Assurance D (Y)
Assurance D (Y)
Assurance D (Y)
Master :
Réalise par :
TOUIL Sabah
ADDAM Mariam
SAIDI Soukaina
BENACHOUR Kaltoum
HARZI Badr
1
Sommaire :
Introduction
Conclusion
2
Introduction
Mal connu au Maroc le droit de l’assurance sous-tend la vie sociale, et économique,
puisqu’il est une condition de l’indemnisation des victimes, et de la possibilité pour les
entreprises d’entreprendre s’en expose aux risques liés à leur exploitation, ou au produit mis
sur le marché.
L’assurance peut être définie de point de vue juridique comme suit : « c’est l’opération
par laquelle l’assuré se fait promettre moyennant la prime pour lui ou un tiers bénéficiaires, en
cas de réalisation de risque une prestation par l’assureur qui prenant en charge un ensemble de
risque, les compenses conformément aux lois de la science, de la statistique1 ».
C’est purement juridique, à ce point qu’il est important de savoir aussi le contenu de la
définition du contrat d’assurance qui est régie par l’article premier, alinéa 30 du code
d’assurance qui dispose que : « le contrat d’assurance est une convention passé entre
l’assureur et le souscripteur pour la couverture d’un risque et constatant leurs engagements
réciproques ». Pour éviter toute confusion, le législateur a même apporté des définitions
propres à certains instruments d’application du contrat d’assurance.
En effet le contrat d’assurance matérialise donc l’accord des parties, en spécifiant les
droits ainsi que les obligations réciproques des deux parties. Ce contrat constitue, désormais,
la base de la relation entre une société d’assurances, une mutuelle ou une institution de
prévoyance, et un assuré2.
En outre, le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi, puisqu’il impose aux deux
parties contractantes de faire preuve de transparence et de loyauté l’une vis-à-vis de l’autre.
Or, dans la pratique, l’assureur est le plus souvent oblige é de faire confiance aux déclarations
du souscripteur, sans pouvoir les vitrifier lors de la souscription du contrat.
1
www.youscribe.com, consulté le 09/03/2017 à 18.30.
2
Sara ZOUHIR, « le Contrat d’Assurance : aspects théoriques et pratiques », éd. Dar El A Afak, Rabat, 2016,
P.25, 26.
3
Didier KARJESKI, « droit des assurances », 2e éd. Montchrestien, lextenso éditions, Paris, 2008, P.81.
3
Si la bonne foi est toujours présumée dans un contrat d’assurance, en contrepartie, la
mauvaise foi est sévèrement sanctionnée aussi bien par la loi que par la jurisprudence.
Pour tenter de répondre à cette problématique, nous allons structurer notre travail en
deux axes. La première traite L’obligation de la déclaration du risque (I), et le second sera
consacrée à La fausse déclaration du risque (II).
4
I. Obligation de déclaration du risque
La conclusion du contrat d’assurance est subordonnée principalement à l’obligation de
déclaration du risque, c’est-à-dire la déclaration réalisée par l’assuré au moment de la
souscription du contrat qui permet à l’assureur de mesurer le risque à couvrir.
1. Notion
Le risque peut être définit comme un évènement dommageable dont la survenance est
incertaine, quant à sa survenance ou la date de cette réalisation .Il est également fondamental
du contrat, c’est lui qui détermine la volonté de l’assuré de s’engager. Le législateur à fait de
sa déclaration une obligation en vue de protéger l’assureur contre l’assuré, qui va
volontairement ou non, cherche à sous-évalue le risque.
Dans les assurances le risque doit être déclaré et toutes les circonstances connues de
l’assuré et qui sont de nature à renseigner l’assureur sur le risque pris en charge. Il peut
concerner les informations liées à la personnalité de l’assuré, sa moralité, sa diligence ou sa
solvabilité.
2. Caractères
4
Sara ZOUHIR, Op.cit, p.81.
5
Risque futur :
On peut assurer que les risques futurs, non encore réalisés .Un contrat d’assurance ne peut
indemniser que les dommages survenus après la date d’entrer en vigueur des garanties .Sur ce
point la jurisprudence marocaine est méticuleuse « le contrat d’assurance conclue après la
défectuosité des choses assurées ou leur perte est nul et non avenu, et tous ses effets juridiques
sont aussi non valides. »
Par application de cette règle le contrat est nul quand la chose assurée à déjà péri ou ne
peut plus être exposé aux risques, car on ne peut assurer un risque qui s’est déjà réalisé.
Ce qui exige qu’il faut se placer au moment de la signature du contrat pour apprécier que
le risque est ni certain dans sa réalisation, ni déterminable dans son étendue.5
Risque aléatoire :
Le contrat d’assurance est valable lorsque le risque garantie est aléatoire .La jurisprudence
est souvent conduite à le rappeler. L’aléa doit exister au moment de la formation du contrat
d’assurance .En principe la détermination du caractère aléatoire se fait par comparaison de
date. Il ya aléa si le risque n’est pas encore réaliser au jour où le contrat est souscrit.6
Du coté du législateur, le code des assurances ne comprend pas des dispositions qui
affirment formellement ce caractère fondamental du contrat d’assurance .Toutefois, il édicte
certaines règles qui s’en inspirant sans la moindre de doute, telles que la prohibition de
l’assurance de la faute intentionnelle7,ou la nullité de l’assurance en cas de perte totale de la
chose assurée au moment de la souscription du contrat.8
La condition de l’aléa exige également que le risque ne soit pas impossible, et si c’est le cas,
le contrat d’assurance sera dépourvu d’objet et donc il est nul.
6
intentionnelle ou dolosive de l’assuré » .Il faut bien comprendre que ce n’est pas la seule
participation de l’assuré à la réalisation du risque qui thrombose la couverture dudit risque.
L’assureur couvre les conséquences de la faute de son assuré. Mais ce qui n’est pas couvert
c’est la faute intentionnelle, la volonté de provoquer les dommages.9
En revanche, à cette règle de base il existe deux exceptions. D’une part, l’assureur ne peut
exclure de son contrat les conséquences des fautes intentionnelles des tiers ni même en
responsabilité civile, celle des fautes intentionnelles des personnes dont l’assuré est
civilement responsable, car toujours est-il que le risque est réalisé indépendamment de la
volonté de l’assuré.
D’autre part, il arrive que l’assuré voulu réalisé le sinistre mais cette fois –ci pour des
motifs biens justifiés ; comme le fait de commettre un dommage pour éviter des dégâts biens
grands notamment en assurance incendie, où l’assuré détruit quelque objets assurés en vue de
limiter la propagation de fau aux autre objets.
Le contrat d’assurance est valable si le risque garanti est licite. Il est hors de question
d’assurer des activités contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.10
C’est au non de l’ordre public que certaines assurances sont frappées de la nullité,
notamment l’assurance couvrant une activité illicites comme la vente de drogues ou d’armes.
C’est toujours au nom de l’ordre public qu’est prohibée l’assurance des condamnations
pénales infligées à l’auteur d’une infraction. Car valider une telle opération reviendrait à
conférer à l’activité assurée une sorte d’immunité civile contrarier l’interdiction légale.11
Par ailleurs, on s’est posé la question de savoir ; si l’assurance faite au profit de la concubine
ou du concubin, sera qualifié d’une assurance nulle au nom de l’ordre public ?
Pour tenter de rependre à cette question, il est légitime d’établir la nuance suivantes : si
assurance avait pour finalité la récompense de la concubine ou du concubin, il s’agira
certainement d’une assurance immorale. Sauf que même si c’est le cas, le contrat d’assurance
est considérer valablement formé, mais qui profitera par la suite non pas à la concubine mais
plutôt aux héritiers du souscripteur. Pour certains auteurs, si la finalité de cette assurance
9
Sara ZOUHIR. Op.cit., p.85.
10
Didier KRAJESKI, op. cit. p. 187.
11
Sara ZOUHIR. Op.cit.p87.
7
consistait à encouragée la concubine qui était une prostituée à quitter ce vieux métier, dès lors
cette assurance lui officiellement acquise.12
B- Déclaration du risque
Aux termes de l’article 20 alinéa 2 de la loi 17-99 du code des assurances « l’assuré est
obligé :de déclarer exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances
connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les risques qu’ il prend à sa
charge ». De même l’article L.113-22 et 3 du code des assurances français, exige la bonne foi
qui pèse sur l’assuré, celui-ci doit « déclarer les risques » à l’assureur, aussi bien lors de la
conclusion du contrat qu’en cours de vie de la convention.
1. Déclaration initiale
C’est pour éviter ces prétextes dans telles situations, que les assureurs se font remplir
des questionnaires par les assurés dont ils sont tenus de donner spontanément des réponses
complètes et sans ambigüité. C’est donc à l’assureur qu’il appartient de décider des
circonstances qui lui permettent d’évaluer correctement le risque.
12
Idem.
13
Sara Zouhir, op.cit, p.141
8
part, les questions peuvent être relativement précises, mais laisser une certaine place à la
réflexion de l’assuré.
D’autre part, le problème demeure de savoir si l’assureur est en droit de poser des
questions qui n’auraient pas d’incidence sur l’opinion du risque, et si une réponse inexacte à
une question sans lien avec cette opinion entraine l’une des sanctions prévues par la loi14.
Même des fois l’assureur pose des questions qui peuvent toucher à la vie privée de
l’assuré, ce dernier serait-t-il contraint à répondre à de telles questions ?
Les juges du fond ont un pouvoir souverain d’appréciation du lien entre question et opinion
sur le risque, dans les contrats couvrant plusieurs risques, l’appréciation doit se faire risque
par risque, mais néanmoins indépendamment des circonstances du sinistre cette obligation de
déclarer exactement ne concerne pas que les risques effectivement pris en charge mai aussi
ceux qui sont exclus, car ils sont de nature à influencer l’opinion de l’assureur15.
Aussi il y a aussi le cas où l’assuré s’assure contre un même risque auprès de plusieurs
assureurs A : 42 du code des assurances stipule dans ce cas « celui qui s’assure pour un
même intérêt, contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs, doit donner
immédiatement à chaque assureur connaissance de l’autre assurance {…} »
un arrêt de la cour de cassation française énonce que lorsque l’assuré lui sont posées des
questions, le juge peut prendre en compte pour apprécier l’existence dune fausse déclaration
intentionnelle, les déclarations faites par l’assuré à sa seule initiative lors de la conclusion du
contrat.
De ce qui précède nous constatons que l’assuré se contente de répondre aux questions
posées par l’assureur et cela diminue par conséquent son rôle dans l’évaluation des risques, la
qualité des réponses dépend de la qualité des questions, c’est la raison pour laquelle les
juridictions exigent que le souscripteur fasse preuve de bonne foi lors de la déclaration du
risque. Du moins elles estiment que la bonne foi de l’assuré peut compenser les lacunes
pouvant exister dans un questionnaire par ailleurs précis.
14
-Idem
15
-Didier krajeski, Op.cit, P.81
9
En cours du contrat d’assurance le risque est susceptible de s’aggraver et fait donc
obligation à l’assuré de déclarer, en cours du contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour
conséquence soit d’aggraver les risques, soit les diminuer et rendent de ce fait inexacte ou
caduques les réponses faites à l’assureur, notamment dans le formulaire de déclaration des
risques. Dans les deux cas, les solutions prévues par le code des assurances ne sont pas les
mêmes.
Il convient toutefois de souligner que l’assuré ne doit déclarer les circonstances nouvelles
en cours du contrat que si la garantie relève des assurances de dommages. En effet, cette
obligation de déclaration n’existe pas dans les assurances sur la vie comme le dispose le
dernier alinéa de l’article 20 du code des assurances. On peut légitimement s’interroger sur
la pertinence de la règle qui veut que les assurances contre les risques de maladie
demeurent soumises au mécanisme de la déclaration, car l’aggravation de l’état de santé
relève de l’esprit même de ce type d'assurance 16.
La notion d’aggravation du risque implique que la circonstance qui en est la cause
n’existait pas lors de la déclaration initiale de risque, l’événement doit être né après que le
contrat d’assurance ait été formé.
L’assuré doit donc déclarer toutes les circonstances objectives et subjectives qui
augmentent la probabilité ou l’intensité du risque et qui modifient les réponses données dans
la déclaration initiale, de sorte que l’assureur n’aurait pas contracté ou ne l’aurait pas fait que
moyennant une prime plus élevée, s’il savait que telles circonstances existaient lors de la
conclusion du contrat.17
L’article 24 du code des assurances dispose : «( …)quand les risques sont aggravés sans
le fait de l’assuré, celui-ci doit en faire la déclaration à l’assureur par lettre recommandée
dans un délai de 8 jours à partir du moment où il en a eu connaissance(…) » Ce délai est
relevé dans le code des assurances français à 15 jours.
Aussi l’article 57 du même code dispose : « en matière d’assurance contre la grêle, l’envoi
de la déclaration de sinistre doit entre effectuée par l’assuré, sauf le cas fortuit ou de force
majeure, et sauf prolongation contractuelle, dans les 5 jours de l’avènement du sinistre.
16
Sara Zouhir, Op.cit., P.144
17
Idem
10
En matière d assurance contre la mortalité du bétail, ce délai est réduit, sous les mêmes
réserves, a 48 heures, non compris les jours fériés ».
Dans le cas d’aggravation de risque la cour de cassation a rendu un arrêt selon lequel un
immeuble appartenant à Mme X s’est partiellement effondré entrainant dans sa chute une
partie du pignon de l’immeuble voisin appartenant a Mme Y, qu’ une expertise amiable a mis
en évidence le fait que cet effondrement était consécutif à un manque d’entretien et un état de
ruine de l’immeuble de Mme X. Mme Y a assigner celle-ci et son assureur en indemnisation.
Mme X a fait grief à l’arrêt de dire que le contrat d’assurance est nul, et en conséquence que
l’assureur n’est pas tenu de garantir Mme X parce qu’elle n’avait pas déclaré les circonstances
nouvelles qui ont pou conséquence soit d’aggraver les risques soit en diminuer 18. ( Voir
l'annexe n°1 ).
En ce qui concerne les effets de la déclaration d’aggravation, le code des assurances dans
son article 24 alinéa 3 et 4 équivalent à l’article L.113-4 du code des assurances français,
stipule «…quand les risques sont aggravés ,sans le fait de l’assuré celui-ci doit en faire la
déclaration à l’assureur par lettre recommandée dans un délai de 8 jours à partir du
moment ou il en a connaissance .dans l’un et l’autre cas, l’assureur a la faculté soit de résilier
le contrat ,soit de proposer un nouveau taux de prime. Si l’assureur opte pour la résiliation,
celle-ci prend effet le dixième jour de la notification de lavis de résiliation par lettre
recommandée et l’assureur doit alors rembourses à l’assuré la portion de prime ou de
cotisation afférente à la période pendant laquelle le risque na pas couru…. », l’assureur a
donc droit entre 3solutions:
L’assureur peut tout simplement décider de sauvegarder ledit contrat aux mêmes
conditions, si bien qu’évidement le contrat en question est toujours opportun, et pour
se faire il peut y consenti expressément ou tacitement. C’est le cas notamment
lorsqu’il maintient l’assurance en recevant les primes ou en payant une indemnité
après le sinistre.
L’assureur accepte de maintenir le contrat mais exige une prime plus élevée
18
Cass.Française, Ch.Civ.,n0 14-20 161, le 11 juin 2015,Np.
11
L’hypothèse la plus simple est que l’assuré accepte le surcroit de prime, sauf que
ce dernier n’a aucun recours vers le tiers pour lui demander remboursement qui est à l’
origine de déclaration d’aggravation et de l’augmentation de la prime.
Dans une seconde hypothèse, l’assuré refuse ou encore garde le silence. Bien
évidemment, l’assuré peut ne pas accepter l’augmentation de prime proposé par
l’assureur ou ne pas lui répondre, à cet égard un délai de 30 jours commence à courir
à compter de la proposition de l’assureur, que l’assuré ait exprimer son refus ou ait
garder le silence l’assureur est en droit aux termes de ce délai de 30 jours, de résilier le
contrat à condition d’avoir informer l’assuré de cette faculté en la faisant figurer en
caractère apparente dans la lettre de proposition19.
Résilier le contrat :
19
Ibid., P.147
20
Didier Krajeski, Op.cit, P.122
21
Cass .Française ,2emech.civ. ,N006-11 326, le 15 février 2007 .
12
emport un effet habituel : la restitution de la portion des primes ou des cotisations relatives à
la période pendant laquelle le risque n’a pas couru22.
Qu’il s’agisse d’une déclaration initiale ou en cours du contrat, la nullité n’est encourue dans
les 2 cas qu’a la condition qu’il y ait changement de l’objet du risque ou modification par
l’assureur de l’opinion du risque.
22
Ibid., P.123
23
http://www.juritravail.com/Article/resiliation-contrat-assurance/Id/26.
24
Jean BIGOT (SD), Droit des assurances, tome 3, le contrat d’assurance, Dalloz,2002, p.739.
2529
M. PICARD et A. BESSON, Les contrats terrestres, t.1, le contrat d'assurance, LGDJ, 5e éd.1982, n 91.
13
La mauvaise foi, est donc constituée de la réticence ou de la fausse déclaration intentionnelle,
qui est notion légal, car spécialement établi par l'article 30 du code des assurances.
a. Fausse déclaration intentionnelle
La déclaration est une affirmation par laquelle une personne assure la réalité d'un fait ou
d'un acte. Les fausses déclarations sont donc des déclarations erronées, ou celles
mensongères. Elles sont des manifestations de la mauvaise foi de l'assuré lorsque celui-ci agit
intentionnellement dans le but d'amener l'assureur à contracter dans les conditions qu'il
n'aurait pas admises, ou bien dans l'optique de diminuer la prime ou cotisation à payer. Ces
fausses déclarations peuvent concerner la personne de l'assuré à l'instar de son état de santé,
son âge, sa profession, ou même sa situation matrimoniale, la mauvaise foi peut aussi résulter
du silence dissimulateur entendu ici comme étant la réticence dolosive.
La fausse déclaration est un acte erroné ou mensonger dont le caractère intentionnel est
constitutif de mauvaise foi, tandis que la réticence dolosive est une abstention frauduleuse26.
C'est en assurance vie que l'on trouve les exemples les plus nombreux de ce type de
tromperie. On peut citer l'exemple d'un assuré qui déclare qu'il est en bonne santé alors qu'il
suit un traitement.
En application de l'article 42 du code des assurances, "Celui qui s'assure pour un même
intérêt, contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs, doit donner immédiatement à
chaque assureur connaissance de l'autre assurance. Mais si ces assurances sont contractées
avec l'intention de fraude, il est fait application des sanctions prévues au 1er alinéa de l'article
41 ci-dessus. Toutefois, le défaut d'information prévu au 1er alinéa du présent article
n'entraîne pas la nullité du contrat dans le cas où la mauvaise foi de l'assuré n'est pas établie".
Ainsi, dans les assurances où la prime est décomptée, lorsque les erreurs ou omissions auront,
par leur nature, leur importance ou leur répétition, un caractère frauduleux, l'assureur sera en
droit de répéter les sinistres payés, et ce, indépendamment du paiement de l'indemnité ci-
dessus prévue27.
b. Réticence
26
27
article 32 du code des assurances.
14
La réticence constitue également l'élément essentiel, pour savoir s'il y a mauvaise ou bonne
foi de l'assuré.
La réticence est le silence que l’on garde sur des éléments déterminants : c’est une simple
abstention. La multiplication des caractéristiques des objets des conventions rend nécessaire
l’exacte information du contractant. Dès lors, l’une des parties peut être tentée, par son
silence, de profiter de l’ignorance de l’autre. Le silence conservé volontairement traduit la
mauvaise foi du contractant ce qui permet de retenir la notion de dol plutôt que l’erreur.
Exemple: Renseignements personnels inexacts, par exemple nationalité suisse déclarée alors
que le conducteur est en réalité de nationalité étrangère, ou encore date d'obtention du permis
de conduire antérieure à la date réelle.
c. Preuve de la mauvaise foi
La preuve de la fraude est la preuve d'un fait, elle peut se faire par tous les moyens et
recouvre deux aspects:
En premier lieu: l'objet de la preuve
Répond à la question de savoir que faut-il prouver pour que la fraude soit admise? A cet
effet il ne peut y avoir fraude que si deux éléments sont réunis.
L'aspect matériel: via une inexactitude, une dissimulation, fausse déclaration, exagération de
la fausse déclaration de l'assuré.
L'aspect intentionnel: suppose la mauvaise foi de l'assuré, sa conscience du mensonge, et
surtout sa volonté de tromper cet élément psychologique est extrêmement difficile à prouver.
En second lieu: La charge de la preuve
C'est l'assureur qui invoque l'existence d'une fraude qu'il appartient de la prouver, l'assuré se
contente le cas échéant de contester les allégations de l'assureur.
La bonne foi est toujours présumée et c'est à celui qui allègue la mauvaise foi de la prouver.
La charge de la preuve pèse donc sur l’assureur, ce dernier devra prouver la réticence ou la
fausse déclaration, l’intention de frauder et que la fraude modifie l’objet du risque à couvrir28.
28
https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/12329508_110568339453809_482255467_n.pdf/fraude-
dassurance.pdf?
15
Selon les termes de l'article 30 du code des assurances, pour que le contrat soit frappé de
nullité, il est indispensable de démontrer d'une part, le caractère inexact de la déclaration et,
d'autre part, qu'en conséquence, l'opinion du risque par l'assureur a été faussée. C'est d'ailleurs
le principe qui a été consacré par la jurisprudence marocaine. La sanction de nullité est ici,
édictée par le législateur. Elle résulte d'une fausse déclaration intentionnelle. Ce qualificatif
signifie dissimulation volontaire qui comme le dit la cour de cassation," implique
nécessairement le manquement à l'obligation de contracter de bonne foi"29
Le code des assurances français prévoit également la nullité du contrat en cas de réticence ou
de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré 30. Selon l'article L.113-8 de la même
code, la réticence ou la fausse déclaration intentionnelle de l'assuré l'expose à la nullité du
contrat sans restitution des primes31.
De leur coté, le code des obligations et des contrats, énonce dans son article 52:" Le dol
donne ouverture à la rescision, lorsque les manœuvres ou les réticences de l'une des parties,
de celui qui la représente ou qui est de complicité avec elles, sont de telle nature que, sans ces
manœuvres ou ces réticences, l'autre partie n'aurait pas contracté. Le dol pratiqué par un tiers
a le même effet, lorsque la partie qui en profite en avait connaissance". Ainsi, en application
de l'article 53 du DOC, le dol de l'une des parties donne lieu aux dommages-intérêts.
La nullité du contrat d'assurance atteint ses effets aussi bien à l'égard des tiers qu'à l'égard des
autres garanties.
Cas de jurisprudence relative à la nullité du contrat d'assurance
Il s'agit d'un arrêt rendu par la cour de cassation française, chambre civile 2, du16 décembre
2010, N° de pourvoi: 10-13926 (Voir l'annexe n° 2)
Dans cet arrêt, Un incendie survient dans une maison assurée auprès de Mme X. Reprochant à
l’assuré de ne pas lui avoir dit que son précédent contrat avait été résilié par l’assureur, Mme
X refuse d’indemniser le sinistre. L’assuré décide donc de l’assigner devant le juge en
paiement de l’indemnité.
La cour considère que le fait pour l’assuré de ne pas dire à son assureur que le précédent
contrat garantissant le risque avait été résilié par l’assureur constitue une fausse déclaration
intentionnelle entraînant la nullité du contrat (L.113-8 du code des assurances).
b. Sanctions pénales
29
Sara ZOUHIR, Op.cit, p.p.149-150.
30
Article L. 113-8 du code des assurances français.
31
Didier KRAJESKI, Op.cit, p.82.
16
Dans le cadre de la conclusion du contrat le fraudeur à l'assurance vise à obtenir une
indemnité en ayant donné à l'assureur de fausses informations.
A ce niveau, on se contentera d'analyser l'application de la qualification d'escroquerie 32 avant
de voir sa sanction.
-Le préjudice subi par l’assureur qui a du remettre une somme d’argent non due;
-L’intention ou la conscience de réclamer une somme non due.
En effet, l’article 540 du code pénal prévoit que le délit d’escroquerie est puni de
l’emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 5000 DHS33.
Cependant que, en application de l'article 313-1 du code pénal français, l'escroquerie est
punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende34.
17
fausse déclaration non intentionnelle ou tardive. Mais les conséquences de cette irrégularité de
déclaration du risque sont différentes selon le moment de la découverte de l'inexécution, entre
autre l’article 2408 du code civil du Québec, précise que l’assuré doit informer l’assureur en
répondant aux questionnaire, mais il n’est pas tenu de déclarer les circonstances que
l’assureur connait ou est présumé connaitre, en raison de leur notoriété, sauf en réponse aux
questions posées36 .D’après cet article le droit québécois, est ici en faveur pour l’assuré37.
Il y a une fausse déclaration non intentionnelle lorsque l'assuré est de bonne foi. La bonne
foi est une notion consacrée par le droit commun. Le juge du fond est seul compétent pour
l'apprécier. En droit commun, l'article 1134 du Code civil, dispose que « les conventions
légalement formées doivent être exécutées de bonne foi ». Cette obligation prend tout son
sens en droit des assurances, domaine où la loyauté de l'assuré est absolument nécessaire pour
le maintien de l'équité de la relation contractuelle, c'est se comporter loyalement, ne pas trahir
la confiance qui l'a incité à accepter de contracter au moment de la formation du contrat38.
Afin de respecter la bonne foi, d’après l’article 24 du code des assurances l'assuré est tenu
si les risques sont aggravés sans le fait de ce dernier, faire la déclaration à l’assureur par lettre
recommandée dans un délai de huit jours, à partir du moment où il en a eu connaissances. Il
est aussi tenu de modifier sa déclaration si des circonstances nouvelles qui pourraient modifier
l'opinion du risque devaient apparaître en cours d'exécution du contrat39.
Entre autre l’article 25 du code des assurances vient renforcer les droits de l’assuré et
stipule que si les circonstances aggravantes viennent à disparaitre au cours de l’assurance,
l’assuré a droit à une diminution du montant de la prime, et si l’assureur n’y consent pas dans
un délai de 20 jours à compter de la demande de l’assuré, celui-ci peut résilier le contrat à
l’expiration du délai précité, l’assureur doit rembourser à l’assuré la portion de la prime ou
cotisation afférente à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru 40.
Le juge du fond tient compte des qualités personnelles de l'assuré et de la rédaction même des
questions posées pour apprécier l'existence ou non de la bonne foi. Cependant, l'inexécution
36
Code Civil, Québécois, 1991.
37
Cour de cassation, chambre civile, 7 décembre 1989,n 21265 .Québec .
38
CAURA, Secret et Contrat, ANRT, 2001, p208.
39
Picard et Besson, Traité général des assurances terrestres, tome I, LGDJ, 1938, p345.
40
Art.25 Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant
code des assurances
18
peut consister au simple retard dans le délai légal lorsqu'en cours de contrat, les nouvelles
circonstances qui sont de nature à faire évoluer le risque assuré ne sont pas déclarées dans le
délai imparti,
De plus, selon l'article 35 du Code des assurances, lorsqu'elle est prévue par une clause du
contrat, frappant de déchéance l’assuré, elle ne peut être opposée à l'assuré. Bien entendu, le
retard dans la déclaration ou dans la fourniture des pièces justificatives ne peut être opposé au
maintien du contrat dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de force majeure.
Entre autre pour respecter la loyauté du contrat l’assuré doit informer l’assureur dans les 5
jours de l’avènement du sinistre, en matière d’assurance contre la grêle, mais ce délai est
réduit à quarante huit (48) heures en matière d’assurance contre la moralité du bétail, et non
compris les jours fériés41.
41
Art.57 Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant
code des assurances
19
Il faudra alors différencier les situations selon que la découverte de cette inexactitude a eu lieu
avant ou après le sinistre42.
L'hypothèse de l'augmentation de la prime doit bien entendu être acceptée par l'assuré,
qui dispose d'un délai de trente jours pour répondre. S'il garde le silence ou refuse
l'augmentation de la prime, l'assureur a le droit de résilier le contrat, à condition d'avoir
informé l'assuré de cette faculté.
Quant à la faculté de résiliation, l'assureur doit, s'il désire la mettre en œuvre, informer
l'assuré de sa décision par une lettre recommandée. Cette résiliation ne peut prendre effet que
dix jours après notification. La plupart du temps toutefois, les assureurs préfèrent le maintien
du contrat. Ce choix est justifié par l'économie du contrat.
En vue d’appuyer l’idée qui veut que les obligations de l’assuré soient renforcées par la loi,
afin d’éviter que l’assuré se retrouve dans une situation de non assurance, le législateur a
imposé que cette résiliation ne produira ses effets juridiques que dix jours après la notification
adressée par l’assureur à l’assuré par lettre recommandée .Dés lors, est garanti le sinistre qui
survient entre la date d’expédition de la lettre recommandée et l’expiration du délai de dix
jours.
Une hypothèse assez complexe peut se présenter : la réduction proportionnelle de l’indemnité
s’appliquera-t-elle au cas ou un sinistre surviendrait entre la date de prise de connaissance de
42
Sara ZOUHIR, Op.cit, p.300.
43
Code des assurances français.
20
l’irrégularité et la décision d’opter pour le maintien ou la résiliation, on n’est alors dans la
seconde hypothèse prévue par l’article 31 du Code des assurances, car celle-ci suppose que la
constatation de l’irrégularité na eu lieu qu’après un sinistre. La Cour de cassation française a
jugé que « Cette éventualité exceptionnelle doit être assimilée au cas le plus fréquent de
constatation après sinistre, prévu par L .113-9,alinéa 2,du Code des assurances français,
puisque dans les deux cas, ni la résiliation, ni un nouvel accord ne sont plus possibles44.
b. Après sinistre :
Prime due
Exemple :
En cas de sinistre l’assuré aurait dû toucher une indemnité de 2000 euros. Si le montant de
prime était de 500 euros alors qu’il aurait dû payer une prime de 1000 euros compte tenu de
son réel niveau de risque, l'indemnité que vous percevrez sera réduite à 1000 euros d‘après le
calcul suivant : 2000 x (500/1000).
Quant aux effets de la réduction de l’indemnité issue de la règle proportionnelle de prime, elle
est opposable à l’assuré, aux bénéficiaires du contrat ainsi qu’au tiers lésé dans les assurances
responsabilité.
44
cass,ch,civ,9 févr.1948,RGAT 1948,p48,note Besson.
45
Chambre civile, 3 septembre 2009, pourvoi 08-16726,Légifrance.
21
En revanche, la jurisprudence marocaine apporte une exception au principe établi par l’article
31 du Code des assurances, en matière d’assurance automobile dont la réduction est
inopposable à la victime d un accident de la circulation ou à ses ayants droit. La question fut
posé par un audacieux pourvoi à la Cour Suprême, qui y apporta réponse par un arrêt du 5
mars 1970,en affirmant que : « L ignorance par l’assuré de faire connaitre à l’assureur qu’il
existe une circonstance aggravante et qui rentre dans l’usage du véhicule assuré, est
inopposable aux victimes et à leurs ayants droit ,tant que la compagnie d’assurance garde son
recours à l’encontre de l’assuré pour lui demander la restitution de l’indemnité qu’ elle a payé
en surplus46 ».
Notons à cet égard que, la jurisprudence marocaine est ici en faveur pour l’assuré par analogie
au droit Québécois (article 2411,C civil) ou le droit Belge(article7-3 de la loi 1992) .Ou on
trouve que, même dans ce cas l’assureur ne pourra verser qu’une indemnité strictement en
proportion avec les primes effectivement versés sil « apporte la preuve qu’il n’aurait en aucun
cas assuré le risque dont la nature réelle est révélée » .
CONCLUSION
L'assurance, de nos jours est devenue une institution incontournable dans ses différents
rôles, notamment social et économique. Le fonctionnement de l'assurance ne pourra être
Arrêt de la Cour Suprême rendu le 5 mars 1970, publié à la revue de la Cour Suprême en décembre
46
2000, p57.
22
efficace et produire les effets escomptés qu'avec la bonne exécution, par les parties, de leurs
obligations en particulier celles de l'assuré.
C'est la déclaration qui est le socle de tout le mécanisme d'assurance. Elle emporte
consentement, détermine l'assiette de la prime et déclenche l'obligation de l'assureur quand
survient un sinistre.
En effet, l’essor de l’assurance, est étroitement lié à la connaissance des risques qu’elle
mutualise par la prise en compte de l’aléa morale et des sinistres encourus dans chaque
branche d’assurance sur l’évaluation des primes demandées, ainsi que par sa capacité
d’accompagnement des différents secteurs économiques contre les risques, jouant le rôle de
protection contre l’insécurité.
Annexes
N°1:
23
Cour de cassation
Chambre civile 2
Audience publique du 15 février 2007
N° de pourvoi: 06-11326
Non publié au bulletin
Cassation partielle
Président : Mme FAVRE, président
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, DEUXIEME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :
Sur le moyen unique, pris en ses deuxième et troisième branches réunies ;
Vu les articles 4 et 5 du nouveau code de procédure civile ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué, que les consorts X... ont confié à M. Y... des travaux de réfection de la toiture
d’une grange ; qu’au cours de ceux-ci, le 17 septembre 2002, la charpente s’est effondrée ; que M. Y... a déclaré
le sinistre auprès de son assureur, la société MAAF assurances (la MAAF), qui, par courrier du 8 novembre
2002, lui a fait savoir qu’il appliquerait la réduction proportionnelle de l’indemnité dans les conditions de
l’article L. 113-9 du code des assurances en raison de l’absence de déclaration de l’aggravation du risque née de
l’embauche de sept salariés, après la souscription du contrat ; que les consorts X... ont fait assigner en référé M.
Y... et la MAAF, aux fins d’ obtenir une mesure d’expertise et le paiement d’une indemnité provisionnelle ;
qu’un arrêt du 13 novembre 2003, la cour d’appel se saisissant au fond, a accueilli leurs prétentions ;
Attendu que pour débouter la MAAF de ses demandes d’application de la réduction de l’indemnisation fondées
sur l’article L. 113-9 du code des assurances, l’arrêt énonce qu’en ce qui concerne le nombre de salariés de
l’entreprise, il apparaît que M. Y..., lorsqu’il a souscrit son assurance responsabilité civile professionnelle n’en
avait qu’un le 18 janvier 2000 ; que M. Y... a cependant au cours de son activité, embauché du personnel ; qu’il
n’est pas contesté que la MAAF a demandé une régularisation de la prime concernant ces nouveaux emplois dès
fin 2002 et que M. Y... a réglé les montants correspondants ; que de plus la MAAF apparaissant comme étant son
assureur habituel et que les assurances d’un nouveau parc automobile comportant six véhicules d’entreprise lui
ayant été confiées entre la fin de l’année 2001 et au cours de l’année 2002, il lui appartenait, dans le cadre de ses
obligations de conseil, d’interroger l’entreprise sur l’évolution du nombre de salariés ;
Qu’en statuant ainsi, alors que dans ses écritures la MAAF avait fait valoir qu’elle n’avait jamais sollicité de
complément de prime concernant les nouveaux emplois et que, bien au contraire, elle avait procédé au
remboursement de celles payées par l’assuré sur la base d’un risque non conforme, la cour d’appel, qui par
ailleurs n’a caractérisé aucune manifestation non équivoque de l’assureur à renoncer à se prévaloir des
24
dispositions de l’article L. 113-9 du code des assurances, a méconnu les termes du litige et violé les textes
susvisés ;
PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres branches du moyen :
CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu’il a débouté la MAAF de ses demandes d’application de la
réduction de l’indemnisation fondées sur l’article L. 113-9 du code des assurances, l’arrêt rendu le 17 novembre
2005, entre les parties, par la cour d’appel de Limoges ; remet, en conséquence, sur ce point, la cause et les
parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel
de Poitiers ;
Condamne les consorts X... et M. Y... aux dépens ;
Vu l’article 700 du nouveau code de procédure civile, rejette la demande des consorts X... ; les condamne in
solidum à payer à la MAAF la somme de 2 000 euros ;
Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de cassation, le présent arrêt sera transmis pour être
transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience
publique du quinze février deux mille sept.
Décision attaquée : cour d’appel de Limoges (chambre civile 1re section) , du 17
novembre 2005.
N° 2:
Cour de cassation
chambre civile 2
Audience publique du 16 décembre 2010
N° de pourvoi: 10-13926
Non publié au bulletin
M. Mazars (conseiller doyen faisant fonction de président), président
SCP Boré et Salve de Bruneton, SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, avocat(s)
REPUBLIQUE FRANCAISE
25
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
LA COUR DE CASSATION, DEUXIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :
Sur le moyen unique :
Attendu, selon l’arrêt confirmatif attaqué (Bordeaux, 28 mai 2009), que le 9 avril 2005 un incendie est survenu
dans une maison assurée par Mme X... auprès de la société Mutuelles du Mans assurances (l’assureur) par
contrat du 8 avril 2005 ; que Mme X... ayant sollicité en vain le bénéfice de la garantie, elle a assigné l’assureur
en paiement de l’indemnité devant un tribunal de grande instance ;
Attendu que Mme X... fait grief à l’arrêt d’annuler le contrat d’assurance, alors, selon le moyen, que la fausse
déclaration intentionnelle de l’assuré n’emporte la nullité du contrat d’assurance que si elle change l’objet du
risque ou en modifie l’opinion pour l’assureur ; qu’en se bornant, pour prononcer la nullité du contrat et rejeter
en conséquence les demandes de Mme X..., à énoncer, après avoir relevé que cette dernière avait faussement
déclaré que le contrat qui couvrait précédemment le risque n’avait pas fait l’objet d’une résiliation par le
précédent assureur, que l’assureur n’avait pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’elle prenait en
contractant avec une assurée qui n’avait pas payé ses précédentes primes ce qui pouvait être une source de
difficultés multiples et qu’elle n’aurait pas accepté de la garantir si elle avait su que son contrat antérieur avait
été résilié, la cour d’appel a statué par un motif inopérant ne permettant pas de caractériser le fait que la
déclaration inexacte de l’assurée avait effectivement changé l’objet du risque assuré ou diminué l’opinion que
pouvait en avoir l’assureur et a ainsi privé sa décision de base légale au regard de l’article L. 113-8 du code des
assurances ;
Mais attendu que l’arrêt retient, par motifs propres et adoptés, que la déclaration inexacte de Mme X... a changé
l’opinion du risque pour l’assureur lequel n’a pu se rendre compte de la portée de l’engagement qu’il prenait en
contractant avec un assuré qui n’avait pas payé ses précédentes primes, ce qui pouvait être une source de
difficultés multiples ; que l’assureur justifie, par la production des conditions relatives à l’octroi des garanties
aux assurés, qu’il n’aurait pas accepté de garantir Mme X... s’il avait su que son contrat antérieur avait été résilié
;
Que, par ces motifs, la cour d’appel a légalement justifié sa décision ;
PAR CES MOTIFS :
REJETTE le pourvoi ;
Condamne Mme X... aux dépens ;
Vu l’article 37 de la loi du 10 juillet 1991, rejette la demande de la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez ;
Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, deuxième chambre civile, et prononcé par le président en son audience
publique du seize décembre deux mille dix.
MOYEN ANNEXE au présent arrêt.
Moyen produit par la SCP Lyon-Caen, Fabiani et Thiriez, avocat aux Conseils, pour Mme X....
26
Le moyen fait grief à l’arrêt attaqué d’AVOIR déclaré nul le contrat souscrit par Madame X... auprès de la
société MMA Iard et d’avoir, en conséquence, débouté cette dernière de ses demandes d’indemnisation ;
AUX MOTIFS PROPRES QUE pour obtenir l’infirmation du jugement Madame X... fait valoir : - qu’aucun
élément figurant aux conditions particulières n’a attiré son attention sur la déclaration précisant que le contrat
n’avait pas fait l’objet d’une résiliation par l’assureur, - qu’il s’agit d’une clause insérée dans d’autres conditions
qui n’a pas fait l’objet d’une déclaration positive de sa part et qu’elle n’est pas mentionnée en caractères très
apparents comme l’exige l’article L. 112-4 du Code des assurances, - que cette déclaration ne change pas l’objet
du risque, - qu’elle n’est pas en toute hypothèse intentionnelle et qu’il convient à titre subsidiaire de faire
application de l’article L. 113-9 du Code des assurances ; que les MMA soutiennent cependant à juste titre tout
d’abord que Madame X... a fait une fausse déclaration en signant le 8 avril 2005, les conditions particulières du
contrat dans lesquelles figure la phrase « vous certifiez que votre habitation est conforme au descriptif et que
vous avez fait ci-dessus et que votre contrat qui couvrait précédemment ce risque n’a pas fait l’objet d’une
résiliation par l’assureur » alors qu’il n’est pas discuté que le contrat qu’elle avait précédemment souscrit pour
l’assurance de l’immeuble auprès de la compagnie Groupama a été résilié par celle-ci pour défaut de paiement
des primes ; que la fausse déclaration est donc établie ; que les conditions particulières figurent sur une seule
page ; qu’elles sont transcrites en caractères apparents et elles peuvent être lues sans difficulté ;
qu’indépendamment de la description de l’immeuble et des garanties souscrites, elles se limitent à trois
paragraphes d’un total de 10 lignes qui précèdent la signature de Madame X... ; que celle-ci a donc
nécessairement eu connaissance du contenu de sa déclaration étant précisé que le premier paragraphe attirait son
attention sur les sanctions encourues en cas de déclaration inexacte (réduction de l’indemnité ou nullité du
contrat) et que les mots « déclaration inexacte » sont inscrits en gras ; qu’il en résulte que Madame X... a
délibérément c’est à dire en pleine connaissance de cause et de manière intentionnelle fait une fausse
déclaration ; que cette déclaration inexacte a changé l’opinion du risque pour l’assureur lequel n’a pu se rendre
compte de la portée de l’engagement qu’il prenait en contractant avec un assuré qui n’avait pas payé ses
précédentes primes ce qui pouvait être une source de difficultés multiples ; que c’est donc à bon droit que le
tribunal faisant application de l’article L. 113-8 du Code des assurances a prononcé la nullité du contrat ; que le
jugement entrepris sera en conséquence confirmé ;
ET AUX MOTIFS ADOPTES QU’ en vertu de l’article L. 113-8 du Code des assurances, le contrat
d’assurances est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette
réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors
même que le risque omis ou dénaturé a été sans influence sur le sinistre ; que Madame X... reconnaît que le bien
objet du contrat avait été précédemment assuré auprès de la compagnie Groupama et que cet assureur avait
résilié le contrat ; qu’or, dans le contrat signé par elle le 8 avril 2005, figurait la mention dactylographiée : « vous
certifiez que le contrat qui couvrait précédemment ce risque n’a pas fait l’objet d’une résiliation par l’assureur » ;
que cette mention est, contrairement à ce que soutient la demanderesse, parfaitement lisible, figure sur le recto
du contrat, au-dessus de l’emplacement de la signature de l’assurée ; que cette dernière ne peut donc soutenir
qu’elle ne l’a pas vue ; qu’elle a donc faussement déclaré que son contrat antérieur n’avait pas été résilié par
l’assureur, fausse déclaration intentionnelle compte tenu de l’emplacement de la mention parfaitement visible ;
que la compagnie MMA justifie, par la production des conditions relatives à l’octroi des garanties a ux assurés,
qu’elle n’aurait pas accepté de garantir Madame X... si elle avait su que son contrat antérieur avait été résilié ;
qu’en conséquence, en application de l’article L. 113-8 du Code des assurances, le contrat doit être déclaré nul,
et Madame X... déboutée de ses demandes ;
ALORS QUE la fausse déclaration intentionnelle de l’assuré n’emporte la nullité du contrat d’assurance que si
elle change l’objet du risque ou en modifie l’opinion pour l’assureur ; qu’en se bornant, pour prononcer la nullité
du contrat et rejeter en conséquence les demandes de Madame X..., à énoncer, après avoir relevé que cette
dernière avait faussement déclaré que le contrat qui couvrait précédemment le risque n’avait pas fait l’objet
d’une résiliation par le précédent assureur, que la société MMA Iard n’avait pu se rendre compte de la portée de
l’engagement qu’elle prenait en contractant avec une assurée qui n’avait pas payé ses précédentes primes ce qui
pouvait être une source de difficultés multiples et qu’elle n’aurait pas accepté de la garantir si elle avait su que
son contrat antérieur avait été résilié, la Cour d’appel a statué par un motif inopérant ne permettant pas de
caractériser le fait que la déclaration inexacte de l’assurée avait effectivement changé l’objet du risque assuré ou
diminué l’opinion que pouvait en avoir l’assureur et a ainsi privé sa décision de base légale au regard de l’article
L. 113-8 du Code des assurances.
27
Décision attaquée : Cour d’appel de Bordeaux , du 28 mai 2009
Bibliographie
I. Ouvrages
28
- CAURA, Secret et Contrat, ANRT, 2001, p208
- Didier KARJESKI, « droit des assurances », 2e éd. Montchrestien, lextenso éditions, Paris, 2008, 264 p.
- Jean Bigot (SD), Traité de droit des assurances, tome 3, le contrat d’assurance, Dalloz,2002, 1644 p.
- M. PICARD et A. BESSON, Les contrats terrestres, t.1, le contrat d'assurance, LGDJ, 5e éd.1982, n 91.
-Picard et Besson, Traité général des assurances terrestres, tome I, LGDJ, 1938, p345.
- Sara ZOUHIR, Le contrat d'assurance "aspects théoriques et pratiques", éd. Dar ELAAFAK, Rabat,
2016,487p.
II. Jurisprudence
- cass,ch,civ,9 févr.1948,RGAT 1948,p48,note Besson.
- Arrêt de la Cour Suprême rendu le 5 mars 1970, publié à la revue de la Cour Suprême en décembre
2000,
- Arrêt de la cour suprême rendu le 4 juin 1970, publié à la revue de la cour suprême en décembre
2000, n° 18, p.27.
IV. Webographie
www.youscribe.com, consulté le 09/03/2017 à 18.30.
http://www.juritravail.com/Article/resiliation-contrat-assurance/Id/26.
https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/12329508_110568339453809_482255467_n.pdf/fraude-
dassurance.pdf
Sommaire................................................................................................................................................2
29
Introduction............................................................................................................................................3
I. Obligation de déclaration du risque......................................................................................5
A. Détermination du risque objet du contrat d'assurance...................................................................5
1. Notion:........................................................................................................................................5
2. Caractères..................................................................................................................................5
B. Déclaration du risque........................................................................................................................8
1. Déclaration initiale.....................................................................................................................8
2. Déclaration en cours du contrat.................................................................................................9
II. Fausse déclaration du risque................................................................................................13
A. Déclaration du risque volontairement erronée..............................................................................13
1. Mauvaise foi de l'assuré...........................................................................................................13
a. Fausse déclaration intentionnelle.....................................................................................13
b. Réticence..........................................................................................................................14
2. Sanctions de la mauvaise foi....................................................................................................15
a. Sanctions civiles.................................................................................................................15
b. Sanctions pénales..............................................................................................................16
Conclusion ............................................................................................................................................23
Annexes................................................................................................................................................24
Bibliographie.........................................................................................................................................29
30
31