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RDC-Rwanda : l’introuvable issue politique

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Jeune Afrique Abonnés <[email protected]> jeu. 10 nov. 2022 à 17:09


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L'Évènement
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Goma vit, à nouveau, à l’heure des bruits de bottes et de la crainte d’une escalade militaire.
La ligne de front entre les soldats des Forces armées de la RDC et les rebelles du M23 se
situe désormais à moins d’une trentaine de kilomètres de la ville, où les habitants retiennent
leur souffle, scrutant dans le ciel l’inquiétant ballet des avions de chasse et hélicoptères de
combat. Les affrontements ont repris mercredi avec une intensité redoublée après que le
groupe rebelle a été la cible, la veille, de frappes aériennes congolaises. Depuis le 20
octobre, près de 200 000 personnes ont fui devant l’avancée des combats, dont 16 500 en
Ouganda.  

À (re)lire - RDC : Kinshasa et le M23 pourraient-ils finalement négocier ? 

Et, tandis que le tumulte des bombes et des armes automatiques retentit dans les collines
du Nord-Kivu, la bataille fait également rage sur le front diplomatique. Kinshasa, qui accuse
Kigali de soutenir les rebelles du M23, a expulsé l’ambassadeur rwandais Vincent Karega le
31 octobre. Les autorités rwandaises, de leur côté, ont fait part de leur « profonde
préoccupation » face à l’arrestation de deux Rwandais – le Dr Juvénal Nshimiyimana et
Moses Mushabe –, qui, selon Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères,
sont détenus par les hommes de l’Agence nationale de renseignement (ANR).  

« Mobilisation générale » 

Les tensions entre les deux pays, qui n’ont cessé d’aller crescendo au rythme de l’avancée
du M23 depuis la résurgence du groupe armé en novembre 2021, ont atteint un niveau
inédit depuis le début du mandat de Félix Tshisekedi. Ce dernier n’a pas hésité, jeudi 3
novembre, à lancer un appel aux jeunes Congolais à « s’enrôler massivement » dans l’armée
pour renforcer les rangs face au M23, accusant au passage le Rwanda de se servir du
groupe rebelle comme bras armé de ses visées « expansionnistes » et de sa volonté de «
créer une zone de non-droit en vue d’assouvir ses appétits criminels ».  

À (re)lire - M23 en RDC – Patrick Muyaya : « Le comportement du Rwanda n’est en rien


différent de celui de la Russie » 

Une « mobilisation générale » qui a trouvé un écho fort au sein de la population du Nord-
Kivu. À en croire les autorités, deux jours seulement après le message du chef de l’État à la
nation, plus de 2 000 jeunes se pressaient dans les casernes pour enfiler l’uniforme.  

À Kinshasa, la guerre dans l’Est focalise l’ensemble de la classe politique. Jusqu’à la sœur
jumelle de l’ancien président Joseph Kabila, Jaynet Kabila, dont la parole publique est
habituellement plus que rare. La députée, dans un long développement revenant sur trois
décennies de la tumultueuse histoire politique de son pays – si profondément liée à la
situation dans l’Est et à sa propre histoire familiale – a, elle aussi, pointé Kigali.  

Dialogue de sourds 

« Oui, on a 120 groupes armés. Mais le plus grand problème, c’est le M23, qui est soutenu
par nos voisins du Rwanda », a-t-elle notamment lancé lors d’une session du Parlement
panafricain, avant d’enjoindre Kigali de « faire l’effort de dialoguer » avec les Forces
démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), « parce qu’ils sont Rwandais ». Dans un
entretien accordé à Jeune Afrique le 3 novembre, Vincent Karega, le ministre rwandais des
Affaires étrangères, a, de son côté, réitéré les accusations de Kigali vis-à-vis de Kinshasa. «
Les FARDC collaborent, organisent et aident les FDLR à combattre », a-t-il notamment
assuré.  

À (re)lire - RDC-Rwanda : entre Tshisekedi et Kagame, les médiations s’intensifient, de


Luanda à Nairobi 

Comment sortir de ce dialogue de sourds ? Si l’issue semble aujourd’hui plus que


compromise, des initiatives persistent. Le 7 novembre, plusieurs chefs d’État et de
gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est se sont rencontrés en marge du
sommet de la COP27 à Charm el-Cheikh. Parmi les participants, le président rwandais Paul
Kagame et le Premier ministre congolais, Sama Lukonde Kyenge. Peu d’avancée, si ce n’est
le constat partagé de la nécessité d’une solution politique, qui semble plus que jamais
introuvable.
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