La Reglementation de L'evaluation Des Entreprises 0.1
La Reglementation de L'evaluation Des Entreprises 0.1
La Reglementation de L'evaluation Des Entreprises 0.1
de l’entreprise
Résumé
Avec :
- VR : Valeur de rendement
- B : Montant du bénéfice net
- I : Taux de capitalisation
Selon cette formule, on capitalise la part de bénéfice (B) de l’actionnaire en
considérant que le montant du bénéfice est constant. Le bénéfice retenu pour le
calcul de B ou le résultat net, doit être retraité pour éliminer les éléments
exceptionnels ou relatifs à des biens hors exploitation (Barreau J et al, 2003, p:317).
2.2.2 Valeur de rentabilité
L’application de cette méthode, suppose d’établir des hypothèses sur
l’évolution future des dividendes qui seront distribués aux actionnaires et sur le prix
de revente du titre à terme. Les différents modèles qui seront présentés sont des
déclinaisons du modèle générale.
- Modèle général : La formule fondamentale d’IRVING FISHER
Selon ce modèle, Irving Fisher définit « La valeur de tout capital comme la
valeur actuelle de son rendement futur ». d’où la formule suivante :
0 D1 D
+…+D n +VR n
V = (1+i) (1+i)
2 2
(1+i)n (1+i)n
+
Ou encore : V0
=Σn Dt VRn
t=1 (1+i)t +(
1+i)n
Avec :
- Dt: Dividende par action en période t.
- V0 : Valeur de l’entreprise à l’instant 0.
- VRn : Valeur résiduelle à l’instant n.
- i : Taux d’actualisation reflétant le taux de rentabilité requis par
l’actionnaire.
Selon cette formule, plus n est grand, plus le second terme de la formule
devient négligeable, la simplification suivante est possible (Rollando G, 1993,
p:387): Dt
V0=Σn
t=1 (1+i)t
D1
Ainsi, on obtient : V = + D1(1+g)
(1+i) 2
0 (1+i)2
+ D1(1+g)3 + ⋯
(1+i)
V0=D1 Σ∞ (1+g)t—1
1 t=
(1+i)t
Avec :
- D1: Dividende anticipé pour l’année à venir.
- g : Taux de croissance anticipé du
dividende. 1+g
Si on développe la suite géométrique infinie de raison, on obtient avec
1+i
D0(1+g)
i>g : V0 = i–g , et puisque le prochain dividende étant D1= D0(1 + g), donc la
D1
valeur de l’action sera égale à : V0 =i–g .
Avec :
- VE : Valeur de l’entreprise
- FDT : Free Cash-Flow prévisionnels
- CMPC : Coût moyen pondéré du capital
- VT : La valeur terminale
En effet, pour le calcul de la valeur de l’entreprise selon cette méthode, le
futur de l’entreprise doit être en deux périodes : une période de prévision explicite
et une période de prévision implicite (période de post-prévision : période de calcul
de la valeur résiduelle). La période de prévision explicite, comprend le nombre
d’années pour lesquelles, il est possible de prévoir les cash flows avec une précision
raisonnable, Les FCF sont calculés chaque année pour être ensuite actualisés. Pour
la période post prévision, il est difficile de prévoir les FCF sur une période lointaine.
A la place on calcul une valeur résiduelle qui est équivalente à tous les FCF
actualisés depuis la première année après la période explicite jusqu’à l’infini .
La valeur ainsi obtenue est la valeur de l’entreprise, la mise en ouvre cette
méthode est problématique : la durée et la fiabilité des flux de l’horizon explicite, la
détermination de la valeur finale et du taux d’actualisation constituent les
principales difficultés auxquelles l’évaluateur est confronté.
2.3 Approche comparative
L’approche comparative appelée aussi approche analogique, permet
d’évaluer une entreprise par comparaison avec d’autres entreprises , elle est
fondée sur le prix auquel des entreprises comparables sont négociées sur le
marché, elle permet de valoriser implicitement l’évolution de l’entreprise à court
terme sur le marché en fonction des principales références sectorielles, boursières
et transactionnelles. La volonté de recourir à cette approche d’évaluation empirique
et non normative, est de rechercher de nouveaux critères objectifs, contrairement
aux critères subjectifs liés à la prise en compte des résultats futurs.
L’utilisation de l’approche comparative permet de se référer directement au
prix du marché, contrairement à l’approche par les flux, qui a pour but de
déterminer la valeur intrinsèque de l’entreprise, afin de pouvoir la comparer aux
prix du marché. En revanche, elle présente quelques inconvénients. D’abord,
l’application de cette approche est très influencée par les fluctuations importantes
du marché. Ensuite, la pertinence de certains multiples considérés comme des
éléments fondamentaux pour l’application de cette approche, peut être mise en
doute dans certaines circonstances. Enfin l’application de cette approche, donne
souvent des résultats hétérogènes qui mélangent le prix payé et la valeur de
l’entreprise, alors qu’il existe une large différence entre la valeur et le prix.
Ceci remis en cause la fiabilité des résultats obtenus par l’application des
méthodes d’évaluation de l’approche comparative. Généralement les analystes
financiers utilisent cette approche d’évaluation comme un outil de contrôle, de
cohérence et d’argumentation que comme méthode permettant de préciser la
valeur de l’entreprise.
L’approche analogique appelé aussi approche comparative, permet d’évaluer
une entreprise par comparaison avec d’autres société (Thauvron A, 2002, p : 149).
Cette approche repose tout d’abord sur la constitution d’un échantillon
d’entreprises comparables, qui ont les mêmes caractéristiques sectorielles,
géographiques, mais surtout d’exploitation à savoir : la croissance, le niveau de
rentabilité économique …, pour extraire des multiples de chiffres-clés de
l’échantillon d’entreprises comparables et les appliqués à la société analysée.
Ces multiples peuvent être calculées à partir d’un échantillon d’entreprises
cotées comparables ou d’un échantillon d’entreprises ayant été cédées récemment,
dont la valeur de capitaux propres a été extériorisée. On peut donc distinguer deux
grandes familles de multiples, les multiples boursiers et les multiples de
transactions.
2.3.1 Méthode des multiples boursiers
Cette méthode consiste à appliquer des critères de capitalisation dis des
multiples, observés sur un échantillon d’entreprises jugées comparables, sur des
agrégats issues du compte de résultat de la société à évaluer.
Les principaux multiples retenus pour l’application de cette méthode sont :
- Multiple du chiffre d’affaires VE/CA
Le multiple du chiffre d’affaire (appelé également Price sales ratio (PSR)),
permet déterminer la valeur de l’entreprise indépendamment de son niveau de
rentabilité et sa structure financière, elle permet d’approcher la valorisation d’une
société par sa part de marché. Ce ratio est utilisé notamment pour valoriser des
sociétés de croissance dont on ne peut utiliser des ratios à partir des résultats à
cause de leurs pertes élevées .
Ce multiple n’est vraiment pertinent, que si les sociétés de l’échantillon et
celle qui est évaluée à évaluer ont des taux de marges homogènes. En fait, il est peu
pertinent lorsque les sociétés de l’échantillon ont des niveaux de rentabilité très
différents ou utilisent des méthodes comparables très hétérogènes.
- Multiple du résultat d’exploitation (multiple d’EBIT)
Le multiple du résultat d’exploitation rapporte la valeur de l’actif économique
au résultat d’exploitation. Il permet de prendre en compte la capacité bénéficiaire
d’exploitation des différentes entreprises. En tenant en compte, de la politique
d’amortissement et d’investissement d’une entreprise. L’utilisation du résultat
d’exploitation (REX), après impôt sur les bénéfices permet d’évaluer l’entreprise
dans sa globalité (VGE).
- Multiple de l’excédent brut d’exploitation (multiple d’EBITDA)
Le multiple de l’excédent brut d’exploitation suit la même logique que le
multiple du résultat d’exploitation, il permet d’évaluer l’entreprise dans sa globalité
(VGE). En fait, il se définit comme étant le résultat avant amortissement des actifs
corporels et incorporels, intérêts financiers éléments exceptionnels et impôts.
L’EBITDA permet de rémunérer l’ensemble des apporteurs de fonds (actionnaires et
créanciers financiers).
- Multiple du résultat net (PER)
Le PER (Price Earnings Ratio) est le multiple le plus utilisé et le plus connu
du grand public en raison de sa simplicité d’utilisation et de compréhension. Il
Reflète la valorisation que le marché offre à la capacité bénéficiaire d’une entreprise. Il s’agit de
multiplier le bénéfice de l’entreprise par un PER. Pour, utiliser ce multiple de façon plus pertinente, il
est nécessaire d’effectuer de nombreux retraitements. Ainsi, par exemple des éléments non
directement issus de l’exploitation (exceptionnels, financiers) doivent être retraité, ils peuvent en effet
significativement influencer la capacité bénéficiaire de référence .
La méthode des transaction comparable est une méthode analogique qui permet de déterminer
la valeur de l’entreprise en utilisant des multiples déterminés sur la base d’autres multiples pratiqués
lors de transactions récentes dans un secteur similaire de l’entreprise à évaluer. Il est nécessaire pour
l’évaluateur d’entreprise de choisir des transactions récentes dans le même secteur de l’entreprise à
évaluer, ainsi à partir de ces données, il établira les multiples, ces multiples appelés les multiples de
transaction (calculés à partir de EBIT, EBITDA, Chiffre d’affaire,…), constatés à partir des tractions de
référence doivent être appliqués à l’entreprise cible pour en déterminer la valeur .
Les multiples de transaction sont appliqués dans la majorité des cas, lorsqu’il y a un
changement de contrôle contrairement aux multiples boursiers, il s’agit ici d’une méthode majoritaire,
qui permet de déduire une référence de valorisation d’après les prix déjà payés, pour une transaction
dans le même secteur .
L’application de cette méthode est complexe, dans la mesure où l’accès aux bases de données qui
permettent d’obtenir des données fiables, pour la réalisation de l’opération est très difficile, aussi le
coût de cette opération est très important, qu’il est impossible d’amortir sur un petit nombre de
missions. Seules les banques d’affaires et cabinets spécialisés peuvent avoir accès à cette opération.
Dans le cadre du contrôle fiscal, l’administration fiscale se réserve le droit de contrôler l’évaluation des
entreprises dans des contextes spécifiques (Cession, fusion, absorption ou apport partiel d’actif…etc.), c’est
un droit qu’elle exerce volontiers et de manière systématique. Ainsi, pour contrôler les évaluations qui lui
sont déclarées, l’administration est elle-même conduite à procéder à ses propres évaluations. De ce fait,
celle-ci privilégie certaines méthodes d’évaluation.
Au Maroc, il n’existe pas de documents ou de guide présentant l’évaluation de l’administration fiscale
marocaine. De ce fait, des entretiens ont été effectués auprès des services de l’administration fiscale
marocaine, afin de pouvoir collecter les informations nécessaires sur ce sujet.
Au Maroc comme en France les méthodes d’évaluation privilégiées par l’administration fiscale sont :
les méthodes patrimoniales, les méthodes de rendement, les méthodes de productivités, et le goodwill.
L’administration fiscale marocaine a privilégié pendant longtemps les méthodes patrimoniales. Mais en
tenant en compte les critiques de l’approche patrimoniale, et sous la pression des méthodes plus
modernes et plus souples, qui prennent en compte la capacité de croissances de l’entreprise,
l’administration a ensuite retenu dans ses évaluations la valeur de rendement (lorsque des distributions de
dividendes permettent de la dégager) ainsi que, la valeur de productivité. Outre les valeurs mathématiques
de rendement et de productivité, l’administration fiscale admet que
L’on puisse retenir des méthodes plus modernes telles que l’actualisation des
bénéfices ou la marge brut d’autofinancement.
L’administration fiscale Marocaine semble donc reconnaitre quatre composants à la
valeur d’une entreprise :
- Valeur mathématique : qui n’est rien d’autre que la valeur de l’actif net. Le fisc
précise encore que l’actif net comptable n’est pas vraiment représentatif de la valeur
mathématique et attend donc que celui-ci ait fait l’objet d’un minimum de
redressements.
- Valeur de rendement : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par
capitalisation du dividende moyen.la capitalisation dont il’est question ici n’est rien
d’autre qu’une actualisation à l’infini et consiste à diviser l’indicateur de revenu par le
taux d’actualisation.
- La valeur de productivité : qui est une valeur de l’entreprise obtenue par
capitalisation du bénéfice moyen.
- Marge brute d’autofinancement (MBA): exprimant la capacité
d’autofinancement de l’entreprise, l’évaluation est formée par l’ensemble des
disponibilités dégagées par l’entreprise pendant une période déterminée.la valeur de
l’entreprise est obtenue en multipliant la MBA par un coefficient qui varie, suivant la
nature de l’investissement.
L’administration fiscale marocaine retient également la méthode de la survaleur
ou goodwill. Comme cela a été indiqué précédemment, cette méthode est considérée
comme une approche dualiste intermédiaire entre la valeur mathématique et les
valeurs de rentabilité. Selon la méthode du goodwill, la valeur de la société est égale à
son actif net réévalué, hors fonds de commerce, majoré d’une survaleur correspondant
au supplément de valeur de l’entreprise dû à sa réputation, à son savoir-faire, à sa
stratégie de distribution, ou encore à ses marques… . « Si la rentabilité est supérieure à
la rémunération des actifs corporels, il apparaît un « superprofit » qui manifeste
l’existence d’un autre actif, de nature incorporelle » : c’est ainsi que le guide de
l’évaluation fiscale français avait définit le goodwill. Inversement, si la rentabilité est
inférieure à celle attendue, on est en présence d’un badwill, c’est-à-dire d’une
destruction de valeur.