Poly-2ieme Partie - Calcul de Structures-2018

Calcul de structures – Méthode des
éléments finis
[email protected]
Laboratoire G-SCOP
46, av. Félix Viallet - Grenoble
10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 1
CALCUL DE STRUCTURES
Partie éléments finis
4,5 heures cours

4,5 heures TD
Savoir résoudre « à la main », et par une méthode aux

éléments finis, un problème d’élasticité linéaire
Comprendre le fonctionnement des logiciels de calcul par
éléments finis
Pour mettre en œuvre de façon pertinente et/ou analyser de
manière critique, des simulations par éléments finis
Plan du cours
• Introduction générale
• Chapitre 1 – Une présentation simple de la MEF*
• Chapitre 2 – Mise en œuvre de la MEF
• Chapitre 3 – Quelques points particuliers de la MEF
* MEF = Méthode des Eléments Finis
Introduction générale

Bibliographie
• Mécanique des Structures par la MEF, Ph. Trompette,

Masson, 1992.
• Eléments finis pour l’ingénieur – grands principes et petites
recettes, Pierre Thomas, Tec et Doc, 2006.
• Modélisation des structures – calcul par éléments finis,
cours et exercices corrigés, J.C. Craveur, Dunod, 1997.
• Modélisation des structures par éléments finis, J.L. Batoz,
Hermès, 1990.
La simulation numérique
• Principe : Simuler par ordinateur le comportement physique

d’une pièce ou d’un système, avant même son existence
effective
• Domaines physiques : Mécanique des solides, fluides,
thermique, électromagnétique…
• La Méthode des éléments finis (MEF) est une des
techniques de simulation numérique

Principe
Modèle CAO
Modèle de simulation
Résultats : contraintes…
Principales notations
• V : Volume
• dV : Volume élémentaire
• S : Surface, frontière du volume
• x,y,z : système d’axes,

coordonnées d’un point
• u,v,w : composantes de
déplacement d’un point • {F} : champ vectoriel de forces
• [ε] : matrice des déformations

• { } : vecteur colonne
• < > : vecteur ligne • [σ] : matrice des contraintes
• [ ] : matrice • {u} = {u v w} : vecteur des

déplacements

Problème général en Calcul des
structures
• Le calcul des structures est une manière de prévoir le
comportement statique et/ou dynamique d’un système
déformable, soumis à un champ de forces.
P F
(S)
.M
Problème général en Mécanique des

solides déformables
• Pratiquement, on cherche à déterminer 3 champs :
– Les déplacements {u}
– Les déformations [ε]
– Les contraintes [σ]
• Analytiquement, ce calcul n’est possible que dans des cas

très rares, d’où l’intérêt d’une méthode numérique générale
: la MEF.

Chapitre 1
Une Présentation simple de la

Méthode des éléments finis
Plan du chapitre
• I - Introduction
• II – Hypothèses générales du cours
• III – Notion de matrice de rigidité
• IV – La MEF
• V - Conclusions

I - Introduction
• Concept :
« L’esprit humain a des limites telles qu’il ne peut englober
en une seule opération le comportement des systèmes
complexes qui l’entourent.
C’est pourquoi l’ingénieur, le scientifique et même
l’économiste adoptent la démarche naturelle de
subdiviser tous les systèmes en leurs composants
élémentaires – ou éléments – dont le comportement peut
être facilement compris.
On peut alors étudier le système original en le
reconstruisant à partir de ses constituants. »
O.C. Zienkiewicz
I - Introduction
• Historique :
– bases mathématiques anciennes (Rayleigh, Ritz, Gauss…)
– concept latent depuis le début du siècle (différences finies)
– Formalisé par Argyris (1955)
Turner, M., R. W. Clough, H. C.Martin, L. J. Topp, “Stiffness and Deflection Analysis of
Complex Structures”, J. Aeronautical Science 23 (9), pp. 805-823, Sept. 1956
• Développement récent :
– 1950 : apparition des premiers ordinateurs
– 1960 : utilisation dans l’aéronautique
– 1970 : nucléaire et automobile
– 1980 : essor de la micro-informatique
– 1990 : outil standard de l’ingénieur mécanicien
– 2000 : outil standard de tout mécanicien

II – Hypothèses du cours
Déplacements Conditions aux limites
Relations géométriques
Déformations
Loi de comportement du matériau
Conditions aux limites Contraintes
II – Hypothèses du cours
On suppose dans ce cours :

1. Le problème est traité à partir du calcul des déplacements
=> MEF aux déplacements.
2. Le problème est linéaire :
– Petits déplacements => utilisation du même repère pour la
structure initiale et la structure déformée.
– Petites déformations => relations linéaires entre les déplacements
et les déformations
– Relations linéaires entre les déformations et les contraintes.
Exemple : matériau élastique linéaire (2 paramètres E et ν).
III – Matrice de rigidité
III-1 Exemple d’une barre articulée (problème uniaxial)
0 L x
Déformation axiale :
Contrainte axiale :
III-1 Exemple d’une barre articulée
du ( x)
• Pour calculer σ et ε il faut connaitre l’expression de
dx
• On réalise une approximation des déplacements dans la barre, à partir des
valeurs supposées connues u1 et u2.
• D’après la RDM, on a un état de contrainte uniaxiale uniforme : σ xx = c ste

du ( x)
• Donc il faut avoir : ε xx = = C ste
dx
On utilise une approximation linéaire des déplacements u(x) le long de la barre :

• Les coefficients a et b sont déterminés de sorte que l’approximation u(x) = ax

+ b vérifie les conditions aux limites, soit :
– En x = 0 u(x) = u1 donc b = u1
– En x = L u(x) = u2 donc aL + u1 = u2
• On a donc l’expression suivante :
• Que l’on peut aussi écrire :
• D’où la déformation :
• Et la contrainte :
• L’équilibre de la barre s’écrit : f1 + f2 = 0

Mais cela ne fait qu’une seule équation pour 2 inconnues, u1 et u2. D’où l’idée
d’écrire l’équilibre au niveau de chacune des extrémités de la barre :
• Equilibre de l’extrémité gauche
f1 + σxxS = 0 donc f1 = -σxxS
• Equilibre de l’extrémité droite
f2 - σxxS = 0 donc f2 = σxxS

u2 − u1
f1 = − E S
L
• Donc
u −u
f2 = E 2 1 S
L
ES ES
f1 = + u1 − u2
• Ou encore L L
ES ES
f2 = − u1 + u2
L L
• Sous forme matricielle
+ 1 − 1
La matrice [k ] = ES  est appelée « matrice de rigidité » de la
barre. L − 1 + 1
• La matrice de rigidité (ou matrice raideur) a été construite à partir

d’une approximation des déplacements introduite dans les équations
d’équilibre de la barre.
• Elle traduit la relation qui existe entre forces et déplacements.
• Elle est symétrique.

III – Matrice de rigidité
III-2 Généralisation
Soit une structure soumise à n forces ponctuelles
 u1   f1x 
v   f 
• Le problème peut être mis sous la forme :  1   1y 
 w1   f1z 
[K ] u2  =  f 2 x 
v   f 
 2   2y 
M  M 
• Ou encore : [K]{u} = {F} w   f 
 n   nz 
• Mais [K] est impossible à déterminer directement, sauf dans

des cas très simples
• => on effectue une partition de la structure en sous-structures
simples sur lesquelles [K] peut être calculée.
• Exemple
• Maillage possible
2 4 6 8 10 12
4 8 12 16 20
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21
2 3 6 5 10 14 18
1 7 9 11
• Elément fini utilisé
– Élément de barre
x
– 2 nœuds
– 1 degré de liberté par nœud
Nbr de degrés de liberté (ddl) = nombre de déplacements possibles

dans des directions différentes (dans un repère local)

IV - La Méthode des éléments finis
IV-1 Fondements : 2 idées clés

– Discrétisation du domaine étudié en sous-domaines de dimension finie =
éléments finis.
– Approximation des déplacements dans chaque élément fini (EF).
Remarques :
– La discrétisation est réalisée en évitant de générer des trous ou des
recouvrements.
– Il est souhaitable qu’il y ait le moins d’erreur possible sur la représentation
des frontières du domaine.
– Le résultat de cette discrétisation est appelé « maillage ».
– L’approximation dans chaque EF est définie à partir des valeurs de u en un
certain nombre de points caractéristiques (ou nœuds). On parle
d’approximation nodale.
IV-2 Différents types d’éléments
Nom ddl par Géométrie

noeud
Barre u
1 dimension
Poutre plane u v
α
Poutre u v w
spatiale
α β γ


noeud
Elasticité 2D u v
2 dimensions
Plaque u v w
α β
Coque u v w
α β

noeud
symétrique
Coque ou u v
Axi-
Solide
(γ)
3D
Volume u v w

IV-3 démarche de résolution
• La résolution d’un problème par les éléments finis suppose

l’utilisation d’un logiciel approprié. Ce logiciel comporte
généralement 3 modules, correspondant aux 3 phases de
la démarche de résolution :
• Phase de Modélisation
• Phase de Résolution
• Phase d’ Analyse de résultats
Phase de modélisation
« Réel »
Choix et hypothèses :
Modèle mécanique
Choix et hypothèses :
10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis Modèle éléments

32 finis
Phase de calcul
• Construction de la matrice raideur de chaque EF (matrices

raideur élémentaires [k])
• Construction de la matrice raideur globale de la structure
[K] par assemblage des matrices [k]
• Calcul des déplacements des nœuds (résolution de
l’équation d’équilibre [K]{u} = {F}
• Calcul des déformation par les relations géométriques
• Calcul des contraintes par les lois de comportement
Phase d’analyse de résultats
• La qualité des résultats est directement liée aux choix de modélisation

• Le logiciel peut effectuer des calculs annexes :
– Efforts résultants aux appuis
– Déplacement d’un point quelconque
– Contraintes principales, équivalentes (Von Mises…)
• Affichage des résultats sous différentes formes :
– Tableaux de valeurs
– Courbes
– Cartes d’isovaleurs

V - Conclusions
• Méthode très utilisée dans l’industrie

• Permet tous types de calculs physiques
• La partie modélisation est le point délicat
• Il est indispensable de connaître les principes théoriques
de la MEF pour l’utiliser correctement
• Principes clés : discrétisation + approximation
• Nombreux logiciels
– RDM 6, Solidworks Simulation, Simulia, Pro/Mechanica, …
– Ansys, Nastran, Abaqus, HyperWorks…
Chapitre 2
Mise en œuvre de la Méthode des

éléments finis

Plan du chapitre
• I – Formulations de l’équilibre
• II – Relations matricielles de l’élasticité
• III – Matrice de rigidité élémentaire
• IV – Matrice de rigidité globale
• V – Résolution du problème
I – Formulations de l’équilibre
• On s’intéresse au problème d’un solide (V) en équilibre sous l’action de

forces extérieures :
dV
z
f
x (V)
y
∂σ ij
• Rappel : l’équilibre local s’écrit : + fi = 0
∂x j
• La MEF s’appuie sur une formulation plus globale de l’équilibre.

I – 1 Théorème des travaux virtuels

Soit un solide de volume V en équilibre sous l’action des
forces extérieures. t
(S)
dV
z
f
x (V)
y
f : forces de volume
t : forces de surface
• Soit u le champ de déplacement dans le solide.

• Soit δu un déplacement virtuel, supposé infinitésimal, dû à
un chargement virtuel.
• On considère que ce déplacement virtuel n’affecte pas
l’équilibre dû au champ vrai, ce qui se traduit par le
théorème des travaux virtuels :
le travail virtuel des contraintes est égal au travail virtuel

des forces extérieures.

∫ σ δε
ij ij dV =
V
∫ f δu dV + ∫ t δu dS
i i
S
i i
V
δε ij : déformation virtuelle due à δu

f i : composante des forces de volume dans la direction i
t i : composante des forces de surface dans la direction i
Remarque : le champ virtuel δu est quelconque, mais vérifie les

conditions aux limites en déplacements.
I – 2 Stationnarité de l’énergie potentielle

Soit v un champ de déplacement cinématiquement admissible (qui
vérifie les conditions aux limites en déplacements)
• Energie de déformation élastique 1

σ ij (v).ε ij (v)dV
2 V∫
Ud =
• Travail des forces de volume

W f = ∫ f .v.dV
V
• Travail des forces de surface
Wt = ∫ t.v.dS
S

I – 2 Stationnarité de l’énergie
potentielle
• L’énergie potentielle totale de la structure pour le champ de
déplacement v s’écrit :
Π t (v) = U d − W f − Wt
• Le champ v peut se décomposer en une somme de 2 termes :
– Le champ u solution du problème
– Un champ additionnel u*
On a donc : v = u + u*
Petites déformations : ε(v) = ε(u) + ε(u*)
Elasticité linéaire : σ(v) = σ(u) + σ(u*)
potentielle
• En reportant ces relations dans l’expression de l’énergie potentielle totale
due à v on trouve :
1
Π t (v) = Π t (u ) + ∫ σ (u*).ε ij (u*)dV
2V
≥ 0 car énergie
• Donc Πt(u) est le minimum de l’énergie potentielle.
• L’expression peut être mise sous la forme δΠt(u) = 0
Ou encore : à l’équilibre, l’énergie potentielle est stationnaire.

potentielle
Πt(v)
1
σ (u*).ε ij (u*)dV
2 V∫
Π t (u ) +
Π t (u )
δΠt(u) = 0
u u + u* v
potentielle
Remarque :
• Le théorème des travaux virtuels et la stationnarité de
l’énergie potentielle sont deux formes équivalentes pour
écrire l’équilibre global d’une structure.

II – Relations matricielles de
l’élasticité
• Relations contraintes-déformation {σ } = [C ]{ε }
– [C] est la matrice des coefficients
caractéristiques du matériau.
– [C] est symétrique et dépend de E et ν.
– Les vecteurs {σ} et {ε} sont définis à σ xx   ε xx 

σ  ε 
partir des composantes des matrices [σ]  yy   yy 
et [ε]. σ  ε 
{σ } =  zz  {ε } =  zz 
σ xy  2ε xy 
σ xz  2ε xz 
   
σ yz  2ε yz 
l’élasticité
Différentes formes de la matrice [C]
• Problème volumique
σ xx  1 −ν ν ν 0 0 0   ε xx 
σ   ν  
  yy
 1 −ν ν 0 0 0   ε yy 
σ zz  E  ν ν 1 −ν 0 0 0   ε zz 
  =   
σ xy  (1 +ν )(1 − 2ν )  0 0 0 1 2 −ν 0 0  2ε xy 
σ xz   0 0 0 0 1 2 −ν 0  2ε xz 
    
σ yz   0 0 0 0 0 1 2 −ν  2ε yz 

l’élasticité
• Problème 2D
– Contrainte Plane : σzz = σxz = σyz = 0
σ xx   
  E 1 ν 0   ε xx 
 
σ yy  = ν 1 0   ε yy 
σ  1 −ν 1 −ν  
2
 
 xy   0 0  2ε xy 
 2 
l’élasticité
• Problème 2D
– Déformation plane : εzz = εxz = εyz = 0
σ xx   
1 −ν ν 0   ε xx 
  E  
σ yy  =  ν 1 −ν 0   ε yy 
σ  (1 + ν )(1 − 2ν )  1 − 2ν   
 xy   0 0  2ε xy 
 2 
σ zz = ν (σ xx + σ yy )

l’élasticité
• Problème axisymétrique
σ rr  1 −ν ν ν 0   ε rr 
σ   ν 1 −ν ν 0   ε θθ 
 θθ  E 
 =  
σ zz  (1 +ν )(1 − 2ν )  ν ν 1 −ν 0   ε zz 
σ rz   
1 −ν 2ε 
 0 0 0 2   rz 
l’élasticité
• Relations déformations-déplacements {ε } = [D]{u}
[D] est un opérateur différentiel matriciel.
[D] est construit à partir des relations géométriques :
1  ∂u ∂u 
ε ij =  i + j 
2  ∂x j ∂xi 
Exemple en 2D : ∂ ∂x 0 
[D] =  0 ∂ ∂y 
∂ ∂y ∂ ∂x 

III – Matrice de rigidité élémentaire
III-1 Approximation nodale des déplacements

• Exemple 1D : élément de barre en traction/compression
1 M(x) 2
RAPPEL
Chapitre 1
x
u1 u(x) u2
Que l’on peut aussi écrire u ( x) = N1 ( x)u1 + N 2 ( x)u 2

Avec  x x
N 1 ( x ) = 1 −  N 2 ( x) =
 L L
Exemple 1D
Soit {ū} le vecteur des déplacements aux nœuds.

u 
On a donc {u } =  1 
u2 
Soit [N] la matrice [N1(x) N2(x)]
On a alors sous forme matricielle

Remarques
1
0 L x
• Le déplacement u(x) est écrit comme une combinaison
linéaire des fonctions Ni(x) : 2
u ( x) = ∑ N i ( x )ui
i =1
• Les fonctions Ni(x) sont appelées fonctions d’interpolation
ou fonctions de forme de l’élément fini.
Exemple 2D
y
3
• Élément triangulaire
• 3 nœuds
• 2 ddl par nœud
• Soit M de coordonnée (x,y)
M
• Soit u(x,y) et v(x,y) des composantes 2
de déplacement du point M.
1 x
0
• Pour représenter les déplacements u(x,y) et v(x,y) on choisit une approximation
linéaire en x et y :
u ( x, y ) = ax + by + c
v ( x, y ) = a ' x + b ' y + c '
Exemple 2D
L’approximation u(x,y) doit vérifier : u1 = ax1 + by1 + c

u2 = ax2 + by2 + c
u3 = ax3 + by3 + c
En résolvant ce système, on détermine a,b,c en fonction des déplacements

des nœuds et des dimensions du triangle.
On en déduit l’expression de u(x,y) sous la forme :
Exemple 2D
• De même, on déduit a’, b’ et ,c’ de l’écriture du

déplacement v(x,y) au niveau des 3 nœuds. D’où
l’expression générale de v(x,y) :
v( x, y ) = N1 ( x, y )v1 + N 2 ( x, y )v2 + N 3 ( x, y )v3
• Remarque : les fonctions d’interpolation obtenues pour

v(x,y) sont les mêmes que pour u(x,y).

Exemple 2D
Ces deux équations conduisent au système :

u ( x, y ) = N1 ( x, y )u1 + N 2 ( x, y )u2 + N 3 ( x, y )u3
v( x, y ) = N1 ( x, y )v1 + N 2 ( x, y )v2 + N 3 ( x, y )v3
u1 
qui peut se mettre sous la forme matricielle : v 
 1
u ( x, y )  N1 ( x, y ) 0 N 2 ( x, y ) 0 N 3 ( x, y ) 0  u2 
 =  
 v ( x, y )   0 N1 ( x, y ) 0 N 2 ( x, y ) 0 N 3 ( x, y ) v2 
u3 
 
Ou encore :  v3 
Résumé
• Pour tout élément finis, on peut exprimer les déplacements,

déformations et contraintes en tout point à partir des
déplacements aux nœuds par :

III-2 Travaux virtuels
Pour appliquer le théorème des travaux virtuels à l’ensemble de

la structure (équilibre global), il faut tout d’abord exprimer le
travail virtuel des contraintes sur chaque EF noté e.
∫ e {δε }e dVe
{σ }T
Ve
Avec les relations matricielles précédentes, ce terme s’exprime :
TVσ = ∫ ([C ][D ][N ]e {u }e )T

.([D ][N ]e {δu }e ).dVe
Ve

TVσ = ∫ ([C ][D ][N ]e {u }e )T
.([D ][N ]e {δu }e ).dVe
Ve
TVσ = ∫ u e
([D ][N ]e )T
.[C ].([D ][N ]e ){
. δu }e .dVe
Ve
Ou encore :
TVσ = u e∫
([D ][N ]e )T
.[C ].([D ][N ]e ).dVe {δu }e
Ve

[k]e = est l’expression
générale de la matrice de rigidité de l’élément e.
Par ailleurs, le travail virtuel des forces extérieures à l’élément

e s’écrit :
TVFe = ∫ f e
{δu}e dVe + ∫ t e
{δu}e dSe
Ve Se

TVFe = ∫ f e {δu}e dVe + ∫ t e {δu}e dS e
Ve Se
• Avec {δu} = [N]{δū} on obtient :
TVFe = ∫ f e
[N ]e {δu }e dVe + ∫ t e
[N ]e {δu }e dSe
Ve Se
 
TVFe =  ∫ f
V e
[N ]e dVe + ∫ t e [N ]e dS e {δu }e

 e Se 

Résumé
TTV : TVσ = TVFe
TVσ e [k]e = ∫ ([D ][N ]e )T

.[C ].([D ][N ]e ).dVe
Ve
est l’expression générale de la matrice de rigidité de l’élément e.
TVFee < F >e = ∫ f e

[N ]e dVe + ∫ t e
[N ]e dSe
Ve Se
est le vecteur des forces nodales élémentaires

III-3 Intégration numérique
TVσ = u e
[k ]e {δu }e
TVFe = F e
{δu }e
Les expression de [k]e et <F>e consistent en des intégrales

de fonctions polynomiales. Elles sont à calculer
numériquement dans chaque élément fini.
On utilise généralement une intégration numérique par
méthode de Gauss :

Rappel de la méthode de Gauss sur un exemple à 1 dimension :

on veut calculer l’intégrale I d’une fonction f(x) en les valeurs -1 et +1
Avec 2 points de Gauss x1 et x2,

f(x)
on approche la valeur de I par
f(x2) l’expression :
f(x1) +1 2
I= ∫ f ( x)dx ≈ ∑ w . f ( x )
−1 i =1
i i
-1 x1 0 x2 +1 x wi sont des coefficients de

ponderation = poids de Gauss
• Remarques :
– On peut montrer que n points de Gauss permettent
d’intégrer exactement un polynôme de degré 2n-1 en x.
– Les valeurs des xi et wi dépendent du nombre de points

n choisi. Elles sont données dans des tables.
– Pour les éléments triangulaires ou pyramidaux, on
utilise souvent une variante de la méthode de Gauss : la
méthode de Gauss-Radau.

Position des points de Gauss pour les éléments usuels :
Triangle à 3 nœuds = TR3

Elasticité plane
2 ddl/nœud
Interpolation linéaire des
déplacements → 1 point de Gauss
Poids = 1
Triangle à 6 nœuds = TR6

Elasticité plane
2 ddl/nœud
Interpolation quadratique des
déplacements → 3 points de Gauss
Poids = 1/3

Quadrangle à 8 nœuds = Q8
Elasticité plane
2 ddl/nœud
Interpolation quadratique des
déplacements → 4 points de Gauss
Poids = 1
IV – Matrice de rigidité globale
• La matrice de rigidité élémentaire et le vecteur des force

nodales ont été exprimés puis calculés dans chaque EF.
• Le processus d’assemblage permet maintenant d’en
déduire la matrice de rigidité globale [K] et le vecteur
global des forces extérieures {F}.

 
• Exemple à 2 dimensions Elément (1)
[k ]1 =  

– Triangle à 3 nœuds nœuds 1, 2, 3
– 1 ddl/nœud
 
5  
Elément (2)
[k ]2 =  

3 nœuds 2, 3, 4
3  
2 4  
[k ]3 =  
1
Elément (3)
1 
nœuds 3, 4, 5  
2
• Structure globale
– 5 nœuds X 1ddl = dimension 5
Nœuds 1 et 4, 1 et 5, 2
1 2 3 4 5 et 5 non inter-
 connectés
0 0 1
  2
0
 
[K ] =   3
  4
0  Les 3 éléments sont
 0 0  5
connectés au nœud 3

• Pour les forces extérieures, la même démarche  

 
conduit au vecteur global :  
{F } =  
 
 
• Après assemblage, les relations  
TVσ = u e [k ]e {δu }e Travail virtuel des contraintes dans e
TVFe = F e
{δu }e Travail virtuel des forces extérieures
Conduisent aux expressions suivantes :

• Travail virtuel des contraintes dans la structure :

TVσ s = u [K ]{δu }
• Travail virtuel des forces extérieures à la structure :
TVFes = F {δu }
• Le TTV donne l’équation d’équilibre :
u [K ]{δu } = F {δu }
• Cette équation est vraie pour tout champ δu, donc :
u [K ] = F
• En transposant cette équation on retrouve l’expression

habituelle de l’équilibre statique établie sur un exemple
au chapitre 1 (voir diapo 21) :
[K ]{u } = {F }
V – Résolution du système
• Le système linéaire ainsi obtenu est résolu après

introduction des conditions aux limites en déplacements :
– Blocages (déplacements nuls)
– Symétries,
– Appuis élastiques,
– Déplacements imposés…

• Exemple
2
Elément TR3, 2
y, v 1
ddl/nœud : u et v
Nœud 1 :
3
v1 = 0
x, u P Nœud 2 :
u2 = 0
v2 = 0
Exemple
• Conséquences de l’introduction des conditions aux limites :
2 × × × × × × u1  0 
× × × × × ×  v1 = 0 Y1
y, v 1

3 × × × × × × u2 = 0 X2
x, u    =  
× × × × × × v2 = 0 Y2
P
× × × × × × u3  0 
    
× × × × × ×  v3  -P

Exemple
• Le calcul des déplacements inconnus se fait à partir du

sous-système :
2 × × × u1   0 
y, v 1 × × × u  =  0 
  3   
3 × × × v3  − P 
x, u P
• Les 3 équations restantes permettent de déterminer les

efforts aux appuis Y1, X2 et Y2.
• Le sous-système linéaire obtenu est résolu par

une méthode numérique appropriée :
– Méthode directe pour les systèmes de petite taille
(Gauss, Choleski…)
– Méthode indirecte (itérative) pour les systèmes de
grande taille (Gradient…)
• On obtient les déplacements aux nœuds {ū},

desquels sont déduits les {u}, {ε}, {σ}, en tous
points.
• Remarque :
Une caractéristique du × × 0 0 0
problème est la largeur × × × × 0

de bande : [K ] = 0 × × × 0
 
Elle conditionne la 0 × × × ×
rapidité de résolution 0 0 0 × ×
et la mémoire nécessaire
Pour la résolution, on cherchera toujours à
avoir une largeur de bande minimale
Chapitre 3
Quelques points particuliers de la

Méthode des Eléments Finis

Plan du chapitre
• I – Choix des fonctions d’approximation

• II – Convergence des résultats
• III – Calcul des contraintes et déformations
I – Choix des fonctions

d’approximation
• Les fonctions de forme Ni sont construites à partir

d’approximations nodales. On a par exemple :
n
u ( x, y, z ) = ∑ N i ( x, y, z ).ui
i =1
• Elles doivent donc vérifier :
 N i ( xi , yi , zi ) = 1

 N j ( xi , yi , zi ) = 0 pour i ≠ j

d’approximation
• Exemple : élément Q4
Les fonctions de formes de cet élément Q4, dans le
cas particulier d’un carré de côté = 2 sont :
y
4 +1 3 N1 ( x, y ) = (1 − x)(1 − y ) / 4
N 2 ( x, y ) = (1 + x)(1 − y ) / 4
-1 +1 x
N 3 ( x, y ) = (1 + x)(1 + y ) / 4
N 4 ( x, y ) = (1 − x)(1 + y ) / 4
1 -1 2
La propriété précédente est donc bien vérifiée.


d’approximation
Quand on choisit des fonctions d’approximation pour un EF il
y a trois principaux critères à vérifier.
• Critère n°1
Elle doivent permettre des déplacements de corps rigide
{ū}
Avec un tel vecteur {ū}, les
b
b fonctions Ni(x,y) doivent
a
a donner [D][N]{ū}=0,
et donc {ε}=0
Translation + rotation
d’approximation
• Critère n°2
Elles doivent donner un état de déformation constant pour
des déplacements correspondant à une déformation
uniforme.
{ū}
Avec un tel vecteur {ū}, les fonctions
Ni(x,y) doivent donner [D][N]{ū}=Cste,
Déformation et donc {ε}=Cste
10/10/2018 uniforme Calcul de Structures par Eléments Finis 89

d’approximation
• Critère n°3
Les déplacements doivent être continus à l’interface de deux
EF.
1 2 OK
1 2
1 2 NON
Déformation

II – Convergence des résultats
Structure réelle Modèle mécanique Modèle EF

Valeurs réelles ≠ Résultat théorique ≠ Résultat EF
• Dans un calcul de structure, les hypothèses de

modélisation induisent des écarts entre solution réelle et
solution théorique.
• De même, les éléments finis induisent des écarts entre
solution théorique et solution numérique (EF).
• La satisfaction des trois critères précédents permet

d’assurer la convergence du calcul EF.
• C’est-à-dire que le résultat du calcul éléments finis tend
vers le résultat théorique exact quand on augmente le
nombre d’EF dans le maillage.
Structure réelle Modèle mécanique Modèle EF

Valeurs réelles ≠ Résultat théorique = Résultat EF

Contrainte
Déformation
Déplacement Solution théorique exacte
Solution éléments finis
nbr d’EF du
maillage
• La convergence se manifeste par valeur inférieure

=> le modèle éléments finis est plus rigide que le modèle
théorique
III – Calcul des contraintes

RAPPEL
Chapitre 2
• Donc les contraintes dans chaque EF sont calculées à

partir du terme [D][N].
• Or, ce terme a déjà été calculé aux points de Gauss de
chaque EF pour déterminer les matrices de rigidité
élémentaires.

• De plus, c’est au voisinage de ces points de Gauss que

l’estimation des déformations et contraintes est la plus
précise.
• Par conséquent, les logiciels éléments finis déterminent les
contraintes aux points de Gauss à partir des valeurs de
[D][N] déjà calculées (efficacité et précision).
• Les déformations et contraintes dans tout l’EF sont déduites
des valeurs aux points de Gauss par des interpolations.
Contraintes dans les éléments

• Cas du TR3
1 seul point de Gauss
σ
Valeur calculée en ce point : σ1
=> contrainte constante de valeur σ1
y dans tout l’EF
x
• Cas du TR6
3 points de Gauss
Valeurs calculées en ces points : σ1,
σ σ2, σ3
⇒ Répartition linéaire de la
y contrainte sur l’EF
⇒ a, b, c sont déterminés à partir de

x σ1, σ2, σ3
• Cas du Q4
4 points de Gauss
Valeurs calculées en ces points : σ1,
σ σ2, σ3 , σ4
⇒ Répartition bilinéaire de la
y contrainte sur l’EF
⇒ a, b, c, d sont déterminés à partir

de σ1, σ2, σ3 , σ4
10/10/2018
x Calcul de Structures par Eléments Finis 98
Contraintes aux nœuds du maillage

• Problème : la MEF n’assure pas la continuité des contraintes
et déformations entre les éléments.
• Exemple Elément 1
3
1 4
1 2
Elément 2
2
• Les EF sont des TR3 à niveau de contrainte constant.

On a donc :
σ La contrainte est
y discontinue le long de la
frontière entre les
éléments 1 et 2.

• Pour améliorer le sens physique des résultats, on effectue

un lissage des contraintes (et des déformations) :
σ La contrainte au
y nœud i est la
moyenne des
valeurs données par
les EF connectés à i
σ, ε σ, ε
Contraintes dans les éléments Contraintes aux nœuds (lissées)

Poly-2ieme Partie - Calcul de Structures-2018

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10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 13

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 14

Déplacements Conditions aux limites

Conditions aux limites Contraintes

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 15

On suppose dans ce cours :

III-1 Exemple d’une barre articulée (problème uniaxial)

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 17

III-1 Exemple d’une barre articulée

• D’après la RDM, on a un état de contrainte uniaxiale uniforme : σ xx = c ste

On utilise une approximation linéaire des déplacements u(x) le long de la barre :

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 18

• Les coefficients a et b sont déterminés de sorte que l’approximation u(x) = ax

• On a donc l’expression suivante :

• Que l’on peut aussi écrire :

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 19

III-1 Exemple d’une barre articulée

• L’équilibre de la barre s’écrit : f1 + f2 = 0

f1 + σxxS = 0 donc f1 = -σxxS

• Equilibre de l’extrémité droite

f2 - σxxS = 0 donc f2 = σxxS

• Sous forme matricielle

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 21

III-1 Exemple d’une barre articulée

• La matrice de rigidité (ou matrice raideur) a été construite à partir

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 22

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 23

• Mais [K] est impossible à déterminer directement, sauf dans

• Elément fini utilisé

Nbr de degrés de liberté (ddl) = nombre de déplacements possibles

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 26

IV-1 Fondements : 2 idées clés

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 27

IV-2 Différents types d’éléments

Nom ddl par Géométrie

10/10/2018 Calcul de Structures par Eléments Finis 28