Méthode Calcul Rationnelle & Caquot
Méthode Calcul Rationnelle & Caquot
Méthode Calcul Rationnelle & Caquot
zz pour faire transiter sans débordements les débits des pluies les plus intenses
possibles,
zz pour permettre un rejet dans le milieu naturel sous des modes compatibles avec
les exigences de l’environnement, de la santé et de la sécurité publiques.
zz le calibrage du réseau,
zz l’ampleur et la qualité des rejets au réseau hydrographique.
Une pluie se caractérise par une intensité, une durée et une fréquence d’apparition (ou
période de retour). Le choix de la pluie de référence se fait sur ces trois paramètres.
Il est souvent admis qu’il est de bonne gestion de se protéger du risque de fréquence
décennale. Cependant cet objectif peut fluctuer en fonction des enjeux en présence : il
ne sera pas choisi le même degré de protection selon que l’on se situe en plein centre-
ville ou en zone rurale.
En l’absence de prescriptions spécifiques dans les règlements d’urbanisme (PLU,
lotissement, ZAC…), il est de la responsabilité du maître d’ouvrage de déterminer ce
degré de protection.
Une pluie a une intensité variable, et ce sont les examens des pics d’intensité de cette
pluie qui permet de déterminer des débits de pointe utiles au dimensionnement du
réseau.
La variabilité de l’intensité de la pluie peut s’expliquer selon deux principes généraux
de la pluviosité et selon les courbes Intensité-Durée-Fréquence présentés ci-après :
zz pour une même fréquence d’apparition, l’intensité d’une pluie est d’autant plus forte
que sa durée est courte ;
zz pour une même durée, l’intensité d’une pluie est d’autant plus forte que sa
fréquence d’apparition est faible (soit une grande période de retour).
Courbes Intensité-Durée-Fréquence
Ainsi sous nos latitudes, une intensité de 180 millimètres par heure est exceptionnelle
et ne dure que quelques brèves minutes. C’est la raison pour laquelle les règles de l’art
proposent depuis de nombreuses années de prendre la valeur de 3 litres par minute par
mètre carré (c’est la même valeur que 180 mm/h) pour les tous petits bassins versants
tels qu’une toiture ou une bouche à grille de cour.
Dans une grande partie des cas, le maximum du débit d’écoulement se produit sous
une durée de pluie intense égale au « temps de concentration » du bassin versant ; il
s’agit schématiquement du temps que met le ruissellement d’une averse pour parvenir
à l’exutoire depuis le point du bassin pour lequel la durée de parcours est la plus longue.
Le dimensionnement des réseaux est donc généralement réalisé avec une pluie de
durée égale au temps de concentration du bassin versant concerné et une période de
retour fixée en fonction des enjeux et d’un compromis technico-économique.
L’article suivant complique encore le calcul par la possibilité de prendre en compte les
majorations dues aux pluies battantes.
Article 4.3.4 - Dans les régions où le vent est pris en considération dans le calcul des
eaux pluviales, et lorsque la pluie rabattue par le vent sur un mur peut se déverser sur
le toit, 50 % de la surface du mur doit être ajoutée à la surface réceptrice de la toiture.
Dans sa forme actuelle, datée de novembre 2000, cette norme ne permet pas de faire
de calcul, puisque les modes de choix des valeurs de référence ne sont pas donnés.
Pour le calcul des gouttières et des descentes, cette norme donne des formules
complexes mais insuffisamment abouties pour être utilisables pour le dimensionnement
des ouvrages d’évacuation ; aussi dans la suite du texte, nous n’évoquerons que très
rarement le contenu de cette norme européenne.
où l’intensité i de la pluie sur une durée t en minutes, dans une plage minimale de
6 minutes, est donnée en mm de hauteur d’eau de pluie par minute donc en litre par
mètres carrés par minute.
Ces coefficients peuvent être fournis pour des pas de temps très diversifiés, permettant
les calculs correspondant aux pluies très fréquentes à très rares.
Ces coefficients sont disponibles auprès de Météo-France pour plus d’une centaine de
villes réparties sur l’ensemble de la Métropole qui sont mentionnées sur la carte des
précipitations annuelles ci-dessous.
QUELQUES EXEMPLES
Inondation du 14 et 15 octobre 2018 dans le département de l’Aude : 244 mm
de précipitations en 6 h à Trèbes (11) - 14 morts sur le département de l’Aude –
220 millions d’euros de dégâts.
Inondations du 12, 13 et 14 novembre 1999 dans l’Aude, les Pyrénées-Orientales,
l’Herault et le Tarn : 622 mm en 24 h mesurés sur la commune de Lézignan (11) –
35 morts – 438 communes sinistrées – 433 millions d’euros de dégâts.
(source : Météo-France)
Records de précipitations :
(Source Météo-France)
Nous nous contenterons de présenter ici deux modèles simples de calcul des débits de
pointe d’eau pluviale :
zz la méthode rationnelle,
zz la méthode de Caquot.
Ces deux méthodes sont très fréquemment utilisées en hydrologie urbaine et sont
suffisantes pour le dimensionnement des réseaux sur de petits bassins versants.
Il s’agit de modèles globaux de type macroscopique qui permettent de rassembler tous
les phénomènes hydrologiques dans une formule unique fournissant le débit de pointe
à un instant t.
Méthode rationnelle
Cette méthode, très utilisée dans le monde, fut énoncée pour la première fois en
février 1851 par un ingénieur irlandais, Thomas J. Mulvaney. Elle conduit à l’expression
générale :
Qp(T) = 1/(3,6) . C . i(tc, T) . A
avec :
Qp(T) : débit de pointe de période de retour T à l’exutoire du bassin versant (m³/s),
C : coefficient de ruissellement du bassin versant (entre 0 et 1, sans unité),
i(tc, T) : intensité moyenne de période de retour T, sur la durée tc (tc étant le temps de
concentration du bassin en h) (mm/h),
A : surface du bassin versant (km²).
La non prise en compte de l’amortissement dans le transfert des écoulements limite la
validité de la méthode à des petits bassins versants (inférieure à 1 km²) disposant de
systèmes de collecte ramifiés sans ouvrage de stockage temporaire.
Méthode de Caquot
La méthode de Caquot, la plus utilisée en France pour les études de conception, se
base sur la formule suivante pour estimer le débit :
Q = k1/u Iv/u C1/u Aw/u
dans laquelle les divers paramètres sont des fonctions des coefficients de Montana a
et (ou) de b.
avec :
Q : débit exprimé en m3/s
I : pente moyenne du bassin-versant (m/m)
C : coefficient de ruissellement
A : superficie du bassin-versant (en hectares)
zz les gouttières,
zz les chéneaux,
zz les tuyaux de descente,
zz les trop-pleins.
Certains DTU ou normes concernant des ouvrages particuliers, notamment les toitures-
terrasses, peuvent parfois reprendre les règles ci-dessus avec quelques compléments.
Ce tableau a été établi d’après la formule de Bazin relative à l’écoulement de l’eau dans
les canaux, en supposant un coefficient de frottement pris égal à 0,38 et en prenant un
débit maximal de 3 l/m2 /min.