Machine Électrique

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

MENTION : GENIE MECANIQUE ET INDUSTRIEL

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de licence es technique en


Génie Mécanique et Industriel

ECHAUFFEMENT DES MACHINES


ELECTRIQUES TOURNANTES

Présenté et soutenue par :


RAZAFIMAHERY Solondraibe Ny Aina Anthony

Directeur de mémoire : Monsieur RAJAONARIVELO Jean André, Enseignant


chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Date de soutenance : 17 Mars 2017

PROMOTION 2015
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE D’ANTANANARIVO

MENTION : GENIE MECANIQUE ET INDUSTRIEL

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du diplôme de licence es technique en


Génie Mécanique et Industriel

ECHAUFFEMENT DES MACHINES


ELECTRIQUES TOURNANTES

Présenté et soutenue par :


RAZAFIMAHERY Solondraibe Ny Aina Anthony
Directeur de mémoire : Monsieur RAJAONARIVELO Jean André, Enseignant
chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Date de soutenance : 17 Mars 2017
Président du jury : Monsieur RAKOTOJAONA Andriamanantena, Enseignant à
l’E.S.P.A
Examinateurs :
 Professeur Titulaire, ANDRIANAHARISON Yvon
 Docteur, RATSIMBAZAFY Lantoharisoa
 Madame, RAVALOSON Harinivo, assistant d’enseignement à l’E.S.P.A
PROMOTION 2015
REMERCIEMENT
Je tiens tout d’abord à louer le Seigneur Tout puissant de m’avoir aidé dans la
réalisation de cet ouvrage.

Mes sincères remerciements s’adressent particulièrement à mes parents qui m’ont


aidé tant financièrement que moralement dans l’accomplissement de mes études.

J’adresse aussi mes remerciements les plus distingués à Monsieur


ANDRIANAHARISON Yvon, Professeur titulaire, Directeur de l’Ecole Supérieur
Polytechnique d’Antananarivo (E.S.P.A), et membre de jury, qui m’a autorisé à soutenir
ce mémoire.

Ce travail n’aurait pas été mené à terme sans la participation d’un certain nombre de
personne que je remercie tout particulièrement :

 Monsieur RAMAROZATOVO Vonjy, maitre de conférence Responsable de la


mention Génie Electrique ;
 Monsieur RAKOTONIAINA Solofohery, maitre de conférence et ancien chef de
département Génie Electrique ;
 Monsieur RAKOTOMANANA Charles Rodin, maitre de conférence et ancien
chef de département Génie Mécanique et Industriel ;
 Monsieur RAJAONARIVELO Jean André qui a encadré ce mémoire et m’a aidé,
conseillé, appuyé durant sa réalisation ;
 Monsieur Falihobiniaina Toky de m’avoir aidé dans mes recherches ;
 Tous les professeurs qui nous ont transmis leurs connaissances lors de mes études
supérieures à l’ESPA ; qu’ils veuillent bien trouver ici le témoignage de ma
reconnaissance et ma profonde gratitude.

Je tiens également à remercier les membres de jury :

 Dr. RAKOTOJAONA Andriamanantena qui a bien voulu accepté de présider ce


jury,
 Dr. RATSIMBAZAFY Lantoharisoa, Docteur
 Mme RAVALOSON Harinivo, assistant d’enseignement à l’E.S.P.A

Enfin, je tiens à remercier mes amis, tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la
réalisation de ce travail et m’ont soutenu moralement durant mes études à l’ESPA.

i
TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENT ............................................................................................................ i
LISTE DES SYMBOLES ET ABREVIATIONS ........................................................... iv
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................... vi
LISTE DES FIGURES ................................................................................................... vii
INTRODUCTION ............................................................................................................ 1
PARTIE I: LES MACHINES ELECTRIQUES TOURNANTES.................................... 3
Chapitre I Les machines électriques ............................................................................ 3
I. Définition des machines électriques................................................................... 3
II. Rappel sur les lois de l’électromagnétisme ........................................................ 3
III. Catégories des machines électriques .............................................................. 4
IV. Les éléments constitutifs des machines électriques tournantes ...................... 5
V. Grandeurs caractéristiques des machines électriques ........................................ 5
VI. Les pertes dans les machines électriques tournantes ...................................... 6
VII. Les causes de l’élévation de température dans les machines électriques
tournantes .................................................................................................................. 7
Chapitre II Modèle thermique des machines électriques tournantes ......................... 9
I. Transfert thermique dans les machines tournantes ............................................ 9
II. Rappel sur les différents modes de transferts thermiques .................................. 9
III. Analogie électrique de conduction thermique .............................................. 11
IV. La méthode nodale [8] .................................................................................. 12
V. Modèle thermique des machines électriques tournantes .................................. 13
VI. Les équations thermiques de la machine ...................................................... 14
PARTIE II: ..................................................................... LA MACHINE ASYNCHRONE
16
Chapitre I Généralité .................................................................................................. 16
I. Définition ......................................................................................................... 16
II. Schéma détaillé ................................................................................................ 16
III. Les principaux éléments constitutifs ............................................................ 16
IV. Le principe de fonctionnement de la machine asynchrone en moteur ......... 22
V. Vitesse, glissement, bilan des puissances, couples, rendement ....................... 24
VI. Démarrage d’une machine asynchrone ........................................................ 27
VII. Présentation de la machine d’étude .............................................................. 27
Chapitre II Modélisation électromagnétique de la machine asynchrone ................. 28
I. Analogie à un transformateur ........................................................................... 28
II. Circuit équivalent de la machine asynchrone................................................... 28
III. Modèle électromagnétique de la machine sur Simulink............................... 32
ii
Chapitre III Modélisation thermique de la machine étudiée ..................................... 35
I. Modèle thermique ............................................................................................ 35
II. Détermination des conductances thermiques entre les nœuds ......................... 36
III. Simulation du circuit thermique ................................................................... 37
PARTIE III: ETUDES DES ECHAUFFEMENTS DE LA MACHINE EN FONCTION
DE LA CHARGE ........................................................................................................... 39
Chapitre I Résultats .................................................................................................... 39
I. Courbe des courants et de la vitesse de rotation du rotor ................................. 39
II. Courbes des pertes............................................................................................ 41
III. Courbes des températures des éléments de la machine ................................ 42
Chapitre II Interprétation ......................................................................................... 45
I. Courbe des courants et de la vitesse ................................................................. 45
II. Courbes des pertes............................................................................................ 45
III. Courbes des températures des éléments de la machine ................................ 45
CONCLUSION ............................................................................................................... 46
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. I
ANNEXES ....................................................................................................................... II
ANNEXE 1 Dimensions du moteur ........................................................................... II
ANNEXE 2 Caractéristiques électriques du moteur .................................................. II
ANNEXE 3 Insertion des configurations et des paramètres du moteur sur Simulink
de Matlab III
ANNEXE 4 Caractéristiques des matériaux constituant la machine d’étude ............ III
ANNEXE 5 Les principaux blocs de Simulink pour les simulations ........................ IV
ANNEXE 6 Masse des éléments de la machine ........................................................ IV

iii
LISTE DES SYMBOLES ET ABREVIATIONS

SYMBOLES DESIGNATION UNITE


B : Champ magnétique [H]
C : Chaleur massique [J/kg.°C]
d : Diamètre [m]
dl : Elément de longueur [m]
e/E : Force électromotrice induite [V]
f : Fréquence [Hz]
F : Force [N]
g : Glissement
h : Coefficient d’échange par convection
G : Conductance thermique
i/I : Intensité du courant [A]
K : Conductivité thermique [W/m.K]
l : Inductance
𝑛𝑠 : Vitesse de synchronisme [tr/s]
𝑛 : Vitesse du rotor [tr/s]
Nu : Nombre de Nusselt
P : Nombre de paires de pôles
𝑃𝑢 : Puissance utile [W]
𝑃𝑎 : Puissance absorbée [W]
𝑃𝑒 : Perte [W]
P : Puissance active [W]
𝑃𝑟 : Nombre de Prandt
𝑃𝑗𝑠 : Perte joule au stator [w]
𝑃𝑗𝑟 : Perte joule au rotor [W]
𝑃𝑓𝑠 : Perte fer au stator [W]
𝑃𝑓𝑟 : Perte fer au rotor [W]
𝑃𝑡𝑟 : Puissance transmise au rotor [W]
𝑃Ω : Puissance disponible au rotor [W]
𝑃𝑚 : Perte mécanique [W]
Q : Densité de flux de chaleur [J]
R : Résistance [Ω]

iv
𝑅𝑡ℎ : Résistance thermique
r : Résistance d’un enroulement [Ω]
S : Elément de surface [𝑚2 ]
T : Température [°C]
𝑇𝑠 : Température du solide [°C]
𝑇𝑚 : Température moyenne du fluide [°C]
𝑇𝑒 : température du milieu ambiante [°C]
𝑇𝐸𝑀 : Couple électromagnétique [N.m]
U : Tension [V]
V : Tension [V]
𝑣 : Vitesse [m/s]
𝑣𝑖 : Viscosité
ɷ : Pulsation [rad/s]
Y : Couplage en étoile
Φ : Flux [Wb]
η : Rendement
ρ : Masse volumique [kg/𝑚3 ]
ε : Facteur d’émission d’une surface
σ : Constante de Stephan
(5,67.10−8W.𝑚2 . 𝐾 −4 )

v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Analogie électrique et thermique .................................................................. 11
Tableau 2: Expression de la conductance thermique et du flux selon le mode de transfert
........................................................................................................................................ 15
Tableau 3: Classe d'isolation .......................................................................................... 20
Tableau 4: Mode de couplage ......................................................................................... 22
Tableau 5: Caractéristique de la machine étudiée .......................................................... 27
Tableau 6: coefficient d'échange par convection pour la machine ................................. 36

vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Direction et sens de la force de Laplace ............................................................ 4
Figure 2: Direction et sens de la force électromotrice ...................................................... 4
Figure 3: Exemple de vue en coupe d'une machine asynchrone..................................... 13
Figure 4: Exemple de circuit contenant les modes de transfert de chaleur entre les blocs
........................................................................................................................................ 14
Figure 5: Schéma d'une machine asynchrone avec ses éléments constitutifs ................. 16
Figure 6: stator d'une machine asynchrone .................................................................... 17
Figure 7: Rotor bobiné .................................................................................................... 18
Figure 8: Rotor à cage ..................................................................................................... 18
Figure 9: Connection des bornes avec les enroulements ............................................... 19
Figure 10: La plaque signalétique ................................................................................... 19
Figure 11: Nouvelle présentation de la plaque signalétique ........................................... 21
Figure 12: Champ magnétique B crée par un enroulement ............................................ 23
Figure 13: Champ magnétique B crée par deux enroulements ....................................... 23
Figure 14: Champ magnétique tournant crée par 3 enroulements triphasé .................... 24
Figure 15: Bilan de puissance de la machine asynchrone 1 ........................................... 25
Figure 16: Bilan de puissance de la machine asynchrone 2 ........................................... 25
Figure 17: Circuit équivalent pour une phase de la machine asynchrone ...................... 28
Figure 18: circuit équivalent d'une phase en tenant compte du glissement .................... 29
Figure 19: Circuit équivalent suivant l'axe d .................................................................. 30
Figure 20: Circuit équivalent suivant l'axe q .................................................................. 30
Figure 21: Circuit équivalent suivant l'axe d pour l'étude .............................................. 31
Figure 22: Circuit équivalent suivant l'axe q pour l'étude .............................................. 31
Figure 23: Schéma bloc de la simulation du moteur alimenté par une source triphasée 32
Figure 24: Bloc contenant les formules des pertes ......................................................... 33
Figure 25: Courbe des courants à charge nominale ........................................................ 33
Figure 26: Courbe de la vitesse à charge nominale ........................................................ 34
Figure 27: Courbe des pertes à charge nominale ............................................................ 34
Figure 28: Découpage de la machine en 5 blocs ............................................................ 35
Figure 29: Transfert de chaleur entre les blocs ............................................................... 36
Figure 30: schéma bloc pour la simulation du modèle thermique de la machine ........... 37
Figure 31: schéma bloc complet pour la détermination des températures ...................... 39
Figure 32: variation de la vitesse de rotation du rotor suivant la charge ........................ 39
Figure 33: Variation du courant rotorique suivant la charge .......................................... 40
Figure 34: variation du courant d'alimentation suivant la charge ................................... 41
Figure 35: Variation des pertes joule au stator selon la charge ...................................... 41
Figure 36: variation des pertes joules au rotor selon la charge ....................................... 42
Figure 37: Variation des pertes fer selon la charge ........................................................ 42
Figure 38: variation de la température de la bobine du stator selon la charge ............... 43
Figure 39: variation de la température du rotor selon la charge ..................................... 43
Figure 40:Variation de la température du fer statorique selon la charge ........................ 44
Figure 41: Variation de la température de la carcasse selon la charge ........................... 44

vii
INTRODUCTION

Les machines électriques tournantes sont presque présentes partout dans les
industries et dans la vie quotidienne quel que soit le domaine d’utilisation : machines-
outils, engin de levage, pompage, les trains électriques, les appareils ménagères ... Parmi
ces machines, la machine asynchrone est la plus utilisée à cause de sa robustesse, son prix
et sa faciliter d’entretien. De plus, elle présente une large gamme de puissance allant de
quelque watt à plusieurs milliers de watt.

Ces machines électriques font lieu de circulation de courant et de flux magnétique


à travers les parties conductrices et les circuits magnétiques. Ces phénomènes de
circulation produisent des pertes qui se manifestent par la chaleur et tendent à chauffer la
machine. Or un échauffement grand ou prolongé affecte la durée de vie de la machine et
le conduit à sa détérioration.

C’est dans ce contexte de problème causé par l’échauffement des machines


électriques tournantes que nous avons choisi le thème intitulé : « ECHAUFFEMENT
DES MACHINES ELECTRIQUES TOURNANTES ».

En générale le domaine de l’échauffement est presque le même dans tous les


différents types de machines mais dans le présent travail on va prendre le cas d’une
machine asynchrone triphasée. Notre objectif est d’évaluer la variation de la température
des différents éléments de la machine en fonction des causes qui donnent naissance à
l’échauffement de la machine, en particulier la charge qu’elle supporte.

Pour calculer la température de chaque élément de la machine, nous devons


d’abord connaitre les valeurs des pertes qui ont donné naissance à cette dernière. Ces
pertes peuvent être déterminées grâce aux paramètres qui sont liés au modèle
électromagnétique de la machine. Ensuite il faut trouver les résistances thermiques et
capacités calorifiques de chaque élément qui dépendent de leurs propriétés physiques et
de leur dimension géométrique. Ces paramètres sont rapportés au circuit thermique de la
machine pour en déduire la température de chaque élément de la machine.

1
Cette étude se fera donc par des modélisations sur le plan électromagnétique et
thermique, à l’aide des circuits électromagnétiques équivalents de la machine et par la
méthode nodale. Les modèles seront simulés dans Simulink de Matlab. Pour bien mener
cette étude, on va diviser le présent mémoire en trois grandes parties :

➢ La première parlera des machines électriques tournantes avec leurs pertes et


leur modélisation thermique.
➢ La deuxième présentera la machine asynchrone et sa modélisation
électromagnétique et thermique.
➢ La troisième mettra en évidence les résultats obtenus par l’étude des
échauffements de la machine en fonction de la charge.
.

2
PARTIE I: LES MACHINES ELECTRIQUES TOURNANTES
Chapitre I Les machines électriques
I. Définition des machines électriques
Les machines électriques ont pour existence de transformer une forme d’énergie en
une autre dont l’un au moins doit être électrique, et l’autre électrique ou mécanique. Les
deux principaux éléments fondamentaux intervenant dans cette transformation sont les
courants électriques et les champs magnétiques. L’interaction de ces deux éléments forme
les lois de l’électromagnétisme et fait la base du fonctionnement des machines
électriques.

II. Rappel sur les lois de l’électromagnétisme


1. Loi d’Ampère : création d’un champ magnétique par le passage d’un courant
électrique i dans un conducteur au tour de ce dernier

La densité du flux magnétique au tour du conducteur est donnée par la relation :

𝐵(𝑡) = 2 × 10−7 × 𝑖/𝑑

Le sens du flux est donné par la règle de la main droite : Si l’on tient le conducteur
dans la main droite, le pouce étant orienté dans le sens du courant, les doigts pointeront
dans le sens du flux. Dans le cas d’un solénoïde tenu dans la main droite, les doigts dirigés
dans le sens du courant, le pouce pointera vers le pôle nord.

2. Loi de Laplace : Création d’une force mécanique F [N] sur un conducteur de


longueur l [m] parcouru par un courant i [A] et plongé un champ magnétique B[H]

⃗⃗ × 𝑖𝑑𝑙⃗)
𝑑 𝐹⃗ = −(𝐵

La direction et le sens de cette force sont donnés par le schéma suivant :

3
Figure 1: Direction et sens de la force de Laplace

3. Loi de l’induction électromagnétique : Création d’une force électromotrice


induite e[V] dans un circuit en boucle fermée par la variation de la valeur de flux
𝜙[𝑊𝑏] qu’il embrasse.

Formule globale selon la loi de Maxwell :

𝑑𝜙
𝑒 =𝑟×𝑖 =−
𝑑𝑡

Pour un circuit mobile :

𝑑𝑒 = −(𝐵 ⃗⃗⃗⃗⃗. ⃗⃗⃗⃗


⃗⃗ × 𝑣) 𝑑𝑙

La direction et le sens de cette force est donné par le schéma suivant :

Figure 2: Direction et sens de la force électromotrice

III. Catégories des machines électriques


Il y a 3 catégories de machines électriques :

1. Les machines génératrices, qui transforment l’énergie mécanique en énergie


électrique, appelées dynamo ou alternateur.

4
2. Les moteurs électriques, qui transforment l’énergie électrique en énergie
mécanique, appelés moteurs à courant continu ou moteurs à courant alternatif
(synchrone ou asynchrone).
3. Les machines transformatrices, qui modifient la grandeur des courants ou/et des
tensions, transforment le courant continu en alternatif ou l’inverse.

IV. Les éléments constitutifs des machines électriques tournantes


Les machines qui transforment l’énergie électrique en énergie mécanique ou l’inverse
sont appelées les machines électriques tournantes.

Ces machines tournantes comportent généralement un organe fixe nommé stator et un


organe mobile, qui tourne, nommé rotor qui sont séparés par l’entrefer. L’organe qui sera
destiné à créer le champ magnétique est nommé l’inducteur et l’organe portant les
conducteurs qui sont siège de forces électromotrices sous l’effet des phénomènes
d’induction est nommé l’induit.

Le flux crée par l’inducteur est dû par la présence dans ce dernier d’un aimant
permanent ou à des conducteurs parcourus par des courants. Les lignes de force de ce flux
circulent à travers un circuit magnétique fermé constitué par l’inducteur, l’entrefer et
l’induit.

V. Grandeurs caractéristiques des machines électriques


❖ La puissance nominale

La grandeur nominale propre à un appareil quelconque est la grandeur à laquelle cet


appareil pourra fonctionner normalement pendant sa durée de vie raisonnable sans subir
d’usure ou de vieillissement anormal. Cette valeur est indiquée clairement sur la plaque
signalétique de la machine.

Cette puissance nominale varie selon le type de la machine :

- pour une génératrice à courant continu, il s'agit de la puissance électrique (active)


développable à ses bornes, exprimée en kW.

- pour un alternateur et un transformateur, il s'agit de la puissance électrique apparente


développable à ses bornes, exprimée en kVA. La puissance active dépend des conditions
d'utilisation.

- pour un moteur (à courant alternatif ou à courant continu), il s'agit de la puissance


mécanique disponible sur l'arbre du moteur, exprimée en kW.

❖ Rendement de la machine
5
Le rendement de la machine est donné par la relation :

𝑝𝑢
𝜂=
𝑝𝑎

Avec 𝑝𝑢 la puissance utile à la sortie de la machine et 𝑝𝑎 est la puissance absorbée


par la machine.

Les natures de 𝑝𝑢 et 𝑝𝑎 varient selon le type de la machine : 𝑝𝑎 est une puissance


électrique et 𝑝𝑢 une puissance mécanique pour un moteur, inversement pour une
génératrice et sont toutes des puissances électriques pour les transformateurs.

Cette formule peur être encore développée comme suite :

𝑝𝑢 𝑝𝑎 − 𝑝 𝑝𝑢
𝜂= = =
𝑝𝑎 𝑝𝑎 𝑝𝑢 + 𝑝

Ou P exprime les pertes de puissance.

VI. Les pertes dans les machines électriques tournantes


Dans les machines électriques tournantes il existe généralement un écart entre la
puissance absorbée et la puissance utile. Cet écart est dû aux pertes à travers les
différentes transformations dans la machine.

Les principaux groupes de pertes rencontrés dans une machine tournante sont les
suivants :

 Pertes par effet Joule dans les circuits électriques


 Pertes dans le circuit magnétique ou pertes fer
 Pertes mécaniques
1. Les pertes par effet Joule

Les pertes par effet joule se trouvent au niveau des conducteurs. Ces pertes sont
dues aux passages des courants dans les parties conductrices, elles sont proportionnelles
au carré de l’intensité du courant et à la résistance du conducteur.

Avec ces pertes viennent les pertes supplémentaires :

• Par effet de peau : Quand le courant est à haute fréquence, la densité du courant
n’est plus uniforme dans une section droite du conducteur donc le flux propre du
conducteur rejette le courant vers la périphérie de celui-ci. La résistance est alors
réduite comme celle d’une couronne d’épaisseur de peau. En conséquence la
résistance et l’inductance augmentent pour un même courant.

6
• Les pertes joules supplémentaires sont dues au champ principal dans les encoches.
Les divers flux dans les encoches modifient les grandeurs du courant et
provoquent une augmentation de la résistance du conducteur donc des pertes
dissipées dans celui-ci.
• Pour le cas des machines à courant alternatif, les pertes liées aux harmoniques
d’espace sont dues aux discontinuités géométriques des machines.
2. Les pertes fer

Les pertes fer se situent dans les parties magnétiques de la machine. On distingue
les pertes par hystérésis et par courant de Foucault.

3. Les pertes mécaniques

Les pertes mécaniques sont dues à la rotation des parties tournantes dans la machine.
Les natures de ces pertes sont :

• Les pertes mécaniques à cause des frottements dans les paliers ou dans les
roulements
• Les pertes aérodynamiques provoquées par frottement de l’air
• Les pertes par ventilation pour la circulation de l’air

Ces pertes peuvent être classifiées en deux selon l’existence des phénomènes
correspondants :

➢ Les pertes à vides : les pertes fer et les pertes mécaniques.


➢ Les pertes en charge : les pertes par effet joules dans les conducteurs et les pertes
supplémentaires.

Ces pertes affectent en générale :

▪ Le rendement de la machine, car elles réduisent la puissance utile.


▪ La durée de vie de la machine, car elles échauffent les différents matériaux
métalliques et isolants.

Les isolants ont une température limite, à chaque fois que cette température est
dépassée ils se détériorent et réduisent la durée de vie de la machine. En générale à chaque
10% au-dessus de cette température la durée de vie diminue de 50%.

VII. Les causes de l’élévation de température dans les machines électriques tournantes
Les échauffements excessifs détériorent rapidement l’isolation du bobinage du
moteur. Une règle bien connue affirme que la durée de vie des isolations diminue de 50%

7
à chaque fois que la température croit environ 10°C de la température normale
d’utilisation. Or la durée de vie des isolations détermine la durée de vie du moteur. Les
principales raisons des surchauffes sont : Surcharge, faible alimentation, et la condition
environnementale.

1. La surcharge

La surcharge se présente lorsqu’on opère au-delà de la charge nominale admissible ou


lorsque on opère avec la machine avec des services différents du type de service destiné
pour cette dernière.

Le facteur de service :

Le facteur de service de la machine désigne le fonctionnement nominal de la machine


selon la charge, le temps et la fréquence d’utilisation. Une opération en dehors du facteur
de service destiné au moteur peut détériorer la machine : surchauffe à cause d’une
opération en charge trop long, arrêt et marche successifs fréquents, temps de
refroidissement insuffisant.

2. La tension d’alimentation

Une faible tension d’alimentation fait augmenter l’appel de courant pour maintenir la
puissance utile. P=U*I alors si U diminue, I doit augmenter pour que P reste constante.

La tension nominale de fonctionnement du moteur est donnée sur la plaque


signalétique, d’après la norme IEC on peut opérer avec ±5% de cette tension.

3. L’environnement

La machine est destinée à travailler dans un environnement avec une température bien
indiquée sur la plaque signalétique de la machine. Un climat non destiné à la machine, un
manque ou une faible ventilation augmente la température de la machine.

8
Chapitre II Modèle thermique des machines électriques tournantes
I. Transfert thermique dans les machines tournantes
Les pertes de puissance dans la machine sont transformées en énergie calorifique qui
tend à chauffer les différents éléments du moteur. Les transferts de chaleur au sein de la
machine et avec le milieu extérieur se font par conduction, convection et rayonnement.

Vu la majorité des sources de chaleur au sein des matériaux et malgré la mauvaise


conductivité de certains matériaux, la conduction prédomine. La convection quant à lui
se rencontre sur les bouts du rotor et des bobinages statorique, dans l’entre fer et à
l’extérieur. Le rayonnement est présent partout dans le moteur mais les échanges radiatifs
sont mineurs en raison de la température relativement basse.

II. Rappel sur les différents modes de transferts thermiques


Dès qu’il existe entre deux corps une différence de température, il y a apparition
d’échange de chaleur entre ces corps jusqu’à l’équilibre de leur température. Cet échange
peut être par conduction, par convection ou par rayonnement.

1. Transfert de chaleur par conduction

La conduction thermique est un transfert de chaleur à travers un milieu matériel


sans déplacement de matière. La chaleur se propage suivant des lignes de flux
orthogonales à des surfaces isothermes. La loi de Fourier permet de relier le flux de
chaleur au gradient de température :

𝑑𝑄
𝛷= ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
= −𝑘𝑑𝑆𝑔𝑟𝑎𝑑
𝑑𝑡

avec :

Q : densité du flux de chaleur

𝑘 : conductivité thermique

S : élément de surface

T : température

2. Transfert de chaleur par convection

Le transfert de chaleur par convection est dû au mouvement d’un fluide de


température moyenne 𝑇𝑚 au contact d'un solide de température 𝑇𝑠 . La loi de Newton

9
donne une relation entre le flux de chaleur Φ et la différence de température entre les deux
milieux qui est la suivante :

Φ = ℎ𝑆(𝑇𝑠 − 𝑇𝑚 )

h : le coefficient d’échange par convection.

S : la surface de contact solide/fluide

Il y a deux types de convection :

 Convection forcée : lorsque le déplacement du fluide est engendré par une force
extérieure.
 Convection naturelle : lorsque le déplacement du fluide est provoqué par la
variation de sa masse volumique résultant de l’élévation de température et donc
l’échange de chaleur entre le fluide et la paroi.

Détermination du coefficient h :

Ce coefficient d’échange est assez délicat à déterminer car il dépend de plusieurs


variables telles que la géométrie des surfaces, leurs dimensions et formes, du type de
matériau, de la direction et de la vitesse d'écoulement, la température, la densité, la
viscosité, la chaleur spécifique et de la conductibilité thermique du fluide. Malgré cette
complexité de calcul les nombres sans dimensions suivants aident à le déterminer :

ℎ𝐿
 Le nombre de Nüsselt : 𝑁𝑢 = 𝑘

Où h est le coefficient de convection, k la conductivité thermique et L une dimension


linéaire caractérisant toute la surface d’échange.

C’est une comparaison entre échange par convection et par conduction.

𝑣𝑖 𝐶
 Le nombre de Prandt :𝑃𝑟 = 𝑘

Où 𝑣𝑖 est la viscosité et C la chaleur massique.

C’est une comparaison entre déplacement de chaleur et de matière.


𝜌
 Le nombre de Reynolds :𝑅𝑒 = 𝑣 𝑣𝑑
𝑖

Où 𝜌 est la masse volumique, v la vitesse moyenne d’écoulement et d la diamètre


hydraulique.

C’est une comparaison entre viscosité cinématique et vitesse d’écoulement

10
3. Transfert de chaleur par rayonnement

Le transfert de chaleur par rayonnement se fait par rayonnement


électromagnétique. Le transfert peut se faire dans le vide sans présence de matière. Le
flux de chaleur est donné par la relation suivante :

𝛷 = 𝜎𝜀𝑆(𝑇𝑠 4 − 𝑇𝑒 4 )

𝜀: Facteur d’émission de la surface

𝜎 : Constant de Stephan (5,67.10−8 𝑊. 𝑚2 . 𝐾 −4 )

𝑇𝑒 : Température du milieu environnant

𝑇𝑠 : Température de la surface rayonnant

S : Surface

III. Analogie électrique de conduction thermique

La conduction thermique est semblable à celle de l'électricité dans les conducteurs


électriques. Dans un conducteur, le flux d'électricité est entraîné par une différence
potentielle et le flux de chaleur l'est par la différence de températures. En conduction
électrique, la charge électrique est transportée d'un point d'un conducteur à un autre par
le mouvement des électrons ; dans la conduction thermique, la chaleur est transportée
d'un point du solide à un autre par la vibration des molécules du solide suite à
l'augmentation d'énergie.

On peut donc montrer l’analogie suivante :

Tableau 1: Analogie électrique et thermique

Conduction thermique Conduction électrique

Débit thermique : Q Courant électrique : I

Différence de températures : T = T1- T2 Différence de potentiels : V = V1 - V2

Résistance thermique : Rth =∆x/(kS) Résistance électrique = R

Loi de Fourier : Q=( T1- T2)/ Rth Loi d’Ohm : I = ( V1 - V2)/R

11
IV. La méthode nodale [8]
Pour la modélisation thermique de la machine on va utiliser la méthode nodale. Cette
méthode est assez ancienne mais grâce à l’évolution de l’informatique elle est devenue
performant dans la modélisation. Elle consiste à ramener l’étude du comportement
thermique à un schéma équivalent électrique en utilisant des résistances et des capacités
thermiques.

1. Les grandes étapes pour ce type de modélisation sont les suivantes :


 Découpage de la machine en plusieurs blocs élémentaires. La qualité du modèle
thermique est en fonction de la qualité du découpage.
 Détermination des différents modes de transfert interne et externe associés aux
blocs de la machine qui sont prédéterminés. L’étude de ces échanges ramène à
installer entre les nœuds des connexions appelées conducteurs thermiques.
 Etablissement pour chaque bloc des équations des flux de chaleur. (Définition des
modèles élémentaires)
 Détermination des coefficients intervenants dans ces différentes relations.

2. Les hypothèses de la méthode nodale


▪ Le moteur est supposé comme une symétrie parfaite autour de l’axe du moteur.
▪ Les sources de chaleur interne sont uniformément distribuées.
▪ Les distributions axiales sont négligées sauf dans l’arbre du rotor.
▪ L’influence d’une ventilation qui cause une asymétrie de la distribution de la
température vers l’extérieur est négligée.

Chaque bloc est soumis aux hypothèses suivantes dites « uniformité » :

 Uniformité de température, à l'intérieur de chaque bloc et sur chacune des faces.


 Uniformité de la variation d'énergie interne pour les blocs solides.
 Uniformité de la production éventuelle de chaleur pour les blocs solides.
 Uniformité de la vitesse d'écoulement pour les blocs fluides.
 Uniformité des propriétés thermo physiques pour le bloc : masse volumique,
chaleur massique, conductivité thermique, suivant chaque direction d'anisotropie
et, pour le rayonnement thermique, émissivité sur chacune des faces.
 Uniformité des conditions d'échanges par convection pour chacune des faces.

12
En conséquence de ces hypothèses, cette méthode n’offre que des valeurs moyennes
pour les grandeurs obtenues mais pas très loin des valeurs mesurées.

V. Modèle thermique des machines électriques tournantes


La structure régulière et la symétrie d’une machine électrique tournante rendent
possible la division de celle-ci en plusieurs blocs élémentaires concentriques autour de
son axe. Cette symétrie rend aussi facile l’étude car on peut considérer qu’une demi partie
de la machine.

Voici un exemple représentant en coupe de tous les blocs élémentaires d’une machine
asynchrone TEFC :

Figure 3: Exemple de vue en coupe d'une machine asynchrone

1.carter 5.flasque 9.Anneau de court- 13.fer rotorique


circuit
2.ailette 6.roulement 10.entrefer 14.barre rotorique
3.cache ventilateur 7.air interne 11.fer statorique 15.arbre
4.ventilateur 8.têtes de bobines 12.encoche 16.air ambiant
statorique

Les transferts de chaleur sont supposés dans la circulation axiale et radiale, qui
sont indépendants l’un de l’autre.

Après avoir découpé la machine en plusieurs blocs élémentaires, on a déterminé


les modes de transfert de chaleur entre les différents blocs et a donné le schéma de circuit
thermique suivant :

13
Figure 4: Exemple de circuit contenant les modes de transfert de chaleur entre les blocs

C : conduction et D : convection

Pour établir le modèle thermique correspondant au circuit thermique de cette


machine il faut déterminer les paramètres suivants :

1. Les sources de chaleur, qui sont générées par les pertes dans la machine
comme on a déjà vu,
2. Les résistances thermiques R ou conductances thermiques G, R=1/G :
connexion entre deux blocs, dont le transfert de chaleur d’un bloc à un autre y
est fonction. Elles dépendent des grandeurs géométriques et des propriétés de
la matière.
3. Les capacités thermiques : qui mesurent le pouvoir de chaque élément à
stocker de l’énergie calorifique avec le temps. Elles dépendent des propriétés
de la matière comme la chaleur spécifique et la densité.

VI. Les équations thermiques de la machine


Le flux de chaleur entre deux nœuds est donné par la relation suivante :

𝑑𝑄
= 𝐺(𝑇𝑗 − 𝑇𝑖 )
𝑑𝑡

𝑄= quantité de chaleur [J]

G= conductance thermique
14
𝑇𝑗 𝑒𝑡 𝑇𝑖 = les températures isothermes des volumes i et j.

Le tableau suivant donne les expressions des flux et des conductances selon le mode de
transfert :

Tableau 2: Expression de la conductance thermique et du flux selon le mode de transfert

Mode transfert Expression du flux Expression de la conductance


Conduction 𝐾𝑆𝑖𝑗 𝐾𝑆𝑖𝑗
(𝑇 − 𝑇𝑖 ) 𝐺𝑖𝑗 =
𝐿𝑖𝑗 𝑗 𝐿𝑖𝑗
Convection ℎ𝑆(𝑇𝑗 − 𝑇𝑖 ) 𝐺𝑖𝑗 = ℎ𝑆
Rayonnement 𝜎𝑆𝑖 𝜀(𝑇𝑗4 − 𝑇𝑖4 ) 𝐺𝑖𝑗 = 𝜎𝑆𝑖 𝜀(𝑇𝑗4 − 𝑇𝑖4 )(𝑇𝑗
+ 𝑇𝑖 )
Où 𝑆𝑖𝑗 la surface d’échange des volumes (i) et (j) et 𝐿𝑖𝑗 la longueur entre les deux nœuds
(i) et (j).

15
PARTIE II: LA MACHINE ASYNCHRONE
Chapitre I Généralité
I. Définition

La machine asynchrone ou aussi machine à induction est une machine électrique à


courant alternatif, basé sur l’électromagnétisme, qui transforme l’énergie électrique en
énergie mécanique(moteur) ou l’inverse(générateur). Cette machine est réversible et est
caractérisée par l’absence de connexion entre le stator et le rotor. Selon sa construction,
elle peut être alimentée par un réseau monophasé ou polyphasé
(généralement triphasé car c'est celui de la distribution).

II. Schéma détaillé

Figure 5: Schéma d'une machine asynchrone avec ses éléments constitutifs

III. Les principaux éléments constitutifs


1. Le stator
Le stator est la partie fixe de la machine. Il comporte une carcasse en acier renfermant un
empilage de tôles minces identiques en forme de couronne qui constituent un cylindre
vide ; ces tôles sont percées de trous alignés à leur périphérie intérieure qui forme les

16
encoches dans lesquelles on loge un bobinage triphasé. Elle supporte 3 enroulements,
décalés les uns aux autres de 120°, alimentés par un courant alternatif monophasé ou
polyphasé.

Figure 6: stator d'une machine asynchrone

2. Le rotor
Le rotor est la partie tournante de la machine qui est logée dans le stator. C’est un
cylindre fait de tôles empilées avec des encoches ou sont logés des conducteurs mis en
circuit fermé. Le rotor est séparé du stator par un entrefer très court de l’ordre de 0,4 à 2
mm seulement. On distingue deux types de rotor et les machines asynchrones se
distinguent de ces derniers, cités comme suit : rotor bobiné et rotor à cage d’écureuil

-rotor bobiné (moteur à bague) :

Comme son nom l’indique ce type de rotor possède des enroulements (couplés en
étoile) semblables à celui du stator. Ces bobinages strictement polyphasés, généralement
triphasés, sont logés dans les encoches et l’extrémité libre de chaque enroulement est
reliée à une bague tournant avec l’arbre. Grace à ces bagues qui sont frottées par des
balais en carbone, on peut insérer des circuits complémentaires avec le circuit rotorique
tels que des résistances extérieures en série avec chacun des (trois) enroulements (lors du
démarrage du moteur) ou des rhéostats... En fonctionnement normal, les trois balais sont
court-circuités.

17
Figure 7: Rotor bobiné

-rotor à cage d’écureuil

Pour ce type le circuit fermé est constitué de barres conductrices (en cuivre, en bronze ou
en aluminium selon les caractéristiques mécaniques et électriques recherchés), logées
dans les encoches et court-circuitées aux deux extrémités par deux anneaux conducteurs.
Ce modèle est peu couteux et très robuste.

Figure 8: Rotor à cage

3. La plaque à bornes
Le branchement des bobines sur le réseau se fait au niveau de la plaque à borne
située sur le dessus du moteur. On dispose ainsi de 6 connexions, une pour chacune des
extrémités des trois bobines. Les bornes sont reliées aux bobines selon le schéma ci-
dessous.

18
Figure 9: Connection des bornes avec les enroulements

4. La plaque signalétique
C’est une plaque sur laquelle sont inscrites les caractéristiques du moteur en
fonctionnement normale (couplage, tension, puissance, intensité, etc.) ; généralement
deux tensions sont inscrites dessus : la petite tension correspond à la tension nominale de
l’enroulement ou la tension entre phases dans le cas d’un couplage triangle ; la plus
grande tension correspond à la tension entre phases dans le cas d’un couplage étoile.

Figure 10: La plaque signalétique

1. Le constructeur
2. Numéro de série du moteur
3. Poids

19
4. Types de service : il y a 9 principaux types de service spécifiés dans la norme CEI
34 dont la plupart des cas pratiques peuvent s’y ramener à l’un d’eux :
 S1 : Service continu
 S2 : Service temporaire
 S3 : Service périodique intermittent sans démarrage
 S4 : Service périodique intermittent à démarrage
 S5 : Service périodique intermittent à démarrage et freinage électrique
 S6 : Service continue à charge intermittente
 S7 : Service ininterrompu à démarrage et freinage électrique
 S8 : Service ininterrompu à variation périodique de charge/de vitesse
 S9 : Service ininterrompu à variation no périodique de charge/de vitesse
5. L’indice de protection avec deux chiffres
 Le premier : protection contre la pénétration des corps solides
 Le second : protection contre la pénétration des corps liquides
6. La température ambiante d’utilisation
7. Mode de couplage et tension d’alimentation
8. Fréquence de la tension du réseau
9. La fréquence nominale de rotation
10. La puissance utile
11. L’intensité nominale
12. La classe d’isolation : La classe d’isolement est représentée par une lettre et
indique la température maximale du moteur donnée par le tableau ci-dessous pour
une température ambiante (𝑡𝑎 ) <40°C

Tableau 3: Classe d'isolation

CLASSE DE ECHAUFFEMENT TEMPERATURE


L'ISOLANT (NFC LIMITE ∆t si 𝑡𝑎 40°C LIMITE (𝑡𝑎 + ∆t) si
51 111) 𝑡𝑎 = 40°C
Classe A 60°C 100°C
Classe E 75°C 115°C
Classe B 80°C 120°C
Classe F 100°C 140°C
Classe H 125°C 165°C

20
Depuis juin 2012, la norme CEI a régit une nouvelle norme pour la présentation
de la plaque qui est la suivante :

Figure 11: Nouvelle présentation de la plaque signalétique

4. Le couplage
Le couplage des enroulements statorique permet de faire fonctionner les moteurs
asynchrones sous deux tensions. Il est en fonction de la tension du réseau et de la tension
que peuvent supporter les enroulements.

Le couplage est réalisé par une connexion, à l’aide de barrettes (qui sont en rouge sur
les schémas ci-dessous), sur la plaque à bornes.

On distingue deux types de couplages :

21
Tableau 4: Mode de couplage

Couplage Triangle Couplage étoile

Choix du couplage des enroulement statorique :

Il est choisi en fonction de la tension nominale de l’enroulement du stator et de la


tension du réseau d’alimentation ; un mauvais choix du couplage entraîne la
suralimentation ou la sous-alimentation du moteur donc sa destruction ou son
disfonctionnement suivant les cas.

Sur le réseau triphasé V / U (V : tension simple ; U tension composée), ce moteur sera


couplé :

• en étoile (Y) si la tension aux bornes d'un enroulement correspond à la tension V.

• en triangle (D ou ∆) si la tension aux bornes d'un enroulement correspond à la tension


U.

IV. Le principe de fonctionnement de la machine asynchrone en moteur


▪ Création d’un champ magnétique tournant dans le stator ;

22
La circulation d’un courant dans une bobine crée un champ magnétique B. Ce
champ est dans l’axe de la bobine, sa direction et son intensité sont en fonction du courant
I. C’est une grandeur vectorielle.

Figure 12: Champ magnétique B crée par un enroulement

Si le courant est alternatif, le champ magnétique varie en sens et en direction à la


même fréquence que le courant.

Si deux bobines sont placées à proximité l’une de l’autre, le champ magnétique


résultant est la somme vectorielle des deux vecteurs créés par les deux bobines.

Figure 13: Champ magnétique B crée par deux enroulements

Dans le cas d’un moteur triphasé, les trois bobines sont disposées dans le stator à
120° les unes des autres, trois champs magnétiques sont ainsi créés. Compte-tenu de la
nature du courant sur le réseau triphasé, les trois champs sont aussi déphasés (chacun à
son tour passe par un maximum). Le champ magnétique résultant tourne à la même
fréquence que le courant soit 50 tr/s.

23
Figure 14: Champ magnétique tournant crée par 3 enroulements triphasé

Les 3 enroulements statorique créent alors un champ magnétique tournant, sa


fréquence de rotation est nommée fréquence de synchronisme.
▪ Création de la force électromotrice dans le rotor

Le rotor est balayé par le champ tournant créé par le stator ce qui entraine la
formation d’une force électromotrice selon la loi de Faraday. Le circuit rotorique étant
fermé, donc il y a circulation de courant dans ce dernier (courant induit).

▪ Création du couple qui fait tourner le rotor

L’interaction du champ magnétique tournant et le courant induit dans le rotor donne


naissance à une force mécanique, selon la loi de Lenz, qui fait tourner le rotor. Le sens de
rotation est tel que, d’après la loi de Lenz, la rotation s’oppose à la cause qui lui donne
naissance. Cette cause est le déplacement du champ par rapport aux conducteurs du rotor.
Le rotor tourne donc pour rattraper le champ, soit dans le même sens que le champ. Mais
il ne peut tourner aussi vite que le champ ; car il n’y aurait plus déplacement du champ
par rapport au rotor, donc plus de courants induits et plus de couple moteur. Cette
différence entre ces deux champs est appelée glissement. C’est parce que le mouvement
du rotor n’est pas synchrone de celui du champ que ce moteur est dit asynchrone.

V. Vitesse, glissement, bilan des puissances, couples, rendement


1. La vitesse de synchronisme
Le champ magnétique tournant dans le stator tourne à la même fréquence que les
courants statorique. La vitesse de ce champ est nommée vitesse de synchronisme (𝑛𝑠 ) et
on a :

𝑓
𝑛𝑠 = 𝑝 [tr/s] ;

24
Avec :

𝑓=frequence du courant de l’alimentation [Hz]

p= nombre de paires de pôles de la machine

2. Glissement
Le glissement (g) est la différence entre la vitesse de synchronisme (𝑛𝑠 ) et celle du
rotor(𝑛). Sans lui il n’y aura pas de courant dans le rotor donc pas de couple. Il est défini
par :
𝑛𝑠 − 𝑛 Ω𝑠 − Ω
𝑔= =
𝑛𝑠 Ω𝑠

3. Fréquence de rotation du rotor


𝑛 = 𝑛𝑠 (1 − 𝑔)

4. Bilan de puissance et perte


La totalité de la puissance absorbée par le moteur n’est pas totalement transformée en
couple mais en une partie perdue par certaines pertes comme le pertes joules (stator et
rotor), pertes fer(stator) et mécanique (due au frottement et ventilation).

Figure 15: Bilan de puissance de la machine asynchrone 1

Figure 16: Bilan de puissance de la machine asynchrone 2

25
▪ Puissance absorbée 𝑃𝑎:

C’est la puissance transmise au stator quel que soit le couplage

𝑃𝑎 = 𝑈𝐼√3𝑐𝑜𝑠𝜑

▪ Les pertes par effet Joule 𝑃𝑗𝑠 :

Si on appelle r la résistance d'un enroulement et I l'intensité en ligne, et :

 si le moteur est couplé en étoile, 𝑃𝑗𝑠 =3 ⋅r𝐼 2


 si le moteur est couplé en triangle, 𝑃𝑗𝑠 =r⋅𝐼 2
▪ Perte fer stator𝑃𝑓𝑠 :

Ces pertes ne dépendent que de la tension U et de la fréquence f, elles sont


considérées comme constantes si le moteur est branché sur le réseau triphasé

▪ La puissance transmise du stator au rotor est :

𝑃𝑡𝑟 = 𝑃𝑎 − 𝑃𝑗𝑠 −𝑃𝑓𝑠

𝑃𝑡𝑟
Cette puissance 𝑃𝑡𝑟 crée le couple électromagnétique 𝑇𝐸𝑀 = Ω𝑠

avec 𝑃𝑡𝑟 : en [W] , Ω𝑠 : en [rad/s] , 𝑇𝐸𝑀 : en [N.m]

Le rotor est lui aussi soumis au couple 𝑇𝐸𝑀 mais tourne à la vitesse Ω.

▪ Pertes par effet Joule 𝑃𝑗𝑟 et pertes fer 𝑃𝑓𝑟 au rotor :


Les pertes fer au rotor sont souvent négligeables : 𝑃𝑓𝑟 ≈0 .
On montre alors que les pertes par effet Joule au rotor sont 𝑃𝑗𝑟 =g⋅ 𝑃𝑡𝑟 . On ne peut
que calculer ces pertes, elles ne sont pas mesurables car le rotor est court-circuité
▪ Puissance disponible au rotor 𝑃Ω :

𝑃𝑡𝑟 𝑝𝑡𝑟 .Ω
𝑃Ω = 𝑇𝐸𝑀 . Ω avec 𝑇𝐸𝑀 = d'où 𝑃Ω = soit 𝑃Ω =(1-g). 𝑃𝑡𝑟
Ω𝑠 Ω𝑠

▪ Pertes mécaniques 𝑃𝑚 .

Le rotor tourne dans le moteur par l'intermédiaire des roulements, il y a donc des pertes
mécaniques𝑃𝑚 .

▪ Puissance utile 𝑃𝑢 :

26
La puissance disponible au bout de l’arbre du rotor 𝑃𝑢 = 𝑃Ω − 𝑃𝑚 = 𝑇𝑢 Ω

𝑇𝑢 : Couple du moteur

5. Rendement
𝑃
Le rendement de la machine asynchrone est 𝜂 = 𝑃𝑢
𝑎

VI. Démarrage d’une machine asynchrone


Le courant de démarrage direct, connexion directe avec le réseau, varie entre 3 et 8
fois le courant nominal. Le couple en démarrage direct est toujours au moins égal au
couple nominal ; le couple maximal est approximativement le double du couple nominal.
Généralement à partir de 5,5Kw de la puissance du moteur, l’utilisation d’un procédé de
démarrage est nécessaire pour réduire l’appel de courant.

Les autres procédés de démarrage sont :

 Démarrage étoile-triangle
 Insertion de résistance ou inductance statorique
 Démarrage par auto transformation
 Démarrage par insertion de résistance rotorique

VII. Présentation de la machine d’étude


La machine utilisée dans cette étude est une machine asynchrone TEFC de 1.5KW à
2poles, avec les caractéristiques suivantes :

Tableau 5: Caractéristique de la machine étudiée

Réseau[V] Fréquence[Hz] Puissance Vitesse Intensité Couple


nominale[kW] nominale[tr/min] nominale[A] nominale[N.m]

400 50 1.5 2860 3.2 5

L’étude de la machine se fait en trois temps, d’abord la modélisation


électromagnétique de la machine puis le calcul des pertes et enfin la modélisation
thermique.

27
Chapitre II Modélisation électromagnétique de la machine asynchrone
I. Analogie à un transformateur
Considérons une machine asynchrone à rotor bobiné. Supposons que les bobinages
du rotor soient en court-circuit ouvert et que le rotor soit maintenu fixe. Lorsque le stator
est alimenté, un flux variable engendré par les courants du stator va traverser chacun des
bobinages rotorique, il y a donc couplage magnétique entre les enroulements qui est
analogue au fonctionnement d’un transformateur. La machine asynchrone est alors un
transformateur à champ tournant. La présence de l’entre fer ne contraint pas cette analogie
car il augmente simplement le courant magnétisant.

II. Circuit équivalent de la machine asynchrone


Cette analogie a donné la possibilité d’établir un circuit équivalent à un enroulement
en régime permanent.

Soit 𝐼𝑠 le courant d’une phase statorique et 𝐼𝑟 celui d’une phase rotorique. Le rotor et
le stator sont à des fréquences de rotation différentes à cause de l’entre fer avec ɷ pour le
stator et gɷ pour le rotor.

Figure 17: Circuit équivalent pour une phase de la machine asynchrone

La loi d’Ohm appliquée à ce circuit donne l’équation suivante rapportée au stator :

𝑑𝛷𝑠
𝑉𝑠 = 𝑅𝑠 . 𝐼𝑠 + 𝑗𝑙𝑠 . ɷ𝑠 . 𝐼𝑠 +
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑠
Avec 𝐸1 = = 𝑗ɷ𝑠 𝛷𝑠
𝑑𝑡

28
Au rotor, le flux Φ a la même valeur efficace que celui du rotor mais tourne à une vitesse
apparente gΩ donc la pulsation rotorique est ɷ𝑟 = 𝑔ɷ. L’équation pour le rotor est
comme suite :

𝑑𝛷𝑟
𝑉𝑟 = 𝑅𝑟 . 𝐼𝑟 + 𝑗𝑙𝑟 . ɷ𝑟 . 𝐼𝑟 +
𝑑𝑡
𝑑𝛷𝑟
Avec 𝐸2 = = 𝑗ɷ𝑟 𝛷𝑟
𝑑𝑡

Comme le rotor est court-circuité, on a 𝑉𝑟 =0 et on peut diviser l’équation par g pour


supprimer la variable ɷ𝑟 . L’équation devient :

𝑅𝑟
0= . 𝐼 + 𝑗𝑙𝑟 . ɷ𝑠 . 𝐼𝑟 + 𝑗𝛷𝑟
𝑔 𝑟

Finalement le système d’équation pour le circuit équivalent est :

𝑉𝑠 = 𝑅𝑠 . 𝐼𝑠 + 𝑗𝑙𝑠 . ɷ𝑠 . 𝐼𝑠 + 𝑗ɷ𝑠 𝛷𝑠

𝑅𝑟
0= . 𝐼 + 𝑗𝑙𝑟 . ɷ𝑠 . 𝐼𝑟 + 𝑗𝛷𝑟
𝑔 𝑟

Et le circuit équivalent devient comme suit :

Figure 18: circuit équivalent d'une phase en tenant compte du glissement

Ce circuit équivalent a été ramené dans un repère mobile selon la transformation


de Park (d-q axis) pour donner les circuits sur les figures 19 et 20 [7] :

La transformation de Park

29
La transformée de Park est un outil mathématique, basé sur un changement de
repère, utilisé en électrotechnique, afin de modéliser un système triphasé grâce à un
modèle diphasé. Et en particulier pour la commande vectorielle . Les deux axes dans la
nouvelle base sont traditionnellement nommés d, q. Les grandeurs transformées sont
généralement des courants, des tensions ou des flux.

Dans le cas d'une machine tournante, le repère de Park est fixé au rotor. Dans le
repère de Park, les courants d'une machine synchrone ont la propriété remarquable d'être
continue.

Le circuit équivalent devient :

Suivant l’axe d,

Figure 19: Circuit équivalent suivant l'axe d

Suivant l’axe q,

Figure 20: Circuit équivalent suivant l'axe q


30
𝜑𝑑𝑠 , 𝜑𝑑𝑟 , 𝜑𝑑𝑚 sont équivalents à 𝜑𝑟 , et 𝜑𝑞𝑠 , 𝜑𝑞𝑟 , 𝜑𝑞𝑚 sont équivalents à 0.Si on ignore
les réactances d’induit du rotor et du stator, on obtient les circuit équivalents suivants :

Suivant l’axe d :

Figure 21: Circuit équivalent suivant l'axe d pour l'étude

Suivant l’axe q :

Figure 22: Circuit équivalent suivant l'axe q pour l'étude

Grace à ces circuits on peut invoquer les expressions des puissances suivantes:[7]

ɷ𝑠 2 .𝜑𝑟
 Perte fer : 𝑃𝐹𝑒 = 𝑅𝐹𝑒

 Perte joule au stator : 𝑃𝑗𝑠 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑑


2 2
+ 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑞
 Perte joule au rotor : 𝑃𝑗𝑟 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑞
2

31
III. Modèle électromagnétique de la machine sur Simulink
Le moteur est modélisé dans Similink comme le schéma suivant :

Figure 23: Schéma bloc de la simulation du moteur alimenté par une source triphasée

Sur ce schéma on trouve :

 Une alimentation triphasée : Pour modéliser la machine nous avons besoin


d’une alimentation triphasée. Le couplage du moteur se fera en étoile.
 Une machine asynchrone
 Une charge : ici désignée comme constante égale à 5N.m (coule nominale)
 Un « bus selector » qui donne les paramètres de sortie comme : courant,
vitesse de rotation, flux, et couple électromagnétique du moteur.
 Un scope pour afficher les courbes des courants et vitesse de rotation du rotor

Pour calculer les pertes on a créé un bloc qui contient les formules des pertes. Ce
bloc a pour entrées les sorties du « bus selector », qui sont les courants et le flux du rotor,
et qui a pour sorties les pertes :

ɷ𝑠 2 .𝜑𝑟
 Perte fer : 𝑃𝐹𝑒 = 𝑅𝐹𝑒

 Perte joule au stator : 𝑃𝑗𝑠 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑑


2 2
+ 𝑅𝑠 𝑖𝑠𝑞
 Perte joule au rotor : 𝑃𝑗𝑟 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟𝑞
2

32
Figure 24: Bloc contenant les formules des pertes

Un essai du modèle à charge nominale a donné les courbes de courant, de la


vitesse et les pertes comme suit :

Figure 25: Courbe des courants à charge nominale

33
Figure 26: Courbe de la vitesse à charge nominale

Figure 27: Courbe des pertes à charge nominale

34
Chapitre III Modélisation thermique de la machine étudiée
I. Modèle thermique
Nous allons utiliser un modèle simplifié donc on va diviser le moteur en 5 blocs
élémentaires. Ces blocs sont les principaux compartiments du moteur dont : le rotor, le
bobinage du stator, le fer du stator, les flasques et la carcasse du moteur.

Figure 28: Découpage de la machine en 5 blocs

Cette décomposition simplifiée suppose que : le rotor, l’arbre, et les barres du


rotor forment un seul bloc, les roulements et les 2 flasques un seul bloc et les dents,
encoches et tête de bobine forment un seul bloc.

Les modes de transfert de chaleur entre les blocs sont principalement :

 Rotor-fer stator : convection


 Rotor-flasque : conduction
 Fer stator-bobinage statorique : conduction
 Fer stator-carcasse : conduction
 Carcasse-atmosphère : convection
 Flasques-atmosphère : convection

35
Figure 29: Transfert de chaleur entre les blocs

C : conduction et Cv : convection

II. Détermination des conductances thermiques entre les nœuds


Les formules des conductances thermiques sont :

𝐾𝑆𝑖𝑗
Pour la conduction : 𝐺𝑖𝑗 = 𝐿𝑖𝑗

Pour la convection : 𝐺𝑖𝑗 = ℎ𝑆

On va calculer les coefficients de conductivité thermique k par la moyenne des


𝐾1 +𝐾2
conductivités thermiques des blocs connectés. 𝐾𝑚𝑜𝑦 = 2

Les coefficients d’échange par convection h sont à déterminer expérimentalement ou


théoriquement. Une recherche [3] a fait l’étude de calcul de ces coefficients pour les
machines asynchrones de type TEFC (total enclose fan cooled) et a trouvé :

Tableau 6: coefficient d'échange par convection pour la machine

Endroit Coefficient Coefficient


théorique[W/𝑚2 °C] expérimentale[W/𝑚2 °C]
Entre fer 0.0349
Carcasse-atmosphère 45.5 51.71

36
III. Simulation du circuit thermique

Figure 30: schéma bloc pour la simulation du modèle thermique de la machine

37
Sur ce circuit on trouve :

 Une source de chaleur générées par les pertes


 Les éléments de la machine qui comprennent leur masse, leur chaleur spécifique
et leur température initiale.
 Des conductances entre les blocs :
▪ Pour la conduction : qui contiennent la surface de contact, l’épaisseur
d’échange et la conductivité équivalente.
▪ Pour la convection : qui contiennent la surface de contact et le
coefficient d’échange thermique.
 Des capteurs de température sur chaque élément de la machine
 Une source de température continue qui représente l’atmosphère

38
PARTIE III: ETUDES DES ECHAUFFEMENTS DE LA MACHINE EN
FONCTION DE LA CHARGE
Dans cette partie nous allons étudier la variation des courants, des pertes et des
températures en fonction de la charge. On va varier la charge de 50%,100% et 150% de
la charge nominale (5 N.m). La température de l’atmosphère est considérée à une
température constante de 27°C ou 300 K.

Voici le schéma complet de la simulation dont tous les modèles


électromagnétiques, pertes et thermiques ont été introduits dans des blocs et ont été
connectés d’après le schéma suivant pour pouvoir calculer les températures des éléments
à partir des pertes de la machine.

Figure 31: schéma bloc complet pour la détermination des températures

Chapitre I Résultats
I. Courbe des courants et de la vitesse de rotation du rotor
1) Variation de la vitesse de rotation du rotor

Figure 32: variation de la vitesse de rotation du rotor suivant la charge


39
La vitesse de rotation du rotor varie avec la charge. Elle est en fonction inverse avec
la charge, celle-ci diminue quand la charge augmente.

2) Variation du courant dans le rotor

Figure 33: Variation du courant rotorique suivant la charge

L’amplitude et la fréquence du courant rotorique varient en fonction croissante avec


la charge.

3) Variation du courant statorique

40
Figure 34: variation du courant d'alimentation suivant la charge

L’amplitude du courant augmente proportionnellement avec la charge mais


l’amplitude reste inchangée.

II. Courbes des pertes


1) Courbes des pertes joules au stator

Figure 35: Variation des pertes joule au stator selon la charge

Les pertes joules au stator croissent proportionnellement avec la charge.

2) Courbes des pertes joules au rotor

41
Figure 36: variation des pertes joules au rotor selon la charge

Les pertes joules au rotor croissent avec la charge.

3) Variation des pertes fer

Figure 37: Variation des pertes fer selon la charge

Les pertes fer diminuent quand la charge augmente.

III. Courbes des températures des éléments de la machine


1) Courbes des températures du bobinage statorique

42
La température de chaque élément de la machine croit avec l’augmentation de la charge.

Figure 38: variation de la température de la bobine du stator selon la charge

2) Courbes des températures du rotor

Figure 39: variation de la température du rotor selon la charge

3) Courbes des températures du fer

43
Figure 40:Variation de la température du fer statorique selon la charge

4) Courbes des températures de la carcasse

Figure 41: Variation de la température de la carcasse selon la charge

44
Chapitre II Interprétation
I. Courbe des courants et de la vitesse
L’augmentation de la charge se traduit par l’augmentation du couple résistant qui
tend à freiner le rotor et diminue sa vitesse de rotation. (Figure 32)

L’écart entre la vitesse du rotor et celle du synchronisme augmente. Le rotor tend


automatiquement à rattraper la vitesse du synchronisme (due au phénomène
électromagnétique).

Ce rattrapage se manifeste par l’augmentation des amplitudes des courants du stator


et du rotor. L’augmentation du courant rotorique s’accompagne de l’augmentation de sa
fréquence tandis que celle du stator reste inchangée car elle dépend du réseau mais pas
d’autres phénomènes. (Figure 33) (figure 34)

II. Courbes des pertes


Les pertes joules au stator et au rotor sont proportionnelles au carré des courants
statorique et rotorique et à leurs résistances. 𝑃𝑗 = 𝑅. 𝐼 2

Par conséquent l’élévation des courants rotorique et statorique dû à l’augmentation de


la charge entraine l’augmentation des pertes joules au stator et au rotor. (Figure 35)
(Figure 36) (figure37)

Les pertes fer sont en fonction des flux magnétiques, or ces flux décroissent quand la
charge augmente. D’où la diminution des pertes fer selon l’augmentation de la charge

III. Courbes des températures des éléments de la machine


Les pertes joules et fer se transforment en chaleur et se traduisent par des sources de
chaleur qui chauffent les différents éléments de la machine. Ces pertes sont en fonction
des courants rotorique et statorique, or ces courants croissent avec la charge. Donc la
capacité d’échauffement de la machine augmente quand la charge augmente. (Figure 38)
(figure 39) (figure 40)

45
CONCLUSION
Les machines électriques tournantes rencontrent souvent des défaillances. La
plupart de leurs défaillances sont les résultats de leurs échauffements excessifs lors de
leurs utilisations.

Ce travail a été effectué afin de mettre en évidence l’impact des échauffements


excessifs de ces machines dans leurs utilisations. Cet impact est la diminution de leur
durée de vie due à des températures dépassant la classe d’isolation de l’appareil indiquée
sur sa plaque signalétique.

Les principales causes de ces échauffements excessifs sont la surcharge,


l’alimentation et le condition environnemental.

On a pu voir par l’étude du cas d’une machine asynchrone que la capacité


d’échauffement de la machine est en fonction croissante avec la charge qu’elle supporte.
On peut conclure alors que la surcharge est belle et bien une des principales causes de la
détérioration d’une machine électrique tournante.

Une surcharge se manifeste lorsqu’on opère assez large au-delà de la charge


nominale de la machine ou lors d’un type de service non approprié à la machine. Il est
alors recommandé de bien connaitre la capacité de charge et le type de service destinés à
la machine en vue d’une bonne utilisation et d’une maintenance préventive.

J’espère que ce travail apportera une contribution pour le bon fonctionnement et


l’utilisation optimale de ces machines. Mais au cas où la machine ne fonctionne plus,
quels sont les maintenances curatives et comment y procéder ?

46
BIBLIOGRAPHIE
[1] B.Bayala, « La machine asynchrone », Edition revue 2010.
[2] G.Kylander, « Thermal modelling of small cage induction motors », Doctorat,
Chalmers University of technology Goteborg, Sweden, 1995, n°265, p.113.
[3] G.Rakotonirina, « Modélisation thermique des moteurs asynchrones à cage par la
méthode des éléments finis », Docteur, Université de Québec à Trois-rivières,
2001.
[4] J.Bryan, « Keping it cool :A look at causes of motoroverheating, » Electrical
Appartus Service Association, 2015.
[5] O. Badran, H. Sarhan, et B. Alomour, « Thermal performance analysis of
induction moto », Al-Balga Applied University.
[6] P.H.Mellor, D.Roberts, et D.R Turner, « Lumped parameter thermal model for
electrical machine of TEFC design », 1995, 5, p.138.
[7] P.Lebrun, « Machine asynchrone : Technologie, chix et alimentation des
machines asynchrones », Lycée Louis ARMAND, Strasbourg.
[8] Y.Li et L.Dieo, « Thermal analysis of asynchronous motor loss and the optimal
selection of flux linkage », « Proceeding of teh 2015 Internationanal conference
onelectrical and information thechnologies for rail transportation »,377, p.515-
522, 2015.
[9] S.Mezani, « Modélisaton électromagnétique et thermique des moteurs à
induction, en tenant compte des harmoniques de l’espace », Docteur de l’INLP,
Institut National Polytechnique de Lorraine, Lorraine, 2004,p.133.

I
ANNEXES
ANNEXE 1 Dimensions du moteur

Désignation Valeur[mm]
Diamètre extérieur du moteur 145
Diamètre extérieur du stator 131.5
Diamètre intérieur du stator 72.5
Entre fer 0.5
Diamètre extérieur du rotor 71.5
Diamètre de l’arbre 29.5
Longueur du stator et rotor 82
Longueur du moteur 208.5

ANNEXE 2 Caractéristiques électriques du moteur


Ces paramètres ont été trouvés expérimentalement. [5]

Paramètre Résistance [Ω] Inductance [Ω]


Stator 4.167 4.72
Rotor 3.333 7.08
Magnétisant 1187.78 111.3

II
ANNEXE 3 Insertion des configurations et des paramètres du moteur sur Simulink de
Matlab

ANNEXE 4 Caractéristiques des matériaux constituant la machine d’étude

III
Matériaux Conductivité Densité[kg/𝑚3 ] Chaleur
thermique[W :m.c] spécifique[J.Kg.°C]
Fer 58 7850 420
Aluminium 222 2790 833
Acier 35 7770 460
Cuivre 388 8933 385

ANNEXE 5 Les principaux blocs de Simulink pour les simulations

Désignation Schéma Paramètres d’entrée


Moteur asynchrone Tension, fréquence,
puissance nominale,
résistances, moment
d’inertie, type du rotor,
nombre de pôles
Thermal mass Masse, chaleur spécifique,
température initiale

Bloc de transfert par Coefficient de Transfer par


convection convection, surface

Bloc de transfert par Surface, épaisseur,


convection conductivité thermique

ANNEXE 6 Masse des éléments de la machine


La masse totale de la machine est 12.9kg.
Les masses des différents éléments suivant ont été obtenue par des calculs grâce aux
dimensions et des densités massiques des éléments et des proportionnalités de masse
approprié au type de la machine.
Désignation Masse[kg]
Rotor+arbre 2
Bobinage du stator 3
Fer du stator 3
Casrcasse 3.5
Flasue 2x0.6

IV
Auteur : RAZAFIMAHERY Solondraibe Ny Aina Anthony

Adresse : K4 031 Ivato Aéroport - Tana 105

Téléphone : +261 33 63 506 42

E-mail : [email protected]

Titre : « ECHAUFFEMENT DES MACHINES ELECTRIQUES TOURNANTES »

Nombre de page : 46

Nombre de tableaux : 6

Nombre de figures : 41

RESUME

L’échauffement excessif d’une machine électrique tournante diminue sa durée de vie. L’objectif
de ce mémoire consiste à mettre en évidence la variation de la température d’une machine électrique
tournante en fonction de la charge. L’étude a été effectuée pour le cas d’une machine asynchrone. Les
résultats ont montré que la capacité d’échauffement de la machine est en fonction croissante avec la
charge. La surcharge est donc une des principales causes des surchauffes. Pour le bon fonctionnement
et l’utilisation optimale de la machine jusqu’à sa durée de vie normale, il faut alors tenir compte de la
capacité de charge et le type de service de la machine.

Mots clés : Machine électrique, machine asynchrone, pertes joule, perte fer, transfert de chaleur.

ABSTRACT

The excessive heating of a rotating electrical machine reduces its lifetime. The aim of this study
consist in demonstrating the variation of the machine’s temperature as a function of the load. The results
are shown that heating capacity of the machine increases with the load. Overload is therefore one of the
main causes of overheating. For proper operation and optimum use of the machine up to its normal life,
the load capacity and the service type of the machine must be taken into account.

Keyword : Electric machine, asynchronous machine, copper loss, iron loss, heat transfet.

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