L'oraison Funèbre Thycydide

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L’oraison funèbre des

premiers soldats athéniens


morts au combat
Lire le texte et l’annoter en trouvant des
thèmes d’analyse
L’introduction ou présentation du
document
4 questions:
1/ quelle est la nature du document?
2/qui en est l’auteur?
3/Quand a t-il été rédigé? Quel en est le
contexte?
4/à qui est-il adressé? Qui sont les
destinataires?
1/L’accroche partir du contexte
• En 430 avant J.-C., la cité d’Athènes organise des
funérailles officielles à l’occasion d’une
cérémonie publique en l’honneur des premiers
citoyens morts au combat pendant la première
année de la guerre du Péloponnèse. L’année
précédente, en 429, vient en effet de débuter le
conflit entre Sparte et Athènes et leurs alliés
respectifs, regroupés en deux « ligues », la ligue
du Péloponnèse autour de Sparte et la ligue de
Délos autour d’Athènes.
2/ la nature et les destinataires du document?
Bien des années après le début de la guerre,
Thucydide, historien athénien, entreprend
d’explorer les causes de ce conflit dans
une grande œuvre en plusieurs livres
intitulé Histoire de la Guerre du Péloponnèse. Il
insère dans son ouvrage de très nombreux
discours d’hommes politiques de tout bord
(environ 1/3 de l’œuvre) qui lui permettent
d’éclairer la situation politique en justifiant
les conduites et les décisions prises par
chacun.
• Ainsi à l’occasion de ces funérailles officielles met-il
en scène le stratège athénien de l’époque, Périclès,
membre de la grande famille aristocratique des
Alcméonides, chargé par la cité d’honorer ses morts.
Il est chargé de prononcer leur « oraison funèbre »,
un discours religieux, ici déclamé par un des
personnages les plus hauts placés de la cité. Il
s’adresse aux familles des victimes et aux spectateurs
(citoyens et, peut-être, étrangers) de cette cérémonie
officielle qui a sans doute lieu au cimetière du
Céramique au nord ouest de la cité. À la pratique de
l’éloge s’ajoute sans doute celle de la sépulture (avec
monument public ?) qui s’inscrit comme un devoir à
la fois sacré et politique.
3/ qui en est l’auteur?
• L’insertion de ce discours recomposé est bien
sûr un artifice de composition : Thucydide place
dans la bouche de Périclès un discours qu’il
aurait pu prononcer. Mais c’est Thucydide qui
parle par l’intermédiaire du personnage qu’il
met en scène : « J’ai écrit ces discours à la
manière dont il me semblait que leurs auteurs
auraient parlé pour dire ce qui était le plus à
propos » écrit-il dans le préambule de son
ouvrage. L’auteur est donc bien Thucydide,
membre d’une grande famille d’Eupatrides.
• Né vers 465, Thucydide devient stratège en 424
quelques années après la mort de Périclès. Ne
pouvant empêcher la capitulation d’Amphipolis, il
est ostracisé et se réfugie en Thrace où sa famille
possède des mines d’argent. Il vit donc à
l’étranger, voyage beaucoup et se lance alors dans
son histoire de la guerre du Péloponnèse, qu’il va
entreprendre jusqu’à sa mort vers 395. Le récit,
qui s’interrompt brutalement, en pleine phrase,
en 411 est poursuivi par Xénophon dans Les
Helléniques.
4/ présentation du plan
• À travers ce discours, Thucydide nous présente
donc un portrait de Périclès, défenseur de la
démocratie, ainsi que les fondements de la
puissance d’Athènes tels que le grand stratège les
voit, au tout début de la guerre qui l’oppose à sa
rivale lacédémonienne : nous verrons donc dans
une première partie l’éloge que fait Périclès de la
démocratie, fondement politique de la puissance
athénienne, pour ensuite aborder ses fondements
sociaux et économiques et enfin ses fondements
militaires.
En premier lieu, la démocratie athénienne
est un système politique tout à fait original

• A/ une opposition irréductible entre


l’oligarchie spartiate et la démocratie
athénienne
• B/un panégyrique de la démocratie
T° Cependant, la démocratie, pour Périclès, ne se limite pas à la
vie politique. Elle englobe également la société et l’éloge
d’Athènes déborde ainsi largement du cadre civique
Une cité attractive fondée sur la liberté
et la tolérance
• Dans le domaine de la justice: « nous
pratiquons la liberté […] « nous ne recourons
pas à des vexations » (l 10-11) »
• Dans le domaine culturel : « nous avons assuré
à l’esprit les délassements les plus nombreux »
• une cité attractive : « Nous voyons arriver chez
nous tous les produits de toute la terre »
L’art de la guerre
• 1/ se préparer dès le plus jeune âge: « vie
sans contrainte » contre « entrainement
pénible »
• 2/ deux « symmachies » rivales
• 3/les forces en présences: thalassocratie
et puissance continentale
conclusion
• Ce très célèbre discours, au style très travaillé, rempli
d’oppositions et d’effets verbaux, nous montre une
image idéale (et idéalisée) d’Athènes et de toutes les
valeurs qu’elle incarne. Il s’agit d’une véritable
apologie de la démocratie. On peut bien entendu
être amené à douter de l’objectivité de l’auteur dans
ce discours rapporté. N’est-il pas incité à arranger
quelque peu la vérité historique et à forcer les traits
qui distinguent les Athéniens des Lacédémoniens ?
N’y a-t-il pas derrière ce panégyrique un peu trop
marqué la volonté, finalement, de prouver le
contraire ?
• Car Thucydide sait parfaitement, au moment où il écrit
son texte, qu’Athènes a perdu la guerre du Péloponnèse
– ou qu’elle est en train de la perdre - face aux
Spartiates qui ont, pendant toute l’Antiquité, incarné la
valeur militaire et le courage sans faille. Ce discours
n’en reste pas moins un très bel exemple de la
représentation que les Grecs –et en particulier les
Athéniens - se faisaient de la démocratie, à un moment
où elle était remise en question, à l’extérieur par les
victoires de Sparte et à l’intérieur par le clan
des aristocrates prêts à tout pour reprendre le pouvoir.

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