Trucs Horticoles 2016

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 352

2016

Janvier

Janvier 1 - Semis à faire à l’intérieur au début de janvier


Oui, le Nouvel An vient à peine de commencer, mais pour le jardinier passionné, c’est
déjà le début d’une nouvelle saison de jardinage. Après tout, les journées sont maintenant
un peu plus longues et bientôt nos plantes vont commencer à réagir à ce changement. Et
parmi les premières activités horticoles à accomplir au cours de l’année à venir est de
faire des semis en vue de notre jardin estival.

Non, il n’est encore pas le temps de semer la plupart des plantes de jardin: tomates,
poivrons, pétunias, etc. Il est d’ailleurs plus néfaste de semer une plante trop tôt qu’un
petit peu en retard. Si vous suivez ce blogue, je vous dirai au cours des mois à venir
quand semer toutes vos plantes préférées. Pour l’instant, je n’ai que deux à vous
suggérer :

Le dracéna vedette de nos bacs

Le dracéna des jardins (Cordyline australis, syn. C. indivisa) est cette plante
graminiforme qu’on utilise traditionnellement dans le centre de nos bacs d’annuelles.
C’est une plante à croissance incroyablement lente: à germer et à pousser. C’est pourquoi
il faut le semer très, très tôt, dès le début de janvier, si vous voulez qu’il ait le temps de
prendre une certaine hauteur avant le début de la saison de jardinage. Aucun traitement
spécial n’est nécessaire: il suffit de patienter, voilà tout!

Pour des fraises la première année

Si vous voulez semer des fraisiers (Fragaria x ananassa et F. x rosea) en vue d’une
récolte ce printemps, il est temps de les semer aussi. (Vous pouvez aussi les semer en
mars pour une première production la 2ième année.)

Semez les graines dans un pot de terreau humide, les pressant dans le terreau sans les
couvrir. Maintenant scellez le pot dans un sac de plastique et placez-le au frigo. Après 1
mois au froid, sortez le contenant du réfrigérateur et exposez-le à la lumière et à la
chaleur: environ 16 à 24˚C. La germination est lente et irrégulière et peut prendre jusqu’à
un mois.

Quand les graines germent, il est sage de cultiver les jeunes plants sous une lampe
fluorescente, du moins jusqu’en avril, car sur un rebord de fenêtre, les jours naturels sont
encore courts et ne stimuleront pas leur croissance. Avec une lampe, vous pouvez offrir
une journée de 14 à 16 heures et ainsi encourager les jeunes plants à prendre du galon.
Placez les semis à environ 8 à 10 cm des lampes, surélevant la lampe à mesure que les
plants grandissent. Repiquez-les dans des pots individuels quand la troisième vraie feuille
apparaît. Enfin, acclimatez les plants aux conditions d’extérieur assez tôt dans la saison,
probablement au début de mai, et repiquez-les en pleine terre quand le sol est encore
frais. La floraison et les premiers fruits suivront rapidement.

Pour plus de renseignements sur la culture des semis, je vous suggère le livre Les
idées du Jardinier paresseux: Semis de Larry Hodgson.

Janvier 2 - 2016 : L’année de la carotte


Chaque année la National Garden Bureau http://ngb.org déclare une « année de » que met
en vedette quatre plantes: un légume, une vivace, une annuelle et, pour la première fois
en 2016, un bulbe. Regardons aujourd’hui le légume de l’année, la carotte. Je traiterai des
autres lauréats dans des blogues subséquents.
Origines
La carotte sauvage (Daucus carota) est une bisannuelle de la famille des Apiacées,
originaire des régions tempérées de l’Eurasie, mais qui est maintenant abondamment
naturalisée un peu partout dans le monde, dont en Amérique du Nord où elle est courante
dans les champs et le long des routes. Elle est généralement considérée une mauvaise
herbe.
Elle forme la première année une rosette de feuilles très découpées et une longue racine
tubérisée pivotante. La racine est normalement blanche, mais violette dans certaines
parties de son aire de distribution. La deuxième année, la plante fleurit, produisant sur
une tige de 30 à 60 cm de hauteur une ombelle de fleurons blancs (très rarement roses),
souvent avec un fleuron central rouge pour mieux attirer les pollinisateurs. À maturité,
l’ombelle s’assèche, tombe au sol et, aidée par sa forme arrondie, est poussée par le vent,
assurant une large distribution des semences.
La racine de la carotte sauvage est comestible pendant qu’elle est jeune, mais devient
rapidement trop coriace. D’ailleurs, à l’origine, les humains consommaient davantage le
feuillage des carottes que leur racine, un peu comme on utilise de nos jours le persil
(Petroselinum crispum), qui est d’ailleurs un proche parent de la carotte. Les graines
aromatiques aussi étaient consommées.
On croit que la domestication de la carotte ait eu lieu en Perse (aujourd’hui Iran et
Afghanistan), gagnant l’Europe environ 2000 ans avant notre ère. On appelle la forme
domestiquée D. carota sativus. Grâce à la sélection de génération en génération, la racine
coriace est devenue plus douce et sucrée avec un cœur moins ligneux et une bonne partie
de l’amertume est disparue. On mentionne la racine comestible pour la première fois dans
des écrits romains au 1er siècle de notre ère, mais le légume est presque disparu de
l’Europe part la suite, avant d’être réintroduit par les Maures au 8e et au 10e siècle. La
carotte gagne la Chine au 14e siècle. À cette époque, on connaissait surtout les carottes
blanches, violettes, rouges et jaunes.
Ce n’est qu’au 17e siècle que la carotte orange qu’on connaît est née aux Pays-Bas. C’est
la grande concentration en bétacarotène qui lui donne cette coloration.
Culture
Nous cultivons la carotte comme annuelle, la récoltant la première année. On la sème dès
que le sol se réchauffe au printemps. Dans les régions froides, on ne fait habituellement
qu’un seul semis, car la carotte mûrit très lentement et demande alors toute une saison
pour arriver à sa taille maximale, mais on peut faire des semis successifs dans les régions
au climat doux ou si on préfère récolter des bébés carottes (carottes immatures).
La qualité du sol est très importante. Pour une longue carotte droite, il faut éviter les sols
caillouteux, car rencontrer des obstacles fait fourcher la racine. Si le sol est glaiseux, il
faut l’ameublir abondamment avec de la matière organique, encore pour obtenir une
racine de belle forme. Évitez toutefois les fumiers frais et les composts jeunes, tout
comme les engrais azotés, car eux aussi stimulent la formation de racines fourchues. Un
pH du sol de 5 à 7,0 est bien acceptable.
Si votre sol est caillouteux ou glaiseux, une autre option est de cultiver des carottes
rondes: elles produisent de belles racines même quand le sol est de piètre qualité.
On peut aussi cultiver la carotte en pot, mais alors, un pot d’au moins 30 cm de hauteur
est nécessaire, même 40 cm, à moins de vouloir cultiver des carottes rondes ou bébés.
Semez les graines à 5 mm de profondeur, les recouvrant de terre meuble ou de sable
(jamais de glaise, sinon la terre deviendra croûtée, empêchant la levée des semis). Les
graines peuvent prendre de 1 à 3 semaines pour germer et leur croissance est très lente au
début. Éclaircissez à 5 à 8 cm d’espacement dans tous les sens (culture en carré) pour
obtenir des racines bien formées. (Vous pouvez consommer les jeunes carottes que vous
éclaircissez.) Si vous les cultivez en rang, laissez 30 à 40 cm entre les rangs. Quand les
plants ont 5 cm de hauteur, paillez pour empêcher le verdissement du collet et pour
décourager la mouche de la carotte. Aussi, le paillis aide à maintenir une humidité égale
dans le sol, fort apprécié des carottes.
On peut récolter les carottes à tout stade de leur développement, de 50 à 60 jours pour les
bébés carottes à 75 à 120 jours et plus, selon le cultivar, pour les racines de taille
maximale. On peut laisser les carottes longtemps en sol à l’automne, car les températures
froides donnent des racines non seulement plus sucrées, mais qui se conservent mieux.
Une fois qu’on en a enlevé les fanes, les carottes se conservent pendant 2 à 4 semaines au
réfrigérateur; dans un caveau à légumes, dans du sable, pendant presque tout l’hiver.
Évitez de les conserver près des pommes ou des poires, car ces fruits dégagent de
l’éthylène, un gaz qui rend les racines amères.
Et sachez que les fanes aussi se mangent. Elles sont délicieuses cuites, en velouté, dans
une quiche ou incorporées à une purée de pommes de terre par exemple. Et on peut aussi
les utiliser en condiment, finement hachées comme du persil.
Nutrition
La carotte est un légume très nutritif, contenant des antioxydants, des anti-
inflammatoires, des vitamines (surtout A, K et tous les vitamines du groupe B sauf la
B12), beaucoup de fibres et une abondance de minéraux, surtout calcium, magnésium,
potassium et fer. Toutefois on la reconnaît surtout pour sa contenue exceptionnelle en
bétacarotène (provitamine A). Une seule portion de 25 g couvre plus de la moitié du
besoin quotidien de vitamine A pour un adulte.
Variétés
Il existe des centaines de variétés de carotte dans une vaste gamme de formes et de
couleurs.
En Amérique du Nord, les semenciers tendent toutefois à suivre le classement suivant
quant à la forme de la carotte :
Chantenay : racine conique et plutôt courte, collet large, extrémité arrondie.
Danvers : racine épaisse et cylindrique, extrémité pointue.
Imperator : longue racine étroite et fuselée (la carotte typique du supermarché).
Nantes : cylindrique (en forme de saucisse), extrémité nettement arrondie.
Ronde : globulaire, pour les récoltes hâtives.
Faits divers au sujet de la carotte
Il faut semer les carottes sur place, car si on repique des jeunes semis, ils ne forment pas
la racine tubérisée pivotante tant désirée.
La carotte la plus longue au monde mesurait 5.841 m de longueur.
Oui, les carottes contiennent du carotène, un précurseur de la vitamine A, et oui la
vitamine A est importante dans la santé des yeux, mais la croyance que manger des
carottes améliore de façon significative la vision nocturne est une légende urbaine.
Manger trop de carottes peut rendre la peau jaune, un effet qui disparaît après quelques
semaines si on cesse leur consommation.
On peut laisser les racines des carottes d’hiver en terre pendant l’hiver pour une récolte
printanière. Il faut alors les récolter rapidement au printemps, toutefois, sinon elles
montent en graines et ne sont plus palatables.
On ne peut pas cultiver des carottes en hydroponie, car dans un milieu aqueux, elles ne
forment que des racines fines, jamais de racine tubérisée.
Il existe des lignées de carottes qui résistent à la mouche de la carotte, comme
‘Resistafly’ et ‘Fly Away’. Elles contiennent peu ou pas d’acide chlorogénique que la
mouche utilise normalement pour trouver son hôte.
Les mini-carottes pelées qu’on trouve en sac au supermarché ne sont pas des carottes
naines, mais des carottes de longueur standard qui ont été taillées pour épouser la forme
désirée.
Et voilà! Tous ce que vous vouliez savoir sur la carotte (et probablement beaucoup plus!).
Fêtons alors ensemble 2016, l’année de la carotte!

Janvier 3 - LA RÈGLE D’OR DE L’ARROSAGE DES PLANTES D’INTÉRIEUR


Par défaut
Tellement de jardiniers se plaignent qu’il est difficile arroser les plantes d’intérieur.
Pourtant, c’est si facile! Il suffit d’abandonner vos vieilles croyances — qu’arroser une
fois par semaine suffit, qu’il y ait une quantité spécifique et immuable d’eau à donner à
chaque arrosage, etc. — et d’appliquer plutôt la règle d’or de l’arrosage, que voici:

Arrosez abondamment, assez pour humidifier toute la motte de racines, puis


attendez que le terreau soit sec avant d’arroser de nouveau.

La règle d’or fonctionne sur 99% des plantes d’intérieur parce qu’elle tient
automatiquement compte des besoins de la plante. En effet, le terreau de chaque plante
s’assèche à une vitesse différente. Ainsi, le terreau d’une «quatre-saisons» ou hortensia
(Hydrangea macrophylla) peut s’assécher en seulement 3 ou 4 jours, une violette
africaine dans 7 à 8 jours, et un cactus, peut-être en 2, 3 ou même 5 semaines. Et la
technique tient même compte du cycle de croissance des plantes: la même plante peut
avoir besoin d’arrosages aux 8 jours en période de croissance et aux 90 jours en période
de dormance. La règle encore? Attendez que le terreau soit sec au toucher, puis
arrosez abondamment.
Enfoncez votre index dans le terreau.
Par «sec au toucher», je veux dire qu’il faut carrément enfoncer le doigt dans le terreau.
Si vous n’aimez pas vous salir le doigt, vous pouvez apprendre à soupeser le pot: un
terreau presque sec pèse beaucoup moins qu’un terreau humide. Vous pouvez même y
aller à l’œil: un terreau sec est plus pâle qu’un terreau humide. Par contre, juger d’après
la couleur du terreau est surtout efficace dans le cas des petites plantes, car leur motte de
racines est plus restreinte et s’assèche assez également. Le terreau dans un gros pot peut
être sec en surface et encore très humide plus en profondeur: dans ce cas, soupeser la
plante ou vérifier avec un doigt serait plus efficace.

Après 20 minutes, videz le surplus d’eau.


Et pour bien imbiber la motte au complet quand vous arrosez, versez l’eau (de préférence
tiède) lentement, pour qu’elle pénètre bien dans la motte. Quand vous voyez un surplus
d’eau qui commence à s’écouler dans la soucoupe, arrêtez d’en verser. Laissez la plante
tremper quelques minutes dans ce surplus et si, après 15 à 20 minutes, il y reste encore de
l’eau, venez le vider. De cette façon, vous serez assuré que la motte est bien humide.

Personnellement, je fais le tour de mes plantes d’intérieur aux 3 ou 4 jours, arrosant celles
dont le terreau est sec et pas du tout celles dont le terreau est encore humide au toucher.
Et je ne perds presque jamais une plante à cause d’un excès ni d’un manque d’arrosage.

Violette africaine

(Saintpaulia ionantha)
Cette populaire potée fleurie peut fleurir à tout moment de l’année quand les conditions
sont propices. Le secret principal d’une floraison abondante est un éclairage adéquat: le
plein soleil n’est pas trop entre novembre et mars, alors qu’une fenêtre à l’Est, où le soleil
est plus modéré, convient mieux l’été. Un emplacement sous une lampe fluorescente peut
même stimuler une floraison sans arrêt,12 mois par année.

Janvier 4 - Un plateau humidifiant pour vos plantes d’intérieur


Vos plantes d’intérieur souffrent-elles de feuilles enroulées ou brûlées à l’extrémité?! Ou
leurs feuilles jaunissent et tombent en bonne quantité? Ou leurs boutons floraux sèchent
plutôt que d’ouvrir? Si oui, il est fort probable que l’air de votre maison soit trop sec, un
problème surtout rencontré à la fin de l’automne et pendant l’hiver.
En cas de doute, installez près de vos plantes un thermomètre électronique muni d’un
lecteur d’humidité: facile à trouver dans n’importe quelle quincaillerie. Si le niveau
d’humidité indiqué n’atteint pas 50%, il est insuffisant pour beaucoup de plantes.
Vous pouvez aider vos plantes à reprendre une belle forme en utilisant un «plateau
humidifiant» que vous préparerez vous-même avec des matériaux facilement disponibles.
Il s’agit d’abord de trouver un «plateau» quelconque, soit un plateau de culture, une
grande soucoupe, une barquette récupérée du supermarché, un plat ornemental ou autre. Il
doit être imperméable et résistant à la rouille.
Versez-y du gravier, des billes d’argile, des billes ornementales, des éclats de marbre, etc.
et égalisez pour former un support plat. Ensuite, remplissez ce substrat d’eau aux trois
quarts, donc sans l’inonder complètement. L’eau montera sur les graviers, les billes et
autres par capillarité et s’évaporera, augmentant l’humidité très localement. Placez alors
vos plantes sur ce plateau (plus besoin de soucoupe) et vos elles profiteront d’un petit
humidificateur personnel.
À partir de ce moment, chaque fois que vous arrosez, assurez-vous qu’un petit surplus
d’eau s’écoule le gravier. Ainsi il y aura toujours de l’eau qui s’évaporera et vos plantes
profiteront d’une bonne humidité atmosphérique 24 heures par jour.
Le plateau humidifiant est surtout utile durant les mois où l’on chauffe sa demeure, car
chauffer l’air l’assèche. L’air de nos demeures est plus humide l’été et le plateau n’est
plus aussi utile… sauf si vous utilisez un climatiseur, car il assèche l’air lui aussi. Dans ce
cas, mieux vaut l’utiliser à l’année.

Janvier 5 - Bien cultiver la violette africaine

Peu de plantes sont aussi florifères que la violette africaine (Saintpaulia ionantha), aussi
appelé saintpaulia. Grâce à sa capacité de fleurir sous un éclairage moins que parfait, elle
peut s’épanouir à tout moment de l’année. D’ailleurs, les bons cultivars peuvent être
presque toujours en boutons ou en fleurs.
Ses origines
Malgré son nom populaire, la violette africaine n’est pas une véritable violette (Viola,
famille des Violacées), mais appartient plutôt aux Gesnériacées, famille qui comprend le
gloxinia des fleuristes (Sinningia speciosa) et le streptocarpus (Streptocarpus spp.). Son
nom commun vient de la forme et de la couleur des fleurs des saintpaulias sauvages: avec
leurs cinq pétales, deux plus petits sur le dessus, trois plus importants vers le bas, et leur
couleur violette, la plante rappelait une violette sauvage (Viola odorata).
La violette africaine moderne ressemble toutefois peu à une violette: ses pétales sont
généralement symétriques et ses fleurs sont souvent doubles ou semi-doubles, aux marges
parfois joliment ondulées. La gamme des couleurs s’est énormément étendue depuis ses
origines : toutes les teintes de bleu violet sont possible, plus le rose, le rouge, le blanc et –
oui! – même le jaune! Plusieurs variétés sont bicolores ou même tricolores. Son port –
originalement une rosette aplatie composée de feuilles en forme de spatule – a aussi subi
des modifications et on voit maintenant des jolies violettes africaines rampantes aux tiges
multiples. On trouve des violettes de 50 cm de diamètre tout comme des miniatures de
moins de 15 cm de diamètre. Il existe couramment plus de 40 000 variétés de violettes
africaines.
Bien réussir votre saintpaulia
Sans vouloir dire que la violette africaine soit de culture difficile, c’est vrai qu’elle peut
être pointilleuse. Voici alors quelques conseils pour bien la réussir.
Éclairage
Le secret principal d’une plante heureuse qui fleurit abondamment presque toute l’année
demeure un éclairage adéquat: le plein soleil n’est pas trop entre novembre et mars, du
moins dans les régions septentrionales, alors qu’une fenêtre à l’Est, où le soleil est plus
modéré, convient mieux l’été. Encore, on peut tirer un voilage entre la plante et le soleil
brûlant à cette saison. Mais pour assurer une floraison presque sans arrêt 12 mois par
année, placez la plante sous une lampe fluorescente
http://jardinierparesseux.com/2015/01/31/les-fluorescentes-leclairage-supplementaire-
ideal-pour-les-plantes/ à deux tubes (un Cool White et un Warm White) à environ 15 à 30
cm des tubes et éclairez la plante 14 à 16 heures par jour. Ainsi, c’est toujours l’été et
alors la floraison continue souvent sans s’arrêter.
Température et humidité
La violette africaine est une plante frileuse: il faut lui offrir des températures chaudes
(16˚C et plus) toute l’année. Attention: un emplacement trop près d’une fenêtre froide
peut provoquer la pourriture! Aussi, l’humidité atmosphérique doit être élevée. Ainsi il
peut être sage de la cultiver sur un plateau humidifiant (xxx).
Arrosage
Le terreau doit rester relativement humide en tout temps. À cet effet, appliquez tout
simplement la régler d’or de l’arrosage : http://jardinierparesseux.com/2016/01/03/la-
regle-dor-de-larrosage-des-plantes-dinterieur/ Arrosez abondamment, assez pour
humidifier la motte de racines toute entière, puis attendez que le terreau soit sec au
toucher avant d’arroser de nouveau. Ainsi il n’y a pas de fréquence d’arrosage
particulière à préconiser. Touchez au terreau aux 3 ou 4 jours et arrosez quand il vous
paraît sec, tout simplement.
Le feuillage du saintpaulia est facilement taché par l’eau et ces taches sont difficiles à
enlever. Ainsi, on suggère souvent de l’arroser par la soucoupe plutôt que par le haut, soit
en remplissant la soucoupe d’eau tiède. C’est très bien, mais vous pouvez arroser la
plante par le haut aussi. Il s’agit de lever le feuillage avec une main et de glisser le bec de
l’arrosoir en-dessous: ainsi vous arroserez le terreau sans mouiller le feuillage.
Fertilisation
Il existe des engrais conçus spécifiquement pour les violettes africaines, mais c’est une
plante assez magnanime à ce niveau: tout engrais dilué peut convenir. Idéalement, pour
une croissance très égale, vous ajouterez un engrais soluble dilué à un huitième de la dose
mensuelle recommandée à l’eau d’arrosage et l’appliquerez chaque fois que vous
arroserez. Si votre plante manque de lumière l’hiver (souvent le cas des plantes cultivées
sur le rebord d’une fenêtre à cette saison), mieux vaut s’abstenir de fertiliser pendant cette
saison.
Rempotage
Si on la laisse pousser à sa guise, votre violette africaine se dégarnira à la base avec le
temps, car les vieilles feuilles meurent, laissant une tige nue. Prenez alors habitude de
rempoter votre violette africaine annuellement en coupant une tranche au bas de la motte
de racines. Placez la motte raccourcie dans le fond d’un pot propre, comblez tout autour
avec du terreau et ajoutez-en aussi en haut: ainsi vous couvrirez la tige nue de terreau…
et de nouvelles racines y pousseront pour remplacer celles coupées. Tout terreau pour
plantes d’intérieur conviendra.
Multiplication
Il y a plusieurs façons de multiplier une violette africaine (semences, bouture de tige,
culture in vitro, etc.), mais la plus connue est le bouturage de feuille.
Prélevez une feuille en santé avec son pétiole et recoupez le pétiole au couteau pour que
la coupe soit nette (on dit souvent qu’il faut le couper à un angle de 45˚, mais 90˚ donnera
aussi un excellent résultat). Insérez le pétiole dans un pot de terreau humide. Il peut être
utile de recouvrir la feuille d’une tasse de plastique transparent inversé ou d’un sac de
plastique transparent pour maintenir une forte humidité pendant la période
d’enracinement.
Après quelques semaines (le bouturage procède plus rapidement au printemps et en été)
de petits plants paraîtront à la base de la feuille. Quand ils ont environ 5 cm de hauteur,
divisez-les (très important, car si vous laissez toutes les plantules pousser, elles se feront
compétition, ce qui nuira à la floraison à venir) et rempotez-les chacun dans un petit pot
individuel.
Pour plus de renseignements
Il existe plusieurs clubs d’amateurs de violettes africaines au Canada (si vous en
connaissez en Europe francophone, veuillez me laisser savoir), dont la African Violet
Society of Canada http://www.avsc.ca et, au Québec, la Société des Saintpaulia de
Montréal http://www.saintpaulia-montreal.com et le Club Violettes Longueuil http://club-
violettes-longueuil.org. Ce sont c’excellentes sources d’information sur la culture des
violettes africaines.

Janvier 6 - VOS PLANTES D’INTÉRIEUR SOUFFRENT DES BLEUS D’HIVER!

Qui n’a jamais entendu parler des bleus d’hiver ou


trouble affectif saisonnier (TAS), cette dépression saisonnière qui affecte tant de gens
pendant les mois d’hiver. On sait que ces bleus sont causés par un manque de lumière: le
soleil hivernal trop faible et les journées courtes et grises ont un effet négatif chez
l’humain qui a évolué sous les tropiques où le soleil demeure toujours aussi intense toute
l’année. Le traitement, on le sait, est une exposition à plus de lumière: la luminothérapie.

Eh bien, les plantes d’intérieur aussi souffrent de bleus d’hiver… et pour la même raison.
C’est que le soleil hivernal est trop faible, les jours sont trop courts et les journées grises
dominent: les plantes ne reçoivent même pas un quart de la lumière elles recevaient
pendant l’été. Ainsi elles arrêtent de fleurir et de croître, leur feuillage pâlit ou jaunit et
tombe, leurs feuilles restantes se tournent vers la fenêtre et si de nouvelles tiges ou
feuilles apparaissent, ils sont étiolés (minces, vert pâle et extra longues).

Traitement contre les bleus d’hiver

Pour guérir les bleus, ou à tout le moins, s’assurer que les plantes passent à travers cette
période difficile en un état relativement bon, il faut augmenter l’éclairage qu’elles
reçoivent pendant les mois d’hiver.
Le premier truc – et le plus facile – consiste tout simplement à rapprocher les plantes de
la fenêtre l’hiver. Oubliez votre joli décor intérieur estival où les plantes étaient placées
çà et là à travers la pièce: ramenez-les toutes le plus près de la fenêtre. Et vos plantes de
Noël qui trônaient en maître au centre de la pièce depuis quelques semaines? À la fenêtre,
toutes! N’ayez pas crainte qu’elles brûlent suite à cette augmentation de luminosité, non
plus. Surtout si vous vivez au nord du 40e parallèle (ce qui comprend tout le Québec),
toutes les plantes d’intérieur peuvent être exposées au plein soleil durant l’hiver, même
les plantes qui sont censées préférer l’ombre, et cela leur fera le plus grand bien, car les
jours sont alors très courts et le soleil, très faible, ne peut pas les brûler. Une position près
d’une fenêtre offrira le meilleur ensoleillement possible dans les circonstances.

Si la fenêtre de la pièce fait face au nord ou s’il est petite ou ombragée, songez changer
de pièce pour une qui reçoit un maximum de plein soleil pendant l’hiver.

Il reste quand même que le feuillage ne doit pas toucher à une fenêtre gelée, sinon il sera
endommagé. Généralement un petit 2,5 cm entre la vitre et le feuillage suffira pour garder
les feuilles en bon état.

Luminothérapie pour les plantes

Ou utilisez un éclairage artificiel pour augmenter la lumière qu’elles reçoivent. Les


lampes de luminothérapie vendues pour traiter la dépression saisonnière chez les humains
marcheraient… mais coûtent très cher. Heureusement que, pour les plantes, de simples
lampes fluorescentes bon marché peuvent très bien faire l’affaire.

Quand arrive le mois de mars et que les jours commencent à rallonger pour la peine, vous
pouvez songer à remettre les plantes à leur place habituelle. Pour l’instant, par contre,
pensez «éclairage maximal» si vous voulez des plantes heureuses!

Janvier 7 - Les plantes qui purifient l’air


Quand on pense à l’air pollué, il nous vient toujours à l’esprit une rue de centre-ville à
l’heure de pointe, jonchée d’autos dégageant un brouillard grisâtre et nauséabonde. Mais
la triste réalité est que, en général, l’air de nos maisons est encore plus pollué, surtout
pendant l’hiver quand les échanges d’air avec l’extérieur sont à leur plus faibles. L’air
d’intérieur, en effet, est de 2 à 100 fois plus pollué que celui de l'extérieur.
C’est que nos demeures sont remplies d’objets qui dégagent des composés organiques
volatils (COVs): dissolvants, peintures, tapisseries, tapis, meubles, vêtements, colles,
produits de calfeutrage, cosmétiques… et la liste se poursuit presque à l'infini. Parmi les
substances dégagées, il y a le benzène, le chloroforme, le formaldéhyde, le xylène, le
trichloréthylène, l’alcool et l’acétone. Si le problème est moindre l’été, c’est que les
fenêtres sont souvent ouvertes pour ventiler la maison. La situation est pire en hiver,
d’autant plus dans les maisons modernes, davantage isolées que les constructions plus
anciennes. L’effet sur la santé des humains peut être subtil – allergies, fatigue,
dépression, irritation des yeux, rhumes fréquents – ou plus accablant encore: problèmes
cardiaques ou pulmonaires, cancer, asthme et plusieurs autres.
Les plantes peuvent toutefois aider à dépolluer l’air. Les mêmes produits qui nous
causent tant de tort – les composés organiques volatils – sont pour elles des matières
qu’elles peuvent utiliser pour leur développement : elles peuvent les décomposer pour
bâtir de nouvelles cellules. Ainsi, elles filtrent l’air de ces impuretés. Dans une étude en
chambre fermée, on a déjà vu la qualité de l’air passer de «toxique» à «excellente» moins
de 15 minutes, après l’introduction d’une seule fougère! En plus de filtrer l’air de ses
polluants, les plantes augmentent le niveau d’humidité dans l’air, ce qui est excellent pour
notre santé. Encore plus surprenant, les plantes détruisent les spores et les bactéries qui
circulent dans l’air, réduisant ainsi les risques d’infection.
D’ailleurs, ce n’est pas que les plantes qui dépolluent l’air, mais aussi les microbes,
invisibles, qui vivent sur leurs racines. Même, ces microbes font le gros du travail.
Au bureau aussi
Si les plantes d’intérieur peuvent nettoyer l’air de nos maisons, elles sont aussi
importantes dans nos bureaux et autres lieux de travail. La chose la plus surprenante est
que, de nos jours, de plus en plus de bureaux font enlever les plantes vivantes sous
prétexte que leur entretien coûte trop cher. Pourtant, des études démontrent que
l’absentéisme dans le bureau diminue de façon importante quand il y a présence de
plantes. Ainsi, le coût des employées absentes ou malades et donc moins efficaces est de
beaucoup supérieur au coût minime de l’entretien des végétaux!
Toutes les plantes sont efficaces!
La NASA a fait de nombreuses études sur les plantes en vue de leur utilisation comme
filtres dans l’espace et a étudié plus de 100 plantes… et toutes étaient des dépollueuses
très efficaces. Donc, la croyance voulant que la plante araignée ou la fougère de Boston
soient plus «performantes» que les autres plantes d’intérieur relève plutôt de la légende
urbaine. Toute plante que vous cultiverez dans la maison fera très bien l’affaire.
D’ailleurs, les plantes en santé qui poussent activement sont plus efficaces que les plantes
qui vivotent à peine à cause de conditions. Si la plante araignée et la fougère de Boston
paraissaient si haut sur la liste, c’est qu’elles poussent particulièrement bien sous les
conditions environnementales de nos maisons.
La liste de la NASA
Malgré ce que je viens d’écrire, je sais très bien que plusieurs lecteurs de ce blogue vont
insister pour voir «la liste», celle produite par la NASA, des plantes les plus dépolluantes.
Elle vaut ce qu’elle vaut: essentiellement rien. Toutes les plantes nettoient l’air quand
elles croissent sainement. Cela dit, voici la liste, dans l’ordre de la plante récente étude:
Dypsis lutescens syn. Chrysalidocarpus lutescens (palmier d’Arec)
Rhapis excelsa (rhapside)
Chamaedorea seifrizii (palmier bambou)
Ficus elastica (caoutchouc)
Dracaena deremensis ‘Janet Craig’ (dracéna ‘Janet Craig’)
Hedera helix (lierre anglais)
Phoenix roebelenii (dattier nain)
Ficus maclellandii, syn. F. binnendijkii (figuier ‘Alii’)
Nephrolepis exaltata cvs (fougère de Boston)
Spathiphyllum (lis de la paix)
Dracaena fragrans (dracéna fragrant)
Epipremnum aureum (pothos)
Nephrolepis obliterata ‘Kimberley Queen’ (fougère ‘Kimberley Queen’)
Chrysanthemum x morifolium (chrysanthème)
Gerbera jamesonii (gerbera)
Dracaena deremensis ‘Warneckei’ (dracéna ‘Warneckei’)
Dracaena marginata (dracéna marginé)
Philodendron erubescens (philodendron rougissant)
Syngonium podophyllum (syngonium)
Dieffenbachia ‘Exotica’ (dieffenbachia commun)
Chamaedorea elegans (palmier nain)
Ficus benjamina (figuier benjamina, figuier pleureur)
Schefflera actinophylla (schefflera)
Begonia x semperflorens-cultorum (bégonia des jardins)
Philodendron selloum (philodendron arborescent)
Philodendron hederaceum, syn. P. oxycardium, P. cordatum (philodendron grimpant)
Sansevieria trifasciata (sansevière, langue de belle-mère)
Dieffenbachia ‘Camilla’ (dieffenbachia ‘Camilla’)
Philodendron domesticum (philodendron domestique)
Araucaria heterophylla (pin de Norfolk, sapin de Norfolk)
Homalomena ‘King of Hearts’ (homaloména ‘King of Hearts’)
Maranta leuconeura ‘Kerchoveana’ (maranta, plante prieuse)
Musa ‘Dwarf Cavendish’ (bananier nain)
Schlumbergera cvs (cactus de Noël, cactus de l’Action de grâce)
Hatiora gaertneri, syn. Schlumbergera gaertneri (cactus de pâques)
Cissus rhombifolia ‘Ellen Danika’ (vigne d’appartement)
Liriope spicata (Liriope)
Dendrobium (dendrobium)
Chlorophytum comosum ‘Vittatum’ (plante araignée, phalangère)
Aglaonema ‘Silver Queen’ (aglaonéma)
Anthurium andraeanum (anthurium)
Codiaeum variegatum pictum (croton)
Euphorbia pulcherrima (poinsettia)
Rhododendron simsii (azalée des fleuristes)
Calathea makoyana (calathéa)
Aloe vera, syn. Aloe barbadensis (aloès médicinal)
Cyclamen persicum (cyclamen)
Aechmea fasciata (aéchmea)
Phalaenopsis (phalaenopsis)
Kalanchoe blossfeldiana (kalanchoë)
Combien de plantes faut-il pour dépolluer l’air?
Il est moins facile de répondre à cette question, car cela dépend du degré de pollution, de
la saison, du style de vie de l’occupant, de la grosseur de la pièce, de la taille et de l’état
de la plante, de la capacité de la plante à s’adapter aux conditions présentes, de la
circulation d’air, etc. Les autorités citent souvent une plante par 9 m2 (100 pied2), ce qui
équivaudrait à deux ou trois plantes par pièce. Comme l’air circule d’une pièce à une
autre, vous pourriez conserver moins de plantes dans certaines pièces et plus dans
d’autres.
Verdissez votre demeure et votre lieu de travail, pour votre santé et celle de votre famille
et de vos collègues.

Janvier 8 - Ces semences qu’il faut traiter au froid


Plusieurs graines exigent une période de froid avant de germer, notamment la majorité
des arbres et arbustes de climat tempéré, mais aussi plusieurs vivaces et même certaines
annuelles. On appelle ce traitement une «vernalisation» ou une «stratification froide». Je
préfère «traitement au froid»: il me semble que c'est plus clair. Et normalement on
amorce le traitement en janvier ou en février afin d'avoir des plants à repiquer au jardin
au printemps.

Un traitement au froid réplique la situation des graines dans la nature, où elles tombent au

sol à l’automne et restent tout l’hiver au froid et à l’humidité avant de germer au

printemps quand la température se réchauffe. Ce système est essentiellement une

protection développée par l’espèce au cours des millénaires pour empêcher ses graines de

germer trop rapidement, au cours, par exemple, d’un automne long et doux ou dégel en

janvier qui sera inévitablement suivi de températures froides. C’est comme si une horloge

interne lui disait : «Voyons, c’est bien trop tôt pour germer! Attends environ quelques

mois avant de bouger.» D’ailleurs, en général, plus la plante vient d’une région froide,

plus sa vernalisation doit durer longtemps. Les plantes arctiques exigent souvent 4 mois

de traitement au froid.

Mais il ne suffit pas de placer le sachet de semences au frigo pour vernaliser son contenu.

Il faut que les graines soient dans un milieu froid et humide pour que la vernalisation

s’effectue. C’est cette combinaison qui libère la graine des inhibiteurs naturels qui

empêchent la germination. Et le gel n’est pas nécessaire non plus. De nombreuses études

démontrent que ce sont des températures basses mais au-dessus du point de congélation

(entre 1°C et 5°C) (34°F and 41°F) qui stimulent la germination, soit justement la

température d’un réfrigérateur typique (entre 1,6˚C et 4,4˚C) 35°F (1.6°C). 40°F (4.4°C).
La technique

Traditionnellement, on sème les graines exigeant un traitement au froid dans pot ou un


plateau, on les recouvre d’un sac de plastique transparent et on les place dans le
réfrigérateur. La durée minimale du traitement au froid des semis varie d’une espèce à
une autre, d’aussi peu que 2 semaines à jusqu’à 4 mois, et l’idéal est de vérifier sur
l’étiquette du sachet de semences. En cas de doute, par contre, essayez un traitement de
trois mois. Après tout, un traitement de trois mois équivaut à un «hiver normal» et est
généralement assez pour stimuler la germination de presque tous les semis qui demandent
une vernalisation, sauf les espèces arctiques où 4 mois est recommandé.

Si vous expérimentez, sachez qu'il n'y pas de risque à prolonger le traitement au-delà

de la durée minimale. Par exemple, laissez des semences qui ne demandent que 2

semaines de froid au frigo pendant 3 mois.

À la fin du traitement au froid, sortez les contenants du frigo et placez-les à la lumière et

à la chaleur (environ 21 à 24˚C pour la plupart des semences) pour stimuler la

germination. Par la suite vous traiterez ces semences comme toute autre semence: arrosez

quand le terreau est sec, fertilisez quand il a quatre à cinq vraies feuilles, etc. Enfin,

quand la température à l’extérieur se réchauffe, acclimatez-les aux conditions d’extérieur

(placez-les deux ou trois jours à l’ombre, puis deux ou trois jours à la mi-ombre et enfin

deux ou trois jours au soleil), puis repiquez-les en plein terre, soit en pépinière (pour les

plantes, comme les arbres, les arbustes et les vivaces à croissance lente, qui prendront

plus d’un an à devenir une plante présentable), soit directement à leur emplacement final

(annuelles et vivaces à croissance rapide).

Double stratification froide

Pour certaines semences, un seul traitement au froid ne suffit pas. Il en faut deux! En

effet, certaines graines ne germent pas avant 2 ou 3 ans dans la nature. On peut toutefois

les faire germer en seulement une année dans la maison en leur faisant une double

stratification froide. Dans ce cas, donnez-leur 2 à 3 mois au frigo, exposez les graines à la
chaleur pendant 2 à 3 mois, puis remettez les graines au frigo pendant 2 à 3 mois. Cette

fois-ci, quand vous sortez les graines du réfrigérateur, la germination devrait avoir lieu

prestement.

Espèces demandant un traitement au froid


Voici une liste bien partielle des graines exigeant normalement un traitement au froid
pour germer, mais il y en a bien d’autres. Lisez toujours les instructions à l’endos du
sachet de semences avant procéder au semis.
En cas de doute, déterminez d’où vient la plante à l’état sauvage. Si elle origine d’une
région froide et que ses graines mûrissent à la l’automne, il y a de forte chances que ses
semences exigeront un traitement au froid pour germer.
Abies (sapin)
Acer (érable, plusieurs espèces)
Aconitum (aconit)
Alchemilla (alchemille)
Allium (allium ornemental)
Amelanchier (amélianchier)
Aquilegia (ancolie)
Asclepias (asclépiade)
Astrantia (astrances)
Baptisia (faux lupin)
Buddleia (buddleia)
Caltha (populage des maris)
Caryopteris (caryoptère)
Cercis canadensis (gainier du Canada)
Chelone (galane)
Cimicifuga (cierge d’argent)
Clematis (clématis)
Cornus (cornouiller)
Delphinium (delphinium, pied d’alouette)
Dicentra spectabilis, maintenant Lamprocapnos spectabilis (cœur saignant)
Dodecatheon (gyroselle)
Echinacea (échinacée)
Eremurus (lis queue de renard)
Filipendula (reine-des-prés)
Forsythia (forsythia)
Fragaria (fraisier)
Fuchsia (fuchsia)
Gentiana (gentiane)
Geranium (géranium)
Goniolimon (statice)
Helianthemum (hélianthème)
Helianthus (tournesol vivace)
Heliopsis (héliopside)
Helleborus (hellébore, rose de Noël)
Hemerocallis (hémérocalle)
Heuchera (heuchère)
Hibiscus moscheutos (hibiscus vivace)
Hypericum (millepertuis)
Iberis (corbeille d’argent)
Ilex* (houx)
Incarvillea (incarvillée)
Kirengeshoma (kirengeshoma)
Knautia (knautie)
Lathyrus (pois vivace)
Lavandula (lavande)
Leontopodium (edelweiss)
Lobelia (lobélies, espèces rustiques)
Lonicera (chèvrefeuille)
Macleaya (macleaya)
Magnolia* (magnolia)
Malus (pommier, pommetier)
Mazus (mazus rampant)
Mertensia (mertensia)
Myrrhis odorata (cerfeuil musqué)
Nepeta (népéta)
Oenothera (onagre)
Opuntia* (opuntia rustique)
Paeonia* (pivoine)
Penstemon (penstemon)
Persicaria (renouée)
Phlox (phlox)
Physalis (coqueret, lanterne chinoise)
Picea (épinett, épicéa)
Platycodon (playcodon)
Primula (primevère)
Pulsatilla (pulsatille)
Quercus (chênes rouges et noirs)
Ranunculus (bouton d’or)
Ratibida (sombrero mexicain)
Rosa (rosier)
Rudbeckia (rudbeckie)
Sambucus (sureau)
Sanguinaria (sanguinaire)
Sanguisorba (sanguisorbe)
Saponaria (saponaire)
Saxifraga (saxifrage)
Scabiosa (scabieuse)
Sedum (sédum, orpin)
Sempervivum (joubarbe)
Sidalcea (sidalcée)
Stokesia (stokésie)
Syringa (lilas)
Thalictrum (pigamon)
Tiarella (tirarelle)
Tricyrtis (lis des crapauds)
Trillium* (trille)
Trollius (trolle)
Tsuga (pruche)
Vernonia (vernonie)
Veronica (véronique)
Viburnum* (viorne)
Viola (violette)
Vitis (vigne, certaines espèces)
*Certaines espèces demandent une double stratification froide.

Janvier 9 - Des plantes d'intérieur qui n'empoisonnent pas

Trouver des informations précises sur les plantes toxiques est très difficile, en grande
partie parce que c’est quelque chose qu’on ne peut pas tester. Les chercheurs ne peuvent
quand même pas donner une feuille d’une plante inconnue à quelqu’un et dire: «Mangez-
la et nous prendrons note du résultat ». Pas plus qu’on peut faire des expériences
semblables avec des animaux domestiques.

Ainsi, la preuve est généralement anecdotique. Quelqu’un a mangé la plante et est tombé
malade. D’accord, mais était-ce à cause de la plante ou la toxicité venait elle plutôt d’un
champignon ou d’une bactérie que la plante portait? Ou la plante avait-elle été traitée
avec un pesticide quelconque? Sommes-nous même certain de l’identité véritable de la
plante? (Les urgentologues ne sont quand même pas des botanistes et peuvent facilement
confondre une plante avec une autre.) Peut-être aussi que la personne a eu une réaction
allergique, ce qui n’est pas vraiment de la toxicité. Après tout, beaucoup de gens sont
allergiques aux fruits de mer et aux arachides, mais nous ne considérons pas ces denrées
toxiques pour autant.
Et combien la personne en a-t-elle consommé? Beaucoup de plantes ne sont toxiques que
si des quantités prodigieuses sont consommées, mais si oui, encore une fois, devraient-
elles vraiment être considérées toxiques? Manger trop d’épinards peut nous empoisonner,
car ils contiennent de l’acide oxalique (toxique lorsqu’il est consommé en grande
quantité), mais personne ne considère les épinards toxiques. Le riz et le kale sont d’autres
exemples d’aliments courants qui ne sont toxiques que s’ils sont consommés en grande
quantité.

Si une plante est toxique ou non peut aussi dépendre de la partie qui est consommée. Les
feuilles, tiges et fleurs des pommes de terre sont toxiques, mais nous pouvons manger en
toute sécurité les tubercules. La chair des cerises, des prunes et des pêches est comestible,
mais les feuilles et les noyaux contiennent du cyanure, un poison virulent. La tomate, la
rhubarbe, le pommier, l’asperge, le sureau, l’amandier, etc. ne sont que quelques autres
exemples de plantes qui ont des parties comestibles et des parties toxiques.

En outre, une plante peut être non comestible sans pour autant être toxique. Elle peut par
exemple être très amère ou piquante ou encore difficile à digérer, ce qui peut causer des
maux d’estomac ou une diarrhée, sans nécessairement qu’une toxicité quelconque soit
impliquée.

Comment décourager les chats de manger nos plants.


Aussi, ce qui est toxique pour l’humain ne l’est peut-être pas pour d’autres animaux. Et
vice versa. Le chocolat, par exemple, est toxique pour les chiens, les oignons et l’ail pour
les chats. Et les oiseaux mangent impunément beaucoup de fruits qui sont toxiques pour
l’humain.

Mieux prévenir que guérir

Vous serez peut-être surpris aussi d’apprendre que de nombreuses plantes figurant sur les
listes de plantes toxiques n’ont jamais empoisonné qui que ce soit. Elles ont été placées
sur ces listes tout simplement parce qu’on les soupçonne d’être toxiques. Souvent elles
sont apparentées à une plante qui est connue pour sa toxicité et on craint qu’elles
pourraient avoir le même effet. Après tout, dans les circonstances, sans doute que
l’attitude «mieux prévenir que guérir» est la plus sage à prendre. Cependant, une fois une
plante a été classée comme toxique, il est très peu probable qu’elle soit un jour soutirée
des listes de plantes toxiques. Notez la lutte presque centenaire du poinsettia (prouvé non
toxique pour les humains) pour rétablir sa bonne réputation! Encore aujourd’hui, cette
plante figure encore sur la majorité des listes de plantes toxiques!

Plantes non toxiques pour les humains, les chiens et les chats

Ce qui suit est une liste des plantes d’intérieur qui ne sont pas toxiques pour trois espèces
différentes: les humains, les chats et les chiens. Autrement dit, pour un ménage typique.
L’idée est d’aider les parents de jeunes enfants et les propriétaires d’animaux, ainsi que
des personnes qui gardent parfois de jeunes enfants ou des animaux de compagnie, à
choisir des plantes qui ne présentent aucun risque de toxicité pour les habitants de la
demeure.

Notez bien que cette liste ne s’applique pas nécessairement aux perruches, aux hamsters,
aux poissons rouges ou aux autres animaux de compagnie: pour savoir ce qui est toxique
pour tout autre animal, il vous faudra faire vos propres recherches.

Bien que les plantes énumérées ci-dessous sont considérées non toxiques pour les
humains, les chats et les chiens, et que toucher à ces plantes ou en manger des quantités
modérées ne devrait causer aucun symptôme de toxicité, toute plante peut quand même
provoquer une réaction allergique chez les sujets sensibles. En outre, un enfant ou un
animal de compagnie peut s’étouffer sur la feuille ou le fruit d’une plante qui n’est pas
toxique. Et les plantes épineuses peuvent également provoquer des blessures n’ayant
aucun lien avec leur toxicité ou manque de toxicité. Il est donc préférable de garder toutes
les plantes hors de la portée des chats, des chiens et des petits enfants.

1. Acalypha hispida (queue-de-chat, plante-chenille)


2. Acalypha wilkesiana (ricinelle)
3. Adiantum spp. (capillaire)
4. Aechmea fasciata (aechméa, vase d’argent)
5. Aeschynanthus spp. (plante rouge à lèvres)
6. Aphelandra squarrosa (plante zèbre)
7. Aptenia cordifolia (apténie cordée)
8. Ardisia spp. (ardisia)
9. Aspidistra elatior (aspidistra, plante des marchands de vin)
10. Asplenium nidus (fougère nid-d’oiseau)
11. Beaucarnea recurvata (pied d’éléphant)
12. Begonia (bégonia) (notez que les bégonias contiennent bien de l’acide oxalique,
mais en quantité insuffisante pour provoquer un empoisonnement en temps
normal)
13. Broméliacées
14. Cactus (sauf quelques exceptions, comme le peyote, Lophophora williamsii)
15. Calathea spp. (calathéa)
16. Camellia spp. (camélia)
17. Canna spp. (canna)
18. Cattleya spp. (cattleya)
19. Chamaedorea elegans (palmier nain)
20. Chamaedorea seifrizii (palmier bambou)
21. Chlorophytum comosum (plante araignée, phalangère)
22. Cissus discolor (vigne bégonia rex)
23. Cissus rhombifolia (vigne d’appartement)
24. Columnea spp. (columnéa )
25. Cryptanthus bivittatus (cryptanthe)
26. Davallia spp. (fougère patte de lapin)
27. Dionaea muscipula (dionée gobe-mouche)
28. Dypsis lutescens, syn. Chrysalidocarpus lutescens (palmier d’Arec)
29. Echeveria spp. (écheveria)
30. Ensete spp. (bananier ornemental)
31. Episcia spp. (épiscia)
32. Exacum affine (exacum, violette de Perse)
33. Fatsia japonica (fatsie du Japon)
34. Fittonia spp. (fittonia)
35. Fuchsia spp. (fuchsia)
36. Gerbera jamesonii (gerbera)
37. Guzmania spp. (guzmania)
38. Gynura aurantiaca (gynura)
39. Haworthia spp. (haworthia)
40. Hemigraphis exotica (hémigraphis)
41. Hibiscus rosa-sinensis (hibiscus rose de Chine)
42. Hoya carnosa (hoya, fleur de porcelaine)
43. Hylocereus undatus (reine de la nuit)
44. Hypoestes phyllostachya (hypoestes, plante-aux-éphélides)
45. Impatiens spp. (impatiens)
46. Iresine herbstii (irésine)
47. Ixora coccinea (ixora)
48. Justicia brandegeeana, syn. Beloperone guttata (plante crevette)
49. Lithops spp. (pierre vivante)
50. Maranta leuconeura (maranta, plante prieuse)
51. Mimosa pudica (sensitive)
52. Musa spp. (bananier)
53. Nemathanthus spp. (nématanthus)
54. Neoregelia spp. (néoregelia)
55. Nephrolepis exaltata (fougère de Boston)
56. Ocimum basilicum (basilic)
57. Oncidium spp. (oncidium)
58. Opuntia spp. (oponce, cactus raquette)
59. Orchidées
60. Palmiers (presque tous sont non toxiques sauf le palmier queue de poisson,
Caryota spp.)
61. Paphiopedilum spp. (paphiopedilum)

62. Pellionia (pelionia) Peperomia


spp. (pépéromia)
63. Phalaenopsis spp. (orchidée papillon)
64. Phoenix roebelenii (dattier nain)
65. Pilea (piléa)
66. Pittosporum tobira (pittosporum du Japon)
67. Platycerium bifurcatum (fougère corne d’élan)
68. Plectranthus australis (lierre suédois)
69. Plerandra elegantissima, syn. Dizygotheca elegantissima (faux aralia)
70. Ravenea rivularis (palmier majesté)
71. Rhapis excelsa (rhapide)
72. Rhipsalis spp. (cactus gui)
73. Saintpaulia (violette africaine)
74. Schlumbergera spp. (cactus de Noël et de l’Action de grâce)
75. Sedum morganianum (queue-d’âne)
76. Selaginella kraussiana (sélaginelle de Krauss)
77. Sinningia speciosa (gloxinia des fleuristes)
78. Soleirolia soleirolii (larmes de bébé)
79. Stephanotis floribunda (stéphanotis, jasmin de Madagascar)
80. Streptocarpus spp. (streptocarpus)
81. Tillandsia spp. (tillandsia, fille de l’air)
Tolmiea mensziesii (tolméia)

Janvier 10 - Murs blancs, pouce vert


Vos plantes d'intérieur semblent manquer de lumière? Elles sont chétives, pâles, poussent

peu et fleurissent moins? Avez-vous pensé à peindre les murs de la pièce blanc ou du

moins d'une couleur très pâle? Ça peut paraître anodin, mais la couleur des murs, du

plafond, du plancher et des objets dans la pièce fait une énorme différence dans la

vigueur de vos plantes.

Rappelez-vous vos cours de physique à l'école. Si le noir paraît si sombre, c'est qu'il

absorbe tous les rayons lumineux. Le blanc, par contre, paraît clair parce qu'il reflète tous

les rayons. (D'ailleurs, les plantes paraissent vertes parce qu'elles absorbent tous les

rayons sauf le vert.) Or, les plantes vivent de ces rayons: la lumière est leur seule source

d'énergie. Si des murs foncés ou des meubles foncés absorbent la lumière dans une pièce

donnée, les plants qui y poussent en capteront moins. Par contre, dans une pièce où le

blanc (ou des couleurs très pâles) domine, une très bonne partie de la lumière est reflétée

pour être absorbée par les objets les plus sombres des environs... soit le feuillage des

plantes.

L'effet n'est pas mineur: la couleur des murs fait une grosse différence. Dans une pièce

aux murs pâles, on peut cultiver des plantes loin des fenêtres; dans une pièce aux murs

sombres, les mêmes plantes doivent presque coller les fenêtres pour survivre. Je partage

cette information depuis plus de 40 ans et vous n'avez pas d'idée le nombre de personnes

qui viennent me voir pour confirmer que leur pouce est passé de noir à vert (ou vice

versa) juste parce qu'ils ont peint les murs des pièces.

Même si vous ne cultivez pas de plantes d'intérieur comme telles, avec la saison des

semis qui arrive bientôt, n'oubliez pas qu'eux aussi profiteront énormément d'un
environnement blanc. Parfois juste un panneau blanc placé derrière les semis change

complètement leur aspect... et votre taux de succès!

Janvier 11 Le vase d'argent


Le parfait cadeau pour le plantomane
Presque personne n'achète un vase d'argent (Aechmea fasciata) ou aechméa fascié comme
plante d'intérieur. C’est qu’il est habituellement offert en pleine floraison à un prix très
élevé et est donc un peu cher pour être une «sauteuse » (plante qui saute toute seule dans
le panier à la jardinerie). Cependant, il fait une plante cadeau formidable. Après tout, si
vous achetez la plante tout de suite après son arrivée en magasin, son inflorescence
fabuleuse durera 6 mois et même plus: peu de plantes cadeaux peuvent faire autant! Et si
vous lui donnez à un plantomane, quel plaisir qu'il aura à le faire refleurir!
Apparence saisissante
Commençons par une description. L’aechméa fascié forme une rosette dressée de feuilles
arquées, donc un peu en forme de fontaine, avec une cuvette centrale étanche qui attrape
l’eau. Les feuilles sont larges, coriaces et rayés argent et vert, avec une marge épineuse.
La coloration argentée vient des écailles blanchâtres appelées trichomes qui les
recouvrent. Leur rôle est de capter l'humidité atmosphérique, un peu comme une éponge.
Si vous pulvérisez de l'eau sur un aechméa fascié, les trichomes absorberont rapidement
l'eau et deviendront transparents: ainsi votre «vase d’argent» sera temporairement
entièrement vert. Les trichomes ont tendance à apparaître irrégulièrement, denses par
endroit et bien espacés ailleurs, ce qui donne le motif rayé habituel. Cela dit, plusieurs
cultivars d’A. fasciata ont été choisis spécifiquement pour une couverture de trichomes
plus égale et ainsi, une apparence plus uniformément argentée.
Bien sûr, si le feuillage est superbe, la floraison est encore plus spectaculaire. Une tige
florale ressort du centre de la rosette, formant une pyramide inversée de bractées rose vif
bordées de fines épines. Les bractées sont aussi coriaces que les feuilles, ce qui explique
pourquoi elles durent si longtemps. En effet, l'inflorescence dure facilement 6 mois,
parfois même 9! Les vraies fleures, par contre, sont moins durables. Bleu-violet en
bouton, elles deviennent rouges à plein épanouissement, mais ne durent chacune qu’une
journée. Toutefois elles sont produites pendant plusieurs semaines.
Une culture initiale facile
Le vase d'argent vient du sud-est du Brésil, dans les environs de Rio de Janeiro, où il
pousse principalement, comme la plupart des broméliacées, comme épiphyte dans les
arbres. http://jardinierparesseux.com/2015/03/23/epiphyte/ Cependant, même dans son
milieu naturel, il lui arrive souvent de tomber au sol, de s’y enraciner et alors de
reprendre une croissance terrestre. Ce dernier point est important, car nous le cultivons
habituellement dans un pot de terreau comme s’il était une plante terrestre… et il s’y
accommode très bien.
Conserver un vase d'argent pendant les quelques mois qu’il est en fleurs est un jeu
d’enfant. D’ailleurs, rares sont les gens au pouce assez noir pour le rater. Il suffit en effet
de maintenir son terreau légèrement humide, arrosant quand il est sec, tout simplement.
Et vous pouvez également ajouter de l'eau dans le réservoir si vous voulez (je donnerai
plus de détails à ce sujet plus loin). Offrez-lui tout simplement des températures normales
d'intérieur et un éclairage modéré et vous aurez du succès.
Par contre, le faire refleurir, ça, c’est une autre paire de manches. Ce n’est pas impossible
(d’ailleurs, personnellement, je le trouve facile à faire refleurir!), mais là il faut lui donner
de bien meilleures conditions.
La maman ne refleurira pas
La première chose à comprendre quand vous voulez faire refleurir un aechméa fascié est
que, comme presque tous les broméliacées, il ne fleurit une seule fois, puis la plante mère
meurt, lentement, sur une période d’environ an. Mais avant de crever, elle produira de un
à quatre rejets (bébés). Vous pouvez les enlever et les empoter individuellement quand ils
atteindront environ un tiers de la taille de leur maman ou les laisser pousser ensemble
pour former une potée plus fournie (dans ce cas, coupez maman quand elle finit par
mourir, tout simplement). Pour séparer les rejets, vous aurez probablement besoin de
dépoter la plante mère et de couper entre elle et les rejets avec un couteau, car ils
poussent à partir d’un stolon coriace.
Empotez les rejets dans le substrat de votre choix. Logiquement un mélange pour
orchidées serait idéal, car il est conçu pour les plantes épiphytes, mais en réalité les rejets
pousseront tout aussi bien dans un terreau pour plantes d’intérieur.
Vous pouvez aussi fixer les rejets sur un morceau d'écorce, de bois flotté ou d’osmonde et
ainsi les cultiver à la manière d’une orchidée.
Un pot de taille modeste (15 cm) suffira amplement si vous cultivez les rejets en pot, car
jamais ils ne produisent une masse de racines toujours grandissante comme la plupart des
autres plantes d’intérieur. Par contre, la plante s’alourdit au fil du temps, de sorte qu’il
serait éventuellement sage d’insérer le pot dans un cache-pot plus lourd de façon à tenir la
plante debout.
Ce sont donc les rejets qui assurent la floraison suivante… et cela peut prendre un certain
temps. 18 mois au moins, mais plus probablement 2 à 4 ans sous les conditions d’une
maison ou un appartement moyen. Et si les conditions ne sont pas bonnes, la plante peut
ne jamais refleurir.
Comment assurer la floraison
Pensez d’abord «lumière». Il faut un éclairage intense pour stimuler une croissance saine
et compacte, signe d’une floraison future. Avec, si possible, plusieurs heures de soleil
direct. Cela contredit ce que prétendent bien des sources d’information sur l’aechméa
fascié, qui insistent que le vase d’argent préfère un éclairage modéré, mais il faut se
rappeler que vous voulez stimuler la floraison, pas seulement maintenir en bon état une
plante achetée en fleurs… et fleurir demande toujours plus d’énergie que rester statique.
Donc, le plein soleil n’est pas trop, surtout quand la plante est dans la maison.
Et l’été, si possible, placez votre aechméa fascié à l’extérieur. Acclimatez-le aux
conditions d’abord de sorte que les feuilles ne brûlent pas, mais, après une semaine ou
deux à augmenter l’graduellement l’intensité, votre plante sera prêt à affronter très bien
au plein soleil (dans les régions septentrionales) et la mi-ombre (dans le sud). Cet
éclairage très intense donnera une plante à feuilles plus larges et plus argentées.
D’ailleurs, si votre aechméa produit de longues feuilles étroites et plus vertes
qu’argentées, c’est ce qu’il ne reçoit pas assez de lumière.
Un été à l’extérieur, en plus de donner un éclairage plus intense, expose la plante à l’air
en mouvement (bénéfique pour ces «filles de l’air» que sont les broméliacées) et expose
aussi la plante à la pluie qui l’abreuvera tout en la nettoyant des saletés.
Arrosage
Il y a trois façons d’arroser un aechméa et d’ailleurs tout autre broméliacée munie d’un
réservoir de rétention d’eau. D’abord, on peut arroser comme on fait pour toute autre
plante en pot, en humidifiant le terreau. Suivez tout simplement la règle d'or de l'arrosage:
attendez que le sol soit sec au toucher, puis arrosez en profondeur.
http://jardinierparesseux.com/2016/01/03/la-regle-dor-de-larrosage-des-plantes-
dinterieur/ Comme la plante utilise relativement peu d’eau et n’en perd pas beaucoup non
plus à la transpiration, vous trouverez probablement que vous n’aurez pas besoin
d'arroser chaque semaine.
Vous pouvez aussi arroser en versant l'eau dans le réservoir formé par les feuilles.
Idéalement, vous utiliseriez l'eau de pluie, l'eau du robinet étant trop calcaire, ce qui peut
tacher les feuilles. Mon expérience est toutefois que même l’eau du robinet peut convenir,
tant que la plante passe son été à l’extérieur, car l’eau de pluie fait dissoudre et emporter
le calcaire.
La troisième méthode est de l’arroser uniquement en vaporisant de l’eau de pluie sur son
feuillage. Après tout, dans la nature, plusieurs broméliacées s’abreuvent uniquement de
cette façon. Par contre, il faudrait alors pulvérisez l’eau fréquemment, aux 2 ou 3 jours,
ce qui vous demandera beaucoup d’efforts. Évidemment, il faut utiliser l’eau de pluie ou
l’eau distillée.
Autres soins
Cette plante n’est pas un gros consommateur d’engrais. D’ailleurs, même si vous ne la
fertiliser jamais, elle poussera sans doute très bien. Tout au plus vous pourriez appliquer,
sur le terreau, un engrais tout usage à environ 1 / 8l de la dose recommandée. N’en versez
pas dans le réservoir: la plupart des engrais chimiques contiennent des colorants qui
peuvent tacher le feuillage. Vous pourriez théoriquement ajouter un peu d'engrais
d’algues dans le réservoir, mais des microbes peuvent alors s’y développer et mener à une
eau trouble et puante. Si cela arrive, égouttez et rincez, tout simplement.
Avec ses feuilles coriaces largement couverts d'écailles, cet aechméa, bien d’originaire
d’une jungle humide, est étonnamment tolérant de l'air sec. Par contre, il va quand même
profiter d'être cultivé au-dessus d’un plateau humidifiant.
https://laidbackgardener.wordpress.com/2016/01/04/humidity-trays-for-happy-
houseplants/
Côté température, il n’y a pas d’inquiétude à avoir: la température à l’intérieur de nos
demeures reste généralement dans la zone de confort de la plante, soit au-dessus de 15˚C.
Évidemment, attendez que les températures se réchauffent avant de mettre la plante à
l'extérieur pendant l'été.
L’aechméa fascié est rarement dérangé par les insectes ou les maladies et même les
limaces ne le touchent pas quand il est à l’extérieur, sans doute à cause de son feuillage
coriace. Par contre, les cochenilles farineuses et les cochenilles à carapace (kermès)
peuvent causer des dommages, surtout les cochenilles à carapace dont certaines espèces
sont spécifiques aux broméliacées. Assurez-vous surtout d’inspecter votre plante avec
soin lors de l'achat, car la plupart des infestations commencent par une plante déjà
infectée en pépinière. Des traitements répétés avec du savon insecticide, du neem ou de
l'huile horticole peuvent contrôler le problème... et mettez aussi la plante infestée en
quarantaine pendant le traitement, qui peut s’échelonner sur 2 ou 3 mois.
Personnellement, j’ai appris à la dure que la meilleure chose à faire quand on fait face à
des cochenilles farineuses ou à carapace est de jeter la plante!
http://jardinierparesseux.com/2015/11/16/histoire-dhorreur-30-ans-de-cochenilles/
Pour forcer la floraison
Je n'ai jamais eu à «obliger» un aechméa à fleurir. Mes plantes ont toujours fleuri sans
traitement spécial dès qu’elles ont atteint une taille raisonnable, généralement environ 2
ans après avoir empoté un jeune rejet. Je crois personnellement que le fait que mes
broméliacées passent l’été à l’extérieur fait toute la différence.
Si votre aechméa fascié a atteint sa taille adulte d'environ 45 cm de hauteur et de largeur
et ne montre aucun signe de floraison, vous pouvez essayer de forcer la floraison en
plaçant une pomme mûre à la base de la plante et la couvrant d’un sac en plastique
transparent pendant environ 1 -2 semaines (déplacez la plante à l'ombre partielle pendant
le traitement, sinon l’effet de serre causé par le soleil qui plombe sur le plastique pourrait
provoquer une surchauffe). L'éthylène dégagé par la pomme est un gaz toxique et devrait
convaincre que la plante est temps de fleurir. Dans la production commerciale, on traite la
serre au complet avec de l'éthylène afin de forcer toutes les plantes à fleurir en même
temps.
Un peu de choix
Il existe de nombreux cultivars d’Aechmea fasciata, certains aux feuilles plus
uniformément argentées, d’autres à feuillage panaché, d’autres encore sans épines.
Toutefois, dans nos jardineries, les noms de cultivars apparaissent rarement sur l'étiquette
de la plante, de sorte que vous ne saurez probablement jamais le vrai nom de votre
aechméa.
Aussi, il y a quelques quelques 225 autres espèces d’aechméa ainsi qu’un nombre
similaire de hybrides interspécifiques. Vous en trouverez de toutes les tailles, de minis
plus petites que votre main aux monstres de plus de 1 m de large, au feuillage vert,
argenté, jaune, rose, rouge ou pourpre et aux fleurs et aux bractées de presque toutes les
couleurs imaginables. Méfiez-vous cependant: certains aechméas sont terriblement
épineux!
Les jardineries qui ont un département de plantes d'intérieur offrent presque toujours des
aechméas fasciés sans nom et parfois on trouve d’autres aechméas mélangés à travers
d’autres broméliacées (guzmanias, vriesias, billbergias, etc.) lorsqu’il y a une livraison,
mais pour vraiment avoir accès à un large éventail de variétés, il faut presque en
commander par la poste d’un spécialiste en broméliacées. Je n’en connais qu’un seul au
Canada: Hawaiian Botanicals http://www.hawaiianbotanicals.com/exoticplants.html,
mais son choix est limité. Personnellement, j’en commande des États-Unis de temps en
temps. Cela nécessite l'obtention d'un permis d’importation
http://www.inspection.gc.ca/vegetaux/phytoravageurs-especes-envahissantes/
importations/fra/1324569244509/1324569331710 du gouvernement canadien et d’un
certificat phytosanitaire auprès du fournisseur, mais ce qui n’est pas difficile à faire. Et
d’ailleurs les broméliacées voyagent très bien par la poste et arrivent donc en parfaite
santé.
Voici quelques marchands intéressants:
Tropiflora http://www.tropiflora.com
Bullis broméliacées http://www.bullisbrom.com
Michael broméliacées http://shop.michaelsbromeliads.com
En Europe, essayez Tropic Flore http://www.tropicflore.com/tropicflore/2422/boutique
Voilà donc une plante cadeau passionnante que vous adorerez cultiver. Mettez-la sur
votre liste de cadeaux pour votre prochain anniversaire!

Janvier 12 - Achetez le jeudi ou le vendredi


Les jardineries et pépinières aiment mettre plein la vue pour la fin de semaine et font

livrer leurs végétaux les jeudis et vendredis. Pour un meilleur choix de plantes et des

plantes pétantes de santé, fraîchement arrivées du fournisseur et qui n’ont pas eu le temps

de souffrir d’inattention, ce sont les meilleures journées pour faire vos emplettes!

Janvier 13 - 2016 : L’année du bégonia


Chaque année la National Garden Bureau http://ngb.org déclare une «année de» que met
en vedette quatre plantes: un légume, une vivace, une annuelle et, pour la première fois
en 2016, un bulbe. Regardons aujourd’hui l’annuelle de l’année, le bégonia. Vous
trouverez l’article sur le légume de l’année – la carotte – ici. Je traiterai des deux autres
lauréats dans des blogues subséquents.
Origines
Avec plus de 1700 espèces, Begonia est le cinquième plus important genre de plantes à
fleurs au monde, avec une distribution presque pantropicale: Amérique du Sud et
centrale, Afrique et sud-est de l’Asie. Le genre fut nommé par le botaniste Charles
Plumier pour son ami, Michel Bégon, gouverneur de l’île de Saint-Domingue (Caraïbes)
et grand amateur de botanique.
Qu’est-ce un bégonia?
C’est un genre très varié de plantes non-ligneuses, avec des espèces à tiges dressées ou
retobmantes, à rhizomes et à tubercules, la plupart adaptées à un climat tropical ou
subtropical humide. Près de 15000 hybrides existent. Quelques espèces démontrent une
certaine adaptation aux climats froids (par exemple, B. grandis, zone 6b), mais la
majorité sont cultivées comme plantes d’intérieur ou de platebande et traités, dans ce
dernier cas, comme annuelles dans les pays froids (comme plantes permanentes
seulement dans les pays tropicaux). Certains bégonias sont cultivés essentiellement pour
leur beau feuillage, souvent diversement coloré, d’autres pour leur floraison colorée,
abondante et durable.
On peut reconnaître les bégonias par leurs feuilles habituellement asymétriques (souvent
en forme d’oreille) et leurs tiges généralement noueuses, bien qu’il y ait des exceptions
aux deux traits. Leurs fleurs monoïques (les fleurs mâles et femelles apparaissent
séparément, mais sur la même plante). L’ovaire ailé visible derrière la fleur femelle
(habituellement il y a 3 ailes) permet de la distinguer de la fleur mâle. Si la fleur est
fécondée, l’ovaire deviendra une capsule remplie de nombreuses graines très fines qui,
dans la nature, sont emportées par le vent jusqu’à un nouveau lieu. Plusieurs espèces,
d’ailleurs, sont épiphytes et poussent sur les branches et les troncs d’arbres.
Classification
Les horticulteurs aiment bien classifier les plantes de façon à mieux s’adapter à leurs
besoins et à leurs utilisations, mais le genre Begonia leur a toujours donné des maux de
tête à celui qui essayer d’y mettre de l’ordre. C’est que les espèces s’entrecroisent
allègrement, même entre deux catégories, ce qui fait que, peu importe les distinctions
qu’on essaie d’établir, il y a toujours des exceptions, des plantes présentant des traits de
deux classes différentes. Cela fait en sorte que les experts divergent quant à la façon de
les classifier. Voici une classification très simplifiée qui peut être utile pour le jardinier
ordinaire.
A. Bégonias à racines fibreuses
C’est dans catégorie où l’on regroupe tous les bégonias qui n’ont ni rhizomes, ni
tubercules, mais que des racines fibreuses. Ils peuvent être grands ou petits, cultivés pour
leur feuillage ou leurs fleurs. Dans ce groupe, il y a:
A1. Bégonia des jardins
Traditionnellement, ce « groupe » ne contient qu’une seule espèce hybride : B. x
semperflorens-cultorum, le populaire bégonia des jardins. C’est une plante relativement
compacte, aux tiges dressées et aux feuilles luisantes, cirées et vertes ou bronzées un peu
en forme de cuillère. Les fleurs sont petites mais nombreuses, dans diverses teintes de
rose, rouge et blanc.
À cette catégorie ajoutons quelques nouveaux arrivés qui ont besoin des mêmes soins que
le bégonia des jardins, comme les soi-disants B. x benariensis (je ne suis pas certain que
ce nom botanique soit valide) comme la série ‘Big’ (deux fois plus grosses que les B. x
semperflorens-cultorum habituelles) et les bégonias des séries Dragon Wing et Baby
Wing, aux tiges plus arquées et aux feuilles en forme d’aile.
Ces bégonias sont habituellement produits par semences et traités comme annuelles, mais
on peut aussi les multiplier par division ou par boutures de tige et les conserver dans la
maison comme plantes d’intérieur.
A2. Autres bégonias à racines fibreuses
J’inclus dans ce groupe un méli-mélo d’autres types de bégonia que beaucoup de
spécialistes classifient en subcatégories: bégonias à port arbustif, bégonias à tige épaisse,
bégonia au port de bambou, bégonias rampants et grimpants, etc. Comme leur culture est
assez semblable, j’aime autant les regrouper dans une catégorie commune.
Souvent ces bégonias ont tiges dressées et arquées à l’extrémité, des nœuds proéminents,
et des feuilles asymétriques en forme d’aile ou d’oreille (plusieurs sont communément
appelés «bégonias à ail d’ange» pour cette raison), bien que d’autres variétés ont un port
nettement dressé ou même des tiges retombantes ou encore des feuilles profondément
dentées, étoilées ou même palmées. Le feuillage est souvent très attrayant, parfois
pourpré ou picoté d’argent; les fleurs sont habituellement petites et roses, rouges ou
blanches, plus rarement orange. On cultive habituellement ces bégonias comme plantes
d’intérieur, mais de plus en plus comme plantes annuelles pour le jardin estival. On les
multiplie surtout par bouturage de tige ou par division.
B. Bégonias rhizomateux
Ces bégonias ont un rhizome: une tige rampante qui s’enracine au contact avec le sol.
Ainsi ils croissent en largeur avec le temps, mais demeurent relativement bas. On
subdivise habituellement la catégorie en 2 parties :
B1. Bégonias rhizomateux variés
C’est la plus grosse catégorie de bégonias, avec des centaines d’espèces et des milliers de
cultivars. La plupart sont des plantes assez compactes (mais il y a des variétés à grandes
feuilles aussi), souvent à feuillage plutôt rond ou étoilé. Les fleurs sont habituellement
roses ou blanches et tendent à s’épanouir pendant l’hiver. Jusqu’à récemment, on les
voyait surtout comme plantes d’intérieur, mais on découvre de plus en plus qu’ils font
d’excellentes plantes annuelles pour la platebande plutôt ombragée. On les multiplie
surtout par boutures de tige, boutures de feuille et division.
B1. Bégonia rex
Sous-catégorie de bégonia rhizomateux regroupant les hybrides dérivés de l’espèce B. rex
qui ont été croisés avec d’autres bégonias. On appelle l’espèce hybride B. x rex-cultorum.
Leur feuillage est superbement coloré et très souvent multicolore, souvent avec des reflets
métalliques. La plante d’origine avait des feuilles en forme d’oreille, mais on aussi des
variétés étoilées et même spirales. Chez ce bégonia, la floraison est d’une moindre
importance.
Sa culture et sa multiplication rappellent celles des autres bégonias rhizomateux, avec une
exception: certains cultivars entrent dans un genre de semi-dormance l'hiver, perdant
plusieurs feuilles. Si oui, réduisez temporairement les arrosages, laissant le terreau
s'assécher plus que d'habitude, tout en maintenant une bonne humidité ambiante.
Recommencez vos bons soins quand la plante montre des signes de croissance.
C. Bégonia tubéreux
Ces bégonias ont un tubercule, organe souterrain rappelant une pomme de terre, et
diffèrent de la plupart des autres bégonias en ce qu’ils entrent en dormance pendant une
partie de l’année, perdant leurs feuilles et leurs tiges.
C1. Bégonia tubéreux hybride
B. x tuberhybrida: c’est le bégonia tubéreux classique à grosses fleurs. La forme
habituellement vue est à fleurs doubles et vient en une vaste gamme de couleurs : rose,
rouge, jaune, violet, blanc, orange, etc. Les tiges peuvent être dressées ou retombantes.
Les très populaires bégonias ‘NonStop’, abondamment utilisés en platebande,
appartiennent à ce groupe.
Ce bégonia entre dans une dormance profonde à l’automne pour recommencer à pousser
au printemps. Habituellement donc on garde son tubercule au sec et à une fraîcheur
relative pendant l’hiver, soit dans son pot ou entouré de vermiculite, de tourbe, de sciure
de bois ou de papier journal, pour repartir une autre saison de croissance en mars ou avril,
environ 1 à 2 mois avant le repiquage en pleine terre.
Multiplication: semences, boutures de tige, parfois division du tubercule (méthode peu
recommandable, car la blessure provoquée en coupant le tubercule guérit difficilement).
C2. Bégonia de Bolivie
B. boliviensis et ses hybrides. Ce bégonia est sorti des oubliettes depuis une dizaine
d’années, d’abord le cultivar ‘Bonfire’ aux fleurs rouge orangé, mais maintenant
beaucoup d’autres variétés dans des teintes de rouge, orange, jaune, rose et blanc. Les
feuilles sont longues et étroites et les fleurs ont de longs tépales pointus, donnant une
fleur tubulaire que les colibris adorent. Le port naturel de l’espèce est nettement
retombant, mais il existe maintenant des cultivars à port plus dressé et à fleurs moins
tubulaires. La plante entre en dormance à l’automne. Entretien et multiplication: comme
le bégonia tubéreux hybride dont il est l’un des parents.
C3. Bégonias hiemalis
B. x hiemalis est un bégonia hybride, souvent appelé bégonia Rieger ou bégonia Elatior
d’après deux séries d’hybrides autrefois très populaires. Hiemalis veut dire «d’hiver» et
effectivement sa floraison est naturellement hivernale. Il résulte du croisement entre un
bégonia tubéreux avec une espèce peu cultivée à floraison hivernale, B. socotrana.
Malgré sa floraison théoriquement hivernale, les pépiniéristes le réussissent maintenant à
le proposer en fleurs toute l’année en lui offrant des jours courts artificiels. En effet, une
fois la floraison initiée sous des jours courts, la plante continuera de fleurir pendant 3 ou
4 mois, ce qui a ouvert la port à l’utilisation de cette plante en platebande Fleurs de taille
moyenne, habituellement double, dans presque toutes les teintes sauf le bleu. Après la
floraison, rabattez les tiges et laisser la plante dormir 5 ou 6 semaines avant de
commencer une autre saison de croissance… mais cette plante est difficile à maintenir et
à faire fleurir aux dates désirées et ainsi la plupart des jardiniers achètent de nouveaux
plants à tous les ans.
Multiplication par boutures de tige.
C4. Bégonia de la Lorraine
Ce bégonia résulte du croisement entre B. socotrana, à floraison hivernale, et un bégonia
semi-tubéreux (B. x dregei). Le premier cultivar s’appelait ‘Gloire de Lorraine’, d’où le
nom commun bégonia de la Lorraine. Ses fleurs simples abondantes et colorées,
habituellement roses ou blanches, s'épanouissent pendant l’hiver et on le vend notamment
comme plante cadeau dans le temps de Fêtes. Multiplication par boutures de tige… mais
comme le bégonia hiemalis, il n’est pas facile à maintenir d’une année à l’autre. On voit
de moins en moins cette plante dans les jardineries.
C5. Bégonia semi-tubéreux
On trouve surtout dans cette catégorie B. dregei, une espèce à la tige enflée à la base
(caudiciforme) et à fleurs blanches, qui s’emploie souvent comme bonsaï. Il devient
semi-dormant l’hiver: il faut alors ménager les arrosages à cette saison. Multiplication par
boutures de tige et par semences.
Culture générale des bégonias
Avec une si vaste gamme de plantes tellement différentes, on pourrait s’attendre à
beaucoup devoir faire beaucoup d’adaptations pour les cultiver, mais en fait, la plupart
des bégonias s’adaptent aux conditions similaires… du moins, si on respecte leur saison
de croissance, car certaines, bien sûr, entrent en dormance et n’ont pas besoin de lumière
ni d’arrosage pendant de longs mois.
En général, les bégonias préfèrent la mi-ombre et tolèrent l’ombre. Grâce à la sélection
on a développé beaucoup des lignées de bégonias des jardins et tubéreux qui tolèrent
aussi le plein soleil, du moins dans les régions septentrionales. Offrez-leur un sol riche,
meuble et bien drainé, des arrosages modérés (pendant la saison de croissance, bien sûr)
et une bonne humidité atmosphérique (culture à l’intérieur) et vous ne devriez pas avoir
de la difficulté à les cultiver. Ils peuvent se cultiver aussi facilement en pot ou en pleine
terre. Une fertilisation régulière aidera aussi à augmenter le nombre de fleurs, surtout
pour les plantes cultivées en pot à l’extérieur et donc exposées à la pluie qui lessive le
terreau de ses minéraux. À l’automne, dans les régions nordiques du moins, presque tous
les bégonias doivent rentrer à l’intérieur à l’abri du froid.
Multiplication asexuée
La méthode la plus facile pour multiplier les bégonias est par boutures de tige, car cette
technique s’applique à presque toutes les variétés. Il suffit de glisser une section de tige
dans un terreau humide et de garder la bouture humide pendant quelques semaines pour
obtenir une autre plante.
Une bouture de rhizome est tout aussi facile à produire, la seule différence étant que vous
devez pressez le rhizome dans le terreau à l’horizontale plutôt que de le placer debout.
On peut multiplier certains bégonias (surtout les bégonias rhizomateux) par boutures de
feuilles aussi.
Prélevez une feuille saine et insérer son pétiole dans un pot de terreau humide, tout
simplement. Aucune hormone d’enracinement n’est nécessaire, mais une forte humidité
est utile. Ainsi, il est sage de couvrir la feuille d’un sac de plastique transparent. Placez la
bouture dans un endroit moyennement éclairé et plutôt chaud (plus de 21˚C)… et
attendez. Une plantule sortira du terreau après un mois ou deux.
Si vous avez besoin de nombreux plants, vous pouvez même faire des boutures de
sections de feuilles. À cette fin, découpez une feuilles en sections, chacune avec une
section de nervure, et pressez les sections dans un terreau humide. Ou pressez une feuille
contre le terreau et sectionnez ses nervures ça et là: une plantule sortira de chaque
blessure.
Multiplication par semences
Les bégonias sont plus difficiles à produire par semences. Les graines extrêmement fines
donne des semis minuscules et très fragiles au début et leur croissance est assez lente.
Souvent il est donc plus logique d’acheter des plantes en caissette plutôt d’essayer de les
produire soi-même. Cependant, si vous voulez tenter l’expérience, voici comment faire:
Les semis doivent être faits très tôt dans la saison, en janvier ou février. À ce moment, les
jours sont encore très courts et, comme les bégonias ont besoin de lumière pour germer,
la germination risque de souffrir de cet éclairage réduit. Pour cette raison, il est fortement
recommandé de semer les bégonias sous une lampe fluorescente où vous pouvez
contrôler la longueur du jour. Réglez-la à 14 heures par jour pour assurer une germination
et une croissance égales. Il ne faut toutefois pas exposer les graines de bégonia tubéreux à
des jours de plus de 15 heures, car cela stimulera la formation d’un tubercule et mettra fin
à leur croissance pour la saison.
De nos jours, les graines de bégonia sont généralement offertes enrobées, ce qui rend leur
manipulation plus facile, car alors il est plus facile d’espacer les graines également. Par
contre, elles coûtent alors beaucoup plus chères. Pour semer les graines, remplissez un
pot ou un plateau de terreau pour semis humide et disposez les graines en surface. (Si les
graines ne sont pas enrobées, éparpillez-les de votre mieux.) Pesez doucement avec une
petite plaque de bois pour enfoncer légèrement les graines dans le terreau, sans toutefois
les recouvrir de terreau, car les graines ont besoin de lumière pour bien germer.
Vaporisez-les avec de l’eau tiède et mettez le contenant de semis dans un sac de plastique
transparent ou une mini-serre.
Placez le contenant à environ 15 à 30 cm sous la lampe fluorescente. Sa douce chaleur
sera bénéfique pour la germination qui doit rester au-dessus de 21˚C jour et nuit. Dans 7 à
14 jours, parfois plus, vous devriez voir de très petites feuilles vertes apparaître. Enlevez
alors le sac ou dôme pour augmenter la circulation d’air.
Repiquez dans de petits pots individuels quand les semis ont deux feuilles. Gardez le
terreau légèrement humide (il faut arrosez délicatement, les jeunes semis étant faciles à
renverer) et fertilisez avec un engrais soluble à l’occasion.
Quand la température extérieure s’est réchauffée (les nuits doivent dépasser 10˚C),
acclimatez les semis aux conditions en plein air et repiquez-les au jardin, de préférence à
la mi-ombre. Ou cultivez-les à l’intérieur à l’année si vous voulez les utiliser comme
plantes d’intérieur.
Faits divers au sujet des bégonias
Le bégonia tubéreux ‘Kimjongilia’ est un des emblèmes floraux de la Corée du Nord. Il
fleurit annuellement à la fête du feu le président nord-coréen Kim Jong-il.
Seulement les fleurs mâles des bégonias tubéreux sont doubles. Les experts suppriment
les fleurs femelles pour mieux laisser les fleurs mâles s’épanouir.
Les fleurs des bégonias sont comestibles et d’ailleurs très riches en vitamine C. Leur
agréable goût sucré/acidulé vient de leur contenu en acide oxalique, le même élément qui
donne aux épinards et à la rhubarbe leur saveur. Comme l’acide oxalique peut être
toxique si consommé en quantité trop importante, on recommande de manger les fleurs
de bégonia en modération.
Dans le langage des fleurs, le bégonia signifie «pensées sincères».
Les graines de bégonia sont parmi les plus petites du règne végétal. Un seul gramme de
semences de bégonia peut produire jusqu’à 100 000 semis!
Tous les deux ans, au mois d’août, la Grand-Place de Bruxelles est recouverte d’un tapis
de fleurs de bégonias tubéreux de 77 m X 24 m. Il faut 120 volontaires et environ 600
000 de fleurs de bégonia pour composer le temps. Il faut moins de 4 heures pour installer
le tapis et il ne dure que trois journées et demi.

Janvier 14 - Il faut maltraiter les glycines pour obtenir des fleurs


Vous avez une «glycine rustique» (Wisteria sp.) et elle ne fleurit pas? Ou pas aussi

abondamment que vous le voudriez? Voici quelques solutions :

D’abord, il faut être patient: la plupart ne commencent à fleurir abondamment que vers

leur septième ou huitième année. Aussi, il faut les planter au plein soleil dans un

emplacement protégé du vent. Mais surtout, il faut les maltraiter. Donnez-leur un sol

exécrable: pauvre, minéral et rocailleux ou sableux. Évitez de les fertiliser… et surtout,

ne leur donnez pas d’azote (le premier chiffre sur les emballages d’engrais), car cet

élément stimule la croissance des tiges et des feuilles au détriment des fleurs!
Si malgré tout votre glycine n’a pas fleuri après 10 ans, il est temps être encore plus

sadique. Avec une pelle très coupante, coupez au printemps tout autour de la plante,

tranchant ainsi la majorité de ses racines. Cette taille sauvage a souvent pour effet de

stimuler une floraison massive… mais seulement l’année suivante!

Janvier 15 - La chaux qui tue les mousses: un autre mythe horticole!


Il n’y a rien de plus désagréable qu’un mythe horticole qui refuse de mourir et, de plus,
qui coûte cher aux jardiniers. Et c’est le cas de la croyance tenace que prétend qu’on peut
éliminer les mousses avec de la chaux. Tristement, même les jardineries répètent cette
fausse information et ainsi leurs clients se font avoir. Non, la chaux ne tuera pas la
mousse: vous venez de jeter votre argent pas la fenêtre!
Ce mythe dérive de la croyance que la présence de mousses indique qu’un sol est acide.
Or, ce n’est que très partiellement vrai. En fait, les mousses se développent quand le sol
est de piètre qualité, point à la ligne. Ainsi les autres végétaux poussent mal et les
mousses, étant plus adaptables que la plupart des plantes, s’installent pour occuper
l’espace disponible. Les mousses ne sont pas le problème, elles sont le symptôme.
Quand vous voyez de la mousse dans votre gazon, votre platebande ou votre potager,
cinq facteurs peuvent être en cause:
Emplacement très ombragé;
Sol très pauvre;
Sol détrempé;
Sol densément compacté;
Sol très acide (un pH de moins de 5,5).
D’ailleurs, c’est habituellement une combinaison de ces facteurs qui nuit tellement à la
croissance des autres végétaux qu’elle laisse les mousses pénétrer. Peut-être que le sol est
compacté et ombragé, ou pauvre, détrempé et acide.
Certains de ces facteurs sont faciles à juger. On peut voir à l’œil si l’emplacement est
ombragé et si vous pesez sur le sol et que l’eau en ressort, il est détrempé. Essayez
d’enfoncer à crayon à mine dans le sol: si vous avez de la difficulté, il est trop dense.
Pour savoir si le sol est réellement acide ou s’il est pauvre, par contre, il n’y a pas de trucs
maison: il faut faire une analyse de sol. N'appliquez surtout jamais de chaux avant de
vérifier que le sol est souffre vraiment d'une acidité excessive. Ce produit est toxique aux
plantes si on ne l'utilise pas correctement!

http://jardinierparesseux.com/2015/04/11/analysez-moi-ca/
Comment réellement éliminer la mousse
Le seul véritable secret pour contrôler les mousses est rendre le sol plus convivial aux
autres végétaux. L’aérer s’il est trop dense (vous pouvez y mélanger beaucoup de matière
organique), le drainer s’il est détrempé (en surélevant la parcelle, peut-être), l’enrichir
avec du compost s’il est trop pauvre, éclaircir les arbres surplombants s’il est trop
ombragé et bien sûr ajouter de la chaux si l’analyse indique que le sol est très acide (et
seulement dans ce cas). Ainsi les autres végétaux vont pouvoir prospérer et vont – peu à
peu, sur plusieurs années – chasser les mousses.
Ça ne va pas assez vite à votre goût? Après avoir fait les changements nécessaires,
vaporisez le secteur avec un produit anti-mousse (habituellement un savon biologique
comme le EcoSense Moss B Gone [Canada] ou le Croq’mousse [Europe]), disponible en
jardinerie, puis râtelez pour enlever la mousse quand elle est morte. Il n’est pas utile de
tuer la mousse avec un anti-mousse si vous ne réglez pas la qualité du sol: elle va tout
simplement repousser.
Mais faut-il éliminer la mousse?
À mon avis, c’est la vraie question à se poser. Ce n’est pas la mousse qui tue vos plantes,
elle n’est qu’un symptôme que quelque chose ne va pas.
À moins que vous ne viviez dans une forêt pluviale où l’humidité extrême fait que la
mousse puisse recouvrir les plantes et les étouffer, la mousse n’est pas nuisible aux autres
plantes de son environnement et est même plutôt bénéfique. Un peu à la manière d’un
paillis, un tapis de mousse au sol modère les soubresauts de température au niveau des
racines, aide à empêcher le sol de trop s’assécher , contribue à enrichir le sol et réduit la
pousse des mauvaises herbes. Elle peut même former de jolis tapis verts qui feraient
jaunir d’envie beaucoup de gazons. Et la mousse entre les dalles d’un sentier: quelle
beauté!
Quand la mousse pousse sur les structures (toits, murs en bardeaux, etc.), d’accord, il
mérite un contrôle, car il réduit leur durée utile, mais dans un jardin ou dans une
pelouse… pourquoi ne pas apprendre plutôt à apprécier sa beauté et ses bénéfices?
Il est trop facile pour l’humain de penser qu’il sait mieux faire que dame Nature… mais à
mon avis, c’est toujours elle qui a raison!

Voici comme cultiver la mousse plutôt que


l’éliminer.http://jardinierparesseux.com/2015/03/14/pierre-qui-ne-roule-pas-ramassera-
mousse/

Taille hivernale

N’hésitez pas à tailler les plantes d’intérieur devenues dégarnies ou trop


imposantes. Une bonne taille stimulera le développement d’une profusion de
nouvelles branches à partir des parties inférieures de la plante, pour un port plus
dense et attrayant. Ne taillez pas la plante en boule, par contre, mais suivez plutôt
sa physionomie naturelle. Habituellement, on rabat donc une branche trop longue
à un rameau secondaire poussant dans la même direction et qui pourrait alors la
remplacer. Et taillez toujours plus court que vous n’auriez pensé, car la plante
repoussera rapidement et vigoureusement.

Janvier 16 - Des semences du monde entier


Pour faire venir des plantes de l’extérieur du pays, il faut un permis d’importation et un

certificat phytosanitaire (un papier attestant que les plantes qu’on vous expédie sont libres
d’insectes et de maladies) ce qui rend l’achat des plantes d’autres pays plus laborieux et

plus coûteux (il faut payer vos permis et certificats). Par contre, il n’y a pas de problème

pour faire venir des semences d’autres pays. Il suffit de faire une commande en ligne et

payer par carte de crédit ou d’envoyer la commande et le paiement par la poste et elle

vous sera livrée, que vous commandez de votre pays ou d’un pays à l’autre bout du

monde.

Tout ce que vous voulez est offert


Ne venez pas vous plaindre que vous ne trouvez pas tel ou tel produit ou telle et telle

plante dans votre région. Il existe une foule de compagnies qui font la vente postale de

plantes et de produits horticoles et il est ainsi possible de trouver presque tout ce que

pourrez vouloir obtenir.

Si la lumière manque sérieusement pour vos plantes d’intérieur


Ajoutez un éclairage artificiel. Il est facile de supplémenter ou de remplacer entièrement

la lumière naturelle du soleil avec un éclairage artificiel de qualité. Les plantes ne

remarqueront même pas la différence!

Janvier 17 - La fascinante histoire de l’arbre de vie

Le scorbut est une maladie très grave que nous voyons très peu de nos jours, mais qui

était endémique parmi les marins européens jusqu’au 18e siècle. À l’époque, personne ne

connaissait l’origine de cette maladie, mais on avait remarqué qu’elle était associée aux
longs voyages en mer. Le traitement recommandé à l’époque? La prière! Tristement, la

plupart des marins souffrant de scorbut moururent malgré les prières.

Aujourd’hui nous savons que le scorbut est causé par un manque de vitamine C, présent

dans beaucoup de fruits et de légumes, mais absent des vivres des marins, surtout

composé de biscuits, de viande salée et de poisson. À l’époque, bien sûr, on ne

connaissait rien des vitamines, mais on avait remarqué que les malades récupéraient

souvent quand ils mettaient les pieds sur la terre ferme. Et que la récupération était plus

rapide l’été et l’automne, quand les fruits et les légumes étaient abondants, et moins

rapide l’hiver et le printemps, quand on vivait surtout de pain et viande. Personne ne

semblait avoir associé cette récupération avec un changement de régime alimentaire.

Le scorbut frappa Jacques Cartier et ses hommes lors de leur deuxième voyage au Canada

en 1535-1536 et 25 de ces 110 hommes en sont morts. Lui-même en souffrait. Il ne

voulait pas révéler l’état de santé de ces hommes, de peur que les Indiens ne profitent de

leur faiblesse, mais, la situation s’étant empiré avec l’arrivée de l’hiver, il dut demander

leur aide. Les Indiens administrèrent aux hommes malades une tisane faite avec les

feuilles d’un conifère local, qu’ils appelaient «annedda» ou «aneda» (nous le connaissons

aujourd’hui sous le nom de thuya occidental ou Thuja occidentalis). La guérison fut très

rapide: en seulement quelques jours, même les hommes jugés mourants furent

complètement rétablis. Cartier appela cette plante miraculeuse «arborvitae», pour «arbre

de vie» et en fut grand cas à son retour en France.

Quand Samuel de Champlain arriva à Stadacona (maintenant Québec) 72 ans plus tard, il

ne tarda pas à s’informer de l’annedda des Indiens locaux, car, toujours le marchand, il

pensait faire fortune en faisant la récolte de cette plante pour le marché européen. Mais à
sa grande surprise, les Indiens locaux ne connaissaient aucune plante de ce nom.

Champlain se plaignit alors qu’ils avaient perdu toute connaissance de la médicine depuis

l’époque de Cartier, mais là n’était pas le problème. En effet, il s’était trompé de tribu. Il

parlait aux Hurons, qui parlaient une autre langue que les Iroquoiens du Saint-Laurent

que Cartier connaissait, tribu mystérieusement disparue depuis. Pour les Hurons, annedda

ne voulait rien dire et ils ne purent aider Champlain. Il a dû se rabattre sur le commerce

de la fourrure pour financer ses expéditions.

Cèdre et arborvitae

Le nom «arborvitae» donné par Cartier a toujours cours de nos jours… chez les

anglophones! Ils adoptèrent le nom et l’utilisent encore. Les colons de Champlain

donnèrent un tout autre nom à ce nouveau conifère, «cèdre». En fait, le vrai cèdre était

une tout autre plante, Cedrus libanii, mais les colons ne connaissaient du cèdre que son

bois, car l’arbre ne poussait pas en France au 17e siècle. Par contre, les coffrets en cèdre,

importés du Proche Orient, leur étaient connus. Or, le bois aromatique du thuya les faisait

penser au cèdre. D’où la confusion, qui existe encore en Amérique, entre les deux arbres.

De nos jours, le thuya (encore appelé «cèdre» par les pépiniéristes québécois) est devenu

l’un des conifères ornementaux des plus populaires, autant en Europe et en Asie qu’au

Canada. On en connaît plus de 300 cultivars, allant de petites boules arrondies aux

grandes échalotes colonnaires. C’est sans doute l’une des plantes «de chez nous» les plus

connues à travers le monde. Il est seulement un peu triste que le si beau et si historique

nom arborvitae ait été abandonné ici: son usage aurait été toute une honneur pour Jacques

Cartier !
Janvier 18 - La curieuse histoire du ginkgo

Seriez-vous surpris si on vous disait qu’un arbre que vous pouvez cultiver dans votre cour
est un fossile vivant et qu’il existe (sans avoir changé) depuis 270 millions d’années, soit
bien avant l’époque des dinosaures? C’est pourtant le cas du ginkgo, ou arbre aux
quarante écus (Ginkgo biloba).

À cette époque, il y avait des ginkgos un peu partout à travers le monde, jusque dans
l’Arctique canadien, où on trouve encore des fossiles. Mais les scientifiques européens
les croyaient disparus depuis des millions d’années, jusqu’à ce qu’un botaniste allemand,
Engelbert Kaempfer, redécouvre cet arbre curieux dans les jardins de certains temples
japonais en 1692. L’arbre provoqua un tel émoi quand il fut importé en France qu’il s’est
vendu pour 40 écus d’or, un prix inestimable à l’époque. D’ailleurs, le premier arbre
importé en France, à Montpellier, existe toujours et la longévité de l’arbre est tel qu’on
croit que certains spécimens poussant en Asie ont plus de 2500 ans!

Plante bien curieuse

Le ginkgo est curieux sur toute la ligne. Sa méthode de multiplication est très primitive.
L’embryon est exposé à l’air libre, sans recouvrement, ce qui place l’arbre dans la grande
famille des gymnospermes, avec les conifères, mais ces derniers sont des arbres beaucoup
plus modernes. L’arbre femelle (le ginkgo est dioïque) forme de gros fruits jaunes, de la
taille d’une prune, qui n’ont pas encore été pollinisés au moment de leur formation. Ainsi,
s’il n’y a pas d’arbre mâle dans le secteur, le fruit se formera sans embryon fertile,
comme un œuf de poule sans poussin à l’intérieur. D’ailleurs, il arrive parfois que la
fécondation ait lieu après que le fruit soit tombé de l’arbre!

Les Orientaux adorent les fruits et les consomment crus et cuits. En Occident, on ne les
tolère pas, car ils sentent le caca de chien quand ils atterrissent au sol et commencent à
pourrir. On préfère cultiver des ginkgos mâles qui, bien sûr, ne produisent pas de fruits.

La feuillage du ginkgo est unique: en forme de queue de poisson, à deux lobes. On ne


peut le confondre avec aucune autre plante encore vivante. Les feuilles tombent à
l’automne, souvent en devenant un beau jaune doré auparavant, un autre détail surprenant
pour un proche parent des conifères qui, pour la plupart, conservent leurs feuilles l’hiver.

Jusqu’à tout récemment on racontait que le ginkgo était disparu à l’état sauvage, que les
derniers spécimens aurait été sauvé de l’extinction par des moines bouddhistes il y a
plusieurs siècles. Cependant, en 1956, on a retrouvé dans deux petites forêts en Chine des
peuplements de ginkgo sauvages et des études très récentes de l’ADN des arbres
confirment qu’ils ont une diversité génétique bien plus grande que celle des ginkgos en
culture, indiquant que c’est véritablement une population sauvage et non pas des arbres
échappés de la culture.
Une culture facile mais lente

Le ginkgo peut se cultiver presque partout en zone tempérée, de la zone de rusticité 4 à 9.


C’est d’ailleurs un arbre de culture très facile, s’adaptant au plein soleil et à divers sols
bien drainés. Il tolère très bien aussi la pollution atmosphérique, les sols compacts et les
embruns salins provoqués par le sel de déglaçage, ce qui en fait un excellent arbre de rue.

Même s’il peut atteindre 20 m de hauteur, la croissance du ginkgo est très lente: aux
limites nord de son aire, il peut ne grandir que de quelques centimètres par année.
Achetez un arbre de bonne taille si vous voulez créer un effet intéressant de votre vivant!
En général, les arbres vendus en pépinière sont produits par greffage ou bouturage et sont
tous des mâles.

En plus du ginkgo classique, il existe des variétés (mâles) à port plus étroit (‘Princeton
Sentry’, par exemple), plusieurs cultivars nains (arbustifs), comme ‘Troll’ ou ‘Mariken’
et même des ginkgos à feuillage panaché, comme ‘Majestic Butterfly’. Parfois les
variétés naines sont vendues greffées sur un tronc de ginkgo dressé, ce qui donne un
mini-arbre en forme de sucette.

Pas besoin de traitements antiparasitaires pour cet arbre: au cours de son histoire il a
survécu à tous ses prédateurs. On ne connaît aucun insecte, aucune maladie, aucun animal
qui l’attaque. Il est même indifférent aux radiations, comme le prouve la survie de
ginkgos au centre d’Hiroshima en 1945.

J’ai une suggestion à vous faire: le ginkgo est l’arbre idéal à planter à la naissance d’un

enfant. Ainsi, à son 100e anniversaire, il aura une belle histoire à raconter à ses arrière-

petits-enfants!

Janvier 19 - Mauvaise herbe ou plante indésirable?


Il y a un courant de bienséance écologique qui essaie d’éradiquer le terme
«mauvaise herbe». Après tout, disent ces personnes affables, il n’est pas gentil de
dire du mal d’un être vivant et «mauvaise herbe» est un terme bien négatif. De
plus, cette plante spontanée n’est pas nécessairement mauvaise dans toutes les
situations. Un pissenlit, par exemple, est rarement aimé dans la pelouse, mais très
apprécié quand on le sème comme légume à feuillage comestible. Il est donc
devenu plus politiquement correct d’appeler ces plantes non pas «mauvaises
herbes», mais «plantes indésirables».
Quelle absurdité! Des générations de jardiniers ont utilisé le terme «mauvaise
herbe» et l’utilisent encore. D’ailleurs, que faire avec le terme «malherbolologie»
(étude des mauvaises herbes) si on élimine le terme mauvaise herbe?! Faut-il
créer un nouveau terme là aussi?! Tout le monde comprend le sens du mot
mauvaise herbe. Et d’accord, si une plante est indésirable dans situation X et un
légume en situation Y, elle peut bien être une à la fois mauvaise et utile, selon la
circonstance. Où est le conflit?!
Quant à «plante adventice», autre terme pour mauvaise herbe, glissez ça dans une
conversion et vous verrez bien que presque personne ne vous comprendra.
Il me semble que la communication est l’art de se faire comprendre. Utilisons
donc un terme que tout le monde connaît et comprend. Dans ce cas-ci, le terme le
plus connu est mauvaise herbe, point à la ligne.

Janvier 20- Les plantes d’intérieur patrimoniales

Si vous visitez n’importe quelle jardinerie ou même une grande surface, il y a toujours un

département de plantes d’intérieur, mais elles vendent essentiellement toujours les mêmes

variétés depuis des années. Mais quand vous visitez des particuliers, vous remarquerez

plusieurs plantes d’intérieur ne sont jamais (ou presque jamais) offertes en pépinière.

Souvent ces gens ont reçu ces plantes d’amis ou lors d’échanges. Et si vous retracez

l’histoire de la plante en question, vous découvrirez qu’elle est échangée ainsi, de

jardinier en jardinier, depuis très longtemps, souvent un siècle ou plus, souvent passée

d’une génération à l’autre dans la même famille, entre amis ou parfois dans un marché

aux puces.

La plupart de ces plantes ont déjà été commercialisées, mais ne le sont plus depuis belle

lurette. N’essayez pas de les retrouver dans le commerce: vous perdrez votre temps.

Posez quelques questions lors une réunion de société d’horticulture, cependant, et vous

trouverez facilement une petite bouture ou une division. Faute d’un meilleur nom, je

appelle ces végétaux «plantes d’intérieur patrimoniales», mais si vous avez une meilleure

suggestion, je suis tout ouïe!

Conditions

Pour être une plante d’intérieur patrimoniale digne de mention, d’après ma définition du

moins, il faudrait que la plante ait une longue histoire de culture comme plante de
maison: au moins 50 ans. Aussi, il serait important qu’elle soit essentiellement absente du

marché commercial. Ainsi j’élimine d’office la plante araignée (Chlorophytum comosum

‘Vittata’), même si elle peut effectivement être passée de génération en génération, car

n’importe qui peut facilement l’acheter dans une jardinerie. C’est la même chose pour le

célèbre philodendron grimpant (Philodendron hederaceum, mais généralement connu

sous son ancien nom, P. scandens oxycardium). Il fut introduit en 1936 par la chaîne de

magasins Woolworth et il est fort possible que votre spécimen vienne directement de

votre grande tante Élise morte à l’âge de 109 ans, mais encore, cette plante est encore

dans le commerce et aurait pu arriver chez matante il y a 10 ans seulement. C’est la

même chose pour les divers dracénas (Dracaena spp.), le pothos classique (Epipremnum

aureum), le caoutchouc (Ficus elastica), le jade (Crassula argentea), le hoya (Hoya

carnosa), le clivia (Clivia miniata), le dieffenbachia (Dieffenbachia spp.) et pour

plusieurs autres. Je ne doute pas de l’ancienneté de la lignée cultivée chez vous qu’on

peut tracer, j’en suis certain, jusqu’à l’arche de Noé, mais il y aurait pu avoir des

substituts, puisque ces plantes sont encore très courantes sur le marché. Donc la preuve

de sa patrimonialité est difficile à faire.

Quelques plantes patrimoniales

Voici quelques exemples de végétaux qui, d’après moi, sont des plantes d’intérieur qui
sont véritablement passées d’une génération à une autre depuis fort longtemps et presque
jamais offertes dans le commerce: des plantes d’intérieur patrimoniales. Juste les
maintenir est une contribution à sauvegarder un élément de notre histoire commune et
aussi un petit pied de nez aux professionnels de l'horticulture qui calculent qu'une plante
d'intérieur n'a pas besoin de durer plus de 8 semaines.

Trois bégonias historiques

Dans ce groupe il y a au moins trois bégonias avec une très longue histoire à raconter.
Le bégonia nénuphar (Begonia x erythrophylla) est parmi les premiers hybrides de

bégonia jamais produits et fut introduit en Allemagne en 1845. Avec ses feuilles

d’apparence cirée presque rondes de couleur rouge vin, ses fleurs roses en hiver et son

port légèrement retombant à cause de ses rhizomes rampants qui débordent du pot, il fait

un excellent choix pour le panier suspendu.

Le bégonia ‘Immense’ (B. x ricinifolia ‘Immense’) porte bien son nom. Avec ses grandes

feuilles vertes en forme d’étoile asymétrique qui peuvent mesurer jusqu’à 1 m de largeur,

cet hybride de 1847 ne donne pas sa place. Les verticilles d’écailles poilues rouges sur

ses pétioles créent autant de surprise, sans parler de son épais rhizome rampant. Il fleurit

l’hiver, produisant des bouquets de petites fleurs rose pâle.

Ces deux premiers bégonias peuvent être multipliés par boutures de feuilles et même par

boutures de section de feuille http://jardinierparesseux.com/2015/02/26/cest-la-saison-

pour-bouturer-les-feuilles/, ouvrant grand les possibilités d’échange!

Le bégonia aile d’ange (Begonia ‘Lucerna’ [‘Corallina de Lucerna’]) fut hybridé en

Suisse en 1892 et est encore largement distribué. Avec son port dressé, ses feuilles en

forme d’aile joliment tachetée d’argent et ses fleurs pendantes roses en été, il ne

ressemble nullement à ses deux cousins. Ce bégonia se multiplie par boutures de tige.

Iris d’appartement

L’iris d’appartement (Neomarica northiana) ou plante des apôtres (ainsi appelée car on

dit que chaque segment doit avoir 12 feuilles avant de fleurir) fut introduit dans les

années 1920. Il ressemble à un iris par son feuillage ensiforme en éventail et ses fleurs

éphémères (elles ne dure qu’une journée chacune) bleu et blanc. Les feuilles émergent

d’une tige aplatie ressemblant à une feuille ordinaire, mais après la floraison la tige
continue de s’allonger et forme un bébé à son extrémité. Le poids du bébé fait pencher la

tige et, quand il y a plusieurs tiges retombantes, la plante fait une jolie plante retombante.

Je vois souvent cette plante dans les maisons, mais jamais en pépinière.

Billbergie penchée

On voit rarement cette broméliacée à rosette très étroite et aux feuilles presque

graminiformes, poussant dans de denses touffes, ailleurs que dans les jardins

botaniques… et les maisons privées. Dans les années 1930, pourtant, il fut très populaire

comme plante de Noël, car il fleurit tout naturellement à cette saison et tolère sans peine

les conditions d’intérieur les plus diverses. Il faut croire que ses fleurs retombantes

surtout vertes, portées sur une tige arquée rose, ne sont pas assez colorées pour le marché

moderne, mais c’est une excellente plante pour les échanges, car il produit une profusion

de rejets.

Le vrai cactus de Noël

On peut mettre le vrai cactus de Noël (Schlumbergera x buckleyi), avec ses longues

branches retombantes aux marges crénelées et aux fleurs pendantes, sur la liste des plante

d’intérieur. On voit beaucoup plus son cousin, le cactus d’automne (S. truncata), aux

tiges fortement dentées, mais qui préfère fleurir en novembre, dans les magasins. Là il se

faire passer pour l’original mais les vrais jardiniers ne sont pas dupes. Voici comment

distinguer entre les deux. http://jardinierparesseux.com/2015/11/15/quand-votre-cactus-

de-noel-fleurit-trop-tot/ Le vrai cactus de Noël n’est pas aimé des pépiniéristes et alors on

ne le trouve presque jamais en vente, car ses branches pleureuses s’entremêlent avec

celles de ses voisins, compliquant son transport. Ainsi ils préfèrent offrir cactus
d’automne, au port dressé et donc moins sujet à se mélanger, quitte à tricher pour forcer

ce dernier à fleurir à Noël.

Fougère de Boston

Il est très risqué d’inclure cette plante sur la liste des plantes d’intérieur patrimoniales, car

il y a beaucoup de sosies sur le marché, l’espèce Nephrolepsis exaltata, sans parler

d’autres Nephrolepis, ayant donné naissance à plus de 100 cultivars au cours du dernier

siècle! Mais la «vraie» fougère de Boston, Nephrolepis exaltata ‘Bostoniensis’, est une

plante plus grosse que les cultivars modernes, avec des frondes de souvent 1 m de

longueur qui retombent tout droit vers le sol. Cette plante, introduite en 1894, avec ses

nombreux rhizomes rampants minces, tombant plus bas encore que le feuillage comme de

minces spaghettis verts, trônait sur un piédestal dans le parloir (à l’époque, une pièce

uniquement réservée pour les invités de marque… et les funérailles) de chaque maison.

On trouve encore des spécimens gigantesques de cette fougère, notamment dans les

églises et les couvents, mais plus rarement, à cause de sa taille, dans les maisons privées.

Le pandanus

Encore une plante trouvée rarement ailleurs que lors des échanges (bien que j’ai

récupérée le mien d’une poubelle il y a quelques années), le pandanus (Pandanus

veitchii) est un arbre polynésien qui a abouti dans les serres de Veitch Nurseries

d’Angleterre vers la fin les années 1800. Dans la maison, il forme une assez grosse plante

aux feuilles linéaires arquées d’apparence vernissée, avec de petits crochets acérés à la

marge et au revers de la feuille. Les feuilles sont striées blanc et vert. Avec le temps la

plante produit des racines aériennes assez impressionnantes… et une profusion de bébés

qui émergent de sa base et à travers le feuillage. Encore une plante qu’on ne voit jamais
en jardinerie, mais que je vois dans beaucoup de fenêtres quand je prends ma marche du

soir.

Le kalanchoé de Grémont

Cette plante succulente au port dressé (Kalanchoe daigremontiana, anc. Bryophytum

daigremontiana) est reconnue surtout pour ses longues feuilles triangulaires à la marge

crénelée d’où pendent de nombreuses petites plantes appelées propagules. Elles tombent

au moindre toucher et s’enracinent dans les pots voisins. Ainsi, chaque propriétaire en a

toujours des dizaines à offrir aux visiteurs. Les jardineries n’apprécient pas sa tendance à

envahir les autres plantes qu’ils mettent en vente (après tout, imaginez les désherbage!) et

l’offrent rarement, mais le kalanchoé de Grémont, habituellement appelé tout simplement

kalanchoé, est couramment cultivé dans bien des demeures. Offrez-lui beaucoup de soleil

et laissez-le sécher entre deux arrosages et il n’est pas du tout difficile à cultiver. Mais

vous aussi risquez de trouver sa tendance à sauter de pot en pot un peu désagréable.

Il existe plusieurs autres kalanchoés qui produisent le même genre de propagule, mais K.

daigremontiana est le «plus patrimonal» de son genre.

Piléa à feuilles de pépéromia

Ce piléa (Pilea peperomioides) a une histoire fascinante. Contrairement aux autres

plantes mentionnées ici, il n’a jamais été produit commercialement, mais c’est néanmoins

propagé à travers le monde uniquement par le partage de boutures. C’est le missionnaire

norvégien Agnar Espegren qui a trouvé cette plante poussant en pot en Yunnan, Chine. Il

a ramené une bouture en Norvège en 1946 et a commencé à partager la plante avec ses

parents et amis. Dès le début des années 1980, la plante avait déjà fait le tour du monde et

j’ai pu obtenir une bouture d’une amie. Je l’appelais la plante mystère, que je n’arrivais
pas à l’identifier. Je pensais toutefois que c’était un pépéromia. Il m’a fallu plusieurs

années de recherche pour apprendre son vrai nom et pour découvrir que ce n’était pas un

pépéromia, mais un piléa qui ressemblaient à un pépéromia, le sens du nom Pilea

peperomioides. Les feuilles vertes parfaitement rondes sont la principale attraction de

cette plante, car il fleurit rarement. J’avais publié un article sur son histoire à l’époque,

dans la défunte revue À Fleur de pot.

Et d’autres?

Avez-vous d’autres suggestions d’autres plantes d’intérieur, soit des plantes d’intérieur

passées d’une génération depuis fort longtemps, mais presque jamais offertes dans le

commerce. Si oui, laissez-moi le savoir.

Pour échanger des plantes

Il y a au moins deux pages Facebook que je connais qui encouragent l’échange de plantes

d’intérieur : https://www.facebook.com/groups/781864495245140/ La Passion des

Plantes d’intérieur, échanges et dons. Jetez un coup d’œil et demandez d’y adhérer si

vous aussi voudraient partager ces «plantes».

Janvier 21 - Attention aux plantes d’intérieur «inexpressives»!


Si la plupart des plantes d’intérieur démontrent que la lumière manque en s’étiolant, en
jaunissent ou en perdent des feuilles, certaines plantes sont plus «stoïques»: elles ne
montrent pas leur souffrance, mais vivent à la place sur leurs réserves. Quand celles-ci
sont épuisées, ces plantes meurent!
Un cas typique est le caoutchouc (Ficus elastica): quand il manque de lumière, la plante
arrête tout simplement de pousser. Elle peut alors faire 6 mois, 12 mois, même 18 mois,
apparemment en parfait état, mais sans pousser le moindrement (déjà un très mauvaise
signe). Puis, quand ses réserves sont complètement épuisées, ses feuilles tombent
rapidement, une à une, et la plante meurt en moins d’un mois.
Parmi les autres plantes qui n’affichent pas leur malheur, il y a aussi des dieffenbachias et
les dracénas. Il faut être bon pour remarquer que ces plantes souffrent!
Et si la lumière manque?
Même quand les réserves d'une plante inexpressive sont complètement épuisées, tant qu'il
reste un peu de vert dans la plante, il n'est pas trop tard pour la sauver… si vous agissez
rapidement. Placez la plante plus près de la fenêtre, devant une fenêtre plus éclairée… ou
sous une lampe de culture. Relisez Vos plantes d'intérieur souffrent des bleus d'hiver!
pour d’autres suggestions. Avec un éclairage plus acceptable, la plante pourra «faire le
plein d'énergie solaire» et ainsi — tranquillement! — reprendre une vie normale.

Janvier 22 - Traitements maison contre le blanc


Quand on voit le premier symptôme visuel du blanc (aussi appelé mildiou

poudreux et oïdium), soit l’apparition d’une «poudre blanche» sur la feuille, il est

déjà trop tard pour agir. Cette poudre résulte en fait de l’apparition des sporanges

(organes producteurs de spores) soit la avant-dernière étape de la maladie (dans la

dernière étape, la feuille noircit et meurt!). La maladie a déjà envahi les feuilles

depuis des semaines quand les sporanges apparaissent. Il faut donc prévenir le

blanc, non pas la guérir.

On peut l’éviter en bonne partie en choisissant des variétés naturellement résistantes à

cette maladie et en leur fournissant des conditions de culture plus appropriées, notamment

une bonne aération et des arrosages en période de sécheresse (le blanc est une des rares

maladies qui est plus courante quand la pluie manque; les autres tendent à attaquer

surtout quand les feuilles restent humides après une pluie). Par contre, si vous n’en êtes

pas encore là et que vous avez des plantes sujettes à cette maladie que vous n’osiez pas

encore arracher, voici un traitement préventif «en attendant».

Mélangez 5 ml (1 c. à thé) de bicarbonate de soude (trouvé dans le garde-manger) dans 1

litre d’eau et vaporisez cette solution sur les plantes sujettes à la maladie. Pour que le

bicarbonate adhère mieux à la feuille, vous pouvez ajouter à la solution quelques gouttes

de savon insecticide ou de savon à vaisselle. Notez que ce traitement ne fait que prévenir

la maladie, non pas la guérir. Si vous commencez à traiter après que les feuilles montrent
déjà la poudre blanche typique de la maladie, vous pouvez peut-être arrêter la progression

de la maladie, mais le blanc déjà présent restera pour le reste de la saison.

Le lait aussi aurait une certaine efficacité comme fongicide préventif contre le blanc. La

recette? Une partie lait pour neuf partis d’eau que l’on vaporise jusqu’à saturation. Le lait

en poudre serait aussi efficace que le lait entier.

Janvier 23 - Recycler les déchets de table même l’hiver

L’hiver, le composteur extérieur est souvent inaccessible, car il est souvent loin de la

maison au bout d’un sentier couvert de neige… mais ce n’est pas une bonne excuse pour

arrêter de recycler vos déchets de table!

Installez plutôt un mélangeur culinaire sur le comptoir et placez vos déchets dedans à fur
et à mesure. Quand le mélangeur est presque plein (au bout de deux à trois jours si vous
faites le moindrement de la cuisine), ajoutez une tasse d’eau et partez-le. Vous en
obtiendrez une «purée» dense que vous n’avez qu’à verser dans un seau de plastique avec
couvercle placé près de la porte arrière. Du moins, c’est la solution idéale si vous vivez
sous un climat où le contenu restera gelé tout l’hiver. Sous un climat plus chaud où le
contenu du seau risque de réchauffer et produire des odeurs désagréables, versez plutôt la
purée dans un sac ou pot de plastique recyclé et placez-le dans le congélateur de votre
refrigérateur.
Quand votre composteur extérieur redeviendra accessible au printemps, dégelez votre
purée et versez-le dans le composteur, tout simplement.

Janvier 24 - Quand un cactus manque de lumière

Les cactus désertiques cultivés comme plantes d’intérieur manquent de lumière plus
souvent que d’autres végétaux, car il s’agit, pour la vaste majorité, de plantes de plein
soleil et le soleil n’est pas toujours au rendez-vous dans nos maison. Ils ont cependant
une façon bien à elles d’exprimer leur détresse. Alors que d’autres plantes s’étiolent
d’une façon très évidente, produisant des tiges minces aux entrenœuds bien espacés qui
penchent en direction de la lumière et des feuilles plus petites vert pâles ou jaunes, les
cactus désertiques n’ont pas de feuilles qui peuvent pâlir et leur tige épaisse ne rappelle
en rien les tiges naturellement minces de la plupart des aux végétaux. Mais il peuvent
quand même s’étioler… et même le font très couramment.

Chez un cactus qui manque de lumière, la tige grandit plus rapidement que normalement
(d’ailleurs, leurs propriétaires sont souvent contents, pensant que la plante montre, par
cette croissance plus exubérante, qu’elle apprécie les conditions offertes!). La tige
produite est cependant plus mince, avec une extrémité pointue plutôt qu’arrondie,
donnant un effet conique, et elle est parfois de couleur plus pâle. Aussi, les épines sont
davantage espacées, plus courtes ou même absentes.

Cactus raquette étiolé, aux nouvelles raquettes allongées plutôt que rondes.
Dans le cas d’un cactus raquette (Opuntia), une raquette étiolée sera allongée, en forme
de langue ou même tubulaire, plutôt que d’être presque ronde.

Une dormance hivernale

L’étiolement est très courant chez les cactus qui ne reçoivent pas une période de
dormance hivernale. S’ils poussent l’hiver, du moins au-delà du 30e parallèle, les jours
seront trop courts pour permettre l’éclairage maximal que les plupart de ces cactus
nécessitent. Ainsi toute croissance produite à cette saison sera étiolée. Normalement,
donc, il faut encourager les cactus à «dormir» pendant l’hiver, soit normalement
d’octobre à mars, en:

1. Les arrosant beaucoup moins, quitte même à les laisser se ratatiner;


2. Cessant de les fertiliser;
3. Baissant la température, idéalement jusqu’à moins de 10˚C.
Et même l’été, c’est-à-dire pendant sa période normale de croissance, un cactus peut
s’étioler s’il manque de lumière. Pour la plupart des cactus désertiques cultivés dans la
maison, ça veut dire qu’il faut leur offrir une exposition plein sud.

Mais mon cactus est déjà étiolé !

Une fois étiolée, la tige ne reprendra jamais sa forme normale: le dégât sera visible pour
le reste de la vie de la plante. On voit même des cactus avec un port en huit: tige épaisse à
la base, mince au centre à cause de l’étiolement, puis épaisse au sommet, car il a reçu
plus de lumière par la suite. Si cela continue plusieurs années, il y aura toute une série de
rétrécissements et d’élargissement alors qu’un cactus en santé devrait avoir une tige très
égale sur toute sa longueur.

Que faire alors? Coupez la partie étiolée de la plante… au printemps, quand l’éclairage

sera redevenu intense. Ainsi la plante produira une ou des nouvelles tiges normales. Ou

apprenez à endurer l’effet difforme de votre cactus.

Janvier 25 - La saison des semis arrive bientôt (à partir de la mi-mars pour la plupart des

plantes) et il est donc sage de commencer à s’y préparer. Si vous prévoyez vous y lancer,
donc, sachez que, pour cultiver des semis sous un éclairage artificiel, il n’est pas

nécessaire d’acheter des ampoules très coûteuses. Les ampoules fluorescentes de type

horticole, très chères, dégagent trop de rayons rouges pour les semis et provoquent un

étiolement. Par contre, les fluorescents «Cool White», soit les tubes les moins chers,

dégagent beaucoup de rayons bleus et peu de rouges, exactement ce qu’il faut pour des

plants compacts et verdoyants! Plus tard, quand vous voudriez voir des boutons floraux

se former, ajoutez une lampe «Warm White», riche en rayons rouges, au mélange si vous

voulez. Mais pour les jeunes semis, des «Cool White» suffisent.

Janvier 26 - Mieux vaut mort que vif


Certains végétaux paraissent mieux sans feuilles que lorsqu’ils en sont couverts. C’est

notamment le cas du noisetier tortueux (Corylus avellana ‘Tortuosa’). Quelle merveille

l’hiver quand ses tiges tordues et tirebouchonnées sont mises en valeur, mais quelle

laideur l’été quand il est couvert de feuilles difformes, tordues et bosselées. Ma

suggestion? Trouvez un arbuste mort en pépinière et plantez-le chez vous. Ainsi la plante

sera jolie en tout temps… et le prix devrait être excellent!

Janvier 27 UNE BRÈVE HISTOIRE DES SERRES


Par défaut
Quel jardinier ne rêve pas de posséder sa propre serre? J’ai la mienne depuis plus de 25
ans, en fait une verrière que je remplis de plantes durant les mois froids et qui devient
notre salle à dîner l’été, quand la plupart des plantes sont en vacances à l’extérieur.
Honnêtement, je ne saurais m’en passer! Mais la serre n’a rien de nouveau: on peut même
retracer son histoire jusqu’à l’époque romaine.

Les Romains

Les premières tentatives pour cultiver des plantes sous couvert dateraient de l’époque
romaine. Tibère, empereur de 14 à 37 après J.-C., voulait manger des concombres à
l’année, chose impossible à Rome où la température peut descendre sous le point de
congélation durant l’hiver.
On a donc essayé d’installer des plants de concombres sur des chariots de façon à rentrer
les plantes dans des remises quand il faisait trop froid. Mais si le froid durait, les
concombres mouraient faute de lumière. D’où l’idée de couvrir des structures non pas
d’ardoise, mais de plaques de sélénite, une roche transparente, pour laisser entrer le soleil.

Ce fut la première serre.

La Renaissance

Dès les années 1400, les techniques de fabrication des panneaux de verre s’étant
beaucoup améliorées, on a commencé à utiliser de la vitre pour recouvrir les serres. On a
ainsi pu agrandir les structures de façon considérable.

C’était une grande période d’exploration et on rapportait des plantes de lieux exotiques:
Afrique, Moyen-Orient, Asie et, un peu plus tard, Nouveau Monde. On hébergeait ces
végétaux dans des serres plus développées appelées orangeries, car on pouvait y rentrer
jusqu’à des arbres – orangers, citronniers, dattiers, etc. – pendant l’hiver. D’ailleurs, le
mot serre vient de serrer, dans le sens de «mettre à l’abri».

C’est ainsi que les premiers jardins botaniques sont nés, d’abord en Italie pour ensuite
rayonner partout en Europe, toujours annexés à la faculté de médecine d’une université,
car la botanique à l’époque faisait partie des études dans ce domaine.

Dans le sud de l’Europe, un toit ou un mur vitré suffisait, à cause de l’effet de serre (le
soleil entre et réchauffe l’intérieur et assez de chaleur reste captive pour garder
l’orangerie au chaud, même l’hiver), mais plus au nord, il fallait les chauffer.

À Versailles, l’énorme orangerie de 150 m de longueur, construite entre 1684 et 1686,


était conçue pour contenir 1000 orangers et fruitiers cultivés dans de grandes caisses et on
chauffait au charbon. Le système de chauffage était tellement peu fonctionnel que les
plantes étaient noires de suie et à moitié mortes au printemps.

Une orangerie ne ressemble pas encore à notre image d’une serre, car elle a un toit et des
murs pleins. Seules les grandes portes par où on entrait les plantes l’automne et où on les
ressortait au printemps étaient vitrées. L’orangerie de Versailles se trouve d’ailleurs sous
le parterre du midi et ne fait même pas face au sud, mais plutôt au nord-ouest!

Les véritables serres naissent

Au XIXe siècle, les pays de l’Europe ont aboli les taxes sur le verre et l’utilisation de la
vitre a alors pris son envol. Les fenêtres des maisons sont de plus en plus nombreuses et
plus grandes et on commence à voir les premières serres de type moderne, entièrement
vitrées. Et les serres ne sont plus le seul apanage des institutions botaniques, c’est très à la
mode que d’ajouter un «jardin d’hiver» (serre) à toute maison d’importance.

Dans les serres privées connexes aux grands domaines, il devint à la mode de cultiver des
plantes exotiques: fougères, orchidées et autres. Le même domaine aurait eu aussi une ou
des serres horticoles, éloignées de la maison, pour la culture de légumes et de fruits, car il
était de mise à l’époque pour tout riche propriétaire de produire ses propres oranges,
bananes et mêmes ananas pour la table de sa demeure. Les célèbres serres de Longwood
Gardens (Pennsylvanie) commencèrent leur vie comme de simples serres horticoles. Près
de chez moi, le Domaine Cataraqui à Sillery représente bien les domaines de l’époque,
avec son jardin d’hiver fixé à la maison et ses longues serres horticoles, aujourd’hui
tristement sans vitrage, près du potager.

Le XIXe siècle fut aussi l’ère des grandes serres publiques, comme le Jardin d’hiver sur
les Champs-Élysées à Paris (1846) et le Crystal Palace à Londres (1851), qui servaient
non seulement à accueillir et à présenter des plantes exotiques, mais qui étaient aussi les
palais des congrès de leur époque. Ces deux grandes serres n’existent plus, mais
beaucoup de villes européennes et nord-américaines ont en toujours une, voire plusieurs
grandes serres publiques: Paris, Londres, Dublin, San Francisco, Saint-Pétersbourg, New
York, Toronto, Montréal, etc.

De la «Serrathérapie»

Si le poids de l’hiver vous devient insupportable et un voyage à Cuba ne figure pas dans
votre budget, évadez-vous dans une serre publique pendant une heure ou deux. La chaleur
tropicale, l’humidité intense, l’odeur mélangé de verdure, de terre humide et de fleurs et
le foisonnement de plantes de toute couleur et de tout acabit est comme un peu de baume
sur les plaies. À défaut d’avoir une serre publique dans votre ville (la plus proche pour
moi est à Montréal, à 2 heures et demi de ma résidence), allez dans une jardinerie locale:
il y en a sûrement une qui est ouverte à l’année. Personnellement, je visite ma serre
plusieurs fois par jour, dès que j’ai le moindrement la vague à l’âme. Il ne faut que
quelques minutes de serrathérapie pour faire le plein d’énergie et d’enthousiasme.

Qui sait? Peut-être qu’il y au un beau «jardin d’hiver» dans votre avenir aussi!

Janvier 28 - Le réveil des ennemis de nos plantes d'intérieur


Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais les insectes qui infestent les plantes
d’intérieur ont été plus tranquilles depuis quelque temps. En effet, quand les jours sont
courts, ils entrent en diapause, un genre de semi-dormance, et peuvent même semble être
disparus. D’autres insectes continuent de rester actifs même quand les jours sont courts,
mais à un niveau bien inférieur que l’été. Mais quand les jours rallongent, les deux
groupes se réactivent et commencent à se reproduire abondamment.
Or, même aussi tôt que la fin de janvier, les jours rallongent percepitblement et, peu à
peu, selon l’espèce, les ennemis de nos plantes se remettre à l’œuvre. À partir du début de
mars, ils seront tous bien réveillés… et affamés.
Il s’agit d’insectes comme :
L’aleurode ou mouche blanche; http://jardinierparesseux.com/2015/02/12/pieges-jaunes-
contre-mouches-blanches/
L’araignée rouge ou tétranyque à deux points;
http://jardinierparesseux.com/2015/10/24/controler-les-araignees-rouges-sur-les-plantes-
dinterieur/
La cochenille farineuse; http://jardinierparesseux.com/2015/11/16/histoire-dhorreur-30-
ans-de-cochenilles/
La cochenille à carapace ou kermès; http://jardinierparesseux.com/2015/12/09/encore-un-
laurier-infeste/
Les pucerons et les thrips, par contre, ne semblent pas ralentir l’hiver. Ils sont aussi actifs
en janvier qu’en juillet! http://jardinierparesseux.com/2015/12/29/quand-les-thrips-
attaquent/ Il faut donc garder l’œil ouvert pour ces insectes toute l’année.
Que faire?
D’abord, inspectez vos plantes dès la fin de janvier, regardant surtout à l’envers des
feuilles et à leur aisselle (là où le pétiole est fixé à la tige). Une loupe peut être nécessaire
pour voir les araignées rouges. Par la suite, une inspection aux deux semaines n’est
jamais une mauvaise idée.
Posez des pièges collants jaunes: http://jardinierparesseux.com/2015/02/12/pieges-jaunes-
contre-mouches-blanches/souvent les aleurodes et pucerons volants s’y collent même
avant que l’infestation commence véritablement.
Traitez les plantes infestées.
Les savons insecticides et huiles horticoles
http://jardinierparesseux.com/2015/12/16/jeter-de-lhuile-sur-les-plantes/sont des
traitements presque universels contre ces créatures. Il faut suivre bien sûr le mode
d’emploi indiqué. On peut aussi traiter les plantes au savon à vaisselle ou au savon noir
http://jardinierparesseux.com/2015/12/08/attention-le-savon-a-vaisselle-nest-pas-
toujours-un-insecticide-securitaire/, mais faites un test auparavant: ces savons brûlent le
feuillage de plusieurs plantes.
On peut aussi vaporiser une solution de 250 ml d’alcool à friction dans 1 litre d’eau pour
contrôler les cochenilles, les pucerons et les aleurodes. Attention : pour votre propre
protection, il faut bien aérer la pièce pendant l’application.
Bon succès à tous les détectives des plantes!

Janvier 29 - PAS D’ENGRAIS ENCORE

À la fin de janvier, vos plantes d’intérieur commencent à sortir de leur léthargie


hivernale. Si vous les regardez de près, vous verrez probablement que les bourgeons à
l’extrémité de leurs tiges commencent à gonfler et même que plusieurs commencent à
produire de nouvelles feuilles. Cela résulte de l’augmentation dans la durée du jour.
D’ailleurs, leur croissance ira en accélérant à partir de maintenant, car la durée du jour
augmentera à tous les jours jusqu’en juin.
Ces signes de croissance peuvent vous stimuler à vouloir recommencer à fertiliser vos
plantes d’intérieur. Vous avez probablement arrêté en octobre ou novembre, ne désirant
pas stimuler leur croissance pendant les jours très courts de la fin de l’année et ainsi
provoquer une étiolation (croissance en orgueil), mais là, vous avez hâte de reprendre.
Est-ce le bon moment?

Pas tout à fait! Si vous pouvez retenir votre enthousiasme juste quelques semaines
encore, vos plantes l’apprécieront. La durée et la qualité de la lumière qui leur
parviennent demeurent encore faibles et l’engrais risque alors de provoquer une
croissance trop rapide et étiolée. Mieux vaut contenir leur croissance encore un petit peu.

À la fin de février ou au début de mars, les jours dureront, au Québec et dans le Nord de
la France, selon votre latitude, environ 11 heures, soit à peu près 90 minutes de plus
qu’aujourd’hui. Et d’ailleurs, atteindront 12 heures, soit le début des jours longs, vers le
21 mars. Mais déjà, à partir d’une durée du jour d’environ 11 heures, on peut dire que le
risque de croissance étiolée est essentiellement disparue et que vous pouvez sans crainte
recommencer la fertilisation de vos plantes. Donc, visez plutôt la fin de février ou le
début de mars pour la reprise de la fertilisation: ce n’est pas si loin!

Pour connaître votre longueur du jour

Si vous voulez connaître la longueur du jour de votre ville (rappelez-vous qu’elle varie

selon la latitude), le site SolarTopo peut vous aider.

Janvier 30 -
QUAND DE BONS PESTICIDES FONT DE MAUVAISES CHOSES
Par défaut

Un pesticide biologique tuera aussi facilement les abeilles qu’un pesticide synthétique.
Les jardiniers ont tendance à croire que les produits biologiques sont toujours
sécuritaires. Après tout, n’est-ce pas que le mot «bio» sonne terre-à-terre et convivial?

Mais lorsqu’on se réfère à des pesticides, organique veut tout simplement dire que le
produit a été préparé à partir d’éléments naturels plutôt que synthétiques (lire
«chimiques»). Et mère Nature peut n’a pas son égal pour produire des poisons. Pensez à
la strychnine et le cyanure, deux poisons particulièrement virulents.

Voilà pourquoi un jardinier intéressé à maintenir un environnement sain dans sa cour ne


devrait pas pulvériser des pesticides – mêmes biologiques – sans discernement. Si le
produit est un pesticide (donc, si elle tue des parasites), il causera sans doute des
dommages à l’environnement, au moins à un certain degré. La roténone (un pesticide
biologique), par exemple, peut tuer aussi facilement les insectes bénéfiques ou inoffensifs
comme les coccinelles, les abeilles et les papillons monarques que l’Imidan (un
synthétique).

Une utilisation plus sécuritaire des pesticides

Voici quelques conseils pour traiter les insectes nuisibles tout en causant le moins de
perturbation possible à l’environnement.

4. Utilisez le produit le moins toxique possible dans les circonstances. Vous pouvez
cueillir les chenilles manuellement quand elles ne sont pas nombreuses… et vous
seriez étonné de voir avec quelle facilité une forte pulvérisation à l’eau claire peut
chasser certains insectes ravageurs de leur hôte. Les savons insecticides et les
huiles horticoles aussi sont des pesticides biologiques relativement anodins (ils ne
sont pas des poisons, mais tuent en inhibant la respiration des insectes): il suffit de
ne pas les pulvériser directement sur les insectes non-ciblés, voilà tout.

5.
6. Une couverture flottante empêche les insectes volants d’atteindre leur hôte.Utilisez des
pièges ou des barrières pour empêcher les parasites d’atteindre vos plantes en
premier lieu: une canette enfoncée autour d’un plant peut éloigner les vers gris,
couvrir une culture d’une couverture flottante permettra d’éviter que de les
ravageurs volants puissent l’atteindre, etc.
7. Lisez l’étiquette chaque fois que vous utilisez un pesticide: il peut comprendre des
précautions spéciales sur son utilisation sécuritaire que vous devriez mettre en
application.
8. Traiter seulement la plante qui a le problème, pas toutes les plantes du secteur.
9. Si possible, ne pulvérisez pas des pesticides sur les plantes en fleurs, comme ils vont
probablement être visitées par des insectes pollinisateurs bénéfiques.
10. Si vous devez absolument traiter une plante en fleurs, essayez d’appliquer le
pesticide lorsque les pollinisateurs ne sont pas présents: tôt le matin, par
exemple, ou en début de soirée.
11. Évitez les pulvérisations par journée venteuse, car le produit risque de
s’étendre à d’autres végétaux.
12. Évitez les pulvérisations lorsqu’on annonce de la pluie: non seulement le
produit risque-t-il d’être délaver de la plante à traiter et donc de ne pas être
efficace, mais son ruissellement peut nuire aux insectes du sol ou même polluer
les cours d’eau.
Et – probablement le meilleur conseil de tous – lorsque cela est possible, choisissez des
plantes qui sont naturellement résistantes aux parasites. Si elles n’attirent pas de
prédateurs, vous n’aurez pas besoin de les traiter!

Janvier 31 - Ne tuez pas les acariens rouges!


Si vous regardez de près les plantes d'extérieur – et parfois même des plantes d'intérieur –
vous verrez parfois un minuscule acarien rouge qui se déplace assez rapidement sur une
feuille ou une tige. Il est rouge et il a huit pattes, donc il doit être une araignée rouge,
n’est-ce pas? Mais non!
Aussi petit soit-il, si l’acarien est clairement visible (en présumant que vous portez vos
lunettes) et s’il est tout seul, il n’est s’agit pas de la redoutable «araignée rouge»
(Tetranychus urticae), mais plutôt d’un acarien prédateur. Il y a toutes sortes d'espèces de
ces acariens, dans plusieurs familles (Amblyseius, Balaustrium, Phytoseiulus, etc.).
Beaucoup d'entre eux sont de couleur rouge (vert, orange, et jaune sont également
possibles) et ils sont tous bénéfiques, puisque ils se nourrissent de acariens nuisibles,
notamment, mais aussi de petits insectes, comme les sciarides et les thrips. Vous ne
voulez pas de tuer ces acariens, mais plutôt les encourager.
Les «araignées rouges» sont rarement rouges
Le vrai acarien ravageur dont vous devriez vous inquiéter est l’araignée rouge, aussi
appelée, et de façon plus appropriée, tétranyque à deux points ou tétranyque tisserand
(Tetranychus urticae). Malgré son nom commun, il ne s’agit pas d’une araignée, mais
bien d’un acarien (mite). Si on appelle ce type d’acarien «araignée», c’est parce qu’il
tisse des fils comme une araignée, tout simplement. (En passant, les véritables araignées
sont toujours bénéfiques, car elles consomment les prédateurs de nos plantes).
Le tétranyque à deux points est beaucoup, beaucoup plus petit qu'un acarien prédateur
(sans loupe, tout ce que vous voyez sont des «particules de poussière» en mouvement) et
est, en fait, rarement rouge. Il ne devient rouge qu’à l'automne et même alors, seulement
à l'extérieur. La plupart du temps, il est plutôt verdâtre et porte deux taches plus foncées,
d’où le nom «tétranyque à deux points».
Le tétranque à deux points/araignée rouge ne vit jamais seul, mais toujours en colonie.
Lorsque nombreux, il tisse une toile soyeuse qui relie les tiges et les feuilles de sa plante-
hôte, toile qu'il utilise pour aller d'une partie de la plante à une autre et pour se protéger
de la pluie (et des pesticides).
Il s’attaque à littéralement des milliers d’espèces de plantes, notamment les haricots, les
fraisiers, les aubergines, les melons, les rosiers, les thuyas et les spirées dans le jardin
extérieur et les palmiers, les hibiscus, les brugmansias, les lierres anglais et les scheffleras
à l’intérieur.
Gentil versus méchant
Récapitulons: les gentils acariens (les prédateurs) sont rouges, environ la moitié de la
taille d'une tête d'épingle, solitaires et se déplacent assez rapidement. Leur présence
indique habituellement un environnement sain, alors félicitations! Vous ne voulez pas de
tuer ces acariens ni même les déranger. Ils sont vos amis.
Les acariens méchants, les soi-disant araignées rouges, sont de la taille d’une poussière,
vivent en colonie, tissent une toile et sont rarement rouges. Ils sucent la sève des plantes,
les faisant jaunir et même mourir si on les laisse proliférer. Vous ne voulez pas en avoir
sur vos plantes.
Un jet d'eau puissant suffit souvent à détruire leur toile et à réduire leur population à
presque rien. Ou ajoutez un peu de savon insecticide à la vaporisation pour les tuer
purement et simplement. Quand ils s’attaquent aux plantes d’intérieur, les rincer sous la
douche fera des merveilles.
Comme les tétranyques à deux points prolifèrent sous des conditions de chaleur et de
sècheresse, rincer le feuillage de vos plantes d’intérieur de temps en temps, garder la
température plus fraîche et augmenter l'humidité de l'air aideront à les décourager. À
l'extérieur, vous remarquerez que les tétranyques causent rarement de problème quand
l’été est frais et pluvieux, mais quand il est chaud et – surtout – sec, ils prolifèrent. Par
une période de sècheresse, rincer occasionnellement le feuillage de vos plantes est
probablement le seul traitement que vous aurez à faire.
Insecte prédateur ou insecte bénéfique? Pour être un bon jardinier, il faut apprendre à
faire la distinction!

Février
Février 1 - Semis à faire à l’intérieur au début de février
C’est encore très tôt pour faire des semis. Les jours sont courts et le soleil, encore assez
faible, ce qui ne stimulera pas une croissance très robuste. Mieux vaut faire les semis très
hâtifs sous une lampe fluorescente http://jardinierparesseux.com/2015/01/31/les-
fluorescentes-leclairage-supplementaire-ideal-pour-les-plantes/ ou une lampe horticole
DEL.
Rappelez-vous que le but de faire des semis pour le jardin extérieur n’est pas de produire
de grands plants dégingandés déjà en fleurs, car un plant aussi développé s’acclimatera
mal aux conditions d’extérieur, mais plutôt d’avoir des jeunes plants sains et robustes,
pleins d’énergie, qui prendront rapidement leur élan une fois qu’on les repique en pleine
terre. Partir les semis trop tôt mène généralement au désastre: il faut les semer au bon
moment. Même les semis faits un peu en retard donnera de meilleurs résultats que les
semis faits trop tôt!
À semer au début de février
Si vous suivez ce blogue, sachez je vous donnerai aux deux semaines les dates
appropriées pour les semis à faire à cette période. La liste actuelle est très courte, mais
vous verrez qu’elle s’agrandira à mesure que la saison avance.
Bégonia tubéreux (Begonia x tuberhybrida) (attention : éclairage de moins de 15
heures)
Campanule carillon, tasse et soucoupe (Campanula medium)
Daturas doubles (Datura metel) (mais semez Datura stramonium en pleine terre en
mai)
Fougères
Julienne des dames (Hesperis matronalis)Laurentia (Laurentia axillaris ou plus
correctement Isotoma axillaris)
Lavande (Lavandula)
Linaire à feuilles d’origan (Chaenorrhinum organifolium, syn. C. glaerosum)
Vivaces exigeant un traitement au froid pour germer (Aconitum, Agastache, Anemone,
Astrantia, Dictamnus, Gentiana, Helleborus, Helianthus, Hibiscus, Kniphofia, Lilium,
Maianthemum, Eryngium, Paeonia, Primula, Scabiosa, Thalictrum, Trollius, etc.)
http://jardinierparesseux.com/2016/01/08/ces-semences-qui-quil-faut-traiter-au-froid/

Si vous cherchez un livre sur les sujet des semis, consultez Les idées du jardinier
paresseux: Semis. C'est de loin le livre le plus complet sur les semis jamais publié
pour les jardiniers québécois et le seul qui tient compte des zones de rusticité. Et
n'oubliez pas qu'en achetant mes livres, vous aidez à soutenir le blogue que vous lisez
présentement.
http://jardinierparesseux.com/livres/les-idees-du-jardinier-paresseux-semis/

Février 2 - En rempotant, on grossit le pot… mais pas trop


En général, quand on rempote une plante, on en profite pour grossir le pot. Normalement

il faut choisir un pot de seulement 2 à 5 cm plus gros que le pot précédent. Rempoter une

plante dans un pot beaucoup plus gros (d’un diamètre 7 cm ou plus que le pot précédent)

peut mener à de la pourriture. C’est que les racines n’arrivent pas à remplir tout l’espace

soudainement disponible, or ce terreau deviendra chargé d’eau qui n’assèche pas, causant

une zone constamment humide d’où l’eau ne se draine jamais: un milieu très propice pour

les microbes nuisibles.


Parfois, d’ailleurs, il n’est pas toujours nécessaire de agrandir le pot lors du rempotage.
Un pot plus gros stimule la plante à grossir davantage, mais si vous ne voulez pas que la
plante grossisse, rempotez-la, oui, afin de pouvoir changer le terreau, qui commence sans
doute à être moins efficace (plus compact et contaminé de sels minéraux excessifs) après
un an ou deux, mais dans un pot propre de la même grosseur que le pot précédent.

Février 3 - Les araignées sont nos amies…


Je le sais: la majorité des gens détestent les araignées et plusieurs paniquent à leur vue. Je
ne vous oblige pas de les embrasser, mais j’aimerais juste que vous les compreniez.
Il faut savoir que les araignées sont les amies du jardinier. Elles mangent une vaste
gamme d’insectes et d’autres arthropodes, dont plusieurs qui sont nuisibles à nos cultures.
D’accord, à l’occasion elles croquent un insecte bénéfique, mais beaucoup, beaucoup
plus d’insectes nuisibles finissent dans leur assiette que d’insectes utiles. Le jardinier sage
les laisse vivre, tout simplement.
Et c’est aussi le cas des araignées qui vivent dans nos maisons. Non, vous n’avez pas
besoin d’avoir honte: il y a des araignées dans toutes les maisons et ça n’a rien à voir
avec le manque de propreté. Elles sont là parce que des insectes et autres bestioles
pénètrent nos maisons ou y vivent et elles aident à réduire leur nombre.
Notre araignée à tous
Saviez-vous qu’il y a même des araignées spécifiques aux maisons et qu’on ne retrouve
presque jamais ailleurs? La ténégaire domestique (Tegenaria domestica), par exemple,
est trouvée dans les maisons partout sur la planète Terre, tout probablement chez vous.
Cette araignée inoffensive est de loin l’araignée la plus souvent vue dans nos maisons.
Quand vous voyez une araignée…
Que faire quand vous voyez une araignée? Rien. Laissez-la vivre. Surtout quand elle est
dans le jardin extérieur. Dans la maison, si elle est dans un emplacement qui vous
dérange, je suggère de la déplacer sur vos plantes d’intérieur. Si elle s’y établit, elle
risque d’être là pour attraper un insecte indésirable qui pénètre dans vos plantes, tuant
peut-être une infestation future dans l’œuf.
Pour ramasser une araignée sans la blesser, on peut utiliser le traditionnel essuie-tout,
mais pour ceux qui craignent d’être aussi proche d’une araignée, il existe des outils à long
manche spécialement conçus pour attraper les araignées (et autres bestioles) sans devoir
les approcher. Par la suite, vous les libérez où vous voulez.
Superstitions
Il existe toutes sortes de superstitions autour des araignées (rappelez-vous «araignée du
matin, travail ou gain, araignée du soir, espoir»), mais la plupart prétendent que voir une
araignée porte bonne chance. D’ailleurs, tuer une araignée porterait malchance. Donc, les
superstitieux ont peu de choix que d’aimer les araignées.
Toxicité
Oui, la plupart des araignées ont un venin toxique mais il est généralement conçu pour de
minuscules insectes, pas de gros mammifères, donc inoffensif pour les humains.
D’ailleurs, la plupart des araignées sont incapables de mordre un humain: leurs parties
buccales n’arrivent pas à percer notre peau. Les lecteurs du Québec, notamment, ont peu
à craindre: il n’y a pas d’araignées toxiques pour les humains chez eux. En France et
Belgique, oui, mais elles sont peu nombreuses et les cas d’empoisonnement dus à une
morsure d’araignée sont rarissimes. Aucune araignée d’ailleurs n’attaque volontiers un
humain – nous ne sommes pas leurs proies, après tout – elles ne «piquent» (en fait, les
araignées ne piquent pas, elles mordent) que si elles se sentent menacées. Laissez-les
tranquilles et elles vous laisseront tranquilles, voilà tout.
Encore, vous n’avez pas à embrasser les araignées, mais j’espère que ce texte vous aurez
montré à les respecter.

Février 4 - Insecticide à base d’ail


Voici un insecticide-maison facile à fabriquer et relativement efficace. Ajoutez une

gousse d’ail et deux tasses d’eau à un mélangeur et faites-le fonctionner à haute vitesse

jusqu’à ce que l’ail soi réduit en purée. Versez le liquide dans un plat recouvert et laissez-

le reposer une journée, Maintenant passez-le à travers un coton à fromage ou un tamis

pour élever la pulpe. Mélanger la solution dans 4 litres d’eau, ajoutez-y une ou deux

gouttes de savon insecticide pour en améliorer l’adhésion. Maintenant vaporiser sur des

plantes infestées de pucerons, d’aleurodes ou d’autres insectes. L’insecticide n’a aucun

effet résiduel ou préventif: il doit toucher l’insecte pour être efficace. Et paraît que c’est

efficace aussi contre les vampires!

Février 5 - Un vaporisateur recyclé


D’accord, l’idée n’est pas nouvelle, mais… on peut facilement récupérer une bouteille

vaporisateur de Windex ou d’un autre produit nettoyant pour vaporisez des produits

horticoles (savons insecticides, fongicides, herbicides naturels, etc.). Rincez bien la

bouteille, remplissez-la avec de l’eau claire, pesez sur la gâchette pour faire quelques

pulvérisations afin de nettoyer aussi l’intérieur de la pompe, puis rincez de nouveau.

Maintenant versez-y le produit correctement dilué et… voilà! Par contre, idéalement vous

aurez un vaporisateur pour chaque produit. Et surtout, n’utilisez jamais une bouteille

ayant servi pour appliquer un herbicide avec quelque autre produit que ce soit. Pour

évitez les erreurs, écrivez le nom du produit sur la bouteille avec un crayon indélébile.
Février 6 - Garder les faux amis sous contrôle
Pour le jardinier paresseux, un faux ami est une plante ornementale qui peut finir par

devenir une mauvaise herbe des plus déplaisantes. On peut les planter et les utiliser, bien

sûr. Et d’ailleurs, elles sont presque toutes de culture facile, mais il ne faut pas les laisser

échapper à notre contrôle, sinon elles ne sont plus que des mauvaises herbes comme tant

d’autres. Le problème pour le jardinier est que la plupart de ces espèces ont des rhizomes

vagabonds, des tiges souterraines qui produisent des rejets à une certaine distance de la

plante-mère. Ainsi, la plante s’élargit de plus en plus avec le temps pour finir, dans bien

des cas, à étouffer ses voisines et pousser en exclusivité.

Comme ces plantes poussent à partir de rhizomes souterrains, on peut quand même les

contrôler en les plantant dans une barrière installée dans le sol… dès l’achat. (Il est plus

difficile de les remettre à leur place une fois qu’elles dominent déjà la plante-bande!) La

barrière la plus commode est un seau de plastique ou un grand pot en plastique. Enlevez

le fond (il faut quand même assurer un excellent drainage!) et enfoncez la barrière dans le

sol en laissant dépasser environ 5 cm (pour retenir tout rhizome qui décidera de sortir du

sol). Plantez les faux amis à l’intérieur de la barrière et elles ne pourront pas s’en sortir

facilement. Et non seulement la barrière ne les étouffera pas (ces plantes sont des

mauvaises herbes dans la nature: pensez-vous que quoi que ce soit va les étouffer?), mais

elles seront encore plus jolies serrées dans leur barrière que lorsqu’elles poussent en

liberté.

Il faut toutefois que la barrière soit assez profonde pour contrôler les rhizomes. Règle

générale, plus la plante est haute, plus loin les rhizomes plongent dans le sol. Ainsi, un

pot de 20 cm de hauteur pourra facilement contrôler une vivace basse, comme le muguet

ou l'aspérule odorante, un seau de 30 à 35 cm de hauteur sera nécessaire pour une vivace


de taille moyenne, comme la monarde ou le coqueret. Quant aux envahisseurs de grande

taille, comme la renouée du Japon, qui peut dépasser facilement 2 m de hauteur), il

faudrait une barrière d'au moins 1,5 m de profondeur, comme un tuyau d'égout placé

debout… ce qui serait difficile à installer. Mieux vaut éviter de plant les faux amis de

grande taille!

Attention aux stolons!

Notez que cette méthode ne fonctionnera pas pour les plantes qui deviennent

envahissantes à cause de stolons (tiges rampant sur le sol), car les stolons dépassent assez

facilement les barrières qu’on leur pose. Dans ce groupe, il y a des plantes comme la

menthe (Mentha spp.), la petite pervenche (Vinca minor), le fraisier (Fragaria spp.) et la

bugle rampante (Ajuga reptans). Il faut trouver d’autres moyens pour limiter leurs élans.

Et plusieurs plantes se rendent envahissantes par leurs semences qui germent partout.

Bien sûr, une barrière enfoncée dans le sol ne fera rien pour les arrêter. Dans ce groupe

on trouve plusieurs chardons ornementaux (Onopordum, Cirsium, etc.), l’onagre

bisannuel (Oeonothera biennis), la plupart des mauves (Malva spp.), l’agastache fenouil

(Agastache foeniculum), l’épinette-vinette (Berberis thunbergii), le nerprun cathartique

(Rhamnus cathartica) et l’impatiente des Himalayas (Impatiens glandulifera).

Liste des faux-amis

Les plantes suivantes sont toutes très envahissantes à cause d’un système de rhizomes

souterrains très agressifs. Faites attention où vous les planterez!

Achillea millefolium (achillée millefeuille) zone 3


Achillea ptarmica (achillée sternuatoire) zone 3
Aegopodium podagraria (herbe aux goutteux) zone 3
Ajuga reptans (bugle rampante) zone 4
Anemone canadensis (anémone du Canada) zone 2
Anemone hupehensis, A. x hybrida (anémone d’automne) zone 4
Arrhenatherum elatius bulbosum ‘Variegatus’ (arrhénanthère bulbeuse) zone 4
Artemisia ludoviciana (armoise de Louisane) zone 2
Artemisia stelleriana (armoise de Steller) zone 2
Asarum spp. (asaret, gingembre sauvage) zones 3-6
Bromus inermus ‘Skinner’s Gold’ (b rome inerme doré) zone 3
Campanula glomerata (campanule ponctuée) zone 2
Campanula punctata (Campanule ponctuée) zone 3
Campanula rapunculoides (Campanula fausse raiponce) zone 3
Cerastium tomentosum (céraiste tomenteux) zone 2
Chrysanthemum rubellum ‘Clara Curtis’ (chrysanthème 'Clara Curtis')
Convallaria majalis (muguet) zone 1
Dactylis glomerata ‘Variegata’ (dactyle pelotonné) zone 5
Dicentra formosa (coeur saignant du Pacifique) zone 3
Duchesnea fragaroides (fraisier des Indes) zone 5
Euphorbia amygdaloides (euphorbe amygdaloïde) zone 6
Euphorbia griffithii (euphorbe de Griffith) zone 5
Fallopia japonica (renouée japonaise, «bambou») zone 3
Filipendula spp. (reine des prés) zone 3
Fragaria spp. (fraisier) zone 3
Galium odoratum (aspérule odorante) zone 3
Gaultheria procumbens (thé du Canada) zone 2
Glyceria maxima ‘Variegata’ (glycérie panachée) zone 5
Helianthus (tournesol vivace, plusieurs espèces) zone 3
Helianthus tuberosus (topinambour, artichaut de Jérusalem) zone 4
Hemerocallis fulva (hémérocalle fauve) zone 3
Houttuynia cordata ‘Chameleon’ (plante caméléon) zone 4
Kalimeris spp. (kalimeris, aster de Mongolie) zone 3
Lamium galeobdolon (ortie jaune) zone 3
Lamium maculatum (lamier maculé)
Leymus arenaria ‘Glauca’ (élyme des sables) zone 4
Lysimachia clethroides (lysimaque de Chine) zone 3
Lysimachia punctata (lysimaque ponctuée) zone 4
Macleaya spp. (macleaya) zone 3
Matteuccia struthiopteris (fougère plume d’autruche) zone 3
Mentha spp. (menthe) zones 2 à 5
Miscanthus floridulus (miscanthus géant) zone 4
Miscanthus sacchariflorus (miscanthus commun) zone 5
Monarda spp. (monarde) zone 3
Onoclea sensibilis (fougère sensible) zone 3
Pachysandra terminalis (pachysandre du Japon) zone 4
Persicaria affinis, anc. Polygonum affine (renouée du Népal) zone 3
Persicaria amplexicaulis, anc. Polygonum amplexicaule (persicaire amplexicaule) zone 4
Persicaria bistorta, anc. Polygonum bistorta (renouée bistorte) zone 3
Petasites japonicus (pétasite du Japon) zone 3
Phalaris arundinacea ‘Picta’ (ruban de bergère) zone 4
Phragmites australis (roseau commun, phragmite) zone 3
Phyllostachys, Pleoblastus, Sasa, etc. (bambous rustiques) zones 5-10
Physalis alkekengi franchetii (coqueret, amour en cage, lanterne chinoise) zone 3
Physostegia virginiana (physostégie de Virginie) zone 3
Polygonatum spp. (sceau de Solomon) zone 3
Populus alba (peuplier argenté) zone 3
Populus tremuloides (peuplier faux-tremble) zone 2
Pueraria lobata (kudzu) zone 6
Ranunculus repens (bouton d’or) zone 4
Rudbeckia laciniata (rudbeckie laciniée) zone 3
Solidago canadensis (verge d’or du Canada) zone 2
Spartina pectinata ‘Aureomarginata’ (spartine pectinée dorée) zone 4
Stachys byzantina (épiaire laineux, oreilles d’agneau) zone 3
Symphtyum spp. (consoude) zone 2 ou 3
Tanacetum vulgare (tanaisie) zone 3
Tiarella spp. (tiarelle) zone 3
Trifolium repens (trèfle blanc) zone 3
Vinca minor (petite pervenche) zone 4
Viola rivinia ‘Purpurea’, syn. V. labradorica (violette du Labrador) zone 4
Waldsteinia spp. (faux fraisier) zone 3

Février 7 - Peut-on multiplier les plantes protégées par un brevet?


De plus en plus, on voit sur le marché des végétaux protégés par un brevet. Souvent

ce sont des plantes fort attrayantes et quel jardinier ne serait pas intéressé d’essayer de

les multiplier pour en avoir d’autres?! Mais l’étiquette indique «multiplication non

autorisée interdite», «propagataion interdite» ou une phrase similaire). Est-ce que cela

s’applique aux jardiniers amateurs?

Bien qu’on entende le contraire, un avis légal de la Garden Writers Association

prétend que la multiplication asexuelle d’une plante brevetée est effectivement

illégale sans la permission du propriétaire du brevet, habituellement une

pépinière.

Par contre, vous ne serez jamais trainé en cour pour un tel délit… tant que vous ne

vendez pas la plante produite. Autrement dit, ce qui inquiète le producteur est

qu’une compagnie non autorisée commence à vendre sa plante protégée. Qu’un


jardinier en fasse 10 boutures pour embellir sa boîte à fleurs ne le dérange pas

outre mesure.

Même, j’ai posé la question à un responsable de la compagnie Proven Winners,

qui possède de nombreux brevets sur des plantes, et il m’a dit qu’ils savent

pertinemment que les jardiniers amateurs reproduisent leurs plantes sans

permission et la politique de la compagnie est de ne pas réagir. Par contre, Proven

Winners poursuivra en justice tout revendeur de végétaux pris à le faire.

Donc, multiplier asexuellement, pour ses fins personnelles, une plante protégée

par un brevet est en fait théoriquement illégal… mais il n’y a aucune répercussion

à craindre. À vous de juger si c’est acceptable.

Février 8 Février 8 - 2016: L’année du delphinium

Chaque année le National Garden Bureau déclare une «année de» que met en vedette
quatre plantes: un légume, une annuelle, une vivace, et, en 2016 pour la première fois un
bulbe. Regardons aujourd’hui la vivace de l’année, le delphinium. Voici les articles sur le
légume de l’année, la carotte, et sur l’annuelle de l’année, le bégonia. Je traiterai du
dernier lauréat dans un blogue subséquent.

Portait de famille

Le genre Delphinium comprend environ 300 espèces de vivaces, de bisannuelles et


d’annuelles, presque toutes de l’hémisphère nord, et appartient à la famille des
Renonculacées (famille du bouton d’or). Le genre est très proche des aconits (Aconitum
spp.) et partagent avec eux des feuilles palmées fortement découpées. À la différence des
aconits, cependant, les delphiniums portent un éperon rempli de nectar derrière la fleur,
ce qui lui a mérité le nom commun pied-d’alouette, car la patte de l’alouette porte un
éperon semblable. Les Grecs voyaient, dans la forme du bouton floral oblong muni d’un
long éperon une similitude avec le dauphin, Delphis, d’où le nom Delphinium. On
l’appelle aussi dauphinelle (petit dauphin) en français pour la même raison. Les papillons
et les abeilles aiment bien siroter le nectar contenu dans l’éperon.
Bien que divers delphiniums étaient connus depuis l’Antiquité, ce n’est que vers la fin du

19e siècle que le delphinium a commencé sa «carrière» de plante ornementale.

L’hybrideur français Victor Lemoine croisa alors l’espèce européenne D. elatum avec

d’autres espèces comme D. formosum, D. bruninianum et D. cheilanthum pour créer ce

qu’on appelle maintenant le grand delphinium (D. x elatum ou parfois D. x cultorum). La

plante fut développée à l’origine comme fleur coupée en vue d’une culture en serre et

cela paraît: les tiges florales résistent mal aux conditions de plein air et cassent si on ne

leur offre pas un tuteur. Malgré ce défaut, le grand delphinium est rapidement devenu un

élément classique de la plate-bande à l’anglaise et c’est encore dans les plates-bandes

mixtes à l’anglaise qu’on l’utilise habituellement de nos jours.

La couleur habituelle de fleurs de delphinium sauvage est bleue ou violette, plus rarement
blanche, bien qu’il existe quelques espèces aux fleurs rouges et même jaunes. C’est en
croisant une espèce à fleurs rouges, D. cardinale, avec les grands delphiniums classiques
que la gamme des roses qu’on connaît aujourd’hui a été ajoutée aux possibilités.

Les fleurs des hybrides peuvent être simples, semi-doubles ou doubles, souvent avec un
œil contrastant blanc ou noir. Si vous parcourez des catalogues de langue anglaise, il est
utile de savoir que les anglophone appelle cet œil un «bee» (abeille).

Variétés

Grand delphinium

Le marché moderne est encore dominé par le grand delphinium (D. x elatum) et c’est vrai
que c’est une plante spectaculaire, formant une masse de feuilles à la base d’où sortent de
hauts épis sans ramification densément couverts de fleurs. Ils peuvent atteindre jusqu’à 2
m de hauteur, bien que 120 à 180 cm soit plus typique.

La lignée la plus populaire demeure les ‘Pacific Giants’, dont certains cultivars sont
nommés pour des personnages de la légende de Camelot, comme ‘Black Knight’ (violet
très foncé, œil noir), ‘Guinevere’ (rose lavande, œil blanc) et ‘King Arthur’ (violet foncé,
œil blanc) et, d’autres pour des oiseaux, comme ‘Blue Bird’ (bleu moyen, œil blanc) et
‘Blue Jay’ (bleu moyen, œil foncé).
Aujourd’hui ils ont toutefois de la compétition: la série ‘New Millenium’ (appelée aussi
‘New Zealand Hybrids’), developpée par l’hybrideur néo-zélandais Terry Dowdeswell,
est plus récente, mais connaît de plus en plus de succès. Ces plantes ont des fleurs plus
denses et plus grosses, une tige nettement plus solide, une meilleure résistance aux
maladies et une plus longue vie. On peut les obtenir en mélange, comme ‘New Millenium
Stars’ (toutes les couleurs, simples et doubles, 90 à 180 cm) ou ‘New Millenium Pagan
Purples’ (teintes de violet, fleurs doubles, 1,2 à 1,8 m), ou encore des cultivars
individuels, comme ‘Blue Lace’ (bleu ciel marqué de lavande, fleur double, 1,5 à 1,8 m)
ou ‘Sunny Skies’ (bleu, œil blanc, fleur simple, 1,2 à 1,8 m).

Delphinium x elatum 'Magic Fountains' en mélange


Et il existe aussi des grands delphiniums nains, notamment la série ‘Magic Fountains’ qui
offre un assez bon choix de couleurs sur des plantes de seulement 75 et 90 cm de hauteur
qui n’ont pas besoin de tuteur.

Le grand delphinium est souvent de courte vie, notamment sous les climats aux étés
chauds. D’ailleurs, on le cultive souvent comme annuelle sous les climats très doux! Mais
il peut facilement vivre 5 ou 6 ans et ou même plus dans les régions aux étés frais,
comme dans l’Est du Québec, les Maritimes et la Scandinavie.

Sa floraison a lieu au début de l’été et dure 3 ou 4 semaines. On peut même stimuler une
deuxième floraison si on rabat la plante sévèrement après la première floraison, mais
cette deuxième floraison n’est pas fiable et est nettement moins spectaculaire (l'épi
est plus court) que la première. D’ailleurs, un tel traitement tend à réduire encore
davantage la durée de vie de la plante.

La rusticité du grand delphinium est excellente: zone 2 ou 3, selon le cultivar.

Delphinium de Chine

Cette espèce (D. grandiflorum, autrefois D. chinensis) est souvent offerte. Il ne produit
pas d’épis hauts densément couverts de fleurs, mais plutôt de nombreuses tiges plus
courtes et nettement ramifiées aux fleurs plus éparpillées. Ses feuilles sont très
découpées, comme des feuilles de carotte. Un grand avantage est qu'il fleurit presque tout
l’été, de la fin de juin jusqu’à septembre. Par contre, cette espèce est de courte vie: c’est
essentiellement une bisannuelle. Habituellement donc elle meurt à la fin de sa seule année
de floraison.

Aucun tuteur n’est nécessaire pour cette espèce, qui atteint entre 30 cm (variétés naines)
et 60 cm (variétés standard). Les fleurs sont habituellement différentes teintes de bleu
intense, mais il existe depuis peu quelques cultivars à fleurs blanches et rose pâle.
Il ne faut pas supprimer les fleurs fanées du delphinium de Chine, car alors il ne pourrait
pas se ressemer et ainsi continuer d’égayer vos plates-bandes pendant les années à venir.

Zone 3.

Les delphiniums annuels

Cultivars de Consolida

ajacis.
Oui, il existe des delphiniums annuels (Delphinium), mais peu sont cultivés. On trouve
toutefois un genre apparenté, Consolida *, qui s’appelle également pied-d’alouette et
dauphinelle, notamment les espèces C. ajacis et C. regalis, assez fréquemment dans les
catalogues de semences. Habituellement on sème ces faux delphiniums à l’extérieur à
l’automne en vue d’une floraison l’été suivant.

*Il est fort possible que ce genre soit intégré dans le genre Delphinium un jour.

Attention!

Le delphinium est joli, mais aussi toxique en toutes ses parties: il ne faut jamais en
consommer!

Culture de base

Plantez les delphiniums au soleil ou à la mi-ombre dans un sol riche en matière


organique, bien drainé et plutôt humide, de légèrement acide à légèrement alcalin. Un
apport annuel de compost est utile ou encore, utilisez un engrais biologique à dégagement
lent. Évitez les engrais riches en azote (le premier chiffre), car ils stimulent une
croissance exagérée des épis floraux qui sont alors plus à risque de casser. Aucune
protection hivernale n'est normalement nécessaire pour cette plante très rustique.

Évidemment, il faut parler de tuteur, car le grand delphinium n’est réellement pas très
résistant au vent. On peut les planter à travers des arbustes de taille moyenne qui aideront
à les tenir debout (ça fonctionne très bien chez moi) ou encore, utilisez des supports à
pivoine extra-hauts (environ 90 cm): on les place en début de saison pour que les tiges
passent au travers le support et se trouvent ensuite solidement appuyées. On peut aussi
utiliser des tiges de bambou comme tuteur. Ou encore, plantez une variété réputée pour sa
résistance au vent.

Multiplication
Contrairement à la plupart des vivaces, le delphinium n’est presque jamais produit par
bouturage ou division (bien que cela soit possible), mais plutôt par semences. C’est pour
cela que même les cultivars reconnus comme ‘Black Knight’ ou ‘Sunny Skies’ montrent
toujours une certaine variabilité dans la teinte de fleur, la hauteur, la couleur du feuillage,
etc. Comme les pépiniéristes eux-mêmes produisent leurs delphiniums par semence,
pourquoi pas vous? C’est relativement facile et bien sûr vous obtiendrez beaucoup de
plants contre très peu d’investissement.

Semez-les graines vers le début ou milieu de mars dans un pot de terreau humide,
recouvrant à peine les graines de terreau. Scellez-le dans un sac de plastique et placez-
le au frigo pendant 14 jours. Après, les graines germent assez bien quand on expose les
pots à un peu de chaleur et un peu de lumière. Quand de vraies feuilles apparaissent,
enlevez le sac et, éventuellement, acclimatez les semis aux conditions d’extérieur avant
de les repiquer en pleine terre. Ils fleuriront l’année suivante. Les producteurs en serre
réussissent à cultiver obtenir des fleurs la première année, mais c'est peu probable sous
les conditions de culture des jardiniers amateurs.

On peut aussi semer les graines en pleine terre en juillet, repiquant les plants à leur
position finale en octobre pour une belle floraison la saison suivante. Ou encore, les
semer à l’automne, dans lequel cas elles germeront au printemps, donnant leurs premières
fleurs seulement au printemps suivant, donc dans la 3e année.

Voici quelques fournisseurs de semences de delphinium:

Dowdeswell’s Delphiniums: www.delphinium.co.nz (semences coûteuses, mais de


grande qualité).Chiltern Seeds: www.chilternseeds.co.uk.Semences
Stokes: www.stokeseeds.com

Maladies et insectes

Le delphinium a plus que son lot de maladies potentielles, notamment le blanc, le mildiou
et les taches foliaires. On peut éviter le blanc en assurant un arrosage ponctuel en période
de sècheresse. Pour prévenir le mildiou et les taches foliaires, choisissez d’abord une
variété reconnue pour sa résistance aux maladies et plantez-la dans un emplacement bien
aéré.

Côté bestioles, c’est la limace qui est la bête noire des delphiniums: elle semble trouver
son feuillage printanier particulièrement délicieux. Un peu de récolte manuelle peut donc
être utile en début de saison. Ou encore, essayez des appâts à base de phosphate ferrique.
Et voilà: une belle plante à découvrir, peut-être un peu capricieuse dans les régions aux

étés chauds, mais quand même apprivoisable. Pourquoi pas en cultiver lors de cette

«Année du delphinium»?

Février 9
Un jardin à visiter l’hiver

Presque tous les jardins publics sont conçus surtout pour une visite entre le printemps et
l’automne, pas l’hiver. D’accord, les jardins possédant de grandes serres publiques sont
ouverts l’hiver, mais alors la saison hivernale est nettement secondaire à l’été. Mais je
connais au moins un jardin qui fait exception à la règle: Massee Lane Gardens, dans l’état
américain de Géorgie. C’est réellement un jardin à visiter l’hiverCamellia x williamsii
‘Miss Tinytot Princess’

J’ai pu visiter ce jardin il y a quelques jours, donc sous le froid de février. D’ailleurs, il y
faisait exceptionnellement froid la journée de ma visite, juste au-dessus du point de
congélation, mais malgré cela, le Jardin était abondamment fleuri. Pourquoi? Parce qu’il
se spécialise dans les camélias (Camellia spp.) et ces arbustes d’origine asiatique
fleurissent pendant l’hiver (du moins c’est le cas de la plupart des espèces, dont le
populaire C. japonica et ses hybrides), habituellement en février dans cette partie de
Géorgie, bien que, lors de ma visite au début de février, plusieurs variétés avaient terminé
leur floraison très tôt, l’hiver extra doux ayant stimulé une floraison plus hâtive que la
normale.

American Camellia Association


Des sentiers en brique traversent le sous-bois de camélias.
Massee Lane Gardens offre l’une de plus vaste collections de camélias au monde : plus
de 1000 variétés sur environ 4 hectares de jardin développé. C’est d’ailleurs le siège
social de l’American Camellia Association. Le gros de la collection pousse dans un sous-
bois dominé par des pins qui aident à protéger les plantes contre les gels très sévères
(certains camélias peuvent pousser jusqu’en zone 7, mais il y a des risques de dommages
quand la température est inférieure à -10˚C). Les aiguilles de pin qui jonchent le sol crée
un tapis épais qui aide aussi modérer la température.

Camellia reticulata ‘Lasca Beauty’


Quand vous visitez le jardin, vous verrez des camélias de toutes sortes: de petits arbustes
de moins de 1 m jusqu’aux arbres de 10 m et plus et aux fleurs de seulement 3 cm de
diamètre jusqu’aux géantes mesurant autant que 12 cm. Elles peuvent être simples (avec
alors une masse d’étamines jaunes au centre), semi-doubles ou doubles. La plupart sont
de couleur rose , rouge ou blanche et plusieurs sont panachées.

La serre des camélias.


Il y a aussi une grande serre dans laquelle on cultive les espèces moins tolérantes du
froid, dont les hybrides de C. reticulata, soit les camélias qui ont les plus grosses fleurs.
La serre abrite aussi plusieurs espèces rares et plutôt tropicales, dont C.
niditissima aux petites fleurs jaunes, une couleur très rare dans le genre Camellia.

Il y avait aussi dans le jardin plusieurs théiers, car le théier est un camélia (C. sinensis).
On fabrique du thé à partir des feuilles de cette espèce. Aucun théier n’était en fleurs lors
de ma visite, malheureusement.

Magnolia en fleurs.
Massee Lane Gardens offre plus que des camélias. Lors de ma visite, il y avait
notamment de grands magnolias en fleurs (malgré que les fleurs peinaient à ouvrir par
une journée si frisquette) et une grande plantation de pacaniers, totalement dormants à
cette saison. Il y a aussi un jardin japonais, très beau en hiver, et, pour les visiteurs
estivaux, un jardin d’hémérocalles et une roseraie, car les camélias ne seront pas en fleurs
lors de leur visite, malheureusement.

Autre attrait – et d’ailleurs unique pour un jardin – deux galeries connexes à l’édifice
principal qui contiennent une vaste collection de sculptures en porcelaine de l’Américain
Edward Marshall Boehm, célèbre pour ses sculptures très réalistes d’oiseaux.

Il y avait même une pépinière de vente de plantes de camélia… que j’ai choisi de ne pas
visiter, car je ne pouvais pas ramener des camélias au Canada sans un certificat
phytosanitaire et un permis d’importation. Mieux vaut parfois ne pas se laisser tenter!

Pour visiter le Jardin


Camellia nitidissima, un des rares camélias à fleurs jaunes.
Si vous voulez y admirer des camélias au Massee Lane Garden, sachez qu’il y a quelques
variétés fleurissent à l’automne et d’autres qui s’épanouissent aussi tardivement que
mars, mais la floraison principale – et aussi le Festival des Camélias – a normalement lieu
en février.

Le Jardin se trouve à Fort Valley, Géorgie, environ 1 heure 45 minutes au sud d’Atlanta.
Il est ouvert à l’année de 10h à 16h (13h à 16h le dimanche) et une visite ne coûte que le
modique somme de 5$ (4$ pour les 55 ans et plus; gratuit pour les moins de 12 ans).
Donc, si vous êtes dans le coin…

Informations

Massee Lane Gardens100 Massee Ln.Fort Valley, GA 310301-877-422-6355

Site Web: www.americancamellias.com/massee-lane-gardens

Autres photos:

Février 10 - Un tapis qui arrose

Pour réduire les besoins en arrosage de vos plantes d’intérieur, vous pouvez les cultivez
sur un tapis capillaire. On peut trouver des étoffes conçues spécifiquement à cette fin
dans les plus grandes jardineries ainsi que dans les magasins spécialisés en hydroponie.
Sinon, une longueur de vieux tapis en acrylique ou polyester peut convenir.

L’idée est de découper le tapis capillaire pour épouser le fond de la soucoupe ou du


plateau. Quand vous arrosez, mouillez aussi le tapis. Ainsi, quand le terreau s’asséchera,
l’eau montera par capillarité de la réserve contenue dans le tapis capillaire et le gardera
humide plus longtemps. Pourtant, il n’y a jamais trop d’eau, car le même tapis absorbera
le surplus.

Vous pouvez même augmenter la capacité de votre tapis capillaire en utilisant 2 ou 3


épaisseurs d’étoffe, ainsi permettant d'espacer les arrosages encore davantage.

Le tapis peut descendre dans un réservoir, assurant l'arrosage pendant une longue période.
Ou encore, placez un morceau de treillis en plastique (egg crating) sur des supports et
installez le tapis dessus de façon à ce que ses extrémités descendent dans le fond du
plateau. Remplissez alors le plateau – qui devient alors un réservoir – avec de l’eau et
ainsi l’humidité montera jusqu’aux plantes via le tapis, vous assurant jusqu’à 3 ou même
4 semaines d’autonomie dans l’arrosage, selon les conditions.

Évidemment, vous pouvez aussi éviter la complication de composer votre propre unité
tapis capillaire/plateau en achetant un nécessaire qui comprend déjà tout ce qu'il faut. On
en trouve facilement dans les magasins d'hydroponie et sur l'Internet.

Menus détails

Il est sage de donner de temps à autre un quart de tour aux pots placés sur un tapis
capillaire pour empêcher les racines des plantes de s’enraciner dans le tapis.

Aussi, si le tapis devient sale ou si des algues s’y installent, vous pouvez le laver dans la
machine à laver (ajouter un peu d’eau de Javel pour le stériliser) et le réutiliser.

Mises en garde

Il faut toutefois savoir les tapis capillaires ne fonctionnent pas bien que sur les plantes
d’intérieur qui aiment un sol relativement humide en tout temps (violettes africaines,
philodendrons, fougères, etc.). Les jeunes semis aussi sont faciles à cultiver sur un tapis
capillaire. Par contre, les cactus, les succulentes et autres végétaux qui aiment que leur
terreau s’assèche un peu entre deux arrosages ne sont pas de bons sujets pour cette
technique, surtout l'hiver.

Aussi, l’action capillaire ne sera pas efficace si vous avez mis une couche de drainage au
fond du pot. Bien sûr, cette technique n’est plus recommandée depuis fort longtemps
(voir Pas de couche de drainage), mais beaucoup de jardiniers continuent de l’utiliser. Si
vous avez empolyé une couche de drainage, il faudrait rempoter les plantes sans en
utiliser avant de les placer sur un tapis capillaire.

Février 11 Le marc de café: bon, mais pas miraculeux


Une croyance populaire suggère que le marc de café est le nec le plus ultra du jardin,
qu’il chasse les indésirables, qu’il prévient les infestations fongiques, qu’il stimule la
croissance des végétaux et qu’il enrichit le sol. Wow! Sauf quand on analyse les résultats,
on découvre qu’il n’est pas tellement supérieur aux autres produits décomposables.
Voici ce qu’on dit… et la situation réelle.
Plusieurs jardiniers prétendent que le marc de café éloigne les insectes nuisibles et autres
prédateurs, dont les altises, les criocères du lis, les pucerons, les limaces et même les
chats, mais cette idée serait une pure légende urbaine. Chaque fois qu’on fait une étude
sérieuse sur la question, le résultat est toujours négatif. Les limaces traverseront sans le
moindre gêne une «barrière» de marc de café, par exemple.
Je me souviendrai toujours de la dame qui insistait qu’elle avait très bien contrôlé les
criocères du lis (ce coléoptère orange vif qui s’attaque aux lis) en appliquant du marc de
café au pied de ses lis. Après, a-t-elle rajouté, il suffisait de faire tomber quotidiennement
les rares criocères qui leur parvenaient dans de l’eau savonneuse. Mes excuses, madame,
s’il faut récolter un insecte manuellement après un traitement, c’est que le traitement
n’était pas efficace. Après tout, une récolte manuelle quotidien fera baisser la population
de n’importe quelle bestiole!
Le marc de café a bel et bien un effet bénéfique sur les maladies du sol. Pendant la
décomposition du marc, il semble réprimer plusieurs champignons nuisibles, dont ceux
causant la pourriture (Pythium) et des maladies vasculaires (Fusarium et Sclerotinia).
Tristement, ces résultats ont seulement été obtenus en laboratoire. Jusqu’ici les résultats
en plein champ ont été jugés «peu concluants». Donc, on peut présumer qu’il y ait un
petit bénéfice, mais pas sous toutes les circonstances.
Le marc de café est riche en azote, un minéral dont les plantes ont besoin pour bien
croître, donc il est utile de l’ajouter au compost… mais beaucoup d’autres déchets
végétaux aussi sont riches en azote. Donc, le marc est un bon ingrédient à ajouter au
compost, mais pas nécessairement meilleur que d’autres. Notez d’ailleurs que, dans le
compost, le marc de café, malgré sa couleur brun foncé, est considérée une matière verte
plutôt que brune.
Côté pH, la croyance populaire veut que le marc de café soit très acide et qu’il faille
restreindre son utilisation aux plantes acidophiles (qui aiment un sol acide)… mais les
études légitimes arrivent une à conclusion différente. D’accord, pendant la période de
décomposition, c’est vrai que son pH devient assez acide pour être nuisible… s’il restait
comme ça, mais le pH remonte à des niveaux plus acceptables, et même parfois un peu
alcalins, à la fin du processus. (D’ailleurs, la plupart des matières organiques passe par
une phase « acide » pendant leur décomposition pour redevenir plutôt neutres à la fin).
Pour la plupart des sols, donc, son effet sur le pH sera essentiellement nul, mais il
pourrait éventuellement aider à rendre un sol très acide un peu plus alcalin.
Le marc de café a aussi un effet d’inhibiteur de croissance quand on l’applique
directement au sol et il semble alors nuire à la croissance de certaines plantes, notamment
les tomates (http://olharfeliz.typepad.com/jardin/2009/07/le-marc-de-café-nuisible-au-
compost-.html Nick F. Lolonis), les moutardes, les trèfles et les pélargoniums. Il est
même question que des dérivés du marc de café puissent servir d’herbicide! Par contre, il
stimule la croissance des choux et du soja. Il reste que ces études sont préliminaires: il
faudrait en faire beaucoup d’autres avant de pouvoir publier des listes de plantes sur
lesquels le marc a un effet négatif et sur lequel le marc a un effet positif. On évite cette
polémique en ajoutant le marc au compost, car alors il sera décomposé avant d’arriver
aux plantes et les éléments nuisibles/utiles dans sa chimie seront sinon
complètement éliminés, du moins, fortement diminués et dilués. .
En conclusion
Les experts suggèrent surtout de utiliser le marc en modération si on l’applique
directement dans le jardin, comme paillis au pied des plantes. D’autant plus qu’il a
tendance à croûter et ainsi empêcher la libre circulation de l’air et de l’eau. Idéalement
donc on le mélangera avec d’autres paillis (compost forestier, feuilles déchiquetés, etc.)
dans une proportion de pas plus que 20% du paillis.
On peut aussi, bien sûr, l’utiliser dans la fabrication du compost où il constitue, tel que
mentionné, une matière verte. Malgré tout, à cause de ses effets inhibiteurs sur les
champignons bénéfiques nécessaires à la décomposition, il ne doit pas dépasser 20% des
matières.
Le marc de café, en somme, est comme bien des produits: il a de bons côtés et de moins
bons côtés, mais peut être bénéfique quand on l’utilise avec attention.

Le marc de café semble avoir un fort effet négatif sur la croissance des semis de tomates.
Notez que la plante témoin croît mieux que les plants traités avec différentes proportions
de marc de café. Même décomposé, il semble avoir un effet négatif Photo: Nick F.
Lolonis.

Février 12 – Une bactérie utile


Quand on pense aux bactéries, on imagine toujours les variétés néfastes, comme la

bactérie mangeuse de chair (Streptococcus du Groupe A), mais combien de personnes

pensent aux bonnes bactéries, pourtant très nombreuses?

La plus connue dans le domaine horticole est sans doute le Bt (pour Bacillus

thuringiensis), une bactérie très abondante dans la nature. On en connaît des dizaines de

souches dont plusieurs sont très spécifiques à certains groupes d’insectes, d’où un très

grand intérêt pour les jardiniers. Tous fonctionnent de la même façon: le Bt demeure en

dormance sur la plante ou dans le sol jusqu’à ce qu’il soit ingéré par l’insecte. Dans le

système digestif de l’insecte, la bactérie se développe et libère des cristaux toxiques, ce

qui rend l’insecte malade. Dans les trois à quatre heures de son ingestion, l’insecte arrête

déjà de manger, puis il meurt quelques jours plus tard. Comme tout cela prend quelques

jours, il faut s’armer d’une certaine patience: ceux qui s’attendent à voir les insectes

mourir sous leurs yeux dans les instants qui suivent l’application seront déçus.

Pour contrôler les chenilles

Certains types de Bt sont offerts comme pesticides biologiques. D’ailleurs, aujourd’hui le

Bt est l'insecticide le plus utilisé au monde en agriculture biologique.


Actuellement, la forme la plus disponible est le Btk (B. thuringiensis kurstaki), efficace

contre les larves de papillon (autrement dit, les chenilles). Attention toutefois! Comme

tout pesticide, même biologique, il faut l’utiliser de façon limitée, strictement sur les

plantes infestées (comme sur les crucifères pour prévenir le piéride du chou, par

exemple), car il tue aussi efficacement les chenilles de papillons désirables que de

papillons indésirables. D’ailleurs, il faut être certain que l’insecte qui mange votre plante

est bien une chenille (larve de papillon). Le Btk ne sera pas efficace par exemple contre

les tenthrèdes, appelées aussi, et avec raison, fausses-chenilles, car il s’agit de larves de

hyménoptères plutôt que de lépidoptères (papillons).

Les lecteurs canadiens se rappelleront que c’est le Btk qui est vaporisé sur nos forêts pour

contrôler la tordeuse des bourgeons des bourgeons de l’épinette (Choristoneura

fumiferana).

Les moustiques y goûtent aussi

Le Bti (B. thuringiensis israelensis) est une forme de Bt qui est efficace contre les

moustiques et beaucoup de municipalités s’en servent pour rendre la vie de leurs citoyens

plus agréables. De plus, avec toute la publicité actuellement sur le virus Zika, qui est

transmis par les moustiques, ce produit est présentement très discuté dans les médias.

Reste que les moustiques jouent un rôle essentiel dans l’environnement: des certains

d’animaux s’en nourrissent dont, dans nos régions, plusieurs oiseaux, notamment les

hirondelles, et les chauve-souris. La décision d’utiliser ou non ce produit sera toujours

très controversée.

Peut-il contrôler les doryphores?


Il existe même une forme de Bt qui serait efficace contre le doryphore de la pomme de

terre http://jardinierparesseux.com/2015/06/02/la-bibitte-a-patates-arrive-dans-nos-

jardins/ , aussi appelé «bibitte à patate» au Québec (Leptinotarsa decemlineata), le Btt (B.

thuringiensis tenebrionis). Ce produit n’a jamais été homologué pour utilisation

domestique, toutefois, du moins, pas au Canada. D’abord, son efficacité est pauvre et, de

plus, il affecte plusieurs autres coléoptères, dont certains bénéfiques. Il serait même

toxique (bien qu’à un niveau minime) aux abeilles domestiques. On comprend alors

l’hésitation à l’offrir commercialement.

Peut-on l’utiliser?

Même si le Bt est considéré un produit biologique (comment pourrait-il en être


autrement, puisque c’est une bactérie vivante développée par dame Nature et d'ailleurs
sans doute déjà présent dans votre jardin?), je demeure très hésitant à recommander son
utilisation autrement que très localement, à des fins très spécifiques. D’ailleurs, c'est ma
recommandation pour l’utilisation de tout pesticide. D'accord, le Btk est moins toxique
que beaucoup d'autres insecticides biologiques (roténone, pyrèthre, etc.), mais il peut
quand même avoir des effets négatifs sur des insectes inoffensifs ou mêmes bénéfique,
donc il faut l'appliquer avec précaution.

Mon «pesticide» préféré contre les chenilles, par exemple, demeure la récolte manuelle…
ou je recouvre la plante susceptible aux chenilles (notamment les crucifères) d’une
couverture flottante.

À vous de décider de vos besoins selon les circonstances.

Février 13 - Une mini-serre bon marché


Pourquoi payer pour des mini-serres de fabrication commerciale pour vos semis?
Il se vend des quantités de produits en barquette en plastique transparent de nos
jours et tous ces contenants peuvent faire l’affaire. Pensez tout simplement aux
contenants dans lesquelles votre supermarché vend des muffins ou d’autres
pâtisseries, des salades ou encore, le poulet rôti. On dirait qu’ils ont étaient fait
expressément pour les semis!
Le fond de la barquette fait un excellent plateau pour les pots de semis alors que
le haut transparent sert de mini-serre pour garder une bonne humidité pendant la
germination. Ou encore, vous pouvez vous servir du fond comme contenant dans
lequel vous pouvez faire le semis directrement: il suffit alors d’y percer des trous
de drainage pour que le surplus d’eau puisse s’en drainer et de le remplir de
terreau Et aussi, bien sûr, de placer alors le contenant dans un plateau étanche un
peu plus gros… recyclé aussi, j'espère!
C’est le temps de songer à ramasser vos contenants à semis, car la véritable saison
des semis commence bientôt, au mois de mars.

En aménagement paysager, tout commence par un plan… mais est-ce vrai?


Tout le monde sait qu’un aménagement paysager commence par un plan… ou d’où
moins, c’est ce que les experts nous disent. Par contre, si vous commencez à visiter des
terrains privés, même ceux qui se sont mérité de nombreux prix, vous découvrirez que, au
contraire, très peu de jardiniers couchent leurs plans d’aménagement sur papier. Ils
travaillent au pif… et, très honnêtement, c’est souvent la meilleure façon de procéder.
Trop d’aménagements planifiés finissent par se ressembler alors que la plupart des
aménagements moins planifiés recèlent de petites touches originales qui font leur charme.

Février 14 - Une arnaque horticole pour la Saint-Valentin


Nous nous faisons avoir tellement souvent dans le domaine horticole par des fournisseurs
cupides qui ne cherchent que nos sous. Pourquoi pas à la Saint-Valentin aussi?
Vous l’avez sans doute vue: une épaisse feuille et coriace en forme de cœur placée seule
dans un pot, habituellement rouge pour l’occasion. C’est une feuille de hoya d’amour
(Hoya kerrii), une plante grimpante aux feuilles en forme de cœur. Parfois le fournisseur
pousse l’enveloppe au point d’écrire «Je t’aime» ou quelque chose de similaire sur la
feuille. C’est mignon comme tout. Un joli petit cadeau pour la Fête de la Saint-Valentin.
Où est le problème?
Le problème est que, en tant que jardinier, vous vous attendez à ce que cette feuille bien
enracinée pousse, n’est-ce pas? Qu’elle produise une plante un jour, avec d’autres feuilles
et – qui sait? – peut-être même des fleurs.
Alors vous allez être gravement déçu. Car la feuille est borgne, un terme utilisé en
horticulture pour un végétal qui ne donne pas d’issu. Elle s’enracine donc, et est
probablement déjà bien enracinée au moment de l’achat, mais jamais elle ne donnera de
tige ou d’autres feuilles, car elle n’a aucun bourgeon duquel le faire.
Votre feuille borgne peut vivre des années ainsi, sans grandir, sans changer, un mort-
vivant horticole (triste emblème de la Saint-Valentin, n’est-ce pas?). Après 4 ou 5 ans, si
vous continuez de l’entretenir (et ses besoins sont assez minimaux: un arrosage par ci par
là suffira et bien sûr, aucun engrais ne sera nécessaire), elle finira un jour par crever.
Pourquoi?
Les hoyas ont la curieuse caractéristique que leurs feuilles sont borgnes, qu’elles peuvent
produire des racines, mais pas de bourgeons et donc n’ont pas la capacité de produire des
tiges. D’ailleurs, c’est le cas d’autres plantes aussi. Plusieurs ficus, comme le caoutchouc
(Ficus elastica) et le figuier lyre (F. lyrata), produisent des feuilles borgnes. Combien de
fois j’ai vu des gens exprimez leur contentement sur les forums Facebook parce que leur
«bouture de feuille de caoutchouc» a pris racine. Ils s’imaginent le beau gros caoutchouc
qu’ils auront un jour, mais ils seront amèrement déçus: jamais une plante ne poussera à
côté de la feuille enracinée. Ainsi va-t-il avec les feuilles borgnes.
Bouturer votre propre hoya
Si vous avez un hoya à la maison, vous pouvez facilement la bouturer, mais il vous
faudra faire une bouture de tige. Vous insérez l’extrémité inférieure d’une section de tige
dans du terreau et, après quelques mois (les hoyas réagissent plutôt lentement), la plante
commencera produire de nouvelles tiges et de nouvelles feuilles à partir des bourgeons
présents sur la tige, à l’aisselle des feuilles. Vous pouvez même bouturer une feuille…
tant que vous prélevez une section de tige en même temps. (D’ailleurs, logiquement, vous
devriez bouturer une paire de feuilles avec une section de tige, puisque les feuilles des
hoyas sont opposées). À la fois la tige et la feuille peuvent alors prendre racine, mais
seulement la tige qui à la capacité de produire un nouveau plant, car c’est elle qui porte
des bourgeons.
Achat d’un hoya d’amour
Le hoya d’amour fait une excellente plante d’intérieur… mais il faut acheter un plant, pas
une feuille. J’en ai un depuis des années, d’ailleurs la forme panachée (H. kerrii
‘Variegata’), aux feuilles bordées de blanc crème. Sa croissance est un peu inégale
(comme beaucoup de hoyas, il semble pousser par à-coups) et il n’a pas encore fleuri…
ce qui est normal, car il faut souvent jusqu’à 7 ans avant que la floraison ne commence.
L’entretien est la facilité même, car il tolère presque toutes les conditions intérieures –
soleil ou ombre (mais un éclairage assez intense est nécessaire pour obtenir des fleurs),
sol légèrement humide ou presque sec, air humide ou sec, fertilisation occasionnelle, etc.
– sauf le froid: il faut viser une température supérieure à 15˚C en tout temps. C’est une
grimpante qu’on peut faire monter sur un treillis… ou laisser joliment déborder d’un
panier suspendu. Et ne vous gênez pas pour raccourcir les longues tiges qu’il a tendance à
produire parfois.
Allez en chercher un pour votre amoureux en cette journée international de l’amour…
mais si vous plaît, achetez une plante, pas une feuille!

Février 15 - Un traitement au froid dans un frigo chargé


Beaucoup de semences de vivaces, d’arbustes et d’arbres ont besoin d’une assez longue
période de froid humide avant de pouvoir germer. D’ailleurs, vous découvrirez la
technique ainsi qu’une liste de plantes qui l’exigent dans le blogue Ces semences qu’il
faut traiter au froid. http://jardinierparesseux.com/2016/01/08/ces-semences-qui-quil-
faut-traiter-au-froid/ Mais la technique expliquait comment semer les graines dans de
petits pots qu’il faut par la suite placer au réfrigérateur pendant jusqu’à 3 mois.
Mais tout le monde n’a pas assez d’espace pour des pots dans le frigo. N’y aura-t-il un
truc qui demandera moins d’espace? Oui, bien sûr.
D’abord, toutefois, sachez qu’il ne suffit pas de mettre tout simplement le sachet de
graines sèches au réfrigérateur. Pour stimuler la germination, le traitement doit être à un
froid humide.
Par contre, vous pouvez facilement faire le traitement sans pot et sans terreau et ainsi
économiser de l’espace. Dans ce cas, humidifiez un essuie-tout et essorez-le. Vous voulez
qu’il soit à peine humide, pas détrempé. Placez les graines à faire germer sur l’essuie-
tout, puis pliez-le en deux, pressant la partie supérieure sur les graines pour assurer un
bon contact. Glissez l’essuie-tout dans un sac de plastique de type sandwich et placez le
sac au frigo, à plat ou même debout. Il prendra beaucoup moins d’espace qu’un pot de
terreau. Vous pouvez même empilez plusieurs sacs les uns sur les autres ou placez un
carton de lait ou autres objets sur le ou les sacs.
N’oubliez pas d’écrire le nom de la plante et la date de semis sur le sac ou d’insérer une
étiquette à cet effet dans le sac.
La plupart des graines auront besoin de 2 ou 3 mois de froid. Quand cette période est
terminée, sortez-les de leur sac et semez-les en pot tout simplement, puis réutilisez le sac
de plastique comme mini-serre pendant la germination. Exposez alors le pot à un peu de
chaleur et, quand les semis lèvent, enlevez la mini-serre et cultivez-les comme n’importe
quel autre semis.
Et voilà! Il y plus d’étapes à suivre, mais au moins vous aurez de l’espace pour autre
chose que des semis dans votre réfrigérateur pendant les mois à venir!

Février 16 - Hosta de l’année 2016


À tous les ans l’American Hosta Growers Association choisit un hosta de l’année. Pour
mériter ce prix, le cultivar doit:

 Pousser bien partout en Amérique du Nord;


 Se vendre un prix raisonnable (environ 15$ US);
 Être distinct et facile à reconnaître;
 Être largement disponible dans le commerce.
Évidemment, ces critères font en sorte que le hosta gagnant n’est jamais une nouveauté. Il
faut qu’il soit sur le marché depuis quelques années au moins pour atteindre la diffusion
nécessaire, sans parler le prix. Mais c’est toujours un hosta différent et facilement
reconnaissable… comme le gagnant 2016.

Hosta ‘Curly Fries’ est certainement distinct. Avec ses feuilles étroites, ondulées sur
toute leur longueur, il ne ressemble à aucun autre hosta. L’ondulation de ses feuilles vient
de sa maman, H. ‘Pineapple Upsidedown Cake’ (son père est inconnu), mais ses feuilles
sont beaucoup plus étroites. D’ailleurs, la feuille est presque en lanière, car c’est à peine
si on distingue entre le pétiole et le limbe de la feuille: on pourrait facilement le
confondre avec une graminée ornementale! De plus, le feuillage est d’un beau jaune
chartreuse, le pétiole se couvrant de taches rouges à mesure que la saison avance.

C’est un hosta miniature, atteignant seulement environ 15 cm de hauteur et 35 à 40 cm de


diamètre. Les clochettes lavande sont petites et paraissent au milieu de l’été.

Culture

Pour une meilleure coloration, plantez ‘Curly Fries’ à la mi-ombre dans un emplacement
où il recevra au moins du soleil matinal. Si vous le placez à l’ombre profonde, il poussera
bien aussi, mais aura tendance à verdir pendant l’été.

Comme tous les hostas, il tolère une vaste gamme de sols (riche ou pauvre, glaiseux,
sablonneux ou loameux, relativement sec à humide, acide, neutre ou alcalin, etc.) et est
très rustique (zone 3). De plus, il est résistant aux limaces. Essentiellement aucun
entretien n’est nécessaire une fois qu’il est établi, sauf pour des arrosages pendant les
pires sècheresses. Longévif, il peut rester au même emplacement, sans division, pendant
40 ans et plus… mais si vous voulez le multiplier par division, il se prête volontiers à
l’exercice. Essayez-le aussi en contenant ou dans un jardin miniature: il y est tout à fait
charmant!

En somme, c’est un hosta résistant et de culture facile qui va réellement épater la galerie.
Tout hostaphile serait heureux de pouvoir le cultiver!

Février 17 - Dates du dernier gel… trompeuses

Voici les dates moyennes du dernier gel printanier pour quelques villes du Québec. Ce

qui importe de comprendre, c’est que c’est une moyenne: environ une année sur deux, il y

aura du gel après la date mentionnée!

10 mai (Montréal et les environs, Laval)

26 mai (Drummondville)

26 mai (Hull)

26 mai (Trois-Rivières)

30 mai (St-Hyacinthe)

30 mai (Sherbrooke)

30 mai (Québec et les environs)

30 mai (Matane)

5 juin (Chicoutimi)

8 juin (Gaspé)

17 juin (Senneterre)

20 juin (Amos)

25 juin (La Sarre)

Dates du dernier gel réalistes


Je suggère de ne pas utiliser ces «dates du dernier gel» pour calculer vos

plantations ou vos semis, mais de choisir une date plus réaliste, une qui réprésente

une date où il y a réellement très peu de chance d’une gelée… et où, de plus, le

sol sera réchauffé, à la grande satisfaction de la plupart des semis et transplants.

Voici les dates que je suggère:

25 mai (Montréal et les environs, Laval)

5 juin (Drummondville)

5 juin (Hull)

5 juin (Trois-Rivières)

10 juin (St-Hyacinthe)

10 juin (Sherbrooke)

10 juin (Québec et les environs)

10 juin (Matane)

20 juin (Chicoutimi)

25 juin (Gaspé)

1er juillet (Senneterre) 1er

Quant à Amos et La Sarre, calcuez le 1er juillet aussi… mais sachez qu’il y a

risque de gel même en juillet dans votre région: soyez toujours prêt à protéger vos

plantations!

Utilisez ces dates pour planifier quand faire vos semis à l’intérieur. Ainsi, s’il faut

semer les tomates 6 à 8 semaines avant la «date du dernier gel», mieux vaut
utiliser cette date que la date moyenne du dernier gel si souvent trompeuse.

Février 18 - Comment multiplier un papyrus d’intérieur


Cherchez un peu partout sur l’Internet et vous lirez que, pour bouturer le papyrus
d’appartement, appelé aussi papyrus à feuilles alternes (Cyperus alternifolius), une plante
d’intérieur populaire, il faut couper une section de tige de 2 à 10 cm de longueur, puis
plongez la bouture dans de l’eau (dans un verre, un pot de confiture, etc.) à l’envers. Et ça
fonctionne!

Sauf que vous n’avez pas nécessairement à mettre la bouture à l’envers. Que vous la
placez debout, couchée, à l’envers ou à l’angle que vous voulez, elle prendra racine dans
un milieu humide et se mettra à produire de nouvelles tiges. Donc, sans que l'information
ne soit fausse, elle n'est pas tout à fait exacte non plus. Curieusement, l’information qu’il
faut placer la bouture à l’envers figure même sur Wikipédia.

Dans tous les cas, quand des racines apparaissent et de nouvelles petites tiges sortent,
plantez le bébé dans un pot de terreau… avec les nouvelles tiges dirigées vers le haut,
bien sûr. Il faut toujours garder le terreau de cette plante non seulement très humide,
mais même détrempé si possible, car le papyrus est une plante semi-aquatique.
Suggestion: placez le pot dans un cache-pot 2 fois plus large que le pot… et gardez le
cache-pot rempli d’eau d'eau aux 3/4 en tout temps.

Février 19 - Arrosage par capillarité pendant votre absence


Vous partez en vacances cet hiver et n’avez personne pour arroser vos plantes
d’intérieur?! Disposez au fond de l’évier ou de la baignoire un torchon, une serviette, un
morceau de vieux tapis ou même tout simplement 4 à 7 feuilles de papier journal. Ces
produits serviront de tapis capillaire. Il est important de ne pas mettre de bouchon.
Mouillez bien le tapis et placez-y vos pots, sans soucoupe. Maintenant, ouvrez l’eau juste
un peu, pour que le robinet coule goutte à goutte. À mesure que les plantes ont besoin
d’eau, elle montera dans le pot par capillarité… et tout surplus d’eau, s’il y en a, sortira
par le drain.
Ideally, the sink or would be in a brightly lit spot so that your plants will get good light
while you are gone. That way they’ll be in perfect shape when you get back. If that isn’t
the case, you might want to leave a light on or add some sort of supplementary lighting,
especially if you’ll be gone more than 2 or 3 weeks.
Pas de tuyaux gelés
Deuxième avantage de ce truc, en laissant couler l’eau goutte à goutte, vous vous
assurerez que l’eau dans vos tuyaux restent en mouvement, les empêcher de geler
(malheureusement, un problème courant quand on voyage pendant les mois d’hiver et
qu’aucune eau ne circule dans la maison). D’ailleurs, les experts en tuyauterie conseillent
de laisser justement un robinet de couler pendant que vous êtes absent l’hiver. La
différence ici est seulement que ce goutte à goutte profitera aussi aux végétaux.
Pas pour les succulentes
Notez que ce conseil s’applique aux plantes qui aiment un sol relativement humide en
tout temps, comme la plupart des plantes vertes et des plantes à fleurs. Ce milieu sera trop
humide pour les succulentes et les cactées. Habituellement, pour ces végétaux, il suffit de
bien les arroser avant de partir. La plupart peuvent tolérer jusqu’à 2 ou 3 mois sans
arrosage si nécessaire.
Une autre méthode

La technique indiquée ci-dessus ne vous convient pas? Voici une autre façon pour arroser
vos plantes d'intérieur pendant votre absence.

Février 20 - C’est le temps de bouturer


Pour les plantes d’intérieur et les «annuelles végétatives» (produites par bouturage), ces

plantes d’origine tropicale continuent de pousser pendant une très longue saison,

habituellement de la mi-février à la fin octobre, même toute l’année sous un éclairage

artificiel. On peut les bouturer pendant toute cette période.

Par contre, «il ne coûte rien d’essayer» comme on dit, et très souvent des boutures prises

hors de la saison normale reprennent plus lentement, mais donnent habituellement des

résultats intéressants.

Février 21 - Combien de graines dans le sachet?!


Avant d’acheter un sachet de semences, brassez le sachet. Ainsi vous pourrez

entendre le son des graines en mouvement, ce qui vous donnerez une bonne idée

du nombre de graines qu’il contient. La plupart des grainetiers y incluent un bon

nombre, plus qu’un jardinier amateur ne peut avoir besoin pour la saison, mais

certains sont très chiches. Je connais un qui n’inclut que 5 ou 6 graines de tomate

dans chaque sachet, sous prétexte que c’est amplement pour un jardinier amateur

typique. Peut-être que oui, mais si vous avez un vaste potager, vous manquerez

vite de végétaux. Si deux marchands offrent la même variété de plante avec un


taux de germination égale à un prix similaire, mais l’un inclut 5 fois plus de

graines dans son sachet alors que l’autre y met 30, vous saurez lequel préférer.

Février 22 - Couche de bébé dans le fond d’un pot pour irriguer ?


J’entends souvent le conseil qu’il est utile de mettre une couche de bébé dans le fond
d’un pot – surtout d’un panier suspendu – pour réduire les besoins en arrosage. J’ai même
entendu une conseillère dans une jardinerie le recommander à une cliente. Curieusement,
aucun panier dans ladite jardinerie ne contenant une telle couche. Pourquoi alors
recommander à un client une action qu’on ne pratique même pas soi-même?

Cette action semble pourtant logique. Les couches de bébé jetables contiennent des
cristaux absorbants appelés hydrogels. Si on place une couche dans le fond du pot, ne
pourrait-elle pas libérer l’eau qu’elle a absorbée aux plantes en période de disette?

Mais c’est mal comprendre le fonctionnement d’une couche jetable. Elle n’est pas conçue
pour libérer de l’eau, mais pour l’absorber et la garder. D’ailleurs, si elle s’assèche le
moindrement, elle aura tendance à aller chercher ce qui reste de l’eau dans le terreau au-
dessus, asséchant la plante davantage plutôt qu'à l'abreuver.

De plus, la couche risque d’empêcher le pot de se drainer normalement: n’est-elle pas


couverte de plastique imperméable, conçu pour empêcher les liquides de passer? Donc,
quand la pluie est abondante, les plantes dans le panier risquent de pourrir à cause du
surplus d’eau.

Et évidemment, l’utilisation de couches de bébé dans les pots augmente passablement


leur coût de préparation.

Et ne pensez pas défaire la couche afin de mélanger les hydrogels qu’elle contient au
terreau. Ça non plus, ça ne fonctionne pas. Lisez Les plantes n'ont pas besoin de couches
pour en savoir davantage.

En conclusion, il n’y a aucune raison pour mettre une couche de bébé au fond d’un pot.
Mieux vaut la garder pour bébé!

Février 23- Pomme de terre ou patate?


Beaucoup de jeunes se font disputés pour avoir dit «patate» au lieu de pomme de terre

sous prétexte que le premier terme serait un anglicisme alors que «pomme de terre» serait

le vrai terme français. En fait, cependant, on appelle ce tubercule «patate» dans le langage
familier partout où on parle français, aussi bien au Québec qu’en Europe, et cette

utilisation n’a rien d’un anglicisme… l’usage date du tout début de la culture de la

pomme de terre, bien avant l’influence des Anglais.

En effet, la pomme de terre (Solanum tuberosum) et la patate (Ipomoea batatas), que

nous appelons souvent «patate douce» pour la distinguer de la pomme de terre, ont tous

deux été importées de l’Amérique à partir de la fin du 15e siècle. La pomme de terre, de la

famille des Solanacées (famille de la tomate), vient des hautes élévations des Andes et

s’adapte bien aux sols plutôt frais des régions septentrionales tandis que la patate (douce),

de la famille des Convulvacées (famille de la gloire du matin), vient des basses terres de

l’Amérique tropicale et se comporte mieux dans les régions chaudes. Ni l’un ni l’autre

connurent beaucoup de succès au début et ainsi, le mot « patate », qui vient de l’espagnol

«patata», dérivé à son tour du taino «batata» pour le tubercule que nous appelons

aujourd’hui patate douce, fut appliqué indifféremment aux deux tubercules venus du

Nouveau Monde.

Le mot «pomme de terre» existait avant l’importation de l’un ou l’autre des tubercules.

Elle servait à l’origine à désigner divers bulbes et tubercules. Même le topinambour

(Helianthus tuberosus) fut appelé «pomme de terre» pendant un certain temps.

C’est Antoine-Augustin Parmentier (1737-1813), qui a fait connaître les virtus de la

pomme de terre aux Français, qui a essayé d’imposer le terme pomme de terme pour

désigner le tubercule de Solanum tuberosum à partir de 1773… avec plus ou moins de

succès. Le terme «patate» demeure, dans bien des régions, le mot populaire pour pomme

de terre, donc quand vous l’utilisez, vous ne commettez pas un anglicisme, vous suivez

plutôt une tradition séculaire bien française.


Quel terme employer alors? À vous de décider. Il y a des situations où l’utilisation d’un

langage populaire est parfaitement acceptable et d’autres où un langage plus soigné serait

plus approprié. L’important est que tout le monde se comprend.

Notez bien que la même confusion existe dans plusieurs autres langues. En Espagnol, par

exemple, les mots «papa», du mot Inca pour Solanum tuberosum, et «patata» sont tous

deux utilisés pour la pomme de terre dans différentes régions.

Février 24 - Le côté sombre des vers de terre


Les jardiniers nord américains sont si enthousiastes au sujet des vers de terre qu’il paraît
un peu méchant de péter leur bulle, mais il faut souligner que les vers de terre n’ont pas
que de bonnes qualités.

La triste réalité est que les lombrics typiques de des jardins nord-américains sont tous des
importés et qu’ils font beaucoup de dégâts aux milieux naturels en Amérique du Nord. En
effet, avant l’arrivée des Européens, il n’y avait presque pas de vers de terre au-delà du
45e parallèle en Nord de l’Amérique du Nord (les espèces qui y vivaient autrefois ayant
été éliminées par les glaciations)… et même les espèces du Sud du continent étaient
moins «travaillants» que les vers de terre européens. Aujourd’hui on calcule que des 182
espèces de lombrics présents au Canada et aux États-Unis, 60% viennent de l’Europe et
de l’Asie.
Une épaisse couche de litière forestière est typique des forêts nord-américaines.
La forêt nord-américaine a cependant évolué avec comme caractéristique une couche
spécialement épaisse de litière forestière (couche de feuilles et d’autres détritus végétal en
décomposition) et les espèces qui y poussent s’y sont acclimatées. Quand les vers de terre
européens s’établissent dans une boisée, cependant, elles réduisent très rapidement
l’épaisseur de la litière forestière. En redistribuant les nutriments, mélangeant les couches
de sol et aérant le sol avec leur tunnels, ils changement complètement les caractéristiques
du sol. Et en transportant une bonne partie des minéraux profondément dans le sol, les
plantes de petite taille et les jeunes arbres ont du mal à les atteindre.
On estime que, dans une forêt sans vers de terre, il faut 5 ans ou plus pour qu’une feuille
d’érable disparaîsse complètement; dans une forêt avec vers de terre, moins de 2 ans. On
a remarqué que, dans les secteurs affectés, plusieurs espèces ne semblent plus pouvoir se
régénérer comme auparavant: trilles, fougères, if du Canada et même le joyau de la forêt
québécoise: l’érable à sucre (Acer saccharum). À la place, un érable introduit d’Europe et
qui avait donc évolué en la présence des lombrics, l’érable de Norvège (A. platanoides),
semble en traîne de se tailler la place du maître dans la «nouvelle forêt nord-américaine»
au détriment de notre arbre indigène. L’effet sur les animaux de la forêt aussi est souvent
désastreux.

En outre, les vers de terre mangent les racines des arbres – jusqu'à un quart des racines de
chaque arbre par an ! – et contribuent aussi à briser la relation mycorhizienne qui doit
normalement se créer, soit avec des champignons bénéfiques, autant de stress
supplémentaires pour les arbres de la forêt.

Que faire?

Heureusement pour notre environnement, on remarque que les vers de terre ne semblent
pas pénétrer très loin dans la forêt à moins qu'on les distribue manuellement, car ils
préfèrent les prairies artificielles qui sont nos arrière-cours. Ainsi, souvent le pourtour de
la forêt est affecté, mais pas son centre. Par contre, si vous êtes un jardinier respectueux
de l’environnement, mieux vaut ne pas introduire exprès des vers de terre dans un milieu
boisé. Et pêcheurs, pour l’amour ne libérez pas vos surplus de vers de terre dans une forêt
naturelle!

Une fois que les vers de terre ont infesté un secteur, il n’y a aucun moyen de les
éliminer. Si vous avez un peu de forêt naturelle dans votre cour, vous pouvez
toutefois aider à épaissir la litière forestière en prenant l’habitude de ramasser les
feuilles tombées ailleurs (sur l’entrée, le gazon, etc.) et de les déposer dans le
secteur boisé. C’est un geste d’apparence anodin, mais qui peut toute une
différence à une forêt sévèrement mal menée.
Février 25 - Tomates et pommes de terre sur le même plant
L’an dernier, j’ai écrit un blogue sur la «pomate»: une tomate greffée sur un plant de
pomme de terre. http://jardinierparesseux.com/2015/06/22/deux-legumes-pour-le-prix-
dun/ Mais je ne pensais pas être prévoyant à ce point, car cette année, il y aura des ^lants
de pomate sur le marché au Québec. Portant le nom évocateur de Ketchup ‘n’ Fries™
(ketchup et frites), on m’assure qu’ils seront disponibles dans toutes les jardineries ce
printemps. Ce produit est d’ailleurs déjà en vente en en Europe depuis 2 ou 3 ans sous le
nom Ketchup ‘n’ Chips™.
Pas vraiment nouveau
L’idée de greffer un plant de tomate sur une pomme de terre est en fait un vieux concept:
déjà le jardinier français M. Fourquet à Fromont (Seine-et-Marne) avait réussi un tel
greffage en 1820. Et si ça peut fonctionner, c’est que les deux plantes sont de proches
parents, étant toutes deux dans la famille des Solanacées toutes les deux. D’ailleurs, elles
se retrouvent désormais dans le même genre, Solanum (lire le texte La tomate change de
nom, mais pas de taille), http://jardinierparesseux.com/2015/03/21/la-tomate-change-de-
nom-mais-pas-de-taille/ la tomate s’appelant maintenant S. lycopersicum et la pomme de
terre, S. tuberosum. De plus, on peut aussi greffer des tomates sur des plantes d’aubergine
(S. melonogena) et même sur des plants de tabac (Nicotiana tabacum) et de poivron
(Capsicum annuum), qui ne sont pas du même genre, mais quand même des solanacées.
Personnellement, j’ai tenté de créer des pomates dans mon adolescence, comme projet de
biologie à l’école secondaire, mais il était difficile de coordonner la croissance des deux
plants de façon à avoir une pomme de terre et une tomate à un stade de croissance
suffisamment similaire pour réussir le greffage. Les deux plants que j’ai finir par produire
n’ont pas donner des résultats probants: les pommes de terre ont mûri avant que les
tomates ne soit prêtes à récolter, mettant précocement fin à l’expérience. J’ai eu une
récolte raisonnable de tubercules de pomme de terre, mais seulement 5 petites tomates
vertes… sur deux plants. Pas fort!
Un greffage mieux calculé
Le greffage de la pomate Ketchup ‘n’ Fries a été mieux calculé, d’après ses fournisseurs.
J’ai rencontré John Bagnasco de SuperNaturals, l’un des fournisseurs du plant, l’an
dernier lors du congrès de la Garden Writers Association et il m’a expliqué qu’il a fallu
15 ans d’expérimentation pour arriver à un mariage qui fonctionne vraiment. Le secret est
que la pomme de terre choisie est une variété tardive et que la tomate est une variété
hâtive: ainsi les tomates mûrissent pendant que la pomme de terre est encore en pleine
croissance. (Pourquoi n’avais-je pensé à cela lors de mes expériences!)
J’ai d’ailleurs essayé de savoir de quels cultivars qu’il s’agissait (je suis un peu maniaque
sur l’importance de mettre le bon nom sur la bonne plante), mais paraît que c’est un
«trade secret» (secret commercial). Donc, il va me falloir accepter Ketchup ‘n’ Fries™
comme nom! Tout ce que je sais est que c’est une pomme de terre blanche et une tomate
cerise rouge.
Pas des plants Frankstein
Que les militants contre le OGMs se rassurent, toutefois: une tomate greffée sur une
pomme de terre n’a rien de transgénique. Le greffage en horticulture, même entre plantes
d’espèces de genres différents, a une longue et illustre histoire. Essentiellement toutes les
pommes qu’on produit à travers le monde proviennent d’arbres greffés. Mais oui, allez-
vous me dire, c’est un pommier greffé sur un pommier ; ça ne compte pas. Alors, sachez
que presque tous les orangers (C. x sinensis) de la Floride sont greffés sur un pied d’un
arbre qui n’est pas un oranger, ni même un Citrus, soit poncire trifolié (Poncirus
trifoliata). Donc si vous mangez des oranges, ça fait longtemps que vous consommez des
fruits portés sur un plant greffé intergénérique (entre deux genres différents).
Le pour et le contre
Mais pourquoi cultiver des pomates plutôt que des tomates et des pommes de terre sur
des plantes différentes?
Les vendeurs nous disent que c’est pour économiser de l’espace: deux récoltes dans le
même emplacement. La plante peut se cultiver en pleine terre, au potager, ou en pot, sur
un balcon, une terrasse ou un toit. Donc, pour les jardiniers urbains, c’est logique. Aussi,
la pomme de terre blanche utilisée est résistante au mildiou, cette maladie qui fait des
ravages sur les tomates depuis quelques années. On peut, paraît-il, obtenir jusqu’à 500
tomates cerises et 2 kg de pommes de terre par plant, ce qui paraît assez impressionnant.
J’ajouterais à cela le plaisir d’expérimenter. Après tout, c’est quoi le jardinage sinon une
longue suite d’expériences? Les gens qui tiennent à avoir des légumes exactement de telle
taille et telle forme les achètent au supermarché. Seulement les jardiniers s’entêtent à
cultiver des légumes d’année en année malgré des résultats (soyons honnêtes!) plutôt
variables!
Le contre? Le prix, surtout. À plus de 20$ (17€) pour un petit plant (17€), ces
tomates/pommes de terre vous coûteront un bras! Mais je ne dis pas que je n’en acheterai
pas au moins une, juste pour voir. Comme on dit, la curiosité est un vilain défaut.

Février 26 - Le temps de rependre la fertilisation


Vous avez peut-être remarqué que vos plantes d’intérieur recommencent à pousser après
plusieurs mois de repos. Aussi, les jours sont désormais assez longs pour supporter une
belle croissance saine. C’est donc le bon moment pour recommencer à les fertiliser.
Si certaines de vos plantes ne sont pas encore «réveillées», par contre (comme chez
l’humain, il y a des lève-tôt et des lève-tard), attendez de voir des signes de croissance
avant de les fertiliser, car c’est signe qu’elles ne sont pas encore prêtes à l’accepter.
Notez bien que tout engrais conviendra pour fertiliser vos plantes d’intérieur (pour
plantes d’intérieur, pour rosiers, pour gazons, etc.): les végétaux ne sont pas à cheval sur
des formulations spécifiques. L’important est tout simplement de ne jamais dépasser la
dose recommandée.

Février 27 - Une fontaine d’argent pour la platebande

Si j’avais à donner un prix pour l’annuelle de l’année 2016, il irait à l’épiaire Bello
Grigio® (Stachys Bello Grigio), aussi vendu dans certains marchés sous le nom de
Mighty Velvet™.

Cette nouveauté venait des Pays-Bas n’est pas du tout votre annuelle typique. Après tout,
on ne la cultive pas pour ses fleurs, mais pour son feuillage. Ses feuilles longues et
étroites sont complètement couvertes de soies blanches, lui conférant un effet blanc
argenté. On ne voit aucunement le vert en-dessous! Elles sont dressées au début, puis
arquées par la suite, créant un effet de fontaine blanc argenté qui illumine le paysage. De
plus, c’est une couleur qui met toutes les autres en valeur.

Évidemment, il faut le toucher aussi. Oui, l’épiaire Bello Grigio est aussi douce au
toucher qu’elle en a l’air: de la vraie soie! Imaginez la beauté de ce feuillage si duveteux
quand il est parsemé de perles de rosée tôt le matin: superbe!

La plante atteint environ 25 à 30 cm de hauteur par 30 à 45 cm de diamètre et se divise à


la base, produisant plusieurs rejets. Elle préfère le plein soleil et un sol bien drainé, voire
un peu sec. Il ne faut surtout pas la cultiver dans un sol détrempé, sinon elle tend à
pourrir. Elle peut survivre à la mi-ombre, mais alors ses feuilles tendent à s’affaisser et sa
croissance sera réduite ou même nulle. C’est un excellent choix pour la platebande tout
comme pour la culture en pot.

N’attendez pas les fleurs, à moins que vous ne résidiez dans le Sud, car elle ne parvient
pas à la floraison dans les régions septentrionales. Là où elle peut fleurir, la floraison a
lieu en octobre ou novembre. Elle produit alors une grosse fleur jaune sur une tige de 120
cm.

L’épiaire Bello Grigio est vendue comme annuelle, mais serait vivace vivace dans les
zones 7 à 9. C’est une proche parente de la beaucoup plus rustique (zone 3) épiaire
laineux laineuse, S. byzantina, aussi appelé oreille d’ours, un couvre-sol populaire aux
feuilles plus ovales et moins argentées.

On m’assure que cette nouvelle plante sera abondamment disponible en pépinière ce


printemps, donc… il ne reste qu’à patienter un petit peu!

Février 28 - Si l’eau est dure…

Si l’eau de votre robinet est très dure, soit d’un pH de 7,5 ou plus (votre municipalité
pourrait vous le dire), rempotez vos plantes d'intérieur deux fois par an, au printemps et
au début de l'automne, en remplaçant presque tout le terreau. L’eau dure contient
beaucoup de sels en solution, sels qui sont toxiques aux racines des plantes lorsqu’ils
s’accumulent… ce qu’ils feront très rapidement dans un pot où l’eau de drainage reste
dans la soucoupe. En rempotant deux fois par année et en jetant l’ancien terreau au
compost, par contre, vous «nettoierez» les racines des contaminants et la croissance de la
plante sera alors très belle.

Si vous ne pouvez pas rempotez si souvent, songez à lessiver le terreau aux 2


mois, soit en laissant couler l'eau à travers le terreau pour drainer dans l'évier. Le
lessivage aussi fait diminuer les sels qui s'accumulent dans le terreau. Vous
trouverez plus d'information sur le lessivage dans le texte Ce n'est pas que sur les
vêtements qu'on pratique le lessivage.

Février 29 2016: l’année de l’allium ornemental

Chaque année le National Garden Bureau http://ngb.org déclare une «année de» que met
en vedette quatre plantes: un légume, une annuelle, une vivace et un bulbe. Voici les
articles sur le légume de l’année, la carotte
http://jardinierparesseux.com/2016/01/02/2016-lannee-de-la-carotte/, l’annuelle de
l’année, le bégonia http://jardinierparesseux.com/2016/01/13/2016-lannee-du-begonia/ et
la vivace de l’année, le delphinium. http://jardinierparesseux.com/2016/02/08/2016-
lannee-du-delphinium/ Regardons aujourd’hui le lauréat dans la catégorie des bulbes,
l’allium ornemental. C’est la catégorie la plus récente,
Ail, oignon ou allium?
C’est la première fois que le National Garden Bureau inclut les bulbes dans son
programme L’année de… et il ne manque pas d’ambition en choisissant d’honorer
l’allium ornemental. Le genre Allium est vaste, avec plus de 750 espèces, dans les
Amaryllidacées (autrement on les classait parmi les Liliacées). On le connaît surtout pour
ses espèces comestibles, comme l’oignon (Allium cepa), l’ail (A. sativum), la ciboulette
(A. schoenoprasum), l’échalote (A. cepa aggregatum) et le poireau (A. ampeloprasum),
mais en fait tous les alliums sont comestibles, la plupart ayant un goût piquant et un odeur
soufré rappelant ceux de l’oignon et de l’ail. C’est en frôlant ou endommageant les tissus
que l’odeur se dégage. Curieusement, leurs fleurs ne sentent pas l’ail; elles sont soit
inodores ou encore dégagent un parfum agréable.
Mais quel nom utiliser pour les alliums ornementaux? Certains préfèrent le terme oignon
ornemental, d’autres ail ornemental. Pour éviter toute confusion avec des variétés surtout
culinaires, je préfère utiliser le terme allium ornemental et c’est ce que je ferai dans ce
texte.
Une description
Les oignons viennent surtout des climats tempérés de l’hémisphère nord, bien qu’on
trouve quelques espèces indigènes en Afrique et en Amérique du Sud. Ce sont des
vivaces herbacées de taille relativement petite: de 5 à 170 cm de hauteur. Typiquement,
ils poussent à partir d’un bulbe souterrain de petit ou de grande taille, bien que quelques
espèces se contentent d’une tige épaisse à la base (comme le poireau) et d’autres ont des
racines tubéreuses.
Les fleurs sont portées sur des ombelles généralement arrondies et peuvent être érigées ou
pendantes. Elles attirent les papillons et les abeilles. Les teintes de violet dominent parmi
les couleurs de fleurs, mais plusieurs ont des fleurs blanches et certaines espèces, des
fleurs roses, jaunes ou bleues. Les fleurs donnent des capsules de graines habituellement
noires. La tige florale persiste souvent après le mûrissement des graines et peut avoir un
effet ornemental. D’ailleurs souvent on les utilise dans les arrangements floraux séchés.
Plusieurs espèces portent dans leur ombelle, soit occasionnellement ou fréquemment, des
bulbilles aériennes qui, quand elles tombent au sol, offrent à la plante une deuxième
façon de se reproduire.
Les feuilles de la plupart des espèces sont basales, mais chez d’autres engainent la tige
florale. Elles sont généralement caduques – d’ailleurs, souvent elles disparaissent pendant
ou même avant la floraison! – mais sont parfois persistantes. Il peut avoir d’un à 12
feuilles par plante et la forme des feuilles est très variable: lancéolé, tubulaire, large, etc.
La culture des alliums ornementaux
En général, les alliums sont des plantes de culture facile, résistantes au froid (la plupart
jusqu’en zone 4) et tolérantes de la plupart des conditions de culture tant que leur sol est
bien drainé. La majorité préfèrent le soleil et tolèrent la mi-ombre, mais il existe des
espèces de sous-bois aussi.
Il y a une telle variété de formes, de couleurs, de taille et de période de floraison qu’il est
facile d’incorporer des alliums dans presque tout aménagement. En plantant une variété
d’alliums à période de floraison différente, il est possible d’avoir une succession sans
arrêt de fleurs de la mi-printemps jusqu’aux neiges.
La majorité des alliums ornementaux sont vendus sous forme de bulbes séchés et offerts
pour une plantation automnale. On le plante alors comme un bulbe de tulipe, à une
profondeur égale à environ 3 fois la hauteur du bulbe dans tout sol: riche ou pauvre,
glaiseux ou sablonneux, légèrement acide ou légèrement alcalin. Ces variétés fleurissent
entre la mi-printemps à la mi-été, selon les espèces, puis entrent en dormance.
D’autres alliums ornementaux n’ont pas de bulbes notables et poussent en touffe.
Habituellement on les vend en pot en pleine croissance entre le printemps et l’été et on
les replante à la même profondeur qu’ils étaient dans leur pot. Certains de ces alliums
fleurissent au printemps, mais la plupart, à la fin de l’été ou à l’automne.
Quelques espèces à noter
Il y a un tel choix d’alliums ornementaux qu’il est impossible de les présenter tous ici.
Voici donc seulement quelques exemples de variétés intéressantes, présentées plus ou
moins d’après leur ordre de floraison. Notez l’indication «bulbe» pour les variétés
vendues sous la forme de bulbes séché et de «vivace» pour les variétés poussant en touffe
et vendues en pot.
A. karataviense (allium du mont Kara-Tau): le plus populaire des alliums hâtifs,
produisant 2 à 3 feuilles bleutées larges souvent un peu pourprées l’envers. Il offre une
boule de fleurs violettes à blanches sur une courte tige épaisse. Fleurit à la mi-printemps.
Bulbe. 25-30 cm. Zone 3.
A. schoenoprasum (ciboulette): je tiens à souligner la belle apparence de cette plante
condimentaire souvent relégué au potager. Avec ses belles ombelles rose pourpré vers la
fin du printemps et son beau feuillage étroit et dressé, il pourrait facilement orner la plus
belle des platebandes. Très rustique. Peut se ressemer. Vivace. 20-35. Zone 1.
A. cristophii (étoile de Perse): énorme ombelle de 40 cm sur une plante relativement
courte. Les fleurs violet pâle ont un reflet métallique saisissant. Il fleurit au début de l’été.
Tolère bien la mi-ombre. Bulbe. 30 à 50 cm. Zone 4.
A. x hollandicum ‘Purple Sensation’, syn. A. aflatunense ‘Purple Sensation’: le plus
populaire des «grands alliums», surtout à cause du prix très raisonnable de ses bulbes. Il
produit une tige dressée surplombée d’une boule de fleurs pourpre vif de 8 cm. Excellente
fleur coupée et séchée. Comme bien des grands alliums, sa rosette de feuilles commence
à dépérir pendant la floraison, donc il vaut mieux le placer en deuxième plan, de façon à
cacher leur brunissement de la vue. Fleurit du début de l’été. Bulbe. 60-100 cm. Zone 4.
Il y a toute une série d’alliums similaires à ‘Purple Sensation’, mais de plus grande taille
et à ombelles plus grosses qui fleurissent plus vers le milieu de l’été. Parmi eux, A.
‘Gladiator’ (ombelle de 15 cm, fleurs pourpre lilas, 170 cm, zone 4), A. ‘Globemaster’
(ombelle 20 à 25 cm, fleurs violet pourpré, 80-95 cm, zone 4) et A. ‘Mount Everest’
(ombelle de 12 cm, fleurs blanches, 100 cm, zone 4). ‘Globemaster’ est sans doute le
meilleur du groupe, avec son énorme ombelle et sa floraison si durable (un mois ou plus),
mais c’est une nouveauté relative et coûte très cher. Bulbe.
A. schubertii (allium de Schubert): énorme ombelle de 40 cm avec des fleurs minuscules
violettes à plusieurs niveaux, donnant un effet très aéré et – très franchement – bizarre!
Dans la nature, l’ombelle séchée casse et se met à rouler, laissant tomber les graines çà et
là, une façon innovatrice de disperser les graines. Demande le plein soleil et un sol très
bien drainé. Bulbe. 30-60 cm. Zone 5.
A. ‘Millenium’: cette introduction récente est rapidement devenue le plus populaire des
alliums «vivaces» (poussant en touffe). Chaque touffe produit plusieurs sphères de 5 cm
de fleurs violet rosé. Feuillage étroit et dressé. Floraison durable. Mi-été jusqu’à la fin de
l’été. Vivace. 38 cm. Zone 4.
A. ‘Summer Beauty: similaire à ‘Millenium’, mais plus haute. 45-50 cm. Zone 3.
A. tuberosum (ciboulette ail): à la fois ornementale et comestible. Fleurs blancs en dôme
au début de l’automne. Feuilles étroites et aplaties au goût d’ail. Attention: elle se
ressème abondamment. Vivace. 40-60 cm. Zone 3.
A. thunbergii ‘Ozawas’ (allium japonais): variété naine à petites feuilles dressées très
étroites, comme une graminée. Ombelles aérées de mini-fleurs violet rougeâtre. Fleurit à
la fin de l’automne. Attention: il n’arrive pas toujours à fleurir avant l’arrivée de l’hiver
sous les climats les plus froids. Vivace. 20-30 cm. Zone 4.

Mars
Mars 1 - Semis à faire à l’intérieur au début de mars

C’est véritablement au mois de mars que commence la saison des semis à l’intérieur.
D’accord, beaucoup de jardiniers, poussés par les jours de plus en plus longs, le soleil
plus intense et une envie pressante de jardiner, ont fait déjà fait leurs semis de tomates,
poivrons, etc. Ils apprendront cependant, avec le temps, que rien ne sert à commencer
trop tôt, que cela ne donne que des plants hauts et étiolés qui ne reprendront pas si bien
quand on les repique en pleine terre. La devise avec les semis est «rien ne sert de courir,
il faut partir à temps». Ce que le jardinier veut est des plants jeunes et fringants qui se
mettre en croissance accélérée une fois qu’on les place à l’extérieur, pas de vieux plants
fatigués. Moi aussi, j’ai passé des années à faire des semis trop tôt, mais je me suis assagi
avec le temps. Vous aussi le ferez, vous verrez. D’ailleurs, il est loin d’être trop tard pour
faire un deuxième semis!

Vous ne trouvez pas la plante de vos rêves dans la liste suivante ? C’est qu’il est
probablement trop tôt pour la semer. Attendez alors: vous verrez que je publierai aux
deux semaines tout au long du printemps des listes de semis à faire à cette période.
Patience alors, le tour de votre plante viendra.

Pour acheter des semences

Si vous n’avez pas encore acheté vos semences, cliquez ici pour voir une liste de
catalogues. http://jardinierparesseux.com/catalogues/ Ou, pour les gens de la région de
Québec, allez à la Fête des semences et de agriculture urbaine 2016
http://www.agricultureurbaine.net/fete-des-semences-et-de-lagriculture-urbaine-de-
quebec/ qui aura lieu au Pavillon Alphonse Desjardins de l’Université Laval le dimanche
6 mars où il vous sera facile de faire le plein de semences variées. J’y serai moi-même,
car non seulement y tiendrai-je une table de vente de livres, où vous pourriez entre autres
vous procurer mon livre sur les semis, Les idées du Jardinier paresseux : Semis, mais j’y
donnerai une conférence à 12h portant sur les Mythes horticoles à déboulonner dans la
salle la Cercle, 4e étage.
Au plaisir de vous rencontrer!

Liste de semences à faire au début de mars


Alternanthère (Alternanthera spp.)
Ancolie (Aquilegia)
Barbe de bouc (Aruncus)
Bégonia des plates-bandes (Begonia x semperflorens-cultorum)
Cinéraire maritime ou Dusty Miller (Senecio cineraria)
Clématite (Clematis)
Doronic (Doronicum)
Érable de maison (Abutilon)
Joubarbe ou poule et ses poussins (Sempervivum)
Knautia (Knautia)
Mélinet ou cerinthe (Cerinthe major)
Muflier grimpant (Asarina, Lophospermum, Maurandya asarina)
Pâquerette (Bellis perennis)
Pélargonium des jardins (Pelargonium x hortorum)
Pélargonium lierre (Pelargonium peltatum)
Penstemon annuel (Penstemon hartwegii, P. x gloxinioides, etc.)
Pervenche du Madagascar ou vinca (Catharanthus roseus)Poireau (Allium porrum)
Renouée (vivaces) (Persicaria et Polygonum)
Sauge argentée (Salvia argentea)
Sauge farineuse (Salvia farinacea)
Spilanthe (Acmella oleracea, syn. Spilanthes acmella)
Valeriane rouge (Centranthus rubra)

Mars 2 - TEMPS DE RÉVEILLER LES PLANTES QUI DORMENT

En mars et au début d’avril, il est temps de réveiller les plantes qui dorment, notamment
les bulbes tendres que vous avez placé dans le sous-sol pour l’hiver: cannas, callas,
bégonias tubéreux, caladiums, dahlias, glaïeuls, alocasias, etc. et aussi tout pélargonium
(géranium) que vous aurez mis en dormance.

Comment faire

Si vous avez gardé vos bulbes en pot, il suffit de placer le contenant dans un
emplacement ensoleillé et relativement chaud (une température d’intérieur normale est
très adéquate) et de commencer à arroser. Doucement au début, car la plante n’a pas
encore de racines: mouillez donc à peine le terreau la première fois. Mais à mesure que sa
croissance reprend, augmentez la quantité d’eau et la fréquence d’arrosage. Une fois que
la plante est en pleine croissance, arrosez-la selon la règle d’or de l’arrosage: arrosez
abondamment, assez pour humidifier toute la motte de racines, puis attendez que le
terreau soit sec avant d’arroser de nouveau.
Repiquez les bulbes plus profondément quand vous les plantez à l’extérieur au début de
l’été.
Si le bulbe a été conservé à nu, empotez-le dans un terreau légèrement humide. Les
tubercules de bégonia préfèrent être à peine enterrés pendant la reprise: couvrez-les
seulement de 1 cm de terreau. Pour les autres, placez le bulbe de façon à le couvrir de 5
cm de terreau. (Au repiquage en pleine terre à la fin de mai ou en juin, vous pouvez
ajuster la profondeur selon le tableau ci-dessus). Encore, peu d’arrosage sera nécessaire
au début, car le bulbe n’a pas encore de racines, mais à mesure que la plante commence à
pousser, le terreau assèchera de plus en plus rapidement et il faudrait augmenter la
fréquence d’arrosage en conséquence, suivant al règle d’or de l’arrosage.

Un pélargonium en dormance fraîchement rempoté: même s’il a l’air mort, il peut parfois
reprendre.
Le pélargonium des jardins (Pelargonium x hortorum), autrefois appelé géranium zonal,
n’est pas un bulbe, bien sûr, mais plusieurs personnes le mettent néanmoins en dormance
à l’automne, souvent en suspendant la plante à l’envers sans terreau dans une pièce
sombre. Très honnêtement, la plante déteste un tel traitement (sa vraie nature est de rester
en croissance toute l’année), mais si la vôtre est encore en vie, rempotez-la maintenant,
taillez pour supprimer les parties mortes et commencer à arroser doucement, tel
qu’expliqué ci-dessus, jusqu’à ce que la croissance reprenne.

Quand exactement repartir vos plants?

Certaines des plantes mentionnées ici aiment profiter d’une longue période de croissance.
On peut ainsi les empoter dès mars ou au début d’avril. C’est notamment le cas des
alocasias, des bégonias tubéreux, des caladiums, des cannas et des pélargoniums. Mais
d’autres sont à croissance plus rapide: empotez-les seulement 4 à 6 semaines avant le
dernier gel (voici une liste de dates du dernier gel pour le Québec), sinon ils tendent à
devenir trop gros et étiolés dans la maison. C’est notamment du dahlia et du glaïeul. Le
calla (Zantedeschia) peut même fleurir sur le rebord de la fenêtre plutôt que dans le jardin
si vous le plantez trop tôt, donc… attendez encore un peu avant de l’empoter.

Mars 3 Un insecticide maison utile est l’alcool à friction (alcool isopropylique).


Mélangez 1 partie d’alcool à friction à 7 parties d’eau et vaporisez-le sur les plantes
affectées par les pucerons, les cochenilles, les thrips ou les aleurodes. L’alcool fera
fondre la cire protectrice de certains insectes et asséchera les corps mous d’autres. De
plus, il tend à faire bouger les insectes qui sortent alors de leur cachette ainsi facilitant
leur répression. Vaporisez à saturation, couvrant toutes les surfaces, dont les tiges, les
deux côtés des feuilles et surtout l’aisselle de feuilles.

On peut aussi ajouter quelques cuillerées d’alcool à friction aux savons insecticides et aux
insecticides maison pour augmenter leur efficacité.
Ce traitement ne touche normalement que les nymphes et les adultes. Les œufs et les
pupes ne sont pas affectés. Ainsi faut-il répéter le traitement aux 2 semaines jusqu’à ce
que vous ne voyez plus de prédateurs.

Conseil bidon: alcool et un coton-tige

Vous verrez aussi, sur d’autres sites, la recommandation qu’on peut aussi contrôler les
cochenilles farineuses en touchant à chacune avec un coton-tige imbibé d’alcool à
friction… mais je ne vous ferai pas perdre votre temps. Cela n'éliminera que les insectes
les plus visibles, mais n’arrêtera pas l’infestation, car il y a toujours des cochenilles
cachées qui reprennent leur place. L’alcool vaporisé est plus porté à atteindre tous les
insectes et ainsi à être efficace.
Attention aux intoxications
On peut s’intoxiquer aux vapeurs d’alcool à friction si on l’emploie dans un endroit clos.
Pas de problème quand vous faites le traitement en plein air, mais dans la maison, aérez
toujours la pièce durant le traitement.
Insecticide aux spiritueux

Si cela vous tente, vous pouvez remplacer l’alcool à friction par tout autre spiritueux…
mais il n’est pas certain qu’un puceron mort vaille vraiment un bon whiskey vieilli de 20
ans! L’alcool à friction est beaucoup moins coûteux.

Mars 4 - Des semis en tube


Saviez-vous que vous pouvez recycler vos rouleaux de papier hygiénique pour faire

des semis? Placez-les, serrés les un sur les autres, sur un plateau étanche. Maintenant,

remplissez-les de terreau et semez-y des graines. Parfois des moisissures se forment

sur l’extérieur du rouleau, mais cela n’affecte pas les plants. Au repiquage, plantez les

semis dans leur rouleau: comme un godet de tourbe, il est biodégradable et

n’empêchera pas les racines de percer.

Mars 5 - Les aleurodes (mouches blanches) ne résistent pas à la couleur jaune: cette
couleur représente une plante en difficulté et il n’y rien qu’ils aiment mieux qu’une plante
faible. Eh bien, tournez cette attraction à votre avantage: pour vous débarrasser des
aleurodes qui infestent vos plantes d’intérieur en hiver, mettez votre manteau d’hiver
et enfilez un chandail jaune par dessus, puis promenez-vous parmi vos plantes. Brassez
leurs tiges de temps en temps, question de réveiller les aleurodes, qui se fixeront sur vos
chandail. Maintenant, sortez dehors par temps froid (sous le point de congélation). Une
petite marche de 15 minutes suffira, car les aleurodes ne résistent pas au froid!

Répétez aux 3 ou 4 jours pendant 2 semaines (il faut répéter pour laisser les nymphes

arriver au stade d'adulte volant) afin de libérer vos plantes de leur emprise.

Mars 6 – Achetez des semences de tomates résistantes au mildiou

De nouvelles souches du mildiou de la tomate (Phytophthora infestans) sont sorties de

nulle part il y a quelques années, prenant les semenciers et les jardiniers de court, car au
début aucune tomate ne semblait résistante à cette maladie. Il est rapidement devenu la

maladie de tomate la plus dévastatrice dans les jardins québécois.

On reconnaît le mildiou de la tomate par ses symptômes. D’abord, vers la fin de l’été (les

anglophones appellent cette maladie «late blight», car justement elle survient

tardivement), des taches brunes s’installent sur les feuilles inférieures et grossissent

rapidement. À l’envers, ces taches peuvent être couvertes de «mousse» blanchâtre… ou

pas. La maladie monte successivement vers le haut, affectant feuille après feuille.

Souvent les tiges aussi brunissent. Pire encore, juste au moment où le fruit est presque

mur, une ou des dépressions molles et noires se forme sur le fruit et il n’est bon que pour

la poubelle.

Variétés résistantes

La solution?! Achetez et semez des variétés qui sont résistantes à ce fléau comme les

suivantes :

‘Berry’

‘Clou OP’

‘Defiant’

‘Fandango’

‘Fantastico’

‘Fantasio

‘Ferline

‘Golden Currant’

‘Golden Sweet

‘Iron Lady’
‘Jasper’

‘JTO-545’

‘Latah’

‘Legend’

‘Lemon Drop’

‘Lizzano’

‘Losetto’

‘Matt’s Wild Cherry’

‘Mountain Magic’

‘Mountain Merit’

‘Mr. Stripey’ (‘Tigrella’)

‘Old Brooks’

‘Plum Regal’

‘Pruden’s Purple’

‘Quadro’

‘Red Alert’

‘Resi’

‘Rote Murmel’

‘Rote Zora’

‘Sun Gold’

‘Wapsipinicon Peach’
Notez que vous avez encore amplement le temps de semer les tomates. Un semis 6 à 8

semaines avant la date du dernier gel est amplement suffisant, donc, pour la plupart des

jardiiers, rarement avant le début d’avril.

Des plants à acheter?

Si vous n’aimez pas faire vos propres semences, pouvez-vous au moins trouver des plants

de tomates résistantes au mildiou en pépinière au printemps? Mon expérience qu’ils sont

difficiles à trouver, la plupart des revendeurs de plants de tomates ne semblant pas très au

courant de la situation. Mais si vous connaissez un vrai expert sur les tomates (et il y en a

un dans la plupart des régions), il est presque certain qu’il offrira des variétés résistantes.

Ma suggestion ? Imprimez cette liste ou mettez-la sur votre cellulaire, car vous voudriez
l’avoir avec vous quand vous faites vos achats de semences ou de plants de tomate.
Pour des renseignements sur d’autres maladies de la tomate, lisez Des tomates résistantes
aux maladies. http://jardinierparesseux.com/2015/06/19/des-tomates-resistantes-aux-
maladies/

Mars 7 Le cancer noir des cerisiers et pruniers


Non, le nodule noir n’est pas un cancer, mais il pousse comme un cancer… et un cancer

avec métastases, de plus!

Vous ne pouvez pas ne pas remarquer ces nodules à cette saison (fin de l’hiver). Comme

l’arbre est sans feuilles, les nodules sont très visibles. Ce sont des excroissances noires et

difformes qui s’étendent le long des tiges. C’est une maladie fongique (Dibotryon

morbosum, syn. Apiosporina morbosa) dont les spores sont d’habitude apportées d’un

cerisier ou d’un prunier sauvage par le vent jusqu’aux arbres cultivés. Ou qui était déjà

sur l’arbre au moment de l’achat (souvent le cas du cerisier de Virginie ‘Schubert’,

Prunus virginiana ‘Schubert’, par exemple). Une fois que le nodule noir atteint l’arbre,

cependant, il s’étend localement: d’autres nodules paraissent çà et là et le nombre va en

augmentant avec le temps.


Cette maladie n’affecte que des Prunus: plus spécifiquement, les cerisiers et les pruniers.

Il touche les pruniers, les cerisiers, les abricots et, parfois, les pêchers et les amandiers.

Notez que la souche qui s’attaque aux cerisiers ne touche pas les pruniers et la souche qui

investit les pruniers n’infestera pas les cerisiers, si cela peut vous être utile.

Variétés résistantes

Certaines espèces et variétés sont naturellement résistantes à la maladie toutefois. Parmi

les variétés fruitières, le cerisier aigre (P. cerasus) et le cerisier nain rustique (P. fruticosa

x cerasus) sont résistants à cette maladie, mais elle est très fréquent sur le cerisier doux

(P. avium).

Les pruniers, à la fois les variétés fruitières et ornementales, sont généralement très

susceptibles au nodule noir, mais P. domestica ‘President’ et ‘Roadside’ ont la réputation

d’y être très résistants.

Enfin, le cerisier de l’Amour Goldrush® (P. maackii ‘Jefree’, une variété ornementale,

serait résistant aussi, mais la plupart des cerisiers et pruniers ornementaux, tout comme

les cerisiers et pruniers sauvages, sont très susceptibles à cette maladie.

Sachez que le mot «résistant» ne veut pas dire «immun». Si vous plantez une variété

résistante tout près de spécimens malades, elle peut quand même devenir infesté.

Que faire?

Si votre arbre n’est que très légèrement atteint, deux ou trois très petits nodules, vous

pouvez toujours essayer de les exciser. Coupez les branches infectées au moins 7,5 cm

sous le nodule, désinfectant le sécateur dans de l’alcool à friction entre chaque coupe. Et

brûlez ou mettez à la poubelle les branches supprimées. Il faudrait le surveiller très

attentivement par la suite, car une fois infesté…


Le mois de mars est la meilleure période pour faire une telle taille, car les nodules sont

très visibles. On peut même distinguer de nouveaux nodules en voie de formation (la tige

sera enflée et verdâtre, pas encore noire), car ils paraissent en mars. Aussi, la croissance

de l’arbre reprendra très bientôt et ainsi la blessure causée par la taille se fermera plus

rapidement. Il y a même une troisième raison pour réagir maintenant, mais elle ne

s’applique que dans les régions neigeuses comme la mienne. C’est que la neige est

présentement à son apogée (il y a environ 1,20 de neige au sol chez moi aujourd’hui).

Ainsi, si vous mettez des raquettes, vous pouvez alors souvent atteindre les branches à

tailler d’un arbre de taille moyenne sans devoir monter sur une échelle!

Mais il y a beaucoup de nodules!

S’il y a plus de 3 nodules dans votre arbre, il est peu probable que vous puissiez arrêter le

fléau: l’arbre est condamné. Il ne reste qu’à le couper.

Évidemment, un arbre atteint de nodule noir peut souvent vivre encore 5 à 15 ans et

paraître raisonnablement beau pendant l’été, moment où le feuillage encore sain cache les

dégâts. Mon point de vue? Mieux vaut le couper sans trop tarder de façon à pouvoir le

remplacer par un arbre sain plus rapidement plutôt que de le voir mourir à petits feux.

Aussi, si vous laissez un arbre malade debout, il peut infester d’autres cerisiers et pruniers

dans le secteur, au grand malheur d’autres propriétaires de fruitiers dans le secteur. Par

sens de civisme, donc, le plus vite que vous vous débarrasser du coupable, mieux c’est.

Prévention

Non, ce n’est pas moi, le jardinier paresseux, qui va vous suggérer de planter un cerisier

ou un prunier sensible au nodule noir, puis de traiter mensuellement avec un fongicide

tant qu’il vivra. Je préconise plutôt la méthode la plus paresseuse: ne pas planter pruniers
ou de cerisiers. Et si vous devez planter des pruniers ou des cerisiers, plantez des cultivars

reconnus pour leur résistance au nodule noir (voir Variétés résistantes ci-dessus pour

quelques suggestions). Aussi, coupez, si possible, tous les pruniers et les cerisiers

sauvages des environnants si vous voulez cultiver ces arbres, car c’est en général eux les

principaux disséminateurs de la maladie.

Mars 7 - Une noyade en jaune


Une façon d’attraper les mouches de terreau, appelés aussi sciarides, ces petites mouches

noires qui volètent partout dans la maison, mais dont les larves vivent dans le terreau de

nos plantes d’intérieur, est de prendre un bol jaune (ou de peindre un bol de cette

couleur), de le remplir d’eau et de le placer parmi les plantes infestées. Attirées par la

couleur du bol, les mouches adultes tomberont dans l’eau et s’y noieront.

Mars 9 - Mars 9 - Des tagètes contre les nématodes?


Il est communément dit dans les cercles du compagnonnage qu’on peut planter des

tagètes en tant que compagnons aux légumes pour prévenir ou pour contrôler les

nématodes. Les nématodes sont des vers généralement microscopiques dont la plupart

sont inoffensifs ou même bénéfiques (rappelez-vous qu’on utilise certaines espèces pour

contrôler les insectes nuisibles, dont les vers blancs), mais dont certaines espèces peuvent

être dommageables aux végétaux, notamment les nématodes à racines noueuses

(Meloidogyne spp.), ceux qui provoquent la formation de galles sur les racines de

certaines légumes.

Pourquoi traiter un problème qu’on n’a pas?

Le premier «problème» avec l’utilisation de tagètes pour contrôler les nématodes

nuisibles est que… très peu de jardiniers canadiens ont des problèmes de nématodes! La
situation est peut-être différente de l’autre côté de l’Atlantique, mais en Amérique du

Nord, les problèmes de nématodes à racines noueuses se trouvent surtout chez les

jardiniers du sud du continent (Floride, Alabama, etc.). Peu d’espèces peuvent survivre

dans le Nord et quant à celles qui sont effectivement présentes, on n’en trouve presque

jamais dans les potagers domestiques ou communautaires. Dans nos régions, les

nématodes nuisibles semblent surtout un problème des grandes cultures, là où on plante à

répétition des tomates ou des oignons, par exemple, sur la même surface depuis des

décennies.

Donc, pourquoi planter des tagètes pour contrôler un problème que vous n’avez pas?

Même si vous avez des nématodes dans votre potager

Même si vous appartenez à la très petite minorité de jardiniers amateurs ayant un

problème de nématodes à racines noueuses, planter des tagètes à côté d’une plante

infestée ne changera strictement rien à la situation. Je m’explique.

Les tagètes, surtout le très populaire œillet d’Inde ou marigold, Tagetes patula (les autres

espèces seraient moins efficaces contre les espèces de nématodes présentes dans les

régions septentrionales de l’Amérique du Nord, bien que T. minuta peut aider dans le cas

de certains nématodes européens) n’aident nullement leurs compagnons actuels, car les

nématodes en question n’aiment pas les tagètes et vont plutôt investir les légumes que

d’envahir les racines des tagètes. Ainsi, la présence de tagètes en compagnonnage ne

change rien. Il faut les planter en exclusivité, donc en monoculture, comme culture de

couverture, pendant la saison précédente et non pas la saison en cours, pour avoir du

succès.
Ainsi, après une infestation de nématodes (vous aurez trouvé les racines de vos légumes

couverts de galles, cela accompagné d’une croissance rabougrie), plantez le secteur

atteint en tagètes pour tout un été. Les racines des tagètes sont toxiques aux nématodes de

racines noueuses (Meloidogyne spp.). À défaut d’autres sources de nourriture (puisqu’on

a fait une monoculture de tagètes et qu’il n’y a aucune autre racine dans le secteur), les

nématodes affamés n’ont pas autre choix que de migrer vers les racines de tagètes, une

incursion qui leur sera fatale. L’année suivante, on pourrait donc planter sans crainte des

plantes susceptibles aux nématodes, puisque vous aurez éliminé les nématodes du secteur.

Mais, et je le répète, avez-vous vraiment à procéder à un traitement aussi draconien (une

année de culture légumière perdue!) si vous n’êtes pas certain que vous avez un problème

de nématodes?!

Les tagètes peuvent quand même être utiles

Si on écarte les nématodes de l’équation, planter des nématodes dans un potager peut

quand même être utile. D’abord, leurs fleurs aident à attirer les insectes pollinisateurs au

jardin. Voilà donc un premier bénéfice.

Aussi, on peut utiliser les tagètes comme plantes-piège. Ils sont très sujets à certains
prédateurs, notamment les tétranyques (araignées rouges) et les thrips. Ainsi, vous
pouvez les planter en compagnonnage, soit en mélange avec vos légumes. Quand les
prédateurs attaquent, ils iront d’abord sur les tagètes… et alors, vous n’avez qu’à les
arracher avant que l’indésirable ne s’étende à vos légumes.

Mars 10 –L’ombre est votre amie

Combien de fois qu’on entend des jardiniers se plaindre de l’ombre sur leur terrain? Ce

ne sont sûrement pas des jardiniers paresseux! Car le jardinier paresseux apprend à

accepter ses conditions et à vivre avec elles plutôt que de se plaindre ou encore, de tout

vouloir changer. Embrassez avec plaisir et compréhension votre coin ombragé qui vous
apportera tout de même bien des avantages: moins de mauvaises herbes, une croissance

plus lente qui demande moins d’entretien, un vaste choix de plantes de toutes sortes de

formes et de couleurs (oui, il y a de milliers de choix de végétaux pour l’ombre!) et un

emplacement où vous serez au frais pour travailler. Dites-vous bien (et c’est vrai!) un

coin ombragé demande beaucoup moins d’entretien qu’un emplacement ensoleillé et peut

pourtant être aussi beau. Où est donc le problème?

Mars 11 - Fasciné par les fasciations Poste ratée – reprise le 16 mars … mais

Fascinated by Fasciations fut publié en anglais cette journée

Mars 12 – Il est temps de rempoter une plante d'intérieur quand...

… La plante se met à flétrir seulement 2 ou 3 jours après le dernier arrosage. C’est que
son système racinaire est tellement développé qu’il manque d’espace et qu’il n’a a plus
d’espace pour les réserves d’eau normalement présentes dans le terreau. Pensez-y: si vous
la rempotez dans un pot plus gros, vous n’auriez pas à arroser si souvent!

… La plante tombe constamment sur le côté. Elle est désormais devenue trop lourde du
haut et aura besoin de plus de terreau pour s’équilibrer… et peut-être, tant qu’à y être, un
pot en terre cuite ou céramique (plus pesants que le plastique) et terreau plus lourd,
comme un terreau à cactus.

… Il s’est formé une croûte blanchâtre ou jaunâtre sur les bords du pot et à la base de la
plante. Il s’agit de sels minéraux toxiques qui sont en traîne de détruire les racines de la
plante et même de gruger sa couronne. Mieux vaut rempoter en faisant tomber un
maximum de l’ancien terreau, désormais contaminé.

… Il y a beaucoup de racines qui sortent des trous de drainage. C’est un signe très net
que les racines cherchent plus d’espace.

… La pression des racines a fait craquer ou éclater le pot. Idem.


… Le printemps arrive. C’est tout simplement une bonne idée de rempotez vos plantes
d’intérieur régulièrement. À tous les ans pour plantes de petite ou de moyenne taille et
aux deux ans pour les plantes de grande taille. Cela aide à maintenir une belle croissance
et une bonne floraison.

Mais je ne peux pas rempoter ma plante!

Peut-être qu’elle est trop grosse ou difficile à manier. Si oui, faites au moins un
surfaçage. Vous en trouverez comment ici.

Mars 13 Les engrais «prêts à utiliser»: quasiment de l’escroquerie


Il se vend beaucoup d’engrais «prêts à utiliser» ou «prêts à l’emploi», inévitablement

liquides, et qu’on n’a, selon l’étiquette, qu’à verser directement sur le sol ou à appliquer

en aspersion. «Pas de mélange à faire!» annonce fièrement l’étiquette… mais avez-vous

pensé qu’est-ce que cela veut dire?

Si vous ne mélangez pas vous-même, quelqu’un d’autre l’a déjà fait pour vous. En effet,

vous venez tout juste d’acheter de l’eau! D’accord, il y a une infime quantité d’engrais là-

dedans (une cinquantième, environ), mais c’est surtout de l’eau quand même. Et cet

engrais vient alors de vous coûter… environ cinquante fois plus cher qu’un engrais

concentré du même prix!

Il ne faut pas être si paresseux qu’on laisse filer sa fortune entre ses doigts: mélangez des

engrais concentrés, liquides ou solubles, à l’eau n’est pas si éprouvant.

Pour obtenir la bonne dilution, il suffit normalement de suivre le mode d’emploi indiqué

sur l’étiquette (attention ! il peut facilement varier d’une marque d’engrais à une autre).

Personnellement, je dilue les engrais concentrés à 1/4 ou même 1/8e de la dose

recommandée. Mon expérience est que les plantes ont rarement besoin d’autant d’engrais

que les fournisseurs prétendent… et plus je dilue, plus j’économise!


Mars 14 Pas de boutures dans l’eau
Ce n’est pas une bonne idée de faire des boutures dans l’eau, même si cette vieille

technique est encore couramment pratiquée. D’ailleurs, c’est la méthode que mon père

m’a montrée quand j’étais enfant. Pourtant, cela semble si facile: on plonge une tige dans

un verre d’eau et on la place dans un emplacement moyennement éclairé et à la

température de la pièce, des racines se forment et – eurêka ! – on a une nouvelle plante!

Mais… très souvent le jeune plant meurt peu après qu’on le transplante dans du terreau.

Pourquoi?

C’est que les racines qui se forment dans l’eau s’acclimatent à un milieu aquatique.

Quand vous transférez la bouture en pleine terre, les racines aquatiques, incapables de

s’ajuster au changement, meurent et la pauvre bouture doit recommencer à zéro,

développant des racines terrestres. C'est beaucoup demander à une jeune bouture que de

faire deux fois des racines en seulement quelques semaines. Souvent elle ne réussit pas et

meurt! C’est pour cette raison que je déconseille les boutures faites dans l’eau.

Placez plutôt vos boutures dans de petits pots remplis de terreau (pour plantes d’intérieur

ou pour terreau à semis), de la vermiculite ou de la perlite (les pélargoniums en

particulier aiment le dernier) et maintenez ce substrat légèrement humide. Les racines qui

se formeront seront des adaptées à un milieu terrestre et ainsi, quand vous transplantez

votre bouture dans son pot final, elle reprendra très bien.

Vous tenez quand même à faire des boutures dans l’eau?

Vous tenez à faire des boutures dans l’eau même si cette technique n’est pas très
recommandée? Voici alors la clé d’un bouturage dans l’eau réussi: dès que vous voyez de
petites bosses blanches apparaître sur la tige, soit le début des futures racines, transférez-
la dans du terreau. Ainsi les racines qui se forment seront adaptées à un milieu terrestre.
Il faut parfois faire très vite! Certaines boutures montrent déjà des débuts de racine dans
seulement 3 ou 4 jours!
Mars 15 - Semis à faire à l’intérieur à la mi-mars

Le choix de semis à faire à l’intérieur explose à la mi-mars! C’est vraiment le


moment pour débuter les semis de bien des plantes… mais noter que plusieurs
variétés sont toujours absentes de la liste. Tomates, œillets d’Inde, concombres,
etc. Pourquoi?! C’est encore trop tôt! Pour les semis, on peut être un peu en retard
(un retard, ça se rattrape), mais trop tôt n’est jamais bon!

Pour plus de renseignements sur la culture des semis, je vous suggère le livre Les
idées du Jardinier paresseux: Semis, de Larry Hodgson.

Amsonie (Amsonia)
Asclépiade de Curaçao (Asclepias curassavica)
Bacopa (Sutera cordata)
Campanule (Campanula spp.)
Cardon (Cynaera cardunculus)
Centaurée vivace (Centaurea)
Chardon bleu (Echinops)
Cloches d’Irlande (Moluccella laevis)
Cobée (Cobaea scandens)
Delphinium ou pied-d’alouette (Delphinium)
Dichondra (Dichondra repens)
Digitale pourpre (Digitalis purpurea)
Ficoïde glaciale (Dorotheanthus bellidiformis, Mesembryanthemum crystallinum)
Fraisier (Fragaria x ananassa, F. x rosea)
Grande camomille (Tanacetum parthenium, syn. Matricaria parthenium)
Héliopside (Heliopsis)
Héliotrope (Heliotropium arborescens)
Hypoestes (Hypoestes phyllostachys)
Ibéride (Iberis)
Impatiens de Nouvelle-Guinée (Impatiens x hawkeri)
Irésine (Iresine herbstii et autres)
Iris (Iris)
Mélisse (Melissa)
Millet glauque (Pennisetum glaucum)
Monnaie-du-paper (Lunaria annua)
Myosotis ou ne m’oubliez pas (Myosotis sylvatica et autres)
Nierembergie (Nierembergia hippomanica et autres)
Œillet des fleuristes (Dianthus caryophyllus)
Pavot d’Islande (Papaver nudicaule)
Pétunia (Petunia x hybrida et autres)
Poivron et piment (Capsicum annuum et autres)
Pulsatille (Pulsatilla)
Renouée tapissante (Persicaria captitatum, syn. Polygonum capitatum)
Rose trémière (Alcea)
Roselle rouge (Hibiscus acetosella)
Rudbeckie brillante (Rudbeckia fulgida)
Saponaire (Saponaria)
Saxifrage (Saxifraga)
Tiarelle (Tiarella)
Trachélie (Trachelium caeruleum)
Vervaine hybride (Verbena x hybrida)

Mars 16 – Fasciné par les fasciations

Dans notre jardin Au P'tit Bonheur Fleuri de St- Côme Linière, une mutation de

rudbeckie est apparue. Comme vous pouvez le constater, plusieurs de ses fleurs se sont

soudées ensemble. Nous avons récolté les graines de cette plante. Se peut-il que nous

puissions devenir millionnaires avec des semis qui continueraient cette croissance?

Yvon Veilleux

La mutation que vous avez vue sur votre rudbeckie s’appelle une fasciation ou cristation.

En langage commun, on l’a désigne sur le nom de crête de coq ou on dit que la plante est

«crêtée». Dans les descriptions botaniques, vous verrez souvent le terme cristata, comme

Euphorbia lactea cristata pour l’euphorbe laitueuse à crête-de-coq.

Normalement, la pointe de croissance d’un végétal produit des tiges plus ou moins

cylindriques qui croissent vers le haut, mais il arrive, généralement pour des raisons

inconnues, qu’elle se met à proliférer à l’horizontale, en ruban dans certains cas, mais en

zigzag dans d’autres. C’est cela qui a donné la croissance exagérément allongée et

asymétrique que vous avez vue dans vos fleurs de rudbeckie.

On trouve des fasciations dans des fleurs, comme dans votre cas, mais encore plus

couramment dans les tiges, qui sont alors anormalement larges et aplaties. On voit

souvent des delphiniums aux tiges ou aux épis floraux fasciés, par exemple. Les racines
aussi peuvent être fasciées, mais ce détail étant hors vue, sous le sol, on le remarque

rarement.

La cause

La fasciation peut avoir de multiples causes. Elle peut être due à une bactérie, un virus ou

un champignon, une infestation d’insectes ou d’acariens, un traitement pesticide, un gel

au mauvais moment, etc. mais peut aussi être génétique. Dans ce cas, si le gène muté se

trouve dans la semence en formation (ce qui est fort rare), il serait possible de multiplier

la plante par semences. C’est notamment le cas de la célosie crête-de-coq (Celosia

argentea groupe cristata), une annuelle cultivée depuis longtemps pour ses fleurs qui

ressemble, à cause de la mutation, à de la cervelle, plutôt que de prendre son port

plumeux habituel. C’est un des très rares cas d’une fasciation transmissible par semences.

Chez les plantes qu’on peut multiplier de façon asexuelle, il est souvent possible de

préserver et de multiplier la partie fasciée. Chez les cactus et les euphorbes succulentes,

par exemple, cette croissance en crête de coq est considérée désirable et on greffe souvent

la tige fasciée sur un plant normal afin de pouvoir l’offrir en vente. Un autre exemple : le

saule éventail (Salix udensis ‘Sekka’) produit des tiges aplaties utilisées en fleuristerie et

est multipliée par bouturage.

Chez les Astéracées (la famille de la rudbeckie et de la marguerite, notamment), on

trouve très souvent des fleurs fasciées. D’ailleurs, chaque fois que je cultive le pyréthre

rose (Tanacetum coccineum) chez moi, je trouve toujours quelques fleurs mutées. À ma

connaissance, cependant, le type de fasciation trouvée chez les fleurs d’Astéracées ne se

transmet pas par génétiquement et encore moins par semences.

Dans votre cas


Mais peut-être avez-vous frappé la mine d’or, une rudbeckie qui transmet sa fasciation
par semences. Si oui, il faudrait bien sûr fait expérimenter avec les plants pendant au

moins 3 ans pour être certain que la mutation est fidèle au type. Idéalement, chaque

inflorescence de la plante serait ainsi modifiée ou sinon, au moins une part fidèle des

fleurs sur chaque plante.

Par la suite, il faudrait trouver un pépiniériste qui sera prêt à commercialiser votre

trouvaille… et négocier une entente monétaire avec lui. Certains producteurs recherchent

assidûment des nouvelles variétés et seront sûrement prêts à au moins vous écouter. Je

pense notamment à Blooms of Bressingham http://bloomsofbressinghamplants.com et à

Thompson & Morgan http://www.thompson-morgan.com/discover-new-plants qui

annoncent tous les deux sur leurs sites web qu’ils sont à la recherche de nouveautés

horticoles. Des millions, par contre, c’est peu probable, Thompson & Morgan, par

exemple, offre 500£ (environ 900$) pour une plante qu’il juge commercialisable.

Et justement, je ne suis pas certain que tout le monde apprécierait l’effet d’une

inflorescence fasciée de rudbeckie. Vous la trouvez jolie, mais est-ce que le producteur

sera non seulement d’accord, mais aussi prêt à investir beaucoup d’argent dans son

introduction? Rien n’est moins sûr!

Mais continuez vos essais… et tenez-moi au courant des résultats. Comme on dit, ça ne

coute rien d’essayer!

Mars 17 – Un trèfle pour la Saint-Patrick


On dit que, la journée de la Saint-Patrick, soit aujourd’hui, le 17 mars, tout le monde est
irlandais. D’accord, mais êtes-vous un jardinier irlandais? Si oui, vous avez sûrement un
plant de trèfle irlandais dans votre demeure!

Le «trèfle irlandais» est une plante mythique à trois folioles. Saint Patrick l’aurait utilisé
pour montrer la Sainte Trinité aux Irlandais jusqu’alors païens, les convertissant ainsi au
christianisme. Le problème, c’est que personne ne sait véritablement quelle feuille il a
utilisée: une feuille de trèfle, de luzerne ou d’oxalis? Même le nom irlandais, shamrock,
ne nous aide nullement: il réfère très vaguement à une plante à trois folioles. Cela donne
au jardinier une certaine liberté de choix, mais puisque ni le trèfle (Trifolium) ni la
luzerne (Medicago) ne font de bonnes plantes d’intérieur – et que toutes deux sont figées
dans un sol gelé à la St. Pats –, je suggère d’utiliser l’oxalis comme symbole vivant de
votre «irlandicité».

Un trèfle de maison

L’oxalis à folioles triangulaires ou trèfle d’appartement (Oxalis triangularis,


anciennement O. regnellii) est sans doute la meilleure espèce à utiliser comme plante
d’intérieur. Originaire de l’Amérique du Sud, elle est adaptée aux conditions
subtropicales et ainsi plus facile à cultiver dans la maison que les oxalis de climat
tempéré.

La caractéristique principale de cette plante est que chacune des trois folioles qui
composent ses feuilles est presque triangulaire. Elles sont portées sur de longs pétioles,
dressés au début, mais éventuellement arqués et même retombants sous les conditions
typiques de nos maisons, formant ainsi un dôme aussi large que haut. Elles ont la curieuse
caractéristique de se fermer, se pliant l’une contre l’autre, le soir venu.

À l’origine les feuilles de cet oxalis étaient tout simplement vertes, mais il y a maintenant
beaucoup de cultivars au feuillage pourpre ou encore, avec une tache argentée ou rose
métallique au centre des folioles. De la même façon, les fleurs à cinq pétales, qui étaient
blanches chez l’espèce, sont maintenant roses chez de nombreux cultivars.

L’oxalis à folioles triangulaires pousse et fleurit tout au long de l’année dans nos maisons
et n’est presque jamais sans fleurs. Par contre, caché sous le sol, il y a un rhizome
écailleux dressé qui contient des réserves. Ainsi, si jamais vous arrêtez d’arroser votre
oxalis, il peut entrer en dormance et perdre son feuillage, pour repousser à partir des
rhizomes dès qu’on l’arrose de nouveau. On comprend que la plante a ainsi évolué pour
faire face aux sécheresses occasionnelles dans son milieu naturel. Ainsi, c’est la plante
parfaite pour les Snowbirds, car ils peuvent partir pendant six mois sans s’en préoccuper
car elle repoussera rapidement à leur retour.Les rhizomes servent aussi à la
multiplication. Effectivement, après quelque temps, le pot de la plante se remplit de
rhizomes. Il suffit d’en déterrer un ou deux et de les replanter pour partir une autre potée.

Entretien

Voilà une plante de culture bien facile. Les températures de nos maisons lui conviennent
à merveille (à moins de 10°C ou à plus de 32˚C, par contre, elle peut entrer en dormance)
et elle s’adapte à la plupart des éclairages, de faible à intense. Elle préfère toutefois un
éclairage intense pendant l’hiver. Elle tolère aussi l’air sec, mais donne de meilleurs
résultats sous une atmosphère humide. Le seul entretien essentiel est l’arrosage : pour la
maintenir en croissance, arrosez-la règulièrement, dès que le terreau est sec au toucher.
Vous pourriez ajouter une dose diluée d’engrais de toute sorte aux arrosages entre mars et
octobre. Mais même si vous ne la fertilisez jamais, votre oxalis poussera très bien.

De plus, il souffre peu d’insectes ou de maladies. Si jamais vous voyez un problème, le


traitement est facile: rabattez les feuilles jusqu’au sol pour éliminer l’indésirable et la
plante repoussera rapidement. Après deux semaines, votre plante sera encore saine, en
parfait état et à la veille de fleurir de nouveau!

Voilà pour le bon côté. Du côté négatif, l’oxalis à folioles triangulaires exige un
nettoyage très fréquent. Les feuilles et les fleurs ne vivent pas longtemps et, si on ne fait
pas un peu de ménage aux trois ou quatre jours, elles s’accumulent et diminuent la beauté
de la plante.

Des faits surprenants

Curieusement, l’oxalis à folioles triangulaires est cultivé comme légume dans plusieurs
pays de l’Amérique du Sud. On y mange les feuilles et les fleurs, mais surtout les
rhizomes, les servant soit comme plat d’accompagnement ou comme condiment. Tous
ont un goût délicieusement acidulé, comme l’oseille. Il ne faut pas en abuser, toutefois,
car ils contiennent de l’acide oxalique qui, en grosses quantités, est toxique. En Amérique
du Sud, on conseille de n’en manger pas plus souvent que trois ou quatre fois par
semaine.

Attention, toutefois, aux animaux familiers (chiens, chats, etc.) qui, eux, ne savent pas
qu’il faut manger la plante en modération et peuvent ainsi de rendre malades. Si votre
petit ami montrer à un intérêt pour la consommation de feuilles, il faut mettre votre oxalis
hors de sa portée.

On peut aussi utiliser cet oxalis à l’extérieur pendant l’été, en pot ou en pleine terre, au
soleil ou à l’ombre. Le plus facile est de couper les feuilles au sol au moment de la sortie.
Les feuilles qui repousseront s’adapteront plus facilement au changement de milieu que
les vieilles feuilles qui risquent de brûler.

Cet oxalis n’est rustique que dans les zones de rusticité 7 et plus et ne pourrait pas
survivre aux hivers québécois. Par contre, il peut servir de vivace ou de couvre-sol dans
la plupart des pays européens. Contrairement à plusieurs espèces d’oxalis, l’oxalis à
folioles triangulaires n’est pas envahissant, restant sagement à sa place à moins que vous
ne déplacez les rhizomes, lors d’un sarclage trop vigoureux ou en passant le motoculteur,
par exemple.

Beannachtai na Feile Padraig! («Joyeuse Saint-Patrick!» en irlandais)


Mars 18 - Les concombres anglais n’aiment pas la compagnie
Le concombre appelé «concombre anglais», «concombre de serre» ou «concombre sans

pépins», long, étroit et sans graines, est souvent disponible emballé de plastique au

marché et coûte beaucoup plus cher que le concombre traditionnel, ce qui stimule

beaucoup de jardiniers à en essayer la culture chez eux. Mais les résultats sont souvent

décevants.

Ce concombre est parthénocarpique, c’est-à-dire qu’il produit des fruits sans être fécondé

(c’est pourquoi les graines ne se développent jamais). D’ailleurs, il ne produit que des

fleurs femelles, ce qui élimine le risque de fécondation accidentelle. Habituellement donc

on cultive les concombres anglais en serre pour éviter toute pollinisation par les insectes,

ce qui donnerait des fruits difformes. Or les jardiniers domestiques connaissent rarement

ce détail et les sème près de concombres ordinaires, avec le résultat que les abeilles et

autres pollinsateurs transportent le pollen des fleurs mâles des concombres ordinaires sur

les fleurs femelles des concombres anglais, donnant des fruits bosselés et irréguliers, avec

pépins, pas du tout comme le légume sélect du supermarché. Quelle déception!

Une culture en isolé

Si vous voulez cultiver des concombres anglais en pleine terre, il faut s’assurer qu’ils ne

se trouvent pas à moins de 35 m d’un concombre ordinaire si vous voulez obtenir des

résultats intéressants. Oubliez alors leur culture dans un jardin communautaire, car il y

aura sûrement d’autres jardiniers qui cultiveront des concombres bisexués, mais on peut

souvent bien les réussir dans un potager domestique… tant que le voisin immédiat n’est

pas un jardinier aussi!


Notez aussi que, pour avoir des concombres bien droits, il ne faut pas que le long fruit

tout au sol. Ainsi, il faut faire grimper le concombre anglais sur un treillis quelconque.

Pas encore le temps de semer

Si j’écris ce texte en mars, c’est qu’il est temps de commander vos semences de

concombre, mais évidemment, beaucoup trop tôt pour les semer à l’intérieur. Le

concombre n’a besoin que de 3 ou 4 semaines de culture à l’intérieur (d’ailleurs, on peut

les semer en pleine terre et obtenir quand même d’excellents résultats), donc nul besoin

de les semer avant le mois de mai.

Mars 19 Semis dans une coquille d’œuf


Semis dans une coquille d’œuf
Saviez-vous que vous pouvez semer des graines dans des coquilles d’œufs évidées? Et
que le carton d’œuf peut servir alors de support pour tenir la coquille debout. Puis, au
début de l’été, il suffit de fracturer la coquille et de plantez le petit plant qui en résulte en
pleine terre. Quelle idée mignonne! Sauf que…
En fait, il y a une grosse faille dans cette technique. C’est qu’une coquille d’œuf de poule
est trop petite pour la plupart des semis. Tomates, poivrons, œillets d’Inde : presque tout
semis qu’on peut imaginer se sentira rapidement trop à l’étroite dans une coquille d’œuf
de poule, au point au son développement sera sérieusement perturbé. Ainsi, vous êtes
obligé de les sortir de la coquille sans trop abîmer leurs racines et les rempoter dans un
content plus gros pour finir leur développement. Et ce, à un stade très précoce, quand ils
sont encore très fragiles. Peut-être si vous avez accès à des œufs de cygne… ou
d’autruche!
Aussi, l’idée qu’on peut

Mars 20 – Les quatre saisons du jardinier


Oui, officiellement c’est le printemps dans l’hémisphère nord (et le début de l’automne
dans l’hémisphère sud). Depuis 0h30 au Québec (5h30 en France), c’est le début du
printemps boréal astronomique, soit l’équinoxe du printemps, la journée où il y a
exactement 12 heures d’ensoleillement et 12 heures de noirceur partout sur la planète. Et
à partir de demain, toujours dans l’hémisphère nord, les jours vont commencer à dépasser
12 heures pour jour pour attendre leur apogée le 21 juin prochain, soit le solstice d’été.
Quant aux autres saisons astronomiques, l’automne commence avec l’équinoxe
d’automne, vers le 22 ou 23 septembre, et l’hiver, avec le solstice d’hiver, le 21 ou le 22
décembre.
Saisons météorologiques
Mais il existe une autre façon de déterminer les saisons, une qui correspond davantage à
notre façon de vivre: les saisons météorologiques (ou climatiques), déterminées d’après
différents variables climatiques, comme la température, l’ensoleillement, etc. Dans bien
des cultures, comme chez les Russes par exemple, ces saisons sont vues davantage
comme les vraies saisons du calendrier et on y prête peu d’attention aux saisons
astronomiques.
Voici les saisons météorologiques officielles, d’après Wikipédia:
Printemps boréal: 1er mars au 31 mai
Été boréal: 1er juin au 31 août
Automne boréal: 1er septembre au 30 novembre
Hiver boréal: 1er décembre au 28/29 février
D’après ce calendrier, c’est déjà le printemps depuis le 1er mars! Youpi!
Les saisons du jardinier
Pour le jardinier, toutefois, les saisons météorologiques officielles ne correspondent
toujours pas exactement à nos habitudes. Nous avons tendance à tenir encore davantage
compte des conditions locales. Ainsi, les saisons varient passablement d’une région à une
autre.
Pour les jardiniers français et belges, les saisons météorologiques pré-citées sont assez
justes… mais dans le sud de la France, je pense bien que les jardiniers locaux se disent en
printemps depuis déjà le milieu ou même le début de février.
Dans mon cas, dans la frigide Ville de Québec où aujourd’hui nous avons encore de la
neige jusqu’aux genoux et où l’on annonce un maximum de -2˚C pour la journée en cette
journée d’équinoxe printanier boréal, c’est encore très évidemment l’hiver. Dans ma tête
de jardinier, le printemps arrive à des dates variables selon l’année, mais habituellement
quand les premières fleurs s’épanouissent et que la neige est presque disparue, souvent
vers le début ou la mi-avril. Donc, si j’accepte bien que mon hiver débute vers le 1er
décembre, je repousse sa fin – et le début de la saisons printanière – d’environ un mois.
Pour ma région encore, je repousserais aussi l’été de quelques semaines, vers la mi-juin, à
un moment où le sol est réchauffé, qu’il y a peu de risque de gel et que je peux
commencer à repiquer mes légumes et annuelles en pleine terre. Mais parfois «l’été de la
ville de Québec» débute vers le 1er juin aussi. Pour les Montréalais, par contre, où le
climat est plus doux, un été qui commence le 1er juin, c’est assez juste la plupart des
années et peut même être un peu plus tôt.
Eh bien, joyeux printemps pour ces lecteurs qui s’y sont rendus, et joyeux fin d’hiver
pour ceux qui, comme moi, attendent toujours avec impatience l’arrivée du printemps.
Au moins c’est le printemps pour mes plantes d’intérieur qui, elles suivent passablement
les saisons météorologiques officielles.

Mars 21 - Comment rempoter un cactus


Comment rempoter un cactus désertique couverte d’épines sans vous faire piquer?
Peut-être avez-vous des gants réellement résistants (des gants spécifiquement conçus
pour la taille des rosiers, par exemple), mais la plupart des gants de jardinage – et même
certains gants de cuire! – laissent facilement passer les aiguilles acérées. Ouille!
Il y a moins de risque si vous manipulez la plante sans la toucher vous-même. À cette fin,
prenez une feuille de papier journal, enroulez-la et pliez-la pour former une boucle.
Maintenant, placez la boucle autour de la tige et serrez les deux extrémités de votre
boucle de papier journal l’une contre l’autre. Ainsi vous pourrez manipuler le cactus à
votre guise, sans devoir le toucher.
À défaut de papier journal, une feuille d’essuie-tout peut servir pour un petit cactus; une
feuille de polystyrène pour un plus gros.
Encore, vous pouvez tenir la plante avec une pince de cuisine… mais allez-y
délicatement, car il y a risque de l’endommager si vous serrez trop fort.
La technique
Rempotez un cactus est plus facile si vous utilisez la méthode « jardinier pressé », où
vous créez une moule du pot à rempoter et glissez tout simplement la motte de la plante
dedans. Vous trouverez les détails sur cette technique facile ici.

Mars 22 – Les boutures enracinées sont arrivées


Depuis quelques années, certaines jardineries offrent des boutures enracinées (annuelles
bouturées) à leurs clients en mars et avril. Il s’agit de boutures produites en multicellules
et destinées à être plantées dans des pots de 10 ou 12 cm, donc des plantes que vous
auriez payées 3,79$ à 4,99$ au moment de leur finition au mois de mai. Mais si vous les
achetez maintenant, vous pouvez les obtenir pour entre 1,59$ et 1,79$, selon le magasin,
d’ailleurs avec des rabais additionnelles si vous en achetez 10 ou plus. C’est moins que la
moitié du prix habituel!

Il s’agit des mêmes plantes que les employés de la pépinière mettent en pot de 10 à 12 cm
en vue de la production printanière d’annuelles en pot individuel. Mais essentiellement,
quand vous achetez ces multicellules, vous faites le travail de ces employés à leur place…
et comme c’est vous qui accomplissez la tâche de les empoter et vous qui fournissez pots
et terreau, le pépiniériste est capable de vous offrir ces petits plants à un prix beaucoup
moindre que d’habitude.

Ce que vous verrez en magasin

Dans le magasin, on vous présente des étalages de plateaux multicellules pleins de


boutures. Chaque bouture pousse dans une petite motte de terreau, de laine minérale ou
de tourbe. Vous n’avez qu’à tirer délicatement sur la bouture pour extraire la motte de sa
cellule : vous verrez tout de suite qu’elle est bien enracinée, puisque les racines sont très
visibles en surface de la motte. Votre choix fait, vous placez la bouture dans un des sacs
fournis. Habituellement il y a des étiquettes assorties : vous en prendrez un par plant pour
l’identifier. Si vous n’en trouvez pas, écrivez le nom de la variété sur le sac.

Très rapidement après votre arrivée chez vous (dans les 24 heures), il vous faudra
empoter vos boutures enracinées. Empotez-les dans des pots de 10 cm (12 cm pour les
bégonias tubéreux) en utilisant un terreau pour plantes d’intérieur. Arrosez-bien et
placez-les devant une fenêtre ensoleillée ou sous une lampe de culture. Vous verrez
comme elles pousseront rapidement! Quand viendra le temps de les planter à l’extérieur,
les vôtres seront probablement encore plus jolies que les mêmes plants vendus en
pépinière, car vous ne les aurez pas tassés autant que les producteurs le font.

Qu’est-ce qui est disponible? Il s’agit presque uniquement d’annuelles dites végétatives,
soit celles qu’on ne peut pas multiplier facilement par semences ou qui ne sont pas fidèles
au type si on les multiplie par semences et donc qu’on reproduit par bouturage, soit les
mêmes annuelles qui se vendent en pots individuels à la fin de mai plutôt qu’en caissette.
Dans ce groupe, vous verrez des coléus, des bégonias tubéreux, des pélargoniums, des
pétunias végétatives, des héliotropes, des calibrachoas, des bacopas, etc. Dans certaines
jardineries, il y a même quelques fines herbes.

Faites vite, cependant! Le choix n’est jamais très vaste et diminue de jour en jour.

Possibilités ailleurs

En autant que je sache, cette vente du détail de boutures enracinées ne se fait qu’au
Québec et en Ontario francophone. Mais si vous en savez autrement, je suis tout ouïe!

Mars 23 – Les gels tardifs ne nuisent pas aux bulbes


Dans bien des régions (mais pas la mienne!), ce printemps a été particulièrement précoce,
de sorte que les plantes bulbeuses sortent plus tôt que d’habitude. Certains d'entre eux
peuvent juste être au stade où on voit poindre leurs feuilles, mais les plus précoces – les
perce-neige, crocus, éranthes, etc. – pourrait bien être en fleurs, sinon aujourd’hui, très
bientôt. Bien sûr, sous certains climats, notamment dans le sud de l’Europe, même la
floraison est encore plus avancée et même les tulipes commencent à fleurir. Tout dépend
de l'endroit où vous vivez.
Cependant, ne pensez pas que ce phénomène a quoi que ce soit d’anormal: partout où
vous pouvez faire pousser bulbes rustiques à l'extérieur, il y a toujours un risque de gel
tardif et même de neige pendant qu’ils sont en croissance. Et ces risques augmentent
sérieusement lorsque le printemps est plus tôt que d'habitude. Que devez-vous faire si un
gel sévère est prévu et vos pauvres bulbes sont déjà en pleine croissance?
Que faire?
La réponse est ... rien. Les bulbes rustiques (tulipes, jacinthes, narcisses, crocus, etc.)
viennent de climats froids, notamment de zones montagneuses, où les températures
printanières irrégulières ne sont pas l’exception, mais la norme. Ils ont eu des milliers
d'années pour s'y habituer aux conditions météorologiques en dents de scie. La plupart
naviguent à travers ces gels tardifs et même la neige sans le moindre dommage, même
quand ils sont en pleine floraison. En fait, les nuits glaciales aident même à prolonger leur
floraison. J’ai déjà vu des perce-neige durer près d'un mois sous un régime de nuits
froides et les jours à peine au-dessus du point de congélation, mais seulement une
semaine lorsque le printemps était exceptionnellement chaud.
Les bulbes à la floraison la plus hâtive (perce-neige, éranthes, crocus, bulbocodes, scilles,
muscaris, narcisses hâtifs, etc.) sont le plus résistants au gel: vous verrez souvent leurs
fleurs couvertes de cristaux de givre à l'aube et grand ouvertes et en parfait état à midi.
Ou les voir disparaître sous la neige pour en ressortir, encore en parfait état, quand la
neige fond même quelques jours plus tard.
De la neige lourde
Même la neige lourde a peu d'effet sur la plupart des bulbes: ils semblent conçus par
Mère Nature pour y faire face. La plupart des narcisses, par exemple, sont déjà un peu
penchés. Lorsque la neige commence à s’accumuler, ils se plient simplement vers le bas
sous son poids pour remonter quand elle fond.
Je serais plus préoccupé par le poids d’une neige lourde sur les bulbes à fleurs doubles.
Leurs fleurs sont plus lourdes que la normale et risquent de s’écraser au sol pour ne
jamais remonter. La tige florale peut même casser. Cela semble plus un problème pour
les bulbes plus hauts (narcisses doubles, jacinthes doubles et surtout les grandes tulipes
doubles). Dans leur cas, il pourrait être judicieux d'insérer quelques piquets dans le jardin,
plus élevé que les plantes, puis les couvrir avec une bâche ou une vieille couverture juste
avant la tempête, créant ainsi une sorte de tente à l'épreuve du poids de la neige.
Ou soyez encore plus paresseux: si certains bulbes ont la tige cassée ou ne remontent pas
après une neige particulièrement pesante, eh bien, récoltez-les, rincez-les pour enlever
toute saleté et faites de beaux bouquets pour décorer la maison. La paresse est toujours la
meilleure solution!

Mars 24 – Les papillons monarques sont de retour!

Félicitations, jardiniers amateurs de papillons! De toute évidence vous faites un bon


travail, car le papillon monarque (Danaus plexippus), dont la population a chuté de façon
draconienne en 2013, est de nouveau à la hausse… et pas juste un peu. Le nombre a plus
que quadruplé!

Rappelons la situation tragique de 2013-2014. Jamais si peu de papillons monarques


n’avaient atteint la forêt de sapins du centre du Mexique où ils hivernent normalement.
Seuls 0,67 hectares de forêt ont été couverts de monarques cet hiver, pour un total de
quelque 33 millions de monarques, le plus petit nombre jamais enregistré. Cette nouvelle
avait provoqué la peur que l'ère du monarque migrateur touchait à sa fin.

Mais leur nombre a remonté un peu en 2014-2015 et a fait un saut majeur en avant cet
hiver (2015-2016), car environ 4,01 hectares de forêt mexicaine étaient couverts de
monarques pour une population estimée à environ 140 millions de papillons. Bien que ce
soit encore 30% en dessous de la moyenne de 6 hectares des années 1990, c’est
néanmoins une amélioration importante et un retour à la «normale des années 2000».

Qu'est-il arrivé?

On sait maintenant que le crash de 2013 était surtout dû aux mauvaises conditions
climatiques. Une sècheresse profonde, d'abord au Mexique, puis dans le Sud-ouest des
États-Unis, a dévasté la population d’asclépiades (Asclepias spp.), seule hôte pour les
larves de monarque. Par conséquence, la population des papillons a aussi chutée. Il faut
se rappeler que les monarques ne montent pas directement du Mexique au Canada d’un
seul trait. À la place, les monarques hivernants pondent des œufs au Mexique, puis leurs
descendants volent plus vers le nord et pondent des œufs au Texas, etc. Ainsi, de
génération en génération, mais dans une seule année calendaire, ils traversent les États-
Unis. Seule la dernière génération se rend jusqu’au Canada, à l’extrême nord de leur aire.
Mais comme les premières générations avaient peu à manger en 2014, très peu ont réussi
à gagné le nord cette année. Je n’en ai vu aucun dans mon jardin alors que,
habituellement, ils viennent toujours pondre sur mon terrain.

Ceux qui ont réussi a traverser la zone de sècheresse n’avaient pas la vie facile, non plus.
Grâce à l’utilisation massive d’herbicides et à la tendance accrue de l'agriculture moderne
d’utiliser le moindre centimètre carré de terre arable, les plantes indigènes sont de plus en
plus chassées des zones agricoles. Et parmi les plantes éliminées par cette agriculture à
perte de vue se trouvent les asclépiades. Donc, même quand les monarques parviennent à
atteindre le centre des États-Unis, ils peuvent avoir de la difficulté à se reproduire, faute
de plantes hôtes (c’est-à-dire d'asclépiades). Les naturalistes ont alors sonné l’alarme: si
le nombre d'asclépiades continue de baisser en Amérique du Nord, la survie du monarque
comme papillon migratoire est sérieusement menacée.

Au printemps/été dernier (2015), le temps était parfait pour les asclépiades. Partout sur la
route des monarques (du moins, où il restait encore des asclépiades), la température était
convenable et les pluies ont été suffisantes pour promouvoir une belle croissance. Ainsi,
elles étaient particulièrement vigoureuses, exactement ce qu’il fallait pour nourrir des
chenilles de monarque. Alors, lors de la migration vers le nord, chaque génération était
plus importante que la précédente, menant à une abondance quand même raisonnable
dans leur aire nordique. Et au retour au Mexique l’automne dernier (retour qui se fait en
une seule génération), encore les conditions météorologiques étaient très favorables et un
maximum des papillons a pu terminer le voyage.

La contribution des jardiniers

Un facteur qui a pu aider à «sauver» les monarques l'an dernier: la nouvelle que les
monarques ont besoin d’asclépiades comme source alimentaire est devenue de plus en
plus connue du grand public, grâce à des programmes comme Monarch Watch et Créez
votre oasis pour les monarques, qui ont promu l’idée que chaque famille pouvait aider à
sauver le monarque en plantant quelques asclépiades chez elle. Ainsi, des jardiniers à
travers l'Amérique du Nord ont commencé à planter des asclépiades sur leur terrain,
donnant aux monarques une source de nourriture plus fiable. À défaut d’asclépiades dans
les champs des agriculteurs, on en trouve en plus en plus dans les platebandes des
jardiniers.

Et les gouvernements embarquent aussi. Les États-Unis ont mis de côté plus de 100 000
hectares de champs où les asclépias peuvent se naturaliser et où plus aucun pesticide ne
sera utilisé et ce, spécifiquement pour de sauver les monarques, à un coût de plus de 20
millions de dollars.

Objectif: 250 millions de monarques


La population du monarque a toujours été instable. Elle augmente et diminue selon toutes
sortes de facteurs. Cependant, alors que nous nous félicitons de voir environ 140 millions
de monarques cette année, ce chiffre aurait paru bien décevant il y a 20 ans, quand 250
millions de monarques étaient considérés comme la moyenne. De nombreuses
associations du Mexique au Canada ont choisi ce chiffre comme objectif pour 2020: elles
veulent voir de nouveau une population moyenne de 250 millions de monarques
hivernants.

Il reste encore beaucoup à faire… et tout n’est pas à la portée des jardiniers amateurs.
L'exploitation forestière illégale dans les aires d'hivernage du monarque au Mexique reste
une menace pour laquelle nous pouvons peu faire, par exemple. Mais tout le monde peut
au moins planter des asclépiades.

Quelques asclépiades à cultiver

L’asclépiade tubéreuse (A. tuberosa) est l’asclépiade la plus courante de pépinière. C’est
une très belle plante aux fleurs orange ou jaune vif. Elle aime le plein soleil et un sol bien
drainé ou même sec, poussant bien jusqu’en zone 4. C’est le meilleur choix pour le jardin
xérophile.

L'asclépiade incarnate ou asclépiade des marais (A. incarnata), aux fleurs roses ou
blanches, est plus rustique (zone 3) et, malgré son surnom «asclépiade des marais», n’a
pas besoin d’un sol détrempé pour bien pousser. Elle convient davantage aux sols riches
et relativement humides des platebandes classiques.

Notez qu'aucune de ces deux plantes n’est envahissante. Elles poussent tout deux en
touffe dense et restent là où vous les avez plantées. Elles sont chacune, à leur manière,
des plantes idéales pour les jardiniers paresseux.

L’asclépiade commune (A. syriaca), aussi appelée petits cochons, était autrefois fort
répandue dans les prés et le long des routes au Canada où elle fut longtemps l’hôte
principale du monarque, mais elle disparaît de plus en plus suite aux traitements
herbicides. Sans être une bonne plante de platebande (elle est trop envahissante pour cela
et puis, elle dépérit de façon peu esthétique avant la fin de l’été), on pourrait au moins
apprendre à tolérer sa présence dans les secteurs en friche plutôt que de vouloir l’éliminer
à tout coût. Ou encore, pourquoi ne pas en planter sur les terrains vagues des villes pour
attirer les monarques dans les centres urbains?
Vous ne disposez pas d'un jardin? Eh bien, peut-être avez-vous un balcon. Si oui, vous
pourriez cultiver l’asclépiade de Curaçao (A. curassavica). Cette plante, qui se cultive
comme une annuelle dans le Nord, est en fait une vivace en Amérique centrale et est la
principale source de nourriture du monarque dans son pays d’origine, le Mexique. Elle a
des fleurs de couleur orange vif à cœur jaune. Elle est facile à cultiver en pot à partir de
semences, fleurissant dès la première année. Si vous ne pouvez pas trouver des plants
d'asclépiade de Curaçao localement, on offre les semences chez William Dam Seeds et
chez Richters Herbs.

Feuilles trouées? Féliciations!

Si vous trouvez être feuilles mâchouillées sur les asclépiades de votre jardin, vous saurez
que vous aurez réussi. Recherchez alors une chenille bizarrement bariolée: c’est un futur
papillon monarque. Féliciations! Vous avez fait votre part pour sauver cette fascinante
créature!

Mais la bataille n’est pas encore gagnée. Encouragez aussi votre famille et vos amis à
planter des asclépiades cet été, car qu’est quand chacun fait sa part que nous pourrons
réellement dire que nous avons aidé à sauver le papillon monarque.

Mars 25 – Des semis à la flotte


Il arrive souvent, quand on produit des semis, qu’ils commencent à être trop encombrés,

qu’ils manquent alors de l’espace à cause de la compétition avec leurs voisins. Si oui, il

suffit de les diviser et de les repiquer dans des pots individuels ou encore, au moins dans

un contenant plus grand.

Parfois, par contre, les semis sont tellement entremêlés quand la division n’est pas facile

à faire, qu’on risque de les briser leurs racines en le faisant. Que faire quand un tel cas ?

Voici heureusement un truc qui fonctionne à coup sûr: enlevez le pot et placez les semis

dans un bol d’eau. Secouez-les un peu et vous verrez le gros du terreau tomber.

Maintenant, quand presque tout le terreau est tomber et que vous tirez sur un plant, il se

séparera des ces compagnons comme par magie et vous pourriez le repiquer sans peine.

Mars 26 - Une salière à semis


Il est facile de bien espacer les graines de taille moyenne et de bonne taille, mais
comment bien espacer les graines très fines?

Utilisez une salière!


Mélangez les graines à 2 cuillerées de sable fin, versez ce mélange dans une sablière et

agitez votre «semoir» à la volée au-dessus du surface à couvrir. Comme le sable est plus

pâle que le terreau, vous suivrez plus facilement le progrès de votre semis. Et à la

germination, vous serez surpris de voir à quel point les graines se sont espacées

également.

Mars 27 – Le cactus de Pâques : sans épines, mais à la culture épineuse


Parmi les plantes traditionnelles de Pâques, il y a une vraiment pas comme les auters : le
cactus de Pâques. On dirait au début un cactus de Noël, mais il ne fleurit pas à la bonne
saison, et il est aussi plus petit.
C’est d’ailleurs une plante qui a donné bien du fil à retordre aux taxonomistes. Ainsi, on a
vu son nom changer de Epiphyllum gaertneri à Schlumbergera gaertneri, puis plus
récemment à Rhipsalidopsis gaertneri. Mais maintenant il s’appellerait Hatiora
gaertneri… pour l’instant.
Ses origines
Cette plante vient du Brésil où pousse dans les arbres (plus rarement sur les surfaces
rocheuses) comme plante épiphyte. http://jardinierparesseux.com/2015/03/23/epiphyte/
Ses tiges vertes aplaties et segmentées remplacent les feuilles absentes et assurent la
photosynthèse. Les épines, si courantes sur les cactus désertiques, sont réduites au
maximum: tout ce qui en reste sont de petits poils qu’on aperçoit à peine à l’extrémité de
segments. Les tiges sont dressées au début, mais s’arquent rapidement vers le bas pour
devenir retombantes.
C’est en bonne partie ce portant arqué et retombant et ses tiges aplaties et segmentées qui
lui font ressembler au cactus de Noël (Schlumbergera russelliana et S. x buckleyi) et au
cactus d’automne (S. truncata), mais les segments sont plus petits, plus étroits et sans
crénelures ni dents, contrairement à ses cousins. Aussi, la floraison, est nettement
symétrique, en forme d’étoile, et pas du allongée, contrairement aux Schlumbergera. Et
bien sûr, le cactus de Pâques fleurit la saison opposée du cactus de Noël!
Dans la nature brésilienne, ce cactus fleurit au printemps austral, soit en octobre ou
novembre. Elle n’a pris donc le nom de cactus de Pâques qui depuis qu’on le cultive dans
l’hémisphère nord. Sous l’influence des journées de longueur inversée l’autre côté de
l’équateur, le cactus de Pâques commence à fleurir en mars ou avril et continue souvent
jusqu’à la fin de mai. Les fleurs sont rouges chez l’espèce, mais peuvent être roses,
orange ou même blanches chez les hybrides qui dominent le marché. Il s’agit de
croisements avec le hatiora rose (Hatioria rosea), un proche parent. Ces hybrides portent
officiellement le nom de H. x graeseri.
Une plante de culture épineuse
Malgré sa ressemblance avec le « pas tuable » cactus de Noël, le cactus de Pâques a la
réputation d’être difficile à cultiver… ou du moins, difficile à fleurir.
C’est surtout son intolérance des températures chaudes l’hiver qui nuit: nous chauffons
trop nos logis à son goût. Ainsi, alors qu’il tolère des températures estivales variables,
l’hiver, il veut de la fraîcheu: les jours de 18˚C au maximum et des nuits de 3 à 13˚C.
Aussi, il demande une bonne humidité atmosphérique en tout temps (un humidificateur
ou un plateau humidifiant seraient utiles pendant les mois d’hiver) et un arrosage très
attentif. http://jardinierparesseux.com/2016/01/04/un-plateau-humidifiant-pour-vos-
plantes-dinterieur/ Son terreau doit être légèrement humide presque toute l’année, ni sec
ni détrempé, bien qu’il préfère 4 semaines de sècheresse relative immédiatement après la
floraison quand il prend une courte période de repos.
À défaut de suivre cet entretien assez pointilleux, la plante perd des segments ou peut
même pourrir.
Et la floraison?
Tout ce qui procède n’est que pour garder la plante en bonne santé, encore faut-il stimuler
la floraison. À cette fin, le cactus de Pâques exige une période d’environ 8 à 10 semaines
de jours courts l’hiver suivie de jours longs. Ainsi, idéalement vous la placerez dans une
pièce qui n’est pas éclairée le soir à partir de Noël environ. Une fois la floraison initiée, il
n’est pas sage de bouger la plante, sinon les fleurs peuvent tomber sans ouvrir.
Ce sont ces jours courts, combinés avec une bonne fraîcheur, qui initient la floraison
quand les jours rallongent et les températures remontent au printemps.
Autres détails culturaux
Les autres éléments de culture sont plus faciles à réconcilier.
Côté éclairage, le cactus de Pâques préfère un éclairage moyen, donc, un emplacement
bien éclairé, mais sans trop de soleil direct. Un maximum d’éclairage est toutefois utile
l’hiver.
On peut le fertiliser en douceur, avec l’engrais de votre choix, à partir de son réveil en
juin (on se rappelle qu’on le laisse un peu en repos tout de suite après la floraison)
jusqu’en octobre, au quart de la dose recommandée.
On peut cultiver dans un terreau léger pour l’intérieur ou encore, un terreau pour
orchidées. Logiquement on empoterait les spécimens trop gros pour leur pot initial après
la reprise de la croissance en juin.
Voilà comment cultiver le cactus de Pâques: il faut s’accommoder un peu à ses caprices
si on veut obtenir une belle floraison.
http://jardinierparesseux.com/2015/04/05/trucs-pour-soigner-les-plantes-de-paques/

Mars 28 - On couvre ou on couvre pas ?


On peut faire des boutures de tiges de plantes d’intérieur à l’air libre, mais vous aurez

encore plus de succès en recouvrant les tiges encore fragiles avec une petite serre. Après

tout, les boutures n’ont pas encore de racines et s’assècheront donc très rapidement,

perdant l’eau à la transpiration, surtout si elles ont des feuilles minces. Dans une serre,

l’air est très humide et la bouture ne perdra donc pas d’humidité à la transpiration, ce qui

lui donnera une meilleure chance de reprise.


Votre petite serre peut-être un sac de plastique transparent (on peut alors utiliser des

bâtonnets de café pour que le sac ne s’écrase pas sur les plantes), une bouteille à large

goulot, une barquette de plastique transparent dans lequel on vend des croissants ou des

muffins ou même le fond d’une bouteille de boisson gazeuse que vous auriez découpé à

cette fin. Vous n’aurez qu’à enlever la serre quand de nouvelles feuilles commencent à

apparaître, signe que l’enracinement a commencé, ce qui peut prendre quelques semaines.

Ces boutures qui craignent l’humidité


La vaste majorité des boutures profiteront d’une forte humidité atmosphérique pendant

qu’elles s’enracinent, alors on les bouture dans un terreau humide et les recouvre d’une

mini-serre. Mais certaines plantes se bouturent mieux à l’air libre. Et c’est surtout le cas

des plantes succulentes (cactus désertiques, crassulas, sédums, aéoniums, etc.).

Pour ces plantes, coupez la tige… et laissez-la sécher pendant quelques jours, soit jusqu’à

ce que la blessure devienne calleuse, avant de la mettre en pot. Vous pouvez tout

simplement déposer les boutures sur le côté dans une assiette ou sur une tablette en

attendant. Cela prend 2 à 3 jours dans le cas de la plupart des succulentes, mais un mois

ou plus pour certaines succulentes à tige très épaisse (de gros cactus et euphorbes,

notamment). Même après que vous aurez piqué la bouture dans un pot de terreau,

n’arrosez pas tant que vous ne voyez pas des signes de croissance, ce qui peut parfois

prendre un mois ou deux. Ces plantes produiront facilement des racines même dans un

terreau sec. Et surtout ne pas les recouvrir d’une mini-serre, car cela peut provoquer une

pourriture fatale!

Mars 29 - En rempotant, n’oubliez de laisser une cuvette d’arrosage


Vous avez sans doute remarqué que les pots classiques, qu’ils soient en terre cuite ou en
plastique, ont toujours un rebord en sailli vers le sommet du pot, mais saviez-vous que ce
rebord n’est pas juste une décoration? Il indique jusqu’où il faut remplir le pot au
rempotage. Cet espace vide sur le dessus de la motte est la «cuvette d’arrosage»: quand
vous arrosez, vous pouvez le remplir d’eau au complet, car c’est exactement la bonne
quantité d’eau nécessaire pour imbiber, correctement et sans excès, tout le terreau dans le
pot.

Mars 30 - Savoir conserver les semences supplémentaires


Habituellement un sachet de semis contient plus de graines qu’il ne vous faut pour la

saison en cours. Sachez alors qu’on peut les conserver pour l’an prochain: il suffit de

replier l’enveloppe et de le sceller avec du papier collant, voilà tout. Pour une meilleure

conservation, par contre, gardez les graines au frais et au sec jusqu’à l’année suivante.

Pour les conserver encore plus longtemps, peut-être 4 ou 5 ans, parfois 10 ans et plus,

fabriquez votre propre «conservateur de semences»! Placez les sachets dans un bocal ou

autre contenant qui se ferme hermétiquement (un contenant Tupperware, par exemple) et

placez-le au réfrigérateur. Les semences se conserveront mieux au frais qu’à la

température de la pièce.

Le seul hic, c’est que quand la température baisse, l’humidité augmente. Alors, avant de

serrer le bocal au frigo, rajoutez un petit sachet de gel de silice (on trouve de tels sachets

dans les bouteilles de pilules, les produits en cuir, des appareils électroniques, etc.). Le

gel de silice absorbera l’humidité excessive, assurant que les graines resteront au sec.

Mars 31 - Des plantes voilées


Vous pouvez maintenir des plantes tout près d’une fenêtre orientée au Sud ou à l’Ouest,

même durant l’été, à condition de tirer un rideau fin ou autre voilage léger entre les

plantes et la vitre.

Avril 1 - Semis à faire à l’intérieur au début d’avril

La saison avance et il y a de plus en plus de semis à faire à l’intérieur en vue de la saison


de jardinage qui approche. Voici une liste de semis à faire au début d’avril:
Achillée (Achillea spp.)
Agastache annuelle (Agastache ruprestre, A. cana et autres)
Angélique (Angelica atropurpurea, A. archangelica et autres)
Anis (Pimpinella anisum)
Anthémis des teinturiers (Anthemis tinctoria)
Asclépiade (Asclepias spp.)
Asperge (Asparagus officinalis)
Aubergine (Solanum melongena)
Benoîte (Geum spp.)
Bergenia (Bergenia spp.)
Bourrache (Borago officinalis)
Brocoli (Brassica oleracea italica)
Browallia (Browallia speciosa)
Camomille romaine (Chamaemelum nobile, syn. Anthemis nobile)
Céleri (Apium graveolens)
Cerise de terre (Physalis pubescens)
Chou de Bruxelles (Brassica oleracea gemmifera)
Chou-fleur (Brassica oleracea botrytis)
Chrysanthème vivace (Chrysanthemum x morifolium, syn. C. x grandiflorum)
Coléus (Plectranthus scutellarioides)
Dahlia moyen et géant (Dahlia x)
Dichondra (Dichondra repens)
Échalote française (Allium cepa aggregatum)
Échinacée ou rudbeckia pourpre (Echinacea purpurea)
Edelweiss (Leontopodium alpinum)
Éphémérine (Tradescantia x andersoniana, T. ohioensis)
Euphorbe vivace (Euphorbia myrsinites, E. polychroma, etc.)
Fétuque bleue (Festuca ovina glauca)
Filipendule (Filipendula ulmaria et autres)
Gazon d’Espagne (Armeria maritima et autres)
Gypsophile ou souffle de bébé (Gypsophila paniculata, G. repens, etc.)
Hélénie annuelle (Helenium amarum)
Hélénie vivace (Helenium spp.)
Hémérocalle (Hemerocallis spp.)
Heuchère (Heuchera spp.)
Hysope (Hysopus officinalis)
Impatiens jaune (Impatiens auricoma)
Lanterne chinoise (Physalis alkekengi)
Lewisia (Lewisia cotyledon et autres)
Linaire (Linaria reticulata, L. maroccana, etc.)
Lobélie érine (Lobelia erinus)
Lobélie vivace (Lobelia cardinalis, L. siphilitica et autres)
Menthe (Mentha spp.)
Millet glauque (Pennisetum glaucum)
Mimule (Mimulus x hybridus)
Monarde (Monarda didyma et autres)
Népéta (Nepeta x faassenii et autres)
Nolana (Nolana paradoxa, N. humifusa)
Œil de bœuf (Buphthalmum salicifolium)
Œillet de Chine (Dianthus chinensis)
Œillet de rocaille (Dianthus deltoïdes, D. gratianopolitanus et autres)
Œillet des poètes (Dianthus barbatus)
Œillet mignardise (Dianthus plumarius et ses hybrides)
Oignon (Allium cepa)
Okra ou gombo (Abelmoschus esculentus)
Onagre (Oeonthera spp.)
Oreilles d’agneau (Stachys byzantina, syn. S. lanata)
Pavot bleu (Meconopsis betonicifolia et autres)
Pavot d’Orient (Papaver orientalis)
Pavot tangerine (Papaver rupifragmum)
Pensée (Viola x wittrockiana)
Penstemon vivace (Penstemon barbatus, P. digitalis et autres)
Petite pensée (Viola hybrida, V. cornuta, V. tricolor et autres)
Phlomis tubéreux (Phlomis tuberosa)
Phlox des jardis (Phlox paniculata)
Physostégie ou fleur charnière (Physostegia virginiana)
Potentille vivace (Potentilla spp.)
Prunelle (Prunella grandiflora et autres)
Pulmonaire (Pulmonaria saccharata et autres)
Pyrèthre (Tanacetum coccineum, syn. Pyrethrum coccineum et Chrysanthemum
coccineum)
Ratibida (Ratibida columnifera, R. pinnata et autres)
Rhubarbe (Rheum rhabarbum, R. x hybridum et autres)
Salpiglosse (Salpiglossis sinuata)
Sauge des prés (Salvia pratensis)
Sauge officinale (Salvia officinalis)
Scabieuse du Caucase (Scabiosa caucasica)
Sédum ou orpin (Sedum spp.)
Silène (Silene spp.)
Tanasie (Tanacetum vulgare)
Thym (Thymus vulgaris et autres)
Torénia (Torenia fournieri et autres)
Vergerette (Erigeron speciosus et autres)
Véronicastre (Veronicastrum spp., anc. Veronica spp.)
Véronique (Veronica spp.)
Verveine bonne à rien (Verbena bonariensis)
Violette (Viola spp.)

Liste compilée à partir du livre Les idées du jardinier paresseux: Semis.


Pour accéder à des catalogues de semences, aller à
http://jardinierparesseux.com/extra/catalogues/.

Avril 2 - Reconnaître les «fleurs à papillons»


Comme bon tout pollinisateur, les papillons ont des préférences quant aux fleurs qu’ils
visitent. Notamment ils sont moins habiles au vol que les abeilles ou les colibris et voleter
de fleur en fleur leur coûte très cher en énergie. Ainsi ils préfèrent des fleurs où ils
peuvent percher et qui contiennent assez de nectar pour les occuper quelque temps.
Les inflorescences des composées ou Astéracées (marguerites, rudbeckies, zinnias, etc.)
sont l’exemple parfait des «fleurs à papillons». En fait, malgré les apparences, une
marguerite n’est pas une fleur, mais plutôt une inflorescence composée d’un dense
groupe de fleurons fertiles au centre et entourés de fleurs stériles appelés rayons. Les
rayons ont évolué spécifiquement à l’attention des papillons: leurs couleurs servent à les
attirer et leur placement en couronne autour des fleurons fertiles les permet de servir de
plate-forme d’atterrissage. Pendant que le papillon se repose les ailes sur le plateforme,
on lui offre une grande quantité de fleurons fertiles remplis de nectar pour sa
consommation. Et en s’abreuvant, le papillon se couvre de pollen que fertilisera la fleur
suivant.
Évidemment, d'autres fleurs regroupées attirent aussi les papillons, notamment les fleurs
en ombelle.
Enfin, papillons sont attirés aussi par les grosses fleurs remplies de nectar, comme les
hémérocalles et les lis, dont les pétales énormes permettent un atterrissage facile.
Parfumées aussi
Certains papillons, et notamment les papillons de nuit, sont très attirés par les fleurs
parfumées. En générale, les papillons préfèrent les fleurs au parfum intense et sucré.
Une liste de «fleurs à papillon»
Il y a littéralement des milliers de fleurs que vous pouvez planter pour attirer les
papillons: en voici une liste très partielle.
Achillée (Achillea spp.) zone 3

Agérate (Ageratum houstonianum) annuelle

Alysse odorante (Lobularia maritima) annuelle

Aneth (Anethum gravolens) annuelle

Apocyn (Apocynum spp.) zone 3

Arabette (Arabisspp.) zone 4

Arbre aux papillons (Buddleia davidii) zone 6b

Asclépiade (Asclepias spp.) zones 3 à 10


Aster (Aster spp.) zone 4

Astilbe (Astilbe spp.) zone 4

Aubriétie (Aubrieta deltoidea) zone 4

Azalée (Rhododendron spp.) zones 2 à 10

Baptisia (Baptisia spp.) zone 4

Bleuetier (Vaccinium spp.) zones 3 à 5

Buddléia (Buddleia davidii) zone 6b

Camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) zone 3

Capucine (Tropaeolum majus) annuelle

Centaurée bleuet (Centaurea cyanus)annuelle

Chardon (Cirsium spp.) zone 2

Chardon bleu (Echinops ritro) zone 3

Chèvrefeuille (Lonicera spp.) zone 3

Chrysanthème (Chrysanthemum spp.) annuelle ou zones 4 à 7

Cléome (Cleome hasslerana) annuelle

Coquelourde des jardins (Lychnis coronaria) zone 3

Coréopsis (Coreopsis spp.) annuelle ou zone 3

Cosmos (Cosmos bipinnatus) annuelle

Croix de Jérusalem (Lychnis chalcedonica) zone 3

Dahlia (Dahlia spp.), bulbe tendre

Échinacée (Echinacea purpurea) zone 3

Eupatoire (Eupatorium spp.) zone 3

Faux lupin (Baptisia spp.) zone 4


Fenouil (Foeniculum vulgare) fine herbe annuelle

Gaillarde (Gaillardia spp.) annuelle ou zone 3

Hélénie (Helenium spp.) zone 3

Héliotrope (Heliotropium arborescens) annuelle

Hémérocalle (Hemerocallis spp.) zone 3

Ibéride (Iberis spp.) annuelle ou zone 3

Immortelle vivace (Anaphalis margaritacea) zone 3

Impatiente (Impatiens spp.) annuelle

Julienne des dames (Hesperis matronalis) zone 3

Lantana (Lanata camara) annuelle

Lavande (Lavandula spp.) zones 5 to 9

Liatride (Liatris spp.) zone 3

Lilas commun (Syringa vulgaris) zone 2b

Lis du Canada (Lilium canadense) zone 3

Lupin (Lupinus spp.) annuelle ou zones 2 to 8

Lychnide (Lychnis spp.) zone 3

Marguerite (Leucanthemum spp.) zone 3

Mauve (Malva spp.) zone 3

Mignonette (Reseda odorata) annuelle

Monarde (Monarda spp.) zone 3

Népéta, herbe aux chats (Nepeta spp.) annuelle ou zone 4

Œillet (Dianthus spp.) annuelle ou vivace (zone 4)

Pensée (Viola x wittrockiana) annuelle


Pétunia (Petunia x hybrida) annuelle

Phlox (Phlox spp.) annuelle ou zone 3b

Pied de chat (Antennaria spp.) zone 2

Pissenlit (Taraxacum officinale) zone 3

Primevère (Primula spp.) zones 2 à 9

Rhododendron (Rhododendron spp.) zones 2 à 10

Rose trémière (Alcea spp.) zone 3

Rudbeckie (Rudbeckia spp.) annuelle ou zone 3

Rue (Ruta graveolens) zone 4

Ruellia (Ruellia spp.) annuelle ou zone 6

Sauge (Salvia spp.) annuelle ou zones 3 to 11

Sauge russe (Perovskia spp.) zone 3

Scabieuse (Scabiosa spp.) annuelle ou zone 3

Sédum (Sedum spp.) zones 2 à 10

Soleil du Mexique (Tithonia rotundifolia) annuelle

Tagète (Tagetes spp.) annuelle

Tournesol (Helianthus annuus) annuelle

Trèfle (Trifolium spp.) zones 2 à 9

Troène (Ligustrum spp.) zones 4b à 9

Verge d’or (Solidago sp.) zone 3

Vergerette (Erigeron spp.) annuelle ou zone 3

Vervaine (Verbena spp.) annuelle

Vinaigrier (Rhus typhina) zone 3


Violette (Viola spp.) zones 1 to 8

Viorne (Viburnum spp.) zones 2 à 8

Vipérine (Echium spp.) annuelle ou bisannuelle, zone 4

Zinnia (Zinnia spp.) annuelle Allium (Allium spp.) zone 3

Pour rendre la situation encore plus facile, disons que plus vous plantez de fleurs et

moins vous plantez du gazon, plus vous attirerez les papillons.

Avril 3 - Nourrissez les chenilles pour attirer les papillons


Qui n’aime pas les papillons? Tout jardinier veut les voir voleter au-dessus de ses

platebandes pendant l’été : c’est tellement magnifique! Ainsi, beaucoup d’horticulteurs

recherchent des fleurs qui attirent les papillons au jardin (c’était d’ailleurs le sujet de la

chronique d’hier) et en plantent en grand nombre, certains d’attirer une foule de bijoux

volants. Mais ils sont alors déçus quand les papillons ne viennent pas en grand nombre.

Qu’ont-ils fait de mal?

La réponse est pourtant évidente. Tous les papillons commencent leur vie en tant que

chenilles, des larves souvent d’apparence peu ragoûtante. Et qui, de plus, mangent le

feuillage des plantes. Or si vous vaporisez des insecticides sur vos plants pour contrôler

les chenilles, ou si vous évitez de planter une espèce végétale parce qu’il « a des

problèmes d’insecte », votre jardin de papillons n’aura pas un grand succès.

Donc, si vous voulez vraiment attirer les papillons, il faut aussi accepter de cultiver les

plantes qui nourrissent les larves… et quand vous voyez des chenilles, il est bien sûr

important de les laisser faire leur œuvre, même si vous perdez quelques feuilles.

Plantes qui nourrissent des chenilles


Voici une sélection de plantes-hôtes pour les larves des papillons nord-américains.

Cultivons-en pour attirer des papillons chez vous!

Notez que plusieurs des plantes les plus intéressantes pour les larves des papillons sont

considérées comme étant des mauvaises herbes et sont, de ce fait, peu ou pas

commercialisées. On peut toutefois les trouver dans certains catalogues spécialisés en

«plantes indigènes». Aussi, il peut être utile de créer un petit «coin sauvage» sur votre

terrain où vous laissez proliférer les variétés moins acceptables pour un aménagement

classique. Les papillons vous en remercieront!

Amorpha blanchâtre (Amorpha canescens) zone 3b


Aneth (Anethum graveolens) fine herbe annuelle

Aristoloche (Aristolochia macrophylla, syn. A. durior) zone 4

Asclépiade (Asclepias spp.) zones 3 à 10

Aubépine (Crataegus spp.) zones 3 à 6

Baptisia (Baptisia australis) zone 4

Barbon (Andropogon spp.) zone 3

Bardane, toques (Arctium spp.) zone 3

Boehméria cylindrique (Boehmeria cylindrica) zone 5

Carotte (Daucus carota) légume bisannuel

Cerisier ornemental (Prunus spp.) zones 1 à 8

Chardon (Cirsium spp.) zone 2

Chou (Brassica oleracea) légume tendre

Cornouiller (Cornus spp.) zones 2 à 8

Églantier (Rosa spp.) zone 2


Galane (Chelone spp.) zone 3

Gérardie (Gerardia spp) zone 3

Graminées (différents genres) zones 1 à 10

Gueule de loup, muflier (Antirrhinum majus) annuelle

Houblon (Humulus lupulus) zone 3

Linaire (Linaria vulgaris) zone 2

Luzerne (Medicago sativa) zone 3

Mauve (Malva spp.) zone 4

Mélilot blanc (Melilotus albus) annuelle

Micocoulier occidental (Celtis occidentalis) zone 3b

Moutarde (Brassica spp.) zone 3

Orme (Ulmus spp.) zones 2 à 8

Ortie (Urtica spp.) zone 2

Oseille (Rumex spp.) zone 3

Panais (Pastinaca sativa) légume bisannuel

Pensée (Viola x wittrockiana) annuelle

Persil (Petroselinum crispum) zone 3

Peuplier (Populus spp.) zones 2 à 7

Plantain (Plantago major) zone 2

Prunier (Prunus spp.) zones 2 à 8

Robinier (Robinia pseudacacia) zone 4b

Rose trémière, passerose (Alcea rosea) zone 3

Saule (Salix spp.) zones 1 à 10


Sené américain (Cassia marilandica) zone 4b

Soja (Glycines max) annuelle

Tournesol (Helianthus spp.) annuelle/zones 3 à 7

Trèfle blanc (Trifolium repens) zone 3

Trèfle rouge (Trifolium incarnatum) zone 3

Vesse (Vicia spp.) annuelle/zones 2 à 8

Violette (Viola spp.) zones 2 à 8

Viorne (Viburnum spp.) zones 2 à 8

Avril 4 – Frustré par les freesias?


Si vous visitez votre jardinerie locale, vous verrez que les étalages de bulbes sont en
place: cannas, callas, dahlias, bégonias tubéreux et bien plus encore vous sont offerts.
C’est le bon moment pour les acheter, question d’avoir le meilleur choix possible. Et
aussi, on part plusieurs de ces bulbes à l’intérieur, notamment les cannas et les bégonias
tubéreux (voir xxx http://jardinierparesseux.com/2016/03/02/temps-de-reveiller-les-
plantes-qui-dorment/) et s’est en pleine saison de s’y mettre.
Mais à travers le lot de bulbes qu’on nous offre, il y a toutefois un que je déconseille: le
freesia. Voici pourquoi:
Origine des freesias
Les freesias couramment vendus, Freesia x hybrida, sont des hybrides dérivés d’espèces
originaires d’Afrique du Sud. Les fleurs en trompette blanches, jaunes, orange, rouges,
roses ou pourpres sont très parfumées, un attrait supplémentaire… pour ceux qui peuvent
les sentir. (Environ une personne sur dix est incapable de sentir l’odeur des freesias, un
trait génétique qui passe de génération en génération!)
Cependant, cette origine subtropicale fait en sorte que le freesia n’est pas un bon bulbe
d’été.
Le freesia, en effet, est à floraison hivernale dans son pays d’origine et il entre en
dormance l’été, un trait qu’il tend à maintenir en culture. Dans l’hémisphère nord, où il
pousse très bien sous un climat méditerranéen (en Californie, dans le sud d’Europe, etc.),
il fleurit généralement entre Noël et mars. Mais pas en été. Quand il fait chaud, la plante a
tout naturellement tendance à entrer en dormance.
Vente à la mauvaise saison
Il n’est pas logique de vendre des bulbes de freesia au printemps. Normalement, sous un
climat froid, les bulbes seraient à planter à l’automne, en pot, pour une floraison au cours
de l’hiver. Même là, la floraison n’est pas toujours facile à obtenir, à moins de disposer
d’un emplacement à la fois frais (environ 7 à 12˚C la nuit et pas plus de 18˚C le jour) et
ensoleillé, peut-être une pièce aux grandes fenêtres mais que vous chauffez à peine.
Il faut dire que les bulbes vendus au printemps ont reçu un traitement spécial au froid
pour les aider à fleurir l’été… et si vos températures estivales demeurent généralement
en-dessous de 18˚C, ça peut fonctionner. Si oui, attendez-vous à une floraison en
septembre. Mais là où les étés sont chauds, habituellement la plante ne fleurit pas du tout.
Une solution possible
Si vous voulez à tout prix essayer de cultiver des freesias à partir du printemps, il vaut
mieux les cultiver en pot, à l’intérieur. Empotez-les tôt au printemps à raison 4 ou 5
bulbes par pot de 20 cm, couvrant à peine les bulbes. Placez le pot devant une fenêtre très
ensoleillée mais fraîche (voilà la complication: plein soleil et fraîcheur sont une
combinaison difficile à trouver). Offrez-lui des arrosages normaux, quand le terreau est
sec au toucher. Il est inutile de fertiliser, car le bulbe contient déjà toutes les réserves
nécessaires pour assurer la floraison. Un tuteur est presque toujours nécessaire. Le freesia
appréciera une pièce fortement climatisée pendant l’été.
Avec un peu de chance, les bulbes fleuriront environ 12 semaines après l’empotage. Par
la suite, compostez-les: il est très difficile de les récupérer pour une autre floraison.
Malgré ce traitement, il arrive souvent que le freesia ne fleurisse pas, mais tant que le
feuillage est encore vert, continuez de l’entretenir. Il arrive alors souvent qu’il fleurisse…
à sa saison normale, soit pendant l’hiver.
Une autre solution possible
Le plus facile, par contre, c’est d’acheter des freesias sous forme de fleurs coupées. Tout
fleuriste peut vous en commander s’il n’en vend pas déjà. Habituellement ils sont offerts
à des prix raisonnables pendant des mois d’hiver, mais vous pouvez obtenir des freesias
forcés à toute saison si vous êtes prêt à payer plus cher.

Avril 5 - Pas toujours nécessaire de réagir

La première question à se poser lorsqu’on se trouve devant un problème de parasite ou de

maladie est: est-ce que ce problème est majeur ou mineur? Si le problème est majeur, si

toute la plante risque d’y passer, s’il risque de s’étendre à d’autres végétaux, bien sûr, il

faut agir et sans tarder (en utilisant la méthode la plus douce possible, bien sûr !)

Si le problème n’affecte pas la survie à long terme de la plante ni son utilité, il n’y a pas

lieu d’intervenir. Par exemple, quand le blanc (oïdium) infeste le feuillage en fin de

saison au moment où la plante est à la veille d’entrer en dormance de toute façon, quand

il y a une seule chenille sur la plante, quand il s’agit tout simplement de quelques taches

sur les feuilles inférieures, etc. Rappelez-vous de la règle des 15 pas : si vous ne voyez
pas le « problème » à 15 pas de la plante, il n’est probablement pas nécessaire

d’intervenir. http://jardinierparesseux.com/2015/05/08/la-regle-des-15-pas/

C’est une pilule difficile à avaler pour bien des jardiniers, qui associent «jardin» avec

«perfection» et courent d’instinct vers le produit le plus toxique qui existe pour éliminer

tout problème, mais quelques trous dans une fleur ou une feuille un peu mâchouillée ne

nuisent pas à la santé de la plante. N’oubliez pas que la nature est très complexe et quand

on traite un problème, on a tendance à en provoquer d’autres. Souvent, la chose la plus

sage à faire est ne rien faire!

Avril 6 - Des roses trémières résistantes à la rouille


Qui a dit que les roses trémières (Alcea spp.) étaient toujours atteintes par la rouille, une
maladie qui fait brûler le feuillage inférieur avant la fin de l’été? D’accord, on ne connaît
pas de variétés résistantes de l’espèce la plus vendue, soit la rose-trémière commune
(Alcea rosea), mais il existe plus de 60 espèces d’Alcea. Sûrement parmi tant d’espèces,
il y a des plantes aussi ornementales, mais sans problème de rouille?
Et effectivement, si on cherche un peu, on trouve des variétés résistantes à cette maladie.
Les suivantes se sont montrées très résistantes à la rouille: la rose trémière à feuilles de
figuier (A. ficifolia), la rose trémière à feuilles rugueuse (A. rugosa), la rose trémière du
Kurdistan (A. kurdica) et la rose-trémière à fleurs pâles (A. pallida).
Notez que la rose-trémière à feuilles de figuier, surtout, ressemble presque exactement à
la rose-tremière commune, sauf que ses feuilles sont en forme de main plutôt d’être en
forme de bouclier. Certaines lignées, comme ‘Antwerp Mix’, ‘Happy Lights’, ‘Las
Vegas’, ‘Old Fashioned Mix’, viennent même dans la même gamme de couleurs que la
rose trémière commune : rouge, rose, jaune, blanc, presque noir, etc., leur floraison est
aussi durable et les fleurs sont aussi grosses. Je ne comprends pas du tout pourquoi cette
espèce n'a pas remplacée sa cousine maladive depuis belle lurette. Par contre, je ne
connais pas de sélection de rose trémière à feuilles de figuier à fleurs doubles. Pour cela,
il vous faut retourner à la rose trémière commune… et ses problèmes de rouille.
Tristement, les jardineries vendent presque uniquement des plants de rose trémières
infestées de rouille. Oui, je le vous jure! Regardez à l'envers des feuilles au moment de
l'achat: on y voit déjà les premières pustules! Heureusement que les semences des
variétés résistantes à la rouille sont relativement faciles à trouver, du moins en catalogue
et sur l’Internet. Et toutes les roses trémières sont faciles à cultiver par semences. Semez-
les en mars ou avril ou encore, en pleine terre en mai, pour une première floraison l’an
prochain. Toutes les plantes discutées sont rustiques dans les zones 3 à 8 ou 9.
Avril 7- Aspirez vos ennemis!
Pour un contrôle rapide et surtout amusant des aleurodes (mouches blanches) dans vos

plantes d’intérieur, peignez l’extrémité d’un aspirateur à main jaune et passez près des

plantes infestées. Paniqués par les vibrations de l’appareil, les adultes partiront à voleter,

formant une nuée de ce qui semblera être de petites pellicules blanches. Il se trouve que

les aleurodes, comme beaucoup d’insectes, affectionnent la couleur jaune, qu’ils

interprètent comme étant une plante maladive. Donc, après quelques secondes de vol, ils

cherchent une plante jaunissante sur laquelle se réfugier… et trouveront plutôt la bouche

de l’aspirateur.

Il faut tout de même répéter cette technique hebodomairement pendant 2 ou 3 semaines,

question d’aspirer les adultes à mesure qu’ils mûrissent, car les larves, qui sont

immobiles, ne sont pas touchées par cette technique.

Avril 8 - Des oignons pour le sud ou pour le nord ?

L’oignon (Allium cepa) est très dépendent de la longueur du jour. À tel point qu’il existe
des lignées pour le nord qui nécessitent une longue photopériode (14 à 15 heures de soleil
par jour en plein été) pour produire un bulbe; dans le sud, elles ne donneront que des
racines. Et c’est le contraire pour les lignées développées pour une culture dans le sud:
elles réagissent à des photopériodes moins longues et n’auraient pas le temps de produire
un bulbe de bonne taille sous la saison courte du Nord.

Donc… achetez un cultivar qui convient à votre photopériode.

Les marchands locaux ne vendent que des semences et des oignonets appropriés, mais si
vous commandez vos semences par la poste, il faut faire attention. D’accord, les
catalogues destinés aux jardins d’une région donnée offriront des semences d’oignon
appropriées (les catalogues canadiens n’offrent que les semences adaptées au nord, par
exemple, car tout le Canada est dans la zone nordique), mais si vous consultez un
catalogue qui chevauche deux régions, comme les catalogues américains ou français, il
est important de bien lire la description afin de savoir pour quelle région l’oignon est
destiné.
Avril 9 – Contrôler les insectes avec la lumière
Tout le monde sait bien que les insectes sont attirés par la lumière: on n’a à sortir la nuit

pour les voir tourner autour des ampoules à l’extérieur. Peu de gens connaissent toutefois

le piège lumineux pourtant très utilisé dans les restaurants et les écuries pour attraper les

mouches, moustiques et autres insectes volants.

Il s’agit d’un appareil mural contenant des lampes fluorescentes à lumière noire et un

papier collant jaune. Les insectes sont d’abord attirés vers la lumière, puis vers le piège

jaune et finalement y restent prisonniers. Il est très efficace à l’intérieur, où tous les

insectes sont des intrus et où il contrôle efficacement les aleurodes, les mouches du

terreau, les mouches domestiques, les mouches des fruits, les thrips, les moustiques, les

papillons de nuit et presque tout autre insecte volant qui oserait entrer dans votre

demeure.

Remarquez toutefois qu’il faut placer de tels pièges loin des ouvertures de la maison,

sinon ils vont attirer les insectes dans la maison. Ces pièges ne sont pas utiles à

l’extérieur, car ils attirent autant les insectes bénéfiques que les insectes nuisibles. C’est

une solution coûteuse (ces lampes ne sont pas bon marché), mais qui règle complètement

vos problèmes d’insectes volants. Chez moi, les aleurodes (mouches blanches), pourtant

un véritable fléau dans mes plantes d’intérieur et mes semis chaque printemps, sont

désormais chose du passé : le contrôle est efficace à 100% (et combien de fois peut-on

dire la même chose pour un traitement insecticide?).

Où en acheter

Où trouver ces pièges? Ça, c’est plus compliqué. Les exterminateurs en vendent, les

fournisseurs de produits pour restaurants et étables aussi, mais relativement peu de


magasins détaillants en offrent. Parfois on en trouve des petits modèles bas de gamme

dans les quincailleries pendant l’été (soit saison des mouches!), mais autrement, je vous

suggère de vous tourner vers votre exterminateur local.

Avril 10 Genévriers et pommetiers: pas un bon mélange


Deux de végétaux ornementaux les plus cultivés au Canada sont les genévriers et les
pommetiers. On les voit dans toutes les jardineries, on les voit ensemble dans les mêmes
aménagements et pourtant, on ne devrait pas les cultiver près l’un de l’autre. D’ailleurs,
on recommande de les espacer d’au moins 150 m (soit plus 3 fois plus que le largeur d’un
terrain moyen!). Autrement dit, vous ne devriez pas cultiver des pommetiers si votre
deuxième voisin a un genévrier et vice versa.

C’est que la rouille du genévrier (Gymnosporangium juniperi-virginianae) est une


maladie avec deux hôtes alternes. Une année il attaque les genévriers (Juniperus spp.),
provoquant la croissance de gales crevassées et pustulentes; l’année suivante, la maladie
doit nécessairement infester un pommier ou un pommetier (Malus spp.) où elle crée de
taches orange sur les feuilles. Dans les pires cas, il peut même faire chuter le feuillage du
pommetier ou de pommier. Il est bien sûr possible de traiter aux deux semaines du
printemps la fin de l’été avec un fongicide comme le produits à base de soufre, mais à
quoi bon? Il est tellement pus facile de ne pas planter les genévriers et les
pommetiers/pommiers près l’un de l’autre.

Il y a des maladies très similaires (toujours des rouilles du genre Gymnosporangium) dont
les hôtes alternes sont d’autres arbres et arbustes de la famille des Rosacées : aubépines,
amélanchiers, sorbiers, poiriers et cognassiers. Donc, pour avoir la paix, il ne faut jamais
les planter à proximité de genévriers non plus!

Avril 11- L’aspirine peut-elle prévenir les phytovirus?


Cela paraît peu croyable, mais en fait il y existe plusieurs études qui démontrent que

l’acide acétylsalicylique (oui, l’aspirine!) peut prévenir les phytovirus (les virus qui

s'attaquent aux plantes). Si un insecte potentiellement porteur de virus (cicadelles,

pucerons, thrips, aleurodes, etc.) fait son apparition dans vos cultures, il pourrait être

sage de vaporiser les plantes avec de l’eau contenant de l’aspirine en attendant que

l’insecte soit sous contrôle. On recommande de dissoudre une tablette d’aspirine sans
enrobage dans 4 litres d’eau, puis d'ajouter quelques gouttes de savon insecticide pour

aider la solution à mieux adhérer au feuillage.

Il ne faut pas en être trop surpris de cette idée. Après tout, les plantes produisent

naturellement de l’acide salicylique, le précurseur de l’aspirine, quand elles sont

attaquées par des insectes. C’est une méthode de défense qui indique à leur système

immunitaire de s’activer. La différence est que, théoriquement, en appliquant de l’acide

acétylsalicylique diluée avant l’attaque, c'est vous qui aller prévenir la plante de se

préparer.

Notez que, jusqu’à maintenant, cet effet préventif a surtout été testé en laboratoire… mais

c’est néanmoins une idée à considérer.

Avril 12 - Peu d’engrais pour les fines herbes


Plus ces plantes sont «nourries», notamment avec un engrais riche en azote, plus elles
poussent rapidement. Or, cela dilue leur goût. Une plante peu fertilisée croîtra moins
rapidement, mais ses cellules seront davantage chargées en huiles essentielles, d’où une
saveur maximale. Un emplacement au sol bien drainé et au plein soleil aidera aussi à en
augmenter le goût.

Avril 13 - Une lime en bouteille


Certaines graines ont un épiderme très dur et germent difficilement, irrégulièrement ou

seulement après de longs mois. C’est notamment le cas des graines de canna, gloire du

matin, d’hibiscus, de lupin et de mauve. Pour une germination plus facile, il faut alors les

scarifier, c’est-à-dire légèrement briser l’enveloppe pour permettre la pénétration de

l’eau.

Les semenciers recommandent souvent de limer les graines à épiderme dur afin de les

scarifier, mais il faut beaucoup de temps et beaucoup une bonne pour y arriver.

Essayez plutôt ceci: tapissez l’intérieur d’un bocal de papier de verre, côté rugueux

tourné vers l’intérieur du bocal. Maintenant placez les graines à scarifier dans le bocal,
visez-y le couvercle et brassez. Quand les graines perdent leur lustre, elles sont prêtes à

semer.

Faites-en un projet de famille : préparez plusieurs bocaux, mettez la musique et invitez

vos enfants ou petits enfants de danser avec les maracas que vous venez de leur fabriquer.

Tout le monde aura du plaisir… et le travail sera fait sans peine!

Avril 14 - Pas de fleurs, pas d’abeilles


Je reçois régulièrement des courriels de parents dont les enfants sont allergiques aux

piqures d’abeilles ou encore de mélissophobes* (personnes ayant une peur morbide des

abeilles) qui veulent savoir ce qu’ils peuvent cultiver dans leurs jardins qui n’attireront

pas les abeilles. Voici quelques conseils.

Il faut comprendre que les abeilles (ici je ne prend en considération que les espèces qui
peuvent piquer les humains, comme l’abeille mellifère et les bourdons) sont uniquement
intéressées par les fleurs et presque toute fleur voyante va les attirer. Donc, le plus
logique serait de cultiver des plantes qui ne fleurissent jamais: fougères, mousses, etc.Une
autre catégorie à considérer serait les plantes qui sont pollinisées par le vent. C’est le cas
de beaucoup de grands arbres (chênes, hêtres, frênes, etc.) et aussi les conifères. On peut
généralement les plantes pollinisées par le vent par leurs fleurs insignifiantes.

Aussi, même si on juge leurs fleurs assez voyantes, les graminées aussi sont pollinisées
par le vent et n’attirent pas les abeilles.

Enfin, vous pouvez aussi cultiver des plantes à fleurs voyantes… si vous supprimez les
fleurs avant qu'elles ne s'ouvrent (le cas des hostas et de la rhubarbe). Encore, des
légumes-racines e des légumes-feuilles (carottes, betteraves, laitues, choux, etc.) sont de
bons choix pour les mélissophobes, car ces légumes n'arrivent pas à fleurir: on les récolte
avant qu'ils aient le temps de le faire! Les légumes à fruits (tomates, melons, haricots,
etc.) ne sont pas de bons choix, par contre, car avant le fruit, il y avait une fleur… et une
fleur très attirante pour les abeilles de surcroît.

Avril 15 - Semis à faire à l’intérieur à la mi-avril

Nous voilà au cœur de la saison des semis intérieur. Il y a désormais autant de variétés à
semer maintenant que des variétés que, théoriquement, vous auriez dû déjà avoir semées.
Pour voir les « rendez-vous manqués », allez voir sur ce site we
Voici les semis à faire à l’intérieur à la mi-avril:

Aneth (Anethum graveolens)


Arabette (Arabis caucasica et autres)
Arachide (Arachis hypogaea)
Arctotide (Arctotis x hybrida, anc. Venidium)
Argémone (Argemone mexicana et autres)
Aster (Aster spp. (incluant Symphtrichon, Eurybia et autres)
Astilbe (Astilbe spp.)
Aubrétie (Aubrieta spp.)
Aulnée (Inula spp.)
Baptisia ou faux indigotier (Baptisia spp.)
Belle-de-jour (Convolvulus tricolor)
Bident (Bidens aurea, B. ferulifolia et autres)
Buglosse d’Italie (Anchusa azurea et autres)
Camomille allemande ou matricaire (Matricaria recutita, syn. Matricaria chamomilla)
Céraiste tomenteux (Cerastium tomentosum)
Cerfeuil (Anthriscus cerefolium)
Chardon écossais (Onopordum acanthium)
Chou frisé ou kale (Brassica oleracea acephala)
Chrysanthème annuel (Glebionis carinatum (anc. Chrysanthemum carinatum) et autres)
Clarkia élégant (Clarkia unguiculata, syn. C. elegans)
Cœur saignant (Dicentra spectabilis)
Coquelourde des jardins (Lychnis coronaria)
Corbeille d’or (Aurinia saxatilis, syn. Alyssum saxatile)
Coréopsis (Coreopsis grandiflora, C. lanceolata et autres)
Coréopsis annuel (Coreopsis tinctoria et autres)
Cosmidium (Cosmidium burridgeanum)
Croix de Malte (Lychnis chalcedonica, L. x arkwrightii)
Cupidone (Catananche caerulea)
Cynoglosse (Cynoglossum amabile)
Dahlia nain (Dahlia X)
Endive ou scarole (Cichorum intybus)
Euphorbe panachée (Euphorbia marginata)
Gaillarde vivace (Gaillardia x grandiflora et autres)
Galane ou chélone (Chelone glabra et autres)
Gazania (Gazania rigens)
Giroflée des jardins (Matthiola incana)
Godétie (Clarkia amoena, anc. Godetia amoena)
Gomphréna (Gomphrena globosa et autres)
Grande mauve (Malva sylvestris)
Gypsophile des murailles (Gypsophila muralis)
Hunnemannie (Hunnemannia fumariifolia)
Immortelle à bractées (Xerochrysum bracteatum, syn. Helichrysum bracteatum)
Immortelle ailée (Ammobium alataum)
Immortelle rose (Rhodanthe roseum et R. manglesii, syn. Acroclinium et Helipterum)
Jasione vivace (Jasione laevis, syn. J. perennis)
Kochia (Bassia scoparia, syn. Kochia scoparia)
Lavatère annuelle (Lavatera trimestris)
Lavatère vivace (Lavatera thuringiaca, L. cachemeriana, etc.)
Liatride (Liatris spicata et autres)
Lupin ( (Lupinus polyphyllus et autres)
Lychnide de Haage (Lychnis x haageana)
Marguerite de Dahlberg (Thymophylla tenuiloba, syn. Dyssodia tenuiloba)
Marjolaine (Origanum majorana, syn. O. hortensis)
Mauve vivace (Malva moschata, M. alcea et autres)
Melampodium ou zinnia africain (Melampodium paludosum)
Mignonnette (Reseda odorata)
Mimule (Mimulus x hybridus)
Muflier ou Gueule-de-loup (Antirrhinum majus)
Némésie (Nemesia strumosa et autres)
Nicandre (Nicandra physaloides)
Nielle des blés (Agrostemma githago et autres)
Nigelle (Nigella damascena et autres.)
Origan (Origanum vulgare)
Ostéospermum (Osteospermum spp., syn. Dimorphotheca spp.)
Pavot somnifère ou pavot à opium (Papaver somniferum, syn. P. laciniatum, P.
paeoniflorum)
Pennisétum (Pennisetum villosum, P. setaceum)
Persil (Petroselinum crispum)
Phlox annuel (Phlox drummondii)
Pied d’alouette annuel (Consolida ambigua, C. regalis, anc. Delphinium)
Platycodon (Platycodon grandiflorum)
Pois vivace (Lathyrus latifolius)
Polémoine ou échelle de Jacob (Polemonium caeruleum, P. reptans, etc.)
Pourprier (Portulaca grandiflora)
Quatre-heures (Mirabilis jalapa)
Queue de lièvre (Lagurus ovatus)
Reine-marguerite (Callistephus chinensis)
Romarin (Rosmarinus officinalis)
Rudbeckie hérissée (Rudbeckia hirta)
Sagine des montagnes (Arenaria montana)
Sauge à feuilles de lyre (Salvia lyrata)
Sauge éclatante (Salvia splendens)
Sauge hormin (Salvia viridis, syn. S. horminus)
Sauge sclarée (Salvia sclarea)
Scabieuse des jardins (Scabiosa atropurpurea)
Sidalcée (Sidalcea malviflora et autres)
Silphium (Silphium perfoliatum, S. laciniatum, etc.)
Soleil du Mexique (Tithonia rotundifolia)
Souci (Calendula officinalis)
Statice vivace (Limonium platyphyllum (syn. L. latifolium) et autres)
Tabac d’ornement (Nicotiana alata, N. sylvetris et autres)
Talinum ou bijoux d’Opar (Tanlium paniculatum et autres)
Thermopsis ou faux-lupin (Thermopsis villosa et autres)
Thunbergie ailée (Thunbergia alata)
Thym serpolet (Thymus serpyllum, T. praecox et autres)
Zinnia rampant (Sanivitalia procumbens)

Avril 16- Une serre temporaire pour les semis et les boutures
Vos semis et boutures commencent à occuper trop d’espace dans la maison? Peut-être

qu’il est temps pour vous d’investir dans une petite serre. Rien de trop coûteux ou

encombrant: juste une petite serre démontable que vous pouvez installer pour la saison

printanière et dans laquelle vous pouvez installer votre collection grandissante de jeunes

plants.

Il existe plusieurs modèles commerciaux de mini-serres faciles à monter qui peuvent

convenir. Ou encore, fabriquez la vôtre avec une structure de bois ou de PVC recouverte

de feuilles de plastique transparent. Idéalement, trouvez un modèle qui se monte

rapidement et qui occupe peu d’espace de rangement une fois démontée. Il vous faudrait

aussi des tablettes (démontables, bien sûr!). Avec 2 ou 3 tablettes, votre serre pourrait

contenir 2 ou 3 fois plus de plantes!

On la monte au printemps, 3 ou 4 semaines avant le dernier gel, pour acclimater semis,

boutures, cannas partis dans la maison, etc. Installez-y un thermomètre pour vérifier que

la température nocturne ne descend pas à moins de 10˚C. Il est surprenant comme une

serre chauffée uniquement par le soleil le jour peut garder une bonne température la nuit,

même quand il gèle à l’extérieur!

Entretien
Il faut quand même le gérer la température un peu, ouvrant la porte pour aérer les plantes

lors des journées chaudes et la gardant soigneusement fermée par journée fraîche ainsi

que la nuit. Notez aussi que, exposés à plus de lumière qu’à l’intérieur, les semis

s’assècheront plus rapidement qu’à l’intérieur et peuvent nécessiter des arrosages

fréquents.

Après le repiquage

Après le repiquage au jardin, vous pouvez démonter votre serre… ou encore la conserver

durant l’été pour y cultiver les légumes frileux, comme les aubergines et les melons.

Une mini-serre démontable n’est toutefois pas faite pour supporter un hiver à

l’extérieur… du moins, pas un hiver québécois. Là où il n’y a pas de neige lourde et où

les hivers sont relativement doux, elle pourrait même servir tout l’hiver pour la culture de

légumes feuilles ou autres plantes qui tolèrent la fraîcheur mais pas le gel.

Une mini-serre: un investissement souvent rentable pour le jardinier amateur.

Avril 17 - Avec la saison du compostage qui commence, il peut valoir la peine de se


rappeler ce qu’on ne devrait pas mettre dans le composteur. Évidemment, on ne met
jamais de verre, de métal, de plastique non biodégradable ou d'autres synthétiques dans
un composteur: ils ne se décomposent pas! Mais il y a aussi certains produits organiques
dont il vaut mieux se passer, du moins quand il s'agit d'un composteur domestique.

C’est le cas des produits d’origine animale (gras, viandes, excréments d’animal familier
(dont la litière à chat), couches jetables, etc.) à cause des microbes néfastes qui peuvent
s'y développer. D’accord, un compost qui chauffe bien devrait pouvoir détruire même les
microbes les plus nocifs, mais les composteurs domestiques n’ont pas la réputation de
dégager beaucoup de chaleur. Également, l'odeur des viandes tend à attirer la vermine.
Pour ces raisons, il vaut mieux éviter de composter ces produits.

Évitez aussi les mauvaises herbes qui sont en graines, car, là encore, les graines
risqueraient de ne pas être détruites par la chaleur et le compost pourrait propager des
mauvaises herbes quand il sera utilisé.
C’est la même chose pour les racines des mauvaises herbes traçantes (prêle, herbe-aux-
goutteux, renouée japonaise, chiendent, etc.): il y a de bonnes chances qu’elles
décomposent, mais pourquoi prendre des risques inutilement?

Attention aussi aux produits organiques qui se décomposent mal: les grosses branches, les
bûches et le bois de menuiserie se décomposent très lentement, par exemple, à moins
qu’on les passe dans une déchiqueteuse d’arbres . Et les épis de maïs et les noyaux de
fruits prennent beaucoup de temps à se décomposer. Il peut aussi être sage de réduire en
miettes les feuilles de chênes et les aiguilles de conifère pour hâter leur décomposition.

Beaucoup de gens jettent les coquilles d’œuf et les écailles d’huîtres dans le compost, ce
qui n’est pas mauvais en soit, mais à moins de les avoir broyées auparavant en une fine
poudre, elles ne se décomposeront pas avant de nombreuses années. Au moins vous aurez
recyclé un déchet plutôt que de l'avoir jeté dans le dépôt municipal, mais il ne faut pas
s’attendre à qu’elles contribuent beaucoup la qualité du compost.

Enfin, les os sont bannis pour deux raisons: risque de contamination et décomposition
très lente.

Avril 18 - Les arbres qui ne font pas éternuer


La saison des allergies saisonnières (fièvre des foins) qui débutera bientôt s'il n'est pas
déjà commencée. À cette saison, les principaux coupables des éternuements et des
irritations aux yeux sont les arbres. Mais pas tous les arbres.

Les arbres suivants n’ont pas un pollen qui est transporté facilement par le vent ou
encore, leur pollen ne semble pas provoquer d’allergies saisonnières chez la plupart des
allergiques. Ou encore, ils ne produisent pas de pollen.

Cette dernière situation est très courante chez les arbres dioïques, c'est-à-dire dont les
fleurs mâles et les fleurs femelles sont produites sur des sujets différents. Dans leur cas,
les arbres mâles produisent souvent des quantités copieuses de pollen souvent
allergénique, mais les femelles n’en produisent pas du tout et ne peuvent pas provoquer
d’allergies.

La plantation d'arbres non allergéniques est fortement recommandée pour les jardiniers

dont des membres de la famille souffrent de fièvre des foin.

Amélanchier (Amelanchier spp.) zone 3


Angélique du Japon (Aralia elata) zone 5

Arbre à franges (cultivars femelles) (Chionanthus spp.) zones 5b-7

Arbre de Katsura (cultivars femelles) (Cercidiphyllum japonicum)

Aubépine (Crataegus spp.) zones 3 à 6

Cerisier (Prunus spp.) zones 1 à 8

Chicot du Canada (cultivars femelles) (Gymnocladus dioica) zone 5

Épinette (Picea spp.) zones 1 à 7

Érable argenté (cultivars femelles) zone 3

Érable à Giguère (cultivars femelles) (Acer negundo) zone 2

Érable rouge (cultivars femelles) (Acer rubrum) zone 3

Érables (la plupart des autres espèces) (Acer spp.) zones 2 à 9

Frêne (cultivars femelles) (Fraxinus spp.) zones 2b à 7

Genévrier (cultivars femelles) (Juniperus spp.) zones 1 à 7

If (cultivars femelles) (Taxus spp.) zones 4-8

Lilas (Syringa spp.) zones 2 à 7

Maackia de l’Amour (Maackia amurensis) zone 4b

Magnolia (Magnolia spp.) zones 4b à 9

Mûrier blanc (cultivars femelles) (Morus alba ‘Pendula’, etc.) zone 4

Peuplier (cultivars femelles) (Populus spp.) zones 2 à 8

Phellodendron (cultivars femelles) (Phellodendron spp.) zone 4

Pin (Pinus spp.) zones 2 à 8

Poiriers (Pyrus spp.) zones 3 à 5

Pommetier (Malus spp.) zones 3 à 5


Pruche du Canada (Tsuga canadensis) zone 4

Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) zone 4b

Saules (cultivars femelles) (Salix spp.) zones 2 à 10

Sorbier, cormier (Sorbus spp.) zones 2 à 6

Tupélo (cultivars femelles) (Nyssa sylvatica) zone

Notez que la mention fréquente de « cultivars femelles ». C’est que, chez les espèces

dioïques, où les fleurs mâles et les fleurs femelles sont produites sur des plantes

différentes, les arbres mâles produisent souvent des quantités copieuses de pollen souvent

allergénique, mais les femelles… n’en produisent pas du tout, donc ne peuvent pas

provoquer d’allergies.

Vous voulez savoir quels arbres, au contraire, peuvent provoquer des allergies et donc

qu’il faut éviter de planter si vous ou un membre de votre famille souffre d’allérgies?

Voici un blogue sur le sujet. http://jardinierparesseux.com/2015/05/02/ces-arbres-qui-

provoquent-le-rhume-des-foins/

Avril 19 –Mythe horticole : l’analyse de sol visuelle

Certains prétendent que l’on peut évaluer le pH du sol (son acidité ou son alcalinité) juste

à regarder les mauvaises herbes qui y poussent. Les mousses, les fougères, les prêles, les

pissenlits et les épervières pousseraient dans un sol acide alors que les silènes, les carottes

sauvages, les chénopodes et les chardons préféraient les sols alcalins (calcaires)… sauf

que ce n’est pas si vrai que cela.


En fait, toutes les plantes mentionnées poussent très bien aussi dans les sols qui se situent

exactement à l’opposé du spectre (des mousses dans un sol alcalin, des chardons dans une

sol acide, etc.). Il est très facile de trouver, par exemple, un pissenlit et une carotte

sauvage pousser côté à côte, ou une épervière voisine d’un chardon. D’ailleurs, la

capacité de pousser dans presque tout sol est une caractéristique commune à la plupart

des plantes qu’on appelle mauvaises herbes. Ainsi, la présence de telle ou telle mauvaise

herbe n’indique pas grand chose au jardiner… sauf qu’il est peut-être temps de faire un

peu de désherbage.

Si vous voulez vraiment connaître le pH de votre sol, il faut faire une analyse, tout

simplement. https://jardinierparesseux.com/2015/04/11/analysez-moi-ca/

Avril 20 - Une climatisation bon marché

Les plantes grimpantes peuvent beaucoup aider à modérer les températures. Lorsqu’on

les fait grimper sur la maison, elles gardent celle-ci plus fraîche l’été en reflétant les

rayons du soleil et aussi en faisant baisser la température grâce à leur transpiration.

L’hiver les feuilles de la plupart tombent pour laisser le soleil réchauffer la maison… et

branches entrelacées coupent le vent, réduisant la perte de chaleur. Le rideau de vert créé

par des grimpantes qui recouvrent le toit d’une pergola peut réduire la température par

jusqu’à 4 ˚C, une différence non négligeable par une chaude journée d’été.

Cet effet est encore plus ressenti en ville, où, sous l'influence omniprésente de l'asphalte

et du béton, les maisons deviennent de véritables fours pendant l'été. Tenez-le pour dit:
un de ces jours les autorités municipales se réveilleront à ce fait et exigeront la couverture

de verdure des murs en ville.

Évidemment, vous allez sans doute me demander si cultiver des grimpantes sur un mur ne

les abîment pas. La réponse est : non. Voici un blogue à ce sujet.

https://www.facebook.com/JardinierParesseux/photos/a.676764875676368.1073741828.5

79516672067856/910855938933926/?type=3&theater

Avril 21 - Réussir une glycine en climat froid


La glycine (Wisteria spp.), avec ses épis pendants de fleurs si parfumées, est sans doute la
plus prisée des grimpantes dans les régions nordiques… justement parce qu’elle est si
difficile à réussir à faire fleurir. Après tout, plus une plante est rare ou impossible à
cultiver, plus elle est désirable! Son refus de fleurir, même en climat doux, est légendaire;
en région froide, elle est encore moins fiable.
Pour avoir la moindre chance de voir une glycine fleurir un jour chez vous, au moins
faut-il choisir l’un des cultivars les plus rustiques. Voici alors quelques conseils à cet
effet
Les glycines asiatiques
Les glycines les plus convoîtées sont la glycine du Japon (W. floribunda) et son sosie, la
glycine de Chine (W. sinensis). On les distingue par le fait que les tiges volubiles de la
glycine du Japon tournent dans le sens des aiguilles d’une montre alors que celles de la
glycine de Chine tournent dans le sens contraire, mais autrement, c’est du pareil au
même. Les deux produisent de longs épis de fleurs (jusqu’à 50 cm de longueur chez la
glycine du Japon!) qui sentent le raisin. Mais leur rusticité est faible: bien que ces plantes
puissent croître en zone 4, leurs boutons floraux, qui hivernent sur la plante, gèlent quand
l’hiver est froid. Ainsi, on ne peut guère les recommander au-delà de la zone 6b tout au
plus, bien que certains cultivars extra rustiques, comme W. floribunda ‘Lawrence’ et W.
sinensis ‘Caroline’, puisssent fleurir en zone 5b.
Les glycines nord-américaines
Les espèces nord-américaines, comme la glycine américaine (W. frutescens) et la glycine
du Kentucky (W. macrostachya), ont gagné en popularité depuis quelques années sous les
régions froides, car elles sont plus rustiques. En fait, la plante elle-même n’est pas
réellement plus rustique (zone 4), mais ses fleurs sont produites sur le bois de l’année,
autrement dit, sur les nouvelles pousses du printemps, et ainsi la plante peut fleurir même
si l’hiver est froid. De plus, les deux espèces tendent à fleurir à plusieurs reprises au cours
de l’été: pas aussi densément qu’au printemps, mais qui n’apprécie pas une certaine
refloraison?
Il faut quand même admettre que la floraison des espèces nord-américaines n’est pas
aussi impressionnante que celle des espèces asiatiques, car les épis pendants sont la
moitié moins longs, formant plus une touffe qu’une chaîne (un ami me les a décrit
comme ressemblant à une pomme de pin violet pâle), et leur floraison est nettement
moins dense: vous ne les verrez pas «couvertes de fleurs» comme une glycine asiatique
peut parfois l’être… en zone 7 ou 8, du moins!
En faveur des espèces nord-américaines, cependant, alors que les glycines asiatiques sont
lentes à fleurir (il faut souvent attendre 7 à 10 ans!), les glycines nord-américaines
fleurissent souvent la première année, sinon presque assurément la deuxième. Aussi, les
nord-américaines sont des plantes de taille plus modestes, avec moins de risque de
devenir des monstres que les très envahissantes glycines asiatiques.
Les cultivars plus rustiques
La glycine américaine (W. frutescens) a le défaut de fleurir très tôt, en mai ou au tout
début de juin. Ainsi, même si la plante parvient à produire des boutons floraux, il arrive
parfois qu’ils soient détruits par le gel. Le cultivar le mieux adapté aux jardins nordiques
est W. frutescens ‘Amethyst Falls’, mais on ne peut guère le recommander plus au nord
que la zone 5b.
C’est parmi les cultivars de la glycine de Kentucky (W. macrostachya) qu’on trouve les
cultivars les mieux adaptés aux climats froids. ‘Blue Moon’ et ‘Aunt Dee’ réussissent à
pousser et fleurir en zone 4 la plupart des années. Et il y a une nouvelle arrivée, réputée la
glycine la plus rustique de toutes, Summer Cascade™ (W. macrostachya ‘Betty
Matthews’). Il fleurit plus tardivement que les autres, au milieu ou à la fin de juin, ce qui
le met à l’abri du gel. Dans les études faites à l’Université du Minnesota, c’est la seule
glycine capable de fleurir annuellement et abondamment en zone 4. Il serait même à
essayer (comme expérience) en zone 3.
Cultiver une glycine
Plantez votre glycine au plein soleil dans un emplacement plutôt chaud (près d’un mur
face au sud ou ouest, par exemple). Il lui faut un sol bien drainé et pas trop riche. Elle vit
en symbiose avec des bactéries qui leur fourniront l’azote nécessaire à sa croissance.
Dans un sol trop riche, ou si vous ajoutez un engrais riche en azote, la plante aura
tendance à produire beaucoup de feuilles, mais peu de fleurs. Il faut un support très solide
(une pergola, par exemple), car les tiges épaisses des espèces asiatiques notamment
peuvent écraser un petit treillis.
Une fois que votre glycine commence à bien pousser, il ne faut pas vous gêner pour
tailler ses rameaux vagabondes qui, autrement, risque d’envahir toutes les structures et
arbres des environs. Sachant que ces longs « fouets » ne fleuriront pas, les rabattre
jusqu’à 15 à 30 cm d’une tige principale peut même aider à stimuler une meilleure
floraison. La taille peut se faire après la floraison ou au cours de l’hiver.
Bonne chance!

Avril 23 – Les belles carottes aiment un sol profond et meuble

La longueur de la racine d’une carotte est en partie une question de génétique (certaines

sont des miniatures et ne font jamais de longues racines), mais est aussi influencée par

l’environnement. Un sol profond, meuble et sans pierres, notamment, donnera de longues


racines droites. Un sol pierreux ou glaiseux donnera des carottes plus courtes et souvent

fourchues.

Les Britanniques tiennent annuellement des concours de longueur de carotte, avec des

résultats surprenants : imaginez, la carotte gagnante du record mondial mesure non moins

de 5,841 m, soit presque 20 pieds! Elle a été produite par Joe Atherton en 2007. Il utilise

la méthode chère aux coureurs de concours : il cultive ces carottes dans un «Sonotube»

placé debout et rempli de compost riche, sans la moindre pierre. Donc, si l’idée de

fracasser le record mondial vous attise…

Dans un potager ordinaire

Si votre sol n’atteint pas 5,841 m de profondeur, il est quand même possible d’obtenir de

belles carottes bonne longueur – 20 à 30 cm environ – mais alors il est vraiment

important de vous assurer que le sol soit meuble (surtout pas glaiseux), libre de pierres et

profond d’au moins 40 à 45 cm. Pour cette raison, on réussit souvent mieux les carottes

dans un potager surélevé (style jardinage en carré), rempli de bonne terre, que dans un

potager au même niveau que le sol ou justement le sol est souvent non seulement lourd et

glaiseux, mais parsemé aussi de roches.

Par contre, si votre sol est réellement mince ou encore, presque de la glaise pure, essayez

les carottes rondes, comme ‘Mini Atlas’. Elles donnent de bons résultats même quand la

condition du sol n’est pas optimal.

On peut semer les carottes en pleine terre dès que le sol peut être travaillé, soit

habituellement vers le début de mai dans la plupart des régions.

Avril 23 - Recyclez le terreau de vos plantes d’intérieur


Quand vous rempotez vos plantes d’intérieur dans un terreau frais, sachez que le vieux
terreau peut facilement avoir une deuxième vie.
Il peut, d’abord, aller tout simplement dans le composteur. Comme il sera riche en
minéraux (les sels minéraux tendent à s’accumuler dans le terreau des plantes
d’intérieur), cela stimulera les microbes dans le composteur à travailler encore plus
assidument, résultant en un compostage plus rapide. De plus, les racines qu'il contient se
décomposeront rapidement, rajoutant encore à l'humus qui se forme. La perlite et la
vermiculite qu’il contient ne sont pas nuisibles (il s’agit de roches expansées, tout
simplement: pas plus dommageables à l’environnement que des particules de sable) et
aideront à structurer le compost quand vous le placerez dans le jardin plus tard.
Ou encore, utilisez le vieux terreau en le mélangeant directement au sol dans la
platebande ou le potager lors de la plantation des végétaux.
Ou étalez-en à travers les plantes déjà établies (vivaces, arbustes, etc.) comme ci c’était
du compost. Elles pourront alors profiter des minéraux qu’il libérera.
Dans le fond, la seule chose à ne pas faire avec le vieux terreau des plantes d’intérieur est
de le jeter à la poubelle: quel gaspillage!

Avril 24 -
Pour de superbes bacs et balconnières
Voici quelques conseils pour bien réussir vos plantations mixtes en pot à l’extérieur.

L'importance du pot

Commencez par trouver un contenant adéquat. Les gros pots sont les plus faciles à
entretenir. Les contenants peu larges et peu profonds, comme bien des boîtes à fleurs,
sèchent trop rapidement (ils nécessitent parfois deux arrosages par jour!) et les plantes
en souffrent. Un contenant de 20 cm de hauteur et de profondeur devrait être le strict
minimum pour la culture en contenant… et 30 cm de hauteur et de profondeur est
beaucoup mieux. Les gros bacs, qu'on peut placer s’il faut sur un plateau à roulettes
afin de faciliter leur déplacement, sont les plus pratiques de tous, ne demandant souvent
qu'un seul arrosage par semaine et alors uniquement s'il n'a pas plu.

Attention à la couleur du pot! Les pots noirs ou très foncés peuvent trop chauffer au
soleil et alors nuire aux plantes. On peut les «rafraîchir» en les emballant de jute ou en
les plaçant dans un cache-pot plus pâle. Aussi, le contenant doit être muni de trous de
drainage. S’il n’y en pas, percez-en.

Terreau

Il vous faut acheter du terreau. Tout terreau léger, que ce soit un terreau dédié aux
contenants ou un terreau pour plantes d'intérieur, conviendrait. Vous pouvez y ajouter
jusqu’à un tiers de compost pour plus de consistance. N’utilisez pas de terre de jardin.
Vous avez déjà du terreau usagé dans votre contenant ? La plupart des marchands
suggèrent de le remplacer annuellement… mais sans doute qu’ils ont un plus gros
budget que vous. Je recommande de réutiliser encore et encore, rajoutant tout
simplement du terreau frais pour combler la différence (le terreau d’origine se sera
compacté un peu avec le temps). Si vous trouvez qu’il s’est réellement trop compacté
(souvent le cas après 4 ou 5 ans), rajoutez de la vermiculite pour lui redonner une
meilleure aération.

Bien choisir les végétaux

On peut planter presque n’importe quelle plante ou mélange de plantes dans un bac ou
balconnière : annuelles, fines herbes légumes, plantes tropicales… même des vivaces et
des arbustes! Par contre, pour un bel effet, idéalement vous choisirez des végétaux qui
seront attrayants tout l’été. Les annuelles, avec leur floraison constante, sont les plantes
les plus populaires pour les contenants ornementaux, mais n’oubliez pas que les plantes
à feuillage attrayant, même s’ils n’ont pas de fleurs, donneront aussi un beau coup
d’œil.

Si vous mélangez des plantes, le plus important est alors de choisir des végétaux qui
peuvent pousser dans les mêmes conditions. Si vous plantez dans le même pot des
plantes qui préfèrent l’ombre et un sol humide et des plantes qui exigent le plein soleil
et un sol qui s’assèche, ça va mal aller! Reste que la majorité des plantes à fleurs
préféreront un emplacement ensoleillé au sol relativement humide, ce qui peut rendre le
choix plus facile.

Le bac classique de balcon et de terrasse contient un mélange de végétaux. La tradition


veut qu'on utilise trois types de plantes: une plante vedette, plus haute, des plantes
retombantes qui déborderont du pot et qui cacheront un peu son rebord et, entre les
deux, des plantes dites «de remplissage», soit des plantes à port plutôt buissonnant,
mais de faible hauteur dont le rôle principal est d'assurer que le pot paraît toujours bien
plein.

Comme plantes-vedettes, pensez à la cordyline ou dracéna (Cordyline australis), au


pennisétum rouge (Pennisetum x advena ‘Rubrum’), au canna (Canna spp.), au fuchsia
(Fuchsia spp.) ou à l'érable de maison (Abutilon spp.).

Parmi les plantes retombantes les plus vendues, il y a le calibrachoa ou Million Bells
(Calibrachoa spp.), le bacopa (Sutera cordata), l'hélichrysum argenté (Helichrysum
petiolare), la patate douce ornementale (Ipomoea batatas) et l’asperge d’intérieur
(Asparagus densiflorus). Ou encore, prenez quelques boutures de plantes couvre-sol de
votre platebande, comme le lamier jaune (Lamium galeobdolon) ou l’herbe-aux-écus
dorée (Lysimachia nummularia ‘Aurea).
Enfin, la liste des « plantes de remplissage » est longue, trop longue pour répéter ici: il
y a littéralement des centaines de variétés, qui correspondent aux annuelles classiques,
comme les pétunias (Petunia x hybrida), les oeillets d'Inde (Tagetes patula), les
bégonias (Begonia x sempervirens-cultorum), etc. Amusez-vous à en faire la sélection!

La plantation

Commencez par recouvrir les trous de drainage d'un morceau de moustiquaire, d'une
section de bas de nylon ou d’une feuille de papier journal pour empêcher le sol de s'en
échapper lors de l'arrosage. Malgré la croyance populaire, il n'est pas utile de mettre
une «couche de drainage» de tessons ou de gravier dans le fond du pot.
https://jardinierparesseux.com/2015/02/25/pas-de-couche-de-drainage/

Remplissez maintenant le contenant aux trois quarts de terreau. Mélangez à ce terreau


un engrais biologique à dégagement lent, selon la dose recommandée sur le produit. Il
n'est pas nécessaire de se limiter aux «engrais pour boîtes à fleurs»: tout engrais fera
l'affaire. Maintenant humidifiez bien.

Dépotez les plants et placez-les pour voir l'effet. Quand vous êtes satisfait, rajoutez du
terreau humide autour des plantes, les recouvrant jusqu'à leur base (le collet). Arrosez
bien.

Entretien
Durant le reste de l'été, arrosez au besoin quand le terreau est sec au toucher, ajoutant un
engrais soluble, comme des algues liquides, une fois par semaine. Même avec ce
minimum d'entretien, vos contenants fleuris seront magnifiques tout l'été!

Cordyline_australis_'Red_Star'_01

Avril 25 – Les maladies foliaires ne sont pas universelles


J’entends régulièrement les jardiniers s’inquiéter des maladies foliaires qui attaquent
leurs plantes : blanc (oïdium), tache noire, mildiou, etc. Leur crainte principale semble
être que la maladie s’étendent d’une plante à tout ce qu’ils cultivent. D’où cette croyance
qu’il fait traiter rapidement ou même éliminer la plante malade avant que la maladie ne se
généralise.
Évidemment, cela est plutôt vrai si vous cultivez d’autres plantes de la même espèce :
oui, il y a une bonne chance qu’une maladie qui attaque un plant de pomme de terre
s’étende sur d’autres plants de pomme de terre… mais pas aux fuchsias, aux pommiers,
aux tagètes ou à d’autres plantes qui ne sont pas apparentées.
C’est que la plupart des maladies foliaires sont spécifiques : elles ont une plante hôte et
n’iront que sur cette plante ou, parfois, sur des plantes génétiquement similaires.
La maladie du blanc
Prenez la maladie du blanc par exemple.
Le blanc, aussi appelé oïdium, n’est pas une maladie, mais une série de maladies
fongiques dans une vaste gamme de genres : Oidium, Erysiphe, Sphaerotheca, Uncinula,
Podosphaera, Leveillula, etc. Chacun de ces genres contient plusieurs espèces et même
chaque espèce de blanc est divisée en plusieurs souches. Chaque souche (et il en a des
milliers!) a son hôte préféré. Ce que toutes ces maladies ont en commun est que, à un
moment donné de leur développement, le feuillage de plante atteinte se couvre de ce qui
semble être une poudre blanche (en fait, des sporanges, l’étape ultime de la maladie).
Mais ce sont des maladies différentes néanmoins.
Donc, quand votre phlox est atteint de blanc, vous avez peut-être à craindre que la
maladie s’étende éventuellement à d’autres phlox, mais pas aux monardes, aux lilas, aux
tomates, aux courges, etc. Chacune de ces plantes peut être touchée par sa propre forme
de blanc, mais pas par le blanc d’une autre espèce.
Traiter ou ne pas traiter
Sachant ce détail peut énormément influencer votre façon de réagir.
Si vous ne cultivez qu’un seul physocarpe et qu’il montre des symptômes de blanc, vous
n’avez même pas nécessairement à réagir. La maladie n’ira pas plus loin et n’est, de toute
façon, qu’esthétique : elle ne mine pas la santé de la plante. S’il fait un peu de blanc en
fin de saison, qu’est-ce que cela change vraiment à votre vie? Du moins, c’est mon
attitude envers des maladies mineurs. J’apprends à la tolérer, tout simplement.
www.extension.umn.edu
Les autres maladies
Et il en va de même pour presque toutes les maladies foliaires. La tache noire du rosier
(Marssonina rosae) ne s’attaque qu’aux rosiers, par exemple; le mildiou de la tomate
(Phytophthora infestans), qu’aux tomates (mais il y a une autre souche de Phytophthora
infestans qui infeste les pommes de terre), et la liste continue.
Même dans le compost
Personnellement, je ne me gêne pas pour mettre des «feuilles malades» dans le compost.
D’abord, le compostage détruit la plupart des spores de maladie, mais même si quelques
spores devaient s’échapper à la destruction causée par la décomposition, les chances que
ce compost soit utilisé au pied d’une plante sensible à cette souche particulière sont
réellement minimes.
Variétés résistantes
D’ailleurs, on peut éviter la majorité des maladies foliaires en plantant des variétés
résistantes. C’est ce que je fais depuis de nombreuses années et ainsi je peux jardinier
dans la paix la plus totale.

Avril 26 - Une haie de vivaces


Autrefois on délimitait souvent les terrains non pas avec des arbustes, mais avec des

vivaces… et l’idée est aussi géniale aujourd’hui qu’à la fin du XIXe siècle, alors qu’elle
était à la mode. L’entretien d’une haie de vivaces est minimale, voire presque nul, surtout

si vous paillez son pied pour empêcher l’invasion des mauvaises herbes. Et les vivaces

offrent l’avantage de mourir jusqu’au sol à la fin de chaque saison, ce qui les met à l’abri

des intemperies. Ainsi on peut facilement installer une haie de vivaces le long d’un

chemin où des arbustes ou des conifères auraient été déchiquetés par la souffleuse.

Pour convenir à une haie, la vivace doit avoir une certaine hauteur, être bien fournie de

haut en bas, résister au vent sans tuteur, avoir un beau feuillage (pour une haie, c’est plus

important que la floraison!), avoir une longue saison d’intérêt et être bien adaptée, bien

sûr, à vos conditions de culture.

Voici quelques vivaces qui font d’excellentes haies.

Asclépiade (Asclepias spp.) zones 3 à 10


Asperge (Asparagus officinalis) zone 2

Aster (Aster spp.) zone 4

Aurone (Artemisia abrotanum) zone 3

Baptisia (Baptisia australis) zone 4

Barbe de bouc (Aruncus dioicus) zone 3

Calamagrostide (Calamagrostis x acutiflora ‘Karl Foerster’) zone 4

Chardon bleu (Echinops ritro) zone 3

Cimicifuge (Cimicifuga spp.) zone 3

Épimède (Epimedium spp.) zone 3

Eupatoire (Eupatorium spp.) zone 3

Filipendule, reine-des-prés (Filipendula spp.) zone 3

Fougère plume d’autruche (Matteuccia struthiopteris) zone 3

Fraxinelle (Dictamnus albus) zone 4


Grande renouée blanche (Persicaria polymorpha, syn. Polygonum polymorphum)

zone 3

Hélianthe (Helianthus ‘Lemon Queen’) zone 4

Hémérocalle (Hemerocallis spp.) zone 3

Hosta (Hosta spp.) zone 3

Ketmie des marais (Hibiscus moscheutos) zone 5

Liatride (Liatris spp.) zone 3

Miscanthus du Japon (Miscanthus sinensis) zones 4 à 6

Molinie élevée (Molinia arundinacea) zone 4

Phlox paniculé (Phlox paniculata) zone 3

Pigamon (Thalictrum spp.) zones 2 à 6

Pivoine des jardins (Paeonia lactiflora) zone 3

Rudbeckie ‘Goldsturm’ (Rudbeckia fulgida sullivantii ‘Goldsturm’) zone 3

Rudbeckie laciniée (Rudbeckia laciniata) zone 3

Sauge russe (Perovskia atriplicifolia) zone 4b

Sédum des jardins (Sedum spectabile) zone 3

Sidalcée (Sidalcea spp.) zone 4

Silphium (Silphium spp.) zone 3

Vernonia (Vernonia noveboracensis) zone 4

Avril 27 - Les bonnes conditions pour les fines herbes


Une des raisons pour laquelle il n’a jamais été facile de faire un carré de fines herbes qui
fonctionne bien est que les fines herbes ne sont pas homogènes quant à leurs besoins.

Certaines aiment la chaleur et le soleil et tolèrent la sécheresse; d’autres préfèrent la mi-


ombre, la fraîcheur et l’humidité; certaines un sol riche, d’autres ont moins de goût si le
sol n’est pas plutôt pauvre; certaines sont vivaces, d’autres annuelles, bisannuelles,
tropicales ou subtropicales, parfois même des arbustes.

Comment contenter des plantes aux besoins si différents? La solution est pourtant si
simple: ne plantez pas les fines herbes aux besoins différents ensemble, voilà tout!

Pour l’emplacement de plantation principal, visez le plein soleil et un sol très bien drainé,
même plutôt pauvre, ce qui correspond aux besoins de la majorité des fines herbes.
Plantez les exceptions ailleurs sur le terrain, toujours selon leurs besoins.

Quand toutes les plantes ont ce qu’elles veulent, vous aurez un succès fou avec les fines
herbes!

Tableau comparatif

Il n’est pas facile de mettre tous les détails sur un groupe de plantes aussi variables que
les fines herbes dans un seul tableau, mais voici quelques lignes directives qui pourraient
aider à vous mettre sur la bonne piste.

Agastache fenouil (Agastache foeniculum) Vivace (zone 4) Soleil/mi-


ombre Sol humide

Aneth (Anethum graveolens) Annuelle Soleil Sol légèrement humide

Angélique (Angelica archangelica) Bisannuelle Soleil/mi-ombre Sol humide

Anis (Pimpinella anisum) Annuelle Soleil Sol légèrement humide

Basilic (Ocimum basilicum) Annuelle Soleil Sol légèrement humide Bourrache


(Borago officinalis) Annuelle Soleil Sol légèrement humide

Carvi (Carum carvi) Annuelle Soleil/mi-ombre Sol sec

Cerfeuil (Anthriscus cerefolium) Annuelle Soleil/mi-ombre Sol légèrement


humide

Cerfeuil musqué (Myrrhis odorata) Vivace (zone 4) Mi-ombre Sol


humide
Ciboulette (Allium schoenoprasum) Vivace (zone 2) Soleil ou mi-ombre Sol
légèrement humide

Ciboulette ail (Allium tuberosum) Vivace (zone 3) Soleil ou mi-ombre Sol


légèrement humide

Coriandre/cilantro (Coriandrum sativum) Annuelle Soleil/mi-ombre Sol


légèrement humide

Estragon français (Artemisia dracunculus sativa) Vivace (zone 5) Soleil


Sol légèrement humide

Fenouil (Foeniculum vulgare) Vivace (zone 7) Soleil Sol légèrement humide

Herbe aux chats (Nepeta cataria) Vivace (zone 3) Soleil mi-ombre Sol
légèrement humide à sec

Hysope (Hyssopus officinalis) Vivace (zone 3) Soleil/mi-ombre Sol sec

Immortelle d’Italie (cari) (Helichrysum angustifolium) Arbuste (zone 8) Sol


sec ou légèrement humide

Laurier-sauce (Laurus nobilis) Arbre (zone 8) Soleil/mi-ombre Sol


légèrement humide

Livèche (Levisticum officinale) Vivace (zone 3) Soleil/mi-ombre Sol


légèrement humide

Marjolaine (Origanum majorana) Vivace (zone 7) Soleil Sol sec à légèrement


humide

Mélisse (Melissa officinalis) Vivace (zone 4) Soleil/mi-ombre Sol


légèrement humide

Menthe (Mentha spp.) Vivace (zone 2 à 4) Soleil/ombre Sol humide

Origan (Origanum vulgare) Vivace (zone 3) Soleil Sol sec


Oseille (Rumex acetosa) Vivace (zone 3) Soleil/mi-ombre Sol légèrement

humide

Perilla (Perilla frutescens) Annuelle Soleil/mi-ombre Sol légèrement humide

Persil (Petroselinum crispum) Bisannuelle Soleil/mi-ombre Sol légèrement


humide

Romarin (Rosmarinus officinalis) Arbuste (zone 7) Soleil Sol légèrement humide

Sariette d’été (Satureja hortensis) Annuelle Soleil Sol sec

Sarriette d’hiver (Satureja montana) Vivace (zone 3) Soleil Sol sec

Sauge (Salvia officinalis) Vivace (zone 5) Soleil Sol sec

Sauge ananas (Salvia elegans) Vivace (zone 8) Soleil/mi-ombre Sol


légèrement humide

Thym (Thymus spp.) Vivace (zone 3) Soleil Sol sec

Verveine citronnelle (Aloysia triphylla) Arbuste (zone 8) Soleil Sol légèrement

humide

Avril 28 – Un premier semis d’oignons


Pourquoi se compliquer la vie en semant des graines d’oignon à l’intérieur pour les

repiquer dans le potager plus tard? Il se vend à prix très raisonnable des oignonets que

vous n’avez à planter en pleine terre. Puis vous les récoltez, point à la ligne (parfois la vie

est si simple!). L’utilisation d’oignonets est particulièrement recommandée pour une

première expérience avec les oignons.


Vous pouvez planter des oignonets dès que le sol peut se travailler et qu’il n’y plus de

risque de gel sévère (-7°C) à une profondeur égale à environ 2 fois leur hauteur. Espacez

les petits bulbes d’environ 10 à 12 cm.

Attention : si vous avez eu des problèmes avec la teigne du poireau (un insecte qui

s’attaque aux feuilles des oignons), il serait sage de recouvrir vos jeunes oignons d’une

couverture flottante après la plantation. Voici quelques renseignements sur cette

technique. https://jardinierparesseux.com/2015/05/07/une-barriere-anti-insectes/

Avril 29 - Plantes vedettes pour pots et jardinières


Quelle plante pouvez-vous utiliser comme plante vedette pour vos jardins en contenant?

En fait, presque toute plante peut être en vedette à condition d’être accompagnée par des

plantes plus petites et moins voyantes, mais en générale, une plante vedette aura une

bonne taille, une silhouette ou une couleur saisissante ou un autre trait qui fait qu’elle

sorte de la foule. Voici quelques plantes qui font justement de très bonnes vedettes en

contenant:

Agapanthe (Agapanthus spp.)

Agave (Agave americana)

Agrume (oranger, citronnier, etc.) (Citrus spp.)

Alocasia (Alocasia spp.)

Angelonia (Angelonia spp.)

Bambou (Bambusa spp., Phyllostachys spp., etc.)

Bananier (Musa spp.)

Bégonia Dragon Wing (Begonia x Dragon Wing®)

Brugmansia (Brugmansia spp.)


Caladium (Caladium hortulanum)

Canna (Canna spp.)

Canne de Provence panaché (Arundo donax ‘Variegata’)

Carex brun (Carex buchananii et autres)

Coléus (Plectranthus scutellarioides)

Colocase (Colocasia esculenta)

Cordyline dite dracéna (Cordyline australis)

Cosmoa (Cosmos bipinnatus)

Cuphéa ‘Vermillionaire’ (Cuphea ‘Vermillionaire’)

Dahlia, grandes variétés (Dahlia cvs)

Érable de maison (Abutilon spp.)

Eucalyptus (Eucalyptus spp.)

Figuier (Ficus carica)

Gaura (Gaura lindheimeri)

Hibiscus (Hibiscus rosa-sinensis)

Jonc (Juncus effusus ‘Spiralis’ et autres)

Laurier-rose (Nerium oleander)

Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium spp.)

Marguerite de Paris (Argyranthemum spp.)

Millet pourpre (Pennisetum glaucum ‘Purple Majesty’)

Muflier, grandes variétés (Antirrhinum majus)

Palmier (Chamaedorea spp., Chrysalidocarpus spp., Rhapis excelsa, etc.)

Papyrus (Cyperus alternifolius, Cyperus papyrus, etc.)


Paris daisy (Agyranthemum spp.)

Pennisétum soyeux (Pennisetum x advena ‘Rubrum’)

Pennisétum pourpre (Pennisetum purpureum)

Plante-corail (Russelia equisetiformis)

Roselle rouge (Hibiscus acetosella)

Rosier (Rosa spp.)

Sauge écarlate (Salvia splendens)

Sauge farineuse (Salvia farinacea)


Strobilanthès (Strobilanthes dyerianus)
Tibouchina (Tibouchina spp.)
Zinnia, grandes variétés (Zinnia spp.)

Plus de renseignements sur comment composer un jardin en contenant ici.


https://jardinierparesseux.com/2016/04/24/pour-de-superbes-bacs-et-balconnieres/

Avril 30 - Récupérez vos pieds de céleri


Savez-vous que, quand vos achetez du céleri au supermarché, il y a moyen de récupérer
la plante et la faire repousser ? C’est un beau projet facile pour montrer aux enfants
comment poussent les plantes… mais aussi, une nette économie pour vous, car vous
aurez du céleri à manger pendant plusieurs mois encore. Voici comment faire :
Quand vous tranchez le pied de céleri que vous avez acheté, laissez sa base intacte (visez
une hauteur d’environ 2,5 à 5 cm). Placez ensuite cette base dans un bol, côté coupé vers
le haut, et versez-y de l’eau. Bientôt de petites racines blanches apparaîtront et de
nouvelles feuilles sortiront du centre. Pour qu’elles puissent pousser avec une certaine
vigueur, placez le bol devant une fenêtre ensoleillée et ajoutez de l’eau dès que son
niveau baisse. Les feuilles produites donneront rarement de longs pétioles épais comme il
y avait sur le pied d’origine, mais sont quand même parfaitement comestibles et vous
pouvez les utiliser dans vos recettes.
Pour une plus longue durée…
Voilà ce que vous pouvez faire si vous voulez obtenir un pied qui vivra un mois ou deux,
mais, avec seulement de l’eau pour le nourrir, il finira bien sûr par s’épuiser et mourir.
Par contre, si vous empotez votre petit pied dans un pot de terreau, il peut durer 4 ou 5
mois, même plus.
À cette fin, plutôt que de «partir» votre pied de céleri dans l’eau, enfoncez sa base d’un
pot de terreau humide. Ainsi les racines qui se formeront pousseront plus
vigoureusement, donnant une plante plus productive.
Mais pour une meilleure production encore, repiquez votre «pied de céleri enraciné» dans
le potager pendant l’été (ou mettez le pot à l’extérieur au plein soleil). Là il poussera
encore plus vigoureusement, vous donnant, en fin d’été, un plant aussi fort et fourni
qu’un pied acheté au supermarché.

Les arbres ne font de bonnes haies

À moins de vouloir un jour avoir un brise-vent, il ne faut surtout pas planter des arbres

(orme de Sibérie, thuya, etc.) en tant que plantes de haie, sinon elle serait vite devenue

une vraie forêt. Ce qu’il vous faut, ce sont des arbustes… et des arbustes qui, de nature,

ne dépassent pas les limites de hauteur imposée par la municipalité pour les haies

(souvent c’est 1,8 m). Ainsi la taille, s’il y en a, sera minimale.

Mai 2016

Mai 1 - Semis à faire à l’intérieur au début de mai

Vous pensiez que la saison des semis à l’intérieur était terminée? Mais pas du tout! Il y a
encore une foule de plantes qu’il vaut la peine de semer à l’intérieur. Il s’agit
typiquement des plantes à croissance rapide qu’il ne faut pas semer trop tôt, sinon ils
s’étiolent dans la maison, mais qui profitent quand même d’un semis fait à la chaleur, ce
qu’on ne peut pas encore garantir si on les sème à l’extérieur. En voici des exemples :

Agérate (Ageratum houstonianum)


Alysse odorante (Lobularia maritima)
Amarante (Amaranthus spp.)
Balsamine (Impatiens balsamina)
Basilic (Ocimum basilicum)
Brachyscome (Brachyscome iberidifolia)
Célosie (Celosia argentea et autres)
Centaurée annuelle (Centaurea cyanus et autres)
Chou d’ornement (Brassica olearcea acephala)
Chou de Bruxelles (Brassica oleracea gemmifera)
Chou-rave (Brassica olearcea gognylode)
Ciboulette (Allium schoenoprasum)
Ciboulette ail (Allium tuberosum)
Citrouille (Cucurbita pepo)
Cléome (Cleome hasslerana)
Cosmos (Cosmos bipinnatus et C. sulphureus)
Courge et courgette (Cucurbita pepo)
Épinard (Spinacia oleracea)
Félicia (Felicia bergeriana, F. heterophylla)
Fenouil (Foeniculum vulgare)
Gaillarde annuelle (Gaillardia pulchella)
Gloire du matin (Ipomoea spp.)
Gypsophile élégante (Gypsophila elegans)
Impatiente de l’Himalaya (Impatiens glandulifera)
Laitue (Lactuca sativus)
Lin annuel (Linum grandiflorum, L. usitatissimum et autres)
Lin vivace (Linum perenne, L. flavum, etc.)
Marguerite bleue (Felicia bergeriana, F. heterophylla)
Melon (Cucumis melo)
Melon d’eau (Citruillus lanatus)
Molène (Verbascum bombyciferum, V. olympicum, etc.)
Némophile (Nemophila spp.)
Nolana (Nolana paradoxa, N. humifusa)
Œillet d’Inde (Tagetes patula, T. patula x erecta)
Phacélie (Phacelia campanularia, P. tanacetifolia et autres)
Pois de senteur (Lathyrus odoratus)
Renouée orientale (Persicaria orientale, syn. Polygonum orientale)
Ricin (Ricinus communis)
Rodgersia (Rodgersia aesculifolia et autres)
Rose d’Inde (Tagetes erecta)
Sarriette commune ou sarriette d’été (Satureja hortensis)
Statice (Limonium sinuatum et autres)
Tournesol (Helianthus annuus)
Zinnia (Zinnia spp.)
Zucchini (Cucurbita pepo)

Si vous cherchez un livre pour vous aider avec vos semis, en voici un bon: Idées
du jardinier paresseux: Semis.

Mai 2 UN JARDIN SURÉLEVÉ EN BLOCS DE BÉTON


Par défaut
Pour installer rapidement un jardin qui donnera de la hauteur à votre aménagement,
pensez tout simplement aux blocs de béton creux (parpaing). On peut les empiler sur
n’importe quelle surface plane, même sur de l’asphalte, du béton ou de la pierre
concassée. Par la suite, remplissez tout simplement les ouvertures de terre de jardin (non,
aucune couche de drainage n’est nécessaire ni souhaitable) et plantez-y les plantes de
votre choix: légumes, annuelles, vivaces, etc.
Ou encore, utilisez les blocs de béton pour entourer une platebande ou potager surélevé.
Dessinez tout simplement la forme de votre jardin avec les blocs et remplissez-la de terre
à potager, tout simplement.

Bien que le béton soit un produit alcalin, il est très stable et n’affectera pas négativement
la croissance des plantes qui pousse à l’intérieur ou à son côté.

Mai 3 - QUAND TAILLER LES ARBUSTES À FLEURS?


Par défaut

Ah! La sempiternelle question: quand est-ce que je taille mon arbuste?

Personnellement, je ne taille presque jamais les arbustes, à part de supprimer des

branches mortes ou brisées (voir Taille en toute saison, plus loin) et je taille alors quand

ça me tente de le faire. Ou pour rajeunir un arbuste devenu un peu fatigué avec le temps

(voir Taille de rajeunissement, plus loin). De plus, dans le fond, vous pouvez toujours

tailler un arbuste quand bon vous semble. Au pire, une taille au mauvais moment

éliminera la floraison à venir, tout simplement, et l’arbuste refleurira la saison suivante.

Par contre, si vous voulez profiter de la floraison à venir, taillez toujours après la
floraison. À cette fin, il est utile de grouper les arbustes en trois catégories : arbustes à
floraison printanière, arbustes à floraison estivale ou automnale et arbustes qui ne sont
pas cultivés pour leur floraison.

Arbustes à floraison printanière

Les arbustes qui fleurissent au printemps produisent leurs fleurs sur le «vieux bois»,
c’est-à-dire à partir des branches produites l’été précédent. Le moment idéal pour les
tailler est donc au cours des deux semaines qui suivent la floraison, ce qui leur donnera le
temps de produire amplement de nouvelles branches pour la prochaine floraison.

Parmi les arbustes à tailler après la floraison printanière, il y a :

13. Abéliophyllum (Abeliophyllum distichum)


14. Amélanchier (Amelanchier spp.)
15. Aronie (Aronia spp.)
16. Azalée (Rhododendron spp.)
17. Bois bouton (Cephalanthus occidentalis)
18. Caragana (Caragana spp.)
19. Cerisier ornemental (Prunus spp.)
20. Chèvrefeuille (Lonicera spp.)
21. Cognassier du Japon (Chaenomeles spp.)
22. Corête du Japon (Kerria japonica)
23. Cornouiller (Cornus spp.)
24. Cotonéaster (Cotoneaster spp.)
25. Daphne (Daphne spp.)
26. Deutzia (Deutzia spp.)
27. Épine-vinette (Berberis spp.)
28. Exochorda (Exochorda spp.)
29. Forsythia (Forsythia spp.)
30. Gadellier à fleurs (Ribes sanguineum)
31. Hamamélis à floraison printanière (Hamamelis vernalis, etc.)
32. Kolkwitzia (Kolkwitzia amabilis)
33. Lilas (Syringa spp.)
34. Magnolia (Magnolia spp.)
35. Millepertuis (Hypericum spp.)
36. Physocarpe (Physocarpus spp.)
37. Prunier ornemental (Prunus spp.)
38. Rosier non remontant (Rosa spp.)
39. Saule (Salix spp.)
40. Seringat (Philadelphus spp.)
41. Shépherdie (Shepherdia spp.)
42. Spirées à floraison printanière (Spiraea x vanhouttei et autres)
43. Sureau (Sambucus spp.)
44. Symphorine (Symphoricarpos spp.)
45. Troène (Ligustrum spp.)
46. Viorne (Viburnum spp.)
47. Weigela (Weigela spp.)
Mais même si vous ne trouvez pas votre arbuste sur la liste précédente, s’il fleurit avant la
mi-juin, taillez-le après la floraison.

Arbustes à floraison estivale ou automnale

Les arbustes qui fleurissent l’été ou l’automne, par contre, produisent leurs boutons
floraux sur les nouvelles pousses de l’année. Il est donc logique de les tailler (s’ils ont
besoin de taille, bien sûr) soit à la fin de l’automne, soit au début du printemps, à leur
sortie de l’hiver, donc avant que les feuilles ne soient pleinement formées. Ça compte
comme une «taille après la floraison», même si on taille plusieurs mois plus tard!
Habituellement, ces arbustes fleurissent après la mi-juin.

Parmi les arbustes à tailler tôt au printemps, il y a :


• Abélia (Abelia spp.)
• Arbre à perruques (Cotinus coggyria)
• Arbre aux papillons (Buddleia davidii)
• Argousier (Hippophae rhamnoides)
• Callicarpe (Callicarpa spp.)
• Calycanthe (Calycanthus spp.)
• Chalef (Eleagnus spp.)
• Clèthre (Clethra alnifolia)
• Diervillée (Diervilla spp.)
• Fothergilla (Fothergilla spp.)
• Genêt des teinturiers (Genista tinctoria)
• Hamamélis de Virginie (Hamamelis virginiana)
• Heptapleurum (Heptapleurum arboricola)
• Houx (Ilex spp.)
• Hydrangée (Hydrangea spp.)
• Ketmie (Hibiscus syriacus)
• Potentille (Potentilla fruticosa)
• Rosier remontant (Rosa spp.)
• Sorbaria (Sorbaria spp.)
• Spirée du Japon (Spiraea japonica)
• Stéphandra (Stephandra spp.)
• Tamarisque (Tamarix ramoisissima)
Arbustes qui ne sont pas cultivés pour leur floraison

Quant aux arbustes dont la floraison n’a que peu ou pas d’importance, soit parce qu’elle
est discrète, comme celle des buis (Buxus spp.) et des fusains (Euonymus spp.), soit parce
que l’arbuste est utilisé en haie ou en topiaire et donc que sa silhouette compte plus que
sa floraison, ce qui peut être le cas de plusieurs arbustes, comme le troène
(Ligustrum spp.), le caragana (Caragana spp.), le chèvrefeuille (Lonicera spp.) ou le
physocarpe (Physocarpus spp.), on peut les tailler en tout temps, mais la plupart des
jardiniers préfèrent les égaliser au printemps afin de leur donner une belle forme en début
de saison, même si cela supprime en tout ou en partie la floraison.

Taille en toute saison

De plus, sachez qu’on peut supprimer les branches mortes ou endommagées en toute
saison, tout comme les gourmands et drageons que vous voulez éliminer.

Taille de rajeunissement

Taille de rajeunissement
Enfin, certains arbustes «vieillissement mal» (spirées, lilas, potentilles, etc.) et, après 8 à

12 ans, commencent à avoir plus de branches mortes que vivantes, à perdre leur belle

symétrie d’origine et à fleurir moins. Dans ce cas, rabattez l’arbuste à 10 à 15 cm du sol,

tout simplement. Vous serez surpris comme il repoussera rapidement. Le moment le plus

logique pour faire une taille de rajeunissement est au début du printemps.

Mai 5 – CULTIVER LE RICIN AVEC SUCCÈS

Avec ses feuilles palmées énormes et sa grande taille (certains cultivars peuvent attendre
3 m de hauteur!), le ricin (Ricinus communis) assurera une allure tropicale à tout
aménagement. Et il est facile à cultiver… si vous connaissez ses particularités.

En effet, le secret avec le ricin est de le cultiver de façon à ce que sa croissance ne soit

jamais inhibée. Tout ce qui peut ralentir sa croissance, notamment un pot trop petit qui

empêche ses racines de grossir, laissera la plante rabougrie. Jamais alors elle n’atteindra

sa pleine taille. C’est d’ailleurs le problème des plants de ricin achetés en pépinière:

souvent ils ont été cultivés trop à l’étroit et ne reprendront jamais une croissance normale

une fois mis en terre. L’idéal donc est de les semer soi-même, car alors vous pouvez vous

assurer que cela n’arrive pas.

Semis à l’intérieur

Il est logique de semer cette plante tropicale à l’intérieur, car il a besoin de chaleur pour

germer, mais il faut alors éviter de le semer trop tôt, sinon il restera trop longtemps dans

un petit pot, ce qui arrêtera net sa croissance. C’est d’ailleurs l’erreur principale des

jardiniers trop enthousiastes: ils s’imaginent que plus ils sèment leur ricin tôt, plus il sera

grand, alors que c’est exactement l’opposé qui arrivera. Votre but est de produire un

jeune plant avec juste des cotylédons ou deux à quatre feuilles: c’est à ce stade que le

ricin doit être au moment du repiquage!


Les grosses graines joliment marbrées n’ont besoin que de 4 à 6 semaines de culture à
l’intérieur pour donner un beau jeune plant prêt à repiquer en pleine terre. Vous pouvez
faire tremper les graines 24 heures dans de l’eau tiède avant de les semer, mais ce n’est
pas obligatoire. Remplissez un gros godet de tourbe de 10 cm de diamètre de terreau
humide et insérez la graine à une profondeur de 2,5 à 5 cm de profondeur. Vous pouvez
aussi semer les graines dans des pots de plastique, toujours d’au moins 10 cm de
diamètre… si vous faites très attention de ne pas déranger leurs racines lors du repiquage.

Placez le contenant au chaud (21 à 24˚C). Aucune lumière n’est nécessaire tant que les

premiers cotylédons ne sont pas visibles, ce qui peut prendre 7 à 21 jours. Par la suite,

cependant, offrez les plants le plein soleil si possible. Gardez le terreau humide en tout

temps. Il ne vaut pas la peine de fertiliser les jeunes semis tant qu’ils sont en pot, car ils

ne passeront si peu de temps à l’intérieur avant d’être repiqués en pleine terre.

Quand les nuits à l’extérieur demeurent au-dessus de 10˚C, vous pouvez commencer à
acclimater les semis aux conditions de plein air, les plaçant 2 ou 3 jours à l’ombre et 2 ou
3 jours à la mi-ombre avant de les repiquer au soleil. On peut cultiver le ricin en pleine
terre ou dans de très gros pots (un pot trop petit restreindra sa croissance). Il lui faut un
sol riche en matière organique et bien drainé, légèrement humide en tout temps. Vous
pouvez ajouter du compost ou un engrais à dégagement lent au sol avant de planter. Pour
une belle croissance, il faut le plein soleil. Insérez le godet de tourbe dans le sol et
recouvrez-le à peine de terreau. Si vos semis poussent en pot, extrayez la motte de racines
sans la briser et enterrez-la à peine. Arrosez bien… et tassez-vous: votre petit semis sera
bientôt un monstre!

Semis à l’extérieur

Dans les régions plus chaudes, comme le sud de la France ou sous les tropiques, on peut
tout simplement semer le ricin en pleine terre. Dans les régions tropicales, on peut
cultiver le ricin non pas comme annuelle comme dans le nord, mais comme arbuste ou
même comme petit arbre, car il peut vivre de nombreuses années.

Entretien estival

Arrosez au besoin pour que le sol soit toujours un peu humide. Le ricin tolère la
sécheresse une fois à maturité, mais pendant qu’il croît, encore une fois, vous ne voulez
pas restreindre son développement. Malgré sa taille souvent énorme, aucun tuteur ne
sera nécessaire si vous cultivez le ricin au soleil.

Récolte des semences


Vous pouvez couper les capsules de graines à la fin de l’été et les mettre à sécher dans un
sac de papier (hors de portée des enfants, bien sûr). Elles ouvriront d’elles-mêmes
pendant l’hiver et vous pouvez alors extraire les graines pour votre prochaine saison de
culture.

Toxicité du ricin

Il est bien connu que le ricin est une plante très toxique, surtout ses graines. Gardez-les
hors de la portée des enfants. Dans le sud, les capsules de graines éclatent à maturité et il
y a risque qu’un enfant ramasse une graine et essaie de le manger. Mieux vaut alors
coupez les capsules piquantes avant qu’elles ne mûrissent. Ailleurs, la saison n’est pas
assez longue pour que les graines mûrissent pleinement sur le plant et les graines
resteront alors hors de la portée des enfants, doublement en ce que leur capsule est
hérissée d’épines, ce qui les attire peu, et est de plus portée haut sur la plante où ils ne
peuvent pas l’atteindre.

La toxicité du ricin a quand même des avantages pour le jardinier, car peu d’insectes, de
mammifères ou d’autres bestioles peuvent consommer la plante. Le scarabée japonais est
réputé un des rares insectes qui essaient de le faire… et l’expérience lui sera fatale!
Certains jardiniers cultivent justement le ricin comme plante piège pour cette raison.

Utilisation médicinale

L’huile de ricin, laxatif bien connu de nos grand-mères, est extraite des graines de ricin.
Certains lecteurs ont un souvenir douloureux de son goût fort désagréable! Aujourd’hui
on l’utilise moins, mais elle est toujours sur le marché. Elle figure aussi dans plusieurs
produits de beauté et a une vaste gamme d’utilisations industrielles.

Le ricin: quelle plante spectaculaire… quand on sait comment le cultiver!

Mai 6 - Des carottes que les mouches n’aiment pas

La mouche de la carotte (Chamaepsila rosae, anciennement Psila rosea) embête bien des
jardiniers. La larve de cet insecte perce de belles galeries dans les racines de carotte,
provoquant la pourriture et les rendant inutilisables. Mais il y a moyen de prévenir son
attaque.

C'est que la mouche trouve les plants de carotte d’après l’odeur d’acide chlorogénique
qu’ils dégagent. Elle peut même détecter cette odeur à plusieurs kilomètres de distance.
Et de plus, les larves de la mouche ont besoin de cet acide pour leur survie. Sans la
présence d’acide chlorogénique, les larves meurent rapidement.

Or, il existe des carottes à très faible teneur en l’acide chlorogénique ou même qui n’en
contiennent pas du tout, comme ‘Fly Away’, ‘Flyfree’, ‘Resistafly’, ‘Healthmaster’,
‘Ibiza’, ‘Parano’, ‘Maestro F1’, ou ‘Sytan’. Ces carottes attirent peu les mouches et même
si la mouche les trouve, en subissent peu de dégâts, car les larves meurent peu après leur
éclosion.

Vous trouverez des graines de carottes résistantes à la mouche de la carotte dans plusieurs

catalogues, comme Veseys (www.veseys.com), Halifax Seed Company

(www.halifaxseed.ca), West Coast Seeds (www.westcoastseeds.com), T & T Seeds Ltd.

(www.ttseeds.com) et Thompson & Morgan (www.thompson-morgan.com).

Mai 6 - Hostas sans limaces


Si les listes de noms vous font peur, sachez qu’il y a au moins deux trucs que vous
pourrez utiliser en jardinerie et qui vous aidera à choisir des hostas qui sont résistants
aux limaces.

Le premier est que les limaces n’apprécient pas les hostas à feuillage épais. Donc, juste à
toucher la feuille d’une plante en pépinière, vous êtes généralement capable de juger si
elle attirera ou non les limaces. Mais encore faut-il avoir assez d’expérience avec les
hostas pour apprécier ce qui est un feuillage épais.

Heureusement il y une autre méthode facile: la pruine, cette mince couche de cire blanche
qui recouvre les feuilles de certains hostas et qui leur donne une coloration bleutée,
repousse aussi les limaces. Ainsi, elles ne mangent jamais les hostas bleus. Chez les
hostas verts ou jaunes ou panachés, certains sont résistants, d’autres pas, car tout dépend
du cultivar, mais vous ne risquez rien en achetant un hosta à feuilles bleues: ils sont tous
résistants!

Enfin, si finalement les listes de plantes ne vous rebutent pas tant que ça, en voici une qui
pourrait vous être utile : Liste des hostas résistants aux limaces.
Mai 7 – Les faux nids de guêpes fonctionnent-ils vraiment?
Vous en avez probablement vu un dans votre centre de jardinage local... ou dans le jardin
de quelqu'un: un objet gonflé gris ou brun qui ressemble vaguement à un nid de guêpes
de papier. J’ai vu des modèles en papier qui ressemblaient à une lanterne chinoise (mais
sans les couleurs voyantes), d'autres couverts fait d'un genre de feutre gris et d’autres
encore en forme de sac de plastique enflé. D’ailleurs, plusieurs personnes font leur propre
faux nid à partir d'un sac en papier rempli de déchets quelconque.
L'idée est la suivante: vous les posez au début du printemps, avant qu'il n'y ait pas de
guêpes dans le secteur, les suspendant à une branche, un avant-toit ou toute autre
structure. Quand une guêpe reine, celle qui commence une nouvelle colonie, voit le nid
artificiel, elle croira que le territoire est déjà occupé par une colonie rivale et ira ailleurs
pour commencer sa nouvelle maison. Du moins, c’est la théorie.
Ce répulsif à guêpes sous la forme d'un nid artificiel semble une idée brillante: après tout,
aucun pesticide n’est utilisé et il est facile à utiliser et à installer. Mais est-ce que ça
fonctionne vraiment?
Regardons!
L’absence de guêpes ne prouve rien!
Il est très difficile de prouver quoi que ce soit en ce qui concerne les habitudes de
nidification des guêpes, car elles sont très irrégulières.
Il est important de comprendre que, contrairement aux ruches d’abeilles, les nids de
guêpes sont des structures annuelles, abandonnées à la fin de la saison. Chaque année,
une nouvelle reine quitte le nid où elle est née pour hiverner dans un trou dans le sol, sous
l’écorce d’un arbre, dans une fissure de roche ou ailleurs. Au printemps, elle abondonne
son abri et part à la recherche d’une nouvelle chez soi. Jamais elle n’utilise un ancien nid:
elle commence toujours à zéro.
La reine ne semble pas être très pointilleuse quand il est question de choisir un site.
Arbres, arbustes, tas de bois, avant-toits, tables de pique-nique, cordes à linge, etc.: tout
est possible. Et qui sait quand un nid apparaîtra? Vous pouvez très bien en trouver
plusieurs sur votre terrain une année et aucun pendant 3 ou 4 ans!
Au début, la reine est toute seule pour produire le nid, formant sans aide les premières
alvéoles où elle pond ses premiers œufs et nourrit ses larves. À mesure que les larves
deviennent des travailleuses et lui donne un coup de main, le nid s’agrandit et se couvre
éventuellement d’un ovale de papier. À la fin de l’été, il peut abriter des milliers de
guêpes!
Mais encore, dans une année donnée, il peut avoir un ou des nids sur un terrain ou aucun.
Donc, si vous installez un nid de guêpe artificiel et aucune guêpe ne s’installe dans votre
jardin cette année, cela ne prouve… absolument rien!
Des clients satisfaits... au début
Vous verrez beaucoup de témoignages en ligne de gens sont ravis de l’effet dissuasif de
leur faux nid de guêpes. Ils croient sincèrement que les nids artificiels tiennent les guêpes
au loin. Voilà pour la situation la première année, peut-être aussi la deuxième ou même
plus, mais un de ces jours ils vont déchanter. Car en fait le faux nid n’est pas plus d’effet
dissuasif qu’un véritable nid de guêpe.
Vous voyez, même si c’est vrai que les guêpes de papier sont territoriales, elles ne sont
nullement dérangées par la présence dans les environs d'un vieux nid. Souvent elles
installent leur nouveau à moins d’un mètre d’un vieux nid. D’ailleurs pourquoi, puisqu'il
est vide? (Je repète, les nids des années précédentes ne contiennent aucune guêpe, même
si ils peuvent rester accrochés et donc visibles pendant un an ou plus.) Pourquoi
trouveraient-elles un nid artificiel plus menaçant qu'un vrai?
Mon expérience personnelle
J’ai essayé la technique du faux nid de guêpes il y a quelques années, après avoir eu à
contrôler un nid de guêpe dans ma cour arrière l’année précédente. D’ailleurs, j’ai installé
deux nids, un dans la cour avant, un à l'arrière. Et cela semblait avoir fonctionné... la
première année du moins, car je n’ai vu aucun nid de guêpes cette année.
La deuxième année, cependant, j’ai installé mes faux nids de guêpes tôt dans la saison,
comme à l'habitude. Un mois plus tard, je suis sorti pour nettoyer la gouttière de la
maison et m’apprêtais à installer l’échelle quand j’ai vu une drôle de croissance sous
l’avant-toit. C’était un très petit nid de guêpes avec seulement quelques alvéoles, pas
encore couvert de papier. Mais voyons! Il y avait un faux nid très visible à même pas 3 m
de distance! C’était seulement la deuxième année et déjà le produit m’avait laissé tomber!
J’ai contacté le fabricant canadien qui n’a pu faire mieux que de citer des tests… obtenus
en Angleterre par une autre compagnie. J’ai lu les résultats et, très franchement, ils étaient
très loin d’être concluants: des statistiques très vagues qui auraient pu vouloir dire
n’importe quoi.
J’ai pu me débarrasser du nid avec un simple jet d’eau et la reine (je n’ai pas vu de
travailleuses; probablement qu’il n’y en avait pas encore) n’est jamais revenue. C’est le
seul nid que j’ai trouvé sur mon terrain cette année.
Je n’ai jamais pris la peine de réinstaller les faux nids depuis, car là j’avais une belle
preuve ils ne repoussent pas les guêpes. Curieusement, c'était il y a 5 ans et je n’ai pas vu
de nid de guêpes sur mon terrain depuis. Mais ainsi vont les choses avec les guêpes: vous
pouvez passer des années sans problème, puis en avoir pendant 3 années consécutives!
Ou plusieurs la même année! Ainsi, si j’en ai cet été, je ne ferai pas de saut. Ainsi vont
les choses avec les guêpes!

Mai 8 – Le nouveau rosier ‘Oscar Peterson’


Pour beaucoup de jardiniers des régions froides, il ne se fait pas mieux parmi les rosiers

que ceux de la série Explorateur d'Agriculture Canada. Ces rosiers, qui portent des noms

de grands explorateurs canadiens, comme John Cabot et Henry Hudson, ont fait fureur

non seulement au Canada, où il furent développés, mais aussi aux États-Unis et en

Europe, et ce, pour leur floraison abondante, leur bonne résistance aux maladies et surtout

leur grande résistance au froid. En fait, tous ces rosiers peuvent pousser en zone 3 sans

protection, même en zone 2 pour certains, ce qui est exceptionnel pour un rosier.

La série Explorateur est cependant complète : après 26 lancements, il n’y aura plus de

nouvelles introductions. Mais une nouvelle série a pris sa place, développée à partir de la

génétique des rosiers Explorateur et avec l’aide des hybrideurs de la première série,

notamment Claude Richer-Leclerc et Campbell Davidson. On appelle cette série les

Artistes canadiens, car ils portent des noms d’artistes et d’œuvres d’art canadiens. Et on

vient de lancer un nouveau rosier dans la série, ‘Oscar Peterson’.

L’homme
Oscar Peterson, né à Montréal en 1925 et décédé à Mississauga en 2007, fut l’un des

pianistes et compositeurs de jazz le plus marquants de l’histoire et fut réputé de son

vivant comme le roi du jazz. Il accompagna les plus grandes chanteuses, dont Ella

Fitzgerald et Billie Holliday et enregistra de nombreux disques. Sa musique demeure

encore populaire aujourd’hui.

Le rosier

Le rosier ‘Oscar Peterson’ porte de grosses fleurs semi-doubles de couleur crème ou

même rosée quand elles sont en bouton, mais blanc pur à l’épanouissement, avec un

centre d’étamines jaunes. Il n’y a pas de parfum notable. On le dit «propre», c’est-à-dire

que les pétales tombent après la floraison et aucun nettoyage n’est donc nécessaire. Elles

sont produites en bouquets à l’extrémité des branches, non seulement au début de la

saison, mais tout au long de l’été, car la plante refleurit abondamment même si on ne

supprime pas les fleurs fanées.

L’arbuste a un port dressé ou légèrement étendu, sans drageons, et peut atteindre de 90 à

180 cm de hauteur et jusqu’à 1,25 cm de diamètre. Il fait une excellente haie. Ses feuilles

luisantes sont extrêmement résistantes aux maladies. Il est rustique dans les zones 3 à 8.

Le rosier ‘Oscar Peterson’ : l’essayer c’est l’aimer.

Mai 8 – Confondre les insectes en évitant les monocultures


Il est préférable de mélanger les légumes dans le potager plutôt que de les regrouper, et
ce, pour réduire les infestations d’insectes. En effet, une rangée de pommes de terre est
presque une invitation ouverte au doryphore de la pomme de terre à venir faire des
ravages, car concentrer un légume quelconque augmente l’odeur qui attire ses ennemis.
Mais si vous plantez vos pommes de terre çà et là à travers d’autres plantes, les
doryphores auront de la difficulté à les trouver. C’est la même chose pour la mouche de la
carotte, pour le sphinx de la tomate, mais le charançon de la vigne.
Évitez donc les «monocultures» (culture d’un même légume sur une grande surface) et
vous aurez beaucoup moins de problèmes d’insectes parmi vos légumes.
Voici d’autres trucs pour contrôler les doryphores de la pomme de terre.
https://jardinierparesseux.com/2015/06/02/la-bibitte-a-patates-arrive-dans-nos-jardins/
Mai 10 - Boîte de rangement comme bac de culture
Vous pouvez, bien sûr, achetez un bac de culture dédié à la culture des plantes dans toute
jardinerie, déjà munie trous de drainage. Mais il est facile, et généralement beaucoup
moins cher, de convertir un bac à rangement en plastique en mini-jardin.
Il suffit tout simplement de percer des trous de drainage environ aux 15 à 20 cm dans le
fond avec une perceuse. Une mèche d’environ 6,350 mm (1/4 pouce) suffira. Couvrez les
trous avec un morceau de papier journal, remplissez la boîte de terreau de qualité jusqu’à
environ 5 cm du bord (il faut laisser un peu d’espace au sommet pour faciliter l’arrosage
https://jardinierparesseux.com/2016/03/29/en-rempotant-noubliez-de-laisser-une-cuvette-
darrosage/) puis plantez et arrosez, voilà tout. (Notez qu’aucune couche de drainage n’est
nécessaire ni même recommandée https://jardinierparesseux.com/2015/02/25/pas-de-
couche-de-drainage/).
Le couvercle du contenant peut servir de soucoupe si vous jugez que vous en avez besoin,
mais habituellement, une soucoupe est relativement inutile dans un milieu extérieur.
Vous pouvez placer votre nouveau «jardin en boîte» sur un balcon, une terrasse, une
stationnement, un toit plat ou sur n’importe quel autre surface relativement plane.
Que pouvez-vous cultiver dans votre jardin en boîte? Légumes, fines herbes, fleurs
annuelles, même vivaces et arbustes, mais ces dernières devraient être extra rustiques, car
la terre dans un contenant gèle profondément.

Mai 11 – Mini-trèfle
Le micro-trèfle: un nouveau couvre-sol à découvrir
Connaissez vous le micro-trèfle? C’est une forme extra petite du trèfle blanc nain
(Trifolium repens), bien connu des jardiniers depuis longtemps. On peut l’utiliser pour
créer des pelouses mixtes ou pures de trèfle, mais plus basses et demandant moins de
tonte.
Les avantages du trèfle blanc
Avant de donner plus de détails sur le micro-trèfle, il peut valoir la peine d’expliquer les
avantages du trèfle blanc nain ordinaire (Trifolium repens) dont le micro-trèfle est dérivé.
Comme c’est une légumineuse, le trèfle vit en symbiose avec des bactéries qui fixent
l’azote atmosphérique et le rendent disponible aux plantes voisines. Ainsi, même les
graminées poussent mieux quand il y a du trèfle dans le gazon.
Une pelouse contenant du trèfle a besoin de beaucoup moins d’engrais. D’ailleurs, les
engrais riches en azote (où le premier chiffre est plus fort que les autres) sont carrément
déconseillés pour une pelouse où l’on veut voir le trèfle se développer.
Grâce à ses racines profondes, le trèfle est plus tolérant à la sècheresse que la plupart des
graminées et restera vert même en période de sècheresse.
Une pelouse entièrement composée de trèfle n’a pas besoin de tonte, mais même si on le
tond pour l’égaliser, on ne tond que 2 ou 3 fois par été.
Le trèfle tolère mieux les sols compactés que les graminées et a même tendance à aérer
les sols très denses, éliminant le besoin de passer un aérateur.
Le trèfle résiste mieux aux mauvaises herbes que les graminées et a même tendance à les
étouffer.
Le trèfle pousse très bien au soleil ou à la mi-ombre.
Un gazon riche en trèfle décourage les insectes nuisibles, notamment les vers blancs. Les
vers blancs quitteront complètement un gazon entièrement composé de trèfle, n’ayant
plus rien à manger.
C’est un excellent couvre-sol à établir entre les dalles d’un sentier.
Le trèfle produit de jolies fleurs blanches et attirent les pollinisateurs bénéfiques,
notamment les abeilles.
Les désavantages du trèfle blanc
J’aurais aimé bien dire que le trèfle blanc était le remplacement parfait pour une pelouse
de graminée, mais il a ses défauts aussi.
Il résiste moins bien au piétinement que les graminées. Dans le cas d’un emplacement où
l’on marche souvent et d’un terrain de jeux, mieux vaut cultiver une pelouse mélangeant
trèfle avec des graminées.
Il est naturellement envahissant, prenant racine là où ses tiges rampantes touchent au sol.
Ainsi il peut investir les jardins à proximité. On suggère de l’entourer d’un sentier ou
d’une autre surface inerte pour limiter son expansion ou encore, d’installer une bordure
quelconque qu’il ne peut pas dépasser (au moins 10 cm de hauteur, enfouie aussi à sa
base).
Le trèfle blanc tolérera un sol qui est constamment humide, mais pas les emplacements
qui sont inondés pour des périodes importantes. Un bon drainage est nécessaire.
Malgré les prétentions de certains vendeurs, le trèfle ne donnera pas de bons résultats à
l’ombre (pas plus qu’une pelouse de graminées d’ailleurs).
Encore, ne croyez pas la prétention que le trèfle est «adapté aux sols secs». D’accord, il
survivra sans broncher à une sècheresse occasionnelle, mais ne pourra pas s’établir dans
un sol qui est constamment sec.
Le trèfle ne tolère pas les herbicides utilisés sur les pelouses de graminées pour contrôler
les mauvaises herbes à feuilles larges.
Les célèbres «taches d'herbe» trouvées sur les vêtements des enfants après qu’ils ont joué
sur un gazon ne viennent pas des graminées, mais du trèfle.
Parfois des avantages sont aussi des désavantages. Ainsi il faut mentionner que beaucoup
de gens n’aiment pas voir des fleurs d’aucune sorte dans leur pelouse et encore moins des
abeilles, alors que le trèfle fleurit et que les abeilles l’adorent. On peut toujours tondre
une pelouse de trèfle pendant la période de floraison pour éliminer les fleurs (et les
abeilles).
Le micro-trèfle
Le micro-trèfle est un trèfle extra nain, n’atteignant pas plus de 15 cm de hauteur si vous
ne le tondez jamais. Si vous le tondez occasionnellement, il ne dépassera pas 10 cm de
hauteur. Ses feuilles sont deux fois plus petites que celles du trèfle blanc nain, trois fois
plus petites si vous le tondez (car la repousse donne des feuilles encore plus petites).
Contrairement au trèfle nain standard, si vous tondez le moindrement le micro-trèfle, il ne
fleurira pas du tout.
Le micro-trèfle a été développé pour utilisation dans les pelouses mixtes (graminées et
trèfle), notamment parce qu’il tolère mieux que le trèfle nain typique la tonte trop courte
que beaucoup de jardiniers donnent à leur pelouse. D’ailleurs, plus on le tond, plus il est
dense. Par contre, même s’il a été conçu pour la pelouse mixte, on peut toutefois l’utiliser
seul pour créer une pelouse uniquement composée de micro-trèfle
Il en existe plusieurs cultivars de micro-trèfle, mais ‘Pipolina’ semble être le seul qui est
disponible en Amérique du Nord. Je ne connais qu’un seul fournisseur détaillant au
Canada (mais si vous en connaissez d’autres, je les ajouterai à ce texte) : Ontario Seed
Company
(http://www.oscseeds.com/ecommerce/-ground--cover-seed/clover/Pipolina.htm).
Application
On peut semer le micro-trèfle à toute période, mais idéalement au printemps ou au début
de l’été, dans les températures sont encore fraîches. Les semis faits tard à l’automne
(octobre) risquent de ne germer qu’au printemps suivant.
Pour en rajouter à une pelouse établie, râtelez le sol pour le scarifier légèrement et semer
à la volée à un taux de 225 à 250 g (1/4 to 1/2 lb) par 90 m2 (1000 pi2). Gardez le sol
humide jusqu’à la germination.
Pour une nouvelle pelouse mixte, préparez le sol en le désherbant et en le retournant.
Égalisez bien. Idéalement, vous ajouterez aussi une couche de 1 à 2 cm de bonne terre en
surface. Mélangez 30 g de micro-trèfle à 1 kg de semences à gazon et semez à la volée
ou avec un semoir. Gardez le sol humide jusqu’à la germination.
Pour une pelouse uniquement composée de trèfle, suivez les recommandations pour une
pelouse mixte, mais ne semez que du trèfle. Semez au taux recommandé par le
fournisseur ou à 250 à 500 g (1 to 2 lb) par 90 m2 (1000 pi2) de surface à couvrir.
Entretien
La première année, arrosez votre pelouse de micro-trèfle en période de sècheresse. Il y
aura peu ou pas de fleurs la première année.
À partir de la deuxième année, laissez dame Nature s’occuper de votre pelouse de micro-
trèfle, tout simplement. Notamment, vous n’aurez normalement pas à le fertiliser ou si
oui, seulement aux 2 ou 3 ans avec un engrais à dissolution lente faible en azote. S’il y a
des emplacements où le gazon est peu dense, habituellement le trèfle viendra les couvrir
avec ses tiges rampantes assez rapidement.
Si vous voulez obtenir des feuilles extra-petites ou éliminer les fleurs, tondez aux 3 ou 4
semaines. Si vous tondez, laissez les rognures sur le gazon, tout simplement.
Enfin, désherbez manuellement si des intrus apparaissent… mais habituellement la
pelouse de trèfle, étant très dominante, finira par les étouffer.
Bonne chance avec votre pelouse de micro-trèfle!

http://www.outsidepride.com/seed/clover-seed/miniclover.html
Hobbs & Hopkins Ltd.
https://www.seedworldusa.com/products/micro-clover-seed

http://www.oscseeds.com/ecommerce/-ground--cover-seed/clover/Pipolina.htm
http://www.torontomastergardeners.ca/askagardener/microclover/

Mai 12 - L’asperge : pas pour le potager


L’asperge (Asparagus officinalis), avec la rhubarbe, est l’une des rares légumes vivaces

(zone 2)… et il est incroyablement pérenne. Probablement que les asperges que vous
planterez ce printemps seront encore en vie et productives dans 15 à 20 ans. Comme il ne

faut pas trop déranger les racines de l’asperge, elle n’a vraiment pas sa place dans le

potager traditionnel, souvent maintenu par maints labourages et sarclages. Et comment

passer un motoculteur quand il y a une asperge au plein milieu?

De plus, l’asperge est une très grosse plante qui prend beaucoup d’espace: il peut

facilement atteindre 1,5 m de hauteur et 90 cm de diamètre. C’est l’équivalent d’un

arbuste (et d’ailleurs, il ressemblera à un arbuste).Voulez-vous vraiment consacrer autant

de place dans votre petit potager à une seule plante?

C’est ainsi que la place pour une asperge est… n’importe où sauf le potager. Trouvez-lui

une place à part… et comme, avec son feuillage incroyablement fin et décoratif, c’est une

plante des plus ornementales, pourquoi pas la platebande? On voyait autrefois des plants

d’asperge utilisés comme plantes ornementales dans les platebandes. Il me semble qu’il

serait temps que cette tradition renaisse!

Aussi, l'aménagement comestible est présentement très à la mode. L'idée est qu'on

abandonne le potager, peu esthétique, avec sa forme rectangulaire et ses rangs de

légumes, et qu'on incorpore les légumes et les fruitiers à l'aménagement paysager. Quand

les plantes utiles deviennent les vedettes de votre aménagement paysager, c'est certain

que l'asperge à un beau rôle à jouer!

Ou encore, pourquoi ne pas planter une haie d’asperge? C’est ce qu’on fait dans le

célèbre jardin Chanticleer http://www.chanticleergarden.org (Wayne, Pennsylvanie). Si

on peut le faire dans un jardin qui reçoit presque un million de visiteurs à tous les ans,

pourquoi pas chez vous?

https://jardinierparesseux.com/2016/04/26/une-haie-de-vivaces/
Mai 13 – Hosta de l’année 2016
Connaissez-vous l’hosta de l’année 2016*? Il s’agit de ‘Curly Fries’… et c’est
probablement l’hosta le plus original que vous avez jamais vu. Ses feuilles sont tellement
étroites qu’on dirait une graminée! On distingue d’ailleurs à peine où le pétiole prend fin
et le limbe de la feuille commence. De plus, elles sont joliment ondulées, jaune chartreuse
de couleur au début de l’été, devenant presque blanches et tachetées de rouge à la base
vers la fin de l’été.
*L’hosta de l’année est nommé par l’American Hosta Growers Association.
C’est un mini-hosta, formant un dôme de seulement 15 cm de haut et de 40 cm de
diamètre. Il y a alors intérêt à le planter soit en groupe ou encore, parmi d’autres plantes
de petite taille. Ou mettez-le en vedette en le cultivant en pot! Malgré la petitesse des
feuilles, elles sont coriaces et résistantes aux limaces.
Les fleurs sont… plutôt ordinaires. De petites clochettes lavande à la mi-été sur une tige
pourpre, voilà tout. Certains jardiniers les coupent, jugeant qu’elles réduisent l’effet
ornemental de la plante.
‘Curly Fries’ est un hybride de Bob Solberg de Green Hill Farm, Caroline du Nord et fut
lance en 2008. Il résulte d’un croisement entre ‘Pineapple Upsidedown Cake’ et un hosta
inconnu.
Culture
Cultivez ‘Curly Fries’ comme tout autre hosta, à l’ombre ou à la mi-ombre. Il tolère aussi
le plein soleil, mais préfère alors une certaine ombre l’après-midi.
Il peut pousser dans tout sol bien drainé et moyennement humide, mais réussit mieux
dans les sols meubles et riches en matière organique. Il apprécie beaucoup la présence de
paillis.
Sa résistance à la sècheresse n’est que modérée: il peut donc avoir besoin d’arrosages la
première année, le temps qu’il s’installe. Il est très tolérant des conditions urbaines,
notamment la pollution d’air. Il est rustique jusqu’en zone 3.
Vous découvrirez que les feuilles de ‘Curly Fries’ sont à leur plus étroites et leur plus
ondulées lorsqu’il est cultivé en pot. En pleine terre, elles s’élargissent un peu, tout en
restant plus étroites que celles des autres hostas. Heureusement, il pousse très bien en pot
et peut même servir à décorer une terrasse ou un balcon pendant l’été. L’hiver, mieux
vaut enterrer le pot dans le sol pour le protéger du froid, notamment en zone 3.
Enfin, ‘Curly Fries’ se multiplie uniquement par division: il n’est pas fidèle au type par
semences.
Où le trouver?
Traditionnellement, les jardineries québécoises sont très lentes à intégrer les nouveautés.
Il est donc possible que votre jardinerie locale ne l’ait pas. Si oui, voici quelques
pépinières qui l’offrent.

Mai 14 - Ruban de semences maison


Beaucoup de jardiniers trouvent les rubans de semences (rubans porte-graines) pratiques.
Il s’agit d’un ruban de papier biodégradable mince sur lequel sont collés des semences du
légume ou de la fleur à semer, déjà à l’espacement requis pour le développement futur de
la plante. Quand vient le moment de semer, il suffit de tracer un sillon de la profondeur
indiquée (elle variera selon l’espèce cultivée), de placer le ruban dans le sillon, de
recouvrir de terre et d’arroser.
Le problème est que les rubans de semences coûtent beaucoup plus cher que des
semences en sachet. Mais pas si on fabrique ses propres rubans de semence.
Fabriquez vos rubans de semences à l’avance, peut-être par une journée de pluie.
Prenez une longueur de papier hygiénique de la longueur de votre rang et coupez-la en
languettes de 2,5 cm. Avec un crayon et une règle, marquez l’emplacement des semences
(7,5 cm pour les betteraves, 5 cm pour les carottes, etc.) sur une languette. Vous
trouverez l’espacement recommandé pour chaque variété sur le sachet de semences.
Mélangez une cuillerée de farine et une cuillerée d’eau pour faire une colle naturelle.
Avec une baguette de café ou un coton-tige, appliquez une goutte de colle sur chaque
marque de crayon et placez-y une graine. Pliez le papier en deux et laisser sécher.
Vous avez désormais du ruban à semence maison à utiliser lorsque vous ferez vos semis.
Mai15 - Semis à faire à la mi-mai

La saison avance à grande vitesse maintenant! La neige est disparue partout dans le Sud
du Québec… et disparaît rapidement même dans le Nord! Les nuits sont encore fraîches
à froides et il y a toujours risque de gel (je calcule qu’il y a risque de gel jusq’au 10 juin
dans ma région, la ville de Québec), mais n’empêche qu’on peut faire des semis en
pleine terre de plantes qui tolèrent le froid.

Il reste une annuelle que j’aime bien semer à l’intérieur à la mi-mai: la capucine
(Tropaeolum majus). On peut le semer en pleine terre dès que le sol s’est bien réchauffé
(habituellement plus à la fin de mai ou en juin), mais le partir dans la maison seulement
2 ou 3 semaines auparavant lui donne une belle avance sur la saison sans qu’il ait de
temps de s’étioler.

Quant aux semis à faire en pleine terre, c’est la saison pour semer les graines « juste un
peu frileuses », notamment la vaste majorité des vivaces qui n’ont pas besoin de
traitement au froid, mais aussi certaines annuelles, fines herbes et légumes. En voici des
suggestions

Aconit (Aconitum spp.)


Agastache (Agastache foeniculum et autres)
Agérate (Ageratum houstonianum)
Alysse odorante (Lobularia maritima)
Amsonie (Amsonia spp.)
Ancolie (Aquilegia spp.)
Anthémis des teinturiers (Anthemis tinctoria)
Arabette (Arabis caucasica et autres)
Argémone (Argemone mexicana et autres)
Asclépiade (Asclepias spp.)
Aster (Aster spp. incluant Symphtrichon, Eurybia et autres)
Astilbe (Astilbe spp.)
Astrance (Astrance major et autres)
Aubrétie (Aubrieta spp.)
Aulnée (Inula spp.)
Baptisia ou faux indigotier (Baptisia spp.)
Barbe de bouc (Aruncus dioicus et autres)
Benoîte (Geum spp.)
Bergenia (Bergenia cordifolia et autres)
Brocoli (Brassica oleracea italica)
Buglosse d’Italie (Anchusa azurea et autres)
Camomille allemande ou matricaire (Matricaria recutita, syn. Matricaria chamomilla)
Camomille romaine (Chamaemelum nobile, syn. Anthemis nobile)
Campanule (Campanula spp.)
Centaurée annuelle (Centaurea cyanus et autres)
Centaurée vivace (Centaurea montana, C. macrocephala et autres)
Céraiste tomenteux (Cerastium tomentosum)
Chardon bleu ou boule azurée (Echinops ritro et autres)
Chrysanthème annuel (Glebionis carinatum, anc. Chrysanthemum carinatum)
Chrysanthemum vivace (Chrysanthemum x morifolium, anc. Dendranthema x
grandiflorum)
Ciboulette (Allium schoenoprasum)
Clarkia élégant (Clarkia unguiculata, syn. C. elegans)
Clématite (Clematis spp.)
Cléome (Cleome hasslerana et autres)
Coquelicot (Papaver rhoeas et P. commutatum)
Coquelourde des jardins (Lychnis coronaria)
Corbeille d’or (Aurinia saxatilis, syn. Alyssum saxatile)
Coréopsis (Coreopsis grandiflora, C. lanceolata, Coreopsis tinctoria et autres)
Cosmos (Cosmos bipinnatus et C. sulphureus)
Croix de Malte (Lychnis chalcedonica, L. x arkwrightii)
Cynoglosse (Cynoglossum amabile)
Dahlia (Dahlia X)
Delphinium ou pied-d’alouette vivace (Delphinim x elatum, syn. D. x cultorum)
Doronic (Doronicum spp.)
Échinacée ou rudbeckie pourpre (Echinacea purpurea)
Edelweiss (Leontopodium alpinum)
Éphémérine (Tradescantia x andersoniana, T. ohioensis)
Euphorbe panachée (Euphorbia marginata)
Euphorbe vivace (Euphorbia myrsinites, E. polychroma, etc.)
Fenouil (Foeniculum vulgare)
Fétuque bleue (Festuca ovina glauca et autres)
Gaillarde vivace (Gaillardia x grandiflora et autres)
Galane ou chélone (Chelone glabra et autres)
Gazon d’Espagne (Armeria maritima et autres)
Giroflée des jardins (Matthiola incana)
Godétie (Clarkia amoena, anc. Godetia amoena)
Grande camomille ou chrysanthème matricaire (Tanacetum parthenium, syn. Matricaria
parthenium, Chrysanthemum parthenium)
Grande mauve (Malva sylvestris)
Gypsophile des murailles (Gypsophila muralis)
Gypsophile ou souffle de bébé (Gypsophila paniculata, G. repens, etc.)
Hélénie vivace (Helenium spp.)
Héliopside (Heliopsis helianthoides)
Hémérocalle (Hemerocallis spp.
Heuchère (Heuchera spp.)
Hosta (Hosta spp.)
Hunnemannie (Hunnemannia fumariifolia)
Hyssope (Hyssopus officinalis)
Ibéride (Iberis sempervirens et autres)
Immortelle à bractées (Xerochrysum bracteatum, syn. Helichrysum bracteatum)
Immortelle ailée (Ammobium alataum)
Immortelle vivace (Anaphalis margaritacea et autres)
Iris (Iris)
Jasione vivace (Jasione laevis, syn. J. perennis)
Joubarbe ou poule et ses poussins (Sempervivxivum spp.)
Knautia (Knautia macedonica, K. arvensis, etc.)
Kochia (Bassia scoparia, syn. Kochia scoparia)
Laitue (Lactuca sativus)
Lanterne chinoise (Physalis alkekengi)
Lavatère annuelle (Lavatera trimestris)
Lavatère vivace (Lavatera thuringiaca, L. cachemeriana, etc.)
Lewisia (Lewisia cotyledon et autres)
Liatride (Liatris spicata et autres)
Liatride (Liatris spicata et autres)
Lin vivace (Linum perenne, L. flavum, etc.)
Lis (Lilium spp.)
Lobélie vivace (Lobelia cardinalis, L. siphilitica et autres)
Lychnide de Haage (Lychnis x haageana)
Marguerite (Leucanthemum x superbum, syn. Chrysanthemum maximum)
Marguerite de Dahlberg (Thymophylla tenuiloba, syn. Dyssodia tenuiloba)
Mauve vivace (Malva moschata, M. alcea et autres
Mélisse (Melissa officinalis)
Mignonnette (Reseda odorata)
Monarde (Monarda didyma et autres)
Navet (Brassica rapa rapifera)
Némophile (Nemophila spp.)
Nepeta ou herbe aux chats (Nepeta x faassenii et autres)
Nicandre (Nicandra physaloides)
Nielle des blés (Agrostemma githago et autres)
Nigelle (Nigella damascena et autres)
Oeil de boeuf (Buphthalmum salicifolium)
Œillet de Chine (Dianthus chinensis)
Œillet de rocaille (Dianthus deltoides, D. gratianopolitanus et autres)
Œillet mignardise (Dianthus plumarius et ses hybrides)
Oignon (Allium cepa)
Onagre (Oenothera spp.)
Oreilles d’agneau (Stachys byzantina, syn. S. lanata)
Panais (Pastinaca sativa)
Panicaut (Eryngium alpinum, E. planum et autres)
Pavot bleu (Meconopsis betonicifolia et autres)
Pavot d’Orient (Papaver orientale, P. bracteatum et autres)
Pavot de Californie (Eschscholzia californica)
Pavot tangerine (Papaver rupifragum)
Penstémon vivace (Penstemon barbatus, P. digitalis et autres)
Persil (Petroselinum crispum)
Phacélie (Phacelia campanularia, P. tanacetifolia et autres)
Phlomis tubéreux (Phlomis tuberosa)
Phlox annuel (Phlox drummondii)
Physostégie ou fleur charnière (Physostegia virginiana)
Pivoine vivace (Paeonia lactiflora, P. officinalis, etc.)
Platycodon (Platycodon grandiflorum)
Pois (Pisum sativum)
Pois de senteur (Lathyrus odoratus)
Pois vivace (Lathyrus latifolius)
Polémoine ou échelle de Jacob (Polemonium caeruleum, P. reptans, etc.)
Potentille vivace (Potentilla spp.)
Primevère (Primula x polyantha et autres)
Prunelle (Prunella grandiflora et autres)
Pulmonaire (Pulmonaria saccharata et autres)
Pulsatille (Pulsatilla vulgaris et autres (syn. Anemone pulastilla))
Pyrèthre (Tanacetum coccineum, anc. Pyrethrum coccineum et Chrysanthemum
coccineum)
Quatre-heures (Mirabilis jalapa)
Radis rond ou français (Raphanus sativus)
Ratibida (Rabitida columnifera, R. pinnata et autres)
Reine-marguerite (Callistephus chinensis)
Renouée (Persicaria spp., syn. Polygonum spp.)
Rhubarbe (Rheum spp.)
Rudbeckie (Rudbeckia spp.)
Sagine des montagnes (Arenaria montana)
Saponaire (Saponaria ocymoides et autres)
Sauge à feuilles de lyre (Salvia lyrata)
Sauge hormin (Salvia viridis, syn. S. horminus)
Sauge officinale (Salvia officinalis)
Sauge sclarée (Salvia sclarea)
Sauge superbe (Salvia x superba et S. nemorosa)
Saxifrage (Saxifraga spp.)
Scabieuse des jardins (Scabiosa atropurpurea)
Scabieuse du Caucase (Scabiosa caucasica)
Silène (Silene spp.)
Souci (Calendula officinalis)
Statice (Limonium sinuatum et autres)
Statice vivace (Limonium platyphyllum (syn. L. latifolium) et autres)
Tabac d’ornement (Nicotiana alata, N. sylvetris et autres)
Tanaisie (Tanacetum vulgare)
Thermopsis ou faux-lupin (Thermopsis villosa et autres)
Tournesol ou soleil (Helianthus annuus et autres)
Valériane rouge (Centranthus ruber)
Vergerette (Erigeron speciosus et autres)
Véronicastre (Veronicastum virginicum, anc. Veronica virgincica)
Véronique (Veronica spp.)
Zinnia (Zinnia elegans, Z. haageana, Z. angustifolia, etc.)
Zinnia rampant (Sanivitalia procumbens)

Mai 16- Poiriers pour climats froids


Si les poiriers sont omniprésents en Europe, les jardiniers canadiens ont souvent de la
difficulté à les cultiver à cause du climat plus froid. Souvent les boutons floraux gèlent
pendant l’hiver ou encore, l’arbre tout entier est tué par le froid. Pour vous aider à choisir
en conséquence de votre climat, voici quelques poiriers spécialement adaptés aux climats
froids (zones 2, 3 et 4).
Par contre, n’abandonnez pas tout espoir si votre jeuner poirier ne produit pas: il faut
normalement de 4 jusqu’à 7 ans de culture avant qu’un arbre fraîchement planté produise
pour la première fois.
Si vous avez d’autres questions sur les poiriers, voici un lien intéressant :
https://jardinierparesseux.com/2015/10/29/4452/
Poiriers européens (Pyrus communis)
Exigent comme pollinisateur un autre poirier européen.
‘Bartlett’ (‘William’) zone 4b (partiellement autofertile)
‘Bartlett Rouge’ zone 4b (partiellement autofertile)
‘Beauté Flamande’ zone 4 (partiellement autofertile)
‘Blood’ zone 4
‘Clapp’ zone 4b
Fan-Stil® zone 4 (autofertile)
‘Harrow Crisp’ zone 4b/5
‘Harrow Sweet’ zone 4
‘Julienne’ zone 3 (partiellement autofertile)
‘Kenfer’ zone 3
‘Loma’ zone 3 (partiellement autofertile)
‘Lorraine’ zone 3 (partiellement autofertile)
‘Luscious’ zone 3b
‘Northbrite’ zone 3 (partiellement autofertile)
‘Patten’ zone 4
‘Savignac’ zone 3
‘So Sweet’ zone 2
‘Southworth’ zone 3 (partiellement autofertile)
‘Ste-Sophie’ zone 3
‘Summercrisp’ zone 3b
Poiriers de Mandchourie (Sibérie) (P. ussuriensis et ses hybrides)
Exigent comme pollinisateur un autre poirier de Mandchourie ou un hybride de celui-ci.
‘Decabrinka’ zone 3
Early Gold ‘Jefgold’ zone 2
‘Golden Spice’ zone 3
‘John’ zone 2
‘Kraznobkaya’ zone 3
‘Krazulya’ zone 3
‘Larinskaya’ zone 3
‘Ragugnaya’ zone 3
‘Severskya’ zone 3
‘Skazochnaya’ zone 3
‘Thomas’ zone 2
‘Ure’ zone 2
‘Verovaya’ zone 3
Poirier de Mandchourie (P. ussuriensis*)
*Utile comme pollinisateur pour les poiriers de Mandchourie, mais ses fruits ne sont pas
plus gros que des billes et ainsi ne sont pas comestibles.
Poiriers asiatiques (P. pyrifolia)
Exigent comme pollinisateur un autre poirier asiatique
‘China Green’ zone 4
‘Chojuro’ zone 5 (4b) (partiellement autofertile)
‘Hayatama’ zone 4b
‘Kenko’ zone 4b (partiellement autofertile)
‘Shinseiki’ zone 4 (peut-être 3b) (autofertile)
‘Shinko’ zone 5 (4b) (partiellement autofertile)
‘Taylor Apple Pear’ zone 4 (peut-être 3b)
Sources
Voici quelques fournisseurs de poiriers rustiques :
Green Barn Farms http://www.greenbarnnursery.ca/?locale=French
Jeffries Nurseries http://www.jeffriesnurseries.com
Pépinière ancestrale http://www.pepiniereancestrale.com
Pépinière aux arbres fruitiers http://www.arbres-fruitiers.ca
Aubin Nurseries http://www.aubinnurseries.ca
Boughen Nurseries http://www.boughennurseries.net
Green Barn Farm http://www.greenbarnnursery.ca
Hardy Fruit Tree Nursery http://www.hardyfruittrees.ca
Jeffries Nurseries http://www.jeffriesnurseries.com
St. Lawrence Nurseries http://www.sln.potsdam.ny.us
Orange Pippin Fruit Trees http://www.orangepippintrees.com
Mai 17 – Pélargoniums contre scarabées japonais?

Je ne tiens pas nécessairement à vous faire peur, mais la saison des scarabées japonais

(Popillia japonica) débutera sous peu (fin de juin/début de juillet) et si cet insecte cause

des problèmes dans vos jardins (il est loin d’être universel, étant trouvé seulement çà et là

au Canada et seulement de façon très limitée en Europe), il y a des plantes que vous

pouvez mettre sur votre liste d’achats du printemps qui peuvent offrir un certain contrôle.

Par exemple, les scarabées japonais sont attirés par l’odeur du pélargonium des jardins,

aussi appelé géranium des jardins (Pelargonium x hortorum). Même, si on leur donne le

choix, les scarabées préféreraient les fleurs de pélargonium à la plupart des autres

végétaux. Par contre, quand ils goûtent à ses fleurs riches en acide quisqualique,

ils deviennent rapidement paralysés. Ils tombent alors au sol, sur le dos, où les prédateurs

les ramassent ou encore ils meurent d’assèchement. Ainsi on peut entourer les végétaux

sensibles aux scarabées de pélargoniums pour réduire les dégâts. (Ne les plantez pas

parmi les plantes sensibles: certaines études indiquent que cela augmente les

dommages!)

Notez que la croyance populaire que c’est seulement les pélargoniums à fleurs blanches

qui sont efficaces est fausse. Vous pouvez utiliser le pélargonium de la couleur de votre

choix dans le jardin.

D’autres plantes auraient le même effet: quatre-heures (Mirabilis jalapa), pied d’alouette

(Delphinium et Consolida) et ricin (Ricinus communis).

Il faut accepter le fait que ces plantes-pièges vont être un peu mâchouillées, car l’insecte

doit au moins y goûter afin de s’empoisonner. Mais l’esprit de vengeance est très fort
chez les jardiniers et plusieurs seront sûrement prêts à sacrifier quelques fleurs ou feuilles

dans leur guerre contre le scarabée japonais!

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12650348

Effectiveness of companion planting, and use of nonhost masking odors were evaluated
under field conditions for protecting roses against the Japanese beetle, Popillia japonica
Newman. Three reputedly effective companion species, rue (Ruta graveolens L.), zonal
geranium (Pelargonium x hortorum Bailey), and garlic chives (Allium scheonparum L.)
were interplanted with roses in replicated garden plots. Numbers of beetles on these roses
were compared with rose-only control plots on 6 d during beetle flight. The masking odor
hypothesis was tested by hanging mesh bags of aromatic herbs or other sources of
reputedly repellent nonhost volatiles around potted roses in the field. Treatments included
crushed red pepper (Capsicum frutescens L.), fennel seeds (Foeniculm vulgare Miller),
crushed spearmint (Mentha picata L.), cedar shavings (Juniperus sp.), osage orange fruits
(Maclura pomifera (Raif) Schneid.), and fleshy gingko seeds (Gingko biloba L.). No
treatment significantly reduced numbers of beetles relative to the controls. Interplanting
with geraniums significantly increased numbers of Japanese beetles on roses. Similarly,
roses surrounded by sachets with fennel seeds, cedar shavings, crushed red pepper, or
osage orange fruits had significantly more beetles than the control plants on two or more
sample dates. Our results suggest that the use of companion or reputedly repellent plants
or plant odors probably will be ineffective for protecting roses or other highly-susceptible
ornamentals from P. japonica. Use of such tactics in an effort to discourage other garden
pests might even increase Japanese beetle damage in those plantings.

Mai 18- Le mythe de l’engrais transplanteur


Autrefois, on croyait que les engrais riches en phosphore (P) stimulaient l’enracinement
suite à une transplantation ou une division. Les fournisseurs d’engrais ont aussitôt
commencé à offrir des engrais extra riches en phosphore pour stimuler l’enracinement,
vendant leur produit sous des noms comme engrais transplanteur, engrais de départ,
engrais de démarrage, engrais démarreur, etc. Puisque l’exagération est toujours de mise,
ils ont été jusqu’à offrir des engrais 10-52-10 (52 pour cent de phosphore!). Depuis, on a
découvert que ce n’était pas vrai, que oui, il faut une petite quantité de phosphore dans le
sol pour stimuler l’enracinement, mais qu’une partie importante de phosphore nuit à
l’enracinement. Pensez-vous que les fournisseurs d’engrais ont retiré leurs produits
désormais prouvés inutiles du marché?! Bien sûr que non! Même, ils font de gros efforts
pour vous pousser à acheter ces engrais bidons.

Sachez que vous aurez plus tendance à tuer des racines avec le 10-52-10 qu’à les
stimuler. Aucun engrais n’est nécessaire pour stimuler l’enracinement dans la plupart des
sols, mais si vous voulez ajouter du compost ou un engrais assez faible en phosphore (un
engrais tout usage de type 4-4-4, 5-3-2, etc. conviendrait) lors de la plantation, il n’y a
pas de problème. Mais jamais du 10-52-10!
Et essayez des mycorhizes (champignons bénéfiques) si votre sol n’en contient pas: voilà
de bons stimulateurs d’enracinement! Mais ajouter un engrais extra riche en phosphore
(plus de 14 %) peut carrément retarder l'enracinement! De plus, l’emploi généralisé de
engrais si riches en phosphore cause un problème majeur de pollution des eaux.
Puisqu’aucune plante ne peut absorber 50% de phosphore, l’excès va nécessairement
dans l'environnement.

Que faire avec l’engrais transplanteur qui vous reste? Bien dilué, soit à un quart
de la dose recommandé ou moins, il peut servir tout simplement comme engrais
tout usage.
Starter fertilizer, Transplant Fertilizer, Plant Starter

Mai 19 Forsythias à la floraison fiable


Dans ma région, certains forsythias sont présentement en pleine floraison. Je sais, les
Européens qui lisent ce texte trouveront ça tard, car chez eux ils fleurissent dès avril, voir
mars, mais les printemps sont tardifs au Québec. Et je dis bien «certains forsythias», car
la plupart que je vois dans mon voisinage fleurissent à peine.
Quand vous jardinez dans un climat froid, la floraison printanière des forsythias
(Forsythia spp.) – d’innombrables clochettes jaunes jusqu’à l’extrémité des branches –
est doublement appréciée, puisque si elle est si rare. En effet, bien que la plupart des
forsythias sont rustiques jusqu’en zone 3, c’est-à-dire que la plante survit à l’hiver, leurs
boutons floraux le sont beaucoup moins. Le résultat? La plupart des années, l’arbuste
fleurit seulement à la base, là où la neige – un excellent isolant – s’est accumulée. Quelle
déception!
Même en zone 5, la zone de rusticité la plus chaude du Québec, la floraison des forsythias
n’est pas garantie: il y a de bonnes années et des moins bonnes.
Tristement, beaucoup de jardineries canadiennes continuent d’offrir des variétés aux
boutons floraux peu rustiques, comme F. ovata ‘Ottawa’ et F. ‘Lynwood Gold’, toujours
les deux variétés les plus largement disponibles au pays… et aussi les variétés les plus
sujettes à décevoir leurs acheteurs.
Des forsythias aux boutons plus rustiques
Pourtant, il existe des forsythias plus rustiques, aux boutons floraux capables de fleurir
tous les ans dans les zones 4 et 5 et généralement en zone 3 aussi. En voici quelques
variétés:
‘Meadowlark’
‘Northern Sun’
‘Northern Gold’
‘New Hampshire Gold’
‘Vermont Gold’
Si votre forsythia continue de vous décevoir, année après année, la solution est si simple:
arrachez-le et plantez une variété adaptée à votre climat.
Culture
Bien sûr, pour qu’un forsythia fleurisse bien, il faut quand même lui offrir des conditions
appropriées. Mais heureusement c’est un arbuste de culture très facile.
Pour une floraison abondante, offrez-lui le plein soleil (il fleurira, mais moins densément,
à la mi-ombre) et presque n’importe quel sol bien drainé, mais pas excessivement sec.
Toute taille, si nécessaire, devrait être faite immédiatement après la floraison. Si vous le
taillez à l’automne, par exemple ou pendant l’hiver, vous sacrifierez la floraison de la
saison à venir.
Le forsythia: si facile à faire fleurir… quand vous plantez la bonne variété!

Mai 20 – Sus à l’herbe aux goutteux


L’herbe aux goutteux (Aegopodium podagraria) ou égopode (le nom que je préfère) est
un des couvre-sols les plus souvent utilisé dans nos jardins… et aussi l’une des mauvaises
herbes les plus pernicieuses. Une fois établie, elle s’étend dans toutes les directions grâce
à ses nombreux rhizomes. C’est une plante très dominante, étouffant les autres végétaux
du secteur et prévenant même la germination d’arbres et d’arbustes. De plus, elle quitte
facilement les jardins pour envahir nos forêts, causant des dommages environnementaux
inestimables. Et elle est terrible difficile à contrôler!
Une description
D’abord une description. L’égopode vient à l’origine de l’Eurasie. C’est une ombellifère
proche parente de la carotte. D’ailleurs, si vous écrasez son feuillage, il dégage une odeur
vaguement similaire à celle de la carotte.
Les feuilles inférieures sont divisées en 3 folioles dentées et pointues alors que les
feuilles supérieures sont divisées deux fois ternées (les folioles sont à leur tour divisées
en trois folioles. L’espèce (A. podagraria) porte des feuilles vertes, mais la forme la plus
courante dans nos jardins est A. podagraria ‘Variegata’, à feuillage panaché: les feuilles
sont bordées de blanc. Par contre, quand la forme panachée se ressème, elle donne des
plantes entièrement vertes. La forme verte étant plus envahissante que la forme panachée,
elle finit souvent par dominer.
La plante peut atteindre de 50 à 100 cm de hauteur, coiffée par un dôme (ombelle) de
petites fleurs blanches. Ses tiges sont creuses. Ses racines peuvent descendre à plusieurs
mètres de profondeur dans le sol.
L’égopode se multiplie surtout par rhizomes poussant à l’horizontale et comme beaucoup
de plantes qui ont choisi la multiplication végétative comme moyen principal de
reproduction, elle ne se ressème que rarement… une bonne nouvelle pour les jardiniers,
car au moins on n’a pas à trop se soucier que des semis égarés surgissent loin de la
colonie principale.
Comme l’égopode pousse sous presque toutes les conditions – soleil ou ombre, sol riche
ou pauvre, humide ou sec, acide ou alcalin – une fois qu’il est installé, ce ne sont pas les
conditions environnantes qui vont l’arrêter.
Méthodes de contrôle
Très honnêtement, la façon la plus facile pour se débarrasser de l’égopode est de
déménager. Ça paraît excessif, mais je vous assure que des gens qui vendent leur terrain
à cause de l’égopode, ça existe.
Je ne suis pas un amateur d’herbicides, mais il faut admettre que mêmes les herbicides
totaux, comme le glysophate (RoundUp) ne sont pas très efficaces et demandent de
multiples applications. De plus, ils empoisonnent tous les autres végétaux du secteur.
L’arrachage est rarement efficace. La plante est d’abord physiquement difficile à
extirper : ses racines descendent très loin dans le sol et « ne lâchent pas facilement
prise ». De plus, le moindre rhizome qui échappe à votre contrôle donnera une nouvelle
plante. Donc il repousse très rapidement.
Pire encore est le sarclage. En voulant arracher la plante, inévitablement on sectionne le
rhizome en de multiples petits segments trop petits pour être très visibles, chacun capable
de produire un nouveau plant. Ainsi, au lieu d’éliminer la plante, le sarclage à tendance à
augmenter le nombre de plants.
Passer un motoculteur ou un autre appareil aratoire est sans doute la pire méthode pour
essayer d'éliminer l'égopode. Il répandra plutôt les rhizomes partout sur son passage!Il est
possible de l’éliminer en vidant le secteur de sa terre sur une profondeur de 60 cm et en
le sassant par la suite utilisant un tamis de 1,25 cm pour enlever tous les rhizomes.
D’accord, il peut rester des racines plus profondes que 60 cm, mais la plante ne régénère
pas d’une telle profondeur. Vider la terre et sasser, c’est toutefois beaucoup de travail,
même si on utilise une pelle mécanique pour creuser.
Tondre court éliminera l’égopode, car on élimine ainsi sa seule source d’énergie, soit la
lumière, mais il faut répéter plusieurs fois pour en venir à but. C’est pour cette raison que
l’égopode s’aventure rarement très loin dans une pelouse fréquemment tondue.
Les pousses printanières de l’égopode sont, pendant qu’elles sont encore tendres,
comestibles et servent de légume dans plusieurs pays. Peut-être que vous pourriez
contrôler l’égopode en le mangeant?
Ma technique préférée
Le bâchage est, à mon avis, le traitement le plus facile. Recouvrez, au printemps, tout le
secteur envahi, plus une marge de sécurité d’un mètre, d’une bâche (toile) noire. Il ne doit
laisser pénétrer aucune lumière. Ainsi plusieurs géotextiles, même noirs, ne seront pas
efficaces, car ils sont perforés et la lumière passera. Pour vérifier, tenez la toile devant
une source de lumière. Si vous voyez passer des filets de lumière, ce n’est pas le bon
produit. Souvent une simple bâche noire en plastique, facilement disponible en
quincaillerie, est le plus efficace.
Laissez la bâche en place pendant 12 mois. Placez des briques ou des pierres dessus pour
qu’elle reste en place. Vous pouvez le couvrir de paillis et y poser des pots de fleurs si
vous voulez embellir le secteur pendant le traitement.
Quand vous enlevez la bâche au printemps de la deuxième année, l’égopode sera mort,
ayant épuisé toutes ses réserves. S’il reste un ou deux pousses pâlottes encore en vie,
coupez-les au sol et elles seront si épuisées qu’elles ne repousseront plus. Barrières
Il n’est pas assez d’éliminer l’égopode de votre terrain, il faut empêcher qu’il ne
revienne.
Souvent l’égopode pousse les deux côtés de la ligne de propriété. Si oui, et que votre
voisin n’est pas intéressé à essayer de contrôler la plante, il faut installer une barrière
verticale dans le sol entre son terrain et le vôtre avant de commencer votre traitement.
Les racines de l’égopode descendent loin dans le sol (jusqu’à 9 m!), mais ses rhizomes
restent d’habitude dans les premiers 5 cm du sol. Ainsi, une bordure à gazon de 20 cm
suffirait. Attention: 15 cm n’est pas toujours assez! Parfois, à la recontre d’un obstacle, le
rhizome plonge vers le bas pour essayer de le contourner.
Doit-on sauver les autres plantes lors du contrôle?
Si vous entreprenez un traitement pour contrôler l’égopode, il est très tentant d’essayer de
récupérer les plantes désirables dans le secteur envahi en les déterrant pour les replanter
ailleurs. Cependant, vous risquez alors de transporter en même temps des rhizomes
d’égopode qui se seront mélangés aux racines de la plante transplantée et ainsi de
commencer une nouvelle infestation ailleurs.
Pour éviter cela, prélever plutôt des boutures sans racines : il n’y alors aucun risque que
l’égopode suive.
Ou prenez des divisions plutôt petites (il y a moins de risque avec de petites divisions
avec des plantes entières), rincez bien leurs racines pour enlever la terre et supprimez tout
rhizome visible. Maintenant, ne plantez pas ces divisions en pleine terre pour l’instant,
mais plutôt en pot. Et laissez-les pousser en pot pendant 2 ou 3 mois au moins. Ainsi, si
jamais elles sont toujours contaminées de rhizomes d’égopode, vous le saurez assez
rapidement. Si oui, à vous de décidez si vous essayez une 2e fois d’éliminer les rhizomes.
Si aucun égopode ne paraît dans le pot après 3 mois, vous pouvez replanter sans crainte la
division en pleine terre.
Devrait-on bannir l’égopode?
Malgré la dévastation causée à l’environnement par l’égopode en Amérique du Nord, en
Australie, en Nouvelle-Zélande et plusieurs autres pays où il a été introduit (on peut
facilement trouver des forêts au complet où il n’y a plus aucune régénération ni aucune
plante indigène au sol, l’égopode ayant pris toute la place), l’égopode, et surtout sa forme
panachée (A. podagraria ‘Variegata’), est encore communément vendu dans les
pépinières dans tous ces régions. Dans certains états américains, toutefois, notamment
Connecticut, Massachusetts et Vermont, l’importation et la vente de l’égopode sont
désormais illégaux. Ne serait-il pas temps de faire la même chose au Canada ?

Mai 21 – Ne creusez pas trop profondément lors de la plantation


Quand j’ai commencé à jardiner il y a (il faut l’admettre!) environ 50 ans, la méthode

préconisée pour planter un végétal était de faire un trou nettement plus profond que le

motte de racines afin d’ajouter une bonne couche de bonne terre sous la motte et ce faux

renseignement continue de circuler depuis. En fait, cependant, les études sur la croissance

des végétaux indiquent il n’est pas inutile de creuser un trou de plantation plus profond

que la motte de racines est haute: mieux vaut déposer la motte de racines de la plante sur

une assise solide, tout simplement.

Quand on ameublit le sol au fond du trou ou quand on le remplace avec une terre fraîche,

cette couche ameublie a tendance à trop se tasser, faisant descendre la motte trop loin
dans le sol ou la faisant pencher si la terre se tasse de façon inégale. Mieux vaut faire un

trou aussi profond que la motte est haute: ainsi la plante ne bougera pas.

Quant à l’ajout de bonne terre, si vous le jugez nécessaire, faites-le en surface tout

simplement. Les racines les plus efficaces à absorber les minéraux sont celles près de la

surface du sol, pas les racines d’ancrage trouvées en profondeur.

Mai 22 – Pour des choux sans vers


Il y a un superbe papillon blanc avec des marques noires, la piéride du chou (Pieris
brassicae) qui commencera bientôt à visiter nos jardins si ce n’est pas déjà le cas. C’est
même l’un des papillons les plus courants dans les jardins et si vous ne cultivez que des
fleurs, vous serez sûrement content de le voir voleter çà et là dans vos platebandes à
siroter le nectar de ses fleurs. Mais vous serez moins content si vous cultivez un potager.
Voyez-vous, ce beau papillon est aussi un prédateur vorace des plantes de la famille des
brassicacées, soit les crucifères, dont de nombreux plantes comestibles : choux, chou-
fleurs, brocolis, chou-raves, raiforts, radis, etc. Ce n’est pas le papillon lui-même cause
les dommages (il se nourrit exclusivement du nectar des fleurs et d’ailleurs visitera des
fleurs de toute sorte, pas seulement celles des crucifères), mais ses larves, de petites
chenilles vertes, sont très voraces et peuvent facilement décimer même un très gros chou.
Les chenilles commencent par trouer seulement les feuilles extérieurs des plantes, mais
plus tard percent jusqu’au cœur des choux, les rendant inconsommables.
Dans jardin près de chez vous
La piéride est originaire de l’Eurasie et de l’Afrique, mais est désormais bien établie
partout où on cultive des légumes. À défaut de choux et autres crucifères cultivés, elle se
contentera de crucifères sauvages (moutardes, cardamines, etc.). Au Québec, la plupart
des chrysalides hivernantes sont tuées par le froid, donc la première génération est peu
nombreuse, mais bientôt des renforts arrivent du Sud pour les appuyer, car le papillon est
migrateur. Il y a 2 ou 3 générations de piéride par été au Québec, 4 ou même 5 en France,
où la saison est plus longue. Donc, juste quand vous pensez avoir gagné la bataille,
souvent elle recommence !
La femelle pond ses œufs un à la fois sous les feuilles des crucifères, généralement plus
d’un par plant. Ainsi on trouve souvent 5 à 8 chenilles sur la même plante, mais parfois
beaucoup plus.
Comment prévenir les infestations?
Voici différents moyens et techniques pour prévenir les dégâts de la piéride du chou
Couverture flottante https://jardinierparesseux.com/2015/05/07/une-barriere-anti-
insectes/
Disons-le tout de suite, la meilleure protection contre les infestations de piéride est la
couverture flottante. Ce produit, qu’on peut acheter en diverses longueurs et largeurs, est
une étoffe mince translucide de couleur blanche qui laisse pénétrer le soleil, l’air, la pluie
et l’eau d’arrosage, mais pas les insectes. Placez-la lâchement sur les semis ou les plants
en début de saison, utilisant des piquets, des roches, des planches ou des briques pour la
tenir en place. Elle est dite «flottante» puisqu’elle est très légère et lève donc avec les
plantes à mesure qu’elles croissent. Malgré cela, beaucoup de jardiniers aiment utiliser
des structures ou des piquets quelconques pour tenir la couverture au-dessus des plantes.
Il est important, par contre, de combiner son utilisation avec une rotation de cultures. Si
vous plantez vos crucifères là où vous avez planté des crucifères l’année précédente et les
recouvrez d’une couverture flottante, les chrysalides qui ont passé l’hiver au sol au pied
des plantes de l’année suivante resteront prisonnières sous la couverture et pourront alors
pondre sans peine sur les plantes sous la couverture.
Notez que la couverture flottante protège aussi contre d’autres ennemis des crucifères,
comme les mouches du chou, les pucerons et les altises. C’est un peu un traitement
universel.
En début de saison, la couverture flottante est doublement appréciée en ce qu’elle aide à
conserver plus de chaleur nocturne, stimulant les plantes à croître plus rapidement.
Choux de couleur
Le papillon de la piéride préfère nettement pondre ses œufs sur les crucifères à feuillage
vert. Si vous cultivez des choux rouges, des kales pourpres ou d’autres crucifères de
couleur, non seulement aura-t-il tendance à les éviter, mais même s’il y pond des œufs,
vous verrez facilement les chenilles vertes sur un feuillage si contrastant et pourriez
prendre alors d’autres mesures (pesticides, récolte manuelle, etc.)
Le Btk
Vaporisez du Btk (Bacillus thuringiensis kuristaki), une bactérie biologique inoffensive
pour les humains, les animaux et même tout insecte sauf les papillons, sur les plants aux
deux semaines (pour prévenir les dommages) ou quand vous voyez des chenilles (pour les
éliminer). Peu après que les chenilles avalent des spores de cette bactérie, elles arrêtent de
manger. Elles meurent seulement quelques journées plus tard.
Autres insecticides
On peut appliquer d’autres insecticides biologiques pour contrôler les piérides. Parmi les
produits efficaces et peu toxiques, il y a le savon insecticide, l’huile de neem et la terre de
diatomées. Le pyrèthre et la roténone sont efficaces aussi, mais doivent être utilisés avec
beaucoup de précaution, puisqu’ils sont toxiques à une vaste gamme d’animaux, dont les
humains. Appliquez ces produits aux deux semaines ou après chaque pluie.
Récolte manuelle
Bien sûr, on peut récolter et détruire les larves manuellement (oui, il est permis d’utiliser
des gants!), les écrasant ou les laissant tomber dans un pot d’eau savonneuse. Idéalement
il faudrait le faire quand elles sont encore petites, car alors les dommages seront mineurs
et sans réelle conséquence sur la récolte. Mieux encore, regardez sous les feuilles et
supprimer les œufs avant même que les larves n’éclosent.
Compagnonnage
On voit souvent la recommandation de planter des plantes compagnes près des crucifères
pour éloigner la piéride. Parmi les plantes recommandées, il y a l’ail, le céleri, la cataire
(népéta), le marijuana, l'hysope, la menthe, l'oignon, le romarin, la sauge, la tanaisie et le
thym. Malheureusement, aucune de ces plantes ne s’est montrée le moindrement efficace
dans les études scientifiques (essais avec des groupes témoins). La seule exception
trouvée à date? La tomate! Planter les tomates à travers les crucifères (culture
intercalaire) peut effectivement réduire le taux d’infestation, surtout si les tomates sont
plantées en premier et les choux, quelques semaines plus tard. Par contre, il faut
supprimer les fleurs de la tomate, car la situation s’inverse quand la tomate se met à
fleurir. Attirés par les fleurs jaunes de la tomate, le papillon vient dans le secteur et se met
alors à pondre sur les crucifères trouvés juste à côté. Pour ne peut nuire à la croissance
des choux, préférez les tomates déterminées, plus basses, car elles créent moins d’ombre.
Répulsifs végétaux
Les purins et extraits de plantes vaporisés sur les crucifères peuvent, par leur odeur,
confondre le papillon et réduire ainsi la ponte. Le plus efficace serait l’extrait de tanaisie
(Tanacetum vulgare). On le prépare en broyant en mélangeur 50 g de feuilles de tanaisie
dans un litre d’eau. Filtrez bien avec un coton à fromage. Maintenant, vaporisez cet
extrait sur les crucifères. Répétez hebdomadairement. L’extrait ne se conserve pas,
toutefois: il faut l’utiliser frais.
Les extraits et purins de feuilles de tomate, d’épinard, de menthe poivrée et d’oignon
seraient aussi très à relativement efficaces. On peut fabriquer un purin de feuilles de
tomate en laissant macérer des feuilles et des pousses de tomates dans de l'eau tiède ou
chaude pendant 2 à 5 heures.
Curieusement, les extraits de crucifère aussi fonctionnent à un certain degré. Mais
comment alors expliquer le fait que l’odeur de crucifère repousse un insecte qui ne vit
que sur des crucifères? La théorie veut que l’extrait dégage non pas une odeur de
crucifère sain, mais de crucifère endommagé, que le papillon interprète comme signe que
la plante est déjà infestée de larves et s’en va alors chercher des plantes hôtes ailleurs où
la compétition est moindre.
Ajoutez toujours à ces purins et extraits une ou deux gouttes de savon insecticide ou
d’autres savons naturels pour les faire adhérer au feuillage. Évitez les savons et les
détersifs à vaisselle parfumés dont l’odeur peut diminuer l’effet du traitement.
Prédateurs de la piéride
Dame Nature fournit toute une gamme de prédateurs de la piéride : guêpes parasites,
oiseaux, araignées, crapauds, couleuvres, etc., mais en général, ils arrivent soit trop tard
ou ne sont pas assez efficaces pour un contrôle très intéressant. Ils ne font, dans le fond,
que faire baisser la population. Même en achetant et la relâchant des prédateurs dans les
cultures de crucifères (on peut se procurer des coccinelles, des guêpes prédatrices ou des
chrysopes, par exemple), il n’y a aucune garantie que les prédateurs vont rester dans le
secteur.
Les canards et les poules raffolent des chenilles de la piéride et peuvent réellement aider à
les contrôler, mais les poules, surtout, ont tendance à briser les plantes, donc une certaine
surveillance sera nécessaire.
Monocultures
Contrairement à la plupart des végétaux, où les monocultures ont tendance à attirer les
insectes nocifs, planter les choux en groupe aiderait à réduire les infestations de piéride
du chou. Le papillon aime bien espacer ses œufs pour donner à chaque larve un
maximum de nourriture possible. Quand le crucifère est isolé de tout autre, le papillon
pond souvent plusieurs œufs, parfois jusqu’ à 30 par plante, et donc plusieurs chenilles
s’attaquent aux feuillage. Dans une monoculture de choux, par contre, il tend à pondre
seulement un œuf par 2 ou 3 plantes, ce qui réduit les dégâts.
Et voilà! Plein de trucs pour prévenir les ravages de la piéride du chou. Bonne chance
avec vos plantations!
Mai 23 - Oui, on peut laisser la rhubarbe fleurir
Sans doute que nos ancêtres avaient un filet de calvinisme, car ils croyaient dur comme
fer qu’il fallait supprimer la tige florale de la rhubarbe avant qu’elle ne s’éclate en des
milliers de magnifiques fleurs blanches, et ainsi se privaient de tout un spectacle. Mais
heureusement de notre époque on sait que laisser fleurir la rhubarbe ne nuit pas à sa
production de l’année suivante, du moins, pas de façon appréciable: c’est sa montée à
graines qui l’affaiblit, et même là, seulement un peu. Donc, à la fin de la floraison,
donnez à la tige florale un bon coup de machette… mais laisser la plante fleurir au moins!

D’ailleurs, même la montée en graines n’affaiblira pas la plante tant que ça. Une rhubarbe
bien établie de 5 ans ou plus (une plante de rhubarbe peut facilement vivre 20 ans) peut
fleurir et monter en graines annuellement sans que cela abaisse de production de façon
réellement appréciable. Un ou deux pétioles de moins par plante chaque printemps, est-ce
vraiment la fin du monde?

À bas le calvinisme horticole! La vie a besoin de plus de beauté et moins de souffrance!

À quelle saison peut-on faire des boutures?


Bien qu’on puisse faire des boutures de bois aoûté, c’est-à-dire de tiges bien matures,

habituellement il est plus facile de bouturer nos plantes quand les tiges sont encore vertes

et tendres, donc au printemps ou au début de l’été dans le cas des plantes d’extérieur

(arbustes, arbres, conifères, vivaces, etc.). P

Par contre, «il ne coûte rien d’essayer» comme on dit, et très souvent des boutures prises

hors de la saison normale reprennent plus lentement, mais donnent habituellement des

résultats intéressants.

Mai 24 - Chasser les chats du jardin

Vous l’adorez, votre minou! Il est sage et fin et ne causera jamais de mal à une mouche,

encore moins à un jardin. Mais le @*&#! chat du voisin aime bien votre jardin et l’utilise

comme litière. Et votre autre voisin nourrit les félins errants et les attire par dizaines dans

le voisinage. Que faire alors?


Heureusement, il y a plusieurs trucs que vous pouvez utiliser pour éloigner les chats d’un

jardin. En voici plusieurs.

Tenez l’emplacement très humide par des arrosages répétés: les chats détestent avoir les

pattes humides.

Mettez un grillage à poule sur les lieux. Les chats ne pourront plus gratter le sol… mais

les plantes peuvent pousser à travers le grillage.

Les paillis plutôt rugueux ou même piquants, comme les paillis d’écorce, des cocottes de

conifère brisées, des branches d’épinette, des retailles de rosier, des pierres, etc. tiendront

aussi les chats au loin.

Déposez des poils de chien sur l’emplacement (minou en sera très choqué). Si vous

n’avez pas de pitou, demandez du poil dans un salon de toilettage.

Appliquez des pelures d’agrumes au sol. Les minous n’aiment pas leur odeur.

Piquez des bâtonnets à café, des brochettes de bambou ou des fourchettes de plastique

(dents vers le haut) au 20 cm environ dans le sol de sa litière préférée. Il ne pourrait pas

négocier une telle barrière.

Certaines plantes ont la réputation de repousser les chats. C’est notamment le cas de la

rue (Ruta graveolens), la lavande (Lavandula spp.), la menthe pouliot (Mentha

pulegium), l’absinthe (Artemisia absinthium), le thym citronné (Thymus x citriodorus), la

mélisse (Melissa officinalis) et le coléus canin (Coleus canina, maintenant Plectranthus

canina, vendu sous les noms comme Scaredy Cat™, Piss-off Plant™, Dog’s Gone™ ou

Bunnies Gone™. Par contre, certains chats semblent indifférents aux odeurs et ne se

laisseront pas déranger par les plantes répulsives. J’ai personnellement essayer le coléus

canin
https://www.facebook.com/JardinierParesseux/photos/a.676764875676368.1073741828.5

79516672067856/926351257384394/?type=1&theater sans le moindre succès.

Utilisez un répulsif commercial, ce qui peut être de l’urine de coyote ou d’un autre

prédateur ou un mélange de différents produits. On peut les vaporiser sur le sol ou sur des

plantes ou structures environnantes. Il faut répéter la pulvérisation à une certaine

fréquence qui varie selon le produit (lisez le mode d’emploi) et après chaque pluie. Il faut

parfois essayer plusieurs répulsifs avant d’en trouver un qui fonctionne bien.

Clôturez le jardin. C’est une solution coûteuse, mais pour protéger tout un jardin, parfois

presque nécessaire. La clôture devrait être grillagée et mesurer aux moins 2 m de hauteur,

en plus d’être enterrée à la base (les chats n’hésiteront pas à creuser pour avoir accès à

leur jardin préféré). Utilisez des supports de métal, pas de bois (sur lesquels un chat bien

déterminé peut monter). Une clôture électrifiée est une autre possibilité.

Installez un dispositif qui produit des ultrasons. Habituellement, cela fonctionne au début

et même certains chats abandonnent complètement le secteur, mais la plupart des félins

finissent par s’y habituer assez rapidement.

• Utilisez un arroseur muni d’un détecteur de mouvement. Vous le branchez à un boyau

d’arrosage et vous le dirigez sur la partie du jardin en question. La prochaine fois que le

chat passera, il se fera arroser. C’est une expérience inoubliable (pour lui) et totalement

efficace, mais l’appareil est coûteux (environ 60$ chez Canadian Tire).

Méthodes à éviter

Parmi des méthodes pour éloigner les chats du jardin qui sont déconseillées, il y a

l’application de boules à mites, car elles contiennent de la naphtaline, un produit toxique.

Certains chats, loin d’être repoussés, les croquent et se rendent malades. Aussi, les
enfants risquent de les prendre pour des bonbons. C’est la même chose pour des feuilles

d’assouplissant, parfois recommandées pour éloigner les chats. Certains chats les

mâchouillent ou jouent avec et se rendent malades.

Un autre produit qui est sensé repousser les chats, mais qui peut les empoisonner est

l’ammoniaque.

Saupoudrer de la poivre de cayenne au sol dans un effort pour éloigner les chats est non

seulement inefficace (les chats ne sentent pas la poivre et ne découvre sa présence

qu'après avoir été dans le jardin), c’est carrément méchant. Quand le chat découvre ce

produit sur ses pattes, il se lèche et souffre alors le martyr. La souffrance est pire encore

s'il en met dans les yeux. Combien de chats finissent à la vétérinaire suite à suite d’un

contact avec ce produit?

Enfin, parfois on entend dire qu’une application de marc de café au sol éloignera les

chats, mais en fait la plupart des chats sont indifférents au marc de café alors qu’il attire

carrément d’autres au jardin.

Mai 25 - Peut-on composter les plantes toxiques?


À cette saison de récolte de la rhubarbe, plusieurs sites Web vous mettent en garde contre
l’utilisation de feuilles de rhubarbe dans le compost. Après tout, tout jardinier sait qu’on
mange le pétiole de la rhubarbe, mais pas le limbe de la feuille, puisqu’il est toxique. Or
il semble logique qu’il ne faille pas placer ses feuilles dans le composteur pour ne pas
empoisonner le compost.
Mais cette idée est fausse. C’est encore un autre mythe de jardinage dont il y a tant qui
courent.
Acide oxalique
L’élément toxique contenu dans les feuilles de rhubarbe est l’acide oxalique (C2H2O4) qui
est toxique aux mammifères, aux oiseaux et à certains insectes si’il est ingéré en quantités
importantes. D’ailleurs, si la rhubarbe en produit, c’est pour se protéger de ses prédateurs.
Mais c’est aussi un produit naturel hautement et rapidement décomposable. Les vers de
terre, notamment, ont dans leur système digestif des bactéries spécifiquement chargées de
sa décomposition. Si vous laissez des feuilles de rhubarbe au sol, elles se décomposent et
disparaissent, d’ailleurs assez rapidement. Pourquoi elles ne seraient capables de le faire
dans un composteur?
D’ailleurs, nous consommons régulièrement de l’acide oxalique en quantités plus limitées
sans que cela nous rende malade. C’est ce qui donne le goût acidulé aux épinards, par
exemple.
N’hésitez donc pas à mettre les feuilles de rhubarbe dans le composteur.
Le compost produit est sécuritaire
Il va sans dire que le compost produit par les feuilles de rhubarbe peut être utilisé avec
impunité. Non seulement l’acide oxalique se décompose rapidement, mais même s’il
devait en rester encore (c’est peu probable, mais peut-être dans un compost pas tout à fait
mûr, il pourrait en rester des traces), les racines des plantes sur lesquelles vous utilisez le
compost ne peuvent pas absorber l’acide oxalique. Il doit être décomposé en ses éléments
d’origine (eau et bioxyde de carbone) avant que les plantes puissent l’absorber.
Donc, juste pour vous rassurer, il n’y a aucun risque que les plantes exposées au compost
fait à partir de feuilles de rhubarbe ne deviennent toxiques à leur tour.
Et les autres plantes toxiques?
Il en va de même pour les autres plantes toxiques de nos jardins: aconit, digitale, petit
prêcheur, brugmansia, nicotiana, etc. Elles contiennent différents produits qui sont
toxiques aux humains et à certains animaux… mais que les microbes trouvent délicieux et
se mettront rapidement à décomposer. D’ailleurs, les feuilles et tiges de tomates et de
pommes de terre sont toxiques aux humains et pourtant des générations de jardiniers les
ont mis au compost. Pourquoi faire exception pour la rhubarbe ou la digitale?
Feuilles de noyer
Peut-on mettre les feuilles de noyer (Juglans spp.) au compost? On sait que cet arbre
produit de la juglone, un produit toxique aux autres végétaux, mais n’empêche que vous
pouvez les mettre au compost, de préférence finement hachées. Vous trouverez plus de
renseignements dans le texte Oui, on peut composter les feuilles de noyer.
https://jardinierparesseux.com/2015/10/15/oui-on-peut-composter-les-feuilles-de-noyer/
Les plantes toxiques au toucher
Voilà pour les plantes qui sont toxiques par ingestion. Mais que dire des plantes qui
provoquent des réactions cutanées au simple toucher, comme l’ortie (Urtica spp.), la
berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), le panais sauvage (Pastinaca sativa) et
l’herbe à puce (Toxicodendron radicans)?
L’ortie (Urtica spp.) est bien irritante au toucher, mais aussi, étant très riche en azote et
un excellent produit à mettre dans le compost. On le considère même un activateur de
compost. Mais ne mettez que les tiges et les feuilles dans le compost, pas les racines, car
elles sont envahissantes et peuvent s’échapper à la décomposition. Il faut bien sûr la
manipuler avec le plus grand soin: gants, manches longs, pantalons longs, etc.
Les autorités vont vous mettre en garde contre l’utilisation de berce du Caucase et du
panais sauvage dans le compost, mais c’est surtout une question de sécurité pendant la
manipulation des plantes. Les deux végétaux, en fait, se décomposent rapidement dans le
compost et les furanocoumarines qui provoquent les réactions chez l’humain ne résistent
pas à la décomposition. D’ailleurs, le feuillage disparaît en quelques semaines si on le
laisse au sol, signe qu’il est bien aimé des microbes. Si vous êtes absolument certain de
pouvoir vous protéger correctement pendant les manipulations (ajoutez un chapeau et des
lunettes de sécurité aux gants, manches longs et pantalons longs recommandés pour
l’ortie), vous pouvez mettre leurs feuilles et tiges (pas leurs racines, toutefois) dans le
compost… mais il serait plus sage de tout simplement les laisser décomposer au sol là où
ils ont été fauchés.
L’urushiol, le produit huileux toxique présent sur les feuilles, tiges et fruits de l’herbe à la
puce, est au contraire très lent à se décomposer et peut persister pendant des mois, non
seulement sur la plante en décomposition, mais aussi sur les parois du composteur et sur
les outils utilisés pour retourner le compost. C’est une des rares plantes qu’on ne devrait
pas mettre dans le compost. On recommande de recouvrir les résidus d’herbe à la puce de
terre là et de ne pas y toucher avant au moins un an. Et bien sûr de ne jamais les mettre
dans le compost.
http://www.rodalesorganiclife.com/garden/toxic-plants-compost
http://www.ipm.iastate.edu/ipm/hortnews/1997/5-2-1997/rhubarbsafe.html

Mai 26 - Qu’est-ce qui troue les feuilles des rosiers?

Mais voyons! Qu’est-ce qui provoquent ces trous en demi-lune dans les feuilles de nos

rosiers? Les coupures si rondes et si nettes qu’on dira qu’elles ont été faites avec un

poinçon. Qui est le coupable? Et comment l’éliminer? C’est ce que la plupart des

jardiniers veulent sûrement savoir. Mais quand j’aurai terminé les explications, j’espère

que vous aurez changé d’idée, que vous aurez appris à tolérer le coupable.

Un insecte bénéfique

Le coupable est une petite abeille, généralement noire avec des bandes velues sur

l’abdomen, une mégachile (Megachile spp.). Il en existe de nombreuses espèces,

habituellement 5 à 20 mm de longueur. Et, autrement que pour leur tendance à trouer les

feuilles, on les considère hautement bénéfiques.

Voyez-vous, avec la population des abeilles domestiques (Apis mellifera) en déclin à

travers le monde, on cherche d’autres pollinisateurs pour nos plantations. Après tout,

nous dit-on, un tiers des plantes que nous consommons dépendent des abeilles

domestiques pour leur pollinisation. (Ce chiffre est discutable, mais quand même, on ne

peut pas nier les abeilles sont fort utiles.) Et les mégachiles sont parmi les meilleures

abeilles pollinsatrices.
Les abeilles coupeuses de feuilles sont même tellement populaires qu’on vend des

«maisons d’abeilles» à leur attention (et aussi à l’attention d’autres abeilles solitaires,

comme les abeilles maçonnes). On peut aussi s’en fabriquer en perçant des trous de

diamètres différents, de 3 à 14 mm de diamètre, dans l’extrémité d’une bûche, en reliant

ensemble des tiges creuses ou molles (celles des graminées, bambous, sureaux, etc.) ou

tout simplement en laissant un morceau de bois pourrit sur place. Placez votre maison

dans votre jardin près des plantes à fleurs à entre 30 cm et 2 ou 3 mètres au-dessus du sol.

Idéalement l’endroit serait à l’abri des intempéries.

Évidemment, les mégachiles n’habitent pas que les logis fournis par les humains! Elles

peuvent nicher dans diverses autres cavités ou creuser un nid dans le sol.

Pourquoi s’attaquent-elles à mes rosiers?

En fait, les mégachiles ne s’arrêtent pas uniquement aux feuilles des rosiers. Elles s’en

prennent aussi à d’autres feuilles minces et lisses comme celles des azalées, des robiniers,

des frênes, des épimèdes, etc. Et aussi aux pétales de plusieurs fleurs. Elles découpent les

feuilles et les pétales non pas dans le but de les manger, mais pour préparer un nid pour

leur progéniture. Une fois le petit nid bien tapissé, elle revient la garnir de pollen et de

nectar… et en ce faisant, assure la pollinisation des fleurs qu’elle visitent.

Ensuite elle pond un seul œuf par cellule, bouche l’entrée pour protéger l’œuf des

prédateurs… puis crée une autre cellule. Il peut avoir une douzaine de cellules par nid,

parfois plus. La larve qui se forme se nourrit du pollen et du nectar laissés par sa

maman… mais ne sort du nid que le printemps suivant, car il n’y a qu’une génération par

année.

Pas agressives
Les mégachiles ne sont pas agressives. Elles ne piquent presque jamais et d’ailleurs,

seulement lorsqu’elles se sentent agressées. Leur piqure n’est pas très douloureuse et

souvent d’ailleurs vous ne le sentez même pas. Comme elles sont solitaires, même si vous

marchez sur une abeille coupeuse de feuilles, vous ne subirez qu’une seule piqure. Il

n’aurait pas d’essaim qui viendra vous attaquer.

Des dégâts esthétiques

Les dommages causés aux plantes par les abeilles coupeuses de feuille sont strictement

esthétiques. La plante n’en souffre pas vraiment, car elle produit toujours plus de feuilles

qu’il ne lui en faut pour survivre. De plus, quand les feuilles sont trouées, cela stimule la

plante à en produit d’autres. En fait, les feuilles trouées vous dérangent beaucoup plus

qu’elles ne dérange la plante!

De toute façon, l’abeille reste rarement longtemps dans la même plante. Une journée,

parfois deux.

Apprendre à les accepter?

Puisqu’elles sont bénéfiques et pas agressives, et de plus ne font que des dégâts

esthétiques, ne serait-ce pas plus logique d’apprendre à les tolérer qu’à vouloir les

éliminer. Je suggère d’appliquer ici la « règle des 15 pas »

https://jardinierparesseux.com/2015/05/08/la-regle-des-15-pas/. Avant de traiter, reculer

de 15 pas: si le problème n’est plus évident à cette distance, ce n’est plus un problème qui

vaille la peine de traiter.

Vous tenez à les contrôler?

Bonne chance! Habituellement quand vous voyez les feuilles trouées, il est déjà trop tard

pour réagir. L’abeille est partie ailleurs. Évidemment, une bonne façon pour l’éloigner de
votre jardin est d’éliminer toutes les plantes à fleurs voyantes, car si elles utilisent

quelques feuilles pour faire son nid, elle a besoin de beaucoup de fleurs riches en pollen

pour nourrir ses larves. Un jardin sans fleurs n’attirera pas les mégachiles.

Si vous voyez une mégachile en train de couper une feuille, attendez qu’elle parte, puis

couvrez la plante touchée d’une couverture flottante ou d’un coton à fromage. Laissez-la

en place pendant quelques jours pour éliminer temporairement l’accès au feuillage et aux

fleurs et l’abeille partira ailleurs.

Surtout, n’essayez pas d’empoisonner la mégachile en la vaporisant d’un insecticide. Non

seulement tuerez-vous un insecte bénéfique mais vous risquez de tuer aussi d’autres

insectes bénéfiques par accident.

La meilleure solution?

Vivre et laisser vivre: voilà la devise d’un bon jardinier paresseux!

Mai 27 – Espaceur de semences pratique

Pour les maniaques de la précision dans la plantation, il est possible de se fabriquer un


espaceur de semences qui permettra de toujours semer les graines au bon endroit.
Pour en fabriquer un, tracez sur un morceau de planche des lignes qui se croisent à
l’espacement désiré : aux 5 cm, aux 10 cm, etc. À chaque intersection, percez un trou et
visez-y un bouchon de liège ou une section de douille de bois. Sur l’endos de l’espaceur,
ajoutez une poignée pour faciliter la manipulation.
Maintenant, quand vous avez des semis à faire, imprimez tout simplement les trous de
semis dans le sol avec l’espaceur, pesant juste assez pour que les semis soient à la bonne
profondeur. Il ne reste plus qu'à laisser tomber des graines dans les trous, de combler
avec de la terre, puis d'arroser
Plusieurs modèles
Idéalement, vous préparerez plusieurs modèles, selon l’espacement final désiré.
Vous pouvez aussi fabriquer des espaceurs pour les plants à repiquer et les bulbes en
utilisant une douille plus grosse et plus longue pour obtenir un trou de plantation parfaite
chaque fois.
C’est le genre de truc qui n’est pas du tout paresseux au début, mais qui, une fois les
différents modèles faits, réduit beaucoup les manipulations au jardin, d’autant plus que
les espaceurs peuvent durer des décennies.

Mai 28 – UN PALMIER ANNUEL POUR LE JARDIN ESTIVAL


Vous en verrez partout cet été: dans les arrière-cours, les cafés-terrasse, et, en particulier,
les magasins à grande surface. Il s’agit d’un palmier avec une base assez épaisse et des
frondes pennées légèrement arquées, chacune composée de nombreuses folioles étroites;
probablement une plante haute d’environ 1 à 1,8 m au moment où vous l’achetez: le
palmier majesté (Ravenea rivularis).

S’il est si populaire dans les jardins estivaux, ce n’est pas parce que les gens le trouvent
plus beaux que d’autres palmiers, mais parce qu’il est offert à très bon prix. C’est, en fait,
la Lada des palmiers. Les pépiniéristes du Sud peuvent le produire rapidement, car il croît
plus rapidement à partir de semences que les autres. Ainsi ils peuvent le vendre bon
marché, ce qui stimule l’achat. En ajouter un à votre jardin, balcon ou terrasse donne
automatiquement un effet d’exubérance tropicale. Avec son prix imbattable, c’est
vraiment le palmier parfait pour la décoration estivale.

Entretien estival

Vous ne trouverez pas votre palmier majesté difficile à maintenir pendant l’été.

Laissez-le dans son pot d’origine (comme il n’apprécie pas trop la transplantation,
pourquoi lui faire subir un tel assaut pendant le peu de temps qui lui reste à vivre?). Si
vous préférez un pot plus attrayant et coloré, utilisez tout simplement un cache-pot.

Bien que le palmier majesté préfère le plein soleil, il tolérera sans difficulté quelques
mois d’ombre s’il le faut.

Arrosez le régulièrement, dès que le terreau commence à s’assécher. Si vous oubliez de


l’arroser même une fois, des frondes jauniront ou la pointe de folioles assèchera et il n’y
aura aucun moyen de les faire reverdir par la suite: vous n’aurez pas d’autre choix que de
les couper. Par contre, vous pouvez laisser son pot tremper dans une soucoupe d’eau en
tout temps si vous voulez (à l’état sauvage, ce palmier pousse le long des rivières où ses
racines sont partiellement inondées).

Enfin, pour le garder en bon état, fertilisez-le occasionnellement avec l’engrais de votre
choix. Un manque d’engrais est une autre cause des frondes qui jaunissent. Là, par
contre, une application d’engrais au bon moment peut les faire reverdir.

Au-delà de l’été

Bien sûr, l’été finit toujours par finir et alors vous pourriez rentrer presque tout autre
palmier dans la maison dans l’attente qu’il fasse une bonne plante d’intérieur. Il suffirait
de lui donner un éclairage décent, des arrosages ponctuels, une douche mensuelle pour
contrôler les araignées rouges et voilà: vous auriez un beau palmier vivant et en santé.
La meilleure façon pour la plupart des gens de cultiver une palme majesté, cependant, est
de le traiter comme une plante annuelle.

Il fait une très mauvaise plante d’intérieur, ayant tendance à mourir lentement pendant
l’hiver en raison de conditions intérieures qui ne lui conviennent pas (air sec,
températures trop chaudes et éclairage faible) plutôt que de continuer de progresser.
Achetez-le comme élément décoratif d’été, puis mettez-le au compost à l’automne: c’est
meilleure chose à faire!

Si vous tenez à essayer de le «sauver», vous pouvez toujours faire une tentative. Voici
alors quelques indices: essayez un éclairage artificiel intense, des températures modérées
et un humidificateur qui fonctionne à plein régime. Malgré ces efforts, cependant, la
plupart des palmiers majesté ne survivent pas longtemps à l’intérieur.

Si vous vivez sous les tropiques


Bien sûr, pour les lecteurs qui vivent sous un climat doux (zones 9b à 12), c’est une toute
autre histoire. Planté en pleine terre dans un climat tropical ou subtropical, le palmier
majesté peut vivre pendant des décennies. Il aura besoin toutefois besoin d’un système de
brumisation dans des climats plus arides.

Le palmier majesté tolère bien les hivers frais et supporte même une touche de gel
occasionnelle… tant que le froid est passager. Il forme assez rapidement un tronc épais en
forme de bouteille et gagne rapidement de la hauteur. Dans son pays natal, le
Madagascar, où d’ailleurs il est menacé d’extinction, il peut atteindre 30 m de hauteur,
mais il dépasse rarement plus de 12 m en culture.

Et voilà, un joli palmier bon marché à essayer… mais seulement en plein air.

Mai 29 – Un jardin en sac en 5 minutes!


Il est facile de créer un mini-potager pour un balcon ou une terrasse directement dans un
sac de terreau de 28 l (1 pi3). Ainsi, nul besoin de pots. Et c’est si facile à faire, ne
prenant qu’environ 5 minutes!
D’abord, trouvez un emplacement convenable, de préférence au plein soleil. Il peut s’agir
d’un balcon, d’une terrasse, d’un toit plat, d’une aire de stationnement, d’une table, etc.,
mais vous pouvez aussi posez votre jardin en sac directement sur le sol, même un sol
impropre à la culture.
Déposez le sac sur la surface choisie. Sur ce qui deviendra le fond de votre jardin en sac,
percez plusieurs dizaines de trous avec une fourchette ou un tournevis, puis retournez le
sac. Ces trous serviront de trous de drainage.
Maintenant, découpez le haut. Vous pouvez l’enlever presque complètement, ne laissant
qu’une marge de 5 cm tout autour pour retenant le terreau et ainsi dégagr un rectangle de
terreau: c’est l’idéal pour les semis ou pour le repiquage de petits légumes. Ou ne
pratiquer qu’un trou par plante, ce qui plus pratique pour les gros légumes comme les
tomates.
Mélangez au terreau un engrais biologique à dégagement lent, selon la dose
recommandée par le fabricant, et 3 ou 4 cuillérées de mycorhizes (si le terreau n’en
contient pas déjà).
Maintenant, semez ou repiquez vos légumes, selon leur espacement habituel (exemple, il
y a de la place dans un sac pour 2 tomates, 4 poivrons, 16 laitues, etc.) , puis arrosez bien.
Pendant l’été, arrosez au besoin et fertilisez avec un engrais bio soluble aux deux
semaines environ. Bientôt vous serez en train de récolter les fruits de vos (minimes)
labeurs!
Durable!
Le même sac peut servir de jardin pendant plusieurs années: il s’agit tout simplement de
combler avec un peu de compost quand la terre d’origine se tasse.
Quelles plantes cultiver?
Presque tout légume peut se cultiver dans un sac de terreau sauf les légumes à racines
longues (le sac ne sera pas assez profond pour les carottes, par exemple) et les gros
légumes (artichauts, rhubarbes, asperges, etc.).
Vous pouvez utiliser la même technique pour faire une mini-platebande de fleurs
annuelles aussi si l’apparence utilitaire du sac ne vous dérange pas.

Mai 30 – Ne plantez pas l’ail au printemps

Même si les jardineries offrent souvent des gousses d’ail (Allium sativum) pour la
plantation au printemps, ce n’est pas la bonne saison pour les planter. L’ail se plante
comme une tulipe, à l’automne, au moins un mois avant le premier gel prévu.
Pourquoi alors offrir des gousses d’ail pour la plantation printanière? Tristement, c’est
pour profiter de la naïveté des jardiniers débutants qui ne savent pas que ce n’est pas la
bonne saison. Après tout, on plante tous les autres légumes au printemps: pourquoi pas
l’ail aussi? Cela dit, les bonnes jardineries vous diront à la caisse qu’il est préférable de
planter l’ail à l’automne. Alors, si vous insistez pour le planter au printemps malgré leur
avertissement, c’est votre responsabilité, pas la leur.
Trop tard?
Il est trop tard et vous avez déjà planté votre ail ce printemps?
Sachez que cela ne vous donnera pas des gousses de taille intéressante, et encore moins
de l’ail qui pourra se conserver. Par contre, vous pouvez toujours récolter et consommer
le feuillage (délicieux!), d’ailleurs au moment où vous en avez envie (il n’y a pas de
saison particulière pour la récolte des feuilles d’ail). Toutefois, si vous récoltez les
feuilles de vos ails, cela mettra fin à leur vie.
Ou encore, laissez les plants pousser tout l’été et ne les récoltez pas ce premier automne.
À la place, laissez-le en terre tout l’hiver. Vous récolterez votre ail l’automne de l’an
prochain.
Voici plus de détail sur la culture d’ail.

https://www.facebook.com/JardinierParesseux/photos/
a.676764875676368.1073741828.579516672067856/862883197064534/?type=1&theater
Mai 31 – Cultivez des surplus de légumes pour les moins nantis

Un rang pour ceux qui ont faim: c’est le titre d’un programme organisé conjointement par

la Garden Writer’s Association, l’Association canadienne des banques alimentaires et le

Conseil du compostage du Canada pour encourager les jardiniers de penser planter un

surplus de légumes qu’ils peuvent par la suite offrir aux banques alimentaires. Si vous

avez un potager en pleine terre, vous pourriez justement planter un rang de plus, mais si

l’espace manque, par exemple si vous jardinez sur un balcon ou une terrasse, même juste

une potée ou deux de plus de tomates ou de zucchinis donnera plusieurs kilos de légumes

supplémentaires à offrir.

Quant à la vieille tradition de sonner chez le voisin avec un beau panier de légumes à

donner, question de se montrer amical, bien sûr, mais aussi – soyons honnêtes! – de

montrer notre prouesse horticole, avalons un peu notre orgueil. Après tout, ces voisins ont

sans doute le moyen de s’acheter des légumes. Pourquoi ne pas donner alors ces surplus à

ceux qui en ont le plus besoin, les moins nantis? Après tout, ils sont nos voisins aussi!

Comment faire le don

Pour connaître le nom d’une banque alimentaire ou une soupe populaire près de chez

vous, composer le 211, la ligne d’assistance de Centraide Canada : elle saura vous diriger

vers une banque alimentaire ou une soupe populaire dans votre quartier.

Enfin, n’oubliez pas de donner un p’tit coup de fil avant d’y aller. Il y a peut-être une

journée ou une heure qui leur convient davantage pour recevoir des dons. N’oubliez pas

que ces organismes fonctionnent en bonne partie avec l’aide de bénévoles et on veut les

aider, pas obliger les bénévoles de faire des heures supplémentaires.


Je ne sais pas s'il existe un tel programme en Europe - un qui encourage les jardiniers

individuels à produire des légumes pour aider à nourrir les démunis - mais sinon, rien ne

vous empêche de contacter une soupe populaire près de chez vous pour demander

comment partager vos surplus de légumes.

Cet été, soyons généreux : plantons tous un rang pour ceux qui ont faim!

United Way’s telephone help line (2-1-1)

http://www.growarow.org/French/indexFR.htm

http://www.growarow.org
http://www.feedingamerica.org/find-your-local-foodbank/

https://jardinierparesseux.com/2015/06/06/cultivez-des-surplus-de-legumes-pour-les-
moins-nantis/

AJOUT ?????? En France, il y a le programme Potager Citoyen en partenariat avec les


jardineries Gamm Vert : ils donnent des sachets de graines ou de plants (pommes de
terre, courgettes ...) et on leur apporte la récolte ; ils acceptent bien sûr d'autres légumes.
Ce sont pour les Restos Du Cœur. Je pense qu'il y a aussi d'autres initiatives mais voilà
pour la petite info.Merci en tous les cas pour vos articles qui m'apprennent beaucoup.
Christineh HAJDUK Christine

Juin 2015

Juin 1– Erreur : aucun truc publié en français (Le mais comme plante ornementale
publiée en anglais)

Juin 2–Le maïs comme plante ornementale


On pense rarement au maïs ou blé d’Inde (Zea mays) comme une graminée ornementale,

mais il existe bien une forme à feuillage joliment strié de blanc et de rose (Zea mays

japonica et ses divers cultivars*) et encore beaucoup d’autres qui ont un feuillage vert,

mais des grains colorés, comme ‘Painted Mountain’, ‘Earth Tones Dent’ et ‘Fiesta’. On

fait sécher les épis de ces derniers pour les utiliser comme décorations par la suite.

Maïs même le maïs sucré ordinaire est très joli… une fois qu’on le sort de son «rang

d’oignons» habituel.
Semez-en par groupes de 4 à 6 çà et là dans votre aménagement paysager et vous serez

surpris comme leurs longues feuilles arquées et gracieuses et leurs panaches de fleurs

jaunes ajoutent un joli effet au paysage. Et laissez les tiges et feuilles désormais séchées

debout pour l’hiver pour un joli effet hivernal.

Cultiver le maïs en poquets (terme horticole pour par groupes de graines multiples)

réplique la méthode utilisée par les Amérindiens qui furent les premiers à cultiver le maïs.

Et cultiver le maïs de façon ornementale ne vous empêche pas de récolter les délicieux

épis de grains sucrés, non plus.

Culture

Semez le maïs quand l’air est réchauffé et qu’il n’y plus de risque de gel, habituellement

à la fin de mai ou au début de juin au Québec, au plein soleil dans un sol riche et meuble,

en recouvrant les graines de 2,5 cm de terre. Arrosez au besoin. Il n’en faut pas plus pour

avoir de beaux plants!

*On peut trouver les semences du maïs panaché ‘Field of Dreams’ chez Semences Stokes
et chez William Dam Seeds, entre autres. http://www.stokeseeds.com
http://www.damseeds.ca

Juin 3 – Compagnonnage horticole : mythe ou réalité? (En anglais, guest blog de


Sam de Sam [email protected] sur les insectes bénéfiques.

Je vais décevoir beaucoup de lecteurs, mais je ne crois plus au compagnonnage comme


tel. J'ai essayé pendant plus d'une décennie de pratiquer les préceptes de cette technique
pour finir par ne plus y adhérer, étant donné des résultats très mitigés.

On se rappelle que le compagnonnage est basé sur deux livres écrits par l’Américaine
Louise Riotte, Carrots Love Tomatoes : Secrets of Companion Planting et Roses Love
Garlic, traduit en français sous les noms Les tomates aiment les carottes et Les rosiers
aiment l’ail. Ces livres furent publiés dans les années 1970 et sont encore édités
aujourd’hui. Mais on a appris beaucoup de choses sur les légumes depuis 40 ans alors
que le compagnonnage est resté figé dans les concepts des années 1970. Il est quand
même intéressant de remarquer qu’alors que Mme Riotte prétendait que les carottes
aiment les tomates (voir le titre anglais du livre), son éditeur a sagement inversé cela
pour les tomates aiment les carottes, car tout jardinier qui fait l’expérience vous dira
que les tomates dominent et étouffent les carottes. Quand le titre-même d’un livre est
en soi mensonger, que alors penser de son contenu?

Je ne balaie pas le compagnonnage du revers de la main – il y a beaucoup de bonnes


idées là-dedans –, mais elles sont enterrées à travers des croyances sans fondements,
des demi-vérités et des idées erronées. Surtout, je n'essaie plus de suivre le célèbre
tableau de compagnonnage, qui serait censé indiquer quel légume cultiver à côté de
quel autre, ainsi que quels légumes ne doivent jamais se voisiner: il rendait la
planification trop pénible.

Compagnonnage logique

Aujourd'hui, je fais plutôt ce que j'appelle un «compagnonnage logique». Par exemple,


les grands légumes jettent de l'ombre sur leurs voisins. Ils sont donc à planter à
l'extrémité du potager, au nord ou au nord-est. Aussi, un légume aux racines
superficielles, comme la tomate, appréciera la présence de petits légumes pas très
gourmands, mais à feuillage dense, comme la laitue, à son pied pour ombrer ses racines
fragiles. Et j'ajoute d'office des fleurs à mon potager pour attirer les pollinisateurs, mais
presque n'importe lesquelles, pas spécifiquement les fleurs recommandées dans les
tableaux de compagnonnage.

Certaines plantes sont reconnues pour nuire à la croissance de leurs voisines, car elles
dégagent des produits toxiques. Ces plantes, appelées plantes allélopathiques, sont
typifiées par le tournesol (Helianthus annuus), qui dégage plusieurs produits chimiques
qui agissent comme des herbicides naturels. Ne pas planter une plante nuisible avec
d’autres plantes, c’est encore un compagnonnage logique.
Aussi, la polyculture, soit l'idée de mélanger les plantes plutôt que de planter en
groupes homogènes, et ce, pour confondre les prédateurs, peut aussi être vu, par
extension, comme un compagnonnage logique, et je l'applique aussi.

Un exemple des non-sens parmi les techniques de compagnonnage: planter des


capucines (Tropaeolum majus) dans le potager serait censé éloigner les insectes
nuisibles, notamment les pucerons. Mais, à ma grande déception, je voyais souvent mes
capucines infestées par les mêmes insectes qu'ils étaient censés éloigner et si je ne les
arrachais pas rapidement, ils s'étendaient à mes légumes.

Un autre exemple? On dit que les œillets d’Inde (Tagetes patula) peuvent aider à
contrôler les nématodes nuisibles et c’est vrai que si on cultive exclusivement des
œillets d’Inde sur une grande surface, on peut les éliminer, mais pas en
compagnonnage. Et qui a des problèmes de nématode de toute façon? (Lisez Des
tagètes contre les nématodes https://jardinierparesseux.com/2016/03/09/des-tagetes-
contre-les-nematodes/ pour en savoir plus sur le sujet.)

Grande déception

Je sais que plusieurs lecteurs vont être très choqués de ses dires, mais le
compagnonnage tel que préconisé par Mme Riotte a donné tellement de résultats
mitigés quand j’ai ai essayé de le pratiquer que, dans le fond, j’aurai eu des résultats
presque aussi satisfaisant que si je ne l’avais mis en pratique: il ne changeait
essentiellement rien à mes résultats. Tout cet effort pour presque rien!

Et je ne suis pas la seule personne qui pense ainsi. Beaucoup de livres de jardinage
biologique restent étrangement muets sur le sujet du compagnonnage des plantes… on
sent que l’auteur est trop gêné par en parler. Et l’ancien éditeur en chef de la
prestigieuse revue Organic Gardening n’a-t-il pas écrit (ma traduction) que le
compagnonnage était «un sujet rempli de plus de folklore, d’espoir, de mauvaise
information et tout simplement d’exagération que presque tout autre dans le monde du
jardinage».

C’est aussi mon point de vu sur le compagnonnage: on y trouve autant de fausses idées
que de bonnes, sinon plus. Donc, oui, je pratique un compagnonnage logique, mais ne
suis plus le compagnonnage de Mme Rioux.

Juin 3 - Les pneus sauvent la mise dans les régions nordiques


Dans les régions nordiques où il est difficile de cultiver la plupart des légumes tendres:
tomates, poivrons, pommes de terre, haricots, etc., essayez de les cultiver dans de vieux
pneus. À cause de leur couleur si foncée, les pneus absorbent la chaleur du soleil le jour.
Le sol à l'intérieur du pneu sera jusqu'à 5˚C plus chaud qu'en pleine terre. Et quand la
température baisse la nuit, une bonne partie de cette chaleur est retenue.

Et n'ayez pas crainte que le caoutchouc des pneus empoisonneront le sol. D'accord, il
contient d'infimes quantités de métaux lourds (tout comme les sols de jardin, d'ailleurs!),
mais le caoutchouc ne se dégrade que très, très lentement, sur des centaines d'années, et
ne libérera pas ces minéraux que peu à peu. D'ailleurs, le seul minéral présente dans des
quantités supérieures à un sol de jardin typique est le zinc, un minéral que les plantes ont
besoin pour leur croissance.

Comment faire

Vers la date du dernier gel, placez un pneu à l’horizontale et remplissez-le de bonne terre
riche. Deux ou trois jours plus tard, quand le sol s'est réchauffé, plantez-y vos légumes et
placez un deuxième pneu par dessus le premier pour protéger les plants du vent froid
(toujours un problème en début de saison) et pour chauffer leur feuillage aussi. Les pneus
absorbent tellement de chaleur que c’est comme si vous viviez 10˚ de latitude plus au
sud. Si jamais l'été s'avère plus chaud qu'habituellement, enlevez le deuxième pneu, tout
simplement. Un front froid arrive? Remettez le deuxième pneu.

Notez que la chaleur des pneus ne permet pas seulement une culture plus hâtive et plus
sûre au printemps et davantage de chaleur au milieu de l'été, mais prolonge aussi la saison
à l'automne. Avec un potager en pneus, on peut souvent gagner 2, 3 ou même 4 semaines
de jardinage supplémentaires, assez pour voir même les tomates et les poivrons mûrir!

Trop chaud pour le sud

Il n'est pas toujours une bonne idée d'utiliser des vieux pneus de cette manière dans les

régions aux étés chauds, car les pneus peuvent se réchauffer excessivement et nuire à la

croissance des légumes. Par contre, si vous vivez au nord du 50e parallèle, vous n'aurez

guère ce genre de problème!

Juin 3 – Fin de la revue Fleurs, Plantes, Jardins


Si vous êtes un abonné de la revue québécoise de jardinage Fleurs, Plantes, Jardins, vous
le savez déjà. Elle a fermé à la fin de mai après 27 ans d’existence. Le numéro de juin a
été posté avec un avis aux lecteurs. Le très populaire site Web jardinage.net, connexe à la
revue, fermera aussi sous peu.
Je pensais voir cette nouvelle paraître partout dans les médias – après tout, quand une
magazine québécoise ferme, surtout quand elle appartient au puissant Québecor/Groupe
TVA, habituellement les médias en font tout un tas, mais non. Je n’ai rien vu du tout.
C’est comme si personne ne s’en souciait. Triste fin pour une revue qui a déjà été l’une
des fleurons des s spécialisées du Québec.
J’étais là depuis de le début. D’accord, en tant que rédacteur en chef, puis collaborateur.
J’ai vu ses hauts et ses bas. La revue a connu ses plus grands succès lorsqu’elle était
gérée par Éditions versicolores, mais alors, cette petite compagnie était spécialisée en
horticulture : elle connaissaient le domaine et savaient aller chercher les lecteurs et les
annonceurs qu’il fallait pour faire vivre la revue.
De mon point de vue, le début de la fin était quand Transcontinental inc. a acheté la
revue. La revue était désormais gérée par des spécialistes en publication, pas en
horticulture. Je ne pense pas que les nouveaux responsables appréciaient vraiment leur
clientèle et ce qu’elle voulait. La revue est devenue plus «lifestyle», moins jardinage. Les
jardiniers sérieux, ne trouvant plus les articles approfondis et les informations à pointe,
ont commencé à déserter la revue. Les annonceurs, voyant que leurs clients ne suivaient
plus la revue, aussi. Au début, il y avait au moins une rédactrice en chef venue du monde
de l’horticulture, Danielle Mineau, et qui pouvait alors assurer un contenu horticole
légitime, mais on l’a vite remplacer par des spécialistes en revues lifestyle avec aucune
connaissance horticole. Les textes en ont souffert. Je lisait la revue presque avec horreur,
ne comptant plus les erreurs.
Puis en décembre 2014, Québecor/Groupe TVA a acheté la revue en même temps que 14
autres revues. Je pense personnellement que c’était avec l’intention de fermer la plupart
de ces revues, notamment Fleurs, Plantes, Jardins, pour diriger les lecteurs vers ces
propres revues. D’ailleurs, le couperet n’a pas pris longtemps à tomber. Décormag, Le
Lundi et la moitié des magazines n’ont pas fait un an. Fleurs, Plantes, Jardins n’est que
la dernière à fermer. Mais alors, Fleurs, Plantes, Jardins n’était plus qu’une pâle
imitation de la revue d’origine.
Dans un monde où c’est l’Internet qui règne et où les publications écrites ont moins la
côte, peut-être qu’il n’y plus d’espace pour une magazine horticole. D’ailleurs, c’est loin
d’être la seule magazine horticole qui a fermé ses portes. Déjà au Canada anglais,
Canadian Gardening et Gardens West ont récemment mis la clé dans la porte. Aux États-
Unis, une bonne dizaine de magazines horticoles ont fermé.
Ce qui est triste pour les journalistes horticoles comme moi est que les revues payaient
pour nos services, l’Internet pas… ou du moins, très peu. Mes revenues ont fondu de plus
de moitié depuis quelques années. Ce blogue, vous comprenez, est écrit bénévolement ou
presque (j’ai gagné environ 300$ depuis les 2 ans qu’il existe). Ce n’est pas avec le
blogue que je vais vivre! Heureusement je prends encore quelques contrats payants, que
les conférences et les voyages que je fais donnent de l’argent, que le journal Le Soleil m’a
réengagé, même si ce n’est que 6 mois par année plutôt que 12, comme auparavant et
l’émission télévisé Dans mon jardin avec Larry Hodgson me paie (un peu), mais la
disparition de Fleurs, Plantes, Jardins grugera encore dans mes revenus.

Nouveaux rosiers anglais Here’s some 2016 gardening news from David Austin Roses:
This spring, U.S. and Canadian gardeners get their turn to grow three new English Roses
that wowed crowds at London's Chelsea Flower Show — including the new pink English
Rose that Mr. Austin himself calls, "possibly the best rose we've ever bred.” #1. 'Olivia
Rose Austin' - a landmark introduction: soft pink and achingly beautiful, #2. 'The Poet's
Wife' - Austin's first yellow intro since 'Charles Darwin' in 2003. Just added to list of
Most Fragrant English Roses, #3. 'The Lady of the Lake' - a blush pink rambler rose that's
short, repeat-blooming and highly fragrant -- revolutionary attributes for ramblers. - Full
details: 4 stories www.gardennewsbreak.com/david_austin/releases/2016_intros/- 10
images: 2016 Intros
www.gardennewsbreak.com/david_austin/editorial_images/gallery/2016-Introductions/
49/page1/ - 240+ hi-res images
www.gardennewsbreak.com/david_austin/editorial_images/galleries/ All materials are
offered for editorial and educational use. For interviews with Austin's Michael Marriott,
please give me a call: 802-325-3200 or email [email protected]. All the best, Sally Sally
FergusonFerguson Caras [email protected]

Au Jardin de Jean-Pierre
* LE RETOUR DES ROSIERS DE DAVID AUSTIN *

Depuis quelques années, notre choix de rosiers anglais


de David Austin laissait à désirer et plusieurs clients connaisseurs en
recherchait.

Nous avons donc décider de les faire venir directement de David


Austin Roses plus que 10 cultivars pour éviter les mélanges qui se
produisent souvent avec d'autres producteurs.

Et pour ajouter à la qualité irréprochable de David Austin Roses,


plusieurs sont sur leurs propres racines. Donc, aucun risque de
drageons provenant du porte-greffe et une meilleure résistance au
froid puisque aucun point de greffe.

Voici quelques variétés vigoureuses sur leurs propres racines


qui sauront vous plaire :

Juin 4 – Récupérez les tiges cassées


À moins que vous ne soyez beaucoup plus doux dans vos efforts de plantation que moi, il
est presque inévitable que vous allez casser une branche ou tiges de temps en autre quand
vous faites vos transplantations. Logiquement, il faut supprimer ses branches brisées…
mais faut-il nécessairement les jeter au compost?
Je vous incite plutôt à expérimenter. Beaucoup de ces branches cassées peuvent
s’enraciner si on leur donne une chance. Souvent on obtient très rapidement un plant plus
que potable qui fleurira au cours de l’été. Une tige de bégonia, une branche de tomate,
même des branches d’arbustes peuvent prendre racine si on leur donne un traitement
adéquat. Pour ne donner qu'un exemple, j'ai pu repartir un nouveau plant de
tomate quand j'ai accidentellement brisée la tête de la plante et à la fois la plante étêtée et
la bouture enracinée ont produit amplement de fruits au cours de la saison.
Quand vous êtes en train de planter, vous n’avez pas le temps de vous occuper tout de
suite de petites branches cassées. Placez-les tout simplement dans un seau ou pot d’eau en
attendant. Elles peuvent y rester plusieurs jours s’il le faut. Mais les boutures faites dans
l’eau reprennent mal (lisez le texte Pas de boutures dans l’eau pour savoir
pourquoihttps://jardinierparesseux.com/2016/03/14/pas-de-boutures-dans-leau/). Mieux
vaut les faire enraciner dans un substrat quelconque.
La technique
Quand vous aurez quelques minutes, remplissez un pot de terreau, de vermiculite ou d’un
autre substrat et humidifiez bien.
S’il y a des fleurs ou même seulement des boutons floraux sur la bouture, supprimez-les.
Vous voulez «concentrer les efforts» de votre bouture sur la formation de racines plutôt
que sur la floraison.
Nettoyez l’extrémité de la bouture, la dégageant de toute feuille sur une longueur de 2 à 5
cm. Recoupez aussi son extrémité avec un sécateur si elle est un peu effilochée, laissant
une blessure égale qui se fermera mieux. (Il y en a qui vont insister qu’il faut recouper la
tige à 45˚, mais 90˚ est aussi valable.)
S’il s’agit d’une tige ligneuse (du bois) ou semi-ligneuse, appliquez une hormone
d’enracinement (disponible en jardinerie). Pour les boutures à tige molle, aucune
hormone n’est généralement nécessaire.
Faites un trou dans le terreau avec un crayon et insérez-y la bouture. Normalement, au
moins deux nœuds (renflements sur la tige) doivent être couverts de terreau. Tassez
légèrement le terreau autour de la tige pour qu’elle tienne solidement.
Couvrez votre contenant d’un sac de plastique transparent ou un dôme de plastique pour
assurer une bonne humidité. Placez cette mini-serre où elle recevra un bon éclairage, mais
à l’abri du soleil direct, à l’intérieur si la température est fraîche, mais on peut aussi le
faire à l’extérieur si on fait le bouturage en plein été.
L’enracinement
Dans quelques jours ou quelques semaines (la durée est très variable), quand vous voyez
de nouvelles feuilles commencer à pousser, vous saurez que la bouture a pris racine et
vous pouvez alors l’acclimater aux conditions de jardin normales et la planter dans un
lieu propice.
Ou encore, les feuilles vont s’assécher et ne sont pas remplacées par de nouvelles, signe
que la bouture n’a pas prise. Que voulez-vous? Faire des boutures au pif est toujours un
coup de dés… mais vous serez surpris du nombre de fois que ça fonctionne!

Juin 7 - Repousser les couleuvres du jardin


Je dois d’abord admettre que j’aime les couleuvres. Enfant, je les attrapais. Aujourd’hui,
je les laisse vivre. En voir une me fait toujours plaisir.
Elles sont, après tout, très utiles au jardinier, étant de grands consommateurs de limaces,
de campagnols (mulots) et de sauterelles et d’autres insectes nuisibles. Et elles ne sont
nullement agressives. De plus, au Québec du moins, il n’y a aucun serpent venimeux à
craindre. Nos couleuvres sont inoffensives.
Les ophiophobes
Mais beaucoup de gens ont peur des couleuvres. D’ailleurs, l’ophiophobie (peur des
serpents) est la phobie la plus courante chez les humains: près d’une personne sur trois en
souffrent.
Malgré leur ophiophobie, plusieurs jardiniers arrivent à tolérer la présence des
couleuvres. Quand ils en rencontrent un, ils reculent, la couleuvre recule à son tour (elle a
autant peur de vous que vous d’elle!) et voilà qu’un fragile équilibre s’installe.
Félicitations aux ophiophobes qui réussissent à surmonter leur peur ainsi: ça demande
souvent beaucoup de courage.
Mais tout le monde n’y arrive pas. Certaines personnes n’osent même pas à aller dans
leur cour, encore moins à jardiner, à cause de leur peur maladive des couleuvres. Ce qui
suit est écrit à leur attention.
Répulsifs
Disons-le tout de suite. Il n’existe pas de répulsifs valables contre les couleuvres. Même
si vous lisez à quelque part que les boules à mite vont les repousser ou que le soufre de
jardin ou l’urine de coyote pourrait être efficace, c’est rêver en couleur de penser les
éloigner ainsi. Il existe même des répulsifs commerciaux de style «Snake-Away», à base
de produits odiférants (vus aux États-Unis, notamment) ou même qui émettent des
ultrasons censés les repousser, mais quand on fait la moindre recherche, on découvre
qu’ils ne fonctionnent pas. Les hiboux en plastique placé dans le jardin épeurent peut-être
les oiseaux pendant un certain temps, mais n’ont aucun effet sur les couleuvres.
Un milieu peu propice
Il est toutefois possible de rendre votre cour moins attrayante pour les couleuvres. Elles
aiment particulièrement se cacher de la vue. Ainsi en enlevant tous les abris possibles –
des piles de bois, des amas de broussailles, des tas de pierres, des buches, etc. – vous
aidez à les décourager. Un gazon court aussi les décourage: elles se sentent trop exposées.
Bouchez aussi les fissures dans les fondations, les murets et les escaliers où elles peuvent
vouloir se cacher.
Vous pouvez aussi contrôler les animaux qu’ils viennent chercher: campagnols (mulots),
souris, limaces, sauterelles, etc. Vous pouvez piéger les campagnols et souris,
notamment, et ramasser tout ce qui peut les attirer: graines d’oiseaux ou nourriture de
chien ou de chat au sol, notamment. Et arrêtez de nourrir les oiseaux et de faire tout autre
effort pour les attirer sur votre terrain: les couleuvres sont des prédateurs de petits
oiseaux, après tout. Videz votre jardin d’eau aussi: plusieurs couleuvre fréquentent tout
particulièrement les milieux humides, notamment à la recherche de grenouilles.
Un chien ou un chat en liberté dans le secteur va non seulement
décourager les couleuvres, mais probablement en tuer. Mon regretté chat, Nounouche,
aimait bien les attraper… mais aussi, avait la mauvaise habitude de les rentrer, vivants,
dans la maison. Toutefois la plupart des chats «finiront leur devoir» à l’extérieur, loin des
yeux.
Un ami courageux

Parfois vous n’avez qu’une seule couleuvre sur votre terrain. Si oui, peut-être un ami qui
n’a pas peur des couleuvres peut l’attraper et le transporter ailleurs (une distance de 2 km
suffit). Vous n’êtes pas obliger d’assister à la scène.

Une clôture anti-couleuvres


Mais ne perdez pas espoir : il y a quand même un «truc» qui fonctionne!
Vous pouvez installer une clôture anti-couleuvres autour de votre terrain ou d’un jardin
en particulier (typiquement un potager). Il suffit d’utiliser un grillage métallique
galvanisé aux carreaux de 1/4 pouce (0,5 cm), trop petits pour laisser passer les
couleuvres. La clôture doit mesurer au moins 60 cm (24 po) de hauteur et être enterré à la
base sur 5 à 10 cm supplémentaires. Il faut la penche vers l’extérieur à un angle d’environ
30˚. Évidemment, il vous faudrait des piquets assortis aussi, de préférence en métal pour
pouvoir les plier. Il faut poser les piquets à l’intérieur de la clôture… et aussi dégager le
pourtour de la clôture de tout arbuste ou végétation qui la dépasse en hauteur.
C’est un projet assez énorme pour éliminer une petite bête inoffensive, mais si c’est ce
qu’il vous faut pour pouvoir jardinier en paix, allez-y. Ou essayez de soigner votre
ophiophobie!

Juin 8 – Fraises noires: une arnaque


Une lectrice m’a récemment envoyé une publicité qu’elle a vue sur l’Internet et qui
offrait des semences de fraisiers à fruits noirs («black strawberries», puisque l’annonce
était dans la langue de Shakespeare). Elle voulait savoir si c’était possible.
Non. C’est une arnaque. Notamment sur eBay, des vendeurs apparaissent de temps en
autres offrant un produit impossible. Fraisiers noirs, rosiers arc-en-ciel
https://jardinierparesseux.com/2015/09/08/les-semis-de-roses-arc-en-ciel-une-attrape/,
melons d’eau cubiques et bien d’autres. En général, leur annonce est accompagnée d’une
photo réellement trop parfaite pour être vraie. Si vraiment il y avait des fraises noires, la
photo aurait montré un fruit pourpre très foncé, mais pas véritablement noir. Mais le noir
de la soi-disant fraise noire est vraiment de jais, une teinte qui seulement Photoshop peut
produire, pas dame Nature.
L’avantage de vendre des semences de plantes non existantes est qu’il se passera des
mois avant que le client se rende compte de la duperie, car il lui faudra commander et
recevoir les graines, les semer, attendre que la plante pousse, mûrisse, fleurisse et finisse
par produire un premier fruit. Tout cela peut facilement prendre un an pour un fraisier,
deux ans et plus pour d’autres végétaux. Le vendeur a le temps de faire un bon profit et
de disparaître avant que l’arnaque ne soit découverte. Et encore faut-il qu’un client se
plaigne et que eBay fasse une enquête avant que ce dernier force le vendeur d’arrêter son
annonce.
Je ne veux pas décourager de commander des semences par la poste, mais il vaut mieux
faire affaire avec une compagnie fiable. Une indice: les «bons semenciers» offrent
habituellement une variété de semences. Un vendeur n’offrant qu’une seule variété – et
qui semble, de plus, être trop beau pour être vrai – est souvent un escroc.
Et d’ailleurs, les fraises bleues (aussi offertes sur eBay) n’existent pas non plus, mais oui,
vous pouvez trouvez de fraisiers produisant, en plus des fruits rouges classiques, des
fruits jaunes, blancs ou même pourpres.

Juin 9 – INSECTES: DISTINGUER LES BONS DES «MÉCHANTS»

Je suis toujours surpris de voir que bien des jardiniers autrement très expérimentés en
savent très peu sur les insectes qui fréquentent nos jardins. Combien de fois ai-je reçu des
lettres de jardiniers à la recherche d’un insecticide puissant pour éliminer de leur jardin
un insecte inoffensif ou même bénéfique? Bien qu’il soit impossible de présenter dans un
seule texte tous les bons insectes et tous les mauvais (il en existe des milliers!), je
pourrais peut-être ici vous aider à démêler les insectes les plus couramment confondus
par les jardiniers.

Coccinelle et criocère du lis


Eh oui, plusieurs jardiniers confondent la coccinelle et le criocère du lis. Pourtant, ils sont
très différents.
La coccinelle est petite et a le corps très bombé. Il en existe des dizaines d’espèces, mais
habituellement, elle porte des points de couleur contrastante (points noirs sur un abdomen
orange, points jaunes ou orange sur un abdomen noir, etc.). Sa tête est noire et porte deux
points blancs clairement visibles. Ce sont des prédatrices très efficaces qui mangent les
pucerons ou d’autres petits insectes qui nuisent aux plantes. Ainsi, on a tout intérêt à ne
pas les empoisonner! On les appelle parfois «bêtes à bon Dieu», ce qui souligne leur
utilité au jardin.

Le criocère du lis (Lilioceris lilii) est plus gros et orange vif, sans taches. Il a le corps
allongé, non pas bombé. Il consomme le feuillage et les fleurs des lis (Lilium spp.) et des
fritillaires (Fritillaria spp.). Une bonne façon de le distinguer définitivement d’une
coccinelle est donc de vous demander sur quelle plante vous le voyez: si l’insecte n’est
pas sur un lis ou une fritillaire, ce n’est probablement pas un criocère. Plusieurs
traitements contre le criocère du lis sont disponibles (ramassage manuel, traitements au
neem, etc.), mais aucun n’est très efficace. On ne l’élimine complètement qu’en arrêtant
de cultiver des lis et des fritillaires.

Coccinelle et «bibitte à patate»

J’entends souvent les gens appeler «bibittes à patate» les insectes bénéfiques que sont les
coccinelles, mais ces deux insectes se distinguent facilement. D’accord, tous deux ont le
corps bombé, mais les coccinelles ont des points sur le dos, alors que la «bibitte à patate»
(plus correctement doryphore de la pomme de terre, Leptinotarsa decemlineata) a le dos
strié (jaune strié de noir). Aussi, elle est beaucoup plus grosse qu’une coccinelle. Ici
encore, l’emplacement où vous trouverez l’insecte aidera à l’identifier : les coccinelles
peuvent se trouver sur presque toute plante, le doryphore, uniquement sur les plants de
pommes de terre ou, plus rarement, sur d’autres plantes de la même famille (tomates,
aubergines, etc.).
Le contrôle du doryphore n’est pas facile, mais on peut en venir à bout en pratiquant la
rotation des cultures et en évitant de planter les pommes de terre en rang, éparpillant
plutôt les plants à travers d’autres végétaux. Ou on peut couvrir les plantes de pomme de
terre d’une couverture flottante. Si vous choisissez d’utiliser des insecticides, préférez un
produit qui n’est pas toxique pour l’humain.

Abeille et guêpe

Que de confusion ici! Le problème, c’est qu’il existe une multitude d’insectes volants qui
ont un corps noir avec des bandes jaune vif. Tous sont généralement bénéfiques à un
certain degré (les abeilles et les syrphes sont de bons pollinisateurs, les guêpes sont des
prédateurs qui consomment plusieurs insectes nuisibles), mais les abeilles sont
inoffensives et piquent rarement, sauf si on les agresse. On a donc tout intérêt à
encourager leur présence dans le jardin. Si jamais une abeille vous pique (ce qui est rare),
elle paiera le gros prix, car en laissant le dard dans votre peau, elle se blesse et elle
mourra par la suite. Les guêpes sociales (celles qui vivent en colonie), par contre, sont
très agressives et piquent sans beaucoup de provocation. Leur présence près des humains
ne doit pas être encouragée.

Les abeilles se distinguent des guêpes par leur corps plus trapu et nettement duveteux.
Leur comportement aussi est différent: elles prêtent peu d’attention aux humains, se
contentant d’aller de fleur en fleur, où elles jouent un rôle vital de pollinisateur. Elles font
souvent un bruit en volant: le bourdonnement. Il existe de nombreuses espèces d’abeilles
de toutes les tailles. La plus connue est l’abeille domestique (Apis mellifera), celle qui
produit le miel.

Les guêpes appartiennent à différents genres et espèces. La plupart des guêpes sont
inoffensives et certaines sont d’ailleurs si petites qu’on ne les voit presque pas. Elles sont
plus longilignes que les abeilles, avec un net rétrécissement au milieu de leur corps (la
célèbre «taille de guêpe»), et paraissent sans poils. Leur vol est silencieux. Elles ne
meurent pas après avoir piqué et peuvent ainsi piquer plusieurs fois.

Par contre, la vaste majorité des guêpes ne sont pas agressives et ne piquent presque
jamais les humains. Certaines sont d’ailleurs si petites qu’on ne les voit presque pas. En
général, les guêpes inoffensives sont de couleur noire ou, du moins, ne sont pas striées de
jaune. (Dans la nature, les striures jaune et noire servent d’avertissement aux animaux :
ne me dérangez pas, je pique!)
Ce sont les guêpes sociales, celles de la famille des Vespidae, qu’il faut davantage
craindre. Elles sont d’assez bonne taille (les frelons, une sous-catégorie de guêpe sociale,
sont encore plus gros) et la plupart des espèces sont justement noires striées de jaune ou
de blanc. Ce sont les guêpes sociales tendent à être agressives. Elles piquent si on
approche leur nid et aussi quand on essaie de la chasser de notre nourriture ou de notre
corps.

Les guêpes sociales vivent, comme leur nom indique, en colonie. Certaines espèces
vivent cachées à l’intérieur des structures (murs de maison, troncs d’arbres, piles de bois,
etc.), d’autres ont des «nids de papier» bien visibles. Si le nid est dans un endroit où il y a
risque que les humains soient attaqués, délimitez le secteur d’un ruban de couleur pour
aviser les passants. Puis, la nuit venue, car elles sont alors endormies, appliquez un
produit conçu pour leur contrôle. Si le nid est hors d’atteinte, il peut valoir faire venir un
exterminateur.

Abeille et bourdon

Encore faut-il distinguer entre abeille et bourdon. Encore, il y a des milliers d’espèces
d’abeilles sont l’abeille domestique est la plus connue, mais le bourdon appartient à une
sous-catégorie d’abeille. Contrairement à la croyance populaire, le bourdon n’est pas le
mâle de l’abeille domestique, mais appartient à un autre genre ( Bombus, pour la plupart).
Les bourdons sont plus gros et encore plus hirsutes que les abeilles domestiques. Les
bourbons sont encore moins agressives que les abeilles domestiques et le risque d’être
piqué par un bourdon est minime.

Abeille et syrphe

Les syrphes sont des insectes bénéfiques, qui volent de fleur en fleur comme les abeilles.
Ce sont des mouches et, n’ayant pas de dard, ils ne peuvent pas piquer. Ils sont donc
parfaitement inoffensifs et d’ailleurs très utiles au jardinier, car non seulement ils
pollinisent les fleurs, mais plusieurs sont prédateurs d’insectes nuisibles. Leur coloration
(ils sont généralement striés jaune et noir comme une abeille, mais il y a bien des
exceptions parmi les milliers d’espèces différentes) est un exemple de mimétisme, car en
imitant les abeilles que craignent plusieurs de leurs prédateurs, ils évitent de se faire
manger. On les distingue facilement des abeilles par leurs yeux énormes qui semblent
occuper presque toute leur tête!

Bourdon et taon

D’où vient la confusion entre les abeilles et les taons, je ne sais pas, car ils ne se
ressemblent nullement. Pourtant, bien des gens appellent les bourdons (ces grosses
abeilles très velues striées noir et jaune) des taons. Or, un taon (on prononce «ton») n’est
pas une abeille et ne lui ressemble pas: c’est une grosse mouche à grands yeux qui ne
pique pas (elle n’a pas de dard), mais qui mord, arrachant d’ailleurs un morceau de chair
ce faisant. Sa morsure est douloureuse et fait souvent couler le sang. Au Québec, on
l’appelle souvent, et plus correctement, mouche à cheval ou à chevreuil, parfois frappe-à-
bord. On rencontre rarement des taons dans les jardins de ville ou de banlieue, mais
abondamment dans la nature. Il en existe des centaines d’espèces. Un produit
antimoustique aidera à les éloigner.

Et voilà! Un tableau rapide de plusieurs insectes courants. Apprenez à les reconnaître et à


les respecter et vous trouverez le jardinage et la cohabitation beaucoup plus faciles!

Juin 10 – SORTEZ VOS PLANTES D’INTÉRIEUR POUR L’ÉTÉ


Par défaut
Si possible, sortez vos plantes d’intérieur pendant l’été. Même dans le meilleur des cas,
nos maisons n’offrent pas les conditions qui existent dans la nature et nos plantes
d’intérieur vivent alors un stress constant. Tout comme nous réussissons mieux à
s’adapter à un travail de bureau ou d’usine stressant ou ennuyant sachant que nous avons
des vacances annuelles, les plantes poussent mieux quand on leur offre deux ou trois mois
de répit estival pendant lesquels ils peuvent profiter d’une lumière accrue, d’un taux
d’humidité plus élevée et de pluies bienfaisantes.

Pas trop vite la sortie!

La vaste majorité des plantes d’intérieur sont des plantes tropicales qui tolèrent très mal
le froid. Même une température nocturne de 10 ˚C, du moins quand la plante a toujours
connu des nuits de 21 ˚C et plus, peuvent lui nuire. Attendez donc non seulement qu’il
n’y ait plus de risque de gel, mais que les températures nocturnes dépassent 15 ˚C avant
de les sortir pour l’été, ce que veut dire rarement avant la mi-juin.

Acclimatation en premier

Avant de placer vos plantes d’intérieur en vacances n’importe où dans votre cour,
cependant, n’oubliez pas qu’il leur faut une période d’acclimatation avant de pouvoir
affronter le plein soleil, sinon leur feuillage peut brûler sévèrement. Placez-les d’abord à
l’ombre pendant environ une semaine puis à la mi-ombre pendant une autre semaine
avant de les exposer au plein soleil. Mêmes les cactus ont besoin d’acclimatation.

La bonne à plante à la bonne place

Évidemment, tout comme on le fait dans la maison, il faut donner à chaque plante les
conditions qu’elle préfère: ombre pour les fougères et les philodendrons, mi-ombre pour
les bégonias, les piléas et les phalaénopsis et le plein soleil pour les cactus, la plupart des
succulentes et les bougainvillées.
Vous pouvez trouver plus de renseignements sur les besoins des plantes d’intérieur
dans mon livre Les plantes d’intérieur.

Juin 11 – Boutures de rosier dans une pomme de terre

Voici un truc qu’on voit beaucoup sur l’Internet: vous pouvez piquer une section de

tige de rosier dans une pomme de terre (percez un trou avec une mêche de perceuse

ou un tournevis) et la planter dans le sol. Arrosez bien et couvrez avec une bouteille

inversée pour maintenir une forte humidité. Après quelques semaines, votre petit

rosier sera bien enraciné!

L’idée est que la pomme de terre, en pourrissant, fournira de l’eau à la bouture, ce

qui est vrai. D’autres prétendent que la pomme de terre fournira aussi les nouvelles

racines de la bouture en sucres, ce qui est… impossible. Les molécules de sucre sont

en fait trop grosses pour être absorbées par des racines.

Ça fonctionne, mais…

Ce qui est bizarre dans ce truc est que vous auriez le même résultat même sans la

pomme de terre! Car bouturer un rosier est fort simple. Voici comment faire:

Coupez une tige en croissance (en juin ou juillet) d’environ 15 à 20 cm de longueur

et supprimez les feuilles inférieures. Supprimez aussi toute fleur ou bouton que la

tige peut porter.

Plongez l’extrémité inférieure de la bouture dans le sol (on peut aussi le faire en pot)

dans un endroit mi-ombragé.

Arrosez bien.
Placez une bouteille à grand goulot inversé ou le fond d’une bouteille de boisson

gazeuse sur la bouture pour agir comme mini-serre.

Quand de nouvelles feuilles apparaîssent, enlevez la bouteille: votre bouture est

enracinée!

Transplantez la bouture dans un endroit convenable à la culture des rosiers (plein

soleil, sol riche et bien drainé)… et regardez votre nouveau rosier pousser.

Et voilà ! Bouturer des rosiers sans pomme de terre demande moins d’efforts et

donne d’aussi bons résultats. Même parfois de meilleurs résultats (il arrive parfois

que des rats ou des mouffettes déterrent les boutures à la recherche de la pomme de

terre pourrissante.) De surcroît vous aurez une pomme de terre de plus pour

nourrir votre famille.

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?

Juin 12 L’année du piment

Saviez-vous que l’année 2016 est l’année du piment? À tous les ans, l’International
Herb Association http://www.iherb.org nomme une plante condimentaire ou
médicinale «herbe de l’année»… et leur choix est tombé sur le piment pour 2016.

Son histoire

Le piment (Capsicum spp.) est originaire de l'Amérique du Sud et centrale, incluant les
Caraïbes. On sait qu'il est récolté depuis au moins 9000 ans et cultivé depuis au moins
5000 ans. On crédite Diego Alvarez Chanca, un médecin accompagnant Christophe
Colomb à son deuxième voyage en Amérique, pour l'introduction du piment en Europe.
La plante est alors nommée pimiento à cause de son goût piquant, similaire à celui du
poivre (pimienta en espagnol). Le mot français piment vient bien sûr de pimiento.

Au début, il fut uniquement cultivé comme curiosité en Europe... mais son utilisation
en tant que condiment a rapidement fait le tour du monde, car les Portugais l'ont
apporté en Inde, où il est devenu un élément classique de la cuisine dès le début du
XVIe siècle. Puis les marchands d'épices arabes l'ont adopté et l'ont établi partout dans
leur zone de troc. Ce sont les Turcs qui ont enfin introduit le piment en Europe en tant
qu'aliment (notamment en Hongrie, où on lui a donné le nom de paprika), vers 1545.

Piment ou poivron?

Botaniquement, il n'y a aucune différence entre le piment et le poivron: tous deux sont
dérivés d'une solanacée appelée Capsicum, surtout C. annuum. Le poivron ou piment
doux est toutefois d'origine plus moderne. On ne le reconnaît que depuis la fin du
XVIIIe, alors que certains piments de plus grande taille et au goût plus doux ont
commencé à être utilisés non pas comme condiment, mais comme légume.

C'est la capsaïcine, un alcaloïde irritant, qui donne le goût piquant au piment. Plus il en
contient, plus il est fort. Les piments (rouge, paprika, poivre de Cayenne, etc.)
contiennent de la capsaïcine à différents degrés; on les utilise alors comme condiments.
Les poivrons ne contiennent que peu ou pas de capsaïcine et ont donc un goût doux.

Il existe d'ailleurs une échelle pour déterminer la «force» des piments: l'échelle
Scoville, développée par le pharmacien Wilbur Scoville en 1912. Plus un piment est
piquant, plus le nombre d'unités Scoville est élevé. Ainsi le poivron cloche de nos
potagers mérite un 0; le piment banane, avec 1000 à 5000 unités, est considéré comme
légèrement piquant, alors que les piments les plus forts, comme les habañeros, peuvent
mériter jusqu'à 300 000 unités! Ils sont d'ailleurs tellement piquants qu'ils brûlent les
doigts lors de la récolte.

Pour des piments piquants

Certains piments sont naturellement plus piquants que d'autres, comme les piments
thaïs (Capsicum annuum), les habañeros (C. chinense) et les jalapeños (C. annuum).
Les tabascos (C. frutescens) sont eux aussi très piquants, mais peu adaptés aux climats
frais. Le piment le plus fort est le ‘Carolina Reaper’ méritant jusqu’à 2,2 millions
d’unités Scoville! https://jardinierparesseux.com/2015/03/10/piment-poivron-quelle-
est-la-difference/

Ce n'est pas pour rien que les pays chauds ont la réputation d'avoir les piments les plus
piquants: l'âcreté d'un piment est contrôlée en partie seulement par la génétique;
l'environnement joue aussi un rôle. Ainsi, les piments cultivés à des températures de
jour de 35˚C, qui souffrent souvent de manque d'eau et qui sont plantés dans un sol
plutôt pauvre, donneront les piments les plus forts.

Les piments cultivés sous un climat plus frais, bien arrosés et qui profitent d'une
fertilisation riche en azote, risquent de paraître très doux aux papilles d'un connaisseur
de piments forts! On peut cependant «améliorer» l'âcreté des piments en les cultivant
dans des contenants - de préférence des contenants de couleur foncée - pour augmenter
au maximum la chaleur. Sous un climat froid, cultiver des piments en pleine terre réduit
de beaucoup l'intensité de leur goût. Aussi, évitez les engrais riches en azote et laissez
le terreau s'assécher un peu avant d'arroser de nouveau.

Que de variétés!

Arrangement_of_jalapeño,_banana,_cayenne,_chili,_and_habanero_peppers 120

Le piment ayant été adopté comme condiment presque partout dans le monde, chaque
région a fait ses propres sélections. Des centaines de «races» locales ont tout
naturellement été créées en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, au Mexique. Les
piments peuvent avoir des fruits ronds, coniques ou pointus, de grande taille ou de la
grosseur d'un bleuet sauvage et être de couleur brune, pourpre, rouge, orange ou jaune à
maturité. Les plants peuvent mesurer plus de 3 m ou moins de 20 cm, et les feuilles
peuvent être vertes, pourpres, bicolores ou tricolores. Certains piments forts sont
d'ailleurs cultivés comme plantes ornementales pour leur beau feuillage et leurs
superbes fruits. Le piment de Noël, vendu comme plante d'intérieur aux Fêtes, en est un
bon exemple.

La plupart des catalogues de semence offrent un certain choix de piments. Si certains


n'offrent que deux ou trois variétés, d'autres en ont bien davantage. Les Semences
Stokes (39, James Street, P.O. Box 10, St. Catharines, ON, L2R 6R6. 1 800 396-9238,
www.stokeseeds.com), par exemple, offre 27 variétés de piments (et encore plus de
poivrons !), alors que Les Semences Solana enr. (solanaseeds.netfirms.com) en offre
24. La compagnie américaine The Peppergal (P. O. Box 23 006, Ft. Lauderdale,
Florida, 33 311, www.peppergal.com) prétend avoir le plus grand choix au monde,
avec plus de 130 variétés! PepperNorth https://peppernorth.com est une excellente
source pour les piments les plus forts, comme le ‘Carolina Reaper’.

Comme des tomates

La culture des piments est essentiellement identique à celle des tomates. On les sème à
l'intérieur environ 8 semaines avant la date du dernier gel, en plaçant les contenants
dans un lieu ensoleillé et chaud. Acclimatez les plants aux conditions extérieures quand
les températures nocturnes dépassent les 15˚C. On peut les repiquer en pleine terre,
mais, pour des piments très forts, mieux vaut les cultiver en contenant. Évidemment, il
faut un emplacement ensoleillé, de préférence à l’abri du vent.

Au cours de l’été, arrosez au besoin… et il n’est pas mauvais, pour avoir des piments
les plus forts possibles, de laisser sécher le terreau un peu entre deux arrosages, mais
pas au point où la plante fane complètement.

Les fruits peuvent se récolter verts (c'est la tradition chez les piments charnus, comme les
jalapeños) ou à maturité: généralement, les piments verts sont moins piquants que les
piments mûrs. Portez des gants de latex lors de la récolte pour ne pas vous brûler les
doigts et, surtout, évitez de vous toucher la bouche, les narines ou les yeux. Si un piment
est trop intense au goût, buvez du lait ou consommez un produit laitier: boire de l'eau
n'aura aucun effet.

Juin 13 – Cultivez le maïs sucré en isolé


Quand vous plantez du maïs sucré (blé d’Inde sucré), soit le maïs que nous
mangeons frais, il faut toujours penser le cultiver en isolé de toute autre variété, et
surtout du maïs fourrage.
C’est que quand deux variétés de maïs sont cultivées à proximité, le pollen d’une peut
tomber sur les fleurs de l’autre et cela peut affecter leur goût. Et je ne parle pas que lors
de la génération suivante, comme c’est le cas de tout autre légume, mais au cours de
l’été-même du semis.
L’explication de ce phénomène est un peu technique et si cela ne vous tente pas de
l’entendre, passez directement à la solution (le sous-titre Gardez ses distances). Mais
si vous voulez savoir pourquoi…
Le pourquoi
Le maïs subit une double fécondation. Chaque graine de pollen contient deux
gamètes mâles. Un féconde l’ovule et donnera l’embryon, donc le futur plant, mais
l’autre féconde d’autres nucléus dans l’ovule qui donneront l’endosperme, la partie
riche en sucre qui compose la majeure partie du grain et aussi la partie nous aimons
manger. Le résultat est que si vous cultivez deux variétés de maïs côte à côte,
l’endosperme produit contiendra un mélange de gênes, ce qui affectera son goût.
Si vous cultivez votre maïs sucré, au grain riche en sucre et faible en amidon, près
d’un maïs fourrage, au grain riche en amidon et faible en sucre, le pollen de ce
dernier fécondera votre maïs sucré, donnant des grains farineux et durs, à mi-
chemin entre du maïs sucré et du maïs fourrage, car ils héritent une partie de leur
endosperme du maïs fourrage.
Même si vous cultivez deux maïs sucrés à proximité, il peut avoir des problèmes. Je
n’irais pas dans les détails ici, mais la génétique maïs sucré est compliquée et ce qui
donne aux grains le sucre qu’on recherche peut relever de gènes différents (su, se,
sh2, notamment). Si deux maïs ne partagent pas la même gêne, ça peut aussi
influencer négativement le goût.
Gardez ses distances
On recommande, pour assurer un maïs bien sucré, isoler deux variétés d’au moins
30 m. Comme le maïs est pollinisé par le vent, il se peut qu’il y ait un certain
croisement à cette distance, mais un ou deux grains plus farineux par épi ne
changeront pas vraiment le goût. Par contre, si vous voulez conservez les grains
pour une production l’année suivante, l’intégrité des grains est encore plus
important et on recommande alors une plus grande isolation encore : 75 m.
Dans les régions au climat propice, il est ausis possible d’assurer une bonne
isolation en plantant à proximité des maïs hâtifs et tardifs, en autant qu’il y ait au
moins 14 jours de différence entre les dates de floraison, ou en faisant deux semis de
maïs hâtifs à au moins 14 jours d’intervalle, mais cela est difficile à faire dans les
régions aux étés courts.
Pour le jardinier typique, de toute façon, avec un potager dans sa cour, il s’agit tout
simplement de se rappeler de ne planter qu’une variété de maïs par année… et de ne
pas vivre voisin d’un champ de maïs fourrage!

Juin 13 DES VIORNES AUX FEUILLES DÉCHIQUETÉES


Par défaut
Pas besoin de déchiqueteuse en présence de la galéruque de la viorne (Pyrrhalta viburni),
appelée aussi criocère de la viorne. Ce coléoptère allongé, accidentellement importé en
Amérique du Nord de l’Europe dans les années 1970, peut carrément dépouiller les
feuilles, ne laissant que les nervures. À la fois l’adulte et la larve se nourrissent des
feuilles, donc les dommages se poursuivent très longtemps.

La galéruque s’attaque principalement à la viorne boule-de-neige (Viburnum opulus


‘Roseum’, aussi vendu sous le nom V. opulus ‘Sterilis’), mais peut aussi faire des dégâts
sur d’autres viornes, notamment la viorne trilobée ou pimbina (V. trilobum, syn. V.
opulus americanum) et la viorne dentée (V. dentatum), deux arbustes indigènes. Si les
attaques se répètent annuellement pendant 2 ou 3 ans, la plante peut en mourir.

Cycle de vie

Les larves éclosent en mai à partir d’œufs qui ont hivernés sur les rameaux et
commencent tout de suite à consommer les jeunes feuilles. Elles ressemblent à de petites
chenilles jaunes couvertes de points noirs et mesurant de 10-11 mm de long. En juin, elles
descendent des branches, pénètrent dans le sol au pied de l’arbuste atteint et commencent
leur pupaison.

Vers la fin de juillet, les adultes émergent, remontent sur l’arbuste et commencent à
manger les feuilles à leur tour. Ils sont gris-brun, de 4,5 à 6,5 cm de longueur, et
rappellent un criocère du lis par leur forme. Leur saison prend fin avec les premiers gels
d’automne.

Tout au long de l’été, les femelles pondent des œufs à la queue leu leu sur des extrémités
de branches, les recouvrant d’un petit dôme de bois mâché. Habituellement on les trouve
surtout sur les rameaux inférieurs. Une même femelle peut pondre jusqu’à 500 œufs par
saison.

Traitements classiques
Sachez que le traitement le plus efficace s’applique entre la fin de l’automne et le début
du printemps, quand les branches sont libres de feuilles. Vous pouvez alors supprimez les
rameaux portant des œufs, tout simplement, tuant très littéralement l’infestation dans
l’oeuf. La présence de petites bosses brunes en ligne les rend faciles à reconnaître.

Au début du printemps, un traitement à l’huile au stade dormant peut être efficace.

Si vous avez manqué ces occasions et vous vous trouvez devant un arbuste aux feuilles
trouées, d’autres traitements sont possibles.

On peut, par exemple, vaporiser un insecticide contenant du savon insecticide et de la


pyréthrine, mais mieux vaut commencer tôt dans la saison, quand les larves sont jeunes.
Les adultes se sauvent à l’approche des humains et sont plus difficiles à atteindre, mais si
vous agissez tôt le matin, quand ils ne sont pas encore très alertes, vous pouvez avoir du
succès.

Alternativement, vous pouvez secouer les branches infestées au-dessus d’un seau d’eau
savonneuse pour les contrôler.

Traitement des jardiniers paresseux

Pourquoi se battre contre un ennemi qui reviendra toujours? Apprenez à tolérer les dégâts
mineurs (appliquez la règle des 15 pas)* ou encore, arrachez et détruire les arbustes très
atteints. Le tableau suivant peut vous aider à choisir des viornes plus appropriées.

*Mon expérience est que les dommages sur les viornes «modérément vulnérables» sont
souvent très mineurs, bien à l’intérieur des limites de la règle des 15 pas, du moins dans
les régions aux étés frais.

Vulnérabilité aux galéruques de quelques espèces de viorne

Très vulnérables

Viburnum opulus (viorne obier et ses sélections) zone 3V. dentatum (viorne dentée) zone
2V. trilobum (viorne trilobée ou pimbina) zone 2

Modérément vulnérables

V. acerifolium (viorne à feuilles d’érable) zone 3V. x carlcephalum (viorne odorante)


zone 5bV. lantana (viorne commune) zone 2bV. lentago (viorne lentago) zone 2
V. rafinesquianum (viorne de Rafinesque) zone 2V. prunifolium (viorne à feuilles de
prunier) zone 4V. sargentii (viorne de Sargent) zone 3

Résistants

V. x burkwoodii (viorne de Burkwood) zone 5bV. carlesii (viorne de Corée) zone 5bV. x
juddii (viorne de Judd) zone 5V. lantanoides, syn. V. alnifolium (viorne à feuilles
d’aulne) zone 2bV. plicatum tomentosum (viorne de Chine) zone 5bV. x rhytidophlloides
‘Alleghany’ (viorne rhytidophlloïde) zone 4aV. rhytidophyllum (viorne à feuilles ridées)
zone 6bV. sieboldii (viorne de Siebold) zone 5

Juin15 – Vous avez des mauvaises herbes (pissenlits, plantains, chardons, etc.)
à arracher de votre jardin ou pelouse? Sachez qu’elles lâcheront plus facilement
prise quand le sol est imbibé d’eau que lorsque le sol est sec. Et de plus, que la
racine sera moins susceptible à casser quand vous essayez de l’extraire.

Ainsi, une journée ou deux après une bonne pluie est un excellent moment pour
vous mettre à la tâche. Ou encore, quelques heures après avoir fait un arrosage
en profondeur.

Le bon outil

L’outil parfait pour arracher les mauvaises herbes est l’arrache-pissenlit. Mais on
peut aussi utiliser, très efficacement, un tournevis à tête plate. On insère l’outil
presque à la verticale, pressant les deux dents sur la base de la plante, puis on
presse vers le bas pour créer un effet de levier. Ainsi, la mauvaise herbe sortira
du sol comme par magie.

Pour plus d’information sur les arrache-pissenlits, dont des variétés plus
mécaniques, lisez Un outil qui en arrache.

L’étape ultime

N’oubliez pas, à la fin de la session d’arrachage, de recouvrir le ou les trous


laissés par l'arrachage avec du paillis pour empêcher d’autres mauvaises herbes
de germer.

Du moins, c’est ce qu’on fait dans une platebande ou un potager. Dans la


pelouse, remplissez le trou de bonne terre et ressemer du gazon. Ainsi, c’est du
gazon qui repoussera, pas des mauvaises herbes.

Juin 16- Un rangement instantané pour vos outils


Vous cherchez une idée de rangement pour vos outils à manche long? Fixez une
palette de livraison en bois contre un mur et voilà, c’est fait! Il suffit alors de glisser
le manche à l’intérieur de la palette pour que l’outil tienne debout.
Pour vos outils à main, pensez ajouter quelques crochets ou vis sur le devant. Et si le
bois nu ne cadre pas à votre décor, vous pouvez bien sûr peindre la palette de la
couleur de votre choix.

Juin 17- Quand tailler une haie de «cèdre»?


Quand tailler une haie de «cèdres»?
Je suis trop paresseux pour cultiver une haie de thuyas (Thuja occidentalis, plus
couramment appelé cèdre)*, mais pour les jardiniers plus travaillants que moi, voici
quelques information sur sa taille.
*Je préfère une haie libre composée d’arbustes feuillus sélectionnés pour que leur
hauteur et largueur maximale correspondent à mes besoins. Lisez l’article Des haies
pour paresseux pour en savoir plus sur la technique.
http://www.lapresse.ca/maison/cour-et-jardin/jardiner/200609/20/01-869547-
des-haies-pour-paresseux.php
Quand
Le moment idéal pour tailler une haie de cèdres est à la fin de juin, après la floraison
des lilas. À ce stade, sa croissance de l’année est presque complétée, mais les
nouvelles pousses sont encore d’un vert plus pâle que les tiges de l’année
précédente. Et ça, c’est important, car idéalement vous taillerez uniquement dans les
pousses de l’année. Vous pourriez aussi tailler plus tard dans la saison, jusqu’au
début du mois de septembre, mais alors il est difficile de distinguer entre les jeunes
pousses et les plus vieilles, les jeunes ayant perdu leur couleur distinctive.
En taillant, votre but est d’enlever d’un tiers à deux tiers de la longueur des
nouvelles pousses. Vous pouvez travailler avec une cisaille à haies (manuelle) ou un
taille-haie électrique. Pour tracez une ligne parfaite (encore bien trop précis pour les
jardiniers paresseux!), fixez un piquet à chaque extrémité de la haie, tendez-y une
corde et ajustez avec un niveau. Il suffit alors de suivre la corde avec la cisaille...
sans la couper bien sûr.
Pour (légèrement) réduire une haie de thuyas
Idéalement, vous contrôlerez la hauteur d’une haie de thuyas par une taille
annuelle, restant toujours dans la croissance de l’année. Par contre, si votre haie
a été négligé (un peu), il est possible de réduire légèrement sa hauteur et sa
largeur en taillant plus sévèrement, restant toujours dans la partie verte. Il ne faut
jamais tailler dans du bois âgé de plus de deux ans, où il n’y a plus de pousses
vertes, car le thuya se régénère difficilement à partir du vieux bois.
Forme à donner
Pour une belle haie qui restera verte de bas en haut et, de plus, peut supporter le
poids de la neige, mieux vaut lui donner une forme de trapèze, c’est-à-dire avec une
base plus large que le sommet. Ainsi, le bas de la haie recevra sa part de soleil
et ne se dégarnira pas. Et le dessus doit être arrond ou en pyramide, car un
sommet plat a tendance à s’ouvrir sous le poids de la neige ou du verglas.
Comment récupérer une haie négligée
Si votre haie de thuyas est devenue beaucoup trop large ou trop haute (ce qui arrive
rapidement si on néglige de la tailler annuellement), il ne sera probablement pas
possible de la récupérer. Contrairement à une haie d’arbustes feuillus, qu’on peut
rabattre presque jusqu’au sol et quand même bien voir bien repousser, si vous
taillez dans le vieux bois d’une haie de thuya, toute repousse, s’il y en a (et il peut en
avoir s’il reste quelques branches encore vertes), sera irrégulière, vous laissez avec
un sommet dégarni et des parois pleins de sections mortes pendant de nombreuses
années. Mieux vaut l’arracher et recommencer.
On peut toutefois raccourcir une haute trop haute (mais pas la rendre plus mince)
avec un certain succès… et beaucoup de patience! Pour tenter cette expérience,
rabattez la haie à une hauteur inférieure à celle désirée, ce qui laissera un
sommet mort au début. Toutefois si vous taillez les repousses latérales en
douceur à tous les ans, toujours dans le vert, laissant la haie gagner environ 5
cm de hauteur par année, cela les encouragera à croître de plus en plus vers le
centre dénudé. Ainsi, après plusieurs années, la blessure au sommet de la haie
se fermera, vous laissant avec une haie acceptable.

Juin 17 – Quand tailler les haies de « cèdres » ?


Je suis trop paresseux pour cultiver une haie de thuyas (Thuja occidentalis, plus
couramment appelé cèdre)*, mais pour les jardiniers plus travaillants que moi, voici
quelques informations sur sa taille.

*Je préfère une haie libre composée d’arbustes feuillus sélectionnés pour une hauteur et
une largueur maximales qui correspondent à mes besoins. Lisez l’article Des haies pour
paresseux pour en savoir plus sur la technique.

Quand

Le moment idéal pour tailler une haie de cèdres est à la fin de juin, après la floraison des
lilas. À ce stade, sa croissance de l’année est presque complétée, mais les nouvelles
pousses sont encore d’un vert plus pâle que les tiges de l’année précédente. Et ça, c’est
important, car idéalement vous taillerez uniquement dans les pousses de l’année. Vous
pourriez aussi tailler plus tard dans la saison, jusqu’au début du mois de septembre, mais
alors il est difficile de distinguer entre les jeunes pousses et les plus vieilles, les jeunes
ayant perdu leur couleur distinctive.

En taillant, votre but est d’enlever d’un tiers à deux tiers de la longueur des nouvelles
pousses. Vous pouvez travailler avec une cisaille à haies (manuelle) ou un taille-haie
électrique.

Pour tracez une ligne parfaite (encore bien trop précis pour les jardiniers paresseux!),
fixez un piquet à chaque extrémité de la haie, tendez-y une corde et ajustez avec un
niveau. Il suffit alors de suivre la corde avec la cisaille… sans la couper bien sûr.
Pour (légèrement) réduire une haie de thuyas

Idéalement, vous contrôlerez la hauteur d’une haie de thuyas par une taille annuelle,
restant toujours dans la croissance de l’année. Par contre, si votre haie a été négligé (un
peu), il est possible de réduire légèrement sa hauteur et sa largeur en taillant plus
sévèrement, restant toujours dans la partie verte. Il ne faut jamais tailler dans du bois âgé
de plus de deux ans, où il n’y a plus de pousses vertes, car le thuya se régénère
difficilement à partir du vieux bois.

Forme à donner

Pour une belle haie qui restera verte de bas en haut et, de plus, peut supporter le poids de
la neige, mieux vaut lui donner une forme de trapèze, c’est-à-dire avec une base plus
large que le sommet. Ainsi, le bas de la haie recevra sa part de soleil et ne se dégarnira
pas. Et le dessus doit être arrond ou en pyramide, car un sommet plat a tendance à
s’ouvrir sous le poids de la neige ou du verglas.

Comment récupérer une haie négligée

Si votre haie de thuyas est devenue beaucoup trop large ou trop haute (ce qui arrive
rapidement si on néglige de la tailler annuellement), il ne sera probablement pas possible
de la récupérer. Contrairement à une haie d’arbustes feuillus, qu’on peut rabattre presque
jusqu’au sol et quand même bien voir bien repousser, si vous taillez dans le vieux bois
d’une haie de thuya, toute repousse, s’il y en a (et il peut en avoir s’il reste quelques
branches encore vertes), sera irrégulière, vous laissant avec un sommet dégarni et des
parois pleins de sections mortes pendant de nombreuses années. Mieux vaut l’arracher et
recommencer.

On peut toutefois raccourcir une haute trop haute (mais pas la rendre plus mince) avec un
certain succès… et beaucoup de patience! Pour tenter cette expérience, rabattez la haie à
une hauteur inférieure à celle désirée, ce qui laissera un sommet mort au début. Toutefois
si vous taillez les repousses latérales en douceur à tous les ans, toujours dans le vert,
laissant la haie gagner environ 5 cm de hauteur par année, cela les encouragera à croître
de plus en plus vers le centre dénudé. Ainsi, après plusieurs années, la blessure au
sommet de la haie se fermera, vous laissant avec une haie acceptable.

Juin 18 - Les carabes: des amis maltraités


Certains insectes n’inspirent vraiment aucun respect et c’est le cas des pauvres carabes.

Ces coléoptères terrestres très courants, habituellement noir aux reflets bleu métallique,

mais parfois vert métallique ou brun brunâtre, est sans doute le prédateur le plus efficace
de nos jardins (un adulte peut manger jusqu’à trois fois son poids en limaces par jour!)…

et pourtant, on entend rarement parler de ces insectes dans les textes sur les insectes

bénéfiques.

D’ailleurs, la plupart de gens les pensent nuisibles et les écrasent, sous le principe qu’un

insecte est nécessairement nuisible. Que c’est regrettable!

Prédateurs terrestres

Habituellement on découvre les carabes en déplaçant des roches ou des plantes ou en

retournant le sol, car ils sont essentiellement nocturnes, parcourant nos jardins et montant

dans ses plantes et arbustes à la recherche de proies, puis se cachent le jour. Ils se

déplacent très rapidement quand on les dérange, se cherchant une nouvelle cachette.

Certaines espèces sont capables de voler, mais d’autres ne volent jamais ou encore, très

rarement.

La plupart des espèces hivernent dans le sol et dans les déchets su sol et pondent leurs

œufs soit à l’automne ou au printemps. En générale, les larves prennent tout un été à

grandir, ne devenant adultes qu’au printemps suivant. La durée de vie varie entre 2 et 3

ans, selon les espèces.

Des mangeurs d’invertébrés

Ce sont de formidables prédateurs de mollusques et d’insectes. Leur palette comprend les

asticots et pupes de mouche, les pucerons (jusqu’à 50 par jour !), les chenilles, les

limaces, les escargots, les charançons, les vers blancs, les vers gris, et beaucoup plus

encore. Ils semblent beaucoup aimer les insectes qui s’attaquent aux fruitiers et ainsi on a

tout raison de vouloir encourager leur présence dans les vergers. C’est vrai qu’ils
consomment parfois aussi des invertébrés utiles (vers de terre, notamment) et sont mêmes

cannibales, mais ils sont nettement plus bénéfiques qui nuisibles.

Notez que leurs larves aussi sont prédatrices… et aussi gourmandes que leurs parents.

Il en existe des milliers d’espèces dans le monde et des centaines au Canada. L’espèce la

plus souvent vu est le carabe noir commun (Pterostichus melanarius), importé

accidentellement d’Europe dans les années 1920 et maintenant bien implanté dans les

sols perturbés (lire «jardins») partout en Amérique du Nord.

Comment les protéger

L’utilisation d’un bon paillis, l’abandon du sarclage et une utilisation judicieuse des

insecticides ferong beaucoup pour en maintenir une bonne population. Et ne faites pas le

ménage de vos jardins à l’automne, car les carabes hivernent au sol dans les déchets

végétaux. Encore une belle preuve qu’on a beaucoup à gagner à perturber le moins

possible notre propre environnement avec nos méthodes de jardinage.

Juin 19- Nouveau jardin à Ottawa révèle les paysages du Canada


Vous aurez un nouveau jardin à découvrir lors de votre prochaine visite à Ottawa.
Le Jardin des paysages du Canada a été officiellement inauguré au Musée canadien
de la nature vendredi le 17 juin sous un soleil radieux et j’ai pu participer à
l’ouverture en tant que porte-parole national francophone pour les Journées du
jardin (les 17, 18 and 19 juin 2016).
C’est à une exposition botanique qu’on vous invite: on y a recréé trois différents
écosystèmes canadiens: la toundra arctique, la forêt boréale et les prairies
herbeuses, chacun avec sa végétation typique. De plus, on a installé, à l’entrée
nord-est du jardin, la récréation d’une « steppe de mammouths », incluant des
sculptures de mammouth pour le plaisir des jeunes et des pas jeunes.
Au cœur du jardin se trouve une sculpture géante de 13 m de hauteur en acier
inoxydable qui représente un iceberg. Il est l’œuvre de l’artiste et aventurier Bill
Lishman, célèbre comme inventeur de la technique de l’utilisation des avions
ultralégers pour montrer aux outardes et aux grues élevés en captivité comment
migrer vers le sud, tel que vue ans le film « Le premier envol ».
Le jardin occupe la partie ouest du terrain du Musée, autrefois un petit parc
gazonnée qui ne représentait aucunement une image de la diversité de la nature
au Canada. « C’était un style d’aménagement importé d’Europe qui utilisait des
végétaux importés d’Europe », a souligné la Présidente-directrice générale du
Musée, Meg Beckel lors de la cérémonie d’ouverture. Le nouveau jardin sera
aussi accueillant qu’auparavant, mais plus en harmonie avec le rôle d’un musée
de «contribuer à la connaissance, à la compréhension et à la gestion du
patrimoine naturel et culturel».
Une visite
Le jardin occupe essentiellement un carré à l’ouest du Musée canadien de la nature.
Un sentier en boucle aménagé pour offrir un accès à tous nous fait découvrir ce
nouveau jardin. Il y a quatre entrées, mais commençons par la plus populaire.
La steppe à mammouths
En effet, c’est la steppe à mammouths qui semble surtout attirer le plus les jeunes.
On voit très bien de l’entrée du musée des sculptures grandeur nature de trois
mammouths (une maman, un papa et bébé) et j’ai plusieurs familles s’y arrêter
avant de visiter le musée lui-même. «Iceberg»
Autour des sculptures, le gazon d’autrefois a été remplacé par des plantations de
végétaux qu’on sait existaient dans l’aire de distribution des mammouths à l’époque
de la dernière glaciation, d’il y a 120000 à 12000 ans: graminées, arbustes, fleurs
arctiques (pavots, achillées, etc.).
Ces plantations ne semblaient pas tout à fait complétées et de plus, la présence de
grands arbres restant de l’aménagement précédent ne donne pas du tout
l’impression d’une steppe. (Je le sais, de nos jours, on n’ose plus couper un arbre
dans une ville, du moins tant qu’il est en santé, mais pour créer un effet de steppe,
peut-être qu’il le faudrait.) Aussi, il aura fallu une pancarte explicative, ce qui, on
m’assuré, viendra, sinon il n’est pas évident qu’une jeune famille en visite
comprendra le sens des plantations.
La toundra arctique
Le sentier nous amène par la suite dans la toundra arctique, paysage dominée par
des roches de toute taille où ne pousse aucun arbre. Comme dans la vraie toundra,
des plantes basses percent çà et là à travers les roches : raisin d’ours, thé du
Labrador, anémones arctiques, etc. On passe carrément sous le majestueux iceberg,
sans doute un prenant un « selfie » (égoportrait).
La toundra était la partie la plus réussie au moment de ma visite, donnant une
impression de maturité surprenante pour un jardin si récemment installé. Les
enfants présents semblaient beaucoup s’amuser à sauter de roche en roche dans la
toundra récréé et j’espère qu’on va les permettre de continuer de le faire.
La prairie
La prairie suit. Parfaitement plate et composée de nombreuses plantes à fleurs
(rudbeckies, cosmos, etc.) et graminées, avec, à son périmètre, une petite invasion
voulue de quelques faux trembles pour représenter une zone de transition, la prairie
occupe la plus grand surface des biomes, soit tout le centre du Jardin.
La prairie n’était pas encore très fleurie lors de ma visite, ce qui est tout à fait
normal, car une vraie prairie fleurit surtout de juillet à septembre. Toutefois, les
nombreux boutons floraux à la veille d’ouvrir étaient très prometteurs. D’ici deux
semaines, cet aménagement sera certainement d’apparence saisissante.
La forêt boréale
La dernière partie est la forêt boréale. Décorée d’arbres, arbustes et surtout de
conifères (mélèzes, épinettes, pins, etc.), avec, à leur pied, des plantes de sous-bois
typiques d’une forêt coniférienne (fougères, thé des bois, etc.), cette partie est, pour
l’instant, le moins convaincant des écosystèmes, les conifères étant présentement
encore trop jeunes pour donner l’impression d’une forêt, ce qui laisse les plantes de
sous-bois trop exposées. Aussi, encore, on a laissé debout de grands arbres
caduques d’origine européenne n’ayant aucun rapport avec une forêt boréale (voir
la remarque ci-dessus sous La steppe des mammouths) ce qui n’aide nullement à
créer l’ambiance nécessaire. Toutefois, on sait que la maturité viendra avec le
temps: on ne peut créer une forêt mature en seulement quelques mois. Sans doute
que quand les conifères atteindront une taille plus impressionnante, il sera possible
de supprimer quelques uns des arbres incongrus.
Une note très positive, toutefois : sur un arbre mort laissé debout (déjà une idée
original pour un parc urbain), il y avait des étiquettes identifiant des lichens qui y
poussent. C’est la première fois que je vois des lichens ainsi identifiés dans un jardin
public.
En résumé
D’accord, le Jardin des paysages du Canada est très jeune, mais il est déjà
remarquable et il gagnera en beauté assurément en beauté et en intérêt avec les
années. Il vaut le déplacement, notamment pour goûter à la toundra, un
environnement que si peu de Canadiens ont déjà pu expérimenté, et, très bientôt,
pour le tapis de fleurs qui sera la prairie. Si vous passez à Ottawa, le Jardin vaut
définitivement le détour.
Le Jardin des paysages canadiens est ouvert gratuitement à tous les jours et est situé
voisin du Musée canadien de la nature, à 240 McLeod St, Ottawa. Il y a un
stationnement payant à proximité.
Pour informations: http://nature.ca/fr/accueil

Mythe horticole: aspartame contre fourmis


J’ai entendu un nouveau truc de jardinage l’autre jour: quand on veut supprimer les
fourmis, il s’agit de leur fournir un sachet ou deux de édulcorant contenant de
l’aspartame et la colonie mourra très rapidement. D’après ce truc, l’aspartame fut à
l’origine développé comme poison à fourmis avant qu’on découvre qu’il pouvait
servir de substitut de sucre à basses calories pour les humains. Il faudrait, d’après le
conseil, utiliser un édulcorant contenant un mélange d’aspartame et de dextrose, car
les fourmis ne toucheront pas à l’aspartame présenté seul.
Même si c’est la première fois que j’entende ce truc moi-même, il paraît qu’il court
depuis 2006.
À ce moment, le site satirique The Spoof a publié un article «FDA Certifies Aspartame
as Ant Poison»
http://www.thespoof.com/spoof-news/science-technology/11213/fda-certifies-
aspartame-as-ant-poison dans un effort de parodier les nombreux sites anti-
édulcorants qui prétendaient que les divers substituts de sucre (aspartame,
sucralose, saccharine, etc.) sont toxiques pour les humains.
Malheureusement, même si l’article se terminait avec la phrase «The story as
represented above is written as a satire or parody. It is fictitious.» (L'histoire telle que
représentée ci-dessus est écrite comme une satire ou de parodie. Elle est fictive.),
plusieurs des sites parodiés ont pris l’article sérieusement et ont commencé à
diffuser l’information que l’aspartame est toxique aux fourmis. Ainsi est né une
nouvelle légende urbaine.
Si on se fie à Wikipedia, il n’y a rien de vraie dans cette histoire. Peu importe que
vous pouvez croire au sujet des effets d’aspartame sur les êtres humains (je
n’embarquerai pas dans cette question, qui n’est nullement relié à ce blogue au sujet
de l’horticulture), les fourmis peuvent, paraît-il, consommer de l’aspartame sans
difficulté. Il ne peut nullement les tuer ni les éloigner. Les sites qui prétendent le
contraire ne font qu’étendre encore une autre légende urbaine au sujet de
l’horticulture.

Juin 20- NOUVEAU JARDIN QUI RÉVÈLE LES PAYSAGES DU CANADA


Par défaut
Vous avez un nouveau jardin à découvrir lors de votre prochaine visite à Ottawa.
Les Jardins des paysages du Canada ont été officiellement inaugurés au Musée
canadien de la nature vendredi le 17 juin sous un soleil radieux et j’ai pu
participer à l’ouverture en tant que porte-parole national francophone pour les
Journées du jardin (les 17, 18 and 19 juin 2016).
C’est essentiellement à une exposition botanique qu’on vous invite: on y a recréé
trois différents écosystèmes canadiens: la toundra arctique, la forêt boréale et les
prairies herbeuses, chacun avec sa végétation typique. De plus, on a installé, à
l’entrée nord-est du jardin, la récréation d’une «steppe de mammouths», incluant
des sculptures de mammouth pour le plaisir des jeunes et des pas jeunes.
Au cœur du jardin se trouve une sculpture géante de 13 m de hauteur en acier
inoxydable qui représente un iceberg. Il est l’œuvre de l’artiste et aventurier Bill
Lishman, célèbre comme inventeur de la technique de l’utilisation des avions
ultralégers pour montrer aux outardes et aux grues élevés en captivité comment
migrer vers le sud, tel que vue ans le film «Le premier envol».
Le jardin occupe la partie ouest du terrain du Musée, autrefois un petit parc
gazonnée qui ne représentait aucunement une image de la diversité de la nature
au Canada. «C’était un style d’aménagement importé d’Europe qui utilisait des
végétaux importés d’Europe», a souligné la Présidente-directrice générale du
Musée, Meg Beckel, lors de la cérémonie d’ouverture. Le nouveau jardin sera
aussi accueillant qu’auparavant, mais plus en harmonie avec le rôle d’un musée
de «contribuer à la connaissance, à la compréhension et à la gestion du
patrimoine naturel et culturel».
Une première visite
Les jardins occupent essentiellement un rectangle à l’ouest du Musée canadien
de la nature, entourant sur trois côtés son aire de stationnement ouest. Un large
sentier accessible aux handicapés nous fait découvrir ces nouveaux jardins. Il y
a quatre entrées, mais commençons par la plus populaire.
La steppe à mammouths
En effet, c’est la steppe à mammouths qui semble surtout attirer le plus les
jeunes. On voit très bien de l’entrée du musée des sculptures grandeur nature de
trois mammouths (apparemment une maman, un papa et un bébé) et j’ai
d’ailleurs vu plusieurs familles s’y arrêter avant de visiter le musée lui-même.
Autour des sculptures, le gazon d’autrefois a été remplacé par des plantations de
végétaux qu’on sait existaient dans l’aire de distribution des mammouths à
l’époque de la dernière glaciation, d’il y a 120 000 à 12 000 ans: graminées,
arbustes, fleurs arctiques (pavots, achillées, etc.).
Les de ma visite, ces plantations ne semblaient pas tout à fait complétées et de
plus, la présence de grands arbres restant de l’aménagement précédent ne
donne pas du tout l’impression d’une steppe. (Je le sais, de nos jours, on n’ose
plus couper un arbre dans une ville, du moins tant qu’il est en santé, mais pour
créer un effet de steppe, peut-être qu’il le faudrait ici.) Aussi, il aura fallu une
pancarte explicative, ce qui, on m’assuré, viendra, sinon il n’est pas évident
qu’une jeune famille en visite comprendra le sens des plantations.
La toundra arctique
Le sentier nous amène par la suite dans la toundra arctique, paysage dominée
par des roches de toute taille où ne pousse aucun arbre. Comme dans la vraie
toundra, des plantes basses percent çà et là à travers les roches: raisin d’ours,
thé du Labrador, anémones arctiques, etc. On passe carrément sous le
majestueux iceberg, au milieu de la toundra, s’arrêtant sans doute pour
prendre un «selfie» (égoportrait).
La toundra était la partie la plus réussie au moment de ma visite, donnant une
impression de maturité surprenante pour un jardin si récemment installé. Les
enfants présents semblaient beaucoup s’amuser à sauter de roche en roche
dans la toundra récréé et j’espère qu’on va les permettre de continuer de le faire.
La prairie
La prairie suit. Parfaitement plate et composée de nombreuses plantes à fleurs
(rudbeckies, cosmos, etc.) et graminées, avec, à son périmètre, une petite
invasion voulue de quelques faux trembles pour représenter une zone de
transition, la prairie occupe la plus grand surface des biomes, soit tout le centre
des Jardins.
La prairie n’était pas encore très fleurie lors de ma visite, ce qui est tout à fait
normal, car une vraie prairie fleurit surtout de juillet à septembre. Toutefois, les
nombreux boutons floraux à la veille d’ouvrir étaient très prometteurs. D’ici deux
semaines, cet aménagement sera certainement d’apparence saisissante.
La forêt boréale
La dernière partie est la forêt boréale. Décorée d’arbres, arbustes et surtout de
conifères (mélèzes, épinettes, pins, etc.), avec, à leur pied, des plantes de sous-
bois typiques d’une forêt coniférienne (fougères, thé des bois, etc.), cette partie
est, pour l’instant, le moins convaincant des écosystèmes, les conifères étant
présentement encore trop jeunes pour donner même l’impression d’une forêt,
encore moins pour créer de l’ombre, ce qui laisse les plantes de sous-bois trop
exposées. Aussi, encore, on a laissé debout de grands arbres caduques
d’origine européenne n’ayant aucun rapport avec une forêt boréale (voir la
remarque ci-dessus sous La steppe des mammouths) ce qui n’aide nullement à
créer l’ambiance nécessaire. Toutefois, on sait que la maturité viendra avec le
temps: on ne peut créer une forêt mature en seulement quelques mois. Sans
doute que quand les conifères atteindront une taille plus impressionnante, il sera
possible de supprimer quelques uns des arbres incongrus.
Une note très positive, toutefois: sur un arbre mort laissé debout (déjà une idée
original pour un parc urbain), il y avait des étiquettes identifiant des lichens qui y
poussent. C’est la première fois que je vois des lichens ainsi identifiés dans un
jardin public. Bravo à l’équipe du musée pour cette belle initiative!
Enfin, il y a une aire de jeux pour les enfants dans la forêt boréale où ils peuvent
sauter de buche en buche… ce qui semble leur plaire énormément.
En résumé
D’accord, les Jardins des paysages du Canada sont très jeunes, mais ils
sont déjà remarquables et gagneront en beauté assurément en beauté et en
intérêt avec les années. Ils valent le déplacement, notamment pour goûter à la
toundra, un environnement que si peu de Canadiens ont déjà pu expérimenté, et,
très bientôt, pour le tapis de fleurs qui sera la prairie. Si vous passez à Ottawa,
les Jardins valent définitivement le détour.
Les Jardins des paysages canadiens sont ouverts gratuitement à tous les jours
et sont situés voisin du Musée canadien de la nature, à 240 McLeod St, Ottawa.
Il y a un stationnement payant à proximité.
Pour informations: nature.ca.

Juin 21- MYTHE HORTICOLE: ASPARTAME CONTRE FOURMIS


Par défaut
J’ai entendu un nouveau mythe de jardinage l’autre jour: quand on veut
supprimer les fourmis, il s’agit de leur fournir un sachet ou deux de édulcorant
contenant de l’aspartame et la colonie mourra très rapidement. D’après ce truc,
l’aspartame fut à l’origine développé comme poison à fourmis avant qu’on
découvre qu’il pouvait servir de substitut de sucre à calories réduites pour les
humains. Il faudrait, d’après le conseil, utiliser un édulcorant contenant un
mélange d’aspartame et de dextrose, car les fourmis ne toucheront pas à
l’aspartame présenté seul.
Même si c’est la première fois que j’entende ce truc moi-même, il paraît qu’il
court depuis 2006.
À ce moment, le site satirique The Spoof a publié un article «FDA Certifies
Aspartame as Ant Poison» dans un effort de parodier les nombreux sites anti-
édulcorants artificiels qui prétendaient que les divers substituts de sucre
(aspartame, sucralose, saccharine, etc.) sont toxiques pour les humains.
Malheureusement, même si l’article de The Spoof se terminait par la phrase
«The story above is a satire or parody. It is entirely fictitious.» (L’article ci-dessus
est une satire ou parodie. Il est fictif.), plusieurs des sites parodiés ont pris
l’article au sérieux et ont commencé à diffuser l’information que l’aspartame
était toxique pour les fourmis. Ainsi est né une nouvelle légende urbaine.
Si on se fie à Wikipedia, il n’y a rien de vrai dans cette histoire. Peu importe que
vous pouvez croire au sujet des effets d’aspartame sur les êtres humains (je
n’embarquerai pas dans cette question, qui n’est nullement reliée à ce blogue au
sujet de l’horticulture), les fourmis peuvent, paraît-il, consommer de l’aspartame
sans effet nocif. Il ne peut nullement les tuer ni les éloigner. Les sites qui
prétendent le contraire ne font que propager encore une autre légende urbaine
horticole.

Fourmis se nourrissant d’une solution de sucre et de borax.


Personnellement, je continue d’utiliser un mélange de borax et de sucre (voir
Contrôler les fourmis charpentières dans la maison) dans les rares cas où je
sente le besoin d’éloigner les fourmis (habituellement, les fourmis sont plutôt des
amies du jardinier). C’est un vieux truc, d’accord, mais qui a fait ses preuves.
D’ailleurs, même les exterminateurs professionnels l’utilisent. Si un produit est
utilisé avec succès par les exterminateurs qui gagnent leur vie à éliminer les
fourmis, je suis prêt à croire à son efficacité. Mais les exterminateurs n’utilisent
pas l’aspartame pour contrôler les fourmis.

Juin 22 - Pour des ongles propres


Pour ne pas accumuler de la saleté sous vos ongles en jardinant, griffer
une barre de savon avec les ongles avant de commencer. Le savon qui
logera sous les ongles empêchera la terre d’y pénétrer. En terminant,
utilisez une brosse à ongles pour enlever le savon et vos ongles seront
parfaitement propres.
Ou, encore plus facilement, portez des gants de jardinage.

Juin 23 - Que planter sur un champ d’épuration?


Les propriétaires qui ont un champ d’épuration sur leur terrain sont souvent un peu
perdus en ce qui concerne les plantations qu’on peut y faire. Les autorités
municipales semblent penser que vous y cultiverez du gazon et leurs informations
s’arrêtent là. Mais en fait il y a beaucoup d’autres possibilités.
Les champs d’épuration profitent énormément d’une couverture végétale
comparativement à, disons, une terrasse ou tout simplement du gravier. Les végétaux
aident au fonctionnement du système en retirant l’humidité excessive et les minéraux du
sol et en réduisant l’érosion. Mais idéalement, vous planterez des végétaux aux racines
relativement peu profondes, de préférence des plantes herbacées (vivaces, bisannuelles,
annuelles, graminées, etc.). Les couvre-sols, par exemple, conviennent particulièrement
bien, car habituellement ils demandent peu d’entretien (et vous ne voulez pas creuser trop
régulièrement dans le sol d’un tel champ), mais vous pouvez aussi y cultiver une
platebande de fleurs et de plantes ornementales.
Plantez densément, car vous voudriez que le sol soit bien couvert de végétation. Si vous
plantez des végétaux naturellement peu denses (iris des jardins, pivoines, etc.), paillez
bien le sol.
Ne creusez des trous profonds lors de la plantation, seulement aussi profonds que la
hauteur de la motte de racines. Et portez des gants quand vous plantez ou désherbez dans
le secteur pour vous protéger de tout contact direct avec les microorganismes
potentiellement nuisibles du sol.
Potager
Votre municipalité vous dira certainement de ne pas cultiver des légumes sur un champ
d’épuration, mais en fait, cela demeure une possibilité si vous faites attention. Pas si le
sol est sablonneux, toutefois, car les microorganismes (bactéries, virus, etc.) y migrent
plus facilement vers la surface, mais si le sol est argileux, ils sont davantage confinés à la
zone immédiate des tuyaux de drainage et le risque est alors mince. Malgré tout, évitez de
placer vos planches de culture directement au-dessus les lignes de drainage. Évitez aussi
les légumes-racines et les légumes-feuilles, plus à risque de contamination. Limitez-vous
plutôt aux légumes à fruits (tomates, concombres, haricots, pois, etc.). En cultivant ces
légumes sur des supports ou tuteurs pour que les fruits ne touchent pas au sol, vous
éliminerez essentiellement tous les risques de contamination. Par précaution, toutefois,
rincez quand même vos récoltes avant de les consommer.
Enfin, n’installez pas des planches surélevées directement sur un champ d’épuration :
elles peuvent réduire l’efficacité du système à éliminer les surplus d’humidité. Plantez
plutôt directement dans le sol sur place.
Sachez toutefois qu’il n’y a pas de zone d’exclusion pour un potager autour du champ :
vous pouvez en installer un à 45 à 60 cm d’un champ d’épuration sans le moindre risque.
Arbres et arbustes
Idéalement, il faut éviter de cultiver des arbres et arbustes sur d’un champ
d’épuration et même, près d’un champ d’épuration. Si vous n’avez pas le choix,
préférez des arbustes de petite taille, car leurs racines sont généralement plus
courtes et sont peut portées à infiltrer les tuyaux et tuiles.
Plantez tout arbre ou grand arbuste à environ 6 m du champ d’épuration. Dans le
cas des arbres à racines reconnues comme envahissantes (saules, peupliers, ormes,
érable argenté, etc.), une distance de 15 m est préférable. Vous pouvez toutefois
plantez un arbre tout près d’un champ d’épuration en autant que vous prenez la
précaution d’installer une barrière anti-rhizomes dans le sol entre le champ et
l’arbre. https://jardinierparesseux.com/2015/06/13/des-arbres-et-arbustes-qui-
font-du-chemin/
Et voilà! À vous de décider comment vous allez maintenir votre champ d’épuration!

Juin 24- Pour faciliter l’arrosage sur le balcon


J’ai jardiné pendant plusieurs années sur un balcon et en général, les
résultats étaient fort intéressants. Je cultivais surtout des légumes et
mes rendements étaient exceptionnels: de beaux légumes et en
quantité, en plus. Et c’était si facile! Déjà, il n’y a pas de marmottes ni
de limaces au 4e étage et les maladies aussi semblaient presque
inexistantes! Tant que je cultivais mes légumes dans de gros pots
profonds et que je les arrosais régulièrement, le succès était presque
garantie.
Les difficultés d’arroser un jardin sur balcon
Mais ce dernier point était un obstacle de taille, car arroser sur un
balcon n’est pas une sinécure. Les plantes y sèchent plus rapidement
qu’en pleine terre et il faut arroser plus souvent. Mais il n’y a
généralement pas de source d’eau sur le balcon. (Pourquoi les
architectes ne pensent-ils pas inclure un robinet sur chaque balcon
quand ils conçoivent les immeubles d’habitation? Il me semble que ce
devrait être obligatoire!)
Au début, j’arrosais avec un arrosoir. C’est logique, vous pensez? Pas
quand vous devez faire 7 à 9 voyages aller-retour chercher l’eau dans
le seul évier assez profond pour recevoir l’outil, soit dans la cuisine à
l’autre extrémité de l’appartement. Évidemment, quelques gouttes
d’eau tombaient nécessairement sur le plancher pendant que je
circulais à gauche et à droite, provoquant l’ire de mon épouse… et un
risque de glisser dans les flaques d’eau ainsi formées.
C’est ainsi que j’ai fini par trouver une solution bien plus commode:
un boyau d’arrosage. À l’époque (mes expériences de jardinage sur le
balcon datent d’il y a 35 ans), on vendait des boyaux d’arrosage très
minces – à peu près de la taille d’un tuyau de filtre d’aquarium – muni
à une extrémité d’un embout qui se fixait sur le robinet de cuisine et à
l’eau d’un pistolet très simple. Ce boyau n’était pas très fiable, ni
durable (il m’en fallait 2 à 3 par sais), et livrait l’eau plutôt lentement,
mais au moins qu’il s’étendait (à peine) jusqu’au balcon et les dégâts
dans l’appartement ont alors cessé.
Tuyaux en spirale
De nos jours, il existe des tuyaux d’arrosage en spirale qui peuvent
faire le même travail. Certains modèles sont d’ailleurs conçus pour se
fixer sur un robinet. Sinon, votre quincaillier pourrait vous trouver un
adaptateur convenable.
Il faut ajouter un lance ou pistolet d’arrosage si votre modèle n’en a
pas. Par la suite, il suffit de le fixer sur le robinet, d’ouvrir d’eau et de
tirer le tuyau jusqu’au balcon pour arroser en toute loisir, sans risque
des dégâts d’eau. Comme il s’embobine tout seul à la fin de la session,
il prend relativement peu de place. Logiquement, vous le garderez
sous l’évier où vous le fixez.
Si vous ne trouvez pas ce genre de tuyau localement, les outils Lee
Valley en offrent un. http://www.leevalley.com/
Juin 25- Les galles: bien visibles mais rarement nuisibles
Il arrive très souvent qu’on voie une excroissance anormale sur ou sous une feuille,
généralement sur le limbe, mais parfois sur le pétiole, ou encore sur une tige. On
appelle ces croissances «galles» et elles peuvent être de diverses origines. Elles sont
provoquées des insectes ou des acariens, plus rarement des champignons, des
nématodes ou des bactéries.
Typiquement, une galle se forme quand un insecte (puceron, guêpe ou mouche) ou
un acarien, appelé un gallicole, perce une feuille ou une tige en début de saison et y
pond un ou des œufs ainsi qu’une substance qui provoque une croissance anormale
des tissus environnants: la galle. Cette excroissance sert d’abri et de nourriture à sa
progéniture: les nymphes consomment un peu des tissus de la plante. À maturité, les
jeunes gallicole sou mite quittent la galle, souvent pour hiverner ailleurs, et voilà
qu’au printemps le cycle recommence.
Rarement nécessaire de traiter
Les galles peuvent de différentes formes et couleurs, selon l’espèce qui la provoque.
Mais ce qui est important de souligner est elles sont presque toujours assez
anodines. Même quand elles semblent très nombreuses (et le nombre varie
beaucoup d’une année à l’autre: souvent vous en avez une année et plus rien
pendant une décennie plus!), elles ne soutirent pas assez de forces de la plante pour
vraiment lui nuire. Ainsi, on n’a normalement pas à les traiter, surtout quand il s’agit
des galles de feuille. C’est un cas où on peut et on devrait appliquer la règle des 15
pas : si vous reculez de 15 pas et ne voyez pas le problème, il n’est pas nécessaire
d’agir.
D’ailleurs, tant mieux si aucun traitement n’est nécessaire, car il serait difficile à
appliquer: une fois que la galle est formée, le gallicole qui la provoque est bien
protégé des insecticides, car il est à l’intérieur des tissus de son hôte, et son contrôle
est alors presque impossible. Des applications d’un insecticide à juste le bon
moment, soit en début de saison quand la femelle pondeuse arrive, pourraient
fonctionner, mais comment prévoir même si la plante sera atteinte une année
donnée, car les galles sont très sporadiques?
Vous voulez néanmoins réduire leur incidence? S’il s’agit d’espèce qui hiverne sur
les branches et qui revient effectivement d’année en année (la cécidomyie de
l’épinette, par exemple), des traitements d’huile au stade dormant, faits au
printemps avant que la croissance du végétal ne commence, pourraient réduire leur
nombre.
Galles de tiges
Les galles qui se forment sur les tiges, comme la galle des rosiers ou la galle en
rosette du saule sont plus dérangeantes, car elles empêchent la tige de se
développer normalement. Heureusement qu’elles sont rarement nombreuses. Il
suffit alors de les supprimer avec un sécateur quand vous en voyez.
À chaque plante sa galle
Les galles sont généralement très spécifiques: chaque gallicole s’attaque
uniquement un genre de plantes, voire à une seule espèce. Ainsi vous n’avez pas à
craindre qu’elles s’étendent à toutes votre jardin. Il y a des galles des chênes qui
ressemblent à des bonbons multicolores, la très mousseuse galle des, les petites
bosses vertes devenant rouge des phytoptes de l’érable, et la liste continue.
Galles des racines
Les galles des racines sont plus nuisibles… et plus sournoises. Elles sont
généralement provoquées par des nématodes ou des bactéries et, en général, vous
ne vous doutez même pas de leur présence tant que vous n’arrachez la plante, soit
parce qu’elle dépéri ou tout simplement parce que c’est la fin de la saison (légumes
et annuelles) et vous faites le ménage. Comme elles poussent tout autour de la
racine et réduisent ainsi la circulation de la sève, ces galles peuvent provoquer une
croissance réduite ou ralentie, une baisse de la production ou même la mort de la
plante. Encore, traiter une plante atteinte est difficile, voire impossible, mais si vous
pratiquez toujours une rotation des cultures sur l’habituel cycle de 4 ans, vous
pouvez généralement les éliminer. D’ailleurs, les jardiniers qui font toujours une
rotation des cultures rencontrent rarement les galles de racines.
Les galles sont généralement plus une curiosité qu'un problème. Nul
besoin donc de paniquer!
27 juin
Pour des fleurs coupées qui durent
Pour un bouquet de fleurs coupées qui dure un maximum de temps, prélevez les
fleurs tôt le matin, quand les tiges sont gorgées d’eau. Si la platebande est
particulièrement sèche, arrosez bien la veille. Et amenez un pot ou un seau d’eau
tiède au jardin avec vous. Dès que vous coupez une tige, plonger son extrémité tout
de suite dans de l’eau tiède permettra une meilleure hydratation. Pourquoi l’eau
tiède? C’est que les tiges absorbent mieux l’eau tiède que l’eau froide.
Dans la maison
En préparant votre arrangement dans le vase de votre choix, ajoutez à l’eau
(toujours tiède) un sachet d’un agent de conservation pour fleurs coupées
(disponible chez le fleuriste ou d’un magasin à un dollar), un produit conçu pour
nourrir les fleurs coupées et baisser le pH de l’eau (l’eau de robinet est dure, mais
les plantes préfèrent l’eau un peu acide) tout en ralentissant le développement de
bactéries nuisibles.
À défaut d’agent de conservation, mélangez une partie de 7-Up ou de Sprite à trois
parties d’eau et ajoutez-y une goutte d’eau de Javel. Ou mélangez 5 ml de sucre, 5 ml
d’eau de Javel et 10 ml de jus de citron ou de lime à 1 litre d’eau tiède. L’un mélange
ou l’autre vous donnera une bonne imitation d’une solution contenant un agent de
conservation.
Avant de placer la tige dans l’eau du vase, enlevez toute feuille qui sera sous l’eau et
qui pourrait alors pourrir. Aussi, recoupez la tige à un angle d’environ 45 degrés, si
possible sous l’eau du vase, et ce afin que l’eau pénètre dans la blessure plutôt
qu’une bulle d’air. Cela ne sera pas possible si le vase est à goulot étroit, toutefois.
Dans ce cas, coupez la tige à l’air et plongez-la dans la solution immédiatement, tout
simplement.
Malgré la croyance populaire, vous n’avez pas à supprimer les aiguilles des roses
coupées: cela réduit leur durée et permet aux bactéries de pénétrer la tige.
Entretien
Les fleurs coupées dureront plus longtemps dans une pièce fraîche et éclairée ou si
vous placez le bouquet dans une pièce fraîche la nuit.
Aux trois jours environ, nettoyez bien le vase et changez la solution d’eau.
Maintenant recoupez les tiges, supprimant environ 2,5 cm de leur extrémité, et ce,
pour éliminer les bactéries qui auront commencé à se former.
À mesure que les fleurs fanent (et certaines ne dureront que quelques jours alors
d’autres peuvent tenir 2 semaines ou plus!), enlevez-les de l’arrangement.
Et voilà ! Il n’en faut pas plus pour obtenir les meilleurs résultats
possibles de votre arrangement de fleurs coupées.

28 juin Les perce-oreilles: amis ou ennemis?


Les jardiniers nord-américains voient les perce-oreilles (forficules, Forifcula auricularia)

comme étant un ennemi à abattre. Mais en fait, les perce-oreilles sont plutôt des amis, du

moins tant que leur nombre est raisonnable.

En effet, leur rôle principal est comme décomposeur de matière organique, car ils

consomment feuilles mortes, déchets végétaux, etc. De plus, ils ne dédaignent pas les

pucerons, les acariens, les cochenilles, les limaces et d’autres insectes nuisibles. Donc, 2

points en leur faveur. Le hic, c’est qu’ils sont aussi omnivores: quand il n’y a rien à faire

décomposer et aucun insecte à manger, ils mangent les plantes de jardin, notamment les

fleurs de dahlia, rosier, clématite, zinnia, rudbeckie et tournesol, les feuilles de laitue, de

betterave et de céleri et aussi des semis, notamment ceux des haricots.

De plus, les êtres humains semblent avoir un dédain naturel des perce-oreilles.

Même s’ils ne nous font aucun tort (l’idée qu’ils peuvent élire résidence dans nos

oreilles est un mythe), on trouve leur apparence répugnante, notamment à cause

de leurs pinces, même si ces dernières ne sont pas assez fortes pour nous

blesser.

Pire encore, des yeux des humains, les perce-oreilles tendent à pénétrer dans nos maisons.
Il ne le font pas exprès, mais comme ils aiment se cacher dans les lieux serrés la nuit, les
fissures qu’ils trouvent dans nos maisons, notamment autour des portes et fenêtres, sont
pour eux comme une porte d’entrée grande ouverte. Ils rentrent aussi sur les vêtements
qu’on fixe sur la corde à linge, car ils peuvent voler. Les perce-oreilles ne peuvent pas
vivre dans nos maisons, n’y causent aucun dégât et finissent par mourir s’ils ne trouvent
pas une sortie, mais causent néanmoins une bonne frousse aux propriétaires quand un
tombe par terre quand ils ouvrent la porte d’un cabinet.
Pendant ce temps, en Europe…
Le perce-oreille n’est pas originaire d’Amérique du Nord, mais vient de l’Eurasie. Il y a
été introduit par accident au début du 20e siècle. Depuis il s’étend de plus en plus à tous
les ans.
En Europe, l’attitude envers les perce-oreilles est très différente. Ils savent depuis longue
date que les perce-oreilles sont bénéfiques et, plutôt que de vouloir les chasser, les
jardiniers installent des maisons pour perce-oreilles dans leurs jardins et notamment dans
les vergers où leur efficacité à contrôler les prédateurs des fruitiers est bien connue.
Des traitements inefficaces
Il existe maintes et maintes recettes pour contrôler les perce-oreilles (pièges à l’huile de

sardine, pulvérisations, balai laissé debout, papier journal enroulé, etc.) et toutes

«fonctionnent» dans le sens qu’elles permettent de tuer ou de ramasser plusieurs

spécimens. Mais la triste réalité est que, lorsqu’il y a une infestation majeure, tuer des

perce-oreilles ne sert essentiellement à rien. Pour chaque perce-oreille que vous tuez, un

autre viendrait volontiers occuper l’espace laissé vide.

Allez-y si vous voulez: il est souvent énormément satisfaisant pour l’humain de tuer des

insectes, même si, en fin de compte, cela ne donne strictement rien. Au moins cela nous

donne la fausse impression d’être utiles.

Quand le cycle est terminé

Le secret du contrôle efficace des perce-oreilles est… d’avoir de la patience. Il s’agit d’un

insecte qui est seulement très nuisible quand il est présent en grand nombre. Quand il

arrive dans une nouvelle région (en Amérique du Nord, il tend à migrer de plus en plus

vers le nord et l’ouest avec le temps), il y a habituellement une explosion dans la

population et on voit les perce-oreilles partout. Or, après 2 ou 3 ans d’abondance au cours

desquels les perce-oreilles font régner la terreur, la population chute de façon marquée
(notamment à cause de maladies fongicides, de nématodes parasites et d’une mouche

parasitoïde aussi introduites de l’Europe et qui suivent, avec un certain retard, le

mouvement des perce-oreilles) et ils ne sont plus alors un problème.

Pendant la période d’abondance, vous ne pouvez faire plus boucher les trous dans votre

maison (ce qui empêchera aussi d’autres insectes indésirables d’entrer, notamment les

fourmis) et évitez de planter les végétaux qu’ils aiment pendant quelques années. Rentrez

le linge étendu sur la corde avant la nuit pour les empêcher de voyager sur les vêtements

(les perce-oreilles sont nocturnes) et ne rentrez pas de pots de plantes sans les avoir

plongés dans l’eau savonneuse. https://jardinierparesseux.com/2015/09/01/pour-une-

rentree-sans-insectes/ Puis encouragez-vous en vous disant que tout cela finira par

passer!

Juin 29 Une haie libre comme l’air

Dans l’imagination populaire, une haie est toujours parfaitement taillée… mais il faut

croire que l’imagination populaire dispose d’une équipe d’émondeurs!

Pour les gens ordinaires, maintenir une haie «comme il se doit» est très exigeant,

demandant plusieurs tailles annuellement. Et plus la haie est longue, plus elle demande de

l’entretien. Souvent la haie finir par rivaliser avec le gazon comme élément qui demande

le plus d’entretien sur le terrain!

Mais ça, c’est la haie taillée. Peu de gens semblent savoir qu’ils peuvent aussi cultiver

une haie libre. C’est tout le contraire de la haie taillée.

Vous ne faites que planter en ligne des arbustes et les laisser pousser, voilà tout. La haie

prendra alors la forme des arbustes qui la compose: arrondie s’ils sont arrondis, dressée
s’ils sont dressés, arquée si les végétaux ont un port évasé. L’entretien? Il n’y en a

presque pas… si on a choisi les bonnes variétés pour composer la haie.

Comment choisir

Pour choisir un arbuste pour une haie libre, il faut prendre en considération les points

suivants:

La hauteur et la largeur désirées (notez qu’il est très difficile de trouver un arbuste pour

une haie libre très étroite).

Les besoins culturaux de l’arbuste (ensoleillement, type de sol, drainage, zone de

rusticité, etc.).

Le coût des plants.

La résistance aux maladies et aux insectes.

Quelques suggestions

Voici quelques arbustes qui peuvent convenir à une haie libre dans les régions au climat

froid (dans le Sud, le choix est beaucoup plus vaste!). Notez qu’il existe de multiples

cultivars de la plupart de la plupart des espèces mentionnées. Ils diffèrent notamment en

leur hauteur et diamètre, leur rusticité, et la couleur de leurs fleurs. À vous de rechercher

la ou les variétés qui conviennent le mieux à vos besoins.

Bourdaine à feuilles de capillaire (Frangula alnus cvs, syn. Rhamnus frangula) zone 3b

Buis (Buxus spp.) zones 4 à 9

Caragana de Sibérie (Caragana arborescens) zone 2

Chèvrefeuille* (Lonicera spp.) zone 2

Cotonéastre à haies (Cotoneaster lucidus) zone 2b

Épine-vinette de Thunberg (Berberis thunbergii) zone 3


Érable de l’Amour (Acer tataricum ginnala) zone 2a

Gadelier alpin (Ribes alpinum) zone 4b

Osier pourpre, saule arctique (Salix purpurea ‘Nana’) zone 2

Physocarpe (Physocarpus spp.) zone 2b

Potentille arbustive (Potentilla fruticosa) zone 2

Rosiers arbustifs (Rosa spp.) zones 2 à 7

Spirée (Spiraea spp.) zones 2 à 6

Symphorine (Symphoricarpos spp.) zones 2 à 5

Troène commun (Ligustrum vulgare) zone 6b

Viorne (Viburnum spp. ) zone 1 à 7

*Évitez les variétés de chèvrefeuille sujettes au balai de sorcière.

Vous remarquerez l’absence de conifères parmi les sélections. C’est que ces végétaux

continuent de grandir pendant toute leur existence. Pour qu’ils restent dans les limites des

dimensions acceptables pour une haie, il faut donc les tailler régulièrement, ce qui les

élimine en tant que composants d’une haie libre.

Haie mixte

Une haie libre et réussie peut être composée d’une seule espèce d’arbuste. Mais le défaut

d’avoir une longue lignée d’un même végétal, c’est qu’il y a alors une monoculture: en

plantant toujours le même végétal, on risque d’attirer ses ennemis.

Rien toutefois ne vous empêche de planter une haie mixte qui combine trois ou quatre

variétés d’arbustes ou plus. Il peut alors être intéressant de combiner des arbustes à

différentes saisons de floraison afin d’avoir une haie qui est en floraison plusieurs fois au
cours de l’été ou d’y inclure des arbustes à fruits qui attireront les oiseaux frugivores à

différentes saisons.

30 juin Sauvons ails et oignons de la teigne

La teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella, syn. Acroplepia assectella), aussi appelée


ver du poireau, semble encore plus abondante que jamais cette année. Dire qu’aussi peu
que 5 ou 6 ans, on pouvait cultiver les alliacées (oignons, poireaux, ails, etc.) au Québec
presque sans problème et que maintenant les cultiver approche l’impossible dans bien des
régions.

Savoir reconnaître votre ennemi

Larves de teigne.
Vous saurez que vos alliacées sont atteintes de cet insecte quand le feuillage commence à
paraître troué ou grugé. La petite chenille vit à l’extérieur des alliacées à feuilles plates
(poireaux, ail, etc.) au début de la saison, migrant éventuellement au cœur de la plante,
mais pénètre carrément à l’intérieur des feuilles des alliacées à feuilles tubulaires
(ciboule, oignon, etc.) pour les vider par l’intérieur, laissant des «fenêtres» translucides.

Fenêtres translucides dans les feuilles d’oignon.


Elle creuse aussi dans la tige florale de l’ail, la fauchant (adieu récolte de fleur de l’ail!)
et parfois descend aussi dans le bulbe (le fût dans le cas des poireaux). Les ouvertures
provoquées permettent souvent à d’autres agents pathogènes, notamment la pourriture, de
s’intégrer dans la plante pour causer encore plus de dégâts.

Le papillon ressemble à un petit bout de bois.


Vous voyez rarement l’adulte, un petit papillon brun d’apparence très anodine. Il est
nocturne; si on le voit jour, il a toujours les ailes repliées et ressemble alors à un petit
bout de bois. On voit beaucoup plus facilement la petite chenille vert clair, sur les
feuilles, dans ses tunnels ou à travers les fenêtres qu’elle provoque. Les œufs blanc
iridescent, placés sous les feuilles, sont minuscules et difficiles à apercevoir.

Pupe
Mais on peut voir les pupes brunes entourées d’un cocon en mailles aérées quand ils sont
placées sur ou sous le feuillage. Mais souvent les chenilles descendent dans le sol et dans
les déchets au sol pour devenir pupe et ces pupes sont difficiles à voir.

Introduite accidentellement en Amérique du Nord de l’Eurasie dans les années 1990, la


teigne du poireau a surtout commencé à être un problème dans les potagers domestiques
canadiens depuis 2007. Sous notre climat, l’hiver froid a souvent raison des adultes
hivernants dans le sol ou les déchets au sol, mais ils s’installent aussi à la fondations des
structures humaines qui dégagent de la chaleur, ce qui permet à l’espèce de proliférer,
d’autant plus que la femelle peut pondre une centaine d’œufs en seulement 3 semaines.
Donc même une poignée de survivants peut rapidement provoquer des dégâts majeurs.
Pire, il y a deux ou trois générations par été, à partir de la fin d’avril ou début de mai pour
se terminer en septembre. Les dégâts s’empirent à mesure que l’été avance.

Une récolte diminuée

Quand la population de la teigne est relativement réduite, ou qu’on le contrôle bien, il est
quand même possible d’obtenir une récolte raisonnable de bulbes d’ail et d’oignon. Mais
pour les alliacées dont on récolte le feuillage, notamment la ciboule et le poireau (le fut
du poireau est composé de feuilles imbriquées et les larves de la teigne y pénètrent),
même une infestation modérée est désastreuse.

Agissez tôt…

La répression de la teigne du poireau commence l’automne précédent. Dès la récolte,


nettoyez le secteur de tout débris d’alliacée où les adultes peuvent hiverner. Remplacez
aussi le paillis par un paillis frais.

La couverture flottante: la meilleure méthode de contrôle.


De loin la meilleure méthode de contrôle pour un potager familial est l’utilisation d’une
couverture flottante (voile anti-insecte) posée tôt au printemps. Pour que cela fonctionne,
il faut aussi faire une rotation de cultures, plantant les alliacées dans un emplacement où
il n’y avait des oignons, poireaux, ails, etc. l’été précédent et donc où il n’y a pas
d’adultes qui hivernent dans le sol. Une fois couverte de la voile translucide, les teignes
adultes ne pourront plus y pondre leurs œufs et le problème est alors réglé.

Une autre possibilité est de retarder le repiquage des plants. La première génération de
teignes adultes (papillons) est active de la fin d’avril à la fin de juin, selon la région. Si
vous repiquez vos plants au jardin après leur passage, à la fin de juin ou au début de
juillet, le gros du problème sera résolu, car la deuxième génération devrait venir
d’ailleurs, si même elle réussit à trouver vos plants. Évidemment, cette technique ne
fonctionnera pas dans un jardin communautaire où d’autres jardiniers cultivent des
alliacées depuis le début de la saison.

Ou sauter une année. Si vous ne cultivez pas d’alliacées pendant un été au complet, et que
votre jardin est isolé de toute autre (encore, cela ne fonctionnera pas dans un jardin
communautaire), cela éliminera complètement la teigne du secteur. L’année suivant,
même si les papillons réussissent à trouver votre potager, ils risque d’être peu nombreux,
réduisant l’infestation.

… ou tard
Toutes les méthodes précédentes présument une action préventive: il faut alors avoir
prévu l’infestation. Mais que faire quand que vous vous trouvez avec une infestation en
cours?

BTK
La récolte manuelle des larves au stade baladeur (avant qu’elles ne s’insèrent dans les
feuilles) et des pupes qui paraissent plus tard aidera beaucoup, mais des traitements
répétés au BTK (Bacillus thuringiensis kurstaki) une bactérie qui s’attaque aux larves, est
encore plus efficace. Le BTK n’affecte que les chenilles de papillon et ne touchera
pas aux insectes bénéfiques de votre jardin.

Une fois que la larve a pénétré à l’intérieur des tissus de la plante, par contre, le BTK ne
peut plus l’atteindre. Il faut donc surveiller la présence de larves baladeuses et répéter les
traitements au BTK quand elles sont présentes. Dans certains cas, il peut être nécessaire
de traiter hebdomadairement pendant une bonne partie de l’été.

Le choix d’autres insecticides pour un jardin potager familial est limité. Vous pouvez
toutefois essayer le pyrèthre, le savon insecticide, le savon à vaisselle, le neem ou des
pulvérisations de prêle ou de feuilles de rhubarbe, toujours sur les larves baladeuse (ou
les adultes, si vous les voyez). Évitez les pulvérisations à l’ortie: elles ont la réputation
d’attirer la teigne.

Maison de perce-oreilles.
Vous pouvez aussi encourager la présence de perce-oreilles dans le jardin, un des rares
insectes prédateurs qui s’est montré efficace à contrôler la teigne.

En Europe, il existe des pièges commerciaux aux phéromones qui attirent spécifiquement
les adultes… mais on les utilise surtout pour vérifier la présence des adultes afin de savoir
quand faire des traitements. Ils ne semblent pas très efficaces à prévenir les infestations ni
à réduire celles qui sont en cours.

Le futur

Présentement différents niveaux de gouvernement regardent la possibilité d’introduire en


Amérique du Nord des prédateurs, des parasites et d’autres agents pathogènes de la teigne
du poireau et qui sont courants en Europe et Asie. Éventuellement peut-être ces
introductions pourront faire baisser la population à un niveau plus acceptable.

Pour l’instant, dans la plupart des régions (elle n’est pas encore présente partout en

Amérique du Nord), la teigne demeure un problème majeur pour les amateurs de potager.

À vous de décider comment vous allez la traiter.


Juillet 1 Entrez des fleurs de pivoine sans fourmis
Les pivoines (Paeonia) font d’excellentes fleurs coupées, mais beaucoup de
jardiniers hésitent de les utiliser de peur de rentrer des fourmis dans la maison. Car
effectivement, les fourmis fréquentent souvent les fleurs de pivoine
https://jardinierparesseux.com/2015/06/14/les-fourmis-grandes-amies-des-
pivoines/, attirées par le nectar qu’elles dégagent.
Et puis?
Ma première réflexion dans cette situation est : et puis?
Peu importe si quelques fourmis rentrent dans la maison. Elles sont inoffensives et,
coupées de leur nid par le transport dans la maison, mourront assez rapidement. Les
fourmis que vous apportez dans la maison par accident n’ont qu’une seule pensée:
retrouver leur nid. Et coupées de tout indice sur le chemin à prendre par l’entrée
brusque, elles ne le retrouveront pas.
Il ne faut pas craindre qu’elles éliront résidence dans votre demeure ou fonderont
un nid. On se rappellent que les fourmis que vous voyez sur les fleurs sont des
travailleuses stériles: elles ne peuvent pas se reproduire. Seulement une reine peut
fonder une nouvelle colonie… et elle ne fréquente pas les fleurs.
Non plus n’iront-elles pas dans votre cuisine à la recherche de vos réserves de
nourriture. Elles veulent juste retrouver leur maman et leur maison. Snif!
Pour les empêcher d’entrer
Si malgré tout les fourmis vous rebutent tellement que vous ne pouvez pas
supporter l’idée d’en voir chez vous, voici comment faire pour ne pas en entrer avec
vos pivoines coupées.
Récoltez la fleur au stade bouton floral avancé, soit quand vous voyez la couleur des
pétales et qu’il commence à être spongieux. À ce stade, le bouton est assez mature pour
s'épanouir une fois coupée, mais les fourmis n’ont pas de masse de pétales ouverts où se
cacher.Alors, pendant que vous êtes encore dans le jardin, brassez le bouton assez
fort pour les faire tomber ou passez un linge dessus pour les enlever. Vous pourriez
aussi vaporiser avec de l’eau savonneuse, toxique aux fourmis.
Voilà! C’est un «problème» si vite réglé!

Juillet 2 Contrôler le scarabée du rosier


Le scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus) est un coléoptère de couleur
beige olivâtre avec de longues pattes orange. Il n’est pas présent partout, mais là où
on trouve cet insecte, il fait souvent beaucoup de dégâts, dévorant le feuillage et les
fleurs des rosiers, ne laissant souvent que des nervures. D’ailleurs, il ne s’attaque
pas qu’aux rosiers, mais aussi à une longue liste d’autres végétaux, dont la vigne
vierge, les lilas japonais, les hydrangées, les sorbiers, le lierre de Boston,
la vigne à raisin, les spirées, les sureaux, les pivoines (fleurs), les
ronces, les pivoines, les potentilles, les iris, les ormes, les chênes, les
bouleaux et les aubépines.
Les adultes sont surtout actifs en juin et au début de juillet, mais sont
difficiles à contrôler.
Contrôle direct
Pour les contrôler, faites-les tomber dans de l’eau savonneuse ou
ramassez-les avec un aspirateur. Il existe aussi des pièges conçus
spécifiquement pour le scarabée du rosier et qui contient une
phéromone qui les attire. Je n’en ai jamais vu en magasin, mais on
peut le trouver chez Nic Natural Insect Control
http://www.naturalinsectcontrol.com/product.php?id=000000476. Il
faut placer ces pièges à au moins 9 m (30 pieds) loin des plantes
susceptibles, car ils attirent plus de scarabées dans le secteur qu’ils
n’attrapent et ces derniers mangeront alors les végétaux intéressants
dans les environs.
Contrôle à long terme
Enfin, le stade larvaire du scarabée est un ver blanc qui vit dans le sol.
Il préfère les gazons de graminées et évitera si possible les gazons qui
contiennent une bonne part de trèfle. Aussi, les nématodes utilisés
pour contrôler les vers blancs et qu’on applique aux gazons aideront
aussi à contrôler les larves du scarabée du rosier.
Cet insecte est surtout problématique dans régions aux sols
sablonneux, car les adultes préfèrent pondre leurs œufs dans le sable.
Ainsi si vous couvrez le sol d’une bonne couche de terre meuble mais
non sablonneux, vous les découragerez. Aussi, ils n’aiment les sols
humides et ombragés non plus. Ainsi, augmentez l’ombre sur le terrain
en plantant des végétaux plus hauts aidera aussi à les dissuader d’y
pondre.

Enfin, même si vous ne faites absolument rien, le scarabée du rosier


disparaîtra tout seul assez rapidement, car il n’attaque les fleurs et les
feuilles que pendant 3 à 6 semaines par année. Habituellement les
plantes atteintes refont de nouvelles feuilles et bientôt on ne voit plus
les dégâts.
Pas de plantes hôtes, pas d’ennemis!

La méthode la plus paresseuse pour le contrôler? À tous les ans,


éliminer les 3 ou 4 plantes les plus atteintes par le scarabée, les
remplaçant par des espèces qui ne sont pas touchées (vous verrez
lesquelles dans vos jardins). En seulement quelques années, votre
terrain n’offrira plus rien d’intéressant à manger aux scarabées du
rosier et ils iront ailleurs!

Juillet 3 Comment pérenniser vos échinacées


Beaucoup de jardiniers sont déçus des nouvelles échinacées aux couleurs multiples
(rouge, orange, jaune, etc.) et aux fleurs diversement doubles qui inonden le marché
horticole depuis quelques années. Ils disent qu’ils ne sont pas aussi rustiques qu’on
le prétend, car ils les perdent pendant l’hiver.
Bien qu’il soit certainement possible que certaines de ces nouvelles variétés
manquent de résistance au froid, le véritable problème n’est pas nécessairement là.
Car si on les traite convenablement, la plupart des ces échinacées survivent très bien
en zone 4, souvent même en zone 3.
Trop vite sur le marché
Les jardineries vendent davantage d’échinacées quand elles sont en fleurs. Et leur
principale saison de vente est en mai et juin alors que les échinacées fleurissent
normalement en août, septembre et octobre. Donc, ils proposent des plantes qui ont
été forcées en serre pour fleurir en dehors de la saison normale. Ainsi, vous entrez
en pépinière en mai ou juin pour trouver un vaste choix d’échinacées au sommet de
leur floraison. Mais il y a un prix à payer pour cette floraison hâtive.
Voyez-vous, le forçage (traitement qu’on fait subir aux plantes pour les faire fleurir
en dehors des périodes normales) perturbe la croissance de la plante. C’est un
facteur stressant qui réduit sa force. De plus, les végétaux qui sont plantés pendant
qu’ils sont en traine de fleurir sont peu portés à faire de nouvelles racines: toute leur
énergie va à la floraison… et pourtant, un bon enracinement est vital pour assurer la
survie hivernale.
Ce qui augmente d’autant plus les effets négatifs du forçage, c’est on le pratique
souvent sur des jeunes plants fraîchement sortis des laboratoires de culture in vitro
et qui n’étaient pas vraiment prêts à fleurir. C’est un peu comme quand une jeune
adolescente devient enceinte avant que son corps ne soit vraiment prêt à produire
un bébé.
Ainsi, votre nouvelle échinacée – fleurie trop jeune et trop tôt en saison et avec un
système racinaire très limitée – est réellement peu prête à subir les rigueurs de
l’hiver.
Bye-bye fleurs!
Que faire pour contrer cet effet?
Je n’ose presque pas le dire, tellement que je sais que cela va décevoir mes lecteurs,
mais quand vous achetez une jeune échinacée qui est en fleurs en dehors de sa
saison normale, soit au printemps ou au début de l’été, la meilleure chose à faire est
de supprimer toutes ses fleurs avant de la planter. (Ou après, si la plantation est déjà
faite). Et ne la laissez pas fleurir du tout la première année, même à la bonne saison.
En empêchant une jeune échinacée de fleurir, elle n’aura pas un manque d’énergie,
mais un surplus, énergie qu’elle investira dans production d’un bon système
racinaire, dans une rosette mieux développée et dans l’accumulation de réserves
d’hydrates de carbone pour la floraison de la prochaine saison. Ainsi, la plante sera
beaucoup plus en mesure de survivre aux conditions hivernales, vous donnant une
plante pétante de santé au printemps suivant et qui fleurira massivement… à la
bonne saison, soit à la fin de l’été et à l’automne. De plus, elle sera plus portée à vivre
longtemps, une décennie ou plus.
Donc, jardiniers, à vos sécateurs! Supprimer les fleurs l’année de la plantation de vos
échinacées vous assure une plante vigoureuse et florifère qui vivra longtemps.
Autres plantes
Sachez que le même principe s’applique à la plupart des plantes vivaces, et même
aux arbustes et aux arbres: ils seront plus vigoureux et florifères à l’avenir si vous ne
les laissez pas fleurir la première année.
Cette information est doublement valable pour les vivaces qui ont la réputation
d’être de courte vive, notamment les gaillardes (Gaillardia x grandiflora). Si vous
voulez qu’elles survivent à l’hiver et vivent longtemps, ne les laissez pas fleurir la
première année.

Juillet 4 Les paillis ne prennent pas feu spontanément!


Depuis quelques temps, certaines municipalités avisent leurs citoyens ne pas placer
du paillis de cèdre près de la maison à cause d’un risque d’incendie, ce qui est bien
logique. Mais depuis, la machine à rumeurs s’est mise en marche pour prétendre que
les paillis peuvent se mettre à brûler spontanément et qu’il faut alors les bannir de
nos terrains.
Regardons la situation à tête reposée pour voir ce qu’il en est.
Pas d’incendie spontané
D’abord, un paillis de cèdre utilisé normalement ne peut tout simplement pas
s’allumer spontanément. Même en Californie, reine des incendies de paillis à cause
de son climat si sec, les autorités ne prétendent pas que les paillis utilisés en
aménagement paysager s’allument tout seuls.
Il est toutefois vrai que les tas de paillis commercial, tout comme des tas de tourbe,
de compost, de résidus de bois ou d’autres produits compostables, peuvent prendre
feu spontanément quand la chaleur causée par la décomposition est extrême, mais
là on parle de quantités énormes, des tas de 6 m (20 pieds) de haut au moins. Pas
d’une mince couche de paillis autour d’une maison.
D’ailleurs, les fabricants de terreaux, de composts, etc. surveillent constamment
leurs tas de matériaux pour s’assurer que les températures provoquées par la
décomposition restent modérées, inférieures à 82˚C (180˚F). Jamais la mince couche
de paillis utilisée autour de la maison, rarement plus de 15 cm de haut, n’atteindra
une telle température.
Donc, rassurez-vous: votre paillis maison n’est pas à la veille de s’allumer
spontanément.
Un paillis sec peut quand même prendre feu
Mais un paillis sec, et notamment le paillis de cèdre, le plus inflammable des paillis
commerciaux, peut quand même prendre feu… si on l’allume.
Typiquement, quand cela arrive, c’est un mégot de cigarette lancé par terre qui est
en cause. Il y a même eu une maison qui a passé au feu suite à un incendie de paillis
de cèdre causé par un mégot à Mercier, Québec, mais c’est un phénomène
extrêmement rare. Vous aurez beaucoup plus de chances de vous faire frapper par la
foudre en jouant au golf que votre paillis ne prenne feu et incendie votre demeure!
D’ailleurs, la plupart des cas d’incendie de paillis relevés au Québec ne sont
nullement reliés aux résidences. On les voit plutôt le long des routes. Certains
fumeurs ont l’habitude de jeter leurs mégots par la fenêtre en roulant et si un mégot
tombe sur une intersection agrémentée d’un aménagement paysager par temps très
sec, le paillis peut prendre feu. D’ailleurs, ce sont les mégots lancés par les fumeurs
inconscients qui causent une bonne partie des feux de forêt.
Il faut donc rappeler aux gens qui fument qu’il ne faut jamais jeter un mégot par
terre sous aucune circonstance, peu importe la saison ou l’endroit; ils devraient
toujours étendre leurs cigares et cigarettes dans un cendrier ou autre contenant
étanche, et cela, non seulement pour des raisons de sécurité publique, mais par
simple respect pour l’environnement et pour leurs concitoyens.
Soyons sages
Malgré tout, si votre municipalité a émis un avis quant à l’utilisant des paillis près
des maisons, il serait sage de le respecter. (Ces avis sont généralement limités aux
villes du sud-est du Québec, soit le secteur le plus sec de la province; ailleurs, les
paillis restent généralement trop humides pour brûler facilement.) L’avis vous
recommandera alors de respecter une distance d'au moins 45 centimètres entre le
paillis et les matériaux combustibles d'un édifice. Cette précaution est encore plus
importante s’il est habité ou visité par des fumeurs.

Juillet 5 Un sol à la fois humide et bien drainé


Vous trouverez souvent le terme «humide et bien drainé» utilisé pour décrire un sol de
jardin. D’ailleurs, pour la majorité des plantes, c’est le sol idéal pour leur croissance.
Pour le néophyte, cependant, c’est presque un non-sens. Comment un sol peut-il être à la
fois humide (riche en eau) et bien drainé?
Le terme veut tout simplement dire un sol qui retient une certaine humidité, mais pas
trop. Même après une bonne pluie, il n’y aura pas de flaques d’eau (symptôme certain
d’un sol mal drainé), car le surplus d’eau se draine vers le bas, hors de la zone des
racines. Par contre, les particules de terre retiennent une certaine quantité d’eau pendant
de longues périodes de temps. Ainsi, à moins d’une sècheresse importante, le sol reste
assez humide pendant une semaine ou plus et ainsi le feuillage des plantes ne fane pas.
Et justement, la vaste majorité des végétaux préfèrent un sol où une certaine humidité est
toujours présente, mais où il y a quand même une bonne circulation d’air (car les racines
doivent pouvoir respirer aussi). D’où l’intérêt des jardiniers pour un «sol humide et bien
drainé».
Certains sols sont naturellement humides et bien drainés, mais la plupart des sols de
jardin ont été modifiés par le jardinier, généralement par l’ajout d’une bonne partie de
matière organique. La plupart des sols achetés (mélange 3 en 1, terre de jardin, terreau
pour semis, etc.) aussi donneront des conditions «humides et bien drainés».
Améliorer un sol sablonneux
Un sol très sablonneux se draine très bien, par exemple, mais trop bien: il ne retient
presque aucune humidité et les plantes souffrent rapidement d’un manque d’eau. En
ajoutant une bonne portion de matière organique (compost, feuilles déchiquetées, fumier,
etc.) au sol, cependant, on peut l’aider à retenir plus d’eau et ainsi réduire le fardeau
d’avoir à arroser fréquemment, car la matière organique absorbe et retient l’eau.
Toutefois, il faut rajouter souvent de la matière organique à un sol sablonneux, car elle se
décompose rapidement dans un tel milieu. Ainsi on dit souvent que le sable «brûle» la
matière organique.
Améliorer un sol argileux
Les sols argileux sont tout le contraire des sols sablonneux. Leur structure très fine (les
particules d’argile sont presque microscopiques!) en fait un sol dense et compact où l’eau
a de la difficulté à percoler, créant un milieu qui tend non seulement à être humide après
une bonne pluie, mais détrempé, d’où l’apparition de flaques d’eau. Plus le sol est riche
en argile, plus il tend à être détrempé. On peut même créer un étang en couvrant le fond
d’une dépression d’une bonne couche d’argile, tellement qu’il est imperméable à l’eau!
Or l’air ne circule pas bien dans un sol dense et détrempé et les racines des végétaux
tendent alors à pourrir.
Curieusement, quand un sol argileux sèche enfin, ce qui arrive généralement seulement
en période d’extrême sècheresse, il se lézarde et crevasse et repousse même l’eau, donc
les pauvres plantes passent d’un milieu tellement dense et humide que leurs racines ne
peuvent plus respirer à un milieu sec où aucune eau ne veut pénétrer. Jardiner dans un sol
argileux est loin d’être une sinécure!
Encore, on peut travailler à améliorer un sol argileux en ajoutant de la matière organique:
compost, feuilles déchiquetées, fumier, etc. D’ailleurs certains produits vendus
principalement comme paillis (le paillis forestier, par exemple) ont aussi une deuxième
utilisation: on les mélange aux sols glaiseux pour les aérer et en améliorer le drainage.
Mélanger de la matière organique à un sol argileux est toutefois très difficile: quand on
essaie de le travailler, il forme des mottes dures qui accepte mal des ajouts.
N’ajoutez toutefois pas de sable à un sol argileux, malgré une vieille croyance qui
recommande ce traitement. Cela donne un sol dur comme le béton. (Plus d’information
ici). https://jardinierparesseux.com/2015/11/27/un-autre-mythe-horticole-a-
deboulonner/
Il y a toutefois au moins un avantage à un sol argileux: quand vous avez réussi, après
beaucoup efforts, à faire pénétrer de la matière organique dans un sol argileux et le rendre
aéré, au moins l’effet est durable (tout le contraire d’un sol sablonneux).
Encore plus facilement…
Pour améliorer la rétention d’eau d’un sol sablonneux ou le drainage d’un sol argileux, il
est souvent plus facile de les recouvrir d’une bonne couche de terre de jardin de qualité
(environ 20 cm). D’ailleurs, dame Nature fait la même chose, ajoutant graduellement un
sol riche en matière organique par-dessus le sable ou la glaise grâce à des couches
superposées de feuilles mortes et d’autres matières organiques. Sauf il lui faut 100 ans
pour accomplir ce que vous pouvez faire dans un après-midi en étendant un voyage de
terre de qualité sur un sol de qualité douteuse.
Parfois plus on est paresseux, plus le jardinage est facile!

Juillet 6 Plantes qui attirent les insectes bénéfiques


La plupart des insectes bénéfiques utilisent des fleurs comme source de nourriture

durant au moins une partie de leur cycle, ou encore, sont tout simplement attirées

par les fleurs. Et certaines plantes seraient plus favorables aux insectes bénéfiques

que d’autres. En voici quelques unes que vous pourriez planter afin de les attirer ou

de les nourrir. Remarquez que plusieurs sont des plantes ornementales courantes

faciles à trouver en pépinière… et que d’autres sont des herbes fines disponibles

sans peine chez les spécialistes.


Notez que certaines plantes indiquées sont généralement considérées comme des

mauvaises herbes… mais n’empêche qu’une même une plante dite mauvaise peut

quand même avoir une utilité!

Achillée (Achillea spp.) zone 3

Allium, oignon (Allium spp.) bulbe 3 à 8

Alysse odorante (Lobularia maritima) annuelle

Amarante (Amaranthus caudatus) annuelle

Ammi (Ammi majus et A. visnaga)annuelle

Aneth (Anethum graveolens) herbe fine annuelle

Angélique coréenne (Angelica gigas) vivace zone 3

Arbre aux papillons (Buddleia davidii) arbuste zone 6b

Arroche (Atriplex hortensis) annuelle

Asclépiade (Asclepias spp.) vivace zones 3 à 10

Aster (Aster spp., maintenant Symphyotrichum et autres) vivace zone 4

Astrance (Astrantia spp.) vivace zone 3

Belle de jour (Convolvulus tricolor) annuelle

Bugle rampante (Ajuga reptans) vivace zone 3

Callirhoé (Callirhoe spp.) annuelle ou vivace, zones 3 à 6

Camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria) vivace zone 3

Carotte sauvage (Daucus carota) bisannuelle zone 2

Carvi (Carum carvi) herbe fine annuelle

Céraiste (Cerastium spp.) vivace zone 3

Coquelourde des jardins (Lychnis coronaria) vivace zone 3


Corbeille d’argent (Iberis spp.) vivace zone 4

Corbeille-d’or (Aurinia saxatilis, syn. Alyssum saxatile) vivace zone 3

Coréopsis (Coreopsis spp.) annuelle ou zone 3

Coriandre (Coriandrum sativum) herbe fine annuelle

Cosmos (Cosmos spp.) annuelle

Crocus (Crocus spp.) bulbe zone 3

Échinacée (Echinacea purpurea) vivace zone 3

Épiaire (Stachys spp.) vivace zones 3 à 8

Fenouil (Foeniculum vulgare) herbe fine annuelle

Grande marguerite (Leucanthemum x superbum) vivace zone 3

Héliotrope (Heliotropium arborescens) annuelle

Joubarbe (Sempervivum spp.) vivace zone 3

Lavande (Lavandula angustifolia) herbe fine zone 5

Linaire (Linaria vulgaris) vivace zone 2

Lobélie érine (Lobelia erinus) annuelle

Luzerne (Medicago sativa) vivace zone 3

Matricaire (Tanacetum parthenium) vivace zone 4

Melilot (Melilotus alba) bisannuelle zone 3

Mélissa (Melissa officinalis) herbe fine zone 4

Menthe (Mentha spp.) herbe fine zones 3 à 7

Monarde (Monarda spp.) vivace zone 3

Nielle des blés (Agrostemma githago) annuelle

Onagre bisannuelle (Oenothera biennis) bisannuelle zone 4


Panais sauvage (Pastinaca sativa) vivace zone 3

Penstemon (Penstemon spp.) vivace zones 2 à 7

Persil (Petroselinum crispum) bisannuelle zone 3

Phacélie à feuilles de tananaisie (Phacelia tanacetifolia) annuelle

Pissenlit (Taraxacum officinale) vivace zone 2

Potentille vivace (Potentilla spp.) vivace zone 3

Renouée du Turkestan (Fallopia baldschuanica, syn. Polygonum aubertii) vivace

zone 6

Robinier (Robinia pseudoacacia) zone 4b

Romarin (Rosmarinus officinalis) herbe fine tendre

Rudbeckie (Rudbeckia spp.) annuelle ou zone 3

Rue (Ruta graveolens) herbe fine zone 5

Sarrasin (Fagopyron esculentum) céréale annuelle

Sauge, salvia (Salvia spp.) annuelle ou vivace zones 3 à 10

Sédum (Sedum spp.) vivace zones 2 à 10

Souci (Calendula officinalis) annuelle

Statice vivace (Limonium spp.) vivace zone 3

Symphorine (Symphoricarpos spp.) arbuste zones 2 à 5

Tagète (Tagetes spp.) annuelle

Tanaisie (Tanacetum vulgare) vivace zone 3

Thym (Thymus spp.) herbe fine zones 3 à 8

Tournesol (Helianthus annuus) annuelle ou vivace, zones 3 à 6

Trèfle rouge (Trifolium incarnatum) zone 3


Verge d’or (Solidago sp.) zone 3

Véronique (Veronica spp.) zones 2 à 7

Vervaine (Verbena spp.) annuelle

Zinnia (Zinnia spp.) annuelle

Juillet 6 Une pelouse de mousse


Le nec le plus ultra des pelouses pour les coins ombragés est la pelouse de mousse.
Toujours bas, toujours égal, jamais de tonte à faire, tolérante de toutes les intempéries une
fois établie et très résistante à l’ombre: que peut-on de demander de mieux? Et c’est
d’autant plus vrai que les graminées de gazon ne poussent pas bien à l’ombre, donc elles
sont exclues d’office de votre répertoire.
Eh bien, il reste un défaut à noter: une pelouse de mousse n’est pas très tolérante du
piétinement. Ainsi, s’il est question de la traverser fréquemment, mieux vaut installer des
pas japonais ou un sentier. Mais autrement, c’est presque la pelouse parfaite.
La façon la plus paresseuse pour installer une pelouse de mousse est d’acheter des
plaques de mousse vivante. Oui, exactement comme pour une pelouse de graminées.
Bryophyta Technologies (http://www.bryophyta.ca,), par exemple, offre des plaques
de mousses cultivées sur un mince support textile que vous pouvez couper selon la forme
désirée. D’autres, comme Moss Acres (http://www.mossacres.com) et Mountain Moss
(http://mountainmoss.com) offrent plutôt des plaques irrégulières que vous devez
assembler vous-même. De plus, les fournisseurs de mousses offrent différentes variétés
de mousse adaptées à toutes les conditions. Il s’agit de fixer les plaques sur une surface
préparée et désherbée en utilisant des piquets et voilà votre pelouse installée. Contactez-
les pour plus de détails.
Une pelouse de mousses sauvages
Si vous n’avez pas le budget pour acheter des plaques, vous pouvez quand même installer
une pelouse de mousse en utilisant des mousses sauvages du secteur. Voici comment
faire.
Bien que théoriquement on peut installer une pelouse de mousse en toute saison, il est

souvent plus pratique de commencer au printemps quand le sol est humide et l’eau

abondante.

Enlevez d’abord les autres végétaux (si l’emplacement convient vraiment aux mousses, il

n’y en aura pas beaucoup!). Si une analyse de sol indique que le sol est pas assez acide

(un pH de 5,0 à 5,5), ajoutez du soufre pour l’acidifier: ce n’est pas que les mousses ont

besoin d’un sol acide (elles peuvent pousser dans tous les sols), mais cela le rendra moins
appétissant pour les plantes envahissantes, autrement difficiles à contrôler dans une

pelouse de mousse.

Roulez la surface avec un rouleau rempli d’eau (on peut en louer chez un compagnie de

location d’outils) pour compacter le sol (encore dans le but d’empêcher d’autres plantes

de s’y établir). N’ayant pas de racines, la mousse n’a pas besoin d’un sol profond et

meuble.

Ramassez des mousses ailleurs sur le terrain (ne dépouillez pas les forêts ni les terrains

publics!) et passez-les au robot de cuisine avec de l’eau. (Non, il n’est pas nécessaire

d’ajouter du yoghourt, du babeurre ou de l’argile au mélange, contrairement à une

croyance populaire.) Versez ce mélange çà et là et étendez-le également avec un râteau.

Roulez de nouveau pour fixer les mousses.

Maintenant, installez temporairement un brumisateur ou un arroseur à jets très fins sur

l’emplacement. L’idée est de créer un brouillard, non pas une pluie lourde. Deux fois par

jour, arrosez pendant 15 minutes. Cela tiendra les plantes légèrement humides et

encouragera leur reprise.

Après 5 semaines, la mousse devrait être bien en voie de développement et vous pourrez

commencer à la sevrer du système de brouillard (sur une période d’environ 3 semaines),

réduisant à une session par jour, puis aux 2 jours, puis pas du tout. Il faut tout un été pour

créer une pelouse de mousse mince mais «présentable».

L’année suivante, les mousses seront encore mieux établies et l’apparence, nettement

meilleure.
Juillet 8 - Arrosez tôt le matin

C’est le matin avant 10 h que le sol absorbe l’eau le plus efficacement. L’air est alors plus

frais et le sol aussi, ce qui réduit l’évaporation et donc vos plantes profitent davantage de

l’eau que vous appliquez. De plus, la surface du sol aura toute la journée pour s’assécher,

au grand dam des limaces, qui aiment que le sol soit humide en tout temps. En effet,

arroser le matin peut réduire la population de limaces de jusqu’à 80%!

Le deuxième meilleur moment pour arroser est le soir, au ou après le coucher du soleil,

car au moins le soleil ne plombe pas. Malheureusement, l’air et surtout le sol sont encore

chauds, ce qui augmente l’évaporation et de plus, arroser le soir peut provoquer des

maladies sur les plantes (le feuillage restera humide plus longtemps et un feuillage

humide est une condition sine qua non pour le développement des maladies fongiques et

bactériennes). Et un arrosage en fin de journée laisse le sol humide toute la nuit,

exactement ce que les limaces aiment!

Évidemment, si vos plantes ont besoin d’eau et que vous n’avez pas le choix que

d’arroser en pleine journée quand il fait un soleil de plomb, allez-y, mais sachez alors

que, sous l’effet de la chaleur, une bonne partie de l’eau que vous appliquez (jusqu’à 70%

dans certaines circonstances). Il faut donc arroser plus longtemps et utiliser plus d’eau

pour vraiment abreuver les végétaux. C’est donc le pire moment pour arroser.

Définitivement, le matin est le meilleur moment pour arroser!

Juillet 9 - Un pesticide barrière: la terre de diatomées


La terre de diatomées est une poudre blanche très fine composée des squelettes fossilisés

d’algues microscopiques, les diatomées. Elles sont finement coupantes, comme du verre,
et voilà justement l’utilité de la terre de diatomée: on l’applique là où passent les insectes

rampants qui se coupent à son contact, puis se déshydratent et meurent suite à ces

blessures. Malgré les prétentions du contraire, la terre de diatomée ne tue pas les

mollusques (limaces et escargots), mais ils trouvent les particules irritantes et éviteront de

traverser une barrière de terre de diatomées.

Utilisation à l’extérieur

On peut saupoudrer la terre de diatomée directement sur le feuillage des plantes

infestées. Évitez toutefois d'en appliquer sur les fleurs pour ne pas nuire aux

insectes pollinisateurs.

On peut aussi au sol autour de la base des végétaux pour empêcher les insectes

rampants et les mollusques de l’atteindre. Ne le mélangez pas au sol, toutefois.

Il est important de comprendre que ce pesticide est surtout efficace par temps sec, car il

perd toute efficacité une fois qu’il a été mouillé. On voit les gens l’épandre sur ou au pied

de leurs légumes et plantes ornementales, pensant avoir bien fait, puis ils vont arroser les

plantes après, annulant son effet. Et la pluie et même la rosée aussi éliminent la terre de

diatomée qui se dissout dans le sol tout simplement. On l’applique donc sur un sol ou un

feuillage sec quand on n’annonce pas de pluie pendant les prochains jours.

Pour empêcher les insectes d’entrer

C’est dans les emplacements toujours secs que la terre de diatomées est la plus utile. On

peut notamment en appliquer dans et autour de la maison, soit sur les fissures, devant les

fenêtres et en autres places où les insectes peuvent entrer dans la maison. Évidemment, il

serait encore plus efficace de calfeutrer convenablement ces entrées afin d’empêcher les

insectes d’entrer pour de bon.


D’ailleurs, c’est un produit que les exterminateurs utilisent pour contrôler les fourmis qui

envahissent les maisons.

Sécurité

La terre de diatomées n’est nullement toxique pour les humains, mais il faut éviter de la

respirer, car elle peut être très irritante pour les voies respiratoires et les yeux. Mieux vaut

porter un masque et des lunettes qu’on on l’applique. Il faut traiter lors de journées non

venteuses pour éviter toute dérive du produit.

Pas le produit pour piscines!

Les propriétaires de piscines connaissent bien la terre de diatomées, car on s’en sert

comme produit de filtrage pour les piscines domestiques. Or il faut savoir que la terre de

diatomées vendue pour les piscines a été traitée à la chaleur (calcinée) et ne sera pas

efficace contre les insectes.

Où en trouver?

Presque toutes les jardineries vendent la terre de diatomées, mais souvent le nom

n’est pas en évidence. On le vend sous des noms comme «déstructeur d’insectes

rampantes», «insecticide pour fourmis», etc. Ou encore, l’étiquette peut le produit

comme étant du dioxyde de silicium (autre nom pour la terre de diatomées). Il faut

donc soit lire l’étiquette ou demander l’aide d’un commis si vous voulez obtenir le

bon produit.

Juillet 10 – Des fleurs bizarrement vertes


Parfois on remarque une drôle de coloration sur les fleurs de nos plantes
ornementales, des fleurs vertes alors qu’elles auraient dû être d’une autre couleur.
De plus, les pétales peuvent être anormaux, absents ou difformes, et il peut même
avoir des «fleurs satéllites» qui sortent de la fleur principale. Est-ce une mutation?
Probablement pas. Il s’agit sans doute de la jaunisse de l’aster, une maladie causée
par le phytoplasme AYP (aster yellows phytoplasma), un micro-organisme
similaire à une bactérie. Il provoque différentes formes de croissance anormale,
notamment la phyllodie (quand les pétales se transforment en feuilles) et la
virescence florale (quand une fleur devient verte), mais aussi un jaunissement du
feuillage ou une croissance en balai de sorcière.
Vous aurez davantage tendance à voir la jaunisse de l’aster sur les astéracées
(famille de la marguerite), notamment sur les échinacées, les gaillardes, les
asters, les tagètes et les coréopsis, mais elle affecte aussi les oignons, les
carottes et les céleris qui sont dans d’autres familles. D’ailleurs, on sait que plus
de 300 espèces dans 38 familles de plantes dicotylédones peuvent en être
touchées.
La jaunisse ne tue pas sa plante-hôte, mais réduit sa productivité et la rend
moins attrayante.
La cause
La jaunisse de l’aster est transportée par la cicadelle de l’aster (Macrosteles
quadrilineatus), un petit insecte suceur qui fréquente nos champs et jardins. En
perçant les feuilles ou tiges de la plante à la recherche de sève, elle injecte, si
elle est contaminée, le phytoplasme qui, par la suite, s’étend dans la sève de la
plante, provoquant les changements notés.
Quoi faire?
Pour prévenir les cicadelles, évitez les applications d’engrais trop riches en azote (le
premier chiffre) et utilisez du paillis. Encouragez aussi les animaux bénéfiques. Les
araignées sont particulièrement efficaces et des études démontrent que les
cicadelles évitent des plantes où elles voient des fils d’araignée. Les pélargoniums et
les pétunias ont la réputation de repousser les cicadelles, bien que cela n’a pas été
confirmé officiellement. Vous pourriez peut-être en planter à travers les plantes
susceptibles au cas où.
Une autre méthode de prévention est d’essayer de contrôler les cicadelles avant que
les dégâts sont faits. Ainsi pourriez tuer l’infestation dans l’œuf. Mais les cicadelles
sont peu visbiles, car elles se cachent sous les feuilles et souvent elles sont présentes
en grand nombre avant que vous remarquez quoi que ce soit.
Encore faut-il les atteindre avec un insecticide ce qui est difficile à faire, car c’est un
insecte très alerte qui saute ou s’envole rapidement quand il se sent menacé. Le
neem (si vous êtes capable d’en trouver), le savon insecticide et le pyrèthres
peuvent relativement efficaces.
Mais rarement le jardinier a-t-il le reflexe de prévenir les cicadelles et donc la
jaunisse de l’aster. Habituellement on se trouve plutôt devant un fait accompli: la
plante est malade et vous en voyez les symptômes. Quoi faire alors?
Essentiellement le seul traitement possible est d’arracher et détruire la plante
infestée. Il n’y a aucun traitement connu. Une plante infestée peut vivre plusieurs
années et restera une source de la maladie que les cicadelles peuvent transmettre
aux autres végétaux des environs.
C’est triste… mais au moins pourriez-vous alors aider à protéger vos autres
végétaux.
Juillet 11 Comment contrôler la chrysomèle du concombre
Les jardiniers qui cultivent des cucurbitacées (concombres, courges, melons, etc.)
sont souvent aux prises avec des chrysomèles, de petits coléoptères allongés qui
s’attaquent aux feuilles, aux tiges, aux racines et, surtout, aux fleurs. Il y a en fait
deux espèces courantes en Amérique du Nord, soit la chrysomèle rayée du
concombre (Acalymma vittatum), jaune strié noir, et la chrysomèle maculée du
concombre (Diabrotica undecimpunctata), jaune avec des points noirs. La
première est généralement la plus courante.
Les deux sont attirées par les cucurbitacines, des produits amers présents dans
les cucurbitacées et qui servent normalement à éloigner, par leur amertume, les
prédateurs. Mais ces deux chrysomèles se sont adaptées à aux cucurbitacines et
ont même appris à l’utiliser pour trouver leur hôte, car elles peuvent sentir l’odeur
des cucurbitacines de loin.
À défaut de cucurbitacées cultivées, les chrysomèles peuvent se nourrir de
cucurbitacées sauvages, comme le concombre sauvage (Echinocystis lobata). Elles
peuvent aussi manger d’autres plantes pendant de courtes périodes, notamment en début
et en fin de saison, mais un régime à base de cucurbitacées est absolument nécessaire à la
reproduction de ces chrysomèles.
À la fois les adultes et les larves sont nuisibles. Les adultes mangent les feuilles, les tiges,
les fleurs et les fruits (surtout les vieux fruits trop mûrs), les larves s’attaquent aux racines
et aux tiges. Les adultes préfèrent toutefois les fleurs et parfois on en trouve 7 ou 8 en
train de dévorer une seule inflorescence.
De plus, les chrysomèles peuvent transporter des maladies d’une plante à une autre.
Le cycle de vie des chrysomèles
Les deux espèces hivernent dans le sol sous forme d’adultes, généralement là où leurs
plantes hôtes étaient l’année précédente, donc, dans le potager, mais parfois aussi à l’orée
d’une forêt proche. Elles sortent quand le sol commence à se réchauffer, généralement
vers la mi-mai dans le sud du Québec et vers la fin de mai ailleurs. Comme les jardiniers
ne plantent pas des cucurbitacées si tôt dans la saison, elles se nourrissent temporairement
d’autres végétaux, sans faire des dégâts notables, puis volent vers leurs proies préférées
dès qu’ils détectent l’odeur de cucurbitacines.
Vers la fin de juin, les chrysomèles commencent à s’accoupler, puis pondent des œufs au
sol ou dans les déchets au sol, généralement dans les environs de plantes de cucurbitacées
dans le cas du chrysomèle rayée, mais la chrysomèle maculée part déposer ses œufs sur
des graminées et d’autres végétaux. Les larves se nourrissent de racines et tiges, et parfois
des fruits trop mûrs qui touchent au sol, sans nécessairement causer des dégâts très
notables, puis après une courte pupaison, se métamorphosent en adultes et le cycle
recommence. Il y a généralement 2 générations par été.
Comment les contrôler
Quand l’infestation est déjà en cours, on peut ramasser les chrysomèles manuellement (il
faut sortir tôt le matin, car les chrysomèles se cachent le jour) et les déposer dans un seau
d’eau savonneuse. On peut aussi les ramasser avec un aspirateur portatif. Ou vaporisez
avec un insecticide. L’huile de neem est la plus efficace des insecticides biologiques,
mais n’est plus offerte au Canada. Le savon insecticide et le pyrèthre, ou un mélange des
deux (comme End-All) peuvent aussi être utiles. Les vaporisations à l’ail
https://jardinierparesseux.com/2016/02/04/insecticide-a-base-dail/?
iframe=true&preview=true auraient aussi une certaine efficacité.
Prévention
Il est plus facile de prévenir les chrysomèles du concombre que de les réprimer.
La méthode la plus efficace est de couvrir les plantes ou les semis au printemps avec une
couverture flottante (voile anti-insectes). https://jardinierparesseux.com/2015/05/07/une-
barriere-anti-insectes/ Pour que cela soit efficace, il faut évidemment faire une rotation de
cultures, semant ou repiquant les cucurbitacées dans un lieu où elles ne poussaient pas
l’année précédente. Sinon les adultes, en émergeant du sol au printemps, se trouveront
prisonnier sous la couverture flottante avec une abondance de semis à croquer!
Quand les concombres, melons, courges, etc. commencent à fleurir, enlevez la couverture
pour donner accès aux fleurs aux insectes pollinisateurs. À ce stade, les chrysomèles
adultes du secteur seront soit morts affamés ou partis ailleurs. Il peut avoir un certain
retour d’adultes d’autres jardins à ce stade, mais la population sera habituellement très
faible et il ne devrait pas avoir trop de dégâts.
Une autre méthode de prévention consiste à planter des plantes pièges. Tôt au printemps,
une ou deux semaines avant de repiquer ou de semer vos cucurbitacées, placer de jeunes
plants de concombre ou de courge au jardin pour attirer les adultes, puis détruisez-les en
les faisant tomber dans l’eau savonneuse. Reste que la méthode de la couverture flottante
est plus efficace.
On note aussi que les infestations sont moins sévères dans les jardins dont le sol est
paillé, surtout quand le paillis est épais. Les adultes semblent préférer un sol dégagé pour
pondre leurs œufs. Aussi la présence d’insectes prédateurs bénéfiques sous le paillis (les
carabes https://jardinierparesseux.com/2016/06/18/les-carabes-des-amis-insoupconnes/
comment-page-1/, surtout, sont des voraces prédateurs des chrysomèles) peut aussi
expliquer en partie l’efficacité des paillis à réduire le nombre de chrysomèles.
La polyculture, c’est-à-dire de mélanger les plants de cucurbitacées avec d’autres
légumes, plutôt que de les planter en rang, aiderait aussi à baisser la population.
L’utilisation de pièges jaunes collants, placés près des cucurbitacées en début de saison,
peut aussi aider. Les adultes sont attirés par la couleur jaune et atterrissent sur les pièges
où ils restent collés. Ce traitement est surtout efficace en début de saison, pour attraper les
adultes au moment où ils émergent du sol.
Il existe aussi des pièges aux phéromones conçus spécifiquement pour attraper les
chrysomèles, mais ils ne sont pas habituellement disponibles dans les jardineries. On peut
toutefois les faire venir d’un fournisseur de produits biologiques contre les insectes
comme Nic Natural Insect Control. http://www.naturalinsectcontrol.com On les combine
avec un piège collant jaune et, comme pour le piège collant, il faut les installer en début
de saison.
Variétés résistantes
Une dernière possibilité est de cultiver des variétés de cucurbitacées qui sont résistantes
aux chrysomèles. Ces plantes contiennent peu de curcubitacines et les chrysomèles sont
peu portées à les toucher. Voici quelques suggestions:

Citrouille: ‘Big Max’ ‘Baby Boo’

Concombre: variétés qui ne font pas éructer,


https://jardinierparesseux.com/2015/03/02/des-concombres-qui-ne-
font-pas-eructer/comme ‘Beit Alpha’, ‘Big Burpless’, ‘Burpless Beauty’,
‘Burpless Bush’, ‘Burpless Tasty Green’, ‘English Telegraph’, ‘Garden
Sweet Burpless Hybrid’, ‘Green Knight’, ‘Marketmore 80’, ‘Muncher’,
‘Orient Express’, ‘Palace King’, ‘Perseus’, ‘Suyo Long’, ‘Sweet
Burpless’, ‘Sweet Slice’, ‘Sweet Success’, ‘Sweeter Yet’, ‘Summer
Dance’, ‘Tanja’, ‘Tasty Green’

‘Tendergreen’ (‘Tendergreen Burpless’)

Courgette (zucchini): ‘President’, ‘Black Jack’, ‘Green Eclipse’, ‘Seneca


Zucchini’, ‘Senator’, ‘Super Select’, ‘Dark Green Zucchini’, ‘Embassy
Dark Green Zucchini’, s

Courge d’été: ‘Cocozelle’, ‘Caserta

Courge musquée: ‘Ambercup’

Melon: ‘Classic’, ‘Galia’, ‘Passport’, ‘Pulsar’, ‘Rising Star’, ‘Super Star’

Peut-on contrôler par la taille un genévrier au port évasé qui envahit un chemin?
Oui, mais il faut éviter de couper la branche juste en deçà de la longueur désirée. D’un

côté, une telle taille stimulera une repousse plutôt arrondie alors que le reste de l’arbuste

est évasé, un effet des plus bizarre. De l’autre, la branche sera bientôt encore dans vos

jambes, car elle repoussera rapidement. À la place, suivez des yeux la branche fautive

vers le centre de l’arbuste, notant des branches secondaires qui poussent dans la même

direction et qui pourrait alors agir comme remplacement. Coupez alors la branche juste

au delà d’une branche qui va dans la même direction et qui pourrait alors la replacer. Si

vous le faites bien, votre taille ne paraîtra pas du tout, sauf qu’il y a plus d’obstacle dans

votre chemin… et la branche de remplacement prendra des années avant d’arriver à un

point où lui aussi encombrera votre chemin.


Juillet 12 - Arrosez avant la pluie

Il peut paraître absurde d’arroser juste avant qu’arrive une pluie, mais
c’est au contraire une excellente technique horticole. C’est que, quand
une terre est très sèche, elle repousse l’eau au début avant de
finalement l’accueillir. Ainsi, quand une bonne ondée tombe sur un sol
sec, la majeure partie de cette eau est perdue au ruissellement plutôt
que de pénétrer la terre et d’irriguer les plantes.
Ainsi, si votre sol est très sec et qu’on annonce de la pluie, il est très
sage d’arroser quelques heures auparavant. Cet arrosage, aussi léger
soit-il, aura pour effet de rendre le sol réceptif à l’eau à venir plutôt
que répulsif. Quand la vraie pluie tombera, donc, toute l’eau, ou
presque, descendra dans le sol... et vos plantes en profiteront
davantage!

Juillet 13 - Récoltez les courges d’été à mesure


Les courges d’été comme la courgette (zucchini) et le pâtisson produisent une quantité

exceptionnelle de fruits, assez pour partager avec tout le voisinage… ou mieux encore,

pour donner aux banques alimentaires! Mais il faut récolter aux 3 ou 4 jours pour

maintenir la production: dès que certains fruits sur le plant commencent à mûrir, la

production cessera.

De toute façon, si vous le laissez trop mûrir, les graines commenceront à se former

et leur goût deviendra pâteux.

C’est donc un contraste total avec les courges d’hiver, comme les citrouilles, les

courges spaghetti et les buttercup, qu’on laisse pleinement mûrir et qu’on récolte

alors à l’automne.

À quelle taille les récolter?


On se fie surtout à la taille du fruit pour savoir quand faire la récolte. Habituellement
on récolte les courgettes longues (zucchinis) et les courges à cou droit ou à cou tors
quand elles ont 15 à 18 cm de longueur (20 cm au maximum), les courgettes rondes
quand elles sont 7 à 10 cm de diamètre et les pâtissons à 5 à 8 cm de diamètre.
Vous pouvez récolter en cassant le fruit à sa base avec un mouvement latéral tout en
tordant un peu ou encore en coupant le pédoncule avec un couteau. Portez des
gants: certaines courges ont des tiges assez piquantes pour vous égratigner.
Bonne récolte!

Juillet 14 – Que faire des guêpes fouisseuses?

Tout le monde connaît les guêpes sociales, celles qui vivent en

colonies et qui viennent nous déranger quand on mange en plein air,

mais les guêpes fouisseuses, aussi appelées guêpes de sable, guêpes

des sables ou guêpes de terre, sont moins connues.

D’abord, elles ne sont nullement intéressées par les activités des

humains (elles sont des prédatrices, à la recherche d’insectes vivants

pour nourrir leurs larves, pas de nourriture humaine). De plus, on ne

les trouve pas partout, généralement seulement dans les sols

sablonneux dans un site exposé. Mais parfois cela mène à un conflit

sérieux avec les humains.

Une description

Il y a de nombreuses espèces de guêpes fouisseuses dans différents

genres, mais surtout le genre Bembix. Certaines ressemblent un peu

aux guêpes sociales, car elles sont souvent noir strié jaune ou blanc,

parfois bleu pâle, mais ont de gros yeux, presque comme une mouche.

D’autres espèces sont brunes ou couleur miel, sans striure. Et leur

comportement est très différent: on les voit habituellement se diriger

tout droit vers leur nid, sans le vagabondage à gauche et à droite des
guêpes sociales. Elles sont peu portées à piquer et ne le feront que si

on les agresse, notamment quand on menace leur nid.

Leur capacité de creuser est phénoménale : une guêpe peut faire un

trou et disparaître sous le sol en seulement quelques secondes, du

moins dans un sol sablonneux.

Surtout bénéfiques

Il est important de souligner que les guêpes fouisseuses sont utiles aux

jardiniers. Elles attrapent les ennemis de nos jardins – mouches,

chenilles, punaises, etc. – et les apportent à leur nid. Et même des

insectes qui nous dérangent quand on jardine finissent dans leur

garde-manger: mouches domestiques, taons (mouches à cheval), etc.

Le nid est un tunnel avec une seule chambre à l’extrémité, chambre

dans laquelle elle dépose une vingtaine d’œufs et toute une série

d’insectes. Elle doit continuer de nourrir ses larves affamées pendant

plusieurs semaines. Chaque larve peut consommer à son tour jusqu’à

20 insectes, donc la guêpe fouisseuse se doit d’être une prédatrice

efficace: elle a toute une marmaille à nourrir!

Conflit avec les humains

C’est quand les guêpes fouisseuses utilisent une partie d’un terrain

que l’humain destine à une autre utilisation que vient les conflits. Elles

s’installent notamment dans les gazons tondus ras, les espaces

dégagées et – le pire scénario! – les carrés de sable de nos enfants.

Elles préfèrent les endroits secs avec peu de végétation.


De plus, même si les guêpes fouisseuses ne sont pas des insectes

sociaux et ne vivent pas en colonies, quand une guêpe trouve un

endroit intéressant pour pondre, ces activités en attirent d’autres et

bientôt le secteur est plein de trous où des guêpes maintient un va-et-

vient constant.

Vivre et laissez vivre

Dans les meilleures circonstances, il suffit tout simplement de laisser

les guêpes vivre leur vie. Si c’est un endroit que les humains

fréquentent, un ruban orange entourant le secteur avec une pancarte

pour expliquer peut suffire. Et profitez-en pour expliquer à vos voisins,

vos amis et vos enfants que ces insectes ont un rôle bénéfique à jouer

qu’il ne faut pas les tuer sans raison. Mais parfois cela n’est pas

possible. Il y a des tas de situations – terrains de jeux, parcs publics,

potagers, gazons à tondre, etc. – où on ne peut pas toujours les laisser

faire. Aussi, parfois nos chiens ou nos chats fréquentent le secteur et peuvent être

piqués.

Les contrôler rapidement

Comme solution à court terme, pensez recouvrir le secteur d’une toile

pour une saison, ce qui les empêchera de pondre et pourrait alors

briser le cycle d’infestation. Ou verser de la terre de diatomée

https://jardinierparesseux.com/2016/07/09/un-pesticide-barriere-la-

terre-de-diatomees/ (un produit biologique inoffensif aux humains)


autour de et dans leurs trous. Appliquez ces actions la nuit, quand elles

dorment, pour éviter toute piqure.

Solutions pour l’an prochain

À long terme, pensez installer des plantations denses et permanentes

à leur emplacement préféré. Ces guêpes aiment un sol exposé et sont

rebutées par la présence de végétation. Aussi, comme elles exigent

habituellement un sol sablonneux, vous pouvez aussi recouvrir le sol

du secteur de 15 cm de terre arable. Ne mélangez pas le sable avec la

nouvelle terre, sinon elle aussi deviendra sujette aux infestations. Il

faut «enterrer» le sable pour que cette méthode fonctionne.

Enfin, l’utilisation de paillis pourrait être utile aider. Elle n’éliminera pas

le problème de l’année en cours, car ces guêpes n’abandonneront pas

leur nid facilement et trouveront bien un chemin à travers le paillis.

Mais elles évitent habituellement les zones paillées quand vient le

temps de choisir un emplacement pour un nouveau nid.

Voilà donc quelques solutions: à vous de choisir la méthode qui vous convient le
plus.

Juillet 15 - Taches jaunes dans un gazon vert


Les propriétaires de chiens, et surtout de chiennes, connaissent bien le problème.
Leur gazon devient parsemé de taches jaunes de 10 à 20 cm de diamètre causées par
l’urine canine. C’est surtout un problème avec les chiennes, car elles s’accroupissent
pour uriner, versant le liquide directement sur le sol, mais certains mâles
s’accroupissent pour uriner aussi, surtout chez eux (ailleurs, ils tendent à uriner sur
les objets dressés… et alors moins d’urine arrive sur le gazon.
Il va sans dire que les gros chiens produisent plus d’urine et donc des taches plus
importantes et plus visibles, alors que souvent l’urine des petits chiens est moins
dommageable parce qu’il y a en moins... à moins que la surface gazonnée ne soit très
restreinte, ce qui obligent les petits à faire pipi encore et encore aux mêmes
endroits, augmentant le problème.
La cause
Curieusement, la cause principale de ces brûlures aux gazons est l’azote
d’amoniaque, le minéral tant utilisé dans les engrais pour stimuler la croissance.
D’ailleurs, quand le sol est plutôt humide, comme c’est généralement le cas au
printemps, l’urine de chien fait pousser le gazon, provoquant des ronds de
graminées vert plus foncé. C’est quand le sol est plutôt sec et que donc l’urine n’est
pas diluée que les marques jaunes surviennent. D’ailleurs, souvent il y a une bande
composé de gazon plus vert tout autour de la plaque jaune, car à cet endroit, l’urine
a été suffisamment dilué pour stimuler la croissance du gazon.
Traitements
Le meilleur traitement pour les plaques jaunes dans le gazon causé par l’urine de
chien est de créer un coin pipi pour votre chien sans végétation (peut-être un carré
de gravier, de poussière de pierre ou de paillis) et de l’encourager à l’utiliser.
Le deuxième meilleur est d’être toujours là quand votre chien urine et de verser
aussitôt de l’eau sur l’emplacement, car l’eau diluera l’azote à un niveau acceptable.
Il n’est pas nécessaire ni souhaitable d’ajouter des produits quelconque à l’eau
appliquée : l’eau du robinet suffit.
Autre truc : gardez la pelouse au moins un peu humide en tout temps aidera aussi à
diluer l’azote et à prévenir les dommages. Ce sont les gazons secs qui en souffrent le
plus. Et des fertilisations régulières avec un engrais contenant de l’azote feront
verdir la pelouse plus également, masquant le vert plus foncé des taches en début de
saison.
Produits inutiles
Quand vous commencez à regarder l’Internet, vous découvrirez des tas de sites
faisant le promotion de traitements maison ou commerciaux (à la poudre à pâte, au
savon à vaisselle, au gypse, etc.) pour « neutraliser » l’urine, mais ces produits ne
sont pas plus efficaces que l’eau utilisée toute seule et sont parfois nuisibles.
Souvent la prétention est que ces traitements font baisser le pH alcalin de l’urine. Or
l’urine de chien n’est pas normalement alcaline, mais est plutôt d’un pH d’environ
6,0 à 6,5, soit légèrement acide. Encore, le problème est un excès d’azote, pas un pH
nuisible.
D’ailleurs, tous ces «traitements» se terminent avec un bon rinçage à l’eau. Essayez
cela sans mettre le produit et vous verrez que le traitement à l’eau est aussi efficace.
Réparations
Parfois si la plaque de gazon est seulement un peu jauni, un bon arrosage dès que
vous voyez le jaunissement peut le sauver. Mais s’il n’y a aucun signe de
verdissement 10 jours après avoir arrosé, la plaque est définitivement morte.
Si oui, enlevez-la, grattez le sol, ajoutez une mince couche (1 à 2 cm) de bonne terre
et ressemez avec un gazon de qualité. Il faut garder l’emplacement humide pendant
les 2 semaines suivantes pour permettre la reprise du gazon.
Quand rien d’autre ne fonctionne…
Votre gazon demeure parsemé de plaque jaunes malgré vos efforts? Vous pouvez
toujours peindre les plaques vert! Sans farce, on peut se procurer des cannettes de
peinture à gazon qui camouflent très bien les dégâts.
Ou apprenez à vivre avec un gazon moins que parfait. Il y a d’autres choses plus
importantes dans la vie qu’un gazon également vert!
Juillet 16 - Quand récolter les fines herbes

Pour la cuisine de tous les jours, vous pouvez récolter les fines herbes selon vos besoins.
Même les feuilles des fines herbes à peine germées sont aromatiques. Mais si vous voulez
récolter les fines herbes dans le but de les conserver (les sécher, les congeler, les
conserver dans l’huile, etc.), sachez qu’il y a un moment précis pour le faire.

En effet, le goût d’une plante aromatique est à son plus concentré juste avant la floraison.
Ainsi, quand vous voyez des boutons floraux apparaître sur votre basilic, coriandre,
mélisse, thym ou cerfeuil, ou encore, les premières fleurs ouvertes, c’est le meilleur
moment pour les récolter.

Voilà pour les fines herbes cultivées pour leur feuillage. Si vous cultivez des fines herbes
pour leurs graines aromatiques (souvent le cas pour l’aneth, le fenouil, la coriandre, le
carvi, etc.), faites-le quand la capsule de graines commence à brunir, mais avant qu’elle
n’ouvre complètement.

Juillet 17 - Quand l’extrémité de vos framboisiers fane


Un des insectes les plus dommageables aux framboisiers est l’anneleur du
framboisier (Oberea affinis). Vous voyez rarement l’insecte lui-même: ce sont plutôt
les dégâts qu’il cause qui sont visibles, car l’extrémité de la tige fane et recourbe à
environ 15 cm du sommet et finir par brunir. Vous commencez à noter ce dommage
à la fin du juin ou au début de juillet.
L’insecte s’attaque aux framboisiers (Rubus idaeus), ainsi que aux ronces ou mûriers
(diverses autres espèces de Rubus, mais pas aux mûriers du genre Morus). Il est
parfois présent aussi parfois sur les rosiers. On ne le trouve qu’en Amérique du
Nord.
Si vous regardez attentivement, juste en bas de la partie fanée, vous remarquerez
deux «anneaux»: deux séries de petits trous percés tout autour de la tige par l’adulte
femelle. On dit qu’elles ressemblent à des fermetures Éclair. La femelle pond un seul
œuf par tige, entre les deux anneaux. La larve blanche de type asticot creuse une
galerie dans la tige, l’évidant, et descend lentement pour hiverner dans la tige
environ 5 cm sous l’anneau. Il passe encore une deuxième année dans la tige, cette
fois descendant près du sol. L’été suivant, l’adulte émerge et de nouveaux dégâts
sont évidents.
À cause de cette période de développement étalé sur deux ans, il y a d’habitudet une
grosse population d’adultes (et donc beaucoup de dégâts) une année, mais très peu
l’année suivante, puis le problème revient la troisième année.
L’adulte
Il s’agit un coléoptère très élancé de couleur sombre d’environ 12 mm de long avec
une marque orange derrière la tête et de longues antennes… mais peu de jardiniers
le voit ou le soupçonne: il travaille assez discrètement.
Quoi faire
Contrôler cet insecte avec un insecticide serait très difficile. L’adulte est seulement
présent pendant quelques minutes par plante, de temps de percer ces trous
caractéristiques et pondre un œuf, puis il vole vers d’autres plants. Vous pouvez
toutefois essayer de vaporiser vos framboisiers avec un insecticide ayant une
certaine persistance, comme le neem ou le pyrèthre, quand la tige est en boutons et
aussi après que les fleurs sont fanées. (Jamais pendant la floraison pour ne pas nuire
aux insectes pollinisateurs), mais il faut beaucoup de chance pour contrôler l’insecte
de cette façon
Le véritable traitement est très facile: coupez tout simplement la tige fanée flétrie à
15 cm sous les anneaux en juin et juillet et disposez-la dans le compost. Ainsi vous
éliminerez les larves et réduirez beaucoup la population qui aurait fait son
apparition deux ans plus tard.
Il peut être utile d’enlever les ronces et les framboisiers sauvages des environs, car
ils sont les hôtes principaux de l’insecte.
Donc, amateurs de framboisiers et de ronces: sortez vos sécateurs. Vous avez une
petite corvée à accomplir!

Juillet 18- Le gazon à son plus simple


Vous pensez installer un gazon chez vous, mais ne tenez pas nécessairement au vert
de golf bichonné dont l’industrie du gazon fait la promotion, avec ses sempiternelles
graminées fines tondue ras comme un tapis? Ni à payer une fortune pour le gazon en
rouleau, pour les engrais pour le nourrir ou pour les traitements sans fin qui
l’accompagnent?
Pourquoi ne pas opter pour un gazon plus naturel, composé de différents végétaux…
dont plusieurs que des jardiniers plus méticuleux considéreraient des mauvaises
herbes?
Gazon naturel ou pelouse à vaches
On peut appeler une tel gazon un gazon naturel (ça fait plus chic), mais dans mon
enfance, l’on appelait une pelouse à vaches. Et la technique d’installation ne pourrait
pas être plus simple.
Il suffit de faucher ce qui y pousse là à l’origine, incluant les petits arbustes s’il y en
a, puis de continuer de tondre ce qui repousse. Avec le temps, les plantes qui ne sont
pas capables de tolérer une tonte fréquente disparaîtront et cèderont la place aux
plantes qui peuvent le faire. Ainsi, assez rapidement, les graminées et le trèfle blanc
commenceront à dominer accompagnés un mélange d’autres plantes basses :
plantains, lierre terrestre, pissenlits, bugle rampante, violettes, etc.
S’il y a des secteurs faiblement habités de végétaux dans votre gazon naturel,
achetez des semences à gazon ou de trèfle blanc et étendez-les dans ces
emplacements. Cette tache bouche trou se fait de préférence à l’automne (fin d’août
ou mois de septembre), sinon au printemps.
Entretien d’un gazon naturel
Tondez à environ 7,5 cm de hauteur quand l’herbe devient trop haute à votre goût.
Voilà le seul entretien. Pas besoin de fertiliser, d’arroser, d’enlever les rognures,
d’aérer, de traiter aux herbicides et aux pesticides, etc. Laissez tout ça aux
maniaques du gazon parfait.
Si j’étais vous, j’enlèverais quand même de mon gazon naturel, en les arrachant, les
plantes à feuillage piquant (généralement, il s’agit de chardons), car c’est quoi le but
d’un gazon sinon de pouvoir se prélasser nu-pieds sur votre propre tapis vert? Mais
vous pouvez laisser tout autre plante qui s’y installe pousser et proliférer à son goût.
Et si vous avez de jeunes enfants qui joueront sur votre gazon naturel, remplissez de
terre toute dépression pour ne pas qu’ils trébuchent en courant. Vous pouvez semez
des graines de gazon ou de trèfle blanc sur la terre ajoutée pour le faire verdir plus
rapidement… ou attendre que dame Nature expédie des plantes pour la combler.
Mais ne riez pas trop à voir vos voisins travailler comme des défoncés pour
maintenir leur pelouse de graminées parfaite. Ils n’ont pas encore compris à être des
jardiniers paresseux, voilà tout!

Juillet 19 Plantez un arbre à une distance respectueuse des limites du terrain

Vous voulez planter un arbre chez vous? Tant mieux, mais, pour être un bon voisin,

il vaut mieux le planter complètement à l’intérieur des limites de votre terrain où il

ne nuira pas aux voisins. Mais ce n’est pas ce qui font beaucoup de jardiniers…

Tristement, beaucoup plantent leur arbre carrément à la limite du terrain (ce qu’il

ne faut jamais faire sans la permission du voisin) ou juste à l’intérieur des limites de

leur terrain. Avec le temps, l’arbre grandira et pourrait facilement nuire à la

jouissance du voisin de son terrain, coupant la lumière, envahissant le sol avec ses

racines, asséchant son potager, etc.

Ce que la loi en dit

C’est le genre de situation où les lois ne sont pas toujours claires. D’ailleurs, peu de

municipalités ont des lois à ce sujet. On considère tout simplement qu’il y a des

règles de bon voisinage et ses règles impliquent que, logiquement, les arbres

doivent être plantés à une certaine distance de la propriété du voisin, selon

l'espèce, afin qu'ils ne nuisent pas à la propriété. Par exemple, si l’arbre aura une

cime de 10 m de diamètre à maturité, il sera sage de le planter à au moins 5 m

(la moitié de son envergure) du terrain du voisin.


On devrait aussi appliquer cette logique même aux arbres qui germent le long

d’une clôture. D’accord, dame Nature les a semé, mais s’ils sont plutôt de votre

côté des limites, les règles du bon voisinage suggèrent qu’il n’est pas sage de

les laisser se développer. Et s’ils germent juste de l’autre côté, vous pourriez

aviser votre voisin du problème à venir.

Si les branches débordent chez vous

Trop tard, l’arbre de votre voisin est déjà bien implanté et déborde sur votre

propriété. Pire, les branches nuisent à votre utilisation du terrain. Avez-vous le

droit de les couper?

Au Québec et en Ontario, généralement pas. L’arbre est considéré sa propriété

et seulement lui a le droit de le tailler. Vous n’avez pas le droit non plus d’aller

sur son terrain pour le tailler, du moins sans sa permission. Vous pouvez lui

demander de tailler les branches nuisibles ou la permission de le faire vous-

même, mais il est parfaitement en droit de refuser. Si la nuisance est réelle et

qu’il refuse de faire la taille demandée, vous devez lui envoyer une injonction. Et

s’il n’obtempère pas… eh bien, il ne reste qu’à aller en cour.

Tout cela aurait pu être évité si l’arbre avait été planté au bon endroit.

Dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis, les lois concernant les

branches qui débordent varie d’un état à un autre, et même d’une municipalité à

une autre, mais généralement vous pouvez tailler les branches qui débordent

chez vous tant que cette taille ne nuit pas à la santé de l’arbre. À vous de vérifier.

Arbustes et haies
La même logique s’applique aux arbustes et, surtout, aux haies. Si vous voulez

planter une haie, l’idéal est de la planter entièrement à l’intérieur des limites de

votre terrain. Même, assez à l’intérieur que vous puissiez la taille sans mettre le

pied chez le voisin. Ainsi, aucun conflit n’est possible.

Si vous voulez planter une haie mitoyenne, et que votre voisin est d’accord, vous

pouvez la planter exactement à la limite des deux propriétés. Mais mieux vaut

signer un papier quant à son entretien (taille, fertilisation, etc.) pour éviter tout

conflit futur. N’oubliez pas que le voisin avec lequel vous avez pris l’entente peut

déménager et que le nouvel arrivé ne verrez pas nécessairement la situation de

la même façon. Alors vous pourriez trouver ce papier bien pratique.

Quand il y a des lois

Dans certains pays, comme en France, il y a des règles très strictes quant à la
plantation près des limites d’un terrain et y contrevenir peut vous amener en
cour. Par exemple, un arbre ou un arbuste d'une hauteur supérieure à 2 m à
l'âge adulte doit être plantés à au moins 2 m de la limite de propriété. Et un
arbuste ou haie ne dépassant pas 2 m doit être planté à au moins 50 cm du
terrain voisin. Je trouve une distance de 2 m entre un grand arbre et les limites
du terrain un peu mince, mais aux moins la loi est claire.
En conclusion, avant d’y aller avec la plantation d’un arbre, d’un arbuste ou d’une
haie près des limites de votre terrain, il est sage de vous informer de ses
dimensions éventuelles et de considérer s’il peut nuire aux voisins. Et avant
tailler un arbre ou arbuste, même s’il paraît mitoyen, il est toujours sage de
s’informer auprès des autorités pour connaître les lois en vigueur.

Juillet 20 - Pourquoi mon yucca ne fleurit pas?


C’est une plainte qu’on entend souvent. Le yucca qu’on a planté fait de belles feuilles,
mais ne fleurit pas, ou encore, pas souvent. Pourquoi?
Quelle espèce?
Disons tout d’abord que les yuccas cultivés à l’intérieur, comme le yucca sans épine
(Yucca elephantipes), ne fleuriront probablement jamais, même si vous les placez à
l’extérieur pendant l’été. Il n’y a tout simplement pas assez de lumière dans une
maison typique pour permettre à ces plantes de produire des fleurs. Il faut les
considérer des plantes à feuillage décoratif, tout simplement.
D’autres espèces sont cultivées en pleine terre et peuvent fleurir. Dans les régions
tempérées, l’espèce la plus cultivée dans les jardins est le yucca filamenteux (Y.
filamentosa), mais on voit parfois aussi le yucca flaccide (Y. flaccida), considéré par
certaines autorités comme une simple sous-espèce du yucca filamenteux. Dans le
reste du texte, donc, j’utiliserai le terme yucca filamenteux, comme s’il n’y avait
qu’une seule espèce.
Même si on cultive le yucca filamenteux comme vivace, cette plante est un fait un
arbuste, avec des tiges ligneuses, mais elles sont bien cachées par le feuillage en
forme d’épée à la marge décorée de filaments blancs (d’où le nom commun), donc la
plante ressemble à une vivace.
L’épi floral est impressionnant : il peut atteindre de 1,2 à 2,5 m de hauteur (parfois
même 3,5 m!) et porte des clochettes blanc ivoire. Elles sont pendantes le jour, mais
se redressent et dégagent un parfum envoûtant la nuit. Des semences sont rarement
produites, car seulement la teigne du yucca, un papillon de nuit, peut les polliniser et
elle n’est présente partout. Après la floraison, donc, typiquement on supprime la tige
séchée avec des sécateurs, la coupant là où elle sort de la rosette, sinon la tige morte
et dénudée peut persister 2 ou 3 ans.
Le yucca filamenteux est de zone de rusticité 6, mais souvent cultivé en zone 5 ou
même 4 où il subit divers degrés de dommages hivernaux. Parfois les gens en région
froide attachent les feuilles ensemble par-dessus le cœur de la plante pour le
protéger du froid. Au printemps, il y a souvent du ménage à faire pour enlever les
feuilles qui ont noirci au cours de l’hiver, mais tant que la partie centrale est encore
verte, la plante récupèrera.
Une rosette, une floraison
Ce qu’il faut comprendre avec le yucca est que chaque rosette ne fleurit qu’une seule
fois… et qu’elle peut prendre plusieurs années avant de fleurir.
Sous des conditions très propices, quand la plante pousse au plein soleil dans un sol
très bien drainé, la rosette peut fleurir en aussi peu que 3 ans. Quand les conditions
sont moins favorables – quand la plante pousse à l’ombre ou à la mi-ombre, par
exemple, ou dans un sol un peu humide – elle peut prendre 5 ou 6 ans avant de
fleurir, même plus. Si on ajoute à cela que le fait que la rosette peut être
endommagée par le froid, ce qui fera avorter la floraison, vous comprendrez que la
floraison peut être retardée encore davantage.
Habituellement, donc, selon la maturité de votre yucca quand vous l’achetez, il peut
fleurir la deuxième ou troisième année après la plantation. Mais plus aucune fleur
n’apparaîtra l’année suivante, ni l’année après ça. Mais à mesure que la plante
grossit, elle produira de plus en plus de rosettes (et occupera de plus en plus
d’espace dans le jardin). Donc, avec le temps, quand il y aura beaucoup de rosettes
d’âges différentes, la floraison commencera à être plus fréquente. Souvent des
grands spécimens de 10 à 15 ans sont capables de fleurir à tous les ans, avec parfois
plus d’un épi si plus d’une rosette est à maturité.
La patience est de mise
Si vous voulez un yucca en fleurs chez vous à tous les ans, achetez annuellement une
nouvelle plante en pépinière qui porte déjà un début de tige florale… ou apprenez
patienter. Les floraisons augmenteront avec le temps et deviendront annuelles…
éventuellement. Mais vos cheveux auront le temps de grisonner auparavant!
Le yucca le plus rustique
Moins disponible commercialement, le yucca glauque (Yucca glauca) est nettement
plus rustique que le yucca filamenteux. Originaire du centre des États-Unis et du sud
de l’Alberta, il survit facilement en zone 3 sans la moindre protection, même sans
une couverture de neige. Ses feuilles très étroites et coriaces sont aussi acérées
qu’un baïonnette: attention à vos yeux! Malheureusement, sa floraison est encore
plus rare que celle du yucca filamenteux: il peut prendre 10 ans avant de fleurir
pour la première fois! Je suggère de le cultiver pour l’originalité de son port (on
dirait vraiment une plante tropicale!) et sa facilité de culture (aucune protection
hivernale n’est nécessaire), calculant que ses floraisons, quand elles surviennent,
sont un cadeau des dieux.

Juillet 21 - Pour contrôler le scarabée japonais


Il n’est pas facile de contrôler le scarabée japonais (Popillia japonica), un coléoptère
d’origine asiatique introduit accidentellement au New Jersey aux États-Unis en 1916
et en progression constante depuis ce temps. Il est maintenant largement distribué
dans tous les états américains à l’ouest du Mississipi et en Nouvelle-Écosse et,
depuis environ une décennie, gagne massivement le Québec, l’Ontario et le
Nouveau-Brunswick. Il n’en reste que, au Québec, sa présence demeure très
localisée: vous pouvez très bien avoir un problème majeur avec cet insecte alors que
personne dans la paroisse voisine ne l’a jamais vu.
On le trouve surtout dans le centre et sud-ouest de la province : Sorel-Tracey, rive
sud de Montréal, Drummondville et par endroits en Estrie et Lanaudière. Il ne
semble pas présent, ou pas plus que très sporadiquement, dans l’est et le nord du
Québec
Le scarabée japonais est aussi bien établi en Italie depuis quelques années et on
craint qu’il gagnera tout l’Europe avec le temps.
Ses dégâts
Il s’attaque à un grand nombre de plantes (plus de 400), dont des vivaces, des
annuelles, des grimpantes, des arbres et des arbustes (mais rarement les conifères),
mangeant le feuillage, les fleurs et les fruits. Ils squelettisent les feuilles, ne laissant
souvent que des nervures : souvent de loin un arbre sévèrement atteint semble
brûlé. Après le passage des scarabées, les plantes atteintes refont toutefois de
nouvelles feuilles et ne souffrent pas autant des infestations que leurs propriétaires
humains, mais plusieurs années d’infestation peuvent les affaiblir ou même les tuer.
Plantes hôtes
Allez ici pour trouver une Liste des plantes hôtes préférés du scarabée japonais:
Abricotier (Prunus spp.)
Arbre aux papillons (Buddleia spp.)
Aronie (Aronia spp.)
Asiminier ou pawpaw (Asimina spp.)
Asperge (Asparagus spp.)
Aster (Aster spp.)
Aubépine (Crataegus spp.)
Aubergine (Solanum melongena)
Basilic (Ocimum spp.)
Blé d’Inde (Zea mays)
Bleuetier (Vaccinium spp.)
Bouleau gris (Betula populifolia)
Bruyère commune (Calluna vulgaris)
Buddléia (Buddleia spp.)
Caladium (Caladium spp.)
Canna (Canna spp.)
Canneberge (Vaccinium spp.)
Carotte (Daucus carota)
Cassissier (Ribes nigrum)
Catalpa (Catalpa spp.)
Cèdre (Thuja spp.)
Cerisier (Prunus spp.)
Chardon (Cirsium spp.)
Châtaignier (Castanea spp.)
Chêne des marais (Quercus palustris)
Chèvrefeuille (Lonicera spp.)
Chicorée (Cichorium intybus)
Chrysanthème (Chrysanthemum spp.)
Clèthre (Clethra spp.)
Cognassier du Japon (Chaenomeles spp.)
Corète du Japon (Kerria japonica)
Cormier (Sorbaria spp.)
Cosmoa (Cosmos spp.)
Courge (Cucurbita spp.)
Dahlia (Dahlia spp.)
Digitale (Digitalis spp.)
Dolique (Dolichos spp.)
Echinacée (Echinacea spp.)
Érable de Norvège (Acer platanoides)
Érable japonais (Acer palmatum)
Eupatoire (Eupatorium spp.)
Framboisier (Rubus spp.)
Gadelier (Ribes spp.)
Gazon (diverses graminées)
Gloire du matin (Ipomoea spp.)
Glycine (Wisteria spp.)
Gombo (Abelmoschus spp.)
Groseillier (Ribes spp.)
Haricot (Phaseolus spp.)
Hémérocalle (Hemerocallis spp.)
Herbe à poux (Ambrosia spp.)
Herbe à puce (Toxicodendron spp.)
Heuchère (Heuchera spp.)
Hibiscus (Hibiscus spp.)
Houblon (Humulus spp.)
Houx (Ilex spp.)
Hydrangée (Hydrangea spp.)
Impatiens (Impatiens spp.)
Ipomée (Ipomoea spp.)
Iris (Iris spp.)
Lagerstroemia ou lilas des Indes (Lagerstroemia spp.)
Liatride (Liatris spp.)
Lierre de Boston (Parthenocissus tricuspidata)
Lilas (Syringa spp.)
Lilas japonais (Syringa reticulata)
Maïs (Zea mays)
Marijuana (Cannabis sativa)
Marronnier (Aesculus spp.)
Mauve (Malva spp.)
Millepertuis (Hypericum spp.)
Myrique (Myrica spp.)
Myrtille (Vaccinium spp.)
Noyer noir (Juglans nigrum)
Œillet d’Inde (Tagetes patula)
Oenothère (Oenonthera spp.)
Onagre (Oenonthera spp.)
Oreille d’éléphant (Caladium spp.)
Orme (Ulmus spp.)
Pêcher et nectarinier (Prunus spp.)
Peuplier (Populus spp.)
Phlox (Phlox spp.)
Physocarpe (Physocarpus spp.)
Piment (Capsicum annuum)
Platane (Platanus spp.)
Poivron (Capsicum annuum)
Pomme de terre (Solanum tuberosum)
Pommier, pommetier (Malus spp.)
Prunier (Prunus spp.)
Quatre-heure (Mirabilis jalapa)
Renouée (Polygonum spp., Fallopia spp. et Persicaria spp.)
Rhubarbe (Rheum spp.)
Ronce (mûrier) (Rubus spp.)
Rose d’Inde (Tagetes erecta)
Rudbeckie pourpre (Echinacea spp.)
Sassafras (Sassafras spp.)
Saule (Salix spp.)
Sorbier (Sorbaria spp.)
Soya (Glycine max)
Sureau (Sambucus spp.)
Tagète (Tagetes spp.)
Thuya (Thuja spp.)
Tilleul (Tilia spp.
Tomate (Solanum lycopersicum)
Troène (Ligustrum spp.)
Vigne à raisin (Vitis spp.)
Vigne vierge (Parthenocissus quinquefolius)
Viorne (Viburnum spp.)

Une description
L’adulte est un coléoptère dodu d’environ 13 mm de longueur à la tête et corps vert
métallique et aux élytres (couvertures ailaires) brun cuivré. Six touffes de poils
blancs longent chaque côté des élythres. Il est assez joli, je trouve!
La larve vit sous le sol et fait partie des «vers blancs» (larves de hannetons)
couramment vus dans les pelouses, mais est plus petite que ces dernières (environ 2
cm de longueur). Elle est en forme de C et a la tête brune et le corps couleur crème.
Les adultes émergent à la fin de juin ou en juillet et se nourrissent d’abord de
plantes basses avant de migrer vers les arbres. Après quelques semaines, les
femelles commencent à pondre dans les gazons. Les larves mangent surtout les
racines de graminées. À l’automne, elles descendent jusqu’à 35 cm de profondeur
dans le sol pour éviter le gel, puis remontent au printemps. Souvent le gazon atteint
commence à mourir par plaques juste avant que les adultes émergent… mais il est
très difficile de distinguer les dégâts des larves de scarabée japonais de ceux des
autres vers blancs.
Deux détails importants à retenir
D’abord, il faut comprendre que les invasions de scarabées japonais sont fortement
reliées à la surabondance des pelouses de graminées des environs. Là où il y a moins
de gazon, les scarabées sont plus rares (en ville, par exemple) et causent peu de
dégâts. Dans son pays d’origine, le Japon, où les vastes pelouses sont rarissimes, le
scarabée japonais n’est pas considéré un problème majeur. Mais en Amérique du
Nord, où de vastes pelouses de graminées dominent le paysage de toutes les
banlieues et en l’absence d’un prédateur vraiment efficace, l’énorme nombre
d’insectes provoque un véritable catastrophe pour beaucoup de jardiniers. Les
scarabées préfèrent des pelouses cultivées au plein soleil dans un sol sablonneux.
Déjà laisser la pelouse plus haute (10 à 15 cm) que la normale plutôt que de la
scalper à 5 cm peut aider à décourager les femelles de pondre.
Tout aussi important, il faut noter que les scarabées du Japon sont grégaires. Ils se
tiennent toujours «en gang». On en voit souvent 3 ou 4 l’un par-dessus l’autre en
traine de copuler. L’odeur de scarabées en attirera d’autres. Ainsi, si vous êtes
assidu dans votre contrôle au tout début de la saison et gardez le nombre très bas,
ils feront peu de dégâts, mais iront plutôt rejoindre leurs amis ailleurs, là où l’odeur
est plus concentré.
Comment les contrôler
Enlever peu à peu, sur plusieurs années, les plantes les plus touchées pour les
remplacer par les plantes qu’ils aiment moins peut faire beaucoup pour régler le
problème. Et le résultat sera durable. C’est de loin la méthode la plus efficace.
Évitez d’éclairer les gazons et les platebandes la nuit. La lumière les attire.
Utilisez des pièges aux phéromones conçus pour les scarabées japonais et nettoyez-
les quotidiennement au plus fort de l’invasion. Ils contiennent deux phéromones:
une phéromone sexuelle qui imite l’odeur du scarabée japonais femelle et qui attire
alors les scarabées mâles et une autre qui dégage une odeur florale qui attire les
deux sexes. Il est cependant très important de placer ses pièges à au moins 15 m de
leurs plantes préférées, sinon vous allez empirer le problème, car seulement une
partie des scarabées rentent dans le piège: les autres vont bouffer les plantes
attrayantes tout près. Pour plus de renseignements sur les pièges aux phéromones,
lisez Au piège de l’amour https://jardinierparesseux.com/2015/07/20/au-piege-
de-lamour/.
Ramassez les insectes et faites les tomber dans un seau d’eau savonneuse. Ou
encore, utilisez un aspirateur portatif pour les récolter. Mieux vaut faire ce travail
tôt le matin, quand ils sont moins actifs.
Vaporisez tôt le matin, cela afin ne pas toucher les pollinisateurs et autres insectes
bénéfiques, avec une solution de savon insecticide, de neem ou de pyrèthre. Évitez le
savon à vaisselle, toxique à plusieurs plantes. Il existe aussi des pesticides
systémiques qui rendent toute la plante toxique, mais ces produits ne sont pas
offerts au grand public à cause de leur grande dangerosité.
On peut traiter le gazon aux nématodes bénéfiques de la mi-août au début de
septembre, au moment où les larves commencent à éclore. Les nématodes sont
vivants: il faut les acheter au moment propice et les conserver au réfrigérateur.
Aussi, arrosez la veille et après l’application, puis gardez le sol humide pendant 4 à 7
jours. De préférence, vous appliquerez par une journée grise, sinon tôt le matin, car
le soleil intense peut tuer les nématodes fraîchement appliqués.
Il y a une maladie bactérienne, la maladie laiteuse (Paenibacillus popilliae,
anciennement Bacillus popilliae (appelée milky spore disease en anglais), qui peut
tuer les larves de vers blancs et qui s’applique un peu à la manière des nématodes.
Elle a une plus grande persistance que les nématodes (jusqu’à 20 ans!), mais il faut 2
à 3 ans avant que la quantité de spores présentes dans le sol soit assez abondante
pour arriver à contrôler les larves, donc il faut être très patient. De plus, ce produit
n’a jamais été homologué pour le Canada et ainsi ne peut pas être vendu dans ce
pays.
Il y a aussi une forme spéciale de BT, soit le BTG (Bacillus thuringiensis galleriae),
une bactérie qui est spécifique aux scarabées et aux coléoptères similaires
(hannetons), mais il ne semble pas disponible au Canada. Il est efficace contre tous
les stades de maturation des scarabées japonais.
Semez du trèfle dans votre gazon ou même, remplacez votre gazon de graminées par
une pelouse de trèfles. Les scarabées ne peuvent se nourrir de trèfles, ni les adultes
ni les larves.
Encouragez la présence de prédateurs naturels (crapauds, oiseaux, musaraignes,
taupes, etc.) ou libérer des canards ou des poules dans le secteur. Les mouffettes
aussi mangent les larves… mais font beaucoup de dégâts dans la pelouse en les
recherchant. Deux prédateurs naturels asiatiques des scarabées du Japon ont été
libérés aux États-Unis, la mouche Istocheta aldrichi et la guêpe Tiphia vernalis, et
commencent à s’étendre, réduisant la population dans ce pays.
On peut couvrir les légumes et les petits fruits de couvertures flottantes afin de les
protéger. Il faut placer la protection en début de saison, avant que les scarabées ne
soient présents. https://jardinierparesseux.com/2015/05/07/une-barriere-anti-
insectes/
Certains végétaux sont toxiques aux scarabées japonais. C’est le cas notamment des
fleurs de pélargonium (Pelargonium x hortorum) et de marronnier à petites fleurs
(Aesculus parviflora) et des feuilles de ricin (Ricinus communis) et de quatre heures
(Mirabilis jalapa), mais notez qu’il faut que les scarabées les mangent pour que ce
traitement soit efficace, donc il faut être prêt à sacrifier ces plantes pour sauver les
autres. Il ne faut pas présumer que ces plantes pièges fassent pus que légèrement
baisser la population.
D’autres végétaux ont la réputation de repousser les scarabées, notamment les
alliums (oignon, poireau, ail, ciboulette, etc.), la rue (Ruta graveolens) et la tanaisie
(Tanacetum vulgare), mais l’effet est limité… et la tanaisie, surtout, est très
envahissante.
Peu de solutions parfaites
Vous comprendrez en lisant ce qui procède que presque aucun traitement contre les
scarabées n’est parfait, sauf le premier (remplacer les plantes susceptibles par les
plantes que les scarabées ne mangent pas), mais à force de les combiner sagement, il
est possible de réduire la population au point où les scarabées deviennent plutôt un
petit désagrément qu’un fléau. À vous de les apprivoiser!

Juillet 22 - Les tomates sont des plantes carnivores


Saviez-vous que les poils collants trouvés sur les tiges des tomates servent de pièges pour
de petits insectes? Ceux-ci meurent et tombent au sol pour être absorbés par les racines de
la plante après leur décomposition.
On considère ainsi que la tomate est une plante carnivore, mais un carnivore passif. La
dionée gobe-mouche (Dionaea muscipula) est un exemple de plante carnivore active: son
piège se referme sur les insectes qui les visitent. La pomme de terre aussi est un carnivore
passif, ainsi qu’un autre cousin, le pétunia (les trois sont des solanacées).
Maintenant que nous sommes au courant du passé sordide des tomates et des pommes de
terre, la question à se poser est… est-ce que les végétariens accepteront toujours de
manger ces deux légumes, même si ils mangent de la chair?

Juillet 23 - L'odeur du gazon tondu est un cri de détresse


L'odeur du gazon fraîchement tondu qui émoustille bien des jardiniers est en fait causée
par des composés organiques volatils (COVs) libérés par les graminées dans le but
d'aviser ses voisines qu'elles se font attaquer. Dans la nature, la graminée libère ses
composés lorsqu'elle est victime d'un insecte nuisible ou d'un mammifère brouteur
d'herbe. Ainsi elle prévient les graminées voisines d'une attaque éminente et celles-ci
peuvent commencer à s'y préparer en produisant des produits dissuasifs: des composés
toxiques ou des goûts désagréables.
De plus, certains composés stimulent la formation de nouvelles cellules à l’emplacement
de la blessure pour qu’elle se referme plus rapidement. D’autres encore agissent comme
antibiotiques pour prévenir les infestations de bactéries et de champignons. Certains
COVs attirent aussi les insectes bénéfiques, comme des guêpes parasites et les punaises
prédatrices, qui viennent en s’attendant de trouver leur proie, un insecte néfaste qui
croque les feuilles.
Donc, tondre le gazon provoque une foule de effets différents, à la fois chez les végétaux
tondus, ceux de leur voisinage et les insectes des environs. Toute une réaction quand vous
ne pensiez que réduire la hauteur de votre pelouse!
Sans doute que, avec le temps, les graminées de gazon apprendront à émettre des odeurs
nauséabondes ou des émanations toxiques lors de la tonte afin de décourager les humains
de les tondre!

Juillet 24 - Peut-on tuer les fourmis avec de l’eau bouillante ?


Parmi les méthodes qu’on entend sur la façon de détruire les nids de fourmis
dans le jardin est d’y verser de l’eau bouillante.
Avant de confirmer cette technique, il faut d’abord se demander si tuer les
fourmis sur votre terrain est vraiment nécessaire. La plupart des fourmis sont
inoffensives, voire bénéfiques. Je vous suggère de lire le blogue «Les fourmis
détruisent mon gazon!» (titre un peu satirique) avant d’agir.
Si jamais vous juger que, malgré tout, les fourmis doivent mourir, est-ce que
verser de l’eau bouillante sur le nid peut aider?
La réponse est : parfois.
C’est que l’eau bouillante refroidit rapidement quand on le verse sur le sol. Si la
reine de la petite colonie est juste sous la surface du sol (et pour détruire un nid
de fourmis, c’est la reine qui faut tuer), l’eau peut encore être assez chaude pour
mettre fin à sa vie et oui alors, le nid sera détruit. Si elle s’est sagement installée
en profondeur, cependant, l’eau aurait eu le temps de refroidir avant de
l’atteindre.

Si le nid réapparaît rapidement, le traitement a été un échec.


Vous verrez rapidement si le traitement est un échec: si, dans les heures qui
suivent le traitement, le nid est rebâti, c’est que votre traitement n’a pas
fonctionné.
Notez qu’il faut utiliser l’eau bouillante avec discrétion, car elle peut endommager
les plantes des alentours. Ainsi le traitement à l’eau bouillante est plus facilement
applicable sur une terrasse où il y a des nids de fourmis que dans un gazon, une
platebande ou un potager.
Pour une méthode plus certaine pour détruire un nid de fourmis, lisez Contrôler
les fourmis de façon écologique.

Juillet 25 - Mettez des cailloux dans un bain d’oiseaux


Certains bains d’oiseaux commerciaux sont trop profonds pour les petits oiseaux et
ils n’osent pas alors les utiliser. Pour corriger le problème, il suffit de mettre des
cailloux ou des roches dans le fond, assez que pour créer au moins une section
exposée ou à peine couverte d’eau. Ainsi l’oiseau pourrait choisir une profondeur à
laquelle il se sent à l’aise.
Autre conseils
Quelques autres trucs pour avoir un bain d’oiseaux qui sera à la fois populaire
auprès de la gent ailée et sécuritaire:
• On peut placer un bain d’oiseaux directement sur le sol si l’emplacement est
dégagé, mais s’il y a des arbustes ou des plantes tout près où des prédateurs
(notamment les chats) peuvent se cacher, mieux vaut le mettre sur un socle;
• Pour la même raison, dans certains emplacements, vous pouvez suspendre le bain
d’un arbre;
• Changez l’eau à tous les jours ou deux pour éviter le développement de microbes
nuisibles.

Juillet 26 – Quand votre hémérocalle ne fleurit plus


La majorité des hémérocalles fleurissent année après année sans que le jardinier ait
à faire grand-chose: ce sont des plantes très fiables et très permanentes. Mais la
floraison d’autres variétés, pourtant cultivées de la même façon et sous les mêmes
conditions, diminue ou même s’arrête après quelques 5 ou 6 ans. La très populaire
‘Stella de Oro’, l’hémérocalle la plus vendue au monde, est justement de cette
catégorie. Que se passe-t-il?
Une compétition accrue
La cause la plus commune est facile à comprendre: la plante s’est tellement divisé
avec le temps qu’il y a désormais une profusion de plantes qui partagent la même
espace, chacune faisant compétition avec ses voisines pour la lumière et les
minéraux. Cette forte compétition réduit ou annule la floraison, voilà tout.
La division s’impose
La solution alors est simple: diviser la plante. Peut-être pas au moment où vous
remarquez le problème, soit en pleine période de croissance, mais soit à l’automne,
au plus tard un mois avant le premier gel, ou au printemps, au moment où les
pousses de l’année commencent à apparaître, car les hémérocalles réagissent mieux
à la division quand elles sont plus ou moins en dormance.
Cela dit, vous pouvez diviser une hémérocalle en plein été si vous voulez vraiment,
mais il est alors important de l’arroser régulièrement pour assurer une meilleure
reprise.
Comment diviser une hémérocalle
Pour diviser une hémérocalle facilement, déterrez la plante au complet à la bêche,
prenant la plus grosse motte de racines possible. Si vous le faites en fin de saison (fin
d’août, mois de septembre), coupez le feuillage à 20 cm du sol pour commencer,
question de pouvoir bien voir ce que vous faites. Tranchez à travers la plante avec la
bêche pour la couper en 2, 3, 4 sections ou plus et replantez chaque section sans
enfouir le collet (le point de jonction entre les racines et la tige)… autrement dit, à la
même profondeur que la plante-mère.
Après la division, arrosez bien et appliquez un paillis. La plante aura besoin
d’arrosages supplémentaires en cas de sècheresse tant qu’elle n’est pas bien établie,
habituellement la saison suivante.
Si vous avez trop de plantes suite à votre division, voilà de beaux cadeaux à faire à
vos voisins et amis!
Autres raisons
Évidemment, il peut avoir d’autres raisons pour laquelle une hémérocalle arrête de
fleurir: manque de lumière, sol trop pauvre ou trop sec, sol détrempé, etc. et il faut
bien sûr considérer ces autres possibilités, notamment si les conditions ont
radicalement changé (par exemple, si la plante, qui poussaient autrefois au plein
soleil dans un sol meuble, se trouve désormais à l’ombre d’un arbre aux racines
envahissantes), mais dans la plupart des cas, c’est la trop grande densité de la plante
est la cause principale de sa floraison réduite.

Juillet 27 - Quand un arbuste sur tige drageonne…


Les arbustes et arbustes greffés sur tige sont très populaires dans nos jardins. Il
s’agit d’un arbuste – souvent pleureur ou au port arrondi – que la pépinière a greffé
au sommet d'une tige unique, le porte-greffe, pour créer l’effet d’un petit arbre.
Parmi les arbustes greffés sur tige populaires, il y a le caragana pleureur (Caragana
arborescens ‘Pendula’, ‘Walker’ et autres), le saule marsault pleureur (Salix caprea
‘Kilmarnock’ et autres) et le mûrier pleureur (Morus alba ‘Pendula’ et autres). Chez
variétés au sommet arrondi, il y a le lilas nain de Corée (Syringa meyeri ‘Palibin’), le
fusain ailé (Euonymus alata ‘Compacta’ et autres) et le rosier sur tige (différents
cultivars de Rosa).
Ces «mini-arbres» sont très mignons, mais ont souvent un petit défaut: plusieurs

produisent des drageons (repousses) à la base et ces drageons ne seront pas, bien

sûr, la variété que vous avez choisie.

Par exemple, on greffe habituellement les caraganas pleureurs (Caragana

arborescens ‘Pendula’ et autres) sur une tige de C. arborescens ‘Sutherland’, soit un

cultivar aux tiges exceptionnellement droites. Si des drageons sortent du sol au pied

de votre plante, ils ne donneront donc pas des tiges retombantes de forme

pleureuse, mais de hauts «fouets» dressés venant de ‘Sutherland’.

De même, il faut supprimer les tiges et les feuilles qui paraissent sur le tronc de

l’arbuste greffé sous le point de greffe, sinon des branches « normales » pousseront.

Certains arbustes greffés en tête produisent peu de ces croissances indésirables,

d’autres énormément.

Passez à l'acte
Enlevez ces croissances indésirables au sécateur, coupant aussi près de la pointe de
jonction avec l'arbre greffé que possible, que ce soit à sa base ou sur le tronc. Si les
drageons paraissent au sol à côté de la plante-mère, vous pouvez les enlever avec une
pelle tranchante. Il n'y a pas de saison particulière pour faire cette taille: quand vous les
voyez, vous pouvez les enlever.
Si vous ne faites pas ce «ménage» (suppression des croissances venant du porte-greffe,
soit le tronc droit), ce dernier finira par reprendra sa croissance arbustive normale et votre
arbuste sur tige en sera graduellement engouffré et perdra tout son charme.

Juillet 28 - Les liserons: de jolis envahisseurs


Le nom liseron désigne une plante grimpante (ou rampante là où elle ne trouve pas
de support) de la famille des Convolvulacées (famille de la gloire du matin). Il y a
plusieurs espèces dans différents genres, mais les deux les plus souvent vues dans
les jardins sont le liseron des haies (Calystegia sepium, anciennement Colvolvulus
sepius) et le liseron des champs (Convolvulus arvensis). Les deux se ressemblent,
avec des fleurs blanches ou rose pâle en entonnoir ouvertes le matin seulement et
des feuilles en forme de flèche, mais le liseron des haies donnent des fleurs
beaucoup plus grandes (5 à 6 cm de diamètre comparativement à 1,5 à 2 cm pour le
liseron des champs) et des feuilles plus grandes aussi.
Les deux espèces d’origine eurasiatiques sont considérées des mauvaises herbes.
Elles sont très envahissantes, étouffant les plantes voisines avec leurs tiges volubiles
qui peuvent atteindre 6 m ou plus de hauteur (pour le liseron des haies; moins [2 m
environ] pour le liseron des champs) et leur feuillage dense qui coupe la lumière aux
végétaux envahis. Ils peuvent même monter sur et écraser par leur poids les
arbustes et les jeunes arbres. De plus, ils s’étendent rapidement, sur jusqu’à 6 m de
diamètre, via des racines et des rhizomes souterrains et peuvent alors envahir les
plantations voisines. Ils se multiplient aussi par semis.
L’arrachage: une perte de temps
Les rhizomes tendent à pousser latéralement, près de la surface du sol, mais les
racines peuvent descendre jusqu’à 3 m dans le sol, ce qui rend l’arrachage irréaliste.
D’ailleurs sarcler ou, pire encore, passer un motoculteur, ne font qu’empirer le
problème, car les deux techniques tendent à trancher les racines et les rhizomes et
chaque segment de l’un ou l’autre laissé dans le sol donnera une nouvelle plante.
Autrement dit, elles empirent la situation!
Deux traitements lents, mais efficaces
Le traitement le plus «logique» serait de couper toutes les tiges à la base, là où elles
émergent du sol… et de répéter cette taille chaque fois qu’elles repoussent. Ainsi
vous priverez la plante de sa source d’énergie. Toute l’énergie d’une plante vient du
soleil via ses feuilles et si vous supprimez continuellement les feuilles, la plante
s’affaiblira nécessairement.
Toutefois il faut généralement répéter cette taille aux 2 ou 3 semaines, et ce,
pendant 2 ans, surtout si la plante est bien établie, car elle peut avoir d’importantes
réserves d’énergie stockées sous le sol.
Même après 2 ans, il peut avoir une certaine repousse, car la plante porte sur ces
racines de petits bourgeons internes qui peuvent rester longtemps en dormance
pour ressortir juste quand vous pensez avoir réglé la situation. Il faut bien sûr
éliminer immédiatement ces repousses dès que vous les voyez.
Attention: faucher les tiges à la tondeuse ne fonctionnera pas nécessairement pas
non plus. Le liseron des champs, surtout, a une croissance tellement basse qu’il peut
souvent passer sous la tondeuse sans dommages. Il faut couper les tiges au sol, pas à
7 cm au-dessus du sol comme une tondeuse le fait.
L’autre possibilité est le bâchage avec une toile noire. D’ailleurs, c’est aussi la
méthode la plus paresseuse.
Au printemps, appliquez une toile noire en polyéthylène (ou un vieux tapis!) sur
toute la surface et retenez-la en place avec des pierres, des briques, des potées de
plantes ou du paillis. La toile doit couvrir plus large que la zone où la plante se
trouve, sinon elle aura vite fait expédier ses rhizomes au-delà de la zone d’exclusion.
Il faut laisser la toile en place pendant 2 ans. À la noirceur sous la toile, privée de
lumière, la plante ne pourra plus s’approvisionner en lumière solaire et s’épuisera.
Même après 2 ans, il est quand même possible qu’il y ait un peu de repousse à partir
de bourgeons dormants (mentionnés ci-dessus), mais si vous coupez ses tiges au sol
dès qu’elles ressortent, vous les éliminerez: elles n’ont pas les réserves nécessaires
pour repousser de multiples fois.
Herbicides en dernier recours
Je ne suis pas un fervent des herbicides, mais si vous êtes rendus au point où vous y
songez, évitez à tout le moins de vaporiser ces produits, car inévitablement vous
tuerez d’autres végétaux. Le secret d’une utilisation relativement rationnelle d’un
herbicide toxique est de le peindre sur le feuillage de la plante indésirable: oui, avec
un petit pinceau. Ainsi, seulement la plante à éliminer en absorbera.
Le meilleur moment pour l’appliquer est quand la plante est en fleurs, car c’est la
saison à laquelle la plante commence à amasser des réserves et où elle dirige
beaucoup de sève vers les racines et les rhizomes. Or ce sont justement les racines et
les rhizomes que vous voulez éliminer.
Les herbicides à base de savon, d’acide citrique ou d’acide acétique (vinaigre) ne
tuent que le feuillage et donc la plante aura tendance à repousser. Il faut alors les
appliquer à répétition, probablement pendant 2 ans, tout comme pour les méthodes
où l’on exclut la lumière.
Les herbicides systémiques, par contre, comme le glyphosate, tuent les racines aussi
et élimineront ainsi la plante au complet après seulement un traitement ou deux si
vous les appliquez correctement.
Continuez de surveiller
Même si vous pensez avoir gagné la guerre contre le liseron, sachez que ses graines
peuvent rester dormantes pendant 50 ans ou plus. Heureusement les jeunes semis
n’auront pas encore eu le temps de faire des réserves et même un sarclage rapide les
tuera. De plus, les graines doivent être exposées au soleil pour germer. Elles ne
germeront pas dans un jardin densément planté, ni sous un épais paillis.
Un faux liseron
La renouée liseron (Fallopia convolvulus, anciennement Polygonum convolvulus) est
une annuelle originaire de l’Eurasie et de l’Afrique, mais maintenant une mauvaise
herbe de distribution mondiale, qu’il est facile à confondre avec les vrais liserons
(Calystegia et Convolvulus). C’est qu’il produit lui aussi des feuilles en tête de flèche
sur des tiges rampantes ou grimpantes. Ses petites fleurs blanchâtres ou rosâtres,
réunies en petites grappes peu denses, ne ressemblent toutefois nullement aux
fleurs en entonnoir typiques des liserons et sont un signe certain que c’est une
plante différente.
Quand vous trouvez cette plante dans vos jardins, arrachez-la ou coupez-la selon
votre préférence pour la contrôler pendant l’année en cours. Par la suite, cependant,
l’important est de couvrir le sol au printemps d’au moins 5 cm de paillis, ce qui
empêchera les graines de germer.
Et voilà: les liserons ne sont pas faciles à contrôler, mais si vous y mettez un peu
d’effort assidu, vous pourriez en venir à bout.
VFallopia convolvulus Black bindweed

Juillet 29 – Le plus petit plant de tomate au monde


Lors d’une visite récente au Tower Hill Botanical Garden à Boylston, Massachuetts,
j’ai pu voir et photographier la tomate ‘Mico Tom’ cultivée dans son potager. Quelle
surprise de trouver un plant de tomate d’aussi petite taille, mais portant une
quantité respectable de fruits.
La tomate ‘Micro Tom’ fut développée par l’Université de la Floride en 1989 surtout
pour utilisation dans des expériences scientifiques: grâce à sa taille extrêmement
réduite (la plante ne dépasse pas 15 à 20 cm ou diamètre de hauteur à maturité), on
peut facilement le cultiver en serre sans utiliser beaucoup d’espace.
Commercialement, la plante est offerte comme «la tomate idéale pour la culture
comme plante d’intérieur».
La plante se caractérise par de petites feuilles déformées et un entrenœud très
réduit. Il suffit d’un pot de 4 à 6 pouces (10-15 cm) pour produire une trentaine de
petites tomates rondes rouges qui mûrissent en 120 jours environ (environ 88 jours
après le repiquage). Les fruits sont petits et leur goût est un peu fade, mais quand
même acceptable. Comme c’est une plante déterminée,
https://jardinierparesseux.com/2015/04/14/petit-glossaire-du-semeur-neophyte/
tous les fruits mûrissent environ en même temps et il n’y a pas de reprise.
Pas un OMG
Et non, cette plante n’est pas un organisme modifié génétiquement. Elle a tout
simplement hérité de deux gênes de nanisme déjà connus chez la tomate. C’est le
chihauhua des tomates, quoi.
Où l’utiliser?
La tomate ‘Micro Tom’ attire surtout l’intérêt par son apparence intrigante et
mignonne; elle n’est pas une véritable tomate de jardin. Personne ne songerait la
cultiver pour fournir sa famille en tomates, par exemple! On pourrait l’utiliser
comme bordure d’un potager ornemental, dans des pots sur le balcon ou en panier
suspendu. Aussi comme plante d’intérieur si vous le semez à l’intérieur au
printemps en vue d’une récolte estivale. (La lumière naturelle dans la plupart des
maisons serait insuffisante pour une culture hivernale.) Comme elle est très basse, il
est aussi possible de la cultiver à l’année sous des lampes fluorescentes ou LED en
l’exposant à des jours longs.
Sources
Voici deux sources pour cette mini-tomate:
Urban Farmer http://www.ufseeds.com/store.php?
dpid=search&term=micro+tom&Submit.x=0&Submit.y=0
Seedman.com https://www.seedman.com/tomatoseeds.htm

Juillet 30 - Quand les fruits tombent chez les cucurbitacées


Les jardiniers ont fréquemment un problème avec la production de fruits chez les
courges, les concombres, les melons et d’autres plantes de la famille des
cucurbitacées. On voit bien un petit fruit, mais, après une journée ou deux,
l’extrémité brunit et il tombe de la plante. Que s’est-il passé?
Essentiellement, le fruit avorte faute de fécondation. C’est habituellement causé par
une pollinisation inadéquate de la fleur. On appelle cela la coulure ou encore, on dit
que le fruit n’a pas noué.
Absence de pollinisateurs
Chez les cucurbitacées, c’est habituellement les abeilles qui assurent la pollinisation,
mais elles peuvent être essentiellement absentes du secteur (parfois le cas dans les
situations urbaines ou quand on jardine sur un balcon) ou ne passent pas à cause
d’une température inclémente (les abeilles restent chez elles les jours de pluie).
Or chaque fleur femelle ne dure qu’une journée. Si les abeilles sont absentes, ou si
elles ne font pas bien la pollinisation, c’est au jardinier de les remplacer.
Voici un texte qui explique comment polliniser les fruits vous-même afin d’assurer
une bonne production : Faites l’abeille pour assurer des fruits chez les courges et les
melons.
https://jardinierparesseux.com/2015/07/01/faites-labeille-pour-assurer-des-
fruits-chez-les-courges-et-les-melons/

Juillet 31 - Les plantes aident leur parenté


Plusieurs études démontrent que les plantes reconnaissent leurs frangines, soit les plantes
issues de la même mère, et leur offrent des traitements de faveur. Notamment, quand une
plante pousse à côté d'une parente, elle dirige moins de racines dans sa direction et pousse
moins rapidement, lui laissant la chance de s'établir. La présence d'une plante non
apparentée dans le secteur, cependant, provoque la réaction contraire: elle envoie plus de
racines en sa direction pour lui voler l'espace au sol et grandit plus rapidement pour créer
de l'ombre, ainsi sa compétitrice aura moins de chances de survivre.
Pour l’instant, personne ne sait exactement comment les plantes font pour reconnaître
leur parentèle, mais certaines études semblent indiquer que ce soit par des signatures
chimiques offertes par les racines.

Août 1 - Un grand jardin dans un petit espace


Le Jardin de la Petite École à Témiscouata-sur-le-Lac, secteur Notre-Dame-du-Lac,
est l’un de plus beaux jardins privés que j’aie jamais vu. Ce superbe jardin est
l’œuvre du propriétaire Jacques Cyr, un professeur à la retraite. Notez que j’ai écrit
«jardin privé», puisqu’il occupe un terrain de banlieue et que la propriétaire vit dans
la maison, mais il ouvre néanmoins sa maison aux visiteurs pendant les mois d’été.
Ce qui fascine dans ce jardin de 3000 m2 est l’accord parfait entre les végétaux et les
éléments structurants : pergolas, pavés en ardoise, étangs, ponts, ruisseaux, etc. Et
l’absence totale de pelouse. Les conifères dominent, souvent des variétés naines à
feuillage bleuté ou doré, aidés par une abondance couvre-sols comme l’herbe-aux-
écus dorée (Lysimachia nummularia ‘Aurea’) et la mousse écossaise (Sagina subulata
glabrata ‘Aurea’). On y trouve tout de même de nombreuses vivaces, des plantes
aquatiques et des annuelles, notamment des bégonias tubéreux. Reste que c’est le
feuillage qui dominent dans ce jardin: les fleurs ne sont qu’accessoires.
Le tout est rehaussé par un «paysage emprunté»: le long et profond Lac
Témiscouata qui semble se trouver au pied du jardin alors qu’il est en fait localisé
400 m plus loin, l’autre côté de la rue principale de la ville.
La page d’accueil du site Web du Jardin se sous-titre: Un bijou de jardin où textures,
formes et couleurs se conjuguent en harmonie. Voilà une petite phrase qui synthétise
parfaitement ce jardin.
De longues années d’aménagement
Le terrain fortement en pente aurait pu décourager Jacques Cyr de faire plus qu’un
d’aménagement paysager minimaliste, mais c’est plutôt le contraire: le défi l’a
stimulé à l’agrandir d’année en année, depuis 1980, commençant d’abord dans le
haut du terrain, dans un secteur composé de remblayage et dénudé de toute
végétation, pour intégrer peu à peu des éléments de la forêt naturelle qui en
remplissait le fond. Et l’aménagement n’est pas terminé! Je visite ce jardin à presque
tous les ans depuis une décennie et j’ai vu disparaître une piscine creusée («elle ne
cadrait plus avec le reste du jardin», dit Jacques Cyr), s’ajouter une pergola, un
étang, un clôture en bois. En 2016, un nouveau petit pont traverse le ruisseau.
On descend de terrasse en terrasse, de jardin d’eau en jardin d’eau, le tout relié par
ce qui semble être un ruisseau naturel qui se jette dans le lac, mais qui est en fait
une série de ruisseaux gérés par des pompes bien cachées. Et qui, malgré les
apparences, ne se rendent jamais au Lac.
Des plantations et des sections de clôture isole le jardin des voisins: on oublie vite
qu’on est dans un quartier résidentiel! Partout on entend le chant de l’eau mêlé au
chant des oiseaux: presque une symphonie naturelle!
D’école en maison
Le nom peut intriguer le visiteur: où est la petite école mentionnée? En fait, la
maison est une ancienne école de rang de 1948, déplacé sur le site en 1964 et
fortement modifié depuis, plus que triplant de superficie, de façon à ce que seul le
nom témoigne de son passé.
Quand vous visitez
Le jardin se visite pendant les mois d’été, du 24 juin à la Fête du travail (1er lundi de
septembre) et est ouvert de 10h à 17h quotidiennement. Si vous arrivez au Jardin à
la fin de juin, ne soyez pas surpris de voir encore des tulipes en fleurs! Le climat
local est froid (zone 3) et la neige persiste souvent jusqu’à la mi-mai.
Témiscouata-sur-le-Lac est situé dans l’Est du Québec, tout près de la frontière du
Nouveau Brunswick. L’accès est facile par la Route Transcanadienne, la partie
appelée Autoroute 85 qui va de Rivière-du-Loup à la frontière du Nouveau-
Brunswick.
Si jamais vous êtes dans le Bas-Saint-Laurent, ne manquez pas de visiter ce jardin
unique. Même, organisez-vous une visite du secteur avec ce jardin comme but
principal: vous ne le regretterez pas!
Coordonnées
Le Jardin de la Petite École
794, rue St-Viateur
Notre-Dame-du-Lac
G0L 1X0 (Québec)

Tel : 418 899-2740


www.jardindelapetiteecole.com
http://www.jardindelapetiteecole.com

Tarifs
Adulte : 8 $
Enfant de 12 ans et moins : 5 $

Heures d’ouverture:
Tous les jours de 10h à 17h.

Août 2 - Un livre des plus utiles


Une plante germe dans votre jardin et vous ne savez pas ce que c’est? Vous doutez
que ce soit une mauvaise herbe, mais n’êtes pas certain? Si oui, j’ai un livre à vous
recommander: le Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec par Claude J.
Bouchard et Romain Néron.
C’est un livre de poche à reliure spirale de 252 pages (alors il reste ouverte à la page
désirée!) qui présente 120 plantes considérées comme des mauvaises herbes.
Comme tout livre du genre, on présente des photos de la plante avec une description
de sa croissance, mais ce que je trouve particulièrement utile est qu’on inclut aussi
des photos des plantes à tous les stades de leur développement, du semis jusqu’au
stade adulte, plus des photos du feuillage, de la capsule de graines, même des
racines ou rhizomes dans certains cas : tout ce qui peut aider à son identification.
Pouvoir identifier une plante au stade de la plantule à peine germée est
particulièrement utile à un jardinier et permet de prendre des décisions très
rapidement au sujet d’un potentiel envahisseur.
Même si ce livre est fait pour le Québec, les mauvaises herbes sont presque
universelles et ce livre serait utile ailleurs au Canada ou même en Europe.
On peut le commander chez le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire
du Québec (CRAAQ).

Détails

Titre : Guide d'identification des mauvaises herbes du Québec


Éditeur : MAPAQ - CPVQ
Année : 1998
Pages : 262
ISBN : 978-2-89457-162-0

Août 3 - Les jardiniers d’expérience développent quasiment un sixième sens quant ils
s’agit de quand récolter les légumes. Ils savent qu’ils sont prêts et ne peuvent souvent
même pas vous dire pourquoi ils récoltent tel légume une semaine et un autre 3 semaines
plus tard. Mais quand on est néophyte, savoir quand récolter n’est pas toujours aussi
évident.

D’abord, sachez qu’on récolte la plupart des légumes avant leur pleine maturité. C’est le
cas des courgettes, pois, laitues, haricots, maïs, etc. Donc, il ne faut pas attendre en
pensant qu’ils vont davantage grossir ou devenir plus sucrés. Quand ils sont à point, il est
temps de les récolter.

Un indice pour le débutant : il est normalement temps de récolter un légume quand il est à
environ même la taille et la même coloration qu’on voit au marché.

Exemples

Voici quelques exemples de légumes et du moment où il faut la récolte s’impose.

Ail : fin de juillet ou début d’août, quand le feuillage commence à jaunir.

Aubergine : quand le fruit est bien formé et encore lustré. Les variétés de jardin sont
souvent plus petites que les aubergines importées.

Bette à carde : cueillir les feuilles extérieures en laissant celles du centre intactes, ainsi la
plante continuera à produire jusqu'aux gels. Les feuilles sont comestibles à tout stade,
petites ou gigantesques!

Betterave : on peut déjà récolter les plants éclaircis, car le feuillage est comestible. Les
bébés betteraves sont prêtes en 40 à 50 jours, les autres, quand elles ont 4 à 5 cm de
diamètre. Les racines laissées trop longtemps deviennent fibreses.

Brocoli : quand les bourgeons sont encore denses et bien verts. Si vous ne coupez que la
tige centrale, donc, non pas tout le plant, ce dernier produira une deuxième récolte un peu
moins abondante.

Carotte : à tout moment, à partir du milieu de l’été jusqu'au moment où le sol gèle. Les
récoltes hâtives donneront des bébés carottes, tout simplement!

Céleri : on peut commencer à récolter des feuilles d’extérieur de la rosette au milieu de


l’été. La récolte principale a lieu quand la plante est bien dense, à la fin de l’été ou au
début de l’automne, avant les fortes gelées.
Cerise de terre : quand l’enveloppe brunit et que les fruits se détachent du plant. Il faut
que le fruit soit bien jaune ou orange; les fruits immatures sont légèrement toxiques.

Chou : pour le chou d'été (chou hâtif), quand le chou est assez gros et ferme. Si on attend
trop, il éclate. Pour le chou d'hiver, on attend après les premiers gels.

Chou de Bruxelles : quand les petits choux ont environ 4 cm de diamètre.

Chou-fleur : dès que les fleurettes blanches commencent à prendre de l'expansion. Le


chou-fleur du potager familial est rarement aussi gros que le chou-fleur de commerce.

Chou-kale : récoltez les feuilles d’extérieur tout au long de l’été et même après le
premier gel. D’ailleurs, une touche de gel en améliore le goût.

Il faut cueillir les concombres quand ils sont immatures, avant que les graines ne se
développent.

Concombre : quand il atteint la taille voulue. Trop mature, il devient jaune et amer.

Courge d’été (zucchini) : quand le fruit est encore jeune à l’écorce mince, avant que les
graines ne se forment. Sinon, le fruit grossit démesurément et le goût s'altère. Dans le cas
de la courgette (zucchini), par exemple, idéalement avant qu'elle n'atteigne 25 cm de
longueur. Plus vous récoltez les fruits, plus la plante en produit!

Courge d’hiver (citrouille, courge musquée, courge spaghetti, etc.) : quand le fruit est
pleinement mature. Souvent le fruit change de couleur, sinon on peut se fier au pédoncule
(tige fixée au fruit) : elles sèche et ramollit quand le fruit est mature.

Épinards : on les récolte rapidement, dans les 40 à 60 jours du semis. On peut récolter
les feuilles extérieures en premier, mais quand la plante commence à monter en hauteur,
il faut tout récolter, sinon il montera en graines et ne sera plus comestible.

Haricot : il faut récolter les cosses immatures, quand elles sont encore minces. Sinon, la
cosse devient filamenteuse et les graines, pâteuses. Le haricot nain tend à produire toute
sa récolte en même temps; les jardiniers amateurs préfèrent les haricots grimpants (dits
haricots à rames), car leur production se maintient jusqu'en automne... si on récolte les
cosses régulièrement.

Laitue : récoltez les feuilles extérieures tout au long de la saison. Récoltez toute la plante
quand la pomme est bien formée, mais pas encore dure. Quand une tige florale monte au
centre de la plante, c'est déjà trop tard: les feuilles seront amères et immangeables. Par
contre, on peut semer de la laitue durant tout l'été, jusqu'en septembre. Donc, dès que
votre première récolte est terminée, semez-en d'autres!
Maïs : quand les soies sont brunes et que l'épi paraît dodu, c'est le temps. Le niveau de
sucre baisse rapidement : pour un épi particulièrement goûteux, faites bouillir l'eau avant
de récolter!

Melon : le fruit est mûr quand il jaunit un peu et qu'il se détache de son pédoncule. Le
melon d'eau est un peu différent (et d'ailleurs, sa maturité est très difficile à évaluer).
Quand la vrille la plus proche du fruit brunit et que le fruit sonne creux quand vous le
tapotez, vous avez de bonnes chances qu'il soit à point.

Navet: quand la racine a environ la taille qu’on voit au marché, soit environ 5 à 6 cm de
diamètre. Si on les laisse trop longtemps, la racine cesse de croître et devient un peu
ligneuse, mais demeure comestible.

Oignon : on peut le cueillir en tout temps comme oignon vert. Quand le feuillage de
l'oignon «s'écrase» au sol, l’oignon est mature et prêt à être récolté. Déterrez le bulbe,
mais laissez-le sécher au soleil quelques jours avant de l'entrer; ainsi, il se conservera plus
longtemps.

Piment fort : habituellement, vers la fin de l’été, quand le fruit atteint sa coloration finale
(souvent rouge). Par contre, certains piments se récoltent traditionnellement quand le fruit
a pris sa pleine terre, mais est encore vert (jalapeño, par exemple). Voir aussi Poivron.

Poireau : à l’automne, après une ou deux bonnes gelées ou encore, très tôt au printemps,
après le dégel.

Pois : récoltez les pois mange-tout quand la cosse est encore mince et les pois à peine
développés. Attendez que les cosses soient dodues pour récolter les pois à écosser (petits
pois). Quand la récolte commence, il faut passer à tous les quelques jours.

Poivron : quand la taille vous convient. On peut récolter le fruit immature (poivron vert)
ou mature (poivron rouge). Le rouge est plus digeste. Voir aussi Piment.

Pomme de terre : le dépérissement du feuillage, en tout ou en partie, indique que les


tubercules sont prêts à être récoltés. On récolte toutefois les pommes de terre nouvelles
environ une semaine après que la plante commence à fleurir. Les pommes de terre
nouvelles ne se conservent pas, toute fois.

Radis : le petit radis classique se récolte 3 à 6 semaines après le semis, quand la racine
est relativement petite. Laissée en terre trop longtemps, elle devient fibreuse et amère et
la plante monte en graines. On peut faire des semis de radis tout au long de l’été, jusqu’en
septembre, afin d’en avoir toujours des radis frais. Le feuillage aussi est comestible. Les
radis d’hiver et daikon se récolte à l’automne et peuvent tolérer de légers gels.
Rutabaga : à l’automne, de préférence après une gelée, car le froid rend la racine plus
sucrée.

Tomate : idéalement, on attend que le fruit soit parfaitement coloré et un peu mou. Les
tomates déterminées sont plus hâtives, mais mûrissent toutes en même temps. Les
tomates indéterminées (variétés grimpantes) produisent tout l'été, presque jusqu'aux gels.
Quand le gel menace, récoltez les fruits restants: ceux qui sont partiellement colorés
mûriront dans un garde-manger sombre; ceux qui sont verts serviront dans les recettes de
tomates vertes (ketchup, etc.).

Topinambour : à l’automne, récoltez les racines tubéreuses après quelques gelées. Ou


encore, au tout début du printemps, quand le sol

Août 4 - Mes pommes de terre ne fleurissent pas!


Les pommes de terre de votre voisin sont en pleine floraison alors que les vôtres ne
montrent pas le moindre bouton floral. Sont-elles en retard? Avez-vous fait une gaffe
monumentale quelconque? Votre récolte sera-t-elle nulle?
Vous pouvez vous détendre, car la floraison n’est pas du tout obligatoire pour les
pommes de terre. Certaines variétés fleurissent facilement, d’autres rarement,
d’autres pas du tout (du moins dans les régions septentrionales) et cela ne change
rien à la récolte. C’est en bonne partie une question de variété, malgré que
l’environnement soit aussi un facteur.
D’ailleurs, parfois les variétés qui fleurissent produisent de petits fruits verts et
d’autres années, pas du tout. (Lire Mes pommes de terre produisent des tomates!
https://jardinierparesseux.com/2015/08/18/mes-pommes-de-terre-produisent-
des-tomates/pour savoir pourquoi.)
Pommes de terre nouvelles
Certains jardiniers comptent sur la présence de fleurs pour leur indiquer quand
récolter les pommes de terre nouvelles, car habituellement le début de la floraison
correspond au début de la production des premiers tubercules. Donc, quand leurs
plantes ne fleurissent pas, ils ne savent plus quand récolter.
Pour palier à ce manque, surveillez les pommes de terre de vos voisins. Quand leurs
pommes de terre sont en fleurs depuis une semaine ou deux, fouillez dans le sol au
pied d’un de vos plants pour voir si les tubercules sont d’une taille acceptable. Notez
que les pommes de terre nouvelles ne se conservent pas bien, donc on n’en récolte
que suffisamment pour ses besoins immédiats.
La récolte principale
Quant à la récolte principale, allez-y quand les feuilles sont presque toutes jaunies.
Sous de bonnes conditions, vous pouvez conserver les pommes de terre mûres tout
l’hiver.

Août 5 - La caféine est en fait un insecticide


Le caféier (Coffea arabica) produit la caféine non pas pour rendre les résidus torréfiés de
ses graines plus stimulantes pour les humains, mais comme insecticide.En effet, les
insectes qui essaient de manger un caféier s’en trouveront paralysés et peuvent même en
mourir.

Tristement pour les caféinomanes jardiniers, arroser ses plantes avec du café ne
repoussera pas les insectes: la caféine se décompose trop rapidement pour être efficace à
ce niveau et, de plus, la caféine est aussi légèrement toxique aux racines et aux
champignons bénéfiques du sol. Ainsi, il n’est pas recommandé d’arroser vos plantes
avec du café.
Vous pouvez toutefois mettre le marc de café dans le compost et l’appliquer plus tard à
vos plantes. Une fois décomposé, au contraire d’être nuisible, le marc de café est
bénéfique pour les plantes, enrichissant le sol en minéraux.
Attention toutefois: malgré les nombreuses prétentions du contraire, le marc de café n’est
pas un produit miraculeux, mais tout simplement un produit décomposable comme il y en
a tant d’autres. Lisez plus sur le sujet ici: Le pour et le contre du marc de café.

Août 6 – Mes pommes de terre ne fleurissent pas


Les pommes de terre de votre voisin sont en pleine floraison alors que les vôtres ne
montrent pas le moindre bouton floral. Sont-elles en retard? Avez-vous fait une gaffe
monumentale quelconque? Votre récolte sera-t-elle nulle?
Vous pouvez vous détendre, car la floraison n’est pas du tout obligatoire pour les
pommes de terre. Certaines variétés fleurissent facilement, d’autres rarement, d’autres pas
du tout (du moins dans les régions septentrionales) et cela ne change rien à la récolte.
C’est en bonne partie une question de variété, malgré que l’environnement soit aussi un
facteur.
D’ailleurs, parfois les variétés qui fleurissent produisent de petits fruits verts et d’autres
années, pas du tout. (Lire Mes pommes de terre produisent des tomates! pour savoir
pourquoi.)
Pommes de terre nouvelles
Certains jardiniers comptent sur la présence de fleurs pour leur indiquer quand récolter
les pommes de terre nouvelles, car habituellement le début de la floraison correspond
plus au moins au début de la production des premiers tubercules. Donc, quand leurs
plantes ne fleurissent pas, ils ne savent plus quand récolter.
Pour palier à ce manque, surveillez les pommes de terre de vos voisins. Quand leurs
pommes de terre sont en fleurs depuis une semaine ou deux, fouillez dans le sol au pied
d’un de vos plants pour voir si les tubercules sont d’une taille acceptable. Notez que les
pommes de terre nouvelles ne se conservent pas bien, donc on n’en récolte que
suffisamment pour ses besoins immédiats.
La récolte principale
Quant à la récolte principale, allez-y quand les feuilles sont presque toutes jaunies. Sous
de bonnes conditions, vous pouvez conserver les pommes de terre mûres tout l’hiver.

Août 7 - Croissance phallique dans le jardin


Le monde du jardinier contient son lot de surprises et l’une des plus bizarres est

l’apparition d’un champignon étrange au nom évocateur : le phallus du chien ou

satyre du chien (Mutinus caninus).

C’est un champignon qu’on rencontre dans la nature comme dans le jardin un peu

partout dans l’hémisphère nord. On le trouve notamment dans la litière forestière et

le paillis, car il vit sur les végétaux en décomposition. On peut le trouver seul ou par

petits groupes de 2 à 5.

Le pied tubulaire est blanc ou rosâtre, mesurant environ 8 à 12 cm de longueur, et

coiffée d’un chapeau orange couvert au début d’une substance brun verdâtre (les

spores). Le pied n’est pas très solide et est souvent penché. À la base de se troue un

« œuf » blanc gélatineux duquel le pied pousse. Le champignon est très malodorant

(on dit qu’il sent un mélange de cadavre et de chou) et attire les mouches. D’ailleurs,

ce sont les mouches qui ramasse les spores et les transportent ailleurs, assurant sa

distribution.

Son odeur nauséabonde semblerait écarter toute idée qui il pourrait être comestible,

mais en fait, il n’est pas toxique et certains mycologues rapportant que l’œuf (en fait,

la volve du champignon) est délicieux.

Que faire?

Que faire quand vous trouvez ce champignon dans vos platesbandes?

En fait, aucun traitement n’est nécessaire: il disparaîtra de lui-même après quelques

semaines. Il n’est nullement nuisible aux plantes environnantes et ne s’étend pas. Si

vous ne tenez pas à le voir, tranchez-le tout simplement avec une pelle ou une

binette. Vous pouvez alors le mettre dans le compost.


Août 8 - Pollinisez vos tomates avec une brosse à dents!
Les semaines passent et vos tomates ne produisent pas encore de fruits? Ou
seulement des fruits sporadiques? Leurs petites fleurs jaunes tombent sans laisser
de petit fruit vert en arrière, signe d’une fécondation réussie? C’est un symptôme de
pollinisation inefficace. Et parfois la solution la plus facile est de les polliniser vous-
même… avec une brosse à dents électrique!
Vous n’avez même pas à toucher la fleur elle-même: il suffit de placer la brosse
derrière la fleur et de la faire fonctionner. La vibration ainsi provoquée libérera le
pollen qui tombera sur le pistil, fécondant la fleur.
Pourquoi?
Il faut comprendre que la tomate n’est pas comme la plupart des plantes, avec une
fleur grande ouverte que les insectes viennent polliniser. La fleur de tomates est
fermée: son pistil (la partie femelle réceptive) est enfermé dans une corolle formée
des étamines soudées ensemble. Les insectes pollinisateurs habituels, comme
les abeilles mellifères, les syrphes et les papillons, ne peuvent pas pénétrer la
fleur pour la polliniser. À la place, elle s’autoféconde… mais a besoin d’aide pour
le faire.
La fleur doit être brassée pour que le pollen soit libéré et tombe sur le pistil. C’est
comme si le pollen était dans une salière, avec de petits trous par lesquels il peut
sortir… si on la brasse.
Parfois le brassage par le vent suffit, mais il y a une meilleure fécondation
lorsqu’un insecte spécialiste de la pollinisation par vibration la visite.
Habituellement, c’est un bourdon (différence entre une abeille mellifère et un
bourdon https://jardinierparesseux.com/2016/06/09/insectes-distinguer-les-bons-
des-mechants/). Il s’agrippe à la fleur, se met à faire vibrer ses muscles de vol et
c’est cette vibration qui libère le pollen, assurant la fécondation.
Dans les serres de production de tomates, d’ailleurs, on installe des ruches de
bourdons pour assurer la pollinisation.
Certaines abeilles solitaires aussi font de la pollinisation par vibration. Mais pas
l’abeille mellifère.
Pas de bourdons?
Il peut avoir plusieurs raisons pour lesquelles les bourdons ou les abeilles solitaires
ne visitent pas vos fleurs. Peut-être qu’il n’y en a tout simplement pas dans votre
secteur (parfois le cas en ville ou sur un balcon ou un toit) ou que la forte présence
de prédateurs les décourage (certains chats mangent les bourdons comme si c’était
des bonbons!), mais aussi, ils ne sortent pas par journées de pluie ou quand il fait
très chaud. Dans ces cas, une pollinisation par brosse à dents peut être utile.
Pour polliniser efficacement
Passez sur les fleurs entre 10h et 16h, quand le pistil est plus réceptif. Encore, vous
n’avez pas besoin de toucher à la fleur elle-même, mais juste de placer la brosse
derrière la fleur et de la faire vibrer. Quelques secondes suffisent.
À défaut de brosse à dents, un vibrateur personnel sera efficace… mais que
penseront alors vos voisins?
Et on peut se procurer des appareils de pollinisation dédiés chez certains
spécialistes… mais une brosse à dents bon marché, disponible dans toute pharmacie,
est aussi efficace et coûte beaucoup moins cher.
Autres facteurs
Je ne voudrais pas vous encourager à penser qu’une brosse à dents électrique est
toujours la solution à une faible nouaison (formation de fruite) chez la tomate.
Parfois d’autres facteurs interviennent sur lesquels vous n’avez pas de contrôle.
Par exemple, à des températures supérieures à 30˚C le jour et à 24˚C la nuit, le
pollen peut tout simplement être inviable. Rien ne sert alors à brasser la fleur; c’est
le retour des températures plus fraîches qui permettront de nouveau la production
de fruits.
Si jamais l’air est très sec, le pollen s’assèchera et ne collera pas sur le pistil, un
problème notamment dans les régions aux climat aride.
Aussi, quand l’air est très humide, le pollen est viable, mais a tendance à s’agglutiner
et à ne pas tomber sur le stigmate. Ici, par contre, appliquer la brosse à dents peut
parfois aider un peu, mais le succès n’est pas toujours garanti.
Autres plantes qui demandent une pollinisation vibratile
Le même problème survient avec d’autres solanacées – aubergines, poivrons, etc. –
car elles ont toutes des fleurs fermées qui nécessitent une pollinisation vibratile… et
les aubergines, surtout, semblent souvent avoir besoin d’aide. Ainsi une petite
tournée avec une brosse à dents peut donc être utile.

Août 9 - Le nerprun cathartique: un envahisseur à contrôler


Le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica), aussi appelé nerprun purgatif, est un
grand arbuste ou petit arbre d’environ 2 à 5 m de hauteur. Il est indigène de
l’Europe, de l’ouest de l’Asie et du nord de l’Afrique et dans ces régions il n’est pas
considéré particulièrement envahissant. Mais en Amérique du Nord, où il a été
introduit dans les années 1800 comme plante ornementale et médicinale, il n’a pas
de prédateurs naturels et cause de gros ennuis à l’environnement. Dans bien des
régions, il est devenu l’espèce principale de la strate arbustive de la forêt à feuilles
caduques, évinçant la flore locale: un véritable catastrophe pour la biodiversité!
Les agriculteurs ne l’aiment pas non plus, car il est l’hôte alternant de la rouille
couronnée de l'avoine (Puccinia coronata) et le refuge hivernal du puceron du
soya (Aphis glycines).
Distribution nord-américaine du Rhamnus cathartica (source: Environnement
Canada)
Une description
Même s’il est d’une autre famille complètement, soit les Rhamnacées, le nerprun
ressemble beaucoup à un prunier (Prunus spp.), de la famille des Rosacées, à la fois
par son feuillage, ses fruits et son port général.
Les deux sont environ de la même taille, avec un port arrondi similaire (quand ils
poussent au soleil; à l’ombre leur croissance est plus irrégulière) et peuvent être
épineux (notamment le cas des pruniers sauvages).
Les deux ont aussi des feuilles vert foncé elliptiques ou ovales, qui peuvent être
alternes ou opposées et qui sont d’environ la même longueur (3 à 10 cm pour le
nerprun, 5 à 10 cm pour le prunier). Pour les distinguer, notez que les nervures des
feuilles de nerprun sont courbées, contrairement aux nervures droites des pruniers.
Aussi, les feuilles des nerpruns persistent très tard à l’automne et tombent sans
changer de couleur, alors que les feuilles des pruniers deviennent jaunes au début
de l’automne et chutent rapidement.
Les fruits du nerprun, qui passent de vert à noir à maturité, sont nettement plus
petits, de 6–10 mm, contenant 2 à 4 graines alors qu’une prune n’a qu’un seul noyau
et est deux à quatre fois plus gros.
Les fleurs sont très différentes, toutefois: vertes et peu visibles chez le nerprun alors
que le prunier produit des fleurs blanches très voyantes.
Toxicité
Les fruits du nerprun cathartique sont légèrement toxiques pour les mammifères,
dont les humains, provoquant des crampes et ayant un effet purgatif (le sens du nom
«cathartique»). À tous les ans, de nombreux gens s’empoisonnent en prenant les
fruits pour des prunes ou des cerises sauvages. Non, on n’en meurt pas… mais l’effet
est très désagréable. Les oiseaux, par contre, les peuvent manger les fruits mûrs
avec impunité.
Le problème
Les oiseaux se délectent des fruits et distribuent les graines au loin, les laissant
tomber dans leurs fientes, souvent au pied des arbres ou le long des clôtures ou des
fils électriques. Elles germent au soleil ou à l’ombre dans tout sol bien drainé, voire
sec, et affectionnent particulièrement les sous-bois, car le nerprun catharique est
très tolérant de l’ombre.
Les feuilles et fruits (et même les branches et l’écorce) qui tombent au sols sont
allélopathiques
https://laidbackgardener.wordpress.com/2015/06/27/allelopathique/: toxiques à
la plupart des autres végétaux et notamment aux plantes indigènes nord-
américaines qui n’ont pas développées de résistance aux toxines dégagées
(notamment l’émodine).
Aussi, le nerprun est le premier arbre/arbuste à feuiller au printemps, créant de
l’ombre à une saison où, habituellement, le soleil pénètre jusqu’au sol dans la forêt
décidue, ce qui prive les plantes de sous-bois de leur source énergie.
Avec le temps, les sous-bois se remplissent de nerpruns et se vident des plantes de
sous-bois indigènes. Même les arbres indigènes n’arrivent plus à y germer.
Que faire?
Idéalement les propriétaires nord-américains détruiraient tout nerprun cathartique
trouvé sur leur terrain. Les municipalités devraient faire la même chose et d’ailleurs,
plusieurs ont adopté des programmes pour éliminer le nerprun de leurs parcs.
Malheureusement, il n’est pas facile d’éliminer cet arbuste. On peut arracher assez
facilement les jeunes semis, mais une fois que la plante est bien enracinée, elle ne
lâche pas facilement prise. Si on coupe l’arbuste au sol, il repousse facilement des
racines, même après des coupes répétées.
Le traitement le plus efficace est de peindre un herbicide comme le glyphosate sur
les tiges fraichement coupés, ce qui permettra de détruire les racines. La
vaporisation d’un herbicide n’est pas conseillée, car elle détruira aussi toutes les
plantes environnantes.
Il faut combiner la suppression par la taille avec l’arrachage des semis. Notez que les
graines tombées au sol peuvent rester viables pendant 2 ans (et parfois jusqu’à 6
ans).
Un truc: il est plus facile de réprimer le nerprun tard à l’automne, car il garde son
feuillage vert plus longtemps que les plantes indigènes et est donc plus facile à
reconnaître.
Cette plante très nocive peut être présente sur votre terrain, et ce, que vous vivez en
ville, en banlieue ou à la campagne. Soyez aux aguets et prêt à agir si vous en trouvez
chez vous. Et n’hésitez pas à aviser des voisins si vous en voyez de leur côté de la
clôture. Il faut parfois l’implication de tout le voisinage pour éliminer ce monstre.

Août 10 – Noms de plantes écrits sur une pierre


Depuis que je jardine (donc, plus de 50 ans), je cherche une façon efficace pour étiqueter
mes plantes. Après tout, quand vous avez plus de 1000 espèces et cultivars différents
chez vous, vous tenez à vous rappeler de leurs noms.
Mais la plupart des étiquettes que j’ai essayé au cours des années s’effaçaient avec le
temps, ou cassaient ou se perdaient trop facilement. Ou elles coûtaient trop cher. Ou
étaient difficiles à lire. Mais chez Ed et Laurie Wight des magnifiques Chillane Gardens à
Mallorytown, Ontario, j’ai peut-être trouvé la solution: écrire le nom sur une pierre avec
un marqueur indélébile.
Chaque plante de leur collection de quelques 600 variétés différentes d’hosta est
identifiée de cette façon. Ainsi le nom est écrit en assez grosses lettres que le visiteur n’a
pas tendance à retirer l’étiquette du sol pour mieux le lire (avec le risque qu’il la remettra
à la mauvaise place ou la cassera). Et les Wight ont une quantité inépuisable de galets de
rivière sur leur terrain.
Écrit des deux bords
Mais, les plus perspicaces parmi mes lecteurs vont certainement souligner que, avec le
temps, le lettrage pâlira quand même et, à un moment donné, ne sera plus lisible. Car au
soleil, même les lettres écrites avec un crayon indélébile finissent par s’effacer à cause
des rayons ultraviolets du soleil. À cela je répondrais que oui, mais qu’il existe aussi des
crayons non seulement indélébiles, mais aussi résistants aux rayons ultraviolets. Cette
écriture tiendra encore plus longtemps.
Mais là n’est pas le secret de la méthode. Car Laurie Wight écrit aussi le nom… à
l’envers de la pierre! Le côté placé vers le sol ne s’effacera pas, n’étant pas exposé à la
lumière. Quand le lettrage du dessus pâlira, il suffira de tourner la pierre de bord et voilà:
le nom sera encore clairement écrit!
Évidemment, avant d’exposer ce côté au soleil à son tour, il faudrait maintenant réécrire
le nom sur ce qui sera l’envers de l’étiquette en pierre. Mais au moins le nom ne sera pas
disparu dans les brumes du temps!

Août 11 - Les tomates aussi peuvent prendre un coup de soleil


Parfois vous voyez une décoloration vers le sommet d’un fruit de tomate, sur le côté
le plus exposé au soleil: une plaque pâle ou blanche se forme et devient peu à peu
beige ou même brun. Aussi, la plaque Aussi, la plaque peut devenir enfoncée, car le
fruit tout autour continue de grossir.
C’est une insolation ou, si vous préférez, un coup de soleil. Il survient quand le fruit,
jusqu’alors à l’ombre du soleil, est exposé subitement à sa pleine intensité. Cela
arrive quand le feuillage supérieur de la plante est enlevé ou, dans le cas des plantes
cultivées en pot, vous avez changé son orientation.
Le fruit insolé ne guérira pas, mais demeurera comestible.
Pour éviter l’insolation, ne supprimez pas le feuillage supérieur de vos tomates
https://jardinierparesseux.com/2015/08/21/effeuiller-la-tomate-ne-stimule-pas-
une-maturation-plus-rapide/ et si vous devez changer une tomate en pot de place,
faites-le par une journée grise ou maintenez son orientation original.
Autres fruits
Notez que l’insolation peut aussi affecter d’autres légumes fruitiers (poivrons,
aubergines, concombres, etc.) et le même traitement s’applique: ne pas les exposer
subitement au plein soleil, tout simplement!

Août 12 – Les tomates aussi peuvent prendre un coup de soleil


Parfois vous voyez une décoloration vers le sommet d’un fruit de tomate, sur le
côté le plus exposé au soleil: une plaque pâle ou blanche se forme et devient
peu à peu beige ou même brun. Aussi, la plaque peut devenir enfoncée, car le
fruit tout autour continue de grossir.
C’est une insolation ou, si vous préférez, un coup de soleil. Il survient quand le
fruit, jusqu’alors à l’ombre du soleil, est exposé subitement à sa pleine intensité.
Cela arrive quand le feuillage supérieur de la plante est enlevé ou, dans le cas
des plantes cultivées en pot, vous avez changé son orientation.
Le fruit insolé ne guérira pas, mais demeurera comestible.
Pour éviter l’insolation, ne supprimez pas le feuillage supérieur de vos tomates et
si vous devez changer une tomate en pot de place, faites-le par une journée
grise ou maintenez son orientation original.
Autres fruits
Notez que l’insolation peut aussi affecter d’autres légumes fruitiers (poivrons,
aubergines, concombres, etc.) et le même traitement s’applique: ne pas les
exposer subitement au plein soleil, tout simplement!

Août 13 - Les arbres vivants sont en bonne partie morts


La plupart des arbres matures sont composés de 99 % de cellules mortes. Les seules
parties vivantes sont les feuilles, les bourgeons, l'apex des branches, l'extrémité des
racines et une mince couche sous l'écorce (le cambium) qui sert de système de livraison
des aliments.
C'est pour cette raison qu'un arbre creux peut vivre pendant des décennies même si son
bois est presque entièrement disparu: le cœur de l'arbre est toujours mort de toute façon et
son absence change peu à la survie de l'arbre.

Août 14 - Pas de trognon de maïs pour pitou


Vous êtes très fier de votre récolte de maïs sucré et vous avez invité tout le voisinage
à une épluchette? C’est bien… mais ne laissez pas votre chien – ou celui des voisins –
rogner les trognons.
À tous les ans, des chiens qui finissent chez le vétérinaire parce qu’ils ont avalé de
trop gros morceaux de trognon de maïs, ce qui cause une obstruction intestinale. Ou
même la mort. Et l’opération peut être très coûteuse.
On peut laisser un chien rogner des jouets conçus spécialement pour les chiens…
mais pas les trognons de maïs. Donc, attention lors de l’épluchette… et avisez aussi
les convives de ne pas donner de trognons au chien. Et si le lendemain votre chien
paraît amorphe, vomit, fait de la diarrhée ou ne mange pas, amenez-le chez le
vétérinaire sans tarder.

Août15 - N’étranglez pas vos arbres


Un dommage que les arboriculteurs trouvent beaucoup trop souvent chez les arbres
est l’étranglement. Quelqu’un a placé un tuteur lors de la plantation et l’a laissé trop
longtemps. Ou a fixé un hamac entre deux arbres avec de la corde et la corde gruge
maintenant dans l’écorce. Ou une corde à linge. Etc.
Il faut comprendre que le tronc les arbres augmentera en diamètre au cours de sa
croissance. Ses branches aussi s’épaissiront. Si une corde, un fil métallique ou même
une attache supposément conçue pour ne pas serrer le tronc y reste trop longtemps,
il s’enfoncera dans l’écorce et éventuellement coupera la circulation de sève,
provoquant la mort de la partie supérieure de l’arbre. D’ailleurs, bien avant la mort
de l’arbre, l’attache laissera une marque permanente dans l’écorce.
Que faire?
D’abord, on ne fixe pas un arbre à un tuteur pendant très longtemps. Normalement
un an au maximum. Si vous avez une bonne raison pour le laisser plus longtemps,
changez au moins l’attache de place annuellement et ne le serrez pas trop. D’ailleurs,
même un arbre tuteuré doit pouvoir bouger au vent: toute attache devrait être
desserrée. https://jardinierparesseux.com/2015/07/21/faut-il-tuteurer-les-arbres-
a-leur-plantation/
Si vous voulez fixer quelque chose en permanence au tronc, n’entourez jamais le
tronc. Une vis, une vise à œilleton, un crochet à vis, etc. ne causera pas un tort
majeur à l’arbre : il pourrait continuer de pousser normalement. Mais une corde ou
une attache fera des dommages considérables ou même l’étranglera.

Août 16- Jardin de palette à entretien minimal


Vous avez une palette qui traîne dans votre cour? Voici une utilisation fort
intéressante à essayer, vue au jardin Wave Hill (ville de New York): un jardin
vertical composé de succulentes (sédums et sempervivums)!
Voici le procédé que le jardin a utilisé pour fabriquer ces jardins en palette:
Placez la palette debout.
Fixez du textile en fibre de coco à l’intérieur de la palette, contre les lattes.
Fixez du géotextile à l’arrière de la palette au moyen de minces lattes de bois.
Coupez des fentes dans la fibre de coco pour permettre la plantation.
Remplissez l’intérieur de la palette de terreau pour plantes d’intérieur.
Plantez densément de boutures de plantes succulentes.
Notez que le jardin a choisi des succulentes pour leur facilité
d’entretien et leur tolérance de la sècheresse et du soleil
(l'emplacement est au plein soleil dans l'après-midi).
Ce jardin de palette ne demande presque aucun entretien: étant
composé de succulentes, soit des plantes qui tolèrent la sécheresse,
l'eau qui tombe du ciel suffit comme arrosage et il n’y a pas de
mauvaises herbes. Toutes les plantes utilisées sont assez rustiques
pour survivre aux froids de l’hiver. Le jardin vu dans la photo en est à
son troisième été d’utilisation.

Août 17 - Qu'est-ce qu’un balai de sorcière?


Un balai de sorcière est une déformation qu’on voit surtout sur les plantes ligneuses,
notamment les arbres et les conifères. La structure naturelle de la plante s’en trouve
modifiée et une masse dense de pousses commence à se développer à partir d'un
seul point, ce qui entraîne une structure qui ressemble à un balai ou à un nid
d'oiseau.
Les balais de sorcière peuvent être causés par différents organismes: acariens,
bactéries, champignons, guis nains, insectes, phytoplasmes, virus et bien d’autres.
Parfois, ils sont même le résultat d'une combinaison de deux organismes: le balai de
sorcière du micocoulier (Celtis occidentalis), par exemple, est causé par un
champignon porté par un acarien.
Typiquement un balai de sorcière dure de nombreuses années, souvent pour la vie
de la plante hôte, et croît lentement d’année en année. Vous verrez souvent des
balais de sorcière énormes sur les conifères et ils peuvent être vieux de plusieurs
décennies.
Certains par contre sont des structures annuelles. Le balai de sorcière du
chèvrefeuille, par exemple, causée par un puceron, Hyadaphis tataricae, survit
rarement l'hiver et de nouveaux balais sont produits chaque printemps.
Source de plantes naines
L'organisme provoquant le balai de la sorcière modifie souvent la structure
génétique du balai de façon permanente. Cela signifie que si on prélève une section
de balai de sorcière et si elle peut être greffée ou bouturée, la plante qui en résulte
conservera le port dense et nain du balai de sorcière d’origine. La plupart des
conifères nains et miniatures si populaires dans nos jardins ont été initialement
prélevés à partir des balais de sorcière.
Attention, plusieurs conifères nains obtenus à partir de balais de sorcière sont sujets
à des réversions (lire Les mutations et le jardinier pour plus de renseignements sur
les réversionshttps://jardinierparesseux.com/2015/06/18/les-mutations-et-le-
jardinier/): la forme normale de l’arbre refait surface et commence à dominer la
plante naine. Il faut supprimer ces réversions pour maintenir l’intégrité du cultivar
nain.
Contrôler les balais de sorcière
Si les balais de sorcière causent parfois des ennuis aux forestiers, pour la majorité
des jardiniers, un balai de sorcière individuel qui paraît sur une plante est plus une
curiosité qu’un désastre. Comme il ne nuit pas à son hôte outre mesure, il est
parfaitement loisible de le conserver. S’il n’est pas à votre goût, taillez-le à son point
d'origine ou supprimer la branche qui le porte.
Il y a quand même certains balais de sorcière sont fortement contagieux. Le balai de
sorcière du chèvrefeuille en est un exemple et le puceron qui le transmet est très
difficile à contrôler. Mieux vaut choisir des chèvrefeuilles résistants à cette maladie,
comme Lonicera tatarica ‘Arnold Red’.

Réversion sur un conifère nain: il faut supprimer la branche «à croissance normale»


pour sauvegarder le port nain du conifère nain.

Août 18- Semences de melon d’eau carré

Vraiment, on vend n’importe quoi sur l’Internet! Sur des sites comme Kijiji et

Amazon, différents vendeurs vous offrent un légume-fruit tout à fait exceptionnel :

des melons d’eau carrés, photo à l’appui. Ça l’air intrigant et les semences offertes ne

sont pas si chères. Mais c’est une arnaque, bien sûr! Aucune semence ne donnera des

melons d’eau carrés.

Comment on les produit alors? Au Japon, certaines fermes se spécialisent dans la

production de fruits moulés: on place la moule (ici, une moule carrée, mais il existe

des moules en forme de cœur, de visage humain, etc.) sur un fruit en développement

et, contraint par les parois, il finit par prendre la forme de la moule.

La production de ces fruits demande beaucoup de manutention et ainsi les fruits

produits coûtent très cher. On les trouve à l’occasion sur le marché en Amérique du

Nord et en Europe où, paraît-il, ils se vendent très bien, malgré leur prix exorbitant.

De toute évidence, certaines personnes ont le portefeuille bien garni!

Avant de sortir votre carte de crédit avec l’idée de régaler vos amis avec un fruit

vraiment exceptionnel, toutefois, sachez que les melons d'eau carrés ne sont pas très

bons à manger. En effet, comme il faut les cueillir au moment où ils remplissent

complètement la moule, on les récolte généralement avant leur pleine maturité, ce


qui donne un fruit à la chair à peine rosée et au goût peu sucré. Ainsi, ces melons

sont censés surtout servir de décoration.

Août 19 Séchez les fines herbes dans votre auto


Pour sécher rapidement les fines herbes, garez votre auto au plein soleil, étalez les
tiges et feuilles des herbes sur une plaque à pâtisserie et placez la plaque sur le
tableau de bord, sous le pare-brise. Maintenant, relevez les vitres et fermez les
vitres.
Les herbes sècheront rapidement, souvent en seulement quelques heures,
certainement avant de la fin de la journée, et comme elles sèchent si vite, il n’y a
aucun risque que des moisissures se développent.
De plus, votre auto dégagera un arôme délicieux pendant plusieurs jours!

Août 20 - La sauge qui fleurit à l’ombre


On connaît bien la sauge officinale (Salvia officinalis) qu’on utilise en cuisine, la
sauge superbe (S. nemorosa et ses hybrides), une vivace populaire, et plusieurs
sauges cultivées comme annuelles sous dans les régions septentrionales, comme la
sauge écarlate (S. spendens) et la sauge farineuse (S. farinosa), mais connaissez-vous
la sauge glutineuse (S. glutinosa)?
Il s’agit d’une sauge vivace qui pousse et fleurit à l’ombre. Oui, à l’ombre dense. Et à
l’ombre sèche, de surcroît, c’est à dire qu’elle ne craint pas du tout la présence de
racines d’arbres. De plus, elle fleurit au moment où on a vraiment besoin de plus de
fleurs à l’ombre, soit à la fin de l’été et à l’automne.
La tolérance de la sauge glutineuse pour les conditions exécrables est remarquable.
Plantez-la dans un sous-bois dominé par l’ombre dense et les racines d’arbres et elle
s’y plaît parfaitement. Elle peut pousser dans presque tout sol bien drainé, même un
sol alcalin. Et si on l’utilise surtout à l’ombre, c’est qu’il y a si peu d’autres végétaux
qui y réussissent, car elle pousse très bien aussi à la mi-ombre et tolère même le
plein soleil. Enfin, elle est de plus très rustique: zone 3.
Il s’agit d’une vivace buissonnant aux feuilles vert moyen en forme de tête de flèche,
déjà jolies en soi. C’est une plante de taille moyenne, atteignant 60 à 90 cm de
hauteur et environ 45 cm de diamètre.
Les fleurs sont portées en épi. Elles sont jaune pâle avec une gorge parfois un peu
marquée de brun. La forme de la fleur est curieuse, avec deux lèvres très longues et
arquées, comme un bec d’oiseau ouvert. De plus, elles sont très grosses pour une
sauge. Elles se succèdent pendant 2 mois et plus à la fin de l’été et à l’automne,
souvent jusqu’aux gels.
Le nom sauge glutineuse vient du fait que les feuilles sont couvertes de poils
glanduleux collants, ce qui crée une drôle de sensation quand on frôle la plante. On
croît que ceux-ci servent sans à protéger la plante de prédateurs et parfois
justement des insectes restent prisonniers de ces poils. Les glandes des feuilles
dégagent également une odeur agréable que l’on sent lorsqu’on frotte la feuille ou
même par une journée chaude. L’huile aurait des propriétés médicinales et on en
tire une huile essentielle.
Un peu envahissante
La sauge glutineuse n’est sans défauts, cependant, car elle se ressème assez
abondamment. Si vous êtes un de ces jardiniers qui préfèrent que les plantes restent
à leur place, ne plantez pas la sauge glutineuse: vous ne l’apprécierez pas. Si vous
aimez un aménagement plus naturel, par contre, comme une platebande à l’anglaise,
vous apprécieriez cette caractéristique. Après tout, une plante qui réussit à non
seulement se maintenir à l’ombre sèche, mais même à s’y multiplier, est si rare. Mais
il n’en reste quand même qu’il faut parfois enlever les semis égarés qui ne sont
vraiment pas à leur place.
Où la trouver?
Voici le vrai hic. Cette plante est très rarement offerte en pépinière. Probablement
qu’aucune pépinière de votre localité ne l’offre. C’est le genre de «plante de
collectionneur» qu’il faut commander par la poste. J’ai obtenu ma première plante
des Vivaces de l’Île http://www.vivaces.net/, une pépinière qui se spécialisent dans
les vivaces d’ombre, et elle l’offre toujours. Si vous connaissez d’autres sources,
laissez-moi le savoir et je les ajouterai à ce blogue.
D’autres sauges jaunes pour coins ombragés
Je connais au moins deux autres sauges aux fleurs jaune pâle qui poussent très bien
à l’ombre. Elles sont très similaires à la sauge glutineuse de bien des façons, mais
plus petites, moins rustiques et à floraison encore plus tardive, vraiment automnale:
S. koyamae (zone 5) et S. nipponica (zone 6-7). S. nipponica ‘Fuji Snow’, à feuillage
panaché, est particulièrement charmant, mais insuffisamment rustique pour mes
conditions. Je laisse alors les jardiniers de climat doux l’essayer!

Août 21 – La plante la plus bizarre au monde

Par défaut
La plante la plus bizarre au monde est sans doute le welwitschia (Welwitschia mirabilis)
du désert du Namib (Afrique).
C’est une plante gymnosperme (donc, apparentée aux conifères) qui pousse à partir d’un
tronc court et épais appelée couronne, sans aucune branche, qui ressemble à une souche
brûlée. Ce tronc ne produit de toute sa vie que deux feuilles qui croissent continuellement
à partir de leur base et qui peuvent atteindre 2 à 4 mètres de long.
À mesure que les feuilles s’allongent, elles se font déchirer en lanières par le vent et
s’assèchent et meurent à leur extrémité. Ainsi, la feuille pousse constamment à une
extrémité et meurt constamment à l’autre. Comme on estime l’âge de certaines
welwitschias à 2000 ans, les feuilles ont donc aussi cet âge vénérable. L’épithète
botanique du welwitschia, mirabilis, reflète ce système de croissance bizarre: il veut dire
«miracle».
C’est une plante unique en son genre – littéralement, car le genre Welwitschia ne contient
que cette seule espèce – et est aussi la seule espèce survivante dans sa propre famille, les
Welwitschiacées. On la considère comme un fossile vivant, car l’espèce existe depuis au
moins 105 millions d’années, époque où sa distribution était beaucoup plus vaste.
Si jamais on trouve de la vie végétale sur la planète Mars, je suis convaincu qu’elle
ressemblera à un welwitschia!
Août 22 - Trois plantes ombrelles géantes
Les feuilles rondes sont déjà rares dans la nature, mais encore davantage dans les
climats tempérés. Elles ont la curieuse habitude d’avoir un pétiole presque au centre
de l’arrière du limbe de la feuille, comme un bouclier. Botaniquement, on dit que ces
feuilles sont «peltées», mais le jardinier moyen dira probablement qu’elles ont des
feuilles comme un parapluie, un parasol ou une ombrelle.
Les plantes ombrelles sont tout aussi rares dans nos jardins que dans la nature, mais
il y en a trois qui ressortent à noter particulièrement: l’astilboïde, le darmera et le
pétasite du Japon. À cause de leur grande taille, on pourrait presque les utiliser
comme ombrelle!
Malgré des différences assez nettes, souvent les jardiniers les confondent. Voici
comment les distinguer.
Astilboïde
Astilboides tabularis
Des trois vivaces ombrelles, c’est celle qu’on pourrait le plus facilement utilisé
comme parasol, car ses feuilles sont larges (jusqu’à 90 cm de diamètre) et presque
parfaitement rondes. Elles découpées sur le bord, vert pâle et légèrement couvertes
de poils, ce qui leur donne une texture matte. L’épais pétiole qui retient la feuille
peut mesurer 1 m de hauteur. Les botanistes qui l’ont décrit trouvaient que la feuille
ressemblait à une table, d’où l’épithète tabularis.
Et ils trouvaient aussi que les fleurs rappelaient une astilbe (Astilbe), d’où le nom
générique Astilboides (qui ressemble à une astilbe). Et effectivement, le bouquet de
minuscules fleurs blanches à la même apparence mousseuse qu’une astilbe… mais
d’une très grande astilbe, car la tige florale peut mesurer 1,5 m de hauteur! Notez
L’astilboïde est toutefois avantage apparentées aux rodgersias (Rodgersia spp.)
qu’aux astilbes et d’ailleurs était autrefois connu sous le nom Rodgersia tabularis.
La plante pousse en touffe à partir d’un rhizome court et épais. Malgré sa grande
taille, l’astilboïde est le plus délicat des trois parasols végétaux décrits ici. Pour bien
réussir, il lui faut un emplacement humide et protégé du vent, de préférence à la mi-
ombre. Pour obtenir de grandes feuilles, il lui faut un sol riche et meuble qui ne
s’assèche jamais. Dans un milieu trop sec, il tend à disparaître peu à peu. Sa
croissance est lente et il n’est nullement envahissant.
On cultive surtout l’astilboïde pour son feuillage géant, car sa floraison, bien que
fiable, est plutôt modeste.
Enfin, il est bien rustique, jusqu’en zone 3.
Darmera ou plante ombrelle
Darmera peltata (Peltiphyllum peltata)
Nettement plus petite que l’astilboïde, la feuille du darmera a toutefois la même
forme: un limbe rond avec un pétiole en plein centre, donc pelté (d’où l’épithète
peltata). Typiquement la feuille mesure 30 cm de diamètre, mais peu en atteindre le
double dans un milieu bien humide. La feuille est un peu rougeâtre à sa formation,
mais vert moyen l’été, et prend diverses teintes rouges l’automne quand elle est
peut-être à son plus beau. Contrairement à l’astilboïde, aux feuilles poilues et
mattes, les feuilles du darmera sont lisses et luisantes.
Les feuilles poussent, non pas en touffe, mais individuellement à partir d’un rhizome
rampant enterré ou partiellement exposé. De croissance modeste au début, il finit
par former une véritable colonie avec le temps. Il n’est pas vraiment envahissant (sa
progression est trop lente pour rencontrer cette définition!), mais peut
éventuellement dépasser les bornes. On peut contrôler son expansion à la hache ou
la pelle si elle va trop loin. Sa dense masse de racines en fait un excellent choix pour
retenir les berges.
Il ne faut pas passer sous silence les fleurs. Elles sortent assez tôt au printemps sur
des tiges dressées rugueuses et pourprées de hauteur variable. J’ai vu des tiges de
30 cm comme des tiges de 150 cm! Elles forment une ombelle en forme de dôme et
peuvent être de différentes teintes de rose ou, plus rarement, blanches. Il faut
souligner que cette plante fleurit à nu, c’est à dire que les feuilles sont absentes au
début de la floraison, ce qui la rend encore plus spectaculaire… ou bizarre, car sous
certains angles on dirait de drôles de champignons!
Comme l’astilboïde, la plante ombrelle préfère les milieux humides à bien humides,
mais est encore plus à l’aise dans les zones détrempées, pouvant pousser avec sa
souche sous quelques centimètres d’eau. Il tolère aussi sans broncher les sites qui
sont inondés au printemps, mais d’humidité normale l’été. L’idéal est toutefois un
emplacement tout simplement humide à détrempé, pas nécessairement sous l’eau:
en bas d’une pente, dans une dépression du terrain, en bordure d’un bassin, etc. Il
s’adapte quand même très bien aux sols de jardin au degré d’humidité normal, mais
ses feuilles y seront généralement plus petites. Paillez-le abondamment dans une
telle situation et arrosez-le si possible en période de sècheresse.
Cette plante pousse mieux à la mi-ombre ou dans un site qui est ombragé l’été, mais
qui profite d’un bon ensoleillement printanier. Elle tolère le plein soleil si son sol est
toujours humide.
Enfin sa rusticité est beaucoup plus grande que ce que la plupart des autorités lui
accordent. Généralement on le dit de zone 4 ou même de zone 5 et pourtant, il y a de
superbes exemples de D. peltata qui poussent en zone 2 depuis des décennies!
Pétasite du Japon
Petasites japonicus
Les feuilles du pétasite du Japon ne sont pas vraiment rondes, mais plutôt en forme
de rein (réniformes) et la feuille n’est pas non plus vraiment peltée, le point
d’attache au pétiole étant à l’extrémité de la feuille. Toutefois les gens le confondent
néanmoins avec les deux plantes ombrelles précédentes. Pour le distinguer à tout
jamais de l’astilboïde et du darmera, pensez que ses feuilles sont en forme de siège
de tracteur plutôt qu’en forme de parapluie.
Et les feuilles sont énormes, mesurant jusqu’à 80 cm de diamètre, et portées sur de
solides pétioles. Le nom Petasites vient justement de ses grandes feuilles. Le nom
veut dire «comme un chapeau» et justement, quand il pleut, on peut arracher une
feuille et la porter comme chapeau de pluie.
Chaque plante ne produit que 3 à 6 feuilles caduques, mais aussi plusieurs rhizomes
souterrains. Ces rhizomes donnent naissance à d’autres plantes et dans peu de
temps vous avez un vaste tapis de verdure. C’est une plante très envahissante,
notamment dans les milieux humides, mais même dans une platebande «normale»,
soit une qui est bien drainée, le pétasite court assez rapidement et tend à étouffer
les végétaux voisins.
Un truc pour le contenir consiste à enfoncer une grande cuve de plastique épais
dans le sol, comme une piscine d’enfants, laissant dépassant le bord de 2,5 cm (vous
pourriez recouvrir le bord de paillis pour le cacher) et de planter le pétasite dedans.
Cela donnera assez rapidement un énorme dôme vert juste un peu plus gros que le
récipient et ne pourrait pas aller plus loin. Il n’est pas nécessaire de percer des trous
de drainage dans la cuve: le pétasite compose très bien avec les sols détrempés qui
surviennent dans un contenant sans trou de drainage.
Le pétasite du Japon aime justement les sols humides. Il poussera dans un sol
d’humidité moyenne, mais aura tendance alors à faner à tous les jours en plein été,
ce qui n’est pas très joli. Mettez-le en bordure de l’eau, par contre, et il sera aux
anges. Il peut même pousser dans un étang, avec ses racines légèrement couvertes
d’eau.
Il est presque indifférent à la qualité du sol, même à l’intensité lumineuse. Ainsi, il
poussera indifféremment dans le sable ou la glaise et au soleil ou à l’ombre. Au
soleil, toutefois, il faut vraiment assurer un sol détrempé, rien de moins. À l’ombre,
c’est le soleil du printemps, tel que reçu sous les arbres à feuilles caduques, qui sera
important; il ne profitera pas dans les endroits qui sont ombragés toute l’année.
Notez aussi que des feuilles sont facilement endommagées, voire déchiquetées, par
la grêle et les vents forts. Cela ne nuit pas à la santé de la plante, mais les résultats ne
sont pas très beaux à voir. C’est une des raisons pour lesquelles cette plante est
souvent plus intéressante à l’ombre de grands arbres: ils le protègent de la grêle et
coupent le vent.
En plus de servir de plante ornementale, le pétasite du Japon est aussi un légume. Au
Japon, on mange ses jeunes feuilles et pétioles printaniers. Il faut toutefois savoir
apprêter les feuilles correctement, car autrement elles sont un peu toxiques.
Comme le darmera, le pétasite est nudiflore: les fleurs apparaissent avant les
feuilles. Elles sortent tôt au printemps sur de courtes tiges (15 à 30 cm) couvertes
de bractées vert pâle. Chaque tige se coiffre d’un dense dôme de fleurs jaune pâle.
On dirait une plante entière, non pas une tige florale! Votre première réaction en
sera sûrement une d’étonnement: «D’où vient cette plante? Je ne me souviens pas de
l’avoir plantée!» Par la suite, quand les fleurs fanent et que les bractées vertes
disparaissent, les énormes feuilles estivales apparaissent: c’est alors que vous vous
rendez compte qu’il ne s’agissait pas d’une plante autonome, mais bel et bien d’une
simple tige florale.
Il existe aussi un pétasite du Japon à feuillage marbré de jaune au printemps et de
vert pâle l’été, soit le pétasite panaché (P. japonicus ‘Nishiki-buki’, syn. P. japonicus
‘Variegatus’). Et pour les amateurs de feuilles vraiment géantes, il y a pétasite géant
(P. japonicus giganteus), à feuilles mesurent de 1 m à 1,2 m de diamètre et jusqu’à
1,5 de hauteur. Attention: les deux sont aussi envahissants que l’espèce!
La pétasite du Japon est normalement rustique en zone 4 dans les emplacements
exposés, mais réussit parfaitement aussi dans les sites protégés de la zone 3.
Multiplication
Toutes les trois plantes se multiplient surtout par division, au printemps ou à
l’automne.
Autres «plantes ombrelles»
Il y a quand même d’autres plantes à feuilles péltées que vous pouvez cultiver dans
vos platebandes de climat tempéré – Podophyllum peltatum, Diphylleia cymosa,
Syneilesis aconitifolia, etc. – mais elles sont toutes de taille relativement modestes. Et
si vous vivez en zone 8 ou plus, vous pourriez tenter la plante la plus ombrelle de
toute, la superbe mais peu rustique gunnera géant (Gunnera manicata), aux feuilles
pouvant atteindre presque 2 m de diamètre.
Mais si vous voulez épater le voisinage avec vos propres plantes ombrelles, je vous
suggère de commencer avec l’une des plantes décrites précédemment: l’astilboïde,
le darmera ou le pétasite.

Août 23 - Quand la foudre frappe un arbre


On sait que la foudre frappe souvent l’objet le plus haut d’un secteur… et souvent il
s’agit d’un arbre. Les arbres les plus susceptibles d'être touchés sont ceux qui son
isolés, plus hauts que les arbres environnants ou près de l'eau. Les chênes, les
ormes, les pins, les épinettes, les peupliers, les érables et les frênes sont considérés
comme les plus à risque de recevoir un coup de foudre.
En fait, le bois n’est pas bon conducteur d’électricité, mais la sève présente dans
l’aubier, oui. La foudre descend alors à l’intérieur de l’arbre, de haut en bas et
jusqu’à dans les racines, transportant jusqu’à 100 millions volts d’électricité et
chauffant la sève jusqu’à ce qu’elle vaporise.
Quand un arbre est frappé par la foudre, il peut carrément exploser, mais
généralement les dégâts sont plus discrets. On voit souvent une longue bande
d'écorce arrachée ou éclatée, souvent aussi une fente dans le tronc, mais parfois il
n’y a aucun signe extérieur sauf un flétrissement des feuilles dans certaines
branches au cours des jours suivants… si l’arbre ne meurt pas complètement, c’est-
à-dire.
Certains arbres récupèrent d’un foudroiement, mais la plupart en meurent, parfois
directement, mais souvent aussi la blessure ouverte devient infestée de
champignons ou d’insectes (les insectes perceurs sont attirés en grand nombre par
un arbre frappé par la foudre, mais comment ils le détectent est encore inconnu), ce
qui peut mener à une morte lente qui peut prendre plusieurs années.
Si votre arbre est frappé
Faites-le voir rapidement par un arboriculteur certifié pour décider le meilleur
traitement à prendre. Tristement, souvent il suggèrera l’abattage, mais parfois
nettoyer la blessure pour qu’elle puisse bien se compartimenter, émonder les
branches endommagées et appliquer des engrais pour stimuler la régénérescence
des racines sont a propos.
Pour prévenir la foudre
Dans le cas d’un arbre de grande valeur, comme un arbre patrimonial, il peut valoir
la peine de faire installer un paratonnerre: évidemment, avant que la foudre ne
frappe! C’est un traitement très onéreux qui doit être effectué par un expert en
paratonnerres, mais si l’arbre «est d’une valeur inestimable», l’investissement peut
valoir la peine. On voit souvent des arbres ainsi protégés dans les grands parcs
européens et américains. Par exemple, Longwood Gardens, en Pennsylvanie, en
protège plusieurs de ses arbres, dont certains sont tricentennaires.

https://fr-fr.facebook.com/JardinierParesseux/photos/
a.676764875676368.1073741828.579516672067856/902337926452394/

Août 24 - L’arbre idéal pour commémorer une naissance

Dans certaines familles, il y a une longue tradition de planter un arbre à la naissance ou à


l’adoption d’un enfant. Sinon, pourquoi ne pas en commencer une? Ainsi, 15, 30 ou 60
ans plus tard, l’enfant, maintenant grand, aura toujours son arbre souvenir.

Mais quel arbre planter?

Là où il peut pousser (jusqu’en zone 4 et même les emplacements très protégés en zone
3), le ginkgo (Ginkgo biloba) est peut-être le choix idéal. Sa croissance est lente mais
régulière, il pousse dans presque tout sol bien drainé, il est résistant aux insectes et aux
maladies et, surtout, il vit très, très longtemps: jusqu’à 1000 ans. Ainsi, même si le
nouveau-né atteint et dépasse son centenaire, son arbre commémoratif sera toujours là
pour lui rappeler l’amour de sa famille.

Août 25 – Engrais toxiques ?


Saviez-vous que les engrais peuvent être toxiques aux plantes?
Il faut les diluer correctement, les mélanger avec le sol ou les appliquer
uniquement en surface pour pouvoir les appliquer en sécurité.
Les racines qui touchent directement à un engrais concentré
meurent… et quand trop de racines meurent, le reste de la plante
suivra.
Il faut toujours, toujours, toujours lire l‘étiquette des engrais – oui,
même les engrais biologiques! – et les appliquer soit selon la
recommandation ou à un taux inférieur.

Août 26 - Un tas de broussailles pour attirer des amis


On entend parfois dire que la propreté est proche de la sainteté… mais la personne
qui l’a dit n’était sûrement pas un amant de la nature!
Un tas de broussailles – branches de diverses longueurs, feuilles mortes, quelques
buches, autres déchets végétaux – qu’on laisse s’accumuler sur le terrain est un
excellent abri pour une foule d’amis de nos jardins.
Par exemple, plusieurs oiseaux s’y abriteront par mauvais temps et bon nombre de
papillons cherchent justement des milieux semblables pour hiverner. Les crapauds,
les musaraignes, les carabes et d’autres animaux nocturnes y trouvent un lieu
protégé pour passer la journée. Et les pics viennent y chercher des larves sous
l’écorce des branches mortes pour se nourrir.
Vous n’avez pas à placer votre «tas de broussailles des amis» en pleine vue. Si vous
craignez que des voisins ne s’en plaignent, placez le tas dans l’arrière-cour, dans un
sous-bois ou un autre emplacement peu visible. N’ayez crainte: vos amis animaux le
trouveront bien.
Inviter la nature chez soi
C’est par de petits gestes semblables – planter des fleurs pour les
papillons et les abeilles, laisser les têtes florales pleines graines debout
pour nourrir les oiseaux, permettre aux feuilles mortes de s’accumuler
dans un sous-bois comme cachette pour les salamandres et les vers de
terre, etc. – qu’on réinvite la nature dans sa cour… et dans sa vie!

Août 27 - L'arbuste le plus dangereux au monde


Le gympie- gympie (Dendrocnide moroides), d'Australie, est réputé l'arbuste le plus
dangereux au monde... et aussi le plus douloureux.
Tout contact avec ses feuilles munies de poils irritants provoque une réaction qu'on a
comparée à un mélange d'acide brûlant et d'électrocution. La douleur peut persister des
semaines, même jusqu'à 20 ans, et a poussé plus d'une victime au suicide. Certain chiens
et chevaux qui ont frôlé la plante en sont morts. Les forestiers qui travaillent dans le
secteur où la plante abonde doivent porter le même genre de combinaison que le
personnel qui travaillent auprès des patients atteints d'Ebola!
Heureusement qu’on peut sauver les gens qui y touchent si on réagit rapidement. Il faut
enlever les piquants restés dans la peau avec de de la cire dépilatoire et appliquer de
l’acide hypochlorique diluée à la zone touchée.
Seriez-vous surpris d'apprendre que le gimpy-gimpy appartient à la même famille que
l'ortie?

Août 28 – LES PLANTES HUIT FOIS PLUS EFFICACES À RÉDUIRE LA


POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE QU’ON NE LE PENSAIT

Une étude récente suggère que les plantes sont encore plus efficaces à réduire
la pollution atmosphérique des centres urbains qu’on avait cru jusqu’alors.
D’après Thomas Pugh et ses collègues, les plantes vertes filtrent davantage l’air
de deux polluants toxiques aux humains, soit le dioxyde d’azote (NO2) et les
matières particulaires microscopiques (PM), dans les centres urbains densément
remplis d’édifices, d’asphalte et de béton qu’on ne pensait jusqu’alors.
Les premières estimations calculaient seulement une réduction de 5% ou moins
pour les deux polluants dans ce qu’on appelle les «canyons urbains» (endroits
où la rue est bordée par les bâtiments des deux côtés en créant un
environnement de canyon où l’échange d’air est très réduit), mais cette étude
indique plutôt une réduction du N02 de jusqu’à 40% et de matières particulaires
de jusqu’à 60%, soit un apport réellement appréciable.

Les grimpantes sont les dépollueurs les plus efficaces, notamment parce qu’elles
produisent énormément de feuillage en si peu d’espace.
Ce sont les plantes grimpantes qui sont les plus efficaces et on peut les faire
monter facilement sur les façade des édifices (et non, elles n’endommagent pas
les structures, malgré une croyance persistance qui prétend le contraire). Les
arbustes, les vivaces et les graminées sont aussi très efficaces. Les arbres le
sont aussi, mais seulement si l’on fait attention de ne pas attraper les polluants
sous leur canopée.
Les auteurs suggèrent même l’installation de «panneaux verts» (mur végétaux
indépendants, couverts de végétation des deux côtés) dans ces canyons urbains
les plus pollués pour augmenter la quantité de feuillage dépolluant.
Référence : http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/es300826w
Août 29 - PLANTES À LA FOIS COMESTIBLES ET TOXIQUES

Il peut paraître bizarre de penser qu’une plante peut être à la fois comestible et
toxique et pourtant, c’est en fait souvent le cas. Beaucoup de plantes,
notamment, produisent des fruits comestibles pour attirer les oiseaux et les
mammifères qui aident à leur distribution, mais la même plante tient à ce que ce
mêmes animaux, ainsi que d’autres créatures, ne mangent pas leur feuillage et
ainsi les infusent avec des produits dissuasifs ou toxiques. Ainsi la chair du fruit
est comestible, mais la graine est toxique, ce qui assure que le «transporteur» ne
la bouffera pas.
Et d’autres plantes «comestibles» ne deviennent comestibles que si on ne les
prépare correctement.
Des exemples
Voici quelques plantes comestibles couramment cultivées qui sont aussi
toxiques. Notez bien que, sauf mention contraire, la toxicité des plantes
mentionnées est relativement faible, pouvant causer des inconforts intestinaux et
des nausées, mais nécessitant rarement des traitements médicaux.
Enfin, avant que vous ne me posez la question, oui, la plupart de ces plantes
sont toxiques aux animaux familiers aussi.
Amande (Prunus dulcis)

Amande verte: seulement la graine est comestible.


La coque de l’amande – et d’ailleurs tout l’arbre, des feuilles aux racines – est
toxique. Il suffit de l’enlever la coque après la récolte. L’amande douce, produite
par l’amandier domestiqué, n’est pas toxique, mais l’amandier sauvage donne
l’amande amère, toxique pour l’humain, même mortelle si on en mange trop, car
elle contient de l’amygdaline qui se convertit en cyanure lors de la
consommation. L’amande amère peut toutefois être consommée après cuisson
et est très populaire dans plusieurs pays asiatiques. Sa vente est défendue en
Amérique du Nord.
Asperge (Asparagus officinalis)

Baies d’asperges.
Le turion de l’asperge est comestible, mais les baies rouges portées par les
plants femelles sont légèrement toxiques.
Haricot rouge (Phaseolus vulgaris)
Les graines mûres de la plupart des haricots sont un peu toxiques s’elles ne sont
pas bien cuites, mais les graines d’haricot rouge contiennent de loin les plus forts
taux de phytohémagglutinine, l’élément toxique en question. Il faut les faire
tremper pendant plusieurs heures pour les ramollir, puis les faire bouillir pendant
un minimum de 10 minutes pour que la toxine baisse à un niveau acceptable et
sécuritaire. Il arrive parfois des accidents quand un humain consomme des
graines d’haricot trempées en pensant qu’elles ont été cuites. Aussi peu que 5
graines crues peuvent envoyer la personne à l’hôpital.
Manioc (Manihot esculenta)

Tubercule de manioc
Très populaire dans les pays tropicaux du monde entier, le tubercule du manioc
est un aliment de base, consommé à la même manière que la pomme de terre.
Toutefois, le tubercule est en fait très toxique au début, même mortel, car il
contient différents éléments qui sont transformés en cyanure par le corps
humain. Il faut les peler (les éléments toxiques sont surtout concentrés dans la
peau) et les faire cuire, généralement en plusieurs eaux, avant de le consommer,
ou encore les faire tremper et correctement sécher ou les fermenter, bien que
certaines variétés domestiquées contiennent moins de toxines et une simple
cuisson peut alors suffire. Le tapioca que nous mangeons en dessert est dérivé
du manioc.
La manioc est parfois cultivée dans comme plante ornementale dans nos
régions, notamment la forme panachée (Manchot esculenta ‘Variegata’). Si oui,
sachez qu’il est toxique en toutes ses parties.
Noix de cajou (Anacardium occidentale)

Le fruit de l’anacardier (pomme de cajou) est comestible, mais la noix, qui


pousse exposée, est toxique si on ne le prépare correctement.
Non, la plupart des jardiniers qui lisent cette chronique ne trouveront pas
d’anacardiers dans leur cour, car c’est un arbre tropical, mais si vous en voyez
en voyage, sachez que la noix qui, curieusement, pousse à l’extérieur du fruit,
est toxique. Il faut l’extraire de sa coque toxique et faire rôtir pour détruire les
toxines. Curieusement, le fruit-même, appelé pomme de cajou, est comestible
sans cuisson et consommé couramment dans plusieurs pays tropicaux.
Pomme (Malus domestica)

Les pépins de pomme sont toxiques.


Les pépins de pomme contiennent du cyanure, ou plutôt de l’amygdaline, que le
corps transforme en cyanure. Avaler accidentellement quelques pépins de
pomme n’est pas un problème, car ils passeront à travers votre système digestif
intacts, mais croquer plusieurs pépins (ce qui libère l’amygdaline) avant de les
avaler peut vous envoyer à l’hôpital, surtout si vous en faites une habitude. Les
feuilles et tiges est pommiers sont toxiques aussi. Il ne faut pas laisser les chiens
manger des pommes, car parfois ils broient les pépins.
Pomme de terre (Solanum tuberosum).

Les parties vertes d’une pomme de terre sont toxiques.


Seulement le tubercule est comestible: les racines, feuilles, tiges, fleurs et surtout
le fruit sont toxiques. Même toute partie verte du tubercule (et l’on sait que les
parties d’une pomme de terre exposées au soleil verdissent) sont toxiques. On
peut toutefois manger une pomme de terre qui a été exposé au soleil si on
supprime les parties verts.
Prune, cerise, pêche (Prunus spp.)

Chez les Prunus, seulement la chair du fruit n’est pas toxique.


La chair des divers Prunus est comestible, mais les feuilles, les tiges et les
noyaux sont toxiques, contenant un précurseur du cyanure.
Rhubarbe (Rheum spp.)

Seulement pétiole de la rhubarbe est comestible.


Seulement le pétiole de la feuille est comestible, le limbe (la partie large et verte)
est trop riche en acide oxalique et est toxique aux humains.
Sureau noir (Sambucus spp.)

Les baies du sureau noir doivent être mûres (et de préférence cuites) avant de
les consommer.
Peut-être que votre grand-maman faisait un délicieux vin de sureau, mais toutes
les parties de la plante sauf les fleurs et les baies mûres sont toxiques. On peut
manger la chaire des baies mûres, mais idéalement sans avaler les graines.
C’est pourquoi il est recommandé de faire cuire les baies avant de les
consommer, ce qui détruira les toxines contenues dans les graines.
Tomate (Solanum lycopericum)

Tomate: ne mangez que les fruits!


Tout chez la tomate est toxique, des racines jusqu’aux feuilles, sauf le fruit mûr.
Même les tomates vertes sont un peu toxiques, mais la cuisson détruit les
éléments toxiques (tomatine, solanine et autres alcaloïdes).
Et les autres
Il y a de nombreux autres exemples de plantes ayant des parties toxiques et des
parties comestibles, sans parler de champignons (qui ne sont pas des plantes).
Assurez-vous toujours de consommer la bonne partie de toute plante comestible
et de ne pas présumer que si la plante cuite est comestible, elle l’est crue aussi!

Août 30 – CÉLÉBRONS LE «PLUS GRAND JARDINIER


D’ANGLETERRE»: CAPABILITY BROWN
Le 30 août 2016 est le 300e anniversaire de naissance de celui qu’on nomma le
plus grand jardinier d’Angleterre, Lancelot Brown, beaucoup mieux connu sous le
surnom «Capability». Son surnom vient du fait qu’il assurait toujours ses clients
potentiels richissimes que leur terrain avait un bon potentiel («good capability»)
pour l’aménagement paysager.

Brown réalisa l’aménagement du terrain de Highclere Castle, mieux connu sous


le nom fictif de Downton Abbey.
Même si, à l’époque, on l’appelait «jardinier», d’après nos notions modernes, il
fut plutôt architecte paysager et entrepreneur paysagiste. Il conçut et réalisa plus
de 170 parcs pour les nobles d’Angleterre, dont plusieurs, comme Bleinheim
Palace, Kew Garden et Highclere Castle (utilisé comme site du tournage de
l’émission télévisée Downton Abbey) existent encore aujourd’hui. Plus de 30 sont
maintenant ouverts au public.
Une révolution

Le jardin à la française, ici à Versailles, fut presque balayée de la carte par le


nouveau style pittoresque venant d’Angleterre.
Brown révolutionna d’ailleurs l’aménagement paysager, car il délaissa le rigide
jardin à la française d’André le Nôtre, avec ses lignes droites, ses étangs
symétriques et ses haies carrées, qui dominait jusqu’alors les propriétés des
nobles d’Angleterre, pour une style beaucoup plus naturel, caractérisé par de
vastes gazons ondulants, des ruisseaux en méandre, des bosquets denses et
des lacs aux contours irréguliers. Il ne fut pas le premier promoteur de ce style,
qui s’appellerait éventuellement style pittoresque ou jardin à l’anglaise (William
Kent,1685-1748, notamment, un mentor de Brown, favorisera un style plus
naturalisé dès 1717), mais c’est Brown qui l’amena à son apogée.

Audley End House peu après son réaménagement. Notez l’allure bucolique et
apparemment naturelle.
Au cours de sa carrière de plus 50 ans, Brown a complètement remodelé les
grands domaines de l’aristocratie terrienne anglaise, leur donnant l’aspect d’une
version idéalisée de la nature, un style à la fois reposant pour les yeux et
relativement peu coûteux à maintenir.
Il avait quand même des critiques, dont Russell Page, autre concepteur
britannique de jardins, qui se plaignit qu’il «encourageait ses riches clients à
arracher leurs splendides jardins à la française pour les remplacer par ses
compositions faciles de gazons, de bosquets d’arbres et d’étangs et de lacs
plutôt informes». Et Sir William Chambers, un autre compétiteur, commenta que
ces aménagements «différent très peu de vulgaires champs, tellement que la
nature y était copiée dans la plupart d’entre eux».
Néanmoins, Brown eut beaucoup d’influence et les aristocrates fortunés
arrachèrent ses services. Vers la fin de sa vie, il gagnait environ 6 000 livres
sterling par année, soit tout près d’un million en dollars d’aujourd’hui, et vivait sur
son propre domaine à Fenstanton.
Un peu d’histoire
Capability Brown fut le fils d’un agent foncier et d’une femme de chambre et reçut
une éducation très modeste avant de commencer à travailler comme apprenti
jardinier à l’âge de 16 ans. Il travailla par la suite comme jardinier à divers
domaines jusqu’à ce qu’il soit engagé par Sir Richard Grenville, Lord Cobham,
pour œuvrer sur une de ses résidences secondaires, Wotton Underwood House.

Aménagement à Stowe House.


Reconnaissant son talent, Lord Cobham, le transféra à sa résidence primaire,
Stowe House, considéré alors comme aujourd’hui l’un des grands domaines
d’Angleterre, où il travailla un certain temps avec son mentor, l’architecte
paysager William Kent, avant de devenir jardinier en chef des lieux. Lord
Cobham permit à Brown de prendre des commissions de ses amis aristocrates,
ce qui lança sa carrière.
À partir des années 1750, Brown était solidement établi comme «jardinier» et ne
travaillait plus que pour les familles les plus riches. Il travailla entre autres à
Croome Court, où il conçut à la fois la maison et les jardins, Warwick Castle,
Milton Abbey, Harewood House et même au Palais de Hampton Court en tant
que jardinier en chef du roi George III.
Brown avait la réputation de travailler très rapidement. On dit qu’il pouvait faire
une tournée d’un domaine à cheval et pondre une esquisse de base en moins
d’une heure.
Capability Brown décéda le 6 février 1783 à Londres après une vie remplie de
réalisations, mais son influence ne s’arrêta pas là. Déjà pendant sa vie, ses idées
avaient gagné le continent européen. Maints jardins à la française en France, en
Hollande et en Espagne furent arrachés et remplacés par des jardins à
l’anglaise. Même les empereurs de Russie adoptèrent le style au Palais de
Pavlosk près de Saint-Pétersbourg.

Comme beaucoup de parcs urbains, Central Park fut fortement influencé par les
oeuvres de Capability Brown.
En Amérique du Nord, Thomas Jefferson et John Adams visitèrent plusieurs de
ses jardins en Angleterre in 1786 et rapportèrent le style en Amérique du Nord.
Presqu’un siècle plus tard, le célèbre architecte américain William Law Olmstead
conçut Central Park à New York et le Parc du Mont-Royal à Montréal en imitation
des jardins de Brown.
Encore aujourd’hui, de nombreux parcs de ville dans beaucoup de pays mettent
en vedette son aménagement verdoyant aux lignes ondulantes. Et les terrains de
golf modernes, avec leurs gazons, bosquets et petits étangs, sont quoi sinon des
copies un peu diluées des aménagements à la Brown? Il y a probablement un
parc municipal près de chez vous qui porte l’empreinte de ce maître de
l’aménagement paysagé naturalisé.
Liste d’œuvres
Voici une liste de plus de 100 des jardins de Capability
Brown:https://en.wikipedia.org/wiki/Category:Gardens_by_Capability_Brown

Août 31 – Taches noires sur rudbeckies jaunes


La rudbeckie ‘Goldsturm’ (Rudbeckia fulgida sullivantii ‘Goldsturm’) est l’une des
vivaces les plus populaires de nos jardins. Avec ses masses de «marguerites
jaunes» à cœur noir, elle égaie nos plantations de la fin de juillet à la fin de
septembre, elle attire les papillons, les abeilles et les oiseaux granivores, elle fait
une excellente fleur coupée et elle est bien rustique (zone 3 et même zone 2).
Donc, c’est presque la vivace parfaite!

La maladie peut s’étendre jusqu’à ce que presque toute la feuille devienne noir.
Cependant, depuis quelques années, une «nouvelle» maladie semble infester
les feuilles. Au début, il n’y a que quelques taches brun pourpre rondes ou
angulaires sur les feuilles inférieures, mais la maladie peut s’étendre sur les
feuilles supérieures et venir à presque recouvrir les feuilles de noir. Qu’est-ce
que c’est et que peut on faire pour l’éliminer?
Il y a plusieurs maladies qui peuvent causer ce symptôme, mais la plus courante
est la tache septorienne de la rudbeckie (Septoria rudbeckiae), un champignon.
La maladie fait discrètement son apparition en juin ou au début de juillet, quand
quelques taches paraissent sur les feuilles inférieures bien cachées des yeux,
mais s’étend plus rapidement en août, période où le feuillage est souvent couvert
de rosée pendant de longues périodes, car la maladie s’étend plus facilement sur
les feuilles humides. Parfois presque toute la feuille noircit.
Les spores sont habituellement transmises par la pluie et l’arrosage, quand une
goutte d’eau frappe une feuille contaminée et éclabousse une feuille voisine ou
une plante voisine. Le vent peut transporter les gouttes éclaboussées plusieurs
mètres plus loin.
Que faire ?
Normalement la tache séptorienne est surtout une maladie de sénescence, reliée
au vieillissement des feuilles en fin de saison, et ne nuit pas outre mesure à la
croissance ni à la survie de la plante. De plus, les feuilles qui noircissent ne sont
pas si visibles de loin. Si les fleurs sont belles et continuent d’attirer tous les
regards, la chose la plus facile à faire est… d’appliquer la règle des 15 pas et
d’apprendre à la tolérer.
Pour réduire son impact au cours des années à venir, voici des choses simples
que vous pouvez faire :
48. Achetez des plantes saines et évitez toute plante portant des taches sur
les feuilles, car généralement cette maladie arrive chez vous sur les
plantes contaminées achetées en pépinière;
49. Assurez-vous que la plante est dans un emplacement bien aéré où donc
le feuillage sèchera rapidement après une pluie ou une rosée.
50. Appliquez une fertilisation modérée pour que la plante soit plus
vigoureuse et résiste mieux à la maladie;
51. Évitez les monocultures de rudbeckies (qui permettent facilement à la
maladie de voyager d’une plante à une autre) et apprenez plutôt à
mélanger cette plante avec d’autres végétaux. Notez que la tache
séptorienne de la rudbeckie ne s’attaque qu’à cette plante et n’infestera
pas vos autres végétaux;
52. Si possible, arrosez sans humidifier le feuillage (au moyen d’un tuyau
perforé/suintant, par exemple).
53. Coupez et détruisez les tiges et feuilles à la fin de la saison (donc, après
la floraison) pour réduire la quantité de spores hivernantes;
Les plus «maniaques de la propreté» peuvent traiter les feuilles de façon
préventive (un fongicide à base de cuivre conviendra bien) en juillet et août. Par
contre, les fongicides n’élimineront pas les symptômes déjà présents; ils
n’aideront que prévenir que la maladie aille plus loin.
Ou ils peuvent arracher leurs rudbeckies, ce qui mettra définitivement fin au
problème.
Voilà! Vous n’avez pas nécessairement à intervenir, mais au moins vous savez
maintenant pourquoi le feuillage de vos rudbeckies noircit!

Septembre 1 - QUAND LES FEUILLES DES COURGES BLANCHISSENT…


Par défaut
.entry-header

Vieille feuille de courge atteinte de blanc.


Dans plusieurs régions, l’été a été particulièrement sec, juste la condition que la
maladie du blanc (ou oïdium) aime… et les cucurbitacées, soit les concombres,
les melons et surtout les courges (citrouilles, courgettes, pâtissons, etc.) ont plus
que leur juste part de la maladie.
Le blanc est à peu près la seule maladie végétale qui se développe surtout sur
les feuilles sèches. Les conditions idéales? Un atmosphère humide, pas de pluie
pendant plusieurs jours et des températures modérées: 20-26°C.

Plusieurs courges ont un feuillage naturellement marbré de blanc, et ce, depuis


le début de la saison. Ces marbures ne sont pas un symptôme de maladie!
Sur les cucurbitacées, le blanc est une maladie de fin de saison, rarement noté
avant le mois d’août. On voit d’abord ce qui semble être une poudre blanche
recouvrir les feuilles les plus âgées. La maladie aura probablement été visible sur
la face inférieure de la feuille quelques journées auparavant avant de migrer vers
la partie supérieure… mais on pense rarement à regarder sous les feuilles de
nos légumes. Les feuilles atteintes meurent lentement, ce que peut provoquer
une insolation au fruit en dessous si elles disparaissent trop rapidement. (Si vous
décidez de supprimer les feuilles malades, faites-le par une journée grise pour
protéger les fruits d’un tel dommage). Souvent la maladie se propage par la suite
aux autres feuilles et parfois même aux extrémités de tige.
Il est important de comprendre que le blanc n’est pas une maladie, mais en fait le
nom collectif pour de nombreuses maladies souvent peu apparentées. Chez les
cucurbitacées, par exemple, on reconnaît aux moins deux espèces dans deux
genres différents (Erysiphe cichoracearum et Podosphaera fuliginea, anc.
Sphaerotheca fuliginea), chacune ayant plusieurs souches. Il ne faut donc pas
vous inquiéter que le blanc de vos cucurbitacées se propagera à vos autres
plantes. Elles ont peut-être leurs propres espèces et souches de blanc, mais les
variétés qui touchent vos cucurbitacées n’infesteront pas les autres légumes!
Que faire?
Le blanc apparaît si tard dans la saison que, souvent, il n’a pas beaucoup
d’incidence sur la récolte. Avec les courges d’été, par exemple, vous avez
souvent à peu près terminé la récolte avant qu’il ne fasse surface (ou vous avez
déjà tellement de courgettes que perdre quelques fruits de toute fin de saison ne
vous dérange pas!). Et souvent les courges d’hiver continuent à mûrir
correctement malgré la présence de la maladie. Vous verrez souvent des
champs de citrouilles avec des feuilles fortement endommagées par le blanc, par
exemple, mais les fruits eux-mêmes sont en parfait état. Donc, il n’est pas
toujours nécessaire de réagir.
Notez aussi que le blanc est plus rare sur les concombres et les melons parce
que tant de variétés modernes sont y très résistantes. Les variétés patrimoniales,
cependant, peuvent nécessiter des traitements.

Avec le blanc, donc, la chose importante est souvent de ralentir sa progression


de façon à profiter des fruits encore immatures. Vous pouvez le faire en
pulvérisant les deux côtés des feuilles avec différents fongicides disponibles
commercialement (soufre, huile horticole, neem, etc.). Assurez-vous que le
fongicide en question est homologué pour les plantes comestibles.
Les remèdes maison comme les vaporisations au bicarbonate de soude (5 ml
dans 1 litre d’eau, plus quelques gouttes de savon insecticide) ou au lait (1 partie
à 9 parties d’eau) peuvent également être très efficaces.
Mieux vaut prévenir que guérir
Avec le blanc, il est plus facile de mettre vos efforts dans la prévention que dans
le traitement. Voici alors quoi faire:
54. Détruisez les plantes infectées à la fin de la récolte.
55. Pratiquez une rotation des cultures, ne replantant pas de cucurbitacées au
même endroit pendant au moins 4 ans.
56. Plantez uniquement des variétés résistantes. (C’est une solution si simple
que je suis toujours étonné de voir si peu que jardiniers y pensent!) Les
bonnes semenciers vous indiqueront les variétés qui sont résistantes au
blanc.
57. Plantez les cucurbitacées au plein soleil.
58. Espacez les cucurbitacées correctement afin d’assurer une bonne
circulation d’air.
59. Évitez de fertilisez excessivement (n’appliquez jamais une dose plus forte
que celle recommandée sur l’étiquette). Faites particulièrement attention
aux engrais riches en azote qui stimulent de grandes feuilles moins
résistantes aux maladies.
60. Arrosez régulièrement en cas de sécheresse, car les plantes stressées
par un manque d’eau sont nettement plus sensibles au blanc. Pour une
fois, vous pouvez mouiller abondamment le feuillage en arrosant, car le
blanc se développe mieux sur les feuilles sèches. D’ailleurs, arroser le
feuillage est même un traitement contre le blanc, car ainsi on rince le
feuillage de toute spore qui pourrait y être tombée.

Voir le feuillage de vos cucurbitacées devenir blanc poudreux peut être tout un
choc pour le jardinier néophyte, mais comme le blanc n’affecte pas
nécessairement la récolte à un degré important, la plupart des jardiniers
d’expérience apprennent éventuellement à accepter le blanc plus comme un
désagrément mineur qu’une catastrophe. Dans mon propre cas, choisir des
variétés résistantes au blanc m’a donné toute la protection contre le blanc dont
j’ai besoin. Peut-être que cela sera suffisant pour vous aussi!

Septembre 2 - C’est le temps de rentrer vos plantes


D’accord, il fait encore beaucoup et chaud… mais pendant combien de temps? Il est
temps de rentrer les plantes d’intérieur que vous avez placées à l’extérieur l’été et
ce, pendant que les nuits extérieures sont encore assez chaudes. Si vous attendez
que les nuits deviennent frisquettes, la plante s’y habituera et risque de mal réagir
au changement. Il vaut mieux faire la transition entre l’extérieur et l’intérieur quand
les conditions sont essentiellement identiques… comme au début de septembre.
Il y a quand même quelques exceptions, des plantes
d’intérieur subtropicales qui préfèrent une longue
période de fraîcheur à l’automne et qui peuvent alors
résider à l’extérieur beaucoup plus longtemps. Lisez le
blogue Plantes d’intérieur à rentrer tardivement pour
plus de détails.
Préparation
Si la plante a beaucoup grandi, peut-être que vous voudriez la tailler un peu avant de
la rentrer… ou le rempoter dans un pot plus gros.
Encore, parfois il est plus facile de rentrer des boutures qu’une plante établie.
Pour chasser les insectes
Lavez le feuillage à grande eau pour éliminer la plupart des insectes, puis vaporisez
les deux côtés des feuilles avec un savon insecticide ou autre savon dilué (pas un
détersif… et le soi-disant «savon à vaisselle» est un détersif, pas un savon).
Voilà pour le feuillage. Pour éliminer les insectes cachés dans le terreau, plongez le
pot dans un bac d’eau savonneuse, le tenant sous l’eau pendant 15 minutes au
moins. Le savon est toxique aux insectes. Il faudrait sans doute des briques ou des
pierres pour tenir le pot sous l’eau.
Après, laissez drainer et rentrez la plante. Oui, c’est aussi facile que ça!

Septembre 3 - Brugmansia ou datura?


Certains disent datura, d’autres disent brugmansia. Quel est le vrai nom de ces
jolies «trompettes des anges»?
C’est le père de la taxonomie (science de la classification des êtres vivants) lui-
même, Carl von Linné, qui créa le genre Datura, lui donnant le nom dhattūra
dérivé du Sanskrit pour une espace cultivée en Inde. Il plaça le genre dans la
famille des Solanacées, avec tant d’autres plantes à fleurs en trompette. Mais en
1805, le scientifique sud-africain, Christiaan Hendrik Persoon, transféra
une espèce, D. arborea, à un nouveau genre, Brugmansia, nommé
pour le botaniste néerlandais Sebald Justinus Brugmans.
Pendant 168 ans, ce fut le débat et plusieurs taxonomistes refusèrent
le nouveau nom. Mais en 1973, après une étude plus approfondie, le
taxonomiste Tom E. Lockwood publia une étude définitive sur le sujet,
divisant le genre Datura en deux parties : 9 espèces restaient dans le
genre Datura alors que 7 espèces furent effectivement transférées au
genre Brugmansia.
Comment les distinguer?
D’accord, les plantes des deux genres se ressemblent beaucoup, car
toutes portent de grandes fleurs en forme de trompette et aussi de
grandes feuilles souvent très similaires, mais les différences sont
quand même faciles à voir.
Les brugmansias sont de grands arbustes ou de petits arbres aux tiges
ligneuses et leurs fleurs sont pendantes. Elles vivent plusieurs années
et même des décennies. Autre distinction, leurs capsules de graines
n’ont pas d’épines. Les semis prennent au moins deux ans avant de
commencer à fleurir.
Les daturas sont des plantes herbacées (non ligneuses) aux fleurs
dressées. Ce sont souvent quand de grandes plantes (de jusqu’à 1,5
m) aux tiges ramifiées et peuvent ressembler à un arbuste. Les
capsules de graines sont généralement épineuses. La plupart des
espèces sont des annuelles ou des vivaces de courte vie. Certaines
sont des mauvaises herbes difficiles à contrôler, même en climat froid.
Leur culture
Normalement, les daturas sont traités comme des annuelles, surtout
dans les régions aux hivers froids. On récolte leurs graines à
l’automne et on les conserve au sec l’hiver. Normalement on les sème
dans la maison au mois de mars, ce qui donne des plants prêts à
repiquer en pleine terre, au plein soleil dans un sol bien drainé, quand
la belle saison commence. Ils peuvent alors fleurir tout l’été. On peut
toutefois semer la stramoine (Datura stramonia) et ses hybrides en
pleine terre en mai pour une floraison seulement 8 semaines plus
tard.
Habituellement on achète des brugmansias sous forme de plantes déjà
bien enracinées. Ils passent alors l’été au plein soleil dans un sol bien
drainé, que ce soit en pot ou en pleine terre. (Pour une plante
réellement gigantesque, plantez-les en pleine terre.) À l’automne, il
faut les rentrer, sinon elles seront tuées par le gel. Déterrez et
empotez alors les plantes cultivées en pleine terre; rentrez tout
simplement les brugmansias cultivés en pot. Pour savoir comment les
rentrer sans en même temps rentrer des insectes, lisez Pour une
rentrée sans insectes.
https://jardinierparesseux.com/2015/09/01/pour-une-rentree-sans-
insectes/
Traitement hivernal
Deux traitements sont possibles une fois que vous rentrez vos
brugmansias dans la maison: soit que vous les mettez en dormance ou
que vous les gardez en croissance tout l’hiver.
Dormance hivernale
Pour mettre un brugmansia en dormance, réduisez les branches d’un
tiers ou plus, selon l’espace qui vous est disponible. Placez la plante
dans une pièce sombre et fraîche (3-10˚C), comme un garage chauffé ou
un sous-sol. Arrosez quand même environ une fois par mois et même là,
assez légèrement, question que le terreau ne s’assèche pas
complètement. Toute feuille encore restée sur la plante tombera, mais de
nouvelles pousses blanchâtres commenceront à paraître vers la fin de
l’hiver.
Au mois de mars, placez la plante dans une pièce très bien éclairée et
recommencez graduellement d’abord l’arrosage puis, quand des feuilles
vertes apparaissent, les fertilisations. Acclimatez la plante aux conditions
d’extérieur quand il n’y a plus de risque de gel et que les températures
nocturnes dépassent d’habitude 10˚C.
En croissance pendant l’hiver
Pour gardez votre votre brugmansia pendant l’hiver, placez-le dans
une pièce très ensoleillée dès que les nuits commencent à être
fraîches à l’automne et continuez de bien l’arroser et le fertiliser. Il
n’y a de «fréquence d’arrosage optimale» à recommander: dès que le
terreau est sec au toucher, arrosez profondément. Selon les
conditions, ça peut être une fois par semaine ou aux 2 ou 3 jours.
Sous de très bonnes conditions, le brugmansia pourra continuer de
fleurir jusqu’à vers Noël, mais par la suite, l’éclairage étant
maintenant très faible depuis plusieurs semaines, habituellement la
floraison cesse et la croissance ralentit ou s’arrête. Continuez
d’arroser au besoin, mais cessez alors les fertilisations.
Vers la fin de mars, la croissance reprendra et alors il faudrait arroser
davantage, dès que le terreau est sec, et recommencer graduellement
aussi à fertiliser. Si vous avez beaucoup d’éclairage, votre plante
pourrait même commencer à fleurir à l’intérieur vers le mois de mai,
sinon, la floraison reprendra au jardin par la suite.
Comme pour les plantes mises en dormance, commencez à acclimater la
plante aux conditions d’extérieur quand il n’y a plus de risque de gel et que
les températures nocturnes dépassent généralement 10˚C.
Enfin, notez que le brugmansia est une plante très gourmande: une
fertilisation hebdomadaire peut être nécessaire pour obtenir une
bonne floraison.
Toxicité
Tous les daturas et brugmansias sont toxiques. Ne les mangez pas.

Septembre 4 -
Septembre 5 - Harvesting Squash Seed
Squashes are masters at crossing with their neighbors. Even varieties that are very
different in appearance, such as zucchini, pumpkin, and vegetable spaghetti, will cross
readily and the resulting fruits will likely be intermediate in appearance, taste, and
texture. If you want to harvest squash seeds, it’s best to limit yourself to growing only
one variety in your entire vegetable garden. In community gardens, where a wide variety
of squashes are sown, it’s probably best not to save seeds.

Septembre 6 – Temps de diviser les pivoines


Pour continuer sur le même thème, voici les conseils de M. Fafard
pour la culture de la pivoine. Elle aime un sol riche légèrement argileux
et le plein soleil. Elle tolère la mi-ombre, mais il ne faut pas la placer
sous un arbre. Sa plantation en pot peut être réalisée en tout temps,
mais celle à racines nues a lieu seulement en septembre et en octobre.

Il est préférable de la diviser et de la déplacer le moins possible. Elle


peut demeurer au même endroit sans problème pendant plus de
100 ans. En outre, cette fleur est reconnue pour sa longévité
extraordinaire. En Chine, on a évalué l’âge d’une pivoine arbustive à
150 ans et au Québec, celui d’une pivoine herbacée à 125 ans.

Pour la fertilisation, un rapport équilibré entre l’azote et le potassium


est important. Quant au compost, il doit être bien décomposé, sinon il
favorisera trop le feuillage. Ni le compost ni le paillis ne doivent être
mis près des tiges. Cette recommandation n’a toutefois pas
d’importance pour les arbustives et l’Itoh.

À la fin de la saison, on taille les herbacées et les pivoines Itoh au ras


du sol pour réduire le risque des maladies, tandis que les arbustives
sont taillées uniquement après le débourrement.

L’oïdium, aussi nommé blanc, un problème fongique avant tout


esthétique, se développe uniquement sur le feuillage des pivoines
herbacées. On peut traiter en prévention à partir de la mi-juillet avec
une partie de lait 3,5 % pour cinq parties d’eau, ou avec 20 ml de
bicarbonate de soude et 20 ml d’huile végétale dans quatre litres
d’eau en vaporisation.

Pour se faire des bouquets, on coupe les tiges quand les boutons ont la
texture d’une guimauve, avec une lame et non un sécateur, pour ne
pas écraser les vaisseaux. Finalement, il est préférable de couper les
fruits après la floraison pour que toute l’énergie aille au plant et non à
sa reproduction.

Septembre 7 - Rentrer les fines herbes ou non? (voir soleil 12 octobre 2013

Septembre 8 -
Septembre 9 -
Septembre 10 -
Septembre 11 - Plantez tôt

Ne tardez pas à planter certains bulbes qui se conservent mal en boîte ou en sac:

anémones, colchiques, éranthis, érythrone, etc. Pour les autres, comme les tulipes et les
narcisses, il y a moins de presse… mais une plantation relativement tôt l’automne est

toujours préférable. D’ailleurs, nul besoin d’attendre: on peut planter les bulbes rustiques

dès leur achat. Ils ne feront qu’attendre, dans le sol, l’arrivée des températures plus

fraîches qui stimuleront leur croissance.

Septembre 12 -
Septembre 13 - le meilleur engrais pour toute plante est son propre feuillage.

Septembre 14 -
Septembre15 -
Septembre 16-
Septembre 17 -
Septembre 18-
Septembre 19 Des tulipes profondes sont des tulipes durables
Un autre truc pour faire durer les bulbes de tulipe plus longtemps est de les planter très

profondément. Si votre sol le permet (il faut évidemment qu’il soit bien drainé), plantez-

les à 30 cm de profondeur, soit deux fois plus que habituellement. Vous verrez comme les

bulbes persisteront très longtemps!

Septembre 20 – Comment ne pas faire refleurir son poinsettia (le couvrir d’un sac
de poubelle noir)

Septembre 21 - Peut-on récolter les semences de variétés hybrides?!


On dit souvent qu’il ne faut pas récolter les graines de plantes hybrides (légumes,
annuelles, vivaces, etc.). Pourquoi?! C’est que les hybrides sont le résultat entre le
croisement de deux parents différents. Or les semences produites par ces hybrides ne
seront pas «fidèles au type» (identfiques à leurs parents). Exemple: quand on croise une
lignée pure de pétunias blanches avec une lignée pure de pétunias rouges, on obtient à la
première génération (la F1) que des pétunias roses. Mais si on récolte les graines de ces
pétunias roses, dans la génération suivante, il y aura des roses, mais aussi des blancs et
des rouges, comme les grand-parents. Et il n’y a pas que la couleur qui sera «infidèle»: la
taille de la plante, la taille et quantité de fleurs, la résistance aux maladies et en fait
presque toute caractéristique désirable de l’hybride peut être différent.

Donc, répétons la question: peut-on récolter les semences de variétés hybrides?! Oui, on
peut le faire si on n’est pas à cheval sur le principe que la génération suivante doit être
identique à la première. Souvent quand on sème les graines d’une plante hybride, on
obtient des plantes avec des traits très intéressants! D’ailleurs, à force de récolter à tous
les ans les semences des plantes que vous apprécierez le plus, vous pouvez même
développer votre propre lignée qui sera probablement, après quelques années de
sélection, fidèle au type.

Septembre 22 -
Septembre 23 -
Septembre 24 - Diviser amarylllis

Septembre 25 - On peut planter les végétaux en pot en (presque) toute saison

On peut planter les plantes en pot en presque toute saison, tant que le sol n’est pas gelé,

mais les deux plus importantes saisons pour la plantation sont au printemps et à

l’automne, quand la température est fraîche et creuser des trous n’est pas aussi ardu. Pour

les annuelles et les bulbes tendres, la plantation se fait au printemps. Pour les bulbes

rustiques, c’est l’automne. Pour les autres végétaux, l’une ou l’autre saison convient. Et

on peut aussi planter les plantes en pot en plein été si on veut. Le seul dérangement est

qu’il fait chaud et vous n’êtes pas nécessairement très à l’aise pour planter.

Septembre 26 - Les bulbes qui ne conviennent pas à la naturalisation dans le gazon


Ce ne sont pas tous les bulbes hâtifs qui conviennent pour la naturalisation dans la

pelouse. Les petits iris du printemps, comme l’iris réticulé (Iris reticulata) et l’iris de

Danford (Iris danfordiae) ont des feuilles trop hautes qui ont l’air un peu bizarre dans la

pelouse tandis que le feuillage des narcisses et les tulipes, même les plus hâtifs, persiste

un peu trop longtemps et vous empêche de tondre. Enfin, le muscari (Muscari spp.) est

juste un peu trop tardif pour la plantation dans la pelouse: quand il se met à fleurir, il est

déjà temps de tondre… et tondre des cercles autour des muscaris en fleurs n’a rien de

bien intéressant pour le jardinier paresseux.

Septembre 27 – Contrôler cochenilles à carapace – article soleil


Septembre 28 -
Septembre 29 -
Septembre 30 -
Septembre 31 –

Octobre 1 - Les bêtes n’aiment pas les narcisses (pas utilisé)


Si vous avez déjà eu des problèmes avec des animaux (écureuils, campagnols,
cerfs, etc.) qui mangeaient vos bulbes ou les fleurs de vos bulbes, vous pourrez
dormir sur vos deux oreilles avec les narcisses. Ils sont toxiques aux mammifères,
même l’humain, et alors ils les laissent tranquilles.

Octobre 2 -
Octobre 3 -
Octobre 4 -
Octobre 5 -
Octobre 6 -
Octobre 7 -
Octobre 8 -
Octobre 9 -
Octobre 10 -
Octobre 11 -
Octobre 12 -
Octobre 13 -
Octobre 14 -
Octobre15 – Mettre géraniums en dormance (torture) – voir 18 octobre 2014
Octobre 16-
Octobre 17 – Patine (calcaire) sur les pots de terre cuite ou de béton
Octobre 18-
Octobre 19 Sus aux haies à sommet aplati
Beaucoup de jardiniers croient dur comme fer qu’il faut attacher leurs haies à l’automne

pour les empêcher d’ouvrir sous le poids de la neige durant l’hiver… mais ne se rendent

pas compte que c’est leur propre façon de tailler qui est la cause de leurs ennuis avec la

neige. Si on donne à la haie un sommet aplati, la neige s’accumulera et aura tendance à

faire ouvrir les branches. Si on taille le sommet en triangle ou en dôme, moins de neige

s’y accumule et aucune protection hivernale n’est nécessaire. Les haies au sommet

parfaitement aplati qu’on voit dans les photos des jardins d’Europe sont seulement

possible là où il n’y a pas de neige l’hiver.


Octobre 20 -
Octobre 21 -
Octobre 22 -
Octobre 23 -
Octobre 24 - Une plantation étagée
Dans la lignée du truc d’hier (Deux floraisons dans la même espace), il est aussi possible
de planter les bulbes en étage. Faites une première couche de bulbes de grosse taille,
comme les jacinthes, les narcisses et les tulipes, dont les bulbes doivent être plantées en
profondeur de toute façon, puis recouvrez-les de terre et plantez par-dessus de petits
bulbes qui préfèrent une plantation peu profonde: perce-neiges, crocus, scilles, anémones
grecques, muscaris, etc. Habituellement les petits bulbes fleurissent en premier et, quand
leur floraison est terminée, les plus gros prennent la relève. Mais même s’ils fleurissent
en même temps (la floraison des anémones grecques peut durer plus d’un mois!), cela ne
sera que plus beau. Imaginez de belles tulipes rouges qui sortent d’un tapis d’anémones
blanches ou bleues: superbe!

Octobre 25 -
Octobre 26 -
Octobre 27 -
Octobre 28 -
Octobre 29 -
Octobre 30 -
Octobre 31 – L’humain a sauvé la citrouille de l’extinction
http://www.pnas.org/content/early/2015/11/11/1516109112

Halloween Plantes aux noms qui font peur : Monstera deliciosa, Zombia antillarum, xx
ferox, Sanguinaria canadaensis, Bloody cranesbill, Imperata cylindrica 'Red Baron'

Novembre 1 -
Novembre 2 - Faut-il emballer les conifères pour l’hiver?!
Le comble de la «folie de la protection hivernale» - une technique qui s’est répandue

comme une trainée de poudre au Québec il y a presque 40 ans maintenant – est quand les

gens emballent les conifères comme des momies pour l’hiver. Or le but même de

planter un conifère, c’est qu’il est attrayant 12 mois par année! Je ne pense pas qu’un

conifère emballé de jute ou de géotextile pendant 6 mois est si beau que cela! Dites-vous

bien qu’il n’est pas nécessaire d’enlaidir votre terrain de protections hivernales visibles.

Un vrai jardinier paresseux choisit des plantes qui conviennent à ses conditions: si une
plante ne donne pas satisfaction dans un endroit donné, il l’essaie ailleurs ou il la

remplace par une qui n’a pas besoin de soins spéciaux, voilà tout! Quand vous avez

planté la bonne plante à la bonne place, aucune protection hivernale n’est nécessaire.

Novembre 3 – Incandescent bulbs a waste inutiles (Sylvania Spot-Gro).


Novembre 4 -
Novembre 5 -
Novembre 6 - Why is my houseplant suddenly dieing ?
http://davesgarden.com/guides/articles/view/4049/
Novembre 7 -
Novembre 8 -
Novembre 9 -
Novembre 10 -
Novembre 11 – In Flanders Fields
Novembre 12 - Contrer la dépression saisonnière… avec des végétaux

(article dans le Soleil)


Novembre 13 -
Novembre 14 – Culture du Cyclamen
Novembre15 -
Novembre 16- Éloigner plantes de la fenêtre (de 1 pouce) ne doivent pas toucher à
la vitre
Novembre 17 -
Novembre 18-
Novembre 19 Comment éloigner les chats de vos plantes (voir article soleil
http://www.lapresse.ca/le-soleil/maison/horticulture/201311/28/01-4715687-les-
minous-qui-aiment-trop-nos-plantes.php
Novembre 20 -
Novembre 21 -
Novembre 22 -
Novembre 23 - Pour des plantes heureuses, éclairez
La clé du succès avec les plantes d’intérieur est la lumière. Quand l’éclairage leur

convient, tout le reste est facile. Si vous avez des doutes sur l’éclairage exigé par vos

différentes plantes d’intérieur, consultez mon livre «Les plantes d’intérieur»: un classique

dans le domaine.

Novembre 24 - Un test ne coûte pas cher


Vous avez un pesticide à effet inconnu (un remède maison, par exemple) et voulez

l’utiliser sur une plante préférée? Faites un petit test auparavant: vaporisez-en sur une

seule feuille pour commencer. Si, le lendemain, il n’y a pas de signes de réaction

négative, vous pouvez l’utiliser sur cette plante.

Novembre 25 -
Novembre 26 -
Novembre 27 - Pas de cactus dans un terrarium

On voit régulièrement des cactus et autres plantes succulentes cultivés dans un terrarium.
D’ailleurs, plusieurs marchands en vendent sous cette forme. Mais ils font fausse route! À
cause de ses parois vitrées, un terrarium conserve plus d’humidité qu’un pot ordinaire.
Cela est encore plus vrai si le terrarium est muni d’un couvercle. Or, les cactus et
succulentes détestent une forte humidité. Avec le temps, ils mourront, l’un après l’autre.
La vraie place pour un cactus ou succulente est dans un pot largement exposé à une
circulation d’air, ce qui aide réduire l’humidité ambiante. Réservez votre terrarium pour
les plantes qui aiment un milieu humide: sélaginelles, mousses, fougères, philodendrons,
etc.

Novembre 28 -
Novembre 29 -
Novembre 30 -
Novembre 31 -

Décembre 1 -
Décembre 2 – Poinsettia canari
Le poinsettia est le canari dans la mine de charbon des plantes d’intérieur quand il s’agit
du gaz toxique appelé monoyxde de carbone (CO), réagissant même lorsque les humains
ne présentent aucun symptôme. Si votre plante commence très rapidement à perdre ses
feuilles dès son arrivée dans votre demeure, le niveau de monoxyde de carbone dans
votre demeure peut être trop élevé.
Solution: Vérifiez le niveau de monoxyde de carbone dans votre maison au moyen d’un
avertisseur de monoxyde de carbone. S’il sonne, quittez la maison et appelez le 9-1-1.

Décembre 3 -
Décembre 4 -
Décembre 5 -
Décembre 6 - How not to build a cactus terrarium (Comment ne pas faire un
terrarium de cactus) http://cactiguide.com/article/?article=article19.php

Décembre 7 - La brumisation est inutile (bassinage, vaporisation)


Mauvaise information donnée par Gerbeaud.
http://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/brumiser-plantes-vertes-interieur,1239.html
Attention! Cette information n'est pas très à jour! Depuis presque 50 ans maintenant, on
sait que la brumisation est essentiellement inutile pour les plantes d'intérieur. L'effet ne
dure que 5 minutes, plus ou moins (selon les conditions), ce qui est insuffisant pour faire
une différence. Si vous voulez vraiment que vos plantes bénéficient d'une bonne
humidité, préférez un humidificateur, car elle fonctionne 24 heures par jour s'il le faut.
Ou cultiver beaucoup de plantes: les plantes elles-mêmes sont des humidificateurs
naturels. Les plantes qui trouvent même l'humidité dans votre demeure insuffisant, même
avec un humidificateur, devraient probablement passer l'hiver dans un terrarium ou un
grand sac transparent. Notez que les plantes ne souffrent normalement de l'air sec que
l'hiver, car en chauffant la maison on assèche l'air. Du moins, c'est le cas au Québec; dans
une région désertique, l'air est sec à l'année.

Décembre 8 - Comment savoir si votre plante d’intérieur manque de lumière?


Que la vie du jardinier d’intérieur serait plus facile si les plantes pouvaient nous dire

quand elles n’étaient pas contentes avec leur éclairage. Mais non, elles ne disent rien…

ou plutôt, elles essaient de dire, mais nous ne comprenons pas toujours le message. Voici

les symptômes classiques d’un manque de lumière:

La plante s’étiole, s’est à dire que les nouvelles feuilles sont pâles et plus espacés sur la

tige (on dit qu’elle pousse en orgueil).

La plante penche nettement dans la direction du soleil.

La floraison est absente ou anormalement faible;

Les feuilles inférieures jaunissent et tombent.

Dès que vous remarquez un ou plusieurs de ces symptômes, transporter votre plante à un

emplacement plus éclairé.

J’espère qu’Andrée Fauteux me pardonnera d’utiliser sa photo de ses boutures de

pélargonium, mais elle exprime parfaitement la situation. Ses plantes sont au creux de la

vague, elles ont dépensé toute leur énergie à survivre aux jours courts et gris de l’hiver et

maintenant, en désespoir de cause, elles sacrifient leurs feuilles inférieures.


Heureusement pour elles, les jours commencent déjà à rallonger. Bientôt le soleil sera

beaucoup plus intense. PHOTO 2017 Andrée Fauteux

Décembre 9 – Thrips sur violettes africaines = pollen, suppression des fleurs


Décembre 10 -
Décembre 11 -
Décembre 12 -
Décembre 13 -
Décembre 14 - Sac de plastique pour les Snowbirds : 6 mois de paix
Décembre 15 -
Décembre 16-
Décembre 17 -
Décembre 18- On peut aussi vaporiser une solution de 250 ml d’alcool à friction dans 1
litre d’eau pour contrôler les cochenilles, les pucerons et les aleurodes. Attention : pour
votre propre protection, il faut bien aérer la pièce. (Simple mention : plus de détail)

Décembre 19
Décembre 20 -
Décembre 21 -
Décembre 22 -
Décembre 23 -
Décembre 24 -
Décembre 25 -
Décembre 26 -
Décembre 27 -
Décembre 28 -
Décembre 29 -
Décembre 30 -
Décembre 31 – Résolutions jardinier plantes d’intérieur
http://www.lapresse.ca/maison/cour-et-jardin/200601/11/01-868469-les-10-
resolutions-du-jardinier-amateur.php

2017

30 janvier ou début février


Théoriquement c’est le moment pour semer les bégonias… mais leurs minuscules

graines, fines comme de la poussière, sont difficiles à réussir. Pourquoi ne pas laisser les

professionnels semer cette plante difficile et vous limiter aux semences plus faciles à

manipuler… soit presque n’importe quelle autre annuelle que le bégonia?! Achetez alors

des plants déjà bien en croissance au printemps.

Vous aimerez peut-être aussi