La Civilisation Romaine

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Cours HCA, 1é re anné e Architecture LMD, 2020-2021

COURS N° 4 : L'ANTIQUITÉ EN ARCHITECTURE


La civilisation Romaine

1- Présentation et situation de la civilisation

La civilisation Romaine nait en une période particulièrement favorable qui voit réunis sous un seul
Empire des peuples du proche Orient et de l'Occident. Les origines de Rome remontent au huitième
siècle avant Jésus-Christ lorsque la ville commence à se développer et à acquérir une grande
importance parmi les autres centres du Latium.

La ville de Rome est située au centre de la péninsule italienne, dans le sud-ouest de l'Europe et au
nord du bassin méditerranéen. Les Romains ont, repris de nombreuses idées sur l’art des Grecs de
l’Antiquité. Ils vénéraient aussi beaucoup de dieux grecs, dont ils avaient changé les noms. Par la
suite, Rome adopta le christianisme, religion née en Palestine.

Rome centre du pouvoir de l’empire romain qui s’étendait de plus en grâce aux colonies (Carthage,
région d’outremer, Mésopotamie, Grèce….)

Fig. 1. Carte de la Rome antique

la partie occidentale de l'Empire, comprenant l'Hispanie, la Gaule, la Bretagne, l'Afrique du Nord et


l'Italie, se scinde en royaumes indépendants àla fin du Ve siècle.

La partie orientale de l'Empire, gouvernée àpartir de Constantinople, incluant la Grèce, l'Anatolie,


la Syrie et l'Égypte, survit à cette crise, et malgré la perte de la Syrie et de l'Égypte à l'Empire
arabo-islamique naissant, renaît et vit sur un autre millénaire, jusqu'à ce qu'elle soit annexée par
l'émergence turc de l'Empire ottoman. Cet empire médiéval et chrétien, appelé «Empire romain »
par leurs habitants, mais que les historiens dénomment généralement «Empire byzantin », est à
bien des égards héritier de l'Empire romain.

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2- Période de la civilisation de la civilisation

Les premiers siècles de l'histoire de Rome coïncident avec l'âge de la monarchie, Selon la légende,
2 frères jumeaux, Romulus et Remus, fondèrent Rome en 753 av. j.-c. Peu avant 600 av. j.-c., des
étrusques (venus d’Etrurie, une région au nord de Rome) s’emparèrent de la ville. Sous leur règne,
Rome prospéra régulièrement. Mais, vers 509 av. j.-c., les romains chassèrent les rois étrusques.
Rome devint alors une république. C’est-a-dire que le peuple romain élisait son gouvernement.

a- La République de 509 à27 avant. Jésus-Christ :

Rome s'affirme sur le Latium, sur les Etrusques, sur les autres populations italiennes, sur la Grande-
Grèce et àla fin du 1er siècle avant Jésus-Christ elle est patronne des terres qui se penchent sur la
Méditerranée, de la Syrie àl'Espagne, des Gaules àla Lybie.

b- L’Empire(l’aire Impériale) de 27 avant. Jésus-Christ -284 après Jésus-Christ :

Rome gère sous son commandement des populations très diverses entre elles, auxquelles elle offre
un même langage pour toutes (le latin), un système homogène de lois, et un remarquable système
administratif. Les différences entre l'Orient et l'Occident se font toujours plus fortes et culminent
avec la construction de Byzance-Constantinople, Nouvelle Rome et deuxième Capitale de l'empire;

Deux siècles de paix et de progrès suivirent. Les frontières de l’empire s’entendaient de la Bretagne
àla péninsule arabique. Les romains construisirent des routes, des ponts et des aqueducs dans leur
vaste empire. Ils introduisirent leurs lois dans les pays conquis.

La civilisation Romaine proprement dite, aux caractères originaux qui réélaborent les influences
Etrusques, Italiques et Grecques, se définit àpartir du 2e siècle avant Jésus-Christ.Nous avons de
très vastes témoignages à l'égard, relatives à l'architecture (où les Romains démontrent une très
grande habiletédans les techniques de construction), àla sculpture (fresques, mosaïques). Les plus
imposantes et complexes architectures ont étéréalisées lors de la période Impériale (entre le 1er et
le 4e siècle après Jésus-Christ).

C- Chute de l’empire romainde 284-565 après Jésus-Christ :

À cette époque, l’empire déclinait. Pour renforcer sa puissance, Constantin estima utile de déplacer
sa capitale. En 330, il abandonna Rome pour créer une nouvelle capitale, Constantinople (actuelle
Istanbul), àl’emplacement de l’ancienne colonie grecque de Byzance.

L’empire romain d’occident restait centre sur Rome. Plusieurs peuplades, dont les vandales et les
huns, envahirent l’empire romain d’occident. L’empire d’orient perdura, sous le nom d’empire
byzantin, jusqu’en 1453.

3- Paysage et implantation de la civilisation

Alors que le monde grec était composé d’une multitude de lieux individuels, le monde romain fut
toujours centré sur la capitale. Il n’est donc pas possible de parler de paysage romain comme nous

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l’avons fait du paysage grec ou égyptien, si nous étions à faire une carte symbolique du monde
romain, l’aspect le plus évident en serait un réseau centralisé de route.

Les romains maitrisèrent la nature, techniquement et spatialement, ce dont leur système dominant
de route et d’aqueducs manifeste l’accomplissement hautement significatif, mais cela ne veux pas
dire que les Romains n’eurent aucun sentiment pour la nature car certains lieux dans le pays furent
choisis et consacrées àcause de leurs caractère particulier attestantun ordre fondamentale cosmique.

Le castrum, la vie romaine et Rome elles même, sont basées sur un même modèle : l’aire carrée ou
rectangulaire est divisée en quatre parties en deux rues principales se coupant à angle droit ; le
Cadro est la rue primaire et le Decumanus, la seconde.Le Cadro qui est un parcours nord-sud
représentait l’axe du monde et le Decumanus la course du soleil d’est àl’ouest. Les rues principales
mènent à quatre portes dans les murs d’enceinte de la ville.

Étant une civilisation purement militaire, les romains décidèrent de construire leurs villes dans des
points hauts c’est-à-dire en haut des collines, mais aussi près des sources d’eau afin de faciliter
l’accès à la desserte et l’approvisionnement.

L’ordre orthogonal et axial renvoie à l’Egypte mais en faisant un centre l’origine de cet ordre,les
romains transformèrent l’image statique des égyptiens en celle dynamique ; aussi les conquêtes de
l’environnement prirent les valeurs significatives primordiales, cette conquête advint comme la
manifestation d’un ordre cosmique préétabli d’accord avec les dieux.

3. Les typologies architecturales :

Il y a eu abandon de la limitation du champ d’expérience, création d’une architecture utilitaire tel :


les ponts et les chaussées, le forum, la basilique, l’arc de triomphe, temples, théâtres, stades,
thermes, aqueducs. Nous citerons ci-dessus les plus importants d’entre eux comme suit :

1. LES EDIFICES RELIGIEUX

 Le Temple :

Les temples romains présentent des formes variées, dans lesquelles s’expriment les héritages
étrusques et grec, mais aussi un goût original pour l’ampleur des volumes, la richesse du décor, la
mise en scène.

Les plus nombreux sont rectangulaires, mais il existe aussi des temples ronds. Le cœur du temple
est la cella, salle qui abrite la statue de culte. Dans un temple courant, un vestibule (le pronaos)
précède la cella ; des portiques bordent certaines faces ou entourent le bâtiment. Des supports
intérieurs soutiennent la toiture et enrichissent la construction, dont les murs s’ornent
éventuellement de niches àfrontons et de moulures sculptées.

Le temple se dresse, en général, sur un podium qui contribue à sa majesté. Le podium est d’origine
étrusque, tandis que le péristyle, assez rare, est grec. Les constructeurs font un large usage de
l’ordre corinthien, des colonnes et des piliers engagés, qui semblent partiellement pris dans les murs.

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 La Basilique :

La basilique, édifice romain caractéristique, remplit principalement une fonction commerciale et


judiciaire. Il s’agit d’une grande salle rectangulaire, souvent terminée par une abside(partie de l'église
en demi-cercle, située derrière le chœur), et divisée par des colonnades en trois ou cinq nefs, dont celle
du centre est surélevée ; la lumière entre par des fenêtres percées dans les parties hautes.
La plus ancienne est celle de Pompéi (IIe siècle av. J.-C.), apparue avant les trois basiliques
construites sur le forum romain, dont la basilique Aemilia (179 av. J.-C.).

Les forums impériaux de Rome montrent l’évolution de ce type de bâtiment. La basilique de


Maxence (début du IVe siècle apr. J.-C.), achevée par Constantin dont elle contenait une statue
colossale, formait la salle la plus spacieuse de l’Antiquité ; couverte de voûtes en berceau et de
voûtes d’arêtes, à l’imitation des thermes, et faite pour accueillir des foules, elle annonce les
cathédrales.

Fig. 2. Plan d’une basilique Romaine

2. LES EDIFICES DE L'ÉTAT

 Arc De Triomphe
On donne le nom d'arc de triomphe a un monument dont l'arcadeest le principal élément
d'architecture et qui rappelle, par sa décoration, les motifs qui ont donne lieu a son érection.Ils
comportent une arche principale et deux arches latérales, plus petites, ils sont un symbole de l'art et
de l'histoire romaine.

3. LES EDIFICES PUBLICS :

 Le Forum

Le forum, centre de la cité est d’abord a Rome comme en Grèce l’agora, un marché mais il est aussi
un lieu de rencontre, d’assemblé et ces fonctions commerciales et politiques sont bientôt distinct.

Traditionnellement, les activités commerciales trouvaient place sur le forum, de même que d’autres
actes majeurs de la vie publique civile et religieuse. Le forum typique se présentait comme un

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rectangle bordé de portiques et renfermant trois bâtiments principaux : un temple dédie aux
divinités protectrices de la cite, le capitole, souvent place sur un petit cote de la place qu’il dominait;
la curie, salle de réunion du sénat, a Rome, et salle de réunion du conseil municipal, ailleurs ; enfin,
la basilique.

 Les Thermes

Les thermes apparaissent particulièrement représentatifs de la civilisation romaine. Il s’agissait


d’établissements de bains, mais, au-delà de l’hygiène, ils favorisaient le sport, l’épanouissement du
corps et de l’esprit, ainsi que la vie sociale ; par ailleurs, ils offrent une démonstration brillante des
capacités techniques des Romains.

Sur l’axe de l’ensemble se succèdent les principaux locaux liés au bain : piscine (natatio), bains
froids (frigidarium), bains tièdes (tepidarium), bains chauds (caldarium), bordés de salles de chauffe.
De part et d’autre, s’agencent deux ensembles symétriques qui comprennent l’un et l’autre une
entrée, un vestiaire (apodyterium), une grande cour àpéristyle sur laquelle donnent de petites pièces,
la palestre, sorte de gymnase.

Fig. 3. Plan de Thermes Romaines

Lesréalisations tardives occupent des surfaces énormes — 11 ha pour les thermes de Caracalla, à
Rome, achevés en 216 apr. J.-C. ; 14 ha pour ceux de Dioclétien (298-306 apr. J.-C.) —, étonnent
par la hardiesse de leurs voûtes, ainsi que la richesse des mosaïques et des sculptures qui les
décorent. Naturellement, les thermes privés, et bien des établissements publics, n’avaient ni cette
ampleur, ni cette complexité.L’architecture de l’eau comprend aussi d’innombrables fontaines ; on
distingue les nymphées, fontaines monumentales parées d’importants décors.

4. LES EDIFICES DE SPECTACLE :

 Le Théâtre et l’amphithéâtre «édifices de spectacle»:

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Les premiers théâtres romains datent de la fin de la République. Le théâtre romain est un édifice
compact constitué de trois parties, les gradins (cavea), l’orchestra, en demi cercle, et l’édifice
scénique ; les acteurs évoluent sur une scène basse devant un mur très orné (frons scène). Les
théâtres peuvent être implantés en terrain plat, car les gradins ne s’établissent pas sur une pente
naturelle, comme dans les théâtres grecs, mais sur des substructions voûtées. Pour les concerts, les
Romains disposaient d’un bâtiment couvert, l’odéon.

L’amphithéâtre (littéralement «théâtre en rond »), destiné aux chasses et aux combats de
gladiateurs, se compose d’une arène et de gradins elliptiques ; certains aménagements, comme les
cages des fauves, se trouvent en sous-sol. L’amphithéâtre de Pompéi est l’un des plus anciens
(70 av. J.-C.) ; le plus imposant, le Colisée de Rome.Ces bâtiments peuvent accueillir environ
50 000 spectateurs, ils sont très représentatifs de la civilisation romaine se rencontrent dans tout
l’empire ; le théâtre de Sabratha en Libye (180 apr. J.-C.) et l’amphithéâtre d’El Djem en Tunisie
(début du IIIe siècle apr. J.-C.) retiennent l’attention.

Fig.4. Théâtre et amphithéâtre

 Le Cirque :

C’est un édifice àgradins, destine aux courses de chars. Son plan est un rectangle allonge arrondi a
une extrémité et termine a l'autre par un oppidum .l'oppidum est un corps de bâtiments formant
l'une des extrémités du cirque et contenant les carcers (les remises des chars).Il a la forme d'un arc
de cercle dont le centre est place au milieu du départ de la piste de façon a égaliser les chances des
concurrents.
Il se compose d’un mur bas, la spina , divise l'arène en deux parties dans le sens de la longueur qui
portent a chacune de ses extrémités une borne ou meta:
- La meta prima est placée du cote de l'oppidum
- La meta secunda , est placée a l'autre extrémitéde la Spina.

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Fig.5. Plan d’un cirque Romain.

5. LES EDIFICES D’OUVRAGES D ’ART, GRANDS TRAVAUX :


 Les routes, ponts et aqueducs

L’architecture romaine est largement urbaine, mais certains grands ouvrages concernent plus
spécialement l’aménagement du territoire.

Pour contrôler et développer les territoires conquis, et également faire du commerce, les Romains
ont construit d’innombrables routes, au tracé rectiligne caractéristique. Ils ont également excellé
dans la construction des ponts qui, àpartir du milieu du IIe siècle av. J.-C., ont fait appel à l’arc et à
la voûte.

Des aqueducs amenaient vers les villes l’eau des sources éloignées. Les fontaines et les thermes en
consommaient de grandes quantités, de même certaines installations artisanales comme les moulins.
En outre, les maisons riches pouvaient être alimentées en eau courante.

Afin de protéger les limites de l’empire, les Romains ont édifié des lignes de forts ou des remparts ;
le mur d’Hadrien subsiste en Grande-Bretagne. Les villes des régions frontières étaient elles-mêmes
des places fortes ceintes de murailles, comme Timgad. La peur des invasions a poussé l’empereur
Aurélien (v. 272 apr. J.-C.) à entreprendre la construction d’un vaste rempart autour de Rome.

Fig.6. L’aqueduc de Nîmes appelé«Pont de Gard »

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6. LES EDIFICES DOMESTIQUES :

 Palais Et Villas

Les villas, résidences de plaisance, construites par de riches Romains, àla périphérie des villes ou
au bord de mer, évoquent, encore mieux que les maisons, un certain art de vivre.

Ce sont des propriétés avec des parcs, des lacs, des grottes, des tombeaux, des thermes, etc. Les
empereurs ont également fait aménager des retraites, ou simplement des résidences, répondant à
leurs aspirations personnelles.

La villa Hadrien (118-134 apr. J.-C.), près de Tibur (Tivoli), est justement célèbre ; elle regroupait
des bâtiments raffinés, parfois énigmatiques, dont les plus admirés pour leur originalité et la
virtuosité qui s’y déploie sont le Théâtre maritime, la Place d’or et la colonnade entourant le bassin
du Canope. D’autres ensembles rappellent les villas aristocratiques, en plus somptueux.

Fig.7. Villa romaine


5. Les ordres architecturaux :

Les Romains conservent l’ordre dorique et l’ordre ionique grecs ; ils développent un ordre
corinthien, qui devient prépondérant, en associant au chapiteau une corniche particulière, alors
qu’en Grèce le chapiteau corinthien s’intègre dans l’ordre ionique.

Les grecs n'en reconnaissaient que trois : l’ordre dorique, l’ordre ionique et l’ordre corinthien, les
romains en ont ajoutédeux : l’ordre toscan et l’ordre composite.

L’ordre toscan : il n'est qu’est une forme simplifiée de l'ordre architectural dorique grec. On le
regarde comme venant de l'ancienne Etrurie et les romains l'employèrent avant de faire la conquête
de la Grèce. Les monuments d'ordre toscan, àRome, étaient par conséquent anciens. L’ordre de
l'architecture classique, Les colonnes toscanes ont sept diamètres de hauteur, y compris la base et le
fut. L’échine est plus arrondie et le fut plus galbe. Ce n'est que par les historiens que nous
connaissons l'existence de cet ordre car aucun spécimen de construction toscane antique ne nous est
reste…

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Fig.8. Schémas de l’Ordre toscan et dorique

Fig.9. Schémas de l’Ordre ionique, corinthien et composite

6. Les techniques et matériaux de construction

Les Romains utilisaient dans leurs constructions la brique plate qui recouvrait les murs formés de
cailloux et de mortier mélangés et qui avait la soliditédu béton. Par-dessus la brique, on pouvait
disposer des plaques de marbre. Les immeubles d’habitation, les thermes et les entrepôts d’Ostie en
conservent le témoignage. On a tiréde la brique des effets décoratifs, mais les décors plus riches ne
manquent pas.

De ce fait,les romains utilisent trois groupes de matériaux de construction :

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1. Le gros appareil, de forme quadrangulaire, mettant en œuvre des blocs d’une certaine
taillepose a joints vifs sans mortier. les blocs sont maintenus par leur propre poids. la forme
et l’assemblage des pierres déterminaient différents appareils ;

Il s’agissait habituellement de l’opus quadratum, où les blocs parallélépipédiques se


disposaient en files, ou en assises, de hauteur constante. Ils étaient liés entre eux par des
pièces métalliques, les scellements, quelquefois par du mortier ; il en existe plusieurs tels
que L’opus caementicium,opus incertum.Opus Reticulanum, Opus Mixtum.

2. La brique, bien cuite et de format souvent assez long ; on notera que les points d’appui des
arcs (les sommiers) ou des linteaux sont dans ce cas généralement en pierre, pour assurer
une meilleure résistance àces points sensibles de la construction.
3. Le blocage ; c’est un béton dont la partie de pierre est de plus ou moins gros calibre.
4. Des placages de marbre conféraient fréquemment de l’éclat à l’ossature de maçonnerie
réalisée en matériaux modestes.

Fig.10. Les différents appareils architecturaux romains

On notera enfin, vers les IIIe et IVe siècles, dans les murs de blocage, ou de petit appareil, l’usage
d’arases de briques (pour assurer l’horizontalité des assises). Elles forment, de hauteur en hauteur
des bandeaux horizontaux très caractéristiques (palais ou thermes de la trouille a Arles). Nombre
d’enceintes de villes, construites àla fin du IIIe siècle présentent une telle pratique (bourges, Senlis,
enceinte dite a tort wisigothe a Carcassonne, etc.).

Les romains ont pousséàun haut degré d’habileté l’emploi de l’arc et des voutes: voutes d’appareil
(temple de diane àNîmes), voutes en berceau, voutes d’arêtes ou coupoles, ces deux dernières pas
avant le premier siècle avant J-C.

Les arcs, repris aux Étrusques, et les voûtes construits en pierre existaient depuis la seconde moitié
du Ier siècle av. J.-C., mais la voûte connut, surtout à partir du IIe siècle apr. J.-C., un
développement remarquable, grâce, précisément, à l’emploi du béton qui en rendait la fabrication
beaucoup plus facile.

La voûte concrète a véritablement donné aux Romains les moyens de leurs réalisations les plus
prodigieuses. Elle permettait de couvrir les grandes salles sans les supports intérieurs qui auraient
été nécessaires dans une architecture par empilage, comme l’architecture grecque; elle a ainsi

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favoriséle gigantisme des thermes, des basiliques. Les coupoles s’y rattachaient; certaines tenaient
du prodige technique.

Les arcades et les voûtes fournissaient, en outre, des structures portantes; elles intervenaient dans
l’aménagement de terrasses monumentales, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia à
Préneste (aujourd’hui Palestrina, au sud-est de Rome; fin du IIe siècle av. J.-C.), et dans les théâtres
et les amphithéâtres, oùles voûtes servaient aussi de couloirs de circulation.

Les arcs et les voûtes devinrent les éléments les éléments essentiels de l'architecture romaine qui la
distinguèrent de l'architecture grecque. Tout sera voûtéchez les Romains, ce qui leur permettra de
réaliser des choses étonnantes.

Fig.11. Arcs et Voûtes romaines

7. L’organisation des villes :

Rome, fondée sous la forme d’une confédération de villages, s’est bientôt dotée d’une place
publique, le forum, mais s’est développée de manière anarchique. Les colonies, conçues en une
seule fois, présentaient un plan régulier qui contraste avec les agglomérations chaotiques, dont
Rome n’est que l’exemple le plus spectaculaire.

La ville était carrée, entourée d’une enceinte et traversée par deux rues principales, perpendiculaires,
le cardo (N.-S.) et le decumanus (E.-O.), qui aboutissaient àdes portes.

Des rues secondaires, parallèles aux premières, délimitaient des î lots (insulae) renfermant des
maisons et des bâtiments publics; Le forum occupait plusieurs îlots à l’intersection des grands axes.

L’urbanisme régulier a une origine grecque et a été occasionnellement adoptépar les Étrusques; la
forme précise de la ville romaine correspondait, par ailleurs, àcelle du camp militaire romain.

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Fig.12. Schéma type d’une ville Romaine

L’exemple de la ville de TIMGAD :

Fondée par Trajan en 100 ap. J-C. pour les vétérans de la troisième légion, Timgad (Algérie) est un
exemple d'urbanisme régulier dont les rues se coupent à angles droits, sur le modèle des camps
romains. Trop exiguëàpartir du IIIe siècle, la ville fut agrandie àl'époque sévérienne. L'arc marque
la limite entre l'ancienne et la nouvelle ville.

La première présence romaine en Afrique du Nord n'a été que militaire. En effet, ladéfense de
l'Empire fut la préoccupation essentielle des Empereurs ; cette préoccupation défensive poussa en
fait les Romains àcréer de nouveaux camps durant le premier siècle de notre ère.

Ces camps seront souvent - c'est le cas de Timgad - l'amorce de villes importantes. C'est làun fait
spécifiquement occidental puisqu'à l'inverse, en Orient, les légions sont installées dans les villes
préalablement existantes et non pas dans des camps. On peut donc juger de l'importance des
facteurs militaires sur l'urbanisation des villes de ce type. Timgad a ainsi d'abord été un camp
militaire, auquel fut, octroyépar la suite le titre de colonie.

Auparavant, comme nous l'avons dit, Timgad n'était qu'un poste militaire chargé de garder les
passages ouverts par deux rivières dans l'Aurès sur la route Lanzbmis - Theveste (maintenant:
Lambèse - Tebessa).

A la différence de Cuicul (la future Djemila), Thanzugadìest une ville de plaine, ce qui lui
permettra d'avoir un urbanisme très régulier, tandis que Cuicul ne fut et ne sera jamais uneville
carrée.A Timgad, il n'y a pas eu às'adapter aux conditions de topographie locale, comme ce fut le
cas par exemple àCuicul, et cette relative libertéa permis la création d'une ville suivant le plan-type
de l'urbanisation romaine.

La caractéristique principale de la ville romaine, et donc des créations coloniales romaines, est ainsi
l'importance accordée àdeux axes directeurs : le decumanus maximus et le cardo, plus larges que
les autres rues et conférant une physionomie particulière aux cités d'Occident, par rapport aux cités
grecques par exemple.

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Le premier, le decumanus, est dirigéd'Est en Ouest et son nom proviendrait de l'X latin qui signifie
dix, le second, cardo, indique à la fois le point central (le gond, la charnière) et l'axe des pôles
dirigédu Nord au Sud.

Fig.13. Plan de la ville de Timgad

Timgad donne donc l'impression d'être quasiment une épure avec, en outre, une enceinte
quadrangulaire qui protège la ville.Cette juxtaposition de carrés presque égaux, déterminée par les
deux axes directeurs et les autres rues, comme il nous estpermis de voir sur un plan de la ville, est
significative de ceturbanisme très régulier qui fait de Timgad le modèle, en quelque sorte, de
l'urbanisme romain en Occident. Une vaste zone centrale dans la partie Sud de la colonie fait
cependant exception au plan régulier décrit. Elle occupe le sixième de la citéenviron et est réservée
aux édifices publics, c'est-à-dire le Forum, le théâtre et un Temple qui est sans doute celui de Cérès.

Timgad fut la seule ville fondée par les Romains, àdes milles àla ronde. En ce pays de nomadisme,
il n'y avait aucun village indigène préexistant. Aussi, dans cette plaine, qui était difficile àdéfendre,
les principes de l'urbanisme romain ont pu être appliqués dans toute leur rigueur.

Cependant, il ne faudrait pas faire de fâcheux rapprochements entre la rigueur géométrique qui
présida aux fondations de Timgad, et l'esprit militaire romain. En effet, fonder une cité est avant
tout, aux yeux des Romains, un acte sacréqui détermine l'orientation du decumanus et du cardo.

CONCLUSION

Trois caractéristiques distinguent particulièrement l'architecture romaine : emploi hardi et fréquent


de la voute, héritée des étrusques et dont la Grèce n'avait fait qu'un très rare usage ; vastes
dimensions des édifices, dues en partie a son génie, en partie aux influences venues d'orient ;
procède de construction rapide et économiques : le blocage, compose de petits matériaux
agglomères par un ciment de qualitésupérieure. Rome a d'ailleurs fait usage également de la pierre
de taille, merveilleusement ajustée et sans ciment.

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Elle employa les trois ordres grecs : dorique et ionique, mais alourdis, corinthien enrichi, en y
ajoutant un ordre toscan et compose de l'ionien et du corinthien, avec une surcharge d'ornements
parfois excessive.

L’originalité de l'architecture romaine consiste surtout dans la puissance, qui se montre dans les
édifices à l'usage du peuple : basiliques, thermes, cirques, amphithéâtres, ou d'utilité : aqueducs,
égouts. Elle a multipliépartout les arcs de triomphe et les portes monumentales, et pousse très loin
l'architecture militaire. D’innombrables ruines subsistent de cette architecture, tant en Nubie et dans
l'ancienne gaule qu'en Afrique et en Asie mineure.

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