Géométrie Affine en Dimension 3
Géométrie Affine en Dimension 3
Géométrie Affine en Dimension 3
I.1 Translations
Définition
Soit u un vecteur de E.
L’application tu : E → E définie par tu (A) = A + u est appelée translation de vecteur u.
Propriétés
– Pour tous u, v de E : tv ◦ tu = tu ◦ tv = tu+v .
On a t−→ = Id ; Pour tout vecteur u de E, tu est bijective et (tu )−1 = t−u .
0
→
−
Si u 6= 0 , la translation t−
→ = Id n’est pas linéaire, car tu (O) = u 6= O.
0
– Soient A, B deux points de E. Il existe un unique u de E tel que B = tu (A) = A + u.
−→
Ce vecteur, égal à B − A, est noté AB.
Avec cette notation, et pour tous points A, B, C de E :
−→ − → −→ −→ −→ −−→ −→
AB = 0 ⇔ A = B, BA = −AB, AB + BC = AC (relation de Chasles)
−−→ −→
– Soient A, B deux points de E. On note [A, B] = {M ∈ E, AM = λAB, λ ∈ [0, 1]}.
On dit que [A, B] est le segment d’origine A et d’extrémité B. On vérifie que [A, B] = [B, A].
−
→ −→
En particulier, le point I défini par AI = 12 AB est appelé le milieu du segment [A, B].
Définition
On dit qu’une partie F de E est un sous-espace affine s’il existe un point A de E et un
sous-espace vectoriel F de E tel que F = A + F . On dit alors que F est le sous-espace
affine de E passant par A et de direction F .
Remarques et propriétés
– Soient A un point de E, et F un sous-espace vectoriel de E.
On peut écrire F = A + F = {A + u, u ∈ F } = {tA (u), u ∈ F } = tA (F ).
Ainsi les sous-espaces affines de E sont les translatés des sous-espaces vectoriels de E.
Les sous-espaces vectoriels de E sont les sous-espaces affines qui passent par O.
−→
– Soit F un sous-espace affine de E, passant par A et de direction F . Alors F = {AB, B ∈ F }.
Autrement dit, la direction d’un sous-espace affine de E est définie de manière unique.
– Soit F un sous-espace affine de E, de direction F . Pour tout B de F, on a F = B + F .
Un sous-espace affine est donc défini par sa direction et par l’un quelconque de ses points.
Donc deux sous-espaces affines sont égaux ⇔ ils ont la même direction et un point en commun.
– Si A est un point de E, alors le singleton {A} est un sous-espace affine de E.
→
−
Plus précisément, c’est le sous-espace affine de E passant par A de direction { 0 }.
∀ A ∈ E, A + E = E. Ainsi E est un sous-espace affine de lui-même, de direction lui-même.
Définition
On appelle dimension d’un sous-espace affine F la dimension de sa direction F .
Les singletons de E sont les sous-espaces affines de dimension 0.
On appelle droites affines les sous-espaces affines de dimension 1.
On appelle plans affines les sous-espaces affines de dimension 2.
Ici F est un plan affine passant par A et de direction un plan vectoriel F de base (u, v).
Remarques
– Pour toute partie F de E :
F est une droite affine si et seulement si il existe un point A de E et un vecteur non nul
u de E tels que : B ∈ F ⇔ ∃ λ ∈ R, B = A + λu.
On peut alors noter F = (A, u) et on dit que u est un vecteur directeur de F.
Proposition
Soient F et G deux sous-espaces affines de E.
Si F est parallèle à G, alors ou bien F ∩ G = ∅ ou bien F ⊂ G.
Si F et G sont parallèles, alors ils sont ou bien disjoints ou bien confondus.
Proposition
Soient F, G deux sous-espaces affines de E, de directions respectives F et G.
L’intersection F ∩ G, si elle n’est pas vide, est un sous-espace affine de direction F ∩ G.
Si F ∩ G 6= ∅ on dit que F et G sont concourants ou sécants.
Si E = F + G, alors l’intersection F ∩ G n’est pas vide.
Si E = F ⊕ G, alors l’intersection F ∩ G se réduit à un singleton.
On exprime cette situation en disant que F et G sont supplémentaires.
Exemples et remarques
– Soit P un plan affine, et soit D une droite affine non parallèle à P.
Alors la droite D “coupe” le plan H en un point et un seul.
– Soient P1 et P2 deux plans affines non parallèles : leur intersection est une droite affine.
– Soient D1 et D2 deux droites affines de E.
On dit que D1 et D2 sont coplanaires si elles sont incluses dans un même plan affine P.
Cela équivaut à dire que D1 et D2 sont parallèles ou concourantes.
−→
Si D1 = (A, u) et D2 = (B, v), cela équivaut à dire que rg (AB, u, v) ≤ 2.
Dans ce cas, et si D1 6= D2 , le plan P est défini de manière unique par D1 et D2 .
Si les droites D1 et D2 ne sont pas coplanaires, leur intersection est vide.
II Repères cartésiens
II.1 Représentations paramétriques d’une droite ou d’un plan
On rappelle qu’on se place dans un R-espace vectoriel E de dimension 3.
Définition
Un repère cartésien est la donnée R = (Ω, e1 , e2 , e3 ) d’un point Ω et d’une base e1 , e2 , e3 .
Tout point M de E est alors représenté de manière unique par ses coordonnées dans ce
−−→
repère, c’est-à-dire par le triplet (x, y, z) tel que ΩM = xe1 + ye2 + ze3 .
z γ z0
On voit que la matrice de passage P (de l’ancienne base (e) vers la nouvelle base (ε)) permet
d’exprimer les “anciennes” coordonnées de M en fonction des “nouvelles”.
−−→ −−→
L’égalité [M ]R = [Ω0 ]R + P [M ]R0 s’écrit d’ailleurs [Ω0 M ](e) = P [Ω0 M ](ε) .
Si on veut les nouvelles coordonnées de M en fonction des anciennes, il faut donc inverser la
−−→ −−→
matrice P et écrire : [M ]R0 = P −1 ([M ]R − [Ω0 ]R ) ou encore [Ω0 M ](ε) = P −1 [Ω0 M ](e) .
– Un cas très simple est celui on effectue une translation du repère.
Avec les notations précédentes, R = (Ω, (e)), R = (Ω0 , (e)) et P = I3 .
x = α + x0
Le changement de repère se réduit à [M ]R = [Ω0 ]R + [M ]R0 c’est-à-dire à y = β + y 0
z = γ + z0
Demi-droites, demi-plans
– Soit A un point de E et u un vecteur non nul.
On dit que {M = A + λu, λ ∈ R+ } est la demi-droite d’origine A et de vecteur directeur u.
– Soit A un point de E et u, v deux vecteurs indépendants.
Considérons l’ensemble P + défini par P + = {M = A + λu + µv, λ ∈ R, µ ∈ R+ }.
On dit que P + est le demi-plan défini par la droite (A, u) et le vecteur v.
Proposition
Une partie P de E est un plan ⇔ il existe une forme linéaire f non nulle et α dans R tels
que : M ∈ P ⇔ f (M ) = α. Une telle caractérisation est appelée une équation du plan P.
Les équations f (M ) = β sont celles des plans parallèles à P.
Par exemple f (M ) = f (M0 ) est l’équation du plan parallèle à P et passant par M0 .
L’équation f (M ) = 0 est celle de la direction P de P.
L’équation f (M ) = α de P est unique à un facteur multiplicatif non nul près.
Sous cette réserve, on parle de L’équation de P.
Faisceaux de plans
Soient P et P 0 deux plans distincts, d’équations respectives (E) et (E 0 ).
On forme une famille d’équations de plans en écrivant λ(E) + µ(E 0 ), avec (λ, µ) 6= (0, 0).
Si P, P 0 sont parallèles, on obtient ainsi tous les plans qui leur sont parallèles.
Sinon, on obtient tous les plans contenant la droite D = P ∩ P 0 .
Dans tous les cas, on dit que l’ensemble obtenu est le faisceau de plans engendré par P, P 0 .
Avec µ ∈ R, les équations (E) + µ(E 0 ) donnent tous les plans du faisceau sauf P 0 .
– On considère trois plans, d’équations ax+by+cz = d, a0 x+b0 y+c0 z = d0 et a00 x+b00 y+c00 z = d00 .
Ces trois plans sont parallèles ou passent par une même droite
⇔ ils appartiennent à un même faisceau,
⇔ leurs équations sont “liées”.
c’est-à-dire
a b c d
Cela équivaut à dire que la matrice a0
b0 c0 d0 est de rang ≤ 2.
a00 b00 c00 d00
λ=y−2
(
2
⇔ 5(x − 3y + 5) = 4(1 − 2y + z)
∃ (λ, µ) ∈ R , 4µ = x − 3y + 5
5µ = 1 − 2y + z ⇔ 5x − 7y − 4z = −21
Remarques et propriétés
– On dit aussi que G est le barycentre de A1 , . . . , Ap affectés des coefficients λ1 , . . . , λp .
– Le barycentre G ne dépend pas de l’ordre dans lequel sont donnés les couples (Ak , λk ).
– Parler du barycentre d’une famille de points de poids total nul n’a aucun sens.
Il en est ainsi d’une famille (A, 1), (B, −1), ou d’une famille (A, 1), (B, 1), (C, −2).
– Soit G le barycentre de la famille (A1 , λ1 ), (A2 , λ2 ), . . . , (Ap , λp ).
p p
−→ 1 P −−→ P
Pour tout point Ω de E, G est caractérisé par : ΩG = m λk ΩAk , avec m = λk .
−→ k=1
p
k=1
G = Ω + ΩG 1 P
Si on utilise les notations −−→ , on trouve : G = m λ k Ak .
Ak = Ωk + ΩAk k=1
Remarques
– La propriété précédente signifie en particulier que lorsqu’on cherche un barycentre G, on peut
remplacer une sous-famille de points (de poids total mk non nul) par le barycentre Gk de
cette sous-famille affecté lui-même du coefficient mk .
– L’isobarycentre G des points A, B, C est aussi le barycentre de (A, 1), (I, 2), où I = 12 (B +C).
−→ −→
Autrement dit AG = 32 AI. Les médianes d’un triangle sont donc concourantes en son centre
de gravité G, qui est au deux-tiers de chaque médiane en partant du sommet.
– De même, on se donne quatre points A, B, C, D non coplanaires : ils forment un vrai tétraèdre.
Soit G l’isobarycentre de A, B, C, D et I celui de B, C, D.
Par associativité, G est le barycentre des points pondérés (A, 1) et (I, 3).
−→ −→
Autrement dit AG = 34 AI. Ainsi, dans un tétraèdre, les segments joignant un sommet au
centre de gravité de la face opposée sont concourants en le centre de gravité du tétraèdre.
Celui-ci est aux 34 de chacun de ces segments (en partant du sommet du tétraèdre.)
IV Applications affines
IV.1 Applications affines
Définition
On dit qu’une application f de E dans E est affine s’il existe un point Ω et une application
linéaire ϕ tels que f = A + ϕ.
−→
Il revient au même d’écrire f = t ◦ ϕ où t est la translation de vecteur OA.
Le point A est déterminé de manière unique car c’est l’image de l’origine par f .
L’application linéaire ϕ est déterminée de manière unique.
On note souvent ϕ = fe et on dit que fe est l’application linéaire associée à f .
Remarques et exemples
−−→
– Avec les notations précédentes, on f (M ) = f (Ω) + fe(ΩM ) pour tous points Ω et M .
L’application affine f est donc déterminée par l’image d’un point Ω et par fe.
– Les applications constantes sont les applications affines f telles que fe = 0.
Les translations sont les applications affines telles que fe = Id.
Les applications linéaires sont les applications affines telles f (O) = O.
– Soient f et g deux applications affines. Alors g ◦ f est affine et g]
◦ f = ge ◦ fe.
– Soient f et g deux applications affines. On a ge = fe ⇔ ∃ u ∈ F tel que g = tu ◦ f .
Expression analytique d’une application affine
– On suppose que E est muni du repère R = (Ω, (e) = e1 , e2 , e3 ).
On note (x, y, z) et (x0 , y, z 0 ) les coordonnées de deux points M et M 0 quelconques.
On note X et X 0 les matrices-colonnes des coordonnées de M et M 0 .
Soit f une application affine, d’application linéaire associée fe.
Soit B la matrice-colonne des coordonnées (α, β, γ) de f (Ω).
Soit A = (aij ) la matrice de fe dans la base (e) (A ∈ M3 (R).)
−−→ −−−→ −−→ −−−−→
On a : M 0 = f (M ) ⇔ M 0 = fe(ΩM ) + f (Ω) ⇔ ΩM 0 = fe(ΩM ) + Ωf (Ω).
Avec les coordonnées dans R on obtient : x0 = a x + a y + a z + α
11 12 13
0 0 0
M = f (M ) ⇔ X = AX + B ⇔ y = a21 x + a22 y + a23 z + β
0
z = a31 x + a32 y + a33 z + γ
– Réciproquement un tel système, qui s’écrit X 0 = AX + B, définit une application affine f :
Telle que fe a pour matrice A = (aij ) dans la base (e).
Qui envoie l’origine Ω de E sur le point de coordonnées (α, β, γ).
Remarques
– Dans un repère R de E, f est caractérisée par un système X 0 = AX + B.
Alors f est un isomorphisme affine ⇔ la matrice A est inversible.
→
−
– Une application affine f est bijective ⇔ fe est bijective ker fe = { 0 }.
L’application f −1 est alors un isomorphisme affine, et on a l’égalité fg
−1 = fe−1 .
Définition (Homothéties)
On dit qu’une application f : E → E est une homothétie s’il existe un point Ω et un réel
−−→
non nul λ tels que : ∀ M ∈ E, h(M ) = Ω + λΩM . On note f = h(Ω, λ).
Le réel λ (appelé rapport de l’homothétie) est défini de manière unique.
Si λ = 1, on trouve f = Id, et le point Ω peut être choisi quelconque.
Si λ 6= 1, le point Ω est défini de manière unique : c’est l’unique point invariant de f .
On dit que Ω est le centre de l’homothétie.
Remarques
– Toute homothétie est une transformation affine.
On a bien sûr les égalités h(Ω, λ) ◦ h(Ω, µ) = h(Ω, λµ) et h(Ω, λ)−1 = h(Ω, λ1 ).
Les homothéties de centre Ω donné forment un sous-groupe commutatif de GA(E).
– Si f est une homothétie de rapport λ, alors fe = λId.
Réciproquement, supposons fe = λId (avec λ 6= 0 sinon f est constante.)
Si λ = 1, f est une translation.
Si λ 6= 1, f admet un point fixe unique Ω.
L’application f est alors l’homothétie de centre Ω et de rapport λ.
– L’homothétie h(Ω, −1) est appelée symétrie centrale par rapport au point Ω.
– Exemple :
On suppose que R3 est muni de son repère affine canonique R.
0
x = −2y − 2z − 1
Soit f l’application affine de R dans R définie par le système : (S) y 0 = x + 3y + 2z + 1
3 3
0
Soit D la droite passant par Ω(a, 0, 0), dirigé par u = (0, 1, −1). z = −x − 2y − z − 1
nx = a
Un système d’équations de D est y + z = 0 (ici a est un paramètre réel.)
Exemple
– Reprenons un exemple déjà utilisé.
0
x = −2y − 2z − 1
Soit f l’application affine de R dans R définie par le système : (S) y 0 = x + 3y + 2z + 1
3 3
0
Soit M (x, y, z) un point quelconque de R3 . z = −x − 2y − z − 1
( x = −2y − 2z − 1
On a f (M ) = M ⇔ y = x + 3y + 2z + 1 ⇔ x + 2y + 2z = −1.
z = −x − 2y − z − 1
Ainsi l’ensemble des points invariants par f est le plan P d’équation x + 2y + 2z = −1.
Ce résultat est normal quand on sait que f est une projection affine sur le plan P.
Exemples
– Reprenons un exemple déjà utilisé plusieurs fois.
0
x = −2y − 2z − 1
Soit f l’application affine de R dans R définie par le système : (S) y 0 = x + 3y + 2z + 1
3 3
0
On veut montrer que f est un projection affine, et la caractériser. z = −x − 2y − z − 1
Soit M (x, y, z), son image M 0 (x0 , y 0 , z 0 ) et M 00 = f (M 0 ) = (x00 , y 00 , z 00 ).
00 0 0 00 0
x = −2y − 2z − 1 x = −2y − 2z − 1 = x
y 00 = x0 + 3y 0 + 2z 0 + 1 ⇒ · · · ⇒ y 00 = x + 3y + 2z + 1 = y 0
00 00
z = −x0 − 2y 0 − z 0 − 1 z = −x − 2y − z − 1 = z 0
Ainsi M 00 = M 0 . Donc f ◦ f = f : l’application f est une projection affine.
On a vu que Inv (f ) est le plan P : x + 2y + 2z = −1. 0
x = −2y − 2z
Enfin, l’application f est définie (dans la base canonique) par le système y 0 = x + 3y + 2z
e
0
( −2y − 2z = 0
nx = z z = −x − 2y − z
Ainsi u(x, y, z) ∈ ker f ⇔ x + 3y + 2z = 0 ⇔ y = −z
−x − 2y − z = 0
Conclusion : f est la projection affine sur le plan P d’équation x+2y+2z = −1, parallèlement
à la droite vectorielle engendrée par le vecteur (1, −1, 1).
x+y−z =1
– Soit D la droite définie par et P le plan d’équation x + 2y + 2z = 0.
x − 2y − 2z = 0
On cherche la projection p sur D parallèlement à P .
Soit M (x, y, z) un point quelconque de R3 . On note p(M ) = M 0 = (x0 , y 0 , z 0 ).
D passe par Ω = (2, 0, 1) et est dirigée par u = (4, −1, 3). ( 0
x = 2 + 4λ
0
Puisque M appartient à D, il existe λ tel que M = Ω + λu, donc y 0 = −λ
z 0 = 1 + 3λ
−−−→0
On exprime que M M = (x0 − x, y 0 − y, z 0 − z) est dans P .
(x0 − x) + 2(y 0 − y) + 2(z 0 − z) = 0 ⇔ 4 + 8λ = x + 2y + 2z ⇔ λ = 18 (x + 2y + 2z − 4)
0
x = 2 + 4λ x0 = 81 (4x + 8y + 8z)
On en déduit
y 0 = −λ
l’expression analytique z 0
= 1 + 3λ ⇒ y 0 = 18 (−x − 2y − 2z + 4)
de la projection p : 0 1
λ = 81 (x + 2y + 2z − 4)
z = 8 (3x + 6y + 6z − 4)
Remarques et exemples
– Les symétries affines sont donc les applications affines involutives.
– Les symétries affines sont des éléments particuliers du groupe affine.
En revanche, seule la projection affine p = Id est bijective.
– La symétrie affine par rapport à un point Ω (donc parallèlement à l’espace E tout entier,
mais il est inutile de le préciser) est en fait l’homothétie de centre Ω et de rapport −1.
De même, la projection affine sur Ω est l’application constante f : M 7→ Ω.
Un exemple
Dans R3 , cherchons la symétrie affine s par rapport au plan P d’équation x + 2y + 2z = −1,
et parallèlement à la droite vectorielle engendrée par le vecteur u(1, −1, 1).
Soit M (x, y, z) un point quelconque, et M 0 = s(M ) = (x0 , y 0 , z 0 ) son image.
−−−→
Il existe un réel λ tel que M M 0 = λu, donc x0 = x + λ, y 0 = y − λ, z 0 = z + λ.
On écrit ensuite que le point 21 (M + M 0 ) appartient à P.
1 0 0 0
2 (x + x ) + (y + y ) + (z + z ) = −1 ⇒ λ = −2(x + 2y + 2z + 1)
On en déduit l’expression analytique de s :
0 0
x = x + λ x = −x − 4y − 4z − 2
y = y − λ ⇒ y 0 = 2x + 5y + 4z + 2
0
0
z0 = z + λ z = −2x − 4y − 3z − 2
Proposition (Affinités)
Soit p la projection affine sur F, parallèlement à G (voir début de cette section.)
Soit α un nombre réel.
−−−−−→
Pour tout point M de E, soit f (M ) le point défini par f (M ) = p(M ) + α p(M )M .
L’application M 7→ f (M ) est une application affine.
On l’appelle affinité de base F, de direction G (ou G) et de rapport α.
Remarques
– Soit f l’affinité de base F, de direction G (ou G) et de rapport α.
Si p est la projection affine sur F et parallèlement à G, on a f = αId + (1 − α)p.
– L’application f 2 est l’affinité de base F, de direction G (ou G) et de rapport α2 .
– Si α 6= 0, l’application f est une transformation affine (elle est bijective.)
Son inverse est l’affinité de base F, de direction G (ou G) et de rapport α1 .
– On a f = αId + (1 − α)p et f 2 = α2 Id + (1 − α2 )p.
On en déduit f 2 − Id = (1 − α2 )(p − Id) = (1 + α)(f − Id).
Ainsi f 2 = (1 + α)f − αId, ce qui généralise les relations p2 = p et s2 = Id.
Un exemple 0
x = 2x + 2y + 2z + 1
Soit f : R3 → R3 qui à M (x, y, z) associe M 0 (x0 , y 0 , z 0 ) défini par y 0 = −x − y − 2z − 1
0
On va montrer que f est une affinité. z = x + 2y + 3z + 1
Il faut écrire f = αId + (1 − α)p, où p est une projection (donc f 2 − Id = (1 + α)(f − Id).)
00 00
x = 2x0 + 2y 0 + 2z 0 + 1 = 4x + 6y + 6z + 3 x − x = 3(x0 − x)
Si M 00 = f (M 0 ), y 00 = −x0 − y 0 − 2z 0 − 1 = −3x − 5y − 6z − 3 ⇒ y 00 − y = 3(y 0 − y)
00
z − z = 3(z 0 − z)
00
z = x0 + 2y 0 + 3z 0 + 1 = 3x + 6y + 7z + 3
Ainsi f 2 − Id = (1 + α)(f − Id), avec α = 2.
On trouve ensuite p en écrivant f = αId + (1 − α)p = 2Id − p, donc p = 2Id − f .
0
x = 2x − (2x + 2y + 2z + 1) = −2y − 2z − 1
L’application p est définie par y 0 = 2y − (−x − y − 2z − 1) = x + 3y + 2z + 1
0
z = 2z − (x + 2y + 3z + 1) = −x − 2y − z − 1
On reconnait la projection affine étudiée précédemment.
On peut donc conclure : l’application f est l’affinité de rapport 2, de base le plan affine P
d’équation x + 2y + 2z = −1, de direction la droite vectorielle engendrée par (1, −1, 1).
Remarques
p
P p
P p
P
– On retiendra que si λk = 1, alors f ( λk Ak ) = λk f (Ak ).
k=1 k=1 k=1
En particulier, on a les égalités f (λA + (1 − λ)B) = λf (A) + (1 − λ)f (B).
– L’image par f du milieu du segment [A, B] est le milieu du segment [f (A), f (B)].
Plus généralement, l’image de l’isobarycentre des Ak est l’isobarycentre des f (Ak ).
– Soit A1 , A2 , A3 , A4 quatre points non coplanaires de E.
Soit B1 , B2 , B3 , B4 quatre points quelconques.
Il existe une unique application affine f telle que f (Ak ) = Bk pour 0 ≤ k ≤ 3.
Remarques
– L’image par f (affine) de l’enveloppe convexe de A est l’enveloppe convexe de f (A).
En particulier, l’image d’un segment [A, B] est le segment [f (A), f (B)].
De même l’image du triangle “plein” ABC est le triangle “plein” f (A)f (B)f (C).