie et le
recul des droits individuels dans son pays natal »

7 – Doc.2 : Suite à quel évènement se sont déroulées ces manifestations violentes


en Tunisie ?
Elles se sont déroulées suite à la diffusion du film Persépolis à la télévision.
8 – Doc.2 : Quels sont les mouvements politiques qui ont appelés à manifester ?
Pour quelles raisons ?
Ce sont des mouvements islamistes qui ont appelé à manifester car ils estiment que
la représentation de Dieu dans le film est une attaque envers leur religion.
9 – Doc. 2 : Ces manifestations ont-elles un caractère officiel ? Justifie ta réponse.
Elles n’ont pas de caractère officiel car elles se sont terminées par des heurts entre
les manifestants et la police. Si elles avaient un caractère officiel la police ne serait
pas intervenue contre les manifestants.

10 – Doc1 et 2 : Comparez les deux motifs de condamnation ou de rejet du film. Que


constatez-vous ?
En Iran, le film est surtout condamné pour des motifs politiques, car il attaque le
régime de Téhéran. A l’inverse, en Tunisie, le film n’est ni censuré, ni condamné
officiellement, mais une partie de la population le rejette car il est jugé
blasphématoire.
30

11 – Doc.1 et 2 : Quelles différences peut-on faire entre la situation politique en


Tunisie et en Iran à partir de ces deux exemples ?
En Iran, le régime est une dictature qui pratique la censure. Il n’hésite donc pas à
condamner officiellement une œuvre qu’il juge contraire à ses principes.
A l’inverse la Tunisie est en pleine révolution. Elle est marquée par une certaine
effervescence politique et toutes les opinions s’expriment de manière plus ou moins
pacifique. En effet, si les mouvements islamistes ont manifesté leur désaccord avec
la diffusion du film de Marjane Satrapi, c’est bien parce que le film a été diffusé à la
télévision. Il n’avait donc pas été censuré.
31

13 – Petite histoire du cinéma d’animation


Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ont opté pour un film en prises de vue réelles
et pour une forme très traditionnelle de dessin animé, n’ayant que très peu recours à
l’ordinateur. Ainsi, ils ont réalisé, avec leurs collaborateurs, 80 000 dessins pour faire le film.
Si l’on définit le cinéma d’animation comme « différents principes de fabrication d’un
film, excluant la prise de vue directe de scènes réelles »1, l’histoire du cinéma d’animation
remonte à la préhistoire du cinéma. En effet, on peut considérer que les jeux d’ombre
existants dés l’Antiquité, ou encore que les spectacles de lanterne magique de l’époque
moderne, sont des formes de cinéma d’animation.
Comme toute forme de cinéma, le cinéma d’animation
repose sur le principe de la persistance rétinienne découvert au
début du XIXe siècle. En fait, notre œil conserve pendant une
fraction de seconde l’image que l’on vient de voir et la superpose
avec l’image que l’on est en train de voir. Ainsi, notre cerveau a
tendance à légèrement superposer les deux images, surtout si
elles se ressemblent.
Au XIXe siècle, toute une série de jeux optiques sont ainsi
mis en place par des chercheurs comme Joseph Plateau qui
réalise un Phénakistiscope ; Paris, qui crée le Thaumatrope… A
partir du milieu du siècle, des artistes commencent à utiliser ce
principe pour mettre au point des spectacles qui remportent un
réel succès. C’est notamment le cas de Emile Reynaud qui met
au point, en 1888, son théâtre optique appelé Pantomimes
Lumineuses. Reynaud peint lui-même différentes scènes qui se suivent sur de grandes
bandes perforées laissant passer la lumière. En les faisant défiler devant un projecteur
lumineux, il peut ainsi projeter sur un écran des petits films d’environ cinq minutes.
L’invention du cinéma (1895) par les frères Lumière, qui reprennent d’ailleurs une
partie de la technique de Reynaud, ne met pas fin au cinéma d’animation. Aussi bien en
Europe, qu’aux Etats-Unis, des gens comme Emile Cohl ou Winsor McCay multiplient les
expériences d’animation en peignant directement sur les
films, en filmant des marionnettes, des figures en papier
découpé, des volumes animés… En fait, dés le début du
XXe siècle, la plupart des méthodes d’animation sont déjà
découvertes.
Après la Première Guerre mondiale, l’heure est à la
suprématie américaine. Les premiers studios spécialisés
s’organisent. Afin de faciliter et d’augmenter la production,
des innovations révolutionnaires sont mises au point. Dès
1915, les Bray Studio, sortent un film réalisé à l’aide de
celluloïd (ou cellulo). Ces feuilles translucides sur lesquelles ont peut tracer les personnages
à la gouache permettent d’éviter de redessiner les parties fixes du décor à chaque dessin.
Peu à peu le cinéma d’animation américain s’industrialise et des métiers de plus en
plus spécialisés apparaissent. Le chef animateur qui met au point les « extrêmes
d’animation », c’est-à-dire les dessins correspondants aux deux extrémités d’un mouvement.
L’intervalliste qui est ensuite chargé de tracer les dessins intermédiaires qui permettent de
reconstituer l’intégralité du mouvement. D’autres assistants réalisent les décors. Le traceur
reproduit enfin ces dessins sur cellulo, tandis que le gouacheur les met en couleur…
Dans les années 1920, toujours aux Etats-Unis, des séries de dessins animés
mettent en scènes les premières grandes stars de l’animation : Koko le Clown de Max et
Dave Fleisher, qui créeront ensuite Betty Boop et Popeye, ou encore Félix le Chat d’Otto

1
F. VANOYE, F. FREY et A. GOLIOT-LETE, Le Cinéma, Nathan, coll. Repères Pratiques, Paris,
2009, p.64.
32

Messmer. Surtout, en 1928, le dessinateur Walt Disney


crée le personnage de Mortimer, une petite sourie qui va
être popularisée dans les années 1930 sous le nom de
Mickey Mouse. Entre 1928 et 1940 les studios Disney
passent de 6 à 1 600 employés, chargés de réaliser une
foule de courts métrages de Mickey et autres
personnages, mais aussi des longs métrages d’animation
comme Blanche Neige en 1937, ou Fantasia et Pinocchio
en 1940.
Après la Seconde Guerre mondiale, la suprématie
américaine est surtout marquée par la prédominance des studios Disney qui imposent leur
esthétique reposant sur les formes arrondies. Face à cela, rares sont les créateurs qui
parviennent à tirer leur épingle du jeu. Tex Avery introduit le sarcasme dans l’univers bien-
pensant du cartoon. Les dessinateurs de la United Productions of America, transfuges des
studios Disney, multiplient les expériences esthétiques.
Pendant toutes ces années, le cinéma d’animation européen et asiatique reste
beaucoup plus artisanal et son audience est beaucoup plus réduite. Citons simplement Paul
Grimault qui travaille avec Jacques Prévert sur le premier long métrage d’animation en
couleur français, qui sort une première fois en 1953, mais qui ne sera présenté dans sa
version définitive, sous le nom du Roi et l’Oiseau, qu’en 1980. Au Canada, Norman McLaren
s’essaye au pastel animé, à la peinture ou gravure sur pellicule et la pixilation.
Les années 1970-1980, sont marquées, surtout aux Etats-Unis par le succès
économique du cinéma d’animation pour enfant produit par Disney et par les majors, mais
aussi par une certaine panne d’inspiration de ce cinéma grand public. Les expérimentations
créatrices indépendantes se poursuivent durant toutes ces
années, mais il va falloir attendre les années 1990, pour que
les majors leur laissent quelques parts de marché. Ainsi, en
1993, les studios Disney produisent L’Etrange Noël de Mr
Jack, d’Henri Seylick et Tim Burton, qui rompt pourtant avec
tous les dogmes du studio.
Par ailleurs, les années 1990, sont aussi marquées par
la fin de la suprématie de Disney aux Etats-Unis avec la
concurrence de DreamWorks Animation qui produit son
premier succès, Fourmiz, en 1998. Mais elles sont aussi
marquées par la fin de la suprématie américaine à l’échelle
mondiale. Ainsi, le cinéma d’animation japonais perce dès le
début des années 1990 avec les succès du studio Ghibli créé
par Isao Takahata (Le tombeau des Lucioles, 1988) et Hayao
Miyazaki (Le château dans le Ciel en 1986, Mon voisin Totoro en 1988, mais surtout
Princesse Mononoké en 1997 Le Voyage de Chihiro en 2001).
Depuis les années 2000, les créateurs français tirent aussi leur épingle du jeu. Michel
Ocelot (Kirikou et la Sorcière en 1998, Azur et Asmar en 2006), Sylvain Chomet (Les
Triplettes de Belleville en 2003, L’illusioniste en 2010), ou Jean Christophe Dessaint (Le Jour
des Corneilles en 2012) ont ainsi remportés des succès qui dépassent largement les
frontières de l’Hexagone, tandis que les créateurs formés aux Gobelins ou à Supinfocom
travaillent pour les plus grands studios d’animation.
33

Réponds aux questions suivantes à l’aide du texte sur l’histoire du cinéma


d’animation.

1 – Combien de dessins ont été nécessaires 6 – Dans le cinéma d’animation, un traceur


pour réaliser Persépolis ? est :
800
000 intermédiaires permettant de reconstituer
80 000 l’intégralité d’un mouvement
2 – On peut définir le cinéma d’animation Chargé de reproduire les dessins sur les
comme : feuilles de celluloïd
Différents principes de fabrication d’un
film, excluant la prise de vue directe de correspondant aux deux extrémités d’un
scènes réelles. mouvement
filmés 7 – Le personnage de Mickey Mouse
apparaît pour la 1re fois en 1928 sous le nom
film, en prises de vue réelles. de :
3 – Les Pantomimes Lumineuses d’Emile Mortimer
Reynaud (1888) sont réalisées à partir de :

8 – Le 1er Long métrage d’animation réalisé


transparentes éclairées par des projecteurs par Walt Disney en 1937 se nomme :
Pinocchio
puis projetées grâce au cinématographe des Fantasia
frères Lumière. Blanche Neige
4 – La feuille translucide qui permet de 9 – Isao Takahata a réalisé :
dessiner les personnages d’un film L’étrange Noël de Mr Jack
d’animation et de les superposer avec un Le Tombeau des Lucioles
décor fixe se nomme : Princesse Mononoké
10 – Kirikou et la Sorcière est un film
d’animation réalisé par :
Le celluloïd
5 – Dans le cinéma d’animation, un Sylvain Chomet
intervalliste est :
Chargé de réaliser les dessins
intermédiaires permettant de reconstituer
l’intégralité d’un mouvement
Chargé de décorer les intervalles entre
chaque scène
Chargé de reproduire les dessins sur les
feuilles de celluloïd
34

A l’aide des documents du C.D.I. de recherches effectuées sur Internet, complète les
biographies suivantes :
Tex Avery Dates de vie et de mort : 1908-1980
Nationalité : Américain
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Porky’s Duck Hunt, A Wilde Hare, Blitz Wolf

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).

Emile Cohl Dates de vie et de mort : 1857-1938


Nationalité : Français
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Fantasmagorie, Le cauchemar de Fantoche, Le songe d’un
garçon de café, Les Allumettes fantaisies

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).
35

Walt. Disney Dates de vie et de mort : 1901-1966


Nationalité : Américain
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Mickey Mouse, Blanche Neige, Fantasia

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).

Max et Dave Dates de vie et de mort : 1883-1972 et 1894-1979


Fleischer Nationalité : Américain
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Koko the Barber, Betty Boop, Popeye the Sailor

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).
36

Paul Grimault Dates de vie et de mort : 1905-1994


Nationalité : Français
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Le Petit Soldat, Le roi et l’oiseau, La Table Tournante

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).

Norman Dates de vie et de mort : 1914-1987


McLaren Nationalité : Canadien
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
La Poulette grise, Voisins, Blinkity Blank, Le Merle

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).
37

Hayao Miyazaki Dates de naissance : 1941


Nationalité : Japonais
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Le Château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Princesse
Mononoké, Le château ambulant

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).

Michel Ocelot Dates de naissance : 1943


Nationalité : Français
Principaux succès dans le cinéma d’animation :
Kirikou et la Sorcière, Kirikou et les Bêtes sauvages, Azur et
Asmar

Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond le mieux à son


travail ? (cochez la bonne réponse).
38

14 – Les principales techniques d’animation


Si on définit l’animation comme la recomposition d’un mouvement visuel à partir
d’une succession de phases réalisées et enregistrées image par image, on s’aperçoit que
l’animation ne se limite pas au seul dessin animé. Elle est en réalité marquée par une grande
variété de techniques qui sont le plus souvent méconnues car elles ne sont pas exploitées
de manière commerciales, mais seulement de manière purement artistiques. Elles ne se
rapportent d’ailleurs pas toute au cinéma
Retrouve a quelle technique correspond chaque photographie ou
photogramme.
L’animation à partir de Marionnettes
Cette technique consiste à fabriquer des
marionnettes et à photographier les différentes
étapes de leurs mouvements. Ces photos sont
ensuite assemblées pour reconstituer le
mouvement à la projection grâce à la
persistance rétinienne
L’animation en écran d’épingles
Cette technique consiste à enfoncer des
épingles noires dans un écran blanc et à
l’éclairer de biais. Il est ensuite possible de
récréer des images grâce à l’ombre des
épingles en les enfonçant plus ou moins dans
l’écran. En photographiant chaque étape, on
peut reconstituer le mouvement lors de
projection grâce à la persistance rétinienne.

Le land art
Technique consistant à composer des œuvres
à partir d’éléments naturels et éventuellement à
filmer les différentes étapes de leur évolution
au gré des évènements naturels (vent, pluie,
marée…)

L’image de synthèse
Technique d’animation apparue dans les
années 1970-1980. Elle consiste à réaliser tout
ou partie d’un dessin animé sur un ordinateur.
Ce dernier calcule ensuite les dessins
intermédiaires seul.

L’animation à partir de pâte à modeler


Cette technique consiste à réaliser des
figurines en pâte à modeler et à photographier
les différentes étapes de leurs mouvements.
Ces photos sont ensuite assemblées pour
reconstituer le mouvement.

La pixilation
Cette technique consiste à photographier les
différentes étapes du mouvement de
personnages réels devant un décor ou devant
un fond neutre afin de rajouter un décor au
montage. Ces photos sont ensuite assemblées
pour reconstituer le mouvement. Mais les
mouvements restent saccadés.
39

L’animation en papier découpé


Cette technique consiste à fabriquer des
figurines ou des objets en découpant du papier
et à photographier les différentes étapes de
leurs mouvements. Ces photos sont ensuite
assemblées pour reconstituer le mouvement.

L’animation avec du sable


Cette technique consiste à réaliser des
« tableaux » avec du sable de différentes
couleurs et à en photographier les différentes
étapes de la conception afin de recréer le
mouvement lors de la projection, grâce à la
persistance rétinienne. Il est possible de
restituer un mouvement dans le « tableau » en
recréant un nouveau « tableau » pour chaque
mouvement.

Le dessin sur pellicule ou la pellicule gravée


Cette technique consiste à dessiner ou à
graver des formes, image par image,
directement sur une pellicule de cinéma. Il suffit
ensuite de projeter cette pellicule avec un
projecteur classique.

L’animation d’objet
Cette technique consiste à déplacer des objets
du quotidien en photographiant chaque étape
du mouvement. Ces photos sont ensuite
assemblées pour reconstituer le mouvement.

L’animation traditionnelle
Cette technique consiste à reproduire au
crayon chaque étape du mouvement d’un
personnage ou d’un objet. Il faut ensuite faire
défiler chaque dessin devant une caméra pour
reconstituer l’illusion du mouvement.

L’animation en photocopies
Cette technique consiste à redécouper une
scène filmée image par image. Il est ensuite
possible d’imprimer chaque image et de la
modifier. Il faut ensuite photographier, dans
l’ordre, chaque image pour recomposer le film
ainsi modifié.

Pour en savoir plus sur les techniques d’animation tu peux aller regarder les « leçons
du professeur Kouro » sur le site d’Arte :
http://videos.arte.tv/fr/do_search/videos/recherche?q=la+lecon+du+professeur+kouro
Tu y trouveras une quinzaine de mini documentaires réalisés par Lyonel Kouro sur les
différentes techniques d’animation.
40

15 – Comprendre le principe de la persistance


rétinienne
La persistance rétinienne est la capacité de l’œil humain à conserver une image vue
quelques fractions de seconde avant superposée aux images que l’on est en train de voir.
C’est sur ce principe que reposent le cinéma d’animation et le cinéma en général. Sans cela
tout mouvement nous paraîtrait très saccadé.
Découpe les deux dessins suivants et colle-les dos à dos sur un disque en
carton. Perce ce disque aux deux extrémités de son diamètre (a l’endroit où il y a des
marques) et installe un élastique dans chaque trou. Fait tourner le carton sur lui-
même grâce aux élastiques pour reconstituer le mouvement.

Réalise ton propre Flip-book.


Un flip-book est un livret de dessins ou de photos qui, feuilleté rapidement, permet de
reconstituer le mouvement grâce à la persistance rétinienne.
Tu peux en réaliser toi-même, tu peux aussi télécharger des logiciels libres qui te
permettront d’en réaliser, mais nous te proposons d’abord de reconstituer le flip-book ci-
dessous qui a été malencontreusement mis en désordre.
Découpe chaque image et essaye de les remettre dans l’ordre afin de reconstituer le flip-
book :

10 2 14 4

13 1 6 8
41

12 3 7 11

9 5
42

16 – Le graphisme de Marjane Satrapi


L´auteur a choisi d´adapter la
bande dessinée Persépolis au cinéma
par la technique du film d’animation. En
comparaison avec les possibilités
accordées par un film en prises de vues
réelles, le dessin animé atteint un niveau
d´abstraction qui permet de donner une
portée universelle à des événements
personnels, aux souvenirs, aux pensées,
aux sentiments de Marjane.
Dans la bande dessinée, les
dessins sont en noir et blanc. Les
contours sont travaillés soit en noir, soit
en blanc. Il n’y a aucun contraste, tout est en aplats et les fonds, noirs ou blancs,
renforcent la vision des personnages, de leur silhouette.
En adaptant sur grand écran son œuvre, Marjane échange les fonds en noir et
blanc par des fondus au noir, de grandes ombres qui viennent envahir le plan, des
fondus enchaînés…Opposant la couleur du présent à une palette de gris pour traiter
du passé, Persépolis garde son graphisme épuré et utilise la force des contours pour
faire mouvoir ses personnages.

Les moments de danger sont toujours dessinés en ombres chinoises, la foule


(silhouettes noires) vient souvent envahir l’écran et fondre l’image dans un noir
endeuillé. Les ombres peuvent servir la crainte qui s’empare de Marjane. Par
exemple : l’adolescente interceptée par deux extrémistes au moment où elle achète
une cassette d’Iron Maiden : le noir des tenues envahit l’écran, menaçant d’étouffer
l’enfant.
43

L’utilisation de ces ombres renvoie à l’expressionnisme allemand des années


1920 : Nosfetaru de Murnau pour le travail sur l’ombre et Le Cabinet du Docteur
Caligari de Robert Wiene

La scène où Marji découvre horrifiée une main qui passe des décombres de
l’immeuble voisin est un hommage au Cri de Munch (1893) présent également dans
la BD.
44

17 – Bibliographie :
Dominique Auzel, Le Cinéma, Milan, coll. Les Essentiels, Toulouse, 2004.
Martine Joly, Introduction à l’analyse de l’image, 2ème édition, Armand Colin,
coll.128, Paris, 2009
V. Mirabel, L’histoire du cinéma pour les nuls, First Editions, 2008
Jean-Loup Passek (dir.), Dictionnaire du Cinéma, Larousse, Paris, 2001.
Marjane Satrapi, Persépolis (4 tomes), L’Association, coll. Ciboulette, 2000 à 2003.
Emmanuel Siety, Le plan, au commencement du cinéma, Cahiers du Cinéma,
Scérén-CNDP, coll. Les petits cahiers, Paris, 2001.
F. Vanoye, F. Frey et A. Goliot-Leté, Le Cinéma, coll. Repères pratiques, Nathan,
2009.
Jérémy Vineyard, Jose Cruz, Les Plans au cinéma, Eyrolles, Paris, 2004

18 – Webographie :
www.cnc.fr
www.citecinema.com
www.cinematheque.fr
www.allocine.com
www.centreimage.fr
www.arte.tv.fr
http://fr.wikipedia.org

Si les exercices proposés dans ce dossier ne vous suffisent pas, nous vous
conseillons d’aller regarder les nombreux dossiers réalisés par d’autres collègues et
mis en ligne. En voici quelques exemples :
http://www.institutfrancais.de/IMG/pdf/Cinefete10_Persepolis.pdf
http://institutfrancais.de/cinefete/IMG/pdf/persepolis.pdf
http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.php?article537&debut_autres_a=10
http://www.e-media.ch/dyn/bin/1108-4890-1-persepolis.pdf
http://www.cndp.fr/crdp-lyon/PERSEPOLIS.html
http://www.ia53.ac-nantes.fr/16864566/0/fiche___pagelibre/&RH=1204551036250
http://insuf-fle.hautetfort.com/media/00/01/1841827975.pdf

Vous aimerez peut-être aussi