Cours - Psba - Les Placements
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INTRODUCTION
Dans une économie, la fonction « épargne » est un indicateur beaucoup apprécié par les
macro-économistes à travers le taux d’épargne. Que ça soit les classiques, les keynésiens, ou
leurs prolongements ; tous sont unanimes que l’épargne est mobilisée pour financer des
projets d’investissements, moteur de la croissance économique.
Les revenus des particuliers peuvent provenir des trois facteurs de production à savoir le
travail, le capital, et la terre. Ainsi, les sources de revenus du travail sont principalement les
salaires, les appointements, les honoraires, les vacations, les pensions, les retraites, les
allocations chômages, les allocations familiales, les indemnités d’assurance, etc. celles du
capital placé sont les intérêts, les coupons, les dividendes, les loyers, etc. enfin, la rente
constitue la véritable source de revenus de la terre.
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In « La pratique de l’activité bancaire et financière en zone UEMOA », TIDIANI SIDIBE, Ed. L’Harmattan
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En relation macro-économique la consommation plus l’epargne doit correspondre à la
consommation plus l’investissement. D’où une grande partie des revenus est consacrée à la
consommation, fonction principale des ménages.
Toutefois, une autre partie de ces revenus est aussi épargnée pour des motifs de précaution
(sécurité, besoin d’investissement, rentabilité).
Alors, l’épargne peut être définie comme la part du revenu non consommée
immédiatement et mis de côté dans un compte bancaire (l’épargne bloquée à la maison
étant appelé « thésaurisation » par le célèbre économiste anglais John Maynard Keynes),
ou dans un placement monétaire non bancaire, ou dans un placement monétaire non
bancaire, ou dans un placement financier.
Les banques de la zone UEMOA offrent généralement deux (02) catégories de placements à
savoir les placements à vue (compte à vue à ou compte de dépôt rémunéré ou non) et les
placements à terme (les dépôts à terme et bons de caisse règlementés par la commission de
l’UEMOA).
Les placements à vue sont assimilés aux dépôts bancaires qui se définissent comme suit selon
la Décision N° 39/12/2010 portant Règles, instruments et procédures de mise en œuvre de
la politique de la monnaie et du crédit de la BCEAO : « somme reçue de la clientèle par
une banque, avec ou sans stipulation d’intérêt, et le droit pour la banque d’en disposer
pour les soins de son activité, mais sous la charge d’assurer au déposant un service de
caisse. Les dépôts peuvent être des dépôts à vue dont le propriétaire a la libre disposition
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à tout moment, ou des dépôts à terme que client ne peut réclamer avant un certain
temps ».
A l’analyse de cette définition, on distingue les dépôts privés des dépôts publics et assimilés.
Ainsi, les dépôts privés sont issus de la clientèle privée c’est-à-dire les particuliers, les
entreprises privées tandis que les dépôts publics et assimilés proviennent des trésors publics
de l’Union, les services financiers de l’Administration ou de l’office des postes, les collectivités
locales, les organismes publics para publics, les dépôts des organismes privés résultant d’une
contrainte règlementaire et tous autres fonds déposés par les Etats membres de l’UEMOA.
Dans la pratique, les comptes de dépôts à vue ne sont pas généralement rémunérés.
Cependant, avec l’exacerbation de la pression concurrentielle, les comptes à vue des grandes
sociétés et grands projets sont rémunérés à taux plafond de 3,5% TTC conformément à des
offres de conditions préférentielles regroupant un ensemble de services bancaires à offrir à
bas prix. Le régime fiscal de ce taux est soumis à la taxe sur les activités financières (TAF).
Les intérêts sont décomptés par quinzaine civile avec capitalisation par année civile. Ainsi,
les intérêts capitalisés porteront eux même leurs intérêts à leur tour ; donc ils deviennent
capital.
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Quant aux dates de valeur, les opérations au débit du compte sont enregistrées le « dernier
jour ouvré de la quinzaine » précédant l’opération et les opérations au crédit, le « premier
jour ouvré de la quinzaine » suivant l’opération.
Le régime fiscal est soumis à la taxe sur les activités financières (TAF).
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Les décisions N° CM/UMOA/008/06/2013 du 28 juin 2013, et N°
CM/UMOA/016/09/2014 du 24 septembre 20 du Conseil des Ministres réglemente les
dépôts à terme (DAT) et bons de caisse dans la zone UEMOA.
Les dépôts à terme communément appelé « compte à terme ou compte bloqué » par certains
opérateurs économiques, est un contrat à travers lequel l’épargnant demande à sa banque
de bloquer une certaine somme pour un certain temps moyennant un taux de
rémunération.
Taux : ces dépôts sont rémunérés à la plus grande valeur, arrondie au quart de point le plus
proche, entre le taux Moyen Mensuel du Marché Monétaire du mois précédant le semestre
concerné diminué de 0,25 point de pourcentage et le taux ‘inflation annuel moyen de l’avant
dernier mois précédant le dit semestre, augmenté de 0,25 point de pourcentage (décision
N°CM/UMOA/016/09/2014 du 24 septembre 20 du Conseil des Ministres).
Les intérêts sont versés à l’échéance. Quant au régime fiscal, les intérêts sont soumis à une
imposition variant d’un pays à un autre. Par exemple : 9% au Mali, 8% au Sénégal, 12,5%
au Burkina Faso, 13,5% Côte Ivoire pour les personnes physiques.
Enfin, le déblocage des fonds se très souvent avec une pénalité de 1% calculée sur le montant
à mobiliser.
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Le montant plafond, le taux d’intérêt et la durée soumis aux mêmes conditions et disposition
réglementaires que les dépôts à terme (DAT).
Les placements bancaires étant limités par leur durée limitative de placement, les épargnants
disposent d’autres alternatives de placements à moyen termes également appelé placement
monétaire non bancaire. Parmi ces placements on peut retenir les produits d’assurance-vie,
les souscriptions aux émissions de bons et les produits immobiliers.
Le secteur de l’assurance est divisé en deux marchés : l’assurance dommages qui regroupe
les blanches Incendie, Accident, Risques Divers et Transport (couramment appelé IARDT ou
l’assurance-non vie) ; et le marché de l’assurance-vie qui s’est rapidement développé ses
dernières années dans le monde.
Selon les auteurs de l’étude annuelle Sigma, de renommée internationale, publiée par Swiss-
Re, « l’assurance-vie en Afrique est appelée à croitre encore davantage à moyen terme,
compte tenu de l’ampleur du déficit de protection et des prévisions économiques
favorables »2 . Cette assertion laisse présager que taux de pénétration va certainement
augmenter dans les années à venir3.
2
Jeune Afrique hors-série N°38, spécial finance édition 2014, pages 70.
3
Parts représentées par les primes collectées dans le produit Intérieur Brut (PIB)
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le souscripteur, la société s’assurance (l’assureur) l’engage à verser à un bénéficiaire un
capital dans les conditions qui y sont prévues en cas de décès de la personne assurée ou de
sa survie à une période déterminée.
Le régime fiscal, assujetti à la TVA et aux frais de contrôle, varie d’un pays à l’autre. Cette
disparité fiscale peut être une source de distorsion sur le marché.
Les émissions de bons sont très généralement réalisées par les Trésor publics nationaux et la
BOAD (Banque Ouest Africaine de Développement).
Les programmes d’émission des bons au niveau des Trésor Publics sont validés une année en
avance et piloté par la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Les interventions de la BOAD sont ainsi mises en œuvre suivant trois principaux axes
stratégiques : le soutien au secteur privé et au marché financier, la promotion de l’intégration
économique et la réduction de la pauvreté. Les souscripteurs sont composés de : banques
primaires, les caisses de sécurité sociale les caisses de retraite, les sociétés d’assurance, les
OPCVM, et une petite partie de particuliers. Les titres sont dématérialisés car les souscriptions
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sont domiciliées dans les SGI (sociétés de Gestion et d’intermédiation) à travers l’ouverture de
comptes-titres.
Leur durée moyenne est de 5 ans pour un taux moyen tournant autour de 5,5% net d’impôt.
Les taux des emprunts de la BOAD sont le plus souvent utilisés par les professionnels comme
des taux de « benchmark » (taux de référence).
Les particuliers dans leurs désirs de placements sur le Marché financier Régional (MFR)
peuvent investir dans les valeurs mobilières (actions, obligations ou titres assimilés). Les
émetteurs des emprunts obligataires sont principalement la BOAD, les Trésors Publics
nationaux et les entreprises dans une moindre mesure. Les fonds correspondants serviront à
financer le développement. Par contre, le compartiment actions est essentiellement animé par
les grandes sociétés.