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Remarques sur la désorientation d’Alain Badiou (et des
intellectuels en général)
Très cher Badiou,
je sais, je sais. Vous allez trouver que je m’acharne. Il y eut mon attentat sémantique de 2011, Après Badiou, qui mit fin avec pertes et fracas à dix années d’intense complicité intellectuelle, défraya alors la chronique médiatique et mondaine, et, plus de dix ans plus tard, donne encore des fous rires à ses lecteurs. Il y a deux ans, je fis paraître mon livre-somme de philosophie, Système du pléonectique, qui entre dans tous les détails des raisons pour lesquelles je me suis si violemment séparé de vous. Et voilà que je récidive… Mais, tout bien considéré, n’est-ce pas là signe de “grande santé” philosophique? Après tout, Aristote et Epicure auront passé leurs vies à critiquer, voire à invectiver, Platon. Spinoza et Leibniz auront passé leurs vies à chicaner et déconstruire Descartes. Kierkegaard et Schopenhauer ont passé leurs vies à se défouler sur Hegel. Donc, oui : la polémique, tant sous ses formes soft que hard, est signe d’une vitalité plutôt réjouissante de la création philosophique. Après Badiou fut le moment de l’invective et du défoulement. Système du pléonectique fut celui de la critique minutieuse, de la déconstruction argumentée et de l’argument de précision. Je crois bien que le moment est venu d’un troisième moment : celui de se détendre un peu. Nous venons tous de passer deux années très éprouvantes, et ce n’est qu’un début; quand on peut s’offrir le luxe de se divertir à bon escient, il serait dommage de se priver. Ce luxe, vous nous l’offrez de manière quasi providentielle, avec la parution, courant janvier 2022, d’un petit texte, dans la collection Tracts chez Gallimard, intitulé Remarques sur la désorientation du monde, dans lesquelles vous vous prononcez, après avoir encensé les mesures de confinement et adopté sans barguigner le port du masque chirurgical (“l’imposition, en outre trop tardive, du masque sur la figure”, dites-vous dans ce libelle), en faveur de la “vaccination” obligatoire. Dans mon Après Badiou, j’invoque régulièrement, à votre égard, le mot incisif du Christ : “tu vois la paille dans l'œil du voisin, mais pas la poutre dans le tien.” A cet égard, on peut dire que vous venez de vous fendre de votre chef-d'œuvre. D’où l’intitulé que je donne à ma chronique publique de ce malheureux libelle, afin d’arroser l’arroseur. Pourtant, cet intitulé est encore bien léger par rapport à ce dont il s’agit : vous n’êtes pas seulement “désorienté”, mais, désormais, comme tant d’autres intellectuels, totalement égaré, voire, comme le dit le bon peuple, à la masse, si ce n’est carrément à la rue intellectuellement. N’ayant pas le Covid des yeux, je le dis donc avec solennité : le présent texte marquera l’Histoire d’une pierre blanche. En prenant mon ex-Maître à partie, c’est non seulement tous les intellectuels français que je somme de prendre parti, mais ceux du monde entier. Êtes-vous du côté du peuple, ou du côté de l’oligarchie? Vous êtes mieux placé que quiconque pour le savoir : quand une guerre réelle a lieu, et ça n’a jamais été aussi vrai, à échelle mondiale, que depuis deux ans, il n’y a pas, comme le disent mes camarades des gilets jaunes constituants, trois côtés de la barricade : il n’y en a que deux. Pour l’instant, vous êtes du mauvais côté, ce qui constituerait une très pathétique fin de carrière, pour le “révolutionnaire” que vous prétendez être. Car nous assistons, depuis deux ans, à rien de moins qu’à la première guerre totale de toute notre histoire, et elle oppose, très simplement, le peuple, et l’oligarchie. Les preuves suivront dans cette lettre, et elles sont accablantes. Au moment où j’ai commencé cette lettre, personne ne pensait que ladite oligarchie pourrait sortir de son chapeau un événement aussi improbable que la “pandémie mondiale” : la troisième guerre mondiale, au prétexte de l’invasion des troupes russes en Ukraine. A l’évidence, cet événement n’est que le résultat de la longue politique, de plus en plus délirante et suicidaire, menée par les Etats-Unis, l’OTAN et leurs colonies européennes depuis des décennies. En tout cas, le traitement médiatique réservé à cette guerre en Ukraine illustre, après tant d’autres exemples, le propos de quelqu’un que j’évoquerai à loisir dans la présente lettre, Gut Debord : “Ce dont le spectacle peut cesser de parler pendant trois jours est comme ce qui n’existe pas. Car il parle alors de quelque chose d’autre, et c’est donc cela qui, en somme, existe.” On devrait, à ce titre, délivrer le prix Nobel de médecine à Poutine, qui, en trois jours exactement, a réussi à faire disparaître la terrible maladie qui faisait le sujet exclusif des informations depuis deux ans. Avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons quelques considérations préliminaires. Comme cette lettre entend s’adresser à un assez large public, je n’entrerai pas dans des développements trop sophistiqués ou “techniques”, réservés aux seuls connaisseurs de philosophie. Sachez cependant que je donnerai une suite beaucoup plus développée, philosophiquement, au canevas que constitue cette lettre “grand public”. Je ferai même en sorte qu’elle soit disponible assez tôt, sous forme d’e-book (fin avril si tout va bien). Vous aurez, d’ici-là, tout le temps de vous reprendre : pour filer la métaphore historique, il n’y a rien de honteux à se rallier à la Résistance en 1941 ou en 1942, bien au contraire. Une personne qui fait cela ne mérite que respect et considération. Par contre, il est difficile de prendre au sérieux quelqu’un qui rallie le maquis fin 1944. Vous qui invoquez souvent la mémoire de Jean Cavaillès ou Albert Lautman, philosophes mathématiciens à l'œuvre avortée, car résistants, et morts torturés et assassinés par les nazis, le moment est venu de nous montrer ce que vous avez réellement dans le ventre. Là encore, à travers vous, c’est à l’ensemble des intellectuels que je m’adresse, non seulement en France, mais dans le monde entier. De plus, si à peu près tout le monde en France connaît aujourd’hui votre nom, cela ne veut pas dire que tout le monde sache qui vous êtes, ni quel type de relation m’a exactement uni à vous dans le passé : il faut donc une “piqûre de rappel”, comme on dit si volontiers ces temps-ci. Alors voilà, pour les bonnes bouches : vous êtes, aujourd’hui encore, le philosophe le plus lu, commenté et traduit dans le monde entier. J’ai lu, durant l’hiver 2000-2001, ce qui reste votre œuvre majeure de philosophie, L’être et l’événement; et j’ai été proprement ébloui. Je vous ai à l’époque écrit, vous m’avez répondu. Notre échange à été dès la première rencontre très intense, et s’est poursuivie pendant près d’une dizaine d’années. Notre relation était du type Maître et disciple, voire Père et fils. J’ai énormément appris à votre contact, d’autant que, à la différence de l’écrasante majorité des philosophes, dont vous, je n’ai jamais été universitaire, et suis un parfait autodidacte. Ce fut un luxe inestimable d’avoir un professeur informel de votre niveau; il faut croire que je le méritais. Pour finir ce bref récapitulé de notre rapport, disons vite fait que la raison principale de ma rupture fut éthico-politique. Vous êtes un maoïste non repenti, et les khmers rouges soulevèrent à l’époque de leur avènement votre enthousiasme fiévreux; il fallait ensuite sortir la fraiseuse pour vous arracher des repentirs, en la matière. C’est, du reste, dès le début de notre amitié que naquit mon malaise à ce sujet : autant, en quasiment toutes choses, nous avions affaire à un homme intelligent, érudit et charmant, autant, dès qu’on parlait de politique, ou qu’on appuyait sur la touche “Mao”, c’était un autre homme qui surgissait; il y avait un petit côté Doctor Jekyll et Mister Hyde. Je n’ai plus peur du mot “schizophrénie”, car vos Remarques le démontrent avec une… remarquable précision diagnostique, comme je le démontrerai ici même. C’est cette schizophrénie, littéralement, qui aura fini par déteindre sur notre rapport; et qui fait que, encore aujourd’hui, je peux faire des conférences (devant des gens de tous âges, non-vaccinés, non-masqués, et faisant fi des “distanciations sociales”) sur la notion de vérité dans la modernité philosophique, en m’attardant longuement sur vos géniales trouvailles à ce sujet, et en même temps vous prendre en public violemment à partie, comme je le fais ici même, dans l’un des très rares grands médias français à avoir su rester intègre et indépendant (la précision aura toute son importance dans toute la suite de cette lettre ouverte). Ajoutons, pour finir, et pour que le lecteur tiers comprenne pleinement les bases de la présente lettre, que votre philosophie tout entière est basée sur une étude très serrée des sciences les plus dures, nommément les mathématiques et la logique. Comme vous invoquez beaucoup, dans ces très regrettables Remarques, les notions de “science”, de “rationalité” et de “santé” (et donc aussi bien d’“obscurantisme”, d’“ignorance” et bien sûr de “désorientation”), cette précision préalable pèse de tout son poids, pour que même un public profane comprenne le véritable enjeu de la présente lettre. Voilà, à très gros traits, pour les liens qui nous auront unis, et les raisons de mon brutal divorce. Ajoutons encore, avant d’entrer en matière (que de chichis!), la considération suivante : vous nous avez gratifiés, il y a quelques années déjà (2016?), d’une traduction “moderne” de La République de Platon. Le public profane doit tout de même savoir que vous vous présentez volontiers comme un “Platon moderne”, voire comme la réincarnation pure et simple du principal Père de la philosophie. Et tout le monde a au moins entendu parler, dans ce livre absolument séminal de la culture occidentale, du fameux “mythe de la caverne”. Résumons-le à gros traits : des êtres humains sont enchaînés au fin fond d’une caverne. Ils représentent, métaphoriquement, l’ignorance où est plongé le commun des mortels. Ils n’ont jamais vu le soleil, dont ils ne reçoivent que des rayons très affaiblis. Un feu dans leur dos projette sur les parois de la caverne des ombres, tant d’eux-mêmes que des objets environnants, qu’ils prennent pour la réalité elle-même; ils dodelinent du bonnet comme des débiles, en suivant les mouvements de ces ombres. Ils représentent donc, selon Platon, l’état d’hébétude cognitive où est plongée l’écrasante majorité de l’humanité. Quel est, sur cette bonne base, le travail du philosophe? Il est de défaire ces prisonniers de leurs chaînes, et de les guider vers le soleil de la Connaissance vraie, métaphorisée par le Soleil; et qui est, dans la réalité, les Idées intelligibles de la Philosophie, armée notamment des Mathématiques. Ce qui s’appelle, incidemment : la liberté, mot qui n’a jamais trop eu vos faveurs, comme le rappellent bien des passages de vos Remarques. Bien sûr, une telle démarche est risquée. Le prisonnier peut, dans un premier temps, ne pas supporter la libération, c’est-à-dire l’éblouissement de la Vérité. Il pourra préférer revenir à son ancienne condition, et donc avoir fait perdre son temps au Philosophe préposé au Réveil des Consciences. Pire, il pourra s’en prendre à celui qui, prétendant le libérer, l’aura violenté dans ses superstitions obscurantistes (Socrate a ainsi fini condamné à mort par la Cité athénienne pour “corruption de la jeunesse”). Mais la chose peut aussi très bien se passer, et le prisonnier se libérer pour de vrai; illuminé par les Idées adéquates du Soleil du Savoir authentique, il peut revenir dans la caverne dans le but de libérer plus qu’à son tour ses semblables. Rien n’est, en somme, joué d’avance. Mais enfin, c’est à ses risques et périls qu’on se lance dans la tâche de réveiller les prisonniers captifs de mirages cognitifs, vocation principale de la philosophie. C’est à ce type de risque et de péril que je m’expose en rendant publique la présente lettre. Eh bien, je vous pose, très cher Badiou, une première question : quelle serait la version moderne, à point nommé, du prisonnier de la caverne? Ne serait-ce pas, par exemple, comme on dit en français, la figure du beauf affalé dans son canapé après une journée de travail ingrat, pour consommer sans discontinuer, l’oeil rivé à son téléviseur géant écran plat, je vous cite, “le torrent chronique des informations informes”? Réponse : oui, nous tenons bien là une version moderne du bon vieux prisonnier de la caverne. Problème : votre petit livre, plutôt qu’à celui d’un philosophe, fait exactement penser à un tel consommateur boulimique d’informations invertébrées et frelatées, où les prétendus “savoirs” sont tous de seconde ou de troisième main. L’ironie serait donc bien cruelle : notre Platon 2.0, en fin de carrière, aurait régressé à la case départ de la misérable condition humaine : il se serait pris à une illusion d’autant plus prenante qu’“universellement” partagée. A un “simulacre”, dirait Platon. Celui-ci, et vous à sa suite, prétendait combattre, en plus des simulacres, l’opinion, qui est la forme en effet la plus basse du savoir, l’étiage de la cognition. Or, votre livre n’est composé que d’opinions, et pas d’un seul savoir avéré. On a plus affaire à des propos de tables qu’à des considérations philosophiques un tant soit peu étayées. Car la vérité est que nous avons vécu, depuis deux ans, dans le plus gigantesque canular qui ait jamais été perpétré à l’encontre de l’humanité : au simulacre le plus grossier à avoir jamais assombri la vue de nos congénères. Ce simulacre possède un nom, “pandémie”, et une marque déposée, “Covid 19”. Vous ne mettez pas le mot “pandémie” entre guillemets, ce que moi je fais depuis plus d’un an. Et, depuis de longs mois désormais, je n’appelle même plus ça une “pandémie”, mais un test de QI; là aussi le plus contraignant qui ait jamais été soumis aux capacités cognitives de l’homo sapiens. La bonne nouvelle, c’est que ce test est profondément "égalitaire", comme vous aimez à dire; et que j’ai rencontré des paysans corréziens comprendre parfaitement de quoi retournait la situation que nous vivions depuis deux ans, et des Bac+12 se fourvoyer dans les grandes largeurs sur le même sujet. Suivez mon regard, je ne vise absolument personne. On nous aura parlé d’une “pandémie mondiale” (expression déjà, en soi, extrêmement douteuse scientifiquement), au sujet d’un virus qui, à l’heure où je vous parle, n’aura tué que 0,05% de la population terrestre, pour une moyenne d’âge de 84 ans, c’est-à-dire de gens ayant largement dépassé leur espérance de vie, dans la grande majorité des pays. Et il s’agit là des chiffres officiels, dont de nombreux spécialistes ont montré qu’ils avaient été démesurément et délibérément grossis par les autorités du monde entier (y compris, et très souvent, par la corruption financière), mais tout particulièrement par les gouvernements dits “occidentaux”, de l’Europe aux Etats-Unis en passant par le Canada ou l’Australie. Je vous indiquerai plus loin comment on a procédé à une telle technique du “verre grossissant”. Mais enfin, tenons-nous en au slogan officiel qui nous tient lieu de “savoir” depuis deux ans : “il existe une pandémie mondiale terrible, et même apocalyptique, qui n’atteint qu’une infime minorité de la population, celle qui était déjà mourante”. Vous m’accorderez donc, très cher Badiou, que cette phrase nous pose un tout petit problème de cohérence sémantique, sinon carrément de consistance logique. La rationalité occidentale (donc la rationalité tout court) a pour pierre angulaire le principe de non-contradiction d’Aristote : une phrase est soit fausse, soit vraie, mais ne peut pas être les deux à la fois. Or, la phrase directrice de tout ce que nous vivons depuis deux ans nous dit en somme : “il y a une pandémie qui n’est pas une pandémie”. La définition d’une “pandémie” a été modifiée, à toutes fins utiles, par l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé, que je préfère pour ma part appeler l’Organisation Mondiale du Sadisme), en 2009 : les critères du nombre de morts, comme de la gravité de la maladie, n’étaient plus retenus. Seule la “circulation” du virus pouvait faire autorité pour décréter une “pandémie”. Autant dire que la définition est devenue extrêmement large, grâce à ces gens qui nous veulent si notoirement du bien, et qu’en somme, si on se fie à eux, nous sommes désormais destinés à vivre dans une “pandémie” jusqu’à la fin des temps. Cette modification de la définition d’une “pandémie” survint en même temps que l’échec - souvenez-vous !-, de la déclaration de “pandémie mondiale” au sujet du virus H1N1, qui fit un peu pshitt, malgré les messages déjà très alarmistes des gouvernements et des médias à l’époque (la ministre de la santé d’alors, l’exemplaire Roselyne Bachelot, prédisant déjà un carnage, commandant soixante millions de vaccins qui durent finir à la poubelle, etc.). Je vous laisse deviner les réflexions qu’ont pu se faire, depuis, les personnages qui eurent déjà, alors, intérêt à propager la Terreur planétaire d’une “pandémie” déjà cousue de fil blanc; et des dispositions qu’ils durent prendre, sur l’entrefaite, pour en arriver à la situation où nous sommes depuis deux ans. Un autre des principes sans lequel nous autres, philosophes, ne pourrions travailler, a été formulé en latin : ex falso sequitur quodlibet. Traduction possible : d’une proposition fausse, on peut déduire absolument n’importe quoi. D’où la “tristesse”, comme vous dites dans votre texte, de vous voir entériner le délire patenté que nous vivons depuis plus de deux ans. Pour le dire, cette fois, dans les mots de Shakespeare, plutôt que de Platon : cette “pandémie” fut tissée de l’étoffe dont sont faits les rêves. Et, plus proche de nous, pour le dire dans les mots, comme annoncé, de Debord : nous aurons eu affaire au spectacle d’une “pandémie”, et même à un spectacle somptuaire; à mesure même que nous échappait toute preuve tangible de l’existence d’une pandémie avérée. Comme je l’ai laissé entendre dans mon introduction (Dr Jekyll et Mr Hyde…), votre rapport à la politique me semble, depuis longtemps, relever de la psychose, et du dédoublement de personnalité; aussi nous sera-t-il instructif de sonder les raisons pour lesquelles vous aurez épousé, pour finir, la plus grande psychose collective qui ait jamais frappé l’humanité. Je n’invoque pas le nom de Debord par hasard. Vous vous réclamez depuis votre prime jeunesse de Marx, et il est très dommage que l’écrasante majorité des philosophes n’ait pas pris en compte le développement qu’a donné Debord à celui-ci : la forme contemporaine que prend le Capital est, effectivement, celui de la “société du spectacle”. Comme l’écrasante majorité des philosophes sont universitaires, et que Debord était, comme moi, Bac+0, l’explication est peut-être celle d’un banal “complexe de classe”. Il y a quelques rares exceptions, mais décisives, comme notre ami Agamben, lecteur très attentif de Debord, et commentateur infiniment plus lucide (et courageux) que vous ne l’êtes des événements que nous vivons depuis deux ans. J’y reviendrai à plus d’une reprise. Mais enfin, on peut battre le rappel, pour le public profane, des très grandes lignes du parcours d’Agamben : cela fait près de quarante ans que celui-ci nous annonce que l’état d’exception pourrait bien devenir, et planétairement, la règle; que la distinction entre démocratie et dictature risquait de s’estomper irréparablement; enfin, que le jour où la médecine s’inviterait au centre des débats politiques, nous risquerions bien de voir les heures les plus sombres de notre histoire se rappeler à notre bon souvenir. Or, toutes ces “prophéties” se sont parfaitement réalisées depuis deux ans, d’où la lucidité et le courage d’Agamben dans ses prises de position récentes, qui contrastent avec l’aveuglement et/ou la lâcheté de la majorité de ses collègues. Vous compris, et vous d’abord, qui, au niveau réputationnel, avaient beaucoup plus à y perdre que nos inconsistants “intellectuels médiatiques”. La “société du spectacle”, disait Debord, est le stade où l’accumulation du Capital atteint un tel degré qu’elle devient image. Où le bon peuple n’a plus affaire à des expériences réelles, par exemple une pandémie de peste noire, mais à la représentation d’une pandémie : “tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation”, écrit Debord dans une de ses phrases les plus célèbres. L’une des chevilles ouvrières dudit “spectacle”, le stade le plus avancé et concentré du Capital, est le contrôle total et centralisé de l’information, ce qui est effectivement le cas depuis au moins vingt ans, de manière sans cesse plus brutale (la “guerre en Ukraine” le prouve pour la énième fois). La concentration du Capital, la concentration de l’Information, et la concentration du contrôle de la Santé, ne sont pas des questions séparées. Or c’est ce que, dans une schizophrénie parfaite, vous laissez totalement échapper dans vos pauvres Remarques. D’où une nouvelle question, très cher Badiou : à quelles sources médiatiques vous informez-vous? Vous n’êtes pas sans savoir que la quasi-totalité des grands médias publics sont détenus par les onze plus riches familles de France, l’oligarchie en un mot, que vous prétendez combattre, dans un parfait baroud d’honneur schizophrénique. La situation est absolument la même dans l’ensemble des pays dits “occidentaux”, en sorte que je souscris absolument aux sarcasmes constants dont vous couvrez, depuis des décennies, ce qu’on appelle communément “démocratie”. Et, dès les premières pages de votre récent “tract”, vous le rappelez : “un gouvernement, surtout “démocratique”, n’est jamais que l’exécutant des basses oeuvres d’une oligarchie dominante”. Personne ne vous l’aura fait dire. La même chose vaut, bien évidemment, pour les médias détenus et contrôlés par ces gens. Et pourtant, ça ne va pas vous empêcher de soutenir, tout du long de votre texte, qu’il faut obéir, aveuglément, aux instructions délirantes que cette oligarchie, et les gouvernements et médias qui en sont les “exécutants des basses oeuvres”, nous prescrivent. Mais vous aimez tellement ça, le mot “prescription”, comme le mot “discipline”, contrairement aux mots de “liberté” et de “démocratie”, que vous vous serez, au final, totalement fait avoir par l’oligarchie que vous prétendez combattre. Donc voilà : quelles sont donc vos sources d’information? Je précise ici que, après m’être énormément méfié, pendant vingt ans, de ce que l’on appelle parfois aussi les médias mainstream, les événements des deux dernières années m’ont amené à adopter une attitude tout à fait ferme à leur égard : les boycotter désormais totalement, dans tous les sens du terme. Et non seulement je les boycotte, mais, dans toutes mes interventions publiques depuis plus d’un an, je les ignore. Je refuse de seulement prononcer un seul nom de grande chaîne télévisée, ou de soi-disant “information en continu”; un seul nom de grand quotidien national ou régional; un seul nom de grande radio subventionnée. Pour moi, ces gens-là n’existent plus. Car ce sont eux, les créateurs modernes de simulacres, au sens platonicien le plus pur. Mais il est, oui, bien étrange que ce soit son “disciple renégat” qui se dévoue pour libérer son ex-Maître, notre “Platon moderne”, des simulacres vaseux de la Caverne médiatico-gouvernementale, ceux-là même qu’il prétend combattre, tout en nous enjoignant “en même temps” de nous y fier, pour reprendre l’expression de notre cher président, pour lequel vous témoignez d’une étrange complaisance, comme je le montrerai (Macron est “insignifiant”, dites-vous, mais vous lui obéissez comme un mouton de Panurge). Les médias de masse, que je ne nomme donc plus, ne sont que les sous-fifres des oligarques qui les détiennent. Les gilets jaunes, tellement plus éveillés que vous politiquement, disent, avec droiture : médias oligarchiques, et ils ont raison. Je reformule donc ma question en serrant de plus près : à quelles sources médiatiques vous abreuvez-vous? Celles du très extrême-droitier Bolloré? Celles du maquereau macroniste Xavier Niel? Celle du très véreux Patrick Drahi? Celles de la seconde plus grande fortune du monde, Bernard Arnault? Celles de Bouygues, Dassaut, Lagardère? Et même, de manière transnationale, celles du principal responsable de tout ce qui nous accable depuis deux ans, le “philanthrope” multimilliardaire Bill Gates? En tout cas, la lecture de votre courte adresse au bon peuple ne laisse aucun doute : c’est à ces mamelles cognitives malsaines, et même mortifères, que vous vous allaitez. C’est exactement la raison pour laquelle, de manière totalement schizophrénique là aussi, vous nous enjoignez, vous le Rebelle éternel, à obéir comme des chiens couchants à toutes les mesures délirantes prises jour après jour par le gouvernement français depuis deux ans : à nous enchaîner, avec vous, aux ombres de la caverne. La paille et la poutre, l’hôpital et la charité, l’arroseur arrosé… les métaphores ne manquent pas pour décrire les contradictions performatives où vous vous complaisez chaque jour davantage, depuis maintenant plus de cinquante ans, en trouvant sans doute cela “dialectique”. Avec ces Remarques, vous avez atteint le paroxysme de toutes ces contorsions littéralement schizophréniques. Il serait grand temps que, pour finir, le Rédempteur qui, toute sa vie, a voulu “karsheriser” les consciences des autres à la sauce Mao, - qu’il apprenne à un tout petit peu balayer à sa propre porte -. C’est un enjeu de santé mentale publique, laquelle a été, depuis deux ans, gravement malmenée, notamment chez nos jeunes, nos adolescents et nos enfants, pour lesquels votre petit livre a assez peu d’égards, voire aucun (et nous nous y arrêterons sans ménagement). Je me souviens de l’une de vos lettres, où vous m’écriviez : “vous écrivez trop, et trop vite”! Je vous rassure, j’ai appris, depuis dix ans (depuis notre rupture…), a obéir ascétiquement au principe arabe : “tourne ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler”. J’exemplifierai plus loin comment, et vous devriez en prendre de la graine. Car pour ce qui est d’écrire “trop, et trop vite”, avec vous on est servis! Vos œuvres complètes occupent une étagère entière de la librairie Gibert (où on ne peut entrer sans qu’un vigile hystérique ne vous enjoigne de vous laver les mains au “gel hydro-alcoolique", la nouvelle Onction), et vous vous prononcez sur absolument tous les sujets qu’on vous soumet, comme le plus vulgaire de nos “intellectuels médiatiques”, sans regarder aux sources compétentes. Voici, pour les lecteurs curieux, ou les bonnes bouches friandes de franche rigolade, le lien du texte que vous improvisâtes, déjà à la va-vite, pour réagir à la déclaration de “pandémie mondiale” par l’OMS : http://thau-infos.fr/index.php/courrier-des-lecteurs/75970-la-position-d-alain-ba diou-philosophe-sur-la-pandemie-virale J’avoue que, déjà, à l’époque, j’avais tiqué. Vous y appeliez déjà à obtempérer, toutes affaires cessantes, aux ordres du gouvernement, à nous terrer tous comme des rats, et en traitant les gens qui osaient manifester (par exemple contre la réforme des retraites) de dangers publics. Quoi? M’étais-je demandé avec stupéfaction. Badiou? Celui qui, depuis des décennies, se flattait de pourvoir l’humanité d’un “héroïsme nouveau”? Qui ne cessait de nous seriner que la mort n’était rien, qu’il fallait, en toute circonstances, “vivre en immortel”? Celui qui n’hésita pas me citer, dans une conversation bucolique, Lin Piao, le bras droit armé de Mao : “La peur de la mort est contre-révolutionnaire”? S’agissait-il bien du même Badiou? Dr Jekyll? Mr Hyde? Citons un autre renégat fameux, Nietzsche, qui disait, au sujet de son ex-Maître, quelque chose qui me fait beaucoup songer à vous : “— Et cependant j’étais l’un des wagnériens les plus corrompus... J’étais capable de prendre Wagner au sérieux... Ah ! le vieux magicien, nous en a-t-il assez fait accroire ! La première chose que nous offre son art c’est un verre grossissant : on regarde au travers, on ne se fie plus à ses yeux. — Tout devient grand, Wagner lui-même devient un grand homme... Quel prudent serpent à sonnettes ! Toute sa vie il a agité la sonnette avec les mots de « résignation », de « loyauté », de « pureté », il s’est retiré du monde corrompu avec une louange à la chasteté! — Et nous l’avons cru…” Soyons, cependant, tout à fait probe dans l’argument, qui est la norme éthique de la discussion philosophique, même tendue ou taquine, comme ici. Nous avons presque tous cru, à l’exception de quelques “complotistes” vieux de la vieille, en mars 2020, qu’un virus terrible allait balayer une importante partie de l’humanité : les médias, les gouvernements, les plus hautes institutions internationales nous le répétaient sur tous les tons. Mais, sur l’entrefaite de deux années entières, n’y a-t-il pas eu, une seule fois, une petite puce pour vous gratter l’oreille, vous l’Archétype mondial de l’Extralucidité? N’avez-vous pas, ne serait-ce que l’espace d’une minute, commencé à trouver pour le moins suspect que, 24 h sur 24, les médias ne nous parlent plus que du “Covid 19”, qui ne tuait pas plus qu’une grippe saisonnière, et même plutôt moins? N’avez-vous pas trouvé quelque peu étrange que la très recommandable Agnès Buyzin (aujourd’hui grassement salariée par Bill Gates) interdise l'hydroxychloroquine dès janvier 2020, le second médicament le plus utilisé au monde depuis 70 ans, en particulier en Afrique? Puis l’interdiction de l'Azithromycine, de l’Ivermectine, et même, depuis peu, de la vitamine D (au prétexte que ce serait un “perturbateur endocrinien”)? Que, pour la première fois de toute l’histoire de la médecine, on interdise aux médecins et de soigner, et de prescrire? Qu’on continue, au sein de la pire “pandémie” qui fut jamais, à fermer des lits d’hôpitaux par milliers (plus de 17.500 sous l’ère Macron)? Que notre président, en pleine “pandémie” ravageuse de toutes parts, n’alloue pas un centime de plus à l’hôpital public, mais près de 3 milliards d’euros aux médias de masse, dont 500 millions tout récemment? Et tant d’autres “détails”, de plus en plus douteux, de plus en plus anti-scientifiques, de plus en plus irrationnels; et dans lesquels vous aurez donné, tête totalement baissée. Car il faudra parler ici, bien entendu, de rationalité et de science : puisque tel est votre argument d’autorité sans réplique, pour entériner la vaccination obligatoire (après le confinement et le masque : tout ce que dit le gouvernement et les médias à sa botte est bon à prendre, à vos yeux si éclairés) : “Voir des quantités de jeunes gens manifester, à propos du vaccin anti-Covid, aux cris de “mes libertés, mes libertés!”, alors même que ce dont il s’agit relève purement et simplement de la science, est attristant.” Soit dit en passant : dans les innombrables rassemblements à quoi j’ai participé dans la France entière, pas une seule fois je n’ai entendu l’expression “mes libertés”. J’ai seulement entendu le mot : “liberté”. Et venant de toutes classes d’aĝes, y compris de gens plus âgés que vous. Et je n’ai pas entendu que le mot “liberté”, car, moi, je ne vis pas en regardant la télé (je ne la regarde plus depuis vingt ans); j’ai entendu, très souvent, le mot vérité, qui devrait vous toucher au cœur, si vous en avez encore un. La “science”, donc, nous dit le “dernier des Maohicans” sans regarder aux mesquins détails. Par exemple, et en amont de cette pandémie, quelqu’un d’aussi compétent que vous en mathématiques aurait pu se pencher sur les modélisations d’un certain Neil Ferguson, sur lesquelles se sont basés la plupart des gouvernements, le nôtre en particulier, pour prendre leurs mesures soi-disant paniques. Cet homme très bien payé (notamment par un certain Bill Gates, qui l’a gratifié de plusieurs dizaines de millions de dollars dans sa tâche), l’un des principaux conseillers de l’OMS (malheur à nous…), et qui a annoncé, par son relais français Cauchemez, membre de notre misérable “Conseil Scientifique” national, 500.000 morts en France “si on ne faisait rien”, est précédé d’une réputation “scientifique” pour le moins douteuse. En 2005, ce même “scientifique rigoureux” annonçait pas moins de 150 millions de morts dûs à la grippe aviaire. Seules 289 personnes moururent de cette infection entre 2003 et 2009… Puis, en 2009, il estima qu’on pouvait “raisonnablement” prévoir que 65.000 citoyens britanniques mourraient de la grippe porcine. Il n’y en eut finalement que 457. On aurait donc aimé, puisque vous avancez l’argument d’autorité de la “science”, sans donner la moindre précision, le moindre chiffre ou le moindre nom, ce que vous en pensez, de ces modélisations. Je ne saurais trop vous conseiller, à ce sujet, la lecture d’un livre exceptionnel, qui paraîtra courant mars 2022, et dont le titre dit tout : Le débat interdit, coécrit par Vincent Pavan et Ariane Bilheran. Le premier est un mathématicien de haut niveau, disciple du grand mathématicien Laurent Schwartz, et a été mis à pied, il y a un an et demi, par l’Université où il enseignait, pour avoir refusé de porter le masque, et incité ses élèves à en faire autant. La seconde est une psychologue de renommée internationale, auteure de plusieurs classiques dans son domaine (quoi qu’en dise Wikipédia, ou les diffamateurs professionnels de Conspiracy watch). Pavan a passé beaucoup de temps, depuis sa mise à pied, à démontrer que les diverses “modélisations” de Ferguson et ses imitateurs étaient de l’escroquerie pure et simple, dénués de tout fondement scientifique : de la “mathématique” de bazar. Vous pouvez facilement trouver, sur la toile, nombre de ses vidéos, je suis sûr qu’elles vous feront réfléchir. Le débat interdit est un grand livre de pensée sur la situation que nous vivons depuis deux ans, et même de philosophie : les références à Aristote, Husserl, Agamben y sont nombreuses, et très pointues. De manière générale, j’ai plus rencontré de “têtes philosophiques” chez des gens qui venaient d’autres disciplines, mais avaient un amour désintéressé de la nôtre, que chez les “professionnels de la profession”, comme dit notre ami Godard; où on ne compte plus les fanatiques du confinement, du masque chirurgical et de l’injection à marche forcée, vous en première ligne, en bon Grand Timonnier des Gardes Rouges de Pfizer, Moderna & co. Comme vous ne faites jamais dans la demi-mesure, et sur un ton sentencieux jamais démenti, vous vous posez donc en véritable Ayatollah de la cause “sanitaire”, en vous réclamant de la “science” et de la “rationalité”, sans autres arguments, donc, que d’autorité. Ce qui, pour le coup, ne vous ressemble pas. “La norme de la philosophie est l’argument claire”, dites-vous quelque part. Chiche, kebab? Ici je vous propose, pour pimenter la discussion, de créer quelques subtils distinguos, de façon là encore fort platonicienne, entre les originaux et leurs parodies : il y a la science, et il y a ce que j’appellerai la “chienche”; il y a la rationalité, et il y a, depuis deux ans, une “rachionalité” qui claque quelque peu du dentier, notamment du côté de notre “Concheil chientifique”, de “l’Académie de Médechine”, ainsi que de “l’ordre des Médechins”; il y a le “sanitaire”, dont on nous rabat sans cesse les oreilles, et il y a le “chanitaire”, qui sucre quelque peu les fraises, et met, par exemple, du jour au lendemain 350.000 soignantes et soignants de toutes catégories à la rue, au prétexte de nous “protéger”, bien entendu. Sur les entrefaites, la santé publique a été presque entièrement détruite, l’économie réelle itou, l’éducation, la conscience politique et bien d’autres choses encore. Nous nous y arrêterons, vous vous en doutez, en détail. Comme vous dénoncerez, tout du long de vos pénétrantes Remarques, “l’individualisme bourgeois” et le “culte du moi” qui alimente, de toute évidence, les rétifs à la “vaccination”, je vous pose une première question : toutes ces soignantes et tous ces soignants ont-ils jeté leurs carrières par-dessus bord par pur égocentrisme et “individualisme bourgeois”? Leur avez-vous seulement parlé, comme moi des dizaines de fois, notamment dans les innombrables mobilisations qui ont lieu depuis plus de sept mois dans toute la France? Je peux vous dire que, pour cette seule tranche sociologique de la population, c’est au contraire les valeurs d’altruisme, d’abnégation, de solidarité, d’intégrité, qui ont présidé à leur très grave décision. Mais, comme je vous le montrerai, c’est toutes les couches de la population que vous attaquez tout du long de votre texte qui sont animées de telles valeurs, et qu’y voir de “l’individualisme bourgeois” ou du “culte du moi”, c’est vraiment avoir une hallucination. Là encore, on a manifestement plus affaire à un “caverneux” moderne, l'œil rivé à sa petite lucarne, qu’à un philosophe digne de ce nom. Mais le cœur de l’immense imposture que constitue cette “pandémie”, ce sont, bien entendu, les fameux “tests PCR”. Son inventeur, Kerry Mullis, prix Nobel de chimie en 1993, justement pour l’invention de cette technique, a toujours dit que son instrument ne devait en aucune façon servir à la détection d’infections. C’est pourquoi de nombreux observateurs trouvent très suspecte sa mort, survenue courant l’été 2019. Car, sans elle, rien de ce que nous vivons depuis deux ans n’aurait simplement pu avoir eu lieu. L’écrasante majorité, sinon la totalité, des “tests positifs covid-19” par ce moyen sont tout simplement des faux (d’où l’invention, par exemple, de la notion très “chientifique” de “porteur asymptomatique”, c’est-à-dire “achimptomatique”). Le fait a été démontré par les meilleurs experts devant des tribunaux autrichiens, portugais et allemands, sans que les gouvernements respectifs en tiennent le moindre compte, ni que les médias oligarchiques ne le relaient, on se demande bien pourquoi : le test PCR ne peut pas faire la différence entre une infection vivante et une infection morte. Et même le très officiel CDC américain, Center for Disease Control and Prevention, l’a admis à la fin de l’année dernière : le test PCR ne peut pas faire la différence entre le Covid-19 et la grippe. Autant dire que c’est certaines des instances les plus décisives quant à la propagation du mythe “pandémique” qui admettent publiquement qu’en somme, depuis deux ans, elles se sont entièrement payées de nos têtes. N’avez-vous pas remarqué que, très “rachionnellement”, la grippe avait quasiment disparu de nos radars cognitifs depuis deux ans, elle qui frappe, depuis des décennies (si ce n’est des millénaires…), au moins le dixième de la population chaque hiver? L’un des principaux responsables de tout cela, le très louche (litote…) Tony Fauci, a lui-même dû convenir récemment du fait que ces tests PCR étaient, tout bien considéré, parfaitement inefficaces. La question ne peut donc pas se poser à quiconque a gardé un peu de “bon sens”, comme vous le dites plaisamment dans vos Remarques : de quoi nous a-t-on parlé depuis deux ans, avant que n’arrive le “libérateur” Poutine? Mystère et boule de gomme… Coïncidence troublante : Kerry Mullis, de son vivant, était l’ennemi juré du très véreux Fauci, qu’il accusait d’incompétence, d’ignorance et d'imbécillité (je le trouve, personnellement, encore trop indulgent). Mais vous verrez que les coïncidences, dans toute cette affaire, c’est un feu d’artifice… Qu’est-ce que votre intransigeant “rationalisme” a à me dire sur tout ceci? A ce sujet, je vous conseille la lecture d’un autre excellent livre, admirablement documenté et sourcé, Anthony Fauci, Bill Gates, Big pharma, leur guerre mondiale contre la démocratie et la santé publique, par Robert F. Kennedy Junior, paru très récemment en français, et que j’ai lu l’année dernière dans sa version originale, The real Anthony Fauci (ce fut un immense best-seller, discuté un peu partout chez nos amis américains). Par exemple, vous qui avez tant milité, avec la regrettée Cécile Winter, contre les scandales liés au SIDA, vous y apprendrez des choses absolument sidérantes. On peut dire, publiquement (et : rationnellement…), que ce type infréquentable est responsable de centaines de milliers de morts liés à sa soi-disant campagne contre les ravages du SIDA. Mais c’est sûr, cela, vous ne l’apprendrez pas sur Wikipédia, pour ne rien dire des médias oligarchiques dont vous vous gavez, sans remonter aux commanditaires. Courageux, mais pas téméraire? La science, donc, que vous brandissez comme argument d’autorité qui coupe le sifflet du lecteur, sans vous sentir tenu d’argumenter davantage. Vous m’aurez pourtant appris une très belle Idée, que je reprends toujours à mon compte, et dont j’ai parlé à plusieurs reprises dans mes nombreuses interventions publiques, fort heureusement non relayées par les médias oligarchiques : la philosophie, par elle-même, ne créé aucune vérité. Elle accueille les vérités de son temps, venues de la science, de la politique, de l’amour et des arts. Laissons ici de côté l’amour et les arts, hors de propos; et concentrons-nous sur la science, puis plus loin sur la politique (car il est tout de même impossible de ne pas voir que, depuis deux ans, les deux questions sont étroitement liées). Quelles sont vos références, en termes de science et de médecine? Mis à part une allusion expéditive au docteur Raoult, qu’on le veuille ou non une sommité absolue dans son domaine, vous ne citez aucun nom, “alors même que ce dont il s’agit relève purement et simplement de la science”. Avez-vous entendu parler du Dr Peter Mac Cullough, de très loin le plus grand cardiologue en activité au monde, un véritable génie de sa discipline, et qui critique impitoyablement, depuis deux ans, la politique gouvernementale de son pays (les Etats-Unis), “vaccins” compris? Considérez-vous, comme les médias oligarchiques, qu’en somme notre récemment regretté Luc Montagnier national était devenu gâteux? Professeur qui n’était pas exactement n’importe qui, en matière de virologie, puisqu’il a reçu le prix Nobel 2008 pour la découverte du virus du SIDA (vous êtes, je le répète, censé être un connaisseur…), et qui a le premier dit que le virus était issu d’un laboratoire, il y a deux ans, et se faisant dès lors traiter de tous les noms par les médias oligarchiques; et n’a cessé de prédire, depuis plus d’un an, que la “vaccination” de masse ne pouvait que se solder par une catastrophe sanitaire sans précédent dans notre histoire, - cet homme mérite-t-il donc que nos hommes politiques ne disent pas un seul mot d’hommage après son décès -? J’ai assisté à son enterrement au Père Lachaise, où il y avait des milliers de personnes venues de toute la France; pour moi, cet événement fera autant date que l’inhumation de Jean Moulin au Panthéon. Geer Vanden Bossche, l’un des plus grands spécialistes de vaccins au monde, et qui dit depuis un an exactement la même chose, démonstrations à l’appui (je vous transmettrai les liens si vous me le demandez, c’est à se glacer littéralement les sangs)? Ou encore Robert Malone, l’inventeur de la technique ARN messager (quoique en dise Wikipédia depuis quelques mois…), pourtant doublement vacciné (avec quelques problèmes cardiaques à la clé, mais ce n’est qu’une “coïncidence”...), qui était, il y a un an, à la fois favorable, réservé et nuancé sur l’idée de la “vaccination” universelle, et y est désormais totalement hostile, en particulier en ce qui concerne les enfants? Est-ce par humour noir que l’excellent Dr Ryan Cole appelle ces “vaccins” des “injections de caillots sanguins”? Est-ce, comme notre grand professeur Montagner, à cause de son âge vénérable que le Dr Hodkinson, au CV académique long comme l’Amazone, répète depuis deux ans que “le Covid-19 est le plus grand canular jamais perpétré sur un public non-averti”, ou encore que “le Covid-19 n’est rien de plus qu’une mauvaise grippe. Ce n’est pas Ebola. Ce n’est pas le SRAS. C’est la politique qui joue à la médecine, et c’est un jeu très dangereux”? Dans le même registre, il y a l’admirable Véra Charav, qui a presque exactement votre âge, rescapée de la Shoah, médecine émérite et longtemps militante contre l’industrie pharmaceutique, que tout donc prédisposait à comprendre ce qui se joue depuis deux ans sous nos yeux, et sous une lumière, disons, un peu particulière, et qui n’hésite pas à dire que “l’opération Covid-19” annonce quelque chose de pire encore que ce qu’elle a vécu dans son enfance? Elle rappelle que le corps médical allemand a adhéré à 70% au régime nazi. Il avait pour tâche de donner un vernis “scientifique” à la politique d’extermination. Comme vous le dites dans votre livre, quoiqu’au sujet d’autre chose : “Il ne faut jamais perdre de vue cette importante généalogie”... Je pourrai vous citer des centaines d’autres noms du monde entier, tous médecins et scientifiques de tout premier plan, mais l’espace de cette lettre ouverte m’est bien sûr compté. Il va de soi que, toutes ces personnalités, il vous faudra, comme dit votre camarade Emmanuel Lechypre, convoquer des gendarmes munis de menottes pour les obliger à se confiner, porter le masque ou se faire injecter (même si l’un d’eux, donc, s’est prêté à l’expérimentation, avec les alléchants résultats cardiologiques qu’on a vus). Pourquoi tous ces gens, tous exempts de conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, se sont-ils transformés depuis deux ans en intrépides lanceurs d’alerte, au risque de leurs réputations, de leurs carrières, et parfois même de leurs vies (si si, vous verrez)? Sont-ils, tous autant qu’ils sont, devenus fous, masochistes, séniles, suicidaires, comme les dizaines de soignantes et de soignants avec qui j’ai discuté dans les mobilisations? La vérité est que ces innombrables médecins et scientifiques intègres, qui avaient tout à perdre et rien à gagner à prendre de tels engagements, sont des Justes et des Héros, considérés comme tels par des centaines de millions d’êtres humains dans le monde, et qui resteront comme tels dans l’Histoire et la mémoire des hommes, Luc Montagnier en premier. Je sais, je sais, c’est brutal, la sortie de la Caverne. Désolé pour vous, mais ce n’est pas fini. Comment allez-vous nous parler encore d’héroïsme, dans ces conditions? Oh que oui, très cher Badiou. Il est grand temps que vous sortiez de votre “petite caverne portative”, pour parodier le titre d’un de vos livres (“Petit panthéon portatif”). Car tous ces scientifiques et médecins de tout premier plan, allez-vous les traiter d’ “obscurantistes”, comme vous le dites de toute personne s’opposant à la “vaccination”? Je vous cite, car c’est une phrase d’anthologie, qui restera dans l’Histoire, quoique pas en très bonne part : “Je commencerai par dire que Macron aurait dû signer, tout bonnement, l’obligation de vaccination. Après tout, ce ne sont que des obligations de ce genre qui, depuis de longues années, nous ont débarrassé de fléaux mortels ou invalidants comme la variole, le choléra, la typhoïde ou la poliomyélite”. Problème : les innombrables médecins et scientifiques de premier plan dont je vous parle disent tous la même chose : il ne s’agit pas de vaccins. Même le très louche président de notre “concheil chientifique”, Jean-François Delfraissy, vient de l’admettre sur le tard. C’est pourquoi, dans toutes mes interventions publiques, la présente comprise, je mets le mot “vaccin” entre guillemets aussi. Là encore, un minimum de réflexion aurait dû vous mettre en éveil : d’abord, comment pouvez-vous comparer la gravité du Covid 19 à celles de la variole, du choléra, de la typhoïde ou de la polio? Ensuite, comment pouvez-vous appeler “vaccins” des substances expérimentales dont même leurs fabriquants, et nos autorités “chanitaires” à leur suite, disent que ni elles ne protègent de l’infection, ni de la transmission? Un vaccin, c’est censé immuniser à vie, que je sache? Moyennant, le cas échéant (mais la plupart du temps, non), une dose de rappel dix ans plus tard, et pour des maladies, rappelons-le, autrement plus graves que le pauvre covid-19, qui ne présente que les symptômes d’une grippe et, à l’heure où je vous parle, d’un simple rhume (le variant “Omicron”). A ce titre, n’avez-vous donc pas trouvé immédiatement louche cet appel à la double injection quasi-immédiate, puis à la troisième, à la quatrième, etc.? Et que dire de l’expression booster, qui évoque davantage le registre des alcools forts, des drogues dures, ou du dopage sportif, que celui des soins publics? Tout cela laisse votre, hum, sagacité omnisciente de marbre? Comme le disait l’un de vos principaux Maîtres, Lacan : “Et bien sûr, vous avez lu le Ménon? Mais non, mais non!” Je vais vous dire, très cher Badiou, ce que m’a évoqué ces deux phrases, où vous invoquez la “vaccination” obligatoire. Au… maire de mon village. Eh oui! Figurez-vous qu’en novembre de l’année dernière, ce maire s’est fendu d’une lettre à ses habitants, où il utilisait, et quasi mot à mot, la même argumentation que vous. Ce lettre a fait un buzz, comme on dit aujourd’hui, proprement hallucinant sur les réseaux, reprise dans d’innombrables sites et blogs, avec des millions et des millions de vues dans tout le monde francophone, et me valant des dizaines de mails par jour, tous plus courageux, intelligents et parfois bouleversants (notamment sur la question des effets secondaires des “vaccins”) les uns que les autres. Ca m’a d’autant plus surpris que cette lettre a été publiée dans un modeste site de résistants corréziens (oui, résistants, vous comprendrez en son lieu la pertinence non exagérée de l’appellation), avec lesquels je m’honore de militer et d’agir. Un commentateur est allé jusqu’à dire qu’il s’agissait du “texte politique le plus violent du 21ème siècle”, ce qui est vraiment me faire trop d’honneur. Je ne le cite que parce qu’après vous avoir laissé lire cette lettre (la plupart des lecteurs de France-Soir la connaissent déjà), je ferai la transition, entre la dimension “scientifique”, “médicale” et “rationelle” de votre lettre, à son contenu politique. Car c’est là, malheureusement, que les choses deviennent très graves, et que je n’aurai plus le cœur à plaisanter. Voici le lien : https://www.passe-murailles-correze.org/2021/11/02/lettre-du-maire-de-turenne- reponse-du-philosophe-mehdi-belhaj-kacem/ Eh oui, c’est du lourd, comme on dit aussi aujourd’hui. Entretemps, les chiffres d’Eudravigilance ont bien évidemment encore grimpé, franchissant le seuil des 40.000 morts, et des 3,700.000 millions d’effets indésirables, dont la moitié graves, c’est-à-dire handicapants à vie (mais chut! Tous-avec-l’Ukraine!). Les chiffres sont homothétiques dans tous les pays où les services de pharmacovigilance sont (relativement) dignes de confiance, comme les Etats-Unis, ou l’Angleterre, ou l’Allemagne (la France, malheureusement, est à la traîne) : chez les américains, les morts déclarés officiellement dépassent les 22.000, et les effets secondaires graves avoisinent le million. Et on ne voit pas pourquoi ça s’arrêterait. Les chiffres officiels de la FIFA, la Fédération Internationale de Football, fait état d’une augmentation des morts par accidents cardio-vasculaires de 500% chez les professionels de tous niveaux. L’un des meilleurs attaquants de sa génération, le célèbre Kunt Aguero, a dû mettre fin à sa carrière après un malaise cardiaque, auquel tout le monde a pu assister en direct. Il appelait, quelques mois auparavant, à la vaccination obligatoire des plus de douze ans… Et il n’est, hélas, pas une journée qui passe sans que les réseaux, avant que la censure ne tombe, ne diffuse l’image d’un sportif, souvent très jeune, s’effondrer sur son terrain suite à un malaise, et parfois mourir. Aux Etats-Unis, les morts de pilotes d’avion ont augmenté de 1750% par rapport aux années précédentes. Je ne vous apprendrai pas qu’en haute altitude, la pression artérielle augmente considérablement, d’où le résultat. Que de coïncidences, décidément! Encore plus récemment, comme l’a relayé, avec son courage habituel, France-Soir, les chiffres des bases de données d’épidémiologie de la défense sont sortis tout récemment, et révèlent que les maladies, au sein de l’armée américaine, ont augmenté en 2021 de… 941%. Les fausses couches, par exemple, ont augmenté de 300%. Les scléroses en plaque, de 680%. Les infarctus du myocarde, de 296%. Le dysfonctionnement ovarien, de 437%. L’infertilité féminine, de 472%. Et la liste est loin d’être exhaustive. Tout récemment, les chiffres officiels révèlent qu’aux Etats-Unis, la mortalité des 25-44 ans a enregistré une augmentation de 84% l’automne dernier. Encore plus récemment, en Allemagne, l’Assurance Maladie de là-bas a révélé qu’entre 2,5 millions et 3 millions d’allemands ont suivi un traitement médical pour des effets secondaires suite aux “vaccins”. Et je peux vous sortir des chiffres officiels à l’avenant pendant des journées entières… Que disait notre cher Lautréamont, déjà? “Allez-y voir par vous-mêmes, si vous ne voulez pas me croire”... Une chose est sûre : pour s’informer, la première chose à faire, c’est d’ignorer totalement les médias oligarchiques. Or, vous faites l’exact contraire : vous vous y fiez comme un somnambule. Pourquoi ne pas payer d’exemple? Je sais bien que vous méprisez l’empirisme sous toutes ses formes, mais enfin, il n’est pas interdit de quitter deux secondes le Ciel si Omniscient des Idées badioliennes, où tout est évidemment si clair et si “pur”, pour regarder un tout petit peu autour de soi. Depuis deux ans de supposée “pandémie”, ceux qui autour de moi ont contracté la terrible maladie se comptent sur les doigts de deux mains, pas plus; dont une seule forme grave. Par contre, dans ce même entourage, les effets secondaires des “vaccins” ont continué à faire des dégâts, en plus des nombreuses jeunes femmes ou adolescentes atteintes de troubles menstruels peut-être irréparables, de ce jeune militaire à la carrière brisée, eh bien j’ai tout simplement appris, le lendemain même du jour où j’écrivais cette lettre, la mort de l’un de mes cousins tunisiens. Il avait 55 ans, avait des problèmes de circulation, et a succombé à un arrêt cardiaque, juste après la double injection. Un autre cousin, 40 ans, en parfaite santé, ne voulait pas se faire “vacciner”. Problème : il est fonctionnaire, et donc on l’y a forcé, comme vous aimeriez qu’on le fasse, manifestement, un peu partout, tel un énième second couteau de Bill Gates qui s’ignore (qui donc a inventé l’expression “idiot utile”?); ou de Marcon, ce qui est encore plus minable pour le Rebelle que vous prétendez être. Résultat : caillot sanguin, il est en arrêt maladie encore aujourd’hui, alors qu’il avait consenti à cette injection pour justement pouvoir travailler. Plus près de nous, en France, l’amie d’une amie, triplement injectée (vous me concèderez tout de même, vous qui savez compter, qu’on n’a jamais vu ça, une vaccination triple, ou quadruple, ou…), a fait une fausse couche, développé un kyste ovarien, et est en dépression profonde. Plus près de nous encore, au sens cette fois “spirituel” du terme, un ami, jeune philosophe très prometteur, qui était la santé même, physiquement comme mentalement, et est devenu “dépressif”, et “très fatigué” (je le cite), depuis la double injection, comme de très nombreux “vaccinés” désormais autour de moi. Mince alors, que de coïncidences. Lors de son dernier voyage en avion, la mère de mon fils m’a dit qu’il y avait eu un malaise de l’un des pilotes (heureusement que l’aviation publique obéit au principe du copilotage, sinon je crois bien que le nombre de crashs aériens en 2021 et au-delà eût été, hum hum, inusité). Mais tous ces cas, bien sûr, ne sont que des coïncidences. Vous devez donc vous rendre à l’évidence : la situation est extrêmement grave. J’étais déjà convaincu, il y a plus d’un an, que nous courions au-devant du plus grand scandale médical de tous les temps. Quand j’ai appris, alors, que le président français confiait les clés de la “stratégie vaccinale” au cabinet privé Mc Kinsey, qui a sur la conscience plus de 500.000 morts dans son pays d’origine (scandale des opioïdes aux Etats-Unis), avec pour directeur associé Viktor Fabius, le digne fils de son père, impliqué dans l’affaire du sang contaminé pendant qu’il occupait ses fonctions de premier ministre, ma conviction se transforma en certitude absolue : quelque chose d’abominable se préparait. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de trouver hautement sinistre votre appel public à la “vaccination” obligatoire. Je vous cite cette fois in extenso : “Je commencerai par dire que Macron aurait dû signer, tout bonnement, l’obligation de la vaccination. Après tout, ce ne sont que des obligations de ce genre qui, depuis de longues années, nous ont débarrassés de fléaux mortels ou invalidants comme la variole, le choléra, la typhoïde ou la poliomyélite, fléaux dont les populations des pays dominés et pauvres, sans dispositif de vaccination, notamment en Afrique, continuent à souffrir.” C’est moi qui ai souligné. Vous ignorez sans doute que d’intenses campagnes de “vaccination” contre la polio, commanditées par l’incontournable Bill Gates, ont abouti à l’explosion des cas de polio (mais, cela, Wikipédia ne vous le dira pas). Plus largement, l’Inde et l’Afrique ont subi tellement de campagnes de “vaccination” expérimentale de la part de l’oligarque le plus puissant, le plus influent, et le plus malfaisant de tous les temps, qu’ils ont fort heureusement été parmi les pays à résister le plus au “délire covidiste” qui atteint la planète entière depuis deux ans, vous compris. Citons, par exemple, le Nigéria, pays de 200 millions d’habitants, extrêmement peu “vacciné” à ce jour, et qui a intenté un procès pour crime contre l’humanité à Pfizer, en 2007, suite à des expérimentations sur des enfants qui ont fait des centaines de morts et d’handicapés. Ce qui appert plutôt véniel, à la lumière de ce qui nous attend, en matière de “vaccination universelle”, appelée de tous vos vœux si lucides. Comme le dit un commentateur : prendre Bill Gates pour un “philanthrope”, c’est comme prendre Jack l’éventreur pour un passionné d’anatomie. Saviez-vous que Bill Gates a publiquement dit que la “solution finale à cette pandémie, c’est la vaccination de toute la population mondiale”? Saviez-vous que, par le plus grand des hasards, le père de notre informaticien médiocre, qui n’a jamais fait d’études de médecine, mais est le principal bâilleur de fonds de l’OMS, était le principal animateur du mouvement eugéniste aux Etats-Unis? Qu’il était un lecteur admiratif de Malthus, même s’il le trouve un peu trop modéré? Que Pfizer est la multinationale la plus corrompue et la plus condamnée en justice de tous les temps (plus de quarante fois, et plus de cinq milliards de dommages et intérêts)? Que, du temps où il était banquier Rotschild, en 2011, Macron a négocié un contrat mirobolant entre Nestlé et… Pfizer, à hauteur de dix milliards de dollars, et pour lesquels il a personnellement touché un million (qui dirait Compte offshore serait totalement à côté de la plaque)? Que sa chère et tendre épouse a des actions tout à fait juteuses chez Pfizer? Que Jérôme Cahuzac, le ministre socialiste condamné pour fraude fiscale, avait son compte en banque suisse alimenté par… Pfizer? Et donc que le PS français, au rang desquels, objectivement, vous vous serez rangé aux yeux de l’Histoire, est très probablement, hum hum, au bas mot corrompu par des liens d’intérêt peu ragoûtants? Et que vous dire des actions que détiennent Bill Gates et la famille Rockfeller, Blackrock et Vanguard, dans Pfizer et Moderna? Mince alors, ça en fait, des coïncidences. Un véritable déluge modal, qui défie toutes les lois de la statistique. Ah! Comme nous en aurions eu besoin, du génie pédagogique de Badiou, pour nous expliquer la dialectique de la Vertu et de la Corruption chez Robespierre et Saint Just! Car vous seriez servi, si vous sortiez de la Caverne. Car jamais, de toute notre Histoire, la question de la Corruption ne se sera posée de manière si intense et si complexe (mais rien moins que compliquée : tout est clair à la fin, pour qui sait enquêter). Voulez-vous, décidément, finir du très mauvais côté des barricades? C’est ce qui arrivera si vous ne vous reprenez pas. C’est pourquoi votre soi-disant “critique du capitalisme” a toujours été profondément scolaire, se contentant de généralités ne menaçant rien ni personne; et que vos efforts titanesques pour impulser un “retour de l’Idée communiste” sont depuis des années restés prodigieusement sans effet. Et vos Remarques démontrent, aux yeux de tous, pourquoi : dans un insoutenable double bind, vous en appelez pour la énième fois au combat contre ledit capitalisme oligarchique, tout en appelant à lui obéir au doigt et à l’oeil, sans se poser la moindre question sur le bien-fondé des discours et prescriptions délirants dont on nous accable depuis deux ans. Vous écrivez ainsi : “Le Covid-19 est traité dans ces paramètres : le gouvernement impose que la loi de son action soit définie avec les grands laboratoires privés, ces monstres typiques du capitalisme mondialisé.” Et vous ne trouvez rien à y redire. Votre “critique du capitalisme” est donc purement formelle, incantatoire, académique : aussi poussiéreuse que de la scolastique médiévale, et destinée à jouir de la même postérité. Cette “critique” purement formelle, et posturale, ne voit même pas que la concentration dudit Capital, la concentration de l’information, et la concentration des “politiques sanitaires” autour d’une OMS à la botte de crapules, de cabinets de conseil criminels et de laboratoires véreux, sont un seul et même phénomène. Vous pourfendez sans cesse “l’oligarchie”, sans jamais citer de noms. Par exemple, jamais vous n’évoquez, ou si peu, l’organisation oligarchique la plus puissante et la plus influente des cinquante dernières années, nommément le forum économique mondial de Davos, financé par les mille plus grandes fortunes du monde. Or on y trouve, par pure coïncidence : l’omniprésent Bill Gates, et le gourou oligarchique Klaus Schwab; Sarkozy y reçut sa formation, ainsi que Macron; Véran lui-même est passé par là, et aussi, il y a bien plus longtemps, Merkel; on y trouve aussi bien Ozdemir, ministre fédéral de l’agriculture allemande, que Trudeau, le tyranneau canadien pleurnichard; Zuckerberg, que tout récemment Thunberg (qu’à juste titre, pour une fois, vous appelez la “petite sainte de l’écologie” : nitouche, à mon humble avis); l’atroce première ministresse néo-zélandaise Ardern, et l’abominable australien Howard, principal promoteur de l’idée du masque obligatoire, dont vous vous faites le relais enthousiaste; le dr Gupka, correspondant médical en chef de la très propagandiste CNN (la chaîne de Bill Gates), ou Benioff, le propriétaire du Times (et, plus généralement, tous les principaux directeurs des médias oligarchiques occidentaux); Larry Page, cofondateur du très contrôlé Google (vous en êtes une preuve vivante), et, bien entendu, l’insubmersible Kissinger; il y a les représentants de la Deutsche Bank, de la General Motors, et de… Mac Kinsey; enfin, last but not least, on y croise, par le plus inouï des “hasards objectifs”, comme disaient les surréalistes, le PDG de Pfizer, ainsi que celui de Moderna. Mince alors! ça en fait du beau monde, et des merveilleuses coïncidences! Mais Badiou veut encore se faire passer pour le pourfendeur-du-capitalisme, tudieu! C’est donc ici, vous le sentez bien, qu’on glisse du terrain “chientifique”, ou “chanitaire”, ou encore “rachionnel”, au terrain proprement politique. J’ai dit plus haut, liminairement, ce que je pensais de votre rapport au politique : qu’il était de nature purement et simplement pathologique, pour ne pas dire psychotique. De Mao à Bill Gates en passant par Pol Pot, qui a exterminé la quasi-totalité des médecins cambodgiens au prétexte qu’ils étaient des “petits bourgeois”, ont peut dire que votre CV politique laissera à la postérité ample matière à méditer. Il n’y aura à l’avenir, à mon humble avis, pas beaucoup d’exégètes qui pourront prendre vos appels fiévreux au “rationalisme”, à la “science”, etc., autrement qu’avec des pincettes. Votre admiration pour les massacres de la Révolution Culturelle chinoise, ou votre engouement pour le génocide cambodgien, quoique réprouvables, n’équivalent à aucune responsabilité directe, de votre part, dans toutes ces horreurs. Comme je le dis dans Après Badiou, détournant le mot fameux de Péguy au sujet de Kant (“il a les mains propres, mais il n’a pas de mains”) : “Badiou a les mains sales, mais, fort heureusement pour nous, il n’a pas de mains.” Las! En appelant à la vaccination obligatoire, votre responsabilité est cette fois directement engagée. C’est aussi pour que vous portiez celle-ci en connaissance de cause, ainsi que tous les autres intellectuels ayant cautionné les absurdes mesures gouvernementales des deux dernières années, que j’écris cette lettre ouverte. Aucun de vous ne pourra plus dire : “je ne savais pas”. Aucun.
Pour accoster la dimension proprement politique de ce qui arrive depuis deux
ans au prétexte de cette fausse “pandémie”, je citerai un bloggeur que j’apprécie beaucoup, un écologiste répondant au nom d’Olivier Cabanel, dans le texte le plus drolatiquement synthétique que je connaisse au sujet de ce que nous vivons, même si bien sûr, à la lumière “hors-caverne” de ce tout ce que j’ai écrit jusqu’ici, l’humour commence à être très noir, et pour tout dire très triste, un peu comme faire de l’humour juif dans le ghetto de Varsovie en 1944. Le texte s’intitule : La pandémie sort du puits. En voici le contenu : “Les masques commencent à tomber! Le laboratoire biologique chinois de Wuhan appartient à GlaxoSmithKline, qui possède (accidentellement) Pfizer, celui qui fabrique le vaccin contre le virus qui a (accidentellement) commencé au laboratoire biologique de Wuhan et qui a été (accidentellement) financé par le Dr Fauci qui fait (accidentellement) la promotion du vaccin! GlaxoSmithKline est (accidentellement) géré par la division financière de Black Rock qui gère (par accident) les finances de l’Open Foundation Company (Fondation Soros), qui gère (par accident) la société française AXA. Soros possède (par accident) la société allemande Winterthur, qui a (par accident) construit un laboratoire chinois à Wuhan et a été rachetée par l’allemand Allianz, qui (par coïncidence) a comme actionnaire Vanguard , qui (par coïncidence) est actionnaire de Black Rock, qui (par coïncidence) contrôle les banques centrales et gère environ un tiers du capital d’investissement mondial. Black Rock est également (par coïncidence) un actionnaire majeur de Microsoft, détenu par Bill Gates, qui (par coïncidence) est actionnaire de Pfizer (qui -rappelez-vous-… vend un vaccin miracle) et (par coïncidence) est maintenant le premier sponsor de l’OMS! Vous comprenez maintenant comment une chauve-souris morte vendue sur un marché humide en Chine a infecté TOUTE LA PLANÈTE! Maintenant, vous savez, transmettez-le jusqu’à ce que le monde entier le sache… La pandémie sort du puits, les serpents sortent la tête.” Je dois vous avouer qu’à cette lumière “platonicienne”, les considérations suivantes de votre “tract” m’ahurissent de benoîterie et de candeur : “Par exemple, dans le cas de la pandémie et de ses effets, on partira directement du constat suivant : si nombre de petites entreprises (dans la restauration, le commerce de détail, les spectacles, l’artisanat…) ont été sévèrement atteintes, les grandes ou très grandes firmes ont largement tiré leur épingle du jeu.” Ben mince alors, quelle coïncidence de plus! Eh oui, très cher “Platon” : nous avons assisté, depuis deux ans, au plus grand transfert de richesses de tous les temps, transfert que vous avalisez de fait, vous le pourfendeur insubmersible du capitalisme! Et en effet, dire, “je suis contre le capitalisme, mais il faut consommer du Pfizer sans compter”, c’est à peu près aussi sérieux, quoique infiniment plus grave, que de dire : “je suis contre le capitalisme, mais il faut manger du Mac Donalds tous les jours, et boire du Coca-Cola matin, midi et soir”. Parlons net : les horreurs perpétrées par les Gardes Rouges ou le génocide-de-classe cambodgien n’avaient pas besoin de votre avalisation pour avoir lieu. Là, vous mettez la main à la pâte par votre appel solennel à la vaccination obligatoire, après votre enthousiasme pro-confinement et pro-masque. Il est grand temps de vous rétracter. Sinon, ce sont des tribunaux populaires qui, très bientôt, viendront vous demander des comptes. C’est tout de même bien le moins, pour l’enthousiaste des envolées de la Révolution Culturelle chinoise, sous laquelle vous n’auriez pas pu écrire une ligne. Et c’est tant mieux : cela fait au moins quarante ans que nous devons subir des “intellectuels” dans votre genre, qui passent leur temps à demander des comptes à tout le monde, sans jamais en rendre à personne. Il est grand temps qu’ils se remettent un peu à la page, et, dans votre cas, vous l’enthousiaste, à l’époque, des logoaï chinois. Saviez-vous, sous ce rapport, qu’on avait ouvert des “camps Covid” dans votre chère Chine, ainsi qu’en Australie, et qu’on s’apprête à le faire un peu partout ailleurs? Non? Ah! Il est fortiche, notre Badiou pro-confinement, pro-masque, pro-Pfizer -mais anti-capitalisme, bien entendu…-! Qu’est-ce qu’il y voit clair en lisant son quotidien préféré (“la prière de l’homme moderne”, comme disait notre ami Hegel. Mettez-vous à France-Soir, pour ne pas finir en bigot…)! Il est contre le capitalisme, bon sang! Mais il obéit, somnambuliquement, à sa forme contemporaine, qui est la pire de toute l’Histoire… comme l’écrasante majorité des intellectuels, qui font par là le boulot que vos chers gardes rouges faisaient, en se suicidant d’eux-mêmes sur la place public. Tout est allé, très cher Badiou, dans les poches des plus grandes sociétés d’investissement du monde, Blackrock et Vanguard, dont les actionnaires principaux (par coïncidence) sont la famille Gates et la bonne vieille famille Rockefeller, dont je parlerai très vite. Vous concluez votre constat penaud par la “remarque” suivante, lourde de pertinence : “Ce qui veut dire également que les épidémies ont ceci de commun avec les guerres qu’elles accélèrent la concentration du capital, loi majeure de toute l’histoire du monde moderne.” En somme, selon l’immense “dialecticien” Badiou, les sociétés oligarchiques principales d’investissement, et les multinationales, ne font que profiter, après coup, des guerres et des “pandémies”, dans lesquelles elles ne portent aucune responsabilité. Ainsi, exemple fameux de pandémie (sans guillemets) : la grippe espagnole, dont vous pensez sans doute qu’elle a une origine “naturelle”. Je vous édifierai là-dessus une autre fois, car je vais vite vous parler du principal responsable : John Rockfeller, inventeur à lui tout seul de l’industrie pharmaceutique (par génie “coïncidentiel”, et pour notre plus grand bien), de la concentration des médias (donc du “spectacle” au sens de Debord), ainsi que principal bâilleur de fonds d’Hitler. Saviez-vous que David Rockfeller, son fils, était un admirateur littéralement fanatique de Mao? Si, si, je vous assure! A côté de lui, vous n’êtes vraiment qu’une petite groupie du dimanche. Ca en fait, quand même, des “coïncidences”, vous ne trouvez pas? J’avoue rêver d’une sorte de “Rotary Club maoïste”, où David et Alain pourraient deviser tranquillement des mérites infinis du Grand Timonier… Je vais vous faire encore plus plaisir, en vous apprenant que le directeur de notre bienfaisante OMS, l’imprononçable Tedros Adhanom Ghebreyesus, faisait partie d’une organisation marxiste-léniniste, très puissante et radicale dans son pays d’origine, l'Ethiopie : le Tigray People’s Liberation Front (TPFL), puisqu’elle était plus connue pour ses massacres, ses attentats à la bombe, ses enlèvements, ses tortures, ses viols collectifs et même ses épurations ethniques, que pour sa “philantropie sanitaire”. Eh oui! même un marxiste-léniniste peut être eugéniste : le TPFL, dans un sémillant manifeste daté de 1975, a déclaré une “guerre éternelle” aux ethnies Amhara et Oromo (eux, comme le nom l’indique, appartiennent à l’ethnie du Tigré). Quand cette organisation, âprement dénoncée depuis des décennies par Amnesty International, prit le pouvoir dans son pays, elle mit à exécution son programme, et réduisit “en douceur” les populations Amhara et Oromo de plusieurs millions de personnes, et stérilisa environ deux millions de femmes. C’est un génocide plus discret que celui du Rwanda mais, en un sens, plus radical. Quand le cher Tédros, - qui, comme son mentor Bill Gates, n’a aucune formation en médecine -, fut nommé ministre de la santé, il dissimula trois épidémies de choléra. En somme, voilà un homme qui déclare une épidémie quand elle n’existe pas, et ne les déclare pas quand elles existent. On est entre gens de confiance… Pour faire bonne mesure, Tédros a nommé l’ami notoire du peuple, Robert Mougabé, “ambassadeur de bonne volonté” de l’OMS. Voilà pour l’une des énièmes moutures de ce qu’a donné l’un de vos Héros, Lénine, pour moi la plus grande catastrophe qui soit arrivée aux politiques d’émancipation des deux derniers siècles. L’un des développements cruciaux que je ferai dans la version longue de la présente lettre, ce sera la défense de la supériorité évidente, politiquement et éthiquement, de la “tradition” anarchiste sur la “tradition” léniniste. Politiquement, je conclurai là-dessus, et vous verrez que ce sera à la faveur d’un coup de théâtre “informationnel” spectaculaire, tant le Spectacle vous a aveuglé à ce sujet; mais, éthiquement, on peut régler la question en quelques lignes. Car le léninisme a, tout de même, produit un nombre parfaitement inusité de tyrans, de bouchers, de tortionnaires et de génocidaires. Les anarchistes, eux, n’ont sur la conscience que quelques poseurs de bombes(généralement à bon escient…), et n’ont pris les armes qu’en cas d’extrême nécessité, contre un ennemi véridiquement identifié comme néfaste, comme pendant la Commune de Paris (que vous le vouliez ou pas, l’écrasante majorité des ouvriers communards étaient anars), ou pendant le guerre d’Espagne. Nous avons donc, à la tête de l’OMS, un boucher eugéniste et génocidaire, rien de moins. C’est sûr, cela, vous ne l’apprendrez pas sur Wikipédia, l’encyclopédie des “cavernistes”, ou des “confinolâtres”, c’est aujourd’hui un peu la même chose. Oui, il est est “attristant” de voir notre “héroïque” Badiou finir en fanatique patenté d’une politique clostrophile, hypocondicriaque et paranoïaque planétaire : ce serait, vraiment, une triste fin de carrière, s’il n’accepte pas de me suivre jusqu’au bout, et de sortir de la Caverne, où l’attendront de merveilleuses nouvelles. Continuons donc à crever les yeux de qui voit tout. Si l’on regarde les lobbies qui ont poussé la candidature d’un aussi improbable personnage que Tédros à la tête de l’Organisation supranationale qui pèse le plus sur nos vies depuis deux ans, on trouve, par pure coïncidence, des gens hautement recommandables, comme Bill Gates, Anthony Fauci, le PC chinois ou encore le très “glamoureux” couple Clinton. Waouh! J’écoute ces gens et j’obtempère à leurs injonctions, mais je-combats-la-capitalisme! J’écoute le psychopathe Macron (selon un grand psychiatre italien), j’écoute l’attardé mental Castex (saviez-vous qu’il était préposé à la destruction de la santé publique, déjà, sous Sarkozy?), j’écoute le menteur pathologique Véran! Je-suis-ré-vo-lu-tion-nai-re, bougredieu! Reprenons donc un peu de sérieux, car celui-ci commence à vous faire sacrément défaut. En matière de santé publique, j’avoue que je préférerais encore me fier à Al Capone, ou à Pablo Escobar, qu’à tous les gens que je viens de citer. Et que votre façon stratosphérique de mettre le “cri anti-vaccin “Mes libertés, mes libertés” sur le compte de “l’individualisme bourgeois” et du “culte du Moi contemporain”, me laisse quelque peu songeur. Que disait notre cher Hölderlin, déjà? “On peut tomber dans la hauteur, comme on peut tomber dans la profondeur”... Et, à force de prendre le monde entier du haut de sa Cognition supérieure, se retrouver à mordre la poussière en fin de carrière. C’est ce qui vous arrivera si vous ne révisez pas votre médiocre copie; et ce sera bien fait. Car il est tout de même permis de se demander, à ce compte, si la Suffisance, la Condescendance, le Complexe de supériorité jamais démenti, le Mépris systématique d’autrui, le Ton péremptoire de la certitude omnisciente, ne sont pas des attributs “ontologiques” dudit “individualisme bourgeois”. Je ne pose la question, naturellement, que dans la plus pure abstraction du Ciel platonicien des Idées, sans viser qui que ce soit en particulier. Ce n’est véritablement qu’une question, à laquelle il serait intéressant que vous apportiez une réponse quelque peu censée, et “universellement transmissible”, comme vous aimez à dire si souvent. Par contre, on peut, - ce sera l’estocade objective -, arroser l’arroseur qui se permet de condamner “ceux pour qui la liberté individuelle passe avant toute chose, notamment, c’est évident, avant la mort des plus pauvres qu’eux”. Et, pour ce, je vais me permettre d’en passer par le registre de l’intimité. J’ai été, il y a trois ans, bouleversé d’apprendre la mort, tragique et très précoce, de votre fils adoptif Olivier. Je me souviens comme si c’était hier de votre visite chez moi à Turenne, de nos parties de PES sur Playstation, et de lui avoir offert tous mes CD de Biggie Small, un rappeur de légende mort assassiné à 24 ans (il m’avait confié que tous ses amis le surnommaient “Biggie”). J’ai acheté votre “Tombeau d’Olivier” (car je n’ai cessé de continuer à vous lire, malgré la rupture), qui m’avait énormément touché. Je l’ai même offert à ma meilleure amie. Par contre, il est tout de même étrange que, avant de vous improviser perroquet du gouvernement, il y a deux ans, en décrétant le confinement “nécessaire”, vous n’ayez pas une seconde songé à ce que pourraient être les conséquences d’une telle mesure sur “les plus pauvres que”... vous. Et c’est là où la vérité de classe va vous faire très mal, et le “réveil de la Caverne” atteindre son stade le plus brutal. Car il n’était pas très difficile, pour vous, d’accepter une mesure qui, avec vos multiples appartements bourgeois et vos très confortables émoluments dûs à votre légitime succès, ne pouvait rien changer de fondamental à votre vie. Quid, mettons, et pour prendre le type d’exemple qui vous tient à cœur, de la famille malienne de sept personnes, qui vit dans un cinquante mètres carrés d’un HLM de banlieue? Or, le confinement, à échelle mondiale, a eu des effets absolument apocalyptiques sur les plus démunis : on compte à ce jour plus de 300 millions de personnes qui ont été jetées dans la misère à cause des divers “confinements”, dont les plus grand épidémiologistes du monde (notamment John Ioannidis aux Etats-Unis) ont démontré que, en termes de propagation du virus, ils ne servaient rigoureusement à rien : les pays, ou les états infranationaux dans les pays fédéraux, qui n’ont pas confiné s’en sont plutôt beaucoup mieux tirés que les “enfermistes” furieux. La famine dans le monde, depuis deux ans, a doublé planétairement; voilà le genre de considération qui laisse le marxiste-léniniste Badiou totalement froid. La “renaissance communiste” sous forme de confinement pour tous : tel est le nouveau Salut de l’humanité selon Badiou. C’est bien entendu l’inverse qui est vrai : cette “mesure nécessaire” a détruit la vie de milliards d’êtres humains, justement la couche la plus pauvre de la population, par définition et d’évidence. C’est un comble que ce doive être un avocat tout de même classé très à droite, le courageux Fabrice di Vizio, qui ose dire la vérité sur ce point, et non notre marxiste-léniniste star des campus américains : “Le confinement, c’est un truc de bobos! C’est le retour de la lutte des classes! Moi, je suis tranquille, j’ai un 250 mètres carrés avec des hectares où faire du cheval. A la Seine-st-Denis, ce n’est pas la même musique.” Vous m’expliquerez donc ce qu’il y a “scientifique” à sacrifier la vie des milliards de gens comme par hasard les plus pauvres à l’Autel d’un virus pas assez virulent à ce jour pour avoir jamais fait “pandémie”, et qui ne fait, pour l’essentiel, que porter l’estocade à des gens mourants. En plus de nous apporter des précisions sur ce que vous entendez par “science”, en plus de nous dire comment se porte, dans votre “intéressante personne” (sic vos Remarques), ce que le jeune Lukacs appelait “conscience de classe”, ce que vous entendez, par exemple, par le mot décence. Et par le mot respect : comme je ne vous l’apprendrai pas, chez Kant, le respect naît quand je rencontre quelqu’un qui, sans la moindre culture et à l’intelligence limitée, obéit à la Loi morale à laquelle quelqu’un de beaucoup plus intelligent et cultivé n’obéit pas, malgré ses belles paroles. Je ne peux respecter quelqu’un qui dit : “faites ce que je dis, jamais ce que je fais”, aussi érudit et “intelligent” soit-il. Car ici, je n’ai plus le coeur à rire, même jaune, même noir. J’ai le cœur à pleurer, et pas du tout métaphoriquement : j’ai littéralement les larmes aux yeux en m’apprêtant à écrire ce que je vais écrire. Il s’agit de ma mère. Celle-ci a été retrouvée pendue dans son appartement minuscule du treizième arrondissement, en mai 2020, à l’issue du premier confinement. Elle n’avait aucun problème de santé, ni aucun précédent dépressif; elle avait 70 ans, mais en faisait quinze de moins, et quand on nous voyait ensemble, on me demandait souvent si c’était ma sœur. Seulement voilà : elle vivait pauvre depuis vingt ans, comme gardienne de musée, et est descendue en-dessous du seuil de pauvreté après la retraite, où elle devait travailler “au black”, toujours comme gardienne de musée, pour payer son loyer et remplir son frigo, sa retraite misérable ne pouvant y suffire. Elle vivait dans un vingt mètres carrés sans télévision ni internet. Je vous laisse imaginer quelle devait être son humeur dans ces conditions, pendant trois mois. Et, même après le “déconfinement”, elle a compris qu’elle ne pourrait plus travailler clandestinement de sitôt. Je n’ai pas pu l’aider, contrairement à un membre proche de ma famille, dont par pudeur je tairai l’identité. Mais ça n’a pas suffi. Elle ne voulait plus être un poids pour personne, et s’est donc supprimée. Voilà, très cher Badiou, pour les questions que j’avais à vous poser au sujet des “individualistes bourgeois” pour qui “la liberté individuelle passe avant toute chose, notamment, c’est évident, avant la mort des plus pauvres qu’eux” : les confinements ont détruit la vie de milliards de personnes dans le monde, par définition les plus pauvres, et pour l’instant épargné ceux qui habitaient des appartement cossus dans les quartiers les plus bourgeois, comme vous. Et je conclurai sur quelques considérations politiques, que je développerai donc dans la longue suite que je compte donner à cette lettre. J’ai écrit celle-ci pour, tout simplement, prendre le monde à témoin du naufrage où auront sombré la quasi-totalité de nos intellectuels, tout aussi coupés du Réel que ne le sont les politiciens et les journalistes grand public. Tout cela mérite une énorme épuration; elle arrivera très bientôt. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Passe donc encore que vous soyez indifférent aux souffrances que les confinements ont infligé à des milliards de pauvres de par le monde, et à des millions de français prolétaires ou prolétarisés. Passe encore que vous vous persuadiez que le fait de porter un filtre à café sur le museau protège en quoi que ce soit d’un virus par définition microscopique, lors même que les virus sont inscrits dans notre ADN, et que nous en touchions des centaines de millions tous les jours; et aussi qu’aucune étude à ce jour n’ait démontré l’efficacité de ces masques contre une “contagion” qui n’a jamais dépassé celle de la grippe saisonnière. Peu importe que vous trouviez cela “scientifique”, malgré les preuves accablantes du contraire. Mais pas un mot de compassion, dans vos Remarques, pour le sort que ces mesures ont fait subir à nos jeunes, devenus dépressifs à 40% et réduits, quand ils étudient, à manger à la soupe populaire; pour les adolescents déjà “naturellement” très torturés, mais chez qui les psychopathologies ont explosé depuis deux ans; enfin, pour les enfants à qui on a obligé à porter ce masque, pour une maladie qui ne les concernait pas. Et là, comme avec ma mère, je ne peux plus tenir le ton de l’humour, même sardonique. Ce qu’on a fait subir à ces enfants depuis deux ans est proprement scandaleux : on les a privés de 20% de leur oxigénation, et de 30% de leurs capacités cognitives (la QI moyen des enfants a baissé de 22% depuis deux ans). Les pédopsychiatres sont absolument catastrophés par ce qu’ils voient; jamais l’enfance n’aura été aussi maltraitée, et à une telle échelle, qu’au cours des deux dernières années. Nous avons traumatisé, débilisé et martyrisé ces enfants, pour absolument rien. Nous les avons rendus plus qu’à leur tour massivement dépressifs, perclus de TOCS en tous genres et de psychopathologies inusitées, et même, pour certains, suicidaires, ce qui est du jamais vu dans l’histoire de la médecine. On a vu des enfants de douze ans, de dix ans, de huit ans et même de six ans se pendre ou se défenestrer. Là encore, j’ai les larmes aux yeux rien que d’y penser. Mais vous trouvez sans doute tout cela “scientifique”, comme profondément “rationnel” le fait de dire à des gosses en pleine croissance que, s’ils ne font pas ce qu’on leur dit, ils mettent en danger la vie de leurs grands-parents. Et je ne peux évidemment pas vous soupçonner d’“individualisme bourgeois” ou d’égocentrisme hypocondriaque, en cautionnant cette “inversion des valeurs” inédite dans toute notre histoire, comme quoi ce sont les enfants qui sont responsables de leurs aïeux, et pas le contraire : tout ça, c’est “rationnel”. Non, décidément, je ne peux pas croire que vous ayez adhéré à avoir sacrifié la santé physique et surtout mentale de toute une génération de gamins, par seul souci de votre “intéressante personne”, comme vous le dites des gens qui défilent pour un monde de liberté, de vérité et de justice. Badiou, qui nous vend Platon, Descartes et Hegel pour le prix d’un, et méprise toute forme d’“individualisme bourgeois” et de “culte du Moi” chez les autres, est très au-dessus de tout ça. L’hypocondrie, la frilosité casanière, la paranoïa quant à son petit quant-à-soi sanitaire, on l’a vu, l’éthique néo-héroïque de Badiou les ignore magistralement. Jamais il ne lui viendrait à l’idée de sacrifier la santé de nos tout-petits pour sauver la sienne propre. Tout cela, en effet, serait passablement “attristant”. Et : “pure coïncidence”. Revenons à un registre plus badin, vos Remarques s’y prêtent quasiment à chaque ligne. “A cet égard, les “manifs” du samedi contre les décisions du gouvernement en matière de vaccin montrent à quel point l’individualisme, accompagné d’un solide mépris pour la science en particulier et la rationalité en général, diffuse partout une désorientation extrêmement dangereuse.” Bouh, j’ai peur. Ah! Décidément, il est bien loin, le Badiou qui nous citait à tout bout de champ son Spinoza : “L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie”. C’est bien fini. Désormais, notre “révolutionnaire” adopte sans aucune réserve critique l’impératif catégorique le plus inepte qui ait jamais été proposé à l’humanité : “Vis, agis et pense, en toute circonstance, de manière à ne pas attraper ni transmettre la grippe, sans considérer quoi que ce soit d’autre.” Oh oui, il est bien loin, le Badiou qui nous disait (je cite de mémoire), au début de ses Logiques des mondes, que la vie politique avait la forme de la guerre civile, c’est-à-dire de l’exposition héroïque à la mort. Eh bien! J’ai été le premier, il y a plus d’un an, à utiliser l’expression “première guerre civile de l’Histoire”, pour qualifier ce qui se passait. On y est, cher Badiou! Où êtes-vous dans le combat? Non, désormais, il faut se pro-té-ger du vilain virus, hou la chochotte : “Le fait qu’on cherche à vous interdire de fréquenter un lieu public si vous êtes infecté par le Covid-19 et contagieux relève, lui, du simple bon sens : on ne peut vivre en société de façon minimalement raisonnable si on trouve “normal”, au nom de la liberté individuelle, de devenir le centre d’une contagion étendue avec risque de morts.” Ce qui est, proprement, ajouter l’ineptie à l’ineptie, puisqu’il est de notoriété officielle que le “vaccin” n’empêche en aucune manière la contagion, mais exempte seulement ceux qui détiennent le fameux “pass” de se soumettre à des tests dont nous avons vu qu’ils ne marchaient absolument pas. Oui, décidément, elle se porte très bien, la “rachionalité”, et il est bien triste de voir le plus grand chantre d’un rationalisme philosophique moderne, nommément vous, souscrire à ces inepties. Vous me permettrez donc d’insister lourdement sur le fait que, quand vous évoquez quelqu’un qui “passe la main aux charlatans du pouvoir en place, à ceux que Marx appelait les “fondés du pouvoir du Capital””, cela évoque irrésistiblement l’adage : “c’est celui qui le dit qui y est”. Heureusement que le ridicule ne tue pas, ni le mystérieux “paradoxe de la désorientation bourgeoise”, dont vous êtes encore mieux immunisé que contre le Covid-19. Aussi est-il passablement comique de vous voir revenir, pour la énième fois, à la charge des “nostalgiques de Vichy” et des “revanchards du pétainisme”, ce qui ne mange pas de pain, et ne vous vaudra pas beaucoup d’ennemis : Badiou a toujours aimé la Révolution et la Résistance depuis des appartements bien situés. Par contre, l’aimable ambiance de délation, de diffamation et de persécution qui règne depuis deux ans ne semble pas déranger le moins du monde son éternelle bonne conscience. Lui qui parlait de “pétainisme transcendantal” du temps de l’investiture de Sarkozy, il aura pour finir avalisé, en toute bonne conscience, le pire régime à avoir régné sur la France depuis Vichy. Car, depuis au moins deux ans, mais très nettement depuis le 12 juillet 2021, ne vivons-nous pas, comme je l’ai dit dans une intervention publique il y a plus d’un an (j’étais comme d’habitude prophétique…), dans une sorte de “Vichy biopolitique”? Les mesures annoncées à cette date funeste ne vous ont-elles pas au moins évoqué l’arrêté pétainiste du 8 juillet 1942, et à vrai dire comme leur simple couper-coller? Vous qui êtes si souvent érigé contre l’Apartheid, où contre la discrimination des palestiniens, tout à coup vous prenez position, pour parachever votre Triomphale Carrière, pour une mesure discriminatoire “bonne”? Le “pass sanitaire”, que de nombreuses personnes ont facétieusement surnommé “pass nazitaire”, n’évoque-t-il pas furieusement l’ausweiss de sinistre mémoire? J’ai signalé ces évidences depuis lurette dans mes nombreuses interventions publiques; ce qui ne vaut pas dire, comme on me l’a fait dire un plumitif, que je compare les “non-vaccinés” aux juifs sous Vichy. C’est bien plus grave que ça : car ici, tout le monde est victime, aussi bien les “braves” vaccinés conformistes, comme vous, que les horribles “antivaxx” interdits de vie civile normale, comme votre serviteur. Ici il faut quand même citer un paragraphe de vos Remarques, une merveille de bonne conscience repue, et de “dialectique matérialiste” entre la paille et la poutre : “Faire ainsi d’un sous-groupe identitaire la source de tous nos maux, et proposer comme remède la disparition totale de ce sous-groupe, c’est ce qui fut proposé dans les années trente par les nazis.” Vous l’aurez dit, bouffi (d’orgueil). Dans un colloque franco-italien à quoi j’ai eu l’honneur de participer il y a quelques semaines, qui réunissait diverses personnalités émérites de la science, de la médecine, et de la vie intellectuelle, Agamben, si incommensurablement plus lucide et courageux que vous, n’a pas hésité à dire que les mesures qui étaient prises contre les “non-vaccinés” étaient, dans son pays, dix fois pires que toutes les mesures qui ont été prises sous Mussolini. Nous demeurons, manifestement, nous la France, le pays du dix-huitièmes, des joutes oratoires de Salon, où les arguments discriminatoires, assassins, ou carrément exterminationnistes, ne s'échangent qu’à fleurets mouchetés : vos Remarques resteront comme un cas d’école à ce sujet. En Italie, pour des raisons de culture historique diverses, on a un peu plus de franchise du collier sémantiquement. Petit “florilège portatif” à votre attention : «Je souhaite vous (les “non-vaxx”) voir tomber comme des mouches», Andrea Scanzi, journaliste. «Je suis très démocratique : camps d’extermination pour ceux qui ne veulent pas se faire vacciner», Giuseppe Gigantino, cardiologue. «La solution : camps d’extermination et chambres à gaz », Marianna Rubino, médecin. «Des wagons séparés dans le train pour les non-vaccinés», Mauro Felicori, chargée de la culture de la région Émilie-Romagne. «Qu’ils soient comme des rats enfermés à la maison et assignés à leur domicile», Roberto Burioni, virologue. «Les gens non vaccinés, il faut qu’ils portent un panneau à leur cou, cela nous permettra de les éviter», Angelo Giovannini, maire. Comme le dit encore le bon peuple, tellement plus sage que ses élites, en particulier celles qui prennent la posture de la Sagesse Philosophique : “bonjour l’ambiance” Ah, il est dur, le retour du Réel! Pour ma part, cela fait plus d’un an que j’ai mis un nom (dans un texte pour les gilets jaunes), sur le pouvoir qui essaie de se mettre en place un peu partout dans le monde, au prétexte d’une “pandémie” parfaitement imaginaire : fascisme oligarchique. Agamben l’aura vu venir de longue date; Badiou, lui, n’en avait que pour les ombres de la Caverne médiatico-gouvernementale. Rendons hommage à César, au sens quasi littéral, nommément Benito Mussolini : le fascisme est un corporatisme, à savoir la fusion de l’Etat et du pouvoir des entreprises. Tous les fascismes du vingtième siècle, de droite comme de gauche, ne sont, à cette lumière, que de la très petite bière, par rapport à celui qui aura essayé de se mettre en place depuis deux ans, avec votre très complaisant assentiment. Je vous le répète, très cher Badiou : pour la postérité, ça ne pardonnera pas, et même dans l’avenir le plus immédiat. Le moment est venu de conclure cette lettre et, vous le verrez, ce sera en beauté. A aucun moment, j’y insiste, je ne vous ai accusé de gâtisme : mon usage des notions de “chienche”, de “rachionalité” et de “chanitaire”, visaient explicitement tout un système qui, lui, est très évidemment sénile, ce dont prennent acte des millions de français et des centaines de millions de gens dans le monde, mais, manifestement, pas nos intellectuels d’élite. Pour ce qui est du gâtisme intellectuel, Noam Chomsky fait l’affaire, qui a appelé publiquement, et quasi la bave aux lèvres, à “affamer les non-vaccinés”. Non. Votre lettre est fort correctement écrite; le problème est qu’elle n’obéit qu’à sa propre logique, totalement déconnectée d’un ancrage aussi peu consistant que ce soit dans ce Réel dont vous vous réclamâtes toute votre vie à cor et à cris, et en bombant du torse sémantique comme Tarzan. Je pense que vous êtes simplement fatigué, ce qui se comprend. Tous mes amis qui ont cru les yeux fermés au narratif de la “pandémie” sont à présent esquintés, éreintés, exténués par deux années de mensonges intenables, et pourtant avalés cul sec par nombre de gens érudits et/ou surdiplômés. Le burn-out guette. Suivez donc ma prescription anti-caverneuse, cessez de consommer les médias de ce que vous combattez, prenez quelques jours de repos, écoutez la musique que vous aimez, faites de la pêche, ou que sais-je encore; et revenez-nous du poil de la bête féroce, du lion que nous connaissions. Reprenez contact avec le Réel dont ces médias ont réussi à vous faire si gravement divorcer. Eh oui, très cher Badiou, je vous avais prévenu : la sortie de la Caverne n’est pas exactement un dîner de gala. Fort heureusement, à l’issue de ce tableau très noir, il y a, aussi, de très bonnes nouvelles : la Lumière hors-Caverne, la Vérité qui se trouve être, en l’occurence, une vérité politique et non pas “médicale”. Une fois que l’ex-prisonnier s’est habitué, après force éblouissements et scotomes, à la lumière du Vrai, il peut rejoindre, je vous cite encore, “la Béatitude, au sens de Spinoza”. Que disait notre cher Mallarmé, déjà? “Un présent fait défaut, faute que se déclare la Foule”. Et telle est la première très bonne nouvelle : jamais, de toute l’histoire de l’humanité, la foule ne se sera déclarée à ce point. Pour nous en tenir à la France : jamais, de toute notre histoire, nous n’aurons assisté à une mobilisation de la population aussi massive que durant les mois de juillet, août, septembre au moins, suite au discours honteux de notre président le 12 juillet 2021. Je dis bien : jamais. Si vous ne me croyez pas, tapez, sur les chaînes odysee ou rumble (plutôt que sur le très censuré you tube) les dates du 17 juillet 2021, du 24 juillet 2021, du 31 Juillet 2021, etc., etc. Et jamais on n’aura assisté, de la part des médias oligarchiques, à une occultation aussi forcenée de l’échelle sans précédent de ces rassemblements populaires, dans quasiment toutes les villes du pays. “Jamais censure ne fut si parfaite”, disait Debord au sujet du Spectacle. Ah! Il est dur, le réveil, très cher Badiou! Mais si agréable, à la fin… vous qui vous enthousiasmâtes pour ce village dont la moitié de la population, en 1995, sortit de chez soi en clamant : “tous ensemble, tous ensemble, ouais! ouais!”, vous qui vous exaltâtes pour les rassemblements de la place Tahrir en 2011, je vous promets une véritable extase. Et ceci n’est qu’un antipasti. Que disait notre cher Gil Scot-Heron, déjà? “The revolution will not be televised”... Car les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là, très cher Badiou! C’est la fête, c’est Noël, pour le révolutionnaire que vous vous targuez d’être! Partout dans le monde, on assiste depuis un an à des mobilisations populaires d’une ampleur inconnue dans toute notre Histoire. Bien sûr, vous pensez sûrement, l'œil “caverneux” rivé à votre écran plat, que les mobilisations canadiennes actuelles concernent trois camionneurs néonazis. Désolé de vous détromper : ce pays est en train de vivre son 1789. Les populations mobilisées y font preuve de trésors de solidarité, de fraternité, d’abnégation, sans considération de classe, de race, de sexe, de sexualité (je méprise comme vous le pseudo-concept de “genre”), de soi-disant appartenance politique. Je peux passer des journées entières à vous montrer des images du monde entier de mobilisations à la fois pacifiques et gigantesques : au Brésil et en Australie, dans les pays de l’est et en Angleterre, en Italie comme aux Etats-Unis, au Maroc et dans la Tunisie de mon enfance, en Afrique du Sud et en Colombie : partout. Par exemple, à l’heure où je vous parle, en Allemagne, c’est tous les soirs, et depuis des mois (même depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine), que des foules très nombreuses défilent dans quasiment toutes les villes du pays, grandes, moyennes ou petites : et nous savons que les températures hivernales, dans ce pays si important pour le métier que nous exerçons, ne sont pas exactement un cadeau. Comment, très cher Badiou, allez-vous expliquer, au tribunal de la Vérité qu’est l’Histoire, que vous ayez mis tout cela sur le compte de “l’individualisme bourgeois”, contre lequel vous êtes si évidemment immunisé? Comment? La réponse est, bien évidemment, évidente de simplicité pour quiconque est encore capable de mettre deux neurones en contact en 2022 (un “complotiste”, pour sûr) : le premier pas pour amorcer une sortie de la Caverne contemporaine consiste en ceci : éteindre sa télévision. Éteindre sa radio. Jeter tous les quotidiens et tous les magazines où on croit “s’informer” à la poubelle. Et apprendre à s’informer autrement. Plutôt que de gloser sur les gilets jaunes sans jamais avoir mis les pieds à leurs mobilisations ni avoir passé 24h dans un rond-point, aller, tout simplement, à leur rencontre, et notamment celle de la frange qui devrait le plus vous tenir à coeur : la prolétaire. Si vous ne le faites pas, je me permets de vous évoquer la scène finale du chef-d'œuvre d’un poète majeur que nous admirons tous les deux, Pier Paolo Pasolini, Théorème. Quand vous osez écrire que “la petite-bourgeoisie est le noyau des gilets jaunes”, je peux vous dire que tous ceux avec qui je milite et agis sont ouvriers ou paysans, et que votre énième considération Grand Seigneur les a simplement fait rires. Toute cette foule gigantesque, qui s’est déclarée mondialement à une échelle jamais vue auparavant dans notre Histoire, a parfaitement compris ce que nos “élites” intellectuelles n’entraperçoivent même pas, et qui renoue avec l’essentiel de l’inspiration libertaire : l’Etat n’est pas là pour notre Bien. Les gouvernements ne sont pas là pour nous servir. Les multinationales pharmaceutiques ne sont pas là pour nous soigner. Les médias hyper-concentrés ne sont pas là pour nous dire la vérité. Tous les niveaux de l’éducation ont été profondément corrompus, et n’ont plus pour tâche que d’abrutir nos gosses, nos ados et nos “djeunzes”. Les élections sont, décidément, des pièges à ce que vous savez (cela dit, je me permets de vous en glisser une bien bonne, mitonnée par un comique que j’adore : “injections, pièges à cons”). Tout est à reprendre, et ces foules déferlantes savent qu’elles ne pourront, désormais, que compter sur elles-mêmes pour refonder la politique, l’éducation, la santé, l’économie, l’information : tous ces secteurs de la vie civile ont été en effet confisqués, depuis des décennies, par la concentration du Capital, et à un degré jamais plus insoutenable que dans les deux années que nous venons de passer. Comme le disaient les situationnistes, si incommensurablement plus lucides et efficaces, politiquement, que la génération de normaliens maoïstes dont vous êtes le plus illustre représentant : “L’époque est révolutionnaire, et elle sait qu’elle l’est.” Cette phrase est infiniment plus vraie à notre époque qu’elle ne l’était à la leur, il y a une cinquantaine d’années. “Les désordres visibles du monde contemporain livré à la pandémie m’ont conduit aux actions contemporaines de l’idéologie dominante.” Pas du tout, puisque vous entérinez ces actions délirantes, et son idéologie même, celles justement destinées, comme vous dites encore, à “protéger nos vrais maîtres, à savoir la grande bourgeoisie capitaliste”. C’est, décidément, celui qui le dit qui y est. Les désordres visibles… c’est “l’humanité tout entière”, comme vous aimez à dire si volontiers, qui est en train de sortir de la Caverne, très cher Badiou. Des millions de gens en France, des centaines de millions dans le monde entier, sans doute davantage. Il serait bien dommage que vous n’en soyez pas. A l’heure où nous parlons, la guerre en Ukraine n’est qu’une grossière diversion : cacher le plus grand scandale sanitaire de tous les temps, et la plus vaste manipulation oligarchique de tous les temps. Je ne cesserai plus, à partir d’aujourd’hui, de vous édifier, et d’édifier tous les gens qui suivent vos propos absurdes, sur ce point précis. Il ne vous reste donc plus qu’une chose à faire de sensé, très cher Badiou. Soit présenter au public, c’est-à-dire à la populace mobilisée que vous méprisez du “haut” de votre petite caverne, des excuses. Eh oui : pour la première fois de votre vie, vous serez obligé d’admettre que vous avez eu tort. Mieux vaut tard… Si vous continuez à vous claquemurer dans votre inattaquable Génie, la contradiction où vous vous serez de vous-mêmes fourré, par Vanité pure, vous acculera à la seule solution de rechange : vous taire, et à tout jamais. Mehdi Belhaj Kacem
(Faux Titre No. 310) Yourcenar, Marguerite - Blanchet-Douspis, Mireille-L'Influence de L'histoire Contemporaine Dans L'œuvre de Marguerite Yourcenar-Rodopi (2008)