La Reglementation de L'evaluation Des Entreprises 0.1

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 16

La réglementation de l’évaluation

de l’entreprise
Résumé

L’évaluation de l’entreprise peut être, perçue comme un ensemble de concepts et de


méthodes, dont la finalité principale et de donner une valeur à l’entreprise. Il existe
plusieurs méthodes d’évaluation, la plupart d’entre elles se rattachent à trois approches
fondamentales : l’approche patrimoniale, l’approche financière et l’approche
comparative. L’administration fiscale marocaine chargée de collecter les impôts, est
tenue de contrôler l’évaluation des entreprises, dans des contextes spécifiques. De ce
fait, elle privilégie certaines de ces méthodes d’évaluation.
L’objectif de cette recherche est de connaitre sur le plan théorique, les caractéristiques
des méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale. Sur le plan
empirique, une étude a été faite sur un échantillon de cinquante entreprises
marocaines, pour montrer si ces méthodes aboutissent à des résultats satisfaisants pour
les entreprises.
Mots clés : Evaluation de l’entreprise, Contrôle fiscal, Méthodes patrimoniales,
Méthodes comparatives, Méthodes financières.
Introduction
Au cours des trente dernières années, l’évaluation de l’entreprise a connu de profondes
évolutions, dans un environnement économique et financier en plein expansion. En
effet, sous l’effet conjoint de la mondialisation des échanges et de la structuration de la
théorie financière, l’évaluation de l’entreprise s’est vue accordée une attention
particulière, initiée dans un premier temps par les professionnels de la finance, puis
développée par le monde académique et scientifique.
L’évaluation de l’entreprise peut être, perçue comme un ensemble de concepts et de
méthodes, dont la finalité principale et de donner une valeur à l’entreprise. Selon Chérif
M (2007), « La valeur d’une entreprise dépend non seulement de sa capacité à générer
des bénéfices, mais également de ses caractéristiques financières et opérationnelles ».
Dans ce sens, on distingue parmi les principales méthodes d’évaluation, les modèles
actuariels, les approches comparatives, et les méthodes patrimoniales.
Dans le domaine fiscal, le traitement de plusieurs opérations nécessite la détermination
d’une valeur acceptable. En effet, l’évaluation de l’entreprise est une opération
obligatoire, quand il s’agit de faire face à des événements exceptionnels de la vie de
l’entreprise, comme le changement dans la structure du capital et les opérations de
croissance externe. Ainsi, elle est fortement conditionnée par les contraintes à caractère
fiscale.
Dans le cadre de la fiscalité marocaine, la valeur de l’entreprise sert de base d’imposition
au titre de plusieurs impôts (Droits de mutation, Impôts sur les plus values...Etc).
L’administration fiscale marocaine, chargée de collecter les impôts calculés sur la base
des valeurs de l’entreprise, est tenue de vérifier que la base taxable n’a pas été sous-
évaluée. Par ailleurs, elle procède à des évaluations d’entreprises, ou bien à la
vérification des évaluations d’entreprises. Pour ce faire, l’administration fiscale privilégie
certaines méthodes d’évaluations, celles-ci sont souvent jugées par les évaluateurs
comme statiques et arbitraires contrairement aux méthodes de la finance moderne qui
sont plus adaptées au fonctionnement des marchés financiers. Par ailleurs, il existe des
divergences profondes entre les méthodes retenues par l’administration fiscale et celles
issues de la finance moderne. .
Dans ce travail, on va tout d’abord présenter les caractéristiques des différentes
méthodes d’évaluation, ainsi que celles privilégiées par l’administration fiscale
marocaine. Ensuite, à travers une étude empirique, on va montrer si l’utilisation des
méthodes d’évaluation de l’administration fiscale permettent d’obtenir des résultats
satisfaisant pour les entreprises.
1. Méthodes d’évaluation de l’entreprise : Revue de la littérature.

Il existe une multitude de méthodes d’évaluation d’entreprise, la plupart d’entre elles


se rattachent, à trois approches fondamentales : l’approche patrimoniale qui regroupe
l’ensemble des méthodes reposant sur les valeurs qui composent le bilan de
l’entreprise ; l’approche financière qui regroupe l’ensemble des méthodes actuarielles
basées sur l’actualisation des flux futures, et les méthodes comparatives fondés sur
les multiples de valorisation tirées des entreprises jugées comparables.
Face à cette multitude de méthodes d’évaluation, l'évaluateur est donc tenu de
chercher des valeurs fiables et convaincants, en utilisant les méthodes d’évaluation les
plus adaptées et acceptées, en fonction du contexte de l'évaluation (cession
d’entreprise, fusion, scission…etc.), et en prenant en compte plusieurs critères
comptables, financiers et fiscales.

2. Approches de l’évaluation de l’entreprise


Au cours des trente dernières années, l’évaluation de l’entreprise a connu
de profondes évolutions, dans un environnement économique et financier en
constante évolution, et sous l’influence de la structuration de la théorie financière
(Palard J-E et al, 2013, p:19).
La tradition dans le domaine de l’évaluation de l’entreprise était plutôt
comptable. Celle-ci est restée pour longtemps l’apanage des experts comptables
confrontés des problèmes de transmission d’entreprise, de succession, etc.
Progressivement, le domaine de l’évaluation de l’entreprise a quitté le champ
exclusivement comptable, pour intégrer explicitement des concepts venus du
champ de la finance. Ainsi, il existe plusieurs approches d’évaluation de
l’entreprise à savoir : Approches comptables, approches financières, approche
comparatives, et les Approches économiques.
2.1 Approche patrimoniale ou comptable

L’approche comptable appelée souvent approche patrimoniale, regroupe


l’ensemble des méthodes ayant un caractère historique, basées sur les éléments
patrimoniales de l’entreprise. Cette approche tend à fournir une évaluation objective,
elle était longtemps utilisée au XIXe siècle et au début du XXe siècle, dans une
économie caractérisée par une lente évolution technique, des marchés stables et un
faible taux de croissance. A cet égard, l’introduction de la rentabilité dans l’évaluation
était inutile et ne pouvait modifier la valeur du capital.
Aujourd’hui, l’approche patrimoniale est souvent utilisée pour fournir la valeur globale
de l’entreprise, dans une perspective de continuité d’exploitation. Elle considère
l’entreprise comme un ensemble d’actifs et de dettes qu’il convient de valoriser
indépendamment, pour aboutir à la valeur globale de l’entreprise. Cette méthode
statique repose sur les valeurs des éléments composant le bilan de l’entreprise, elle ne
constitue pas la méthode la plus appropriée pour valoriser les entreprises, elle est
souvent utilisée pour les entreprises en phase de maturité, achetées pour leurs actifs
et leur savoir-faire et non pour le potentiel de croissance de leur rentabilité.
Généralement, l’évaluation par l’approche patrimoniale est très lourde, elle implique
des investigations longues des différents postes du bilan, et nécessite le recours à des
spécialistes dans des domaines variés. Ses méthodes ne permettent pas d’obtenir la
totalité de la valeur de l’entreprise, elles font l’objet de nombreuses critiques, tout
d’abord elles ignorent la capacité de croissance de l’entreprise, sa rentabilité future ou
encore sa capacité à générer des flux sur le long terme. En effet les revenus futurs ne
sont égaux au patrimoine de l’entreprise que dans un contexte de liquidation de
l’entreprise. A cet égard, l’approche patrimoniale convient mal dans notre époque de
mutations très rapides.

L’approche patrimoniale considère l’entreprise comme une juxtaposition


d’actifs et de dettes, qu’il convient de valoriser indépendamment les uns des
autres , la méthode patrimoniale est présentée comme consistant à additionner la
valeur des différents biens composant le patrimoine de l’entreprise et à en
retrancher les dettes ou sommes dues à des tiers. Par ailleurs, l’information de
base sur le patrimoine d’une entreprise est fournie par la comptabilité. Le bilan
propose un inventaire complet des biens possédés et du passif accumulé.
Cette méthode statique fondée sur les actifs ne constitue pas la méthode la
plus appropriée pour valoriser les entreprises. Elle est souvent utilisée pour les
entreprises en phase de maturité, achetées pour leurs actifs et leur savoir-faire et
non pour le potentiel de croissance de leur rentabilité. Les techniques employées
peuvent conduire au calcul de : l’actif net comptable, l’actif net comptable
corrigée.
2.1.1 Actif net comptable (ANC)
Le point de départ de l’approche patrimoniale est le bilan de la société à
évaluer, un arrêté des comptes doit alors être réalisé afin d’établir un bilan
intermédiaire à la date de réalisation de l’évaluation. L’actif net comptable est
calculé après divers retraitements et reclassement des postes du bilan, selon la
formule suivante suivant :
Actif net comptable = Actif réel — Passif réel
2.1.2 Actif net comptable corrigé (ANCC)
Selon cette méthode, L’évaluation de l’entreprise n’est plus réalisée à partir
des valeurs comptables mais à partir des valeurs réelles. Il s’agit donc d’apporter un
certain nombre de corrections au bilan pour se rapprocher de la réalité .
L’actif net comptable corrigé est déterminé selon la formule suivante :
Actif net comptable corrigé = Actif réel corrigé – Passif réel corrigé
L’actif net comptable corrigé s’obtient par la différence entre les éléments de
l’actif et du passif préalablement ajustés pour remédier aux insuffisances des
valeurs comptables (Coûts historique, amortissement fiscaux…). Les corrections des
postes du bilan résultent de vérifications physiques et d’expertise externes, et
consiste essentiellement à remplacer les valeurs comptables des actifs par leur
valeur de marché, afin de faire ressortir les plus ou moins-values latentes sur les
actifs immobilisées, les actifs fictifs sans valeur, les décotes sur stock et créances
et enfin les autres passifs non comptabilisés tel que l’impôt latent sur certaines
provisions réglementées non encore libérées d’impôt ou sur les subventions
d’investissement.
2.1.3 Goodwill
La méthode d’évaluation goodwill, est apparue officiellement aux Etats Unis
dans les années 20, cette méthode est dite combinée dans la mesure où elle fait
appel à la fois aux méthodes statiques d’évaluation d’entreprises (Approche
patrimoniale), et aux approches dynamiques (basées sur le rendement). Les experts
internationaux se sont mis d’accord pour définir le goodwill comme,
« L’excédent de la valeur globale d’une entreprise à une date donnée, sur la juste
valeur attribuée aux éléments identifiables de son actif à cette date. Cet excédent
est un élément d’actif incorporel qui tire sa source, des bonnes relations de
l’entreprise avec ses clients, de ses ressources humaines, d’un emplacement
favorable, de sa réputation et de nombreux autres facteurs qui permettent à
l’entreprise de réaliser des bénéfices supérieurs à la normale »1.
Selon cette définition, la valeur patrimoniale constitue la base du calcul de
la valeur de l’entreprise, qui peut bénéficier d’une rente économique (la valeur
dynamique) donnée par le calcul du goodwill.
La valeur de l’entreprise s’écrit donc :
Valeur de l’entreprise = Valeur patrimoniale + Valeur dynamique
Ou encore : VE = valeur patrimoniale + goodwill
L’évaluateur est amené donc, à déterminer et analyser la différence entre la
rentabilité et la rémunération des actifs. Si la différence est positive, il apparait un
superprofit à la valeur patrimoniale, qui traduit l’existence d’un autre actif
incorporel, on détermine dans ce cas la valeur d’un Goodwill. Dans le cas contraire,
Si la différence est négatif, une dépréciation de la valeur patrimoniale doit être
opéré, le modèle appel cette dépréciation un Badwill .
Il existe plusieurs méthodes de calcul du Goodwill, on peut les classer en
deux grandes catégories : les méthodes indirectes appelées également, méthode
des praticiens ou méthode allemande, et les méthodes directes avec deux
approches différentes, celles des experts comptables européens et celle des Anglo-
Saxons.
Généralement la méthode du goodwill apparait en première analyse comme
une méthode d’évaluation pertinente dans la mesure où elle repose sur l’idée du
surprofit. En revanche, elle est peu opérationnelle parce qu’elle présente certaines
limites.
2.2 Approche financière

L’approche comptable permet de déterminer la valeur de l’entreprise,


indépendamment de son niveau de rentabilité ou de sa capacité à générer des revenus
futurs. Ainsi, elle néglige les décisions importantes que l’entreprise doit prendre en
compte, dans les domaines du choix des investissements, des sources de financement,
et de la politique de dividendes, etc. par ailleurs son application reste limitée à certains
types de sociétés. En effet, lorsque l’acheteur acquiert une entreprise, c’est dans
l’espoir de tirer un profit sous forme de bénéfices distribués à court terme, et sous
forme d’une plus-value sur la revente de l’affaire à moyen terme/long terme. C’est
ainsi qu’est née l’approche financière courante chez les gestionnaires des portefeuilles
de titres cotés en bourse.
L’évaluation de l’entreprise par l’approche financière s’est beaucoup développée à
partir des années soixante-dix, elle s’appuie sur des techniques issues des travaux
publiés dans les années 1950 à 1970. Cette approche est aujourd’hui très largement
utilisée par l’ensemble des professionnels, et est considérée la plus pertinente, dans la
mesure où elle est cohérente avec la théorie financière, contrairement à l’approche
comptable patrimoniale. En effet, la mise en œuvre de cette approche nécessite une
étude approfondie de l’entreprise afin de mettre en évidence ses principaux inducteurs
de valeur et les relations qui les lient. Elle est, en fait plus adaptée aux sociétés qui ont
plusieurs activités car elle permet de valoriser chacune d’elles, en fonction de leurs
capacité de croissances et de leurs niveaux de risques propres.
L’ensemble des méthodes de l’approche financière, conduisent à actualiser les flux
futurs. Les flux retenus pour valoriser une société peuvent varier selon les acteurs.
Celles-ci peuvent être soit des bénéfices futurs de la société, des cash flows futurs, des
dividendes versés ou encore le profit économique. L’analyste financier chargé de
l’évaluation de l’entreprise choisira les flux qui semblent représenter la richesse
dégagée par une entreprise.

Cette approche regroupe l’ensemble des méthodes d’évaluation basées sur


les flux, elle conduit à actualiser les flux futurs à un taux qui reflète l’aléa lié à ces
flux. les flux retenus pour valoriser une société peuvent varier selon les acteurs.
Celles-ci peuvent être soit des bénéfices futurs de la société, des cashsflows futurs,
des dividendes versés ou encore le profit économique. L’analyste financier chargé
de l’évaluation de l’entreprise choisira les flux qui semblent représenter la richesse
dégagée par une entreprise .
2.2.1 Valeur de rendement
Selon cette méthode de valorisation, la valeur de l’entreprise représente le
capital qui, placé à un certain taux appelé taux de capitalisation, produit des
revenus égaux aux résultats de l’entreprise dans le passé ou aux résultats futurs
espérés .
B
Ainsi on calcul la valeur de rendement selon la formule suivante : VR =
i

Avec :
- VR : Valeur de rendement
- B : Montant du bénéfice net
- I : Taux de capitalisation
Selon cette formule, on capitalise la part de bénéfice (B) de l’actionnaire en
considérant que le montant du bénéfice est constant. Le bénéfice retenu pour le
calcul de B ou le résultat net, doit être retraité pour éliminer les éléments
exceptionnels ou relatifs à des biens hors exploitation (Barreau J et al, 2003, p:317).
2.2.2 Valeur de rentabilité
L’application de cette méthode, suppose d’établir des hypothèses sur
l’évolution future des dividendes qui seront distribués aux actionnaires et sur le prix
de revente du titre à terme. Les différents modèles qui seront présentés sont des
déclinaisons du modèle générale.
- Modèle général : La formule fondamentale d’IRVING FISHER
Selon ce modèle, Irving Fisher définit « La valeur de tout capital comme la
valeur actuelle de son rendement futur ». d’où la formule suivante :
0 D1 D
+…+D n +VR n
V = (1+i) (1+i)
2 2
(1+i)n (1+i)n
+
Ou encore : V0
=Σn Dt VRn
t=1 (1+i)t +(
1+i)n

Avec :
- Dt: Dividende par action en période t.
- V0 : Valeur de l’entreprise à l’instant 0.
- VRn : Valeur résiduelle à l’instant n.
- i : Taux d’actualisation reflétant le taux de rentabilité requis par
l’actionnaire.
Selon cette formule, plus n est grand, plus le second terme de la formule
devient négligeable, la simplification suivante est possible (Rollando G, 1993,
p:387): Dt
V0=Σn
t=1 (1+i)t

La difficulté d’emploi de cette formule de base, revient dans l’estimation des


dividendes futures pour chaque année, c’est pour cela il a donné lieu à plusieurs
simplification.
- Modèle de base à dividende constant
Lorsque les dividendes sont constants, la formule de base de l’évaluation par
la rentabilité, peut se simplifier de la façon suivante :
D D
V0 = + D
+…+
(1+i) (1+i)2 (1+i)n
1–(1+i)—n
V0 = D×
i
Cette formule suppose que le dividende reste constant, et ceci pendant
1
une
Période illimitée. Or, si n→ ∞, cec i implique que n → 0. Dans ces
(1+i)
D
conditions la valeur de l’entreprise est égale à : V0 =
i

- Modèle de base à taux de croissance constant ou modèle de GORDON


et SHAPIRO
Gordon et Shapiro (1956) ont élaboré un modèle, pour pallier les difficultés
de mise en œuvre du modèle général. A partir du modèle général, ils ont ajouté une
hypothèse fondamentale : La croissance constante et à l’infini du dividende.

D1
Ainsi, on obtient : V = + D1(1+g)
(1+i) 2
0 (1+i)2
+ D1(1+g)3 + ⋯
(1+i)

V0=D1 Σ∞ (1+g)t—1
1 t=
(1+i)t

Avec :
- D1: Dividende anticipé pour l’année à venir.
- g : Taux de croissance anticipé du
dividende. 1+g
Si on développe la suite géométrique infinie de raison, on obtient avec
1+i
D0(1+g)
i>g : V0 = i–g , et puisque le prochain dividende étant D1= D0(1 + g), donc la
D1
valeur de l’action sera égale à : V0 =i–g .

Cette méthode pose aussi des problèmes au niveau pratique, à cause de


l’irréalisme des hypothèses, relatives à la constance à l’infini du dividende et du
taux de croissance. La mise en œuvre de cette méthode est simple, elle est
particulièrement adaptée à la situation de l’actionnaire minoritaire, qui est
incapable d’influencer la politique d’autofinancement de l’entreprise .
2.2.3 Méthodes basées sur l'actualisation des cash-flows (DCF)
L’application de la méthode d’actualisation des flux de trésorerie (DCF),
nécessite l’utilisation des flux qui proviennent de l’actif économique, c’est à dire ses
Free Cash Flows (FCF) ou flux de trésorerie disponibles (FTD). Ces flux qui servent à
rémunérer l’ensemble des apporteurs de fonds (actionnaires ou créanciers)
doivent être actualisés, à un taux représentatif du risque encouru par les
investisseurs. Généralement, le taux d’actualisation retenu, est le coût moyen
pondéré du capital du (CMPC), qui
Correspond à la rentabilité pondérée par les deux types d’apporteurs de fonds. Par
ailleurs, La valeur d’entreprise (VE), correspond donc à la somme de ses cash- flows
disponibles prévisionnels actualisés au coût moyen pondéré du capital engagé
(CMPC).
La valeur de l’entreprise peut être calculée selon la formule suivante :
VE=Σ
n FDTt VTn
t=1 (1+CMPC)t
+
(1+CMPC)n

Avec :
- VE : Valeur de l’entreprise
- FDT : Free Cash-Flow prévisionnels
- CMPC : Coût moyen pondéré du capital
- VT : La valeur terminale
En effet, pour le calcul de la valeur de l’entreprise selon cette méthode, le
futur de l’entreprise doit être en deux périodes : une période de prévision explicite
et une période de prévision implicite (période de post-prévision : période de calcul
de la valeur résiduelle). La période de prévision explicite, comprend le nombre
d’années pour lesquelles, il est possible de prévoir les cash flows avec une précision
raisonnable, Les FCF sont calculés chaque année pour être ensuite actualisés. Pour
la période post prévision, il est difficile de prévoir les FCF sur une période lointaine.
A la place on calcul une valeur résiduelle qui est équivalente à tous les FCF
actualisés depuis la première année après la période explicite jusqu’à l’infini .
La valeur ainsi obtenue est la valeur de l’entreprise, la mise en ouvre cette
méthode est problématique : la durée et la fiabilité des flux de l’horizon explicite, la
détermination de la valeur finale et du taux d’actualisation constituent les
principales difficultés auxquelles l’évaluateur est confronté.
2.3 Approche comparative
L’approche comparative appelée aussi approche analogique, permet
d’évaluer une entreprise par comparaison avec d’autres entreprises , elle est
fondée sur le prix auquel des entreprises comparables sont négociées sur le
marché, elle permet de valoriser implicitement l’évolution de l’entreprise à court
terme sur le marché en fonction des principales références sectorielles, boursières
et transactionnelles. La volonté de recourir à cette approche d’évaluation empirique
et non normative, est de rechercher de nouveaux critères objectifs, contrairement
aux critères subjectifs liés à la prise en compte des résultats futurs.
L’utilisation de l’approche comparative permet de se référer directement au
prix du marché, contrairement à l’approche par les flux, qui a pour but de
déterminer la valeur intrinsèque de l’entreprise, afin de pouvoir la comparer aux
prix du marché. En revanche, elle présente quelques inconvénients. D’abord,
l’application de cette approche est très influencée par les fluctuations importantes
du marché. Ensuite, la pertinence de certains multiples considérés comme des
éléments fondamentaux pour l’application de cette approche, peut être mise en
doute dans certaines circonstances. Enfin l’application de cette approche, donne
souvent des résultats hétérogènes qui mélangent le prix payé et la valeur de
l’entreprise, alors qu’il existe une large différence entre la valeur et le prix.
Ceci remis en cause la fiabilité des résultats obtenus par l’application des
méthodes d’évaluation de l’approche comparative. Généralement les analystes
financiers utilisent cette approche d’évaluation comme un outil de contrôle, de
cohérence et d’argumentation que comme méthode permettant de préciser la
valeur de l’entreprise.
L’approche analogique appelé aussi approche comparative, permet d’évaluer
une entreprise par comparaison avec d’autres société (Thauvron A, 2002, p : 149).
Cette approche repose tout d’abord sur la constitution d’un échantillon
d’entreprises comparables, qui ont les mêmes caractéristiques sectorielles,
géographiques, mais surtout d’exploitation à savoir : la croissance, le niveau de
rentabilité économique …, pour extraire des multiples de chiffres-clés de
l’échantillon d’entreprises comparables et les appliqués à la société analysée.
Ces multiples peuvent être calculées à partir d’un échantillon d’entreprises
cotées comparables ou d’un échantillon d’entreprises ayant été cédées récemment,
dont la valeur de capitaux propres a été extériorisée. On peut donc distinguer deux
grandes familles de multiples, les multiples boursiers et les multiples de
transactions.
2.3.1 Méthode des multiples boursiers
Cette méthode consiste à appliquer des critères de capitalisation dis des
multiples, observés sur un échantillon d’entreprises jugées comparables, sur des
agrégats issues du compte de résultat de la société à évaluer.
Les principaux multiples retenus pour l’application de cette méthode sont :
- Multiple du chiffre d’affaires VE/CA
Le multiple du chiffre d’affaire (appelé également Price sales ratio (PSR)),
permet déterminer la valeur de l’entreprise indépendamment de son niveau de
rentabilité et sa structure financière, elle permet d’approcher la valorisation d’une
société par sa part de marché. Ce ratio est utilisé notamment pour valoriser des
sociétés de croissance dont on ne peut utiliser des ratios à partir des résultats à
cause de leurs pertes élevées .
Ce multiple n’est vraiment pertinent, que si les sociétés de l’échantillon et
celle qui est évaluée à évaluer ont des taux de marges homogènes. En fait, il est peu
pertinent lorsque les sociétés de l’échantillon ont des niveaux de rentabilité très
différents ou utilisent des méthodes comparables très hétérogènes.
- Multiple du résultat d’exploitation (multiple d’EBIT)
Le multiple du résultat d’exploitation rapporte la valeur de l’actif économique
au résultat d’exploitation. Il permet de prendre en compte la capacité bénéficiaire
d’exploitation des différentes entreprises. En tenant en compte, de la politique
d’amortissement et d’investissement d’une entreprise. L’utilisation du résultat
d’exploitation (REX), après impôt sur les bénéfices permet d’évaluer l’entreprise
dans sa globalité (VGE).
- Multiple de l’excédent brut d’exploitation (multiple d’EBITDA)
Le multiple de l’excédent brut d’exploitation suit la même logique que le
multiple du résultat d’exploitation, il permet d’évaluer l’entreprise dans sa globalité
(VGE). En fait, il se définit comme étant le résultat avant amortissement des actifs
corporels et incorporels, intérêts financiers éléments exceptionnels et impôts.
L’EBITDA permet de rémunérer l’ensemble des apporteurs de fonds (actionnaires et
créanciers financiers).
- Multiple du résultat net (PER)
Le PER (Price Earnings Ratio) est le multiple le plus utilisé et le plus connu
du grand public en raison de sa simplicité d’utilisation et de compréhension. Il
Reflète la valorisation que le marché offre à la capacité bénéficiaire d’une entreprise. Il s’agit de
multiplier le bénéfice de l’entreprise par un PER. Pour, utiliser ce multiple de façon plus pertinente, il
est nécessaire d’effectuer de nombreux retraitements. Ainsi, par exemple des éléments non
directement issus de l’exploitation (exceptionnels, financiers) doivent être retraité, ils peuvent en effet
significativement influencer la capacité bénéficiaire de référence .

2.3.2 Méthode des transactions comparables

La méthode des transaction comparable est une méthode analogique qui permet de déterminer
la valeur de l’entreprise en utilisant des multiples déterminés sur la base d’autres multiples pratiqués
lors de transactions récentes dans un secteur similaire de l’entreprise à évaluer. Il est nécessaire pour
l’évaluateur d’entreprise de choisir des transactions récentes dans le même secteur de l’entreprise à
évaluer, ainsi à partir de ces données, il établira les multiples, ces multiples appelés les multiples de
transaction (calculés à partir de EBIT, EBITDA, Chiffre d’affaire,…), constatés à partir des tractions de
référence doivent être appliqués à l’entreprise cible pour en déterminer la valeur .
Les multiples de transaction sont appliqués dans la majorité des cas, lorsqu’il y a un
changement de contrôle contrairement aux multiples boursiers, il s’agit ici d’une méthode majoritaire,
qui permet de déduire une référence de valorisation d’après les prix déjà payés, pour une transaction
dans le même secteur .
L’application de cette méthode est complexe, dans la mesure où l’accès aux bases de données qui
permettent d’obtenir des données fiables, pour la réalisation de l’opération est très difficile, aussi le
coût de cette opération est très important, qu’il est impossible d’amortir sur un petit nombre de
missions. Seules les banques d’affaires et cabinets spécialisés peuvent avoir accès à cette opération.

3. L’évaluation de l’entreprise selon de l'administration fiscale

Dans le cadre du contrôle fiscal, l’administration fiscale se réserve le droit de contrôler l’évaluation des
entreprises dans des contextes spécifiques (Cession, fusion, absorption ou apport partiel d’actif…etc.), c’est
un droit qu’elle exerce volontiers et de manière systématique. Ainsi, pour contrôler les évaluations qui lui
sont déclarées, l’administration est elle-même conduite à procéder à ses propres évaluations. De ce fait,
celle-ci privilégie certaines méthodes d’évaluation.
Au Maroc, il n’existe pas de documents ou de guide présentant l’évaluation de l’administration fiscale
marocaine. De ce fait, des entretiens ont été effectués auprès des services de l’administration fiscale
marocaine, afin de pouvoir collecter les informations nécessaires sur ce sujet.

3.1. Les méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale

Au Maroc comme en France les méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale sont :
les méthodes patrimoniales, les méthodes de rendement, les méthodes de productivités, et le goodwill.
L’administration fiscale marocaine a privilégié pendant longtemps les méthodes patrimoniales. Mais en
tenant en compte les critiques de l’approche patrimoniale, et sous la pression des méthodes plus
modernes et plus souples, qui prennent en compte la capacité de croissances de l’entreprise,
l’administration a ensuite retenu dans ses évaluations la valeur de rendement (lorsque des distributions de
dividendes permettent de la dégager) ainsi que, la valeur de productivité. Outre les valeurs mathématiques
de rendement et de productivité, l’administration fiscale admet que
L’on puisse retenir des méthodes plus modernes telles que l’actualisation des
bénéfices ou la marge brut d’autofinancement.
L’administration fiscale Marocaine semble donc reconnaitre quatre composants à la
valeur d’une entreprise :
- Valeur mathématique : qui n’est rien d’autre que la valeur de l’actif net. Le fisc
précise encore que l’actif net comptable n’est pas vraiment représentatif de la valeur
mathématique et attend donc que celui-ci ait fait l’objet d’un minimum de
redressements.
- Valeur de rendement : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par
capitalisation du dividende moyen.la capitalisation dont il’est question ici n’est rien
d’autre qu’une actualisation à l’infini et consiste à diviser l’indicateur de revenu par le
taux d’actualisation.
- La valeur de productivité : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par
capitalisation du bénéfice moyen.
- Marge brute d’autofinancement (MBA): exprimant la capacité
d’autofinancement de l’entreprise, l’évaluation est formée par l’ensemble des
disponibilités dégagées par l’entreprise pendant une période déterminée.la valeur de
l’entreprise est obtenue en multipliant la MBA par un coefficient qui varie, suivant la
nature de l’investissement.
L’administration fiscale marocaine retient également la méthode de la survaleur
ou goodwill. Comme cela a été indiqué précédemment, cette méthode est considérée
comme une approche dualiste intermédiaire entre la valeur mathématique et les
valeurs de rentabilité. Selon la méthode du goodwill, la valeur de la société est égale à
son actif net réévalué, hors fonds de commerce, majoré d’une survaleur correspondant
au supplément de valeur de l’entreprise dû à sa réputation, à son savoir-faire, à sa
stratégie de distribution, ou encore à ses marques… . « Si la rentabilité est supérieure à
la rémunération des actifs corporels, il apparaît un « superprofit » qui manifeste
l’existence d’un autre actif, de nature incorporelle » : c’est ainsi que le guide de
l’évaluation fiscale français avait définit le goodwill. Inversement, si la rentabilité est
inférieure à celle attendue, on est en présence d’un badwill, c’est-à-dire d’une
destruction de valeur.

Vous aimerez peut-être aussi