Af 2010

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Analyse de l’annexe fiscale 2010

Ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre 2009 portant Budget de l’Etat pour


la gestion 2010

Première partie
Taxes sur le chiffre d’affaires

EXEMPTION DE TVA DES VENTES ET DES PRESTATIONS DE SERVICES FAITES A


CERTAINES ENTREPRISES EXPORTATRICES (Art. 3)

I – Présentation générale du dispositif

Les entreprises exportatrices de café, de cacao, de l’hévéa, du palmier à huile


et de la banane sont éligibles au remboursement de la taxe sur la valeur
ajoutée grevant leurs acquisitions de biens et services.

Toutefois, en raison des difficultés de la régie d’avance à faire face à ces


remboursements, l’article 3 de l’annexe fiscale à l’ordonnance 2009-382 du 26
novembre 2009 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2010, a exempté de la
TVA pour deux ans, les acquisitions de biens et services faites par ces
entreprises.

Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application

1. Entreprises éligibles

Les entreprises éligibles au bénéfice de la mesure sont celles exerçant dans le


domaine de la transformation du café, du cacao, de l’hévéa, du palmier à
huile et de la banane, dont le montant des exportations représente au moins
70 % de leur chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises.

Lorsqu’une entreprise exporte plusieurs des produits susvisés, le chiffre d’affaires


cumulé réalisé doit être au moins égal à 70 % du chiffre d’affaires global de
l’entreprise.

Le seuil de 70 % s’apprécie au regard du chiffre d’affaires réalisé au 31


décembre de l’exercice précédant chacun des exercices ouverts au bénéfice
de la mesure.

Ainsi, en ce qui concerne l’exercice 2010 (exercice du bénéfice de la mesure),


le chiffre d’affaires à prendre en compte pour apprécier le seuil de 70 % est
celui de l’exercice clos au 31 décembre 2009.
Pour l’exercice 2011 (exercice du bénéfice de la mesure), le chiffre d’affaires
à prendre en compte est celui de l’exercice clos au 31 décembre 2010.

Ne sont pas éligibles à la mesure, les entreprises qui se bornent au simple


conditionnement, ou à la conservation des produits susvisés.

Cette exclusion ne s’applique pas aux entreprises du secteur de la banane qui


peuvent ainsi bénéficier de la mesure même si elles ne font que le
conditionnement de leurs produits avant exportation.

2. Les biens et services visés

Les biens et services visés sont ceux destinés aux besoins de l’activité et qui
ouvrent normalement droit à déduction. Sont donc exclus de l’exemption, les
biens et services qui n’ouvrent pas droit à déduction conformément aux
dispositions légales.

L’exemption s’applique aussi bien en régime intérieur qu’à l’importation.

B – Durée de l’exemption

La durée de l’exemption est de deux ans. Elle s’étend du 15 janvier 2010 (date
d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010) au 31 décembre 2011.

Les entreprises concernées ayant supporté la TVA sur leurs acquisitions après le
15 janvier 2010, sont éligibles à la procédure de remboursement de la TVA.

Ce montant de TVA s’ajoute au stock de TVA éventuellement détenu par


l’entreprise avant le 15 janvier et qui n’a pas encore fait l’objet de
remboursement.

C – Obligations

Les entreprises exportatrices concernées par la mesure doivent, à l’appui de


leur déclaration mensuelle de taxe sur la valeur ajoutée, joindre les états
nominatifs des fournisseurs de ces biens et services. Ces états doivent
comporter obligatoirement les indications suivantes pour chaque fournisseur
de biens et services :

– nom et prénoms ou raison sociale ;

– profession ou activité ;

– adresse géographique, postale et téléphonique ;

– nature des biens et services fournis ;

– montant de la facture ;
– numéro de compte contribuable ;

– régime d’imposition ;

– centre des Impôts de rattachement.

Les omissions ou insuffisances constatées, ainsi que le refus ou le défaut de


production des états nominatifs prévus, sont sanctionnés par une amende de
200 000 francs. L’amende s’applique également aux états comportant des
mentions incomplètes ou erronées.

D – Mise en œuvre de la mesure

Pour bénéficier de l’exonération, les entreprises doivent produire à leurs


fournisseurs, une attestation délivrée par l’Administration fiscale, certifiant
qu’elles sont éligibles.

Pour ce faire, les entreprises concernées doivent adresser leur demande soit à
la Direction des grandes Entreprises, pour celles qui relèvent de cette Direction,
soit à la Direction régionale de rattachement, pour les autres.

A l’appui de leur demande, elles doivent produire, les documents comptables


et financiers de l’exercice précédent, établissant qu’elles réalisent au moins
70 % de leur chiffre d’affaires à l’exportation.

Le fournisseur, avant toute facturation hors taxe, doit exiger de son client la
production de l’attestation et en conserver une copie comme pièce
justificative en cas de contrôle ultérieur.
HARMONISATION DU TRAITEMENT FISCAL DES JEUX DE CASINO AU REGARD DE
LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE (Art. 4)

I – Présentation générale du dispositif

La loi n° 69-507 du 8 décembre 1969 instituant le prélèvement sur les recettes


des jeux du casino exploité par la Société des Palaces de Cocody (SPDC),
prévoyait que ladite taxe se substitue aux taxes sur le chiffre d’affaires.

La loi n° 2003-489 du 26 décembre 2003 portant régime financier, fiscal et


domanial des collectivités territoriales, a maintenu le prélèvement sans préciser
que ce prélèvement s’applique au seul casino de la SPDC et se substitue aux
taxes sur le chiffre d’affaires.

L’article 4 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre 2009


portant Budget de l’Etat pour la gestion 2010 harmonise le dispositif en
exonérant expressément de la taxe sur la valeur ajoutée, les jeux de casino
ainsi que tout profit tiré de ces opérations.

Les dispositions de cet article appellent les commentaires ci-après.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application de la mesure

1. Personnes concernées

L’exonération de TVA s’applique à tous les casinos et n’est plus exclusivement


réservée au seul casino de la SDPC. Toutefois, elle ne profite qu’aux casinos
disposant d’une autorisation d'exercer conformément à la législation en
vigueur.

2. Les opérations visées

Les opérations des casinos visées par l’exonération de TVA, sont celles
rattachées exclusivement aux jeux notamment de hasard et d’habileté tels
que :

– les jeux de hasard à contrepartie (black jack, roulettes, boules, etc.) ;

– les jeux dits « de cercle » (baccara chemin de fer, écarté, etc.) ;

– les machines et appareils nécessitant l’introduction d’une pièce de monnaie


ou d’un jeton (machines à sous).

B – Portée de la mesure

Le prélèvement sur le produit des jeux de casino se substitue à la TVA.


Les établissements de jeux de hasard et autres établissements exerçant les
activités de casino sans disposer d’autorisation préalable, sont donc assujettis
de plein droit à la TVA et ne peuvent par conséquent être soumis au
prélèvement sur les produits des jeux de casino.
AMENAGEMENT DU REGIME DE LA SOCIETE IVOIRIENNE DE RAFFINAGE ET DE LA
SOCIETE MULTINATIONALE DE BITUMES AU REGARD DE LA TAXE SUR LA VALEUR
AJOUTEE (Art. 7)

I – Présentation générale du dispositif

La Société ivoirienne de Raffinage (SIR) et la Société multinationale de Bitumes


(SMB) bénéficient du régime de l’usine exercée.

Au regard de ce régime, ces deux sociétés sont exonérées de la TVA sur les
acquisitions des biens et services directement liées aux opérations de raffinage
et de fabrication à titre principal ou accessoire des produits du pétrole ou des
produits assimilés.

Cette exonération était mise en œuvre par voie d’attestation en ce qui


concerne la SIR et par voie de remboursement pour les opérations réalisées
par la SMB.

L’article 7 de l’annexe fiscale 2010 a simplifié et harmonisé la mise en œuvre


de cette exonération en substituant aux procédures suscitées, l’acquisition en
franchise de TVA, de certains biens et services par ces deux entreprises, sauf
en ce qui concerne les frais généraux pour lesquels l’exonération continue
d’être mise en œuvre par voie de remboursement.

II – Analyse du dispositif

A – Les opérations concernées

En ce qui concerne la Société ivoirienne de Raffinage, l’exonération vise les


acquisitions de matériels, de biens d’équipement et les pièces de rechange,
tant à l’importation qu’en régime intérieur ainsi que les travaux importants
directement liés aux opérations de raffinage.

Concernant la Société multinationale de Bitumes (SMB), l’acquisition des


mêmes biens et services est également exonérée, dès lors qu’ils sont
directement liés à la fabrication à titre principal ou accessoire des produits du
pétrole ou des produits assimilés.

Par travaux importants, il faut entendre tous travaux portant sur les biens
d’investissement lourds spécifiques aux activités des entreprises concernées et
qui nécessitent la mobilisation de moyens financiers et matériels conséquents.

Il s’agit notamment, de travaux de construction, de réparation de cuves,


d’installation de matériels spécifiques lourds.

Les travaux concernés peuvent intervenir de façon exceptionnelle ou


cyclique.
L’exonération vise également les frais généraux, lorsqu’ils se rapportent aux
opérations de raffinage en ce qui concerne la SIR ou à la fabrication à titre
principal ou accessoire, des produits du pétrole ou des produits assimilés,
s’agissant de la SMB.

B – Modalités de mises en œuvre, durée de la mesure et obligations


déclaratives

1. Modalités de mise œuvre de l’exonération

L’exonération prévue par le dispositif est mise en œuvre par voie d’achat en
franchise de TVA ou par voie de remboursement.

a) L’exonération par voie d’achat en franchise de TVA

Les opérations d’acquisition des biens et services concernés par cette


procédure doivent être facturées hors taxe par les fournisseurs, à la SIR et à la
SMB. Aucune procédure ni document préalable n’est à exiger pour la mise en
œuvre de cette exonération.

L’achat en franchise de taxe s’applique aux matériels, biens d’équipement,


pièces de rechange, tant à l’importation qu’en régime intérieur ainsi qu’aux
travaux importants directement liés aux opérations de raffinage, ou à la
fabrication à titre principal ou accessoire des produits du pétrole ou des
produits assimilés.

L’exonération est appliquée exclusivement à la SIR et à la SMB. Elle n’est mise


en œuvre que dans les rapports entre ces sociétés et leurs fournisseurs.
L’exonération ne peut donc être transmise aux prestataires et sous-traitants de
ces deux sociétés.

Les bénéficiaires de l’exonération règlent les factures relatives aux acquisitions


des biens et prestations visés, pour leurs montants hors taxes. Le fournisseur
devra donc délivrer une facture hors taxe à ces clients bénéficiaires de la
mesure.

b) L’exonération par voie de remboursement

Cette procédure s’applique uniquement à la TVA grevant les frais généraux,


lorsqu’ils se rapportent aux opérations de raffinage en ce qui concerne la SIR,
ou à la fabrication à titre principal ou accessoire des produits du pétrole ou
des produits assimilés, s’agissant de la SMB.

La taxe sera donc facturée à la SIR et à la SMB sur les frais généraux dans les
conditions de droit commun. Cette TVA sera remboursée conformément à la
note de service n° 0050/MDPMEF/DGI-DOA-SDERS-03/ Naa/kg du 12 janvier
2007.
2. Obligations déclaratives

En ce qui concerne les acquisitions en franchise de TVA, la SIR et la SMB doivent


communiquer, chaque trimestre, à l’Administration un état nominatif de leurs
fournisseurs. Ces états doivent comporter obligatoirement les indications
suivantes par fournisseur :

– nom et prénoms ou raison sociale ;

– profession ou activité ;

– adresse géographique, postale et téléphonique ;

– nature des biens et services fournis ;

– montant de la facture ;

– numéro de compte contribuable ;

– régime d’imposition ;

– centre des Impôts de rattachement.

Les omissions ou insuffisances constatées, ainsi que le refus ou le défaut de


production des états nominatifs prévus, sont sanctionnés par une amende de
200 000 francs.

L’amende s’applique également aux états comportant des mentions


incomplètes ou erronées.

Cette obligation ne s’applique pas aux frais généraux.

3. Durée de la mesure

La mesure est temporaire. Elle s’applique du 15 janvier 2010, date d’entrée en


vigueur de la mesure, au 31 décembre 2020.
PRECISION RELATIVE A LA SANCTION EN CAS DE PRODUCTION D’ETATS DES TAXES
DEDUCTIBLES COMPORTANT DES MENTIONS INCOMPLETES (Art. 9)

I – Présentation générale du dispositif

L’obligation de produire un état des taxes déductibles à l’appui des


déclarations de la taxe sur la valeur ajoutée a été réinstituée en 2006. Les
sanctions relatives à cette obligation ne visaient toutefois que le défaut de
production de cet état ou la production d’état erroné.

Le dispositif ne prévoyait pas de façon expresse, de sanction à appliquer en


cas de production d’état comportant des mentions incomplètes.

L’article 9 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre

2009 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2010 a complété le dispositif, en


étendant le champ d’application des sanctions à la production d’états des
taxes déductibles comportant des mentions incomplètes.

II – Analyse du dispositif

A – Présentation de l’état des taxes déductibles et notion de mentions


complètes

1. Présentation de l’état des taxes déductibles

L’état des taxes déductibles est un imprimé administratif annexé à la


déclaration de TVA et comportant les rubriques suivantes :

– date de la facture ou de l’importation ;

– nom, prénoms et numéro de compte contribuable du fournisseur ;

– référence de la facture ou numéro de la déclaration et de la liquidation en


douane ;

– nature des biens ou services ;

– montant total de la TVA ;

– montant total de la taxe déductible.

Toutes ces rubriques doivent obligatoirement être servies par le contribuable.

Les mentions à y inscrire doivent respecter les indications figurant au bas de


l’imprimé de déclaration. Ainsi, en ce qui concerne les opérations
d’importation, il doit être mentionné le pays d’origine du fournisseur dans la
rubrique « numéro de compte contribuable du fournisseur ».
Par ailleurs, l’imprimé précise en ce qui concerne la rubrique « nature des biens
ou services » que les mentions à y inscrire doivent indiquer la nature exacte de
chaque bien ou prestation de services de façon individualisée tel que fauteuil
de Direction, micro-ordinateur, etc. Ainsi, sont à proscrire, les mentions d’ordre
général tels que marchandises diverses, matériels de bureaux, consommables,
douane, etc.

Pour les factures comportant plusieurs types de biens ou services, l’état des
taxes déductibles doit indiquer distinctement et de manière détaillée, la nature
de chaque bien ou service à raison de la désignation précise de chaque bien
par ligne.

2. Notion de mentions incomplètes

Par mentions incomplètes, il faut entendre l’absence de mention dans l’une


des rubriques sur l’état des taxes déductibles ou l’imprécision desdites
mentions.

B – Sanction

La sanction applicable à la production d’états erronés ou au défaut de


production desdits états est étendue à la production d’états comportant des
mentions incomplètes.

Ainsi, la production d’états comportant des mentions incomplètes entraîne le


rejet des déductions opérées.

Le rejet de la déduction, sera dans cette hypothèse, limité au montant de la


taxe rattachée à l’opération spécifique pour laquelle le caractère incomplet
des mentions aura été constaté.
Deuxième partie
Impôts sur le revenu

REDUCTION DE L’IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ETCOMMERCIAUX OU


AGRICOLES EN CAS D’INVESTISSEMENT DE BENEFICES (Art. 12)

I – Présentation générale du dispositif

Dans le but d’accroître la portée incitative de l’article 110 du Code général


des Impôts relatif à la réduction de l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux en cas d’investissement de bénéfices, l’article 12 de l’annexe
fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre 2009 portant Budget de
l’Etat pour la gestion 2010, a aménagé les dispositions dudit article.

Cet aménagement a consisté d’une part, à étendre le bénéfice de l’article


110 du Code général des Impôts aux entreprises commerciales et aux
prestataires de services et d’autre part, à relever le taux de plafonnement de
la déduction de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.

Cette disposition appelle les commentaires ci-après.

II – Analyse du dispositif

A – En ce qui concerne l’extension du champ d’application de l’article 110

1. Entreprises bénéficiaires

Les réductions d’impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux prévues


par les dispositions de l’article 110 du Code général des Impôts concernaient
exclusivement les entreprises industrielles ou agricoles.

Désormais, cette mesure s’applique également aux entreprises commerciales


ou prestataires de services. Par entreprises commerciales, il faut entendre les
entreprises ayant pour activité l’achat-revente sous quelque forme que ce soit
(grossistes, demi-grossistes, détaillants).

Ces entreprises bénéficient de la mesure même si elles sont déjà bénéficiaires


des avantages prévus par le Code des Investissements.

Sont exclues du bénéfice de la mesure, les entreprises bénéficiant des


dispositions du Code minier et du Code pétrolier.

2. Investissements éligibles

a) Nature des investissements

Les investissements doivent porter sur la création d’une activité ou sur le


développement d’une activité existante. Le développement d’activité est la
réalisation par l’entreprise d’un projet d’extension, de diversification ou de
modernisation.

L’extension est l’accroissement de la capacité de production, de vente ou de


réalisation de prestations de services.

La diversification consiste en la fabrication d’un produit nouveau ou en la


création d’une nouvelle branche d’activité commerciale ou de prestation de
services.

La modernisation est le renouvellement des équipements de production, de


vente ou de prestations de services en vue d’adapter l’entreprise à l’évolution
de la demande ou au progrès technologique.

b) Biens visés

Le dispositif s’applique à tous les biens meubles et immeubles acquis par les
entreprises bénéficiaires de la mesure.

Toutefois, sont exclus, les investissements portant sur :

– les immeubles (bâtis ou non bâtis) ;

– les biens d’équipement acquis d’occasion ;

– les véhicules de toute nature à l’exception des engins de manutention et de


travaux publics, des aéronefs, des bateaux et des navires autres que de
plaisance ;

– le mobilier et le matériel de bureau, à l’exception du matériel informatique.

Ces exclusions concernent les investissements réalisés par toutes les entreprises
éligibles.

Cependant, en ce qui concerne les entreprises commerciales et les


prestataires de services, ces exclusions ne leur sont pas applicables lorsque
leurs investissements portent sur les biens meubles et immeubles spécifiques à
leurs activités.

B – En ce qui concerne le plafonnement de la réduction

Le plafonnement des sommes à imputer sur les bénéfices a été relevé :

– en ce qui concerne l’ancienne région d’Abidjan (département d’Abidjan,


d’Adzopé, d’Agboville et d’Aboisso), de 25 % à 35 % des sommes investies ;

– en ce qui concerne les autres régions, de 30 % à 40 % des sommes investies.


Lorsque les investissements sont réalisés à la fois dans l’ancienne région
d’Abidjan, et dans les autres régions, le plafonnement de la réduction est
effectué en fonction de la situation desdits investissements. Ce mécanisme ne
peut être mis en œuvre que si l’entreprise tient une comptabilité séparée ; à
défaut, il sera appliqué le taux de plafonnement de la région d’Abidjan.
REDUCTION DE LA BASE DE LA RETENUE DE L’IMPOT SUR LES BENEFICES NON
COMMERCIAUX AU TITRE DES SOMMES VERSEES AUX COMPAGNIES DE
REASSURANCE N’AYANT PAS D’INSTALLATIONS PROFESSIONNELLES EN COTE
D’IVOIRE (Art.16)

I – Présentation générale du dispositif

Les sommes versées à des compagnies de réassurance étrangères obéissent


au régime des rémunérations payées aux entreprises n’ayant pas
d’installations professionnelles en Côte d’Ivoire, prévu par l’article 92 du Code
général des Impôts.

Ces sommes subissent dans les conditions de droit commun, la retenue à la


source au titre de l’impôt sur les bénéfices non commerciaux. Cette retenue
au taux de 25 % était assise sur 80 % des sommes brutes mises en paiement ;
soit un taux direct de 20 %. La base d’imposition de la retenue a été ramenée
à 50 % par l’article 16 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26
novembre 2009 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2010.

Cet aménagement appelle les commentaires suivants.

II – Examen du dispositif

A – Champ d’application

1. Personnes concernées

a) Personnes devant subir la retenue

Les personnes devant subir la retenue sont les compagnies de réassurance


n’ayant pas d’installations professionnelles en Côte d’Ivoire, c'est-à-dire celles
ne disposant pas d’établissements stables en Côte d’Ivoire, notamment des
succursales, des bureaux de représentation, etc.

Ainsi, les filiales ivoiriennes de compagnies de réassurance étrangères ne sont


pas passibles de la retenue, dès lors que la convention de réassurance est
conclue entre ladite filiale et des compagnies d’assurances installées en Côte
d’Ivoire.

La personne passible de la retenue est, sous réserve de convention fiscale


internationale, la compagnie de réassurance étrangère avec laquelle la
convention de réassurance a été conclue.

Par conséquent, la situation géographique de la compagnie qui verse les


indemnités en cas de sinistre importe peu.
b) Personnes tenues d’effectuer la retenue

La retenue est effectuée par les compagnies d’assurances installées en Côte


d’Ivoire et qui versent des primes en vertu des conventions de réassurance
conclues avec des compagnies étrangères.

2. Opérations concernées et sommes imposables

Les opérations concernées sont les prestations de réassurance. La réassurance


est une technique de partage de risques importants consistant pour la
compagnie d’assurance à s’assurer, à son tour, auprès d’une ou de plusieurs
autres compagnies.

Les sommes imposables sont les primes versées en contrepartie de l’opération


de réassurance.

B – Modalités d’imposition

1. Base d’imposition et taux

La base d’imposition est constituée par la moitié du montant total brut des
primes versées au titre de la réassurance y compris toutes les sommes
accessoires qui s’y rattachent.

La retenue est opérée au taux unique de 25 %, soit un taux réel ou effectif de


12,5 % applicable au montant total brut des primes (sans déduction ni
abattement).

2. Fait générateur, exigibilité et paiement de la retenue

Le fait générateur et l’exigibilité de la retenue sont constitués du seul fait du


versement des primes quel que soit le mode de paiement (chèque, numéraire,
inscription au crédit d’un compte, virement, remise de biens en nature,
compensation, etc.).

Les retenues sont versées au plus tard le 15 du mois suivant le paiement des
primes, au moyen de la déclaration prévue pour la retenue à la source sur les
rémunérations des entreprises n’ayant pas d’installations professionnelles en
Côte d’Ivoire.
AMENAGEMENT DES SANCTIONS EN CAS DE NON-DECLARATION OU DE DEPOT
TARDIF DES ETATS DES HONORAIRES (Art. 17)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 17 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre


2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, aménage l’article 108 du
Code général des Impôts, en rehaussant le montant à partir duquel le
contribuable est tenu de déclarer les sommes versées, sur l’état des honoraires.

Par ailleurs, le dispositif relève le montant de l’amende fiscale en cas


d’omission, d’inexactitude, de dépôt tardif ou de non-dépôt de l’état des
honoraires.

L’aménagement ainsi introduit appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

A – En ce qui concerne le relèvement du montant minimum des sommes à


déclarer sur l’état des honoraires

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, le montant minimum des


sommes versées par an à un même bénéficiaire devant être déclaré sur l’état
des honoraires était fixé à 10 000 francs.

Ce montant a été porté à 50 000 francs par l’article 17 de l’annexe fiscale 2010.

Le montant à prendre en compte est la somme brute versée, quel que soit le
mode de paiement (chèque, numéraire, inscription au crédit d’un compte,
virement, remise de biens en nature, compensation, etc.). Ce montant
comprend l’ensemble des rémunérations en contrepartie des prestations
exécutées (à l’exclusion des débours) y compris la taxe sur la valeur ajoutée,
sans aucun abattement.

Le seuil de 50 000 francs doit correspondre au cumul des sommes versées à un


même bénéficiaire au cours d’une année, même si ces sommes ont des
qualifications différentes.

L’état des honoraires à produire au plus tard le 30 avril 2010 au titre des sommes
versées au cours de l’année 2009, n’est pas concerné par le nouveau dispositif.

Ce dispositif s’applique aux états produits au titre des exercices 2010 et


suivants.
B – En ce qui concerne les sanctions

1. Institution d’une amende en cas de non-dépôt ou de dépôt tardif des états


des honoraires

Le non-dépôt ou le dépôt tardif de l’état des honoraires est sanctionné comme


en matière de retard ou de défaut de production de l’état récapitulatif des
salaires. Ces infractions sont sanctionnées par une amende de 200 000 francs
majorée de 20 000 francs par mois ou fraction de mois de retard
supplémentaire.

Cette amende est prononcée sans préjudice de la réintégration des sommes


non déclarées au bénéfice imposable de la partie versante.

Ces sanctions s’appliquent aux états des honoraires produits au titre des
exercices 2010 et suivants.

2. Relèvement du montant de l’amende en cas d’omission ou d’inexactitude

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, les omissions et


inexactitudes constatées sur l’état des honoraires étaient sanctionnées par une
amende de 500 francs par infraction.

Cette amende a été portée à 5 000 francs par omission ou inexactitude


constatée dans les renseignements exigés.

Par omission, il faut entendre l’inexistence de mentions obligatoires tels que la


nature de la prestation reçue, le numéro de compte contribuable de la partie
bénéficiaire des sommes.

L’état des honoraires est réputé inexact lorsqu’il comporte des mentions
erronées ou incomplètes.

Le relèvement de l’amende s’applique aux états des honoraires produits au


titre des exercices 2010 et suivants.
Troisième partie
Contribution des Patentes

AMENAGEMENT DU MODE DE DETERMINATION DE LA PATENTE DE


L’ETABLISSEMENT PRINCIPAL (Art. 20)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 20 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre


2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, autorise désormais, pour la
détermination de la patente, l’imputation du chiffre d’affaires ayant
effectivement supporté le droit sur le chiffre d’affaires dans chaque
établissement secondaire, sur le chiffre d’affaires global de l’entreprise.

Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II – Examen du dispositif

L’article 266 du Code général des Impôts dispose que la patente est due par
établissement. En application de ce principe, les entreprises calculaient un
droit sur le chiffre d’affaires par établissement secondaire et un autre sur
l’établissement principal. Le droit sur le chiffre d’affaires de l’établissement
principal était déterminé sur la base du chiffre d’affaires global de l’entreprise,
incluant les chiffres d’affaires des établissements secondaires, qui ont déjà fait
l’objet d’imposition.

Depuis le 15 janvier 2010, date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale pour la


gestion 2010, le chiffre d’affaires ayant effectivement supporté le droit sur le
chiffre d’affaires au niveau de chaque établissement secondaire est imputé
sur le chiffre d’affaires global de l’entreprise, pour la détermination de la
patente de l’établissement principal.

A – Détermination du droit sur le chiffre d’affaires de l’établissement secondaire

Il revient aux entreprises de déterminer la patente de chaque établissement


secondaire sur la base du chiffre d’affaires qui y est effectivement réalisé. La
pratique consistant à retenir systématiquement le minimum de perception du
droit sur le chiffre d’affaires (300 000 francs) pour chaque établissement
secondaire n’est pas conforme au dispositif.

Conformément aux dispositions de l’article 267 du Code général des Impôts, le


minimum de perception ne doit être retenu que si le droit sur le chiffre d’affaires
de l’établissement secondaire est inférieur audit minimum.

B – Détermination du droit sur le chiffre d’affaires de l’établissement principal

Le chiffre d’affaires de l’établissement principal correspond au chiffre


d’affaires global de l’entreprise. Il s’agit du chiffre d’affaires qui y est
effectivement réalisé (lorsque des ventes ou prestations de services y sont
effectuées) auquel s’ajoute le chiffre d’affaires des établissements
secondaires.

Depuis l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale pour la gestion 2010, le droit sur
le chiffre d’affaires de l’établissement principal est calculé sur la base du chiffre
d’affaires déterminé ci-dessus duquel est soustrait le chiffre d’affaires rattaché
à chaque établissement secondaire ayant effectivement supporté le droit sur
le chiffre d’affaires.

En pratique, cela revient à ne prendre en compte que le chiffre d’affaires


effectivement réalisé par l’établissement principal. Lorsque cet établissement
ne réalise aucun chiffre d’affaires, le minimum de perception du droit sur le
chiffre d’affaires est dû.

Exemple 1

L’entreprise X dont le siège est à Abidjan dispose de deux établissements


secondaires à Divo et à Gagnoa. Elle a réalisé au titre de l’exercice 2010, un
chiffre d’affaires global hors taxe de 190 000 000 de francs. Les éléments
servant à la détermination de la patente se présentent comme suit :

ABIDJAN
DIVO GAGNOA TOTAL
(SIEGE)
Chiffre
25 000 000 70 000 000 95 000 000 190 000 000
d’affaires
Valeur
locative 1 200 000 720 000 840 000 2 760 000
annuelle

Détermination de la patente de chaque établissement secondaire

– DIVO

Droit sur le chiffre d’affaires : 70 000 000 x 0,5 % = 350 000 francs

Droit sur la valeur locative : 720 000 x 18,5 % = 133 200 francs

Patente : 350 000 + 133 200 = 483 200 francs

– GAGNOA

Droit sur le chiffre d’affaires : 95 000 000 x 0,5 % = 475 000 francs

Maximum de perception = 350 000 francs

Droit sur la valeur locative : 840 000 x 18,5 % = 155 400 francs
Patente : 350 000 + 155 400 = 505 400 francs

Détermination de la patente de l’établissement principal situé à Abidjan

Chiffre d’affaires de l’établissement principal correspondant au chiffre


d’affaires global de l’entreprise, soit :

25 000 000 + 70 000 000 + 95 000 000 = 190 000 000 francs

Chiffre d’affaires imposable : 190 000 000 – (70 000 000 + 95 000 000)

= 25 000 000 francs

Droit sur le chiffre d’affaires (DCA) : 25 000 000 x 0,5 % = 125 000 francs

Minimum de perception de DCA : 300 000 francs

Droit sur la valeur locative (DVL) : 1 200 000 x 18,5 % = 222 000 francs

Patente : 300 000 + 222 000 = 522 000 francs.

Exemple 2

L’entreprise Y dont le siège est à Yamoussoukro dispose de deux établissements


secondaires à Bondoukou et à Bouaké. Elle a réalisé au titre de l’exercice 2010,
un chiffre d’affaires global hors taxes de 165 000 000 de francs. Les éléments
servant à la détermination de la patente se présentent comme suit :

Yamoussoukro TOTAL
Bondoukou Bouaké
(Siège)
Chiffre
0 70 000 000 95 000 000 165 000 000
d’affaires
Valeur
locative 1 200 000 720 000 840 000 2 760 000
annuelle

Détermination de la patente de chaque établissement secondaire

– BONDOUKOU

Droit sur le chiffre d’affaires : 70 000 000 x 0,5 % = 350 000 francs

Droit sur la valeur locative : 720 000 x 18,5 % = 133 200 francs

Patente : 350 000 + 133 200 = 483 200 francs

– BOUAKE
Droit sur le chiffre d’affaires : 95 000 000 x 0,5 % = 475 000 francs

Maximum de perception = 350 000 francs

Droit sur la valeur locative : 840 000 x 18,5 % = 155 400 francs

Patente : 350 000 + 155 400 = 505 400 francs

Détermination de la patente de l’établissement principal situé à Yamoussoukro

Chiffre d’affaires de l’établissement principal correspondant au chiffre


d’affaires global de l’entreprise, soit :

0 + 70 000 000 + 95 000 000 = 165 000 000 francs

Chiffre d’affaires imposable :

165 000 000 – (70 000 000 + 95 000 000) = 0 franc

Droit sur le chiffre d’affaires (DCA): 0 x 0,5 % = 0 franc

Minimum de perception de DCA : 300 000 francs

Droit sur la valeur locative (DVL) : 1 200 000 x 18,5 % = 222 000 francs

Patente : 300 000 + 222 000 = 522 000 francs.


Quatrième partie
Dispositions diverses

REGIME FISCAL DES ORGANISMES DE BIENFAISANCE ET DE LUTTE CONTRE LA


PAUVRETE (Art. premier)

I – Présentation générale du dispositif

Le taux de pauvreté s’est accru en Côte d’Ivoire depuis la crise intervenue en


septembre 2002.

Face à cette situation, certaines personnes privées créent des organismes de


bienfaisance qui recourent dans la plupart des cas, aux dons de particuliers
pour l’exécution de leurs programmes.

L’article premier de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26


novembre 2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, encourage
l’action de ces structures par l’institution de mesures visant à renforcer et à
améliorer le dispositif fiscal applicable aux organismes de bienfaisance et de
lutte contre la pauvreté, en matière d’impôt sur les bénéfices, de contribution
des patentes et de taxe sur la valeur ajoutée.

II – Examen du dispositif

A – En matière d’impôt sur les bénéfices

L’article 18 G du Code général des Impôts qui prévoit la déductibilité des dons
et libéralités consentis par les entreprises à l’Etat et à certains organismes, a été
aménagé quant aux bénéficiaires et à la durée de validité de la mesure.

1. Les bénéficiaires des dons et libéralités

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, seuls étaient déductibles


de la base de l’impôt sur les BIC, la valeur des dons et libéralités consentis par
les entreprises à l’Etat et à ses démembrements, ainsi qu’aux organismes
suivants :

– associations sportives ;

– organismes de recherche scientifique ;

– associations et organismes œuvrant dans les domaines de la santé publique


et de l’action sociale ;

– associations intervenant dans les domaines de la culture et de


l’enseignement.
Désormais, la liste des bénéficiaires des dons et libéralités déductibles a été
étendue aux personnes suivantes :

– les associations religieuses reconnues par le Ministère en charge des cultes


sur la base d’un programme ou d’un bilan d’actions sociales prouvées.

Cette reconnaissance de l’intérêt social du programme ou du bilan d’actions


de l’association religieuse est faite par arrêté du Ministre en charge des
cultes ;

– les malades démunis présentés par les services sanitaires ou sociaux ou par
les centres de santé publics.

La déductibilité des dons est subordonnée à la production de tout document


justifiant que le malade a été présenté par un service sanitaire ou social public,
ou par un centre de santé public situé en Côte d’Ivoire ;

– les élèves et étudiants ivoiriens non boursiers de l’Etat, sous la forme de


bourses d’études annuelles n’excédant pas 600 000 francs pour chaque
étudiant bénéficiaire, sur une période n’excédant pas cinq années et 12 000
000 de francs par entreprise donatrice.

Les sommes ne doivent être versées ni aux conjoints ni aux ascendants et


descendants des membres de la direction et des cadres de l’entreprise. Le seuil
de 600 000 francs est porté à 1 000 000 de francs, pour les étudiants en cycle
de recherche.

La déductibilité est subordonnée à la production d’un document attestant de


l’inscription du bénéficiaire dans un établissement en Côte d’Ivoire ou non.

Les frais de formation des employés de l’entreprise, quelle que soit leur forme,
ne sont pas visés par la mesure.

– les personnes handicapées. La déductibilité concerne les dépenses


engagées par les entreprises pour la fourniture d’installations de rééducation,
de matériels orthopédiques et autres matériels spécifiques.

Les dépenses peuvent être engagées au profit de structures d’assistance aux


handicapés ou directement de personnes handicapées elles-mêmes. La
déductibilité est admise même si les dépenses sont destinées aux personnes
handicapées qui sont employées par l’entreprise.

– les associations de jeunes et de femmes pour les aider à initier ou à


développer des activités lucratives pour leurs membres.

Sont visées, les associations composées principalement de jeunes ou de


femmes. Les dons déductibles doivent être exclusivement destinés à initier ou
à développer au profit de leurs membres, des activités lucratives ;
– les associations œuvrant à la réadaptation des toxicomanes et des
alcooliques ;

– les organismes privés à but non lucratif qui œuvrent à titre bénévole à la
conservation de l’environnement ;

– les mutuelles pour leurs opérations de financement, de construction, de


réhabilitation ou d’équipement d’écoles, de centres de santé ou de centres
polyvalents au profit d’une collectivité.

2. La suppression de la date limite de validité de la mesure pour les dons


consentis à l’Etat et à ses démembrements

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, seuls étaient déductibles


les dons consentis à l’Etat ou à ses démembrements jusqu’au 31 décembre
2010. Le nouveau dispositif supprime le délai limite du 31 décembre 2010.
Désormais, les dons et libéralités à l’Etat ou à ses démembrements sont
déductibles, quelle que soit la date à laquelle ils sont consentis.

Par démembrements de l’Etat, il faut entendre les structures déconcentrées,


notamment les établissements publics nationaux ainsi que les collectivités
territoriales.

B – En matière de contribution des patentes

Les organismes de bienfaisance et autres associations ne sont pas assujettis à


la contribution des patentes, dans la mesure où ils n’ont pas un but lucratif
même lorsqu’ils se livrent occasionnellement à des opérations de nature
commerciale en rapport avec leur objet.

L’article premier de l’annexe fiscale 2010 consacre cette règle.

C – En matière de taxe sur la valeur ajoutée

Les acquisitions de biens et services faites par les organismes de bienfaisance


et destinées aux personnes physiques et associations citées ci-dessus, sont
exonérées de TVA. L’exonération est mise en œuvre par voie d’attestation.

Les dons et libéralités consentis par les organismes de bienfaisance à des


personnes autres que celles énumérées plus haut, ne bénéficient pas de
l’exonération.

Il en est de même pour les dons consentis par des structures autres que les
organismes de bienfaisance.
MESURES DE RELANCE DES ACTIVITES ECONOMIQUES DANS LES ZONES CENTRE,
NORD ET OUEST (CNO) (Art. 2)

I – Présentation générale du dispositif

Dans le cadre de la relance des activités économiques dans les zones Centre,
Nord et Ouest (CNO), l’article 2 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382
du 26 novembre 2009 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2010 a adopté
diverses mesures au profit des entreprises.

Ces mesures visent à favoriser dans ces zones, la création et la réouverture


d’entreprises, le développement d’activités agro-industrielles, ainsi que la
reconstruction d’infrastructures socio-économiques.

Ce dispositif appelle les commentaires ci-après.

II – Analyse du dispositif

Le dispositif est axé sur :

– les mesures en faveur de la création ou de la réouverture d’entreprises ;

– les mesures en faveur du secteur agricole ;

– les mesures en faveur des entreprises demeurées en activité pendant la


crise ;

– les mesures en faveur de la reconstruction des infrastructures


socioéconomiques.

A – Les mesures en faveur de la création ou de la réouverture d’entreprises


dans les zones CNO

1. Les entreprises visées

La mesure s’applique d’une part, aux entreprises agro-industrielles et d’autre


part, à celles relevant des autres secteurs d’activités.

a) Les entreprises agro-industrielles

Les entreprises agro-industrielles concernées doivent remplir les conditions


cumulatives ci-après :

– Etre nouvellement créées ou faire l’objet de réouverture entre le 15 janvier


2010 et le 31 décembre 2012
Sont visées, les créations d’entreprises nouvelles ainsi que les réouvertures
d’entreprises, intervenant entre le 15 janvier 2010, date d’entrée en vigueur de
l’annexe fiscale 2010, et le 31 décembre 2012.

Notion d’entreprise nouvellement créée

L’entreprise est réputée nouvellement créée lorsqu’elle n’existait pas avant le


15 janvier 2010. Ne sont pas considérées comme nouvellement créées, les
entreprises qui exerçaient leurs activités avant l’établissement de leur
déclaration fiscale d’existence.

La date de création de l’entreprise s’apprécie au regard de sa déclaration


fiscale d’existence.

Ne sont pas également concernées, les transformations d’entreprises


(changement de forme juridique, fusion, etc.), les changements de régime
d’imposition ainsi que les relocalisations dans les zones CNO.

Notion de réouverture d’entreprise

Sont considérées comme des réouvertures d’entreprises :

– les réimplantions d’entreprises après cessation ou délocalisation ;

– les reprises d’activité après arrêt provisoire d’activité.

La réouverture est admise, que l’arrêt ou la cessation d’activité ait fait l’objet
de déclaration ou non.

Il est précisé que les entreprises ayant fermé ou délocalisé uniquement leurs
établissements ou représentations situés en zones CNO avant le 15 janvier 2010,
tout en continuant d’exploiter des établissements situés sur d’autres parties du
territoire ivoirien, ne sont pas éligibles à ce régime.

Le dispositif ne s’applique donc pas lorsque la réouverture ne concerne que


les succursales, sièges administratifs, unités de production séparées du siège et
autres établissements analogues.

En tout état de cause, les entreprises concernées doivent faire la preuve de la


cessation effective ou de la mise en arrêt provisoire de leurs activités, pendant
la période spécifiée.

– Etre une entreprise agro-industrielle se livrant à la transformation du coton, de


l’anacarde ou du karité

Les entreprises concernées sont celles dont l’activité principale consiste en la


production et en la transformation du coton, de l’anacarde ou du karité. Cette
activité doit représenter plus de 50 % de l’activité de l’entreprise en termes de
chiffre d’affaires ; peu importe que le produit soit transformé en produit semi-
fini ou fini.

La transformation ne peut s’entendre en un simple conditionnement.

Il convient de préciser que les entreprises se livrant à la transformation de


produits achetés auprès d’autres producteurs ne sont éligibles au bénéfice de
la mesure que si le volume de produits achetés n’excède pas 15 % de leur
propre production.

– Relever d’un régime réel d’imposition

Le bénéfice de la mesure est exclusivement réservé aux entreprises relevant


d’un régime réel d’imposition, à savoir, le régime du réel normal ou le régime
simplifié d’imposition.

– Etre située en zones CNO

Les mesures concernées s’appliquent uniquement aux entreprises situées dans


les zones CNO. Celles situées dans l’« ex-zone de confiance » ne bénéficient
pas de la mesure.

b) Les entreprises relevant des autres secteurs d’activité

Pour bénéficier des mesures en faveur de la création ou de la réouverture, les


entreprises des autres secteurs d’activité doivent satisfaire aux mêmes
conditions que celles prévues pour les entreprises agro-industrielles, à savoir :

– être nouvellement créées ou faire l’objet de réouverture entre le 15 janvier


2010 et le 31 décembre 2012 ;

– être situées en zones CNO ;

– relever d’un régime réel d’imposition.

Ces conditions s’appliquent selon les modalités définies ci-dessus, en ce qui


concerne les entreprises agro-industrielles.

Par ailleurs, il est précisé que les entreprises assujetties à l’impôt sur les bénéfices
non commerciaux sont également concernés par le dispositif.
2. Les avantages accordés

a) En ce qui concerne les entreprises agro-industrielles

Avantages liés au financement des investissements

Les entreprises agro-industrielles créées ou réimplantées en zones CNO


bénéficient de l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée sur :

– les équipements et le matériel nécessaires à la réalisation des


investissements ;

Le premier lot de pièces de rechange

Les biens visés sont ceux spécifiques à l’activité de production ou de


transformation. Sont notamment concernés, l’outillage agricole, l’outillage
industriel, le matériel roulant utilitaire, ainsi que les pièces de rechange de ces
biens.

Les travaux et autres prestations de services notamment, les études réalisées


au profit de l’entreprise à créer ou à réimplanter, ne bénéficient pas de
l’exonération.

Les investissements doivent être réalisés avant le 31 décembre 2012. Ne sont


donc pas concernés par la mesure, les investissements qui interviennent après
cette date.

L’exonération est mise en œuvre par voie d’attestation et s’applique aussi bien
à l’importation qu’en régime intérieur.

Avantages liés à l’exploitation de l’activité

En matière d’impôt sur les bénéfices

Les entreprises créées ou réimplantées en zones CNO bénéficient de


l’exonération d’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux y compris
l’impôt minimum forfaitaire, pendant une durée de huit ans à compter de la
date de création ou de réouverture.

Ces entreprises sont toutefois tenues, lorsque la loi le prévoit, de pratiquer les
retenues à la source au titre des impôts sur les bénéfices sur les sommes qu’elles
versent à certaines personnes.

En matière de contribution nationale pour le développement économique,


culturel et social de la nation

Les entreprises concernées sont exonérées de la contribution nationale pour le


développement économique, culturel et social de la nation due par les
employeurs, à raison des salaires versés aussi bien au personnel local qu’au
personnel expatrié.

Il reste entendu que ces entreprises demeurent assujetties aux autres impôts et
taxes sur les salaires.

En matière de contribution des patentes et licences et d’impôt sur le patrimoine


foncier

Cette exonération se substitue, en ce qui concerne les PME nouvellement


créées en zone CNO, à l’exonération de deux ans prévue par l’article 280-29
du Code général des Impôts.

Remarque

Toutes les exonérations prévues par la mesure s’appliquent sur une durée de
huit ans, à compter de la date de création ou de réouverture de l’entreprise.
Elles sont totales les six premières années et réduites à 75 % les deux dernières
années.

Toutefois, l’entreprise doit souscrire les déclarations relatives aux impôts et taxes
dont elle est exonérée et produire les états financiers.

Ce régime d’exemption ne peut être cumulé avec d’autres régimes de faveur


s’appliquant aux mêmes impôts et taxes, notamment ceux prévus par le Code
des Investissements et par l’article 27 de l’ordonnance n° 2009-382 du 26
novembre 2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, en ce qui
concerne les mesures fiscales pour la sécurité alimentaire.

L’option pour un régime autre que celui-ci, doit être expressément exprimée
par l’entreprise auprès de son Centre des Impôts de rattachement.

b) En ce qui concerne les entreprises relevant des autres secteurs d’activités

Avantages liés au financement des investissements

En matière de taxe sur la valeur ajoutée

L’exonération de TVA s’applique aux acquisitions de biens et aux prêts


interentreprises.

En ce qui concerne les acquisitions des biens

L’exonération concerne les acquisitions de biens d’équipement et les premiers


lots de pièces de rechange. Les biens visés sont ceux spécifiques à l’activité de
l’entreprise. Les travaux et autres prestations de services notamment, les
études, réalisés au profit de l’entreprise à créer ou à réimplanter, n’ouvrent pas
droit à l’exonération.
Toutefois, cette exonération ne s’applique qu’aux entreprises dont l’activité est
exonérée de la taxe.

Les entreprises dont l’activité est totalement soumise à la taxe ne bénéficient


pas de l’exonération. La TVA grevant leurs acquisitions de biens d’équipement
et de pièces de rechange est déductible dans les conditions de droit commun.

En ce qui concerne les entreprises réalisant à la fois des activités exonérées et


des activités taxables, seuls les biens d’équipement et pièces de rechange
affectés exclusivement à l’activité non taxable sont exonérés de la TVA.

En cas d’impossibilité de définir l’affectation des biens, ceux-ci sont soumis de


plein droit à la TVA. La déduction est effectuée au prorata de l’activité taxable
dans les conditions de droit commun.

Cette exonération est mise en œuvre par voie d’attestation et s’applique aussi
bien à l’importation qu’en régime intérieur.

En ce qui concerne les prêts interentreprises

Les entreprises visées bénéficient également de l’exonération de TVA sur les


prêts interentreprises. Cette exonération n’est pas soumise à la condition de
l’assujettissement ou non de l’activité à la TVA. L’exonération est donc acquise,
que l’activité de l’entreprise soit exonérée ou non de la taxe.

Cette exonération n’est toutefois acquise que pour les prêts interentreprises
contractés entre le 15 janvier 2010 et le 31 décembre 2012, quelles que soient
les dates d’échéances des intérêts.

Autres exonérations

Les opérations de financement bénéficient également des exonérations des


impôts et taxes suivants :

– la taxe sur les opérations bancaires (TOB) sur les intérêts des prêts bancaires ;

– la taxe sur les encours de crédits bancaires à la charge des banques et


établissements financiers ;

– l’impôt sur le revenu des créances sur les intérêts des prêts inscrits en comptes
courants d’associés.

L’exonération s’applique aux emprunts contractés et prêts consentis entre le


15 janvier 2010 et le 31 décembre 2012, quelles que soient les dates
d’échéances des intérêts y rattachés.

– les droits d’enregistrement et de timbre sur les formalités de constitution


d’entreprise.
Il s’agit des droits dus en raison des formalités administratives et des actes
strictement rattachés à la création de l’entreprise.

Les droits d’enregistrement sur les actes annexes tels que le contrat de bail des
locaux professionnels, ainsi que les droits de mutation sur les acquisitions
mobilières ou immobilières réalisées dans le cadre de l’installation de
l’entreprise restent dus.

Avantages liés à l’exploitation de l’activité

Les exonérations sont identiques à celles dont bénéficient les entreprises agro-
industrielles en matière d’exploitation d’activité et s’appliquent également
dans les mêmes conditions.

B – Les mesures en faveur des entreprises demeurées en activité en zones CNO

1. Les entreprises concernées

Sont éligibles à ce régime, toutes les entreprises relevant d’un régime réel
d’imposition, quel que soit leur secteur d’activité et exploitées en zones CNO
avant le 15 janvier 2010.

L’entreprise bénéficiaire de ce régime doit, en cas de contrôle, apporter la


preuve de son existence et de la continuité de son activité en zones CNO
avant le 15 janvier 2010. Cette preuve peut être établie notamment par la
production d’une copie de la déclaration fiscale d’existence ou des
déclarations d’impôts souscrites, les documents comptables et les contrats
passés avec ses partenaires avant cette date.

Ce régime est réservé aux entreprises ayant leur siège et leurs établissements
secondaires (succursales, locaux administratifs, unités de production, etc.)
exclusivement situés en zones CNO. Ne peuvent donc bénéficier de la mesure,
les entreprises exploitant un ou plusieurs établissements en dehors des zones
CNO.

Ne sont également pas concernées par la mesure, les entreprises existant de


fait ainsi que celles en arrêt provisoire d’activité à la date précitée.

2. Les avantages accordés

Les entreprises remplissant les conditions ci-dessus bénéficient des avantages


suivants :

– exonération d’impôts sur les bénéfices, c'est-à-dire d’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux ou bénéfices agricoles et d’impôt sur les bénéfices
non commerciaux, y compris l’IMF ;
– exonération de la contribution nationale pour le développement
économique, culturel et social de la nation ;

– exonération de la contribution des patentes et licences ;

– exonération de l’impôt sur le patrimoine foncier.

Ces exonérations s’appliquent dans les mêmes conditions que celles prévues
pour les entreprises créées ou réimplantées en zones CNO.

Toutefois, elles sont accordées pour une durée de cinq ans, à compter du 15
janvier 2010. Elles s’appliquent donc pour la première fois aux impôts
normalement dus au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2010 et prennent
fin au 31 décembre 2014.

Elles sont totales les trois premières années (les exercices clos respectivement
les 31 décembre 2010, 2011 et 2012) et réduites à 75 % les deux dernières
années (les exercices clos respectivement les 31 décembre des années 2013
et 2014).

Le bénéfice de ces mesures n’est soumis à aucune autorisation préalable de


la Direction générale des Impôts.

C – Les mesures en faveur de la reconstruction et de la réhabilitation des


infrastructures socio-économiques

1. Conditions du bénéfice des mesures

a) Conditions de fond

Les personnes concernées

Sont exclusivement concernés par ces mesures, l’Etat et les collectivités


territoriales, à savoir les régions, les départements, les districts, les villes et les
communes.

Les opérations visées

Sont visés, les travaux de reconstruction et de réhabilitation des routes et


infrastructures sanitaires et éducatives publiques réalisés en zones CNO.

Par travaux de reconstruction et de réhabilitation, il faut entendre ceux


effectués sur des ouvrages existants avant le 15 janvier 2010. Il s’agit de travaux
de remise en l’état et d’extension.

Sont donc exclus, les travaux de création d’ouvrages nouveaux, c'est-à dire
ceux n’existant pas avant le 15 janvier 2010.
Par ailleurs, ces travaux doivent porter sur les infrastructures limitativement
énumérées, à savoir les routes, les ouvrages à usage éducatif ou sanitaire
(établissements scolaires et universitaires et leurs annexes, hôpitaux, centres
culturels, infrastructures sportives, etc.).

Enfin, seuls sont concernés par le dispositif, les travaux réalisés entre le 15 janvier
2010 et le 31 décembre 2012.

b) Conditions de forme

Pour bénéficier de ce régime, les travaux visés doivent faire l’objet d’un
agrément conjoint du Ministre en charge de l’Economie et des Finances et du
Ministre technique concerné par l’infrastructure dont la réhabilitation est
envisagée.

2. Avantages accordés

Les travaux respectant les conditions ci-dessus sont exonérés de TVA.

L’exonération porte sur les acquisitions de biens et de services lorsque ces


travaux sont réalisés par l’Etat lui-même ou la collectivité territoriale.

En ce qui concerne les travaux effectués par les entreprises privées pour le
compte de l’Etat ou des collectivités territoriales, l’exonération porte sur les
biens et services acquis par lesdites entreprises.

Les biens et services concernés sont ceux exclusivement affectés à la


réalisation de l’ouvrage.

L’exonération de TVA est mise en œuvre par voie d’attestation.


INSTITUTION D’UNE RETENUE A LA SOURCE SUR LES PAIEMENTS FAITS AUX
PRESTATAIRES DE SERVICES DU SECTEUR INFORMEL (Art. 18)

I – Présentation générale du dispositif

Les entreprises relevant du secteur informel sont soumises à l’acompte d’impôt


sur le revenu du secteur informel (AIRSI). Cet acompte a toutefois été limité aux
entreprises effectuant des opérations d’achat-revente, à l’exclusion des
entreprises exerçant des activités de prestations de services.

L’article 18 de l’annexe fiscale à l’ordonnance 2009-382 du 26 novembre 2009


portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, a corrigé cette inégalité de
traitement des contribuables en instituant une retenue à la source sur les
paiements faits aux prestataires de services du secteur informel.

Cette mesure appelle les commentaires ci-après.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application

1. Personnes devant subir la retenue

Les personnes devant subir la retenue sont :

– les entreprises soumises au régime de l’impôt synthétique ;

– les entreprises soumises à la taxe forfaitaire des petits commerçants et


artisans.

Toutefois, les entreprises relevant de ces régimes qui subissent une retenue à la
source au titre de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux, ne sont
pas concernées par la mesure. Il ne peut donc leur être appliqué la retenue à
la source sur les prestataires de services du secteur informel. Tel est le cas
notamment des métreurs et autres professionnels utilisés par les entrepreneurs
du bâtiment et des travaux publics soumis au régime de l’impôt synthétique ou
à la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans.

Ne sont également pas soumis à cette retenue, les prestataires de services


relevant d’un régime réel d’impositions (RNI, RSI) ainsi que ceux relevant de
l’impôt sur les bénéfices non commerciaux.

2. Personnes devant effectuer la retenue

Sont tenues d’opérer la retenue à la source, toutes personnes physiques ou


morales relevant d’un régime réel d’imposition qui versent des sommes en
rémunération de prestations de services qui leur sont rendues par les entreprises
du secteur informel.
Ainsi, les entreprises relevant du régime de l’impôt synthétique ou de la taxe
forfaitaire des petits commerçants et artisans ne doivent pas effectuer la
retenue.

La retenue ne s’applique pas aux prestations de services réalisées entre


entreprises du secteur informel ou entre entreprises relevant d’un régime réel
d’imposition.

Par secteur informel, il faut entendre les entreprises relevant du régime de


l’impôt synthétique ou de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans.

3. Opérations concernées

La retenue s’applique aux rémunérations payées exclusivement en


contrepartie de prestations de services rendues.

Ainsi, la retenue ne peut être prélevée du seul fait de la qualité de prestataire


de services de l’entreprise. Seule doit être prise en compte la nature de
l’opération réalisée.

B – Modalités d’application

1. Base imposable et taux

La retenue à la source est effectuée sur le montant facturé au titre de la


prestation rendue.

La retenue opérée par les bénéficiaires des prestations vient en déduction des
rémunérations à verser au prestataire.

Le taux applicable est de 5 %.

2. Exigibilité de la retenue

L’exigibilité de la retenue est constituée par le versement des rémunérations,


quel que soit le mode de paiement (chèque, numéraire, inscription au crédit
d’un compte, virement, remise de biens en nature, etc.).

C – Obligations déclaratives et sanctions

1. Obligations déclaratives

Les retenues opérées au cours d’un mois doivent être déclarées au plus tard le
15 du mois suivant, au moyen d’un imprimé administratif prévu à cet effet.

Par ailleurs, les personnes physiques ou morales qui opèrent la retenue, sont
soumises aux obligations déclaratives prévues par l’article 127 du Code
général des Impôts.
Elles sont donc tenues de produire chaque année, au plus tard le 30 avril, un
état récapitulant les prélèvements opérés.

Cet état comprend pour chaque bénéficiaire des paiements, les éléments
suivants :

– nom et prénoms ;

– dénomination commerciale ;

– numéro de compte contribuable ;

– adresse géographique, postale et téléphonique ;

– nature du service rendu ;

– montant de la facture ;

– montant de la retenue ;

– date de la facture ;

– centre des Impôts de rattachement ;

– régime d’imposition.

2. Sanctions

Le retard ou le défaut de production de l’état annuel récapitulant les


prélèvements effectués, est sanctionné par une amende de 200 000 francs
majorée de 20 000 francs par mois ou fraction de mois de retard
supplémentaire.

D – Procédure et lieu de paiement

Le versement des retenues s’effectue chaque mois auprès de la Recette des


Impôts dont dépend la partie versante, au moyen de l’imprimé administratif
prévu à cet effet.

A l’appui de la déclaration, doivent être joints les états nominatifs devant


obligatoirement comporter, pour chaque bénéficiaire des sommes versées, les
indications suivantes :

– nom et prénoms ;

– dénomination commerciale ;

– numéro de compte contribuable ;


– adresse géographique, postale et téléphonique ;

– nature du service rendu ;

– montant de la facture ;

– montant de la retenue ;

– date de la facture ;

– Centre des Impôts de rattachement ;

– régime d’imposition.

La déclaration est accompagnée, pour chaque bénéficiaire, d’une


attestation individuelle de retenue établie sur un imprimé réglementaire.

Après visa du receveur des Impôts compétent qui doit s’assurer de la


conformité de l’attestation individuelle avec la déclaration, les attestations
individuelles sont remises par la partie versante aux bénéficiaires pour leur
permettre d’imputer ultérieurement les retenues supportées.

E – Modalités d’imputation des retenues supportées

La retenue subie au titre d’une année est déductible de l’impôt général sur le
revenu exigible au titre de la même année.

Toutefois, elle n’est déductible que lorsqu’elle a été reversée dans les caisses
du receveur.

La retenue sera imputée sur l’IGR déclaré par le contribuable ou le foyer fiscal.
L’excédent de retenue non imputé n’est ni reportable, ni remboursable.

En tout état de cause, la retenue n’est imputable ni sur la cotisation d’impôt


synthétique, ni sur la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans.
AMENAGEMENT DE LA DATE DE DECLARATION ET DE PAIEMENT DE CERTAINS
IMPOTS (Art. 24)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 24 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre


2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, a aménagé les dates de
déclaration et de paiement de certains impôts et taxes. Cet aménagement a
pour objectif de rationaliser la gestion des dépôts de déclarations et de
paiement desdits impôts et taxes.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application

1. Entreprises concernées

Sont concernées par l’aménagement, toutes les entreprises relevant d’un


régime réel d’imposition (RSI et RNI) quel que soit leur service des Impôts de
rattachement.

Ainsi, l’aménagement s’applique aussi bien aux entreprises relevant de la


Direction des grandes Entreprises (DGE) qu’à celles gérées par les services
d’Assiette des Impôts.

2. Impôts et taxes visés

L’aménagement des dates de déclaration et de paiement concerne les


impôts et taxes suivants :

– l’impôt sur les traitements et les salaires ;

– la taxe sur la valeur ajoutée ;

– la taxe sur les opérations bancaires ;

– les droits d’accises ;

– la taxe sur les contrats d’assurances ;

– la taxe sur la publicité ;

– les retenues à la source au titre de l’impôt sur les bénéfices (BIC, BA, BNC) ;

– la taxe spéciale d’équipement ;

– la taxe sur les encours de crédits bancaires ;


– l’impôt sur le revenu des créances ;

– l’acompte d’impôt sur le revenu du secteur informel ;

– etc.

D’une manière générale, l’aménagement concerne tous les impôts et taxes


dont l’échéance de déclaration et de paiement était fixée au 15 de chaque
mois avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, à l’exception de
l’impôt synthétique.

B – Date de déclaration et de paiement

1. En ce qui concerne les entreprises relevant de la Direction des grandes


Entreprises

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2010, la date de déclaration et


de paiement des impôts et taxes susvisés était fixée au 15 de chaque mois,
quelle que soit la nature de l’activité de l’entreprise.

La nouvelle disposition prévoit que les entreprises relevant de cette direction


doivent désormais déclarer et acquitter les impôts et taxes cités ci-dessus, en
fonction de la nature de leurs activités.

Ainsi, les dates de déclaration et de paiement sont fixées comme suit :

– au plus tard le 10 de chaque mois, pour les entreprises industrielles, pétrolières


et minières ;

– au plus tard le 15 de chaque mois, pour les entreprises commerciales ;

– au plus tard le 20 de chaque mois, pour les entreprises prestataires de


services.

2. En ce qui concerne les entreprises soumises à un régime réel d’imposition ne


relevant pas de la Direction des grandes Entreprises

Les entreprises ne relevant pas de la Direction des grandes Entreprises, sont


celles qui sont gérées par les services d’assiette des Directions régionales des
Impôts. Celles-ci doivent désormais déclarer et acquitter les impôts
susénumérés au plus tard le 10 de chaque mois, quelles que soient leurs
activités, lorsqu’elles sont soumises à un régime réel d’imposition.

Les entreprises soumises à l’impôt synthétique continuent d’acquitter leurs


cotisations mensuelles d’impôt synthétique au plus tard le 15 de chaque mois.
MESURES FISCALES POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE (Art. 27)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 27 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009-382 du 26 novembre


2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010, a institué des mesures en
faveur des entreprises créées pour la production, la conservation, le
conditionnement ou la transformation des productions agricoles alimentaires,
afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations.

Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

A – Les entreprises éligibles à la mesure

1. En ce qui concerne la nature de l’activité exercée

Sont concernées par la mesure, les entreprises de production, de conservation,


de conditionnement ou de transformation de produits agricoles alimentaires,
c'est-à-dire celles dont les produits sont destinés à la consommation humaine.
Il s’agit notamment des produits vivriers (le riz, l’igname, la banane plantain,
l’aubergine, le piment, etc.) et les produits de l’élevage (viande, poisson, etc.)

a) Les entreprises de production

Par entreprises de production, il faut entendre les entreprises dont les produits
agricoles ou d’élevage sont issus de leur propre exploitation.

Toutefois, lorsque l’entreprise de production achète auprès des tiers, 20 % des


produits qu’elle vend et produit elle-même 80 % de ces produits, elle bénéficie
également de la mesure.

Sont donc exclues, les entreprises qui ont pour activité principale l’achat et la
revente des produits en l’état.

b) Les entreprises de conservation

Il s’agit d’entreprises ayant pour activité le maintien en l’état des produits par
divers procédés. Sont également concernées, celles qui accélèrent le
mûrissement desdits produits en vue de leur mise à consommation.

c) Les entreprises de conditionnement

Le conditionnement consiste à traiter et à emballer les produits sous une forme


commercialisable.
d) Les entreprises de transformation

Il s’agit d’entreprises disposant d’unités industrielles ou agro- industrielles en vue


de la transformation du produit alimentaire brut en produit semi-fini ou fini.

2. En ce qui concerne la nature des produits

Les entreprises susvisées peuvent bénéficier de la mesure, lorsque leurs activités


portent sur les produits alimentaires dont la liste est établie par arrêté conjoint
du Ministre en charge de l’Agriculture et du Ministre de l’Economie et des
Finances.

3. En ce qui concerne la date de création de l’entreprise

Pour bénéficier de la mesure, les entreprises susvisées doivent être créées entre
le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2012.

B – Les avantages fiscaux accordés par le dispositif

Les avantages accordés aux entreprises concernent la période de réalisation


de l’investissement et celle de l’exploitation de l’activité.

1. Avantages liés au financement des investissements

Les entreprises éligibles bénéficient de l’exonération de la taxe sur la valeur


ajoutée sur :

– les équipements et le matériel nécessaires à la réalisation des


investissements ;

– le premier lot de pièces de rechange.

Les biens visés sont ceux spécifiques à l’activité de production, de


conservation, de conditionnement et de transformation.

Sont notamment concernés, l’outillage agricole, l’outillage industriel, le


matériel roulant utilitaire, ainsi que les pièces de rechange de ces biens.

Les travaux et autres prestations de services telles que les études réalisées au
profit de l’entreprise à créer, ne bénéficient pas de l’exonération.

L’exonération est mise en œuvre par voie d’attestation et s’applique aussi bien
à l’importation qu’en régime intérieur.

2. Avantages liés à l’exploitation de l’activité

Les entreprises visées par le dispositif bénéficient des avantages suivants :


– exonération d’impôts sur les bénéfices. Il s’agit de l’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux ou bénéfices agricoles, y compris l’impôt minimum
forfaitaire (IMF).

Cette exonération est totale les cinq premières années, c'est-à-dire les
exercices clos aux 31 décembre 2010, 2011, 2012, 2013 et 2014. Il est précisé
que le bénéfice de l’exercice clos au 31 décembre 2009 n’est pas concerné
par l’exonération.

A partir de la sixième année, le bénéfice des entreprises éligibles est déterminé


après application d’un abattement de 50 % sur le bénéfice net imposable. Cet
abattement ne peut donc s’appliquer sur la base imposable de l’IMF ;

– exonération de la contribution nationale pour le développement


économique, culturel et social de la nation ;

– exonération de la contribution des patentes et licences ;

– exonération de l’impôt sur le patrimoine foncier.

Ces exonérations sont accordées pour une durée de dix ans, à compter du 15
janvier 2010. Elles s’appliquent donc aux impôts normalement dus au titre des
exercices 2010 à 2019.

Le bénéfice de ces mesures n’est soumis à aucune autorisation préalable de


la Direction générale des Impôts.
INSTITUTION DE LA TAXE POUR LE DEVELOPPEMENENT DE LA PRODUCTION
AGRICOLE ALIMENTAIRE (Art. 28)

I – Présentation générale du dispositif

L’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2007-488 du 31 mai 2007 portant budget


de l’Etat pour la gestion 2007 avait institué en son article 44, la taxe pour le
développement de la culture du riz.

L’article 28 de l’annexe fiscale pour la gestion 2010 a abrogé ce dispositif et


institué la taxe pour le développement de la production agricole alimentaire
en substitution de la taxe pour le développement de la culture du riz.

Cette mesure appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application

1. Opérations visées

La taxe est perçue sur les opérations d’importation de riz et de blé. Ne sont
donc pas concernés par la taxe, les achats locaux de riz et de blé.

2. Personnes concernées

Sont soumis à la taxe, les importateurs de riz et de blé qui destinent leurs produits
à la vente sur le marché intérieur.

B – Assiette et tarif

La base imposable de la taxe est la quantité du produit importé exprimée en


kilogrammes.

Le tarif est fixé à :

– 10 francs par kilogramme de riz importé ;

– 5 francs par kilogramme de blé importé.

C – Le fait générateur

Le fait générateur de la taxe est la mise à la consommation des produits visés,


sur le territoire ivoirien.
D – Recouvrement

La taxe pour le développement de la production agricole alimentaire est


perçue par les services des Douanes dans les mêmes conditions, sanctions et
sûretés que la TVA.
INSTITUTION D’UNE CONTRIBUTION POUR LA SORTIE DE CRISE A LA CHARGE DES
ENTREPRISES (Art. 33)

I – Présentation générale du dispositif

Dans le but de mobiliser des ressources nécessaires au financement de la sortie


de crise, l’article 33 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2009- 382 du 26
novembre 2009 portant budget de l’Etat pour la gestion 2010 a institué, à la
charge des entreprises, un impôt dit « contribution pour la sortie de crise ».

Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

A – Entreprises concernées

Sont assujetties à la contribution pour la sortie de crise (CSC), les entreprises


réalisant un chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises supérieur ou égal
à un milliard de francs, au titre de l’exercice clos au 31 décembre 2009, quelles
que soient leur forme juridique et la nature de leurs activités.

Les entreprises assujetties peuvent relever de la gestion de la Direction des


grandes Entreprises ou des services d’Assiette des Impôts.

B – Modalités d’application de la contribution

1. Base d’imposition et taux

a) Base d’imposition

La contribution de sortie de crise (CSC) est assise sur les charges d’exploitation
trimestrielles correspondant aux comptes suivants :

– 61 transport

– 62 services extérieurs A

– 63 services extérieurs B

– 65 autres charges

Il s’agit de charges d’exploitation hors taxes. Pour les entreprises ne pouvant


déduire totalement ou partiellement la TVA, cette taxe constitue une charge
définitive intégrée aux montants inscrits dans ces différents comptes
d’exploitation. La contribution de sortie de crise est assise sur ces montants
bruts sans possibilité de déduire la TVA.
Sont exclus des comptes précités, les sous-comptes relatifs aux charges
suivantes :

– achats ;

– provisions et amortissements ;

– charges financières ;

– impôts et taxes mis en recouvrement au cours de l’exercice à l’exception des


pénalités ;

– rémunérations en numéraire versées à titre de salaires.

Il s’agit dans le détail des charges suivantes :

– En ce qui concerne le compte 61 (Transport)

Sous-comptes exclus :

• dépenses de transports sur achats (compte 611). Ces dépenses sont à


exclure lorsqu’elles se rattachent directement et exclusivement au coût
d’acquisition de biens.

• transport du personnel (614).

– En ce qui concerne le compte 62 (Services extérieurs A)

Sous-compte exclu : Assurances transport sur achat (compte 6256)

Ces charges font partie intégrante du coût des acquisitions.

– En ce qui concerne le compte 63 (Services extérieurs B)

Sous-compte exclu : Commissions et courtages sur achats (compte

6321)

– En ce qui concerne le compte 65 (Autres charges)

Sous-comptes exclus :

• charges provisionnées d’exploitation sur risque à court terme (compte


6591) ;

• charges provisionnées d’exploitation sur stocks (compte 6593) ;

• charges provisionnées d’exploitation sur créances (comptes 6594) ;


• autres charges provisionnées (compte 6598).

Pour les entreprises utilisant un système comptable autre que le SYSCOA, la


base imposable à la contribution de sortie de crise sera déterminée à partir de
postes comptables équivalents à ceux du SYSCOA. Il s’agit notamment des
compagnies d’assurance.

b) Taux

Le taux de la contribution pour la sortie de crise est de 3 %.

2. Mode de calcul

Le montant de la contribution de sortie de crise est obtenu par application du


taux de 3 % sur le montant total des sommes inscrites dans les comptes précités
au cours du trimestre civil échu. Il s’agit donc des comptes de l’exercice en
cours.

Les entreprises ne sont pas autorisées à déterminer la contribution de sortie de


crise sur la base du montant des comptes se rapportant à l’exercice antérieur
et de procéder à une régularisation en fin d’exercice. Ces entreprises sont
donc tenues de déclarer le montant inscrit trimestriellement dans les comptes
concernés.

Toutefois, en fin d’exercice, l’entreprise pourra procéder à une régularisation


de l’impôt acquitté à partir des montants réels inscrits dans ces comptes. Cette
régularisation ne tiendra pas compte des transferts et retraitements de
comptes.

En tout état de cause, l’impôt devra être assis sur les montants enregistrés au
cours du trimestre dans les comptes de charges visés.

Il est précisé que la contribution de sortie de crise acquittée par les entreprises
constitue une charge déductible, dans les conditions de droit commun pour la
détermination de l’impôt sur les bénéfices.

3. Montant maximum de perception de la contribution de sortie de crise

Le montant maximum de perception de la contribution de sortie de crise au


titre de l’année est de 150 millions de francs. Ce montant correspond à la
période allant du 15 janvier 2010 (date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale
pour la gestion 2010), au 31 décembre 2010.

Ainsi, les entreprises dont le montant cumulé de la contribution de sortie de


crise aura atteint cette limite au cours d’un trimestre donné, seront fondées à
ne plus acquitter cette contribution au titre des trimestres suivants, jusqu’à la
clôture de l’exercice.
Les redevables ne sont donc pas autorisés à procéder à un étalement du
montant maximum de la contribution de sortie de crise sur tout ou partie des
quatre trimestres de l’année.

Il en résulte que si le montant maximum de la contribution de sortie de crise est


atteint au cours d’un trimestre, l’entreprise devra acquitter ce montant
maximum au titre dudit trimestre, sans possibilité de l’échelonner sur les
trimestres suivants.

De même, lorsque des paiements ont été effectués au cours de trimestres


antérieurs, le montant de la contribution de sortie de crise à verser sera limité
au solde restant à acquitter au regard du maximum de perception, même si
le montant de cette contribution déterminé sur les charges réelles dudit
trimestre est supérieur à ce solde.

4. Exigibilité, déclaration et paiement de la contribution

La contribution de sortie de crise est exigible au plus tard le 15 du mois suivant


la fin de chaque trimestre civil. Les déclarations et paiements seront effectués
dans ce délai.

Toutefois, en ce qui concerne le premier trimestre, le délai de paiement est


exceptionnellement fixé au 10 mai 2010.

5. Durée

La contribution pour la sortie de crise est instituée pour une durée d’un an à
compter du 1er janvier 2010. Elle sera acquittée pour la dernière fois au plus
tard le 15 janvier 2011, au titre du quatrième trimestre 2010.

6. Sanctions

La contribution de sortie de crise est perçue dans les mêmes conditions et sous
les mêmes procédures, sanctions et sûretés qu’en matière d’impôt sur les
bénéfices.

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