Guide Mise en Oeuvre Douche CSTB 2012
Guide Mise en Oeuvre Douche CSTB 2012
Guide Mise en Oeuvre Douche CSTB 2012
Le « Guide des salles d’eau accessibles à usage individuel dans les bâtiments
d’habitation» qui recense les caractéristiques d’une salle d’eau accessible et utilisable
au regard, d’une part, des besoins et axes comportementaux des utilisateurs et, d’autre
part, des contraintes techniques de réalisation conformément à l’arrêté du 1 er août 2006
modifié1. Parmi ces caractéristiques, l’installation d’un siphon de sol est apparue comme
une des solutions pertinentes.
le présent « Guide pour la mise en œuvre d’une douche de plain-pied dans les
salles d’eau à usage individuel en travaux neufs », qui a pour objet de :
L’intégration d’un siphon au sol a une incidence forte sur la conception de l’ouvrage,
notamment sur le gros œuvre (surépaisseur au droit du plancher, réservations localisées
pour le corps de siphon et la canalisation d’évacuation,…), mais aussi sur le second
œuvre (mise en œuvre d’une chape ou forme de pente, étanchéité éventuelle).
De ce fait, le présent guide a aussi pour vocation d’alerter les concepteurs sur les
dispositions à prendre du fait des limitations et contraintes des solutions actuellement
connues.
1
Fixant les dispositions prises pour l’application des articles R. 111-18 à R. 111-18-7 du code de la construction
et de l’habitation relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d’habitation collectifs et
des maisons individuelles lors de leur construction
1.1 Objet
Le présent document s’applique aux ouvrages réalisés dans les salles d’eau à usage
individuel (locaux EB+ privatifs selon le classement des locaux en fonction de l’exposition
à l’humidité des parois – e-cahiers du CSTB, cahier 3567) hors plancher chauffant et hors
locaux avec joint de dilatation.
Une douche de plain-pied est une douche comprenant un système d’évacuation de l’eau
qui peut être :
- un siphon intégré directement au support (y compris les caniveaux),
- un siphon à intégrer au support par le biais d’un procédé rapporté type « receveur
prêt à être revêtu »,
- un receveur à cuve ultraplate avec bonde associée.
Commentaire : les systèmes non gravitaires ne sont pas visés dans ce document.
Outre les exigences réglementaires électriques (cf. norme NF C 15-100/A2 « Installation
électrique à basse tension ») et acoustiques (cf. arrêté du 30 juin 1999 relatif aux
caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation et arrêtés du 25 avril 2003 relatif
à la limitation du bruit dans les hôtels, les établissements de santé et les établissements
d’enseignement), des exigences complémentaires liées à la présence d’eau au sol sont à
prendre en compte ; elles sont listées ci-après.
Écoulement de l’eau :
Afin de permettre l’écoulement de l’eau, le support doit présenter une pente minimale
de 1 % vers le siphon sur les zones définies au paragraphe 5.
De plus, le débit du siphon doit être suffisant pour éviter tout phénomène de mise en
charge.
Glissance :
Du fait de la présence plus ou moins importante d’eau au sol, des dispositions doivent
être prises quant au choix des revêtements et notamment de leurs caractéristiques de
résistance au glissement.
Étanchéité à l’eau du support :
Dans le cas de planchers intermédiaires, la présence d’eau au sol peut nécessiter la
mise en œuvre d’une étanchéité à l’eau afin de le protéger des pénétrations d’eau.
Les revêtements mis en œuvre seront sélectionnés selon leurs performances vis-à-vis de
la résistance au glissement, conformément à la norme XP P 05-011. Celle-ci précise
aussi, en fonction de la nature du matériau et de l’usage du local, les critères à prendre
en compte pour l’entretien du sol afin de maintenir la performance anti-glissance.
Les revêtements associés visés dans ce document sont :
- les revêtements de sol plastiques,
- les revêtements céramiques et assimilés (pierres naturelles) collés (cf. NF DTU 52.2)
ou scellés (cf. NF DTU 52.1).
Cas particulier des receveurs
De la même façon, pour les receveurs sur lesquels un revêtement n’est pas rapporté, une
résistance à la glissance équivalente est attendue qui peut être apportée soit par le
receveur lui-même soit par un élément rapporté tel qu’un tapis.
Supports
Revêtements de sol
Autres
Arrêté du 25 avril 2003 Relatif à la limitation du bruit dans les hôtels et les
établissements de santé.
3. Supports
Les supports visés sont à base de ciment et réalisés conformément à la norme DTU de
mise en œuvre, le Cahier des Prescriptions Techniques, l’Avis Technique ou les règles
professionnelles correspondant à chacun :
dallage en béton armé sur terre-plein conforme au NF DTU 13.3,
plancher dalle pleine en béton armé avec continuité sur appuis conforme au NF DTU
21,
plancher en béton coulé sur bacs acier collaborants avec continuité sur appuis
conforme au NF DTU 21,
plancher constitué de dalles alvéolées en béton armé ou précontraint avec dalle
collaborante rapportée conforme au NF DTU 23.2,
plancher nervuré à poutrelles en béton armé ou précontraint et entrevous avec
dalle de répartition complète coulée en œuvre conforme au e-cahiers du CSTB,
cahier 2920.
éventuellement associés à une forme de pente (cf. DTU 26.2).
Commentaire : Du fait de l’épaisseur mince de certains de ces supports, il faudra vérifier
que l’intégration d’un siphon permet de respecter les différentes exigences applicables.
Les siphons de sol (à encastrer dans le sol ou pour receveurs prêts à être revêtus)
doivent répondre aux exigences de la norme NF EN 1253 « Avaloirs et siphons pour
bâtiments » à l’exception du comportement thermique, et être de classe K3
correspondant à des zones sans circulation, telle que salles d’eau d’habitation, de
maisons de retraite, d’hôtels, … (cf. § 5.1 de la norme).
Commentaire : les siphons doivent avoir un débit suffisant pour évacuer les eaux de la
douche (le choix du siphon doit être fait en fonction de l’installation : jet d’eau simple,
système multijet, …).
Le siphon doit être conçu pour être raccordé à l’étanchéité ; par exemple, par le biais
d’une « platine » souple ou rigide intégrée en usine ou d’une bague ou bride de fixation.
De plus, le siphon devra être conçu au moins en deux parties :
Une première partie le plus souvent encastrée dans le support (appelée corps du
siphon : cf. numéro 3 de la figure 1),
Une deuxième partie (appelée rehausse : cf. numéro 6 – figure 1 ci-après) fixée dans
la chape, forme de pente ou mortier de scellement, qui peut ou doit (selon les
conceptions) présenter un « découplage » permettant d’assurer un « léger »
mouvement (joint ou autre) ayant pour rôle d’assurer la continuité des performances
(acoustiques et étanchéité) entre les deux parties du siphon (cf. § 6.2112).
1 : Sol fini
3 : Corps du siphon
5- Platine de raccordement
6 : Rehausse ajustable
4.21 Receveurs
On entend par receveurs à cuve ultraplate, les receveurs présentant un ressaut (intérieur
comme extérieur) inférieur ou égal à 2 cm, chanfreiné ou à bords arrondis.
Les receveurs à cuve ultraplate doivent répondre aux mêmes exigences que les
receveurs dits traditionnels, de la norme NF EN 14527 « Receveurs de douche à usage
domestique ».
Les receveurs, objet de la certification NF 017 « Appareils sanitaires », répondent à ces
exigences.
Commentaire :
Le receveur peut être encastré en respectant les prescriptions de pose du fabricant afin
de respecter les 2 cm de ressaut extérieur.
L’utilisation d’un caillebotis (ayant des critères spécifiques tels que la largeur entre les
lames de caillebotis ne devant pas dépasser 10 mm, etc.) peut permettre de répondre à
l’exigence sur le ressaut intérieur.
Les siphons pour receveurs, plus communément appelés bondes siphoïdes, doivent
répondre aux exigences de la norme NF EN 274 « Dispositifs de vidage pour appareils
sanitaires » et au DTU 60.1 « Plomberie sanitaire pour bâtiments à usage d’habitation ».
Commentaire : les bondes siphoïdes doivent avoir un débit suffisant pour évacuer les
eaux de la douche (le choix du siphon doit être fait en fonction de l’installation : jet d’eau
simple, système multijet, …).
Les bondes siphoïdes, objet de la certification NF 077 « Robinetterie Sanitaire »,
répondent aux différentes exigences précitées.
Par ailleurs, les cotes de raccordement doivent répondre aux exigences de la norme NF
EN 251 « Receveurs douche-cotes de raccordement » complétées par le Document
Technique 03 des règles de certification NF 017.
4.31 Receveurs
Les siphons intégrés dans ces procédés doivent répondre aux exigences de la norme NF
EN 1253 « Avaloirs et siphons pour bâtiments ».
Les siphons, objet de la certification NF 076 « Composants Sanitaires », répondent aux
exigences attendues.
4.4 Entretien
Afin de limiter les risques d’obstruction totale ou partielle, ainsi que d’éventuels
problèmes d’écoulement, le siphon ou la bonde siphoïde doivent être entretenus
régulièrement ou être munis d’un dispositif autonettoyant.
Commentaire : Afin d’éviter tout colmatage, les siphons répondant au paragraphe 8.6 de
la NF EN 1253-1 sont réputés satisfaire aux exigences d’entretien.
Pour les siphons autonettoyants, l’entretien doit être assuré aussi souvent que nécessaire
pour limiter les risques d’obstruction totale ou partielle, ainsi que d’éventuels problèmes
d’écoulement.
5. Principes de conception
Dans les différents cas décrits ci-après, la zone exposée à l’eau est a minima de 1,80 m à
partir du point de fixation du flexible pour une pomme de douche mobile et de l’axe du
siphon (figure 2).
De la même façon, avec un caniveau, certaines distances doivent être respectées afin de
permettre une mise en œuvre correcte notamment pour le raccord d’étanchéité.
Les parois doivent être protégées contre les projections d’eau jusqu’à au moins 2 m de
hauteur, soit par un carrelage, soit par un système douche plastique.
Commentaire : Pour la pose de carrelage, le NF DTU 52.2 P1-1-1 précise les cas où il est
nécessaire de protéger la paroi à l’aide d’un SPEC (Système de Protection à l’Eau sous
Carrelage).
Trois cas de figures sont à envisager, selon que les projections d’eau en provenance de la
douche sont contenues, non contenues ou partiellement contenues, dans une surface
délimitée.
5.31 Cas où les projections d’eau provenant de la douche ne sont pas contenues
Figure 5 – Cas de la porte située dans la zone exposée à l’eau et à plus de 120 cm du point de
fixation du flexible (projections d’eau non contenues)
Figure 6 – Cas de la porte hors zone exposée à l’eau (projections d’eau non contenues)
5.32 Cas où les projections d’eau sont contenues dans une surface délimitée par des
parois rigides, fixes ou mobiles
Commentaire :
Dans ces cas, il n’y a alors pas d’exigence concernant la glissance sur le revêtement en
dehors de l’espace douche car il est de la responsabilité de l’utilisateur de ne pas mettre
d’eau dans la partie sèche.
- S’il n’y a pas de ressaut ou si le ressaut est inférieur à 1 cm, la pente est réalisée sur
cette surface mais l’étanchéité, elle, doit couvrir au moins cette surface +50 cm
autour, le revêtement PN6 étant aussi étendu à cette surface de 50 cm.
5.33 Cas où les projections d’eau sont partiellement contenues dans une surface
délimitée par des parois rigides, fixes ou mobiles
Figure 9 – Cas où les projections d’eau sont partiellement contenues – semi-cloisonnement limité
par un ressaut de 1 à 2 cm
2) Autres possibilités :
a) Longueur de la cloison existante ≥ 180 cm sans ressaut
b) Longueur de la cloison existante comprise entre 120 et 180 cm + ressaut
de 1 à 2 cm systématique
c) Siphon ou caniveau proche de la partie non cloisonnée
Dans ces autres cas, se reporter aux exigences du cas où les projections d’eau sont non
contenues (cf. § 5.31).
Sauf à avoir une zone de douche bien délimitée (bac à douche matérialisé : par exemple
receveur à cuve ultraplate ou ressaut), la réglementation acoustique impose la mise en
œuvre d’une isolation aux bruits d’impacts sur toute la surface de la pièce dans certains
types de locaux tels que les logements collectifs.
Par ailleurs, le mode de pose de la solution retenue (cf. § 4) doit permettre de répondre
aussi à l’exigence concernant les bruits d’équipements.
Les différentes solutions envisagées par la suite tiennent compte des contraintes
précédemment listées et doivent permettre de concilier, entre autres, isolation
acoustique et étanchéité sur tout ou partie de la surface de la pièce et donc traiter les
points singuliers suivants :
- jonction sol/mur,
- raccord du siphon à l’étanchéité,
- si nécessaire, découplage entre les 2 parties du siphon (d’un point de vue acoustique
et étanchéité),
- traitement d’une canalisation traversante,
- éventuellement, raccord receveur/sol existant.
Préalablement à la pose, le calepinage de la surface avec pente, associé à l’exigence
« anti-glissance » du revêtement devront avoir été prévus (cf. § 5.3) ; la réservation
associée devra être prise en compte.
L’ensemble des dispositions relatives à la mise en œuvre est décrit dans chaque Avis
Technique de procédé qui précise les spécificités propres à chacun des systèmes.
Pour autant, les principes généraux suivants sont à respecter.
La nature du revêtement et sa mise en œuvre, joint soudé à chaud avec cordon d’apport,
permettent de répondre à l’éventuelle contrainte d’étanchéité citée précédemment (cf.
§ 5) en partie courante.
Une attention particulière doit être apportée :
- au choix du siphon qui doit être spécifiquement adapté au procédé de revêtement
retenu et tel que définit à l’Avis Technique de celui-ci,
Dans le cas où une performance acoustique est requise, une sous-couche est en général
rapportée avant la pose du revêtement, choisie parmi celles prévues à l’Avis Technique.
Commentaire :
Dans le cas des systèmes douches plastiques, le découplage entre les deux
parties du siphon visant à améliorer le confort acoustique n’est pas nécessaire
(les siphons de sol associés à ces systèmes ne prévoient pas de découplage).
- une étanchéité.
Différents positionnements de la sous-couche acoustique et de l’étanchéité peuvent être
envisagés. Certaines solutions ne sont pas validées officiellement à ce jour et ne seront
donc pas décrites dans ce document. Le cas considéré par la suite est le suivant :
- acoustique sous la chape
- étanchéité sur la chape
Commentaire :
En l’absence de mesures acoustiques précises, il est préconisé de limiter le décaissé de
façon à conserver une épaisseur de béton de l’ordre de 7 cm sous le siphon et la conduite
d’évacuation.
- l’isolant acoustique en surface du plancher (isolation aux bruits d’impact) doit être
« retombé » dans la traversée du plancher recevant le corps du siphon (par
exemple : découpe en étoile).
- les dimensions du carottage ou de la réservation dédiées à l’encastrement du siphon
dans le plancher doivent être précisément adaptées au diamètre du siphon.
De plus, il y a nécessité d’utiliser un siphon intégrant un dispositif de désolidarisation
entre la rehausse et le corps du siphon ou justifiant d’un impact limité sur la performance
acoustique et la liaison mécanique du système.
Commentaire : les épaisseurs minimales au point bas doivent respecter les épaisseurs
minimales prescrites dans les textes (DTU, CPT, Avis Techniques ou Documents
Techniques d’Application).
- Le siphon doit être conçu pour être raccordé à l’étanchéité ; par exemple, par le biais
d’une « platine » souple ou rigide intégrée en usine ou d’une bague ou bride de fixation
voire d’une platine rapportée dissociée.
Figure 19 – schéma de principe d’un raccord d’étanchéité sur la chape au niveau supérieur du siphon
Commentaire :
Dans ce cas, la réfection du carrelage entrainera la réfection de l’étanchéité.
Figure 20
Figure 21
Commentaire :
En l’absence de mesures acoustiques précises, il est préconisé de limiter le décaissé de
façon à conserver une épaisseur de béton de l’ordre de 7 cm sous le siphon et la conduite
d’évacuation.
Ces procédés, constitués d’une plaque support rigide (en polystyrène par exemple) de
dimensions variables intègrent un siphon de sol (éventuellement un caniveau), les
formes de pente associées et une étanchéité en surface.
Dans ce cas, une jonction supplémentaire est à traiter : il s’agit du raccord procédé/sol
existant.
Commentaire :
Ces procédés relèvent de la procédure d’Avis Technique, la mise en œuvre et le
traitement des différents points singuliers sont alors décrits dans le Dossier Technique
qui devra viser la pose flottante sur sous-couche acoustique.
Les préconisations de pose des receveurs sont résumées dans le schéma ci-dessous qui
détaille notamment le traitement des points singuliers tels que :
- Raccord receveur / mur,
- Raccord receveur / sol fini
Dans ce document, seuls les cas de receveurs cloisonnés sont représentés car, de
manière générale, les bondes ne présentent pas de raccordement d’étanchéité
(nécessaire en cas de solution non cloisonnée).
Figure 23-2 - Cas d’un receveur acrylique avec ressaut ≤ 20 mm par rapport au sol fini
Figure 23-4 - Cas d’un receveur céramique avec ressaut ≤ 20 mm par rapport au sol fini
Figure 23 – Coupe sur receveur à cuve ultraplate
Commentaire :
Du fait de la délimitation claire de l’espace douche, l‘isolation acoustique aux bruits
d’impact ne s’impose pas au droit de cette surface.
Les schémas illustrant ces carnets de détails ont été réalisés en partenariat avec la
Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Société BOUYGUES CONSTRUCTION.