Cours - Psba - Les Placements

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

TYPOLOGIE DES PLACEMENTS EN ZONE UEMOA1

I. LES PLACEMENTS BANCAIRES


I.1- LES PLACEMENTS A VUE
i) Les dépôts à vue
ii) Les comptes et livrets d’épargne
iii) Les plans d’épargne et autres produits d’épargne contractuelle
I.2- LES PLACEMENTS A TERME
II- LES PLACEMENTS MONETAIRES NON BANCAIRES
II.1- LES PRODUITS D’ASSURANCE-VIE
II.2- LES BONS
III- LES PLACEMENTS FINANCIERS

INTRODUCTION

Dans une économie, la fonction « épargne » est un indicateur beaucoup apprécié par les
macro-économistes à travers le taux d’épargne. Que ça soit les classiques, les keynésiens, ou
leurs prolongements ; tous sont unanimes que l’épargne est mobilisée pour financer des
projets d’investissements, moteur de la croissance économique.

Les revenus des particuliers peuvent provenir des trois facteurs de production à savoir le
travail, le capital, et la terre. Ainsi, les sources de revenus du travail sont principalement les
salaires, les appointements, les honoraires, les vacations, les pensions, les retraites, les
allocations chômages, les allocations familiales, les indemnités d’assurance, etc. celles du
capital placé sont les intérêts, les coupons, les dividendes, les loyers, etc. enfin, la rente
constitue la véritable source de revenus de la terre.

1
In « La pratique de l’activité bancaire et financière en zone UEMOA », TIDIANI SIDIBE, Ed. L’Harmattan

1
En relation macro-économique la consommation plus l’epargne doit correspondre à la
consommation plus l’investissement. D’où une grande partie des revenus est consacrée à la
consommation, fonction principale des ménages.

Toutefois, une autre partie de ces revenus est aussi épargnée pour des motifs de précaution
(sécurité, besoin d’investissement, rentabilité).

Alors, l’épargne peut être définie comme la part du revenu non consommée
immédiatement et mis de côté dans un compte bancaire (l’épargne bloquée à la maison
étant appelé « thésaurisation » par le célèbre économiste anglais John Maynard Keynes),
ou dans un placement monétaire non bancaire, ou dans un placement monétaire non
bancaire, ou dans un placement financier.

I. LES PLACEMENTS BANCAIRES

Les banques de la zone UEMOA offrent généralement deux (02) catégories de placements à
savoir les placements à vue (compte à vue à ou compte de dépôt rémunéré ou non) et les
placements à terme (les dépôts à terme et bons de caisse règlementés par la commission de
l’UEMOA).

Les conditions de rémunération applicables aux produits d’épargne réglementés (DAT et


bons de caisse ; comptes et livret d’épargne ; plans d’épargne et autres produits d’épargne
contractuels) sont déterminées sur une base semestrielle, soit de janvier à juin et de juillet à
décembre (article 2 de la décision N° CM/UMOA/016/09/2014).

I.1- LES PLACEMENTS A VUE


i) Les dépôts à vue

Les placements à vue sont assimilés aux dépôts bancaires qui se définissent comme suit selon
la Décision N° 39/12/2010 portant Règles, instruments et procédures de mise en œuvre de
la politique de la monnaie et du crédit de la BCEAO : « somme reçue de la clientèle par
une banque, avec ou sans stipulation d’intérêt, et le droit pour la banque d’en disposer
pour les soins de son activité, mais sous la charge d’assurer au déposant un service de
caisse. Les dépôts peuvent être des dépôts à vue dont le propriétaire a la libre disposition

2
à tout moment, ou des dépôts à terme que client ne peut réclamer avant un certain
temps ».

A l’analyse de cette définition, on distingue les dépôts privés des dépôts publics et assimilés.
Ainsi, les dépôts privés sont issus de la clientèle privée c’est-à-dire les particuliers, les
entreprises privées tandis que les dépôts publics et assimilés proviennent des trésors publics
de l’Union, les services financiers de l’Administration ou de l’office des postes, les collectivités
locales, les organismes publics para publics, les dépôts des organismes privés résultant d’une
contrainte règlementaire et tous autres fonds déposés par les Etats membres de l’UEMOA.

Dans la pratique, les comptes de dépôts à vue ne sont pas généralement rémunérés.
Cependant, avec l’exacerbation de la pression concurrentielle, les comptes à vue des grandes
sociétés et grands projets sont rémunérés à taux plafond de 3,5% TTC conformément à des
offres de conditions préférentielles regroupant un ensemble de services bancaires à offrir à
bas prix. Le régime fiscal de ce taux est soumis à la taxe sur les activités financières (TAF).

ii) Les comptes et livrets d’épargne


Ce type de compte permet à l’épargnant de déposer les montants de son choix, aux
périodes de son choix et d’en disposer sans formalité s’il le désire. Un livret sur lequel les
versements et retraits sont retracés est donné à titre gratuit au client.

La décision N° CM/UMOA/008/06/2013 du 28 juin 2013 du Conseil des Ministres fixe le


montant maximum des avoirs en comptes et livrets d’épargne par une imite le placement d’un
plafond de 10 millions de francs CFA par les personnes physiques.

Aussi, la décision N° CM/UMOA/16/09/2014 du 24 septembre 2014 relative aux conditions


de rémunérations des produits d’épargne règlementés, a retenu un taux fixe de rémunération
de fréquence de révision de ce taux est semestrielles.

Les intérêts sont décomptés par quinzaine civile avec capitalisation par année civile. Ainsi,
les intérêts capitalisés porteront eux même leurs intérêts à leur tour ; donc ils deviennent
capital.

3
Quant aux dates de valeur, les opérations au débit du compte sont enregistrées le « dernier
jour ouvré de la quinzaine » précédant l’opération et les opérations au crédit, le « premier
jour ouvré de la quinzaine » suivant l’opération.

Le régime fiscal est soumis à la taxe sur les activités financières (TAF).

iii) Les plans d’épargne et autres produits d’épargne contractuelle

La décision N°CM/UMOA/008/06/2013 du 28 juin 2013 du Conseil des Ministres donne les


caractéristiques minimales que doivent présenter les plans d’épargne et autres produits
d’épargne contractuelle. Ces caractéristiques se présentent ci-après :

 Le produit doit correspondre à un système d’épargne-crédit qui donne droit au bénéfice


d’un crédit au client-épargnant, à l’issue d’une période d’épargne convenue ;
 Le crédit octroyé à l’issue de la période d’épargne doit être assorti d’un taux préférentiel
par rapport aux conditions de taux ordinaires du marché, pour la même nature de crédit ;
 Le client-épargnant ne peut, sauf dispositions contractuelles contraires, procéder à des
retraits sur les fonds concernés avant l’échéance de la période d’épargne convenue, sous
peine de s’exposer à la transformation du plan ou du produit d’épargne contractuelle en
compte d’épargne sur livret ordinaire, avec effet rétroactif ;
 Les sommes collectées doivent être affectées à des emplois intéressant l’objet pour lequel
le produit est proposé ;
 Le montant du crédit octroyé doit représenter un multiple entier de l’épargne constituée,
sous réserve de la solvabilité du client-épargnant.

La décision N°CM/UMOA/016/09/2014 du 24 septembre 2014 relative aux conditions de


rémunérations des produits d’épargne règlementés, a retenu un taux minimum de
rémunération de 3,5%. La fréquence de révision de ce taux est semestrielle. Et, son régime
fiscal est assujetti à la taxe sur les activités financières (TAF).

I.2- LES PLACEMENTS A TERME


Le placement à terme offre l’avantage de la rentabilité à son épargnant moyennant la
disposition du dépositaire. On distingue en la matière les dépôts à terme et les bons de
caisse.

4
Les décisions N° CM/UMOA/008/06/2013 du 28 juin 2013, et N°
CM/UMOA/016/09/2014 du 24 septembre 20 du Conseil des Ministres réglemente les
dépôts à terme (DAT) et bons de caisse dans la zone UEMOA.

i) Les dépôts à terme (DAT)

Les dépôts à terme communément appelé « compte à terme ou compte bloqué » par certains
opérateurs économiques, est un contrat à travers lequel l’épargnant demande à sa banque
de bloquer une certaine somme pour un certain temps moyennant un taux de
rémunération.

La décision N° CM/UMOA/008/06/2013 du juin 2013 fixe à un plafond de 10 millions


pour une échéance d’un an au plus les contrats de DAT souscrits par les personnes
physiques.

Taux : ces dépôts sont rémunérés à la plus grande valeur, arrondie au quart de point le plus
proche, entre le taux Moyen Mensuel du Marché Monétaire du mois précédant le semestre
concerné diminué de 0,25 point de pourcentage et le taux ‘inflation annuel moyen de l’avant
dernier mois précédant le dit semestre, augmenté de 0,25 point de pourcentage (décision
N°CM/UMOA/016/09/2014 du 24 septembre 20 du Conseil des Ministres).

Les intérêts sont versés à l’échéance. Quant au régime fiscal, les intérêts sont soumis à une
imposition variant d’un pays à un autre. Par exemple : 9% au Mali, 8% au Sénégal, 12,5%
au Burkina Faso, 13,5% Côte Ivoire pour les personnes physiques.

Enfin, le déblocage des fonds se très souvent avec une pénalité de 1% calculée sur le montant
à mobiliser.

ii) Les bons des caisses


Dans ce cas l’épargnant peut placer s’il le désire ses fonds auprès de sa banque en
contrepartie il reçoit un bon de causse. C’est un titre de dette (document) dans lequel la
banque reconnait sa dette et s’engage à la rembourser moyennant une rémunération à une
date donnée au déposant ou à tout bénéficiaire désigné par le souscripteur (cas d’un
endossement).

5
Le montant plafond, le taux d’intérêt et la durée soumis aux mêmes conditions et disposition
réglementaires que les dépôts à terme (DAT).

II- LES PLACEMENTS MONETAIRES NON BANCAIRES

Les placements bancaires étant limités par leur durée limitative de placement, les épargnants
disposent d’autres alternatives de placements à moyen termes également appelé placement
monétaire non bancaire. Parmi ces placements on peut retenir les produits d’assurance-vie,
les souscriptions aux émissions de bons et les produits immobiliers.

II.1- LES PRODUITS D’ASSURANCE-VIE

Le secteur de l’assurance est divisé en deux marchés : l’assurance dommages qui regroupe
les blanches Incendie, Accident, Risques Divers et Transport (couramment appelé IARDT ou
l’assurance-non vie) ; et le marché de l’assurance-vie qui s’est rapidement développé ses
dernières années dans le monde.

L’organe de régulation du marché de l’assurance s’appelle la « CIMA » Conférence


Interafricaine des Marchés de l’assurance dont le Code des Assurances de la Zone CIMA lui
relève. Elle regroupe 14 pays : Bénin, Burkina, Cameroun, Centrafrique, Comores, Côte Ivoire,
Gabon, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Il s’agit de la majorité des
pays de la zone UEMOA et ceux la zone CEMAC (Communauté Economique et Monétaire
d’Afrique Centrale).

Selon les auteurs de l’étude annuelle Sigma, de renommée internationale, publiée par Swiss-
Re, « l’assurance-vie en Afrique est appelée à croitre encore davantage à moyen terme,
compte tenu de l’ampleur du déficit de protection et des prévisions économiques
favorables »2 . Cette assertion laisse présager que taux de pénétration va certainement
augmenter dans les années à venir3.

Le placement dans ce produit se matérialise par un d’assurance-vie. Ainsi, le contrat


d’assurance-vie est un contrat par lequel, en échanges de versements réguliers de primes par

2
Jeune Afrique hors-série N°38, spécial finance édition 2014, pages 70.
3
Parts représentées par les primes collectées dans le produit Intérieur Brut (PIB)

6
le souscripteur, la société s’assurance (l’assureur) l’engage à verser à un bénéficiaire un
capital dans les conditions qui y sont prévues en cas de décès de la personne assurée ou de
sa survie à une période déterminée.

Toutefois, si le bénéficiaire n’est pas désigné dans le contrat d’assurance-vie, le capital y


afférent in fine tombe dans la succession du contractant.

La prise d’effet du contrat est subordonnée au paiement de la prime par le souscripteur


(Article 13 du code des assurances de la zone CIMA).

Le régime fiscal, assujetti à la TVA et aux frais de contrôle, varie d’un pays à l’autre. Cette
disparité fiscale peut être une source de distorsion sur le marché.

II.2- LES BONS


Dans la zone UEMOA, les bons sont des titres d’emprunt non cotés émis sur une maturité
relativement plus que les emprunts obligataires (titres à Moyen et Long terme).

Les émissions de bons sont très généralement réalisées par les Trésor publics nationaux et la
BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement).

Les programmes d’émission des bons au niveau des Trésor Publics sont validés une année en
avance et piloté par la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

Quant à la BOAD, elle est l’institution spécialisée de l’UEMOA chargée du financement du


développement. Elle a pour mission essentielle de promouvoir le développement équilibré de
ses Etats membres régionaux, de même que leur intégration économique. Les dispositions des
articles 2, 35 et 39 des statuts de la BOAD donnent une dimension statuaire de cette mission.
Elle est le premier non souverain sur le Marché Financier Régional (MFR).

Les interventions de la BOAD sont ainsi mises en œuvre suivant trois principaux axes
stratégiques : le soutien au secteur privé et au marché financier, la promotion de l’intégration
économique et la réduction de la pauvreté. Les souscripteurs sont composés de : banques
primaires, les caisses de sécurité sociale les caisses de retraite, les sociétés d’assurance, les
OPCVM, et une petite partie de particuliers. Les titres sont dématérialisés car les souscriptions

7
sont domiciliées dans les SGI (sociétés de Gestion et d’intermédiation) à travers l’ouverture de
comptes-titres.

Leur durée moyenne est de 5 ans pour un taux moyen tournant autour de 5,5% net d’impôt.

Les taux des emprunts de la BOAD sont le plus souvent utilisés par les professionnels comme
des taux de « benchmark » (taux de référence).

III- LES PLACEMENTS FINANCIERS

Les particuliers dans leurs désirs de placements sur le Marché financier Régional (MFR)
peuvent investir dans les valeurs mobilières (actions, obligations ou titres assimilés). Les
émetteurs des emprunts obligataires sont principalement la BOAD, les Trésors Publics
nationaux et les entreprises dans une moindre mesure. Les fonds correspondants serviront à
financer le développement. Par contre, le compartiment actions est essentiellement animé par
les grandes sociétés.

Vous aimerez peut-être aussi