Djamila Bouhired Militante Du FLN Durant

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Djamila Bouhired

Militante du FLN durant la guerre


d'Algérie
Djamila Bouhired

Naissance juin 1935


Alger
Origine Algérie
Allégeance FLN
Unité Zone autonome d'Alger
Années de
1956-1962
service
Conflits Guerre d'Algérie
Faits d'armes Bataille d'Alger
Famille Jacques Vergès (conjoint,
divorcés)
modifier  

Djamila Bouhired, née en juin 1935 à


Alger, est une militante du Front de
libération nationale (FLN), collaboratrice
de Yacef Saadi chef de la Zone
autonome d'Alger durant la guerre
d'Algérie.

Elle fait partie des six femmes


« condamnées à mort pour des actes
terroristes » pendant la guerre
d'indépendance.

Elle participe aux manifestations de 2019


en Algérie.

Biographie
Enfance et études

Djamila Bouhired naît en juin 1935 à


Alger, alors en Algérie française, dans
une famille de classe moyenne d'un père
algérien et d'une mère tunisienne. Elle est
scolarisée à l'école française[1].

Guerre d'Algérie

De gauche à droite : Samia Lakhdari, Zohra Drif,


Djamila Bouhired et Hassiba Ben Bouali
Djamila Bouhired rejoint le Front de
libération nationale durant ses années
étudiantes. Elle travaille plus tard comme
officier de liaison, membre du « réseau
bombes » et assistante personnelle de
Yacef Saadi, chef de la Zone autonome
d'Alger pendant la bataille d'Alger. Elle
dépose, le 30 septembre 1956, une
bombe qui n'explose pas dans le hall du
Maurétania, car le branchement avait été
mal effectué par Rachid Kouache,
l'artificier[1],[2]. Elle recrute Djamila
Bouazza qui dépose le 26 janvier suivant,
dans le cadre d'une vague d'attentats,
une bombe très meurtrière au café Coq
Hardi. Elle recrute aussi Zoulikha,
responsable de l'attentat de la rue
Colonna-d’Ornano[3].

En avril 1957, elle est capturée par la


4e compagnie du 9e régiment de Zouaves
du capitaine Sirvent (cantonnée dans le
palais Dar es Souf place Henry Klein
basse Casbah) puis blessée à l'omoplate
par Yacef Saadi dans la fusillade qui
s'ensuit. Étant porteuse de documents
prouvant qu'elle est en contact avec
Yacef Saadi, les services spéciaux la
torturent pour lui faire avouer où il se
cache, mais elle ne livre que des
adresses sans importance et des
informations déjà révélées par les
documents saisis[4]. Mal remise de son
interrogatoire, au capitaine Graziani qui
lui demande ce qu'elle a fait, elle répond :
« Fumier ! » Elle est alors giflée, mais
Graziani n'insiste pas et la fait soigner.
Sans autre violence, elle lui livre des
caches contenant 13 bombes et des
armes. Inculpée pour sa participation aux
attentats, elle est avec Djamila Bouazza,
condamnée à mort le 15 juillet 1958[5],[6].
Cette condamnation donne lieu à une
intense campagne médiatique menée
par Jacques Vergès et Georges Arnaud.
Ils écrivent un manifeste, Pour Djamila
Bouhired, publié la même année aux
Éditions de Minuit[4]. C'est, avec la
Question d'Henri Alleg, l'un des
manifestes qui alertent l'opinion publique
sur les mauvais traitements et les
tortures infligées par l'armée aux
combattants algériens. Soutenue par une
intense campagne internationale elle est
finalement graciée, puis libérée en 1962
dans le cadre des accords d'Évian[4].

Après la guerre

Après sa libération, Djamila Bouhired


travaille avec Jacques Vergès — qu'elle
épouse en 1965 — sur Révolution
africaine, un magazine centré sur les
révolutions nationalistes africaines. De
son mariage avec Vergès, elle a deux
enfants, Meriem et Liess Vergès[4].
Des rumeurs sur son décès ont circulé en
novembre 2015. Une prière mortuaire
(fatiha) a même été récitée en sa
mémoire au Parlement tunisien[4],[7],[8].

Le 1er mars 2019, Djamila Bouhired se


joint à une manifestation à Alger, sous
les acclamations des manifestants, pour
protester contre la nouvelle candidature
d'Abdelaziz Bouteflika à l'élection
présidentielle d'avril prochain[4],[9]. Le
19 avril 2019, elle participe à une autre
manifestation pour rejeter le système en
Algérie et exiger le passage à une
deuxième république[10].

Postérité
Sa vie a été adaptée au cinéma par
Youssef Chahine dans le film Djamilah,
sorti en 1958[4]. Chahine, pour la
rencontrer, se rend en Algérie en pleine
guerre d'indépendance, mais n'y parvient
pas. Son parcours est aussi évoqué dans
la première partie du film L'Avocat de la
terreur, consacré à Jacques Vergès. En
2017, elle s'oppose dans une déclaration
à tout nouveau film qui lui serait
consacré, craignant une
instrumentalisation par le pouvoir en
place[11].

Notes et références
1. Bombes au Milkbar et à la cafétaria
2. Attentat du Casino de la Corniche
3. Algérie, 2016: révélations sur le rôle
de Yacef Saâdi, héros de la Bataille
d’Alger
4. Christophe Ayad, « L’aura intacte de
Djamila Bouhired, héroïne de
l’indépendance algérienne », Le
Monde, 16 août 2019 (lire en ligne )
5. Vanessa Codaccioni,
« (Dé)Politisation du genre et des
questions sexuelles dans un procès
politique en contexte colonial : le
viol, le procès et l’affaire Djamila
Boupacha (1960-1962) », Nouvelles
Questions Féministes, vol. 29, no 1,
22 juillet 2015, p. 32–45 (ISSN 0248-
4951, lire en ligne , consulté le
5 décembre 2016)
6. Sylvie Thénault, « Défendre les
nationalistes algériens en lutte pour
l'indépendance. La « défense de
rupture » en question », Le
Mouvement Social, no 240,
27 septembre 2012, p. 121–135
(ISSN 0027-2671, lire en ligne ,
consulté le 5 décembre 2016) :

« Djohar Akrour, Baya


Hocine, Djamila Bouazza,
Djamila Bouhired,
Jacqueline Guerroudj et
Zahia Kherfallah »
7. « Les députés tunisiens prient par
erreur en mémoire de la militante
algérienne Djamila Bouhired », Le
Monde, 10 novembre 2015 (lire en
ligne ).
8. « Bourde au Parlement tunisien qui
enterre à tort une militante
algérienne », Le Parisien,,
10 novembre 2015 (lire en ligne ).
9. Fatima Ouassak, « En soutien au
peuple algérien: le rire de Djamila
Bouhired », Club de Mediapart,
1er mars 2019 (lire en ligne )
10. « Manifestation antisystème :
Djamila Bouhired toujours au milieu
de son peuple » , sur
algeriemondeinfos.com,
19 avril 2019
11. « Passions et polémiques », El
Watan, 5 juillet 2017 (lire en ligne ).

Annexes
Liens externes

Notices d'autorité :
Fichier d’autorité international virtuel
·
International Standard Name Identifier
·
Système universitaire de documentation
L'affaire Djamila Bouhired - D'après le
livre du général Massu « La vraie
bataille d'Alger » - Éd. Plon - 1971

Articles connexes

Bataille d'Alger Yacef Saâdi


Ali la Pointe Omar Oussedik
Petit Omar Didouche
Hassiba Ben Mourad
Bouali Ramdane Abane
Djamila Bouazza Amar Ouamrane
Djamila Krim Belkacem
Boupacha Rabah Bitat
Zohra Drif Larbi Ben M'Hidi

Bibliographie
Achour Cheurfi, Dictionnaire de la
Révolution Algérienne (1954-1962),
Casbah Éditions, 2004
(ISBN 9961 64 4786).
Jean-Louis Gérard, Dictionnaire
historique et biographique de la guerre
d'Algérie. Éditions Jean Curtuchet -
2001 (ISBN 9782912932273).
Nico Perrone, La democrazia
inopportuna: i casi dell'Algeria e
dell'Egitto, article dédié a Djamila
Bouhired, in Athanor, XXVII, 20, 2017,
Milano-Udine, Mimesis, pp. 165-171
(ISBN 978-88-5754-233-1).

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Ultima modifica 2 minuti fa di Cristinac77

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