Bex - 1969 - Le Jardin Gillet, Kisantu
Bex - 1969 - Le Jardin Gillet, Kisantu
Bex - 1969 - Le Jardin Gillet, Kisantu
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Les Bana niers J'intéressaient très for t, aussi bien
les variétés à fruits comestibles q ue les variétés orne-
mentales à graines. Il en avait une collection de plus
de cinquante variétés et c'est grâce à ses sélections
q ue le Bananier se répandit dans tout le. Bas-Congo.
où il é tait à peine cultivé. C'est par les envois de t.tzS 7Jlal1t~s O'tn~HI€ntaltzs
Kisantu, - que nous contin uons encore maintenant
- que d es firmes réputées , comme Vilmorin-Andrieu x
à P aris (Fral1Ce). Darnman à Teducc10 ( Italie ) et D e tempéramen t, le F. Gillet était horticulteur et
Van Houtte à Gand (Belgique ), ont p u mettre sur g rand ama teur de plantes ornementales. Bien que le
le ma rché des graines de Bananiers ornementaux à C on go ne soit pas spécialement riche en plantes hor-
grand s uccès , comme le Musa arn.aldiana, Musa gil ticoles, certaines variétés qu 'il exporta en E urope sont
Zetii, Musa mbronerv.ata, Musa ruandensis . en trées d ans le commerce courant. Citons la Sansiv ie
Quand au R iz , il en avai t d e nombreuses variétés ra laurentii var. panachée, qui est la pl us connue et
en expérimenta tion: Ory za sa tiva, O . montana, O. dont il existe d e grosses e xploitations en Floride et
S ativa var. Mochi, d e Birmanie, O . Sativa var. gluan aux Iles Canaries. D'autres Pla n tes ont été grâce à
te du Japon . etc. Dès les an nées 1920. il lançait la lui, importées en E u rope et en Amériq ue: les E nce
culture d u Riz de mon tagne dans le Ba s-Congo, cul- phalart'Ûs lau ren tianus et lemarinellus , les H aeman
ture qui allait se répandre rapidement dans tou te la hus, Ne phtytis p,icturata, P.alisota p ynaertii, les Fi
P rovin ce d e Léopoldville. cus d rye pondtianus et lyra ta, les Dracaena d eremen
Après d'innombrables essais. il pa rvint à fixer sis, g'odse ffian a, goldiea,na, les Gloriosa superba et
une va riété de Pommes de Terre. qu 'il appela «va- l' A nsellia africa na, un e d es seules Orchidées con go-
rié té de Kisantu» et qui connu t un vi f succès dans la laises de quelqu' impor tance horticole.
région. A partir d e 1921 , il envoyait chaque année
plusieurs tonnes d e tubercules de plantation à la Di-
rection de l'Aq-ricult ure à Borna, a lors ca pitale du
C ongo.
Arrêton s ici cette é n umération et d isons en bref
que le Congo est redeva ble au F. Gillet d'un grand
nombre de va riétés de M a nioc. d'Ignames, d e Bana-
niers et autres plan tes alimentaires, de fru its tropi-
caux, d'Eucalyptus, de Résineux, d e P lantes à Caout-
chouc, d'Essences de reboisement, de Plantes orne-
mentales. A lui revient l'honneur d 'avoir fait les pre-
miers essais d e Quinquinas et P la n tes Chaulmoogri-
ques pour la lutte contre. la malaria et la lèpre.
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d édié. D ans le «Syllog e Florae Congolanae» de T h.
D ura nd , son nom apparaît presqu 'à chaque page. E n
4e /}azJin ?3ctaniq-ue ~e Kisantu 1900 et en 1901, les Botanistes Th, D urand et E. De
\ Vildeman déd ièren t au Fr. Gillet une publication
sous le nom de «Plan tae G illetianae» dont la paru~
Passionné comme il était , pou r tou t ce qui re ~ tion à G enève (Suisse) fut arrêtée lors d u lancemen t
garde les plantes, le F. Gillet n'a vait évidement pas
ta rdé à doubler son Jardin d 'Essais d'un Jardin Bo ~
1 de!' «Annales du M usée de T ervueren».
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F. Gillet, en reconnaissance des services rendus à
la Botanique Africaine, la grand e Médaille à r effi
gie de Geoffroy Saint-Hilaire. t..e 7Jèze +tu6ezl. Callens s. 1
Sur les conseils d'Aug. Chevalier, le Professeur
Emile Perrot de l'Académie de Médecine de France, L'œuvre commencée par le F . Gillet fut continuée
vint passer une quinzaine de jours à Kisantu. Il fut par son successeur le P . Hubert Callens S.J.
tellement fra ppé par l'œuvre accomplie qu'il fit en
séance de la Société Botanique d e F rance. une com Celui-ci annexa au Jard in une Ecole Profession
munication sur «L'œuvre scientifique et sociale de la nelle d'Horticulture, q ui devait dans l'esprit de son
Mission de Kisantu. Les enseignements qu'elle com fondateur, continuer les trava ux du F . Gillet dans le
porte pour la colonisation du Congo». domaine des cu ltures potagères et a limentaires et dif
fus er la culture des légumes, qui est devenue une
Le Professeur Leplae, Directeur Général de l' A des spéculations les plus p rofitables de la région de
griculture, écrivait encore en 1927. dans la P réface Kisantu .
du troisième «Catalogue des Plan tes du Jardin de Ki
san tu» : «Kisantu, c'est depuis un quart de siècle, le E tant d onné les richesses forestières considéra
règne d e la méthode et de l'effort. Kisantu, c· est le bles que possède le C ongo, le P . Callens entreprit
triomphe d e l'initiative de quelques hommes en face l'étude systématiqu e des Bois Congolais. Il créa non
des réa lisations coûteuses et des fréquen ts échecs des seul emen t une collection très complète d'échantillons
entreprises officielles et spéculatives. Kisantu, c'est de bois d ' œuvre mais aussi un Arboretum qui contient
aussi le F. Gillet et son Jardin Botanique. Tous deu x près de 200 espèces et va riétés d'arbres, choisies par
ont une réputation presque mondiale». mi celles qui présentent le plus d 'utilité pour le reboi
sement et l'enrichissement des Forêts tropicales.
Le Gouvernement Belge avait reconnu les émi
nents services rendus par le F. Gillet à l'Agricuture Pour les collections de pla ntes ornementales aux ~
et à la Botaniq ue Congolaises en lui d ecernant la quelles il portait aussi un très vif intérêt. il cOllstrui~
Croix d e Chevalier de l'Ordre du Lion et le Botaniste sit une série de pergolas qui ont p resque quintuplé
E . De \iVildeman a consacré à la vie et à l'œuvre du la surface sous ombra ge. Notons to ut particulière
F. G ill et. un volume intitulé: «Justin Gillet S. J. et ment la serre à Cactacées qui abrite 147 variétés de
le Ja rdin d'Essais de K~santu». (Séries de l'Institut plantes grasses.
C olonial Belge. 1946).
Il commença également une collection de Pal
miers qui, e'n 1960, comptait dé jà près de 92 variétés
différentes.
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D ans le Labora toire q u'il fit édifier, une grande
salle fu t prévue p our a briter les herbiers. Beaucoup
d' exemplaires récoltés par le F . Gillet dans les condi
tions primitives de l' époq ue. avait été lort endomma Seitznee et 7Jut(Ja~ijaticn
gés. T o us ceux-ci furent recommencés et en plus , près
de 4.000 spécimens nouvea ux fu rent ajoutés à la col
lection .
Dans la plupart des pays du monde, les Gou
Il é quipa aussi un Laboratoire de Recherches vernements ont toujours attaché un e grande impor
ch imiques sur les p lan tes médicinal es, dont le Ja rdin tance au x Jardins Botaniques. C'est que, non seule
possède de très nombreux spécimens. C'est à Ki sant u ment, ils y voient un excellent moyen cl'in téresser le
que des chercheurs de la Société d e Prod uits Phar grand p ublic à la connaissance de la Nature, mais
maceutiques CI BA de Bâle (Suisse ) , al ertés par des aussi pa rce qu 'ils les considèrent comme un des meil
envois d 'échantillons, découvrirent la qualité SUp.2 leurs instruments pour l' E tude de la Botanique P ure
rieure du Raul70lfia congolais (R . vomitoria ) et sa et A ppliquée.
richesse en réserpine (alcaloide spécifique de l' hyper Ils se rendent compte en eHet, que dans l'in finie
tension) . Cette d écouverte eut un retentissement C0 11 variété de Plantes qui couvrent le globe. il y a encore
sidéra ble et permit d 'organiser méthodiquement la énormément à d écouvrir et que l'étude scientifique
récolte des racines dans tout le Con go. Jusq u'en 1960 d es végétaux peut a pporter d 'importantes cont ribu
des centaines d e tonnes étaient exportées chaque tions , soit aux Sciences de la vie (Biologie, G éné
année vers la Suisse, l'AlJemagne, l'Amériq ue. tique) soit à l'amélioration du niveau de la vie des
populations ( plantes vivrières et fruitières) soit au
Le P . Callens, la santé fon délabrée. d ut quitter d éveloppemen t industriel (plantes à latex, plantes à
le Jardin en 1959 . fibres ) à la sa nté publique (pla ntes médicinales ) ou
en fi n à l'agrément du milieu où vit la population
(Horticulture , Arch itecture des Ja rdins).
Pour remplir cette mission. un Jardin Botanique
doit évidemment comporter en tout premier lieu des
collections d e plantes vivantes, qui rendront a ux cher
cheurs d 'inappréciables services, parce qu'elles grou
pent en un même endroit, plusieurs variétés d'une
même espèce. (Collections de plantes médicinales, p.
ex . de Rauvolfia, de Stropha ntus ). Ils pourront y
trouver, sur place, à portée de main , des éléments de
base pour d es études approfondies sur l' E cologie ou
la croissance et le développement de ces plantes, ou
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encore des matériaux frais pour des trava ux sur l'ana encore modeste pour des recherches de microscopie.
tomie, la physiologie ou sur la composition chimique Ajoutons aussi une très belle collection d e spécimens
(alcaloïdes etc) . d e bois d'œuvre et d'ébénisterie.
C es collections vivantes doivent aussi être com Voilà sommairement esquissés, quelques traits
pletées par d'autres collections d'échantillons conser de la physionomie du Jardin Bota nique de Kisantu .
vés en herbiers. Ces spécimens récoltés au cours Tous ceux qui J'ont visité et ont admiré la richesse de
d'explorations botaniques, sont avant tout des docu ses collections, ne pourront manquer de rendre un
ments authentiques qui permettent d 'étudier la vé vibran t hommage à cet Ardennais dont la ténacité a
gétation de régions plus éloignées ainsi que la com s u faire d' un coin d e brousse sauva ge, un Jardin Bo
position floristique de différents groupements végé taniquedont la réputation s'est répandue dans le
taux. Ils sont a ussi indispensables pour la détermina monde entier et qui a su tirer d' un ma rais inculte, un
tion du nom exact des différentes variétés déco uver «Monument National» dont le Congo peut légitime:
tes. ment s' enorgueillir.
A ces collections de plantes vivantes ou conser
vées en herbiers, doit naturellement s'a jouter une bi
bliothèque spécia lisée ~ livres et revues ~ où les R- de Laminne d e Bex s.J.
chercheurs pourront trouver les renseignements né
cessaires pour compléter leur documentation.
Disons enfin, qu'un Jardin Bota nique moderne,
doit aussi être équipé de laboratoires où s'effectueront
d es recherches dans le cadre d e l'orientation générale
des travaux entrepris au Jard in, recherches de sys
téma tique, d'anatomie ou de physiologie végétales.
A Kisantu, nous nous semmes résolumen t enga
gés dans cette voie, car nous possédons les éléments
de base pour faire du Ja rdin un excellent instrument
de recherches scientifiques et de large vulgarisation.
Nous avons en effet, comme collections vivantes,
plus de 2200 variétés en culture. Les herbiers comptent
plus de 5.000 spécimens récoltés surtout dans les ré
gions avoisinantes du Bas...Congo et du Kwango et
la Bibliothèque spécialisée en ouvrages de référence
et en Bota niq ue des ré gions tropicales compte environ
3.000 volumes. Nous possédons aussi un laboratoire
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